LG_188

JUIN 2016 N°188
WWW.GEMENGEN.LU
GEORGES MULLER
DIRECTEUR
CEGECOM
XAVIER BETTEL
RETOUR SUR L’ÉTAT DU PAYS
FERNAND ETGEN
UN BESOIN D’ALTERNATIVES
GASTON VOGEL
PORTRAIT D’UN HÉDONISTE

DANS UN MONDE QUI CHANGE
LARÉUSSITEN’ESTBELLE
QUESIELLEESTPARTAGÉE
BGL BNP PARIBAS S.A. (50, avenue J.F. Kennedy, L-2951 Luxembourg, R.C.S. Luxembourg : B 6481) Communication Marketing Janvier 2016
BGLBNPPARIBASÉLUE
BANKOFTHEYEAR2015LUXEMBOURG
Bank of theYear 2015
La banque
d’un monde
qui change

Cegecom Page 36
LETZEBUERGER GEMENGEN
Publication éditée par Euro-Editions S.A.
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EDITO
Sur le podium du gaspillage
Plus de 30 % de la production mondiale de
nourriture finit à la poubelle: c’est l’immonde
réalité du gaspillage alimentaire qui consiste
àse débarrasser de produits encore comestibles.
La FAO (Organisation Des Nations
du rejet des denrées jugées moins appétissantes
mais surtout d’un immense manque d’informations
du public. Les consommateurs achètent
trop ou ils confondent les différentes catégories
de date de péremption, par exemple.
Unies pour l’alimentation et l’agriculture)
estime que 28% des superficies agricoles
mondiales engendre de la nourriture gaspillée,
soit 1,4 milliard d'hectares de terres.
Il est plus que temps de changer ces habitudes
irresponsables et de faire évoluer les mentalités.
Pour être efficace, la prise de conscience doit être
soutenue par la classe politique; comme le
Cette dilapidation est avant tout un problème
de riches et le Luxembourg – dont le niveau
de vie est l’un des plus élevés au monde – est
dans le peloton de tête. Une récente étude du
ministère de l'Environnement chiffre le gaspillage
alimentaire d’un habitant grand-ducal à
123 kg de nourriture par an. C’est l’un des
scores les plus élevés en la matière, au regard
des pays développés. Le souvenir de l’indignation
provoquée par une poubelle du
centre-ville remplie de pains et dont la photo
fut intensément relayée sur les médias sociaux
en avril, est encore vif dans nos mémoires.
démontrent plusieurs communes belges où, à
l’initiative d’Hestal depuis 2012, les supermarchés
sont forcés de faire don de leurs invendus à
l’association de leur choix; ou bien à l’image de
l’adoption récente en France d’une loi anti-gaspillage
alimentaire à l’action similaire. Et au
Grand-Duché? Bien que le gouvernement ait
promis de «prendre des mesures concrètes»,
encore aucun objectif chiffré ne pointe à l’horizon.
Du côté des citoyens cependant, les initiatives
se multiplient. L’une d’entreelle est une pétition,
actuellement en ligne sur le site web de la
Chambre des Députés, réclamant une loi stipulant
que les produits résiduels de la grande distribution
D’où provient le gaspillage? Toujours selon la
FAO, les consommateurs sont les premiers coupables:
42% des déchets alimentaires européens
proviennent des foyers, suivis de l’industrie alimentaire
(39%), de la distribution et de la restauration
(19%). Dans les sociétés nanties, le
soient cédés gratuitement à des associa-
tions, valorisés pour l’alimentation animale,
compostés pour utilisation agricole ou encore
recyclés à des fins énergétiques. En ligne
jusqu’au début de juillet, elle doit atteindre 4.500
signatures pour faire l’objet d’un débat public
gaspillage naît de la surabondance alimentaire, aux portes du parlement. A vos souris? SoM

Xavier Bettel 10 Gérard Hoffmann 26 Nadia Manzari 42
SOMMAIRE
POLITIQUE
IT SOLUTIONS
10 Xavier Bettel, Premier ministre
Retour sur l’état du pays
58 Daniel Santarini – CBC Informatique
CBC Informatique, le n°1 du service informatique
pour les PME
DOSSIER SPÉCIAL ICT – FINTECH
ICT
18 Olivier Spahn – Delaware Consulting
Une entreprise GLocale
ECONOMIE & FINANCE RESPONSABLES
66 Annemarie Arens – LuxFLAG
Le caractère innovant de la finance responsable
26 Gérard Hoffmann – Proximus Luxembourg
L’union de Telindus et Tango
COVERSTORY
36 Georges Muller et Didier Wasilewski – Cegecom
Connectez-vous à demain
SOCIÉTÉ
76 Fabienne Dasnoy – BGL BNP Paribas
La diversité, avant tout une question
d’ouverture d’esprit
DÉVELOPPEMENT DURABLE
FINTECH
40 Jean Hilger – BCEE
Apprivoiser les évolutions FinTech
42 Nadia Manzari – CSSF
Les gendarmes de l’innovation
84 Fernand Etgen – ministre de l’Agriculture
Un besoin d’alternatives
86 Daniela Noesen – Bio-Lëtzebuerg
«Des alternatives à l’agriculture traditionnelle
sont possibles»

Fernand Etgen 84 Yves Quercioli 92 Maître Gaston Vogel 112
92 Yves Quercioli – Äre-Resto Hausgemachten Kichen
La responsabilité de la restauration collective
CONSTRUCTION & BÂTIMENT
104 Franck Becherel – Tralux
Une société jeune et expérimentée
106 Gilbert Reyland – SecuriTec
Poussez les portes de SecuriTec!
PORTRAIT DU MOIS
112 Maître Gaston Vogel
Portrait d’un hédoniste
PARTENAIRES COMMERCIAUX
EBRC, EY Luxembourg, PWC Luxembourg,
BGL BNP Paribas, KPMG Luxembourg,
Fujitsu Technology Solutions, CK, LuxConnect,
ING Luxembourg, Ferroknepper Buderus,
Fonds du Logement, SecuriTec, Faber Digital
Solutions, ImmoDA, Maison Santos, WRS Energy,
Telkea, Cegcom, Äre-Resto Hausgemachten Kichen,
Imprimerie Centrale, BIL, Marco Zenner, BAT Invest,
Delaware Consulting, SuperDrecksKëscht,
Tralux, CBC Informatique, Marks & Clerk, BCEE,
Handicap International Luxembourg.
Avec l’aimable collaboration d’Accentaigu, Dechmann
et Concept Factory.

Index - Décideurs politiques & économiques
Xavier
Bettel 10
Premier ministre
Olivier
Spahn 18
Directeur de Delaware Consulting
Luxembourg
Olivier
Lemaire 20
Associé en charge des télécoms, médias et
technologies
EY Luxembourg
Yves
Reding 22
CEO
EBRC S.A.
4, Rue de la Congrégation
L-1352 Luxembourg
info.lux@delawareconsulting.com
2, Rue des Joncs
L-1818 Howald
35E, Avenue John F. Kennedy,
L-1855 Luxembourg
5, rue Eugène Ruppert
L-2453 Luxembourg
Roger
Lampach 24
CEO
LuxConnect
4, rue A. Graham Bell
L-3235 Bettembourg
Gérard
Hoffmann 26
CEO Président & Administrateur délégué
Telindus Luxembourg
CEO
Proximus Luxembourg
7, rue Alcide de Gasperi
L-1013 Luxembourg-Kirchberg
Jean-Paul
Hengen 30
Head of Sector ICT - Cluster Manager
Luxinnovation
info@luxinnovation.lu
5, avenue Des Hauts Fourneaux
L-4362 Esch-Sur-Alzette
Olivier
Penin 32
Directeur Sales, Marketing & Solutions
Telkea Group
1, rue de Bitbourg
L-1273 Luxembourg
Georges
Muller 36
Directeur
Cegecom S.A.
Didier
Wasilewski 36
Responsable des ventes
Cegecom S.A.
Jean
Hilger 40
Senior Vice President and Head of
Information Technology
BCEE - Banque et Caisse d'Epargne de l'Etat
Nadia
Manzari 42
Head of the Innovation, payments, markets
infrastructures and governance Department
CSSF
3, rue Jean Piret
B.P. 2708,
L-1027 Luxembourg
3, rue Jean Piret
B.P. 2708
L-1027 Luxembourg
info@bcee.lu
1, Place de Metz
L-2954 Luxembourg
283, route d’Arlon
L-2991 Luxembourg
Source photo: Digital Solutions
Yves
Lepère 54
Service Line Leader Solution Factory
Fujitsu Technology Solutions
Sébastien
Bos 56
Manager en charge du développement
commercial
Faber Digital Solutions
Jonathan
Couvent 56
Manager en charge des technologies
de l’information
Faber Digital Solutions
Daniel
Santarini 58
Administrateur délégué
CBC Informatique
Parc d'Activités Capellen
89C, rue Pafebruch
L-8308 Capellen
7, rue des Prés
L-7561 Mersch
7, rue des Prés
L-7561 Mersch
9, Zone Op Zaemer
L-4959 Bascharage

Le Luxembourg se met au vert,
nous aussi...
àdécouvrir bientôt!
EGALITE
DES CHANCES
MOBILITE
INFO
MADE IN
LUXEMBOURG
COMMUNES
FAIRTRADE
ECONOMIE
CIRCULAIRE
SOCIETE
ENERGIE
RESPONSABILITE
SOCIETALE
GREEN
BUILDING
ECOLOGIE
PACTE
DES ENTREPRISES
CLIMAT
SANTE
LUXEMBOURG
ENVIRONNEMENT
DEVELOPPEMENT
DURABLE
BIO

Index - Décideurs politiques & économiques
Vincent
Kolaczynski 60
Responsable du département
Scanning et Solutions
CK S.A
Martin
Lagneau 74
Directeur de Handicap International
Luxembourg
Fabienne
Dasnoy 76
Head of Diversity & Inclusion
BGL BNP Paribas
Luca
Polverari 78
Managing Partner
Marks & Clerk
2, rue Léon Laval
Zone d'Activités Am Bann
L-3372 Leudelange
contact@handicap-international.lu
140, rue Adolphe Fisher
L-1521 Luxembourg
50, avenue J.F. Kennedy
L-2951 Luxembourg
luxembourg@marks-clerk.com
44, rue de la Vallée
L-2661 Luxembourg
Fernand
Etgen 84
Ministre de l'Agriculture, de la Viticulture et
de la Protection des consommateurs
Daniela
Noesen 86
Directrice du Bio-Lëtzebuerg
Steve
Weiler 90
Directeur
WRS energy s.a
Yves
Quercioli 92
Gérant
Äre-Resto Hausgemachten Kichen
info@ma.public.lu
1, rue de la Congrégation
L-1352 Luxembourg
noesen@bio-letzebuerg.lu
13, rue Gabriel Lippmann
L-5365 Munsbach
1, rue de la Poudrerie
L-3364 Leudelange
14-16, rue de la Libération
Résidence Sisley
L-3510 Dudelange
Tommy
Houtsch 94
Gérant
Maison Santos
Franck
Becherel 104
Directeur général
Tralux Construction & Tralux Immobilier
Gilbert
Reyland 106
Directeur
SecuriTec
Marco
Zenner 108
Gérant
marco zenner s.à.r.l.
55, Grand’Rue
L-1661 Luxembourg
156, route de Luxembourg
L-3254 Bettembourg
19, rue Geespelt
L-3378 Livange
Z.I. Zare Est
L-4385 Ehlerange
Henri
Watrinelle 108
Membre du comité de direction
marco zenner s.à.r.l.
Arsène
Rischard 110
Associé – gérant
Batinvest
Steve
D’Anzico 110
Associé – gérant
Batinvest
Maître Gaston
Vogel 112
Avocat
Z.I. Zare Est
L-4385 Ehlerange
20, Allée Louis Ackermann
L-1897 Kockelscheuer
20, Allée Louis Ackermann
L-1897 Kockelscheuer

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Politique
Retour sur l’état du pays
Le Premier ministre revient sur l’état de notre économie. Transparence fiscale, secteur
financier, FinTech sont au programme de cette interview. Il dresse également un
auto-bilan de son gouvernement et la liste des chantiers à venir.
“
L’année passée,
la croissance économique
était de plus 4,8% (niveau
inconnu depuis cinq ans),
le Luxembourg se porte
donc mieux aujourd’hui
”
La catastrophe redoutée ne semble pas
avoir eu lieu depuis la transparence fiscale
luxembourgeoise, les grands groupes ontils
néanmoins connu des changements?
Je constate que la transparence accrue se
voit récompensée par une plus grande
confiance des investisseurs.
L’année passée, la croissance économique
était de plus 4,8% (niveau inconnu depuis
cinq ans), le Luxembourg se porte donc
mieux aujourd’hui. Il y a certes eu une baisse
des recettes fiscales, mais nous n’avons pas
seulement réussi à convaincre les grands
groupes à rester au pays, mais nous avons
également su attirer de nouvelles sociétés.
Il y a en effet beaucoup d’autres facteurs qui
font l’attractivité du Luxembourg àpart le
facteur TVA: la localisation géographique, le
multilinguisme, les infrastructures, le soutien
àl’innovation, etc.
Ceci confirme que les entreprises sont bien
ancrées au Luxembourg et apprécient le
cadre global cohérent qui leur facilite la vie et
les amène même à se développer davantage,
comme Amazon le fait actuellement. Le gouvernement,
dans une approche transversale
qui caractérise “Digital Lëtzebuerg”, entend
s’appuyer le plus rapidement possible, sur les
nombreux atouts dont dispose déjà le pays
pour en développer de nouveaux.
Malgré la nouvelle législation, nous conservons
donc notre positionnement dans le domaine du
commerce électronique et nous sommes en
train de devenir un centre de compétences
dans des domaines liés comme le FinTech.
Comment le secteur financier (poids
important du PIB) peut-il désormais se
différencier sur un marché de plus en
plus concurrentiel?
Le Luxembourg reste une des principales places
financières en Europe. Nous sommes le
premier centre de la zone euro et également
le deuxième centre de fonds d’investissement
au niveau mondial. Le savoir-faire
accumulé au cours des décennies, la culture
de confiance, des infrastructures de très
haute sécurité sont à la base de ce succès.
Mais nous devons rester ouverts aux nouvelles
évolutions. Le secteur FinTech, à savoir l’intersection
des services financiers et de la technologie,
offre des perspectives intéressantes et
peut être utilisé pour améliorer les services
financiers tout en diminuant les coûts.
Afin de préparer la place financière du futur, un
groupe de travail a été créé dans le cadre
“Digital Lëtzebuerg” par le ministère des
Finances et avec le Haut Comité de la place
financière. Les premiers résultats apparaissent
désormais: le Luxembourgvient d’accorder une
licence d’établissement de paiement entièrement
réglementé à Bitstamp, société de change
de bitcoins. C’est une première en Europe!
Cette décision était un moment sans précédent
pour le bitcoin et ouvre une nouvelle ère de
sécurité et de transparence pour ce secteur.
10
LG - Juin 2016

La licence sera valable dans tous les États
membres de l’Union européenne, permettant
ainsi d’offrir à tous les clients européens une
plateforme solide et sécurisée pour les échanges
de bitcoins.
C’est avec un tel esprit de précurseur que
nous construirons, au Luxembourg, la place
financière du futur.
Les startups FinTech foisonnent à
Luxembourg et de nombreux acteurs du
secteur expliquent ce succès par le
savoir-faire hérité du secteur bancaire et
de celui des grands groupes de télécommunication.
À l’heure où le Luxembourg
accueille de nombreux centres de données,
pourquoi n’y a-t-il pas autant de
startup en cybersécurité?
Relativement au nombre d’habitants, le
Luxembourg accueille une pléthore de startups,
également dans le domaine de la
cybersécurité, et bien d’autres, et bien plus
que d’autres pays. Des sociétés comme
Excellium ou iTrust, les startups d’hier, ont
réussi à s’établir avec succès.
Il est toutefois vrai que le Luxembourg
compte plus d’experts en finance que d’experts
en sécurité, ce qui explique le fait qu’il
existe plus de startups dans le domaine financier.
Mais cela va changer à moyen terme,
grâce à l’Université et notamment le SnT, et
des initiatives comme Securitymadein.lu, qui
vont accroître les compétences disponibles.
Xavier Bettel

Politique
Par ailleurs, via le “Digital Tech Fund”, l’État
devient partenaire de startups du secteur
numérique, et le domaine de la cybersécurité
yest explicitement visé.
Par ailleurs, le projet de loi sur la SARL simplifiée
nous permettra de préparer l’introduction
de la société dite «à 1 euro», ce qui
encouragera davantage l’apparition de startups.
Quel bilan peut-on tirer du gouvernement
et quels sont les chantiers à
venir?
Le bilan se fera à la fin de la législature. Mon
gouvernement a lancé de nombreuses initiatives
et mis au point plusieurs réformes. Il ne
faut pas oublier que la situation n’était pas
facile au début de notre mandat. Suite à la
modification des règles de taxation en
matière de TVA sur le commerce électronique
nous avons hérité d’une perte budgétaire
non compensée de quelque 618 millions
euros en 2015. La dette publique brute
serait passée à presque 30% au PIB en restant
sur une trajectoire croissante!
Maintenant elle régresse même pour atteindre
21,4% du PIB pour 2015, donc bien
inférieure àla limite des 30% que prévoit le
programme gouvernemental.
Le gouvernement a réalisé une série de
changements fondamentaux, d’autres ont
été décidés et seront transposés dans le prochains
mois. Je pourrais citer les nouvelles
relations entre l’Eglise et l’Etat, la réforme du
Conseil d’Etat, la réforme du Service de renseignement
etc. Le système de la prise en
charge des enfants sera complétement redéfini
et on offrira un service gratuit suivant
l’horaire scolaire et surtout un service professionnel
pour les jeunes parents. Nous avons
décidé une réforme du congé parental qui
entrera en vigueur sous peu. Elle prévoit une
flexibilisation du congé parental mais aussi
une augmentation de l’indemnité suivant le
revenu des personnes concernées. Tout
récemment, nous avons présenté le projet de
loi sur le divorce et l’autorité parentale, qui
adapte la législation aux modes de vie
actuelles de notre population.
Nous avons mis en œuvre une réforme fiscale,
qui diminue la charge fiscale des ménages
et augmente la compétitivité des entreprises.
Il faut aussi citer les mesures en
matière de logement, où nous avons introduit
la subvention loyer pour les personnes à
revenu modeste et considérablement augmenté
l’offre de logements abordables.
En matière de chômage, nous avons conclu
des accords avec les partenaires sociaux,
dont les mesures associées commencent à
porter leurs fruits. Ainsi, dans l’intervalle
d’un an, le chômage a baissé de 7 à 6,5%.
Puis, il faudrait citer la Présidence luxembourgeoise
du Conseil de l’Union européenne
qui a dominé le deuxième semestre
2016 et où le Luxembourg aréussi des avancées
remarquables, notamment en ce qui
concerne la crise des réfugiés, le PNR et la
protection des données.
Pour ce qui est des grands projets à venir, je
citerais la réforme de la loi sur la nationalité
luxembourgeoise, dont le ministre de la
Justice, Félix Braz, a récemment présenté un
avant-projet de loi, de même que la révision
de la constitution. La baisse du chômage,
l’assainissement des finances publiques mais
aussi la revitalisation du dialogue social et la
diversification économique, et notamment le
développement du secteur des TIC restent
bien évidemment aussi des priorités du gouvernement.
12
LG - Juin 2016

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Politique
La parole à l’opposition
Peut-on réussir le pari du plein emploi?
Le plein emploi est un spectre qui est
toujours sorti de sa boîte lorsqu’un gouvernement
veut faire avaler à sa population
des mesures impopulaires sur le
marché du travail. Il est cité lorsqu’il faut
augmenter la productivité, réduire les
taux d’absentéisme ou réduire les
impôts des sociétés pendant que l’impôt
sur le revenu augmente. C’est alors
qu’on parle du but du plein emploi sans
se demander si c’est le bon but ou si le
seul fait d’arriver à ce but pourrait avoir
des effets néfastes dans d’autres domaines
comme le volontariat, l’accueil des
enfants ou bien la cohésion sociale.
D’après des économistes comme
Jeremy Rifkin, Richard Fuller ou des philosophes
comme André Gorz, une
situation de plein emploi n’est, pour le
futur, nipossible et ni souhaitable pour
le bien de notreplanète et de nos sociétés.
C’est dans cette logique que le Parti
Pirate ne se soumet pas à une course
vers le plein emploi, mais essaie de trouver
des solutions macro- et micro-économiques
pour construire une société,
qui n’a pas besoin d’une situation de
plein emploi pour garantir son système
social. Notre revendication d’un revenu
inconditionnel garanti est un des piliers
de ces réformes.
Imaginons pendant un instant une
situation de plein emploi, quelles
seraient les conséquences pour les
associations caritatives, les clubs sportifs,
les pompiers volontaires, les musiques
et toutes les autres organisations
bénévoles qui demandent un investissement
temporel conséquent. Ceux-ci
s’appuient aujourd’hui entre autres sur
des personnes qui ne peuvent ou ne
veulent pas être placés sur un marché
du travail; ces organisations n’ont
guère les fonds pour substituer leurs
volontaires actuels par des salariés.
Alors il faut se demander, est-ce que le
plein emploi est un but louable? Notre
réponse est non et nous pensons qu’il
faudrait plutôt réformer le système au
lieu de lutter pour un but qui devient de
plus en plus impossible.
Communiqué
par le Piratepartei Lëtzebuerg
Selon des statistiques officielles, 6,6% de
la population active est au chômage - si
on compte les personnes en mesures
d'insertion à l'emploi, ce chiffre augmente
même à 8,6%. Une grande partie des
concernés sont jeunes et sans formation.
En même temps, la place financière crée
des milliers d'emplois spécialisés, dont ces
gens ne peuvent en profiter. Pour déi
Lénk, il est évident que le droit au travail
est universel et doit donc aussi inclure
celles et ceux sans diplôme.
Afin de créer des opportunités de création
d'emplois, le gouvernement pourrait
s'attaquer aux «crises nationales» telles
que la pénurie de logements abordables.
Comme proposé dans notre campagne
dédiée à la politique du logement, nous
revendiquons la création d'une entreprise
de construction publique, qui par
son approche «clé en main» - elle se
chargerait du financement, de la planification
et de la construction - présenterait
plusieurs avantages.
Tout d'abord, l'Etat pourrait puiser dans
ses propres réserves (p.ex. Fonds de
Compensation) pour financer cette entreprise,
tout en retirant l'argent de ce fonds
actuellement investi dans des secteurs
non-acceptables tels que les énergies fossiles.
En même temps, elle pourrait prévoir
un rendement minime afin de réduire
les charges d'intérêt voire les loyers des
bénéficiaires de tels logements.
Puis, elle pourrait offrir des opportunités
de formation et d'apprentissage dans les
différents services de cette entreprise
publique et se saisir ainsi du problème
des jeunes non-diplômés.
Même si déi Lénk est pour une augmentation
substantielle du salaire minimum à
court terme pour contrer la pauvreté
croissante, nous privilégions une approche
s'y prenant par le biais de la réduction
des dépenses ménagères et de la
formation en vue d'augmenter le pouvoir
d'achat des gens.
En plus de ces solutions ciblées, déi Lénk
continue à s'engager pour la réduction
du temps de travail tout comme pour la
ré-industrialisation du pays pour faire
baisser le chômage.
Communiqué par déi Lénk
Même si les derniers chiffres présentés
par l’ADEM sont encourageants - le
taux de chômage s’établissant à 6,6%
en avril 2016, la tendance baissière à
laquelle nous assistons n'est que relative.
Nous notons en effet qu’avec
17.040 personnes, le nombre de
demandeurs d’emploi reste à un niveau
largement supérieur à celui d’avantcrise,
(10.513 personnes inscrites
comme demandeurs d’emploi en avril
2008). S’y ajoute que d’aucuns considèrent
que la digitalisation de l’économie
conduira à un chômage de masse.
Face à ces constats, le CSV est d’avis
que la politique doit doubler d’efforts
pour venir à bout de ce fléau. C’est
d’ailleurs la raison pour laquelle le
CSV a interpellé le gouvernement à ce
sujet en début d’année 2016.
Pour le CSV, la réforme de l'ADEM
doit être poursuivie, l'accompagnement
personnalisé des demandeurs
d'emploi généralisé, de même que
l'offre de formations continuellement
adaptée aux besoins du marché de
l'emploi. Le CSV estime par ailleurs
que les instruments de lutte contre le
chômage en place devront être soumis
à des évaluations régulières et
adaptés si besoin.
Ces efforts ne peuvent toutefois suffire
à eux seuls. Il s'agit de s'attaquer
aux causes premières du chômage
comme le faible niveau de formation
de nombreux demandeurs d’emploi.
Le CSV demande ainsi que la réforme
du système scolaire en place soit enfin
réalisée. Le CSV dénonce également
l'inaction du gouvernement en
matière de réforme de la formation
professionnelle.
Bien que conscient des risques (mais
également des chances) sousjacent(e)s
à la digitalisation de notre
économie, le CSV estime qu'en
matière de politique de l'emploi, l'objectif
à atteindre reste le plein emploi.
Tout doit être mis en œuvre pour
réussir ce défi.
Communiqué par le CSV
Avant d'être un «taux», le chômage
est avant tout un problème social,
parfois vécu comme un drame pour
les personnes et les familles concernées.
Au-delà de toutes les statistiques,
faire baisser le chômage, c'est
redonner espoir aux personnes
concernées.
Au Luxembourg, on crée beaucoup
d'emplois nouveaux sans faire baisser
de manière significative le chômage! Il
faut donc, en premier lieu, faire coïncider
l'employabilité des chômeurs (et
des jeunes en cours de formation) aux
besoins des entreprises. Les instances
concernées, tels les ministères de
l'Éducation et de l'Emploi, doivent
s'investir à fond dans la formation,
aussi bien initiale que tout au long de
la vie. Hélas, la réforme complètement
ratée de la formation professionnelle
dans les lycées techniques va
àcontre-sens des besoins! Par ailleurs,
toutes les réformes dans l'enseignement
ayant pour résultat le nivellement
vers le bas ont pour conséquence
que de nombreux emplois,
exigeant un haut niveau de qualification,
échappent aux élèves sortant de
nos écoles! Les actions prioritaires ont
pour nom: formation, formation et
encore formation.
Quelles que soient les actions positives
sur la formation, un certain nombre
de personnes n'auront pas la
chance de se qualifier pour un emploi
«hautement qualifié». Outre la revalorisation
du travail manuel, les autorités
politiques doivent créer un marché
du travail équilibré, avec un nombre
suffisant de postes destinés aux
personnes les moins qualifiées.
Reste les personnes «accidentées» de
la vie, confrontées au sortant de graves
problèmes de santé ou familiaux: elles
aussi ont droit à un travail digne. Pour
elles, il est urgent de mettre en place
une législation efficace concernant les
entreprises du «secteur social».
Marceline Goergen (ADR)
Conseillère communale
Ville de Luxembourg
14
LG - Juin 2016

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world of IP protection
It may seem obvious, but when you have a good
idea, you should safeguard it. It is vital you work with
people who have the right experience and expertise
to protect your intellectual property – and help you
fully exploit its potential.
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SPECIAL ICT - FINTECH
WWW.GEMENGEN.LU
OLIVIER SPAHN
DIRECTEUR
DELAWARE CONSULTING LUXEMBOURG
YVES REDING
DATA PRIVACY: MAÎTRISER
L'ACTIF CLÉ DE DEMAIN
QU'EST LA DONNÉE
GÉRARD HOFFMANN
L'UNION DE TELINDUS ET TANGO
NADIA MANZARI
LES GENDARMES DE L'INNOVATION

ICT
Une entreprise GLocale
Delaware Consulting est un des fournisseurs majeurs de services et de conseils IT aux
entreprises. Présent sur le marché luxembourgeois depuis 2012, la firme est un réel
partenaire dans le quotidien des sociétés en leur offrant des solutions innovantes.
Interview avec Olivier Spahn, Directeur de Delaware Consulting au Luxembourg.
Pouvez-vous nous parler de Delaware
Consulting, et plus précisément au
Luxembourg?
Delaware Consulting a été fondé en 2003 en
Belgique. A l'époque, 123 consultants constituaient
notre équipe. Aujourd'hui, 13 ans
plus tard, 1.300 personnes travaillent pour le
groupe dans 24 bureaux à travers douze pays
sur trois continents. Notre chiffre d'affaires
est de 135 millions d'euros pour l'année
2015. Pour ce qui est du Luxembourg, nous
sommes présents sur le marché depuis 2012.
Notre équipe est composée de vingt consultants
et développeurs et est divisée en deux
teams: l’une qui s'occupe des technologies
liées à Microsoft (gestion documentaire,
CRM, O365 et cloud via Azure) et une autre
qui est dédiée aux projets et support SAP.
Chez Delaware Consulting, selon notre
devise "Combining Strengths, Delivering
Solutions", nous combinons l’expérience et
les qualités de nos consultants, des éditeurs
et de nos clients pour trouver les solutions les
mieux adaptées pour le business de nos
clients. Nous sommes un apporteur de solutions
liées aux meilleures technologies, ce qui
engendre un avantage compétitif à nos
clients. L'identité de notre entreprise repose
sur cinq valeurs. Notre première valeur est
l'entreprenariat, nous voulons que chacun de
nos employés (du consultant junior au partenaire)
soit un entrepreneur à son niveau par
ses prises d'initiatives et son esprit critique et
constructif. Ensuite, nous mettons l’accent
sur la collaboration entre nos consultants et
nos clients - le "care" car nous voulons établir
avec eux des relations à long terme.
Comme toute société de service, le respect et
l'esprit d'équipe sont deux autres valeurs
auxquelles nous tenons fortement. Enfin et
non le moindre, l'engagement - le "commitment"
- car nous avons toujours livré les projets
que nous avons vendu, peu importe la
rentabilité pour Delaware.
Quels services proposez-vous à vos
clients?
Nos services se divisent en trois clusters
basés sur deux éditeurs qui sont Microsoft et
SAP. Delaware Consulting articule donc ses
activités autour de trois piliers qui sont le
"Business Insights" qui touche au Big Data,
les analyses prédictives ainsi que les aspects
stratégiques pour transformer et améliorer
les processus chez nos clients, le "Customer
Experience" qui vise à améliorer les capacités
digitales de nos clients, et finalement
l'"Operational Excellence", notre pilier principal,
qui concerne l'implémentation des progiciels
de gestion tels que SAP ou de gestion
documentaire comme SharePoint. En plus de
ces services, nous accordons beaucoup d'importance
à l'après projet: nous organisons le
support et la maintenance des différentes
solutions pour nos clients aussi bien localement
que partout dans le monde.
Au Luxembourg, Delaware Consulting a également
trois grandes spécificités qui sont les migrations
vers les nouvelles versions de SAP,appelées
SAP HANA ou S4Hana. Nous venons d’ailleurs
de terminer la migration chez SES Astra de leurs
environnements SAP vers la technologie HANA;
c’est le premier client au Luxembourg àfranchir
ce pas. La deuxième spécificité est liée au
Microsoft Office Productivity: nous optimisons
l'efficacité et le travail quotidien des entreprises
en leur proposant des solutions basées sur les
produits Microsoft SharePoint autant dans leur
propre infrastructure que dans le cloud (intranet,
solutions collaboratives, gestion documentaire,
workflow d’approbation). Finalement, nous
avons un focus important sur les solutions digitales.
Le marché de l'ICT est en constante
évolution et expansion, comment vous
différenciez-vous sur celui-ci?
Je pense que nous avons un ADN unique,
par le fait que Delaware Consulting croit en
un monde GLocal. Autrement dit, c'est un
entreprenariat local avec des consultants au
Luxembourg travaillant pour des clients sur
le même territoire. Cependant, nous sommes
également liés au niveau mondial avec des
demandes provenant par exemple de groupes
comme ArcelorMittal ou SES. Grâce à
notre présence dans différents pays, nous
pouvons avoir cette relation à la fois globale
et locale avec nos clients.
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Delaware Consulting se démarque également
par les relations à long terme avec ses
clients. Nous les aidons à se transformer,
s'améliorer et ensuite, les supportons dans la
continuité de leurs projets. Finalement, nous
proposons des solutions hébergées dans le
cloud (Azure ou SAP) mais également, selon
le choix du client, sur du hardware hébergé
au Luxembourg.
Pouvez-vous nous parler de réalisations
opérées pour des clients que vous
pouvez également mettre à disposition
pour d'autres entreprises?
Pour la ville d'Esch, nous avons développé
une application qui permet de gérer les
doléances citoyennes. Nous utilisons pour cela
le SharePoint de Microsoft, une technologie
collaborative. Dans cette même ville, nous
avons également mis en place un outil d'econseil,
c'est-à-dire que les conseillers communaux
n'utilisent plus de papier: toutes les
décisions et validations sont établies de façon
électronique. Nous avons également des projets
pour renforcer notre présence dans le
domaine de la mobilité, en Microsoft ou en
SAP, en continuant à cibler différents outils
web sur plusieurs canaux comme les smartphones,
tablettes ou ordinateurs classiques.
Quels sont vos objectifs à long terme?
Dans nos bureaux au Luxembourg, nous
voulons passer à une quarantaine de consultants
d'ici trois ans. Au niveau SAP, nous
entendons garder notre pôle d'excellence et
notamment, dans le domaine des nouvelles
technologies SAP. Nous allons également
renforcer notre présence dans le domaine
SAP HR. Pour Microsoft, nous entendons
élargir nos domaines d'activité. Pour le
moment, nous faisons surtout de la gestion
documentaire (SharePoint) mais nous avons
également des projets d’intégration entre
SharePoint et SAP ou SharePoint et le CRM
(la gestion des relations avec les clients) ou le
Power BI. Ayant davantage de consultants
dans la sphère digitale, nous souhaitons également
accroître notre expertise et présence
dans le milieu des applications mobiles destinées
aux entreprises.
“
Nous accordons
beaucoup d'importance
àl'après projet: nous en
organisons le support
pour nos clients
”
Olivier Spahn
Delaware Consulting
2, rue de Joncs
L-1818 Howald
Tel: 20 88 18 92
info.lux@delawareconsulting.com
www.delawareconsulting.com
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ICT
Nos espaces connectés
Selon l’économiste Alain Greenspan, «la technologie de l’information a changé la façon
dont les gens créent de la valeur économique» et le monde toujours plus connecté
engendre des défis à la hauteur des innovations. Olivier Lemaire, l’associé en charge
des télécoms, médias et technologies chez EY revient sur l’industrie des technologies.
Quelles sont selon vous, les principales
tendances technologiques du
moment?
Nous connaissons une accélération qui va
crescendo. Il suffit de voir à quelle vitesse la
4G a remplacé la 3G dans le monde des télécoms
pour comprendre que les cycles se raccourcissent.
Cette célérité des nouvelles
technologies n’est pas uniquement au service
de notre divertissement, elle sert également
notre mobilité, notre capacité à communiquer
de par le monde et notre intelligence.
Des transactions bancaires à la
connectivité, partout et tout le temps, en
passant par les consultations médicales à distance,
les nouvelles technologies facilitent
notre vie de tous les jours.
Il existe donc une évolution des offres,
notamment dans l’internet des objets et de
nombreux domaines en sont déjà impactés:
soins de santé, voitures connectées, domotique
améliorée et même vêtements connectés.
Bien évidemment ces technologies doivent
répondre à un certain nombre de règles,
dont celle de la banalisation, car si les technologies
sont toujours plus complexes, elles
doivent aussi être intuitives et faciles d’utilisation.
Le ministre du Travail, de l’Emploi et de
l’Économie sociale et solidaire, Nicolas
Schmit affirmait dans notrenuméro précédent
que près de 80% des emplois
étaient impactés de près ou de loin par
les nouvelles technologies. Peut-on
dire que nous sommes aujourd’hui
dépendants de ces nouvelles technologies?
Est-ce nos besoins qui créent la technologie
ou la technologie qui crée nos besoins?
En tout cas la demande des utilisateurs est
bien réelle et la technologie s’est immiscée
dans des secteurs auxquels nous n’avions
pas pensés: l’électroménager et l’automobile
bien sûr, mais aussi l’agriculture avec l’utilisation
de drones pour contrôler la croissance
des plantations. Plus encore, l’industrie
connaît une digitalisation importante autour
de laquelle des startups pleines de bonnes
idées gravitent.
Ainsi, l’évolution technologique implique
aussi une évolution du contenu digital, qui
ouvre la porte à des données à exploiter.
C’est le monde du Big Data et de l’analyse de
données qui requiert un haut niveau de
sécurité. Car plus nous sommes dépendants
des nouvelles technologies et plus nous sommes
à la merci des piratages informatiques.
Quel regard portez-vous sur des sociétés
comme Apple ou Google qui diversifient
de plus en plus leurs activités?
Il est vrai que Google est une entreprise qui
aenvahi de nombreux segments et qui pourrait
très bien devenir la cinquième entreprise
d’audit au monde. Par ailleurs, les sociétés
technologiques à l’image de Google pourraient
très bien cannibaliser les banques.
Même si la question de la confiance des
clients doit se poser, le bourgeonnement des
FinTech prouve néanmoins que la digitalisation
bouscule le monde bancaire. Si certaines
FinTech meurent, d’autres innovent, implantent
de nouveaux modèles commerciaux et
connaissent un succès concurrentiel aux banques.
Quelle place occupe EY auprès des
startups?
Depuis plus de quatre ans, EY est très impliqué
et actif dans la communauté des entrepreneurs
et startups au Luxembourg.
EYnovation, le programme déployé par EY
pour accompagner les startups dans leur
croissance est un bel exemple de notre présence
sur le marché. Via ce programme, EY
confirme sa volonté de soutenir l’initiative
gouvernementale “start-up nation” qui se
justifie dans un écosystème en pleine mouvance.
Nous pensons que le Luxembourg à
une belle carte à jouer et apporte de nombreux
avantages aux entrepreneurs et entreprises
souhaitant s’y installer. Citons entre
autre les investissements du pays dans les
centres de données, la connectivité ainsi que
dans les infrastructures universitaires, les
centres de recherche, les incubateurs, etc.
EYnovation propose un large panel de services
adaptés aux besoins des startups et
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Olivier Lemaire
entreprises à forte croissance. Ces services
incluent par exemple la mise à disposition
d’un coach ou manager dédié dont la mission
est d’accompagner la startup par une
mise en relation avec le réseau EY local ou
international, ou encore avec nos centres
d’excellence en Biotech, Telecoms, Digital.
Nous les accompagnons également dans leur
recherche de financement ainsi que dans leur
approche marché(s) et clients, et les aidons à
adapter leurs produits à différents marchés
internationaux.
La cybersécurité, une ambition luxembourgeoise?
La sécurisation et l’intégrité des données
sont deux piliers fondamentaux dans un
monde de plus en plus digital. Chez EY, nous
disposons par exemple de centres où des
«ethical hackers» tentent de pénétrer
constamment les systèmes informatiques
pour tester leur sécurité.
C’est un sujet central car les systèmes doivent
être hyper sécurisés, le piratage informatique
se développant aussi vite que les
technologies, d’où, une fois de plus, l’avantage
procuré par nos «ethical hackers» à
même de repérer les failles de façon continue.
Le Luxembourg a d’ailleurs, de par son
savoir-faire historique en matière de protection
des données, une belle carte à jouer en
matière de cybersécurité et notamment avec
le SnT qui travaille sur ces sujets. Le Grand-
Duché ne peut pas être présent sur tous les
fronts de l’ICT, il doit miser sur des créneaux
où il est légitime et la cybersécurité en est un.
Par ailleurs, notre savoir-faire dans les secteurs
bancaire et technologique nous a
donné les moyens de la réussite des FinTech.
Il peut en être de même pour la cybersécurité
et notamment dans un marché qui a
l’ambition de devenir une référence européenne
dans le traitement et l’hébergement
des données.
“
Le Grand-Duché
ne peut pas être présent sur
tous les fronts de l’ICT, il
doit miser sur des créneaux
où il est légitime
”
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ICT
Data Privacy: maîtriser l’actif
clé de demain qu’est la donnée
EBRC est la première entreprise sur le marché de la Grande Région au regard des services
ICT de confiance et de la gestion d’informations sensibles. Son CEO, Yves Reding,
oriente de plus en plus l’incroyable croissance d’EBRC – European Business Reliance
Centre – vers l’international. Il nous dresse un panorama de la situation de la sécurité
des données, plus particulièrement en Europe, où la domination de l’Allemagne à cet
égard devrait, selon lui, inspirer le Grand-Duché.
Le double impact de la digitalisation
La digitalisation croissante a entraîné deux
phénomènes parallèles.
«D’un côté», explique Yves Reding, «nous
assistons à une explosion en termes de volumes
de données et de rapidité d’échange. La
planète est devenue un village global où la
tendance est à l’échange massif des données
basé sur la transparence. Le Business Model
prôné par les grands acteurs du web tels
Facebook ou Google repose sur cette exploitation
des données. Leur modèle est totalement
basé sur la marchandisation d’informations,
en particulier les données personnelles».
En réaction et suite à de nombreux abus liés
àdes problèmes d’atteinte à la vie privée et
de sécurité, il y a eu une prise de conscience
générale: «De l’autre côté, les parlementaires
européens ont pris conscience en 2013 qu’il
fallait relever significativement le niveau de
protection pour le marché unique des données.
Cela a abouti à l’adoption du nouveau
Règlement européen sur la protection des
données. Voté le 14 avril dernier, il sera
applicable comme norme contraignante en
2018 dans toute l’Union européenne, sans
devoir être retranscrit dans des lois nationales».
Il précise d’ailleurs que l’arrivée du
Règlement va constituer un sacré challenge
pour certaines entreprises afin de se mettre à
niveau. «Des adaptations seront à faire dans
les deux années à venir. Et si les sociétés ne
s’y prennent pas assez tôt, cela sera assez
fastidieux».
Data Privacy: une vraie opportunité
pour Luxembourg
Le monde économique digital contemporain
est dominé par les géants américains de l’ebusiness.
Selon le CEO d’EBRC, pour faire le
poids, le vrai défi actuel du continent européen
est de maîtriser l’actif clé de demain
qu’est la donnée. «Un pays qui n’arrivera pas
à maîtriser ses informations sera vite
dépassé».
«L’Union européenne pousse pour créer un
marché numérique unique, par ailleurs incontournable,
et promeut des normes et des
labels européens. En parallèle, les grands pays
prennent également leur destin en main»,
décrit-t-il. «L’initiative la plus visible et la plus
forte est celle de l’Allemagne. Elle bénéficie
d’une réputation d’excellence en matière de
protection des données. Vu des Etats-Unis,
elle est la plus avancée. S’installer en
Allemagne permet d’être conforme avec tous
les autres pays. Par ailleurs, l’Allemagne a
lancé son initiative de Bundescloud», ajoute
Yves Reding, «un cloud souverain national,
conforme au principe de libre circulation au
sein de l’Europe mais qui implique néanmoins
que, d’ici 2020, aucune donnée publique ou
parapublique ne pourra plus quitter le territoire.
Toutes ces informations devront rester
logées au sein des frontières de l’Allemagne».
L’énorme avantage de ce type de décision est
qu’elle a forcé une grande série d’acteurs, y
compris certains géants américains, à s’aligner.
«L’entreprise Microsoft elle-même a
choisi comme partenaire T-Systems, filiale
d’outsourcing IT de Deutsche Telekom. Leur
accord stipule que la compagnie fondée par
Bill Gates localise son cloud dans les Data
Centres T-Systems en Allemagne, en leur
confiant la clé de chiffrement. Microsoft se
rend ainsi non seulement conforme face aux
exigences du Bundescloud et elle échappe en
sus aux juridictions américaines et donc à certaines
obligations en matière de monitoring
des données privées», explique-t-il.
Les grandes puissances du continent
européen (Allemagne, France, …) veulent
protéger leur économie et leur patrimoine de
données. Elles ont compris que leurs
données constituent l’or noir du futur.
«Le Luxembourg devrait s’inspirer du
modèle allemand qui prône un très haut
niveau de protection des données, voire le
dépasser», déclare Yves Reding. «Si demain
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“
En matière de
protection des données,
le Luxembourg doit devenir
le meilleur élève de la
classe européenne
”
nous voulons être partie prenante d’un cloud
européen, il faut capitaliser sur la protection
de nos données souveraines. Il faut évidemment
rester pragmatique, non dogmatique
et business friendly. Mais les enjeux de sécurité
et de privacy vont devenir clé. Pour être
crédible et compétitif dans ce domaine au
niveau international, il faut être exemplaire
chez soi et donc disposer d’un cloud souverain
régulé avec un niveau de sécurité unique
qui constituera une référence. Comme dans
le cas du programme Bundescloud, les données
à protéger en priorité sont les données
publiques, parapubliques ou relatives à la
santé qui ne doivent pas sortir de notre territoire.
En France, il existe par exemple le label
Hébergeur de Santé, prérequis pour adresser
le secteur de la santé. Les données qui couvrent
des métiers stratégiques devraient également
faire l’objet d’une protection accrue,
par exemple, celles liées au secteur bancaire.
En capitalisant sur la très haute protection
des données dans un cloud régulé au
Luxembourg, le Grand-Duché pourra à
terme mieux attirer les entreprises internationales.
La protection des données constitue
un trend encore naissant mais irréversible.
Luxembourg est très crédible sur l’international
quand il s’agit de gestion des risques, de
sécurité, de gouvernance ou de régulation.
Cette protection des données «sous régulation
et garantie luxembourgeoise» pourrait
s’inspirer du "label" PSF dans le secteur
financier et reposer sur des certifications
internationales reconnues. N’oublions pas
que sans le secteur financier, grand consommateur
d’IT et sans l’agrément PSF, l’écosystème
IT luxembourgeois n’aurait probablement
pas pu se développer à un tel rythme.
La forte exposition du secteur ICT au secteur
financier, y compris FinTech, assure par ailleurs
sa durabilité et son potentiel à long
terme. Le haut niveau requis par le statut
PSF est un différenciateur unique en Europe
en terme de savoir-faire. La combinaison
– expertise dans le monde financier et
FinTech associée à la grande tradition de
régulation, de sécurité et de protection des
données – représente de véritables atouts
pour se positionner dans l’enjeu de la protection
des données personnelles.
Le Règlement européen constitue un cadre
unique. Il s’agit maintenant d’être le meilleur
de la classe des 28 pour profiter pleinement
Yves Reding
de ce marché de la protection des données.
Les initiatives à déployer sont multiples:
cloud souverain à Luxembourg mais à vocation
européenne, régulation spécifique en
gestion des risques pour assurer une
confiance accrue dans l’IT, innovation en
sécurité et privacy, que ce soit à travers de
nouvelles technologies de protection des
données et d’identification issues des
FinTech (Blockchain) ou via le lancement de
nouveaux services.
L’ère digitale sera inévitablement basée sur la
protection des données ou ne sera pas. Le
Luxembourg aune occasion unique de s’y
positionner maintenant en leader dans le
marché unique en devenant le meilleur élève
de la classe européenne.
EBRC S.A.
5, rue Eugène Ruppert
L-2453 Luxembourg
Tél.: 26 06 1
www.ebrc.com
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ICT
Des données protégées
2016 est une année chargée d’évènements pour LuxConnect: le millième kilomètre de
fibre est déployé, l’inauguration du nouveau centre de données 1.3 est prévu pour juin
et le 10 octobre, il s’agira de fêter les dix ans. À cette occasion, les anciens collaborateurs
seront présents, ainsi que tous les partenaires, clients et fournisseurs mais aussi l’Etat,
les ministères et les communes; en somme, tous ceux qui ont contribué à son succès.
Rencontre avec Roger Lampach, CEO de Luxconnect.
“
De 500.000 euros
en 2007, notre capital est
dorénavant de 75 millions
d’euros
”
Parlez-nous de la naissance de LuxConnect.
En 2006, le gouvernement a fait le constat d’une
pénurie des centres de données au Luxembourg.
Jean-Louis Schiltz, alors ministre des
Télécommunications et des Médias a présenté
l’idée de créer un acteur fort qui appuierait la
visibilité du pays à l’international ceci afin d’attirer
les investisseurs étrangers. C’est suite à ce
décret de loi que LuxConnect a été créée en
octobre 2006 avec aux commandes Edouard
Wangen, parti entretemps à la retraite mais
toujours actif en tant que Président du Conseil
d’Administration. Je l’ai rejoint en janvier 2007
et l’aventure apu démarrer.
Vous répondiez alors à la politique gouvernementale
du “Digital Luxembourg“…
Nous avons, en effet, fait partie de cette démarche
dès 2007 pour ce qui est des infrastructures.
Mais cette politique comprend l’ensemble
des différents acteurs et il faut dire que nous
constatons un intérêt croissant à l’international.
Aujourd’hui, notre notoriété dans le domaine
des centres de données dépasse nos frontières
et force est de constater que la politique du
“Digital Luxembourg“ est donc la bonne.
Parlez-nous du modèle de LuxConnect.
Nous n’offrons à nos partenaires que de l’hébergement.
C’est eux qui ramènent leur clientèle
à Luxembourg en proposant du cloud via
leurs serveurs; nous proposons de l’infrastructure,
de la sécurité et de l’approvisionnement
en énergie. Nous louons des salles vides et on
pourrait faire la comparaison avec un hôtel
cinq étoiles où le client peut louer une chambre
vide tout confort.
Néanmoins, nous remarquons de plus en plus
que les appels d’offres sont multi-pays et le
Luxembourg ne peut répondre àtoutes ces
offres. C’est pourquoi nous allons établir un
réseau avec des sociétés européennes comme
la nôtre sans pour autant y investir. Le but
étant de mettre à disposition et donc
d’échanger de la capacité. Londres et les discussions
sur le “Brexit“ et Amsterdam sont
deux places qui nous intéressent tout particulièrement.
Nous avons également une carte à
jouer en Allemagne, au vu du coût de l’électricité
qui est le double du nôtre (cela représente
pour un centrede données des différences
de l’ordre du million d’euros par an). La
France et la Suisse nous intéressent aussi et
nous souhaitons asseoir plus encore notre
présence au niveau européen.
Un mot sur la fibre optique.
Nous connaissons les ambitions de l’Etat en la
matière et avons déjà déployé 1.000 kilomètres
de fibre sur le réseau qui devraient doubler
d’ici 2025. C’est un investissement lourd
mais à long terme, cela participera au dynamisme
économique du pays.
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Quand est prévue l’inauguration du DC 1.3?
Notre tout nouveau centre de données sera
inauguré le 13 juin; le Premier ministre qui est
aussi ministre de la Communication et des
Médias sera présent.
Le bâtiment fait 5.500 m 2 mais seule la moitié
aété équipée. C’est le bâtiment le plus performant
que nous avons réalisé et il est certifié
Tier II et Tier IV «Design» et «Constructed
Facility» par l’Uptime Institute.
Ce sont les activités et les besoins d’une
société qui déterminent le niveau choisi.
Notre nouveau centre de données est multi-
Tier: Tier II, III et IV cohabitent au sein de la
même infrastructure. Ce qui est unique, que
ce soit en Europe ou aux Etats-Unis.
Avez-vous des problèmes de recrutement?
Nous cherchons de jeunes diplômés mais
l’Europe connait une pénurie de talents dans le
domaine de l’IT. Au Luxembourg, nous avons
3,6% des étudiants dans les filières techniques
(de la mécanique à l’électrotechnique), il faut
les intéresser et les attirer davantage en faisant
de la publicité en collaboration avec les sociétés
présentes à Luxembourg.
Quelles sont les évolutions envisageables
pour LuxConnect?
Nous fêtons cette année les dix ans de la création
de la société et on peut dire que l’histoire
de LuxConnect est une success story.
Nous comptons aujourd’hui une équipe de
24 personnes, tous professionnels et passionnés
par leur domaine d’activités et à même de
répondre à la demande du client. De 500.000
euros en 2007, notre capital est dorénavant
de 75 million d’euros.
L’Etat est garant de l’attractivité du pays et les
sociétés des services, produits et applications
qu’elles proposent. La petitesse du pays est
une force dans le sens où nous sommes agiles
et pouvons faire du sur-mesure selon les exigences
du client.
Votre site internet a troqué la couleur
rouge pour la verte…
On parle beaucoup d’écologie dans les centres
de données au vu des grandes quantités
d’énergie qu’ils requièrent. L’optimisation
énergétique fait partie de nos préoccupations
principales et ceci dès nos débuts en
2007.
Roger Lampach
Aujourd’hui, nous n’achetons que de l’électricité
100% verte provenant de productions
hydroélectriques en Norvège ou en Autriche.
Nous sommes aussi client de la société
KioWatt à Bissen qui exploite une cogénération
à vapeur à partir de bois de rebut; la chaleur
dégagée est transformée en froid pour
notre centre de données à Bissen.
Le coût de l’énergie est répercuté sur le client
qui nous pousse à baisser notre consommation.
Par ailleurs, nous faisons d’autres actions pour
l’environnement en collaboration avec la ville
de Bettembourg ou la Post (qui est voisine de
notre bâtiment). Nous avons des hôtels à
insectes, un parc floral composé pour eux et
des plantes grasses sur nos toits.
Un centre de données ne gagne rien à rester
énergivore.
LuxConnect
4, rue A. Graham Bell
L-3235 Bettembourg
Tél.: 276 168 24
Fax: 276 168 99
christine.deridder@luxconnect.lu
www.luxconnect.lu
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ICT
L’union de Telindus et Tango
Proximus Luxembourg est l’appellation autour de laquelle Telindus et Tango se sont dit
oui. Sans être une fusion, le rapprochement des deux filiales luxembourgeoises du
groupe belge Proximus, permettra de mieux servir les marchés local et international.
Interview de Gérard Hoffmann, CEO président & administrateur délégué de Telindus
Luxembourg et CEO de Proximus Luxembourg.
Parlez-nous de ce pacs entre Telindus et
Tango?
Guidé par un engagement fort pour le
Luxembourg et suite à l’acquisition de 100%
des parts de Telindus en décembre 2015,
Proximus est convaincu du potentiel de croissance
pour Telindus et pour Tango.
Ainsi nous souhaitons, par ce rapprochement,
unir les forces de nos entités luxembourgeoises
afin de créer Proximus Luxembourg, nouvelle
organisation aux fortes ambitions de croissance.
Est-ce qu’une fusion entre un PSF de
Support et un opérateur télécom était
impossible?
Théoriquement une fusion est possible, mais
des pondérables sont à considérer parmi lesquels,
des statuts et des réglementations différents
entre PSF de Support pour Telindus et
opérateur mobile pour Tango.
Si nous parlons bien ici de rapprochement et
non de fusion de nos entités légales, cela veut
dire centralisation du management au niveau
de Proximus Luxembourg. Les entités juridiques
resteront conformes aux exigences légales
et réglementaires mais opéreront de
concert sous une direction commune.
Pouvez-vous nous en dire plus sur votre
stratégie. Est-ce que Telindus se concentrera
sur les grands comptes, les entreprises
moyennes et les administrations
et Tango sur les clients résidentiels et les
entreprises de moins de dix salariés?
Notre volonté est d’aller plus loin dans la complémentarité
de nos activités en accélérant
notre rapprochement organisationnel.
La nouvelle organisation unifiée de Tango et
de Telindus, portera le nom de Proximus
Luxembourg, sous ma direction en tant que
CEO et celle de Jean-François Willame,
Co-CEO et Responsable pour l’Intégration.
Elle sera structurée autour des trois entités suivantes:
•Le quartier général de Proximus Luxembourg
regroupera les réseaux fixes et mobiles et toutes
les fonctions de support qui délivreront
leurs services aux unités commerciales
ci-dessous; la direction et le suivi de tous les
investissements seront centralisés à ce niveau.
•Enterprise Business Unit (EBU) adressera les
grands comptes et les sociétés de taille
moyenne (marché B2B) sous la marque
Telindus. Nous unirons nos forces comme opérateur
télécom et fournisseur IT afin d’accroître
nos parts de marchés dans le mobile, la
connectivité fixe, le cloud, la sécurité, l’outsourcing
et les Fintech; EBU sera sous ma responsabilité
directe.
•Consumer Business Unit (CBU) adressera le
marché résidentiel et les petites entreprises
jusqu’à dix employés (marché B2C) sous la
marque Tango. Tango poursuivra sa stratégie
de croissance dans les services mobile, fixe,
Internet et TV. CBU sera sous la direction de
Jean-François Willame.
Pour les clients, la visibilité sera meilleure, car ils
pourront compter sur un interlocuteur unique
selon leur segment. Mais au final, l’approche
que nous avons du marché reste inchangée.
Peut-on dire que votre but est de
conforter votre position de challenger?
En unissant nos forces, Proximus
Luxembourg devient un acteur fort. Nous
sommes ravis du rapprochement de nos
deux entreprises, créant une opportunité
unique de croissance et qui fait de de
Proximus Luxembourg un des plus
grands acteurs à la fois sur les marchés
Telecom et ICT. Le marché ICT change à
une vitesse «crescendo» et crée des
opportunités de croissance pour tous les
acteurs qui se positionnent pour le changement.
Le regroupement stratégique
apportera à nos clients des avantages
significatifs et permettra de toujours
mieux répondre à leur attente grâce à
une masse critique nécessaire: le groupe
Proximus compte environ 550 spécialistes
dans le domaine.
Va-t-il y avoir de nouvelles offres?
Oui bien sûr, de nouveaux services seront
annoncés prochainement.
Le nouvel acteur recomposé, Proximus
Luxembourg, devient un joueur fort sur l’ensemble
des marchés qu’elle adresse. Il sera
mise en place progressivement dans les
prochains mois et il est prévu qu’elle soit
pleinement opérationnel en septembre de
cette année. Cette nouvelle offre pour les
clients B2B devrait voir le jour dès le quatrième
trimestre 2016.
26
LG - Juin 2016

“
Nous continuons
à mener une stratégie
de croissance basée sur
l’innovation
”
Gérard Hoffmann
On parle d’une centaine de personnes
recrutées d’ici 2018… Quelles sont vos
ambitions?
Nous continuons à mener une stratégie de
croissance basée sur l’innovation, tout en
maintenant un esprit de challenger. Il s’agit
clairement d’une intégration dans un objectif
de croissance et non pas de réduction des
coûts, même si évidemment nous bénéficierons
de quelques synergies. Nous avons clairement
pour ambition d’accroître encore notre
activité.
Le groupe prévoit ainsi le recrutement d’une
centaine de personnes dans les trois années à
venir, avec des ambitions de développement
avant tout sur l’outsourcing, la télécommunication
et la cybersécurité, avec une présence
naissante sur le segment des FinTech et des
activités internationales.
Ce n’est pas un hasardsi la conférence de
presse s’est tenue la veille de l’ICT Spring.
Pourquoi était-il important de s’y afficher
ensemble? Est-ce un lieu d’opportunités?
Pour la quatrième année consécutive, nous
sponsorisons ensemble l’ICT Spring, événement
de référence sur la place ICT. Animés par un
esprit d’innovation et d’entreprenariat, nous
sommes convaincus que c’est un rendez-vous
unique propice aux opportunités business avec
des acteurs internationaux que nous rencontrons
plus rarement. Nous voulons aussi rappeler au
marché que nous travaillons ensemble dans la
même direction afin de proposer aux clients des
solutions ICT et télécom à la pointe. JuB
LG - Juin 2016
27

Le printemps du secteur ICT
Deux journées spéciales ont eu lieu les 10 et 11 mai dernier pour le milieu des technologies de l'information
et de la communication luxembourgeois et européen. Pour sa 7 e édition, l’ICT Spring Europe a rassemblé
plus de 150 professionnels issus de plus de 72 pays du globe. Sessions de travail, rencontres et conférences
se sont enchaînées mettant plus particulièrement les thématiques de la FinTech, de la transformation
digitale et de la nouvelle conquête de l’espace en avant.
Notre Premier ministre et ministre des Communication et des Médias, Xavier Bettel, a ouvert l’une des
premières conférences, intitulée The Abundance Era. «En tant que gouvernement, nous devons préparer
le futur et encourager la transformation numérique d’une manière cohérente», a-t-il insisté. Organisé
par Farvest Group, l’ICT Spring s’est déroulé à l’European Convention Center.
3
1
1. Julien Malherbe,
responsable régie publicitaire
de Lëtzebuerger Gemengen;
Xavier Bettel, Premier ministre et ministre
des Communications et des Médias;
Armand D’Antonio,
CEO de Lëtzebuerger Gemengen

Posons-nous les bonnes
questions pour préparer
les défis de demain ?
EY accompagne les communes et administrations
publiques dans la gestion prévisionnelle des
compétences pour construire un meilleur futur.
© 2016 Ernst & Young S.A. All Rights Reserved.
ey.com/lu/public-sector #BetterQuestions

ICT
Le pays a encore beaucoup plus à offrir
que des infrastructures IT de pointe
Luxinnovation – l’Agence nationale pour la promotion de l'innovation et la recherche –
emploie une cinquantaine de personnes au sein de la Maison de l'Innovation à Esch-Belval.
Parmi elles figure Jean-Paul Hengen, Manager du "Luxembourg ICT Cluster"
et responsable du développement du secteur des technologies de l'information et de
la communication, un secteur qui pèse lourd puisqu’il compte plus de 2.000 entreprises
et 17.000 travailleurs au Luxembourg. Interview.
Comment définir Luxinnovation en
quelques mots?
Luxinnovation offre son aide aux acteurs impliqués
dans des domaines liés à la recherche, au
développement (R&D) et à l'innovation
(entreprises, chercheurs, organismes de
recherche, créateurs d’entreprises, étudiants…)
et en tant qu’agence nationale, notre
rôle est de soutenir l’économie du pays. Aider
les entreprises à dynamiser leur business grâce
àl’innovation est au cœur de nos activités. Nos
services personnalisés comprennent l'aide à
l'obtention de financements, la recherche de
partenaires, la création d'entreprises innovantes
ou encore le transfert de technologies.
Nous gérons également la Luxembourg
Cluster Initiative et mettons au service de nos
clients nos réseaux, nos contacts et des informations
ciblées dans le respect de la confidentialité.
Tous les services de Luxinnovation sont
offerts gratuitement. Notre action vise à créer
des liens entre les secteurs privé et public. Par
ailleurs, nous sommes également liés à des
activités de recherche et collaborons étroitement
avec l’Université du Luxembourg et les
centres de recherche du pays. Autre volet qui
nous tient à cœur: l’internationalisation. Nous
nous efforçons d’aider nos clients à gagner en
visibilité à l’international ou à investir de nouveaux
marchés. Notre objectif est donc double:
promouvoir nos compétences à l’étranger
d’une part et attirer de nouvelles sociétés et
ainsi diversifier l’écosystème entrepreneurial
du pays, de l’autre.
Quelle est la place de l’ICT parmi
les différents thèmes prônés par
Luxinnovation?
La Luxembourg Cluster Initiative couvre les
secteurs jugés comme prioritaires par le gouvernement
pour le développement de l’économie
luxembourgeoise, soit l’industrie des composants
automobiles, les sciences de la vie, les
éco-technologies, les matériaux et technologies
de production, les technologies spatiales et
enfin les technologies de l'information et de la
communication. Selon moi, l’ICT est un secteur
clé pour l’ensemble du paysage économique
luxembourgeois puisqu’il peut répondre, et ce
de manière transversale, aux enjeux majeurs
formulés par les autres secteurs. Le domaine de
l’ICT est à voir comme un "facilitateur" pour
tous les autres secteurs. l’ICT sert régulièrement
les autres formes de business, ces dernières
étant souvent tributaires de ce domaine.
De nos jours, les thématiques précédemment
citées peuvent difficilement se passer des nouvelles
technologies. Nous accordons donc un
rôle primordial à ces dossiers d’intérêts multiples
qui, j’en suis convaincu, participent à l’évolution
et à la modernisation de notre pays.
Comment fonctionne ce Cluster ICT?
Le Cluster ICT fonctionne de la même façon
que les autres clusters. La stratégie de développement
des Clusters est commune bien
qu’adaptée aux spécificités de chaque secteur.
L’une des spécificités du secteur ICT est le
nombre élevé sur le territoire d’organisations
privées ou publiques dédiées à cette thématique.
Le cluster ICT collabore étroitement avec
ces autres entités, composées par exemple
d’associations comme l’APSI, Fedil-ICT,
EuroCloud, et apporte des services complémentaires
pour répondre aux divers besoins
de ses membres. Le cluster suit la stratégie
commune développée pour la Luxembourg
Cluster Initiative, qui consiste à identifier et
développer de nouveaux business, rendre visible
et améliorer l’image de marque du secteur,
favoriser l’internationalisation ou encore
mener à bien des activités de promotion et de
prospection. Je pense plus concrètement à
notre participation à des missions économiques,
à nos groupes de travail ou encore àla
promotion du secteur via les médias sociaux.
Bien que les grands noms de l’informatique et
des communications soient membres de notre
cluster et participent activement à nos activités,
nous nous tournons de plus en plus vers
les startups. En effet, on constate qu’une multitude
de petites structures innovantes développent
leurs recherches sur notre territoire.
30
LG - Juin 2016

“
En 2015, 193 sociétés
ont été accompagnées par
notre équipe Startup
”
C’est cette valeur ajoutée que nous souhaitons
promouvoir. De ce fait, notre volonté est
d’appuyer les nouvelles sociétés locales qui se
développement mais également d’attirer celles
de l’étranger qui pourraient entrevoir le
Luxembourg comme une nouvelle terre d’accueil.
C’est la mission que nous entreprenons
en coordination avec la stratégie nationale
“Digital Lëtzebuerg”, afin de définir de nouveaux
arguments nous permettant de «vendre»
au mieux le pays sur le plan international.
Au niveau des thématiques abordées par
les startups que nous soutenons, nous ciblons
en particulier les domaines de la cybersécurité,
de la FinTech, de la Blockchain et de la protection
de données. Nous appuyons les initiatives
et événements destinés aux startups tels que
le KPMG FinTech Lion Awards ou le concours
"Pitch your startup" organisé par Docler
Holding. La visibilité est un des éléments les
plus importants pour ces jeunes pousses afin
qu’elles puissent présenter leurs produits et
services aux yeux de tous et ainsi convaincre
des investisseurs potentiels.
Quelles sont les qualités que vous
recherchez chez ces startups?
En 2015, 193 sociétés – la majorité liée au
secteur de l’ICT – ont été accompagnées par
notre équipe Startup. Les entreprises que nous
aidons doivent montrer un esprit d’innovation.
Il leur faut un projet intéressant, une
idée innovante, une volonté de recherche et
–très important – la possibilité de créer d’emplois.
Nous espérons, à terme, que la startup
soit durable, qu’elle s’épanouisse et grandisse
au Luxembourg et peut-être prospère et
s’internationalise par la suite comme l’ont fait
Trendiction, iNui Studio ou MyScienceWork.
Sur quels segments le pays a-t-il encore
besoin de faire des efforts pour développer
son secteur ICT?
Sur le plan mondial, le Luxembourg a su se
positionner très tôt au niveau des infrastructures
digitales: data centers et connectivité sont
donc très développés. Le pays dispose des
ingrédients de base pour construire sa réussite
mais on ne peut en rester là. Les infrastructures
ne sont qu’un moyen pour permettre au
Luxembourg d’avancer dans son développement
ICT. La stratégie doit à présent se focaliser
sur l’analyse des données et la création de
nouveaux produits et services. C’est ainsi que
nous devons axer notre communication dans
le futur. Bien entendu, nous avons des infrastructures
IT de pointe. Mais le Luxembourg a
bien plus à proposer au regard de ses atouts!
Nous sommes en train de travailler sur ces
nouveaux arguments et sur ces compétences
dont le Luxembourg a besoin et aura davantage
besoin à l’avenir,telle que notreexpertise
en cybersécurité. Pour relever ce défi, nous
Jean-Paul Hengen
pouvons également compter sur le savoir-faire
et les connaissances de Xavier Buck, en sa
qualité de président du Cluster ICT mais aussi
"serial entrepreneur", spécialiste de l’économie
d’internet, reconnu et apprécié des autres
acteurs associatifs, politiques et privés. Il
apporte une vision claire et juste du secteur
pour le futur du Luxembourg.
Et l’avenir de Luxinnovation?
A l’automne dernier, le ministre Étienne
Schneider a annoncé la fusion prochaine entre
Luxembourg for Business et Luxinnovation.
Le but est de dynamiser et d’améliorer la promotion
économique du Grand-Duché. Cela
nous donnera de nouvelles opportunités pour
promouvoir les activités économiques du pays
puisque des missions de promotion et prospection
s’ajouteront à celles que nous avons
déjà! Ces nouvelles responsabilités offrent
d’intéressantes perspectives pour l’Agence et
sont très attendues par nos équipes! SoM
LG - Juin 2016
31

ICT
#HumanConnected
Presque une centaine d’employés et environ 3.000 clients au Luxembourg: tels sont les
chiffres qui résument l’existence de Telkea, un acteur historique composé de deux
sociétés sœurs. La convergence de leur tout nouveau nom – Telkea ICT et Telkea
Telecom – reflète la convergence de leurs services, explique Olivier Penin, directeur
Sales, Marketing & Solutions, dans cette interview.
Pourquoi un tel changement de nom?
Téléphonie et Netline se sont muées en Telkea,
respectivement Telkea ICT et Telkea Telecom.
La première société souffle fièrement ses 86
bougies et la seconde a presque 20 ans. Après
ces longues et riches années d’existence, les
deux sociétés se sont mises dans un cocon
marketing, limitant leur communication pour
opérer une importante transformation et à
présent éclore sous une nouvelle forme,
Telkea. Cette évolution nous a inspiré l’image
du papillon dans les communications actuelles.
L’héritage du nom Téléphonie, bien qu’assumé
pour ce que l’histoire de la société représente,
devenait trop réducteur; notre spectre d’activités
était devenu beaucoup plus large au cours
des dernières décennies que l’unique domaine
de la Voix que ce nom reflétait. Il nous fallait
donc conserver notre ADN, mais nous présenter
pour ce que nous étions devenus.
Cette nouvelle dénomination nous permet de
dynamiser notre image, de mettre en valeur
nos multiples activités, et de faireconverger les
noms de l’intégrateur (Telkea ICT, ex-
Téléphonie) et de l’opérateur (Telkea Telecom,
ex-Netline) créant ainsi une approche bien
plus globale envers le marché. Ce changement
de nom marque également le point d’orgue
d'une transformation amorcée voici quatre
ans, des années «dans le cocon» durant lesquelles
à la fois notre chiffre d’affaires et la
taille de nos équipes ont grossi de plus de
50%.
Telkea vient de renaître, quelles sont
ses caractéristiques?
Nous avons effectué une refonte d’identité,
mais notre actionnariat reste inchangé, très
stable dans les mains d’une même famille
depuis 86 ans.
Pour le reste, le mode de fonctionnement a été
revu en profondeur. De deux sociétés indépendantes
avec différentes lignes métiers,
nous sommes passés à deux entités séparées
mais très proches, intégrées au niveau de leur
mode opérationnel: les équipes techniques et
commerciales ont notamment convergé pour
se présenter comme un interlocuteur unique.
Résultat: nous avons formé un écosystème de
services ICT, Telecom et Cloud qui fonctionnent
ensemble dans des combinaisons efficaces
et cohérentes.
Notre approche clientèle a trouvé un nouveau
slogan "#HumanConnected", qui remplace
une formule aux accents plus techniques.
Nous sommes et restons un groupe de hautes
technologies, focalisé sur les services que nous
apportons à nos clients, mais l’humain est au
centre de nos attentions. "Human" comprend
àla fois nos clients mais aussi nos employés,
qui font notre force. L’humain est donc au
cœur de notre stratégie, mais naturellement
avec tous les équipements IT et Objets
Connectés qui l’entourent.
"Connected", quant à lui, reflète ce que nous
avons toujours fait, à savoir connecter des personnes
et des équipements.
Pourquoi vous dévoiler lors de l’ICT
Spring 2016?
Depuis 2008, Netline et Téléphonie ainsi que les
diverses sociétés à l’international (Belgique et
Monaco) avaient déjà été regroupées sous la
bannière de Telkea Group. Une fois les noms
Telkea ICT et Telkea Telecom sélectionnés, la
question était de savoir comment les véhiculer
au mieux sur le marché. Principalement orientés
services B2B, nous avons choisi de révéler notre
nouvelle identité le 10 mai dernier, au cœur du
plus gros salon IT de la Grande Région car nous
voulions utiliser cet événement comme un
tremplin de communication. La renommée de
l’ICT Spring et la présence du Premier ministre
et ministre des Communications et des Médias,
Xavier Bettel, ont donné l’écho que nous souhaitions
à cette mutation. C’est d’ailleurs
M. Bettel qui a coupé le ruban luxembourgeois
fermant symboliquement notre stand, dévoilant
ainsi notre nouvelle identité.
La veille, nous avions organisé un événement
interne pour les employés afin de leur annoncer
ce changement en avant-première. C’était une
surprise pour eux car nous souhaitions garder la
primeur de l’information pour l’ICT Spring.
Seule une petite équipe interne pluridisciplinaire
était au courant et travaillait à la mise en place
du projet afin que, le jour J, l’événement soit un
succès. Notre équipe de développement était
d’ailleurs présente sur ICT Spring afin d’effectuer
le "switch" des sites web et media sociaux,
en pressant le bouton au moment-même où le
Premier ministre coupait le ruban!
32
LG - Juin 2016

Votre portefeuille de solutions a-t-il
changé?
Il a évolué avec le temps mais nous l’avons fortement
modifié durant les dernières années
tant dans son contenu que dans la façon de le
présenter au marché, avec trois grands axes
métier: ICT, Telecom et Cloud.
«ICT», très vaste, correspond à l’intégration de
solutions chez les clients: Communication et la
collaboration d’entreprise (VoIP,Video et autres
medias); Solutions de Salles des Marchés et de
Compliance pour le secteur bancaire;
Infrastructures de réseaux d’entreprise (réseau,
WIFI, Sécurité); Infrastructures IT (Serveur &
Stockage & applications); Développement
Web et applicatif; Sécurité physique et bâtiment
(Video Surveillance, Contrôle d’Accès,
Alarmes, Gestion des temps et de l’activité), qui
au cœur des préoccupations de nos jours.
«Télécom» couvre nos activités d’opérateur télécom,
fournissant des solutions très variées et flexibles
de connectivité nationale (Multi-site, Site vers
data center, data center à data center), d’accès
internet et de communications fixes et mobiles,
pour lesquels des annonces vont suivre sous peu.
«Cloud» reprend la quasi-totalité de nos activités
ICT, mais produites en mode "as a Service"
(aaS) à partir de nos trois data center au
Luxembourg par nos équipes PSF et bénéficiant
de ce fait du label "Made in Luxembourg".
Comment servez-vous au mieux vos
clients?
Notre clientèle a toujours été composée de petites,
moyennes et très grandes entreprises dans
une grande variété de secteurs d’activité. Sous
notre nouveau slogan "#HumanConnected",
nos gènes restent identiques avec quatre
valeurs historiques et renforcées qui sont
l’expertise, l’innovation, la flexibilité et la
proximité.
Nous servons nos clients tant localement qu’à
l’international, avec un cycle de vie des services
au cœur de toutes les attentions, et une
volonté de partager qui se retrouve dans notre
Briefing Center, unique sur le marché, qui fait
l’admiration de nos clients et de nos partenaires.
Dans la richesse de notre portefeuille de solutions
et de services, l’important était de trouver
une unité mais aussi un équilibre, dont la
caractéristique première est finalement le côté
«hybride». Hybride dans la technologie proposée,
hybride dans les services et la coopération
avec nos clients, hybride dans les modèles
financiers. Notre taille et nos employés permettent
agilité et capacité à nous adapter aux
besoins du marché, tout en conservant une
qualité de service qui est primordiale pour
durer.
“
Notre équipe a effectué
le "switch" en pressant le
bouton au moment-même
où le Premier ministre coupait
le ruban
”
Olivier Penin
Telkea Group
1, rue de Bitbourg
L-1273 Luxembourg
www.telkea.com
LG - Juin 2016
33

Téléphonie et Netline ont mué:
Telkea est née
Une nouvelle identité pour Téléphonie et sa société sœur Netline a été dévoilée lors de la dernière édition
de l’ICT Spring Europe, les 10 et 11 mai derniers à l'European Convention Center. La compagnie fondée
il y a plus de 85 ans fait peau neuve pour devenir Telkea. Résultat: un nouveau nom, un nouveau logo et
un nouveau site web pour l’entreprise spécialisée non seulement dans la Voix, mais aussi dans les
Infrastructures ICT, la Sécurité des Bâtiments et le métier d'Opérateur Telecom. A l’étroit dans un costume
devenu trop petit, la firme luxembourgeoise va ainsi pourvoir déployer le large spectre de ses activités
de façon plus confortable.
1
2
3
1. Olivier Penin, directeur Sales, Marketing & Solutions de Telkea
2. Agauche, Xavier Bettel, Premier ministre et ministre des Communication et des Médias
3. Olivier Penin; Daniel Magitteri, directeur général de Telkea;
Patrick Giler et Daniel Giler, administrateurs des sociétés du groupe Telkea

X X X
X X X X X
X X X X X
X X X X X
X X X

Georges Muller
Connectez-vous à demain
Opérateur disposant d’une infrastructure de quelques 1.500 km de fibres, Cegecom investit
massivement sur ses réseaux pour rester fidèle à sa devise: “Connect your business to
your future“. «Ces investissements sont indispensables aux besoins de notre clientèle
et à notre pérennité économique», nous assurent Georges Muller et Didier Wasilewski,
respectivement, directeur et responsable des ventes de Cegecom.
2016 est-elle un bon cru?
GM: C’est une année que nous avons bien
entamée et nous continuons nos investissements
à Luxembourg et dans la Grande
Région dont la moyenne s’élève à 6 millions
d’euros par an. 2016 est cependant une
année record puisque nous avons investi 7,5
millions d’euros rien que pour notre nouveau
centre de données à Saarwellingen qui nous
permettra de renforcer plus encore, nos relations
avec nos partenaires allemands. Car
nos liens entre Luxembourg et Francfort font
maintenant partie de l’ADN de Cegecom.
Nous offrons des solutions IT fiables et c’est
pour cela que nous sommes certifiés ISO
9001 et ISO 14001. Nous sommes une
Entreprise Socialement Responsable et
œuvrons beaucoup dans la formation des
étudiants pour leur donner la possibilité d’intégrer
plus facilement le secteur IT. Nous
investissons dans la formation de la jeunesse
àLuxembourg afin de répondre àun manque
important de profils hautement qualifiés.
Mais nous investissons aussi beaucoup dans
la formation continue de nos collaborateurs
et nous-mêmes, dirigeants suivons régulièrement
des formations.
36
LG - Juin 2016

DW: L’univers des télécommunications est
dynamique dans le sens où la technologie,
les services et les compétences sont remis en
question tous les cinq ans. Notre stabilité
financière et technique, dépend aussi de
notre personnel qui doit acquérir les compétences
nécessaires de manière systémique.
Nous créons chaque année de nouveaux services
et lançons à la fin de cette année, une
nouvelle plateforme de facturation adaptée
aux activités spécifiques des opérateurs télécoms.
Elle sera bien plus sécurisée et bien
plus rapide que ce qui se fait sur le marché.
La loi sur l’archivage électronique
peut-elle aider vos activités et notamment
dans le Cloud?
électronique. Nous réalisons des analyses de
marchés afin de mieux renseigner les PME
sur les opportunités qui s’offrent à elles.
Qualifié pour le Cloud, il en va de la responsabilité
de Cegecom de pouvoir les renseigner
et de faire avancer le marché.
DW: La loi sur l’archivage électronique peut
devenir une référence au niveau européen mais
elle appelle aussi à notre capacité de sécuriser les
données. C’est pourquoi Cegecom joue la carte
de la transparence avec ses clients; Luxembourg
héberge à la fois deux de nos centres de données
Tier IV mais également les entreprises qui
les utilisent. C’est un atout qui peut faire venir
des sociétés étrangères à Luxembourg et respectivement
en Allemagne avec notre centre de
données Tier III de Saarwellingen.
“
Cegecom joue la
carte de la transparence
avec ses clients
Didier Wasilewski
”
GM: En tant que vice-président de la clc
(Confédération Luxembourgeoise du
Commerce), mon but est de rapprocher plus
encore les PME à l’ICT car elles ont encore
du mal à franchir le pas. Nous avons déjà
organisé pour cela un forum sur l’archivage
Qui dit centres de données, dit également
sécurité…
DW: Sur la partie physique, nos clients savent où
sont les serveurs qui hébergent leurs données.
LG - Juin 2016
37

Coverstory
“
Notre Cloud au
Luxembourg est conforme
aux exigences de la CSSF
”
Notre Cloud au Luxembourg est par ailleurs
conforme aux exigences de la CSSF et ce
sont nos clients utilisateurs qui le prouvent.
Pour ce qui est de la cybersécurité, nous
faisons appel à des sociétés spécialisées.
Nous sommes dotés de solutions d’encryptage
et de pare-feux ainsi nous pouvons
repérer en temps réel, les tentatives de piratage
sur nos lignes et les bloquer.
Le Luxembourg rencontre-t-il une
oreille favorable à l’international?
DW: Notreclientèle est à 95% à Luxembourg
mais nous participons aux missions gouvernementales
à l’international. Nous étions
présents avec un stand à la semaine internationale
des télécoms (ITW), à Chicago
aux Etats-Unis qui est le plus grand salon
télécom du monde. Aussi saugrenu que cela
puisse paraître, c’est dans ces salons, parfois
à l’autre bout du monde que l’on signe
des clients dont le siège social ne se trouve
qu’à une centaine de kilomètres de
Luxembourg. À l’international, Cegecom
porte à la fois la bannière “Made in
Luxembourg“ mais aussi celle du “Digital
Lëtzebuerg“.
Et pour ce qui est de votre portefeuille
de produits…
DW: Nous venons de lancer notre service
totalement sécurisé et en ultra haut débit
“Easy Connect“ pour les services de connectivité
en national et à l’international (de 10
Mbps à 100 Gbps). Nous proposons aussi
“Easy Online“ desservant l’internet professionnel
qui permet à nos clients de travailler
en temps réel sur leurs infrastructures et
applications métiers dans un environnement
stable. Nous proposons aussi des services
de communication téléphonique avec “Easy
Voice“ et ses fonctionnalités de voix avancées
comme la téléconférence, le routage
d’appels entrants et l’enregistrement des
communications. Nos centres de données
ultra modernes basés au Luxembourg et
conformes aux exigences réglementaires
sont à disposition de nos clients dans notre
offre “Easy Colocate“. Enfin, “Easy Cloud“
est la plateforme luxembourgeoise qui comprend
des fonctionnalités sécurisées de
stockage de grands volumes d’informations,
de sauvegarde automatique, de récupération
de données critiques et de serveurs virtuels
totalement paramétrables.
Un mot sur la stratégie gouvernementale
en ce qui concerne la fibre?
GM: Si passer du cuivre à la fibre, nous
demande de gros efforts en termes d’investissements,
nous supportons néanmoins pleinement
cette stratégie car les limites technologiques
du cuivre ne nous permettront pas
de répondre aux besoins futurs des entreprises.
Cegecom S.A.
3, rue Jean Piret,
B.P. 2708,
L-1027 Luxembourg
Tél.: 26 499-1
Fax: 26 499-699
info@cegecom.net
www.cegecom.lu
38
LG - Juin 2016

L’ application
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www.bcee.lu tél. (+352) 4015-1

FinTech
Apprivoiser les évolutions FinTech
Le rapport entre startups FinTech et banques évolue. De la crainte d’un raz-de-marée qui
emporteraient des acteurs traditionnels, il n’y a presque plus de traces. Les banques
poursuivent leur digitalisation nécessaire, collaborant ou rachetant ces petites cellules
d’innovations. Interview de Jean Hilger, Senior Vice President and Head of Information
Technology de la BCEE (Banque et Caisse d'Épargne de l'État, Luxembourg) qui nous
trace un panorama de la relation complexe entre deux modèles distincts qui tendent à se
croiser davantage.
Pourquoi les startups FinTech s’installent-t-elles
à Luxembourg?
Quelles sont les grandes tendances
technologiques des FinTech?
Qu’en est-il, en pratique, au niveau
des banques?
Il y a plusieurs raisons évidentes qui font
porter le regard des startups du domaine
des FinTech vers le Grand-Duché. Le pays
est la deuxième place financière enEurope,
le premier centre européen de fonds d’investissement,
un centre international pour
les assurances transfrontalières et il bénéficie
d’une forte présence d’acteurs en commerce
électronique et systèmes de paiement.
Voilà quelques éléments indiscutables
d’attractivité pour une startup qui veut se
faire une place dans le monde des services
financiers.
Du côté des moyens et des compétences
techniques, les prémisses sont également
remplies. Les investissements conséquents
dans les réseaux de communication et les
data center ont été un complément utile
pour une économie luxembourgeoise qui
présente aujourd’hui la plus forte densité de
métiers liés à l’informatique en Europe. Les
startups ont cependant besoin d’un écosystème
particulier pour leur financement et
leur gestion opérationnelle. Ici, le tableau
s’est complété ces dernières années avec la
structuration d’initiatives privées et publiques
de financement, ainsi que de multiples
initiatives d’incubateurs.
Les objets les plus typiques des FinTech sont
le Big Data et la technologie Blockchain. Les
deux visent à révolutionner les services
financiers, soit en améliorant des services de
base existants, soit en changeant complètement
le modèle des échanges. En parallèle, la
sécurité informatique regagne en importance
dans ce contexte car ces nouveaux services
demandent un haut niveau de sécurité pour
mériter la confiance du client.
Comment rassembler les startups et les
banques autour de cette thématique?
Les startups sont souvent vues comme les
ennemies des banques traditionnelles.
Cependant, un point de vue différent
émerge. Les startups présentent souvent des
concepts révolutionnaires mais elles peuvent
en même temps avoir une stratégie de collaboration
avec les acteurs traditionnels, voire
une stratégie de rachat par ces acteurs désirant
une forte valorisation. Toujours est-il
qu’elles sont capables de créer des solutions
innovantes, d’un haut degré de technicité
avec une rapidité parfois déconcertante: une
caractéristique qui motive les institutions de
la Place à évoluer plus rapidement.
Les banques sont depuis longtemps dans un
processus de digitalisation: une évolution
longue puisqu’il convient de respecter une
réglementation de plus en plus lourde. Leur
expérience des technologies FinTech est
encore timide, sauf pour les techniques
d’analyse de données qui ont connu leurs
débuts dans le Credit Scoring ou encore dans
la lutte contre le blanchiment d’argent.
L’utilisation du Big Data par les banques pour
améliorer le service client ne fait que débuter,
tout autant que les réflexions sur l’utilisation
des technologies Blockchain.
Quelle est la stratégie digitale de la
BCEE?
Notre stratégie digitale comprend deux
volets.
D’un côté, le monde bancaire est en train de
se déplacer vers la poche du client. En conséquence,
toutes les banques luxembourgeoises
de détail offrent une solution électronique
sur téléphone mobile. En 2014, nous
avons décidé de réécrire complètement notre
application mobile en tenant compte des
changements de comportement des clients.
40
LG - Juin 2016

Le mot d'ordre était "customer experience",
mettant l’ergonomie, la rapidité, la facilité
d’utilisation et la sécurité en avant. Depuis,
nous avons constaté une vraie ruée vers le
Mobile Banking. La très grande majorité des
clients utilisent aussi bien le téléphone
mobile que l’ordinateur pour effectuer leurs
opérations bancaires courantes. Les deux
sont donc complémentaires; néanmoins, la
part du téléphone mobile a fortement augmenté
depuis une année pour atteindre 50%
du nombre total de connexions aujourd’hui.
De l’autre côté, l’informatique a pour vocation
d’aider les employés de la banque dans la prestation
de services bancaires. Cet outil automatise
les processus, analyse les données et aide
les employés dans leur prise de décision. En
effet, les agences se spécialisent désormais
dans les opérations bancaires plus complexes
telles que les prêts, les produits d’épargne ou
de placement et en général toute activité de
conseils. D’ailleurs, on constate une tendance
à l’intégration de l’agence dans les canaux
électroniques. La Spuerkeess a lancé en 2014
son agence online qui marie communication
digitale et contact humain.
Aquelle vitesse les FinTech vont-elles
changer les banques?
La révolution des FinTech s’est annoncée il y
aquelques années comme une urgence, un
raz-de-marée qui pourrait emporter des
acteurs traditionnels. Les FinTech ont ce
potentiel dans certains domaines et il est vital
pour les banques de comprendre les opportunités
et risques liés. Cette prise de
conscience est en route et les échanges avec
les acteurs des FinTech vont s’accélérer dans
l’avenir.
On peut être plus nuancé sur la vitesse des
changements à venir. Les banques traditionnelles
mettront du temps à adapter leurs processus
et systèmes. Les clients demandent et
continueront à demander des services financiers
conviviaux, adaptés à un nouveau style
de vie. Par contre on pourra juger qu’ils ne
forceront pas la rupture avec les acteurs traditionnels;
les enseignements de la crise
financière de 2009 restent dans tous les
esprits et les amènent à maintenir des liens
avec les acteurs financiers traditionnels et
responsables.
“
Le monde bancaire
est en train de se déplacer
vers la poche du client
Jean Hilger
”
BCEE
Banque et Caisse d'Épargne de l'État
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L-2954 Luxembourg
Tél.: 4015-1
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www.bcee.lu
LG - Juin 2016
41

FinTech
Les gendarmes de l’innovation
Nadia Manzari rejoint la CSSF en 2001 où elle intègre le service banque. Elle participe
aux travaux d’élaboration de la directive relative au service de paiement en tant qu’expert
national et participe à sa transposition dans le droit national. Elle s’occupe aussi de la
directive sur la monnaie électronique. C’est son éclectisme qui l’amène aujourd’hui à
s’occuper des FinTech au sein de la Commission de Surveillance du Secteur Financier.
“
Nous avons la réputation
d’être attentifs à l’innovation
et réactifs
”
Que représentent les FinTech pour le
Luxembourg?
En ce qui concerne les services de paiement
nous comptons une dizaine de sociétés dans
le domaine des paiements et quatre pour la
monnaie électronique, ce qui est relativement
important pour une activité qui a vu le
jour en 2009. Je pense que les activités se
sont considérablement diversifiées ces trois
dernières années avec les monnaies virtuelles,
l’économie solidaire et notamment la
“distributed ledger technology“.
Comment sont perçues les demandes
d’établissements à l’international?
Nous avons des retours très positifs au
niveau international dans notre domaine
d’activité. Il faut dire que nous sommes bien
placés en Europe de par notre multilinguisme,
notre stabilité et nos centres de données.
Nous avons la réputation d’être attentifs
à l’innovation et d’être réactifs, même si
nous exigeons que ces acteurs soient régulés
dès que des services financiers sont prestés.
Nous avons été les premiers à implémenter la
directive relative à la monnaie électronique
en droit national par exemple. On peut
même dire que ces dernières années, de
nombreux acteurs dans le domaine des
technologies financières nous ont préférés à
Londres tout simplement parce qu’ils souhaitaient
être réglementés
Comment se passe la procédure d’établissement?
Les dossiers d’agréments sont tous traités de
la même façon. Nous avons des exigences
qui sont recensées sur notre site internet et
un certain nombre de documents et d’informations
sont à nous remettre. Ensuite nous
les classifions tous selon leur domaine (monnaies
électroniques, services de paiements,
monnaies virtuelles, etc.) pour certains nous
devons déterminer quelle licence est la plus
adaptée au service financier presté.
En ce qui concerne la durée de la procédure
d’instruction d’un dossier, tout dépend de la
maturité du dossier. S’il est complet, nous
pouvons donner une réponse entre trois et
six mois mais dans la plupart des cas, ils ne le
sont pas. Même pour les activités dites “classiques“
comme les paiements ou la monnaie
électronique, il y a toujours des éléments
manquants. Nous faisons une première analyse
du dossier et communiquons nos
demandes additionnelles. Parfois, deux
allers-retours entre les différentes institutions
suffisent, parfois il en faut cinq ou six.
42
LG - Juin 2016

Les nouvelles activités sont plus compliquées à
instruire dans le sens où elles soulèvent des
questions souvent très techniques et spécifiques
quant à la technologie utilisée. Nous
devons définir avec l’acteur quel sera son rôle
et quelle loi lui sera applicable. Il s’agit souvent
de solutions technologiques à partir desquelles
des services financiers peuvent être prestés,
reste à déterminer quel service et par qui le
sera-t-il afin de déterminer si un agrément du
secteur financier est nécessaire ou pas.
La CSSF n’a donc pas uniquement un
rôle de gendarme, vous êtes également
des accompagnateurs…
Nous sommes de plus en plus contraints à
l’être et notamment avec les réglementations
européennes que nous devons expliquer.
Lorsqu’en 2009, les entreprises qui étaient dans
le commerce électronique se sont lancées dans
la prestation de services financiers, certaines ne
se rendaient pas compte de l’impact que la
réglementation du secteur financier pourrait
avoir sur leur activité. A l’époque aussi nous
endossions déjà ce rôle en expliquant à ces professionnelles
les impacts que la loi relative aux
services de paiements aura sur leur activité.
Quel est l’impact des FinTech sur le
secteur bancaire et est-ce qu’il y a une
concurrence?
Dans le FinTech vous avez à la fois des
startups qui développent un nouveau
produit ou service financier et qui de ce
fait, entrent en concurrence directe avec
les acteurs traditionnels du secteur financier.
Mais vous y retrouvez également
des sociétés qui développent des solutions
technologiques qui pourront
ensuite être adoptées et intégrées par les
professionnels du secteur financiers afin
d’améliorer leurs services. Donc certes,
une certaine concurrence existe mais les
acteurs traditionnels du secteur financier
profitent également pleinement de cette
évolution en améliorant leur prestation
de services.
De plus je considère qu’un certain niveau
de concurrence est toujours sain dans un
marché. Nous avons assisté à des réactions
similaires avec l’adoption de la
directive relative aux services de paiement.
Il y aura du changement mais les activités
bancaires ne seront certainement pas supprimées
pour autant.
Nadia Manzari
Le marché des FinTech est évolutif,
cette rapidité pose-t-elle plus de difficultés
dans les contrôles?
Cela fait depuis les années 2000 que les
technologies financières coexistent avec le
domaine bancaire via le commerce électronique.
Lorsque je compare la mise en place des
services de paiements de 2007 et ce qui se
passe aujourd’hui, l’évolution va de plus en
plus vite.
Le chalenge pour la CSSF, c’est de rester à
jour en permanence afin de pouvoir traiter
les dossiers dans ce domaine. L’avantage
d’accompagner ces dossiers depuis leur
début facilite également leur contrôle. Et ceci
est important car dans le domaine des
FinTech tout va très vite, il y a quelques mois
encore, personne ne parlait de RegTech alors
qu’aujourd’hui cela semble être la nouvelle
tendance par exemple.
Je pense que certaines des nouvelles technologies
viendront un jour remplacer les
anciens modèles. Nous aurons moins d’intermédiations
et plus d’acteurs autour des utilisateurs,
des banques, des investisseurs et des
clients.
Nous assistons actuellement à un changement
dans l’écosystème financier. JuB
LG - Juin 2016
43

FinTech
Les startups digitales
àl’assaut de la finance
L’émergence d’une pléthore de startups spécialisées dans les services financiers et l’évolution
rapide des préférences des consommateurs vont profondément modifier le paysage financier
dans les années à venir. Les modèles d’affaires classiques risquent d’être mis en question.
“
Cette désintermédiation
progressive réduit les produits
et services financiers
àde simples produits de
consommation
”
Il y a quelques années encore, les transactions
bancaires en ligne étaient considérées comme
une véritable révolution – aujourd’hui,
l’Internet Banking apparaît presque comme
une technologie d’hier, voire d’avant-hier.
Payer via smartphone est déjà pratique courante
à nombre de caisses de supermarchés,
de même que placer de l’argent ou gérer ses
finances personnelles à partir de dispositifs
mobiles.
Ce sont notamment une foule de petites sociétés
spécialisées dans les technologies financières
– les sociétés FinTech – qui attaquent les
institutions financières classiques en offrant
des outils qui simplifient les transactions bancaires,
en mettant en place des technologies
susceptibles de se substituer aux conseillers
bancaires traditionnels, ou en proposant des
sources alternatives de financement aux entreprises.
Avec des outils permettant le prêt social
entre particuliers (peer-to-peer lending) ou le
financement communautaire (crowdfunding),
ces FinTech entrent en concurrence directe
avec les banques traditionnelles.
Les développements des FinTech sont animés
notamment par un nouveau type de clientèle:
les millennials, la «génération du millénaire»
(les personnes nées entre 1980 et 2000), plus
importante encore que celle des baby-boomers
nés entre 1946 et 1964. Ces millennials
entrent maintenant dans la phase de leur vie
où ils dépensent de l’argent – et leur manière
de le faire est bien différente de celle de leurs
parents. Dotés d’une grande affinité pour les
outils modernes de communication, cette
«génération digitale» est habituée à être
connectée en permanence, à avoir accès en
temps réel à des informations produit, à des
évaluations par des pairs ou à des comparaisons
de prix, elle consomme ce qui lui offre
un maximum de confort au meilleur prix.
Beaucoup de sociétés FinTech ne réinventent
pas la roue, mais misent sur des technologies
existantes, bien établies et populaires auprès
de cette clientèle, notamment les réseaux
sociaux et les services de messagerie mobile.
C’est le cas par exemple pour certaines applications
de crowdfunding ou de transfert
d’argent via simples messages de texte.
Mais les nouvelles technologies financières
sont loin d’impacter uniquement les services
de paiement classiques. Un secteur qui ne
devrait pas tarder d’être affecté à pratiquement
tous les niveaux de sa chaîne de valeur
est celui de la gestion d’actifs.
En effet, la génération digitale utilise des plateformes
en ligne et des outils mobiles non
seulement pour effectuer de simples transferts
d’argent, mais également pour investir.
Cette nouvelle génération d’investisseurs
veut avoir une interaction beaucoup plus
forte avec les gestionnaires, disposer de plateformes
d’exécution en ligne rapides, efficaces,
faciles à utiliser et bon marché, recevoir
régulièrement des rapports sur leur situation
financière, échanger avec des pairs sur des
questions financières...
44
LG - Juin 2016

L’investissement en ligne est favorisé par les
initiatives de certains régulateurs de limiter,
voire de carrément interdire les commissions
et rétrocessions en faveur des conseillers en
investissement et des vendeurs de produits
financiers dans le but de renforcer la transparence
de ces produits financiers. Ces réglementations
amènent un nombre croissant
d’épargnants à court-circuiter les conseillers
et intermédiaires et à investir de manière
directe. Ainsi, une étude menée par la société
Fundscape pour le compte de l’ALFI a montré
qu’après l’entrée en vigueur de l’interdiction
de commissions au Royaume-Uni, beaucoup
de petits épargnants ne sont plus prêts
àpayer des honoraires jugés disproportionnés
pour bénéficier de conseils financiers.
Source photo: ALFI
Déjà, certains établissements financiers ont
réagi en proposant un conseil financier automatisé
en ligne. L’investisseur n’a plus qu’à
remplir un questionnaire sur sa situation
financière, ses objectifs financiers et son attitude
vis-à-vis du risque, et un "robot advisor"
élabore une proposition de portefeuille
d’actifs qui convient le mieux à son profil
– et que l’investisseur peut acquérir avec
quelques clics seulement.
Cette désintermédiation progressive réduit les
produits et services financiers à de simples produits
de consommation. Etant donné que la
décision finale d’investir dans tel ou tel produit
financier appartient toujours à l’investisseur, il
est de plus en plus indispensable que celui-ci
dispose des connaissances requises pour savoir
évaluer de manière adéquate les risques qui
vont de pair avec tout investissement.
Si le changement rapide de la manière suivant
laquelle les investisseurs communiquent
avec leurs gestionnaires constitue un véritable
défi, il présente en même temps des
opportunités considérables pour ceux qui
savent intégrer de nouvelles technologies
dans leurs modèles d’affaires.
En effet, grâce à la digitalisation rapide des
processus d’investissement, les instituts
financiers reçoivent une quantité gigantesque
d’informations sur leurs clients, sur leur
situation financière, leurs préférences et
habitudes, les transactions qu’ils font, leurs
attitudes vis-à-vis du risque, leurs horizons
de placement...
Jacques Picard
Al’instar d’autres secteurs économiques, le
secteur financier ne fait que découvrir les
possibilités des Big Data. L’exploitation efficace
des millions d’informations client dont
elles disposent - leur plus grand trésor -
devrait permettre aux institutions financières
non seulement d’améliorer la gestion de portefeuilles,
mais aussi de concevoir de nouveaux
produits et services personnalisés à
l’attention de clientèles très ciblées.
Par Jean-Jacques Picard
Communiqué par l’ALFI
LG - Juin 2016
45

FinTech
Boosting FinTech in Luxembourg
The chairmen of the Luxembourg Bankers’ Association (ABBL) and the Luxembourg
Funds Association (ALFI) Clusters on FinTech and Digitalisation discuss the latest
trends in FinTech and explain how Luxembourg’s financial sector is positioning itself for
adigital future. Interview with Jean Hilger, Steven Libby and Serge Weyland.
What will be the activities of the new ALFI
FinTech and digital forum and the ABBL
Digital Banking and FinTech Cluster?
SL: The ALFI FinTech Forum has been set up
to identify, discuss and analyse Digital and
Fintech developments which are believed to
have a “disruptive” impact on the asset
management industry. It is indeed our strong
belief that digital innovation will have a substantial
impact on the way funds and financial
products in general will be manufactured,
distributed and consumed going forward.
FinTech is already a reality in a number of
areas such as payments, data analytics, lending
and the pace of change is impressive.
JH: The awareness of FinTech is already high in
the financial service community, but the cluster
wants to go one step further and concentrate
on a deeper knowledge that enables our
members to evaluate FinTech models and
apply new technologies within their organisations.
We are collaborating with the House of
Training to set up courses on data analytics,
blockchain technologies, digital transformation
and cybersecurity that will be added to the traditional
catalogue of training offered to bank
executives and their employees.
Our second goal is to enhance collaboration
with regulators like the CSSF or the CNPD on
regulations that do not take sufficiently into
account the opportunities given by new
technologies and that may hamper
Luxembourg’s leading position in offering
digital financial services.
Our third goal is to work with FinTech companies,
the University of Luxembourg and
the industry to reinforce Luxembourg’s
knowledge ecosystem around highly sophisticated
FinTech solutions.
How will digitalisation challenge the
way asset management and corresponding
advisory and financial services are
delivered?
SW: There is a diversity of FinTech trends that
may affect the asset management industry at
different levels. Machine learning may
enhance prediction-based portfolio management
techniques. Next generation digital
investment platforms and robo-advisors will
radically change the fund distribution landscape.
Improved data sourcing and processing
coupled with regulation such as the
second payments directive (PSD II) will create
added-value and may lead to advanced services
we haven’t even thought about today.
What are the key challenges the banking
sector faces given the rapid digital
transformation of financial services?
JH: The major challenge is to understand and
analyse the benefit and the resilience of new
business models and to implement advanced
technologies that require new levels of knowledge
in our organisations. That may not look
very new,but the speed of the actual change,
the momentum provided by new technologies
has increased and will give early adopters
the benefit of experience and market share.
In particular, banks need to have a closer look
at the new financial services which are data-driven
and create added-value for customers and
risk management functions by using data analytics.
Another major trend to look at is blockchain
technology. It has the capability to disintermediate
complex processes, like virtual currency
systems do when they avoid traditional
clearing systems for payments. Finally,cybersecurity
remains a fundamental issue as the new
services arerelying on data processing and telecommunication
and need to be trusted.
Most probably some older business models will
disappear and so will partof the revenues. In the
long-term, the banking industry might be partly
reshaped and external suppliers will play a substantial
part, as happened to the car industry.
How will FinTech impact fund distribution?
SL: FinTech has the potential to be a game-changer
in the fund distribution business. The new
generation of investors is looking for ease of use
and enhanced customer experience, the ability to
compare their investments with peer groups in
social networks and easy access to product information.
According to ALFI’s FinTech report published
at its 2016 Spring Conference, key features
of online platforms will be education, risk and
performance metrics, account management
functionalities, wealth reports versus investment
goals, and market insight.
46
LG - Juin 2016

“
Next generation digital
investment platforms and
robo-advisors will radically
change the fund distribution
landscape
”
The DSD II directive opens up the payment
market to competition from nonbank
players in response to innovation
and changing customer behaviour,
especially with regard to the use of the
smartphone. What impact will this
have on Luxembourg´s banking sector?
©Mike Zenari
JH: Surprisingly with PSD II, the market disruption
is triggered by a regulatory text and not
by a new technology. Nevertheless, at this
stage, it is still difficult to foresee the impact on
the smaller Luxembourg market. Up to now, it
is not known that there are initiatives to apply
for the required new licenses necessary to
comply with the PSD II payment scheme.
PSD II puts a third-party, like a global telecom
operator, aglobal internet seller or another
bank, in a position to get access to the bank
account data of a customer and initiate a payment.
In this situation, the customers own
bank may become merely an actor providing
information and executing payment instructions
while losing its direct link to the customer.
The success of this planned market disruption
depends on a few questions. First, what will be
the perceived added-value for a customer
when he chooses to initiate payments by a
specific third-party? Second, how easily a customer
will trust a third-party and grant him
access to his financial data? Finally, how easily
will he be convinced by the new security
mechanisms that need to be put in place to
secure access to data and payment execution?
As decided by the new directive, banks have
to get ready to provide access to their customer’s
bank account data, but they also need
to think how they can create added-value
for their mobile banking applications.
What are the challenges, and opportunities
created by blockchain for
Luxembourg´s funds industry?
SW: Blockchain technology has a huge
potential and will have a profound impact on
the financial sector but we are still at a nascent
stage. The back and middle-offices
might use this technology to facilitate transaction
flows and reporting in fund services.
One of the obvious use cases for blockchain
in the asset servicing industry is for record
keeping and settlement of fund subscriptions
and redemptions. Blockchain technology
Jean Hilger, Serge Weyland and Steven Libby
could offer further benefits to asset managers
by providing them with more insight
regarding their end investor base.
What could the increased use of big
data mean for asset managers?
SL: Big data technology should allow a more
efficient use of the huge amount of client,
market and portfolio data already available at
the various levels of the investment fund
value chain. Data analytics will help to
improve client profiling and investor segmentation,
provide market intelligence and facilitate
D2C connectivity, and it will enable asset
management companies to adapt product
management and marketing strategies to the
needs of the new generation of investors.
LG - Juin 2016
47

FinTech
“
One of the main
challenges for asset managers
will certainly be to
adapt to an increasingly
disintermediated distribution
landscape
”
How do you expect roboadvisory services
in the asset management industry
to expand?
SW: Already today, in some jurisdictions,
robo-advice platforms are targeting mass
affluent clients with new goal-based investment
strategies and lower fees. In the near
future, through the combination of big data
and advanced analytics and easier access to
the customer’s financial data (cf. PSD II),
robo-advice should become more personalised
and specific over time, going beyond
current portfolio allocation and investment
products. This will enable asset managers to
address end investors at a much lower cost.
What are the key challenges and
opportunities for Luxembourg´s private
banks as they continue to embrace
digitalisation?
JH: Just to name a few that we actively look
at: the digital on boarding of customers, KYC
technologies, video authentication, roboadvising
in the context of MiFID II regulation
and crowd investment.
What challenges do asset managers
face and where should start-ups look
for opportunities?
SL: One of the main challenges for asset
managers will certainly be to adapt to an
increasingly disintermediated distribution
landscape. The new generation of tech-savvy
investors imposes more interaction with the
brand while, at the same time, increasingly
bypassing intermediaries by investing online.
Start-ups could focus, amongst other areas,
on the resulting high need for online and
enhanced execution platforms to provide
better customer experience and added-value
services such as wealth planning, investment
product insight, investor education.
What are the future changes coming to
the funds sector?
SW: Asset management is an ever-changing
industry. It has to constantly adapt not only
to evolving investor behaviour and technological
threats, but also to an even more
powerful driver of change which is regulation.
Recent and upcoming regulations like
AIFMD, FATCA, the Automatic Exchange of
Information, PRIIPs, MiFID II, UCITS V or the
European legal framework for data protection,
to name just a few, put asset managers
under increasing pressure to keep up with a
permanently evolving environment without
hindering growth, stability or profitability.
Against this backdrop, it would be presumptuous
to make predictions about specific
imminent changes.
What are the future changes coming to
the banking sector?
JH: From a regulatory point of view, the
number and complexity of new regulations
are still an important issue and force banks to
further invest in and densify control and
reporting mechanisms on their business activities.
As mentioned before, PSD II has the
potential to fundamentally change the market
structure of payments. Additionally the
MiFID II regulation is going to disrupt the
market of securities. Both regulations will
challenge the future revenues of banks.
From a market perspective, it is evident that
traditional banks see their revenues decrease
due to low interest rates or capping of
income from card payments. In addition the
new business models arising from the
FinTech movement require high investments
in new technologies but eventually do not
generate high revenues for banks. GM
Source: Luxembourg for Finance
48
LG - Juin 2016

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FinTech
MyPaySecure facilite la gestion
de la transaction commerciale
Une solution développée par une startup luxembourgeoise et opérée dans le Trusted
Cloud d’EBRC, facilite la gestion et le suivi des transactions commerciales entre tous
les intervenants. Rencontre avec Saïd El Bakkali, CEO de cette ambitieuse jeune pousse.
Le suivi et la gestion des transactions commerciales
peuvent rapidement s’avérer complexes,
surtout si elles s’étendent dans le temps et si
elles font intervenir une multitude d’acteurs.
PaySecure Worldwide, une startup luxembourgeoise
dont le nom en dit long sur ses ambitions,
s’est intéressée au moyen de les sécuriser
et d’en faciliter le suivi. «Nous avons mis en
place une plateforme technologique qui permet
de fédérer les parties prenantes à toute transaction
commerciale à travers différentes étapes:
l’initiation des liens, la due diligence des acteurs
en présence, l’échange et l’établissement du
Source photo EBRC
Saïd El Bakkali
cahier des charges, la signature des conventions
et le suivi de la transaction au fil de sa réalisation,
explique Saïd El Bakkali, CEO de PaySecure
Worldwide. La plateforme permet une meilleure
interaction entre les différentes parties impliquées,
pour une collaboration optimale».
Mieux partager l’information
Dans une transaction simple, MyPaySecure permet
de partager les documents entre les parties,
le commanditaire et le soumissionnaire ou fournisseur.
«Plus besoin de rechercher les documents,
de fouiller dans les archives. L’histoire de la
transaction et tous les documents qui l’étayent
–devis, factures, cahier des charges, contrats et
conventions – sont à la portée de chacun.
Les acteurs savent directement de quoi ils parlent»,
poursuit Saïd El Bakkali. Surtout, la plateforme
révèle tout son potentiel dans les transactions
faisant appel à des configurations plus complexes
et apporte aux banques et aux assurances
un nouvel outil performant de suivi. «Dans le
monde financier ou celui des assurances, ou
encore dans le cadre d’accords commerciaux
d’envergure, de nombreux acteurs et leurs représentants,
comme des notaires, des conseils juridiques
ou des avocats, peuvent être impliqués»,
poursuit le CEO. «La plateforme permet de les
fédérer, de centraliser tous les documents, les
démarches, les procédures. Chacun y accède en
toute transparence. MyPaySecurepermet d’anticiper
les risques liés à toute transaction et de suivre
son évolution de manière permanente.»
MyPaySecure doit donc servir les besoins
d’une clientèle issue du secteur privé. La solution
pourrait cependant trouver d’autres
applications au niveau du secteur public. «Elle
constitue un outil d’aide dans la lutte contre la
criminalité économique et financière, permettant
aux autorités de contrôler et de suivre les
transactions commerciales sans en être partie
prenante. Elle leur permet cet accès à l’information
utile et l’évaluation permanente des
risques», poursuit Saïd El Bakkali.
Des partenaires solides pour assurer la
sécurité
Créée en 2013, la startup a développé son
produit en étant proche des acteurs du marché.
Actuellement, elle s’apprête à lancer la
deuxième version de MyPaySecure qu’elle
entend commercialiser plus largement, dès la
rentrée, à travers l’Europe, sur le marché
américain et au Moyen-Orient. Pour garantir
la sécurité des documents stockés sur la plateforme,
PaySecureWorldWide a fait appel à
l’expertise d’EBRC pour opérer la plateforme
dans son Trusted Cloud et veiller à la préservation
et à la disponibilité des documents.
EastNets, autre partenaire de la plateforme
et d’EBRC, vient garantir de son côté les opérations
d’évaluation des utilisateurs par un
screening approfondi, afin de lutter contre la
criminalité financière et renforcer plus encore
la sécurité de ceux qui gèrent des transactions
commerciales à travers elle.
50
LG - Juin 2016

Trusted Services Europe
Innovate & Conquer the European Market
Trusted
Advisory
Services
Trusted
Managed
Services
Trusted
Cloud
Europe
Trusted
Security
Europe
Trusted
Resilience
Services
Trusted
Data Centre
Services
2016
Best Cloud Transformation
Methods 2016
Cloud Provider of the Year
e-Commerce
Media
BioTech
& HealthCare
e-Payment
International
Institutions
Banking
& Finance

FinTech
Software Verification and Validation Lab
The Software Verification and Validation Lab - SVV - is headed by Professor Lionel Briand.
V&V focuses on the development and design of reliable and secure software systems, carrying
out both upstream activities such as requirements quality assurance and architecture analysis,
as well as downstream verification & validation activities, primarily software testing.
Lionel Briand
Motivation
Leadership
©uni.lu
Software is pervasive in all areas of society
and industry sectors. Business and safety-critical
systems increasingly use software to
improve development productivity, enable
more sophisticated operations, and provide
flexibility in handling evolving needs. To
ensure successful operation and to avoid
posing undue risks to users or the environment,
software must be reliable, robust, efficient,
safe, and secure. Despite large investments
in the verification and validation
(V&V) of software systems, serious software
failures are frequently reported, and many
more are kept out of the public sight.
The research group is led by professor Lionel
Briand, who has more than 20 years of experience
in research and innovation. Over the years,
he has worked with more than 30 industry partners
in research projects, across five countries and
two continents. Lionel Briand is an IEEE Fellow
and has received the prestigious Harlan Mills
award from the IEEE Computer Society. His three
most recent positions are department head at the
Fraunhofer IESE institute, Canada Research Chair
(Tier I) on Software Quality Engineering at
Carleton University, Ottawa, Canada, and head
of the Certus center for Software verification and
validation at the Simula Research Laboratory.
Goal
Financial Support
The SVV, a component of SnT, aims at performing
applied research in close collaboration
with industry partners. Indeed, for many
software V&V problems, there are no satisfactory,
universally applicable solutions.
Scientific investigation is therefore required
to achieve cost-effective solutions and
understand their context of applicability and
limitations. However, we believe that
research must be conducted with a thorough
understanding of problems encountered in
practice and must be guided by the experience
and insight of practitioners and engineers.
The research group is currently supported by the
Fonds National de la Recherche (FNR) in
Luxembourg. Lionel Briand received a prestigious
PEARL grant, amounting to 4,6 Million Euros
over 5 years, to establish a laboratory in software
V&V. This is additionally complemented with
direct financial support from industry partners
and the University of Luxembourg. Recently
Lionel Briand has been assigned an “ERC
Advanced Grant” and became the first researcher
based in Luxembourg to receive the most prestigious
research grant of the European Union.
Communiqué par l’Université du Luxembourg
52
LG - Juin 2016

IT Solutions
La Gamification en entreprise
ou comment impliquer ses salariés
Qu’est-ce que la gamification? La gamification est la mise en application de principes
de l’univers du jeu vidéo dans des environnements professionnels. Cela peut paraître
de prime abord ambigu, mais c’est un sujet pris très au sérieux par des entreprises
d’importance, telles Facebook, eBay ou Amazon pour n’en citer que quelques-unes.
“
La présentation
des objectifs sous forme de
challenge ludique permet
de créer une atmosphère
conviviale
”
Comment l’addiction est-elle créée?
La gamification est composée de 75% de
psychologie et de 25% de technique. Quand
un utilisateur atteint un but ou reçoit une
récompense, son corps libère de la dopamine,
lui procurant un état de bien-être.
Ce processus, tout-à-fait naturel, équivaut
au sentiment ressenti après un bon repas ou
après avoir couru dix kilomètres.
Ce principe est régulé dans l’univers des jeux
vidéo. En effet, tout est parfaitement calculé
pour distribuer des récompenses à des
moments stratégiques, séduisant le cerveau et
incitant l’utilisateur à vouloir davantage. C’est
ainsi qu’est créée l’addiction aux jeux vidéo.
De plus, les effets secondaires de ce système
neuronal de récompense induisent l’augmentation
de l’attention, une meilleure
capacité d’apprentissage et surtout un
accroissement de la motivation. La gamification
est dès lors perçue comme un outil d’optimisation
du potentiel des utilisateurs.
Comprendre les motivations de l’être
humain
Généralement, la motivation d’un utilisateur
peut s’exprimer de deux façons distinctes: intrinsèque,
c’est-à-dire par rapport à soi-même ou
extrinsèque, c’est-à-direpar rapportaux autres.
La motivation intrinsèque entraîne des comportements
visant des récompenses intérieures,
comme la satisfaction d’avoir fait quelque
chose de bien, provoquant des sentiments
positifs et de bonheur. Ce comportement
induit une réelle volonté d’effectuer les
tâches confiées. Pour sa part, la motivation
extrinsèque implique de réaliser quelque
chose dans le but de recevoir une récompense
tangible comme de l'argent ou de la
reconnaissance de la part d’autrui. Dès lors,
ce n’est pas l'action ou le comportement qui
procure la motivation, mais le résultat.
La gamification a principalement une action
directe sur la motivation extrinsèque. Utilisée
en entreprise, elle permet d’impliquer, de
motiver ou de remotiver les employés.
La présentation des objectifs sous forme de
challenge ludique permet de créer une
atmosphère conviviale et induit un sentiment
d’identification des employés à leur société.
Apprendre à manier la carotte et le
bâton
La mise en place de ce système implique la
révision partielle de l’organisation de l’entreprise,
via notamment l’introduction d’objectifs
sur chacune des tâches et l’adaptation des
récompenses. Il est important de créer un défi
suscitant le désir de gagner. Telle une quête,
les tâches présenteront des étapes avec des
niveaux de difficulté et des échéances.
Ces tâches s’intègrent ensuite dans un système
plus global de progression, avec un objectif à
54
LG - Juin 2016

plus long terme, assurant le maintien de la
motivation dans le temps. Afin d’éviter un système
trop linéaire et donc prévisible, la modulation
de la fréquence d’attribution de points
dans le temps est indispensable, au même titre
que le degré d’importance des tâches confiées.
Autrement dit, le gain de points est plus facile
et plus fréquent au début du jeu pour devenir
plus difficile en cours de route. Cela permet
d’attiser l’envie d’aller plus loin.
Il est aussi possible de créer des récompenses
exceptionnelles attribuées à des tâches particulières.
Cette approche permet de casser la
monotonie en introduisant des éléments imprévisibles
visant à susciter l’intérêt et la curiosité.
Afficher les récompenses ou le mur de
la gloire
La progression de chacun peut être affichée
publiquement. Un classement périodique est
alors établi en tenant compte du degré hiérarchique
de chacun. L’attribution de récompenses
peut être envisagée sous forme de titres, médailles,
bons cadeau ou simplement via l’illustration
de la barre de progression du travail réalisé.
Afin d’éviter la stigmatisation de ceux qui
obtiennent de moins bons résultats, une procédure
d’encadrement par les meilleurs du classement
permettra d’améliorer leur apprentissage.
Ce tableau ainsi créé, et implicitement les données
inhérentes collectées, permet d’avoir une
vue en temps réel de l’état d’avancement de
toute l’activité de l’entreprise.
Dans le cas où un employé rencontre une difficulté
à effectuer une tâche, il peut facilement
trouver quelqu’un dans la communauté pour
l’aider à trouver l’astuce lui permettant de débloquer
la situation. L’apprentissage, le gain d’expérience
et l’intégration de nouveaux éléments
dans l’entreprise seront d’autant plus simplifiés.
Une réflexion au sein de Fujitsu
Supporté par des équipes d’experts dédicacés
aux interfaces utilisateurs et aux BPM, Fujitsu se
présente comme un acteur répondant aux
besoins toujours plus exigeants de l’évolution de
votreentreprise et du bien-êtrede vos employés.
Les experts de Fujitsu sont également à disposition
des clients pour les aider à mener
une réflexion autour de la gamification: que
ce soit la mise en place d’une stratégie, la
revue de processus métier ou son intégration
dans les applications de l’entreprise.
Yves Lepère
Fujitsu Technology Solutions (Luxembourg) SA
Parc d'Activités Capellen
89C rue Pafebruch • L-8308 Capellen
Tél: +352 26 099 -1
Visit our solutions website:
http://www.fujitsu-solutions.lu
Yves Lepère, Service Line Leader
Solutions Factory
LG - Juin 2016
55

IT Solutions
Les synergies sont à la croisée
de l'informatique et du marketing
Si l’évolution des imprimeries vers la digitalisation est un processus naturel, cela
requiert néanmoins des compétences spécifiques afin de mener à bien cette transformation.
Services d’impression classique, projets d’externalisation ou création d’applications et
de sites internet, sont quelques-uns des nombreux services que propose Faber Digital
Solutions. Interview croisée des managers Sébastien Bos et Jonathan Couvent, respectivement
en charge du développement commercial et des technologies de l’information.
“
informatiques
Nos équipes
doivent
rapidement comprendre
l'organisation interne du
client et trouver une solution
technique adaptée
”
Comment se passe la gestion et le
développement de projets chez FDS?
SB: Nous accompagnons nos clients de l’impression
traditionnelle jusqu'à leur transformation
digitale. Comme pour nos services
d’impression, nous avons développé toute
une gamme de produits digitaux pour répondre
à des besoins de communication croissants.
La communication n'est plus seulement
multi-canal, elle est "sociale".
Cela fait un peu plus de deux ans maintenant
que nous remarquons une réelle demande
dans ce sens chez nos clients historiques. Nous
avons donc développé une offre adaptée où
l'impression et le digital sont complémentaires.
JC: Cette évolution requiert bien évidement
des compétences adéquates dont disposent
nos équipes informatiques. Nous avons dès
lors une équipe en charge de l’infrastructure
informatique et une autre en charge du développement
orienté cross-média. Toutes deux
travaillent en synergie. Proposer le meilleur
des nouvelles technologies et s’engager dans
la réussite des projets de nos clients nécessitent
des compétences appropriées.
La loi sur l’archivage électronique
appuie-t-elle vos activités?
SB: Elle nous aide indirectement dans le
sens où elle augmente la chaîne de
valeur de nos services. Grâce à cette loi,
nous pouvons prendre en charge la gestion
opérationnelle des documents de
nos clients, de leur traitement initial à
leur diffusion, aussi bien sur support
papier que digital. Cela peut concerner
la gestion de factures ou de fiches de
salaires par exemple.
JC: L’informatique est un outil au service
de notre innovation. Nous avons recours
àdes logiciels ainsi qu'à des méthodologies
de travail adaptés aux projets que
nous gérons. Nous sommes notamment
amenés à utiliser des logiciels spécialisés
dans la GED, la Gestion Electronique de
Documents.
De plus, un projet digital requiert de la
consultance, de l’analyse des besoins, des
développements et des tests informatiques
avant de passer à l'étape de mise en production.
56
LG - Juin 2016

Sébastien Bos
Jonathan Couvent
Source photo: Digital Solutions
Qui sont vos clients types?
SB: Souvent de grosses structures du
secteur financier mais pas uniquement.
Nous travaillons aussi pour des acteurs de
taille plus restreinte pour qui la mise à disposition
électronique d'un document est
très intéressante. D’où l’importance de
notre statut de "PSF de support". Les
contraintes de sécurité et de confidentialité
liées à ce statut, pensé pour le secteur
financier, nous permettent d’évoluer vers
d’autres secteurs de marché qui sont euxaussi
soumis à la confidentialité du traitement
des données. Le secteur médical est
un bon exemple.
JC: Le succès de ces services dépend
aussi de nos structures internes qui doivent
être adaptées à ce nouveau modèle
économique et commercial. Nos équipes
informatiques doivent rapidement comprendre
l'organisation interne du client
et trouver une solution technique adaptée.
Un mot sur le développement de vos
activités…
SB: Nous avons le souci de proposer un catalogue
de services qui répond aux attentes du
marché. Je prends pour exemple l’impression
digitale, pour laquelle la réactivité et la capacité
d'adaptation sont essentielles. Nous
avons réussi à raccourcir les délais de production.
Cela suppose aussi de revoir les modes
de livraisons. Nous pouvons également aller
plus loin en prenant en charge la gestion du
stock de documents de nos clients. Stock
qu'ils peuvent contrôler en ligne directement
via une application dédiée. Dans le cas d'un
projet d'externalisation, encore appelé
"Business Process Outsourcing", nos solutions
de suivi en ligne permettent une visualisation
en temps réel de l’état de la production
des documents. Nous proposons aussi
des solutions combinant l'envoi postal et
l'envoi par e-mail. Ces solutions marient de
façon transparente la communication papier
et la communication digitale pour un résultat
plus dynamique.
Peut-on dire que le digital est une évolution
naturelle pour les imprimeries?
SB: C’est une évolution naturelle et l’approche
proactive vers nos clients est essentielle.
C’est pourquoi nous insistons sur une analyse
approfondie de leurs objectifs pour mettre en
place des produits qui leurs sont adaptés.
Nous comptons parmi nos clients beaucoup de
PME, mais aussi des communes dont les
besoins sont spécifiques. Nous avons par
exemple des produits spécialement développés
pour répondre aux besoins d'une commune.
C’est là l’une de nos forces, avoir un portefeuille
clients composé à la fois de grosses structures qui
contribuent à l'amélioration de nos performances,
mais aussi de plus petites structures dont les
besoins sont très spécifiques. Pour nous, il n’y a
pas de frontière entre les deux, bien au contraire!
Faber Digital Solutions
7, rue des Prés • L-7561 Mersch
Tél.: 32 87 32 1
info@faberdigital.lu • www.faberdigital.lu
LG - Juin 2016
57

IT Solutions
CBC Informatique,
le n°1 du service informatique
pour les PME
Fondée en 1990 par Daniel Santarini, Germain Jung et Jean Paul Jacoby, CBC Informatique
a su, grâce à son expérience au service des petites et moyennes entreprises,
rassembler des connaissances et un savoir-faire unique à Luxembourg, couvrant tous
les domaines de compétences liés aux outils informatiques. De six collaborateurs à ses
débuts, la société s’est développée à l’échelle de la Grande Région pour en compter
aujourd’hui une cinquantaine. «Spécialisé dans le secteur des PME, le marché des
grands comptes nous est venu naturellement et représente 30% de notre chiffre d’affaires»,
nous assure Daniel Santarini, administrateur délégué chez CBC Informatique.
“
Nous sommes
le service informatique
de nos clients
”
Pouvez-vous nous présenter CBC?
Àchaque fois que je me rends chez un client,
je lui explique qu’adopter CBC, c’est rajouter
une pièce à son entreprise; nous devenons
leur service informatique et proposons une
palette de services et compétences qui correspondent
à chacune de leurs attentes.
Nous les guidons dans leurs choix, nous leur
faisons profiter des toutes nouvelles technologies,
nous leur garantissons un service
après-vente de première qualité car nous
sommes convaincus que notre métier ne se
limite pas à la fourniture de matériel et doit
prendre en compte leur performance; la formule
est simple: de leur succès dépend le
nôtre!
Un mot sur l’expansion du cloud?
Le cloud s’installe inexorablement dans notre
quotidien et avec lui, si l’on n’y prend pas
garde, son cortège de complications. CBC est
parti-prenante de cette évolution; nous
devons rester vigilants, et savoir différencier
l’offre «grand public» de celles de nos entreprises.
S’il est vrai que le cloud est un modèle
qui, à première vue, semble plus simple, la
qualité de son implémentation est primordiale
car elle conditionnera, sans doute, la
performance et, parfois même, la survie de
l’entreprise qui le déploiera.
Le cloud actuel, tel qu’il est présenté,
devrait pouvoir vous permettre d’accéder
à tous les services aussi facilement
qu’à l’eau courante! Est-il raisonnable
de relayer le message de cette manière
simpliste et utopique?
Si le cloud simplifie certains aspects de l’informatique,
il en complique également de
nombreux autres. En effet, si tous les clients
avaient les mêmes besoins, l’affaire serait
entendue mais, à ce point de vue, l’évaluation
et le dosage deviennent indispensables
pour faire les bons choix.
CLOUD = Connexions extérieures = Danger
=> PRUDENCE. Le professionnalisme et l’expérience
sont de mise.
58
LG - Juin 2016

Daniel Santarini
Quelles sont vos autres activités?
Comme je vous l’expliquais, nous sommes,
pour les PME, leur service informatique particulier
et, pour les grands comptes, le support
indispensable, technique et logiciel, qui
leur permet de garder leurs infrastructures à
la pointe de la technologie, en parfait état de
marche, dans des délais impartis.
Nous avons donc un service technique
conséquent, des programmeurs qui développent
des ERP spécialisés, un service de
«consultance» qui vous aidera, au travers de
la complexité de l’offre d’aujourd’hui, à faire
les meilleurs choix.
Nous proposons de la téléphonie, des services
«internet», de la réseautique, des développements
«sur-mesure», nous mettons en
place des procédures de «backup des données»
à différents niveaux, nous nous occupons
de sécuriser vos infrastructures…
La liste est longue…!
Quel est le profil type de vos collaborateurs?
Ce sont tous des ingénieurs techniciens, qualifiés
et expérimentés. Ils sont spécialisés
dans tous les domaines stratégiques afin de
garder les statuts «Gold» auxquels nous prétendons
chez Microsoft, HP et Lenovo.
Techniciens, commerciaux, administratifs,
tous doivent se former en permanence afin
que nous puissions assurer les meilleurs services
et conseils à nos clients.
Un regard sur le marché?
Le marché des services informatiques luxembourgeois
n’est pas forcément adapté aux
PME. Les grands groupes ne sont pas assez
flexibles pour proposer des services à la fois
ajustés aux grandes entreprises du secteur
financier et, à la fois, aux PME.
Notre avantage c’est d’être une PME comprenant
les besoins spécifiques des PME ainsi
que les protocoles de mise en œuvre, résolument
différents de ceux des grandes entreprises.
Nous sommes restés fidèles aux
partenaires que nous avions choisis il y a
25 années, encore un atout dont très peu
d’acteurs luxembourgeois peuvent se prévaloir
aujourd’hui.
La technologie évolue à grands pas, le choix
d’un partenaire compétent et fiable est stratégique
pour votre futur!
CBC Informatique
9, Zone Op Zaemer
L-4959 Bascharage
Tél.: 40 06 30 1
Fax: 40 06 34
www.cbc.lu
LG - Juin 2016
59

IT Solutions
La numérisation, une gestion
moderne et efficace de l’entreprise
Ayant rejoint la famille CK il y a quinze ans, Vincent Kolaczynski y est le responsable
du département Scanning et Solutions. Au sein cette entreprise luxembourgeoise
septuagénaire, il gère tout ce qui touche aux scanners et à la dématérialisation, que
ce soit en matière de vente de machines et de logiciels, mais aussi au regard de
prestations de services de numérisation. Dans cette rencontre, il aborde les avantages
de préservation et de sécurité liés à l’archivage numérique, puis il décrit leur palette de
solutions adaptées que la CK Box est venue récemment compléter.
L’ensemble de vos documents, en version
numérique
Environ onze personnes sont employées par
le département Scanning. Quotidiennement,
elles numérisent des milliers de pages pour
les clients; «A hauteur de 2.500 à 3.000
pages numérisées par jour, par opérateur…
Bien que ce chiffre dépende de la complexité
des documents à numériser», décrit Vincent
Kolaczynski.
En effet, le service de numérisation ne comprend
pas uniquement le scanning.
«Préalablement, nous faisons un travail de
préparation du document: il faut retirer tout
ce qui est agrafe, trombone et post-it. Après
le passage des milliers de feuilles dans la
machine, c’est l’étape de validation des données.
Le système reconnaît les débuts et fins
de chaque document et les enregistre. Le
logiciel les découpe de façon électronique,
parfois au regard de certaines informations
qui s’y trouvent et qui vont servir à les classer,
comme un nom de personne ou un
numéro de dossier». Les commandes varient
forcément d’un client à l’autre: «Récemment,
nous avons scanné 13 millions de pages pour
une entreprise, soit un semi-remorque rempli,
ce qui nous a pris un an et demi», expliquet-il.
CK valide tous les documents sur le territoire
luxembourgeois.
Cette prestation de service se réalise soit
directement au sein de la société cliente, soit
dans les bureaux de CK, à Leudelange. «Par
exemple, l’un de nos opérateurs est actuellement
placé au sein d’une société d’assurance.
Il est l’opérateur d’un système de scanning
complet (scanner, logiciel et PC) qui réceptionne
chaque jour le courrier entrant, le
numérise et le dispache numériquement aux
destinataires», raconte-t-il. «Les agents du
client traitent ainsi les documents de façon
plus rapide».
Des atouts d’efficacité, de conservation,
et de sécurité
Scanning quotidien de tous les documents
entrants ou numérisation de ses archives afin
de les rendre pérennes et faciles à consulter:
les besoins des entreprises sont divers. «Nos
clients sont des banques, des sociétés d’assurance
et des communes. Pour ces dernières,
nous digitalisons généralement tout ce qui
est registre. Ce sont des livres parfois très
anciens et souvent écrits à la main qui s’abiment
au moindre examen. Une fois numérisés,
ils ne sont plus manipulés et se conservent
mieux».
En entreprise, numériser les documents entrants
offre avant tout un avantage d’efficacité.
«Lorsque vous recevez un document papier,
vous êtes ralentis par la circulation de ce flux
matériel. Numériser accélère le processus
documentaire car le flux est traité par échanges
de mails ou logiciel spécifique». En outre,
les documents papier sont ainsi directement
archivés, de façon structurée et suivant les
mêmes règles. Le classement des documents
est ainsi global et cohérent à travers l’entreprise.
«Beaucoup pensent que la dématérialisation
est utile avant tout pour gagner de la place,
mais ce n’est pas l’avantage principal. La
rapidité de traitement et la facilité d’utilisation
en sont les atouts essentiels, couplés
avec la préservation du document et la sécurité».
D’une part, la dématérialisation permet
de toujours disposer d’une copie du document
et d’en garantir la durabilité, même si
l’original devient illisible avec le temps car
dégradé par l’humidité ou un incendie. De
l’autre, les documents numériques garantissent
une plus grande sécurité. «Si vous avez
une archive physique, il est difficile d’en segmenter
l’accès. Une fois que quelqu’un en a
les clés, il peut consulter tous les documents.
Avec un archivage numérique, chaque fichier
ou bien chaque type de fichiers peut disposer
d’une clé informatique spécifique. Ainsi,
impossible de consulter des documents qui
ne vous concernent pas».
60
LG - Juin 2016

“
CK a récemment mis
sur le marché un nouvel
ensemble de solutions,
nommé CK Box
”
Des solutions intelligentes, pratiques…
Le département Solutions de CK propose à la
vente les outils – machines et logiciels – utilisés
par son département Scanning.
«En ce qui concerne les appareils euxmêmes,
nous vendons généralement à nos
clients des photocopieurs multifonctionnels
classiques, doublés d’un logiciel de scanning.
Nous offrons aussi des scanners, soit des
scanners documentaires, les plus courants;
soit des scanners de production pour les
entreprises qui ont de très gros volumes à
numériser».
Au niveau des solutions, CK propose essentiellement
trois logiciels: Kofax, Papercut et
Nuance AutoStore. «Ce sont nos "best-seller":
quasiment 80% des photocopieurs vendus
sont équipés d’au moins une solution
informatique. Ils sont complémentaires.
Kofax permet de piloter les outils de scanning.
AutoStore et PaperCut sont installés
pour traiter les flux de scanning ou authentifier
les personnes au niveau du copieur. Cela
rend possible l’impression sécurisée car,
lorsqu’un utilisateur lance une impression,
son document ne sort pas de la machine
avant qu’il ne s’y soit préalablement authentifié
grâce à son badge. Ainsi, il est possible
d’imprimer un document confidentiel en
toute sécurité parce que la machine ne le
sortira que lorsque vous serez à proximité.
Cette technique se nomme "follow-me"
puisque le document vous suit dans vos
déplacements».
Acôté de cela, CK a récemment mis sur le
marché un nouvel ensemble de solutions,
nommé CK Box: «Un micro-ordinateur que
nous préinstallons avec diverses applications.
La mise en place chez le client est très
rapide». La machine s’ajoute au réseau, sans
perturber les installations existantes. Cinq
outils sont ainsi proposés aux clients pour
améliorer leurs processus de travail. Vincent
Kolaczynski décrit: «CK Search appuie la
recherche de documents. C’est un genre de
moteur de recherche interne qui facilite l’accès
à tout contenu. La Box contient ensuite
un outil d’indexation des factures – CK
Invoice Indexation – et un autre de validation
des factures – CK Invoice Validation.
Ainsi, il n’y a plus d’oubli en la matière vu
que toute la procédure est automatisée. CK
Booklet permet de scanner des PDF à partir
de documents reliés comme des livrets agrafés.
Finalement, CK Sender envoie directement
vos PDF (factures, bons de livraison,
fiches salariales,…) par mail à la personne
désirée».
Vincent Kolaczynski
…et sur-mesure
Afin de diriger le client vers la meilleure solution,
CK a également mis en place un service
d’Audit. «Nous analysons les besoins du
client pour comprendre quels problèmes il
rencontre dans la gestion de ses flux documentaires.
Ensuite, nous proposons la solution
adaptée», conclut-t-il.
CK S.A
Zone d'Activités Am Bann
2, rue Léon Laval • L-3372 Leudelange
Tél.: 26 380 1 • Fax: 26 380 380
www.ck-online.lu
LG - Juin 2016
61

PUBLIREPORTAGE
Galbani,
Giovanni Rana…
Mondialfood S.A.
l’ambassadeur de la gastronomie
italienne au Grand-Duché
et bien au-delà.
Massimo Salciccia,
administrateur-délégué de Mondialfood S.A.
En 1972, Fernando Salciccia obtient la représentation
de Galbani, la marque de référence en Italie non
seulement au niveau des fromages, mais également
de la charcuterie italienne. À l’époque, les produits
typiques italiens ne sont pas encore aussi populaires
qu’ils le sont aujourd’hui et Fernando Salciccia
multiplie les initiatives pour les faire connaître
et référencer dans les magasins. Il n’hésite pas à
proposer aux distributeurs de les prendre en dépôt et
de ne payer que les produits qui ont effectivement
été vendus. Cette tactique s’avère être la bonne. Peu
à peu, les clients luxembourgeois font connaissance
avec les spécialités italiennes et les quelques
centaines de kilos commercialisés au début sont
aujourd’hui devenus une cinquantaine de tonnes
qui transitent toutes les semaines par le dépôt de
l’entreprise.
L’entreprise familiale se développe
Au départ, le produit-phare est la Mozzarella qui
est peu à peu rejoint par d’autres fromages et
charcuteries typiques comme la Mortadella.
En 1989, Massimo, le fils de Fernando Salciccia,
rejoint l’entreprise familiale. Il occupe successivement
tous les postes de travail de la société pour
apprendre les défis particuliers de la logistique du
frais en alimentation. En 1992, la société étend
ses activités avec l’intégration de Giovanni Rana,
leader en Italie des pâtes fraîches, qui représentent
aujourd’hui un volume de quelque 450 tonnes
produites annuellement. En 1997, l’entreprise s’établit
dans la z.i. Schéleck à Bettembourg, au sein des
locaux qu’elle occupe actuellement.
Au-delà du frais
En 1999, la société anonyme Mondialfood S.A.
est créée. Elle regroupe à l’origine les activités de
distribution des produits alimentaires de la gamme
dite «sec», notamment la représentation de Danesi
Caffè. Deux ans plus tard, elle intègre le fonds
de commerce de la société René Ries et reprend
également les marques Schwartau, Twinings Tea
et Kaiser. À côté des produits frais, quelque 1.200
tonnes de produits secs transitent par les halls de
la société. En 2012, la société étend à nouveau
ses activités en ouvrant le restaurant Giovanni
Rana à Foetz. Outre les clients luxembourgeois,
Mondialfood S.A. livre aujourd’hui vers la Belgique,
la France et l’Allemagne. La société emploie 21
personnes à Bettembourg et 14 personnes au
restaurant de Foetz. Avec un rythme de rotation
du stock de 2 jours pour le frais et de 2 semaines
pour le sec, la société ne s’arrête jamais.
La qualité, seule garantie pour
le succès à long terme
Massimo Salciccia se félicite d’une grande fidélité
aux marques qu’il a en portefeuille, particulièrement
à Galbani qui fait aujourd’hui partie du groupe
alimentaire français Lactalis. Face aux produits des
distributeurs, les marques doivent se défendre par
une qualité irréprochable. Selon Massimo Salciccia,
«Il n’y pas de miracle, ce sont les ingrédients qui
font la différence. Prenez par exemple nos pâtes
fraîches Giovanni Rana, il n’y a que de la viande du
terroir, grana padano d.o.p. et d’autres matières
premières de grande qualité qui sont utilisées dans
la farce. La qualité au niveau de l’alimentaire frais
passe également par une chaîne du froid sans faille
avec un monitoring permanent et des partenaires
spécialisés de premier niveau.»
Un vrai partenariat avec la BIL
Depuis le début des années 80, la BIL est la banque
principale de la société. Massimo Salciccia souligne
l’esprit de partenariat qui caractérise la relation
avec la banque. «La BIL a toujours été présente
et nous a soutenus dans les différentes phases de
développement. Elle est pour nous un partenaire
fiable qui nous écoute et s’intéresse à nos activités.
Depuis le 1 er janvier 2015, la société en nom
propre Salciccia a été entièrement intégrée dans
Mondialfood S.A.; une opération dans laquelle
la BIL nous a également donné tout son support.»
Stéphanie Camporesi,
Responsable de relation PME à la BIL
Avec l’aide d’experts connaissant parfaitement votre
marché, nous nous engageons à concevoir pour vous des
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répondant aux besoins des Grandes Entreprises, PME,
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Brèves économiques
Étienne Schneider
Une technologie prometteuse!
La Logapower FC10 est une petite centrale
énergétique au gaz naturel, couplant une
chaudière à condensation avec une pile à
combustible. Cette technologie fournit chaleur
et électricité et elle est actuellement en
période de test au Luxembourg.
Cette solution étudiée par Buderus, devrait
permettre aux habitations publiques et privées
de se chauffer mais aussi de produire
leur propre énergie en autoconsommation.
Après six mois d’essais, aucune anomalie
n’a été constatée et les premiers résultats
du projet pilote mené dans une maison à
Bridel sont encourageants:
-Les valeurs production/consommation
sont bonnes: la pile produit 2700kWh sur
les 3200 nécessaires au fonctionnement de
la maison soit 47% des besoins.
-Excellent rendement calorifique et électrique
-Dix ans de garantie de production d'électricité
sans crainte de perte de puissance.
-L'équilibre entre production et consommation
est meilleur qu'avec une installation
photovoltaïque. Il y a une constance
dans la production électrique (664 W en
moyenne).
-Une installation moderne et design qui
n'encombre pas tout une pièce de la cave.
Le lancement des piles à combustibles sur le
marché luxembourgeois est prévu après l’achèvement
du projet de démonstration en 2017.
www.buderus.lu
Illustrations fournies par Buderus
Mission économique
aux "States"
S.A.R. le Grand-Duc héritier, accompagné
par S.A.R. la Grande-Duchesse héritière, se
sont rendus aux Etats-Unis du 19 et 25 mai
derniers. Ils participaient à la mission de
prospection économique conduite par le
Vice-Premier ministre et ministre de l’Économie,
Étienne Schneider. L’objectif: faire la
promotion de l'économie luxembourgeoise
et ses récents développements sur la côte
est, notamment à New York. Ils ont rencontrés
divers acteurs du secteur ICT, de l’audiovisuel
et de l’industrie. Le clou de la mission
fut la 8 e édition de la cérémonie du
Luxembourg American Business Award,
durant la soirée du 24 mai. Ce prix récompense
des entreprises américaines établies au
Grand-Duché qui jouent un rôle important
dans l’économie nationale.
Source: ministère de l’Économie
________________________________________
Havilland pose le pied
sur le sol helvétique
La Banque Havilland, une banque privée établie
au Luxembourg dont la famille Rowland
est actionnaire depuis 2009, a racheté le 25 mai
dernier la banque privée genevoise Pasche.
Désormais dénommée Banque Havilland
(Suisse), l’établissement était précédemment
détenu par le français Credit Mutuel-CIC.
L’institut bancaire grand-ducal propose ses
services à une clientèle familiale et aisée.
Elle est présente dans sept pays et emploie
environ 170 personnes.
Objectif astéroïdes
Le 3 juin, des experts internationaux de la
conquête spatiale se sont réunis au
Luxembourg sur l’invitation d’Etienne
Schneider. Le ministre de l’Économie souhaite
en effet associer les grandes puissances
économiques mondiales à l’ambitieux projet
spatial du Grand-Duché. Pour rappel, l’objectif
de ce plan est de faire du pays un pionnier
de l’exploitation des richesses naturelles
minières des astéroïdes. Il faut donc à
Etienne Schneider associer d’anciennes gloires
de la conquête spatiale à ce dessein et
espérer gagner ainsi les pays dont elles proviennent.
A la mi-juin, il embarquera pour la
Russie, direction le Forum économique de
Saint-Petersbourg, afin de rallier le Grand
Ours à cette cause. Par ailleurs un cadre légal
de cette exploitation sera à définir car cette
ressource est encore aujourd’hui considérée
comme appartenant au domaine public.
________________________________________
Ryanair atterrit enfin
officiellement au Findel
Cela faisait des mois que la rumeur enflait
dans le pays, la confirmation est enfin tombée
le jeudi 19 mai: Ryanair s’établira bien au
Findel, avec l’ambition affichée de transporter
200.000 passagers par an. Dès le 1 er septembre,
l’opérateur irlandais "low-cost" fera
décoller ses avions de l’aéroport de
Luxembourg, destination Londres et Porto.
Le prix annoncé pour un aller-simple est de
19,99 euros pour Londres et 24,99 euros pour
Porto.

Et qui surveille votre maison?
N’attendez pas! Réagissez!

Economie & finance responsables
Le caractère innovant
de la finance responsable
"FinTech" - le mot "buzz" pour dénommer la technologie financière - est actuellement le
sujet en vogue dans le monde financier. Cette nouvelle vague d’innovation financière a
trouvé ses origines bien plus loin dans le temps et géographiquement que ce que l’on
pourrait croire. Interview avec Annemarie Arens, directrice générale de LuxFLAG,
l’agence de labellisation de fonds d’investissement responsable et durable.
“
L’innovation pionnière
est certainement l’argent
mobile, utilisé de façon
extensive dans ces pays
émergents
”
Source photo: ADA
Quelles implications la technologie
financière propose-t-elle pour un développement
durable du monde financier?
La nouvelle vague FinTech (Financial
Technology) a connu un réel mouvement
d’accélération ces derniers mois et devrait
changer le futur du monde financier que
nous connaissons aujourd’hui. La FinTech a
cependant trouvé ses racines et un certain
succès dans les pays en voie de développement
bien avant de le connaître dans les
pays occidentaux. Des entrepreneurs sociaux
avaient déjà pris le chemin de cette initiative
révolutionnaire plus d’une décennie auparavant
avec la microfinance qui permet l’accès
à des produits financiers à ceux qui sont
exclus du système bancaire traditionnel. Une
infrastructure bancaire est souvent inaccessible
dans ces pays et l’implémentation de
solutions innovantes, telles que le paiement
digital, a ouvert de toutes nouvelles portes
pour les consommateurs non-fortunés
locaux. En effet, l’inclusion financière est
toujours l’un des défis mondiaux majeurs en
vue d’améliorer la situation sociale afin de
combattre la pauvreté. La finance digitale
prouve qu’un réel impact a été créé à cette
fin dans les pays émergents, incitant les pays
occidentaux à en faire autant.
Quels sont ces solutions digitales et
quels impacts peuvent-elles avoir dans
ces pays émergents?
Les solutions financières sont déployées à
travers différents types d’innovations tels
que le portefeuille mobile, des cartes à puce,
des mécanismes de paiement mobile interbancaires
ou des assurances vendues à travers
le téléphone mobile. L’innovation pionnière
est certainement l’argent mobile, utilisé
de façon extensive dans ces pays émergents,
tandis que dans les pays occidentaux l’utilisation
de portefeuilles mobiles n’en est qu’à
son stade de démarrage. Je citerai l’exemple
de l’Afrique subsaharienne: l’argent mobile y
connaît un grand succès et offre une solution
d’impact social positif qui change des vies.
Même si beaucoup de communautés n’ont
pas accès à l’électricité ou à l’eau courante,
un grand nombre d’habitants possèdent un
téléphone mobile qui sert entre autres à faire
des transferts d’argent. Un exemple pertinent
est celui des Masaii - la plus ancienne
tribu du Kenya - qui préservent leur culture
distincte. Les Masaii font usage de la technologie
moderne dans leur vie quotidienne. Les
tribus indigènes peuvent vérifier les prix du
marché et recevoir des détails sur les lieux où
faire paître le bétail en période de sécheresse
et ainsi éviter plusieurs jours de voyage.
66
LG - Juin 2016

Cet exemple montre comment un simple
téléphone mobile bon marché peut favoriser
une autonomie sociale dans des régions éloignées.
En plus, ils ont recours à des ressources
naturelles comme le soleil pour charger
leur téléphone au travers des panneaux
solaires à bas prix et peuvent ainsi surmonter
les problèmes émanant d’une absence d’infrastructure
énergétique.
Quelles sont les défis qui peuvent
empêcher une adaptation technologique
dans ces pays émergents?
Même si les FinTech offrent déjà des solutions
d’inclusion financière, de nombreux
défis restent à surmonter: l’analphabétisme,
la faiblesse de cadres réglementaires, la
fraude, l’isolement géographique ainsi
qu’un manque d’accès à l’information peuvent
ralentir ou empêcher une adaptation
technologique. L’accès aux solutions technologiques
peut différer de pays en pays,
provenant de circonstances spécifiques à
chaque région. Reste à clarifier la question
de la protection des consommateurs.
Certains défis peuvent être adressés grâce à
de nouvelles innovations financières,
comme des terminaux biométriques qui
permettent une validation de l’identité d’un
client pour prévenir la fraude et qui ainsi
renforcent l’écosystème financier. En outre,
le soutien de l’Etat et de cadres réglementaires
favorables peuvent agir en tant que
moteurs d’innovation. En Inde par exemple,
le gouvernement privilégie l’inclusion financière
et est en train de construire un paysage
pour les FinTech en vue de renforcer
des solutions financières innovantes et
durables.
Est-ce que LuxFLAG a un rôle à jouer
pour promouvoir la finance responsable?
En tant qu’investisseur, il est souvent très difficile
de différencier les produits qui se disent
«durables» de ceux qui sont réellement
investis de façon responsable à travers tout
leur portefeuille. La transparence est un critère
critique pour l’investisseur qui veut placer
son argent dans des produits d’investissement
responsable et durable. Pour rassurer
l’investisseur, LuxFLAG, en tant qu’agence de
labellisation internationale et indépendante,
attribue un label transparent à des fonds d’investissement
actifs dans la microfinance, l’en-
Annemarie Arens
vironnement et l’ESG (environnement, social,
gouvernance). Le but est de donner à l’investisseur
une certification indépendante que les
actifs sous gestion d’un fonds labellisé sont
réellement investis de manière responsable.
Pour recevoir un label LuxFLAG, un fonds
d’investissement doit répondre à des critères
d’éligibilité spécifiques qui sont définis par
des comités d’éligibilité indépendants, composés
d’analystes, d’académiciens et d’experts
de l’industrie. LuxFLAG vise ainsi à promouvoir
une approche responsable et durable
dans le secteur financier.
www.luxflag.org
LG - Juin 2016
67

Economie & finance responsables
Amit Bouri Martin Bichler Henrik Malmsten
Des impacts économiques,
sociaux et environnementaux
L' "impact investing" a le vent en poupe. La COP21 a remis à l'ordre du jour la question du
financement de nouveaux modes d'énergie. C'est autour de ce sujet qu'a eu lieu la conférence
"Impact investing – Strategy for the future" ce 12 mai dernier, dans les locaux de Namur,
àLuxembourg-Hamm. Les intervenants ont révélé les derniers développements en termes
d'investissements et de rendements financiers et sociaux, mais également en matière de bénéfices
environnementaux. Organisé par l'Association Luxembourgeoise des Fonds d'Investissement
(ALFI) en collaboration avec le Global Impact Investing Network (GIIN), la Plateforme
européenne de la microfinance (e-MFP) et LuxFLAG, cet évènement a réuni des intervenants du
monde de la finance et de la recherche provenant d'organisations hétéroclites de divers pays.
De nouvelles prises de conscience
Amit Bouri, PDG du GIIN à New York a prononcé
le discours d'ouverture devant un public
d'environ une centaine de personnes. Selon lui,
nous sommes dans une période de grands bouleversements
économiques accompagnant de
nouvelles prises de conscience, ce qui favorise le
développement de l'"impact investing". «Nous
vivons un moment où les progrès sociaux et
environnementaux sont formidables, mais cet
enthousiasme est modéré par de grands besoins,
incluant les changements climatiques», dit-il.
Dans le même ordred'idées, les consommateurs
font attention à la façon dont ils dépensent leur
argent. «Les gens veulent que leurs valeurs
morales rencontrent leurs investissements»,
déclare-t-il. Les financements génèrent certes un
profit, cependant ils ont désormais un impact
social et environnemental.
Des financements pour le climat: les
opportunités du secteur
Modéré par Martin Bichler, ambassadeur pour le
changement climatique au ministère luxembourgeois
des Affaires étrangères, la discussion a
été lancée sur le financement climatique en termes
d'opportunités et de solutions. Henrik
Malmsten, fondateur de Durable Vision Invest à
Stockholm dit à ce propos que nous devons
68
LG - Juin 2016

Martin Berg Jacco Minnaar Robert Scharfe
croire dans le futur. Il est en effet temps que le
monde de la finance investisse dans le développement
durable pour les années à venir. «Depuis
2005, tout s'est tourné vers le développement
durable, les énergies renouvelables mais l'économie
n'a pas suivi. Cependant, nous pouvons
désormais investir», déclare Henrik Malmsten.
Les investisseurs connaissent aujourd'hui les
implications des placements dans le domaine
durable, ils peuvent ainsi profiter de ces opportunités
et investir dans ce domaine.
Martin Berg, chargé des investissements à la BEI,
continue sur le sujet en disant que «le climat est
également du côté du développement». «Ce qui
compte ce n'est pas tellement ce que nous faisons
pour le climat mais ce que nous faisons en
termes d'impact», insiste-t-il.
De son côté, Jacco Minnaar,directeur du secteur
Energie et Culture chez Triodos Investment
Management aux Pays-Bas, s'est exprimé sur
l'importance d'innover. «Certains secteurs sont
confrontés à une impasse. Nous devons innover
davantage», dit-il. Il ajoute: «Si nous voulons
atteindre les objectifs climatiques, nous devons
travailler sur l'efficacité énergétique». Cette
innovation est essentielle à tout niveau. Elle peut
concerner nos modes de financement, de production
énergétique ou de développement
durable. Elle est d'emblée encore plus intéressante
si elle est couplée d'une réflexion efficace
par des investisseurs concernés. «Nous devons
établir des projets financiers à la fois publics et
privés, traduire cela en un programme transparent
et faireen sorte que ces projets soient développés
par des investisseurs. La clé, c'est de
travailler avec différents types de partenaires.
Nous pourrons ainsi connecter notreréseau aux
opportunités et investisseurs. Cette connectivité
est essentielle», conclut Jacco Minnaar.
Robert Scharfe, directeur de la Bourse de
Luxembourg, a parlé de l'accès à d'importants
capitaux pour le développement durable. «Dans
le futur, tout le monde aura un pied dans le
"marché vert"», déclare-t-il. Suite au développement
de l'économie climatique, les opportunités
d'investissement deviendront nombreuses, le
monde de la finance ne pourra ainsi plus passer
àcôté. Dès lors, il est temps de régulariser ce
marché comme tout autre et de lui imposer des
règles. «Le marché s'autorégule aujourd'hui
mais cela changera avec les règlements à venir»,
dit-il à ce propos. Il appelle à des règles plus strictes
et souligne le besoin de guider les investisseurs
de la manière la plus transparente possible.
Des solutions?
Investir dans le futur c'est également investir
dans le développement durable. Aujourd'hui, il
est temps d'investir dans des nouveaux modes
de financement qui pourront aider à lutter
contre le réchauffement climatique. Pour cela, le
monde de la finance doit s'y mettre également.
Pour Henrik Malmsten, la clé c'est de changer
nos modes de pensée. «Nous pouvons forcer de
nouvelles idées. L'objectif devrait être d'utiliser
nos ressources d'une manière beaucoup plus
efficace», déclare-t-il. Il faut innover c'est un fait
mais nous pouvons également utiliser les ressources
qui sont déjà en notre possession, c'est
également cela le développement durable.
Certes, innover est un risque mais il fait partie du
métier tout comme dans celui du placement.
Comme l'a dit Martin Berg, «Le risque est une
obligation». Il constate qu'il y en a toujours mais
qu'il peut également être connu. Ce risque pourrait
notamment être diminué en introduisant
dans le monde de l'investissement des règles et
davantage de transparence. Le directeur de la
Bourse de Luxembourg, Robert Scharfe, conclut
d'ailleurs en disant que les investisseurs ont
besoin d'un label de qualité qui couvrirait les instruments
fournissant l'information sur le marché.
La journée s'est poursuivie avec d'autres interventions.
Nous verrons l'année prochaine où en
sont ces questions d'"impact investing", si des
résultats concrets en termes d'investissement
peuvent être analysés et quels en sont les
impacts au niveau social, financier et environnemental.
JuP
LG - Juin 2016
69

Economie & finance responsables
L’économie circulaire
pensée par KPMG & Philips
Une conférence sur l’économie circulaire s’est tenue le jeudi 12 mai au quartier général de
KPMG Luxembourg. Patrick Wies, partenaire du secteur public et des marchés nationaux
chez KPMG Luxembourg, a endossé pour l’occasion, le costume de maître de conférences.
“
La lumière numérique
est de plus en plus populaire
et ouvre les champs
des possibilités
”
C’est Markus Laubscher, directeur du développement
durable chez Philips qui a ouvert
le bal en évoquant l’économie circulaire dans
les services de santé. «70% de l'activité de
Philips est du B2B avec un accent sur les soins
de santé», assure-t-il. Philips est actif dans le
domaine des technologies de santé en créant
de l’innovation. Le but étant de parvenir à
«un monde plus sain et plus durable». Ici,
l’économie circulaire prend forme en ajoutant
de la valeur à chaque étape du processus.
Cependant, miser sur la technologie ne suffit
pas, faut-il encore réussir à limiter les pertes
de valeur dans les offres de services.
L’avantage des partenariats à long terme, c’est
le partage de la responsabilité qui permet la
création de solutions aux bénéfices des soins
et à la réduction des coûts. Évaluer le résultat
et trouver des solutions sur-mesure à partir
d’un catalogue d’options de services, c’est
repenser les problématiques. Lorsqu’un matériel
devient obsolète, il s’agit de le remplacer
mais en réaffectant ses composants encore
viables, c’est ce que Markus Laubscher
appelle «l’optimisation de la valeur».
Le recyclage des équipements en fin de vie et
le reclassement dans les marchés secondaires
sont des sujets essentiels dans l’économie
circulaire.
Anton Brummelhuis, directeur principal chez
Philips Lighting, a exposé les solutions de
l’éclairage circulaire. Il avance le chiffre de
70% d’augmentation de l’éclairage d’ici
2050 au niveau mondial en s’appuyant sur la
croissance de 7 à 9 milliards d’humains sur la
planète. Ainsi, l’économie de lumière, avec
ce que cela représente en économie d’énergie,
devient dès à présent un enjeu majeur.
Surtout lorsqu’on sait que 19% du coût de
l’énergie est consacré à la lumière. La lumière
numérique, digitale, encore plus couramment
appelée LED, est de plus en plus populaire
et ouvre les champs des possibilités.
Chaque point lumineux pourrait par exemple
devenir un capteur intelligent relié à la climatisation.
Mais peut-être faut-il uniquement
remplacer les composants d’un appareil
défectueux ou encore réaliser une simple
mise à jour du logiciel afin de le rendre fonctionnel
à nouveau.
70
LG - Juin 2016

Markus Laubscher
Dans l’économie circulaire, la préservation de
la valeur est tout aussi essentielle que le recyclage
des équipements.
Arnaud Walrecht, Senior Manager chez
KPMG Pays-Bas, a exposé l’aspect social
d’un produit circulaire ou d'un service. Il a
diffusé une vidéo sur l'impact sociétal des
solutions circulaires, au moyen d'une étude
de cas sur le groupe Volvo qui a étudié les
impacts environnementaux et sociétaux des
bus électriques, prouvant plus de valeur pour
la société et les actionnaires.
Arnaud Walrecht
Il faut selon lui, dégager de la valeur supplémentaire
dans la construction et il a présenté
une étude de cas sur Mitsubishi en mesurant
le coût total de possession ainsi que l'utilisation
des ascenseurs. Le coût des incidents de
défaillances ont montré que Mitsubishi a
fourni la meilleure valeur dans l'impact sociétal
sur ses concurrents.
Ainsi, l’économie circulaire fonctionne par
intention, avec le souci de réparer. Son
objectif est de produire des biens et services
qui limiteraient fortement la consommation
et notamment le gaspillage des matières premières.
Elle réinvente alors la notion de
déchet en utilisant le recyclage. Les énergies
renouvelables ont elles aussi un rôle majeur;
il est donc normal que Philips y apporte ses
lumières.
JuB
Anton Brummelhuis
LG - Juin 2016
71

Le handicap: vers une meilleure
inclusion dans le monde du travail
La conférence Emploi&Handicap s’est déroulée le 19 avril 2016 à la Chambre de Commerce. Organisée
àl'initiative des signataires de la «Charte commune pour promouvoir l'égalité des chances des personnes
en situation de handicap sur le marché de l'emploi», en collaboration avec l'ADEM et l'INDR, cette
conférence avait pour objet de renforcer l'inclusion des personnes en situation de handicap dans le
monde du travail. L'approche pragmatique des organisateurs consistait à proposer aux demandeurs
d'emploi ayant le statut du Salarié handicapé, un outil facile d'utilisation pour mettre en valeur leurs
compétences. Il est également possible de placer ce profil de compétences anonyme sur le nouveau
Jobboard de l'ADEM. L’autre démarche consistait à présenter aux chefs d’entreprise, un document unique
standardisé leur fournissant toutes les informations essentielles pour recruter un salarié handicapé.
1
2
3
4 5
6
1. Isabelle Schlesser, directrice de l’ADEM
2. Jil Voss, conseillère à l’ADEM
3. Nicolas Henckes, secrétaire général de l’UEL et l’INDR
4. Claude Reimen et Elizabeth Correia du Contact Center de l'ADEM
5. Christophe Knebeler, secrétaire général adjoint du LCGB
6. Claude Reimen; Elizabeth Correia; Joël Delvaux, président du département
des Travailleurs Handicapés de l'OGBL; Norman Fisch, coordinateur de l'INDR;
Stéphanie Deltenre, Consultant Management chez CCD Partners;
Géraldine Hassler, Head of HR de KPMG et Ginette Jones du ministère du Travail,
de l'Emploi et de l'Economie sociale et solidaire

ESCH-NONNEWISEN
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Société
«Le nouveau départ d'un combat
commencé 30 ans auparavant»
Les 23 et 24 mai derniers a eu lieu le Sommet humanitaire mondial à Istanbul en Turquie.
Handicap International a saisi l'occasion pour faire avancer la cause des personnes
handicapées visant à adapter l'action humanitaire dans la multiplication de crises que
nous connaissons. Lors de ce Sommet, l'organisation a fait adopter une charte sur
l'inclusion des personnes handicapées, trop souvent oubliées dans la réponse humanitaire.
Interview de Martin Lagneau, directeur de Handicap International Luxembourg.
Pouvez-vous nous en dire davantage
sur cette charte?
Un certain nombre de sessions spéciales ont
été organisées lors de ce Sommet humanitaire
qui réunissait une multitude d'acteurs,
dont l’une qui concernait spécifiquement le
handicap. Durant cette session, nous avons
présenté une charte sur laquelle nous avons
travaillé avec un consortium d'acteurs de la
société civile sur la question de l'inclusion des
personnes handicapées. Cette charte est née
suite au constat d'un manque de solutions
apportées à ces publics particulièrement vulnérables
lors des crises humanitaires. À cette
fin, nous avons proposé aux États mais également
aux acteurs de la société civile et aux
autres organisations humanitaires, un certain
nombre d'engagements reposant sur plusieurs
principes.
Il y a d'abord le principe de non-discrimination
et de respect de la diversité des personnes
victimes de crises lors de conflits ou de
catastrophes naturelles. Le handicap n'est
pas une catégorie en soi. La personne en
situation de handicap peut souffrir d'une
invalidité motrice, sensorielle, mentale ou
encore en partager les mêmes caractéristiques
(personne âgée, femme enceinte, etc.).
Il faut des réponses spécifiques à la diversité
des vulnérabilités auxquelles sont
confrontées ces populations. Le deuxième
principe concerne la participation et la
consultation de ces publics dans la conception
et l'évaluation des programmes humanitaires.
Les ONG doivent mettre en place
des mécanismes dans lesquels elles consultent
les personnes handicapées, les font
participer pour récolter l'information
nécessaire à l'élaboration de leurs activités.
Le troisième appel de cette charte consiste
à développer des services inclusifs. Il est
impératif que les organisations développent
des aides qui incluent tous les publics
en assurant notamment l'accessibilité aux
personnes handicapées et en éliminant les
obstacles existants. Ensuite, pour que tout
cela se mette en place, il est nécessaire que
les différents acteurs et les États élaborent
des politiques et des directives inclusives;
les organisations ont besoin de lignes directrices.
Le dernier principe, c'est celui de la
coopération entre les acteurs. Nous devons
établir un continuum de services et celui-ci,
doit s'étendre à l'ensemble des actions de
l'ONU, des États, des ONG et des structures
locales.
Quel accueil a-t-elle reçu de la part des
différents acteurs?
La charte a été soutenue par 96 acteurs le
jour de la présentation. Une déclaration
de soutien et d'engagement à respecter par
les différents signataires est au cœur de
cette charte. Pour Handicap International
Luxembourg, notre demande était que le
gouvernement luxembourgeois s'engage de
manière très forte et volontariste sur cette
problématique, et ce fut un succès.
Pourquoi cette charte n'arrive-t-elle
finalement que maintenant?
Il faut savoir que cette question de l'inclusion
des besoins spécifiques des personnes handicapées
est à la base même de l'ADN de
Handicap International. Il y a eu des éléments
intermédiaires comme la convention
relative aux droits des personnes handicapées
qui a été signée par le Luxembourg.
Cependant, en effet, nous pouvons dire que
c'est le nouveau départ d'un combat commencé
30 ans auparavant. Comme l'a dit
le Secrétaire général des Nations unies, Ban
Ki-moon, cette charte n'est pas une finalité
74
LG - Juin 2016

Martin Lagneau
en soi, ce n'est que le démarrage d'un travail,
il va falloir maintenant faire en sorte
qu'elle soit mise en application. Cependant,
il y a un vrai changement de perspectives,
une reconnaissance que l'aide humanitaire
consiste à prendre en charge d'abord les personnes
les plus fragilisées et vulnérables.
Un jalon important pour nous est de dire
qu'on n'y arrivera pas tout seul, il faut désormais
que l'on travaille ensemble.
Suite au succès rencontré par ce
document, sur quels points allez-vous
désormais travailler?
C'est en fait une double approche. Handicap
International offre des services pour des
besoins spécifiques (distribution d'aide de
marche, développement de centres d'appareillage,
etc.) mais nous fournissons également
du conseil et notre expertise à d'autres
acteurs (ONG, experts locaux, etc.) afin qu'ils
s'améliorent dans leurs tactiques d'aide.
Très concrètement, nous menons des formations
sur le terrain et cette charte va nous
permettre d'en améliorer le processus. La
prochaine étape c'est également de travailler
sur les politiques et les lignes directrices avec
différents acteurs ici au Luxembourg. Une
charte nationale a d’ailleurs été élaborée au
niveau luxembourgeois et signée le 26 mai
dernier entre Romain Schneider, ministre de
la Coopération et de l’Action humanitaire et
différents représentants d’ONG luxembourgeoises.
Nous avons également mené d'autres combats
lors de ce Sommet, c'est le cas de la
question des bombardements massifs sur les
populations civiles. Nous avons voulu tirer la
sonnette d'alarme en disant qu'il y avait des
dérives dans la manière de faire la guerre. Le
gouvernement luxembourgeois l'a également
reconnu: il s'engage à travailler à l'arrêt
de l'utilisation des armes explosives en
zones peuplées. Pour nous, c'est un second
succès à côté de la charte.
“
L'aide humanitaire
consiste à prendre en charge
d'abord les personnes les
plus fragilisées et vulnérables
”
Handicap International
140, rue Adolphe Fischer
L-1521 Luxembourg
Tél.: 42 80 60 1
Fax: 26 43 10 60
contact@handicap-international.lu
www.handicap-international.lu
LG - Juin 2016
75

Société
La diversité, avant tout
une question d’ouverture d’esprit
Depuis 2012, Fabienne Dasnoy est Head of Diversity & Inclusion chez BGL BNP
Paribas, un poste atypique que la responsable dynamique nous décrit, retraçant les
enjeux de la diversité et de l’inclusion en entreprise. La sensibilisation, des formations
et des objectifs clairs comme outils; l’ouverture d’esprit et le dialogue comme valeurs;
BGL BNP Paribas - récemment certifiée «Top Employer» au Luxembourg - a intégré cette
stratégie dans sa culture d’entreprise et montre ainsi la voie à d’autres compagnies qui
souhaiteraient également s’investir sur la thématique.
La visibilité pour l’apprivoiser
«J’ai toujours eu une petite pointe de diversité
en moi car, à la base, je suis ingénieure agronome.
De l’importance de la biodiversité dans
la nature, je me retrouve - après avoir passé la
majeure partie de ma carrière dans la finance -
àfaire de la diversité humaine en entreprise»,
décrit-t-elle, amusée. Cette diversité humaine
aparticulièrement été mise à l’honneur le 12
mai dernier, lors de la deuxième édition du
Diversity Day Lëtzebuerg. «Pour notre
deuxième participation à la journée nationale
de la diversité, nous avons souhaité ouvrir la
thématique à travers quatre grands sujets».
Les tout nouveaux locaux du Groupe BNP
Paribas au Kirchberg avaient donc revêtu leurs
habits de lumière pour faire la part belle
d’abord à la diversité des genres: «Notre
réseau interne de l’égalité des chances en
milieu professionnel, MixCity Luxembourg,
avait aménagé un espace de quiz pour mesurer
par exemple ses biais inconscients par le
test d’associations implicites de Harvard».
Ensuite, le thème de l’inclusion des personnes
LGTBI a été mis en avant via la projection d’un
court métrage. Un autre thème abordé était
celui de la diversité des âges qui a fait l’objet de
tables rondes intergénérationnelles ainsi qu’un
Digital Square où la génération Y transmettait
sa passion des réseaux sociaux à la génération
X. Le quatrième sujet de cette journée était la
diversité des cultures et religions: «Nous avons
eu la chance d’accueillir un excellent orateur,
Patrick Banon, écrivain et essayiste spécialisé
en sciences des religions qui a su donner de la
hauteur au débat et des outils aux managers
pour éclairer leurs pratiques», raconte-t-elle.
Travailler comme le fait Fabienne Dasnoy sur
la diversité et l’inclusion en entreprise, c’est
avant tout beaucoup de sensibilisation:
«Rendre ces sujets visibles permet de les
ancrer dans la conscience des gens. Nous
organisons donc régulièrement des initiatives
en proposant notamment des rencontres
avec des "role model" féminins et des séances
de networking. Nous organisons également
des conférences, comme celle de janvier
dernier nommée "Aborder la question
LGBTI dans l'entreprise" qui a rassemblé plus
de 160 personnes, ou encore un salon des
parents pour la fête des pères».
L’efficacité par des objectifs définis
Acôté de ces événements de sensibilisation,
BGL BNP Paribas essaie d’intégrer ces valeurs
dans sa culture d’entreprise par des formations
et des leviers en ressources humaines.
La banque a notamment instauré un programme
de formation aux biais inconscients
qui a remporté le Diversity Award 2015 de la
Charte de la Diversité Lëtzebuerg. Il est obligatoire
pour tous les cadres dirigeants du
Groupe au Luxembourg. Au regard des processus
RH, des indicateurs ont été instaurés et
doivent êtrerespectés. «Par exemple, le recrutement
des Graduates doit fonctionner selon
une parité claire, 50% de filles et 50% de garçons.
En outre, des prescriptions dans les programmes
de gestion des talents visent à améliorer
la mixité dans les fonctions managériales».
Selon la Head of Diversity & Inclusion,
des objectifs clairs et chiffrés sont un appui
efficace pour faire évoluer la situation: «Une
partie de la rémunération des cadres dirigeants
de notre entreprise est liée à des objectifs
de responsabilité sociétale dont la diversité
fait partie. Les managers doivent être responsabilisés
pour qu’un changement s’opère».
BGL BNP Paribas serait une entreprise modèle
en matière de diversité? Fabienne Dasnoy en
est convaincue: «Au niveau des moyens, je
crois qu’il y a peu de compagnies au
Luxembourg qui peuvent se targuer d’avoir
déployé un budget humain et financier aussi
important que le nôtre. Au regard des résultats
cependant, le poids de l’histoire ainsi que celui
de notre secteur ne sont pas négligeables.
76
LG - Juin 2016

“
Tant que l’on n’aura
pas mis d’accord les deux
moitiés de l’humanité,
il est illusoire de penser
réussir de manière durable
l’inclusion des autres
différences
”
Il nous a fallu près de 100 ans pour arriver, en
2012, à 17% de femmes parmi nos cadres
supérieurs et seulement trois ans pour passer
de 17 à 20% à fin 2015. C’est encore lent,
mais le processus s’accélère. En effet, la culture
d’inclusion s’imprime dans notre ADN
comme le démontre l’évolution, sur trois ans,
de la satisfaction de nos collaborateurs en termes
de respect de toutes les différences.
Dans notre enquête de satisfaction annuelle
auprès de nos collaborateurs, notre politique
de diversité et d’inclusion y fait un bond de
14 points sur cette période, soit la meilleure
progression parmi tous les critères mesurés.»
Enjeux futurs et ouverture d’esprit
Ala question: «Quels sont les défis majeurs
qui se poseront dans le futur s’agissant de
diversité?», elle répond sans hésitation que
l’âge est une question à régler rapidement.
«La gestion des fins de carrière est à repenser
à court terme, dans l’intérêt des finances
publiques et dans l’intérêt sociétal», explique-t-elle.
«De plus, il faudra rester attentif
au sujet religieux. L’entreprise n’étant pas
imperméable aux faits de société, la religion
doit être prise en compte de la façon la
plus intelligente possible». Elle précise que
l’entreprise n’a pas à revêtir le rôle de l’autorité
publique mais doit plutôt veiller à ce que
la religion ne soit pas un sujet qui divise les
individus. Finalement, elle déclare en citant
Patrick Banon: «Tant que l’on n’aura pas
résolu la question des genres, travailler sur
d’autres thèmes de la diversité revient à
construire sur du sable. Je suis complètement
en phase avec cette vision. Tant que l’on
n’aura pas mis d’accord les deux moitiés de
l’humanité, il est illusoire de penser réussir de
manière durable l’inclusion des autres différences.
Et concernant les genres, nous avons
encore du chemin à parcourir».
«Cela fait cinq ans que j’exerce cette fonction
atypique. La diversité n’est pas une science
exacte et j’ai moi-même appris beaucoup sur
le sujet tout au long de ces années». Selon elle,
ce qui importe pour les entreprises n’est pas
Fabienne Dasnoy
tant de reconnaître des appartenances à des
minorités; mais plutôt de travailler à l’ouverture
d’esprit des collaborateurs. «Lorsqu’on a
la maturité pour écouter les avis de chacun,
quelle que soit sa différence, on réalise la
source de créativité et d’innovation que représente
un tel dialogue. L’ouverture, l’écoute et
l’aptitude à accepter la diversité doivent être
intégrées dans les valeurs et la culture d’entreprise
car elles apportent une réelle plus-value,
également profitable au business».
BGL BNP Paribas
50, avenue J.F. Kennedy
L-2951 Luxembourg
Tél.: 42 42 20 00
Fax: 42 42 20 01
www.bgl.lu
LG - Juin 2016
77

Société
Coup de projecteur
sur la propriété industrielle
Rares sont les entreprises qui, lors de leur création, songent à leurs droits immatériels.
Pourtant, déposer son nom de commerce, sa marque ou son produit est une protection
efficace contre les abus et copies. En matière de propriété industrielle, Marks & Clerk
jouit d’une belle réputation internationale et d’une expertise locale poussée que nous
détaille Luca Polverari, Managing Partner.
De quoi est composée la propriété
intellectuelle d'une entreprise?
Elle équivaut à tout ce qui est immatériel.
Cela peut signifier le nom de commerce, le
produit vendu, la méthode de fabrication du
produit, l’usage spécifique d’un produit, le
service offert, les droits d’auteur, etc. Tout ce
qui concerne la société sans être directement
tangible. Généralement, c’est la dernière
chose à laquelle une petite ou moyenne
entreprise pense, bien après son chiffre d’affaires
ou l’adéquation de son offre commerciale
au marché, oubliant ainsi de se protéger.
Cela fait presque 22 ans que je travaille pour
Marks & Clerk. Au travers de ces années, j’ai
vu l’entreprise prendre de l’ampleur, passant
notamment de cinq employés à une quarantaine.
Les changements ont été nombreux,
dans notre structure interne ainsi que dans la
société luxembourgeoise en général. En effet,
l’environnement grand-ducal a évolué,
notamment suite à une mise en lumière du
domaine de la propriété industrielle par l’Etat,
il y a une dizaine d’années. Auparavant, la
propriété intellectuelle était un produit de
niche, inconnu du grand public et presque
exclusivement utilisé par de grandes sociétés
multinationales. Grâce à ces efforts, la propriété
intellectuelle est plus accessible pour
les petites et moyennes entreprises. Mais il
reste encore beaucoup de chemin à parcourir
pour atteindre une vraie notoriété du secteur.
Comment Marks & Clerk assiste ses
clients à ce niveau?
Nous guidons les entreprises à travers tous
les risques encourus à la création d’une jeune
société ou au lancement d’un nouveau produit,
afin de leur offrir la possibilité de se protéger
au mieux. Nous proposons à nos
clients des conseils sur-mesure, les orientant
àtravers les diverses solutions de protection,
afin de toujours trouver le cadre adéquat
pour leurs activités. Quelques exemples: il ne
faut pas disposer d’une marque internationale
coûteuse couvrant le monde entier si
l’on est actif que localement; ou bien il n’est
pas toujours nécessaire d’avoir un brevet
–même s’il impressionne – car il est onéreux
àacquérir et encore plus à maintenir.
Nos recommandations couvrent l’entièreté de
la propriété industrielle, au niveau national et
international également: de l’aide à la rédaction
du brevet, à son dépôt, puis à sa défense,
jusqu’à sa délivrance. Nous nous penchons par
ailleurs sur les marques, les noms de commerce
et les logos qu’il faut aussi penser à sécuriser.
Sans oublier qu’il faut aussi conseiller les propriétaires
des marques et les aider dans les
opérations de surveillance et de défense de la
marque. De plus, nous proposons des services
similaires dans le cadre de dessins industriels:
malheureusement moins utilisés au
Luxembourg, cette alternative au brevet offre
une bonne protection juridique à un prix plus
abordable et concerne la protection de l’apparence
(le design) d'un produit ou d'une partie
d'un produit avec toutes ses caractéristiques
(forme, couleur, texture, dimension,…). Il est
essentiel de rappeler que les produits de propriété
industrielle, que ce soit le brevet, le dessin
ou la marque, doivent remplir certains critères
afin de pouvoir être protégés. Il est donc
primordial de faire une étude avant de lancer
un nouveau produit, une nouvelle enseigne,
ou même seulement publier ou présenter un
nouveau produit. La nouveauté étant un des
critères fondamentaux de protection de droits
de propriété industrielle.
En quoi consiste le «Brevet Unitaire»?
Ce système, bientôt instauré en Europe, va
permettre de disposer d’un brevet à un prix
un peu moins élevé que celui du brevet européen
classique. Aujourd’hui encore au dépôt
d’un tel brevet, la validation doit être réalisée
dans chacun des pays de l’Union européenne,
séparément. Cela engendre des
coûts peu négligeables.
78
LG - Juin 2016

“
Le Brevet Unitaire
aboutira, malgré les remous
politiques potentiels
”
Avec le nouveau système, un brevet européen
sera validé d’un coup dans tous les
pays de l’UE, automatiquement. Je suis
convaincu qu’à moyen terme, ce Brevet
Unitaire va être un succès car il va bouleverser
la façon de protéger la propriété industrielle
en Europe. L’idée qui sous-tend ce projet
est de rendre plus accessible les brevets
grâce à un système uniforme. A côté des
avantages de coûts et de cohérence, cet outil
est tout de même à double tranchant.
Certaines entreprises, telles que des groupes
pharmaceutiques, craignent le pouvoir d’une
décision unique qui annulerait leur brevet à
travers l’Europe en une unique fois, et non
plus à la suite de multiples verdicts locaux.
La grande interrogation actuelle est de savoir
quel comportement adoptera la Grande-
Bretagne. En effet, ce pays est l’un des trois
membres majeurs de l’Office Européen
des Brevets, et l’entrée en vigueur du
Brevet Unitaire dépend de la ratification du
texte de loi par la Grande-Bretagne. Si elle
prend la décision de sortir de l’Union européenne,
cela ralentira le processus. Mais, j’en
suis convaincu, cela ne l’arrêtera pas.
Le Brevet Unitaire aboutira malgré les remous
politiques potentiels engendrés par l’éventuelle
sortie de la Grande-Bretagne de l’UE.
Quel est votre atout majeur?
Cela fait 26 ans que nous offrons nos services
au Luxembourg. Nous avons donc acquis une
certaine expertise. Nos compétences attirent
les grandes multinationales qui recherchent
des services très pointus, les groupes pharmaceutiques
et biochimiques notamment. Au
niveau local, nous servons de l’université à
l’inventeur, en passant par la petite société.
Beaucoup de PME s’adressent à nous, qu’elles
soient des startups spécialisées en ICT ou des
salons de coiffure. Au niveau des validations
européennes, nous traitons jusqu’à 2.500 brevets
par an, ce qui équivaut à 10.0000 validations
individuelles. De même, nous déposons
un nombre important de brevets luxembourgeois
ou européens voire internationaux, et il
en va de même dans le domaine des marques,
où nous effectuons des dépôts Benelux, communautaires
ou internationaux, toujours en
fonction des besoins de nos clients.
En tant que Marks & Clerk Luxembourg,
nous sommes uniques dans le paysage du
conseil en propriété industrielle grand-ducal.
En effet, nous faisons partie d’un groupe
international, un réseau de 17 agences
Luca Polverari
réparties dans neuf pays. Cette situation est
inédite dans le pays et nous donne l’avantage
de pouvoir offrir une protection large à
nos clients, sans devoir consulter des partenaires
externes à l’étranger. Nous offrons un
suivi personnalisé au sein même de notre
groupe dont vous trouvez les bureaux pratiquement
sur tous les continents! C’est idéal
pour le marché luxembourgeois composé de
très nombreuses multinationales et cela offre
une renommée internationale à notre nom.
Marks & Clerk
44, rue de la Vallée • L-2661 Luxembourg
Tél.: 40 02 70 • Fax: 40 04 96
luxembourg@marks-clerk.com
www.marks-clerk.com
LG - Juin 2016
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Les entreprises labélisées ESR par l’INDR
Lors de notre précédente édition de mai, certaines photos ne correspondaient pas aux
entreprises labélisées. Nous vous présentons ci-dessous, la version corrigée des 19 entreprises
figurant dans l’édition de mai et détentrices du label «Entreprise Socialement Responsable».
Le mois prochain, nous poursuivrons la série de présentation avec de nouvelles entreprises
fraîchement récompensées. En effet, la dernière cérémonie officielle de remise du label
organisée par l’INDR a eu lieu le 9 juin à la Chambre de Commerce.
NO-NAIL BOXES S.A.
NPE NOUVELLES PERSPECTIVES EMPLOI GROUPE
NOUVELLES PERSPECITVES EMPLOI SARL
PERSPECTIVES EMPLOI ASBL – NPE CONSTRUC’ SARL
NOVENTUM
NOVUS RENOVATION –
NOVUS HOME DESIGN
NPE IMMO SARL
Zone d’Activités Salzbaach
L-9559 Wiltz
54, OP Zaemer
L-4959 Bascharage
23, Am Scheerleck
L-6868 Wecker
5, rue Henri Tudor
L-5366 Münsbach
NOWINA SOLUTIONS
NEIMËNSTER
PLAN-K
PMC AGENCE TEXTILE SARL
15, Zone Industrielle de Kehlen
L-8287 Kehlen
28, rue Münster
L-2160 Luxembourg
83, Parc d'Activités
L-8308 Capellen
96, avenue Victor Hugo
L-1750 Luxembourg
RAIFFEISEN
REHAZENTER
CENTRE NATIONAL DE REEDUCATION
FONCTIONELLE ET DE READAPTATION
SALES-LENTZ
PARTICIPATIONS SARL
SIEMENS S.A.
4, rue Léon Laval
L-3372 Leudelange
1, rue André Vésale
L-2674 Luxembourg
ZAE Robert Steichen - 4, rue Laangwiss
L-4940 Bascharage
20, rue des Peupliers
L-2328 Luxembourg
SODEXO Luxembourg S.A.
SOURCES ROSPORT S.A.
SIX PAYMENT SERVICES S.A.
STEFFEN HOLZBAU S.A.
39, rue du Puits Romain
L-8070 Bertrange
2, rue de la Tour Jacob
L-1831 Luxembourg
10, rue Gabriel Lippmann
L-5365 Munsbach
11-12, rue Flaxweiler
L-6776 Grevenmacher
SUPERDRECKSKËSCHT
Zone Industrielle Piret
L-7737 Colmar-Berg
UEL
UNION DES ENTREPRISES LUXEMBOURGEOISES
7, rue Alcide de Gasperi
L-1615 Luxembourg
WELLBEING AT WORK
49A, rue Gabriel Lippmann
L-6947 Niederanven
Source photos: INDR

MATERIEL ELECTRIQUE & INFORMATIQUE
ECLAIRAGE ARCHITECTURAL & TECHNIQUE
www.smarthouse.lu www.smartbuilding.lu www.smartshop.lu www.smartindustry.lu
INTELLIGENT SOLUTIONS
AUDIO-VIDEO TECHNIK
SYSTÈMES AUDIO-VIDÉO
BELEUCHTUNGSTECHNIK
ÉCLAIRAGE
ELEKTROINSTALLATIONSTECHNIK
SYSTÈMES ÉLECTRIQUES
GEBÄUDESYSTEMTECHNIK
SYSTÈMES DOMOTIQUES
NETZWERKTECHNIK
RÉSEAUX INFORMATIQUES
SICHERHEITSTECHNIK
SYSTÈMES DE SÉCURITÉ
2B,Z.I. ZARE EST L-4385 EHLERANGE E-MAIL:CONTACT@ZENNER.LU TÉL: 44 15 44-1 WWW.ZENNER.LU

Brèves ministérielles
Marc Hansen
Le Conseil
"Compétitivité recherche"
Marc Hansen a participé au Conseil
"Compétitivité recherche" à Bruxelles en date
du 26 mai 2016, sous la présidence néerlandaise.
Le ministre délégué à l’Enseignement
supérieur et à la Recherche a rappelé que
l'European Open Science Cloud est un maillon
essentiel de la transition vers un système de
science ouverte mais également de l’implémentation
de l’espace européen de la recherche
(EER). Le ministre a mentionné par la
même occasion le "projet important d’intérêt
commun" dans le domaine du calcul de haute
performance et des megadonnées, lancé
conjointement par l’Italie, l’Espagne, la France
et le Luxembourg. Ce projet a pour objectif de
développer un écosystème numérique adapté
àl’économie numérique actuelle.
Lors du même conseil, la création d’un véritable
"marché unique numérique" sans frontières
pour les entreprises et les consommateurs
européens était à l’ordre du jour des ministres
de l’Économie. Étienne Schneider, ministre
de l’Economie s’est dit pour la portabilité
des contenus numériques.
________________________________________
14 adultes et 13 enfants
Tous réfugiés syriens, sont arrivés au Findel
pour y être logés. C’est suite à l’accord signé
entre l’Union Européenne et la Turquie, «de
procéder pour chaque Syrien réadmis par la
Turquie au départ des îles grecques, à la
réinstallation d’un autre Syrien de la Turquie
vers l'un des États membres de l’UE»,
qu’une délégation luxembourgeoise s’était
rendue à Ankara pour rencontrer des réfugiés.
En date du 25 et 27 mai, les 27 réfugiés
ont posé le pied sur le sol luxembourgeois,
il s’agit là du premier groupe de réfugiés
syriens résidents en Turquie et réinstallés
à Luxembourg.
Lutte contre le cancer
Du 25 au 31 mai se tenait la semaine européenne
contre le cancer qui se terminait par
la journée mondiale contre le tabac. Lydia
Mutsch, ministre de la Santé, a rappelé
l’avancement des plans et actions de son
ministèreafin de lutter contrele cancer. Miser
davantage sur la prévention et le dépistage
précoce et offrir la meilleure prise en charge
possible aux patients sont les priorités pour le
Luxembourg arappelé la ministre.
________________________________________
Asselborn en Colombie
Il n’en finit plus de ses voyages diplomatiques.
Sur invitation de son homologue
colombien, María Ángela Holguín Cuéllar, le
ministre des Affaires étrangères et européennes
du Luxembourg, Jean Asselborn a effectué
une visite de travail à Bogota le 31 mai
2016. Un entretien avec le président du
congrès était également au programme.

LAURENT CARNOL
Nageur olympique
25
ans

Développement durable
Un besoin d'alternatives
«Le Luxembourg est un pays vert, l’élevage et la production de lait constituent donc les
formes d’agriculture les plus aptes face à cette situation», dit Fernand Etgen, ministre
de l'Agriculture, de la Viticulture et de la Protection des consommateurs. La production
de denrées grâce à ce type d’agriculture est un pilier important du Luxembourg.
Nous avons abordé avec le ministre Etgen des questions liées aux productions grandducales
mais également aux normes mises en place par le gouvernement et l'Europe
afin de garantir à la population une alimentation de qualité.
L'agriculture ne se résume pas à ses
plantations
«L'agriculture au Luxembourg représente seulement
0,3% du PIB. Ce n'est pas beaucoup»,
déclare Fernand Etgen, ancien bourgmestre
d'une commune rurale. Cependant, elle reste
un pilier important du pays: elle est vectrice de
produits de qualité pour les Luxembourgeois,
et de façon directe et indirecte, elle crée de
l'emploi. Comme le confirme le ministre,
«pour une exploitation agricole, il y a cinq
types d'emploi, c'est-à-dire que sur les 2.000
exploitants, ce sont plus de 10.000 emplois qui
sont générés par l'agriculture». C'est en effet
dans l'agroalimentaire, le secteur des transformations,
l'entretien des machines et également
dans des industries comme la production
laitière ou animale que le Luxembourg a établi
sa richesse de fabrication de denrées.
Des contrôles «de l'étable à la table»
Une richesse de production également parce
qu'en tant que pays européen, le Grand-
Duché est soumis à des règles très strictes.
«Les producteurs doivent avant la mise sur le
marché respecter une multitude de règlements
qui établissent et définissent les normes
en matière de sécurité alimentaire et de
commercialisation», confirme le ministre.
Il ajoute que la sécurité alimentaire au niveau
des exploitations est notamment contrôlée
par l'Administration des Services Techniques
de l'Agriculture (ASTA), l'Administration des
Services Vétérinaires (ASV) et l'Institut Viti-
Vinicole (IVV) qui appliquent des standards
de qualité, de santé, environnementaux et
liés au bien-être animal.
La règlementation européenne exige également
de connaîtrel'origine des viandes issues
des différents élevages. «Chaque établissement
du secteur alimentaire est responsable
de l'application d'un système d'identification
et d'enregistrement permettant la transmission
des informations relatives à l'origine de
la viande, aux exploitants intervenant aux
stades ultérieurs de la production et de la distribution
jusqu'au consommateur final»,
explique-t-il. De même que l'ensemble de la
chaîne de production est contrôlée. «C'est un
des aspects fondamentaux de l'agriculture
européenne. Des normes de production et de
contrôle sont établies de l'étable à la table,
c'est-à-dire sur tout le chemin de commercialisation»,
ajoute Fernand Etgen.
Des importations nécessaires
Habitué à rencontrer le milieu rural en tant
qu'ancien fils de cultivateur, il confirme:
«L'agriculture assure un rôle-clé en matière
d'approvisionnent du pays en denrées alimentaires».
Néanmoins, cette production est
bien sûr à l'échelle du pays, ce qui le contraint
à importer le reste de l'alimentation, tout
comme certaines céréales ou plantes destinées
à alimenter nos élevages. C'est notamment
le cas du soja. «A ce jour, le soja reste
une source inégalée de protéine. Cependant,
avec l'installation de mesures agro-environnementales,
nous essayons de réduire au
maximum la dépendance vis-à-vis de l'importation
de soja», explique le ministre.
Le soja et d'autres céréales sont notamment
àl'actualité pour le moment parce que des
pesticides comme le glyphosate, potentiellement
cancérigènes, sont utilisés lors de leur
culture. Selon Fernand Etgen, "le manger
bio" représente pour le moment une garantie
pour éviter les pesticides. Il explique:
«Le nombre de matières actives pouvant être
utilisées pour les traitements phytopharmaceutiques
en agriculture biologique est très
faible par rapport au nombre total de substances
autorisées en agriculture générale».
En agriculture biologique, aucun produit herbicide
n'est admis, malgré cela le bio est à la
même enseigne que les autres cultures: cette
alternative n'est en rien protégée contre la
pollution atmosphérique ambiante.
Cependant à côté de ces cultures biologiques,
des actions sont mises en place pour contrer
les pesticides dans l'agriculture traditionnelle.
Le Luxembourg s'est notamment abstenu de
voter pour ou contre le renouvellement de la
licence du glyphosate le 19 mai dernier.
84
LG - Juin 2016

“
Chaque consommateur
de par ses habitudes
d'achats et de consommation
influence les modes
de production
”
En faisant cela, il veut promouvoir l’interdiction
du pesticide pour l'usage privé et veut
également signaler à la Commission européenne
le manque de transparence relatif
aux études consacrées à ce problème. Le
ministre Etgen a également introduit en avril
dernier un "Plan d'action pesticides" visant à
en réduire l'utilisation.
Fernand Etgen
Des alternatives?
A ce stade, le glyphosate est fortement
décrié mais d'autres pesticides sont potentiellement
tout autant dangereux. Pour le ministre,
il est temps de trouver des alternatives et
pour cela, tout le monde est concerné. Les
associations, par exemple, devraient davantage
bousculer le politique en mettant au jour
d'autres substances nocives, de même pour la
dénonciation des OGM dont aucune loi n'interdit
la commercialisation en Europe. Le
citoyen, de son côté, à également sa part de
responsabilité. «Chaque consommateur de
par ses habitudes d'achats et de consommation
influence largement les modes de production.
Je lance un appel au consommateur
pour soutenir l'agriculture luxembourgeoise
en achetant des produits de qualité, de proximité
et à être prêt à payer un prix équitable à
nos agriculteurs», déclare-t-il.
Une part importante de ce travail reste aux
mains des décideurs européens. Il ajoute qu'il
est important que l'Europe se profile en tant
que guide pour la sécurité alimentaire. «Il est
nécessaire d'appliquer les standards les plus
élevés possibles. Plus nous seront exigeants à
cet égard, plus il sera difficile d'importer dans
nos pays de la marchandise de moindre qualité»,
conclut-il.
JuP
LG - Juin 2016
85

Développement durable
«Des alternatives à l'agriculture
traditionnelle sont possibles»
Le glyphosate est au centre de sujets tumultueux. Chacun a son avis concernant le
renouvellement de son certificat. Pourtant ce n'est pas le seul pesticide ou problème connu
dans l'agriculture traditionnelle. Des alternatives existent pour contrer ce type de produits
et l'agriculture biologique en est une. Avec elle, elle apporte des solutions et une autre
vision de la consommation. Interview avec Daniela Noesen, directrice de Bio-Lëtzebuerg asbl.
“
Le consommateur
doit être conscient de la
façon dont il achète et se
nourrit
”
Quelles actions menez-vous grâce à
votre association?
Bio-Lëtzebuerg asbl est né en 2012, suite à
la fusion de deux associations, bio-LABEL et
Demeter. C'était un moyen de réunir nos
forces et de faciliter notre travail.
L’organisation possède les droits pour les
marques collectives Demeter et Bio
LËTZEBUERG, ce dernier label existe depuis
2015 et a remplacé bio-LABEL; il permet aux
agriculteurs de mettre en avant leurs produits
biologiques.
Dans notre travail quotidien, nous poursuivons
trois buts différents.
Nous voulons, dans un premier temps,
mettre en relief le travail des agriculteurs
au Luxembourg et leurs accomplissements
en termes de protection de l'eau,
de biodiversité ou encore de bien-être
animal.
Dans un second temps, grâce à nos marques
(Demeter et Bio LËTZEBUERG), nous
certifions des produits issus de l'agriculture
bio-dynamique.
Enfin, nous avons le travail politique en termes
d'apport d'idées nouvelles au cadre
législatif que fournit la politique européenne.
Nous avons par exemple récemment
contribué à la mise en place de la loi
agraire.
Pourquoi pensez-vous que le bio est
la voie à suivre pour contrer les
pesticides?
Il y a toute une sorte de philosophie derrière
l'agriculture biologique.
La chose la plus importante que nous
avons, ce sont nos sols. La préoccupation
majeure de l’agriculture bio-dynamique
est d’améliorer la composition et la fertilité
de nos terres, et tout cela repose sur
un cycle.
Les animaux dépendent de la quantité de
nourriture produite sur les surfaces agricoles
et cette production de nourriture
dépend du fumier apporté par les animaux
sur les champs.
Nos précieuses ressources telles que la
terre, l'eau ou la biodiversité doivent être
durablement protégées, afin de nous assurer
une alimentation saine.
La rotation des plantations, la culture de
plantes résistantes et la lutte mécanique
contre les mauvaises herbes, comme l’herse
et la sarcleuse, sont autant de moyens
d’obtenir des cultures saines.
Ainsi l'agriculture biologique offre des
alternatives aux méthodes conventionnelles.
86
LG - Juin 2016

L'idée du cycle peut également être utilisée
dans les élevages: la vache, en tant que ruminant,
est prédestinée à digérer l'herbe. Il faut
savoir que le trèfle est une bonne base de fourrage
et une alimentation équilibrée pour les
bovins. Dans la rotation des cultures, il entraine
une fixation de l'azote de l’air absorbé par la
plante, qui ensuite peut servir de source de protéines
dans l'alimentation des bovidés. Le reste
de l’azote présent dans les racines peut également
être employé comme engrais pour les
cultures suivantes. Le fumier des vaches sera
également épandu sur les champs: cet engrais
organique provoque la formation d'humus
dans le sol et permet ainsi un stockage de CO 2
ce qui est bénéfique pour la protection du climat.
Les effets positifs sont donc présents et
représentent dans leur ensemble un véritable
développement pour l'agriculture.
Comment l'agriculture biologique estelle
contrôlée?
Tous les produits issus de l'agriculture biologique
en Europe ont l’obligation d’afficher le
logo établi par la législation européenne, ce qui
permet d'en connaître l'origine. Tous les ans,
les agriculteurs sont soumis à des contrôles
selon leur type de production. Pour la vente,
tout fermier doit posséder un certificat
justifiant son implication dans l'agriculture
biologique, ce qu'il peut obtenir par différents
organismes dont notre association. Ces labels
enregistrent également la manière dont le produit
a été développé et son origine. Ce système
permet d'avoir la confiance du consommateur,
puisqu'il est transparent pour celui-ci.
Qu'est-ce que le gouvernement pourrait
faire de plus pour contrer les pesticides?
Selon moi, ça n’a aucun sens d'interdire
complètement les pesticides, cela peut juste
conduire à une résistance. Je pense que principe
de pollueur-payeur est un moyen à
explorer. Des taxes sur les pesticides ont par
exemple été apposées au Danemark ou au
Pays-Bas. C'est une façon de contrer les
dommages collatéraux provenant des pesticides
et de, par exemple, rendre disponible
des moyens financiers afin de lancer des
recherches pour la protection de l'eau.
Le gouvernement a également la possibilité de
servir de guide à la société en donnant davantage
de subventions aux bio-agriculteurs. D'un
autre côté, nous avons également un besoin
d'alternatives et d'un nouveau système de penser
l'agriculture. Cependant, ce n'est pas possible
sans la participation du consommateur.
Celui-ci doit être conscient de la façon dont il
achète et se nourrit. C'est seulement ensemble
que nous pouvons résoudreces problèmes.
Daniela Noesen
Selon vous, quelles sont les solutions à
l'agriculture traditionnelle?
Selon moi, la solution est évidemment l'agriculture
biologique. Elle a de nombreux
impacts positifs. Certaines personnes disent
que nous ne pouvons pas nourrir le monde
entier avec l’agriculture biologique, tandis
que d'énormes quantités de nourriture sont
jetées tous les jours. Je pense qu'il est temps
de trouver un meilleur équilibre, afin d'être
durable dans notre façon de consommer en
faveur de notre environnement et de nos
ressources. Nous devons porter davantage
de valeur à nos denrées et en être conscient.
Finalement, qu'est-il important de faire
aujourd'hui pour supporter l'agriculture?
Nous devons amener la société à avoir un
contact avec l'agriculture, notamment dans
l'éducation de nos enfants. Nous devons être
plus conscients de ce que l'économie rurale
représente et signifie. Selon nous, c'est une
base fondamentale et la politique pourrait, à
cette fin, servir de guide à la population. Ici
au Luxembourg, nous avons de magnifiques
paysages prédestinés à l'agriculture biologique,
de même qu'un marché pour ce type de
produits. Une bonne solution donc pour
notre pays.
JuP
LG - Juin 2016
87

Développement durable
L’Économie circulaire ou les nouvelles
chances pour les communes
L’économie circulaire acquiert une importance grandissante et pas uniquement pour
l’économie. De nombreux aspects concernent d’ailleurs les communes dont, au premier plan
évidemment, la gestion communale des déchets. D’autres points tout aussi fondamentaux
dans l’ensemble d’actions pour les communes du Pacte Climat sont les passations de
marchés, le rôle d’exemple des communes, la coopération avec l’économie, le commerce
et l’industrie, ainsi que la promotion de projets phare. Quelles sont les possibilités
d’une commune pour accroître sa contribution à l’économie circulaire?
Rattachement de la gestion administrative
et des services techniques à la
SuperDrecksKescht
Le concept de gestion des déchets de la
SuperDrecksKëscht ® permet déjà une gestion
écologique des déchets pour la collecte sélective
des matières valorisables et des produits
problématiques au sens de l’économie circulaire.
Par ailleurs, l’aspect prévention / utilisation
efficace des ressources est déjà une priorité
aujourd’hui. Au fil du temps, la
SuperDrecksKëscht ®
a acquis un savoir-faire
approfondi qui lui permet de lancer et / ou
d’accompagner des activités de prévention des
déchets. La prévention est à la fois qualitative
(réduction des substances dangereuses) et
quantitative (réduction des quantités).
Potentiel de produit
Avec le calcul du potentiel de produit,
SuperDrecksKëscht ®
a mis au point un
concept qui tient compte intégralement de
l’approche de l’utilisation efficace des ressources.
L’outil certifié selon la norme ISO
14024 permet de contrôler et d’évaluer si les
méthodes de valorisation ou d’élimination
appliquées par les entreprises de valorisation/recyclage
sont efficaces en termes d’utilisation
efficace des ressources.
Le potentiel de produit s’inscrit ainsi dans le
prolongement logique du concept de gestion
des déchets, ce qui permet à tous les acteurs
de viser l’économie circulaireet d’évaluer leurs
processus de production en conséquence.
Au sens de la gestion efficace des ressources
énergétiques, ceci englobe la promotion et la
création de processus de valorisation/recyclage
régionaux/décentralisés. Concrètement, ceci
signifie que les déchets – par exemple dans le
domaine des plastiques – ne sont pas exportés,
mais traités au niveau local/régional. La
collecte sélective permet d’obtenir des quantités
telles que les seuils de rentabilité admis
sont atteints. On crée ainsi les bases d’entreprises
écologiques régionales. La valeur ajoutée
est générée dans la région et les emplois
locaux sont garantis. Les communes tirent
profit des recettes fiscales.
Approche de la gestion communale des
déchets
La commune peut améliorer le potentiel de
produit en décidant ce qu’elle peut faire des
matières résiduelles à valoriser ou à éliminer.
En proposant aux citoyens une collecte séparée
des déchets produits et en optant pour
un processus de valorisation affichant du
potentiel de produit plus élevé, c’est-à-dire
dans lequel le pourcentage de réutilisation
ou de valorisation des matières est maximal,
la commune peut contribuer activement à la
production de matières secondaires et tirer
ainsi un avantage du développement de
l’économie circulaire.
Appels: utiliser des produits et des
marchandises conçus selon le principe
de l’écoconception
La commune ne se limite pas au contrôle et
au développement de ses propres processus
industriels, elle a également une grande
influence sur les consommables et les produits
qu’elle utilise. Pour réaliser une économie
circulaire, elle peut:
•utiliser des matières premières et secondaires
fabriquées totalement ou partiellement à
partir de matériaux recyclés,
• utiliser des produits et des marchandises
conçus selon les principes de l’écoconception,
•utiliser des produits et des marchandises certifiés
écologiques, p. ex. les produits de l’action
“Clever akafen“ au Luxembourg.
De plus amples informations, notamment sur les
activités conjointes du ministèrede l’Économie et
du Ministère du Développement Durable et des
Infrastructures avec Luxinnovation et le
Luxembourg EcoInnovation Cluster visant à
développer l’économie circulaire au Luxembourg,
88
LG - Juin 2016

Evolution vers des effets positifs
peuvent être obtenues auprès de la
SuperDrecksKescht (www.sdk.lu). Sur le site
Internet sdk.lu, vous pouvez consulter la
nouvelle brochure sur l’économie circulaire
qui met en lumière le rôle que joue
aujourd’hui l’économie circulaire et les possibilités
que possèdent les entreprises pour
renforcer leur compétitivité grâce à des programmes
tels que le “fit for circularity“ de
Luxinnovation (www.luxinnovation.lu).
Qu’est-ce que l’économie circulaire?
L’objectif de l’économie circulaire est de réintroduire
autant que possible les matières premières
utilisées au-delà du cycle de vie d’un
produit ou d’une marchandise dans d’autres
processus de production.
La réutilisation répétée (utilisation en cascade)
de produits et marchandises joue un
rôle important dans l’économie circulaire
pour pouvoir valoriser les déchets produits en
matières secondaires au lieu de les mettre en
décharge ou de les éliminer comme déchets.
L’économie circulaire soutient donc une utilisation
des ressources et des énergies renouvelables
qui garantit et optimise la valeur économique
des matières premières afin de pouvoir les
réutiliser pour des produits de haute qualité.
L’économie circulaire stimule les innovations en
repensant et en redéveloppant de A à Z les
produits, les processus, les chaînes de valeur
ajoutée ainsi que les modèles commerciaux, les
prestations de services et les aspects culturels.
Actuellement, notre approche économique
est encore essentiellement linéaire. Souvent,
la prévention des déchets et le recyclage
fonctionnent habituellement encore selon ce
principe. Moins de déchets, mais ce sont toujours
des déchets et les produits issus des processus
de recyclage sont souvent des produits
de moindre qualité (décyclage). Si l’efficacité
augmente, les impacts négatifs toujours existants
sont simplement minimisés. Ce n’est
pas une “véritable” économie circulaire.
L’économie circulaire implique un changement
d’approche et des stratégies innovantes.
Effectivité signifie «faire les bonnes choses et
non faire moins souvent les mauvaises choses».
La première étape consiste à passer du décyclage
au surcyclage. La possibilité de réutilisation
sous forme de produits de haute qualité
est un autre pas important vers l’économie
circulaire. Une conception modulaire
permettra de remplacer et de réutiliser non
seulement des appareils et des produits dans
leur intégralité, mais aussi des pièces individuelles.
Les avantages en bref
-Renforcement de la diversité de l’économie
luxembourgeoise; meilleure compétitivité et
moyens de subsistance pour les entreprises
-Garantie et hausse de l’emploi
-Economie de coûts et garantie des quantités
de matières premières
-Les modèles durables de prestation de
services entraînent une plus grande
fidélisation des clients
-Amélioration de l’image positive
-Valeur ajoutée élevée grâce à des modèles
de financement innovants
LG - Juin 2016
89

Développement durable
Un esprit entrepreneurial
Après avoir quitté les bancs des Arts et Métiers avec son diplôme d’électrotechnicien
énergétique en poche, Steve Weiler rejoint l’entreprise familiale de son oncle.
Après cinq années, le luxembourgeois décide de gagner les rangs d’un grand acteur
local et se spécialise dans les groupes électrogènes et les modules de cogénération.
Interview de Steve Weiler, directeur de WRS energy s.a.
“
Imaginez un instant
que tous les supermarchés
du pays jettent leurs
invendus dans des installations
à biogaz…
”
Quelle a été votre motivation pour
créer WRS energy s.a.?
Après une expérience professionnelle de
quatorze ans dans le secteur énergétique au
Luxembourg et de huit ans dans le domaine
des groupes de secours et de cogénération,
j’ai décidé, à l’âge de 33 ans, de me mettre à
mon propre compte.
L’esprit entrepreneurial qui est dans ma
famille m’a certainement aidé à franchir le
pas et d’attaquer ce défi. Comme je connais
bien les acteurs du secteur, aussi bien locaux
qu’européens, ainsi que les clients potentiels,
ceci me paraissait tout à fait évident.
Qu’est-ce que WRS energy s.a. offre à
ses clients?
WRS energy s.a. offre des services d’entretien
sur des groupes électrogènes et sur des
modules de cogénération.
Ceci va de la vidange en passant par la résolution
de problèmes mécaniques et électriques,
de la modification de tableaux de commandes
et entretien de postes à moyenne et
basse tension jusqu’au conseil afin de trouver
une solution énergétique adaptée aux
besoins d’aujourd’hui et de demain.
Qui sont vos clients et quelle est la
demande dans le secteur public?
Le secteur agricole joue un rôle important
et il est demandeur d’un service aprèsvente
proactif pour les modules de cogénération
sur ses installations de bio-méthanisation.
Il existe une quarantaine d’agriculteurs
qui utilisent aujourd’hui des installations
de bio-méthanisation et bien évidement
le bouche à oreille joue un rôle essentiel.
Mais je me déplace au-delàs des frontières,
notamment en Belgique, France, Allemagne
et même en Suisse. Mes connaissances linguistiques
en tant entrepreneur luxembourgeois
me permettent de servir des clients
venant de différentes régions.
En ce qui concerne le secteur public, il y a
une forte demande pour les groupes de
secours et des modules de cogénération à
moyenne et basse tension auprès de toutes
sortes de stations d’épuration à travers le
Grand-Duché.
Comme les communes et les ministères
soutiennent l’idée d’un développement
durable, mes conseils en cette matière et
mon savoir-faire me permettent de
conseiller les décideurs du secteur public et
privé.
90
LG - Juin 2016

Steve Weiler
Où voyez-vous WRS energy s.a. dans
dix ans?
Je me suis établi en mars 2016 en tant que
startup locale et je préfère pour l’instant me
concentrer sur son bon développement et
positionnement. Cependant, il va de soi
qu’en tant qu’entrepreneur, j’ai l’ambition de
fairegrandir mon entreprise. J’envisage d’installer
des groupes électrogènes complets et
des modules de cogénération, ceci avec une
équipe de techniciens hautement qualifiés et
ayant les connaissances techniques, économiques
et environnementales du moment.
Grâce à l’aide et le support de mes différents
fournisseurs à travers l’Europe, je suis à même
de fournir des installations “à la carte“ en
fonction des besoins du marché.
C’est la raison pour laquelle je donne une
grande importance aux formations continues
et je suis en contact permanent avec des
fournisseurs lors de foires professionnelles.
C’est très important d’être au courant des
nouvelles technologies et de les proposer au
client. Cela fait partie du service et du conseil!
Quelle est l’approche de WRS energy s.a.?
Le client est roi; même dans un secteur aussi
technique et mécanique que le mien! C’est la raison
pour laquelle, je propose depuis la création
de mon entreprise, un service 24h sur 24, 7 jours
sur 7. Cela est primordial dans mon domaine, car
les pertes en cas d’arrêt d’activités sont énormes
pour mes clients. Le service avant tout!
Selon vous, quel sera l’avenir «énergétique»
pour le Luxembourg?
J’ai l’impression qu’une pensée écologique
s’installe peu à peu dans les têtes des habitants
et des décideurs. Tout le monde semble
se sensibiliser aux problèmes écologiques.
C’est la raison pour laquelle le gouvernement
et les acteurs communaux se donnent de plus
en plus les moyens de trouver les solutions
durables. C’est là où mon expérience de professionnel
et notamment dans la bio-méthanisation
peut intervenir. Imaginez un instant
que tous les supermarchés du pays jettent
leurs invendus dans des installations à biogaz…
Je peux intervenir en donnant des
conseils professionnels et trouver des solutions
qui seront encore valables demain.
WRS energy s.a.
1, rue de la Poudrerie
L-3364 Leudelange
Tél.: 26 10 22 49 21
Fax: 26 10 22 59
www.wrs-energy.lu
LG - Juin 2016
91

Développement durable
La responsabilité
de la restauration collective
Originaire de Thionville d’une mère allemande et d’un père italien, l’enfance d’Yves
Quercioli, 51 ans est à l’image de la Grande Région, multiculturel. Le dirigeant de
“Äre-Resto Hausgemachten Kichen“ est accompagné dans ses activités quotidiennes par
Franck Gury qui a délaissé sa toque de chef de cuisine pour le costume de directeur des
opérations et de Sandrine Maujean, responsable administrative. Tous sont actionnaires de
la société dont le quartier général est à Dudelange. Interview d’Yves Quercioli, Gérant
Äre-Resto Hausgemachten Kichen.
“
Nous préparons
en moyenne 2.000 repas
par jour
”
Pouvez-vous nous présenter votre
entreprise et nous raconter comment
vous en est venue l’idée?
L’idée est née d’un constat simple; le paysage
luxembourgeois de l’époque manquait d’un
acteur local sur le marché de la restauration
collective. Tout a commencé par les attentes
de nos clients et des institutions publiques
qui souhaitaient faire appel à des entreprises
locales qui seraient à même de préparer des
plats cuisinés avec des produits locaux.
Les grands groupes internationaux sont trop
rigides et ont des contraintes de prix trop fortes
pour répondre à ces demandes spécifiques.
ne sont pas produits dans la région, nous
avons recourt au commerce équitable.
Nous élaborons nos menus en fonction de la
saisonnalité des produits parce que la cuisine
saisonnière est non-seulement garante des
saveurs mais aussi du prix des repas. Nous
souhaitons travailler des produits bruts, avec
le moins de transformations possibles. Bien
évidemment pour les petits pois et les haricots
verts, ce n’est pas possible... Nous
comptons néanmoins, 95% de produits frais
et faits maison. Nous avons par exemple un
client que nous fournissons à 95% de produits
issus de l’agriculture biologique. Notre
flexibilité nous permet de nous adapter
constamment aux demandes de nos clients.
La promesse de produits locaux
requiert-elle une certaine philosophie?
Justement, qui sont vos clients?
Nous privilégions en premier lieu les produits
du terroir luxembourgeois. Nous faisons
régulièrement redécouvrir aux enfants des
plats culinaires tombés dans l’oubli; je prends
pour exemple le “Stoffi“ (fromage blanc de
la région du Berdorf) qui est souvent à la
carte de nos menus. Dans la même philosophie,
toutes les pommes de terre que nous
préparons ont été produites à Bascharage.
Bien évidement nous sommes contraints de
respecter des barèmes budgétaires et si le
prix d’un produit est trop élevé, nous irons le
chercher en Grande Région. Pour ceux qui
Il s’agit de maisons relais, de foyers de jour,
de crèches ou d’écoles primaires, nous sommes
également présents dans le secteur
médical et notamment pour l’Établissement
ZithaSenior Saint-Jean de la Croix.
Nous comptons une vingtaine d’écoles primaires
et certaines crèches accueillent même
une production de fruits et légumes qu’elles
consomment sur place. Nous préparons en
moyenne 2.000 repas par jour.
L’un de nos atouts majeurs est que notre
siège social est à Dudelange, d’où notre
grande réactivité dans les prises de décisions
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LG - Juin 2016

Sandrine Maujean, Yves Quercioli et Franck Gury
Et vos collaborateurs?
Nous comptons un effectif total de soixante
personnes dont des chauffeurs livreurs, des
cuisiniers, des aides de cuisine et douze chefs
répartis dans douze cuisines. Nos chefs sont
régulièrement formés aux nouvelles techniques
de production, en hygiène, à la sécurité
du travail mais aussi à l’homogénéité des
pratiques, techniques et politiques de l’entreprise.
Car même s’il y a des contrôles réguliers,
ils sont autonomes dans leur cuisine.
Ils passent les commandes, gèrent les stocks
et réalisent les menus. Et parce que nous
essayons toujours de nous adapter aux envies
des enfants de chaque maison, nos menus
varient selon les communes. Une ville ou un
quartier qui connait une forte immigration
italienne ou portugaise va privilégier des
menus méditerranéens alors qu’une commune
du nord du pays préfèrera une cuisine
traditionnelle. C’est l’autonomie de nos cuisines
qui est garante de cette grande flexibilité.
Vous êtes également en charge d’animations
nutritionnelles…
Tout à fait et nous les réalisons selon des thématiques
géographiques (cuisine espagnole,
italienne, française etc.) mais aussi selon les
produits de saisons, selon le calendrier (des
galettes des Rois aux crêpes de la Chandeleur)
mais aussi selon les grands événements
comme une coupe du monde de football par
exemple. Nous réalisons également des
concours de cuisine et des livres de recettes
qui sont très populaires en ce moment.
Et pour ce qui est de vos activités de
traiteur?
Nous allons par exemple élaborer un menu
pour la célébration de la fête nationale.
Cependant, c’est un métier à part et très spécifique
que nous réservons exclusivement à
nos clients.
Äre-Resto Hausgemachten Kichen
14-16 rue de la Libération Résidence Sisley
L-3510 Dudelange
Tél.: 26 51 74 20
Fax: 26 51 74 74
www.aresto-hk.lu
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93

Développement durable
Un torréfacteur luxembourgeois
primé au "Superior Taste Award"
Récemment auréolée de deux médailles d’or au prestigieux concours international "Superior
Taste Award", la Maison Santos propose des produits de grande qualité, voire d’excellence.
L’établissement de torréfaction traditionnelle sert des passants aux plus grandes entreprises,
nous explique son gérant Tommy Houtsch. Entre amour du produit artisanal et modernité,
l’entreprise a su trouver son équilibre afin de préserver l’arôme juste de ce breuvage qui se
consomme à raison de 2,5 milliards de tasses tous les jours, à travers le monde.
La Grand-Rue de Luxembourg-Ville étend
son tracé entre charmantes boutiques et
bâtiment historiques. Au cœur de cette zone
piétonne, blottie entre un magasin de célèbres
sacs parisiens et une échoppe de chaussures,
la façade claire de la Maison Santos
pourrait presque passer inaperçue, vu sa
taille, si ce n’est son nom inscrit en lettres
rouges et l’arôme gourmand de café fraichement
moulu qui s’échappe de la boutique,
puis vole jusqu’au nez des passants… Une
odeur envoutante et persistante puisque
l’atelier de torréfaction qui s’y trouve fonctionne
quotidiennement.
Depuis des lustres
«Le nom de la Maison Santos est lié à l’origine
de nos produits», explique Tommy Houtsch,
gérant de l’établissement. «Le premier pays
producteur de café est de loin le Brésil (un tiers
de la production mondiale environ) où se
trouve le plus grand port caféier du monde: le
port de Santos. C’est l’origine principale de
tout café et la base de nos mélanges». Il
ajoute: «Nos cafés ont de nombreuses origines:
Brésil, Nicaragua, Honduras, Costa Rica,
Tanzanie,… Notre "best-seller" est le café
N°8, un Arabica avec une touche de Moka.
Au total, nous disposons d’au minimum 14
sortes de mélange en magasin».
L’établissement, créé en 1928, fut dirigé pendant
des années par la famille Eich. «A la
retraite de la précédente gestionnaire, j’ai
entendu parler de la vente de la Maison
Santos, et je me suis rapidement montré intéressé»,
explique le jeune dirigeant. «Depuis
tout petit je vogue sur le café. Je suis torréfacteur.Mon
père est torréfacteur. C’était un cheminement
logique». En janvier 2014, il prend
les rênes de l’établissement, de son équipement
et son personnel. «Nous travaillons à
quatre personnes et nous vendons de 15 à 20
tonnes de café par an. La machine à torréfier,
quant à elle, est âgée d’au moins 45 ans mais
se porte à merveille. Elle produit au minimum
300kg de café par semaine, selon les besoins».
Un établissement actuel
Quoique réputée, l’entreprise souffrait
cependant à sa reprise d’une image quelque
peu vieillotte et désuète. «Nous avons entrepris
de la moderniser. Au niveau visuel
d’abord, nous nous sommes penchés sur le
"look" de la boutique et de la marque:
visuel, logo et design». En mai 2014, le
magasin a fermé durant 10 jours, le temps de
tout restaurer et embellir. De plus, Tommy et
son équipe ont aussi dynamisé le "back
office": «De nombreuses tâches administratives
se faisaient encore à la main, sur papier.
Nous avons instauré un système comptable,
un outil de facturation, une caisse enregistreuse,
une gestion numérique du stock,…
Tout a été mis à jour».
Une fois cette étape de rénovation esthétique
et de gestion terminée, ils se concentrent
sur leurs produits et services. «Notre
activité est double», décrit-t-il.
«D’un côté, notre boutique sert les clients de
passage: les particuliers, les travailleurs du coin
ou les touristes. Ils achètent du café fraichement
torréfié à emporter chez eux ou bien prennent
un "coffee to go", une tasse à consommer
directement». Afin de dynamiser le magasin, la
Maison Santos a choisi de proposer des produits
jeunes, comme les thés et infusions bio de la
marque Lov Organic: des produits colorés et
épurés. «Cette marque, du groupe Kusmi Tea,
attire l’œil avec ses emballages peps».
De l’autrecôté, la Maison Santos vend et livre
directement au sein des entreprises et des
grandes surfaces. «Une commerciale se
concentre uniquement sur le B2B et la prospection
de clients professionnels: restaurants,
hôtels ou encore hôpitaux qui commandent
plusieurs tonnes de café par mois». La société
livre partout au Grand-Duché, et même à
l’étranger: «Nous avons déjà effectué des
livraisons jusqu’en Grèce». Grâce à son eShop
en ligne, les commandes peuvent être effectuées
de n’importe où et n’importe quand.
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LG - Juin 2016

“
On constate un
mouvement de la clientèle
vers le café de qualité,
artisanal, équitable et bio
”
Café en capsules et café équitable: les
populaires
Deux segments de produit remportent tout
particulièrement un grand succès ces derniers
mois.
D’une part, les capsule de type Nespresso ® :
«La demande en capsules était énorme.
Nous nous sommes lancés dans l’aventure il
yadeux ans, sans trop savoir où cela nous
mènerait. Aujourd’hui, les capsules représentent
15% de notre chiffre d’affaires», s’exclame-t-il.
Grâce à un fournisseur qui
emballe le café précédemment torréfié au
sein de la Maison Santos, l’établissement
vend environ 130.000 capsules de ce type
par an, «et ce chiffre est en constante augmentation»,
ajoute le gérant.
Les autres produits à la popularité grimpante
sont les cafés considérés comme artisanaux.
Tommy Houtsch précise: «On constate un
mouvement de la clientèle vers le café en
grain ou moulus de qualité, artisanal, équitable
et bio. Elle recherche des produits d’excellence,
introuvable en grande surface et
dont la vente est encadrée par nos conseils.
Les clients veulent avoir confiance, les yeux
fermés». La Maison Santos fut, par ailleurs,
la première torréfaction du pays à se lancer
dans la production de café fairtrade, «et cela
fonctionne très bien, surtout auprès des
communes, ministères et hôpitaux».
L’excellence comme bannière
Depuis quelques jours, l’établissement de la
Grand-Rue propose quatre cafés tout à fait
exclusifs, à la vente ou en tasse au comptoir.
«Ces cafés appartiennent au segment de
l’ultra-luxe, pour lequel notre situation au
cœur du centre-ville est toute indiquée.
Nous proposons le Blue Mountain de Jamaïque,
l’un des cafés les plus recherchés au monde.
Egalement le Galapagos, de l’île d’Equateur
éponyme: un café bio de qualité supérieure.
Ensuite, notre fantastique top brésilien, le
Yellow Bourbon. Enfin, pour clôturer cette
gamme de cafés exclusifs, le Kopi Luwak ou
le café le plus cher du monde. C’est un café
récolté dans les excréments d'une civette
asiatique qui coûte aux alentours de 600
euros le kilo, un prix bien supérieur à la
moyenne de 20 euros le kilo». Soyez avertis:
alors qu’à la boutique Santos, le prix d’un
café à consommer directement varie de 2 à
3,50 euros, comptez 45 euros pour déguster
Tommy Houtsch
une tasse de cet éminent breuvage dont
l’établissement Santos est le seul du pays à
proposer l’achat et la dégustation.
Un peu à l’étroit dans ses 30 m 2 de boutiques,
la Maison Santos a bientôt prévu de déployer
son activité ailleurs d’ici peu. «Un second
point de vente ouvrira à l’horizon de Noël
2018, au sein d’un centre commercial haut de
gamme du centre du pays», explique Tommy
Houtsch. «Dans cet espace plus aéré, nous
aurons enfin un magnifique salon de dégustation
à la portée de nos ambitions, ainsi
qu’une vaste terrasse de 100 m 2 ». Au cœur
de ce futur palais du café trônera la machine
àtorréfier que les clients pourront ainsi observer
en action pendant leur dégustation.
Maison Santos
55, Grand’Rue • L-1661 Luxembourg
Tél.: 22 21 82 • Fax: 47 16 28
www.maisonsantos.lu
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Brèves communales
Francine Closener, secrétaire d'État à l'Économie
Differdange
Cérémonie de la première pierre
La première pierre du centre commercial
Opkorn aofficiellement été posée le 12 mai
dernier. La cérémonie s'est déroulée en présence
de Francine Closener, secrétaire d'Etat
àl'Economie et de Roberto Traversini, bourgmestre
de Differdange. Le nouveau hall de la
commune ouvrira fin 2017. Il aura une place
de choix à l'entrée de la ville. Selon les estimations,
les nouveaux magasins, un Auchan
et les commerces de la galerie commerciale,
devraient générer 270 emplois. Le coût de ce
projet est de plus de 50 millions d'euros.
Mam Vëlo op d'Schaff
Le concours "Mam Vëlo op d'Schaff" a
commencé le 15 mai et il se terminera le 31
juillet prochain. De nombreuses communes
encouragent leurs citoyens à participer à cet
évènement annuel. Des prix sont à gagner
dès lors que quinze trajets ont été effectués.
Un moyen d'encourager les employés et élèves
à l'utilisation du vélo pour parcourir des
trajets de la maison au travail ou à l'école.
L'édition 2015 avait rassemblé 443 équipes.
Elles avaient parcouru 357.315 kilomètres à
vélo, épargnant ainsi 83 tonnes de CO 2 à
l'environnement.
Bettembourg
Phase de tests pour
les terminaux intermodaux
La plateforme logistique de Dudelange-
Bettembourg est en bonne voie de
construction. Les ouvriers s'activent sur le
chantier. Ils viennent de commencer une
phase de test, qui durera deux mois, sur la
première voie de l'autoroute ferroviaire.
Situé le long de l'autoroute A13, non loin
de la croix de Bettembourg, ce chantier
gigantesque a déplacé quelque 500.000
mètres cubes de terre. CFL Multimodal
pourra exploiter les terminaux dès que les
connections routières seront achevées;
elles sont prévues pour la fin de cette
année. Pour le reste, les bureaux techniques
et administratifs, le parking et la
deuxième voie d'autoroute ferroviaire
seront ouverts aux alentours de juin 2017.
Les nouveaux terminaux rail/route permettront
le transfert de 300.000 conteneurs
et de 300.000 semi-remorques par
année.
________________________________________
Luxembourg-Ville
Le Klouschtergaart
ouvre ses portes
Les portes du jardin seront prochainement
ouvertes aux visiteurs. L'espace vert, situé
au pied du rocher du Bock dans le quartier
du Grund, a pour objectif la conservation
des plantes rares traditionnellement cultivées
dans nos régions. Outre les vignes de
la Ville, les visiteurs pourront découvrir
dans ce petit paradis de 3.000 mètres carrés,
différentes espèces et leur conservation.
Grâce au travail des jardiniers et un
microclimat favorable régnant dans cet
espace particulier, 72 espèces y sont cultivées.
Outre la plantation et la récolte des
semences, la Ville fait également un travail
de sensibilisation et de transfert de
connaissances en organisant des visites
guidées et des portes ouvertes. Les prochaines
visites guidées auront lieu le 24
juin, le 15 juillet et le 19 août entre 11h00
et 13h30.

Restauration
collective?
Äre-Resto
Hausgemachten
Kichen
Äre-Resto Hausgemachten Kichen
14-16 rue de la Libération Résidence Sisley • L-3510 Dudelange
Tel.: 26 51 74 20 • Fax: 26 51 74 74
www.aresto-hk.lu

Brèves communales
Château de Bourscheid
©Copyright: eu2005.lu/Annie Nickels-Theis
Bourscheid
Un coup de jeune pour le château
Des travaux sont prévus pour rénover le château
de Bourscheid. Ceux-ci devraient être
terminés à l'été 2017. Outre des améliorations
de stabilisation, de sécurité, d'étanchéité,
une annexe à la Maison de
Stolzembourg sera également construite.
Le site, situé dans le nord du pays, reste
cependant accessible aux visiteurs désireux
de rencontres historiques. Seuls la Maison de
Stolzembourg et ses alentours immédiats ne
seront pas visitables.
________________________________________
Esch-sur-Alzette
Une étape de Tour de France
pour la ville?
Le ministre des Sports, Romain Schneider, ainsi
que l'échevin, Henri Hinterscheid ont rencontré
ce 18 mai dernier le directeur du Tour de
France, Christian Prudhomme. Durant cette
réunion qui se déroulait à Paris, ils ont évidemment
abordé la question de la candidature
d'Esch à une étape du célèbre Tour en 2017,
dont le grand départ aura lieu à Düsseldorf. Le
Luxembourg a accueilli la course cycliste six
fois depuis sa création en 1903, la dernière
étant en 2006 dans la commune eschoise.
Rien n'est encore joué pour l'instant. Nous en
apprendrons davantage lors de la présentation
officielle le 18 octobre prochain.
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Luxembourg-Ville
Des travaux bientôt terminés
Le pont Adolphe, fermé depuis plus de
deux ans pour rénovation, devrait rouvrir
d'ici la fin de cette année. Le pont permettant
la jonction entre la ville basse et la ville
haute, avait été remplacé par un autre,
aussi appelé Pont Bleu, pour ne pas occasionner
de gêne à la circulation. En tout, ce
sont 63 millions d'euros qui sont nécessaires
à sa réhabilitation. Une fois le pont
Adolphe remis en service, ce sont les travaux
d'une passerelle sous celui-ci qui
commenceront.
________________________________________
Luxembourg-Ville
De nouveaux logements pour
Hollerich
La manufacture de tabac d'Hollerich va se
transformer dans les années à venir en un
espace disponible pour la construction
d'appartements. Ce projet urbanistique de
18 hectares a été développé par le fabricant
de tabac, Heintz van Landewyck, et la
société d'ingénierie industrielle Paul Wurth.
Ce vaste projet comprendra des bureaux,
des logements et des commerces qui pourront
accueillir jusqu'à 4.000 personnes et
créer 2.500 emplois. Les travaux commenceront
après le départ de la manufacture de
tabac vers la zone industrielle du Fridhaff,
soit se situant aux alentours de 2020.
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Differdange
Une course un peu particulière
Le 11 septembre prochain, à 15h, aura lieu à
Differdange, la première édition de la Steel
Run. Cette course de dix kilomètres promet
d'être étonnante, elle passera notamment
par le bureau du bourgmestre de la commune,
Roberto Traversini. A l'affiche de cette
course atypique, de nombreux escaliers à
gravir, des dénivelés de plus de 100 mètres,
et le passage par de nombreux autres
endroits insolites. Pour les organisateurs,
c'est un moyen de faire découvrir
Differdange sous un autre œil. Les inscriptions
ont lieu jusqu'au 9 septembre avec une
participation financière de 15 à 20 euros par
personne. L'âge requis pour cette course est
de seize ans.

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Le Pacte Climat et les communes
par Justine Péters
Le Pacte Climat est un programme, mis en place par l’Etat, qui subventionne les communes
s’engageant à mettre en place un plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Chaque année, il attribue un score aux communes participantes sur base d’un catalogue de
mesures "European Energy Award".
40 communes ont reçu leur certification
Pacte Climat le 26 mai dernier des
mains de Camille Gira, le secrétaire d'Etat
au Développement durable et aux
Infrastructures. C'est dans le cadre du rendez-vous
annuel organisé par myernergy que
les représentants des communes ont pu recevoir
cette certification à la Maison du Savoir
de l'Université du Luxembourg, à Esch-
Belval. Ainsi depuis son lancement, il y a trois
ans, le Luxembourg compte désormais 71
communes certifiées à différents niveaux du
Pacte. Sur les 34 communes non certifiées,
31 d'entres-elles se sont également engagées
sur cette voie afin de privilégier une
gestion de qualité de leur politique énergétique
et climatique. A cette allure, le Grand-
Duché comptera très bientôt l'ensemble de
ses communes dans ce mouvement.
________________________________________
Echternach, certifiée à 48%, va redemander
prochainement l'audit pour atteindre
les 50% de la certification. La commune est en
train de mettre en place une charte contre le
gaspillage. Elle va également commander de
nouvelles poubelles de triage. L'administration
communale utilise dans ces bâtiments des produits
et matériaux plus écologiques (papier
recyclé, etc.). Des jardins collectifs ont été créés
à destination des personnes n'en disposant pas.
La commune veut, de plus, organiser un marché
biologique composé de produits régionaux.
________________________________________
Ettelbruck met en place différentes
actions et projets autour de la mobilité.
Labellisée à 50%, la commune se focalise désormais
davantage sur le volet mobilité douce et
pistes cyclables. Avec City Mov', elle veut également
étendre son offre de voitures partagées
électriques. Les vélos électriques, pour effectuer
des trajets à l'intérieur de la commune, sont
notamment en phase de test. Ettelbruck a d'ailleurs
organisé une action de sensibilisation, le 23
avril dernier, permettant de visualiser l'espace
que chaque usager prend sur la route. Pour permettre
des économies d'énergie, l'équipe climat
travaille sur l'élaboration d'un concept énergétique
(changement LED, etc.). En matière de
recyclage, Ettelbruck a reçu le label de la
SuperDrecksKëscht. La commune cible d'ailleurs
les écoles en apprenant aux plus jeunes les bons
gestes en matière de recyclage. Au niveau de la
communication, l'équipe climat publie des
annonces sur leurs actions de sensibilisation.
________________________________________
Frisange, certifiée à 40%, est maintenant
dans une période d'analyse: la commune
décompose les différents concepts du Pacte
Climat et réfléchit à la mise en place d'un plan
d'action. L'équipe climat vient d'acheter une voiture
électrique. Au niveau énergétique, elle travaille
sur la mise en place du logiciel de comptabilité
énergétique, EnerCoach. La commune
connaît désormais son potentiel solaire. En
matière de recyclage, Frisange travaille sur une
méthode de tri des déchets dans leurs bâtiments
en collaboration avec la SuperDrecksKëscht.
________________________________________
Esch-sur-Alzette a atteint, en mai dernier,
les 50% de la certification du Pacte Climat. La
commune travaille sur cinq axes et projets qu'elle
voudrait réaliser d'ici 2020. Dans la gestion environnementale
de ses bâtiments, elle analyse son
patrimoine communal pour en connaître les
points faibles et ainsi pouvoir rénover ce qui est
nécessaire. La commune d'Esch travaille également
à l'optimisation environnementale de son
territoire (récupération de chaleur, cadastre solaire,
etc.). Dans le même ordre d'idées, elle va publier
un règlement de subventions destiné aux
citoyens. Dans le secteur mobilité, son équipe climat
voudrait améliorer la signalisation pour les
vélos et introduire des espaces partagés afin de
réduire le trafic. Esch-sur-Alzette travaille également
en collaboration avec son personnel en les
formant au développement durable et les économies
d'énergie. Jusqu'à maintenant la commune
n'a pas beaucoup communiqué sur ces actions en
faveur du climat, ce qu'elle fera bientôt de
manière massive. Elle veut notamment créer une
carte interactive qui permettra à la population de
visualiser les mesures en cours de création.
________________________________________
Ell a obtenu sa certification "Argent " (50%)
suite à son engagement dans le Pacte Climat en
2013 avec les autres communes du Canton de
Redange. Grâce à l'installation privée de biométhanisation
à Colpach et de nombreuses installations
photovoltaïques, la commune est complètement
auto-suffisante en électricité. Dans le même
ordre d'idées, un réseau de chaleur urbain sur base
de copeaux de bois est planifié pour les bâtiments
communaux au centre du village d’Ell. D'autres
mesures écologiques sont mises en œuvre comme
la construction d’une nouvelle Maison Relais et
d'un centre sportif en classe énergétique A. Au
niveau mobilité, Ell mène des actions de sensibilisation
comme "Mam Vëlo op d'Schaff" ou le Tour
du Duerf pour inciter la population à utiliser des
transports alternatifs. La commune a étendu certains
de ses chemins piétonniers pour permettre
davantage de sécurité aux écoliers sur les chemins
de l'école. Pour sensibiliser ses citoyens, l'administration
communale publie régulièrement des informations
via son magazine "Inform'Ell".

TRALUX a été récompensé
du Prix Luxembourgeois
de la Qualité
et de l’Excellence 2015
dans la catégorie
GRANDES ENTREPRISES
Nous remercions
tous les compagnons
et l’encadrement
pour leur investissement,
leur goût du challenge
et du travail bien fait.
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Le Pacte Climat et les communes
par Justine Péters
Kehlen travaille à l'élaboration d'un concept
"protection de l'environnement". La commune
certifiée à 40%, tient à jour son outil "enercoach"
permettant de comptabiliser la performance
énergétique de ses bâtiments. En collaboration
avec la Société Nationale des
Habitations à Bon Marché (SNHBM) et suite à la
mise en place d'un quartier de logements à coûts
modérés, Kehlen prévoit des zones de mobilité
douce et la construction de bâtiments passifs.
________________________________________
Wahl aobtenu sa certification des 50% du
Pacte Climat l'été passé. L'équipe climat mène des
états des lieux approfondis du réseau piétonnier et
de la consommation énergétique des ménages et
des bâtiments communaux. Des panneaux photovoltaïques
ont été placés sur le toit de certains
bâtiments suite à une analyse de son potentiel en
énergies renouvelables. La commune planifie désormais
la construction d'une nouvelle école avec
sa Maison Relais en basse énergie.
________________________________________
Mompach aatteint le second niveau du
Pacte Climat (50%). La commune travaille au
développement et à l'aménagement de son
territoire: elle revoit régulièrement son plan
d'aménagement général (PAG). Au niveau de
son patrimoine immobilier, elle identifie les
économies potentielles à réaliser et évalue régulièrement
sa consommation d'eau et d'énergie.
La commune prévoit des travaux de réhabilitation
des bâtiments énergivores et l'utilisation de
lampes à LED. Il est prévu, à Boursdorf, la
construction d'une nouvelle station d'épuration.
Mompach met également l'accent sur une utilisation
respectueuse des ressources énergétiques
et naturelles. Au niveau mobilité, le covoiturage
et les transports en commun sont encouragés:
une plateforme de covoiturage a notamment
été mise en ligne. La commune a également
introduit des zones 30 pour une réduction de la
pollution et une question de sécurité. Dans le
volet sensibilisation, l'administration communale
donne des formations en matière de réduction
des énergies à son personnel, elle ne manque
pas de publier des informations notamment par
son "Gemengebuet" et organise des séances
d'information à destination de ses citoyens.
Grosbous, comme la plupart des communes
du Canton de Redange, a obtenu les
50% de certification du Pacte Climat. Depuis
son engagement, l'équipe climat a effectué
un état des lieux de son réseau piétonnier et
aimmédiatement réalisé des améliorations.
Elle a mené une enquête sur la consommation
et la production d'énergie sur son territoire.
La commune a également mandaté des
analyses thermographiques afin de détecter
les points faibles dans l'enveloppe thermique
de ses bâtiments. Suite à cette analyse, des
changements ont été aménagés. Au niveau
mobilité, elle planifie actuellement le tracé
d'une nouvelle piste cyclable (PC25) qui
reliera Grosbous à Ettelbruck et Useldange.
________________________________________
Redange/Attert areçu en mars dernier
la certification "Argent" du Pacte Climat (50%).
Son premier grand projet au service de la protection
du climat a été la création de la station de
biométhanisation. Les plus grands consommateurs
de chaleur y sont actuellement raccordés.
Cette installation de biogaz permet à la commune
d'avoir un excellent bilan énergétique:
depuis 2014, Redange est presque auto-suffisante,
avec une couverture de 90% de son territoire.
Tous ses bâtiments communaux sont
également raccordés à des réseaux de chaleur
approvisionnés par deux installations, une de
copeaux de bois et une autre de pellets. La commune
continue ses efforts énergétiques en procédant
à l'assainissement de ses bâtiments.
________________________________________
Useldange combine trois sources d'énergies
renouvelables: le bois, l'eau et le solaire.
La commune a désormais atteint le second
niveau du Pacte Climat (50%). En 2015, elle a
initié la première installation à copeaux de bois
en copropriété au Luxembourg. Elle a en outre
deux autres installations de panneaux photovoltaïques
basées sur le même principe. Toujours au
niveau énergétique, Useldange a entièrement
rénové un hall, construit un nouveau centre
communal Weidfeld aux standards passifs et
amélioré l'efficience énergétique de son patrimoine
communal. Elle met actuellement en
œuvre son concept énergétique.
Préizerdaul est une des rares communes
du pays à combiner l'utilisation des quatre sources
d'énergies renouvelables: deux éoliennes, une
roue hydraulique, deux installations de chauffage
àcopeaux de bois et des installations solaires thermiques
et photovoltaïques. Certifiée à 50%, elle
remplace les lampadaires communaux avec la
technologie LED. Pour favoriser une mobilité
alternative, elle a construit un parking connecté à
certains transports publics, permettant d'en renforcé
l'attractivité. Préizerdaul construit actuellement
une Maison Relais de standards passifs.
________________________________________
Rambrouch a été certifiée au second
niveau du Pacte Climat (50%) en décembre
2015. La commune possède de nombreux bâtiments
comprenant des lacunes énergétiques.
Elle travaille dés lors à leur restauration pour en
réduire l'empreinte écologique: toutes les fenêtres
et chaudières ont notamment été remplacées.
Rambrouch a mis à disposition des citoyens
ces toits communaux pour des installations photovoltaïques
en copropriété. De plus, grâce à
l'installation d'un réseau de chaleur au biogaz,
l'empreinte carbone de ses bâtiments s'est améliorée.
Son équipe climat planifie désormais une
installation à copeaux de bois pour son complexe
scolaire et sportif à Koetschette. Dans le
volet mobilité, la commune étend actuellement
son réseau de pistes cyclables.
________________________________________
Vichten, certifiée à 50% du Pacte Climat,
élabore actuellement un concept énergétique qui
lui permettra de se focaliser sur ses potentiels en
énergies renouvelables et d'améliorer davantage
l'efficience énergétique de ses bâtiments. La commune
a récemment remplacé d'anciennes chaudières
à mazout par des installations fonctionnant
aux pellets dans son hall sportif, son atelier communal
et sa Maison Relais. L'extension de son
école primaire aété réalisée en standard basse
énergie combinant une installation de panneaux
photovoltaïques sur le toit de la Maison Relais.
Vichten consacre une part importante de son
budget communal dans des projets d'assainissement
permettant l'évacuation et le traitement
adéquat des eaux usées. Elle récupère, de plus,
l'eau de pluie dans ses bâtiments communaux.

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Bâtiment & construction
Tralux Immobilier,
une société jeune et expérimentée
Tralux Construction, acteur bien connu des Travaux Publics et du Bâtiment a vu sa
famille s’agrandir l’année passée avec la création de sa société sœur, Tralux Immobilier.
Franck Becherel, directeur général, revient avec nous sur la naissance de la structure.
“
Même s’il s’agit
de deux sociétés différentes,
Tralux Construction
et Tralux Immobilier sont
issues du même ADN
”
©TRALUX
Pourquoi avez-vous créé cette société?
Tralux Construction développe depuis plusieurs
années une offre de services globale
en proposant des projets depuis la conception
à la réalisation et la maintenance. Pour
ne citer qu’un exemple, nous avons notamment
réalisé, à Differdange, le premier PPP
communal au Luxembourg avec le centre
sportif et aquatique Aquasud, pour lequel
nous assurons aujourd’hui la maintenance.
Fort de cette expérience et d’autres, nos
équipes ont acquis un véritable savoir-faire
dans le montage de projets. Dans la continuité
de notre développement, nous avons
souhaité accorder une véritable place à l’immobilier
dans nos activités en créant en 2015
une structure dédiée avec Tralux Immobilier.
Quels sont vos objectifs?
Les enjeux financiers sont généralement
plus importants dans les activités immobilières
que dans la construction, comment
avez-vous appréhendé cet aspect?
Le modèle économique entre un développeur
immobilier et un entrepreneur de
construction n’est effectivement pas le
même. Dans le premier cas il vous est nécessaire
d’avoir une bonne assise financière
vous donnant les capacités d‘investir, alors
que cela est moins critique pour le second.
Dans cette perspective, nous avons développé
l’entreprise depuis plusieurs années,
en renforçant notamment notre structure
financière. Nous disposons des ressources
financières nous permettant d’assurer le
développement immobilier de plusieurs projets
en simultané, sans compter la confiance
historique accordée par nos partenaires
financiers.
Nous souhaitons, avec Tralux Immobilier,
offrir à nos clients de nouvelles prestations
de développement immobilier avec le même
dynamisme et professionnalisme que nous
montrons en matière de construction. Même
s’il s’agit de deux sociétés différentes, Tralux
Construction et Tralux Immobilier sont issues
du même ADN. Notre nouvelle structure
bénéficie d’ores et déjà de notre expérience
et de notre capacité à mener des projets et
des montages complexes.
Quels services la société Tralux
Immobilier propose-t-elle?
Les savoir-faire et les compétences diversifiées
de nos équipes nous donnent une forte
valeur ajoutée dans le développement et le
montage de projets immobiliers: montages
juridiques complexes, opérations multi-produits,
partenariats public-privé, projets à
haute technicité, services aux acquéreurs…
104
LG - Juin 2016

Outre notre expérience acquise sur le projet
Aquasud, nous pouvons aussi nous appuyer sur
les compétences de nos autres entités immobilières
comme Demathieu Bard Immobilier.
Comment vous positionnez-vous en
matière de développement immobilier?
Nous avons créé Tralux Immobilier pour
favoriser des partenariats dans le cadre de
développement de projets immobiliers
sur lesquels nous pouvons agir, soit comme
investisseur, soit comme co-promoteurdéveloppeur
ou comme constructeur
Nous débutons à ce titre la construction de
l’ensemble de bureaux «Altitude» à Leudelange
qui accueillera notre nouveau siège en 2017.
Ce projet, pour lequel nous sommes investisseurs,
illustre aussi notre ambition et notre
confiance dans l’avenir.
Quelle est votre expérience dans le
domaine du résidentiel?
Tralux Construction est déjà positionné
depuis plusieurs années sur la construction
de logements privés, des produits spécifiques
destinés aux investisseurs comme aux particuliers,
en neuf comme en réhabilitation.
Nous nous appuyons sur notre expertise de
constructeur pour la mettre au service du
logement en portant une attention toute
particulière à l’accompagnement du client
dans son projet jusqu’à la remise des clés.
C’est sans aucun doute le service apporté
dans le conseil, le suivi et l’attention portés
de la réalisation jusqu’aux dernières finitions
qui nous différencie, en apportant une véritable
valeur ajoutée au client.
Quelles opportunités vous offre votre
nouvelle structure dans ce domaine?
Jusqu’à présent, notre rôle était de mener à
bien des projets qui avaient été imaginés en
amont. Aujourd’hui avec Tralux immobilier
nous intervenons bien plus en amont avec la
recherche du foncier, l’identification d’investisseurs
et la création d’un projet. Nous
menons par exemple le projet Fënsterschlass,
à deux pas du boulevard Royal à
Luxembourg, où nous avons ré-initié le projet
de reconstruction d’un ensemble d’immeubles
qui étaient à l’abandon. Derrière la
façade classée que nous conservons, nous
construisons actuellement un ensemble
d’appartements de haut standing.
Tralux Construction & Tralux Immobilier
156, route de Luxembourg
L-3254 Bettembourg
Tél.: 52 36 80-1
Fax: 52 36 83
www.tralux.lu
Qui suis-je?
Franck Becherel
- Je suis compétitif parce que
présent sur les marchés publics
- Je maîtrise la qualité comme en
témoigne le Prix luxembourgeois
pour la Qualité et l’Excellence
récemment obtenu et mes certifications
ISO
- Je développe l’offre de services
avec mes sociétés sœurs dans la
technique et la maintenance
- J’ai la culture de la proximité
orientée satisfaction de mes
clients
- Je suis créatif et innovant
comme en témoigne mes produits
logement conçus en interne
et adaptables à chaque client
Je suis Tralux Immobilier.
LG - Juin 2016
105

Bâtiment & construction
Poussez les portes de SecuriTec!
Ce sont près de 200 personnes qui ont déambulé dans les locaux de SecuriTec,
le vendredi 29 et samedi 30 avril à l’occasion des portes ouvertes. Destinés aux
professionnels comme aux clients privés, ces deux jours ont été l’occasion de présenter
la nouvelle salle d’exposition à Livange. «De nombreux clients voulaient même revenir
dimanche», nous affirme Gilbert Reyland, directeur de SecuriTec.
“
SecuriTec vous rend
le sentiment de sécurité
si précieux de nos jours
”
Deux journées euphoriques
L’équipe de SecuriTec avait envoyé près de
2.000 invitations, à des clients privés aux
bureaux d’études, en passant par les architectes
du pays; ils étaient donc nombreux à
visiter les locaux flambant neufs. Sur deux
jours, de 10 à 19h, ils ont pu explorer les 156 m 2
supplémentaires qu’offre leur nouvelle salle
d’exposition.
Le parking client précède la porte automatique,
et lorsqu’on pénètre dans la salle d’exposition,
on découvre sur le mur qui lui fait
face, la célèbre publicité de la vieille dame en
peignoir, fusil à la main; «C’est ma bellemère»,
plaisante Gilbert Reyland. Un autre
mur accueille des écrans de vidéosurveillances
qui forment un mur d’images. Caméras
et systèmes d’alarmes y sont à hauteur
d’hommes pour que le visiteur puisse les voir
au plus près. Car c’est là le but principal de
cet espace, «nous avons voulu sortir nos produits
des catalogues pour les montrer à nos
clients», nous affirme le directeur.
Un escalier en colimaçon, fait la jonction
avec les bureaux et l’espace réservé aux professionnels
du premier étage.
Une quarantaine de rendez-vous ont été pris
durant ces deux jours et l’équipe technique
s’empressera de se rendre sur place afin
d’étudier les dispositions des bâtiments et
d’en comprendre les besoins.
Les produits répondent tous aux exigences
pointues de SecuriTec et à chaque nouvel
équipement, le même rituel. Une semaine
complète autour de la table de réunion,
durant laquelle les fournisseurs forment
l’équipe qui teste le nouvel équipement de
toutes les manières possibles. «Qu’il
s’agisse de vos espaces intérieurs ou extérieurs,
que vous soyez un professionnel ou
un particulier, une grande entreprise ou une
PME, nous sommes en mesure de vous
garantir la plus haute qualité de nos équipements».
Les services ne s’arrêtent pas à la
seule étape de la pose mais «nous accompagnons
les installations tout au long de
leur cycle de vie, en réalisant leur maintenance
et notre service de dépannage est
disponible 24h sur 24». Le long terme est
ainsi intrinsèquement lié à l’efficacité d’un
système de sécurité.
Une gamme toujours plus étoffée
Une qualité vérifiée
Les fabricants des produits avaient même fait
le déplacement pour discuter et répondre
aux questions des visiteurs. TCS est venu de
Berlin pour présenter son système de vidéoparlophones
tout comme AXIS, fabricant
suédois de systèmes de vidéosurveillance.
Le nouveau contrôle d’accès en ligne Nedap
a été présenté. Il s’agit d’un réseau qui
contrôle l’accès des portes d’un bâtiment ou
d’un site depuis un poste informatique.
Ce système de gestion en ligne permet de
compléter la gamme de serrures électroniques
programmables sans batterie, ni fil de la
marque iLOQ.
106
LG - Juin 2016

Gilbert Reyland
SecuriTec dispose également d’une gamme
complète de coffres-forts, qualité Hartmann
et sur-mesure répondant aux critères antifeu,
avec lecteur d’empreintes, encastrés,
pour armes à feu. SecuriTec propose aussi des
boitiers certifiés par la Banque centrale européenne
qui vérifient tous les points de
contrôle d’un billet. Disponibles à partir de
120 euros, ces compteurs de billets à destination
des petits commerces jusqu’aux grands
magasins répondent à l’augmentation de la
présence de faux billets sur le marché.
Travaillant avec Risco pour ses systèmes de
sécurité intégrés avec écran-clavier LCD,
SecuriTec élargit sa gamme avec les produits
Satel pour ses systèmes d’alarme intrusion.
Rien ne peut échapper aux détecteurs de
mouvements avec caméra intégrée, de bris de
verre acoustique, de fumée optique, CO ou
gaz ou caméra IP. «Ce sont les solutions de
sécurité professionnelles les plus avancées du
marché à destination d’une résidence, de l’industrie
ou d’un commerce et ce avec la vidéo
en directe donnant une qualité allant jusqu’au
4K (Ultra HD)», affirme Gilbert Reyland. Et
d’ajouter, «SecuriTec vous rend le sentiment
de sécurité si précieux de nos jours». Ils proposent
aussi des solutions de gestion d’accès
aux parkings publics et privés avec des barrières
levantes et des bornes escamotables.
Qu’il s’agisse du contrôle d’accès, de lecteurs
biométriques pour l’ouverture des portes, de
la gestion horaire, des armoires à clés avec
gestion électronique, des murs d’images, de
la détection périmétrique extérieure, des
vidéo-parlophones et systèmes de vidéo-surveillance,
tous les produits sont de qualité et
ne sont proposés qu’après une étude minutieuse.
Parce que SecuriTec ne pourrait proposer
un produit sans en connaître son utilité
finale, il porte une attention toute particulière
à la réalisation de l’étude et du plan qui
vous offrira une sécurité optimale. «Avant la
pose d’une alarme, une relation de confiance
doit être instaurée avec nos clients. Ils doivent
se fier à notre professionnalisme, à nos
expertises et aux équipements que nous proposons».
D’où le service clientèle et l’approche
du terrain. «Nous écoutons les préoccupations
de nos clients et essayons d’y apporter
les solutions adéquates».
SecuriTec
19, rue Geespelt
L-3378 Livange
Tél.: 26 300 221
Fax: 26 300 224
www.securitec.lu
Photo SecuriTec
Photo SecuriTec
LG - Juin 2016
107

Bâtiment & construction
marco zenner s.à r.l
fournisseur d’autoroutes
pour données
marco zenner s.à r.l. dispose de six départements que sont la distribution de matériel
électrique, les réseaux informatiques, la domotique, la sécurité, l’audiovisuel et les
luminaires. Son gérant, Marco Zenner est dans le métier depuis une vingtaine d’années
et a racheté l’entreprise en 2004. Henri Watrinelle quant à lui est membre du comité de
direction et faisait aussi déjà partie de l’ancienne société. Interview croisée.
“
Le développement
des applications a le vent
en poupe mais on oublie
parfois les réseaux qui
les supportent
”
Comment peut-on définir la société?
MZ: Nous sommes fournisseurs de matériels
aux professionnels que sont les électriciens,
les équipes techniques des administrations,
les banques ou hôpitaux. De cinq collaborateurs,
l’entreprise est passée à douze en
2004 (date de rachat) pour arriver
aujourd’hui à une trentaine de collaborateurs.
Du matériel électrique, la société s’est spécialisée
dans tout ce qui gravite autour du
câble et a naturellement élargi sa gamme de
produits. Nous avons su néanmoins rester
fidèles à notre philosophie de départ. Chez
nous, vous ne trouverez pas cinq fabricants
différents d’interrupteurs et ce parce que
nous voulons rester les spécialistes du produit
que nous proposons. Nous n’avons pas
plus de deux fournisseurs clés par gamme de
produit.
Nous ne sommes pas un distributeur standard
dans le sens où chacun de nos départements
comporte un spécialiste dédié.
Henri Watrinelle est l’un d’eux; il est
responsable du département réseaux informatiques.
Pouvez-vous nous présenter plus précisément
ce département?
HW: C’est un département assez vaste étant
donné que nous proposons des solutions
adéquates pour des maisons unifamiliales,
des écoles, des administrations, des banques
ou même de centres de données.
Le développement des applications a le vent
en poupe mais on oublie parfois les réseaux
qui les supportent. Notre métier est de trouver
les bonnes solutions: câblage cuivre ou fibre
optique, certifications des réseaux, armoires
informatiques et refroidissement des serveurs
informatiques, etc. Il faut dire que nos fournisseurs
sont tous très innovants et l’un d’eux
vient de présenter à Londres, la plus grande
densité de fibre optique dans une grille (120
connexions contre 72 habituellement sur 1 U).
Notre travail, c’est de trouver le produit adéquat
aux besoins du client et c’est pour cela
que nous sommes toujours à l’écoute de nos
clients afin de trouver la meilleure solution.
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Marco Zenner
Henri Watrinelle
Quel est le plus de marco zenner s.à r.l.?
MZ: Nous avons des fournisseurs de marques
reconnues et nous essayons toujours de
proposer le bon produit à un prix abordable.
Il y a de la concurrence sur le marché mais
nos locaux à Ehlerange sont un lieu unique
qui s’étend sur 2.500 m 2 . Nos trois salles
d’expositions dédiées à la domotique, aux
luminaires, matériel électrique et réseaux
informatiques est une vitrine pour les particuliers
et professionnels. C’est un atout pour
l’entreprise et peut-être encore plus pour les
particuliers qui doivent voir, toucher et comprendre
un produit.
La formation joue-t-elle un rôle essentiel
pour les compétences de vos collaborateurs?
MZ: Oui, nos techniciens doivent non-seulement
avoir une formation initiale de haute
qualité mais ils doivent également suivre des
formations pour se spécialiser dans les
produits que nous proposons. Mais nous
offrons aussi une panoplie de séminaires et
workshops pour nos clients et ceci avec des
partenaires compétents.
HW: Le conseil est indispensable et ce avant,
pendant mais aussi après la vente en cas de
problème. Un hôpital, une banque ou un
centre de données ne requièrent pas les
mêmes besoins qu’une PME, qu’une commune
ou qu’un client particulier. Et pourtant
nous sommes à même de répondre à tous
leurs besoins; pour des projets de petite ou
de grande taille. Cela est dû à nos 25 années
d’expérience et aux relations que nous entretenons
avec nos fournisseurs et clients.
Comment voyez-vous le futur de votre
entreprise?
MZ: Nous sommes en train d’élargir notre
stock afin de répondre davantage aux
besoins de nos clients. Car aujourd’hui, il faut
pouvoir livrer le client le jour même, parfois
en quelques heures. Nous agrandissons notre
inventaire afin de raccourcir les temps de
réaction. Cependant, ce que nous gagnons
en flexibilité ne doit rien amputer à la qualité
de service. C’est là le défi qui nous attend.
HW: Il faut dire que nous nous donnons les
moyens de ce défi. Nous venons d’engager
du personnel supplémentaire, augmentons
les capacités de stockage et avons mis en
place un nouveau programme informatique
afin d’optimiser la gestion des commandes,
des stocks et des livraisons, et ceci en vue
d’implémentation d’un e-shop B to B prochainement.
marco zenner s.à r.l.
Z.I. Zare Est
L-4385 Ehlerange
Tél.: 44 15 44 – 1
www.zenner.lu
LG - Juin 2016
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Bâtiment & construction
Un duo d’artistes
en immobilier et construction
Cela fait maintenant une année que Batinvest a investi ses superbes bureaux de Kockelscheuer.
Etablis dans un ancien bâtiment industriel, Steve D’Anzico et Arsène Rischard ont dû
précédemment entièrement réaménager et repenser cet espace, maintenant ouvert et épuré.
Rencontre avec les deux associés-gérant de l’entreprise Batinvest qui a réalisé une
cinquantaine de maisons et plus de 140 appartements le long des dix dernières années.
Depuis presque trente ans
Les deux associés se rencontrent en 1999,
sympathisent et fondent une petite agence
immobilière. «Nous faisions le même métier
et notre vision du travail était semblable également»,
commente Arsène Rischard. Leur
petite entreprise grandit au fil des années.
Un jour cependant, ils ont l’occasion de
reprendre les activités d’un acteur reconnu
du milieu luxembourgeois: la société
Batinvest: «Les précédents administrateurs
souhaitaient prendre leur pension mais espéraient
que le nom et la renommée de leur
entreprise ne s’éteignent pas», ajoute-t-il.
Séduits pas le sérieux et la pérennité de
Batinvest – sur le marché depuis 1989 – Steve
D’Anzico et Arsène Rischard décident d’en
prendre les rênes. Ils poursuivent l’activité à
Hesperange mais s’y retrouvent vite à t’étroit.
«La société prenant de l’ampleur, il nous fallait
de nouveaux bureaux. Nous souhaitions un
bâtiment beau et moderne pour accueillir nos
visiteurs et clients, reflétant ce dont nous sommes
capables. Et nous avons trouvé ce que
nous cherchions ici, à Kockelscheuer», sourit-il.
«Le bâtiment était à l’état de en gros-œuvre»,
raconte Steve D’Anzico. «Nous avons conçu
un design simple avec une majorité de lignes
claires, en gardant les caractéristique liées au
site industriel pour ne pas le dénaturer; tel une
vitrine de notre savoir-faire pour le public».
Des services complémentaires pour un
unique intermédiaire
Batinvest est active d’une part en location,
vente et achat; telle une agence immobilière
classique. D’autre part, la promotion immobilière
est également de ses prérogatives: l’entreprise
est experte en construction et rénovation
de maisons unifamiliales, immeubles résidentiels
et lotissements. «Nous faisons un grand
travail de recherche de terrains en réalité, afin
d’y construire nos projets que nous vendons
par la suite», explique Steve D’Anzico. «C’est
notre activité principale bien que nous
essayons toujours de combler tous les services
qui gravitent autour de cet univers».
A cet escient, la société sœur de Batinvest,
Gerancia est un syndicat professionnel qui se
charge de la gérance des copropriétés.
«Nous disposons de 150 bâtiments en gestion.
Nous nous chargeons aussi de la gestion
de bâtiments privés, donc gestion locative»,
commente-t-il. «Nous prenons également
en charge les assurances grâce à un
partenariat avec le groupe Foyers».
L’idée des deux entrepreneurs est d’offrir le
service le plus complet possible à chacun. De
cette façon, le client ne doit pas multiplier les
interlocuteurs: «Nous nous plaçons comme
son unique intermédiaire, ce qui est très
confortable pour lui», résume-t-il.
Pour proposer ces services très complets, le
groupe Batinvest et Gerancia n’emploie pas
moins de 18 personnes, «et nous grandissons
encore», commente Arsène Rischard.
Le triple A en béton
La spécialité de Batinvest est la construction
basse énergie en béton massif. «Nos bâtiments
triple A sont conçus selon un procédé
assez spécial que nous avons développé
nous-même: la technique Syspro. Des éléments
préfabriqués en béton, très isolants
proviennent directement d’une usine en
Allemagne», raconte Arsène Rischard. Cette
technique remporte énormément de succès
car elle garantit une grande rapidité de
construction – les délais sont respectés – ainsi
qu’une très grande qualité de bâtiment.
Lintgen, Gosseldange, Steinsel, Bridel,
Lorentzweiler… Batinvest multiplie les projets
à travers le pays, se concentrant principalement
sur la région du centre, «mais nous
sommes déjà montés jusque Diekirch par
exemple», conclut Steve D’Anzico.
Batinvest
20, Allée Louis Ackermann
L-1897 Kockelscheuer
Tél.: 360 540 • Fax: 360 540 50
www.batinvest.lu
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Arsène Rischard et Steve D’Anzico
Source des photos de réalisations: Batinvest
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Portrait du mois
Portrait d’un hédoniste
Il y a des portraits qu’un rédacteur aborde avec angoisse. Surtout lorsqu’il fait le choix
du sniper national, Maître Gaston Vogel. Dans ses lettres ouvertes, il se veut flingueur
des abrutis et dézingueur des ignominies avec comme seule arme, son style soutenu,
acerbe et réjouissant. «Si vous saviez comme il est bon d’être détesté», rencontre avec
un hédoniste, homme de culture au sens de l’humour incisif qui fêtera prochainement
ses 55 ans de carrière… Pardon Maître, «d’amertumes judicaires».
L’âge “tendre“
Les villages luxembourgeois des années cinquante
s’orchestraient encore au rythme des
saisons et comptaient des commerces qui
permettaient de vivre en autarcie. Le soir, les
familles prenaient place sur le seuil de leur
porte; symbole transitoire de l’intimité du
cocon familial à la communauté. C’est à
cette époque que la grande distribution a fini
«d’arracher les cœurs des villages» qui se
transformeront bientôt en dortoirs. Constat
bourdieusien que partage Gaston Vogel.
Il ne garde pas de bons souvenirs de son
enfance. Ses dimanches passés à Helmsange
(petit hameau de Walferdange) étaient
dédiés aux grammaires grecque et latine
sous l’autorité d’un père détesté. Expertcomptable
de formation, le paternel avait
gardé le goût des lettres du lycée classique, il
écoutait le concerto de violon de Max Bruch,
relisait Goethe et appartenait à cette droite
conservatrice du début du XXème siècle,
toujours anti-communiste et parfois encore
antisémite.
Le fils, quant à lui, préfère le piano de Scriabine,
il se berce de Dostoïevski, Strindberg et de
littérature lyrique allemande. Il s’émerveille
des pensés nietzschéennes et des idées
contraires qu’il aime appeler «un feu d’artifice
permanent». Et il y a Proust bien sûr, à
qui il consacre un ouvrage, “L’essence
Précieuse dans l’œuvre de Proust”.
Vogel déteste ce qui est monolithique et
aime les écarts, les nuances parce que «la vie
est composée d’idées contraires».
Il considère ces auteurs comme ses «ancêtres»,
comme un héritage choisi aux archaïsmes antisémites
de son père et auxquels il rend hommage,
en les relisant inlassablement. Chez les
Vogel régnait l’identité luxembourgeoise hautement
culturelle, «qui était à la limite du supportable».
«J’étais un enfant unique, écrasé
par l’amour des miens. Un amour que je détestais
et que je déteste encore», affirme le faux
misanthrope. Au lycée classique, il opte pour la
filière philosophie et lettres.
Un soir, sur les coups de minuit, Gaston
Vogel reçoit un appel téléphonique de son
père, «comme un long sanglot, tout chargé
d’adieux» qui lui demande de venir lui réciter
des passages des Fleurs du Mal. À son
arrivée, il était trop tard. Il n’aura jamais eu
l’occasion de véritablement le connaître.
Profession
Pourquoi avoir opté pour le droit? L’art, la littérature
et la philosophie étant ses véritables
passions... Peut-être à cause du “Nosce te
ipsum“, (Connais-toi toi-même) que Socrate
assigne aux devoirs de l’homme. Vogel a
peur de lui-même dans le sens où il ne se
connait pas: «La littérature nous met dans
une nébuleuse de sentiments et de sensations
alors que dans le droit, nous sommes
encrés dans la réalité».
“
Ce sont les Lumières qui
ont forgé le mode moderne
et nous le défaisons
”

Maître Gaston Vogel

Portrait du mois
Un bon avocat doit connaître «la grande réalité
humaine», ce qui nécessite d’être instruit
en littérature, en histoire et en philosophie,
«le droit, c’est l’affaire des juristes». S’il a
certes, publié sept livres de droit en décembre
dernier, il n’y en a néanmoins pas un seul
parmi les 30.000 livres qui composent sa
bibliothèque. Les textes juridiques ne lui procurent
aucun plaisir.
Il plaide le dernier procès pour avortement
en 1975, avant la dépénalisation et même s’il
obtient un non-lieu, il ne peut s’empêcher de
penser à toutes celles qui ont été emprisonnées.
Si le droit doit évoluer avec son époque,
la répugnance qu’il lui procure vient de
l’exagération qu’en font ceux qui le pratique.
Chroniqueur des maux de la société
Il décide très tôt de ne pas faire de politique.
Le regard critique de l’observateur en marge
se dote d’une totale liberté intellectuelle et
d’une indépendance absolue.
L’homme qui se sent proche des Lumières du
XVIIIème vit très mal l’ère post-littéraire
qu’est la nôtre. À savoir qui serait l’Infâme
d’aujourd’hui (en référence à Voltaire qui
signait toutes ses lettres de «Ecr. L’Inf.» pour
«Ecrasons l’Infâme» en référence au despotisme
religieux), il répond sans hésitation,
l’hypocrisie et les consciences pures. Pour lui,
ce sont les nouveaux obscurantismes
contemporains.
Il regrette les personnages charismatiques,
les Laclos, Condorcet ou Montesquieu qui
prenaient la défense des femmes, des esclaves,
des opprimés non par attendrissement
moraliste, mais par leurs nuances de raison.
«Ce sont les Lumières qui ont forgé le
monde moderne et nous le défaisons».
Sa plume acerbe jubile à attaquer les maux
de la société et au fil de ses lettres ouvertes,
le lecteur entrevoit un certain amour pour ce
pays. Il lui reconnait d’ailleurs des qualités et
notamment d’avoir réussi à se libérer de
l’emprise religieuse. Le catholicisme ne joue
plus le même rôle que lorsqu’il était jeune
avocat dans les années soixante. Le CSV de
l’époque, essentiellement clérical, n’est plus
le même, «je m’en réjouis même si d’un
autre côté j’aurais préféré qu’il reste ce qu’il
était pour mieux l’attaquer», dit l’homme de
gauche, un sourire en coin.
Homme de Culture
Au lycée classique, il ne comprenait pas
pourquoi la culture enseignée s’arrêtait toujours
à l’Acropole. Curieux de cet au-delà, il
se rend une trentaine de fois en Inde mais
aussi en Chine et au Japon et se passionne
pour l’art asiatique, (il nous fait admirer sa
nouvelle acquisition, un paravent japonais du
XVIIème siècle, puis une pièce de jade).
Mise à part la Philharmonie dont il trouve le
programme de très bonne qualité, il dénonce
le vide culturel et artistique du Luxembourg
et notamment le Mudam qui est pour lui, un
emblème désespérant. À ceux qui avancent
les artistes locaux comme un contre-argument,
il faut rappeler qu’il s’agit ici de la
Culture (avec une majuscule), celle que
défendait Malraux, à savoir les œuvres
majeures de l’humanité. Gaston Vogel se fait
en effet une haute idée de l’art. Vouloir
devenir artiste ou se considérer comme tel ne
suffit pas, «il faut être un prophète et descendre
dans les couches les plus profondes
où le circuit sanguin de l’homme est trop
froid pour arriver». Il reprend la formule de
Rimbaud et qualifie l’artiste de «Voleur de
feux», ces êtres qui de par leurs œuvres
enflamment les âmes.
Il ne comprend pas pourquoi le Luxembourg,
avec ses moyens financiers, n’a jamais manifesté
d’intérêt pour la culture, n’a jamais
investi dans une œuvre majeure et n’accueille
jamais de grande exposition.
Il considère comme une erreur d’avoir retiré
le latin de certaines branches intellectuelles.
«C’est un pont essentiel entre notre civilisation
contemporaine et l’Antiquité, là où tout
avait été pensé». Il continue de lire Tacite
pour ne pas perdre son latin et ne peut imaginer
un confrère qui ne le maîtriserait pas.
C’est parce que les mots portent en eux une
archéologie, qu’il se plonge dans de grandes
«excursions étymologiques». Tout intellectuel
dont les idées se véhiculent de par le
mot, se doit d’en cerner le sens.
Il jette un regard critique sur nos sociétés, de
la démission de la raison à la déculturation en
passant par l’apothéose du fric. Il y voit les
symptômes d’une société malade. «Il suffit
d’écouter ce qui se passe à la Chambre des
Députés: aucun ne sait parler et tous ajoutent
du creux au vide. Le mot porteur a disparu».
Nous nous séparons sur une pensée
philosophique
«Je considère que l’homme est un singe qui
s’appelle Homo sapiens et de tous les singes,
il est le plus méchant. Il se permet deux guerres
mondiales, un holocauste et une multitude
de guerres néocoloniales en seulement
un siècle. Il y a chez l’homme, une molécule
néfaste qui ne guérira jamais. Beaucoup de
juges se trompent, l’homme est au-delà du
bien et du mal, il est comme le disait
Dostoïevski, un monstre de rêve».
Sa passion pour la pierre est révélatrice; il est
de ces hommes sur qui les modes du temps
n’ont pas d’emprise. Contrairement à ce qu’il
laisse entendre, ce n’est pas un homme du
XVIIIème coincé dans une époque qui ne
serait pas la sienne. Il est juste un homme de
l’écrit à l’heure du digital et un homme de
raison dans une société de sentiments. Il est
à l’image de sa météorite vieille de 50.000
ans, tombée dans le désert de l’Arizona ou
de sa pièce de jade, il est un bloc construit de
références culturelles, littéraires et philosophiques
inaliénables dans lesquelles la
modernité aurait bon de s’abreuver. JuB
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LG - Juin 2016

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