STOP À L’ANTI-JEU !
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20<br />
tir massivement dans le marketing et le sponsoring,<br />
créant un phénomène de « mode sportive »<br />
qui dépasse largement les pratiquants de sports<br />
pour s’étendre à tous les consommateurs à la recherche<br />
de nouveaux repères vestimentaires. Nike<br />
a ainsi construit un véritable mythe à portée internationale<br />
autour de l’histoire de sa marque, de l’innovation<br />
technique et des exploits des champions<br />
qu’il sponsorise, afin d’alimenter l’engouement des<br />
consommateurs et la croissance de ses ventes 21 .<br />
Le succès retentissant de ce modèle économique<br />
a conduit les autres équipementiers sportifs à essayer<br />
de l’imiter. Afin de dégager des moyens financiers<br />
suffisants pour concurrencer les campagnes<br />
de marketing et de sponsoring lancées par Nike et<br />
construire une image de marque à même de rivaliser<br />
avec celle du leader américain, Adidas a fermé<br />
progressivement ses usines en Europe à partir des<br />
années 1980, et s’est installé en Asie avant d’y externaliser<br />
totalement sa production 22 .<br />
Ce faisant, Nike, Adidas et Puma ont lancé depuis<br />
plus de 30 ans une course à la réduction des coûts<br />
d’approvisionnement, à la croissance de leurs dépenses<br />
de marketing et de sponsoring, et in fine de<br />
leurs ventes de chaussures et de vêtements sportifs.<br />
Aujourd’hui, les coûts de fabrication des produits ne<br />
représentent plus que 51% à 54% des chiffres d’affaires<br />
de Nike, Adidas et Puma (contre 75% quand<br />
la production était réalisée en Europe). Quant aux<br />
dépenses de marketing et de sponsoring, devenues<br />
incompressibles, elles s’élèvent à 10% pour Nike et<br />
14% pour Adidas. Elles s’élèvent même jusqu’à 21%<br />
pour Puma dont la stratégie actuelle est de réinvestir<br />
massivement dans le marketing et sponsoring pour<br />
éviter d’être distancé par ses 2 autres concurrents<br />
et tenter d’améliorer sa rentabilité financière.<br />
Figure 9. Profils financiers de Nike, Adidas et Puma<br />
Source : BASIC, d’après les rapports annuels publiés par les 3 entreprises (2015)<br />
Sur les 10 dernières années, ces dépenses n’ont<br />
cessé d’augmenter (voir diagrammes ci-après) :<br />
85% de croissance dans le cas de Nike et plus<br />
de 140% pour Puma. Elles sont désormais incontournables<br />
pour dynamiser les ventes et nourrir la<br />
demande des consommateurs.<br />
ESE - Rapport EURO 2016<br />
21 BP. Bouchet et D. Hillairet, Marques de Sport : approches stratégiques et marketing, Editions de boeck, 2009<br />
22 B. Smith, Pitch Invasion. 2007 op. cit.