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Srbija - geopoeticki album - francuski - niska rezolucija

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PRINCIP PRESS


Serbie<br />

ALBUM GÉO-POÉTIQUE<br />

Belgrade<br />

2011


Prologue<br />

AVEC L’OBJECTIVITÉ<br />

DE L’OBJECTIF<br />

Le livre devant vous pourrait être appelé <strong>album</strong>, témoignage, recueil de documents.<br />

Il n’aspire pas à persuader. Il ne propage pas, il n’impose pas, il n’exagère pas. Il n’est<br />

ni porte-parole, ni avocat, ni agent de publicité bavard. Il n’est ni journaliste touristique,<br />

infecté par des clichés et cette forme d’auto-éteinte nommé routine. Comme dans un beau,<br />

long voyage à l’ancienne, quand vous vous installez dans un train et écartez les rideaux<br />

sur la fenêtre, de nombreuses images passeront devant vous. Regardez-les tranquillement<br />

et curieusement, dans l’esprit chercheur, avec vos propres yeux et les yeux de ceux à qui<br />

vous raconterez ce voyage. Quelques-unes de ces images vous retiendrez tout de suite,<br />

aux autres vous retournerez de temps en temps et renouvellerez votre relation subtile, et<br />

peut-être, elles deviendront une seule, un grand portrait mosaïque de la Serbie que vous<br />

emporterez pour toujours.<br />

Nous vivons dans la “civilisation de l’image” et nous sommes envahis nuit et jour<br />

par des spectacles qui devraient, selon leur conception, être passionnants. Nous avons<br />

atteint l’empire polaire de la glace, les entrailles des volcans, les fonds des océans, les<br />

étendues de l’espace. La technique et les nouveaux logiciels ont rendu les photographies<br />

impeccables, la publicratie tente de les transformer en une simulation de paradis. Et juste<br />

à cette époque-ci, nous avons compris que ce torrent d’images sensationnelles nous laisse<br />

en général indifférents et vides. Nous les apercevons, mais elles ne bougent rien en nous.<br />

Elles sont blasées, sans expérience et peu convaincantes. Stériles et maniérées.<br />

Le livre devant vous apporte des photographies différentes. Dans elles et à travers elles,<br />

vous reconnaitrez un certain amour, une certaine nostalgie, et une certaine tendresse que,<br />

faute de mot plus précis, nous appelons la poésie. Derrière ces photos est un homme, et non<br />

pas une technique prétendue toute puissante. Et quand vous voyez la pointe du jour dans<br />

un village de montagne reculé, et l’orage au-dessus d’une plaine, et la croix qui se dessine<br />

sur un ciel dramatique, et leur premier bisou sur le muret de l’ancienne forteresse, sachez<br />

que quelqu’un y a été et l’a enregistré. Ces photographies ne sont pas créées avec photoshop<br />

mais dans l’œil d’un homme. L’appareil photo n’est qu’un instrument d’enregistrement.<br />

La Serbie est présentée ici avec l’objectivité de l’objectif. Une des histoires possibles<br />

sur elle, ce pays généreux et incompris. Nous l’avons répartie en quinze régions et nous<br />

l’avons traversée du Nord au Sud, de l’Ouest à l’Est. Vous pouvez en faire votre propre<br />

grille de voyage à huit directions. N’hésitez pas à négliger les panneaux de route que nous<br />

avons laissés et à prendre votre propre chemin. “Regarde et mesure où ça te plait”. Dans<br />

chaque région nous avons essayé de saisir son ton, son image archétypale, sa nature et<br />

son caractère. De présenter, au moins à coup d’œil, la poétique et l’esprit de ses paysages,<br />

ses villes, ses lieux sacrés, ses eaux, surtout ses gens, leur vie et leur expérience du monde,<br />

leurs rituels et repas, belvédères et vues, arts et passions, enthousiasmes et méditations.<br />

Ne nous prenez pas au mot.<br />

Vérifiez tout.<br />

Et n’oubliez pas l’avertissement d’un des plus malheureux princes de la littérature<br />

mondiale : “Il n’y a que les esprits légers pour ne pas juger sur les apparences. Le vrai<br />

mystère du monde est le visible, et non l’invisible.”<br />

PROLOGUE<br />

05


CONTENU<br />

05<br />

21<br />

35<br />

49<br />

63<br />

77<br />

91<br />

105<br />

06 CONTENU


133<br />

147<br />

161<br />

175<br />

189<br />

203<br />

217<br />

CONTENU<br />

07


Serbie<br />

Bačka<br />

Carte de la région<br />

Srem<br />

Novi Sad<br />

Banat<br />

Belgrade<br />

Serbie de<br />

l’Ouest<br />

Serbie du<br />

Sud-Ouest<br />

Šumadija et<br />

Smederevo<br />

La vallée<br />

des rois<br />

Braničevo et<br />

Pomoravlje<br />

Rasina et<br />

Toplica<br />

Serbie<br />

de l’Est<br />

Niš<br />

Serbie du<br />

Sud-Est<br />

Kosovo et<br />

Métochie


SUBOTICA<br />

M. Pijaca<br />

Horgoš<br />

Kanjiža<br />

Krstur<br />

Ban.<br />

Aranđelovo<br />

Riđica<br />

St. Žednik<br />

Rastina<br />

Bajmok<br />

Stanišić<br />

Gakovo<br />

Pačir<br />

St. Moravica<br />

Bezdan<br />

Svetozar<br />

Miletić<br />

Karađorđevo<br />

Čonoplja<br />

Bač.<br />

Bač. Monoštor<br />

Sombor<br />

Telećka Topola<br />

Kljajićevo<br />

Apatin<br />

Prigrevica<br />

Sonta<br />

Salaš<br />

Madaraš<br />

Sivac<br />

Crvenka<br />

Bač. Brestovac<br />

Kruščić<br />

Bač. Palanka<br />

Kula<br />

Vrbas<br />

Lipar<br />

Feketić<br />

E75<br />

M. Iđoš<br />

Papuk Dolina<br />

Bač. Gračac<br />

Bogojevo<br />

Odžaci<br />

Karavukovo<br />

Despotovo<br />

Zmajevo<br />

Vajska<br />

Ratkovo<br />

Parage<br />

Ravno selo<br />

Bač<br />

Tovariševo Bač. Petrovac<br />

Kisač<br />

Bač. Novo<br />

Gajdobra<br />

Selo Mladenovo Obrovac<br />

Čantavir<br />

NOVI<br />

SAD<br />

Beočin<br />

Drom<br />

Tornjoš<br />

Mileševo<br />

Adorjan<br />

Senta<br />

Svetićevo<br />

Bečej<br />

Srbobran<br />

Sirig<br />

Temerin<br />

Žabalj<br />

Ada<br />

Novi Kneževac<br />

Mol<br />

Bač. Petrovo<br />

Selo<br />

Čoka<br />

Čurug<br />

Padej<br />

Bač.Gradište<br />

Crna Bara<br />

Iđoš<br />

Bočar<br />

Mokrin<br />

Novi Bečej<br />

Kumane<br />

Elemir<br />

Kikind<br />

Bašaid<br />

Melenci<br />

Đurđevo<br />

Belo Blato<br />

Šajkaš<br />

Vilovo<br />

E75<br />

Titel<br />

St. Slankamen<br />

20 BAČKA


BAČKA<br />

Une région fertile du nord de la Serbie, entre le Danube, la Tisa et la frontière avec la<br />

Hongrie. Son histoire est tumultueuse, sa nature calme. Sa mémoire est longue, tout<br />

comme sa file de villes, de manoirs, de charmes. Notre auteur de récits de voyages inspiré<br />

l’a ainsi décrite : “Poussée au fond de la mer tarie, écoulée par le Danube. Une plaine vaste et<br />

fertile, un paysage infini de maïs, de belles rivières, de belles villes, des fermes, de bons vins,<br />

des gens joviaux.” Dans la Stratégie du développement du tourisme de la Serbie (Belgrade,<br />

2006) la région plus vaste à laquelle Bačka appartient est présentée comme suit :<br />

“Marquée par la tradition urbaine médiévale, par ses cours d’eaux et ses centres<br />

urbains reliés par la plaine pannonienne idyllique. Elle possède des cultures autochtones,<br />

des valeurs naturelles et gastronomiques. Ses symboles sont le Danube, la Tisa, le lac<br />

Palić, ses villes, ses bâtiments… La caractérologie croquis souligne que c’est un amateur<br />

du vin et de la nourriture, passionné de l’eau, accueillant, créatif, extroverti, sensuel,<br />

romantique, enclin à l’exploration…”<br />

Les traces des plus anciens agglomérations datent de l’Âge du fer (surtout le long du<br />

Danube et de la Tisa ; les plus importants sont situés à Bogojevo, Apatin, Ada, Senta,<br />

Titel). Dans ces couches culturelles et historiques l’on trouve les empreintes des Celtes,<br />

Romains, Huns, Slaves, Germaniques, Avares… Le plus ancien monument écrit préservé<br />

sur les villes de Bačka date de 535, lorsque les documents de l’empereur byzantin Justinien<br />

citent Bač, dont toute la région porte le nom. Apatin est mentionné pour la première fois<br />

en 1011, Senta en 1216, Bečej en 1238, Temerin en 1332, Srbobran en 1338, Sombor et<br />

Subotica en 1391… Selon le recensement de 2002, 1 023 000 habitants vivent en Bačka.<br />

Les Serbes font la majorité (59 pour cent), suivent les Hongrois (16 pour cent), et il<br />

y a aussi des Slovaques, Bunjevci, Ruthènes, Croates, Roma… Le plus grand nombre<br />

d’habitants vit à Novi Sad (qui va être traité dans un chapitre séparé), officiellement,<br />

environ 216 000, puis à Subotica (presque 100 000), Sombor (50 000), Bačka Palanka (30<br />

000), Vrbas et Bečej (25 000), Senta et Apatin (20 000)…<br />

Si la route vous amène par ici, il faut faire la connaissance des mœurs traditionnels,<br />

comme “Dužjanica” à Subotica, les noces de Kulpin, les fêtes de vin et de vendanges,<br />

l’évocation des mobas (travaux bénévoles de récolte), les soirées et les bals, avec beaucoup<br />

de danses et de chansons, de gaité, de la musique des tambura. Le retentissement de tout<br />

cela, chargé d’ardeur, vous le trouverez dans de bonnes tavernes de Bačka.<br />

En Bačka, ne ratez pas de déguster le kulen, le jambon, les saucisses variées, les čvarci<br />

(sorte de grattons de porc), le fromage de tête, mais aussi la soupe à la pintade, le potau-feu<br />

de poisson, la goulache, rinflajž, les poissons cuits au four, la dinde, le canard, le<br />

gibier… Bien sûr, tout glacé, farci, fortement épicé, bien cuit. Vous ne pouvez pas partir<br />

sans goûter du gâteau doboš, taške, des boulettes aux prunes, du strudel ou des nouilles<br />

au pavot ou aux noix. Sont indispensables, affirment les gens de Bačka, l’eau-de vie à la<br />

mûre, les vins de Pesčara, les bières d’Apatin ou de Čelarevo.<br />

En outre les villes, vous garderez certainement le souvenir des excursions aux<br />

lacs (Palić, Ludoš), fermes (Rokin, Cvetni, Katai, Dida Hornjakov, Naš…), aux haras<br />

(Zobnatica, Karadjordjevo). Si vous vous trouvez emportés par la compagnie et la<br />

bonne humeur, confiez-vous aux chansons folkloriques bećarci de la plaine, et aussi aux<br />

romances, surtout russes et tziganes. Ou passez voir la Foire mondiale de la tamburica<br />

du village Deronje. Accompagné de la musique des tamburas tout va bien en Bačka. Les<br />

gens, la terre, et le ciel.<br />

BAČKA<br />

21


Hôtel de ville à Subotica: Un des bâtiments représentatifs, bâti<br />

de la fin du XIXe siècle jusqu’à la Première guerre mondiale, dans<br />

l’esprit de la sécession, dominante à l’époque (avec la Synagogue, le<br />

palais de Raichle, le Lycée, la Bibliothèque)<br />

Bač: Forteresse et une des plus anciennes villes de Voïvodine,<br />

dont vient le nom de la région de Bač ka<br />

BAČKA<br />

23


Le lac de Pa lić : Un lieu mondain à huit kilomètres de Su bo ti ca,<br />

souvent comparé à Kar lo vy Va ry i Weisbaden. Possède une station<br />

thermale, un beau jardin anglais, une tour d’eau, la plage pour les<br />

femmes, une grande terrasse, la maison d’été, des hôtels, des villas,<br />

trois plages, un centre de sports, un zoo.<br />

Au son de la guitare: À Pa li ć ont lieux de nombreuses ma nifestations<br />

et rencontres inoubliables, et depuis 1992 le Festival international<br />

du film “Pa lić”<br />

24 BAČKA


Nourriture et spécialités gourmandes authentiques: Ce n’est pas<br />

qu’un besoin vital ici, c’est aussi une forme de géo-poétique, une<br />

expression de l’identité<br />

Infini et abondance: La province de Voïvodine, et sa Bač ka, sont<br />

un fragment des plus grands champs de blé en Europe<br />

BAČKA<br />

27


Fermes: Au XIXe et XXe siècle, il y avait plus qu’un mille de ces<br />

fermes agricoles isolées dans la pleine, et puis il y a quelques décennies,<br />

sous le coup irréfléchi de l’industrialisation et de la prolétarisation,<br />

elles sont devenues abandonnées et délabrées. Aujourd’hui,<br />

plus de 20 en est rénovées aux fins touristiques et de nouvelles apparaissent<br />

sans cesse. Nous y retournons avec le repentir, pour se<br />

sauver des villes surpeuplées et nerveuses.<br />

Poétique: Les fermes sont mises en vers, entrées dans la littérature,<br />

peinture, musique, film, devenues le symbole d’une philosophie<br />

de vie et d’une sensibilité particulière<br />

28 BAČKA


Le marais d’Apa tin : Un des riches terrains<br />

de chasse de cette partie de la Serbie<br />

30 BAČKA


Les images de Bač ka: La jeune section des<br />

célèbres joueurs de tambura de Bač ka. Un<br />

carrosse à Pa li ć. Les chevaliers du vin. Le monument<br />

au cheval à Zob na ti ca<br />

Som bor: L’Hôtel de ville avec sa haute tour,<br />

construit en 1842 en style classique, un des<br />

symboles de cette belle ville<br />

BAČKA<br />

33


Horgoš<br />

Kanjiža<br />

Krstur<br />

Ban.<br />

Aranđelovo<br />

Adorjan<br />

Senta<br />

Bač. Petrovo<br />

Selo<br />

Temerin<br />

Ada<br />

Bač.Gradište<br />

Žabalj<br />

Krušedol<br />

Inđija<br />

E70<br />

Beška<br />

Novi Kneževac<br />

Čoka<br />

Padej<br />

St. Pazova<br />

Golubinci<br />

Subotište<br />

Ašanja<br />

Kupinovo<br />

34 BANAT<br />

Čurug<br />

Crna Bara<br />

Iđoš<br />

Bočar<br />

Novi Bečej<br />

Kumane<br />

Elemir<br />

St. Slankamen<br />

Krčedin<br />

N. Slankamen<br />

N. Pazova<br />

Batajnica<br />

Dobanovci<br />

Bečmen<br />

Boljevci<br />

Mokrin<br />

Kikinda<br />

Bašaid<br />

Melenci<br />

Đurđevo<br />

Ečka<br />

Belo Blato<br />

Šajkaš<br />

Vilovo<br />

E75<br />

Titel<br />

Dunav<br />

ZRENJANIN<br />

Besni<br />

Fok<br />

BEOGRAD<br />

Surčin<br />

Nakovo<br />

Sakule<br />

Umka<br />

Torda<br />

Žitište<br />

Novi Kozarci<br />

Rusko Selo<br />

Idvor<br />

Baranda<br />

Borča<br />

Vojvoda Stepa<br />

Nova Crnja<br />

Botoš<br />

Begejci<br />

Kovačica<br />

Opovo<br />

Sefkerin<br />

Glogonj<br />

Jabuka<br />

E75<br />

Ritopek<br />

Srpska<br />

Crnja<br />

Srpski Itebej<br />

Krajišnik<br />

Jaša Tomić<br />

Sutjeska<br />

Šurjan<br />

Jarkovac<br />

Samoš<br />

Sečanj<br />

Padina<br />

Vladimirovac<br />

Dobrica<br />

Alibunar<br />

Banatsko<br />

Novo Selo<br />

PANČEVO<br />

Ilanđa<br />

Lokve<br />

Seleuš<br />

Dolovo<br />

Kovin<br />

Plandište<br />

Jermenovci<br />

Uljma<br />

Vatin<br />

Sušara<br />

Deliblato Dubovac<br />

Gaj<br />

Dubravica<br />

Brežane<br />

Kostolac<br />

Klenovik<br />

Vel. Središte<br />

Vršac<br />

Markovac<br />

Mesić<br />

Vračev Gaj<br />

Bela<br />

Crkva<br />

Ram<br />

Ostrvo V. Gradište<br />

Braničevo<br />

Majilovac


BANAT<br />

Mince sur la mappe, cambré depuis les environs ou Smederevo et Miroč se reflètent<br />

dans le Danube, tout jusqu’à Krstur Banatski où est plantée la frontière hongroise.<br />

À gauche, il s’appuie à Bačka, Srem et Belgrade et à droite, à sa partie appartenant à<br />

la Roumanie. Pris, comme une coupure, il ressemble à un petit nuage sur le ciel clair<br />

surplombant la plaine, ou à une plume blanche d’oie emportée par les courants anciens<br />

des Carpates, massif de montagnes dont les versants se terminent juste ici, à la bordure<br />

orientale de la partie serbe de Banat. Le même écrivain de récits de voyage dit sur ce<br />

pays ancien des despotes et des gardes-frontière : “La partie orientale de la Voïvodine,<br />

entre la Tisa, le Danube et les frontières avec la Roumanie et la Hongrie. Une plaine<br />

également infinie et fertile, parcourue par le Begej et la Tisa, sous l’emblème de ses vins<br />

et bières, chevaux et chansons, ses villes bourgeoises rendues célèbres par leurs grands<br />

hommes de Banat.”<br />

Selon le recensement de 2002, si nous excluons les parties du Banat qui appartiennent<br />

aujourd’hui au territoire de la ville de Belgrade, environ 620 000 habitants vivent dans<br />

cette région. Plus de 70 pour cent d’eux sont des Serbes, mais il y a des Hongrois,<br />

Roumains, Slovaques, Roma… La ville la plus peuplée est Zrenjanin avec 80 000<br />

habitants, à Pancevo vit 77 000, à Kikinda 42 000, à Vršac 37 000, à Novi Bečej et Kovin<br />

près de 15 000, à Bela Crkva 11 000… Seulement dans la banlieue de Belgrade, Borča,<br />

qui appartient géographiquement à Banat, vit plus de 35 000 personnes.<br />

Les villes les plus célèbres de Banat furent construites sur des îles fluviales, ces bouts<br />

de sol sec dans les marécages anciens (Zrenjanin, Kikinda), soit sous les collines solitaires<br />

de la plaine (Vršac), soit aux embouchures des rivières (Pančevo, à l’embouchure du<br />

Tamiš et du Danube). Banat possède de nombreuses attractions naturelles, comme le<br />

sablier de Deliblat, la réserve de Carska bara, les lacs de Bela Crkva. Les vignobles de<br />

Vršac sont un vrai trésor, parmi les plus grands de toute la Serbie, de même que les eaux<br />

médicinales comme celle de Melenci ou les viviers infinis d’Ečka.<br />

Banat est connu au loin pour ses villages, surtout ceux qui ont donné les grands<br />

hommes de la culture serbe. Pour Ilandža de Miloš Crnjanski, Idvor de Mihailo Pupin,<br />

Orlovat d’Uroš Predić, Srpska Crnja de Djura Jaksić. Une haute expression de Banat se<br />

trouve également dans la poésie de Vasko Popa et de Miroslav Antić, dans la peinture<br />

de Konstantin Danilo, et bien d’autres.<br />

Banat lui-aussi possède ses châteaux et ses fermes, ses tavernes et joueurs de<br />

tambura, ses fêtes et ses mœurs pittoresques. Nous vous conseillons chaleureusement<br />

de visiter les “Jours de ludaja” à Kikinda, le Championnat mondial des œufs de Pâques<br />

ou les batailles des jars à Mokrin, un des nombreux festivals de fiacres, de la nourriture<br />

(comme le Festival du lard à Kačarevo), les jours du vin à Vršac ou les jours de la<br />

bière à Zrenjanin, la Galerie de la peinture naïve à Kovačica, le “Carnaval des fleurs” à<br />

Bela Crkva.<br />

Sur la table vous trouverez tout ce qu’on sert ailleurs en Voïvodine, avec en plus des<br />

spécialités particulières de Banat que vos hôtes vous présenterons en détail avec plaisir.<br />

Et si votre voiture ou vélo tombe en panne, ne vous inquiétez pas. Vous y trouverez<br />

toujours ces quatre gros chevaux qui traversent le Begej, et le bateau sur la Tisa, et les<br />

chaloupes sur le Danube plus rapides que les fiacres dans la rue.<br />

BANAT<br />

35


36 БАНАТ


Zre nja nin : L’Hôtel de ville, construit en 1820. La zone piétonne<br />

dans le vieux centre ville. Le petit pont à Be ge j et le Palais de justice,<br />

construite 1906-1908<br />

Libérateur: Le monument au roi Pierre Ier Ka ra đor đe vi ć au centre<br />

de Zre nja ni n<br />

BANAT<br />

37


À B a na t : L’Hôtel de ville à No vi Be če j. Maison natale du poète<br />

et peintre Đu ra Jak ši ć (1832-1878) à Srp ska Cr nja. L’Église à No vi<br />

Kne žev ac. L’Hôtel de ville à Ki kin da, construit 1891-1893, et la place<br />

centrale de cette ville<br />

Vr š ac: Le château baroque Vla di čan ski, siège de l’Éparchie<br />

de Ba nat, construit 1750-1757, à l’époque de l’épiscope Jo va n<br />

G eorg ij ev ić<br />

38 BANAT


Un carrosse: Autrefois moyen de transport important et symbole<br />

de la noblesse; comme le chapeau, il disait qui c’était. Aujourd’hui<br />

un détail mignon dans l’offre ethno-touristique (comme celui-ci de<br />

Banat à deux chevaux blancs).<br />

Ko va či ca : Un village de Ba na t, à 49 kilomètres de Belgrade, fondé<br />

en 1802 et peuplé surtout par des Slovaques, un des plus connus<br />

centres de la peinture naïve en Serbie<br />

BANAT<br />

41


Le grand-père et son petit-fils: La récolte d’autrefois dont on se<br />

souvient parfois aujourd’hui<br />

À l’aide des machines: Les travaux de récolte sur des champs de<br />

Banat au bord du Danube, photographiés de l’avion<br />

42 BANAT


Le village en roseaux: Be lo Bla to, blotti entre<br />

les viviers “Eč ka” et Car ska ba ra, célèbre<br />

pour le meilleur roseau dans cette partie de<br />

l’Europe<br />

C arska ba ra: À une vingtaine de kilomètres<br />

de Zre nja ni n, cette Réserve spéciale de<br />

la nature est connue pour son monde très riche<br />

de la faune et de la flore, avec 240 espèces<br />

d’oiseaux et 24 espèces de poissons. Elle est<br />

inscrite sur la liste des zones marécageuses<br />

d’importance mondiale de l’UNESCO.<br />

BANAT<br />

45


Ba nat du Sud: Les Fêtes du vin et ses vendanges<br />

à Vr šac. Une vue de Pan če vo<br />

B e la Cr kva : Un des sept lacs qui entourent<br />

et célèbrent cette ville à l’extrême Sud-Est de<br />

la partie serbe de Ba na t<br />

46 BANAT


NOVI<br />

SAD<br />

Šid<br />

Srem.<br />

Mitrovica<br />

ŠABAC<br />

Ruma<br />

Inđija<br />

St. Pazova<br />

N. Pazova<br />

Surčin<br />

Dunav<br />

Sava<br />

Erdevik<br />

Kukojevići<br />

Čalma<br />

S. Ležmir<br />

Beočin<br />

Grgurovci Vrdnik<br />

Irig<br />

Krušedol<br />

Krčedin<br />

Titel<br />

N. Slankamen<br />

Novi<br />

Banovci<br />

Stari<br />

Banovci<br />

Belegiš<br />

Surduk<br />

Beška<br />

Sremski<br />

Karlovci<br />

Besni<br />

Fok<br />

Putinci<br />

Nikinci<br />

Tovarnik<br />

Subotište<br />

Drenovac<br />

Grabovci<br />

Dobanovci<br />

Bečmen<br />

Obrež<br />

Provo<br />

Kupinovo<br />

Boljevci<br />

Umka<br />

Bogatić<br />

Prnjavor<br />

Pričinović<br />

Banovo<br />

Polje<br />

Laćarak<br />

Zasivica<br />

Lešnica<br />

Varna<br />

Morović<br />

Višnjićevo<br />

Bođani<br />

Pećinci<br />

Golubinci<br />

E75<br />

E70<br />

E70<br />

48 SREM


SREM<br />

mbrassé par le Danube au Nord et à l’Est, par la Sava au Sud, couronné de la Fruška<br />

“Egora, béni par ses temples et enluminée par ses vignobles, adossé à Belgrade et<br />

à la Šumadija fraternels, se trouve Srem. Tout décoré et doré. Autrefois, s’y trouvait la<br />

métropole romaine de Sirmium, aujourd’hui le voyageur ne peut pas décider par quoi<br />

commencer, parmi autant de beautés et de monuments dispersés partout.”<br />

Ainsi écrit notre écrivain de récits de voyage dans le livre La Serbie. Par les routes,<br />

par les rails, par les rivières (2007). Et les gens du Srem eux-mêmes, très fiers de leur pays<br />

natal, disent :“On tombe amoureux de Srem tout de suite, mais il faut toute une vie pour<br />

le connaître.”<br />

Comme nous l’avons dit, dans l’Antiquité, le centre principal de cette région et de cette<br />

partie du monde était la ville impériale de Sirmium (où se trouve aujourd’hui Sremska<br />

Mitrovica), d’où, comme l’on le dit, vient le nom de Srem. Ou c’était le contraire. À son<br />

apogée, Sirmium avait plus de 100 000 habitants ! Il y avait un palais impérial colossal,<br />

il était entouré des remparts puissants, il possédait des collections riches et de grands<br />

trésors. Au moins sept “empereurs militaires” romains du IIIe et du Ve siècle sont nés<br />

ici (Trajan Dèce, Aurélien, Probus, Maximien Hercule, Gratien, Constance II, Gratien),<br />

quelques hommes célèbres y rencontrèrent leur dernier jour (empereur philosophe<br />

Marc Aurèle par exemple). Les traces matérielles de cet héritage sont préservées par le<br />

Musée de Srem à Sremska Mitrovica.<br />

Plus tard, cette région était le domaine des despotes serbes et la capitale des “Branković<br />

de Srem”. Après la Grande migration des Serbes du Sud à la fin du XVIIe siècle, menée<br />

par le patriarche Arsenije III Čarnojević, Sremski Karlovci représentèrent pendant plus<br />

de deux siècles le lieu crucial de la vie religieuse, culturelle et politique du peuple serbe.<br />

Le siège de l’Église serbe s’y trouvait, les écoles les plus importantes y furent établies, des<br />

livres capitaux y furent écrits et imprimés, le Duché serbe y fut proclamé. Tout cela est<br />

toujours préservé par cette belle ville sur le Danube, d’où normalement commencent les<br />

visites du Srem.<br />

Juste au-dessus de Sremski Karlovci s’érige Fruška gora et s’étend au loin à l’ouest,<br />

tout jusqu’à la frontière de la Serbie. Cette montagne abrite une vingtaine de monastères<br />

orthodoxes construits entre le XVe et le XVIIIe siècle (Krušedol, Grgeteg, Hopovo, Vrdnik,<br />

Remeta, Jazak, Beočin, Rakovac, Privina Glava, Kuveždin, Šišatovac…) et c’est pour cela<br />

qu’elle est appelée “la Sainte montagne serbe du Nord” et “Athos serbe médiéval”.<br />

Selon le recensement de 2002, dans la partie serbe du Srem habite près de 800 000<br />

d’habitants. Les Serbes font une grande majorité (84 pour cent), il y a aussi des Slovaques,<br />

Ruthènes, Hongrois, Croates… Le plus grand nombre habite dans les deux municipalités<br />

de Belgrade qui appartiennent géographiquement au Srem : à Novi Beograd 236 000, à<br />

Zemun 153 000. À Sremska Mitrovica 40 000, à Ruma 33 000, à Indjija 27 000, à Stara<br />

Pazova 19 000, à Sid 17 000, à Petrovaradin 14 000, à Sremska Kamenica 12 000, à<br />

Sremski Karlovci 9 000, à Beočin 8 000…<br />

La nature a également généreusement dotée cette région, ce que démontrent les<br />

réserves d’Obedska bara, Zasavica, le terrain de chasse à Morović, le Parc national<br />

“Fruška gora”. Quand vous êtes à Srem, profitez de cette occasion pour visiter le Musée<br />

insolite du pain à Pećinci, le Musée du miel et de l’apiculture à Sremski Karlovci, le<br />

Musée de l’art naïf à Šid…<br />

SREM<br />

49


Sremski Kar lov ci: Depuis la fin du XVIIe siècle, un des<br />

plus importants centres serbes, le siège de l’Archevêché,<br />

lieu où fut proclamée la Voïvodine serbe en 1848<br />

Cathédrale: L’Église Saint-Nicolas à Srem ski Kar lov ci ,<br />

construite 1758-1762<br />

Symbole: Célèbre fontaine “Quatre lions” de la place<br />

centrale de Srem ski Kar lo vci<br />

Grgeteg : L’un d’une vingtaine de monastères célèbres<br />

de Fru ška gor a. Selon la légende, il fut fondé en 1471<br />

par Zmaj Og nje ni Vuk, fils du despote serbe aveuglé Grg<br />

ur Br ankov ić<br />

50 SREM


SREM<br />

51


Joie et vérité: “Jours du vin de Ba no štor ”, une cave à vins moderne<br />

de Srem et les travaux dans la vigne de Fru ška gora<br />

Couleurs et lumières: L’été dans un champ de Srem<br />

SREM<br />

55


Près de B e o či n: Une taverne sur le Danube et le vivier à Su se k. Un<br />

club et hno à Če re vi ć. Un bac sur le Danube<br />

Vue sur le Danube de Fru ška go ra: “La veine d’argent à travers les<br />

forêts intemporelles”<br />

56 SREM


À Sre m: Avec ses petits-fils dans le champ,<br />

car “l’avenir appartient aux jeunes”. Un bateau<br />

sur le Danube près de Be ška. Une piste<br />

cyclable sur Fru ška go ra<br />

O bed ska ba ra: Une grande réserve de nature<br />

dans la commune Pe ćin ci, une des plus<br />

anciennes zones protégées du monde (depuis<br />

1874), aujourd’hui sur la liste de l’UNESCO,<br />

habitat de l’Ibis falcinelle<br />

58 SREM


SREM<br />

Ville des rois et des martyrs: Sirmium ant i -<br />

que (reconstruction artistique). Site archéologique.<br />

Statue du Saint Dimitri, patron de<br />

toutes les Mi tro vi cas, et de la Srem ska Mitrovica<br />

aussi<br />

Une ville sous la ville: Site archéologique<br />

romain au centre de Sremska Mi tro vi ca<br />

SREM<br />

61


Zmajevo<br />

Stepanovićevo<br />

E75<br />

Kisač<br />

Rumenka<br />

Slana<br />

Bara<br />

Gložan<br />

Futog<br />

Veternik<br />

Satelit<br />

NOVI<br />

SAD<br />

PETROVARADIN<br />

DUNAV<br />

DUNAV<br />

Begeč<br />

DUNAV<br />

Srem.<br />

Kamenica<br />

62 NOVI SAD


NOVI SAD<br />

La deuxième la plus grande ville de la Serbie, la capitale de la province serbe nordique<br />

de Voïvodine. “Une ville distinguée sur le Danube, en face de la célèbre forteresse de<br />

Petrovaradin, ce Gibraltar danubien, la ville à laquelle sont liés de nombreux débuts et<br />

apogées de l’histoire et de la culture serbe. Appelée Athènes serbe, autant traditionnelle<br />

que moderne, sans jamais perdre son rythme léger même dans des circonstances les plus<br />

dramatiques, Novi Sad attire aujourd’hui les voyageurs par son charme et son étendue.”<br />

La ville fut construite sur un pré et dans les marécages par les Serbes, mais la plus<br />

grande mérite appartient aux Autrichiens. Après avoir reconquis Petrovaradin fortifié<br />

des Turques dans la dernière décennie du XVIIe siècle, ils interdirent aux orthodoxes d’y<br />

habiter. Donc, en 1694, les Serbes fondent leur propre ville sur la rive gauche du Danube,<br />

juste en face, d’abord nommé Račka Varoš et Fossée de Petrovaradin. Elle porte le nom<br />

de Novi Sad (Neoplanta en latin) depuis le 1 er février 1748, lorsqu’elle fut proclamée la<br />

ville royale libre par la charte de l’empresse autrichienne Marie Thérèse.<br />

Dans la deuxième moitié du XVIIIe et durant l’entier XIXe siècle cette ville était un<br />

des centres culturels et sociaux importants de tous les Serbes. En 1790, Emanuel Janković<br />

y installe sa première imprimerie, en 1810 le Lycée orthodoxe serbe est ouvert, en 1834<br />

paraît le premier numéro de Serbski letopis (depuis 1873 Letopis Matice srpske), en 1861<br />

le Théâtre national serbe est ouvert, en 1864 Matica srpska est transférée de Budapest…<br />

À cette époque, en 1863, neuf revues serbes sont publiées à Novi Sad (pour comparer,<br />

à Belgrade il n’y en avait que quatre, et à Zagreb six). Depuis ce temps, cette ville est<br />

appelée Athènes serbe, et elle porte ce nom aujourd’hui pour les mêmes raisons.<br />

Pendant la Révolution 1848/49, les Hongrois, depuis la forteresse de Petrovaradin,<br />

détruisirent complètement avec les canons les deux tiers de la ville de l’autre côté du<br />

Danube, qui resta sans la plupart de ses habitants. Elle fut alors pratiquement reconstruite,<br />

et c’est le plus ancien Novi Sad qui existe aujourd’hui.<br />

Selon le recensement de 2002, dans la partie centrale de Novi Sad habite officiellement<br />

193 000 habitants ; si nous y ajoutons tout le territoire de la ville et les parties de la<br />

banlieue, nous abordons le chiffre de 300 000. Aujourd’hui, c’est une ville moderne et un<br />

centre florissant, culturel, économique, de communication, sportif, universitaire. Une<br />

ville des manifestations attractives, des musées, des galeries, des bibliothèques, de grands<br />

théâtres. Elle conquiert par sa bonté et créativité, par ses festivals (“Exit”, “Sterijino<br />

pozorje”…), par ses foires (de l’agriculture, des livres, des automobiles, du tourisme…),<br />

par ses quais et ses places, ses tours élancées et bâtiments anciens, et surtout par ses<br />

grands artistes et leurs œuvres. Ici sont nés ou ils ont passé une partie importante de<br />

leur vie les grands artistes tels que : Jo van Jo va no vić Zmaj, Va sa Sta jić, La za Ko stić, Đura<br />

Jak šić, Alek san dar Ti šma, Mi ro slav An tić, Du ško Tri fu no vić, Pero Zubac… (Vous<br />

pouvez facilement élargir cette liste si vous consultez les Biographies de Novi Sad en six<br />

volumes de Vasa Stajić).<br />

“La mesure serbe de la Voïvodine et de Novi Sad”, dit l’historien, “fut définie par<br />

les militaires gardes-frontière, šajkaši, familles nobles et bourgeoises, chevaliers de la<br />

culture et grands bienfaiteurs, connus ou inconnus, qui léguèrent leurs grands biens<br />

à l’utilité du peuple serbe et de la patrie unifiée qu’ils devinaient au loin, dans l’avenir,<br />

dans le rêve.”<br />

“La Voïvodine n’est pas un territoire, c’est une mentalité”, écrivait Isidora Sekulić. Et il<br />

semble qu’on ne peut le voir plus clairement qu’à Novi Sad, sa capitale.<br />

NOVI SAD<br />

63


Trois vues: Pet rov ar adin<br />

De l’autre côté du fleuve: No vi Sad vu depuis<br />

la Forteresse de Pe tro va ra din<br />

Arrivée: Un bateau sur le Danube en<br />

train d’entrer à No vi Sad<br />

66 NOVI SAD


Au cœur: Rues, bâtiments et la place du<br />

centre de No vi Sa d<br />

Temple et école: L’Église Saint-Georges et<br />

le bâtiment du Grand lycée orthodoxe serbe<br />

(ouvert en 1703, aujourd’hui Lycée “Jo van Jova<br />

no vić Zmaj”)<br />

NOVI SAD<br />

69


Sous la lumière: Palais au centre. Le monument au tribun populaire<br />

et ancien maire Sve to za r Mi le ti ć (1826-1901) devant l’Hôtel de<br />

ville. La Synagogue, construite 1906-1908<br />

La Cathédrale: L’Église monumentale néogothique du Nom de<br />

Marie, construite à la fin du XIXe siècle<br />

NOVI SAD<br />

71


Cartes postales de Novi Sad: Le monument à Đu ra Jak ši ć (œuvre de<br />

Jo va n Sol da to vi ć). Une autre vue de la place centrale. Le Château Vladi<br />

čan ski, siège de l’Éparchie de Bač ka, construit en 1901<br />

Dans l’attente du printemps: Une petite conversation de Novi Sad<br />

Sur le Danube: Une pointe du jour pourpre<br />

72 NOVI SAD


Padinska<br />

Skela<br />

DUNAV<br />

Batajnica<br />

Borča<br />

Surčin<br />

Zemun<br />

E70<br />

Krnjača<br />

BEOGRAD<br />

Obrenovac<br />

Boljevci<br />

Jakovo<br />

SAVA<br />

Umka<br />

Železnik Resnik<br />

Sremčica<br />

Barič<br />

Ripanj<br />

Kaluđerica<br />

E75<br />

Grocka<br />

Vrčin<br />

Barajevo<br />

Ralja<br />

Stepojevac<br />

Sopot<br />

Lazarevac<br />

Mladenovac<br />

76 belgrade


BELGRADE<br />

Longue de deux mille trois cents ans et aussi émouvante est l’histoire de Belgrade. L’on<br />

y trouve toutes ses batailles, bâtiments, temples, tous les peuples qui combattaient<br />

pour lui, tous les triomphes et destructions, tous ses visages. Le visage du guerrier, du<br />

bâtisseur, de l’amant, du gamin, du bohème, du visionnaire, du chevalier, du maître, du<br />

sage jovial… Sont passés par ici (s’y arrêtant plus ou moins longtemps, payant plus ou<br />

moins) les Celtes, les Romains, les Avares, les Goths, les Huns, les Byzantins, les Hongrois,<br />

les Turques… Les Serbes ne sont pas passés, ils y ont demeuré.<br />

Le plus ancien témoignage préservé jusqu’aujourd’hui du nom slave de Belgrade<br />

date de 878. Pour la première fois, Belgrade devint la capitale serbe en 1284, lorsqu’elle<br />

fut offerte en cadeau au roi Dragutin Nemanjić par son beau-père, roi hongrois Bela<br />

IV (avec Mačva, Jadar, Soli, Usora), créant ainsi le royaume serbe du Nord. Après la<br />

mort de Dragutin en 1316, la ville et tout le “royaume de Srem” furent repris pour une<br />

courte période par son fils Vladislav. Désireux d’unir les deux royaumes serbes, son<br />

oncle Milutin le renversa, et l’armée hongroise, pour se venger, conquit Belgrade et la<br />

détruit jusqu’aux fondations.<br />

84 ans plus tard, la forteresse de Belgrade est de nouveau sous les emblèmes serbes :<br />

en 1404, le despote Stefan Lazarevic l’obtint pour l’administrer par le roi hongrois<br />

Sigismond de Luxembourg, en tant que don diplomatique. L’admirable Belgrade du<br />

despote, reconstruit des ruines et consacré à la Mère du Dieu, reste serbe jusqu’à la mort<br />

subite de Stefan en 1427. Alors, suivant le contrat, il fut retourné aux Hongrois, et le<br />

despote Djurdje Branković construisit Smederevo pour la nouvelle capitale serbe.<br />

Lors du Premier soulèvement serbe, les Serbes de Karageorges pénétrèrent à Belgrade<br />

en 1806, et la tinrent jusqu’à 1813. Le 12 décembre 1829, à Belgrade fut lu le célèbre<br />

Hatti-chérif :“Nous avons reçu, en un seul jour, l’État, la capitale et la dynastie.” En 1841,<br />

la capitale de la Serbie libérée fut officiellement transférée de Kragujevac à Belgrade.<br />

Et en 1867, les derniers militaires turcs quittèrent la ville. Les clés de Belgrade furent<br />

remises au prince serbe Michel Obrenović.<br />

Pendant un siècle et demi à suivre, cette ville fut la capitale de la Principauté et du<br />

Royaume Serbe, des trois Yougoslavies, et depuis 2006, c’est la capitale de la Serbie de<br />

nouveau indépendante, aujourd’hui République.<br />

Belgrade est une vraie métropole aujourd’hui, avec plus de deux millions d’habitants.<br />

Elle abrite les sièges des institutions cruciales serbes, culturelles, scientifiques,<br />

économiques, étatiques, religieuses, des plus grands clubs et associations sportifs, des<br />

compagnies… Elle a plus de 70 églises, un nombre à deux chiffres de théâtres, des musées,<br />

des centres culturels, des galeries et plusieurs universités. Une série des manifestations<br />

culturelles et économiques du niveau mondial a lieu ici. Elle est connue pour sa vie<br />

nocturne, divertissements sur les rivières, ses bohèmes artistiques, ses concerts sur<br />

les places de la ville. Elle est caractérisée par une bienveillance envers les faibles et la<br />

résistance devant les oppresseurs, un charme et une créativité particuliers, sa poétique et<br />

son humour, “une vision belgradoise du monde”. Si vous n’êtes pas sûrs de comprendre ce<br />

que nous venons de dire, lisez Duško Radović, Miloš Crnjanski, Moma Kapor, Milorad<br />

Pavić, Libero Markoni…<br />

Et quand vous avez mal, souriez. C’est tellement belgradois. Tellement belgradois.<br />

BELGRADE<br />

77


Les portes de Kalemegdan: La porte Sa hat<br />

(et la Tour), de Defter da r, de Ka ra đor đe , de<br />

L eop old<br />

L’Église Ru ži ca: D’abord construite dans<br />

la Forteresse au XVe siècle et consacrée à<br />

Notre-Dame, détruite en 1521, renouvelée<br />

1867-1869 comme église militaire, détruite<br />

de nouveau dans la Première guerre mondiale,<br />

puis renouvelée en 1924<br />

Le soir dans la Ville vieille: La vue depuis<br />

No vi Be o gra d sur le port de Sava et la<br />

Forteresse<br />

80 BELGRADE


Les eaux de Belgrade: Un bateau passe du<br />

Danube dans la Sava. La vue du ciel sur une<br />

marina de Zemun. Ze mun et le Danube, vue<br />

depuis Gar do š. Les ponts sur la Sava<br />

Pente de Sava: Le Port, la Forteresse, la<br />

tour de la Cathédrale...<br />

BELGRADE<br />

83


Les plus beaux bâtiments de Belgrade sont construits avant la Seconde<br />

guerre mondiale: Gouvernement de la Serbie. Présidence.<br />

Vieux palais (Assemblée de Belgrade). Siège des “Chemins de fers<br />

de la Serbie”. L’Université de l’art et la Cathédrale<br />

Zone piétonne et promenade: Entrée dans la rue Knez-Mi ha i lo va,<br />

zone piétonne centrale de Belgrade, de la place de la République<br />

BELGRADE<br />

85


Ada: À seulement quatre kilomètres du centre-ville sont le lac de<br />

Sava et deux îles (Ci gan li ja et Me đi ca). La première et la plus grande<br />

a été officiellement proclamée la troisième plus belle île des villes<br />

du monde.<br />

Stonehenge de Belgrade: Cette sculpture en pierre mystérieuse près du<br />

lac de Sava, est-elle un souvenir aux fondateurs celtes de la ville?<br />

Toison d’or: Sous la Forteresse de Belgrade naviguèrent (selon Diogène<br />

Laërce) les argonautes mythiques, retournant de Colchide. Cette<br />

image mythique et cette vue de la Forteresse sur les eaux de l’Embouchure<br />

forment même aujourd’hui des vrais Belgradois.<br />

86 BELGRADE


UŽICE<br />

Loznica<br />

Valjevo<br />

Bajina<br />

Bašta<br />

G. Milanova<br />

ŠABAC<br />

Surčin<br />

Sava<br />

Požega<br />

Lazarevac<br />

Obrenovac<br />

Nikinci<br />

Tovarnik<br />

Subotište<br />

Grabovci<br />

Dobanovci<br />

Bečmen<br />

Obrež<br />

Provo<br />

Vladimirci<br />

Lojanice<br />

Ašanja<br />

Kupinovo<br />

Boljevci<br />

Bogatić<br />

Prnjavor<br />

Pričinović<br />

Desić<br />

Bela Reka<br />

Tekeriš<br />

Jadr. Lešnica<br />

Lešnica<br />

Zavlaka<br />

Varna<br />

Ribarica<br />

Kamenica<br />

Banja<br />

Koviljača<br />

Osečina<br />

Pecka<br />

Krupanj<br />

Postenje<br />

Ljubovija<br />

Radalj<br />

Mali Zvornik<br />

Pambukovica<br />

Tulari<br />

Banjani<br />

Koceljeva<br />

Dren<br />

Kažuar<br />

Divci<br />

Stubline<br />

Grabovac<br />

Ušće<br />

Ub<br />

Lajkovac<br />

Draževac<br />

Brgule<br />

Mionica<br />

Ljig<br />

G. Banjani<br />

Kočtunići<br />

Družetići<br />

Jančići<br />

Lučani<br />

Vrujci<br />

Krčmar<br />

Brežđe<br />

Lunovo<br />

Selo<br />

Jakalj<br />

Kosjerić<br />

Mravinci<br />

Bobova<br />

Počuta<br />

Mitrovac<br />

Šljivovica<br />

Kremna<br />

Kravica<br />

Sevojno<br />

90 SERBIE DE L’OUEST


SERBIE DE L’OUEST<br />

L<br />

’écrivain de récits de voyage : “La région entre la Sava au Nord, la Drina à l’Ouest, la<br />

Kolubara à l’Est et les montagnes d’Užice au Sud. (On pourrait bouger ses frontières<br />

un peu ça et là, mais pour cette occasion nous l’avons délimitée ainsi, pour des raisons<br />

pratiques.) Elle compte plusieurs villes et genius loci, de Šabac, à travers Loznica et Valjevo,<br />

Lazarevac et Ljig, jusqu’à Kosjerić et Bajina Bašta. De Mačva, Pocerina et Jadar, à travers Cer,<br />

Gučevo et les montagnes de Valjevo, jusqu’à Tara et Zlatibor. Des monastères Petkovica,<br />

Čokešina, Radovašnica et Kaona, à travers Tronoša, Bogovadja, Ćelije, Lelić et Pustinja,<br />

jusqu’à Rača sur la Drina. Des stations thermales Koviljača, Radaljska, Badanje et Vrujci, à<br />

travers Divčibare, jusqu’à Drvengrad et la Huit de Šargan… Un pays des plaines fertiles et<br />

des forêts dorées, des montagnes merveilleuses et des gens courageux qui, vivant à travers<br />

les siècles sur l’ancienne frontière, n’ont pas perdu leur rêve de la liberté.”<br />

Près de 600 000 habitants vivent sur cet espace, le plus grand nombre sur le territoire<br />

de Šabac (123 000), Valjevo (97 000), Loznica (86 000), Lazarevac (62 000). Plus de 95<br />

pour cent d’habitants sont des Serbes.<br />

Le caractérologue : “La tradition et la fierté poussées de la verticale de la Serbie<br />

médiévale, avec les paysages idylliques de la nature intacte… Le pays des anciens<br />

immigrés de l’Ancienne Herzégovine, des Brda et de la Bosnie, d’un langage pur (ayant<br />

servi de base pour la langue littéraire serbe), le pays de Vuk Karadžić et de la cyrillique,<br />

le pays natal de Janko Veselinović, Jovan Cvijić, Laza Lazarević, Stojan Novaković,<br />

Desanka Maksimović, le Saint Nikolaj Velimirović, Stanislav Vinaver, du voïvode<br />

Živojin Mišić. Un des pays natals mythiques du héros serbe légendaire Miloš Obilić,<br />

celui qui tua l’empereur Mourad lors de la bataille de Kosovo, une région authentique et<br />

entrepreneuse, dévouée à la religion et au peuple, ouverte vers le monde mais insoumise<br />

aux envahisseurs (rebelle), une union ferme des valeurs ramenées des monts des faucons<br />

et trouvées dans la Serbie fertile, courageuse et tendre, pleine d’humour et de la légèreté<br />

supérieure, pleine d’esprit, différente, exigeante, à l’esprit ouvert, gourmande, amusante,<br />

consciente de sa bonne santé et orientée vers la tradition…”<br />

Vuk Karadžić, un des probablement plus grands hommes de la culture serbe nés ici (à<br />

Tršić, près de Loznica), écrivait ainsi :“Je suis né et j’ai grandi en Serbie, et c’est pour cela<br />

que je pense qu’il n’y ait au monde de plus beau pays que la Serbie, ni de lieu plus beau<br />

que Tršić.” Si la route vous amène dans ces régions, ne ratez pas de voir la “Čivijada” de<br />

Šabac (festival de l’humour et du satyre), “Vukov sabor” à Loznica et à Tršić, la “Foire de la<br />

prune” à Osečina, les “Soirées d’Ub”, l’”Été indien de Desanka Maksimović” à Brankovina<br />

(près de Valjevo), la “Fauchaison sur Rajac”, les “Jours des bergers” à Kosjerić, les “Jours<br />

de Mišić” à Mionica, le “Festival des réserves pour l’hiver” à Koceljeva.<br />

Le trésor gastronomique de la Serbie: “La Serbie de l’Ouest possède un climat bienfaisant,<br />

avec un grand nombre de jours ensoleillés, une hauteur idéale, des pâturages aromatiques<br />

et des vents favorables. Pour cela, la nourriture provenant de cette région est d’une qualité<br />

exceptionnelle et d’un goût particulier. Le fromage, la viande fumée, les eau-de-vie aux<br />

fruits doublement distillées de grande qualité, surtout au genièvre et aux prunes, les vins<br />

de Pocerina et des alentours de Valjevo, la pain de maïs blanc au kajmak frais, les pâtes,<br />

l’agneau et le veau ispod sača, les compotes, les strudels, les fruits secs, des réserves pour<br />

l’hiver riches en légumes variés… Doucement seulement, dit-on ici, ce n’est que l’entrée,<br />

pour se réchauffer un peu… Et nous sommes coureurs de longues distances !<br />

SERBIE DE L’OUEST<br />

91


La puissance libératrice de l’eau: Un café dans le village ethno Vrh polje.<br />

La pêche sur la Drina près de LJu bo vi ja. “La rivière longue d’un an”:<br />

Depuis sa source jusqu’à ces cascades fascinantes où elle se jette dans la<br />

Drina, la rivière Vrelo mesure 365 mètres exactement<br />

Descente: La navigation sur la Drina est un événement inoubliable<br />

Un bras: Une vue depuis Ta ra sur une partie du lac Pe ru ćac<br />

94 SERBIE DE L’OUEST


Fauchage sur Raj ac: Chaque année en juillet, le premier dimanche<br />

après le Saint Pierre, à Rajac, partie de la montagne Suvobor, à<br />

12 kilomètres de Ljig, a lieu une manifestation ethno-touristique<br />

qui rappelle la vieille tradition des mobas et la compétition des<br />

meilleurs faucheurs sur les prés des montagnes<br />

Le Voïvode à Mi o ni ca: Le monument à Ži vo ji n Mi ši ć (1855-1921),<br />

commandant de la Première armée serbe dans la célèbre bataille de<br />

Ko lu bar a (novembre-décembre 1914), né dans le village Stru ga nik<br />

près de Mionica<br />

SERBIE DE L’OUEST<br />

97


Rav na go ra: Autrefois sous une forêt épaisse de hêtre, refuge du<br />

premier mouvement de guérilla de l’Europe occupée pendant la<br />

Seconde guerre mondiale, puis emprisonné pendant des décennies<br />

par des interdictions et luttes idéologiques irraisonnables. Même<br />

ses forêts sont effacées par vengeance. Aujourd’hui elle semble envahie<br />

par de vrais amateurs de ses beautés.<br />

Le Saint évêque: Le monument au Saint Ni ko la j Serbe (1880-1956)<br />

près du monastère Soko consacré à lui, au pied de la montagne Sokolska<br />

et de la Cité Soko, dans la commune LJu bo vi ja<br />

98 SERBIE DE L’OUEST


Les traces de l’ancienne noblesse: Deux scènes du Šabac noble. Place<br />

centrale de Va lje vo. Te šnjar, un vieux quartier de Valjevo<br />

Te ke r i š : Le monument et l’ossuaire mémorial des soldats serbes<br />

péris dans la bataille célèbre et horrible de Cer, menée du 16 au 20<br />

août 1914 entre les formations austro-hongroises d’invasion et les<br />

forces de libération de l’Armée serbe. Après cinq jours et nuits sanglants,<br />

les envahisseurs furent repoussés de l’autre côté de la Drina.<br />

Dans la bataille fut tué environ 40 000 gens (16 000 Serbes et 24 000<br />

soldats austro-hongrois).<br />

SERBIE DE L’OUEST<br />

101


La vie est un miracle: La gare Mo kra Go ra et irrésistible Dr vengrad,<br />

sur la colline voisine de Me ćav nik, bâti après le tournage du<br />

film La vie est un miracle par le célèbre réalisateur Emir Ku stu rica<br />

qui a également ressuscité le vieux chemin de fer à voie étroite,<br />

nommée la Huit de Šar gan<br />

Féerique et en bois: L’église consacrée au Saint Sava serbe à Drve<br />

ng r ad<br />

102 SERBIE DE L’OUEST


Kupinovo<br />

Banjani<br />

Divci<br />

Divčibare<br />

Grabovac<br />

Ub<br />

Obrenovac<br />

Stubline<br />

Lajkovac<br />

Mionica<br />

Vrujci<br />

Brežđe<br />

Brgule<br />

Ljig<br />

Umka<br />

Draževac<br />

Lazarevac<br />

G. Banjani<br />

Koštunići<br />

Družetići<br />

Jančići<br />

Beljina<br />

Sibnica<br />

Vinčane<br />

Partizani<br />

G. Milanovac<br />

Barajevo<br />

Aranđelovac<br />

Belanovica<br />

Boljkovci<br />

Takovo<br />

Rogača<br />

Ralja<br />

Stojnik<br />

Orašac<br />

Mladenovac<br />

Topola<br />

Oplenac<br />

Stagari<br />

Vraćevšnica<br />

SMEDEREVO<br />

Jagnjilo<br />

Šatornja<br />

Vel. Krsna<br />

V. Šenj<br />

Bare<br />

Smed. Palanka<br />

KRAGUJEVAC<br />

Knić<br />

Pridvorica<br />

Čamić<br />

Kutlovo<br />

Mihajlovac<br />

Selevac<br />

Azanja<br />

Desimirovac<br />

Golobok<br />

Vel. Plana<br />

Rača<br />

Lapovo<br />

Batočina<br />

Sipić<br />

Ratković<br />

Dragovac<br />

Osipaonica<br />

Lozovik<br />

E75<br />

Klenovik<br />

Jagodina<br />

Dragocvet<br />

ožega<br />

Lučani<br />

ČAČAK<br />

Guncati<br />

Rekovac<br />

Guča<br />

Kravica Slatina<br />

Godačica Belušić<br />

104 ŠUMADIJA ET SMEDEREVO


ŠUMADIJA ET SMEDEREVO<br />

Selon l’estimation du Bureau géodésique, le centre géographique de la Serbie se trouve<br />

exactement dans cette région, dans le village Drača, à neuf kilomètres de Kragujevac<br />

dans la direction de Gornji Milanovac. Sans même connaître ce calcul, il y a longtemps,<br />

nous en avons écrit ainsi :<br />

“Le cœur de la Serbie des Temps modernes, la région où elle se réveilla et renaquit. Les<br />

deux soulèvements libérateurs contre l’Empire ottoman, au début de la Révolution serbe<br />

au XIXe siècle, commencèrent ici (Orašac, Takovo). Ici se trouvent la dernière médiévale<br />

et la première capitale moderne de la Serbie (Smederevo, Kragujevac). Ce beau pays<br />

montagneux, ses monts et eaux saints, villages et villes idylliques avec une personnalité,<br />

ses gens et chansons, ses prunelaies et vignes, aussi simple et aussi profonde liaison avec<br />

le ciel et la terre, avec l’authenticité populaire et son récit tout-voyant, sont la première<br />

chose à laquelle on pense en essayant de décrire aujourd’hui l’essence de la Serbie.”<br />

Selon le recensement de 2002, ici vit environ 550 000 habitants, et beaucoup plus non<br />

officiellement. Les villes les plus peuplées sont Kragujevac (150 000), Čačak (74 000),<br />

Smederevo (63 000)… Vous trouverez ici toute sorte de beautés, de merveilles et de<br />

curiosités. Kragujevac, aujourd’hui un centre régional moderne, est le premier en Serbie<br />

pour maintes choses : la première capitale du pays ressuscité de l’assujettissement au<br />

XIXe siècle, la première cour (1820), le premier lycée (1833), le premier journal (Novine<br />

srbske, éditeur Dimitrije Davidović), le premier théâtre (Knjazevsko-srbski teatar de<br />

Joakim Vujić, 1835), la première université (1838), les premiers cannons fondus (1853),<br />

la première centrale électrique (1884).<br />

À Smederevo se trouve la dernière et la plus préservée forteresse médiévale serbe,<br />

au bord même du Danube, ainsi qu’une des plus belles places centrales de tous les pays<br />

serbes. Cette région abonde en stations thermales : Bukovička, Selters, Palanački kiseljak,<br />

Gornja Trepča, Ovčar. Vous rencontrerez des zones vinicoles dans les alentours de Topola<br />

et Smederevo, et des rivières où que vous alliez (le Danube, la Zapadna Morava, la Rača, la<br />

Jasenica, la Lepenica, la Bjelica…) et des lacs (Gružansko, Grošničko, Dulensko, Bubanj,<br />

Medjuvršje…). Les vestiges des villes anciennes importantes sont Borač, Ostrovica,<br />

Rudnik, appelé au Moyen Âge la ”ville serbe d’argent”.<br />

Prêtez attention aux lieux sacrés orthodoxes de ces régions. Sur une colline merveilleuse,<br />

Oplenac, au-dessus de Topola, se trouve l’église de Saint-Georges (construite entre 1912-<br />

1913), mausolée de la dynastie des Karadjordjevic, habillée de marbre blanc de Venčac, et<br />

abritant une vraie anthologie de l’art médiéval serbe des fresques (les copies de plus des<br />

60 temples anciens, faites dans la technique du mosaïque). Dans la gorge de Ovčar-Kablar<br />

s’enfile un grand nombre de perles sacrés, monastères de la fin du XIVe siècle pour la<br />

plupart. Jusqu’à aujourd’hui une dizaine en est préservé ou rénové (Vavedenje, Vaznesenje,<br />

Jovanje, Uspenje, Nikolje, Sretenje, Preobraženje, Sveta Trojica, Blagoveštenje, Ilinje). Il<br />

y a aussi une église-refuge dans une grotte Kadjenica, et Savinje, l’église consacrée au<br />

Saint-Sava serbe. À Čačak voisin, ville qui fut fondée par Stefan Stracimir, frère de Stefan<br />

Nemanja, fondateur de la sainte dynastie serbe des Nemanjić, vous attendent également<br />

de nombreux trésors et de belles surprises. Et de l’autre côté de Jelica, dans le rythme de la<br />

trompette pulse Guča magnétique, célèbre pour son “carnaval populaire du jazz serbe”.<br />

Obligatoirement, ouverts et curieux, passez par Gornji Milanovac, Knić, Lučane. Et<br />

par Batočina, Rača, Lapovo. Et par Plana, Palanka, Koporin, Pokajnica… Afin de ne pas<br />

regretter plus tard.<br />

ŠUMADIJA ET SMEDEREVO<br />

105


Villes, bâtiments: L’École mémorial à Ora šac, construite en 1932 au<br />

mémoire des héros du Premier soulèvement serbe. Le monument au<br />

voïvode Ra do mi r Put ni k (1847-1917) et le bâtiment de la Cour départementale<br />

à Kra gu jev ac. L’hôtel “Be o grad” (autrefois “Kren”) à Čač ak,<br />

construit en 1900. Le bâtiment de la Cour départementale à Sme de revo,<br />

de 1888, et la place centrale de la ville<br />

Chef à To po la: Le monument à Ka ra đor đe Pe tro vi ć (1762-1817),<br />

chef du Premier soulèvement serbe contre l’occupation turque, œuvre<br />

de Pe tar Pa la vi či ni , 1938.<br />

Le lac Gr u ž an sko: À l’est de Kni ć, d’une surface de 900 hectares,<br />

long d’environ 10 kilomètres, d’une profondeur jusqu’à 30 mètres, très<br />

riche en poissons<br />

108 ŠUMADIJA ET SMEDEREVO


Capitale: La Forteresse de Smederevo fut bâtie en tant que la<br />

nouvelle capitale de la Serbie par le despote Đur đe Bran ko vić<br />

(1377-1456) en un peu plus de deux ans (1427-1430), après la mort<br />

subite de son oncle et prédécesseur despote Ste fa n La za re vi ć (1377-<br />

1427) et le retour, selon le contrat, de Belgrade aux Hongrois. Ce<br />

fut à l’époque la plus grande forteresse dans une plaine, symbole de<br />

la puissance de la Despotie, et aujourd’hui c’est lieu de nombreux<br />

événements culturels.<br />

Les ancêtres et les descendants: Le tournois des chevaliers traditionnel<br />

dans la forteresse de Smederevo<br />

ŠUMADIJA ET SMEDEREVO<br />

111


Les villages ethno: Le retour à la nature, à<br />

la vie saine et à la bonne nourriture, à cette<br />

“simplicité originelle” qui nous rendait tranquilles<br />

et plus profonds, est une des tendances<br />

clés d’aujourd’hui. La Serbie, avec le tourisme<br />

de campagne comme un axe de son<br />

offre touristique, s’harmonise parfaitement<br />

avec cette tendance.<br />

“Les gîtes de Rajac”: Le village ethno à Le u-<br />

ši ći , sur les versants de Suvobor, à 25 kilomètres<br />

de Čač ak et à 28 de Gor nji Mi la nov ac<br />

112 ŠUMADIJA ET SMEDEREVO


Vin et autres trésors: Ople nac<br />

Vignes de Smederevo: Les fêtes de vendanges<br />

pittoresques<br />

Mosaïque: L’intérieur de l’église Saint-<br />

Georges à Oplen ac – une vraie anthologie<br />

des fresques médiévales serbes – composée<br />

de 725 compositions peintes, avec 40 millions<br />

grains de verre, en 15 mille nuances !<br />

On le dit, nous n’avons pas compté. Et quand<br />

vous y êtes, enchantés, vous ne pensez point<br />

à compter.<br />

ŠUMADIJA ET SMEDEREVO<br />

115


Kovin<br />

Mihajlovac<br />

Smed. Palanka<br />

Deliblato Dubovac<br />

Gaj<br />

Golobok<br />

Vel. Plana<br />

Batočina<br />

Sipić<br />

Desimirovac<br />

Dubravica<br />

Brežane<br />

E75<br />

Kostolac<br />

Klenovik<br />

Ram<br />

Ostrvo V. Gradište<br />

Braničevo<br />

Majilovac<br />

POŽAREVAC<br />

Lučica<br />

Malo Crniće Boževac<br />

Kučevo<br />

Manastirica<br />

Vel. Selo<br />

Kučajno<br />

Aleksandrovac Kladurovo<br />

Žabari<br />

Kušljevo<br />

Petrovac<br />

Svilajnac<br />

Gložane<br />

Jagodina<br />

Vojska<br />

Rajkina<br />

V. Laole<br />

Burovac<br />

Glogovac<br />

Krušar<br />

Senje<br />

Zelenik<br />

Melnica<br />

Stamnica<br />

Bistrica<br />

Šetonje<br />

Čordin<br />

Krupaja<br />

Despotovac<br />

Golubac<br />

Sige<br />

Sisevac<br />

Radenka<br />

Brnjica<br />

Rakova bara<br />

Bukovska<br />

Žagubica<br />

Troglan<br />

Bara<br />

Boljetin<br />

Majdanpek<br />

Brestovačka<br />

Banja<br />

Podgorac<br />

Ratković<br />

Dragocvet<br />

Rekovac<br />

Ćuprija<br />

Paraćin<br />

Popovac<br />

Raševica<br />

Plana<br />

118 BRANIČEVO ET POMORAVLJE


BRANIČEVO ET POMORAVLJE<br />

Une autre région centrale de la Serbie. Riche, belle, variée. Marquée par ses rivières et<br />

ses sources, ses grottes et ses lacs, ses anciennes villes et ses lieux sacrés importants.<br />

Une valeur particulière lui ajoutent ses grands hommes qui ont semé partout leurs<br />

traces nobles.<br />

“Morava, en celtique, signifie une Jolie Fille. La Belle. Le nom de Braničevo (défendeur<br />

en serbe), la vieille ville et la région qui porte son nom, dit tout. Depuis toujours, les peuples<br />

et les cultures sentaient clairement les dons de ce pays, de cette région. Par là, s’est ramifiée<br />

la Serbie de la Morava, celle qui reprit la torche après l’effondrement de l’empire, et sortit par<br />

ici sur le Danube. Ici poussa et d’ici renforça la Despotie, ici se trouvent les temples et les<br />

forteresses sans lesquels la Serbie s’aurait difficilement redressée au XIXe siècle.”<br />

Dans cette région habite environ 400 000 habitants, dont le plus grand nombre sur le<br />

territoire de Jagodina (83 000), Požarevac (75 000), Paraćin (58 000), Petrovac na Mlavi<br />

(35 000), Ćuprija (34 000).<br />

Pour comprendre la géo-poétique de ces contrées, vous devez descendre lors de votre<br />

voyage sur les rivages du Danube et du Lac d’argent, de la Velika Morava, Mlava, Resava,<br />

Pek, Crnica, Grza. Écouter le grondement des sources de Krupanj et de la Mlava (près<br />

de Žagubica), de la Grza (près de Paraćin). Entrer dans ses nombreuses belles grottes<br />

mystérieuses dont quelques unes sont de vrais “musées souterrains”. C’est difficile de les<br />

visiter toutes, juste à Homolje il y en a une quarantaine, mais ne ratez pas de visiter les<br />

grottes Resavska, Sokolica, Ceremošnja, Dubočka. Elles sont inscrites sur chaque bonne<br />

mappe touristique et auto-carte de la Serbie et donc faciles à retrouver.<br />

Dans ces contrées se trouvent de nombreuses villes anciennes dont les vestiges sont<br />

aujourd’hui des sites archéologiques et des centres culturels, attirant de vrais voyageurs.<br />

Concernant ceux de l’Antiquité, domine Viminacium romain, près de Kostolac, siège de<br />

la Septième légion, une ville impériale importante et port danubien. À l’endroit où la<br />

rivière de Kučaj se jette dans le Pek se trouvait Guduscum d’Hadrien, et à l’endroit où le<br />

Pek se rejoint au Danube était Pincum. Des sites médiévaux, il faut mentionner Golubac<br />

et Ram sur le Danube et Ždrelo sur la Mlava.<br />

Dans la “géographie sacrée” de cette région sont incontournables les monastères<br />

médiévaux de Ravanica, de Sisojevac, de Manasija, de Gornjak, de Vitovnica, Rukumija,<br />

Tumane, Kalenić, Petruša, Sveta Petka…<br />

Essayez de partir à Požarevac quand ont lieu “Les jeux équestres de Ljubicevo” et ne<br />

manquez pas de visiter le Musée national et la Galerie “Milena Pavlović Barili”. À Veliko<br />

Gradište, renseignez-vous sur la date des “Jours du prince” et partez à l’embouchure du<br />

Pek et du Danube, où le grand banc de sable et le niveau de l’eau rappellent une baie, un<br />

paysage maritime. À Svilajnac, arrêtez-vous devant les monuments au voïvode Stevan<br />

Sindjelić et à Mara Resavkinja. Près de Despotovac se trouvent Manasija, la grotte de<br />

Resava, la station thermale de Despotovac. Depuis 1971, à Jagodina ont lieu les “Jours de<br />

la comédie” au mois de mars. Visitez obligatoirement le Musée du patrimoine, le Musée<br />

de l’art naïf, l’Église des Saints Petar et Pavle, le Zoo, l’Aqua parc. Si vous vous retrouvez<br />

en Levač merveilleux, passez voir Rekovac et sur les versants des monts Gledić visitez<br />

obligatoirement Kalenić, un des plus beaux monastères de l’école de la Morava. Près<br />

de Ćuprija se trouve Ravanica (avec les reliques du Saint Prince) et Šiševac (un lieu<br />

d’excursions et monastère), et près de Paraćin, Sveta Petka, Bogorodica, Grza.<br />

Il y a plein de choses à voir, il faut juste trouver le temps. Et prenez votre temps.<br />

BRANIČEVO ET POMORAVLJE<br />

119


Sur l’eau et à côté d’elle: Les images de cette<br />

partie du cours du Danube<br />

Le gardien de l’entrée de Đer dap: G olub ac<br />

médiéval, construit sous cette forme après<br />

1291, lorsqu’il fut gouverné par le “roi nordique”<br />

serbe Dra gu tin Ne ma njić (1253-1316)<br />

Un grand fleuve se souvient du temps où<br />

il était mer: La compétition des voiliers près<br />

de Go lubac<br />

122 BRANIČEVO ET POMORAVLJE


Bâtiments, explorations, eaux: La Préfecture<br />

à Po ža rev ac (de 1888). Explorations archéologiques<br />

à Vi mi na ci u m romain, près de<br />

Ko stol ac. Le lac d’argent. La source de la rivière<br />

Mla va.<br />

Les jeux équestres et chevaleresques de LJubi<br />

če vo: “Ne me retire pas sans raison, ne me<br />

rentre pas sans gloire !”<br />

BRANIČEVO ET POMORAVLJE<br />

125


La grotte de Re sav a: La plus grande et peut-être la plus belle salle<br />

souterraine en Serbie. Des 2 830 mètres de ses canaux et passages,<br />

une piste de 800 mètres est aménagée pour les visiteurs, descendant<br />

jusqu’à 80 mètres de profondeur<br />

La mode: Les plus belles grottes serbes sont appelées “musées<br />

souterrains”. Cette photo de la Resavska montre qu’elles peuvent<br />

être pistes attractives pour des défilés de mode.<br />

BRANIČEVO ET POMORAVLJE<br />

127


Ja go di na : Le Musée du patrimoine. L’image du centre-ville. Le<br />

Musée de l’art naïf (avec une collection internationale de 2 500<br />

peintures, sculptures, dessins et œuvres graphiques). L’Église Saints-<br />

Pierre-et-Paul, construite 1899.<br />

Gr za: La source étonnante de cette rivière, près de Pa ra ći n<br />

Ma na si ja: Le monastère célèbre (connu aussi comme Re sava),<br />

entouré des remparts avec onze tours puissantes, fondé par<br />

le despote Ste fa n La za re vi ć, construit entre 1406-1408, fut un des<br />

plus importants centres culturels et éducatifs à l’apogée de la Despotie<br />

serbe<br />

128 BRANIČEVO ET POMORAVLJE


V. Gradište<br />

Golubac Brnjica<br />

Radenka<br />

Zelenik<br />

Kučevo<br />

Manastirica<br />

Kučajno<br />

Kladurovo<br />

Melnica<br />

Stamnica<br />

Bistrica<br />

Šetonje<br />

Čordin<br />

Krupaja<br />

Sige<br />

Rakova bara<br />

Bukovska<br />

Žagubica<br />

Boljetin<br />

Majdanpek Donji<br />

Milanovac<br />

Kula<br />

Jasikovo<br />

Vlaole<br />

Bor<br />

Miroč<br />

Brza<br />

Palanka<br />

Kladovo<br />

Mihajlovac<br />

Klokočevac<br />

Jabukovac<br />

Plavna<br />

Tanda<br />

Slatina<br />

Sikote<br />

Salaš<br />

Trnjane<br />

Koprivnica<br />

Tekija<br />

Urovica<br />

Petrovo<br />

selo<br />

Brusnik<br />

Negotin<br />

Rečka<br />

Šipikovo<br />

Tamnić<br />

V. Vrbica<br />

Prahovo<br />

Korbovo<br />

Radujevac<br />

Troglan<br />

Bara<br />

Brestovačka<br />

Zagrađe<br />

Banja<br />

Rgotina Vražogrnac<br />

Šarbanovac<br />

Podgorac<br />

Sumrakovac<br />

Popovac<br />

Plana<br />

Grabovo<br />

Boljevac<br />

Zaječar<br />

Lenovac<br />

Bećevica<br />

Lastovo<br />

Marinovac<br />

Ćićevac<br />

E75<br />

Deligrad<br />

Kaonik<br />

Vrbovac<br />

Mozgovo<br />

Soko Banja<br />

Aleksinac<br />

Šiljegovac<br />

Vrelo<br />

Jakovlje<br />

Beli Breg<br />

132 SERBIE DE L’EST<br />

Miljkovac<br />

NIŠ<br />

Bučje<br />

Čitluk<br />

Knjaževac<br />

Beli Potok<br />

Svljig<br />

Šarbanovac<br />

Žukovac<br />

G. Kamenica<br />

Kalna<br />

Balta<br />

Berilovac<br />

Ravno<br />

Bučje


SERBIE DE L’EST<br />

Une vaste région entre le Danube au Nord et les Monts de Svrljig au Sud, entre les<br />

montagnes de Homolje et de Kučaj à l’Ouest et la frontière étatique à l’Est. “Les<br />

anciennes cultures et les villes impériales, le limes romain et la rivière aurifère, les<br />

ensembles ethno pittoresques et les vins ardents comme les haïdouks de Krajina, les<br />

montagnes qui se dressent à l’instar des sphinx, gardiennes, surplombant la Serbie,<br />

Altamira serbe et les stations thermales célèbres – sont les symboles de cette région.”<br />

Dans cette région vit plus de 300 000 habitants, les plus peuplés sont les territoires de<br />

Zaječar (66 000), Bor (56 000), Negotin (44 000).<br />

Le Nord de cette région est décoré par le Parc national de “Djerdap”, le plus grand<br />

territoire protégé de l’Europe (63 680 hectares). Le Danube est puissant ici, s’étendant<br />

parfois à perte de vue, ressemblant à une mer. Et quand il entre dans les quatre gorges<br />

(Golubačka, Kazanska, Sipinska, Gospodjin vir) il ne semble ni apprivoisé ni moins distingué.<br />

À Kazan, sa profondeur atteint 105 mètres, ce qui est la plus grande profondeur<br />

fluviale en Europe. L’empereur romain Trajan (régna de 98-117) fut le premier à construire<br />

une route à travers la gorge, à construire un pont sur le Danube, et à Karataš, près de<br />

Kladovo actuel, il construisit la fortification Diana. Aujourd’hui, la Table de Trajan (Tabula<br />

Traiana) à Djerdap garde le souvenir de cet empereur. Ici, à Djerdap, un peu en amont de<br />

Donji Milanovac, se trouve un site préhistorique d’une importance spectaculaire, Lepenski<br />

Vir, qui témoigne des agglomérations développées datant depuis plus de 7 000 ans.<br />

Dans toute la Serbie de l’Est, il y a une abondance d’eaux médicinales, et par conséquent<br />

de célèbres stations thermales : Brestovačka près de Bor, Gamzigradska près de Zaječar,<br />

Sokobanja et sa voisine Jošanička. Ses lacs (Borsko, Bovansko, Grliško, Sovinac, Rgotsko)<br />

sont également ses trésors. Comme sur l’autre côté des montagnes de Homolje et de<br />

Kučaj, côté occidentale, les grottes émerveillent par leur nombre et leur richesse. Rajkova<br />

(près de Majdanpek), Zlotska (près de Bor), Bogovinska (près de Boljevac), Prekonoška<br />

(près de Svrljig). Parmi les montagnes s’imposent aussi Miroč, Deli Jovan, Rtanj, Ozren,<br />

Devica, Stara planina, et parmi les rivières, les cinq Timoks et une Moravica.<br />

Au moins deux empereurs romains sont nés dans ce pays. À Šarkamen, près de Negotin,<br />

sont les vestiges du palais natal de l’empereur Maximien Daïa (régna de 305-313),<br />

et près de Zaječar, à Gamzigrad, les vestiges du palais colossal “Felix Romuliana” de<br />

l’empereur Galère (293-311).<br />

Les zones vinicoles à l’est de la Serbie sont les territoires de Negotin et de Knjaževac.<br />

Vous comprendrez le mieux la vérité des vins de Negotin dans ses pimnice, anciennes<br />

agglomérations vinicoles à Rajac, Rogljevo, Smedovac, Štubik, Tamnič, où le vin est<br />

produit et gardé dans des maisons de l’architecture traditionnelle. Le symbole des<br />

viticulteurs de Knjaževac est la colline Džervin.<br />

À Negotin et dans ses alentours, visitez certainement la Forteresse (nommé Baba<br />

Finka), le monument au haïdouk Veljko Petrović, la maison natale du compositeur<br />

Stevan Stojanović Mokranjac (chaque année y ont lieu les “Jours de Mokranjac”), les<br />

monastères Bukovo, Koroglaš, Vratna. En plus de ce qui est mentionné, à Zaječar se<br />

trouve un musée précieux qui garde une partie importante des trouvailles de Gamzigrad,<br />

et, d’égale importance le monastère Suvodol… À Sokobanja, venez pour y rester un peu<br />

plus longtemps, ça prendrait du place à énumérer des raisons, et à Knjazevac prêtez<br />

attention au Musée du patrimoine, la vielle centre-ville et le dessin préhistorique de la<br />

grotte voisine Grabovica.<br />

SERBIE DE L’EST<br />

133


Le long de la rive droite: Le Musée de Lepen<br />

ski Vi r. Le vieux quartier et la plage à Klado<br />

vo. La cascade Ble de ri ja, dans les alentours<br />

de cette ville<br />

B a nja , Po reč , D o nji Mi la no vac: Il avait trois<br />

noms et fut transféré trois fois (en 1691, 1832<br />

et 1967) avant de s’installer à cet endroit magnifique,<br />

après la construction du barrage et<br />

de la centrale hydroélectrique “Đer dap I”<br />

Mi roč et Ka zan: La vue depuis la montagne<br />

sur l’endroit où le Danube atteint la plus<br />

grande profondeur fluviale en Europe<br />

136 SERBIE DE L’EST


Feli x Romu li a na: L’empereur romain Galère<br />

(règne 293-311) a construit à Gamzigrad<br />

un complexe impérial colossal à l’instar<br />

de celui à Thessalonique, et l’a consacré à sa<br />

mère. C’était un des plus somptueux monuments<br />

de l’architecture romaine impériale,<br />

avec un palais impérial, un grand temple,<br />

bâtiments publiques, grange, dépôts… Et à<br />

Gam zi gra d, l’on n’a que gratté la surface.<br />

Comme une muse ou déesse: Les jeux<br />

automnaux de Gam zi gra d qui fêtent l’abondance<br />

et la prospérité<br />

SERBIE DE L’EST<br />

139


Vi ni ce de Negotin: Les vieux agglomérations des viticulteurs dans<br />

plusieurs villages de Negotin sont devenues connues et très attractives<br />

pour les connaisseurs des vins et des voyages insolites<br />

Les portes Vrat ne: Les Pre ra sts sont des ponts naturels de rocher,<br />

le plus souvent aux endroits où les rivières karstiques forment des<br />

gorges. Ils sont probablement créés par l’effondrement des plafonds<br />

des grottes et par l’action des rivières souterraines. Il y en a plusieurs<br />

dans la Serbie orientale. Va lja Pre rast, à 12 kilomètres de Maj dan pe k,<br />

est haut de 26 mètres et une vraie curiosité. Près de Ne go ti n, dans la<br />

gorge de la rivière Vrat na, une des plus belles en Serbie, il y en a trois.<br />

Ils mesurent une trentaine de mètres de hauteur.<br />

SERBIE DE L’EST<br />

141


Ethno: Sur la Mla va, pensive. Les filles du Ti mo k. Le concert de<br />

violon dans la grotte Ce re mo šnja. Les jeux d’enfants à Ku ča j. Jouer<br />

de l’instrument nommé r i ka lo, au pied de Rt anj<br />

Une fille dans la peau du loup: Les traditions de la Serbie de l’Est<br />

sont une expression pittoresque de la longue “mémoire de la race”<br />

et de maintes couches ethnoculturelles.<br />

142 SERBIE DE L’EST


À l’Est: Le Musée à So ko ba nja. La maison natale du compositeur<br />

Ste va n Mo kranj ac à Ne go ti n. Be li Ti mok et le vieux quartier<br />

à Knja žev ac<br />

Z a je čar : La place centrale dans cette ville et le Musée national, le<br />

trésor qui garde une partie importante des trouvailles de Fe lix Romuliana<br />

imp é r i a l e<br />

SERBIE DE L’EST<br />

145


Mitrovac<br />

Bučje<br />

D. Babine<br />

Kremna<br />

Bajina<br />

Bašta<br />

Šljivovica<br />

Mokra Gora<br />

G. Jablanica<br />

Priboj<br />

UŽICE<br />

Mravinci<br />

Jakalj<br />

Kosjerić<br />

Čajetina<br />

Prijepolje<br />

Lunovo<br />

Selo<br />

Požega<br />

Sevojno<br />

Družetići<br />

Rožanstvo<br />

Sirogojno<br />

Šarenik<br />

Ljubiš Visoka<br />

Jasenovo<br />

Nova Varoš<br />

Aljnovići<br />

Jančići<br />

Arilje<br />

Prilike<br />

Ivanjica<br />

Opaljenik<br />

Kladnica<br />

Takovo<br />

G. Milanovac<br />

Lučani<br />

Kravica<br />

Guča<br />

Međurečje<br />

ČAČAK<br />

Zaoke<br />

Trešnjevica<br />

Tolišnica<br />

Mrčajevci<br />

Slatina<br />

Kaona<br />

Vrmbaje<br />

Bogutovac<br />

Rudno<br />

Koritnik<br />

Sjenica<br />

Duga Poljana<br />

Osaonica<br />

Mitrova Reka<br />

Bačice<br />

Suvi Do<br />

Tutin<br />

146 SERBIE DU SUD-OUEST


SERBIE DU SUD-OUEST<br />

Si une région est dominée par les belles montagnes telles que Zlatibor et Zlatar, Javor et<br />

Golija, si elle est surplombée par l’Ange blanc (de Mileševa) et l’Ange bleu (d’Arilje),<br />

si elle est baptisée par les eaux telles que la Drina, le Lim, l’Uvac, la Rzav, la Moravica,<br />

alors il faut faire venir des poètes au secours. Et c’est une telle région.<br />

Dans ses dix villes et communes vit environ 340 000 habitants, dont les plus peuplées<br />

sont Užice (83 000), Prijepolje (42 000), Ivanjica (36 000), Požega (32 000). Les Serbes<br />

font une grande majorité et il y a une majorité musulmane à Sjenica et à Tutin.<br />

Son vrai centre régional est Užice, ville depuis 1866 déjà. Elle possède l’ ancienne<br />

forteresse des Altomanović, le Théâtre national, le Musée, la Bibliothèque, la Galerie de<br />

ville. Elle a la rivière Djetinja et des étés inoubliables sur elle, des sauts spectaculaires<br />

depuis le Vieux pont ferroviaire, et un grand nombre de sites de rencontres culturels<br />

et touristiques. Elle s’appuie sur Zlatibor, une des premiers grands centres touristiques<br />

serbes, qui appartient pour sa plus grande partie à la commune de Čajetina. Les pistes<br />

de ski et de randonnée de Zlatibor, le petit lac et ses centres de sports, ses hôtels, des<br />

programmes de santé, ses paysages idylliques, ses troupeaux, sa bonne nourriture, attirent<br />

depuis des décennies de nombreux visiteurs. Et ceux qui sont expérimentés, lorsqu’ils<br />

viennent ici, visiteront certainement les ateliers des tricoteuses de Zlatibor à Sirogojno,<br />

la “Fête du prosciutto” à Mačkat, les grottes Potpećka et Stopica.<br />

Aux alentours de Požega, il faut visiter le monastère Godovik (XIIIe siècle) et l’église en<br />

bois à Gorobilje (XVIIe siècle). À Arilje, un des centres de l’ethno-tourisme de campagne<br />

en Serbie, l’église de Saint-Ahilije (XIIIe siècle) est incontournable, fondée par le roi<br />

Dragutin Nemanjić, abritant l’Ange bleu et le portrait de son mécène de 1296. Ivanjica,<br />

une petite ville poussée de l’auberge Čavić au XIXe siècle, peut être fière aujourd’hui<br />

de son ancien centre, une cascade sur la Moravica en pleine ville, les “Jours de Nušić”<br />

en septembre, lorsque le pouvoir est repris pour une courte période par des auteurs de<br />

comédie et des humoristes. Les temples importants dans cette ville et ses alentours sont<br />

consacrés au Saint-Stefan, à la Transfiguration, aux Archanges, au Saint-Nikola, aux Saints<br />

guérisseurs Kozma et Damjan. Dans le village Kumanica, à 14 kilomètres au sud de la<br />

ville, il faut voir le Vieux pont que les locaux appellent le Romain.<br />

Entre Zlatar et Tikva, pas loin de la source de la Bistrica, s’est calfeutré Nova Varoš. La<br />

partie basse de sa rue principale est un ensemble authentique culturel et historique, avec<br />

son église du XIXe siècle. Pas loin de là est Džurovo, connu dans le peuple comme la ville<br />

de Jerina, la forteresse d’où autrefois fut contrôlée la vallée du Lim. Devant la ville coule<br />

l’Uvac, le plus grand affluent gauche du Lim, avec son cours curieusement sinueux, avec<br />

ses trois lacs merveilleux : Uvačko, Zlatarsko, Radonjsko. Dans le canyon de cette rivière<br />

surprenante se trouve la plus grande colonie préservée du vautour fauve en Europe.<br />

À Priboj, ce serait difficile de décider par où commencer. Par la station thermale<br />

bienfaisante Pribojska ou par le monastère Banja des Nemanjić, par la mine du “cuivre<br />

natif” à Jarmovac ou par le lac Potpećko sur le Lim. Et à Prijepolje ! Prévoyez un jour<br />

entier pour le monastère Mileševa et son Ange blanc, et au moins autant si vous partez<br />

visiter les monastères de la rivière Lim (Kumanica, Davidovica, Mili…). Au pied de<br />

Javornik se trouvent les cascades fascinantes de Sopotnica, hautes d’une trentaine<br />

de mètres, et juste à côté sont le mont Kamena et le village Tičje polje. Des paysages<br />

véritablement magnifiques et un musée d’ethnographie vivant. Et les régions de Sjenica<br />

et de Tutin sont dominés par Pešter, le “Tibet serbe”.<br />

SERBIE DU SUD-OUEST<br />

147


Z la ku s e : À mi-chemin entre Po že ga et Uži ce, à 185 kilomètres de<br />

Belgrade, se trouve le “Jardin de Ter zi ć”, un des beaux villages ethno<br />

de la Serbie ouvert aux visites touristiques<br />

Le monastère Uvac: Un vieux lieu sacré près du village Stu blo,<br />

au pied de Cr ni vr h de Priboj, au croisement des communes Pri boj<br />

et Ča je ti na. D’une origine incertaine, renouvelé et béni le jour de<br />

la Nativité de la Mère de Dieu 1998, après plus de 300 ans, c’est un<br />

métochion du monastère Stu de ni ca.<br />

Le lac d’Uvac: Créé par le partage de l’Uv ac près du village Akma<br />

či ći, long de 25 kilomètres, d’une profondeur jusqu’à 108 mètres,<br />

à 985 mètres d’hauteur<br />

SERBIE DU SUD-OUEST<br />

151


Pe šter : Le plateau au Sud-Est de Sje ni ca, “Tibet serbe”, d’une surface<br />

de 63 kilomètres carrés, à une hauteur de 1100-1250 mètres.<br />

“Couvert des pâturages infinis, avec de petits bois, villages, champs<br />

de blé éparpillés, cette région est connue depuis des siècles pour ses<br />

éleveurs de bétail, son fromage, ses hivers rudes...”<br />

Les cascades de So pot ni ca: Dans le village au même nom, à 17<br />

kilomètres de Pri je po lje, cette petite rivière parcourt sur son trajet<br />

court jusqu’au Lim une grande distance d’hauteur formant quelques<br />

cascades magnifiques. La plus haute mesure 30 mètres de<br />

hauteur. Et en été, quand les canicules règnent, même ce petit peut<br />

bien servir.<br />

152 SERBIE DU SUD-OUEST


Iva nji ca : En septembre, quand ont lieu les<br />

“Jours de Nu ši ć”, le maire remet provisoirement<br />

les clés de la ville, ce symbole du pouvoir,<br />

à Bra ni sla v Nu ši ć théâtral et aux humoristes,<br />

et dans les rues se promènent des<br />

“messieurs et demoiselles comme descendus<br />

de la scène du théâtre...”<br />

Uži ce: Les vestiges de la ville médiévale<br />

sur une crête au-dessus de la Đe ti nja et Užice<br />

moderne dans la vallée, centre régional de<br />

cette partie de la Serbie<br />

154 SERBIE DU SUD-OUEST


Pas une publicité, pas un film: Des scènes<br />

idylliques de la vie à Zla ti bo r et Zla ta r<br />

Sirogojno: Les pulls de Zlatibor en laine,<br />

autrefois exposés dans le monde entier, sont<br />

devenus célèbres<br />

Avant l’orage: Deux arcs-en-ciel à Sta ri<br />

Vl ah<br />

SERBIE DU SUD-OUEST<br />

157


Ratković<br />

Lučani<br />

ČAČAK<br />

Mrčajevci<br />

Guncati<br />

Guča<br />

Zaoke<br />

Slatina<br />

KRALJEVO<br />

Godačica<br />

Ivanjica<br />

Trešnjevica Kaona<br />

Tolišnica<br />

Bogutovac<br />

Mataruška<br />

Banja<br />

Kamenica<br />

Gračac<br />

Vrnjačka<br />

Banja<br />

Vrmbaje<br />

Ušće<br />

Rudno<br />

Duga Poljana<br />

Koritnik<br />

Mitrova Reka<br />

Raška<br />

Brzeće<br />

Belo Brdo<br />

Osaonica<br />

N. Pazar<br />

160 LA VALLÉE DES ROIS<br />

Bačice<br />

Duboka<br />

Leposavić


LA VALLÉE DES ROIS<br />

a première Serbie et la première archiépiscopie, le premier roi couronné et les<br />

“Llegs immortels, les rivières des poèmes et les eaux médicinales connues au loin<br />

sont les symboles de cette région illustre. Studenica et Žiča, le Vieux Ras et Djurdjevi<br />

stupovi, les ermitages et les premiers livres imprimés, tout cela vous attend ici, où, depuis<br />

des siècles lointains, on venait par des routes habillées en lilas”, note l’écrivain des récits<br />

de voyage. “En fait, si la route longeant l’Ibar vous y amène en mai, vous la retiendrez<br />

pour la beauté des lilas et leur senteur. Selon la légende, elles furent plantées dans un<br />

aussi grand nombre par le roi serbe Uroš Ier (régna de 1243-1276) le long de la route<br />

par laquelle sa future épouse Hélène, de la Maison d’Anjou, vint pour la première fois à<br />

Žiča. Voilà ce qu’on peut faire pour un sourire ou une larme doré d’une princesse. Voilà<br />

la preuve qu’être roi n’est pas une question du pouvoir mais de la hauteur.”<br />

Un tel fil historique et une telle légende unissent cette région, dans laquelle vit<br />

aujourd’hui un peu plus de 260 000 habitants, dont le plus grand nombre sur le territoire<br />

de Kraljevo (122 000), Novi Pazar (86 000), Raška et Vrnjačka Banja (environ 27 000).<br />

Il y a sept couronnes dans le blason de Kraljevo (en serbe, royal) (comme les sept<br />

portes qui furent ouvertes dans la Žiča voisine pour les cérémonies de couronnement<br />

des sept rois, et puis murées). Cette ville fut également Janok (au Xe siècle déjà), et<br />

Rudopolje, et Karanovac, et depuis 1882, lorsque la Serbie fut proclamée royaume de<br />

nouveau, elle porte son seul vrai nom, le nom royal. Cette ville, dont le premier plan en<br />

étoile fut ingénieusement dessiné par le prince Miloš Obrenović avec une canne dans une<br />

rôtissoire avec du sable, est aujourd’hui un centre culturel, d’enseignement, économique<br />

et touristique important. Sur le territoire de cette ville se trouvent les stations thermales<br />

Mataruška et Bogutovačka, connues pour leurs propriétés médicinales, et dans le<br />

voisinage, Vrnjačka, reine incontestable du tourisme thermal serbe.<br />

Cependant, à Kraljevo, tout est sous le symbole du monastère de Žiča, éloigné de 6<br />

kilomètres, fondé par Stefan Prvovenčani (régna 1195-1223), fils de Nemanja et frère de<br />

Sava. Il y fut couronné en tant que le premier roi de l’État serbe médiéval baptisé, il y fut,<br />

après l’obtention de l’autonomie en 1219, le premier siège de l’Archiépiscopie serbe, y<br />

siégea le Saint Sava et y consacra les épiscopes des éparchies nouvellement fondées.<br />

Trente kilomètres au sud-ouest plus loin, au sommet d’une colline difficile à accéder,<br />

dans le canyon de l’Ibar, se trouvent les vestiges de Maglič, une des fortifications<br />

médiévales serbes les mieux préservées (de 1240).<br />

Au cœur de l’ancien pays de Ras, à 11 kilomètres au sud-ouest de l’Ušće, à côté de la<br />

rivière Studenica se trouve le monastère de Studenica. Il fut fondé par Stefan Nemanja<br />

(le Saint Siméon le Myroblite), fondateur de la dynastie sainte des Nemanjić. Ses reliques<br />

gisent dans l’église de Notre-Dame (une des trois) de Studenica, à côté des reliques de<br />

son épouse, la mère Anastasija, et leurs fils Vukan et Stefan Prvovenčani. À 15 kilomètres<br />

de là-bas se trouve l’ermitage de Saint Sava, un autre grand lieu sacré serbe.<br />

Concernant les lieux sacrés de cette région, il faut absolument mentionner les<br />

monastères de Raška du XIIIe siècle, Končulić et Gradac, fondés par Hélène Nemanjić<br />

(d’Anjou), et Nova Pavlica (XIVe siècle). Près de Novi Pazar se trouve le Vieux Ras,<br />

lieu natal de la Serbie des Nemanjić, et dans son voisinage proche les lieux sacrés d’une<br />

énorme importance, l’église de Petar (IXe siècle ; seul bâtiment ecclésiastique préservé<br />

de la Serbie avant les Nemanjić), Djurdjevi stupovi (XIIe siècle), Sopoćani (XIIIe siècle),<br />

Crna Reka (XIVe siècle).<br />

LA VALLÉE DES ROIS<br />

161


Une file de perles sacrées: Đ urđ ev i stup ov i<br />

(XIIe siècle), l’Église de Pierre (IXe siècle),<br />

Gra dac (XI IIe siècle), Cr na Re ka (XIVe, renouvelé<br />

au XVIe siècle)<br />

Stu de ni ca, XIIe siècle: Le plus important<br />

monastère fondé par Ste fa n Ne ma nja en<br />

Serbie (le Saint Si méo n le Myroblite), fondateur<br />

de la sainte dynastie médiévale serbe,<br />

dont les reliques y gisent<br />

L’ermitage haut du Saint Sava: Ce centre<br />

religieux, sur un haut rocher au-dessus<br />

de la rivière Sa vo šni ca, à 15 kilomètres au<br />

Sud-Ouest de Stu de ni ca, rassemblait les plus<br />

grands hommes spirituels et ermites parmi<br />

les moines, à l’instar des fraternités mystiques<br />

du Mont Athos<br />

164 LA VALLÉE DES ROIS


Mag lič : Le gardien médiéval de la route<br />

à travers le canyon de l’Ibar. La fortification<br />

dont les vestiges nous voyons aujourd’hui<br />

fut construite à la place de l’ancienne par<br />

l’archevêque Da ni lo II, qui y bâtit aussi<br />

l’église Saint-Georges, le palais épiscopale,<br />

des cellules des moines<br />

Le monastère de Ži ča, XI IIe siècle: Le premier<br />

siège de l’Archevêché serbe, le lieu de<br />

couronnement des sept rois serbes<br />

LA VALLÉE DES ROIS<br />

167


Obéissance: La vie des moines à So po ća ni et Cr na Re ka<br />

Prière: Il y a quelqu’un qui veille chaque instant sur ces reliques<br />

par ses prières et son humilité, représentant là où c’est le plus important<br />

même nous, tels qui sommes<br />

168 LA VALLÉE DES ROIS


Santé et plaisir: Panorama de Ma ta ru ška Ba nja. Le Château des<br />

Be li mar ko vi ć (le Château de la culture) et la place devant l’Hôpital<br />

spécial “Mer kur” à Vr njač ka Ba nja<br />

Vr njač ka B a nja: La reine du tourisme thermal serbe<br />

Au-dessus des nuages: La vue royale depuis Kopaonik sur la<br />

Vallée des rois<br />

LA VALLÉE DES ROIS<br />

171


Godačica<br />

Belušić<br />

Grabovo<br />

LJEVO<br />

amenica<br />

Gračac<br />

Medveđa<br />

Trstenik<br />

Brezovica<br />

G. Rataje<br />

Aleksandrovac<br />

Brus<br />

Milutovac<br />

V. Drenova<br />

KRUŠEVAC<br />

Razbojna<br />

Varvarin Ćićevac<br />

Jasika<br />

Ravnište<br />

G. Jošanica<br />

E75<br />

Deligrad<br />

Kaonik<br />

Ražanj<br />

Šiljegovac<br />

Vrbovac<br />

Mozgovo<br />

Jakovlje<br />

Aleksinac<br />

Beli Breg<br />

Soko Banja<br />

Prekonozi<br />

Vrelo<br />

Miljkovac<br />

NIŠ<br />

Brzeće<br />

Belo Brdo<br />

Merčez<br />

Blace<br />

Barbatovac<br />

Kuršumlija<br />

V. Plana<br />

Prokuplje<br />

Žitorađa<br />

Brestovac<br />

Dubovo<br />

Duboka<br />

Leposavić<br />

Palatna<br />

Rudare<br />

Dobra Voda<br />

Zlata<br />

LESKOVAC<br />

174 RASINA ET TOPLICA<br />

Bajgora<br />

KOSOVSKA<br />

MITROVICA<br />

Podujevo<br />

Lebane


RASINA ET TOPLICA<br />

Les trésors et les lumières de cette région peuvent être compris le mieux, disent les<br />

connaisseurs plus éveillés, à travers les rosettes inégalables de ses églises. Ou depuis<br />

ses belles coupoles de l’école architecturale de la Morava qui orientent vos yeux vers<br />

ce “cercle bleu infini…”. “Ici siégea Stefan Nemanja avant la naissance de la Serbie des<br />

Nemanjić, ici régna le prince Lazar avant la bataille de Kosovo. Entourée de la Zapadna et<br />

la Južna Morava, Kopaonik et Jastrebac, ses paroisses et ses forteresses, cette région mène<br />

de Tromoravlje vers le Kosovo et de la Serbie moderne vers l’éternelle. Ou vice versa. Les<br />

directions et les moyens sont à votre choix, mais partout, vous serez accueillis par une<br />

poignée de la terre généreuse, votre bout de Soleil et les gens joviaux.”<br />

Dans les douze villes et communes de cette région vit près de 430 000 habitants, dont<br />

les plus peuplées sont les territoires de Kruševac (130 000), Aleksinac (58 000), Prokuplje<br />

(51 000), Trstenik (50 000).<br />

Depuis Kruševac, sa capitale fortifiée, le Saint Prince partait toujours, descendant la<br />

Morava et la Rasina. Construite en six ans (de 1371 jusqu’à 1377), en vitesse, sous les<br />

ombres menaçantes de l’invasion ottomane attendue, la ville s’étendait sur cinq hectares.<br />

Aujourd’hui, nous y pouvons voir seulement la merveilleuse église du château Lazarica et<br />

les restes du donjon. Kruševac est aujourd’hui un centre régional moderne. Son centre est<br />

décoré par le célèbre Monument aux héros de Kosovo, œuvre de Djordje Jovanović qui<br />

fut décoré pour cet œuvre monumentale de la Médaille d’or à l’Exposition universelle à<br />

Paris en 1900. La figure de la fille au pied du monument, personnification de la Serbie, est<br />

orientée, aujourd’hui comme il y a 110 ans, vers le Kosovo.<br />

Et dès que vous descendez des Monts de Gledić vers la Zapadna Morava, près de Trstenik,<br />

se trouve le monastère Ljubostinja, fondé par la princesse Milica, qu’elle rejoignit après la<br />

bataille de Kosovo. Par leur beauté et l’importance, s’imposent également les monastères<br />

Veluča (entre Trstenik, Aleksandrovac et Kruševac) et Naupara, à 12 kilomètres au sud<br />

de l’ancienne capitale.<br />

À Varvarin, arrêtez-vous devant le monument au célèbre héros du soulèvement Jovan<br />

Kursula et près du pont sur la Morava, sur lequel, pendant l’agression sur la Serbie en 1999,<br />

depuis le ciel, furent tués avec le sang froid des gens innocents. Près de Ražanj, dans le village<br />

Praskovče, visitez le monastère du Saint Roman, dont les reliques y gisent, et vous aurez<br />

juste à côté la Notre-Dame Dju<strong>niska</strong>. Une fois pénétré dans la montagne de Mojsinje, vous<br />

comprendrez vite pourquoi on l’appelle le Mont Saint. Aleksinac est sous le symbole de ses<br />

mines, des fossés de Deligrad, de la forteresse et du lac de Bovan… Dans le village voisin<br />

Adrovac git le colonel Rajevski, le comte Vronski du roman Anne Karénine de Tolstoï.<br />

Aleksandrovac vit dans le rythme de ses paroisses et de ses vins, de ses agglomérations<br />

vinicoles nommées poljane, et elle est particulièrement belle en automne, au temps des<br />

fêtes de vendanges. Brus résume en lui les beautés de Kopaonik, Blace tient gracieusement<br />

le croisement des routes et le plus court chemin de la vallée de Toplica jusqu’à la vallée<br />

de Krusevac, et les deux se reflètent dans le lac Ćelije. Prokuplje, au pied de la forteresse<br />

Hisar et de la tour de Jug Bogdan, garde les reliques du Saint Prokopije dont il porte le<br />

nom. À Kuršumlija, l’église de Saint-Nikola du milieu du XIIe siècle, le premier grand lieu<br />

sacré fondé par Stefan Nemanja, est particulièrement attirante.<br />

Finalement, cette partie de la Serbie est particulièrement marquée par ses stations<br />

thermales célèbres (Ribarska, Lukovska, Kuršumlijska, Prolom) ainsi que Djavolja varoš,<br />

une curiosité naturelle au pied de la montagne féerique de Radan.<br />

RASINA ET TOPLICA<br />

175


La capitale de la Morava: Les vestiges du donjon de la ville de<br />

Lazar à Kru šev ac. Le monument au prince Lazar, œuvre de Ne boj ša<br />

Mi tri ć (1931-1989). L’église du château La za ri ca, construite en 1377<br />

en l’honneur de la naissance du fils du prince Ste fa n La za re vi ć et<br />

consacrée au Premier-Martyre et archidiacre Stefan<br />

Un petit chevalier de la ville de La za r: “Comme la vraie noblesse,<br />

un homme nait chevalier et le porte en lui. Il nous arrive par surpris,<br />

dans de grandes épreuves, de trouver que nous le sommes aussi.”<br />

Ć e li je : Ce beau lac fut créé par la construction du barrage sur<br />

la rivière Ra si na, dans la gorge de Zla tar , en 1979<br />

RASINA ET TOPLICA<br />

179


La paroisse d’Alek san dro vac: Elle est mentionnée par Ste fan Nema<br />

nja dans la Charte de Studenica du XIIe siècle, lors du don de<br />

quelques villages vinicoles au monastère Stu de ni ca. Ži ča et Hilan<br />

dar aussi possédaient ici leurs vignes et caves. Le Prince Lazar<br />

gardait ses caves sur le pré Kru še vi ca... Aujourd’hui on cultive le<br />

plus ta mja ni ka et pro ku pac, mais aussi žup ski bo ja di ser, puis smede<br />

rev ka, sauvignon, sémillon, žu pljan ka, neo plan ta, chardonnay,<br />

riesling italien...<br />

Les beautés de Kopaonik: Une fille de Bru s<br />

180 RASINA ET TOPLICA


Entre les montagnes et les sources thermales: Le petit lac sur Ravni<br />

šte de Jastrebac. Une piscine à Ri bar ska banja et une source à<br />

Lukovska<br />

Sur Ve li ki Ja strebac: Lieu de sorties Rav ni šte, favori parmi les gens<br />

de Kru še vac<br />

RASINA ET TOPLICA<br />

183


Idylle hivernale: Les scènes de Ko pa o ni k, le plus grand centre de<br />

montagne en Serbie<br />

À la gorge de Sta lać : La descente en bateau de la Ju žna Mo ra va,<br />

près de son rencontre avec la Za pad na<br />

Đ a vo lja va roš: Un ensemble de plus de deux cents tours en<br />

terre rares, hautes de deux à quinze mètres, près de Kur šu mli ja. La<br />

science, cette rabat-joie, possède ses explications sévères, mais les<br />

légendes populaires sont plus intéressantes.<br />

184 RASINA ET TOPLICA


Kravlje<br />

Popšica<br />

Cerje<br />

G. Toponica<br />

Leskovik<br />

E75<br />

Trupale<br />

Hum<br />

Kamenica<br />

Lalinac<br />

G. Matejevac<br />

N. Selo<br />

NIŠ<br />

D. Vrežina<br />

E80<br />

Aleksandrovo<br />

Čokot<br />

Merošina<br />

Gabrovac<br />

Niška Banja<br />

E75<br />

Orljane<br />

Malošište<br />

Gadžin Han<br />

S e l i č e v i c a<br />

Doljevac<br />

G. Barbeš<br />

Kraslavce<br />

188 NIŠ


NIŠ<br />

Une ville ancienne, “célèbre depuis ses origines”, protège son fil de vie et ses légendes<br />

depuis la culture de Bubanj-Hum, à travers les temps des Dardanes, des Celtes, des<br />

Romains, des Byzantins, des Hongrois, jusqu’aux Slaves, c’est-à-dire Serbes, qui durent<br />

depuis des siècles. Dans cette ville, Naisus, Niš, ou dans ses alentours, furent nés au<br />

moins quatre empereurs romains : Claude II le Gothique (régna 268-270), Flavius Sévère<br />

(305-307), Constantin Ier le Grand (306-337), Constance III (421). Parmi eux s’impose<br />

certainement Constantin le Grand, celui qui “baptisa l’Empire” par son édit de Milan en<br />

313 et changea fondamentalement le sort de l’Europe. Par conséquent, le chroniqueur<br />

n’exagère point quand il parle, un peu personnellement, de Niš :<br />

“La ville natale du plus important de tous les empereurs romains, la plus grande<br />

ancienne forteresse préservée et la troisième plus grande ville de la Serbie actuelle, un<br />

grand centre économique et culturel. Fidèle au Sud qui lui donna naissance, ouverte aux<br />

défis du temps, traditionnellement moderne et modernement traditionnelle, subtile dans<br />

son âme et ardue dans sa chanson, hédoniste, fougueuse dans sa tristesse comme dans sa<br />

joie, c’est une des villes serbes les plus séduisantes.”<br />

Dans l’Antiquité, ce fut une ville riche et un croisement des routes important. Il se<br />

nourrissait lui-même, il extrayait de la mine, possédait une usine d’armes et des ateliers<br />

de fabrication des objets en métaux précieux. Sa partie résidentielle, Medijana, se trouvait<br />

à cinq kilomètres à l’est du centre, en dehors de la ville… Les nombreuses trouvailles de<br />

ces sites sont gardées dans le Musée national à Niš et dans le Musée national à Belgrade.<br />

Toutes les histoires sur Niš notent qu’ici précisément, le grand Duc serbe Stefan Nemanja<br />

accueillit l’empereur allemand Frédéric Barberousse, qui passa par cette région en<br />

menant son armée à la Croisade. “Stefan Nemanja bâtit à Niš l’église de Saint Pantelejmon,<br />

et sur ses fondations un nouveau temple fut construit au XIXe siècle. Depuis 1241, Niš<br />

fut pendant une longue période serbe. L’armée ottomane la conquit en 1385, après près<br />

d’un mois de siège.”<br />

Pendant le Premier soulèvement serbe, une bataille célèbre eut lieu à Čegar voisin en<br />

1809. L’on s’en souvient surtout à cause du héroïsme et le martyr incroyable du voïvode<br />

Stevan Sindjelić et ses Resavci, et de l’affreuse Tour des crânes à l’intérieur de la ville, bâtie<br />

par les Turques avec les crânes des soldats serbes tués.<br />

La forteresse de Niš, dont les vestiges on peut voir aujourd’hui, fut construite par les<br />

Turques au XVIIIe siècle (1719-1723). La prise de cette forteresse le 11 janvier 1878 par<br />

l’armée serbe du prince (et bientôt roi) Milan Obrenovic marqua la libération finale. Alors<br />

commence le développement accéléré de la ville, sa transformation en une ville moderne<br />

européenne. Les écoles s’ouvrent, Niš devient le siège de l’éparchie, les caisses d’épargne et<br />

les usines s’ouvrent, le chemin de fer arrive, l’Assemblée du Principauté y siège souvent,<br />

s’érigent les bâtiments de l’Université actuelle, de la Préfecture, du Bureau de Pasteur…<br />

Aujourd’hui, c’est un puissant centre régional, la “capitale méridionale”. Sur le territoire<br />

de la ville vit environ 265 000 habitants. Elle possède l’Université, le Musée national, le<br />

Théâtre national, les Rencontres du cinéma, la Fête du jazz et du blues… Dans son offre<br />

touristique, Niška banja, eau thermale a une place particulière… Juste à côté se trouvent<br />

les gorges Sićevačka et Jelašnička, des sites archéologiques précieux, des grottes, des lieux<br />

sacrés chrétiens… De ceux qui ont rendu Niš célèbre, tous vous citeront l’écrivain Stevan<br />

Sremac, le poète Branko Miljković, le musicien Šaban Bajramović…<br />

NIŠ<br />

189


Scènes urbaines: Le pont sur la Ni ša va, la<br />

vue depuis la Forteresse. Le centre commercial<br />

“Kal ča”. Le bâtiment de l’Université. La<br />

nuit au centre<br />

La capitale méridionale et la capitale du<br />

Sud: Une partie du panorama de la ville<br />

Le cœur: Le quai sur la Ni ša va<br />

192 NIŠ


L’esprit du vieux Ni š: Les images de Kazan<br />

džij sko so ka če<br />

La ville est aussi connue pour eux: Le monument<br />

à l’écrivain Ste va n Srem ac, au chasseur<br />

célèbre de Niš Kal ča (héros de La Fête<br />

d’Iv ko ) et son chien Ča pa<br />

NIŠ<br />

195


Me di ja na : À cinq kilomètres du centre-ville actuel, c’était le quartier<br />

résidentiel d’été de Na i su s romain. Un Romain théâtral à Ni š<br />

aujourd’hui. L’icône orthodoxe du Saint empereur Constantin et de<br />

l’empresse Je le na, sa mère<br />

Le pays natal de l’empereur: La tête de l’empereur roman Constantin,<br />

trouvée à Ni š<br />

NIŠ<br />

197


Ni ška B a nja: À une dizaine de kilomètres à l’Est de Ni š, au pied<br />

de Ko rit nja k, sur les versants de la montagne Su va, célèbre pour sa<br />

bienfaisance depuis l’époque des vieux Romans. “Elle guérit tout,<br />

surtout l’âme”, disent les gens de Ni š et clignent.<br />

Cascades: À côté de l’hôtel “Ra don” eau chaude thermale tombe<br />

en cascades et s’écoule. C’est probablement la plus connue image de<br />

Ni ška Ba nja.<br />

Le cœur, le soir: Le quai de la Ni ša va<br />

198 NIŠ


Beli Breg<br />

Miljkovac<br />

NIŠ<br />

Svljig<br />

Kalna<br />

Pajež<br />

Ravno Bučje<br />

Balta Berilovac<br />

jevo<br />

V. Plana<br />

Prokuplje<br />

Žitorađa<br />

Dubovo<br />

Zlata<br />

Dobra Voda<br />

Medveđa<br />

Bojnik<br />

LESKOVAC<br />

Lebane<br />

Miroševce<br />

Brestovac<br />

Gadžin Han<br />

E75<br />

Vučje<br />

Donji<br />

Dušnik<br />

Bela<br />

Palanka<br />

Ravna<br />

Dubrava<br />

Vlasotince<br />

Glama<br />

Crna Trava<br />

Babušnica<br />

Orlja<br />

E80<br />

Temska<br />

Raljin<br />

Zvonce<br />

Jabukovik<br />

Kalna<br />

Pirot<br />

Sukovo<br />

Dojkinci<br />

Dimitrovgrad<br />

Smilovci<br />

Visočka Ržana<br />

Tulare<br />

Golemo Selo<br />

Vladičin Han<br />

Surdulica<br />

Ajnovce<br />

Novo Brdo<br />

Gnjilane<br />

Klokot<br />

Letnica<br />

Bujanovac<br />

Preševo<br />

G. Šipašnica<br />

G. Kačarevo<br />

E75<br />

VRANJE<br />

Petka<br />

Kobrevac<br />

Vranjska Banja<br />

D. Trebišnje<br />

Prohor<br />

Pčinjski<br />

Trgovište<br />

Kriva Feja<br />

G. Ljubata<br />

D. Stajevac<br />

Radovnica<br />

Bistar<br />

Izvor<br />

Bosilegrad<br />

202 SERBIE DU SUD-EST


SERBIE DU SUD-EST<br />

ntre le Pomoravlje du Kosovo et la frontière avec la Bulgarie, entre Niš et la frontière<br />

“Eavec la Macédoine, cette région pittoresque garde maintes couches oubliées ailleurs<br />

et des surprises inattendues. Une des régions avec le plus de tempérament, elle possède son<br />

propre parler, sa cuisine, sa musique, ses habits typiques. Sa vision du monde se trouve entre<br />

être oriental et agir occidental, entre la sagesse et la rébellion. Pleine de couleur à l’intérieur,<br />

harmonieuse dans son désordre, elle sait jouer de la trompette, soulever de la poussière,<br />

pimenter. Et c’est alors qu’elle s’enflamme, se met à danser, à chanter, et à pleurer.”<br />

Dans les seize villes et communes de cette région vit plus de 580 000 habitants, pour la<br />

majorité des Serbes, le plus grand nombre sur le territoire de Leskovac (162 000), Vranje<br />

(87 000), Pirot (64 000), Bujanovac (43 000).<br />

Dans la gastronomie de cette région vous trouverez beaucoup de choses qui n’existent<br />

nulle part ailleurs. Les trljanice de Vranje, tarane, propeći, samse (pâtes au yaourt nature<br />

et à l’ail), mućkalice de Leskovac, la grillade, l’agneau de Pirot, les saucisses “repassées”, les<br />

escalopes battues, le fromage dur, les poivrons gruvane et šušpe (poivrons séchés farcis),<br />

l’aspic aux fèves, les feuilles de vigne farcies, le foie à la crème fraîche, le fromage de<br />

mouton de la Stara planina et de Zaplanje, le pain vurnjak cuit avec des pommes de terre<br />

au four en terre… Avec ça, choisissez des eau-de-vie et des vins de cette région, car ils<br />

vont le mieux avec cette cuisine.<br />

Leskovac, autrefois appelé, à cause de sa puissante industrie de textile, Manchester<br />

serbe, est connu pour ses poivrons et sa grillade. Parmi les symboles de la ville dominent<br />

le Monument aux guerriers serbes des guerres de libération 1912-1918 et la Cathédrale<br />

de la Sainte-Trinité. Des bâtiments anciens préservés, il faut mentionner la maison de<br />

Bora Dimitrijevic (aujourd’hui le Musée) et la maison de Šop-Djokić, les deux du XIXe<br />

siècle, et la maison de Ljuba Marinković (aujourd’hui la Cour de commerce), la villa<br />

des Teokarević, la maison de Toma Stanković, le palais à trois étages de Garet. À quatre<br />

kilomètres à l’est de la ville se trouve le monastère Rudare et à treize kilomètres au sudest<br />

sont les célèbres monastères Jašunjski. Près de Leskovac, entre Lebane et Bojnik,<br />

se trouvent les vestiges d’autrefois grandiose Justiniana Prima, qui fut construite par<br />

l’empereur byzantin Justinien, près de son village natal de Taurison. Près de Medvedja se<br />

trouve la station thermale Sijarinska, célèbre pour ses deux geysers et ses eaux thermales<br />

aux hautes qualités médicinales.<br />

À Vranje, une ville ravissante et héros littéraire depuis Anne Comnène au XIe jusqu’à<br />

Bora Stanković au XXe siècle, parfois vous ne pourrez pas être surs si vous marchez dans<br />

une ville ou dans une image romanesque d’une ville. Commencez votre vérification par<br />

le plus célèbre : les résidences de Pacha, le pont Blanc, la Maison de Bora Stanković, le<br />

bâtiment de la Préfecture départementale de 1908. Et dans la station thermale Vranjska<br />

voisine, l’eau est la plus chaude en Europe (96-100 degrés Celsius). Les experts et les<br />

hédonistes conseillent également les stations thermales Bujanovačka et Zvonačka. Et<br />

les géographes et les géo-poètes ouvrent leurs carnets de notes : les rivières Veternica,<br />

Jablanica, Južna Morava, Pčinja, Vlasina, Nišava, les montagnes Stara, Suva, Vidlič,<br />

Kukavica, Čemernik, Vardenik, Dukat, Kozjak, les gorges Sićevačka, Grdelička, les lacs<br />

Vlasinsko, Zavojsko… À 37 kilomètres de Trgovište et à autant de Vranje se trouve le<br />

monastère Prohor Pčinjski, un important lieu saint serbe.<br />

Si vous ne l’avez pas visité avant, alors mettez le point sur ce voyage à Pirot. Et trouvez<br />

vous-mêmes pourquoi. (“Rien n’est aussi puissant que le point bien placé.”)<br />

SERBIE DU SUD-EST<br />

203


Le lac de Vla sin a: À une trentaine de kilomètres à l’Est de Vla diči<br />

n Ha n et de la vallée de la Ju žna Mo ra va, à une hauteur de 1 214<br />

mètres, s’étend sur 16 kilomètres carrés. Ses alentours sont une vraie<br />

perle naturelle.<br />

Le lac Za voj sko: Au pied de la montagne Sta ra, à 17 kilomètres au<br />

Nord de Pi ro t, long d’environ 20, et à certains endroits large jusqu’à<br />

trois kilomètres<br />

Le pâturage jusqu’au ciel: Les troupeaux sur la Montagne Sta ra<br />

SERBIE DU SUD-EST<br />

207


Beau, simple, pittoresque: La tenue folklorique des hommes de la<br />

région de Pirot. Une fille sur une source. Une collection de mode<br />

moderne inspirée par les motifs des tapis de Pirot. La pêche sur la<br />

rivière Vi so či ca<br />

L’empire des meilleurs poivrons en Serbie: Le village Do nja Lo košni<br />

ca près de Le skov ac<br />

208 SERBIE DU SUD-EST


Vieille architecture balkanique: La maison<br />

d e B or a D imit r ij ev ić à L eskovac , auj ourd’hui<br />

le Musée national (XIXe siècle). La maison<br />

natale de l’écrivain Bo ra Stan ko vi ć à Vra nje,<br />

rue ba ba-Zla ti na 9. La maison des Hri sti ć<br />

à Pi ro t (XIXe siècle), depuis 1947 le Musée<br />

de Po ni ša vlje, et le restaurant “Lad na vo da”<br />

dans cette ville.<br />

La Ville de l’Emperesse (reconstruction):<br />

L’empereur Ju sti ni en a construit cette ville,<br />

Justiniana Prima, près de Le ba ne actuel,<br />

avec l’intention de la transformer en centre<br />

administratif des Illyriens<br />

210 SERBIE DU SUD-EST


Hauteurs: L’excursion en 4x4 sur les<br />

montagnes Če mer nik et Be sna ko bi la.<br />

L’église de la Sainte Mère du Dieu à Vražji<br />

ka me n près de Tr go vi šte (XIVe siècle).<br />

Le photographe-géo-poète sur la Montagne<br />

Sta ra<br />

Vraž ji ka men: À moins de deux kilomètres<br />

en aval de Tr go vi šte, sur la rive droite de<br />

la Pči nja, s’érigent les rochers puissants coniques,<br />

hautes d’une cinquantaine de mètres.<br />

Au sommet de l’un se trouve la dite vieille<br />

église, au bord même de l’abîme.<br />

B esna ko bi la: Un troupeau des chevaux<br />

sauvages sur les versants orientaux de cette<br />

montagne au nom insolite, au-dessus de Boži<br />

ca, vers Bo si le gra d<br />

SERBIE DU SUD-EST<br />

213


Leposavić<br />

Kosovska<br />

Mitrovica<br />

Peć<br />

Dečani<br />

Vrela<br />

Istok<br />

Banja<br />

Bela<br />

Polja<br />

Đurakovac<br />

Klina<br />

G. Klina<br />

Srbica<br />

Glogovac<br />

Orlate<br />

Vučitrn<br />

Obilić<br />

Kos.<br />

Polje<br />

Podujevo<br />

Priština<br />

Kos.<br />

Kamenica<br />

Đakovica<br />

Orahovac<br />

Suva<br />

Reka<br />

Štimlje<br />

Uroševac<br />

Gnjilane<br />

Štrpce<br />

Prizren<br />

216 KOSOVO ET MÉTOCHIE


KOSOVO ET MÉTOCHIE<br />

Le Kosovo et Métochie n’est pas seulement la province méridionale de la République de<br />

Serbie, une région qui fait l’objet d’un contentieux juridique et politique international,<br />

un territoire. Pour les Serbes, c’est une région d’une importance et d’une signification<br />

extraordinaires, une région mythique et archétypale, une région qui résume toute l’histoire<br />

et tout le sort serbe, toutes les batailles et tous les jugements, les triomphes les plus glorieux<br />

et les défaites les plus poignantes. Une région qui s’étend entre les Serbes et le Ciel. “Le pays<br />

des temples et le pays temple. Le pays des exploits et le pays de martyre. Le pays du Crucifix<br />

et de la Résurrection. Une pierre sacrée qui est fixée dans les fondations et sans qui l’on ne<br />

peut pas survivre dans des tempêtes de ce monde….” Depuis toujours, chaque événement<br />

au Kosovo et Métochie a les apparences d’une pré-image et un ton métahistorique, chaque<br />

mot ici prononcé s’entend dans l’univers entier, chaque acte concerne la Création entière.<br />

Depuis l’été 1999, quand cette région a été placée sous la protection et le protectorat<br />

de l’ONU, l’on y a détruit plus de 140 d’églises et de monastères orthodoxes serbes ! Plus<br />

de 140 ! Dont 15 étaient les monuments culturels de la première catégorie (construits<br />

au XIVe, XVe et XVIe siècle). Juste lors du dit Pogrom de mars 2004 ont été détruit 19<br />

monuments culturels et religieux, dont six du plus haut rang !<br />

C’est pour cela que l’on répète que c’est un pays crucifié. C’est pour cela que l’on dit<br />

que c’est le pays de l’Europe actuelle où il est le plus difficile de témoigner du Christ.<br />

Une région européenne où les valeurs européennes sont le plus en danger. Autres livres,<br />

facilement accessibles à chacun qui tient à la vérité, l’ont depuis longtemps soutenu d’une<br />

quantité de faits.<br />

Malgré tout cela, ou juste à cause de tout cela, nous vous inviterons ici à le visiter même<br />

aujourd’hui comme un pays saint. De mettre du côté tout ce qui est passager et<br />

accidentel là-bas, et de le sentir et voir comme tel, pour vous-mêmes. Une des plus belles<br />

reliques chrétiennes du Moyen Âge sont construites au Kosovo et Métochie. La Patriarchie<br />

de Peć, Gračanica, Banjska, Visoki Dečani, Arhangeli… Elles furent construites par les<br />

souverains serbes, grands dignitaires ecclésiastiques, nobles, en tant que leurs legs et<br />

mausolées. Avec leur architecture, fresques, icônes, la Serbie atteignit les sommets de l’art<br />

médiéval mondial.<br />

“Qui est capable de raconter la puissance Divine ?... Il fut aimé par nos pères et ils<br />

mirent leurs espoirs dans Lui, mirent leurs espoirs et se sauvèrent, car, en renonçant à tout<br />

souci terrestre et en acceptant le raisonnement spirituel et la peur Divine, ils remplacèrent<br />

l’empire terrestre par la vie céleste et la gloire infinie, nous laissant sur la terre les souvenirs<br />

dignes d’éloges.”<br />

Nous nous arrêtons aujourd’hui, pensifs, sur ces mots de la charte fondatrice du monastère<br />

célèbre serbe Visoki Dečani, comme nous nous arrêtons toujours émerveillés<br />

devant la beauté de ce temple.<br />

Peut-on en effet voyager au Kosovo et Métochie aujourd’hui ? La liberté du mouvement<br />

est limitée, la prudence et l’organisation sont nécessaires, le respect des mesures strictes<br />

de sécurité obligatoire, mais on doit voyager au Kosovo et s’en inspirer.<br />

Là-bas, au Kosovo et Métochie, se trouve le fondement de l’âme, de l’éthique, de la<br />

religion, de la culture, de l’État serbe. L’Un serbe, dont tout fut créé. Et cela ne peut être<br />

changé par des résolutions, déclarations, avis ou bombardements. Tout le reste est la<br />

question de temps. Chacun qui ne réussit pas à comprendre cela – n’a rien compris sur<br />

la Serbie.<br />

KOSOVO ET MÉTOCHIE<br />

217


Brillance: Sarcophage avec les reliques du<br />

Saint roi Ste fa n De čan ski à De ča ni . La prière<br />

d’une jeune nonne dans la Patriarchie de Peć<br />

Vi s o ki D e ča ni: La prière pour la table, dans<br />

l’autel du temple<br />

La Patriarchie de Peć, XI IIe siècle: Fondé<br />

par les moines, depuis la deuxième moitié du<br />

XI IIe siècle (après la ruine de Ži ča) le siège de<br />

l’Archevêché serbe, puis de la Patriarchie<br />

220 KOSOVO ET MÉTOCHIE


Dans le temple et autour de lui: Les soldats<br />

du bataillon suède de la KFOR devant Grača<br />

ni ca. Une fille dans l’église de ce monastère<br />

célèbre. La prière du défunt patriarche serbe<br />

Pa vle (1914-2009) à Gra ča nica<br />

Le monastère Gra ča ni ca, construit en 1313:<br />

Fondé par le roi Mi lu ti n Ne ma nji ć, le plus<br />

grand mécène des souverains serbes<br />

KOSOVO ET MÉTOCHIE<br />

223


L’espace de la liberté, de la paix, et des standards européens: La procession<br />

serbe le jour du Saint Dimitri, le patron de la ville, à Ko sov ska<br />

Mi tro vi ca, sous la garde armée des membres du KFOR<br />

Nouveau temple: L’église Saint-Dimitri dans la partie nordique<br />

de Ko sov ska Mi tro vi ca, construite en 2005 après la destruction de<br />

l’Eglise Saint-Sava dans la partie méridionale de la ville, de l’autre<br />

côté de l’Ibar, en mars 2004<br />

KOSOVO ET MÉTOCHIE<br />

225


Les gardians des reliques: “Il arrivait que tout s’éteint et tout le<br />

monde s’enfuit. Seulement un son de la prière s’entend du noir, omniprésent.<br />

Ils étaient toujours là, comme un merle parmi les oiseaux,<br />

les derniers à s’en aller et les premiers à venir. Eux, les moines et les<br />

prêtres de l’Église serbe au Kosovo et Métochie, gardiens de cette<br />

dernière graine de laquelle tout poussera de nouveau... Ils sont toujours<br />

là, dans des enclaves, dans des cercles, dans une grande solitude,<br />

sous la menace continue. On doit toujours penser à eux. Pour<br />

aider nous-mêmes, et non pas eux”<br />

Dans Vi so ki De ča ni, en attendant le jour: Le soleil se lèvera,<br />

bien sûr<br />

226 KOSOVO ET MÉTOCHIE


Tu as vu?<br />

Tu me reconnais?<br />

Je suis la Serbie. Mon poète dit que l’on me trouve sur la terre, sous<br />

la terre, dans le ciel. Dans le blé mûr, dans l’icône, dans la pluie du<br />

jour de Saint-Georges, dans des larmes de ceux qui ne pleurent pas.<br />

Dans le noisetier, basilic, gâteau de fête, dans le tremblement de la<br />

trompe de l’abeille, dans la cyrillique bonne comme du bon pain. Je<br />

suis, oh oui, dans le rire innocent, dans les vieux souvenirs et jeunes<br />

espoirs. Dans des matins calmes, tonnerres des batailles, douceur des<br />

rouleaux savants.<br />

“Ah, poètes!”, feras-tu légèrement. Et puis tu seras surpris par des<br />

endroits où tu me rencontreras, où tu me trouveras. Tu commenceras<br />

à comprendre la signification de ma méfiance envers ceux qui parlent<br />

trop d’eux-mêmes. Et peut-être, un soir, lors d’un tout autre voyage,<br />

certain depuis longtemps de m’avoir oublié, tu comprendras subitement<br />

que tu portes mes traces en toi-même. Que les couvertures de ce livre<br />

sont fermées et que tu es resté à l’intérieur. Peut-être.<br />

Mais ne t’inquiète pas, mes blessures ne te feront pas de mal. Mon<br />

humour ne se moque pas, mes victoires ne piquent pas, mes dettes<br />

sont à moi seulement et je ne les décompte pas. Tu ne dois pas te<br />

justifier devant moi si tu as pu croire toutes ces absurdités sur moi.<br />

Même quand viennent des temps difficiles et des injustices mondiales,<br />

ici il y en a toujours pour un invité. Du fond du cœur.<br />

Un conseil?<br />

“Si tu embrasses ce pays avec tes pieds, viens.<br />

Si tu le piétine, retourne, voyageur.”<br />

ÉPILOGUE<br />

231


Éditeur<br />

“Prin cip Press”<br />

Belgrade, Ce tinj ska 6<br />

(+ 381 11) 322 70 34, 322 16 92<br />

w w w. nac iona lnarev ij a . c om<br />

Pour l’éditeur<br />

Mi­š o Vu­j o­v i ć ,<br />

Directeur et éditeur en chef<br />

Rédacteur et organisateur<br />

Br a­ni­sl av Ma­t i ć<br />

Rédacteur technique<br />

Alek­san­dar Ćo­sić<br />

Design de la couverture et de la boîte<br />

Jo­van Želj­ko Ra­ja­čić<br />

Photos<br />

Dra­gan Bo­snić, Aleksandar Radoš, Petar Vujanić, Željko Sinobad, Branko Jovanović,<br />

Igor Markov, Svetlana Dingarac, Milan Janković, Života Ćirić, Fadil Šarki, Mišo Vujović,<br />

Aleksandar Ćosić, Saša Maričić, Jaroslav Pap, Milan Konjević, Aleksandra Radonić,<br />

Karlo Hameder, Aleksandar Ramovš, Goran Kovačević, Stanoje Radulović, Vlada Arsić,<br />

Branislav Matić, archives du monastère Visoki Dečani, des villes Zaječar, Beočin, Valjevo,<br />

archives de “Merkur” et ZIG Novi Sad, Archive de la “Revue nationale”<br />

Illustrations<br />

Mi ­ha­i l Ku ­l a­č i ć<br />

Cartes<br />

Archive de la “Revue nationale”, Dra­gan Ko­zo­ma­ra<br />

Traductions<br />

Irina Antanasijević (russe), Jelena Plavšić (espagnol),<br />

“Globe Translations” (anglais et français)<br />

Impression<br />

“Por tal”, Belgrade<br />

Belgrade,<br />

2011.


Partenaires de l’éditioN:<br />

HÔPITAL SPÉCIAL<br />

Vrnjačka Banja<br />

ÉCOLE DE COMMERCE DE BELGRADE<br />

Haute école des études specialisées<br />

INSTITUT POUR LA GESTION DES EAUX “JAROSLAV ČERNI”<br />

Bureau pour les barrages, l’hydroénergie, les mines et les routes<br />

ИНСТИТУТ ЗА ВОДОПРИВРЕДУ “ЈАРОСЛ<br />

Завод за бране, хидроенергетику, руднике и са<br />

CIP - Каталогизација у публикацији<br />

Народна библиотека Србије, Београд<br />

908(497.11)(084.12)<br />

SERBIE - <strong>album</strong> géo-poétique / [rédacteur<br />

et organisateur Branislav Matić ; photos<br />

Dragan Bosnić ...[et al.] ; illustrations<br />

Mihail Kulačić ; cartes Dragan Kozomara]. -<br />

Belgrade : Princip Press, 2011 (Belgrade :<br />

Portal). - [238] str. : ilustr. ; 30 cm<br />

Prevod dela: <strong>Srbija</strong> - geopoetički <strong>album</strong>. -<br />

Podaci o autorima preuzeti iz kolofona. -<br />

Tiraž 500.<br />

ISBN 978-86-85215-99-5<br />

1. Dop. nasl. 2. <strong>Srbija</strong> geopoetički <strong>album</strong> [fre]<br />

a) Србија - Албуми<br />

COBISS.SR-ID 181873164


Serbie ◆ ALBUM GÉO-POÉTIQUE<br />

Le livre devant vous pourrait être appelé <strong>album</strong>, témoignage, recueil de documents. Il<br />

n’aspire pas à persuader. Il ne propage pas, il n’impose pas, il n’exagère pas. Il n’est ni porteparole,<br />

ni avocat, ni agent de publicité bavard. Il n’est ni journaliste touristique, infecté par<br />

des clichés et cette forme d’auto-éteinte nommé routine. Comme dans un beau, long voyage<br />

à l’ancienne, quand vous vous installez dans un train et écartez les rideaux sur la fenêtre, de<br />

nombreuses images passeront devant vous. Regardez-les tranquillement et curieusement,<br />

dans l’esprit chercheur, avec vos propres yeux et les yeux de ceux à qui vous raconterez<br />

ce voyage. Quelques-unes de ces images vous retiendrez tout de suite, aux autres vous<br />

retournerez de temps en temps et renouvellerez votre relation subtile, et peut-être, elles<br />

deviendront une seule, un grand portrait mosaïque de la Serbie que vous emporterez pour<br />

toujours.<br />

Et n’oubliez pas l’avertissement d’un des plus malheureux princes de la littérature<br />

mondiale : “Il n’y a que les esprits légers pour ne pas juger sur les apparences. Le vrai mystère<br />

du monde est le visible, et non l’invisible.”

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