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ET AUX DROITS DE L’HOMME

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• Une dérive présidentialiste ?<br />

Mais, très vite, à la faveur des révisions constitutionnelles de 1961 et de 1965, le premier régime civil devait<br />

basculer vers le présidentialisme, consacrant l’hégémonie du pouvoir exécutif sur tous les autres pouvoirs et<br />

notamment le pouvoir législatif. Le parti unique a été institutionnalisé et la liberté de la presse confisquée. Les<br />

candidats à la charge parlementaire, pour être investis à la députation, étaient obligés de remettre au président<br />

de la République une démission signée non datée permettant ainsi au président de « constater » la<br />

démission de tout député qu’il trouverait gênant.<br />

Cette hégémonie de l’exécutif ira croissant avec le régime militaire issu du coup d’État de 1978.<br />

• Régime issu de la Constitution de 1991 : contre-pouvoirs faibles ?<br />

La Constitution de 1991 a restauré le multipartisme dans le cadre d’un régime semi-présidentiel où le rôle de<br />

l’exécutif restait prépondérant. Une liberté contrôlée de la presse a été instaurée. La société civile connut à<br />

cette période un regain d’activité.<br />

Depuis 2006, des réformes ont été introduites en vue d’assurer un meilleur équilibrage entre les pouvoirs et<br />

les contre-pouvoirs, en particulier par la mitigation de l’hégémonie de l’exécutif.<br />

• Révisions constitutionnelles à partir de 2006 : émergence laborieuse des contre-pouvoirs ?<br />

C’est ainsi qu’une loi de 2006 prévoit que les partis politiques ou groupements de partis politiques légalement<br />

constitués bénéficient d’une aide financière de l’État dont le montant est inscrit dans la loi des finances. Une<br />

autre loi définit l’organisation et le financement d’une institution de l’opposition démocratique.<br />

Une Haute Autorité de la presse et de l’audiovisuel (HAPA), instituée par une loi de 2006, comprend des<br />

membres nommés sur proposition de l’opposition, dans la même proportion que celle des députés de l’opposition<br />

à l’Assemblée nationale. La HAPA approuve la nomination des directeurs généraux de la radio et de<br />

la télévision nationales.<br />

Une nouvelle révision constitutionnelle, introduite en 2012, prévoit l’engagement automatique de la responsabilité<br />

du Gouvernement devant le Parlement. Cette révision modifie également la composition du Conseil<br />

de la magistrature en vue d’une plus grande indépendance du pouvoir judiciaire.<br />

Ces réformes sont d’une grande importance. On considère cependant que le pouvoir exécutif reste prépondérant.<br />

Le dialogue entre les acteurs continue en vue d’arriver à un meilleur équilibre entre les pouvoirs et à<br />

une plus forte implication des contre-pouvoirs. La révision du statut des organisations de la société civile est<br />

notamment à l’ordre du jour.<br />

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