ET AUX DROITS DE L’HOMME

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09.02.2016 Views

• Multiculturalisme et démocratie Diverses interprétations complémentaires sont données au multiculturalisme. Il peut simplement désigner la coexistence de différentes cultures (ethniques, religieuses, etc.) au sein d’un même ensemble (pays, par exemple). Il peut aussi désigner différentes politiques volontaristes : –– antidiscriminatoires, visant à assurer un statut social égal aux membres des diverses cultures ; –– identitaires, visant à favoriser l’expression des particularités des diverses cultures ; –– communautaires, permettant l’existence de statuts (légaux, administratifs…) spécifiques aux membres de telle ou telle communauté culturelle. Aujourd’hui, le pluralisme est un synonyme souvent utilisé pour désigner le multiculturalisme. Le multiculturalisme est une situation de fait, mais une culture démocratique va au-delà de la coexistence pacifique et de la tolérance, elle cherche à valoriser la diversité culturelle en tant que richesse commune dans un esprit d’« interculturalité » ; cela implique respect, reconnaissance mutuelle, mais aussi critique mutuelle respectueuse dont l’objectif est de garantir une meilleure qualité des expressions culturelles (arts, sciences, langues, courants religieux, modes de vie…). Je suis bien représenté dans le parlement © Khaled 2. Cadre normatif international • Quels sont les deux textes de l’Unesco sur la diversité culturelle ? Les deux grands textes de l’UNESCO sont : la Déclaration universelle sur la diversité culturelle (2001) et la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles. L’article premier de la Déclaration de 2001 définit la diversité culturelle comme « patrimoine commun de l’humanité » et considérant sa sauvegarde comme étant un impératif concret et éthique inséparable du respect de la dignité humaine. La défense de la diversité culturelle s’oppose à l’uniformisation culturelle et à la standardisation des individus. L’article 5 précise enfin le rôle des droits culturels, au sein de l’ensemble des droits de l’homme : « L’épanouissement d’une diversité créatrice exige la pleine réalisation des droits culturels tels qu’ils sont définis à l’article 27 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et aux articles 13 et 15 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. Toute personne doit ainsi pouvoir s’exprimer, créer et diffuser ses œuvres dans la langue de son choix et en particulier dans sa langue maternelle ; toute personne a droit à une éducation et une formation de qualité qui respecte pleinement son identité culturelle. Toute per- 150

sonne doit pouvoir participer à la vie culturelle de son choix et exercer ses propres pratiques culturelles, dans les limites qu’impose le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales. » L’article 2 fait le lien entre les droits culturels et les enjeux du développement : « La diversité culturelle élargit les possibilités de choix offertes à chacun ; elle est une des sources du développement, entendu non seulement en termes de croissance économique, mais aussi comme moyen d’accéder à une existence intellectuelle, affective, morale et spirituelle satisfaisante. » En outre, la reconnaissance de la diversité culturelle – par une utilisation appropriée des médias et des TIC en particulier – est propice à la circulation des savoirs entre les personnes de milieux culturels différents (2005). La Convention de 2005 est plus contraignante, mais aussi plus précise et plus restreinte dans son champ : elle engage notamment les États à créer sur leur territoire un environnement propice à la communication de la diversité des expressions culturelles (article 7). • Comment était la situation avant l’adoption de ces textes ? Avant l’adoption de ces deux grands textes de l’UNESCO, le droit au respect de la diversité culturelle était surtout reconnu aux minorités (en particulier l’article 27 du Pacte sur les droits civils et politiques). En effet, les droits des personnes appartenant à des minorités, ainsi que la protection de leurs valeurs et traditions culturelles sont essentiels, mais ces enjeux concernent aussi le droit de chacun et toute la population dans son maillage interculturel complexe. B/ Qu’en est-il en Mauritanie ? 1, Ratification des conventions et traités En Mauritanie, des dispositions sont prises en vue de la ratification des conventions et des traités internationaux et sous-régionaux se rapportant à la diversité culturelle et au multiculturalisme, notamment la Convention sur la protection et la diversité des expressions culturelles de 2005. 2, Cadre législatif et réglementaire national • Que dit la Constitution (loi fondamentale) ? –– La Constitution mauritanienne consacre la diversité culturelle du pays, surtout au niveau linguistique : « Les langues nationales sont : l’arabe, le poular, le soninké et le wolof. » (article 6). –– Elle consacre également « la liberté de création intellectuelle, artistique et scientifique » (article 10). 151

• Multiculturalisme et démocratie<br />

Diverses interprétations complémentaires sont données au multiculturalisme. Il peut simplement désigner la<br />

coexistence de différentes cultures (ethniques, religieuses, etc.) au sein d’un même ensemble (pays, par<br />

exemple). Il peut aussi désigner différentes politiques volontaristes :<br />

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antidiscriminatoires, visant à assurer un statut social égal aux membres des diverses cultures ;<br />

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identitaires, visant à favoriser l’expression des particularités des diverses cultures ;<br />

––<br />

communautaires, permettant l’existence de statuts (légaux, administratifs…) spécifiques aux membres de<br />

telle ou telle communauté culturelle.<br />

Aujourd’hui, le pluralisme est un synonyme souvent utilisé pour désigner le multiculturalisme. Le multiculturalisme<br />

est une situation de fait, mais une culture démocratique va au-delà de la coexistence pacifique et de la<br />

tolérance, elle cherche à valoriser la diversité culturelle en tant que richesse commune dans un esprit d’« interculturalité<br />

» ; cela implique respect, reconnaissance mutuelle, mais aussi critique mutuelle respectueuse dont<br />

l’objectif est de garantir une meilleure qualité des expressions culturelles (arts, sciences, langues, courants<br />

religieux, modes de vie…).<br />

Je suis<br />

bien représenté dans<br />

le parlement<br />

© Khaled<br />

2. Cadre normatif international<br />

• Quels sont les deux textes de l’Unesco sur la diversité culturelle ?<br />

Les deux grands textes de l’UNESCO sont : la Déclaration universelle sur la diversité culturelle (2001) et la<br />

Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles.<br />

L’article premier de la Déclaration de 2001 définit la diversité culturelle comme « patrimoine commun de l’humanité<br />

» et considérant sa sauvegarde comme étant un impératif concret et éthique inséparable du respect<br />

de la dignité humaine. La défense de la diversité culturelle s’oppose à l’uniformisation culturelle et à la standardisation<br />

des individus.<br />

L’article 5 précise enfin le rôle des droits culturels, au sein de l’ensemble des droits de l’homme : « L’épanouissement<br />

d’une diversité créatrice exige la pleine réalisation des droits culturels tels qu’ils sont définis à<br />

l’article 27 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et aux articles 13 et 15 du Pacte international<br />

relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. Toute personne doit ainsi pouvoir s’exprimer, créer et<br />

diffuser ses œuvres dans la langue de son choix et en particulier dans sa langue maternelle ; toute personne<br />

a droit à une éducation et une formation de qualité qui respecte pleinement son identité culturelle. Toute per-<br />

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