Virgile Livre premier
Se séparent et forment deux courants. Des deux côtés, De vastes rochers et des cimes menaçantes Se dressent vers le ciel. Sous leur escarpement Les flots sont calmes et silencieux. Au-dessus Comme un mur de fond des arbres touffus s'élèvent Aux feuilles frémissantes, et un bois noir étend Son ombre mystérieuse. En face de l'île Sous des rocs suspendus, se creuse une caverne Avec des eaux douces, et dans la pierre vive Des bancs semblent taillés : une demeure de Nymphes. Là les navires fatigués par l’orage ne sont Retenus par des câbles ou enchaînés par l'ancre A la dent mordante. C'est là Énée rassemble et Rallie les sept derniers vaisseaux de sa flotte. Impatients de toucher la terre, les Troyens Débarquent, s'emparent de cette plage tant désirée Et sur la grève reposent les membres ruisselants D'eau salée. Achate fait jaillir d'un caillou Une étincelle, la recueille sur des feuilles sèches, L'entoure et la nourrit de brindilles qu'il enflamme. Pressés par le besoin, ils retirent des vaisseaux 14
Les provisions de Cérès que l'eau de la mer A altérées, et les instruments de Cérès. Ils s’apprêtent à sécher au feu et à broyer Sous la pierre le grain sauve du naufrage. Énée Cependant escalade un rocher et promène Son regard sur la mer immense. Il voudrait voir Ballottés par le vent, Anthée et les birèmes Phrygiennes, Capys, les armes de Caïcus Sur sa poupe élevée. Nul vaisseau ne paraît A l'horizon, mais il aperçoit trois cerfs errer Sur le rivage, derrière eux, un troupeau entier Qui paît en longue file à travers la vallée. Il s'arrête, et saisit dans les mains du fidèle Achate, son arc et les flèches rapides ; d'abord Il abat les trois cerfs dont la tête élevée Portait de longues ramures, ensuite il disperse Les autres et poursuit de ses traits la troupe entière Qui détale confusément sous les bois feuillus. Il ne s’arrête point avant qu’il n'ait à terre Étendu sept énormes cerfs, un nombre égal A celui des vaisseaux. 15
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Les provisions de Cérès que l'eau de la mer<br />
A altérées, et les instruments de Cérès.<br />
Ils s’apprêtent à sécher au feu et à broyer<br />
Sous la pierre le grain sauve du naufrage.<br />
Énée<br />
Cependant escalade un rocher et promène<br />
Son regard sur la mer immense. Il voudrait voir<br />
Ballottés par le vent, Anthée et les birèmes<br />
Phrygiennes, Capys, les armes de Caïcus<br />
Sur sa poupe élevée. Nul vaisseau ne paraît<br />
A l'horizon, mais il aperçoit trois cerfs errer<br />
Sur le rivage, derrière eux, un troupeau entier<br />
Qui paît en longue file à travers la vallée.<br />
Il s'arrête, et saisit dans les mains du fidèle<br />
Achate, son arc et les flèches rapides ; d'abord<br />
Il abat les trois cerfs dont la tête élevée<br />
Portait de longues ramures, ensuite il disperse<br />
Les autres et poursuit de ses traits la troupe entière<br />
Qui détale confusément sous les bois feuillus.<br />
Il ne s’arrête point avant qu’il n'ait à terre<br />
Étendu sept énormes cerfs, un nombre égal<br />
A celui des vaisseaux.<br />
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