153 - Gottfried Wilhelm Leibniz Bibliothek
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N. 226 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1700 413 Extrait de ma lettre à Mons. Pinçon 9/20 Fevrier 1700 Un sçavant homme nommé Tenzelius vient de publier un livre en Allemand où il soutient que Gutenberg a inventé l’imprimerie, et qu’il l’a perfectionnée avec l’aide de Jean Fust. La difficulté que je trouve là dessus est, qu’il semble que Jean Gutenberg a pensé premierement à des planches de bois gravées, mais que lors qu’il a travaillé 5 avec Jean Faust, on s’est avisé d’employer des lettres detachées. On ne sçait donc pas le quel de[s] deux a eu le premier cette pensée, et c’est celuy qui l’a eue, qu’on doit reconnoistre pour le veritable inventeur de cet art. Mais ce que je trouve de curieux dans le livre de M. Tenzelius indicit jubilaeum omnibus typographis, l’année 1700. devant estre selon luy leur cinquieme jubilé, l’invention parfaite estant posée de l’an 1450 quoyque les 10 imprimeurs de Leipzig ayent celebré la leur en 1640 mais ayant oublié l’an 1690, il pense, qu’on se pourra tenir desormais aux années quinquagenaires, comme est 1700. Et ce qu’il y a de plaisant la date de son ecrit est du 14/24 decembre 1699. jour, dit il, que le pape publie son jubilé à Rome. Si vos imprimeurs de France veulent faire feste là dessus il ne tient qu’à eux. 15 Il conseille de le faire le jour de S. Jean comme l’ont fait autres fois les imprimeurs de Leipzig, à cause dit il que les deux inventeurs Gutenberg et Faust, s’appelloient Jean; il allegue des passages d’un sermon de jubilé d’imprimeur, prononcé autres fois à Strasbourg. Peutestre que vos imprimeurs ont déja quelque chose d’approchant de cette louable coustume, ces gens ne perdant pas volontiers les occasions de chommer des festes. 20 Il faudra joindre à cela la belle requeste en vers latins en faveur de l’imprimerie, que vous 2 f. Allemand ou (1 ) il prouue fort bien qve Gutenberg de Strasbourg (et non pas Mentel) a esté le premier inventeur de l’imprimerie mais qv’il l’a mis en perfection par l’assistance de Jean Fust de Mayence. Mais ce qve je trouue curieux (2 ) il prouue bien qve Gutenberg . . . imprimerie avec Jean Fust; qvoy qv’on ne sçache pas bien lequel 〈des〉 deux a eu la pensee (3 ) il prouue bien qve Gutenberg de Strasbourg avec Fust de Mayence ont inventé et perfectionné cet art qvoyqve a mon (4 ) | ou nachträgl. erg. | il soutient qve Gutenberg a inventé (a) cet art, et qv’il l’a acheve (b) l’imprimerie L 6 s’est s’avisé L, korr. Hrsg. 10–12 quoyque . . . 1700 am Rande erg. L 13 date du son L, korr. Hrsg. 2 livre: W. E. Tentzel, Discours von Erfindung der löblichen Buchdruckerkunst in Deutschland, 1700. 3 f. soutient . . . Fust: vgl. ebd., S. 36. 8–12 ce que je trouve . . . 1700: vgl. ebd., S. 27 u. 95. 12–14 Et ce qu’il y a . . . Rome: vgl. dazu N. 282 Erl. 16 Il conseille . . . Jean: Tentzel, a. a. O., S. 95. 16 S. Jean: 24. Juni. 18 f. il allegue . . . Strasbourg: ebd., S. 95 f. 21–414,1 belle requeste . . . envoyée: Cl. L. Thiboust, Regiae Scientiarum Academiae Carmen, [1699]; vgl. I, 17 N. 216, S. 350.
414 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1700 N. 227 m’avés envoyée, et qui plus est la nouvelle perfection que cet art va recevoir presentement à l’imprimerie royale. C’est dommage que l’auteur du libre n’a pas sçû ces choses. 227. LEIBNIZ AN — (?) Hannover, 9./[19.] Februar 1700. 5 Überlieferung: L verworfene Abfertigung: LBr. 327 (Greiffencrantz) Bl. 135–136. 1 Bog. 8 o . 4 S. Monsieur Hanover 9/20 Fevrier 1700 Dans un temps d’incertitude, et à la veille des revolutions on n’est gueres de loisir pour écrire des lettres non necessaires; ainsi je n’en attendois pas de vous presentement, 10 quand il falloit penser à mettre le sien et encor ce qui est aux autres à couvert; comme vous avés esté obligé sans doute d’y penser, Monsieur, et pour vous et pour vostre prince et son Estat. Et comme le temps de tranquillité n’est pas encor venu, et qu’on ne sçait pas même quand on l’aura, je n’ay garde, Monsieur, de vous écrire pour vous demander reponse presentement. Suffit, que vous me gardiés tousjours l’honneur de vostre bienveuillance. 15 Je vous supplie seulement, que vous veuilliés avoir la bonté de faire rendre seurement la lettre cy jointe, par ce que ne sçachant pas presentement l’adresse de Mons. Clüverius je suis quasi forcé, d’avoir recours à vostre bonté. C’est un très sçavant Mathematicien du pays de Holstein, membre de la societé Royale d’Angleterre, mais qui a eu des affaires facheuses de menage avec ses parens, ce 20 qui luy a fait du tort et à ses bons desseins. Il a même voulu porter son affaire à Wezlar. 2 choses. | (1 ) Il est à (a) noter (b) remarqver (2 ) L’auteur remarqve (3 ) Il remarqve encor qve les Imprimeurs de Leipzig avoient celebré leur jubilé l’an 1640, supposant qve l’art avoit esté inventé l’an 1440. ce qvi est peutestre vray des premiers essais mais on n’a rien achevé avant l’an 1450: Et celuy de 1690 ayant esté oublié, il pense qv’on pourra se tenir doresnavant aux ans qvinqvagenaires pour ainsi dire comme est l’an 1700 gestr. | L Zu N. 227: Als Adressat kommt am ehesten ein Mitglied des gottorpischen Hofes (M. v. Wedderkopf ?) in Frage. Die nicht gefundene Abfertigung hatte als Beilage einen nicht gefundenen Brief an D. Clüver (vgl. Z. 15–17). 11 vostre prince: Herzog Friedrich IV. von Schleswig-Holstein-Gottorp.
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N. 226 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1700 413<br />
Extrait de ma lettre à Mons. Pinçon 9/20 Fevrier 1700<br />
Un sçavant homme nommé Tenzelius vient de publier un livre en Allemand où il<br />
soutient que Gutenberg a inventé l’imprimerie, et qu’il l’a perfectionnée avec l’aide de<br />
Jean Fust. La difficulté que je trouve là dessus est, qu’il semble que Jean Gutenberg<br />
a pensé premierement à des planches de bois gravées, mais que lors qu’il a travaillé 5<br />
avec Jean Faust, on s’est avisé d’employer des lettres detachées. On ne sçait donc pas<br />
le quel de[s] deux a eu le premier cette pensée, et c’est celuy qui l’a eue, qu’on doit<br />
reconnoistre pour le veritable inventeur de cet art. Mais ce que je trouve de curieux dans<br />
le livre de M. Tenzelius indicit jubilaeum omnibus typographis, l’année 1700. devant estre<br />
selon luy leur cinquieme jubilé, l’invention parfaite estant posée de l’an 1450 quoyque les 10<br />
imprimeurs de Leipzig ayent celebré la leur en 1640 mais ayant oublié l’an 1690, il pense,<br />
qu’on se pourra tenir desormais aux années quinquagenaires, comme est 1700. Et ce qu’il<br />
y a de plaisant la date de son ecrit est du 14/24 decembre 1699. jour, dit il, que le pape<br />
publie son jubilé à Rome. Si vos imprimeurs de France veulent faire feste là dessus il ne<br />
tient qu’à eux. 15<br />
Il conseille de le faire le jour de S. Jean comme l’ont fait autres fois les imprimeurs<br />
de Leipzig, à cause dit il que les deux inventeurs Gutenberg et Faust, s’appelloient<br />
Jean; il allegue des passages d’un sermon de jubilé d’imprimeur, prononcé autres fois à<br />
Strasbourg. Peutestre que vos imprimeurs ont déja quelque chose d’approchant de cette<br />
louable coustume, ces gens ne perdant pas volontiers les occasions de chommer des festes. 20<br />
Il faudra joindre à cela la belle requeste en vers latins en faveur de l’imprimerie, que vous<br />
2 f. Allemand ou (1 ) il prouue fort bien qve Gutenberg de Strasbourg (et non pas Mentel) a esté<br />
le premier inventeur de l’imprimerie mais qv’il l’a mis en perfection par l’assistance de Jean Fust de<br />
Mayence. Mais ce qve je trouue curieux (2 ) il prouue bien qve Gutenberg . . . imprimerie avec Jean Fust;<br />
qvoy qv’on ne sçache pas bien lequel 〈des〉 deux a eu la pensee (3 ) il prouue bien qve Gutenberg de<br />
Strasbourg avec Fust de Mayence ont inventé et perfectionné cet art qvoyqve a mon (4 ) | ou nachträgl.<br />
erg. | il soutient qve Gutenberg a inventé (a) cet art, et qv’il l’a acheve (b) l’imprimerie L 6 s’est<br />
s’avisé L, korr. Hrsg. 10–12 quoyque . . . 1700 am Rande erg. L 13 date du son L, korr. Hrsg.<br />
2 livre: W. E. Tentzel, Discours von Erfindung der löblichen Buchdruckerkunst in Deutschland,<br />
1700. 3 f. soutient . . . Fust: vgl. ebd., S. 36. 8–12 ce que je trouve . . . 1700: vgl. ebd., S. 27 u.<br />
95. 12–14 Et ce qu’il y a . . . Rome: vgl. dazu N. 282 Erl. 16 Il conseille . . . Jean: Tentzel, a.<br />
a. O., S. 95. 16 S. Jean: 24. Juni. 18 f. il allegue . . . Strasbourg: ebd., S. 95 f. 21–414,1 belle<br />
requeste . . . envoyée: Cl. L. Thiboust, Regiae Scientiarum Academiae Carmen, [1699]; vgl. I, 17 N. 216,<br />
S. 350.