153 - Gottfried Wilhelm Leibniz Bibliothek

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N. 211 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1700 383 Bibliothequaire de Cassel, mais il est mort, il y a déja quelque temps, et je n’ay point de connoissance avec celuy qui l’est presentement; je veux pourtant tacher de m’informer un jour du livre de Servetus qui s’y trouve. La pluspart des livres que vous souhaités, Monsieur, ne se trouvent pas chez les libraires, mais il faut les rencontrer par hazard dans les Auctions ou ventes publiques. 5 Mais quant aux lettres de la Reine Marie dans la Bibliotheque de Wolfenbutel, j’auray soin de vous les faire copier. Je fais imprimer maintenant la Continuation de mon Codex Diplomaticus, que je chercheray l’occasion de vous envoyer avec les autres pieces de ma façon. Dans la continuation il y aura entre autres A n g l o - S c o t i c a , touchant l’ancienne pretension des Anglois, qui vouloient que le Royaume d’Ecosse estoit un fief 10 de celuy d’Angleterre, et je donneray les pieces comme je les ay trouvées pour et contre, dont quelques unes n’avoient pas encor vû le jour. Il y aura aussy un livre fait du temps de Louis onze, non imprimé encor, touchant la pretension des Anglois sur la France entiere aussi bien que sur quelques provinces. Ce petit livre a esté fait contre les Anglois, il ne laisse pas de faire voir leur raisons. Si j’avois eu une semblable piece ancienne pour les 15 Anglois, je l’y aurois voulu joindre: Mon but estant de conserver ces anciens morceaux qui servent à eclaircir l’Histoire et les droits des princes sans prendre parti. La satyre qu’on a faite contre le voyage de Monsieur Lyster ne me plaist pas. Ce voyage contient des choses tres bonnes; et il a eu raison de ne se pas amuser aux bagatelles des voyageurs ordinaires, il a écrit pour ceux qui estiment les sciences solides, et non pas 20 pour les curieux du commun. Je n’avois point entendu ce que Vous m’aviés demandé autres fois, Monsieur, touchant la Circulation du Sang mentionée par Servetus. Car je n’avois point sçû que Servetus en avoit dit quelque chose, et je sçavois seulement que quelques uns l’avoient attribuée à Fra Paolo Servita, cela m’avoit fait prendre un sbaglio. Mais maintenant le livre 25 8 f. avec . . . continuation erg. L 2 10 ancienne (1 ) controverse entre (2 ) pretension L 2 16 anciens erg. L 2 1 Bibliothequaire: J. S. Haes. 2 presentement: Nach J. S. Haes’ Tod 1697 blieb die Bibliothekarsstelle drei Jahre lang unbesetzt. 3 livre: M. Servet, Christianismi Restitutio, 1553. 7 Continuation: Leibniz, Mantissa, 1700. 9 A n g l o - S c o t i c a : a. a. O., P. II, Nr. LI, S. 271–88: Quaedam circa Angliae jura. 12 livre: ebd., P. I, Nr. II, S. bzw. Bl. 63–96: Discussion des differendz entre les Roys des France et d’Angleterre au Roy Louis XI. 18 satyre: W. King (S. de Sorbiere, Pseud.), A Journey to London, 1698. 22 demandé autres fois: vgl. l 2 , S. 369 Z. 18 u. Erl.

384 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1700 N. 211 de Mons. Wotton m’a fait entendre ce que Vous m’aviés écrit. Si vous m’aviés envoyé un extrait distinct, je vous aurois entendu plus tost. Comme je n’aime pas les Contestations personelles, je ne me suis point mis en peine des accusations qu’on a mises en avant contre Mons. Bentley, ny de ses defenses. Il y a 5 ordinairement du mes-entendu qui fait naistre ces sortes de disputes. Quant à la Question Principale j’ay quelque penchant de croire que non seulement Mons. l’Eveque de Worcester d’apresent, mais même Mons. Dodwel et hors de l’Angleterre Messieurs Huetius, Spanhem, Cuperus, Graevius, Gronovius etc. si on les choisissoit pour arbitres du Differend, prononceroient contre les lettres de Phalaris, malgré toutes les belles, ingenieuses et 10 sçavantes defenses de M. Boyle, qui a voulu monstrer son esprit, et son habileté comme Cardan dans son Encomium Neronis. Car je le crois trop habile pour croire serieusement que ces lettres sont de Phalaris. Mons. Hakeman m’a dit d’avoir eu l’honneur de parler à Mons. Newton, et que cet Excellent homme luy a monstré son traité de Coloribus presque achevé, où il ne 15 manquoit que peu de chose; mais qu’il avoit temoigné de la repugnance à le publier, pour ne pas entrer en disputes. Si j’osois Vous faire mon Ambassadeur auprés de luy, je Vous supplierois, Monsieur, de luy témoigner que je l’honnore infiniment, et que je vous prie de le soliciter de ma part de ne pas refuser plus long temps au public ses importantes découvertes. Son Excuse n’est point recevable, car sa reputation est si grande 20 et si bien establie, qu’il n’aura point besoin de disputer avec personne, et il pourra mepriser hardiment les contradictions. Et comme aussi l’ouvrage est presque achevé, il ne pourra pas dire, qu’il a besoin de beaucoup de temps pour le donner au public. J’ay appris aussi (je ne sçay où) qu’il donnera encor quelque chose sur le mouvement de la Lune, et on m’a dit aussi qu’il y aura une nouvelle Edition de ses principes de la Nature. 25 Tout ce qui viendra de luy nous sera tousjours considerable. Monsieur Fatio avoit dit autresfois de vouloir joindre quelque chose aux principes de Monsieur Newton pour les 5 sortes des disputes L 2 , korr. Hrsg. 10 monstrer: Ch. Boyle, Dr. Bentley’s Dissertation examined, 1698. 13 f. Newton . . . Coloribus: I. Newton, Opticks or a treatise of the reflexions and coulours of light, 1704. 23 (je ne sçay où): vgl. l 2 , S. 378 Z. 11. 23 f. mouvement de la Lune: J. Newton, A New Theory, 1702. 24 nouvelle Edition: I. Newton, Philosophiae naturalis principia mathematica. Ed. sec., 1713. 25 f. Fatio . . . autresfois: vgl. Chr. Huygens’ Brief an Leibniz vom 4. Februar 1692 (III, 5 N. 59).

384 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1700 N. 211<br />

de Mons. Wotton m’a fait entendre ce que Vous m’aviés écrit. Si vous m’aviés envoyé un<br />

extrait distinct, je vous aurois entendu plus tost.<br />

Comme je n’aime pas les Contestations personelles, je ne me suis point mis en peine<br />

des accusations qu’on a mises en avant contre Mons. Bentley, ny de ses defenses. Il y a<br />

5 ordinairement du mes-entendu qui fait naistre ces sortes de disputes. Quant à la Question<br />

Principale j’ay quelque penchant de croire que non seulement Mons. l’Eveque de Worcester<br />

d’apresent, mais même Mons. Dodwel et hors de l’Angleterre Messieurs Huetius,<br />

Spanhem, Cuperus, Graevius, Gronovius etc. si on les choisissoit pour arbitres du Differend,<br />

prononceroient contre les lettres de Phalaris, malgré toutes les belles, ingenieuses et<br />

10 sçavantes defenses de M. Boyle, qui a voulu monstrer son esprit, et son habileté comme<br />

Cardan dans son Encomium Neronis. Car je le crois trop habile pour croire serieusement<br />

que ces lettres sont de Phalaris.<br />

Mons. Hakeman m’a dit d’avoir eu l’honneur de parler à Mons. Newton, et que<br />

cet Excellent homme luy a monstré son traité de Coloribus presque achevé, où il ne<br />

15 manquoit que peu de chose; mais qu’il avoit temoigné de la repugnance à le publier,<br />

pour ne pas entrer en disputes. Si j’osois Vous faire mon Ambassadeur auprés de luy,<br />

je Vous supplierois, Monsieur, de luy témoigner que je l’honnore infiniment, et que je<br />

vous prie de le soliciter de ma part de ne pas refuser plus long temps au public ses<br />

importantes découvertes. Son Excuse n’est point recevable, car sa reputation est si grande<br />

20 et si bien establie, qu’il n’aura point besoin de disputer avec personne, et il pourra<br />

mepriser hardiment les contradictions. Et comme aussi l’ouvrage est presque achevé, il<br />

ne pourra pas dire, qu’il a besoin de beaucoup de temps pour le donner au public. J’ay<br />

appris aussi (je ne sçay où) qu’il donnera encor quelque chose sur le mouvement de la<br />

Lune, et on m’a dit aussi qu’il y aura une nouvelle Edition de ses principes de la Nature.<br />

25 Tout ce qui viendra de luy nous sera tousjours considerable. Monsieur Fatio avoit dit<br />

autresfois de vouloir joindre quelque chose aux principes de Monsieur Newton pour les<br />

5 sortes des disputes L 2 , korr. Hrsg.<br />

10 monstrer: Ch. Boyle, Dr. Bentley’s Dissertation examined, 1698. 13 f. Newton . . . Coloribus:<br />

I. Newton, Opticks or a treatise of the reflexions and coulours of light, 1704. 23 (je ne sçay où):<br />

vgl. l 2 , S. 378 Z. 11. 23 f. mouvement de la Lune: J. Newton, A New Theory, 1702. 24 nouvelle<br />

Edition: I. Newton, Philosophiae naturalis principia mathematica. Ed. sec., 1713. 25 f. Fatio . . .<br />

autresfois: vgl. Chr. Huygens’ Brief an <strong>Leibniz</strong> vom 4. Februar 1692 (III, 5 N. 59).

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