153 - Gottfried Wilhelm Leibniz Bibliothek

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N. 211 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1700 377 de l’honneste homme, et même de la Justice et de la veritable pieté, car contribuer au bien public et à la gloire de Dieu c’est la même chose. Il semble que le but de tout le genre humain, ne doit estre principalement que la connoissance et le developpement des merveilles de Dieu et que c’est pour cela que Dieu luy a donné l’empire de ce Globe. Et Mons. Newton estant un des hommes du monde qui y peut le plus contribuer, ce seroit 5 presque un crime à luy de s’en laisser detourner par des empechemens qui ne sont pas absolument insurmontables. Plus son talent est grand, plus son obligation est grande. Car à mon avis un Archimede, un Galilei, un Kepler, un M. des Cartes, un M. Hugens, un M. Newton sont plus considerables pour le grand but du genre humain, que des grands capitaines, et ils vont du pair pour le moins avec des Legislateurs estimés dont le but a 10 esté de mener les hommes à ce qui est veritablement bon et solide. La fin de la politique apres la vertu ne doit aller qu’à entretenir l’abondance, afin qu’on soit plus en estat de travailler d’un commun concert à ces solides connoissances, qui font admirer et aimer le souverain Auteur. Plusieurs y peuvent contribuer par des experiences qui fournissent des materiaux, mais ceux qui en peuvent profiter comme Mons. Newton, pour avancer le 15 grand bastiment de la science et qui peuvent dechifrer l’interieur, sont pour ainsi dire du conseil privé de Dieu, et tous les autres ne travaillent que pour eux. Ainsi lors qu’on a de telles Personnes qui sont plus rares qu’on ne pense, il en faut profiter autant qu’il est possible. Pour moy n’estant pas en estat de contribuer beaucoup à ce but immediatement et par moy même, j’ay pris le personnage de Soliciteur General du bien public, et je ne 20 cesse point de pousser et de sommer ceux qui en ont besoin. Ainsi vous pouvés asseurer Mons. Newton que je ne le laisseray point en repos, et que je ne me paye point des raisons, qu’il a alleguées à Mons. Hakeman. Puisque son livre des couleurs est achevé, il ne doit point differer de le publier. Car il en pourroient resulter d’autres lumieres importantes. Son premier ouvrage a deja contribué beaucoup à ce qui a rapport à la religion et à la 25 7 grande. | je considere un grand homme tel qve luy, tout comme un grand Roy dont le devoir est proportionné à la puissance. gestr. | Car Lil 2 L1 a 9 sont | aussi gestr. | plus Lil 2 L1 a 9 pour le (1 ) genre humain (2 ) grand but du genre humain L1 9–11 humain | qv’un Alexandre ou Cesar, qvi n’y peuvent rien qv’en encourageant d’autres gestr. | à ce qvi Lil 2 L1 a 12 apres la vertu erg. Lil 2 L1 a 14 Auteur (1 ) des choses. (2 ) . Tout le reste des choses mondaines est vanité (a) qv’en tant (b) si non qv’en tant qv’il tend à ce but (aa) ce qvi fait juger (bb) le commun y peuuent contribuer L1 Auteur. | Tout le reste des choses mondaines est vanité si non en tant qv’il tend à ce but gestr. | Plusieurs y peuvent contribuer Lil 2 L1 a 21 ceux qvi sont en estat de le faire L1 l 2 gestr. | en ont besoin. Lil 21 ceux qvi | sont . . . faire. 2 L1 a 25 premier ouvrage: I. Newton, Philosophiae naturalis principia mathematica, 1687.

378 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1700 N. 211 pieté, temoin ce que j’ay dit cy dessus des consequences que Mons. Bentley et Mons. Lock en ont tirées, sans parler d’autres; il en sera de meme de son ouvrage des couleurs. il avoit pris pour excuse qu’il aime le repos et ne veut point disputer. Mais je ne voy pas là grand sujet de disputer, et quand il y auroit mille contredisans, il n’aura point 5 besoin de repondre à personne, tant sa reputation est establie. Je laisse le reste à vostre eloquence persuasive et je pretends, Monsieur, que vous ne quittiés point la prise jusqu’à ce qu’il se rende et que vous imploriés le secours de tous nos amis, comme de Mons. l’Eveque de Sarum, de Mons. Bentley, Mons. Lock et d’autres, pour le persecuter. Par ce moyen ils auront part à l’oeuvre meritoire bien plus que ceux qui dans les siecles 10 passés contribuoient à la fondation de quelque Monastere ou chapelle[.] J’ay vû aussi dans l’Histoire des ouvrages des sçavans, qu’on attend de Mons. Newton une Theorie de la lune où apparemment il expliquera plus amplement ce qu’il a dit dans ses Principes. Je toucheray encor quelques livres que Mons. Hakeman m’a apportés. il me semble que ce qui estoit dans l a p i e c e d e s W o r k o f l e a r n i n g d e c e t t e 15 a n n é e , estoit traduit pour la pluspart du François de Hollande mais j’espere qu’on donnera dans la suite des choses plus originales. La vie de Milton est une belle piece, qui meritoit d’estre traduite, mais je voudrois qu’on eût retranché les endroits, où il est parlé avec quelque espece de mepris de deux grands hommes, Usserius et Salmasius, et les endroits qui paroissent trop favorables aux desordres du temps de Milton. On parle 20 d’Usserius comme d’un simple collecteur, qui n’a que de la lecture, en quoy on a tort. Usserius estoit doué d’un jugement tres solide. Si M. Milton a voulu abbaisser les travaux de ce grand Archeveque, c’estoit par une politique que je n’approuve point et que ceux qui sont desinteressés ne doivent point imiter. L’auteur dit: He (Milton) chides the good Bishop for divulging useless traitises stuft with the specious names of Ignatius and 25 Polycarpus with fragments of old martyrologies and Legends, to distract and stagger the 10 ou chapelle erg. Lil 2 1 cy dessus: S. 375 Z. 3–8. 11 l’Histoire . . . sçavans: nicht ermittelt, vgl. L 2 , S. 384 Z. 22–24. 11 f. Theorie de la lune: I. Newton, A New and most Accurate Theorie of the Moon’s Motion, 1702. 12 Principes: vgl. I. Newton, Philosophiae naturalis principia mathematica, 1687, lib. 3, bes. S. 405 f. 14 f. W o r k . . . Hollande: Seit Januar 1699 erschien mit der H i s t o r y of the Works of the learned eine englische Version von H. Basnage de Beauvals Histoire des ouvrages des Sçavans; vgl. I, 16 N. 372, S. 624. 16 vie de Milton: J. Toland, The Life of John Milton, 1699. 19 f. On parle . . . collecteur: J. Toland, a. a. O., S. 30. 23–379,1 He . . . Readers: J. Toland, a. a. O., S. 31.

N. 211 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1700 377<br />

de l’honneste homme, et même de la Justice et de la veritable pieté, car contribuer au<br />

bien public et à la gloire de Dieu c’est la même chose. Il semble que le but de tout le<br />

genre humain, ne doit estre principalement que la connoissance et le developpement des<br />

merveilles de Dieu et que c’est pour cela que Dieu luy a donné l’empire de ce Globe. Et<br />

Mons. Newton estant un des hommes du monde qui y peut le plus contribuer, ce seroit 5<br />

presque un crime à luy de s’en laisser detourner par des empechemens qui ne sont pas<br />

absolument insurmontables. Plus son talent est grand, plus son obligation est grande.<br />

Car à mon avis un Archimede, un Galilei, un Kepler, un M. des Cartes, un M. Hugens,<br />

un M. Newton sont plus considerables pour le grand but du genre humain, que des grands<br />

capitaines, et ils vont du pair pour le moins avec des Legislateurs estimés dont le but a 10<br />

esté de mener les hommes à ce qui est veritablement bon et solide. La fin de la politique<br />

apres la vertu ne doit aller qu’à entretenir l’abondance, afin qu’on soit plus en estat de<br />

travailler d’un commun concert à ces solides connoissances, qui font admirer et aimer<br />

le souverain Auteur. Plusieurs y peuvent contribuer par des experiences qui fournissent<br />

des materiaux, mais ceux qui en peuvent profiter comme Mons. Newton, pour avancer le 15<br />

grand bastiment de la science et qui peuvent dechifrer l’interieur, sont pour ainsi dire du<br />

conseil privé de Dieu, et tous les autres ne travaillent que pour eux. Ainsi lors qu’on a<br />

de telles Personnes qui sont plus rares qu’on ne pense, il en faut profiter autant qu’il est<br />

possible. Pour moy n’estant pas en estat de contribuer beaucoup à ce but immediatement<br />

et par moy même, j’ay pris le personnage de Soliciteur General du bien public, et je ne 20<br />

cesse point de pousser et de sommer ceux qui en ont besoin. Ainsi vous pouvés asseurer<br />

Mons. Newton que je ne le laisseray point en repos, et que je ne me paye point des raisons,<br />

qu’il a alleguées à Mons. Hakeman. Puisque son livre des couleurs est achevé, il ne doit<br />

point differer de le publier. Car il en pourroient resulter d’autres lumieres importantes.<br />

Son premier ouvrage a deja contribué beaucoup à ce qui a rapport à la religion et à la 25<br />

7 grande. | je considere un grand homme tel qve luy, tout comme un grand Roy dont le devoir est<br />

proportionné à la puissance. gestr. | Car Lil 2 L1 a 9 sont | aussi gestr. | plus Lil 2 L1 a 9 pour le<br />

(1 ) genre humain (2 ) grand but du genre humain L1 9–11 humain | qv’un Alexandre ou Cesar, qvi<br />

n’y peuvent rien qv’en encourageant d’autres gestr. | à ce qvi Lil 2 L1 a 12 apres la vertu erg. Lil 2 L1 a<br />

14 Auteur (1 ) des choses. (2 ) . Tout le reste des choses mondaines est vanité (a) qv’en tant (b) si non<br />

qv’en tant qv’il tend à ce but (aa) ce qvi fait juger (bb) le commun y peuuent contribuer L1 Auteur.<br />

| Tout le reste des choses mondaines est vanité si non en tant qv’il tend à ce but gestr. | Plusieurs y<br />

peuvent contribuer Lil 2 L1 a 21 ceux qvi sont en estat de le faire L1 l 2 gestr. | en ont besoin. Lil<br />

21 ceux qvi | sont . . . faire.<br />

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25 premier ouvrage: I. Newton, Philosophiae naturalis principia mathematica, 1687.

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