153 - Gottfried Wilhelm Leibniz Bibliothek

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N. 206 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1700 357 et distribuéz dans les provinces, qui n’en pouvoient pas estre remplis memes, puisque les Mss. sont toujour rares. cette meme raison est alleguée de Truberus et de Georgius Dalmatinus lesquel[s] voyant, non seulement qu’il n’y avoit aucune relique du Glagolitique mais que le Cirullique estoit aussi rare, se sont imaginés, de remplir les provinces de livres saints, escrits en lettres latines. cette litterature Latine ou Italique en langue Esclavonne 5 a esté apres tentee, et cultivé[e] par Bohoritzius et continuée (quoy que differament) par plusieurs autres, et on s’en sert encore aujourdhuy parmi tous les Esclavons qui sont Papistes, on n’estoit pas autant en Carintie[,] en Carniole[,] en Stirie, en Dalmatie[,] en Illyrie et même à Raguse, et autant de livres imprimés que vous trouvez, autant de diffe[re]nse dans l’ortographe, quelques uns observans la prononciassion Allemande, 10 les autre[s] l’italienne, de sorte que la meme langue paroit fort peu samblable à elle meme, si ce n’est que l’on veuille et scache reduire les mots à la veritable encienne lettre Cirulique, ou à une nouvelle mais universelle orthografie, c’est celle qui nous reste et qui a esté forgée du Grec en y adjoutant les lettres que l’on a trouvé necessaires pour exprimer certains tons purement Esclavons, et je ne puis vous dire positivement d’où sont venues 15 les Glagolites, ny ce qu’elles sont devenues, il faut qu’elles soint abolis il y a long temps puisque je n’en ay veu qu’un seul livre mss. escrit de ces Glagolytes au lieu que par tout j’en ay veu grand nombres de ll. mss. sur du velin, escrits en lettre Cirulique qui est en vaugue en Russie et par ci par là encore en Dalmatie, ayant meme [esté] pratiqué des Esclavons en France, qui escrivent leurs lettres familieres à leurs amis en ciryllique. 20 Il faut que Truberus et Dalmatinus, comme ayant peu de connoissence des Cirulliques, ayent voulu faire revivre les premieres glagolytes au commencement de la reformassion, mais que cella n’a pas eu de suite, en effet cette maniere de former et d’escrire des lettres, multiplicatis ductibus ne pouvoit estre que fort laborieuse et incommode, à moins (ce qui m’est inconû) ils n’ayent eu quelque autre maniere de peindre avec la 25 plume. 1 n’en pouvant K, korr. Hrsg. 13 ou à . . . orthografie erg. K 2 f. alleguée . . . Dalmatinus: G. Dalmatinus spricht in der Vorrede seiner Bibelübersetzung, 1584 (vgl. B i b l i a , SV.), S. [9], lediglich davon, daß das lateinische Alphabet so gut geeignet sei, das Slowenische zu schreiben, wie irgendeine andere Sprache, wie bereits P. Truber gezeigt habe. 6 Bohoritzius: Sparwenfeld bezieht sich offenbar auf A. Bohorizh, Arcticae horulae, 1584; dieses Buch hatte er erst nach langwierigen Recherchen durch Leibniz’ Vermittlung in Abschrift erhalten; vgl. die Korrespondenz in I, 14–I, 16 und zusammenfassend I, 17 N. 180.

358 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1700 N. 206 La Chronique Moscovite mss. dans la vue de Vladimir nous assure que c’estoit Michael imp. constantinopolit. qui, à la requeste des Russes nouvellement convertis, leurs envoya 2 maitres ou philosophes Esclavons, d’une ville qu’on nomme Selun, leur pere estoit Leo, les noms de ces 2 fils estoint, Constantinus et Methodius, ces 2 ont fait les 5 lettres esclavonnes, et donnés à ce que la chronique Russe dit les lettres au Bulgares, Slavons, Serbes[,] aux Arbanases et Basarres, qui ont le meme langage avec les Russes. L’année 12 me du regne de Leon fils de Basilius Macedo, ces 2 susdits philosophes on[t] traduit les Evangiles, et les Epistres des Apostres du Grec en Esclavon et en suite le psautier. 10 Methodius fut fait evesque en suite, dans la ville de Morava dans l’Illyrie. cet auteur russe dit que S. Paul avoit esté dans cette ville, et qu’il y avoit mis dans sa place un de ses disciples Andronique. ce Constantin apres avoir traduit beaucoup de livres en Esclavon, se fit Moine et fut appellé Cyrille NB. et mourut en opinion de grande Sainteté. Voicy Mon Cher ce que j’ay pu vous dire en passant, et tumultuairement sans me 15 donner le loisir d’y beaucoup reflechir. à dire le vray je voudrois tres volontier en scavoir quelque chose de plus et de plus assuré, mais comme ce n’est pas quelque chose de fort essentiel, ny tres important pour l’apprantisage de cette noble langue, il faut passer là dessus legerement, jusques à ce que quelqu’un m’instruise du fond de l’affaire; Je vous suplie Mons r de ne pas discontinuer à me dire vos sentimens sur cette matiere quand vos 20 pensées tombent là dessus, il n’y a qui que ce soit de qui je puisse profiter. Mons. Pastricio dans le Colege de Propaganda à Rome, est si eloigné de nous, et je ne me souviens pas beaucoup de ses sentimens, il ne sçavoit pas plus que moy, quoyque Dalmatinus. Il me marque pourtant qu’il a eu ordre du Pape de travailler sur mon lexicon Latino-Sclavon, et d’y adjouter le dialecte Dalmatien etc. etc. Mons. si quelque occassion se presente je vous 25 supplie de me vouloir procurer quelque[s] livres de L a u s n i t z , sur tout o r i g i n e s L i n g u a e S o r a b i c a e M. Frencelii libri X. Je n’en ay que le premier livre imprimé 1 Chronique Moscovite: nicht ermittelt. 3 Selun: Thessalonike. 6 Arbanases: serbokroatisch für ” Albaner‘‘. 6 Basarres: möglicherweise die Bessaraben (Bassaraben). 10 dans . . . Illyrie: Vielmehr bezieht sich Sparwenfelds Quelle bzw. deren Vorlage auf Methodios’ Missionstätigkeit in Mähren. 12 Andronique: Gemeint ist wohl Andronikos, Gefährte oder Verwandter des Apostels Paulus, vgl. Römer 16, 7. 22 f. Il me marque: Gemeint ist wohl G. Pastriccios Brief an Sparwenfeld vom 8. Mai 1698 (Linköping Stifts- och Landsbibl., Hs. Br. 33 Nr. 115); zum erwähnten Wörterbuch und seiner Geschichte vgl. I, 16 N. 303, S. 491. 26 M. Frencelii: vgl. A. Frenzel, SV.

N. 206 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1700 357<br />

et distribuéz dans les provinces, qui n’en pouvoient pas estre remplis memes, puisque<br />

les Mss. sont toujour rares. cette meme raison est alleguée de Truberus et de Georgius<br />

Dalmatinus lesquel[s] voyant, non seulement qu’il n’y avoit aucune relique du Glagolitique<br />

mais que le Cirullique estoit aussi rare, se sont imaginés, de remplir les provinces de livres<br />

saints, escrits en lettres latines. cette litterature Latine ou Italique en langue Esclavonne 5<br />

a esté apres tentee, et cultivé[e] par Bohoritzius et continuée (quoy que differament) par<br />

plusieurs autres, et on s’en sert encore aujourdhuy parmi tous les Esclavons qui sont<br />

Papistes, on n’estoit pas autant en Carintie[,] en Carniole[,] en Stirie, en Dalmatie[,]<br />

en Illyrie et même à Raguse, et autant de livres imprimés que vous trouvez, autant<br />

de diffe[re]nse dans l’ortographe, quelques uns observans la prononciassion Allemande, 10<br />

les autre[s] l’italienne, de sorte que la meme langue paroit fort peu samblable à elle<br />

meme, si ce n’est que l’on veuille et scache reduire les mots à la veritable encienne lettre<br />

Cirulique, ou à une nouvelle mais universelle orthografie, c’est celle qui nous reste et qui a<br />

esté forgée du Grec en y adjoutant les lettres que l’on a trouvé necessaires pour exprimer<br />

certains tons purement Esclavons, et je ne puis vous dire positivement d’où sont venues 15<br />

les Glagolites, ny ce qu’elles sont devenues, il faut qu’elles soint abolis il y a long temps<br />

puisque je n’en ay veu qu’un seul livre mss. escrit de ces Glagolytes au lieu que par tout<br />

j’en ay veu grand nombres de ll. mss. sur du velin, escrits en lettre Cirulique qui est en<br />

vaugue en Russie et par ci par là encore en Dalmatie, ayant meme [esté] pratiqué des<br />

Esclavons en France, qui escrivent leurs lettres familieres à leurs amis en ciryllique. 20<br />

Il faut que Truberus et Dalmatinus, comme ayant peu de connoissence des Cirulliques,<br />

ayent voulu faire revivre les premieres glagolytes au commencement de la reformassion,<br />

mais que cella n’a pas eu de suite, en effet cette maniere de former et d’escrire<br />

des lettres, multiplicatis ductibus ne pouvoit estre que fort laborieuse et incommode, à<br />

moins (ce qui m’est inconû) ils n’ayent eu quelque autre maniere de peindre avec la 25<br />

plume.<br />

1 n’en pouvant K, korr. Hrsg. 13 ou à . . . orthografie erg. K<br />

2 f. alleguée . . . Dalmatinus: G. Dalmatinus spricht in der Vorrede seiner Bibelübersetzung, 1584<br />

(vgl. B i b l i a , SV.), S. [9], lediglich davon, daß das lateinische Alphabet so gut geeignet sei, das Slowenische<br />

zu schreiben, wie irgendeine andere Sprache, wie bereits P. Truber gezeigt habe. 6 Bohoritzius:<br />

Sparwenfeld bezieht sich offenbar auf A. Bohorizh, Arcticae horulae, 1584; dieses Buch hatte er erst<br />

nach langwierigen Recherchen durch <strong>Leibniz</strong>’ Vermittlung in Abschrift erhalten; vgl. die Korrespondenz<br />

in I, 14–I, 16 und zusammenfassend I, 17 N. 180.

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