153 - Gottfried Wilhelm Leibniz Bibliothek

153 - Gottfried Wilhelm Leibniz Bibliothek 153 - Gottfried Wilhelm Leibniz Bibliothek

06.12.2012 Views

N. 170 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1700 275 je vous ay faites en qualité de procureur general du public et de la Republique des Lettres. Si le Roy et la Cour vous laissent quelque loisir, vous ne sçauriés l’employer plus pretieusement pour vous et pour les autres qu’à dresser des memoires de vos voyages et d’y mettre mille jolies choses dont d’autres voyageurs ne sçauroient parler. Si j’avois du pouvoir auprés du Roy, je le porterois à vous le commander, et à vous donner la carte 5 blanche en echange. Tout le monde sans nulle exception, est persuadé dans ce pays cy des qualités Royales et sentimens heroiques de Sa Majesté, comme je ne doute point qu’on ne le soit par tout ailleurs. Et quoyque les vers de Monsieur de Rosenschild et de Mons. Rostgaard soyent beaux et forts, on ne trouve pas qu’ils disent assez. Ce que je souhaitte de tout mon coeur 10 est que les engagemens politiques puissent cesser à s’opposer à cette parfaite intelligence, que l’estime reciproque, et meme l’interest commun veritable deuvroit établir entre des grands princes. Quand je considere l’estat present des puissances protestantes, dont le parti me paroist estre en danger d’estre opprimé entierement, evulgato imperii arcano, qu’on les peut attaquer impunement sans qu’ils soyent sensibles aux injures, ny en estat 15 (graces à leur divisions) de les repousser: Quand je considere dis-je cet estat deplorable où nous commençons de nous trouver; je trouve qu’on deuvroit songer aux moyens d’ecarter (pour un temps au moins, s’il est possible), tout ce qui peut empecher de travailler de concert à la conservation commune: Ainsi si Sa Majesté, conjointement avec la Suede, la Cour de Brandebourg et la maison de Bronsvic entroit dans des liaisons etroites et 20 sinceres, tous seroient infiniment plus considerables, qu’ils ne le sont presentement, et plus en estat non seulement de conserver la religion et l’estat, mais encor d’acquerir des avantages solides. Je sçay que ceux qui aiment les b[r]ouilleries traitent cela d’impossible. Mais il ne s’agit que de vouloir, et on voit clairement des principes qui pourroient servir de fondement, tendans à la conservation de certains avantages mutuels. Je m’imagine 25 que ces principes sont si clairs, qu’on y applaudiroit, si on estoit sorti des embarras d’apresent; comme j’espere qu’on en sortira enfin puisque tant de grandes puissances s’y employent avec ardeur. J’ay fait rapport à Madame l’Electrice de la lettre de M. Heinson que vous m’avés communiquée, et elle m’a ordonné de vous dire Monsieur, que si cette lettre est veritable- 30 2 Roy: Friedrich IV. von Dänemark. 9 vers: nicht gefunden; vgl. N. 144. 9 Rosenschild: J. H. Paulli von Rosenschild. 11 s’opposer . . . intelligence: Anspielung auf die politischen Spannungen im Vorfeld des Nordischen Krieges. 29 rapport . . . lettre: Zu Heinsons Schreiben an B. Meyer vgl. N. 164. 30 communiquée: mit N. 144.

276 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1700 N. 171 ment de luy, elle se repent de l’avoir recommandé. Effectivement que pouvoit on inventer de plus propre à le rendre en meme temps odieux et ridicule? J’ay peur meme qu’on ne luy en fasse une grosse affaire. Qu’y at-il de plus contraire au jugement, que d’ecrire à un autre des choses si hardies et si delicates, comme en confidence, pendant qu’on maltraite 5 celuy à qui on écrit? Je vous renvoye cependant la lettre, comme vous me l’avés ordonné, et je vous supplie de faire tenir la cyjointe à Mons. Romer, que je considere comme une autre Lumiere du Nord. Si vous voyés Mons. Francus de Franquenau ayés la bonté de luy temoigner aussi combien j’honnore son grand merite. Il n’est pas seulement un Medecin tres habile mais encor tres sçavant dans les belles lettres. M. Rostgaard n’est ce pas celuy 10 qui va donner une nouvelle edition de Saxo Grammaticus? Mais je serois faché qu’il la donnât en danois. 171. JOHANN ANDREAS SCHMIDT AN LEIBNIZ Helmstedt, 9. (19.) Januar 1700. [169. 177.] Überlieferung: K Abfertigung: LBr. 818 Bl. 167–168. 1 Bog. 4 o . 3 S. Eigh. Aufschrift. 15 Schwarzes Siegel. Mitto epistolam Schurzfleischianam de Ms to Josephi. In negotio Calendario monendi sunt legati Principum ut propositiones trium mathematicorum communicent cum mathematicis suarum terrarum. Circa professionem matheseos acquiesco in Tuo judicio, sed quid dicendum Guelfer- 20 byti, si illuc venero. Illic professionem extraordinariam sibi in Turno tribui nullo modo 6 cyjointe: Leibniz’ Brief an O. Rømer vom 9. (19.) Januar 1700; gedr.: Kortholt, Epistolae, 1, 1734, S. 205–210. 10 nouvelle edition: F. Rostgaard war nur in einer Vorankündigung des Jahres 1697 als Herausgeber genannt worden. Eine dänische Übersetzung des Saxo Grammaticus (vgl. SV.) erschien erst 1713. Zu N. 171: K antwortet auf N. 161, kreuzte sich mit N. 169 und wird beantwortet durch N. 182. Er hatte als Beilage einen Schurzfleischbrief (vgl. Z. 16). 16 epistolam Schurzfleischianam: an D. v. Nessel, nicht ermittelt; von J. A. Schmidt zum ersten Mal in I, 17 N. 409 erwähnt, vgl. N. 182 mit Erl. 17 f. propositiones trium mathematicorum: G. A. Hamberger, J. Meyer, J. Ch. Sturm, Unvorgreiffliches Bedencken, in: P. Horrebow, Opera mathematico-physica, 2, 1741, S. 110–120. 20 Turno: Das Rektorat der Universität Helmstedt, das jährlich zwischen Celle, Hannover und Wolfenbüttel wechselte, war mit der Jahreswende 1699/1700 auf Hannover übergegangen.

N. 170 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1700 275<br />

je vous ay faites en qualité de procureur general du public et de la Republique des<br />

Lettres. Si le Roy et la Cour vous laissent quelque loisir, vous ne sçauriés l’employer plus<br />

pretieusement pour vous et pour les autres qu’à dresser des memoires de vos voyages et<br />

d’y mettre mille jolies choses dont d’autres voyageurs ne sçauroient parler. Si j’avois du<br />

pouvoir auprés du Roy, je le porterois à vous le commander, et à vous donner la carte 5<br />

blanche en echange.<br />

Tout le monde sans nulle exception, est persuadé dans ce pays cy des qualités Royales<br />

et sentimens heroiques de Sa Majesté, comme je ne doute point qu’on ne le soit par tout<br />

ailleurs. Et quoyque les vers de Monsieur de Rosenschild et de Mons. Rostgaard soyent<br />

beaux et forts, on ne trouve pas qu’ils disent assez. Ce que je souhaitte de tout mon coeur 10<br />

est que les engagemens politiques puissent cesser à s’opposer à cette parfaite intelligence,<br />

que l’estime reciproque, et meme l’interest commun veritable deuvroit établir entre des<br />

grands princes. Quand je considere l’estat present des puissances protestantes, dont le<br />

parti me paroist estre en danger d’estre opprimé entierement, evulgato imperii arcano,<br />

qu’on les peut attaquer impunement sans qu’ils soyent sensibles aux injures, ny en estat 15<br />

(graces à leur divisions) de les repousser: Quand je considere dis-je cet estat deplorable où<br />

nous commençons de nous trouver; je trouve qu’on deuvroit songer aux moyens d’ecarter<br />

(pour un temps au moins, s’il est possible), tout ce qui peut empecher de travailler de<br />

concert à la conservation commune: Ainsi si Sa Majesté, conjointement avec la Suede,<br />

la Cour de Brandebourg et la maison de Bronsvic entroit dans des liaisons etroites et 20<br />

sinceres, tous seroient infiniment plus considerables, qu’ils ne le sont presentement, et<br />

plus en estat non seulement de conserver la religion et l’estat, mais encor d’acquerir des<br />

avantages solides. Je sçay que ceux qui aiment les b[r]ouilleries traitent cela d’impossible.<br />

Mais il ne s’agit que de vouloir, et on voit clairement des principes qui pourroient servir<br />

de fondement, tendans à la conservation de certains avantages mutuels. Je m’imagine 25<br />

que ces principes sont si clairs, qu’on y applaudiroit, si on estoit sorti des embarras<br />

d’apresent; comme j’espere qu’on en sortira enfin puisque tant de grandes puissances s’y<br />

employent avec ardeur.<br />

J’ay fait rapport à Madame l’Electrice de la lettre de M. Heinson que vous m’avés<br />

communiquée, et elle m’a ordonné de vous dire Monsieur, que si cette lettre est veritable- 30<br />

2 Roy: Friedrich IV. von Dänemark. 9 vers: nicht gefunden; vgl. N. 144. 9 Rosenschild:<br />

J. H. Paulli von Rosenschild. 11 s’opposer . . . intelligence: Anspielung auf die politischen Spannungen<br />

im Vorfeld des Nordischen Krieges. 29 rapport . . . lettre: Zu Heinsons Schreiben an B. Meyer vgl.<br />

N. 164. 30 communiquée: mit N. 144.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!