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153 - Gottfried Wilhelm Leibniz Bibliothek

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N. 72 i. haus braunschweig-lüneburg 1700 99<br />

nouvelle du siecle. Ce procedé est bien extraordinaire. Et les Espagnols feront le diable à<br />

quatre. Le Comte de Sinzendorf a ecrit là dessus une ample lettre de Paris au Resident<br />

de l’Empereur qui est icy. Comme il apprehendoit que la rage ne portât les Espagnols<br />

à se donner à un prince françois pour empecher le demembrement de la Monarchie, il a<br />

demandé qu’on l’asseurât de les vouloir refuser. Et le Roy luy en a fait donner parole. 5<br />

Cependant on voit maintenant par quel principe la France a refusé tous les offres de<br />

Dannemarc et de Pologne, et elle les a bien attrapés, en publiant sa declaration dans le<br />

temps où elle les met hors de mesure. Il semble qu’elle prend plaisir à faire faire manege<br />

à ces puissances, qu’elle menage bien peu. Nous en profitons, et quoyque la France ne<br />

soit pas de nos amis, ses engagemens la font agir en bien des choses tout comme si elle 10<br />

l’estoit.<br />

Apres le jour d’or, qui estoit celuy de l’entrée où tout brilloit icy en galons d’or;<br />

nous avons eu la journée des diamans. C’estoit le dernier de May, jour des nopces. Cela<br />

me fournira le sujet d’un Epigramme, pour souhaitter aux nouveaux mariés un bonheur<br />

dont l’eclat imite celuy de l’or, et dont la durée imite celle des diamans. Sans parler du 15<br />

ballet, du combat des ours, et aurochs, et du beau feu d’artifice, c’estoit hier pour moy<br />

un jour de porcelaines. Car Monsg r l’Electeur m’a fait la grace de me faire aussi entrer<br />

dans son cabinet d’Oranienbourg, lorsqu’il le monstra à Monsg r le Landgrave. Cependant<br />

sans quelque charitable chambellan qui m’avertit qu’il falloit quitter l’épee en y entrant,<br />

j’aurois esté mis à l’amande, car on court risque de casser quelques porcellaines. Si elles 20<br />

avoient la durée de l’or et des diamans, elles leur disputeroient quelques fois la beauté.<br />

Mais cela nous fait souvenir de la fragilité humaine. Au lieu d’appuyer sur cette pensée,<br />

je diray à V. A. E. qu’hier au soir on maria Mons. Gromkow avec Mad lle de la Chevallerie,<br />

maintenant de-chevalleriée. Ce qui pensa faire rire tous les assistans, et nous fit mordre<br />

1 siecle | Maintenant (1 ) le Roy d’Espagne peut mourir à son aise (2 ) j’ay oui dire des gens qve le<br />

Roy d’Espagne peut mo bricht ab, eingefügt, verworfen, aber teilw. nicht gestr. | L<br />

2 Sinzendorf: Ph. L. Sinzendorff. 2 lettre: nicht gefunden. 2 Resident: A. von Heems.<br />

5 Roy: Ludwig XIV. 7 en publiant sa declaration: vgl. N. 78. 12–16 Apres . . . d’artifice: Festlichkeiten<br />

anläßlich der Vermählung von Luise Dorothea Sophie mit Friedrich von Hessen-Kassel; vgl.<br />

Beschreibung dieses Beylagers, nebst allen dabey vorgefallenen Festen und Lustbarkeiten, in: J. von<br />

Besser, Schriften, 1732, S. 624–648. 14 Epigramme: Beilage zu N. 74. 18 Landgrave: Karl von<br />

Hessen-Kassel. 23 on maria: vgl. Besser, a. a. O., S. 661. 23 Gromkow: F. W. v. Grumbkow.

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