actualités - Logistikbasis der Armee LBA
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ARMEE<br />
M A G A Z I N E D E L A B R I G A D E L O G I S T I Q U E 1<br />
<strong>actualités</strong><br />
BRIGADIER DANIEL ROUBATY :<br />
L’HOMME, LE MILITAIRE<br />
| 1<br />
06 | SLOGANS ET OBJECTIFS 2008 :<br />
VOICI LES SLOGANS ET LES OBJECTIFS<br />
DES CDT BAT DE LA BRIGADE LOGISTIQUE 1<br />
15 | SACT – SWISS ARMED FORCES CULINARY TEAM :<br />
NOUS LEUR TENONS LES POUCES !<br />
25 | ÉCOLE DE RECRUES DU SERVICE<br />
DE LA CROIX-ROUGE 41-1 :<br />
UN SUCCÈS SUR TOUTE LA LIGNE !<br />
|<br />
|<br />
2008
2<br />
Contenu juin 2008<br />
3 Éditorial du br Daniel Roubaty, cdt br log 1<br />
4 Daniel Roubaty: l’homme, le militaire<br />
6 Slogans et objectifs 2008 des bat de la br log 1<br />
8 Bat log mob 21: «La logistique: notre réalité!»<br />
10 Interview avec le br Daniel Roubaty: «L’être humain est toujours placé au centre!»<br />
12 Trois cuisiniers professionnels du bat aide cdmt 1: choyer la troupe!<br />
14 Recette de cuisine: «Sticky-Date Pudding»<br />
A1 L’ordre du jour no 1 du chef de l’Armée<br />
A2 Munitions de poche, arme personnelle et service de garde: L’armée agit.<br />
A4 Le mythe de la marche de 100 kilomètres:<br />
Observations faites lors de la marche de 100 kilomètres d’une école d’officiers<br />
A6 Patrouille des Glaciers 2008<br />
A7 EURO 08:<br />
Compétences militaires au service du football<br />
A10 Championnats d’hiver de l’armée 2008<br />
A12 Plus de CR à partir de 34 ans<br />
A13 Protection de l’environnement dans l’armée<br />
A14 Le service spécialisé Extrémisme dans l’armée se présente<br />
A15 Nous recherchons: Formateurs (hommes et femmes)<br />
au sein de l’état-major spécialisé pour la formation CICA<br />
A16 Mesures d’optimisation dans le domaine de la logistique:<br />
Le point de vue du chef du Centre logistique d’Hinwil, André Frei<br />
A18 Le programme d’armement 2008<br />
A20 La procédure d’acquisition du matériel de l’armée<br />
A21 C4ISTAR – De quoi s’agit-il?<br />
A22 SMIESS – Système modulaire intégré pour l’engagement des soldats suisses<br />
A23 Remplacement partiel du Tiger TTE: Evaluation des candidats<br />
A24 Comm’08 à Frauenfeld/GEHLA à Coire<br />
15 Portrait SACT: Nous leur tenons les pouces!<br />
18 Bat log mob 22: «Mobilis II»: déplacement sous haute tension<br />
20 Rapport de la br log 1: L’armée change et la logistique aussi!<br />
22 «En visite auprès de…» Lt col Roger Stephan, cdt bat hôp 7<br />
25 1re partie ER SCR 41-1: un succès sur toute la ligne!<br />
Impressum<br />
ARMEE <strong>actualités</strong> – le magazine<br />
pour les militaires de la brigade logistique 1<br />
Paraît deux fois par année<br />
Editeurs:<br />
Cdt br log 1 et Chef de l’Armée<br />
Cdmt br log 1, Worblentalstrasse 36, 3063 Ittigen<br />
Rédaction:<br />
Maj Thomas Caduff, of journaliste/rédacteur en chef<br />
(thomas.caduff@icngroup.com),<br />
Groupe comm br log 1 et comm Défense<br />
Mise en page et production:<br />
Base de communication Défense,<br />
Centre des médias électroniques (CME)<br />
W. Gassmann SA, Bienne<br />
Changement d’adresse:<br />
Militaires incorporés: par écrit au chef de section<br />
local. Autres: par écrit auprès du commandement<br />
de la br log 1<br />
Copyright:<br />
DDPS, Défense<br />
Internet:<br />
www.brlog1.ch<br />
www.logistikbasis.ch<br />
www.armee.ch<br />
Photo de couverture:<br />
Des hommes du bataillon logistique mobile 21<br />
lors d’un engagement hivernal<br />
( Photo:<br />
bat mob log 21)
«Un grand merci!»<br />
Le 1er juin 2008, je reprendrai le commandement<br />
de la Formation d’Application de la logistique<br />
2 (FOAP log 2). Au moment où ces lignes<br />
sont rédigées, le nom de mon successeur n’est<br />
pas encore connu. D’ores et déjà, je lui souhaite<br />
de trouver à la tête de cette Grande Unité le<br />
même plaisir, les mêmes satisfactions que ceux<br />
qui ont été les miens.<br />
Prendre de nouvelles responsabilités est toujours<br />
gratifiant. Un nouveau défi, de nouveaux<br />
collaborateurs, de nouveaux chefs, de nouveaux<br />
subordonnés, voilà qui est réjouissant et motivant<br />
pour un chef militaire. Mais prendre de<br />
nouvelles responsabilités implique évidemment<br />
d’en abandonner d’autres. C’est laisser à d’autres<br />
le soin de poursuivre la tâche commencée.<br />
C’est d’ailleurs une des forces d’une armée que<br />
d’avoir régulièrement de nouveaux chefs, à tous<br />
les échelons. Cela évite de tomber dans la routine,<br />
de ne plus réfléchir qu’en habitudes et de<br />
simplement chercher à refaire ce qui une fois a<br />
bien fonctionné.<br />
ARMÉE <strong>actualités</strong> 1 2008 Editorial 3<br />
Au moment de quitter le commandement de la brigade logistique 1, c’est<br />
avant tout un sentiment d’immense gratitude envers tous ceux qui ont œuvré<br />
à mes côtés ou sous mes ordres qui m’habite. Et ce sentiment remplace<br />
allègrement toute forme de nostalgie. Cette gratitude ne va pas seulement<br />
aux officiers de l’état-major de brigade et aux commandants de<br />
bataillon. Elle va aussi à tous les cadres, officiers des états-majors de<br />
bataillon, commandants d’unités, officiers subalternes, sous-officiers supérieurs,<br />
sous-officiers, ainsi qu’à tous les soldats de la brigade qui, dans la<br />
très grande majorité, se sont efforcés de remplir leur mission de leur mieux.<br />
J’ai eu le rare privilège de fon<strong>der</strong> au 1er janvier 2004 une nouvelle Grande<br />
Unité qui n’était en aucune façon l’héritière en ligne directe d’une autre<br />
Grande Unité. Aujourd’hui, je suis fier de la brigade logistique 1, tout comme<br />
chaque commandant de bataillon ou de compagnie peut être fier de sa<br />
formation. Le vrai privilège, c’est d’avoir pu compter sur des commandants<br />
et sur des officiers d’état-major qui, en toutes circonstances, ont tiré à la<br />
même corde que le commandant de brigade.<br />
Avec l’armée XXI, la tâche des formations logistiques a radicalement<br />
changé. A l’exception des formations d’hôpital qui poursuivent leur instruction<br />
en vue d’un engagement, elles sont aujourd’hui intégrées dans la<br />
logistique du temps de paix. Cette intégration ne s’est pas toujours faite<br />
sans mal. Elle est aujourd’hui une réalité dans les domaines de la logistique<br />
sanitaire, des transports et de l’infrastructure. Elle y a atteint un niveau<br />
élevé d’efficacité. Dans les domaines du ravitaillement et évacuation ainsi<br />
que dans celui de la maintenance, cette intégration n’est pas encore réalisée,<br />
loin s’en faut.<br />
A toutes celles et ceux que j’ai eu le privilège de côtoyer durant mon commandement,<br />
je dis merci pour la confiance accordée, pour l’engagement<br />
à mes côtés et bonne chance et plein succès pour le futur.<br />
Brigadier Daniel Roubaty<br />
Commandant brigade logistique 1
4<br />
Départ du commandant de la br log 1: un portrait un peu plus personnel<br />
Daniel Roubaty: l’homme, le militaire<br />
1972, paiement de galons de caporal (devant, à droite).<br />
Que peut-on lire d’habitude après un tel<br />
titre? Quelques commentaires flatteurs sur<br />
le départ d’un chef comme ceux que l’on<br />
peut entendre lors d’un apéritif d’adieu? Un<br />
peu de small talk sans grandes paroles?<br />
Une présentation des meilleurs vœux pour<br />
l’avenir, comme le veut la coutume? Rien<br />
de tout cela. Daniel Roubaty, qui a été notre<br />
chef militaire pendant quatre ans, a marqué<br />
de son empreinte cette brigade, ses cadres<br />
et ses soldats. Réflexions d’un proche collaborateur.<br />
Par le lt col Karl J. Heim, chef comm br log 1<br />
Dans la vie, on s’habitue à pas mal de choses. Par<br />
exemple d’entrer au service militaire régulièrement<br />
et d’être confronté toujours et encore aux mêmes<br />
chefs. Des chefs qui ont leurs qualités et leurs<br />
défauts, comme tout le monde. Mais cette situation<br />
est passagère. Il existe également dans la vie des<br />
moments qui ne génèrent aucune joie. Le départ<br />
de notre commandant de brigade en est un.<br />
Les principes ne sont pas<br />
des paroles en l’air<br />
Etre officier signifie beaucoup de choses,<br />
notamment assumer des responsabilités et placer<br />
l’homme au centre de l’action. En tant que<br />
brigadier et tout au long de sa carrière militaire,<br />
Daniel Roubaty a appliqué cette maxime. Il en a<br />
même fait son premier principe de commandement,<br />
et ce, en toute modestie: «Accomplir sa<br />
mission en respectant ses subordonnés». Le<br />
tout sans oublier la traditionnelle devise de notre<br />
brigade, à savoir: «Ne jamais faire les choses à<br />
moitié!». Ces principes qui peuvent également<br />
être compris comme une mission permanente<br />
doivent être adoptés et mis en œuvre par chaque<br />
officier de la br log 1. Si ce n’est pas le cas,<br />
un appel au bureau de la brigade suffit.<br />
1955, visite auprès de la marine française à Toulon (France)<br />
en tant que major EMG au sein du Collège Interarmées de Défense.<br />
Ce sont donc les préceptes selon lesquels notre<br />
commandant de brigade vit et organise son quotidien<br />
militaire. Ces <strong>der</strong>niers sont bien sûr aussi<br />
le fruit d’une longue et grande expérience professionnelle,<br />
d’abord dans le secteur privé en<br />
tant que mathématicien EPFL, puis au service de<br />
notre armée, et, également et surtout, comme<br />
père de famille, chez lui, à Villars-sur-Glâne (FR).<br />
Cette harmonie et cette sérénité que dégage<br />
Daniel Roubaty et qui font de lui un exemple et<br />
un général une étoile qui a su rester accessible<br />
sont peut-être le résultat de ce mélange. Les<br />
personnes qui l’ont accompagné dans sa mission<br />
militaire ont pu apprécier son incomparable<br />
présence, son humour mais également son<br />
sérieux et cette façon d’accomplir son devoir de<br />
manière inconditionnelle. Très exigeant, le brigadier<br />
Roubaty n’accorde pas sa confiance sans<br />
raison. Mais une fois celle-ci gagnée, il fait<br />
preuve d’une loyauté absolue, également dans<br />
les moments difficiles.
Tout en haut dans l’échelle de valeurs:<br />
le travail et la camara<strong>der</strong>ie<br />
Sa grande résistance au stress a toujours été<br />
impressionnante. Le brigadier Roubaty est «un<br />
havre de paix dans la tempête». Pendant les<br />
cours d’état-major, sa porte était toujours<br />
ouverte, même en période agitée ou lorsqu’une<br />
nouvelle situation se présentait. Chacun savait<br />
exactement quand il était possible de le déranger<br />
ou pas. Il n’avait jamais un mot plus haut que<br />
l’autre lorsque tout le monde venait en même<br />
temps lui soumettre une requête. Le brigadier<br />
Roubaty est doué d’une autorité naturelle. Les<br />
officiers de son état-major en étaient conscients<br />
et la machine tournait toute seule. L’excellente<br />
collaboration entre notre chef d’Etat-major, le<br />
colonel EMG François Thalmann, et notre commandant<br />
de brigade y était pour beaucoup. Cette<br />
fructueuse coopération a également contribué de<br />
manière décisive à l’agréable atmosphère qui<br />
régnait pendant le travail de l’état-major. A cela<br />
s’ajoute les solides connaissances techniques du<br />
Brigadier Roubaty dans tous les domaines logis-<br />
1982, en tant qu’instructeur d’unité (capitaine) à<br />
l’ER d’infanterie à Colombier/NE.<br />
tiques de l’armée. Ce précieux savoir a permis<br />
d’accélérer et d’améliorer l’accomplissement<br />
des missions au sein de la brigade.<br />
Celui qui travaille beaucoup a besoin de moments<br />
de détente et de camara<strong>der</strong>ie qu’il prendra soin<br />
de «planifier». Les officiers ont également connu<br />
le côté bon vivant du Romand lorsque, en leur<br />
compagnie, il refaisait entre autres le monde militaire,<br />
et ce, jusque tard dans la nuit, un bon verre<br />
de vin à la main – et un cigare quand l’ambiance<br />
était décontractée. Ses conversations étaient toujours<br />
cultivées, orientées vers son vis-à-vis. Il<br />
n’était jamais distant, ni condescendant. Un vrai<br />
gentleman, un officier tout simplement.<br />
Le grand navire de la br log 1 poursuit sa route<br />
avec un nouveau capitaine à sa barre. Il est donc<br />
temps de dire au revoir. Et oui, tu vas nous manquer<br />
Daniel. ■<br />
ARMÉE <strong>actualités</strong> 1 2008 Personnalités 5<br />
1997, en tant que commandant de l’école des chasseurs de chars<br />
(colonel EMG, au centre), ER inf ter 16: visite du ministre de la Défense<br />
français de l’époque, Pierre Messmer.<br />
En tant que commandant de compagnie pendant un CR au début des années 80:<br />
visite du chef DMF de l’époque, le conseiller fédéral Georges-André Chevallaz. (Photos: à disp) Brigadier Daniel Roubaty<br />
Son CV militaire<br />
* 21. Avril 1951 à Fribourg<br />
1971 ER Infanterie de montagne 210 à Savatan/VS<br />
dès 1980 Officier de carrière<br />
1981 Capitaine<br />
1985 Officier d’état-major général<br />
1989 Major, commandant d’un bataillon de fusiliers de<br />
montagne<br />
1992–1996 Chef d’état-major des cours d’état-major général<br />
1995 Lieutenant-colonel<br />
1997 Colonel, commandant d’un régiment d’infanterie<br />
de montagne<br />
1997 Commandant des écoles de chasseurs de chars<br />
et d’infanterie territoriale<br />
1998–1999 Commandant des écoles antichars<br />
2000 Brigadier, commandant de brigade<br />
2000–2003 Commandant de la brigade territoriale 10<br />
2004–2008 Commandant de la brigade logistque 1
6<br />
Slogans et objectifs 2008<br />
des cdt bat de la br log 1<br />
Texte : maj Thomas Caduff, EM br log 1<br />
Photos: à disp<br />
1 Maj EMG Flavien Schaller,<br />
Cdt ad interim bat aide cdmt 15<br />
«Leistung, Qualität, Ausdauer»<br />
«Prestation, qualité, endurance»<br />
2 Lt col EMG Thomas Scheibler,<br />
Cdt bat hôp 2<br />
«Servare et adiuvare» (ai<strong>der</strong> et servir)<br />
3 Lt col Markus Frauenfel<strong>der</strong>,<br />
Cdt bat hôp 5<br />
«Continuer et optimiser ce qui a fait ses preuves<br />
– Etre curieux et ouvert à la nouveauté.»<br />
Cela s’applique non seulement au camp de l’armée<br />
pour handicapés, qui constitue le point fort<br />
de notre CR de cette année, mais également au<br />
changement de commandement.<br />
4 Lt col Stéphane Morel,<br />
Cdt bat mob hôp 66<br />
«En service pour servir!»<br />
5 Lt col EMG Harry Vogler,<br />
Cdt bat mob hôp 75<br />
«Essere Pronto» (Etre prêts)<br />
En tant que formation d’hôpital mobile, nous<br />
voulons être prêts à travailler de manière flexible<br />
et compétente. Dans cette entreprise, l’homme<br />
occupe toujours la place centrale. C’est vers lui<br />
que s’oriente notre entraînement.<br />
6 Lt col Carim Thahabi,<br />
Bat mob log 21<br />
«Je salue les militaires du bat mob log 21. Cette<br />
année, à nouveau, nous démontrerons l’efficacité<br />
et les compétences de notre bataillon en<br />
matière de logistique.<br />
Ensemble, nous appliquerons notre devise: «La<br />
logistique: notre réalité» et nous partagerons<br />
des moments intenses et riches en souvenirs.»<br />
7 Lt col EMG Matteo Agustoni,<br />
Cdt bat mob log 22<br />
«Volere è potere – Vouloir c’est pouvoir»<br />
Je suis convaincu que chaque être humain en<br />
tant que tel a la force de surmonter chaque difficulté<br />
s’il le veut vraiment. Toujours en restant<br />
fidèle à des valeurs ancrées dans notre Constitution<br />
et universellement reconnues, telles que,<br />
pour n’en citer que quelques-unes: loyauté, respect<br />
de la dignité humaine, initiative personnelle<br />
et accomplissement du devoir.<br />
8 Colonel EMG Marcel Derungs,<br />
Cdt bat mob log 51<br />
«L’accomplissement de la mission est au centre<br />
de nos actions.»<br />
L’accomplissement de la mission doit impérativement<br />
se situer au centre de nos actions militaires.<br />
Avant d’être exécutées de manière ciblée,<br />
les missions reçues seront analysées au sein de<br />
notre bataillon en tenant compte d’une conduite<br />
orientée vers l’être humain et en faisant preuve<br />
de sens commun.<br />
9 Maj EMG Stephan Zehr,<br />
Cdt bat mob log 52<br />
«Grâce à diverses forces»<br />
1. Nous servons notre pays et représentons les<br />
valeurs du règlement de service de l’Armée<br />
suisse.<br />
2. Nous accomplissons nos missions en respectant<br />
les délais.<br />
3. Nous renforçons notre cohésion en nous respectant<br />
mutuellement et en faisant preuve de<br />
loyauté.<br />
10 Lt col René Hediger,<br />
Cdt bat log 92<br />
«Chacun assume des responsabilités dans son<br />
domaine.»<br />
Les prestations exigées au sein de la logistique<br />
peuvent seulement être fournies si chacun<br />
assume ses responsabilités dans son domaine<br />
d’activité.<br />
11 Lt col Adrian Schwitz,<br />
Cdt bat log 101<br />
«Etre plutôt que paraître»<br />
Vous avez besoin de la logistique, nous fournissons<br />
la logistique. Grâce à notre flexibilité et à la<br />
qualité de notre travail, nous voulons convaincre<br />
et offrir de nombreuses prestations à nos clients.<br />
12 Lt col Patrice Valentin,<br />
Cdt bat infra 1<br />
Developpement Bienvenue aux nouveaux<br />
incorporés issus de l’E infra/QG 35. Ce personnel<br />
est formé à 100 % et va étoffer les sct infra.<br />
Nous allons pouvoir consoli<strong>der</strong> tous les acquis et<br />
développer les sct infra de protection.<br />
Instruction Une préparation minutieuse et pro-<br />
fessionnelle de chaque service doit permettre de<br />
consoli<strong>der</strong> et d’améliorer notre niveau d’instruction.<br />
Pour exercer chaque fonction, des exercices<br />
d’exploitation PCGU seront mis sur pied.<br />
Engagement Réussir nos engagements d’ex-<br />
ploitation en adoptant des mesures efficaces<br />
pour gérer les différents détachements. Notamment<br />
rechercher les informations en consultant<br />
nos différents partenaires.<br />
1
2<br />
13 Lt col Michael Flück,<br />
Cdt bat log san 81<br />
«Votre santé – notre mission»<br />
Contribuer à la sécurité de l’armée et de la<br />
population suisse en matière de ravitaillement<br />
en fournissant des médicaments essentiels avec<br />
conviction et fierté.<br />
14 Lt col EMG Christoph Scherer,<br />
Cdt bat circ & trsp 1<br />
«Let’s move!»<br />
The One and Only – en tant que seul bat circ &<br />
trsp de l’armée, nous apportons les preuves de<br />
notre caractère unique en ce qui concerne nos<br />
prestations et notre qualité lors de chaque service!<br />
15 Lt col Roger Stephan,<br />
Cdt bat hôp 7<br />
«Etre informés également dans la réserve!»<br />
16 Lt col Chantal Honegger-Rupp,<br />
Cdt bat hôp 9<br />
«Travail d’équipe»<br />
Se rencontrer est un commencement, rester<br />
ensemble est un progrès et collaborer est un<br />
succès!<br />
17 Lt col Markus Furrer,<br />
Cdt bat mob hôp 43<br />
«Notre devise correspond à notre attitude: motivation<br />
et qualité, en 2008 également»<br />
3<br />
10<br />
4<br />
11<br />
ARMÉE <strong>actualités</strong> 1 2008 Nouvelles des bataillons 7<br />
18 Lt col Thomas Christen,<br />
Cdt bat mob log 61<br />
«Toujours prêts!»<br />
En tant qu’officiers de la réserve, nous voulons<br />
maintenir notre état de connaissance et d’instruction<br />
à un bon niveau. Nous nous intéressons<br />
aux questions de la logistique de l’armée et à<br />
toutes les nouveautés au sein de celle-ci. Nous<br />
participons de manière constructive au discours<br />
en matière de politique de sécurité.<br />
19 Lt col Pierre Blaser,<br />
Cdt bat mob log 62<br />
«La logistique est la base de la faisabilité des<br />
opérations.»<br />
A cet égard, l’état-major du bat mob log 62 crée<br />
toutes les conditions requises dans son domaine.<br />
20 Lt col Mauro Rossi,<br />
Cdt bat log 121<br />
«Réfléchir, apprendre, réaliser»<br />
Accepter la vie militaire et par conséquent l’autorité<br />
militaire signifie faire un premier pas vers<br />
l’intégration dans la structure démocratique de<br />
notre société.<br />
5<br />
12<br />
6<br />
13<br />
21 Lt col Willi Bachmann,<br />
Cdt bat log 131<br />
«En tant que bataillon «inactif», nous sommes<br />
également actifs et faisons preuve d’initiative. Toujours<br />
prêts à accomplir la mission et à placer l’être<br />
humain et sa sécurité au centre de nos efforts.»<br />
22 Lt col Ignaz Zopp,<br />
Cdt bat infra 2<br />
«En tant que bat réserve (inactif), nous nous<br />
tenons prêts, en cas de situation extraordinaire,<br />
à engager nos moyens là où cela est nécessaire.<br />
Nous faisons tout pour fournir notre prestation<br />
du premier coup.» ■<br />
7<br />
14<br />
17<br />
8<br />
15<br />
20<br />
9<br />
16<br />
21<br />
22
8<br />
CR bat mob log 21<br />
«La logistique :<br />
notre réalité!»<br />
Interprétée comme «Nous vivons la<br />
logistique», cette devise qui traduit la<br />
vocation véritable de la logistique était<br />
celle de notre cours de répétition 2008 et<br />
restera celle de notre unité à l’avenir !<br />
Texte et photos: cap Pascal Tritten,<br />
Photos: cap Pascal Tritten, sgt Alexandre<br />
Oehen, sdt Cédric Fattebert, bat mob log 21<br />
Cette année, notre bataillon a accompli son service<br />
dans la région d’Hinwil, dans le canton de<br />
Zurich, comme première formation de la brigade<br />
logistique 1 (br log 1). Le programme prévoyait<br />
l’introduction des nouveaux règlements de l’instruction<br />
de base et du service de garde ainsi que<br />
de nombreux engagements au profit des différents<br />
centres logistiques de la Base logistique<br />
de l’armée (BLA).<br />
Un partenaire expérimenté<br />
L’objectif principal de ce cours était de démontrer<br />
que notre bataillon avait déjà vécu et rempli<br />
l’année précédente des missions logistiques à<br />
l’échelle 1/1 au profit du Swiss Raid Commando.<br />
Il s’agissait aussi de créer les conditions<br />
idéales permettant d’accomplir les différents<br />
engagements et de partager nos expériences<br />
avec les centres logistiques, pour que ces <strong>der</strong>niers<br />
puissent profiter de nos connaissances<br />
techniques et de notre de notre savoir-faire.<br />
Dans l’ensemble, nos objectifs ambitieux ont été<br />
atteints. Petit bémol par contre en ce qui<br />
concerne la structure et la planification des<br />
engagements: la plupart des missions logistiques<br />
étaient plutôt destinées à des groupes ou<br />
à de petits détachements et non à une section<br />
entière comme cela était initialement prévu. A<br />
l’avenir, nos espérons que notre bataillon tirera<br />
profit de cette expérience et qu’il pourra être<br />
engagé avec plus d’efficacité.<br />
Des mains qui parlent d’elles mêmes.<br />
Maîtrise et résultats<br />
En ce qui concerne l’introduction des deux nouveaux<br />
règlements de l’instruction de base et du<br />
service de garde, les résultats obtenus lors des<br />
deux inspections à l’échelon de la compagnie<br />
ont clairement démontré que nos hommes n’ont<br />
aucune raison d’envier le niveau d’instruction<br />
des troupes de combat. Ces connaissances<br />
devront néanmoins être consolidées lors des<br />
prochains cours.<br />
Par quoi commencer?
Un <strong>der</strong>nier coup d’œil avant l’expédition du matériel.<br />
Satisfaction<br />
Dans l’ensemble, le cours a été une réussite.<br />
Bien que confrontés à des conditions de terrain<br />
difficiles et malgré le nombre toujours plus restreint<br />
de spécialistes, nous avons pu atteindre<br />
les objectifs que nous nous étions fixés au<br />
départ. Par ailleurs, malgré des missions logistiques<br />
dispersées dans toute la Suisse, le travail<br />
effectué s’est avéré de bonne qualité comme en<br />
témoignent les commentaires des collaborateurs<br />
des centres logistiques. Pour conclure, je<br />
citerai les propos d’un commandant de compagnie:<br />
«J’ai fait ce que j’ai pu avec les moyens à<br />
disposition». Cette petite phrase résume à elle<br />
seule la réalité de la logistique de l’armée. ■<br />
Remise de l’étendard à Bubikon/ZH.<br />
ARMÉE <strong>actualités</strong> 1 2008 Nouvelles des bataillons 9<br />
Une entrée en service réussie pour la compagnie<br />
maintenance 21/2 à Rüti/ZH.<br />
«Feu et mouvement» pour les soldats de la logistique.<br />
Le lt-col Carim Thahabi lors de la prise du drapeau,<br />
le 3 mars 2008 à Fehraltorf/ZH.
10<br />
Interview avec le br Daniel Roubaty au moment de quitter sa fonction de cdt br log 1<br />
«L’être humain est placé<br />
au centre de nos préoccupations!»<br />
Quelles sont les pensées qui traversent l’esprit du commandant<br />
de la brigade logistique 1 (br log 1) au moment de son départ ?<br />
Daniel Roubaty quitte sa fonction, mais pas les gens qui l’ont<br />
accompagné dans sa mission de commandant de première heure<br />
au sein de cette glorieuse Grande Unité. Quatre ans après sa fon-<br />
dation le 1er janvier 2004, nous voulons savoir quels ont été les<br />
succès et quelles sont les tâches inaccomplies, mais aussi com-<br />
ment se présentent le bilan et les perspectives de la br log 1.<br />
Texte et photos: lt col Karl J. Heim et maj Thomas Caduff, EM br log 1<br />
ARMEE <strong>actualités</strong>: Monsieur le Brigadier, maintenant que tout le<br />
monde sait que vous reprenez au 1er juin 2008 le commandement<br />
de la Formation d’application de la logistique et que vous venez<br />
de terminer le <strong>der</strong>nier cours d’état-major avec vos officiers, ne<br />
sentez-vous pas la nostalgie s’installer?<br />
Bien sûr que je deviens un peu nostalgique. Mais je suis fidèle au principe<br />
«Servir et disparaître». D’abord, je sais que de nouveaux défis intéressants<br />
m’attendent, et puis je pense qu’il vaut mieux quitter un tel poste de commandement<br />
avant que la routine et les habitudes prennent le dessus. Il<br />
faut aussi laisser une chance à la prochaine génération. Les gens qui<br />
m’ont accompagné pendant ces quatre ans comptent beaucoup pour moi<br />
et je leur dois toute ma reconnaissance.<br />
Dans notre première interview du printemps 2004 pour le magazine<br />
de notre brigade, vous aviez annoncé que l’un de vos objectifs<br />
était de vous rendre aussi souvent que possible sur le terrain<br />
afin de connaître personnellement un nombre maximum de vos<br />
subordonnés. Quatre ans plus tard, la question qui nous intéresse<br />
est de savoir si vous y êtes parvenu.<br />
Oui et non. J’ai rencontré beaucoup de personnes intéressantes et noué<br />
de nombreux contacts précieux, mais il n’y en a jamais assez. Un commandant<br />
de brigade doit savoir où le bât blesse, c’est pourquoi j’ai introduit<br />
en 2005 des séances d’information des cadres dans le cadre des CC<br />
des bataillons. Ces séances sont devenues indispensables.<br />
Vous quittez le commandement de la br log 1 dès la fin mai. Dans<br />
une période marquée par des changements au niveau des positions<br />
en tête de la Base logistique de l’armée (BLA), ne serait-il pas intéressant<br />
pour vous de continuer comme chef de notre Grande Unité?<br />
Ce serait de la spéculation, et de toute manière, ma décision n’a rien à voir<br />
avec des personnes individuelles. Je suis simplement arrivé à la conclusion,<br />
après six années d’activité dans la br log 1 (si l’on compte aussi la<br />
phase préparatoire comme chef de projet), que le moment était venu de<br />
relever de nouveaux défis.<br />
Votre «bébé», la br log 1, était associé dès la phase de construction<br />
en 2002 à une charge de travail personnelle énorme qui n’a<br />
guère cessée depuis l’introduction officielle de la brigade il y a<br />
quatre ans. Ne sentiriez-vous pas un peu la fatigue?<br />
Pas du tout, le feu sacré de cette brigade formidable continue de brûler en<br />
moi. Mais comme je l’ai déjà dit, il est temps de cé<strong>der</strong> la place à la relève.<br />
Un nouveau chef ouvrira par ailleurs de nouveaux horizons à la BLA. Toutes<br />
les organisations ont parfois besoin de sang frais.<br />
D’une manière concrète, comment la br log 1 s’est-elle développée<br />
depuis le rapport de fondation de 2004 à Lucerne? Quels ont<br />
été les grands succès d’après vous?<br />
C’est une bonne question. On peut mentionner deux grandes étapes qui<br />
ont été franchies: d’une part, l’esprit de corps qui s’est développé à tous<br />
les niveaux, et où tout le monde tire à la même corde, et d’autre part, les<br />
excellentes prestations logistiques fournies par tous les bataillons. Je tiens<br />
d’ailleurs à souligner ici qu’aucun accident grave où des personnes<br />
auraient été sérieusement blessées n’a été enregistré pendant toute mon<br />
activité au commandement. Et ceci alors que plusieurs millions de kilomètres<br />
ont été parcourus. J’adresse donc toutes mes félicitations aux personnes<br />
impliquées pour ce standard de sécurité élevé.<br />
Quels sont d’après vous les plus gros chantiers en cours?<br />
L’engagement au sein du ravitaillement et de l’évacuation (rav/évac) ainsi que<br />
de la maintenance (maint) doit devenir plus efficace, malgré les bonnes prestations<br />
susmentionnées. Je pense là en première ligne aux divergences logistiques<br />
dans les périodes de paix et de conflit. Aujourd’hui encore, les militai-
es accomplissent 6,5 millions de jours de service (!) par an, et ceci en utilisant<br />
en permanence le même matériel. Les besoins quotidiens des centres<br />
logistiques nécessaires pour maintenir le matériel et les systèmes pratiquement<br />
en permanence prêts à l’engagement ne correspondent pas à ceux des<br />
formations rav/évac et maint en matière d’instruction. Actuellement, la priorité<br />
est accordée aux besoins des centres logistiques. Il convient en effet<br />
d’éviter que le savoir-faire nécessaire en cas de conflit ne disparaisse.<br />
En tant que futur commandant de la Formation d’application de la<br />
logistique, où voyez-vous les principales différences par rapport à<br />
votre mission de commandement au sein de la br log 1?<br />
Je serai responsable de l’instruction des soldats et des cadres de la logistique<br />
de l’armée. Cela comprend notamment l’ensemble des stages de<br />
formation ER, ESO et OS des troupes logistiques. Et à ne pas oublier: ma<br />
nouvelle fonction me permettra de développer et de consoli<strong>der</strong> davantage<br />
la collaboration entre la br log 1 et la BLA.<br />
Quelles sont les perspectives de la br log 1?<br />
Il s’agit de mener à bonne fin le processus que j’ai initié. Je souhaiterais<br />
en première ligne que les problèmes de la milice soient mieux compris au<br />
sein de la BLA. De plus, l’engagement des bataillons doit devenir encore<br />
plus efficace avec l’objectif de maintenir voire d’augmenter le niveau<br />
d’instruction. Il est par ailleurs important pour moi que la BLA confie des<br />
tâches intéressantes à l’ensemble des bataillons.<br />
On vous connaît comme un chef militaire qui fait confiance à ses<br />
subordonnés et qui n’hésite pas à déléguer, mais aussi qui ne<br />
perd jamais de vue les objectifs qu’il s’est fixés. Une stratégie de<br />
conduite que l’on pourrait appeler «Management by objectives»<br />
en gris vert. Est-ce qu’elle a porté ses fruits pendant vos années<br />
de commandement?<br />
ARMÉE <strong>actualités</strong> 1 2008 Interview 11<br />
Ma philosophie de commandement est la suivante: fixer des objectifs<br />
clairs, indiquer la direction de marche, garantir un soutien total, s’investir<br />
et assumer un rôle d’exemple, telles sont les caractéristiques d’un officier.<br />
Et c’est ce que j’attends aussi en particulier de mes commandants de<br />
bataillon et d’unité. Il est de notre devoir d’accomplir les tâches dans les<br />
délais et dans une qualité irréprochable.<br />
Permettez-moi, Monsieur le Brigadier, de vous poser une question<br />
personnelle: est-ce que l’odeur de poudre d’une brigade de combat<br />
ne vous a jamais manqué au sein de la br log 1?<br />
Je suis entré dans le corps des instructeurs de l’infanterie en 1980. Au<br />
cours des années, j’ai entendu pas mal de bruits de tirs et respiré toutes<br />
sortes de fumées indigestes. En tant que militaire professionnel dans<br />
l’âme, je peux donc vous répondre «Non» sans remords. Les aspects de<br />
la logistique m’intéressent en fait depuis longtemps. C’est probablement<br />
aussi dû à mes études en sciences mathématiques.<br />
Auriez-vous un grand rêve militaire qui n’a pas encore été réalisé<br />
jusqu’à présent?<br />
Eh bien, si vous me le demandez comme ça: survoler les Alpes suisses<br />
dans un avion de combat FA-18, ce serait vraiment extraordinaire!<br />
Souhaitez-vous conclure par un message personnel?<br />
Simplement la devise de notre brigade, qui est aussi ma devise personnelle,<br />
à savoir: «Ne jamais faire les choses à moitié!» ■
12<br />
Interviews avec trois cuisiniers professionnels du bat aide cdmt 15<br />
Choyer la troupe!<br />
Au début du mois d’avril, j’ai demandé<br />
autour de moi qui connaissait des chefs<br />
de cuisine dont les repas parvenaient<br />
toujours à surprendre. J’ai immédiate-<br />
ment reçu quelques réponses...<br />
Texte : maj Thomas Caduff, EM br log 1<br />
Photos: à disp<br />
Voici le contenu du courriel que j’ai reçu du cap<br />
Glenn Müller, cdt cp QG 15/1: «En réponse à<br />
votre question, je vous propose le sgt chef cuis<br />
Spiess. Il est chargé de la cuisine depuis plusieurs<br />
cours au sein de ma cp et parvient sans<br />
cesse à nous surprendre grâce à ses créations<br />
extraordinaires!»<br />
Il était donc grand temps de rencontrer cet<br />
homme qui a toujours su qu’il deviendrait un<br />
jour cuisinier. Le sgt Andreas Spiess est maintenant<br />
assis à mes côtés, prêt à répondre à<br />
mes questions. Son parcours est étonnant.<br />
Dans les années 90, il a travaillé pour le Swisshôtel<br />
et le Renaissance, aux portes de Zurich.<br />
Au début des années 2000, il a été engagé au<br />
City, l’une des plus grandes références suisses<br />
en matière de gastronomie. Il a également travaillé<br />
quatre ans à la Kronenhalle traditionnelle<br />
du Bellevue, puis occupé la position de chef<br />
tournant à la cuisine du Baur au Lac, l’un des<br />
meilleurs hôtels du monde. J’ai donc voulu<br />
savoir quelle prochaine destination il allait<br />
choisir pour poursuivre sa carrière. Singapour,<br />
New York, le Golfe persique ? J’attendais avec<br />
impatience sa réponse !<br />
Plus que quelques jours de service...<br />
«…cela va peut-être vous surprendre, mais<br />
depuis quelque temps, je travaille pour la ville de<br />
Zurich, comme contrôleur des denrées alimentaires<br />
auprès de la protection de l’environnement<br />
et de la santé. C’est passionnant et ça me plaît<br />
Sgt Andreas Spiess.<br />
beaucoup. J’ai vu ce qu’était la vie en cuisine, je<br />
voulais simplement m’éloigner des fourneaux!».<br />
Sa vie militaire va également connaître quelques<br />
changements puisqu’Andreas Spiess accomplit<br />
cette année ses onze <strong>der</strong>niers jours de service.<br />
Quel est son sentiment? «Vous savez, j’ai vécu<br />
des moments extraordinaires, rencontré des<br />
camarades exerçant toutes sortes de professions<br />
et le service militaire me permettait également<br />
de changer d’air. Les plats de lasagne cuisinés<br />
spontanément pendant les exercices de nuit, les<br />
croûtes au fromage et le pain perdu, ou encore<br />
les visages de la troupe ravis après avoir festoyé<br />
vont me manquer. Je serai un peu nostalgique en<br />
me remémorant les CR. Le mot d’ordre reste le<br />
même: pas question de partir au combat sans<br />
avoir l’estomac bien rempli!»<br />
Deux autres professionnels de la cuisine…<br />
J’ai reçu un autre courriel de la part du cap<br />
Dominique Thierry Plüss, cdt cp tm 15/3. Il m’a<br />
proposé d’interviewer deux très bons cuisiniers,<br />
à savoir le sgt Dominik Leutenegger de Tägerschi/BE<br />
et l’app Gregory Connely de Berne. Pour<br />
reprendre les termes du cdt Plüss: «Les deux<br />
hommes forment un excellent duo. Ils sont fiables,<br />
très exigeants avec eux-mêmes et avec<br />
leur équipe et recherchent le contact avec la<br />
troupe. Je peux leur deman<strong>der</strong> n’importe quel<br />
plat, ils le préparent sans souci. En tant que<br />
commandant, c’est rassurant de les savoir à<br />
mes côtés». Quel bel hommage!<br />
Même s’ils sont encore jeunes, les deux hommes<br />
parlent déjà comme de « vieux routiers ».<br />
Ce n’est pas étonnant lorsque l’on sait ce<br />
qu’ils font et tout ce qu’ils ont déjà vécu.<br />
Dominik Leutenegger a travaillé un peu plus<br />
d’une année dans un restaurant de première<br />
classe spécialisé dans le poisson dans le<br />
comté de Cornwall en Angleterre, avant d’être<br />
engagé dans un restaurant gastronomique de<br />
Thoune affichant 14 points Gault Millau. La<br />
spécialité de la maison est un cordon bleu<br />
enroulé de fromage d’alpage de la Lenk et de<br />
jambon cru. Son menu préféré est toutefois le<br />
foie gras d’oie accompagné de pain brioché.<br />
« Mon objectif est de suivre l’école hôtelière de<br />
Thoune puis de travailler comme Food and<br />
Beverage Manager dans des grandes maisons<br />
n’importe où dans le monde. » Je lui ai ensuite<br />
demandé comment se déroulait son service<br />
militaire. « Je voudrais tellement que la cuisine<br />
soit plus appréciée. Nous nous engageons<br />
pleinement et nous le faisons avec plaisir pour<br />
la troupe. Je souhaite également dire aux
camarades qui achètent leur nourriture dans les grands<br />
magasins alors que nous avons cuisiné que leur comportement<br />
est déloyal vis-à-vis de l’équipe de cuisine<br />
et moi-même, car non seulement nous nous sommes<br />
donné de la peine pour rien mais, en plus, nous devons<br />
ensuite jeter les restes. Toutefois, les bons moments<br />
prédominent durant le CR, l’équipe est extraordinaire et<br />
le livre de recettes de l’armée fournit de bons<br />
conseils ! »<br />
Faire bombance en contemplant Berne<br />
J’ai ensuite voulu en savoir plus sur le collègue de<br />
Dominik Leutenegger, l’app Gregory Connelly. Il explique<br />
fièrement : « Je travaille au Gurten, près de Berne.<br />
Le restaurant est en hauteur, nous organisons souvent<br />
des réceptions jusqu’à 400 personnes. Nous pouvons<br />
aussi monter une tente qui permet d’accueillir jusqu’à<br />
1000 personnes. Les choses vont devenir sérieuses<br />
ARMÉE <strong>actualités</strong> 1 2008 Bon appétit 13<br />
durant le championnat d’Europe de football. Nous avons préparé<br />
une carte pleine de surprises. Le plat vedette de la carte<br />
est un Chateaubriand pour une seule personne accompagné<br />
de mets raffinés et d’un dessert. Le tout pour moins de 100<br />
francs, vin et eau compris, avec en prime un panorama fantastique<br />
à la lueur des bougies. De nombreuses personnes<br />
viennent spécialement pour ça au Gurten ! » Puis je lui ai<br />
demandé quel était son plat préféré. L’app Conely a répondu<br />
sans hésitation « Surf and Turf », c’est-à-dire un filet de bœuf<br />
garni accompagné de bisque de homard et d’une salade. J’ai<br />
conclu en lui demandant ce qui lui plaisait au CR et quels<br />
étaient ses plans pour l’avenir. « J’aime bien travailler avec<br />
Dominik et avec les autres camarades. Nous constituons une<br />
équipe solide et exerçons des professions diverses. Je dois<br />
beaucoup improviser et j’aime ça. Et concernant l’avenir…<br />
maître d’apprentissage ou… ouvrir mon propre restaurant aux<br />
Etats-Unis, plus précisément à Philadelphie. » ■<br />
Sgt Dominik Leutenegger. App Gregory Conelly.
14<br />
Recette de cuisine<br />
«Sticky-Date Pudding»<br />
Cap Glenn Müller, cdt QG cp 15/1<br />
J’ai découvert le «Sticky-Date Pudding», soit un gâteau au chocolat et aux<br />
dattes, lors de mon séjour de plusieurs mois en Nouvelle-Zélande. Je vous<br />
souhaite beaucoup de plaisir ou «kia manuia»!<br />
Recette pour huit personnes<br />
Gâteau<br />
225 g dattes fraîches dénoyautées<br />
1 cc bicarbonate de soude<br />
Env. 100 g beurre ramolli<br />
175 g sucre extrafin<br />
2 gros œufs<br />
1<br />
⁄2 cc poudre à lever<br />
175 g farine de blé<br />
1<br />
⁄4 cc mélange d’épices<br />
1<br />
⁄4 cc gingembre moulu<br />
1<br />
⁄4 cc cannelle moulue<br />
2 cs poudre de cacao soluble (enrichi en malt)<br />
2 cs yogourt nature<br />
Sauce caramel<br />
125 g beurre<br />
125 g sucre brun<br />
150 g double crème<br />
Préchauffer le four à 180°C. Mélanger les dattes et le bicarbonate de<br />
soude dans un récipient et recouvrir avec 200 ml d’eau bouillante. Laisser<br />
reposer quelques minutes, vi<strong>der</strong> l’eau et réduire les dattes en purée avec<br />
le robot de cuisine.<br />
Dans l’intervalle, mélanger le beurre et le sucre jusqu’à l’obtention d’une<br />
consistance crémeuse, ajouter la farine mélangée avec la poudre à lever,<br />
les épices, le gingembre, la cannelle et le cacao. Bien mélanger le tout.<br />
Incorporer le yogourt et la purée de dattes en <strong>der</strong>nier.<br />
Verser l’appareil dans un moule beurré et cuire 35 minutes au four.<br />
Pendant ce temps, préparer la sauce caramel. Remuer dans une casserole<br />
à feu doux le beurre, le sucre et la double crème jusqu’à ce que le sucre<br />
ait fondu et qu’une sauce épaisse et foncée se soit formée.<br />
Servir le pudding directement depuis le moule et verser un peu de sauce<br />
sur chaque portion. Les plus gourmands peuvent aussi le servir avec une<br />
boule de glace vanille.
Portrait SACT – Swiss Armed Forces Culinary Team<br />
Nous leur tenons les pouces!<br />
SACT – Swiss Armed Forces Culinary<br />
Team désigne l’équipe nationale suisse<br />
des cuisiniers de l’armée. Son comman-<br />
dant, le lt col Marcel Derungs, et ses hom-<br />
mes ont été sacrés champions du monde<br />
il y a deux ans – des habitués des<br />
podiums. Incorporés dans notre armée,<br />
ces cuisiniers comptent au civil parmi les<br />
meilleurs chefs de la gastronomie suisse.<br />
Ce sont tous des professionnels de haut<br />
vol, et de véritables artistes. Ils ont appris<br />
leur métier et travaillent dans les meil-<br />
leurs établissements, ou sont actuelle-<br />
ment instructeurs ou cadres au comman-<br />
dement des stages de formation pour<br />
sous-officiers supérieurs (cdmt SF sof<br />
sup). Nous avons eu le privilège de décou-<br />
vrir leur univers. Résultat : un portrait qui<br />
arrive à point nommé puisque les prochai-<br />
nes olympiades des cuisiniers se déroule-<br />
ront à Erfurt/RFA en octobre !<br />
Texte : maj Thomas Caduff, EM br log 1<br />
Photos: SACT<br />
Quand j’ai rencontré le lt col Marcel Derungs<br />
pour un entretien il y a quelques jours dans une<br />
pizzeria près de la gare de Berne, il rayonnait littéralement:<br />
«Oui, nous sommes champions du<br />
monde de cuisine!». Débordant d’enthousiasme,<br />
il a déployé sous mes yeux quantité de<br />
brochures, dépliants, illustrations, CD-ROM ainsi<br />
qu’une élégante pince à cravate SACT tout en<br />
poursuivant: «C’est un rêve personnel qui s’est<br />
réalisé avec l’obtention du titre au Luxembourg<br />
en novembre 2006. Deux années de dur labeur<br />
et de préparations ciblées ont porté leurs fruits.<br />
Ce que mon équipe – chacun dans sa fonction<br />
– a réussi sous la conduite de son chef, l’adj EM<br />
Jean-Michel Martin, est exceptionnel. Je souhaite<br />
leur adresser tous mes remerciements, et<br />
les encourage à continuer sur cette voie!».<br />
Gros plan sur les objectifs de la SACT:<br />
• Présence sur la scène gastronomique nationale<br />
et internationale<br />
• Disponibilité pour des engagements spéciaux<br />
• Entretien des contacts en Suisse et à l’étranger<br />
• Motivation de la relève<br />
• Obtention des distinctions les plus élevées<br />
Dernier succès en date: l’équipe SACT a remporté<br />
la médaille d’or dans la catégorie «Exposition<br />
d’art culinaire» le 18 novembre 2007 lors<br />
du salon international de l’hôtellerie et de la gastronomie<br />
IGEHO à Bâle.<br />
ARMÉE <strong>actualités</strong> 1 2008 Bon appétit 15<br />
Le cdt, lieutenant-colonel Marcel Derungs (à droite) et le chef d’équipe SACT, adj EM Jean-Michel Martin.<br />
Top of the Top<br />
L’équipe nationale suisse des cuisiniers de l’armée<br />
a été fondée en décembre 1999. Elle se<br />
compose actuellement de 15 membres. Zoom<br />
sur ses plus grands succès à ce jour:<br />
• Champion du monde en 2006 aux championnats<br />
du monde des cuisiniers au Luxembourg<br />
(plus deux médailles d’or en exposition d’art<br />
culinaire et compétition de cuisine chaude)<br />
• 3e place aux olympiades des cuisiniers à<br />
Erfurt en 2004 (médaille d’or en cuisine<br />
chaude et médaille d’argent en cuisine froide)<br />
• 6 médailles d’or à l’Innerschweizer Fachmesse<br />
ZAGG en septembre 2004<br />
• Champion du monde en 2002 aux championnats<br />
du monde des cuisiniers au Luxembourg<br />
(plus deux médailles d’or en exposition d’art<br />
culinaire et compétition de cuisine chaude)
16<br />
Nous avons toutes les raisons d’être fiers de nos<br />
cuisiniers de la SACT. Les armées des autres<br />
pays nous envient. Cette performance est d’autant<br />
plus admirable quand l’on sait que les<br />
autres nations disposent de budgets bien plus<br />
élevés que nous. Ce n’est un secret pour personne<br />
: les cuisiniers des forces armées américaines<br />
disposent des ressources les plus importantes<br />
mais n’ont jamais décroché de podium à<br />
ce jour. Outre les Américains, les Anglais, les<br />
Suédois et les Allemands – <strong>der</strong>niers vainqueurs<br />
des olympiades – focalisent l’attention.<br />
Tout le monde se réjouit<br />
La 22e édition des olympiades internationales<br />
de l’art culinaire se tiendra du 19 au 22 octobre<br />
2008 à Erfurt en Allemagne. A ce jour, 41<br />
nations sont inscrites. En ce qui concerne la<br />
Suisse, elle sera représentée par son équipe<br />
militaire, l’équipe régionale, l’équipe nationale,<br />
l’équipe nationale junior et des exposants particuliers.<br />
Il ne s’agit donc pas d’un événement<br />
purement militaire, mais bien de la plus importante<br />
manifestation d’art culinaire à l’échelle<br />
mondiale. Elle est placée cette année sous le<br />
thème « Cuisine sans frontière – venez, regardez,<br />
admirez et essayez…». Quelque 100’000<br />
visiteurs sont attendus! Ils pourront se restaurer<br />
et se régaler pendant quatre jours durant. Envie<br />
de s’y rendre? Suivez le lien suivant:<br />
www.olympiade-<strong>der</strong>-koeche.de.<br />
Si vous ne souhaitez pas vous déplacer jusqu’en<br />
Allemagne, vous aurez aussi l’occasion d’admi-<br />
rer nos cuisiniers militaires en pleine action du<br />
14 au 18 septembre 2008 lors de la 15e exposition<br />
de la restauration, l’hôtellerie et la restauration<br />
collective (ZAGG) à Lucerne. Site Internet<br />
sous www.zagg.ch.<br />
Précision horlogère<br />
Lorsque l’on observe nos champions de cuisiniers,<br />
on se croirait dans une ancienne manufacture<br />
de montres du Jura, où l’on assemble à<br />
la pincette pendant des heures des vis minuscules<br />
avec la plus grande concentration, et cela<br />
depuis des générations.<br />
Une chose est sûre: il ne suffit pas de cuisiner<br />
merveilleusement bien pour devenir champion<br />
du monde. Les assiettes sont frottées à l’esprit
de vin jusqu’à ce qu’elles brillent de mille feux et<br />
que l’on puisse s’y admirer. Et si une assiette<br />
vient à se briser, l’espoir d’une première place<br />
s’évanouit en un instant. La pression se lit sur<br />
tous les visages avant une finale à Erfurt. Pas un<br />
geste ni un mot de trop. Les blouses des cuisiniers<br />
sont naturellement immaculées. Avec leurs<br />
pantalons camouflage et leurs bottes de combat,<br />
ils représentent notre armée avec élégance,<br />
jusque dans les moindres détails.<br />
Dissimulation des assiettes<br />
Les Suisses cachent leurs assiettes jusqu’au tout<br />
<strong>der</strong>nier moment. Il arrive toujours que des concurrents<br />
espionnent les autres. Je ne peux donc malheureusement<br />
pas vous dévoiler les délices que<br />
nos cuisiniers militaires préparent en vue de cette<br />
compétition. Je n’ose même pas publier le thème<br />
de la table d’exposition des prochaines olympiades<br />
– je l’ai promis au lt col Derungs.<br />
Pour terminer, j’ai voulu connaître l’objectif du<br />
grand chef pour Erfurt. Sa réponse a fusé: «Une<br />
place sur le podium pardi!». Après l’entretien,<br />
nous avons dégusté une délicieuse pizza, puis<br />
Marcel Derungs s’en est retourné à la caserne<br />
pour quelques heures de travail de nuit. N’oubliez<br />
pas de visiter le site de la SACT:<br />
www.armee.ch/sact ■<br />
Profil personnel<br />
Agé de 41 ans, le lt col Marcel Derungs est cdt du bat log mob 51 et vit à Belp/BE. Quand il<br />
n’est pas en CR, cet officier de carrière toujours de bonne humeur dirige le cdmt SF sof sup à<br />
Sion/VS en sa qualité de cdt e r. Dès cet été, il occupera la fonction de commandant des stages<br />
de formation des chefs de cuisine (SF chef cuis) à Thoune/BE. Il se réjouit beaucoup de ce nouveau<br />
défi, où il pourra mettre à profit ses talents d’organisation légendaires. Marcel Derungs a<br />
suivi un apprentissage de pâtissier/confiseur. Depuis tout jeune, il sait que cuisiner est autant<br />
passionnant que manger! Une certitude qui prend tout son sens dans l’exercice de sa fonction<br />
de commandant de la SACT. Décrocher le titre de champion du monde en novembre 2006 au<br />
Luxembourg constitue pour le moment l’apogée de sa carrière. Et qui connaît Derungs sait qu’il<br />
veut demeurer au sommet. Il ne reste donc plus beaucoup de temps pour les loisirs. Un sacrifice<br />
obligé quand on porte autant de toques – ou de casquettes.<br />
ARMÉE <strong>actualités</strong> 1 2008 Bon appétit 17
18<br />
CR 2007 bat mob log 22<br />
«Mobilis II»:<br />
déplacement sous haute tension<br />
Escorter une personnalité importante<br />
durant un déplacement d’une heure et<br />
demie dans le trafic journalier ordinaire<br />
est un exercice qui requiert une très<br />
grande concentration. Sous la conduite de<br />
premier-lieutenant P. Monnay, des fractions<br />
du bataillon mobile de la logistique<br />
22 (bat mob log 22) ont accompli l’exercice<br />
avec beaucoup d’engagement. Durant<br />
le déplacement, depuis le poste de commandement<br />
à Erlach/BE jusqu’à Ittigen/BE<br />
avec un arrêt intermédiaire à Thoune/BE,<br />
le commandant de bataillon a joué le rôle<br />
du personnage important.<br />
Texte et photos: of spéc Stéphane Grounauer,<br />
EM bat mob log 22<br />
Le lundi 26 novembre 2007, le détachement<br />
avait reçu la mission d’escorter le commandant<br />
de bataillon lors de son déplacement tôt le matin<br />
et de le protéger en permanence, ainsi que son<br />
véhicule, contre toute menace éventuelle.<br />
L’organisation de l’escorte a été préparée de<br />
«Mobilis II»: Briefing avant le départ.<br />
Le parcours est communiqué au <strong>der</strong>nier moment.<br />
Le général de brigade français Houdine, accompagné du commandant de la br log 1,<br />
le brigadier D. Roubaty (à gauche), lors d’une visite au cours de cadres.<br />
manière extrêmement minutieuse. Différents itinéraires<br />
et les difficultés qu’ils pouvaient présenter<br />
ont tout d’abord été examinés. Le choix<br />
du trajet a été communiqué au <strong>der</strong>nier moment,<br />
juste avant le départ. Le secret du parcours<br />
constituait en fait le premier élément du concept<br />
de protection.<br />
Déplacement difficile<br />
La composition du convoi a ensuite été élaborée<br />
et il a été décidé qu’il serait constitué de six<br />
véhicules. La BMW du commandant était précédée<br />
d’un Duro occupé par un premier détachement<br />
de soldats de sécurité. Le véhicule de<br />
transmission, qui assurait le contact entre tous<br />
les éléments du convoi et la centrale, suivait<br />
<strong>der</strong>rière. Deux autres véhicules qui pouvaient<br />
être appelés comme alternative et assurer la<br />
protection latérale de la BMW se trouvaient également<br />
à l’arrière. Enfin, un Duro occupé par un<br />
groupe de soldats de sécurité fermait le convoi.<br />
Par ailleurs, sept motocyclistes étaient chargés<br />
de libérer la route. Ils géraient le trafic aux carrefours<br />
pour garantir le passage du convoi. En<br />
tout, le convoi était composé de vingt soldats de<br />
sécurité, de six soldats de transmission, de quatorze<br />
chauffeurs et motocyclistes, de trois sousofficiers<br />
et d’un officier.<br />
L’objectif était clair: empêcher, dans la mesure<br />
du possible, le convoi de s’arrêter, voire même<br />
de se séparer. En cas d’arrêt, les soldats de<br />
sécurité renforçaient immédiatement la surveillance<br />
du véhicule à protéger. Quelques stratégies<br />
visant à reconstituer le convoi en cas de<br />
séparation ont également été établies.<br />
Le détachement a exercé minutieusement la<br />
conduite en formation et les techniques de protection<br />
du véhicule. Il est possible de repousser<br />
les attaques d’agresseurs ou de groupes qui<br />
sont à pied ainsi que certaines attaques de véhicules.<br />
Bien sûr, toutes les situations ne peuvent<br />
pas être envisagées dans les exercices et
Fin des obligations militaires pour le major C. Minetto, chef<br />
de la centrale logistique du bataillon. Le bataillon lui adresse<br />
ses remerciements et sa reconnaissance pour son travail<br />
constant dans l’organisation des engagements logistiques.<br />
encore moins dans la circulation, car la sécurité<br />
et la fluidité du trafic doivent être garanties en<br />
permanence. Par conséquent, le convoi s’est<br />
arrêté aux carrefours qui présentaient un système<br />
de feux complexes.<br />
ARMÉE <strong>actualités</strong> 1 2008 Nouvelles des bataillons 19<br />
Les soldats qui participaient à l’exercice «Mobilis<br />
II» ont relevé les défis en faisant preuve d’une<br />
grande motivation et ont accompli un travail<br />
remarquable. Le major Alessandro Rappazzo,<br />
qui jouait le rôle de figurant, a déclaré: «c’est<br />
certainement moi qui me suis senti le plus mal à<br />
l’aise lors de cet exercice… les passants<br />
essayaient de deviner quelle célébrité se trouvait<br />
à bord du véhicule!». Pour tout dire, il y a quand<br />
même eu une ombre au tableau, mais celle-ci a<br />
finalement fait sourire tout le monde. A l’arrivée,<br />
malgré les minutieuses opérations de reconnaissance<br />
menées sur place, le convoi s’est<br />
arrêté devant le mauvais numéro de maison et le<br />
protégé a été déposé chez des voisins perplexes.<br />
L’exercice a permis de tirer des enseignements<br />
importants. Lors des prochains cours,<br />
le bat log mob 22 va améliorer cette technique<br />
afin de pouvoir y recourir notamment dans le<br />
cadre de l’escorte de marchandises sensibles,<br />
une tâche qui incombe également au bataillon.<br />
Plusieurs missions en même temps<br />
L’exercice «Mobilis I» a précédé l’exercice<br />
«Mobilis II» au cours du mois de novembre.<br />
Toute la compagnie d’état-major a participé à<br />
cet exercice. Dans un environnement empreint<br />
de tensions politiques et sociales, il s’agissait de<br />
déplacer urgemment des installations du commandement<br />
de bataillon dans un lieu plus proche<br />
du secteur d’engagement. Pendant que les<br />
cadres devaient prendre des décisions en temps<br />
réel, tous les groupes de spécialistes se sont<br />
préparés; la section de la sécurité a surveillé le<br />
secteur et escorté le commandant, les soldats<br />
de transmission ont assuré le contact entre tous<br />
les postes, les soldats sanitaires ont érigé le<br />
Le commandant du bat mob log 22,<br />
le major M. Agustoni, qui n’a pas pu participer en<br />
raison d’un accident survenu quelques jours<br />
avant le service.<br />
Le commandement du bataillon a été assuré<br />
par son suppléant, le major A. Rappazzo.<br />
poste de secours sanitaire du bataillon et<br />
l’équipe de cuisine devait distribuer le ravitaillement<br />
en campagne. Etant donné qu’il s’agissait<br />
d’un exercice de mouvement, les chauffeurs et<br />
les motocyclistes ont joué un rôle décisif car ils<br />
devaient respecter les prescriptions en matière<br />
de sécurité. Le groupe de l’information a dressé<br />
le poste de commandement.<br />
Durant le cours de répétition 2007, la tâche<br />
principale du bataillon consistait, comme cela<br />
est le cas depuis quelques années, à fournir des<br />
prestations au profit de la Base logistique de<br />
l’armée. Une dizaine d’engagements, d’importances<br />
diverses, ont été coordonnés dans tous<br />
les centres logistiques en Suisse à partir de la<br />
centrale logistique, dirigée par le major C.<br />
Minetto et rattachée au commandement de<br />
bataillon. En raison de la réorganisation des<br />
arsenaux, ces engagements sont essentiels et<br />
même si on s’efforce de les rendre attractifs, les<br />
personnes qui doivent accomplir les engagements<br />
ne sont pas toujours motivées. Chaque<br />
militaire est encouragé à adopter un comportement<br />
adéquat, conformément à la devise du<br />
bataillon, «Vouloir, c’est pouvoir». ■
20<br />
Cinquième rapport de la br log 1 à Berne<br />
L’armée change…<br />
et la logistique aussi!<br />
«Rien à moitié !» La devise de notre brigade<br />
reste valable en 2008, en particulier<br />
dans le cadre des changements permanents<br />
et du processus d’adaptation auxquels<br />
l’armée et ses formations logistiques<br />
sont soumises. Pour pouvoir accomplir ses<br />
missions dans les délais, la troupe a<br />
besoin d’appareils, de systèmes et de véhicules<br />
parfaitement entretenus. Tel est le<br />
message que le commandant de la brigade<br />
logistique 1, le brigadier Daniel Roubaty, a<br />
adressé aux quelque 400 officiers présents<br />
le 31 janvier <strong>der</strong>nier à Berne.<br />
Texte : lt col Karl J. Heim, EM br log 1<br />
Photos: Kaspar Bacher, CME<br />
Pour la cinquième année d’existence de la brigade<br />
logistique 1 (br log 1), Daniel Roubaty a<br />
axé son exposé sur l’armée et les composantes<br />
qui sont importantes pour assurer le bon fonctionnement<br />
de la logistique de l’armée. Il a<br />
plaidé en faveur d’une meilleure planification de<br />
l’engagement des bataillons logistique afin que<br />
ces <strong>der</strong>niers puissent être engagés encore plus<br />
efficacement dans le domaine du ravitaillement<br />
et de la maintenance au profit des centres logistiques<br />
de la Base logistique de l’armée (BLA).<br />
Une fois de plus, le commandant a insisté sur le<br />
rôle que joue sa brigade en tant que partenaire<br />
à part entière de la logistique, tant pour les centres<br />
logistiques civils (anciens arsenaux) que<br />
pour tous les bataillons de l’armée dans la fourniture<br />
quotidienne de prestations logistiques sur<br />
le plan militaire. En présence du nouveau chef<br />
de l’Armée, le commandant de corps Roland<br />
Nef, Daniel Roubaty s’est une nouvelle fois prononcé<br />
en faveur d’une Armée suisse de milice et<br />
de son développement.<br />
Le problème préoccupant des dispenses<br />
Certains points, comme le taux élevé de dispenses<br />
des militaires, restent préoccupants. Même<br />
si le commandant de la brigade doit respecter le<br />
principe de conduite «Accomplir la propre mission<br />
avec respect à l’égard de ses subordonnés»,<br />
cela n’exclut pas une certaine rigueur et<br />
de l’autorité dans l’accomplissement des services<br />
militaires. Par ailleurs, le chef a rappelé à<br />
ses officiers que l’établissement et le maintien<br />
de la disponibilité de base constituent la mission
première de chaque commandant et la valeur<br />
centrale du système de milice.<br />
Ne pas perdre la vue d’ensemble<br />
Le chef de la BLA, le divisionnaire Werner Blaüenstein,<br />
n’a pas contesté le fait que la fourniture des<br />
prestations logistiques de l’Armée suisse fait<br />
actuellement beaucoup parler. Le commandement<br />
de l’armée a ordonné une première série de<br />
mesures visant à rétablir le déséquilibre entre les<br />
ressources et les exigences. La milice représente<br />
en outre toujours l’élément central: sa compétence<br />
devient de plus en plus importante pour<br />
garantir l’entretien et les prestations des exploitants<br />
au profit de la troupe. Au cours de cette<br />
année, des éléments spécialisés de la br log 1<br />
seront engagés pour renforcer la fourniture de<br />
prestations dans les cinq centres logistiques.<br />
L’armée face à la nouvelle situation<br />
en matière de politique de sécurité<br />
L’allocution de bienvenue du commandant de<br />
corps Roland Nef, chef de l’Armée, a été suivie<br />
avec beaucoup d’attention et saluée par des<br />
applaudissements nourris. Le discours prononcé<br />
a renforcé la motivation des officiers de milice à<br />
l’égard de la disponibilité et d’un nouveau rapprochement<br />
de l’armée en direction de ses partenaires<br />
sociaux, économiques et politiques. La<br />
parole a ensuite été donnée au conférencier<br />
invité, le brigadier Erwin Dahinden, chef des<br />
Relations internationales de la Défense. Dans son<br />
exposé fort passionnant, il a présenté le contexte<br />
international et géopolitique à l’échelon de la<br />
politique de sécurité en mettant l’accent sur les<br />
valeurs-clés de la politique suisse de neutralité. Il<br />
ARMÉE <strong>actualités</strong> 1 2008 Rapport de la brigade 21<br />
Pour reprendre un slogan connu: les petites attentions ont un effet positif sur les structures de commandement…<br />
a également insisté sur l’importance des engagements<br />
internationaux de l’armée. Les engagements<br />
de maintien et de promotion de la paix<br />
restent en effet une composante essentielle de la<br />
mission, ce que le peuple suisse a d’ailleurs<br />
confirmé en acceptant la nouvelle armée. ■
22<br />
«En visite auprès de…» Lt col Roger Stephan, cdt bat hôp 7<br />
«Mangez de manière équilibrée!»<br />
Pour tous les nouveaux lecteurs : dans<br />
notre série «En visite auprès de… » nous<br />
rencontrons des militaires de notre forma-<br />
tion qui exercent une activité particulière<br />
dans l’armée ou dans le civil. Ce matin,<br />
nous nous sommes rendus à l’Université<br />
de Zurich, plus précisément à l’Institut<br />
pour la sécurité et l’hygiène alimentaire<br />
(ILS). Le Prof. Dr. méd. vét. Roger Stephan,<br />
diplômé ECVPH, en est le directeur depuis<br />
quatre ans. Avant de réaliser l’interview,<br />
j’étais déjà convaincu qu’il y avait là un<br />
sujet passionnant. La visite de l’institut,<br />
qui a duré près de deux heures, reste une<br />
expérience inoubliable.<br />
Texte : maj Thomas Caduff, EM br log 1<br />
Photos: maj Thomas Caduff et à disp<br />
A titre d’introduction à la matière, le professeur<br />
Stephan s’exprime comme suit: «L’administration<br />
américaine dispose d’un bon système de reporting.<br />
C’est pourquoi je mentionne volontiers ces<br />
chiffres. Des experts estiment que chaque année,<br />
aux Etats-Unis, 76 millions de personnes (pour un<br />
nombre total d’habitants de 300 millions environ,<br />
note de la rédaction) sont atteints de troubles dus<br />
à la consommation d’aliments contaminés.<br />
325’000 personnes doivent être hospitalisées, et<br />
il y a environ 5’000 décès.» En premier lieu, on<br />
trouve les affections d’origine bactérienne. Les<br />
salmonelles et les campylobacter font partie, dans<br />
le monde entier, des agents pathogènes les plus<br />
importants à l’origine des «foodborne diseases».<br />
Les campylobacter<br />
Chaque année, en Suisse, on annonce environ<br />
7’000 cas d’affections dues aux campylobacter.<br />
Examen visuel des carcasses de bœuf.<br />
Comme pour les salmonelles, les campylobacter<br />
sont surtout un problème pour la volaille. La<br />
bactérie est connue des scientifiques depuis des<br />
décennies, mais il a fallu attendre les méthodes<br />
d’analyse les plus mo<strong>der</strong>nes pour prendre<br />
conscience de sa grande diffusion et de son<br />
importance. En comparaison avec les salmonelles,<br />
leur potentiel destructeur est bien plus<br />
élevé. Un exemple: tandis que pour les salmonelles,<br />
il est nécessaire d’avoir une concentration<br />
de 100’000 à un million par gramme d’aliment<br />
pour rendre malade un être humain, 100 à<br />
500 cellules de campylobacter suffisent largement.<br />
Comme l’affirme le professeur Roger Stephan,<br />
le nombre réel d’affections est certainement<br />
dix fois plus élevé. Selon lui, «Le principal<br />
problème, c’est que les mesures très efficaces<br />
prises il y a dix ans pour protéger la volaille<br />
contre les salmonelles n’ont pas d’effet sur les
campylobacter. Si seulement il était possible de<br />
savoir comment est introduit l’agent pathogène,<br />
un grand pas serait accompli». Actuellement,<br />
l’origine de l’agent pathogène fait l’objet de différentes<br />
hypothèses. Certains prétendent qu’il<br />
serait transporté par des mouches. D’autres<br />
pensent que le petit tenebrion mat, qui a été utilisé<br />
dans le temps pour détruire les oeufs de<br />
mouches, pourrait être un vecteur important.<br />
Les soupçons se portent aussi sur les mille-pattes<br />
et les vers de terre. Sur ce plan, la recherche<br />
n’en est qu’au commencement. Le professeur<br />
Stephan ne perd toutefois pas espoir. Come il le<br />
dit lui-même: «Nous essayons de dépister les<br />
facteurs clé des bactéries afin de pouvoir mieux<br />
combattre les agents pathogènes à l’avenir». …<br />
Passons maintenant au problème suivant: Les colibactéries<br />
Si la volaille doit affronter les campylobacter, le<br />
bœuf est menacé par un groupe spécial de colibactéries.<br />
Après les campylobacter et les salmonelles,<br />
les colibactéries occupent la troisième<br />
Prélèvement d’échantillons sur la carcasse de porc<br />
place au classement des agents pathogènes les<br />
pour des examens bactériologiques.<br />
plus fréquents et sont particulièrement dangereuses.<br />
Elles provoquent des diarrhées sévères<br />
et parfois sanguinolentes, qu’il ne faut surtout<br />
pas traiter avec des antibiotiques. Chez les<br />
enfants et les personnes âgées, ces affections<br />
peuvent même aboutir à une insuffisance rénale.<br />
ARMÉE <strong>actualités</strong> 1 2008 « En visite auprès de … » 23<br />
Les voyants d’alarme clignotent<br />
Lorsque la sécurité des aliments est menacée,<br />
les voyants d’alarme passent à l’orange chez<br />
Roger Stephan. Comme vétérinaire, sa tâche<br />
principale est de reconnaître les dangers, d’identifier<br />
les problèmes et d’élaborer des solutions. A<br />
cet effet, il faut avoir toute la chaîne alimentaire<br />
dans son champ de vision, depuis l’élevage et<br />
l’alimentation des animaux en passant par<br />
l’abattage et le traitement de la viande jusqu’à la<br />
vente en boucherie. Roger Stephan et les vingt<br />
membres de son équipe sont 24 heures sur 24 à<br />
la recherche des agents pathogènes transmis à<br />
l’homme par les animaux, à travers les aliments.<br />
Série d’échantillons bactériologique au laboratoire.<br />
Tout son temps est pris par la recherche et l’enseignement<br />
aux universités de Zurich et de<br />
Berne. Les semaines de 70 heures de travail ne<br />
sont pas rares. Le samedi est consacré en principe<br />
au bureau. Le travail comprend une tournée<br />
de contrôle dans des laboratoires d’une propreté<br />
irréprochable. «Ce travail, c’est aussi mon<br />
hobby», déclare en souriant le professeur et<br />
commandant de bataillon. «Dans mon enfance,<br />
je rêvais déjà de devenir vétérinaire». On le croit<br />
sans peine. Son réseau de relations est impressionnant.<br />
Il serait difficile de trouver un vétérinaire<br />
en cours de formation ou ayant achevé<br />
récemment ses études qui ne connaisse pas son<br />
nom. Tous ont suivi ou suivent encore ses cours.<br />
Des germes dangereux<br />
Des projets menés conjointement avec des partenaires<br />
internationaux, financés par l’université<br />
de Zurich et par l’industrie, sont également placés<br />
sous la responsabilité principale du professeur<br />
Stephan. A titre d’exemple, nous pouvons<br />
citer la mycobactérie de la tuberculose, que l’on<br />
décèle chez l’animal. Chez l’homme, elle est<br />
probablement à l’origine de la maladie de Crohn,<br />
une forme grave d’entérite. L’agent pathogène<br />
pourrait passer de l’animal à l’homme par l’in-
24<br />
termédiaire du lait, de la viande et de l’eau potable.<br />
Le but du projet de recherche est de développer<br />
des méthodes permettant de mettre en<br />
évidence l’agent pathogène, même en faibles<br />
quantités. Les recherches se concentrent sur le<br />
lait, qui constitue ici l’aliment à haut risque par<br />
excellence. Qui l’eût cru?<br />
Les recommandations du professionnel<br />
« Qu’est-ce que vous mangez de préférence,<br />
vous qui êtes un initié, en quelque sorte?» ai-je<br />
demandé au professeur. «Avant tout, une nourriture<br />
équilibrée, c’est l’essentiel. Mais il y a<br />
quand même deux choses auxquelles je ne toucherai<br />
jamais. La première, c’est le lait cru. Boire<br />
du lait cru, c’est jouer à la roulette russe, car la<br />
question n’est pas de savoir si l’on sera malade,<br />
mais quand on le sera. La deuxième chose sont<br />
les huitres C’est comme si vous mangiez une<br />
station d’épuration, car les huitres ne font rien<br />
d’autre que filtrer l’eau.» Voilà des informations<br />
précieuses. Je tâcherai de m’en souvenir.<br />
«Avez-vous encore des conseils pour les militaires<br />
de la brigade logistique 1?» Le scientifique<br />
réfléchit un moment, puis ajoute: «Je vois<br />
encore quelque chose que vous pouvez écrire. Si<br />
vous commandez un steak tartare dans un res-<br />
Evaluation au microscope à fluorescence.<br />
taurant, demandez impérativement si la viande<br />
était congelée auparavant. En effet, même si les<br />
bactéries survivent malheureusement, au moins<br />
les parasites ont été gelés. Enfin, n’oubliez pas<br />
de manger chaque jour une pomme car, comme<br />
le dit un proverbe anglais, – Eating an apple<br />
everyday keeps the doctor away!»<br />
Les abattoirs de Zurich<br />
C’est aux abattoirs que Roger Stephan trouve la<br />
«matière première» nécessaire pour ses recherches:<br />
les agents pathogènes. En moyenne,<br />
275’000 animaux, dont 180’000 porcs, sont<br />
abattus chaque année à Zurich-Aussersihl. Pour<br />
le professeur Stefan et son équipe, le contact<br />
direct avec l’industrie des aliments est indispensable<br />
pour le travail de son institut, lequel jouit<br />
d’une excellente réputation qui s’étend au-delà<br />
des frontières nationales. A cet égard, les abattoirs<br />
de Zurich sont un mandant parmi plusieurs<br />
autres au sein d’une clientèle volontairement<br />
diversifiée de l’ILS.<br />
Un événement mémorable<br />
Grâce à ses contacts de l’époque où il faisait ses<br />
études, le directeur de l’institut a une relation<br />
particulière avec les abattoirs de Zurich. Comme<br />
il le fait encore aujourd’hui, l’assistant qu’il était<br />
à l’époque se tenait dans la chambre froide,<br />
revêtu d’une combinaison spéciale blanche et<br />
chaussé de bottes de caoutchouc blanches, au<br />
milieu de gros quartiers de boeuf et de porc. Son<br />
travail était de prélever des échantillons de<br />
viande pour ses recherches. Tout d’un coup,<br />
l’heure de la fin du travail arriva. La lumière<br />
s’éteignit et il se retrouva seul dans l’obscurité<br />
la plus complète, entouré de tous ces animaux<br />
morts et sommairement découpés. L’atmosphère<br />
était sinistre. Plusieurs minutes interminables<br />
s’écoulèrent jusqu’à ce que, avançant en<br />
tâtonnant devant lui, il retrouve enfin la sortie.<br />
Une belle frayeur dans la vie d’un futur chercheur<br />
qui a eu la chance de faire un véritable<br />
métier de l’un de ses hobbys. ■<br />
Fiche personnelle<br />
Le lieutenant-colonel Roger Stephan, né en<br />
1964, est cdt du bat hôp 7 (bat de<br />
réserve). Il commença sa carrière militaire<br />
comme recrue de la protection aérienne à<br />
Wangen an <strong>der</strong> Aare. Il habite à Dietwil/AG,<br />
une localité de 1’000 habitants, avec sa<br />
femme et trois fils de 16, 14 et 12 ans,<br />
sans oublier le labrador qui fait aussi partie<br />
de la famille. Parmi ses hobbys, il faut citer<br />
le sport, notamment les promenades en<br />
montagne. Toute la famille s’est déjà rendue<br />
une fois à pied depuis Aarau jusqu’au<br />
Tessin, et une autre fois jusqu’en Valais.<br />
Pour Roger Stephan, ces vacances étaient<br />
des «semaines de survie». L’organisation<br />
était parfaite et les cinq membres de la<br />
famille étaient enchantés de leur randonnée.<br />
Roger Stephan est également commandant<br />
des sapeurs-pompiers de Dietwil,<br />
une activité qu’il considère également<br />
comme un hobby, mais pas à cause de la<br />
«table des habitués!». En effet, il a déjà<br />
participé à plusieurs interventions sérieuses.<br />
Pendant ses rares périodes de temps<br />
libre, il est aussi chef d’état-major d’un<br />
organe régional de conduite du canton<br />
d’Argovie, qui regroupe huit localités. Il justifie<br />
cette activité en disant: «Je désire<br />
rendre quelque chose à la communauté!»
1re partie ER SCR 41-1<br />
Un succès sur toute la ligne!<br />
La première partie de l’ER du Service<br />
Croix-Rouge (SCR), l’instruction générale<br />
de base, s’est déroulée pour la troisième<br />
fois avec succès du 10 au 28 mars 2008.<br />
Texte et photos:<br />
colonel SCR Brigitte Rindlisbacher, cheffe du SCR<br />
Les réformes de l’armée sont allées de pair avec<br />
un changement des besoins du Service sanitaire<br />
de l’armée. On a notamment constaté que les<br />
compétences du SCR deviendront d’autant plus<br />
indispensables à l’avenir, ce qui a entraîné une<br />
adaptation de l’instruction au sein du SCR. En<br />
2006, l’ER SCR a donc été effectuée selon un<br />
nouveau système. Les connaissances acquises<br />
pendant cette ER ont permis d’apporter les corrections<br />
nécessaires au programme d’instruction.<br />
L’efficacité du nouveau système d’instruction<br />
a fait ses preuves dès 2007.<br />
L’ER SCR dure six semaines. Intégrée à l’ER hôp<br />
41 comme «section SCR» à Moudon (VD) et à<br />
Einsiedeln (SZ), elle est divisée en deux modules<br />
d’une durée de trois semaines chacun: l’instruction<br />
générale de base (IGB) et l’instruction de<br />
base spécifique à la fonction (IBF). Les deux parties<br />
peuvent être accomplies dans la même<br />
année ou réparties sur deux ans. Les participantes<br />
bénéficient ainsi d’une plus grande flexibilité<br />
en ce qui concerne la planification des absences<br />
avec leur employeur ou leur famille. Pour les<br />
membres du SCR, l’IGB n’a lieu qu’une fois par<br />
an au printemps tandis que l’IBF peut être effectuée<br />
au sein de deux autres ER hôp 41 pen-<br />
dant l’instruction en formation (IFO) en été ou en<br />
automne. Les étudiantes en médecine n’accomplissent<br />
que la première partie de l’ER SCR étant<br />
donné que l’instruction spécifique à la fonction<br />
est intégrée aux cours de cadres méd.<br />
Mettre en pratique son savoir professionnel<br />
Les membres du SCR (MSCR) disposent au<br />
préalable des connaissances spécifiques nécessaires<br />
grâce à leurs formations et expériences<br />
professionnelles. L’IGB vise à leur donner une<br />
instruction militaire de base permettant une collaboration<br />
optimale avec les troupes sanitaires<br />
de l’armée.<br />
ARMÉE <strong>actualités</strong> 1 2008 Service Croix-Rouge 25<br />
L’instruction comprend notamment les éléments<br />
suivants:<br />
• Instruction formelle<br />
• Politique de sécurité<br />
• Protection NBC<br />
• Structure de l’armée<br />
• Premiers soins et examen RCP<br />
• Connaissances de base du DICA et<br />
du Mouvement de la Croix-Rouge<br />
• Exercices sur le terrain<br />
Les MSCR ne reçoivent pas d’instruction à<br />
l’arme pendant toute la durée de l’ER SCR.<br />
Lors de l’IBF SCR qui a lieu plus tard au sein<br />
d’une IFO de l’ER hôp 41, il s’agit d’exploiter les<br />
connaissances professionnelles des MSCR au
26<br />
profit du Service sanitaire de l’armée tout en faisant<br />
découvrir à ces <strong>der</strong>niers les processus et<br />
particularités de ce Service. En règle générale,<br />
cette deuxième partie de l’ER SCR se déroule à<br />
l’hôpital militaire d’Einsiedeln (SZ).<br />
Cette année, 19 MSCR ont participé à l’ER SCR<br />
IBG, soit quatre infirmières diplômées, huit étudiantes<br />
en médecine, deux assistantes en pharmacie,<br />
deux assistantes médicales, une assistante<br />
en soins et santé et deux futures spécialistes de la<br />
diffusion. Ces deux <strong>der</strong>nières assumeront à l’avenir<br />
des tâches de diffusion du droit international<br />
humanitaire et des principes de la Croix-Rouge<br />
pour le compte du SCR. L’une étant enseignante et<br />
l’autre journaliste, toutes deux disposent des compétences<br />
idéales à cet effet.<br />
Col SCR Brigitte Rindlisbacher.<br />
Etant donné que les MSCR peuvent être recrutés<br />
jusqu’à l’âge de 38 ans, les participantes de l’ER<br />
SCR peuvent avoir une différence d’âge d’environ<br />
20 ans, ce qui était également le cas cette année.<br />
Cette différence d’âge est considérée comme un<br />
avantage du fait que les expériences personnelles<br />
jouent également un rôle important dans<br />
l’exercice des fonctions des MSCR. Cela permet<br />
par ailleurs de compenser les éventuels déficits<br />
sur le plan des capacités physiques.<br />
Instruction optimale<br />
Toutes les participantes ont accompli l’IGB avec<br />
succès. Le programme très chargé était parfaitement<br />
adapté à l’instruction des recrues SCR qui ont<br />
suivi avec motivation et engagement l’ensemble des<br />
modules proposés. L’IBG étant raccourcie de deux<br />
jours d’instruction en raison des fêtes de Pâques,<br />
les MSCR n’étaient pas les seuls mis à l’épreuve.<br />
Col Daniel Flückiger.
L’intégralité du programme a toutefois pu être<br />
réalisée grâce au grand engagement personnel<br />
du colonel Daniel Flückiger, cdt de l’ER hôp 41.<br />
Une fois de plus, le colonel Flückiger avait réussi<br />
à mobiliser, dans des conditions plutôt difficiles,<br />
une équipe appropriée composée d’un chef de<br />
section et de deux sergents qui ont poursuivi<br />
avec autant de motivation et de persévérance<br />
les objectifs de l’instruction.<br />
Un programme exigeant<br />
La troisième semaine d’instruction était de nouveau<br />
consacrée à l’exercice final «Sempre<br />
Sopra» permettant aux MSCR d’acquérir des<br />
expériences nouvelles et précieuses. La section<br />
SCR a en effet dû affronter différents défis dans<br />
le cadre de l’exercice sur le terrain qui a eu lieu<br />
du 25 mars 2008 à midi jusqu’au 26 mars<br />
2008 dans l’après-midi et qui comprenait entre<br />
autres les épreuves suivantes: montage d’un<br />
bivouac en forêt, installation et mise en service<br />
d’un poste de cuisson et, pour conclure, marche<br />
de 20 kilomètres (en dehors des kilomètres<br />
effort!) d’Avenches (VD) au Mont Vully (FR).<br />
Arrivées au Mont Vully, les recrues SCR ont été<br />
promues au grade de soldat SCR par la cheffe<br />
du SCR. Le médecin en chef de l’armée, le divisionnaire<br />
Gianpiero Lupi, s’était déplacé spécialement<br />
pour participer à la cérémonie de promotion.<br />
Il a adressé quelques mots aux nouveaux<br />
soldats SCR et aux cadres de l’école et a félicité<br />
personnellement chaque participante pour les<br />
prestations fournies.<br />
Les sdt SCR ont été libérés de l’IGB le 28 mars<br />
2008 et participeront encore cette année à l’IBF<br />
ou à des cours de cadres méd. Les collègues<br />
seront ensuite prêtes à assumer des engagements<br />
les plus divers au sein des troupes san,<br />
des formations hôp ou encore dans le cadre de<br />
la diffusion. Le SCR est fier de ce renforcement<br />
sans lequel il ne peut exister.<br />
Nous remercions le colonel Flückiger de son<br />
grand engagement et regrettons de devoir<br />
renoncer à l’avenir à son excellente collaboration<br />
en tant que cdt de l’ER hôp 41. Nous sommes<br />
toutefois heureux de savoir qu’il restera un<br />
interlocuteur précieux pour le SCR dans le cadre<br />
de sa nouvelle activité professionnelle et lui souhaitons<br />
d’ores et déjà beaucoup de plaisir et de<br />
succès dans sa nouvelle fonction.<br />
Nos remerciements s’adressent bien entendu<br />
aussi à toutes les autres personnes impliquées<br />
telles que les officiers de carrière, les sous-officiers<br />
de carrière, les enseignants spécialisés et<br />
les cadres de milice de l’ER hôp 41. Nous nous<br />
réjouissons de continuer notre fructueuse collaboration.<br />
Vous obtiendrez de plus amples informations sur<br />
le SCR en envoyant un courriel à l’adresse suivante:<br />
www.rkd-scr@redcross.ch ■<br />
ARMÉE <strong>actualités</strong> 1 2008 Service Croix-Rouge 27
Des chefs-d’œuvre culinaires préparés par l’équipe nationale<br />
des cuisiniers militaires suisses.<br />
(Photos: SACT)