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Comte de la Fontaine et de la Princesse des Truites Milady de
Schubert. L’office divin sera célébré par le révérend Père Du-coursd’eau
en la sainte caverne de Bernard l’ermite ».
Quelle journée mémorable ! Je ne suis pas prêt de l’oublier de si
tôt, ni non plus l’effroyable rhume que j’avais attrapé par la suite, à
cause de ces distraits typographes qui avaient déformé mon nom en
le parsemant de coquilles !
Ce genre de désagrément ne saurait pour autant me faire renoncer
au monde du rêve, de l’imagination et de la poésie. Quand bien
même je devrais verser toutes les larmes de mon corps tandis que
mon fleuve « serpente et s’enfuit dans un lointain obscur » en
égrenant du Lamartine.
Et d’ailleurs, les larmes, ne sont pas forcément tristes. La
meilleure preuve c’est que grâce à elles, j’ai fait la connaissance
d’Alice. Oui, Alice … vous savez bien … ne me demandez pas
laquelle !
Lorsque nous nous sommes rencontrés, elle était en train de se
débattre dans sa mare de larmes et elle criait à l’aide parce qu’elle ne
savait pas nager. Comme du pays des merveilles à mon fleuve au
long cours, il n’y a pas bien loin, je me suis immédiatement porté à
son secours en pratiquant le principe des vases communicants, si bien
qu’après un certain laps de temps, nous étions totalement en mesure
de communiquer. Simple, n’est-ce pas ? Encore fallait-il y penser !
Au début, pourtant, nous eûmes quelques difficultés, car Alice
avait la larme tellement facile qu’elle ne semblait jamais devoir
s’arrêter de pleurer. J’ai même vu avec inquiétude le moment ou mes
propres eaux allaient déborder ! Remarquez que me noyer avec elle
ne m’aurait pas déplu, mais il nous restait tant de choses à boire et à
voir ensemble, que ça me paraissait un peu prématuré. Fort
heureusement, Alice finit par comprendre qu’elle était sauvée et,
aussitôt, oubliant son chagrin, elle voulut que nous jouions à quelque
chose ensemble.
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