XL - Eiropas Parlaments - Europa
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86 16-02-2011<br />
Toutefois, un enseignement est à tirer de tout ceci. Même si les marchés peuvent être tendus, il y a certainement une surréaction<br />
au niveau des prix par rapport à ce que les fondamentaux physiques nous disent. Clairement, la sécurité<br />
alimentaire et la question sous-jacente de la volatilité des prix agricoles sont des sujets globaux qui doivent être traités<br />
aussi au niveau global. Et je me réjouis que la question de la sécurité alimentaire et de la volatilité soit l'une des priorités<br />
fixées par le G20 à Séoul. Pour la Commission dans son ensemble, il s'agit d'un défi majeur.<br />
En tant que commissaire à l'agriculture et au développement rural, j'ai déjà signalé à plusieurs reprises mon engagement<br />
sur ce terrain, dans les enceintes internationales, par exemple à Berlin, à la fin janvier, avec mes homologues des divers<br />
pays impliqués dans le G20, mais aussi récemment, dans le cadre des Nations unies, avec le secrétaire général Ban Kimoon,<br />
lors d'un récent déplacement à New York.<br />
Rappelons aussi que la question de la sécurité alimentaire figure explicitement au titre des défis de la politique agricole<br />
commune dans la communication que la Commission a présentée pour la politique agricole commune à l'horizon 2020.<br />
C'est un sujet clé tant pour l'Union européenne que pour les pays les plus pauvres au monde, et c'est pourquoi je travaille<br />
étroitement avec le commissaire Piebalgs sur ces questions, pour mieux adapter aussi la politique de développement de<br />
l'Union européenne sur cette question de la sécurité alimentaire.<br />
Je souhaite aujourd'hui vous faire part de mes réflexions sur ces questions, en particulier sur quatre sujets: la transparence,<br />
les stocks, les options de gestion de la volatilité et le rôle du commerce. On entend que la volatilité est aggravée par un<br />
manque de transparence tant pour les marchés physiques que pour les marchés dérivés. Pour les marchés agricoles, il<br />
existe des sources de données sur la production, la consommation, le commerce et les stocks. Des organisations<br />
internationales, des services nationaux ou des organisations spécialisées, telles que le Conseil international des céréales,<br />
produisent des données détaillées sur ce sujet.<br />
Ceci étant dit, certaines données peuvent être améliorées, en particulier celles concernant les stocks sur lesquels on<br />
manque d'informations, notamment sur la répartition des stocks dans le monde. Les dirigeants du G20 réunis à Séoul ont<br />
d'ailleurs demandé aux organisations internationales compétentes d'améliorer les informations sur les stocks et les<br />
prévisions de production. Améliorer la pertinence de ces données est un préalable à une meilleure transparence des<br />
marchés. Il faut aussi se poser la question d'un lieu de discussion au niveau mondial entre les principaux faiseurs du<br />
marché – exportateurs et importateurs –, pour ne pas simplement constater les crises quand elles arrivent. C'est pour cela<br />
que ces trois questions sont liées: il faut d'abord avoir les informations, ensuite pouvoir traiter ces données, et puis avoir un<br />
lieu, au niveau international, où l'on peut discuter de la situation constatée.<br />
La Commission a publié plusieurs communications relatives au prix des produits agricoles et alimentaires et à la chaîne<br />
alimentaire. Dans sa dernière communication, la Commission a lancé des actions pour améliorer la transparence tout au<br />
long de la chaîne alimentaire, et je coopère avec le vice-président de la Commission, M. Tajani, pour faire avancer ce sujet<br />
clé.<br />
Des propositions ont également été annoncées pour améliorer la transparence et la supervision des dérivés des matières<br />
premières agricoles. Face à l'accroissement de la volatilité, il est important que les marchés à terme continuent à remplir<br />
leur rôle de couverture des risques et de découverte des prix. Il nous faut donc une approche équilibrée et rigoureuse, et je<br />
salue le travail mené par le commissaire Barnier dans ce domaine et je le soutiens pleinement pour que son travail couvre<br />
aussi la problématique spécifique des matières premières agricoles.<br />
La Commission a publié, le 2 février, une nouvelle communication plus globale sur le marché des matières premières et les<br />
marchés financiers qui en sont dérivés. Ceci constitue une contribution aux discussions menées au sein du G20, à la fois<br />
sur la volatilité des prix des produits de base et sur la supervision des marchés dérivés. Nous voulons contribuer, avec nos<br />
partenaires du G20 et plus largement, à une régulation plus efficace des marchés dérivés dans l'intérêt des producteurs et<br />
des utilisateurs.<br />
Aussi, je pense que nous devons travailler prioritairement, dans les prochains mois – je pense d'ici à l'été –, sur les sujets<br />
suivants: d'abord, la disponibilité et la transparence des informations liées aux stocks privés et publics, ainsi qu'à la<br />
production et à la consommation; ensuite, la question de la collecte, du traitement et de la diffusion de ces informations; le<br />
mécanisme de sécurité pour les pays faisant face à une situation de tension alimentaire; le rôle et l'organisation de l'aide<br />
alimentaire au niveau international et dans l'Union européenne; l'amélioration de la gouvernance internationale, par<br />
exemple par des mécanismes de dialogue institutionnel entre pays clés; les niveaux d'investissements dans la production<br />
agricole durable et la recherche, dans l'Union européenne mais aussi dans les pays les plus pauvres. Le niveau de priorité à<br />
accorder à l'agriculture dans les politiques de développement est aussi une question à traiter, d'autant que la Commission se<br />
prépare à adapter et à réformer la politique de développement. Je pense que, dans ce contexte, l'Union européenne doit être<br />
beaucoup plus présente, non seulement avec l'aide alimentaire, mais surtout avec un appui aux pays du sud pour leur<br />
permettre de développer leurs propres capacités de production locale de manière durable.