Leibniz, Akademie-Ausgabe, Bd. I, 22 - Gottfried Wilhelm Leibniz ...

N. 339 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1703 581
Les affaires publiques seroient sans doute aussi reglées chez vous et ailleurs que les
esprits qui les manient sont penetrans, si les bons esprits s’attachoient tousjours aux
vrais biens. [Mais souvent ils cherchent une vaine grandeur qui les rend miserables avec
les autres.] J’ay tousjours crû que tout ce que l’Europe peut faire apresent est de se sauver
de l’ésclavage imminent par une bonne union. Mais on se sert de ce pretexte quelquesfois 5
pour prendre des fausses precautions contre la tyrannie, et plusieurs croyent de profiter
de la necessité publique pour faire leur propres affaires ou ceux de quelque parti. Ils s’y
trouveront trompés dans ce manege, dont l’effect sera, qu’à moins que la providence ne
fasse naistre des obstacles extraordinaires, on verra regner la tyrannie sur les ames et sur
les corps dans la Chrestienté. Je serois bien faché que vostre pays et les miens y fussent 10
compris mais ny les habitans de vos isles ny ceux de nostre continent ne font point tout ce
qu’il faudroit pour s’en garantir. La sagesse et la vertu restera tousjours dans le monde,
et aura son prix malgré les revolutions publiques. Elle a besoin pour se monstrer, de
biens et de santé; si dieu vous conserve cette derniere Milord, comme je le souhaite, vous
n’aurés point sujet de vous plaindre du costé du reste. 15
J’ay fait jouer toutes les machines imaginables en faveur de M. Burnet prisonnier à
la bastille, estant autorisé de la Reine de Prusse et de Mad. l’Electrice estant persuadé
qu’on luy a fait tort. On nous a donné esperance qu’il sortiroit: mais depuis quelque
temps le commerce estant interrompu, on apprend tard les nouvelles de France: mais
vous saurés Milord, ce qui en est. 20
Mad. l’Electrice est allé à Luzenbourg chez la Reine, et y a appris la triste nouvelle
de la mort du duc Christian son fils. Je suis bien aise que c’est plustost là qu’icy, parceque
2 f. bons esprits | avoient tousjours aussi le coeur bon, et gestr. | s’attachoient | tousjours erg. | aux
vrais biens (1 ) qvi vont au general (2 ) . (3 ) Mais (4 ) c’est un malheur de la nature humaine qve
nous fabriqvons nos malheurs (5 ) mais L 4 autres. L schließende Klammer erg. Hrsg. 9 les
(1 ) consciences comme (2 ) ames L 15 plaindre (1 ) de la fortune (2 ) du . . . reste L
3 cherchent . . . grandeur: wohl Anspielung auf die in Schottland verbreitete Ablehnung der von der
Krone angestrebten Union mit England. 5 ésclavage imminent: die befürchtete Dominanz Frankreichs
und damit verbunden die Unterdrückung des Protestantismus. 16 Burnet: Th. Burnett of Kemney,
in N. 412 fasst Leibniz die Bemühungen um dessen Freilassung zusammen. 17 autorisé: vgl. die
Korrespondenz zwischen der Kurfürstin und Leibniz insbesondere seit Mitte September 1702; aus Leibniz’
Brief an die Kurfürstin vom 21. November 1702 (I, 21) läßt sich folgern, dass Leibniz’ Aktivitäten auch
dem Wunsch der Königin entsprachen. 18 donné: vermutlich eine Mitteilung des dänischen Gesandten
in Paris, H. von Meyercron, vgl. N. 67. 18 sortiroit: vgl. N. 67. 21 allé: Anfang August. 22 mort:
am 31. August im Gefecht bei Munderkingen.