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9 , 5 0 € - T R I M E S T R I E L - M A R S 2 0 1 2DOSSIERH A N D I C A PLE DROITDE VIVRESES LOISIRSAVEC LES AUTRESPRÉSIDENTIELLEDes candidats s'exprimentsur <strong>le</strong>s rythmes sco<strong>la</strong>iresRÉGLEMENTATIONLe droit social appliqué auxaccueils col<strong>le</strong>ctifs <strong>de</strong> mineursNOUVELLE ÉTUDEL’accès au départ et <strong>le</strong>s pratiques<strong>de</strong> vacances <strong>de</strong>s 5-19 ansn°<strong>442</strong>


AmersconstatsAujourd'hui ils sont toujours trois millions d'enfants et <strong>de</strong>jeunes à ne pas partir en vacances. Nous ne pouvons pas nousarrêter à ce constat. De plus, l'accès au départ en vacanceset, plus fortement encore aux colos, est marqué par <strong>de</strong>s inégalitésgrandissantes.La <strong>revue</strong> <strong>de</strong> La JPAN°<strong>442</strong> Mars 2012Confédération <strong>de</strong>s organisations<strong>la</strong>ïques <strong>de</strong> vacances et <strong>de</strong> loisirsd’enfants, d’ado<strong>le</strong>scents et <strong>de</strong> jeunes21, rue d’Artois - 75008 PARISTél.: 01 44 95 81 20Fax : 01 45 63 48 09Mél : <strong>la</strong>jpa@jpa.asso.frSite Internet : www.jpa.asso.frPublication trimestriel<strong>le</strong>DIRECTEUR DE LA PUBLICATION ET DE LARÉDACTION : Anne CARAYON •RESPONSABLE DE LA REVUE : EvelyneCOGGIOLA-TAMZALI • SECRÉTARIATDE RÉDACTION : Evelyne COGGIOLA-TAMZALI, Bernard LAVAL, AlbertSOUSBIE • COMITÉ DE RÉDACTION :Evelyne COGGIOLA-TAMZALI,Jean-Louis COLOMBIES, Jean-LucDUBOIS, Jean-Yves L'HEL-GOUALC'H, Christel<strong>le</strong> MAGDE-LAINE, Albert SOUSBIE, Gil<strong>le</strong>s VAN-RYSSEL • CONCEPTION/RÉALISATION :Gil<strong>le</strong>s L’HOSPITALIER - Tél. : 06 22 7601 23 • IMPRESSION : ImprimerieCentr'imprim Tél. : 02 54 03 31 32 •DÉPÔT LÉGAL 1 er trimestre 2012 •N°ISSN : 1633-0269La JPA, réseau <strong>la</strong>ïque <strong>de</strong> 45 organisationspour <strong>de</strong>s vacances et <strong>de</strong>sloisirs éducatifs. Associationéducative complémentaire <strong>de</strong>l’enseignement public. Visiteznotre site Internet :www.jpa.asso.frLe 2 avril, l'Ov<strong>le</strong>j-Étu<strong>de</strong>s et recherches <strong>de</strong> La JPA a présenté <strong>de</strong>sdonnées essentiel<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong> départ en vacances <strong>de</strong>s enfants et <strong>de</strong>sjeunes en France. Ces nouveaux éléments sont indispensab<strong>le</strong>s pourenrichir nos réf<strong>le</strong>xions et nos actions. En effet, <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnièreenquête <strong>de</strong> l'Insee en 2004, nous n'avions pas <strong>de</strong> chiffres actualisés.Depuis <strong>de</strong>s années, La JPA <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> statistiquessur <strong>le</strong>s accueils col<strong>le</strong>ctifs <strong>de</strong> mineurs et sur <strong>le</strong>s c<strong>la</strong>sses <strong>de</strong> découverteset <strong>de</strong> pouvoir y accé<strong>de</strong>r.Selon cette <strong>de</strong>rnière enquête, en 2011, 67% <strong>de</strong>s famil<strong>le</strong>s qui n’ontpas fait partir <strong>le</strong>urs enfants en vacances expliquent que c’est pour<strong>de</strong>s raisons financières. Que se passera-t-il cet été avec l’impact <strong>de</strong> <strong>la</strong>crise et <strong>la</strong> hausse <strong>de</strong>s tarifs <strong>de</strong>s séjours ? Séjours dont <strong>le</strong>s coûts vontaugmenter suite au décret du conseil d’État qui impose <strong>la</strong> miseen p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s onze heures quotidiens <strong>de</strong> repos et suite à <strong>la</strong> nonreconnaissance du statut spécifique <strong>de</strong>s animateurs volontaires.De plus, <strong>la</strong> particu<strong>la</strong>rité <strong>de</strong> l’accueil <strong>de</strong>s enfants en situation <strong>de</strong>handicap n’a pas été prise en compte. Pas <strong>de</strong> réponse non plus pour<strong>le</strong>s enfants dont l’accueil nécessite un animateur supplémentaire et<strong>de</strong>s aménagements spécifiques qui ont un coût. Suite à <strong>la</strong> loi <strong>de</strong>2005, l’intégration, mieux encore l’inclusion, comme évoqué dans<strong>le</strong> <strong>dossier</strong> <strong>de</strong> ce numéro, progresse. Mais <strong>la</strong> bonne volonté resteaujourd’hui trop souvent <strong>le</strong> seul <strong>le</strong>vier pour accueillir <strong>de</strong>s enfantsen situation <strong>de</strong> handicap sur <strong>le</strong>s temps péri et extrasco<strong>la</strong>ires.Pourtant, <strong>la</strong> diminution <strong>de</strong>s vacances se poursuit fortement pour<strong>le</strong>s faib<strong>le</strong>s revenus mais el<strong>le</strong> s’étend éga<strong>le</strong>ment aux c<strong>la</strong>ssesmoyennes. Il y a fort à parier que l’impact <strong>de</strong> <strong>la</strong> crise ne feraqu’intensifier cette tendance. Les col<strong>le</strong>ctivités territoria<strong>le</strong>s co -financeurs, el<strong>le</strong>s aussi touchées par <strong>la</strong> baisse <strong>de</strong>s dotationspubliques, ont <strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong> mal à accompagner. Dans ce contexte,<strong>la</strong> fréquentation <strong>de</strong>s colonies et camps <strong>de</strong> vacances est en baisse.Pourtant nous savons tous que cet espace col<strong>le</strong>ctif est vecteur <strong>de</strong>cohésion socia<strong>le</strong>, du vivre ensemb<strong>le</strong>. Il contribue à <strong>la</strong> construction<strong>de</strong>s solidarités nécessaires à une société en crise, en quête <strong>de</strong>va<strong>le</strong>urs, <strong>de</strong> plus values socia<strong>le</strong>s.Anne CarayonSecrétaire généra<strong>le</strong> <strong>de</strong> La JPAParis, <strong>le</strong> 6 avril 2012MARS 2012 - Loisirs Éducation - LA REVUE DE LA JPA - 2


DOSSIERCoordonné par Jean-Louis ColombièsHANDICAP :LE DROIT DE VIVRESES LOISIRS AVECLES AUTRESCinq millions <strong>de</strong> personnes en situation<strong>de</strong> handicap vivent dans notre pays.La loi <strong>de</strong> 2005 <strong>le</strong>ur reconnait une p<strong>le</strong>inecitoyenneté et un accès systématiqueau droit commun. Moins <strong>de</strong> 300 000 sont<strong>de</strong>s enfants. 78 000 fréquentent <strong>de</strong>sétablissements spécialisés et 201 000 sontdésormais sco<strong>la</strong>risés. L’accueil en milieuordinaire progresse mais il reste encoreun objectif à atteindre. Y compris dans<strong>le</strong>s vacances et <strong>le</strong>s loisirs qui doiventre<strong>le</strong>ver <strong>le</strong> défi <strong>de</strong> <strong>la</strong> non-spécialisation <strong>de</strong>sséjours et <strong>de</strong>s équipes et valoriser cetteéducation au vivre ensemb<strong>le</strong>. Ici et là,<strong>de</strong>s formes diverses <strong>de</strong> médiation etd’accompagnement apparaissent pourinformer <strong>le</strong>s parents, apporter <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>smatériel<strong>le</strong>s, mobiliser <strong>le</strong>s organisateurs,ai<strong>de</strong>r <strong>le</strong>s équipes <strong>de</strong>s accueils col<strong>le</strong>ctifs<strong>de</strong> mineurs. Car, pour que <strong>la</strong> lois’applique, c’est tout autant une question<strong>de</strong> mentalités que <strong>de</strong> moyens !Source : Insee 2010L’ACCUEIL DE TOUS, UN OBJECTIF ENCORE À PARTAGER . . . . . . . . . . . p. 4-5Hugo participe peu à peu à <strong>la</strong> vie du centre <strong>de</strong> loisirs . . . . . . p. 6L’ignorance, terreau <strong>de</strong>s préjugés sur <strong>le</strong> handicap,interview <strong>de</strong> Char<strong>le</strong>s Gardou, anthropologue . . . . . . . . . . . . . . p. 7Des besoins <strong>de</strong> médiation à prendre en compte . . . . . . . . . . . . p. 8Création <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux centres <strong>de</strong> ressources en Picardie . . . . . . . . p. 9Soraya, mobilisée pour réussir, une chargée<strong>de</strong> mission dans <strong>le</strong>s Lan<strong>de</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 10Un Espaces ressources pour un accueilsur mesure, dans <strong>le</strong> Bas-Rhin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 10« Accès à tout pour tous ! », interview <strong>de</strong> Jean-FrançoisChossy, auteur du rapport « Passer <strong>de</strong> <strong>la</strong> priseen charge… à <strong>la</strong> prise en compte » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 11Accueillir oui… mais aussi <strong>le</strong>s équipes, en Haute-Garonne . . . p. 12« La sco<strong>la</strong>risation est enc<strong>le</strong>nchée mais beaucoupreste à faire », témoignage d’une mère . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 13Question à Jean-Louis Garcia,prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> fédération <strong>de</strong>s Apajh . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 13Formation et mise en réseau, en Dordogne . . . . . . . . . . . . . . . p. 14Des accompagnants à <strong>la</strong> vie sco<strong>la</strong>ire et socia<strong>le</strong>,dans l’Aisne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 15La MDPH <strong>de</strong> Paris se mobilise pour <strong>le</strong>s loisirs . . . . . . . . . . . . p. 15Un lobby local pour l’inclusion, en Haute-Garonne . . . . . . . . p. 16« L’accueil est presque toujours possib<strong>le</strong> »,interview <strong>de</strong> <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cin conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> CCAS . . . . . . . . . . . . . . p. 17Point <strong>de</strong> vue d’un inspecteur <strong>de</strong> l’Éducation nationa<strong>le</strong> . . . . p. 17BIBLIOGRAPHIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 18MARS 2012 - Loisirs Éducation - LA REVUE DE LA JPA -3


DOSSIERI HANDICAP : LE DROIT DE VIVRE SES LOISIRS AVEC LES AUTRESHandicap : l’accueil <strong>de</strong>La sco<strong>la</strong>risation <strong>de</strong>senfants et <strong>de</strong>s jeunesen situation <strong>de</strong> handicaps’est amélioréeestiment 54% <strong>de</strong>s Français≥.Le film Intouchab<strong>le</strong>scrève <strong>le</strong> p<strong>la</strong>fond du boxofficeavec un héros ensituation <strong>de</strong> handicap… Cessignaux montrent que <strong>la</strong>loi <strong>de</strong> 2005 fait « bouger <strong>le</strong>slignes ». El<strong>le</strong> s’inscrit dansune évolution <strong>de</strong>s mentalitésrefusant <strong>de</strong> plus en plusdiverses formes <strong>de</strong> discriminations.En rupture aveccel<strong>le</strong> <strong>de</strong> 1975, cette loireconnait <strong>la</strong> p<strong>le</strong>ine citoyenneté<strong>de</strong>s personnes ensituation <strong>de</strong> handicap et<strong>le</strong>ur accès systématique auLe droit à l’accueil« partout et pour tous »,instauré par <strong>la</strong> loi« Handicap » <strong>de</strong> 2005,ne sera effectif qu’enconjuguant changementprofond <strong>de</strong>s mentalitéset mise en œuvre <strong>de</strong>moyens ciblés. Les diversfreins sont connus et<strong>de</strong>s actions pour <strong>le</strong>sdépasser existent. Il n’ya donc « plus qu’à… »,puisque chacun est acteur.droit commun.Signe <strong>de</strong>s temps, <strong>le</strong>s termesfont aussi débat (voir encadré): l’inclusion remp<strong>la</strong>cel’intégration. S’agissant<strong>de</strong>s accueils col<strong>le</strong>ctifs <strong>de</strong>mineurs ou <strong>de</strong> l’éco<strong>le</strong>, <strong>le</strong>terme d’accueil traduit sansdoute <strong>le</strong> mieux l’intention etl’action sans stigmatiser.Mais ce débat, qui peut vitetourner à <strong>la</strong> querel<strong>le</strong> sémantiqueou au « politiquementcorrect », ne doit pas servird’écran <strong>de</strong> fumée.Malgré <strong>la</strong> dynamique encours, « l’accès à tous pourtout », pierre angu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong><strong>la</strong> loi n’est pas encore uneréalité. Le sondage citéplus haut, comme d’ail<strong>le</strong>urs<strong>le</strong> rapport Chossyµ remisau Premier ministre finnovembre 2011, pointent<strong>de</strong>s progrès à réaliser pour <strong>la</strong>sco<strong>la</strong>risation : nécessitéd’un accompagnement,reconnaissance d’un statutpour ces accompagnants,formation pour <strong>le</strong>s enseignants...On n’insisterajamais assez sur <strong>le</strong>s difficultésque rencontrent encore<strong>de</strong> nombreuses famil<strong>le</strong>spour sco<strong>la</strong>riser <strong>le</strong>ur enfanten situation <strong>de</strong> handicapdans <strong>de</strong> bonnes conditions.La question <strong>de</strong>s auxiliaires<strong>de</strong> vie sco<strong>la</strong>ire (AVS) est<strong>de</strong>venue emblématique.Comment nier que l’accompagnement,souvent indispensab<strong>le</strong>pour une sco<strong>la</strong>risationréussie, est un véritab<strong>le</strong>travail qui doit être reconnucomme un métier avec <strong>le</strong>statut, <strong>la</strong> rémunération, <strong>la</strong>formation et <strong>la</strong> qualificationqui vont avec. Le coût, certesréel, ne peut être esquivéplus longtemps par <strong>la</strong>société. Cette question <strong>de</strong>sAVS ne doit pas faire oublierl’enjeu <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation <strong>de</strong>spersonnels <strong>de</strong> l’Éducationnationa<strong>le</strong>. El<strong>le</strong> est indispensab<strong>le</strong>,pour faire <strong>de</strong> l’AVS unacteur complémentaire dansun projet col<strong>le</strong>ctif d’accuei<strong>le</strong>t non un substitut <strong>de</strong>l’enseignant. L’obligationd’accessibilité à échéance2015 pour <strong>le</strong>s transports et<strong>le</strong>s lieux recevant du publicrévè<strong>le</strong> aussi <strong>le</strong>s limitesactuel<strong>le</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi. À l’instar<strong>de</strong> l’État, loin <strong>de</strong> donnertoujours l’exemp<strong>le</strong>, ce qui<strong>de</strong>vrait être un véritab<strong>le</strong>chantier national risque <strong>de</strong>rester pour partie un vœu4 - Loisirs Éducation - LA REVUE DE LA JPA - N°<strong>442</strong>


tous, un objectif encore à partager ParJean-Louis Colombièspieu faute d’incitation,d’accompagnement techniqueet financier.Intégrationou inclusion ?Les loisirsne sont pas un luxePour 74% <strong>de</strong>s Français, <strong>le</strong>sjeunes en situation <strong>de</strong> handicaprestent encore trop àl’écart <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie en société.Constat partagé par <strong>le</strong>rapport Chossy qui indiqueque « <strong>le</strong>s vacances, <strong>le</strong>s séjourstouristiques, <strong>le</strong>s loisirs ne sontpas un luxe pour <strong>la</strong> personnehandicapée mais une façond’accé<strong>de</strong>r au quotidien <strong>de</strong> <strong>la</strong> vieet <strong>de</strong> faire partie, à part entière,<strong>de</strong> <strong>la</strong> col<strong>le</strong>ctivité ». Ce<strong>la</strong> interroge<strong>le</strong>s temps périsco<strong>la</strong>ires,<strong>le</strong>s vacances et <strong>le</strong>s loisirs ! Lesactions « pionnières » d’intégration<strong>de</strong>s trente <strong>de</strong>rnièresannées ont conduit en 1997 à<strong>la</strong> création <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong>déontologie pour l’accueil<strong>de</strong>s personnes handicapéesdans <strong>le</strong>s structures <strong>de</strong>vacances et <strong>de</strong> loisirs nonspécialisées. Cette dynamique,antérieure à <strong>la</strong> loi,semb<strong>le</strong> avoir du mal à trouverson « second souff<strong>le</strong> »pour un accueil plus massif.Comme <strong>le</strong> souligne A<strong>la</strong>inRigout, formateur permanentIforep∂ et cofondateur<strong>de</strong> cette Charte, <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> 2005est « nécessaire mais passuffisante… c’est <strong>le</strong> genre <strong>de</strong>loi qui fait avancer <strong>le</strong>s choses,mais qui nécessite aussi unemilitance pour accompagner<strong>le</strong>s droits qu’el<strong>le</strong> ouvre ». L’action<strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte reste doncd’actualité, face aux freins quirestent nombreux.Prix <strong>de</strong>s séjours col<strong>le</strong>ctifs,manque d’information etinquiétu<strong>de</strong>s… Ces freins auxquelsse heurte un grandnombre <strong>de</strong> famil<strong>le</strong>s, va<strong>le</strong>ntaussi pour <strong>le</strong>s parentsd’enfants en situation <strong>de</strong>handicap. Le manqued’information accentue <strong>la</strong>crainte et renforce <strong>la</strong> méconnaissance<strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s financièresspécifiques,comme par exemp<strong>le</strong><strong>le</strong> dispositifANCV-JPA∫, quine sont pastoujours utiliséesà p<strong>le</strong>in. La prise<strong>de</strong> conscience <strong>de</strong>ce besoin <strong>de</strong>médiation amèneloca<strong>le</strong>ment <strong>de</strong>sréponses nouvel<strong>le</strong>savec <strong>la</strong> création <strong>de</strong>diverses structures jouant unrô<strong>le</strong> d’accompagnement <strong>de</strong>sparents vers <strong>le</strong>s accueils <strong>de</strong>loisirs et <strong>de</strong> vacances.Certains organisateurs hésitentà <strong>la</strong>ncer une informationmassive <strong>de</strong> peur d’êtredépassés par <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>.Une crainte, hé<strong>la</strong>s, infondée.Car, tous <strong>le</strong>s parentsd’enfants en situation <strong>de</strong>handicap ne mesurent pasaujourd’hui l’importance<strong>de</strong>s loisirs col<strong>le</strong>ctifs à côtéLe rapport Chossy 1 commence par un chapitresur <strong>le</strong>s mots : « toute distinction <strong>de</strong> <strong>la</strong>ngageenferme un peu plus encore <strong>la</strong> personnehandicapée dans son ghetto ». Opposée àl’exclusion, l’inclusion indique l’appartenanceau groupe social et <strong>le</strong> processus col<strong>le</strong>ctif d’accueil, à l’inverse <strong>de</strong>l’intégration, sorte « d’entrée par une porte dérobée » où l’effortporte sur <strong>la</strong> personne handicapée. Mais Jean-François Chossy réfute<strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux termes <strong>le</strong>ur préférant celui <strong>de</strong> sco<strong>la</strong>risation à propos <strong>de</strong>l’éco<strong>le</strong> ou celui d’accueil en général.JLC(1) Passer <strong>de</strong> <strong>la</strong> prise en charge… à <strong>la</strong> prise en compte, rapport réalisé parJean-François Chossy, membre honoraire du par<strong>le</strong>ment, rapport remis ennovembre 2011 au Premier ministre.Pour 74%<strong>de</strong>s Français,<strong>le</strong>s jeunes ensituation <strong>de</strong>handicap restentencore trop àl’écart <strong>de</strong> <strong>la</strong> vieen sociétéd’une sco<strong>la</strong>risation qui reste« <strong>la</strong> » priorité. On peutregretter l’absence <strong>de</strong> pistesrenforçant cette complémentaritééco<strong>le</strong>-loisir dans <strong>le</strong>rapport Chossy. On peutaussi regretter que <strong>le</strong>sMaisons départementa<strong>le</strong>s<strong>de</strong>s personnes handicapées(MDPH)n’ai<strong>de</strong>nt pas, <strong>le</strong> plussouvent, à intégrer<strong>le</strong>s loisirs col<strong>le</strong>ctifsdans <strong>le</strong> « projet <strong>de</strong>vie ». C’est pourtantune réalitéimmédiate et indispensab<strong>le</strong>pour <strong>la</strong>citoyenneté et <strong>le</strong>vivre ensemb<strong>le</strong> quia toute sa p<strong>la</strong>ce à côté<strong>de</strong>s projections parfois pluslointaines…Comment s'y prendre ?Autre frein, parfois, et non<strong>de</strong>s moindres… <strong>le</strong>s équipesel<strong>le</strong>s-mêmes. L’obligationcréée par <strong>la</strong> loi permet certesd’abor<strong>de</strong>r différemment <strong>la</strong>question. Il ne s’agit plus <strong>de</strong>savoir si l’on est pour oucontre l’accueil, mais <strong>de</strong>savoir comment s’y prendrepour qu’il se passe du mieuxpossib<strong>le</strong>. Mais au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>l’obligation, l’adhésion resteessentiel<strong>le</strong>. Si <strong>la</strong> peur duhandicap en tant que tel<strong>le</strong> estparfois diffici<strong>le</strong> à exprimer,<strong>le</strong>s inquiétu<strong>de</strong>s sur <strong>le</strong> fait <strong>de</strong>ne pas savoir s’y prendre, <strong>de</strong>mal faire, <strong>de</strong> ne pas êtreformé pour ou <strong>le</strong> sentimentd’avoir à faire toujoursplus avec peu <strong>de</strong> moyensremontent souvent. Il faut<strong>le</strong>s prendre en compte afin <strong>de</strong>rassurer. La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> portesouvent sur <strong>la</strong> connaissance<strong>de</strong>s types <strong>de</strong> handicap, alorsque l’enjeu rési<strong>de</strong> davantagedans <strong>la</strong> capacité à s’adapter, àtravail<strong>le</strong>r en équipe, à valoriser<strong>la</strong> différence auprès <strong>de</strong>sautres enfants… La formation<strong>de</strong>s animateurs, sous toutesses formes (initia<strong>le</strong>, continue,accompagnement sur <strong>le</strong>centre…) est « <strong>la</strong> » réponse.Parfois à doub<strong>le</strong>r, selon<strong>le</strong>s situations, <strong>de</strong> moyenshumains : animateur supplémentairepour tout <strong>le</strong>groupe, voire AVS <strong>de</strong>venantauxiliaire <strong>de</strong> vie loisirs (AVL)sous réserve <strong>de</strong> bien c<strong>la</strong>rifier<strong>le</strong>ur rô<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> souci <strong>de</strong> nepas iso<strong>le</strong>r l’enfant <strong>de</strong>s autres.Un accueil en milieu ordinaireréalisé par <strong>de</strong>s non -spécialistes représente unvrai « plus » pour <strong>le</strong>s enfantsen situation <strong>de</strong> handicap. Nonpour être forcément comme<strong>le</strong>s autres, mais, d’abord pourêtre avec <strong>le</strong>s autres.(1) Selon un sondage réalisé pour <strong>la</strong>Fnaseph à l’occasion du « Grenel<strong>le</strong>du handicap » en janvier 2012.(2) Passer <strong>de</strong> <strong>la</strong> prise en charge… à <strong>la</strong>prise en compte, rapport réalisé parJean-François Chossy, membrehonoraire du par<strong>le</strong>ment.(3) Institut <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> rechercheet <strong>de</strong> promotion.(4) Voir p.20.MARS 2012 - Loisirs Éducation - LA REVUE DE LA JPA - 5


DOSSIERI HANDICAP : LE DROIT DE VIVRE SES LOISIRS AVEC LES AUTRESHugo participepeu à peu à <strong>la</strong> viedu centre <strong>de</strong> loisirsPar Jean-Yves L’Helgoualc’hHugo 1 , quatre ans, est autiste.Depuis <strong>de</strong>ux ans, il fréquente<strong>le</strong> centre <strong>de</strong> loisirs <strong>de</strong> LourouxBéconnais dans <strong>le</strong> Maine-et-Loire. L’équipe a su s’adapterà cette nouvel<strong>le</strong> situation etl’enfant s’ouvre aux autres.«Plus <strong>de</strong> cri à l’accueil,Hugo a pris ses habitu<strong>de</strong>s,il s’empare d’un jouet, souvent<strong>le</strong> même – un camion– et parfois il invite unenfant à jouer en lui prenant <strong>la</strong>main. » Voilà <strong>le</strong>s récents progrès<strong>de</strong> Hugo, autiste, dont seréjouit Virginie Jaret, <strong>la</strong> jeunedirectrice du centre <strong>de</strong> loisirsdu Domaine du Pey, sur <strong>la</strong>commune rura<strong>le</strong> du LourouxBéconnais dans <strong>le</strong> Maine-et-Loire. Hugo, quatre ans, estsco<strong>la</strong>risé en éco<strong>le</strong> maternel<strong>le</strong>.Pendant <strong>le</strong>s vacancessco<strong>la</strong>ires, il fréquente avecson frère ce centre géré parl’association départementa<strong>le</strong><strong>de</strong>s PEPµ, qui accueil<strong>le</strong> près<strong>de</strong> 70 enfants <strong>de</strong> 3 à 14 ans.Que <strong>le</strong>urs enfants puissentfréquenter ensemb<strong>le</strong> cetespace social ordinaire <strong>de</strong> <strong>la</strong>commune ravit d’ail<strong>le</strong>urs <strong>la</strong>famil<strong>le</strong>.Cette intégration s’inscrit <strong>de</strong>manière volontariste au seindu projet pédagogique portépar <strong>la</strong> structure. Sensibiliser,éduquer à <strong>la</strong> différence ensont <strong>de</strong>s va<strong>le</strong>urs fondatricesportées par une équiped’animateurs non spécialisés.Dans <strong>le</strong> cadre d’une conventionannuel<strong>le</strong> avec <strong>la</strong> CAF∂ etq|Hugo,autiste,parmi sescamara<strong>de</strong>sdu centre<strong>de</strong> loisirs.<strong>la</strong> DDCS∫, <strong>de</strong>s financementspermettent <strong>la</strong> présence d’unanimateur supplémentaire,renforçant ainsi l’équipe, touten gardant <strong>le</strong> même coût pourtoutes <strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>s. De plusl’équipe d’encadrement a pusuivre un cyc<strong>le</strong> <strong>de</strong> formation<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux jours sur <strong>le</strong> handicap.Des rencontres régulièresavec <strong>la</strong> famil<strong>le</strong> ont permis<strong>de</strong> connaître <strong>le</strong>s habitu<strong>de</strong>sd’Hugo et <strong>de</strong> construireainsi col<strong>le</strong>ctivement un cadresécurisant indispensab<strong>le</strong> àson intégration. Les différentstemps <strong>de</strong> vie quotidienneparticipent <strong>de</strong> manièreprépondérante au développement<strong>de</strong> <strong>la</strong> socialisation<strong>de</strong>s enfants. La proximité <strong>de</strong>sanimateurs à tab<strong>le</strong> développe<strong>le</strong>s interactions : <strong>le</strong> rapport àl’alimentation et aux autresprend une autre dimension.« Hugo a découvert ainsi <strong>de</strong>smets qu’il rejette à <strong>la</strong> maison »explique <strong>la</strong> directrice. « Ils’y est construit <strong>de</strong>s choses trèspersonnel<strong>le</strong>s. » Grâce à <strong>la</strong>fréquentation régulière ducentre <strong>de</strong> loisirs et <strong>de</strong> sacantine, Hugo a développé <strong>de</strong>scomportements re<strong>la</strong>tionnelsplus adaptés. Ainsi, <strong>de</strong>puispeu il fréquente aussi <strong>la</strong>cantine sco<strong>la</strong>ire ce dont seréjouissent <strong>le</strong>s parents, <strong>le</strong>centre <strong>de</strong> loisirs démontrantsa dimension éducative complémentaire<strong>de</strong> l’institutionsco<strong>la</strong>ire.Règ<strong>le</strong>s col<strong>le</strong>ctivesLa présence d’Hugo développeaussi <strong>de</strong> <strong>la</strong> solidarité.« Il n’est pas rare <strong>de</strong> voir unenfant l’ai<strong>de</strong>r à nettoyer sonpinceau par exemp<strong>le</strong> » expliqueVirginie Jaret. Les différentspictogrammes affichés régu<strong>le</strong>nt<strong>la</strong> vie socia<strong>le</strong> du groupe.On s’y réfère, on <strong>le</strong>scommente, y compris pourHugo pour qui « apprendre <strong>le</strong>droit <strong>de</strong> faire » mais aussi« savoir accepter <strong>le</strong> non » prennentprogressivement sens.Cette i<strong>de</strong>ntification <strong>le</strong>nteet graduel<strong>le</strong> <strong>de</strong>s règ<strong>le</strong>s col<strong>le</strong>ctivesparticipe à une vraieintégration en voie <strong>de</strong> réussitechez ce jeune enfant.« Mais tout ce<strong>la</strong> s’est construitdans <strong>la</strong> durée » précise<strong>la</strong> directrice. La présenced’un animateur mal voyantfavorise éga<strong>le</strong>ment un autreregard <strong>de</strong> l’équipe sur <strong>le</strong>handicap : chacun est plusà l’écoute <strong>de</strong> tous. Les animateurssont invités « à s’adapternon pas au handicap, mais àune situation différente »comme l’indique Virginie.Des temps <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion réguliersfavorisent <strong>le</strong>s échangesaltérant ainsi une à une <strong>le</strong>sappréhensions. « Mais il fautaussi pouvoir dire " je suis mal àl’aise" » atteste <strong>la</strong> directricedans son rô<strong>le</strong> <strong>de</strong> formatrice.« Ça casse <strong>la</strong> routine et çaréinterroge nos pratiques »conclue avec ironie Virginie.Très volontaire et militanteel<strong>le</strong> ne veut pas s’arrêter là.« En 2012, nous mettrons tout enœuvre pour que Hugo participe àtoutes <strong>le</strong>s activités, y compris <strong>la</strong>sortie prévue au parc animalierd’Angers ! » Dont acte.(1) Prénom d’emprunt.(2) Pupil<strong>le</strong>s <strong>de</strong> l'enseignement public.(3) Caisse d’allocations familia<strong>le</strong>s.(4) Direction départementa<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>cohésion socia<strong>le</strong>.6 - Loisirs Éducation - LA REVUE DE LA JPA - N°<strong>442</strong>


L’ignorance,terreau <strong>de</strong>s préjugés sur <strong>le</strong> handicapPropos recueillis par Albert SousbieComment évoluent <strong>le</strong>s mentalités sur <strong>le</strong> handicap ? Char<strong>le</strong>sGardou 1 , anthropologue, revient sur l’influence <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi« handicap » <strong>de</strong> 2005. Pour lui, <strong>le</strong>s savoirs et <strong>le</strong>s compétencessont <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>urs <strong>le</strong>viers pour lutter contre <strong>le</strong>s préjugés etl’immobilisme.La loi « handicap » <strong>de</strong> 2005µ a-t-el<strong>le</strong> fait bouger <strong>le</strong>s idées sur <strong>le</strong>handicap ?Sept ans c’est peu pour voirchanger <strong>le</strong>s représentations.On peut espérer que cetteloi a constitué une étapedans l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> pensée.El<strong>le</strong> a introduit <strong>la</strong> notion <strong>de</strong>compensation, qui pose que<strong>la</strong> communauté nationa<strong>le</strong> estimpliquée dans <strong>le</strong>s diverssoutiens, ai<strong>de</strong>s, et accommo<strong>de</strong>mentsdus aux personneshandicapées. El<strong>le</strong> a promuune acception <strong>la</strong>rge <strong>de</strong> l’accessibilité,incluant l’accèsau savoir, à <strong>la</strong> culture, ausport, aux loisirs… bref, àl’ensemb<strong>le</strong> du patrimoinehérité, humain et social. El<strong>le</strong>a créé une obligation quis’applique aux entreprisesmais aussi à <strong>la</strong> fonctionpublique : sous peine <strong>de</strong>mesures coercitives, el<strong>le</strong>sdoivent accueillir au moins6% <strong>de</strong> personnes concernéespar <strong>le</strong> handicap.El<strong>le</strong> oblige, ou obligera, <strong>le</strong>système et <strong>le</strong>s esprits àbouger. Pour s’en tenir auseul domaine <strong>de</strong> l’éco<strong>le</strong>,pensons à l’enseignant obligéd’accueillir un enfant ensituation <strong>de</strong> handicap, qui serend compte que fina<strong>le</strong>mentc’est possib<strong>le</strong>.Quel<strong>le</strong>s évolutions restent nécessaires?Je pense que <strong>le</strong>s gens quiprennent mal en compte <strong>le</strong>handicap <strong>le</strong> font par ignorance,parce qu’ils <strong>de</strong>meurentsous l’influence <strong>de</strong>s stéréotypeset <strong>de</strong>s fantasmes : <strong>le</strong>s« handicapés » seraient tous<strong>le</strong>s mêmes, tous <strong>le</strong>s autistesse ressemb<strong>le</strong>raient, etc.Il existe aussi unevision médicaliséedu handicap : on <strong>le</strong>prend comme unema<strong>la</strong>die à <strong>la</strong>quel<strong>le</strong>il faut chercher <strong>de</strong>sremè<strong>de</strong>s, à l’image<strong>de</strong>s lunettes quicompensent <strong>de</strong>mauvais yeux.Enfin et surtout,dans notre culturejudéo-chrétienne, <strong>le</strong> handicapreste une affaire <strong>de</strong>bon cœur et d’altruisme.Or, <strong>le</strong>s nomenc<strong>la</strong>tures internationa<strong>le</strong>sl’affirment, <strong>le</strong>handicap est <strong>la</strong> conséquenceéventuel<strong>le</strong> d’un troub<strong>le</strong> oud’une déficience chez <strong>le</strong>sujet. Cette éventualitédépend du contexte : ainsi auMaroc, par exemp<strong>le</strong>, enl’absence d’équipement oud’aménagement, <strong>le</strong>s hémiplégiquesrestent confinés dans<strong>le</strong>s maisons, souvent dans<strong>le</strong>ur lit. Le contexte duhandicap représente ainsi un« L’université<strong>de</strong>vraitdévelopper<strong>de</strong>s sciencesdu handicap. »défi social à re<strong>le</strong>ver. Ce<strong>la</strong> estperçu très c<strong>la</strong>irement dans<strong>le</strong>s pays scandinaves.Quel<strong>le</strong>s actions faudrait-ilmaintenant mettre en p<strong>la</strong>ce ?Il importe <strong>de</strong> dépasserl’approche strictement compassionnel<strong>le</strong>.Ce<strong>la</strong> requiert<strong>de</strong>s connaissances, <strong>de</strong>ssavoirs intégrés à toutes<strong>le</strong>s professions : architecte,direction <strong>de</strong>s ressourceshumaines, enseignant, mé<strong>de</strong>cin,juge… Je suis partisan <strong>de</strong><strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ced’un groupe national,auditionnanttous <strong>le</strong>s champsp r o f e s s i o n n e l spour établir unematrice commune<strong>de</strong> formation. Àchaque champp r o f e s s i o n n e ld’ajouter ses spécificités.L’université <strong>de</strong>vrait développer<strong>de</strong>s sciences du handicap.À Lyon 2 nous avons misen p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s cours sur <strong>le</strong>sgrands champs <strong>de</strong> déficience,donnés par <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins et<strong>de</strong>s généticiens, ou encoresur <strong>la</strong> comparaison <strong>de</strong>différentes expériences internationa<strong>le</strong>s.D’autres portentsur l’éthique et <strong>la</strong> déontologieprofessionnel<strong>le</strong>. Enfin,<strong>le</strong>s étudiants accomplissentun stage long en entreprise.Une bienna<strong>le</strong> du handicapserait nécessaire pour faireconnaître <strong>le</strong>s gran<strong>de</strong>s avancéesen matière <strong>de</strong> savoirs sur<strong>le</strong> handicap. Le besoin <strong>de</strong>données objectives est grand.On ignore par exemp<strong>le</strong> que83% <strong>de</strong>s adultes handicapésn’ont pas <strong>le</strong> niveau du BEP, etdonc qu’il faut travail<strong>le</strong>r <strong>la</strong>question sco<strong>la</strong>ire. On sait peuque pour cinq <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong>famil<strong>le</strong>s en matière <strong>de</strong> petiteenfance, <strong>de</strong> loisirs ou <strong>de</strong>vacances, il existe enmoyenne une seu<strong>le</strong> offre. Etc.Outre <strong>le</strong>s thématiques déjàévoquées, d’autres pourraientêtre abordées : vie familia<strong>le</strong>,affective et sexuel<strong>le</strong>, artet culture (on en est encoreà l’art thérapie, pas à <strong>la</strong>création), <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> dépendance…Peut-on dire que <strong>le</strong> handicapouvre sur <strong>de</strong>s questions plus<strong>la</strong>rges ?Le handicap fait résonner<strong>le</strong>s gran<strong>de</strong>s problématiqueshumaines : faire société, fairevie commune, affronter <strong>la</strong>peur <strong>de</strong> l’autre (souvent peur<strong>de</strong> soi). Avec l’individualismeambiant, ces problématiquessont perdues <strong>de</strong> vue. La priseen compte <strong>de</strong>s plus fragi<strong>le</strong>soblige à y revenir.(1) Professeur à l’Université LumièreLyon 2, anthropologue (anthropologieculturel<strong>le</strong> et anthropologie <strong>de</strong>ssituations <strong>de</strong> handicap), membre <strong>de</strong>l’Observatoire national <strong>de</strong> formation,<strong>de</strong> recherche et d’innovation sur <strong>le</strong>handicap.(2) Loi n°2005-102 pour l'égalité <strong>de</strong>sdroits et <strong>de</strong>s chances, <strong>la</strong> participationet <strong>la</strong> citoyenneté <strong>de</strong>s personneshandicapées.MARS 2012 - Loisirs Éducation - LA REVUE DE LA JPA - 7


DOSSIERI HANDICAP : LE DROIT DE VIVRE SES LOISIRS AVEC LES AUTRESDes besoins<strong>de</strong> médiationà prendre en compteIci Espace ressources, làchargée <strong>de</strong> mission,ail<strong>le</strong>urs pô<strong>le</strong>, service,col<strong>le</strong>ctif… Leur nom variecomme <strong>la</strong> structure associativequi <strong>le</strong>s porte mais <strong>le</strong>urobjet est i<strong>de</strong>ntique : d'une partcréer un lien entre <strong>le</strong>s parentsd’enfants en situation <strong>de</strong> handicapet <strong>le</strong>s accueils col<strong>le</strong>ctifs<strong>de</strong> mineurs (ACM), d'autrepart réussir l’accueil dans unsouci <strong>de</strong> continuité éducative.Leurs missions sont <strong>le</strong>smêmes : informer, orienter,accompagner dans unedémarche d’accès à <strong>de</strong>svacances ou <strong>de</strong>s loisirscol<strong>le</strong>ctifs. « L’accueil partoutet pour tous » est désormaisun droit mais pour s’exercerréel<strong>le</strong>ment il nécessite <strong>de</strong>sinformations, <strong>de</strong>s moyens, <strong>de</strong>sappuis. Il faut vaincre <strong>de</strong>sinquiétu<strong>de</strong>s, sortir d’unecertaine solitu<strong>de</strong> ou d’une« communauté » liée au type<strong>de</strong> handicap <strong>de</strong>s enfants.Les structures <strong>de</strong> médiationécoutent, rassurent, conseil<strong>le</strong>nt,trouvent <strong>de</strong>s solutionsfinancières, dirigent versun organisateur. Une vraiemission <strong>de</strong> service public quipallie souvent <strong>le</strong>s carences<strong>de</strong>s MDPH≥ en matière <strong>de</strong> loisirs.Carences qui s’expliquenten gran<strong>de</strong> partie par <strong>le</strong>urPar Jean-Louis ColombièsUn accompagnement est <strong>de</strong> plus en plus souventproposé sur <strong>le</strong>s territoires, par <strong>de</strong>s structures<strong>de</strong> médiation entre parents d’enfantsen situation <strong>de</strong> handicap et organisateursd’accueils col<strong>le</strong>ctifs <strong>de</strong> mineurs. Une tendancenouvel<strong>le</strong> qui mérite analyse.création récente, <strong>le</strong>ur manque<strong>de</strong> moyens, <strong>le</strong>ur centration sur<strong>la</strong> sco<strong>la</strong>risation ou l’insertionprofessionnel<strong>le</strong>. Parfois aussipar <strong>le</strong> flou qui peut exister sur<strong>la</strong> notion <strong>de</strong> « projet <strong>de</strong> vie »qui néglige certains aspects <strong>de</strong><strong>la</strong> vie quotidienne au profit <strong>de</strong>projections à long terme. Cescarences sur <strong>la</strong> question <strong>de</strong>sloisirs sont repérées aussi par<strong>le</strong>s financeurs <strong>de</strong>s structures<strong>de</strong> médiation que sontcertaines CAFµ, DDCS∂ ouconseils généraux euxmêmes.À l’image <strong>de</strong>s Lan<strong>de</strong>s,un partenariat <strong>de</strong>vrait seformaliser pour inclure <strong>le</strong>temps <strong>de</strong> loisirs dans <strong>le</strong> projet<strong>de</strong> vie. Ce<strong>la</strong> permettrait <strong>de</strong>systématiser<strong>de</strong>spermanences dans un « guichetunique », et <strong>de</strong> pérenniser<strong>de</strong>s financements. Car àl’évi<strong>de</strong>nce ces structures <strong>de</strong>médiation sont fragi<strong>le</strong>s.L’action <strong>de</strong> médiation ne selimite pas aux famil<strong>le</strong>s. Existeaussi parfois un vo<strong>le</strong>t formation,fabrication d’outils <strong>de</strong>stinésaux équipes <strong>de</strong>s ACM. Ce<strong>la</strong>peut même prendre <strong>la</strong> formed’actions inter-associativespour <strong>de</strong>s formations complémentairesà <strong>la</strong> formationinitia<strong>le</strong>, <strong>de</strong>s temps d’accompagnementsur site ou inter -centres… L’enjeu d’une médiationauprès <strong>de</strong>s équipes est trèsimportant. Car el<strong>le</strong>s ont <strong>le</strong>urscraintes, <strong>le</strong>urs doutes. El<strong>le</strong>speuvent aussi se sentir démuniesau p<strong>la</strong>n pédagogique etparfois même non prises encompte par <strong>le</strong> « surplus» <strong>de</strong> tâchesque représente cetaccueil. L’existenceet <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> cetteaction sera <strong>la</strong> garantie<strong>de</strong> <strong>le</strong>ur engagementà long termecomme ce seraaussi <strong>le</strong> moyen <strong>le</strong> plus efficace<strong>de</strong> résister à <strong>la</strong> tentation <strong>de</strong> se« décharger » sur <strong>de</strong>s accompagnantsspécialisés.Rappelons qu’a été crééedès 1997, à l’initiative <strong>de</strong>La Jeunesse au p<strong>le</strong>in air et <strong>de</strong>quinze autres organisationsnationa<strong>le</strong>s, une Charte <strong>de</strong>déontologie pour l’accueil<strong>de</strong>s personnes handicapéesdans <strong>le</strong>sstructures… <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> 2005n’enlève en rien<strong>la</strong> nécessité<strong>de</strong> militer encorepour sonapplication<strong>de</strong> vacances et <strong>de</strong> loisirs nonspécialisées, qui compteaujourd’hui 103 signataires(structures, organisateurs,communes…). Dans cette mouvance,il faut noter l’apparitionrécente <strong>de</strong> quelques structures,comité local <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong>déontologie en Haute-Garonneou Col<strong>le</strong>ctif handicap dans <strong>le</strong>Gard. À <strong>la</strong> suite <strong>de</strong>s Pyrénées-Orienta<strong>le</strong>s où un col<strong>le</strong>ctif avaitexisté durant quelques années,ces structures expérimententl’apport d’émanations loca<strong>le</strong>sdu comité national <strong>de</strong> cetteCharte. Des comités locauxCharte appelés sans doute à semultiplier qui nécessiterontdonc d’apporter <strong>de</strong>s réponses àcertaines questions. Préciser<strong>le</strong>ur composition qui logiquement<strong>de</strong>vrait être un col<strong>le</strong>ctif<strong>de</strong>s représentantslocaux <strong>de</strong>s membresdu Comité national.Et, pour éviter <strong>le</strong>sconfusions, c<strong>la</strong>rifieraussi <strong>le</strong>ur mission,sans doute, autourd’un objet unique :promouvoir <strong>la</strong>Charte auprès <strong>de</strong>s organisateurset assurer un suivi auprès<strong>de</strong>s signataires. En effet, <strong>la</strong> loi<strong>de</strong> 2005 n’enlève en rien <strong>la</strong>nécessité <strong>de</strong> militer encorepour son application, etnotamment pour <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>ursautour <strong>de</strong> l’accueil non spécialisé.(1) Maison départementa<strong>le</strong> <strong>de</strong>spersonnes handicapées.(2) Caisse d’allocations familia<strong>le</strong>s.(3) Direction départementa<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>cohésion socia<strong>le</strong>.8 - Loisirs Éducation - LA REVUE DE LA JPA - N°<strong>442</strong>


Création <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux centres«La sco<strong>la</strong>risation enmilieu ordinaire d’unenfant en situation <strong>de</strong>handicap ne garantit enrien son accueil sur <strong>le</strong>stemps périsco<strong>la</strong>ires. Cetteabsence <strong>de</strong> continuité entre <strong>le</strong>projet <strong>de</strong> sco<strong>la</strong>risation et <strong>le</strong> principed’un accueil périsco<strong>la</strong>iregaranti est une vraie difficultépour <strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>s, en termed’organisationµ. » Pour répondreà ce constat, La JPA<strong>de</strong> Picardie et <strong>le</strong>s PEP <strong>de</strong>l’Aisne créent un centre <strong>de</strong>ressources régional sur <strong>le</strong>handicap pour <strong>le</strong>s organisateursd’accueils col<strong>le</strong>ctifs <strong>de</strong>mineurs (ACM), qu’ils soientassociatifs ou municipaux, etun autre pour <strong>le</strong>urs parentsqui souvent doivent sedébrouil<strong>le</strong>r par eux-mêmes.La DRJSCS∂, partenaire <strong>de</strong> ceprojet, met à disposition <strong>de</strong>La JPA <strong>de</strong> Picardie un posteFonjep pour une pério<strong>de</strong><strong>de</strong> trois ans, <strong>le</strong> temps <strong>de</strong>développer et <strong>de</strong> créer <strong>le</strong>spartenariats assurant <strong>la</strong>pérennité <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>uxobjectifs.C’est en 2010 que <strong>la</strong> 9 èmeRencontre <strong>de</strong> La JPA Picardieintitulée « Handicap et Loisirsen milieu ordinaire » apermis aux famil<strong>le</strong>s et auxorganisateurs d'ACM <strong>de</strong> prendreconscience <strong>de</strong>s disparitésterritoria<strong>le</strong>s. Les participantssont tombés d’accord : <strong>la</strong>coordination <strong>de</strong>s interventions<strong>de</strong> <strong>la</strong> prise en comptedu handicap apparaît comme<strong>le</strong> vecteur essentield’une véritab<strong>le</strong>inclusion etune bonneanalyse avant <strong>de</strong>démarrer l’accuei<strong>le</strong>n ACMpermet <strong>de</strong> mieuxrépondre auxbesoins. L’actionsocia<strong>le</strong> étantavant tout organisée auniveau départemental, <strong>le</strong>scentres <strong>de</strong> ressources cib<strong>le</strong>rontdans un premier temps<strong>le</strong> département <strong>de</strong> l’Aisne.Partant éga<strong>le</strong>ment <strong>de</strong> ceconstat, tous <strong>le</strong>s acteursterritoriaux se réunirontafin d’inscrire ce droit auxvacances dans <strong>la</strong> réaliténotamment à travers <strong>la</strong>charte <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong>s accueils<strong>de</strong> loisirs <strong>de</strong> l’Aisne.Dans un premier temps,une p<strong>la</strong>quette sera diffuséeavant <strong>le</strong>s vacances d’été aux<strong>de</strong> ressourcesen PicardiePar Jean-Luc Dubois… une bonneanalyse avant<strong>de</strong> démarrerl’accueil en ACMpermet <strong>de</strong> mieuxrépondre aux besoinsorganisateurs pour <strong>le</strong>s informer<strong>de</strong> <strong>la</strong> création d’uncentre <strong>de</strong> ressources à <strong>le</strong>urdisposition. Celui-ci prendraensuite son véritab<strong>le</strong> départen recensant <strong>le</strong>s expériencesvécues et <strong>le</strong>s besoins. Ungui<strong>de</strong> régional sera réaliséavant <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> l’année.Recueillir etdiffuser auprès<strong>de</strong>s organisateurs<strong>le</strong>s bonnespratiques permettantl’accueil,mettreen p<strong>la</strong>ce unréseau institutionne<strong>le</strong>n vued’apporter <strong>de</strong>sréponses pérennes apportera<strong>la</strong> reconnaissance dudispositif.Dans un second temps, uncentre <strong>de</strong> ressources sera misà <strong>la</strong> disposition <strong>de</strong>s famil<strong>le</strong>spour l’accompagnement et <strong>le</strong>suivi du projet individuel<strong>de</strong> l’enfant dans <strong>le</strong> choixdu séjour <strong>de</strong> vacances ou <strong>de</strong>loisirs. Le Centre régionald’information jeunesse seraun re<strong>la</strong>is important auprès<strong>de</strong>s famil<strong>le</strong>s et <strong>de</strong>s jeunes.La mise en p<strong>la</strong>ce d’un forum<strong>de</strong> discussion pour <strong>le</strong>s jeunesLa JPA <strong>de</strong> Picardieet <strong>le</strong>s PEP 1 <strong>de</strong> l’Aisnecréent un centre <strong>de</strong>ressources pour ai<strong>de</strong>r<strong>le</strong>s organisateursd’accueils col<strong>le</strong>ctifs<strong>de</strong> mineurs à accueillir<strong>le</strong>s enfants ensituation <strong>de</strong> handicapet un autre pour<strong>le</strong>urs famil<strong>le</strong>s.et <strong>le</strong>urs parents est aussià l’étu<strong>de</strong>.Pour mener à bien cetteambitieuse mission, il estnécessaire que <strong>le</strong>s MDPH∫<strong>de</strong>s trois départements <strong>de</strong>Picardie œuvrent sur ceprojet col<strong>le</strong>ctif, à l’échel<strong>le</strong> <strong>de</strong>l’ensemb<strong>le</strong> du territoire. Lesorganisateurs <strong>de</strong> séjourslocaux sont prêts à prendreen compte cette nouvel<strong>le</strong>dimension dans <strong>le</strong>urspratiques. À Beauvais, <strong>le</strong>sanimateurs d’accueils <strong>de</strong>loisirs recevant ces enfantsont une formationspécifique. Néanmoins, <strong>la</strong>formation <strong>de</strong>s équipes restelimitée en général.En atteignant ces objectifs,<strong>le</strong>s organisateurs d’ACMpourront ainsi col<strong>la</strong>borerplus efficacement avec <strong>le</strong>sétablissements sco<strong>la</strong>ires etce<strong>la</strong> pour une meil<strong>le</strong>urecohérence dans <strong>la</strong> prise encompte globa<strong>le</strong> <strong>de</strong> l’enfant,sans aucune distinction.(1) Pupil<strong>le</strong>s <strong>de</strong> l’enseignement public.(2) Selon une étu<strong>de</strong> nationa<strong>le</strong> réaliséeen 2008 par <strong>la</strong> P<strong>la</strong>te-forme Grandirensemb<strong>le</strong>.(3) Direction régiona<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> jeunesse,<strong>de</strong>s sports et <strong>de</strong> <strong>la</strong> cohésion socia<strong>le</strong>.(4) Maison départementa<strong>le</strong> <strong>de</strong>s personneshandicapées.MARS 2012 - Loisirs Éducation - LA REVUE DE LA JPA -9


DOSSIERI HANDICAP : LE DROIT DE VIVRE SES LOISIRS AVEC LES AUTRESSoraya, mobiliséepour réussir Par Gil<strong>le</strong>s VanrysselÀn’en pas douter, <strong>le</strong>parcours <strong>de</strong> SorayaBenouahab <strong>la</strong> <strong>de</strong>stinaità <strong>de</strong>venir chargée <strong>de</strong>mission handicap aucomité <strong>de</strong> La Jeunesse aup<strong>le</strong>in air (La JPA) <strong>de</strong>s Lan<strong>de</strong>s.« J’ai toujours eu à cœurd’accueillir <strong>de</strong>s enfants handicapésdans <strong>le</strong>s centres <strong>de</strong> vacancesque j’ai dirigés » affirme-t-el<strong>le</strong>.Avec son accent chantant duLot-et-Garonne, el<strong>le</strong> déclineson parcours, conclu parun DUT≥ carrières socia<strong>le</strong>option animation socia<strong>le</strong>s etsocio-culturel<strong>le</strong>. Des postesdans l’animation volontaire, àdivers niveaux <strong>de</strong> responsabilités,s’en sont suivis.Avec <strong>la</strong> Ligue <strong>de</strong> l’enseignementdu Lot-et-Garonne,Soraya a organisé <strong>le</strong> premierSoraya Benouahab entame avec enthousiasmesa mission auprès du comité <strong>de</strong>La JPA <strong>de</strong>s Lan<strong>de</strong>s : favoriser l’accueild’enfants en situation <strong>de</strong> handicap dans<strong>le</strong>s centres <strong>de</strong> vacances et <strong>de</strong> loisirs.accueil d’adultes handicapésen centre <strong>de</strong> vacances dans<strong>le</strong> département. Son emploiactuel au comité départemental<strong>de</strong>s Lan<strong>de</strong>s est financé par<strong>la</strong> CAFµ et <strong>de</strong> <strong>la</strong> DDCSPP∂. Enfonction <strong>de</strong>puis <strong>le</strong> 7 décembre,Soraya agit pour favoriserl’accueil <strong>de</strong>s enfants et jeuneshandicapés dans <strong>le</strong>s accueilscol<strong>le</strong>ctifs <strong>de</strong> mineurs, informeret orienter <strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>svers <strong>le</strong>s structures dansl’esprit du guichet unique <strong>de</strong><strong>la</strong> Maison <strong>la</strong>ndaise <strong>de</strong>s personneshandicapées (MLPH).Chaque semaine, en assurant<strong>de</strong>s permanences dans <strong>le</strong>slocaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> MLPH, Soraya<strong>de</strong>vient personne ressourcepour <strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>s en recherche<strong>de</strong> projets <strong>de</strong> vacances et <strong>de</strong>loisirs pour <strong>le</strong>ur enfant.« Tout est à construire, et tout estcol<strong>le</strong>ctif » ainsi voit-el<strong>le</strong> <strong>le</strong>champ <strong>de</strong> son travail. Les axes<strong>de</strong> sa mission vont, n’endoutons pas, <strong>la</strong> mobiliser :accompagner <strong>le</strong>s organisateursd’accueils col<strong>le</strong>ctifs<strong>de</strong> mineurs membres <strong>de</strong>La JPA par l’information et<strong>la</strong> formation, épau<strong>le</strong>r <strong>le</strong>sparents, faire <strong>le</strong> lien avecLa JPA ai<strong>de</strong> <strong>le</strong>départ en colosl’ensemb<strong>le</strong> <strong>de</strong>s institutionsspécialisées et <strong>le</strong>s accueilscol<strong>le</strong>ctifs <strong>de</strong> mineurs quiaccueil<strong>le</strong>nt déjà <strong>de</strong>s enfantsen situation <strong>de</strong> handicap,créer et diffuser <strong>de</strong>s outils,gérer <strong>le</strong>s <strong>dossier</strong>s <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>d’ai<strong>de</strong> financière.« Tout <strong>le</strong> mon<strong>de</strong> doit comprendrel’importance <strong>de</strong> l’enjeu et semobiliser pour réussir. » Be<strong>la</strong>dage formulé par cetterécente mère <strong>de</strong> famil<strong>le</strong>, prêteà investir sa mission avecconviction et ambition.(1) Diplôme universitaire <strong>de</strong> technologie.(2) Caisse d’allocations familia<strong>le</strong>s.(3) Direction départementa<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>cohésion socia<strong>le</strong> et <strong>de</strong> <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>spopu<strong>la</strong>tions.Partenaire <strong>de</strong> l’Agence nationa<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>schèques-vacances (ANCV), La JPA attribue<strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s financières pour <strong>le</strong> départen colos d’enfants en situation <strong>de</strong> handicap.L’éligibilité <strong>de</strong>s bénéficiaires repose sur <strong>le</strong>s critères socio-économiques<strong>de</strong>s famil<strong>le</strong>s. En 2011, 262 enfants et jeunes ont été aidés pour unmontant <strong>de</strong> 97 890 euros.WEB+Dossier <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’ai<strong>de</strong> sur www.jpa.asso.fr rubrique Nosactions/Handicap/Les ai<strong>de</strong>s au départUn Espace ressourcespour un accueil sur mesureSonia Cardoner, responsab<strong>le</strong> <strong>de</strong> l’Espace ressourcesloisirs et handicap créé par <strong>le</strong> comité<strong>de</strong> La JPA du Bas-Rhin, accompagne <strong>le</strong>s projets<strong>de</strong> vacances d’enfants en situation <strong>de</strong> handicap.En plus d’un an, j’ai rencontré une trentaine <strong>de</strong>famil<strong>le</strong>s du Bas-Rhin. El<strong>le</strong>s ont pu bénéficierd’un accueil sur mesure en colos ou en centre <strong>de</strong>loisirs pour <strong>le</strong>ur enfant en situation <strong>de</strong> handicapet d’un soutien dans <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> financementpour <strong>le</strong> surcoût. L’Espace ressources loisirset handicap se situe à Illkirch. Il a été créé endécembre 2010 par <strong>le</strong> comité départemental <strong>de</strong>La Jeunesse au p<strong>le</strong>in air (La JPA) en partenariatavec <strong>la</strong> CAF 1 du Bas-Rhin.J’envoie aux famil<strong>le</strong>s qui <strong>le</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt un catalogue<strong>de</strong> séjours sé<strong>le</strong>ctionnés. El<strong>le</strong>s précisentainsi <strong>le</strong>ur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> concernant <strong>le</strong> séjour.Ensuite, je rencontre <strong>la</strong> famil<strong>le</strong> avec l'enfant afind’effectuer un choix <strong>de</strong> séjour et <strong>de</strong> préparer <strong>le</strong>budget. Quand <strong>le</strong> choix est fait, j’informe l'organisateur<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> et lui donne <strong>de</strong>s précisionssur l’enfant établies d'après <strong>le</strong> <strong>dossier</strong> médica<strong>le</strong>xtrait du gui<strong>de</strong>.Les parents sont alors mis en re<strong>la</strong>tion avec <strong>le</strong>directeur afin qu’il puisse préparer l'organisationmatériel<strong>le</strong> et pédagogique du séjour. Une visitedu centre peut aussi être organisée.Si <strong>le</strong> besoin <strong>de</strong> recruter un accompagnateur individue<strong>le</strong>xiste, alors <strong>de</strong>s offres d'emploi envoyéesdans <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> formation et auxauxiliaires <strong>de</strong> vie sco<strong>la</strong>ire permettent <strong>de</strong> trouver <strong>la</strong>personne correspondant au profil <strong>de</strong> l'enfant. Cetaccompagnateur prépare l'équipe d'animation àaccueillir l’enfant avec <strong>le</strong>s connaissancesacquises au cours <strong>de</strong> nombreuses rencontresavec <strong>la</strong> famil<strong>le</strong> et <strong>le</strong>s professionnels qui <strong>le</strong> suiventdurant l'année.La JPA et <strong>le</strong>s Ceméa 2 assurent éga<strong>le</strong>ment uneformation complémentaire à l’accompagnateurafin qu’il intègre l'équipe <strong>de</strong>s animateurs. Unepersonne ressource issue <strong>de</strong> l’environnementhabituel <strong>de</strong> l’enfant est aussi désignée afin <strong>de</strong>répondre aux questions éventuel<strong>le</strong>s <strong>de</strong> l’équipedu séjour.À <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s vacances, un bi<strong>la</strong>n est établi. Il pourraservir à l'équipe d'accueil d'un prochain séjour.Sonia Cardoner(1) Caisse d’allocations familia<strong>le</strong>s.(2) Centres d’entraînement aux métho<strong>de</strong>s d’éducationactive.www.jpa67.fr rubrique Espace ressourcesWEB+loisirs et handicap10- Loisirs Éducation - LA REVUE DE LA JPA - N°<strong>442</strong>


« Accès à tout pour tous ! »Propos recueillis par Albert SousbiePour Jean-François Chossy, ancien députéet auteur d’un récent rapport 1 , l’emploid’un vocabu<strong>la</strong>ire trop spécifique pourtraiter du handicap enferme <strong>le</strong>s personnesconcernées dans <strong>de</strong>s catégories à part,contribuant à <strong>le</strong>s maintenir à l’écart.C’est <strong>le</strong> contraire qui est à rechercher, àl’éco<strong>le</strong> comme dans <strong>le</strong>s loisirs.On entend par<strong>le</strong>r d’intégrationsco<strong>la</strong>ire ou d’inclusion sco<strong>la</strong>ire.Pourquoi ces <strong>de</strong>ux termes ? Lesmots sont-ils si importants ?Pour par<strong>le</strong>r <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation <strong>de</strong>spersonnes handicapées, il esttrès important d’utiliser <strong>le</strong>smots du <strong>la</strong>ngage courant.Le vocabu<strong>la</strong>ire spécialiséstigmatise, crée <strong>de</strong>s ghettos.Pourquoi par<strong>le</strong>r d’intégrationpour <strong>de</strong>s enfants qui viventsur <strong>le</strong>ur quartier, comme <strong>le</strong>sautres, dont <strong>le</strong> frère et <strong>la</strong>sœur fréquentent l’éco<strong>le</strong> ? Dece point <strong>de</strong> vue, un enfant handicapén’a pas à être intégré àl’éco<strong>le</strong>. Parlons <strong>de</strong> sa sco<strong>la</strong>risation,tout simp<strong>le</strong>ment. Et traitons<strong>le</strong>s questions qu’el<strong>le</strong> pose.Pour éviter cet écueil,l’Éducation nationa<strong>le</strong> par<strong>le</strong>maintenant d’inclusion.L’intention est bonne : ce<strong>la</strong>s’oppose à exclusion. Mais <strong>le</strong>problème reste <strong>le</strong> même.Enfin, sur ces questions,on tend à s’inspirer du vocabu<strong>la</strong>ireanglo-saxon. Tousces mots nous éloignent <strong>de</strong> <strong>la</strong>vie quotidienne <strong>de</strong> chacund’entre nous, contribuant àfaire <strong>de</strong>s personnes handicapéesune catégorie à part.Dans votre rapport, vousdistinguez <strong>la</strong> solidarité <strong>de</strong> <strong>la</strong>générosité …Je propose <strong>de</strong> ne plus utiliserl’expression « prise encharge », qui évoqueun far<strong>de</strong>au et renvoieà l’assistanat. Il vautmieux par<strong>le</strong>r <strong>de</strong>« prise en compte ».Ce<strong>la</strong> ramène à <strong>la</strong>personne. Avec <strong>le</strong>handicap, on par<strong>le</strong><strong>de</strong> générosité, alorsqu’il s’agit <strong>de</strong>solidarité. Ce n’estpas <strong>la</strong> même chose.La société doits’organiser pour êtreaccessib<strong>le</strong> à tous.Les loisirs, et particulièrement<strong>le</strong>s accueilscol<strong>le</strong>ctifs <strong>de</strong> mineurs,appel<strong>le</strong>nt-ils uneapproche spécifique ?« Accès à tout pourtous ! ». Cetteformu<strong>le</strong> <strong>de</strong> l’AFP renvoie avecraison à une question généra<strong>le</strong>: cel<strong>le</strong> <strong>de</strong> l’accessibilité.El<strong>le</strong> concerne <strong>le</strong>s loisirs, <strong>la</strong>culture, <strong>le</strong> sport… au mêmetitre que <strong>le</strong>s transportsl’emploi, etc. Il faut <strong>la</strong> traitercomme une question <strong>de</strong> droitcommun.Les loisirs font partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> viequotidienne. Chacun choisit<strong>le</strong>s siens. Ils constituent unévènement qui nous sort duronron quotidien. Il nes’agit pas d’un luxe, maisd’une façon d’accé<strong>de</strong>r à unecertaine qualité <strong>de</strong> vie, et <strong>de</strong>Il faut traiter<strong>le</strong> handicapcomme unphénomène<strong>de</strong> <strong>la</strong> vieordinaire…et faire en sorteque chacunpuisse trouversa p<strong>la</strong>ce.participer à <strong>la</strong>vie socia<strong>le</strong>. Pourquel<strong>le</strong> raison enexclure certainescatégories <strong>de</strong>popu<strong>la</strong>tion ou<strong>la</strong>isser perdurerpour el<strong>le</strong>s <strong>de</strong>sconditions d’accèsdiffici<strong>le</strong> ?Comme me <strong>le</strong>disait <strong>le</strong> maired’une communequi a beaucoupinvesti dans <strong>la</strong> prise encompte <strong>de</strong>s personnes handicapéesdans <strong>le</strong>s loisirs, il s’agit<strong>de</strong> viser avant tout l’épanouissement.À mon avis, ce<strong>la</strong> peutvaloir aussi à l’éco<strong>le</strong>.Bien sûr ce<strong>la</strong> passe souventpar <strong>de</strong>s efforts, lorsque <strong>le</strong>sbons moyens n’ont pas encoreété trouvés. Mais rien nejustifie l’a priori que l’accueil<strong>de</strong>s personnes handicapéesdans <strong>le</strong>s activités <strong>de</strong> loisirssoulève <strong>de</strong>s difficultésinsurmontab<strong>le</strong>s. Même <strong>le</strong>scontraintes financières peuventse réduire : pour <strong>le</strong>sbâtiments par exemp<strong>le</strong>, avecl’évolution <strong>de</strong>s mentalités,l’adaptation à différents types<strong>de</strong> publics sera <strong>de</strong> plus enplus intégrée à <strong>la</strong> conceptionou à <strong>la</strong> rénovation. Enfin,<strong>le</strong>s efforts faits pour<strong>le</strong>s personnes handicapéesbénéficient souvent à tout<strong>le</strong> mon<strong>de</strong> ; on gagnerait à <strong>le</strong>spenser ainsi. J’ai un jour inauguréune éco<strong>le</strong> où l’architecte,respectueux du cahier <strong>de</strong>scharges, avait prévu, à côté<strong>de</strong> l’escalier, une petite ramped’accès. Et bien il s’est avéréqu’el<strong>le</strong> était plus commo<strong>de</strong>pour tout <strong>le</strong> mon<strong>de</strong> et qu’i<strong>la</strong>urait mieux valu <strong>la</strong> prévoirplus gran<strong>de</strong>. Il faut traiter<strong>le</strong> handicap comme unphénomène <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie ordinaire…et faire en sorte quechacun puisse trouver sap<strong>la</strong>ce.(1) Passer <strong>de</strong> <strong>la</strong> prise en charge… à <strong>la</strong>prise en compte, rapport réalisé parJean-François Chossy, membrehonoraire du par<strong>le</strong>ment, rapportremis en novembre 2011 au Premierministre.MARS 2012 - Loisirs Éducation - LA REVUE DE LA JPA - 11


DOSSIERI HANDICAP : LE DROIT DE VIVRE SES LOISIRS AVEC LES AUTRESAccueillir oui…mais aussi <strong>le</strong>s équipesPar Jean-Louis ColombièsEn Haute-Garonne,<strong>le</strong> réseau <strong>la</strong>ïque Loisirs ethandicap a constituéune mal<strong>le</strong>tte pour <strong>le</strong>s équipes <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> loisirs, <strong>de</strong>s C<strong>la</strong>e 1 et <strong>de</strong>sséjours <strong>de</strong> vacances, afin <strong>de</strong> <strong>le</strong>s ai<strong>de</strong>r dans l’accueil d’enfants ensituation <strong>de</strong> handicap.«La loi, <strong>le</strong>s mairies, nosassociations, nous disent"Accueil<strong>le</strong>z <strong>le</strong>s enfants ensituation <strong>de</strong> handicap"mais après, c’est"Débrouil<strong>le</strong>z-vous"… » Cepropos, Nelson Bernardo, duservice Handi-Ligue <strong>de</strong> Haute-Garonne et coordonnateur duréseau <strong>la</strong>ïque Loisirs et Handicapµ,l’a souvent entendu <strong>de</strong> <strong>la</strong>bouche d’animateurs ou <strong>de</strong>directeurs. « Ils ont souvent <strong>le</strong>sentiment d’avoir une missiondiffici<strong>le</strong> qui va <strong>le</strong>ur prendrebeaucoup <strong>de</strong> temps et ce, sansformation, moyens, ni suivi »analyse-t-il sans détour. Selonlui, ce<strong>la</strong> explique <strong>le</strong>ur premierréf<strong>le</strong>xe : penser auxiliaire <strong>de</strong>vie sco<strong>la</strong>ire ou auxiliaire <strong>de</strong>vie loisirs, même si ce n’estpas nécessaire. L’idée <strong>de</strong>constituer une mal<strong>le</strong>tted’outils est partie <strong>de</strong> là,pour « créer un trait d’unionavec ces équipes. Car, il fautaussi rassurer, <strong>le</strong>ver certainesreprésentations » poursuit-il encitant l’exemp<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> fiche« Trame d’entretien avec <strong>la</strong>famil<strong>le</strong> pour préparerl’accueil ».Cette mal<strong>le</strong>tte estel<strong>le</strong>un substitut<strong>de</strong> formation ?Nelson Bernardos’en défend catégoriquement:« El<strong>le</strong> contient toutau plus <strong>de</strong>s outilsd’information ». Ilcite <strong>la</strong> fiche « Bonà savoir », sorte <strong>de</strong><strong>le</strong>xique, et <strong>la</strong> brochure« Accueillir l’enfant et <strong>le</strong>jeune handicapé∂ ». Desoutils centrés sur <strong>le</strong> sens, <strong>la</strong>prise en compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> différence,l’adaptation nécessaireet non sur <strong>la</strong> connaissance <strong>de</strong>stypes <strong>de</strong> handicap. La charteIls ont souvent<strong>le</strong> sentimentd’avoir unemission diffici<strong>le</strong>qui va <strong>le</strong>urprendrebeaucoup<strong>de</strong> temps<strong>de</strong> déontologie pour l’accueil<strong>de</strong>s personnes handicapéesdans <strong>le</strong>s structures <strong>de</strong>vacances et <strong>de</strong> loisirs nonspécialisées∫, dont <strong>le</strong>s associationsdu réseausont signataires,est aussi dans<strong>la</strong> mal<strong>le</strong>tte sousforme <strong>de</strong> posteravec <strong>la</strong> possibilitépour chaque structured’ajouterson logo. NelsonBernardo y tientbeaucoup « pourl’appartenance auréseau et s’approprierl’engagement pris ». Autreoutil, « <strong>le</strong> Dossier complémentaireà <strong>la</strong> fiche d’inscription». Il se souvient : « onest parti d’une masse <strong>de</strong> fiches<strong>de</strong>s uns et <strong>de</strong>s autres pour arriverà un document commun<strong>de</strong> quatre pages avec l’indispensab<strong>le</strong>.C’est un outil engagéqui pousse à rencontrer <strong>la</strong>famil<strong>le</strong> afin <strong>de</strong> co-construirel’accueil ». Il est encore troptôt pour mesurer l’impact <strong>de</strong>ces outils. Mais <strong>le</strong> dispositifpermettra cette évaluation autravers <strong>de</strong>s formations, <strong>de</strong>ssuivis mis en p<strong>la</strong>ce pour <strong>le</strong>scentres et <strong>de</strong>s fiches Bi<strong>la</strong>néquipes et Bi<strong>la</strong>n famil<strong>le</strong>s.Bref une mal<strong>le</strong>tte à <strong>la</strong> foisinteractive et évolutive.(1) Centre <strong>de</strong> loisirs associé à l’éco<strong>le</strong>.(2) Loisirs et handicap est un col<strong>le</strong>ctif<strong>la</strong>ïque créé en 2011 en Haute-Garonnequi réunit <strong>le</strong>s associations du départementou <strong>de</strong> <strong>la</strong> région suivantes :La JPA, Léo Lagrange, <strong>le</strong>s Francas,La Ligue <strong>de</strong> l’enseignement,l’Association régiona<strong>le</strong> <strong>de</strong>s œuvreséducatives et <strong>de</strong> vacances <strong>de</strong> l'éducationnationa<strong>le</strong> (Aroeven), l’Unionsportive <strong>de</strong> l’enseignement dupremier <strong>de</strong>gré (Usep), <strong>le</strong>s Centresd’entraînement aux métho<strong>de</strong>sd’éducation active (Ceméa), <strong>le</strong>s Éc<strong>la</strong>ireuseset éc<strong>la</strong>ireurs <strong>de</strong> France (EEDF),<strong>le</strong>s Pupil<strong>le</strong>s <strong>de</strong> l’enseignement public(PEP).(3) Brochure réalisée en 2010 par LaJPA 31, l’Inspection académique et <strong>la</strong>Direction départementa<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> cohésionsocia<strong>le</strong>, téléchargeab<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> site<strong>de</strong> <strong>la</strong> JPA (page régions-Midi Pyrénées)(4) Voir p.26.Brochure « Accueillir l’enfantWEB+et <strong>le</strong> jeune handicapé » àtélécharger sur www.jpa.asso.frrubrique Actualités/JPA enrégions/Midi-PyrénéesAccessibilité : un gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>rég<strong>le</strong>mentation et conseilsLa Jeunesse au p<strong>le</strong>in air a publié un gui<strong>de</strong> pour l’accessibilité <strong>de</strong>saccueils col<strong>le</strong>ctifs <strong>de</strong> mineurs (ACM). Le 1er janvier 2015, tous <strong>le</strong>sACM <strong>de</strong>vront être accessib<strong>le</strong>s aux enfants en situation <strong>de</strong> handicapquel que soit <strong>le</strong>ur handicap. Dans cette brochure n°10, on trouvera<strong>de</strong>s réponses rég<strong>le</strong>mentaires accompagnées <strong>de</strong> conseils pratiquesmais aussi <strong>de</strong>s analyses théoriques sur <strong>la</strong> manière <strong>de</strong> mener un projet <strong>de</strong> mise en accessibilité et une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> casréalisée sur un centre <strong>de</strong> vacances.Les organisateurs d'ACM trouveront <strong>de</strong>s réponses à ce type <strong>de</strong> questions :Comment mener un projet <strong>de</strong> mise en accessibilité ? Quel<strong>le</strong> p<strong>la</strong>ce faut-il prendre auprès du maître d’œuvre ?Quel<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s obligations rég<strong>le</strong>mentaires en matière <strong>de</strong> cheminements ? À quel<strong>le</strong> hauteur doit-on positionner unemain courante ? Quel<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s distances nécessaires à un espace <strong>de</strong> manœuvre ?...Comman<strong>de</strong> : www.jpa.asso.fr rubrique Publications/<strong>le</strong>s brochures <strong>de</strong>s conférences <strong>de</strong> La JPA.WEB+12 - Loisirs Éducation - LA REVUE DE LA JPA - N°<strong>442</strong>


« La sco<strong>la</strong>risation est enc<strong>le</strong>nchée,mais beaucoup reste à faire »Par Gil<strong>le</strong>s VanrysselAnnabel<strong>le</strong> Bil<strong>la</strong>ud s’exprime sur <strong>le</strong>s avancées et <strong>le</strong>s freins restant à <strong>le</strong>ver<strong>de</strong>puis <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> 2005, à doub<strong>le</strong> titre. Cette lyonnaise est mère <strong>de</strong> troisenfants en situation <strong>de</strong> handicap et administratrice nationa<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> FCPE 1chargée <strong>de</strong> l’adaptation et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sco<strong>la</strong>risation <strong>de</strong>s élèves handicapés.Annabel<strong>le</strong> Bil<strong>la</strong>ud a troisenfants en situation<strong>de</strong> handicap. Françoisseize ans, Benjaminsept ans et <strong>de</strong>mi etClément cinq ans et <strong>de</strong>mi sontsco<strong>la</strong>risés respectivement ensecon<strong>de</strong>, CE1 et gran<strong>de</strong>section <strong>de</strong> maternel<strong>le</strong>. Lepremier a refusé d’être accompagnépar une auxiliaire <strong>de</strong>vie sco<strong>la</strong>ire (AVS) dans savie lycéenne, vou<strong>la</strong>nt ainsiaffirmer sa capacité à assumer<strong>de</strong> manière autonome sasco<strong>la</strong>rité. « Ce<strong>la</strong> lui joue <strong>de</strong>stours parfois » indique sa mère.La contrepartie positive : uncomportement solidaire <strong>de</strong>ses camara<strong>de</strong>s. Benjamin,quant à lui, a <strong>le</strong> soutien d’unepersonne en emploi <strong>de</strong> viesco<strong>la</strong>ire (EVS) mais sa mèredéplore son manque <strong>de</strong>formation. « El<strong>le</strong> n’appréhen<strong>de</strong>pas toujours ce que mon fils peutou ne peut pas faire ». Un jourBenjamin a interpellé sonEVS : « J’ai mal aux jambesmais je ne suis pas idiot, alors<strong>la</strong>isse-moi faire ! ». Clément,lui, n’a besoin <strong>de</strong> personne àl’éco<strong>le</strong> maternel<strong>le</strong>.« La loi <strong>de</strong> 2005 a amené <strong>de</strong>uxmon<strong>de</strong>s à se rencontrer mais <strong>la</strong>méconnaissance du handicapsuscite encore <strong>de</strong>s résistanceset <strong>le</strong> combat pour <strong>la</strong> sco<strong>la</strong>ritéobligatoire <strong>de</strong>s enfants handicapésreste d’actualité » constateAnnabel<strong>le</strong> Bil<strong>la</strong>ud.À Lyon, l’accès aux loisirspour tous est une réalité. Desdispositifs tels que « Divertisports» sont mis en p<strong>la</strong>cedans <strong>le</strong>s accueils <strong>de</strong> loisirspendant <strong>le</strong>s vacances. AinsiFrançois a pu durant quatreannées vivre <strong>de</strong>s activitésphysiques et sportives avec<strong>le</strong>s autres.Des financements peuventêtre envisagés au cas par caspour renforcer l’encadrement.Annabel<strong>le</strong> Bil<strong>la</strong>ud a puconstater l’écoute attentive, <strong>la</strong>prise en compte du handicaplors <strong>de</strong>s entretiens avec<strong>le</strong>s animateurs. Lors <strong>de</strong> <strong>le</strong>urembauche, ceux-ci sont informés<strong>de</strong> l’éventualité <strong>de</strong> <strong>la</strong>présence d’enfants en situation<strong>de</strong> handicap dans <strong>le</strong>saccueils. Benjamin a un grandprojet pour juil<strong>le</strong>t 2012 :partir <strong>de</strong>ux semaines en minicamp dans <strong>le</strong>s Cévennes. Lors<strong>de</strong> l’inscription, sa mère aété informée <strong>de</strong>s projetséducatifs, pédagogiques <strong>de</strong> <strong>la</strong>structure. Parents et équiped’animation ont étudiéattentivement <strong>le</strong> projet <strong>de</strong>randonnée <strong>de</strong> Benjamin.Quelque que soit <strong>la</strong> décision<strong>de</strong> l’équipe, sa mère sait que <strong>la</strong>réponse sera argumentée etqu’en cas d’impossibilité <strong>de</strong>participation pour Benjamin,une solution alternativesera proposée. El<strong>le</strong> insistesur l’importance <strong>de</strong> cetteconfiance réciproque, quijoue beaucoup dans <strong>le</strong> p<strong>la</strong>isiréprouvé par ses enfantspendant <strong>le</strong>ur temps <strong>de</strong>présence en centre <strong>de</strong> loisirs.En conclusion Annabel<strong>le</strong>Bil<strong>la</strong>ud pense que beaucoupreste à faire en termed’accessibilité à l’éco<strong>le</strong> eten colos : « La premièreest enc<strong>le</strong>nchée, <strong>le</strong> passage auxvitesses supérieures <strong>de</strong>man<strong>de</strong>encore beaucoup d’énergie et<strong>de</strong> volonté chez <strong>le</strong>s acteurs ».(1) Fédération <strong>de</strong>s conseils <strong>de</strong> parentsd’élèves.Q u e s t i o n àJean-Louis Garcia, prési<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> <strong>la</strong> fédération <strong>de</strong>s Apajh 1Qu’est-ce qui a changé <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> 2005 enterme <strong>de</strong> sco<strong>la</strong>risation <strong>de</strong>s enfants en situation <strong>de</strong>handicap et concernant <strong>le</strong>ur accueil dans <strong>le</strong>s loisirset <strong>le</strong>s vacances ?J’ai tout d’abord envie <strong>de</strong> répondre : être ensituation <strong>de</strong> handicap dans notre pays esttoujours un combat ! Pour ce<strong>la</strong>, <strong>la</strong> fédération <strong>de</strong>sApajh a soutenu et défend encore <strong>le</strong> principeposé dans <strong>le</strong> titre même <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 11 février2005, « pour l’égalité <strong>de</strong>s droits et <strong>de</strong>s chances,<strong>la</strong> participation et <strong>la</strong> citoyenneté <strong>de</strong>s personneshandicapées ». Ainsi, <strong>le</strong>s enfants ont droit, d’unepart à une sco<strong>la</strong>risation adaptée à <strong>le</strong>ursbesoins et d’autre part à participer p<strong>le</strong>inement àtoutes <strong>le</strong>s activités <strong>de</strong> <strong>la</strong> cité. Et pourtant, au-<strong>de</strong>làdu principe, il reste encore beaucoup à faire.À l’éco<strong>le</strong>, <strong>le</strong> ministère fait état d’une augmentationdu nombre d’enfants sco<strong>la</strong>risés en milieuordinaire : tant mieux, mais c’est insuffisant.Nos enquêtes montrent que <strong>le</strong> projet personnalisé<strong>de</strong> sco<strong>la</strong>risation est peu mis en œuvre,que <strong>la</strong> MDPH 2 se limite bien souvent à notifier<strong>de</strong>s accompagnements. Ainsi, <strong>la</strong> question <strong>de</strong> <strong>la</strong>sco<strong>la</strong>risation s’est rapi<strong>de</strong>ment transformée en« <strong>dossier</strong> <strong>de</strong>s AVS » (auxiliaires <strong>de</strong> vie sco<strong>la</strong>ire).Pour l’Apajh, l’objectif doit rester <strong>la</strong> réponse auxbesoins <strong>de</strong>s enfants en situation <strong>de</strong> handicap.Or, <strong>de</strong>puis 2005, <strong>la</strong> formation <strong>le</strong>s enseignantsest réduite à peau <strong>de</strong> chagrin !L’éducation popu<strong>la</strong>ire, attachée à l’accueil <strong>de</strong>tous, refuse <strong>la</strong> « spécialisation » <strong>de</strong>s animateurset préfère <strong>le</strong>s sensibiliser à l’accueil d’enfantsen situation <strong>de</strong> handicap. De nombreuses initiativesexistent sur <strong>le</strong> territoire. Malheureusement,<strong>de</strong>s famil<strong>le</strong>s se voient encore refuser <strong>le</strong>ur enfantpar <strong>de</strong>s structures d’accueil.À l’éco<strong>le</strong> comme dans <strong>le</strong>s lieux <strong>de</strong> loisirs, <strong>le</strong>sservices médico-sociaux peuvent apporter <strong>le</strong>urscompétences pour accompagner <strong>le</strong>s équipesdans l’adaptation <strong>de</strong>s activités aux besoins <strong>de</strong>senfants en situation <strong>de</strong> handicap. Là où cescoopérations s’établissent, <strong>le</strong>s enfants trouvent<strong>le</strong>ur p<strong>la</strong>ce.C’est cette question que <strong>la</strong> société doit avoirtoujours en tête aujourd’hui, pour que <strong>le</strong>schoses changent réel<strong>le</strong>ment : au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>sexpériences positives, <strong>de</strong>s initiatives loca<strong>le</strong>s, <strong>de</strong>s« bonnes volontés », comment s’organiser pourque vive <strong>le</strong> droit partout, afin que chaque enfanten situation <strong>de</strong> handicap vive avec <strong>le</strong>s autresenfants son entrée dans <strong>la</strong> vie socia<strong>le</strong>, <strong>la</strong> viecol<strong>le</strong>ctive, dans une vraie société inclusive ?(1) Association pour adultes et jeunes handicapés.(2) Maison départementa<strong>le</strong> <strong>de</strong>s personnes handicapées.MARS 2012 - Loisirs Éducation - LA REVUE DE LA JPA - 13


DOSSIERI HANDICAP : LE DROIT DE VIVRE SES LOISIRS AVEC LES AUTRESFormationet mise en réseauPar Gil<strong>le</strong>s VanrysselEn Dordogne, <strong>le</strong>s responsab<strong>le</strong>s <strong>de</strong> centres<strong>de</strong> loisirs ont <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> suivre uneformation à l’accueil d’enfants en situation<strong>de</strong> handicap. Ils trouvent aussi un réseau<strong>de</strong> soutien et <strong>de</strong> compétences.Accueillir <strong>de</strong>s enfants ensituation <strong>de</strong> handicapfait partie du quotidien<strong>de</strong> Laurence Stanis<strong>la</strong>s,directrice <strong>de</strong> l’espace <strong>de</strong>loisirs du vil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> La Force,proche <strong>de</strong> Bergerac, et <strong>de</strong>son équipe : sept enfantshandicapés fréquentent <strong>la</strong>structure et <strong>de</strong>puis <strong>de</strong> nombreusesannées pour certainsd’entre eux. L’accueil <strong>de</strong>sparents, <strong>la</strong> sensibilisation <strong>de</strong>sanimateurs au handicap,<strong>le</strong> « conseil <strong>de</strong>s copains »dès qu’un nouvel enfantarrive sont autant <strong>de</strong> stratégies,d’initiatives au cœur duprojet éducatif en vigueur.Laurence est très sensib<strong>le</strong> à<strong>la</strong> question du handicap : sasœur est handicapée menta<strong>le</strong>,son frère enseignant en Clis≥.Tout naturel<strong>le</strong>ment, el<strong>le</strong>s’est engagée dans <strong>le</strong> projethandicap, mis en p<strong>la</strong>ce l’an<strong>de</strong>rnier et piloté <strong>de</strong> manièrepartenaria<strong>le</strong> par l’associationdépartementa<strong>le</strong> <strong>de</strong>s Francas<strong>de</strong> Dordogne.Comme vingt-cinq autresdirecteurs et directricesd’accueils <strong>de</strong> loisirs, el<strong>le</strong> asuivi une formation et participéà <strong>de</strong>s espaces <strong>de</strong> miseen réseau <strong>de</strong>s compétences,en particulier avec <strong>de</strong>s professionnelsspécialistes duu| À gauche, Laurence Stanis<strong>la</strong>sdirectrice <strong>de</strong> l’espace <strong>de</strong> loisirsdu vil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> La Force.0| À droite, Cathia Barrière, directrice<strong>de</strong>s Francas <strong>de</strong> Dordogne.handicap et avec l’association<strong>de</strong> parents d’enfants <strong>de</strong> l’IMEµRosette à Bergerac. Certainsenfants qu’el<strong>le</strong> accueil<strong>le</strong> sontd’ail<strong>le</strong>urs issus <strong>de</strong> cet IME.Projet partenarialLes Francas <strong>de</strong> Dordogne pilotentce projet avec <strong>la</strong> CAF∂porteuse financière du dispositif,<strong>le</strong>s Francas,<strong>la</strong> Ligue <strong>de</strong>l’enseignement<strong>de</strong> Dordogne, <strong>le</strong>comité départemental<strong>de</strong> La Jeunesseau p<strong>le</strong>inair, <strong>la</strong> DDSCPP∫,<strong>la</strong> MDPHΩ et<strong>la</strong> PMI¬. Cathia« L’enfant est <strong>le</strong>centre du projetquel qu’il soit,l’activité n’estpas <strong>la</strong> finalité »LaurenceStanis<strong>la</strong>sBarrière, directrice<strong>de</strong>s Francas,explique que <strong>le</strong> projetqui concerne trois territoiresdu département a pourobjectif <strong>de</strong> développer unedynamique autour <strong>de</strong> l’accueil<strong>de</strong>s enfants en situation<strong>de</strong> handicap en centre <strong>de</strong>loisirs et dans <strong>le</strong>s structures<strong>de</strong> <strong>la</strong> petite enfance. Il s’agitéga<strong>le</strong>ment <strong>de</strong> mutualiser <strong>le</strong>scompétences, d’accompagner<strong>la</strong> professionnalisation <strong>de</strong>spersonnels, notamment par<strong>la</strong> formation et <strong>la</strong> miseen réseau, et d’épau<strong>le</strong>r <strong>le</strong>sparents.« L’enfant est <strong>le</strong> centre du projetquel qu’il soit, l’activité n’est pas<strong>la</strong> finalité » affirme Laurence.« J’ai eu envie <strong>de</strong> transmettre àl’équipe ce que j’ai appris durant<strong>la</strong> formation ». El<strong>le</strong> estimeque c’est <strong>le</strong> vécu avec <strong>la</strong> réalitédu handicap qui oblige àchanger son regard, sespratiques, sonapproche…Suite au travail encommun avec tous<strong>le</strong>s acteurs, <strong>de</strong>srésultats concretsémergent : Laurenceest maintenantinvitée auxréunions <strong>de</strong> synthèseconcernant<strong>le</strong>s enfants accueillis dans sastructure et fréquentant l’IME<strong>de</strong> Bergerac.Cathia Barrière espère que <strong>le</strong>sacteurs du projet sur ceterritoire vont désormais,<strong>de</strong> manière autonome, poursuivrece qui a été initié, enparticulier <strong>la</strong> dimension handicapà donner aux projetséducatifs <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> loisirset structures petite enfance.Et <strong>le</strong> mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’éco<strong>le</strong> ? Laparticipation <strong>de</strong> personnelsd’accueils périsco<strong>la</strong>ires dans<strong>le</strong>s conseils d’éco<strong>le</strong> atteste que<strong>de</strong>s avancées existent dans <strong>le</strong>champ <strong>de</strong> <strong>la</strong> complémentaritééducative. Toutes <strong>le</strong>s <strong>de</strong>uxs’accor<strong>de</strong>nt cependant pourdire que <strong>de</strong>s passerel<strong>le</strong>srestent encore diffici<strong>le</strong>s àériger entre l’univers sco<strong>la</strong>ireet <strong>le</strong>s accueils péri et extrasco<strong>la</strong>ires.Malgré tout, Laurence Stanis<strong>la</strong>saffiche un grand sourirepour nous livrer un projet en<strong>de</strong>venir : en 2013 tous <strong>le</strong>senfants <strong>de</strong> sa structure vontprésenter un spectac<strong>le</strong> dansl’enceinte <strong>de</strong> l’IME <strong>de</strong> Rosette.Evi<strong>de</strong>mment chaque famil<strong>le</strong>sera invitée à <strong>la</strong> représentation.Une bel<strong>le</strong> soirée <strong>de</strong> partageen perspective, p<strong>la</strong>céesous <strong>le</strong> signe, comme el<strong>le</strong> <strong>le</strong>dit « <strong>de</strong> <strong>la</strong> participation <strong>de</strong> tous<strong>le</strong>s enfants d’où qu’ils viennent! »(1) C<strong>la</strong>sse d’inclusion sco<strong>la</strong>ire.(2) Institut médico-éducatif.(3) Caisse d’allocations familia<strong>le</strong>s.(4) Direction départementa<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>cohésion socia<strong>le</strong> et <strong>de</strong> <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>spopu<strong>la</strong>tions.(5) Maison départementa<strong>le</strong> <strong>de</strong>spersonnes handicapées.(6) Protection maternel<strong>le</strong> infanti<strong>le</strong>.14- Loisirs Éducation - LA REVUE DE LA JPA - N°<strong>442</strong>


Des accompagnants à <strong>la</strong> viesco<strong>la</strong>ire et socia<strong>le</strong>Par Cyril Bau<strong>de</strong>t <strong>de</strong>s PEP <strong>de</strong> l'AisnePoursuivre en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’éco<strong>le</strong> l’accompagnementd’enfants en situation <strong>de</strong> handicap, c’estpossib<strong>le</strong>. Ce<strong>la</strong> se passe dans l’Aisne.Présentation du dispositif par Cyril Bau<strong>de</strong>t,coordonnateur <strong>de</strong>s PEP 1 <strong>de</strong> l’Aisne.Que faire <strong>de</strong>s auxiliaires<strong>de</strong> vie sco<strong>la</strong>ire (AVS)en fin <strong>de</strong> contrat, au<strong>de</strong>là<strong>de</strong> <strong>le</strong>urs sixannées d’exercice ? Lestransformer en accompagnantsà <strong>la</strong> vie sco<strong>la</strong>ire etsocia<strong>le</strong> (AV2S) afin que <strong>le</strong>urmission soit é<strong>la</strong>rgie auxcentres <strong>de</strong> loisirs. Car <strong>la</strong> priseen compte du handicap nes’arrête pas à <strong>la</strong> porte <strong>de</strong>l’Eco<strong>le</strong> ! L’inspection académique<strong>de</strong> l’Aisne et l’associationdépartementa<strong>le</strong> <strong>de</strong>s PEPont signé en 2010 uneconvention trienna<strong>le</strong>. El<strong>le</strong> apermis à l’association <strong>de</strong>réemployer vingt personnesau terme <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur contrat avecl’Éducation nationa<strong>le</strong>.Sur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> famil<strong>le</strong> etaprès une concertation entre<strong>le</strong>s différents partenaires quesont <strong>le</strong>s parents, <strong>le</strong>s organisateurset <strong>le</strong>s directeurs <strong>de</strong>scentres <strong>de</strong> loisirs, <strong>le</strong>s établissementsou <strong>le</strong>s servicesspécialisés, <strong>le</strong>s PEP évaluent<strong>le</strong>s besoins <strong>de</strong> l’enfant ensituation <strong>de</strong> handicap auregard <strong>de</strong>s activités proposées.En fonction <strong>de</strong>s besoinsdu jeune, un AV2S peut êtremis à disposition pour l’accueillirdans <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>uresconditions possib<strong>le</strong>s. Ce sera<strong>la</strong> même personne quiaccompagne déjà <strong>le</strong> jeunedans sa sco<strong>la</strong>risation, sicelui-ci a besoin <strong>de</strong> continuité.Et ce sera une autrepersonne si au contraire i<strong>le</strong>xiste un besoin <strong>de</strong> rupture.L’objectif est <strong>de</strong> rendre <strong>le</strong>plus accessib<strong>le</strong> possib<strong>le</strong>l’environnement d’accuei<strong>le</strong>n fonction <strong>de</strong>s besoins. Unepério<strong>de</strong> <strong>de</strong> sensibilisation estproposée à l’équipe d’animationavant l’arrivée <strong>de</strong>l’enfant. La premièresemaine, l’AV2S est présent àtemps comp<strong>le</strong>t, puis <strong>de</strong>moins en moins. Ce<strong>la</strong> permetaux animateurs d’êtrerassurés et <strong>de</strong> s’approprier<strong>le</strong>s gestes et <strong>le</strong>s adaptationsnécessaires. Des tempsd’échange réguliers sontprimordiaux pour que chacuny trouve sa p<strong>la</strong>ce.Le coût <strong>de</strong> cet accompagnementest pris en charge par <strong>la</strong>MDPHµ du département.C’est ainsi qu’une dizained’enfants en situation <strong>de</strong>handicap ont pu participeraux accueils <strong>de</strong> loisirs <strong>de</strong> <strong>le</strong>urcommune en 2011 durant<strong>le</strong>s petites et <strong>le</strong>s gran<strong>de</strong>svacances. En perspective, <strong>le</strong>sAV2S pourraient éga<strong>le</strong>mentaccompagner <strong>le</strong>s jeunes enséjours <strong>de</strong> vacances.(1) Pupil<strong>le</strong>s <strong>de</strong> l’enseignement public.(2) Maison départementa<strong>le</strong> <strong>de</strong>spersonnes handicapées.Dans l’Aisne, <strong>le</strong>s auxiliaires <strong>de</strong> viesco<strong>la</strong>ire réengagés par l’association<strong>de</strong>s PEP suivent aussi <strong>le</strong>s enfants encentre <strong>de</strong> loisirsLa MDPH <strong>de</strong> Parisse mobilise pour <strong>le</strong>s loisirsVéronique Dubarry est à <strong>la</strong> fois adjointe au maire <strong>de</strong><strong>la</strong> capita<strong>le</strong> en charge <strong>de</strong>s personnes en situation <strong>de</strong>handicap et prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> <strong>la</strong> MDPH <strong>de</strong> Paris. El<strong>le</strong>revendique ce cumul car il lui permet <strong>de</strong> faire avancer<strong>le</strong> droit commun.La Maison départementa<strong>le</strong> <strong>de</strong>s personneshandicapées (MDPH) <strong>de</strong> Paris est <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième<strong>de</strong> France en nombre <strong>de</strong> <strong>dossier</strong>s traités.Quand on dit à sa prési<strong>de</strong>nte qu’on constate que<strong>de</strong> nombreuses MDPH ne se préoccupent pas<strong>de</strong>s loisirs <strong>de</strong>s enfants en situation <strong>de</strong> handicap,Véronique Dubarry s’insurge : « C’est prévudans <strong>la</strong> prestation <strong>de</strong> compensation servie par<strong>le</strong> conseil général ! ». En effet si <strong>le</strong> séjour <strong>de</strong>vacances ne peut pas être pris en charge entant que tel par <strong>la</strong> prestation <strong>de</strong> compensation,en revanche <strong>le</strong>s surcoûts liés à l’ai<strong>de</strong> d’unetierce personne ou aux frais <strong>de</strong> transportpeuvent être pris en charge.La MDPH <strong>de</strong> Paris augmente aussi <strong>le</strong> complémentà l'allocation d'éducation <strong>de</strong> l'enfanthandicapé pour <strong>la</strong> durée du séjour <strong>de</strong> vacances« pour que <strong>le</strong>s parents aient aussi <strong>le</strong> droit <strong>de</strong>souff<strong>le</strong>r » ajoute <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. Pour el<strong>le</strong>,l’urgence est <strong>de</strong> « démonter cet auto-empêchementque <strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>s d’enfants en situation <strong>de</strong>handicap ont dans <strong>la</strong> tête ». Un <strong>de</strong>s moyens est<strong>de</strong> faire mieux circu<strong>le</strong>r l’information. Au printemps2011, <strong>la</strong> MDPH a envoyé à tous <strong>le</strong>sparents d’enfants en situation <strong>de</strong> handicap unebrochure présentant <strong>le</strong>s structures qui proposent<strong>de</strong>s séjours et <strong>le</strong>s ai<strong>de</strong>s financières possib<strong>le</strong>s.Et el<strong>le</strong> recommencera cette année. LaMDPH joue bien son rô<strong>le</strong> <strong>de</strong> re<strong>la</strong>is d’informationconcernant <strong>le</strong>s loisirs, el<strong>le</strong> renvoie <strong>le</strong>s parentsvers <strong>le</strong>s associations et vers <strong>le</strong>s offres <strong>de</strong> <strong>la</strong> vil<strong>le</strong>.Les centres <strong>de</strong> loisirs municipaux accueil<strong>le</strong>nt eninclusion <strong>de</strong>s enfants en situation <strong>de</strong> handicap.La vil<strong>le</strong> a éga<strong>le</strong>ment mis en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s C<strong>la</strong>p,centres <strong>de</strong> loisirs à parité. On y trouve moinsd’enfants accueillis et <strong>le</strong> ratio d’animateurs estaugmenté. « Le but est qu’il y ait dix C<strong>la</strong>p dans<strong>la</strong> capita<strong>le</strong> » explique Véronique Dubarry. Cesenfants peuvent aussi participer aux séjours <strong>de</strong>vacances proposés par <strong>la</strong> mairie.L’information a éga<strong>le</strong>ment besoin <strong>de</strong> mieux circu<strong>le</strong>rentre <strong>le</strong>s partenaires. « La MDPH et <strong>le</strong>sassociations ont appris tout récemment que <strong>la</strong>CAF 1 majorait ses ai<strong>de</strong>s aux centres <strong>de</strong> loisirsen cas d’accueil d’un enfant handicapé »raconte <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. Pour poursuivre <strong>la</strong>connaissance mutuel<strong>le</strong> sera bientôt organiséeune rencontre à <strong>la</strong> MDPH el<strong>le</strong>-même dans seslocaux du 9e arrondissement entre ses personnelset <strong>le</strong>s différents partenaires.Evelyne Coggio<strong>la</strong>-Tamzali(1) Caisse d’allocations familia<strong>le</strong>s.MARS 2012 - Loisirs Éducation - LA REVUE DE LA JPA - 15


DOSSIERI HANDICAP : LE DROIT DE VIVRE SES LOISIRS AVEC LES AUTRESUn lobby local pour l’inclusionPar Jean-Louis ColombièsLe premier comité local <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong>déontologie pour l’accueil <strong>de</strong>s personneshandicapées dans <strong>le</strong>s structures <strong>de</strong> vacances et <strong>de</strong>loisirs non spécialisées est né en Haute-Garonne.Au plus près <strong>de</strong>s structures signataires, il assureun suivi et développe <strong>la</strong> communication.«Nécessaire mais passuffisante <strong>la</strong> loi <strong>de</strong>2005 », pour A<strong>la</strong>inRigout, formateurpermanent Iforep≥ etmembre fondateur ducomité <strong>de</strong> Haute-Garonne <strong>de</strong><strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> déontologiepour l’accueil <strong>de</strong>s personneshandicapées dans <strong>le</strong>s structures<strong>de</strong> vacances et <strong>de</strong> loisirsnon spécialiséesµ. « C’est<strong>le</strong> genre <strong>de</strong> loi qui fait avancer<strong>le</strong>s choses, mais qui nécessiteaussi une militancepour accompagner<strong>le</strong>s droits qu’el<strong>le</strong>ouvre ». Le comitélocal est né fin2010 mais c’esten 1997 qu’a étéinitiée <strong>la</strong> Charteet son comité <strong>de</strong>suivi nationaldont A<strong>la</strong>in Rigouta éga<strong>le</strong>ment faitpartie. L’idéed’une structureloca<strong>le</strong> Charte,pour démultiplier l’actionet assurer un meil<strong>le</strong>ur suivi<strong>de</strong>s structures signataires,est déjà ancienne. « Ici après<strong>la</strong> signature <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte par <strong>la</strong>vil<strong>le</strong> <strong>de</strong> Toulouse en novembre2010, c’est allé très vite »explique A<strong>la</strong>in Rigout.En 2011, il a fallu d’abordconsoli<strong>de</strong>r <strong>le</strong> comité local.« Car <strong>la</strong> signature par <strong>le</strong>niveau national <strong>de</strong>s associationsn’avait pas forcémentd’effet sur l’échelon local qui« C’est <strong>le</strong> genre<strong>de</strong> loi quifait avancer<strong>le</strong>s choses, maisqui nécessiteaussi unemilitance pouraccompagner<strong>le</strong>s droits qu’el<strong>le</strong>ouvre »connaissait peu ou pas <strong>la</strong>Charte. On a donc décidéd’ai<strong>de</strong>r <strong>le</strong>s fédérations loca<strong>le</strong>ssignataires à agir dans <strong>le</strong>urpropre réseau », précise-t-il.Pour ce<strong>la</strong> ont été créés unposter<strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte à afficherdans <strong>le</strong> centre et un autocol<strong>la</strong>ntsymbolisant <strong>la</strong>démarche d’inclusion àapposer sur <strong>la</strong> porte. Pourinformer <strong>le</strong> grand public aété créé un blog qui compi<strong>le</strong>divers renseignements etdocuments. Fort<strong>de</strong> ce travail <strong>le</strong>comité <strong>de</strong> Haute-Garonne peut se<strong>la</strong>ncer désormaisà <strong>la</strong> chasse auxsignatures. « Unvrai rô<strong>le</strong> <strong>de</strong> lobbyisteque j’assume trèsbien » confie A<strong>la</strong>inRigout en souriant.« Dans <strong>le</strong>s loisirscol<strong>le</strong>ctifs, <strong>la</strong> véritab<strong>le</strong>inclusion passepar l’accueil en milieu nonspécialisé. C’est notre marque<strong>de</strong> fabrique » indique-t-il.Mais cette idée <strong>de</strong> nonspécialisation ne va pasaussi vite que cel<strong>le</strong> <strong>de</strong> l’intégrationou <strong>de</strong> l’inclusion.Preuve en est une <strong>de</strong>man<strong>de</strong>d’encadrement spécialisé<strong>le</strong> plus souvent inuti<strong>le</strong> etconfondue avec un besoind’encadrement supplémentairequi peut, au cas parcas, se justifier. Une sorte<strong>de</strong> copié-collé <strong>de</strong><strong>la</strong> sco<strong>la</strong>risation <strong>de</strong>senfants en situation<strong>de</strong> handicap avecparfois <strong>la</strong> présenced’auxiliaire <strong>de</strong> viesco<strong>la</strong>ire (AVS). D’oùl’apparition d’auxiliaire<strong>de</strong> vie loisirs(AVL) qui peuventêtre <strong>de</strong>s AVS prolongeant<strong>le</strong>ur mission sur <strong>le</strong> temps<strong>de</strong> loisir. « Ce parallè<strong>le</strong> estun piège » dénonce-t-il. Uti<strong>le</strong>en c<strong>la</strong>sse, l’AVS-AVL peuts’avérer contre-productifen colo ou centre <strong>de</strong> loisirs,en empêchant ce regard neufqui permet une re<strong>la</strong>tiongagnant-gagnant entre l’enfantdécouvrant <strong>le</strong> milieuordinaire et <strong>le</strong>s autresenfants découvrant <strong>le</strong> vivreensemb<strong>le</strong> avec <strong>de</strong>s différences.Pour A<strong>la</strong>in Rigout,« il faut donc toujours plus <strong>de</strong>col<strong>le</strong>ctivités et d’associationsqui, en signant <strong>la</strong> Charte,La Charte <strong>de</strong>déontologies’engagent dans cette démarcheéthique».(1) Institut <strong>de</strong> formation, <strong>de</strong> rechercheet <strong>de</strong> promotion.(2) Le comité <strong>de</strong> Haute-Garonne <strong>de</strong> <strong>la</strong>charte <strong>de</strong> déontologie pour l’accueil<strong>de</strong>s personnes handicapées dans <strong>le</strong>sstructures <strong>de</strong> vacances et <strong>de</strong> loisirsnon spécialisées réunit <strong>le</strong>s associationsdu département suivantes : <strong>le</strong>s Francas,l’Iforep, La JPA, Léo Lagrange, <strong>la</strong> Ligue<strong>de</strong> l’enseignement, Loisir éducationcitoyenneté, <strong>le</strong>s Pupil<strong>le</strong>s <strong>de</strong> l’enseignementpublic (PEP), l’Union française<strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> vacances (UFCV)et l’Union nationa<strong>le</strong> <strong>de</strong>s associations<strong>de</strong> tourisme et <strong>de</strong> p<strong>le</strong>in air (Unat) <strong>de</strong>Midi-Pyrénées.http://comite31<strong>de</strong><strong>la</strong>charteloisirshandicap.blogspot.comWEB+La Charte <strong>de</strong> déontologie pour l’accueil<strong>de</strong>s personnes handicapées dans <strong>le</strong>sstructures <strong>de</strong> vacances et <strong>de</strong> loisirs nonspécialisées engage ses signataires(structures, organisateurs, communes…)à favoriser <strong>le</strong>s projets d’intégration <strong>de</strong>s personnes handicapées sur<strong>le</strong>s lieux <strong>de</strong> vacances et loisirs. Respecter <strong>le</strong> projet d’intégration,assurer aux équipes une formation, informer tout intervenant quel’organisme est signataire <strong>de</strong> <strong>la</strong> charte, coopérer avec <strong>la</strong> personnehandicapée pour construire son projet<strong>de</strong> vacances et <strong>de</strong> loisirs, afficher <strong>la</strong>charte dans <strong>le</strong>s locaux sont au cœur<strong>de</strong> ce document. Aujourd’hui 103organisations sont signataires <strong>de</strong> cetteCharte née en 1997 et <strong>la</strong> font vivre surnotre territoire.En octobre 2012 se tiendront <strong>le</strong>s Assisesnationa<strong>le</strong>s du handicap avec commeobjectif <strong>de</strong> faire un état <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> <strong>la</strong>p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> l’enfant handicapé dans <strong>la</strong> sphère du temps libre. C’estLa Jeunesse au p<strong>le</strong>in air qui assure l’animation du comité <strong>de</strong> suivinational <strong>de</strong> cette Charte.www.jpa.asso.fr rubrique Nos actions/Handicap/Comité <strong>de</strong> suiviWEB+<strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte16 - Loisirs Éducation - LA REVUE DE LA JPA - N°<strong>442</strong>


La CCAS 1 n’a pas attendu <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> 2005ni cel<strong>le</strong> <strong>de</strong> 1975 pour accueillir en colos<strong>le</strong>s enfants en situation <strong>de</strong> handicap<strong>de</strong>s agents é<strong>le</strong>ctriciens et gaziers.En 2011, ils étaient 200. Pour autantcertaines limites existent. Explications<strong>de</strong> Dina Helfer, mé<strong>de</strong>cin conseil à <strong>la</strong>CCAS, qui étudie chaque <strong>de</strong>man<strong>de</strong>.La loi « Handicap » <strong>de</strong> 2005 ainstitué l’accès <strong>de</strong> tout à tous.Selon l’expérience <strong>de</strong> <strong>la</strong> CCAS en<strong>la</strong> matière <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> quaranteans, est-ce possib<strong>le</strong> en centres <strong>de</strong>vacances ?Oui dans <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s cas,mais nous avons mis unelimite à l’intégration, c’est <strong>la</strong>dangerosité <strong>de</strong>s enfants poureux-mêmes ou pour <strong>le</strong>sautres. Nous avons <strong>de</strong>séquipes qui ne sont passpécialisées mais que noussensibilisons à l’accueil duhandicap. On ne peut pasaccueillir un jeune qui afait plusieurs tentatives <strong>de</strong>suici<strong>de</strong>s dans l’année et quiest dans une pério<strong>de</strong> déstabilisée.Ni un enfant qui a <strong>de</strong>stroub<strong>le</strong>s du comportementqui entraînent régulièrementune vio<strong>le</strong>nce imprévisib<strong>le</strong>envers <strong>le</strong>s autres.Par contre, s’il y a besoin <strong>de</strong>séances <strong>de</strong> piqûres ou <strong>de</strong> kiné,ça s’organise. Mais s’il faut uninfirmier à temps p<strong>le</strong>in nousn’accueillons pas l’enfant, carc’est impossib<strong>le</strong> àtrouver et <strong>le</strong> sens<strong>de</strong> l’intégrationserait perdu.Est-ce que cesenfants peuventaccé<strong>de</strong>r à tous <strong>le</strong>s séjours ?Malgré <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> 2005, il ya encore aujourd’hui <strong>de</strong>nombreux centres qui nesont pas accessib<strong>le</strong>s pourun enfant en fauteuil parexemp<strong>le</strong> et même à <strong>la</strong> CCAS,car ce<strong>la</strong> représente <strong>de</strong>s investissementsphénoménaux.Nous affichons quand même400 séjours pluriels quiaccueil<strong>le</strong>nt ensemb<strong>le</strong> enfantsvali<strong>de</strong>s et enfants en situation<strong>de</strong> handicap. Il faut aussi que<strong>le</strong>s activités soient accessib<strong>le</strong>s.Pour <strong>le</strong>s 12-14 et encore pluspour <strong>le</strong>s 15-17, <strong>le</strong> séjour a uneactivité dominante souventtrès spécialisée. Il arrive doncqu’el<strong>le</strong> ne soit pas accessib<strong>le</strong>.Pour <strong>le</strong> karting par exemp<strong>le</strong>,peu <strong>de</strong> prestataires fournissent<strong>de</strong>s karts doub<strong>le</strong>s.« L’accueil estpresquetoujours possib<strong>le</strong> »Propos recueillis par Évelyne Coggio<strong>la</strong>-TamzaliPour <strong>le</strong>s 15-17, nous proposonsénormément <strong>de</strong> séjoursitinérants, peu adaptés pour<strong>le</strong>s enfants en fauteuil,comme pour ceux qui ontbesoin <strong>de</strong> repères fixes. Lechamp du possib<strong>le</strong> est doncun peu restreint.Cet accueil en colos <strong>de</strong>man<strong>de</strong>-t-ilune personne spécialiste duhandicap ?C’est très rare. Pour un enfantautiste qui avait du mal à sefaire comprendre, nous avonsfait appel à un étudiantéducateur spécialisé et pourune enfant sour<strong>de</strong>, à untraducteur en <strong>la</strong>ngues <strong>de</strong>signes. En fait, nous augmentons<strong>le</strong> nombre d’animateurstoujours non spécialistes etnous créons <strong>le</strong>s conditionsd’accueil avec un <strong>dossier</strong>d’ai<strong>de</strong> à l’intégration pour quetoute l’équipe prenne encharge l’enfant.Nous n’acceptons pas nonplus l’auxiliaire <strong>de</strong> viesco<strong>la</strong>ire (AVS). L’enfant et sonAVS seraient dans une bul<strong>le</strong><strong>de</strong> fonctionnement qui nepermettrait pas à l’enfant <strong>de</strong>découvrir autre chose.À <strong>la</strong> CCAS, ce sont <strong>le</strong>s parents<strong>de</strong> l’enfant en situation <strong>de</strong>handicap qui l’amènent etvont <strong>le</strong> chercher au centre. Endécouvrant <strong>le</strong>s lieux etl’équipe, <strong>le</strong>s angoisses <strong>de</strong>sparents s’apaisent.(1) Caisse centra<strong>le</strong> <strong>de</strong>s activitéssocia<strong>le</strong>s <strong>de</strong>s industries é<strong>le</strong>ctriques etgazières.www.ccas.frWEB+Point <strong>de</strong> vue d’un inspecteur<strong>de</strong> l’Éducation nationa<strong>le</strong>Pour Philippe Senel<strong>la</strong>rt, inspecteur <strong>de</strong> l’Éducationnationa<strong>le</strong> chargé <strong>de</strong> l’adaptation sco<strong>la</strong>ire et <strong>de</strong><strong>la</strong> sco<strong>la</strong>risation <strong>de</strong>s élèves handicapés, à Arrasdans <strong>le</strong> Pas-<strong>de</strong>-Ca<strong>la</strong>is, l’inclusion durant <strong>le</strong> tempspérisco<strong>la</strong>ire est aussi importante que <strong>la</strong> sco<strong>la</strong>risation.L’inclusion <strong>de</strong> l’enfant en situation <strong>de</strong> handicapà l’éco<strong>le</strong> s’entend tout d’abord sur <strong>le</strong> p<strong>la</strong>nsco<strong>la</strong>ire, selon Philippe Senel<strong>la</strong>rt. Le soc<strong>le</strong>commun <strong>de</strong> connaissances et <strong>de</strong> compétencesest, comme pour tous <strong>le</strong>s autres élèves, unobjectif à atteindre. Il ajoute qu’au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>l’inclusion sco<strong>la</strong>ire, l’inclusion socia<strong>le</strong> estéga<strong>le</strong>ment fondamenta<strong>le</strong> et participe à unemeil<strong>le</strong>ure autonomie <strong>de</strong> l’élève, pour unemeil<strong>le</strong>ure insertion dans <strong>la</strong> société. Il précisecependant que <strong>la</strong> réalité est parfois plus diffici<strong>le</strong>.« Des freins existent en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’éco<strong>le</strong> parpeur <strong>de</strong> l’autre, par peur <strong>de</strong> mal faire, j’aimalheureusement déjà assisté à <strong>de</strong>s exclusionsà <strong>la</strong> cantine à cause du personnel nonsuffisamment formé ». Selon l’inspecteur,c’est diffici<strong>le</strong> éga<strong>le</strong>ment pour <strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>s « À<strong>de</strong>s parents rencontrés à <strong>la</strong> MDPH 1 qui <strong>de</strong>mandaient<strong>la</strong> possibilité d’accé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong>loisirs, on <strong>le</strong>ur a proposé <strong>de</strong>s structuresadaptées ». « Il faut al<strong>le</strong>r maintenant vers unesituation <strong>de</strong> droit commun dans toutes <strong>le</strong>sstructures <strong>de</strong> mineurs, avec <strong>de</strong>s associationsformées pour accueillir <strong>le</strong>s jeunes en situation<strong>de</strong> handicap ». Philippe Senel<strong>la</strong>rt cite unexemp<strong>le</strong> positif pour <strong>de</strong>s jeunes re<strong>le</strong>vantd’établissements spécialisés et sco<strong>la</strong>risés enmilieu ordinaire. « Le périsco<strong>la</strong>ire <strong>le</strong>ur est offertcomme pour <strong>le</strong>s autres jeunes. Des éducateurs<strong>de</strong> l’établissement spécialisé font l’interface sur<strong>le</strong> temps périsco<strong>la</strong>ire. On assiste dans ce cas àune réel<strong>le</strong> inclusion socia<strong>le</strong> ».Philippe Senel<strong>la</strong>rt constate que <strong>le</strong>s MDPH sontsubmergées <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s. Il faudrait qu’el<strong>le</strong>spuissent émettre <strong>de</strong>s préconisations prenanten compte <strong>le</strong> projet <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> l’enfant. « Ce quinous manquent à tous, c’est une réel<strong>le</strong> connaissance<strong>de</strong> tous <strong>le</strong>s dispositifs existants. La JPApourrait être un acteur intéressant pouvantpermettre <strong>de</strong> mieux partager l’information. »Selon l’inspecteur, <strong>de</strong>s ponts sont à bâtir.À suivre…Jean-Luc Dubois(1) Maison départementa<strong>le</strong> <strong>de</strong>s personnes handicapées.MARS 2012 - Loisirs Éducation - LA REVUE DE LA JPA - 17


DOSSIERI HANDICAP : LE DROIT DE VIVRE SES LOISIRS AVEC LES AUTRESBIBLIOGRAPHIE par Christel<strong>le</strong> Mag<strong>de</strong><strong>la</strong>ineINTÉGRATION ETHANDICAPOUVRAGEHandicap : <strong>le</strong> gui<strong>de</strong> pratique2012 : <strong>le</strong>s droits, <strong>le</strong>s ai<strong>de</strong>s, <strong>la</strong>petite enfance, <strong>la</strong> sco<strong>la</strong>rité,l’emploi, l’accessibilitéFédération <strong>de</strong>s Apajh. – Paris :Apajh, 2012. – 482 p.RAPPORTÉvolution <strong>de</strong>s mentalitéset changement du regard <strong>de</strong><strong>la</strong> société sur <strong>le</strong>s personneshandicapées. Passer <strong>de</strong> <strong>la</strong>prise en charge… à <strong>la</strong> priseen compteJean-François Chossy ; rapport<strong>de</strong> propositions remis à MonsieurFrançois Fillon, Premierministre. – Paris : <strong>la</strong> Documentationfrançaise, décembre2011. – 127 p. – Disponib<strong>le</strong> surwww.<strong>la</strong>documentationfrancaise.fr,rubrique « Rapportspublics »DOSSIERSLe droit au handicapIn VST (Ceméa), n° 111, 2011,p. 14-96Petit abécédaire. À l’éco<strong>le</strong>,<strong>le</strong> handicap <strong>de</strong> H à Z…In Actions santé (MGEN),n° 174, décembre 2011, p. 5-17Petit abécédaire. À l’éco<strong>le</strong>,<strong>le</strong> handicap <strong>de</strong> A à H…In Actions santé (MGEN),n° 173, septembre 2011, p. 5-17INTERNETwww.apajh.orgWEB+Site <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fédération <strong>de</strong>sAssociations pour adultes etjeunes handicapés (Apajh)http://fnaseph.frWEB+Site <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fédérationnationa<strong>le</strong> <strong>de</strong>s associations auservice <strong>de</strong>s élèves présentantune situation <strong>de</strong> handicapwww.education.gouv.frWEB+Site du ministère<strong>de</strong> l’Éducation nationa<strong>le</strong>,voir rubrique « Politique18- Loisirs Éducation - LA REVUE DE LA JPA - N°<strong>442</strong>éducative/La personnalisation<strong>de</strong>s parcours/La sco<strong>la</strong>risation<strong>de</strong>s élèves handicapés »www.<strong>le</strong>spep.orgWEB+Site <strong>de</strong>s Pupil<strong>le</strong>s <strong>de</strong>l’enseignement public(Les PEP), voir rubrique« Répondre aux besoins<strong>de</strong>s jeunes et <strong>de</strong>s adultes ensituation <strong>de</strong> handicap »www.<strong>le</strong>co<strong>le</strong>pourtous.education.frWEB+Site réalisé par <strong>le</strong> Scérén-CNDPLOISIRS,VACANCES ETHANDICAPOUVRAGESAccessibilité <strong>de</strong>s accueils col<strong>le</strong>ctifs<strong>de</strong> mineurs : gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>rég<strong>le</strong>mentation et conseilsMariel<strong>le</strong> Barré-Vil<strong>le</strong>neuve,Christophe Val<strong>le</strong>cillo. – Paris :La JPA, avril 2011. – 64 p. –(Les conférences <strong>de</strong> La JPA ; 10)Vacances, loisirs et handicap: côté enfant, côté parentCéline Mauvieux et Estel<strong>le</strong>Debiais (La JPA - Université <strong>de</strong>Poitiers). – Paris : La JPA, mai2009. – 55 p. – (Les conférences<strong>de</strong> La JPA ; 8)Le handicap : regards <strong>de</strong>sjeunes. Réalités et perspectivespar l’intégrationStéphanie Chauvin et NellyLemoine (La JPA - Université<strong>de</strong> Poitiers). – Paris : La JPA,octobre 2005. – 61 p. – (Lesconférences <strong>de</strong> La JPA ; 4)ÉTUDEDe l’enfance à l’ado<strong>le</strong>scence<strong>la</strong> participation aux activités<strong>de</strong> loisirs et <strong>de</strong> vacances ensituation <strong>de</strong> handicapIsabel<strong>le</strong> Monforte ;Observatoire <strong>de</strong>s vacanceset <strong>de</strong>s loisirs <strong>de</strong>s enfants et <strong>de</strong>sjeunes. – Bul<strong>le</strong>tin <strong>de</strong> l’OVLEJ,n° 20-25, juil<strong>le</strong>t-août 2009, 27 p.BROCHURESAccueillir <strong>le</strong>s enfants et<strong>le</strong>s jeunes en situation <strong>de</strong>handicap dans <strong>le</strong>s temps <strong>de</strong>loisirs : mo<strong>de</strong> d’emploiComité La JPA <strong>de</strong>s Hautes-Pyrénées ; Préfet <strong>de</strong>s Hautes-Pyrénées. – 2011. – 32 p. – Àtélécharger surwww.jpa.asso.fr, rubrique« Actualités/JPA enrégions/Midi-Pyrénées »Accueillir l’enfant et <strong>le</strong> jeunehandicapéComité La JPA <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Garonne ; Inspection académique<strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Garonne ;Direction départementa<strong>le</strong> <strong>de</strong><strong>la</strong> Cohésion socia<strong>le</strong> <strong>de</strong> Haute-Garonne. – 2010. – 35 p. – Àtélécharger surwww.jpa.asso.fr, rubrique« Actualités/JPA enrégions/Midi-Pyrénées »Accueillir en CVL, CLSHun enfant en situation <strong>de</strong>handicap : c’est vivre ensemb<strong>le</strong>! Actes du colloque du 14novembre 2006Comité La JPA du Val-<strong>de</strong>-Marne. – 2006. – 35 p.DOSSIERSHandicap : <strong>le</strong> sport auservice <strong>de</strong> l’intégrationIn Le journal <strong>de</strong> l’animation,n° 113, novembre 2010, p. 40-51Le handicap à l’éco<strong>le</strong> et aucentre <strong>de</strong> loisirsIn Loisirs éducation (La JPA),n° 431, juin 2009, p. 13-28L’aventure vacancesIn Les <strong>dossier</strong>s <strong>de</strong> l’animation(EEDF), n° 37, mars 2007, 20 p.Vacances et loisirs : p<strong>la</strong>ce auhandicap !In Loisirs éducation (La JPA),n° 408, novembre-décembre2004, p. 17-35ARTICLESVacances, loisirs et intégrationDominique Besnard. – In LesCahiers <strong>de</strong> l’animation, vacances,loisirs (Ceméa), n° 72, octobre2010, p. 6-9L’intégration : agir pour etavec <strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>sSandra Minette. – InCamara<strong>de</strong>rie (Les Francas),n° 294, juil<strong>le</strong>t-septembre 2011,p. 16Pour que tous <strong>le</strong>s enfantsvivent et jouent ensemb<strong>le</strong>Séverine Labre. – InCamara<strong>de</strong>rie (Les Francas),n° 289, avril-juin 2010, p. 14CE DOSSIER A ÉTÉ ÉDITÉ DANS LA REVUEÀ DÉCOUVRIR SUR WWW.JPA.ASSO.FRABONNEZ-VOUS !4 numéros +<strong>le</strong> Spécial Directeur ACMtarifs va<strong>la</strong>b<strong>le</strong>s jusqu'au 31/12/201348 €+Chaque trimestre, Loisirs Éducation comprend un <strong>dossier</strong> thématique d'unevingtaine <strong>de</strong> pages concernant <strong>le</strong>s Accueils col<strong>le</strong>ctifs <strong>de</strong> mineurs. Chaquenuméro propose éga<strong>le</strong>ment, en lien avec l'éducation, <strong>de</strong>s analyses, <strong>de</strong>s points <strong>de</strong>vue, <strong>de</strong>s sujets <strong>de</strong> société, <strong>de</strong>s informations rég<strong>le</strong>mentaires et pratiques.

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