23Sous ces réserves, l’impact de la mutualisation sur la possibilité d’accès à la formation desPME et des TPE n’est pas négligeable eu égard à la modicité de leur contribution (ex :contribution d’un artisan en 2005 : 72,46 € pour un coût moyen de formation de 370 € ;contribution moyenne d’une entreprise à l’AFDAS 497 € pour un coût moyen de 937 €) maisil résulte plus d’une faible pression de la demande au sein de ce groupe d’entreprises qued’une action volontariste des responsab<strong>les</strong> politiques des OPCA.Un autre aspect de cette mutualisation concerne la compensation financière opérée auplan national <strong>par</strong> certains OPCA (AGEFOS PME, OPCA BT…) pour doter <strong>les</strong>délégations régiona<strong>les</strong> à faible collecte, de moyens de fonctionnement suffisant. Lamission observe que développer la formation au profit des TPE nécessite <strong>par</strong>adoxalementplus d’efforts aussi bien en communication, qu’en ingénierie pédagogique et adaptation del’offre de formation, dont <strong>les</strong> coût nominaux sont plus élevés.La mutualisation est cependant amplifiée <strong>par</strong> l’intervention <strong>du</strong> Fonds unique de péréquation,créé en 2004 et géré <strong>par</strong>itairement, qui draine une <strong>par</strong>tie des excédents financiers de certainsOPCA au titre <strong>du</strong> CIF et de la professionnalisation et bénéficie d’un prélèvement sur lacollecte effectuée <strong>par</strong> <strong>les</strong> <strong>organismes</strong>.C’est dans le cadre de décisions arrêtées au sein <strong>du</strong> Comité <strong>par</strong>itaire national pour laFormation Professionnelle (CPNFP), que le FUP affecte tout ou <strong>par</strong>tie de ces ressources- quirestent inférieures à 4 % de la collecte- aux <strong>organismes</strong> collecteurs sur la base d’une demanded’attribution et vérification d’un besoin de trésorerie, et assure le financement d’études etd’actions de promotion de la formation professionnelle continue.La mission observe que ces financements ne soutiennent que de façon incomplète l’effortde formation au profit des personnels <strong>les</strong> moins qualifiés. Ce constat est à rapprocherdes développements relatifs au CIF en 1.4.Il convient de souligner que cette gestion a ainsi donné lieu au Parlement (lors de débatsrelatifs à la loi de finances de 2006 et 2008) à des propositions de captation d’une <strong>par</strong>tie deces sommes (170 M€ en 2006) au profit de la formation des demandeurs d’emplois.En 3 ans, le FUP a redistribué 477,2M€ aux OPCA et OPACIF :o 366,2M€ ont été affectés aux OPCA, soit 77% de la totalité des sommes attribuées.o 111M€ ont été affectés aux OPACIF, soit 23% de la totalité des sommes attribuées.Les OPACIF ont donc également bénéficié d’une <strong>par</strong>t significative de la péréquation (plus importante que leurcontribution à ladite péréquation), <strong>les</strong> excédents de gestion des OPACIF étant de plus en plus limités. Pourmémoire (cf. comptes de résultat FUP 2006), en 2006, <strong>les</strong> excédents reversés <strong>par</strong> <strong>les</strong> OPCA au FUPreprésentaient 259 966 569 €, contre 3 383 968 € pour <strong>les</strong> CIF CDI et 7 216 608 € pour <strong>les</strong> CIF CDD.‣ Les financements externesS’agissant de la recherche de financements extérieurs, <strong>les</strong> pratiques sont très diversescomme exposées ci-dessus (le <strong>par</strong>tenariat). Les OPCA rencontrés expriment unemotivation plus ou moins grande sur ce sujet, liée tout à la fois aux moyens humains dontils disposent pour prospecter et monter des dossiers <strong>par</strong>fois complexes et exigeants entermes de rigueur et à la pression ressentie quant à l’insuffisance de ressourcesfinancières. Dans l’ensemble des OPCA, ces <strong>par</strong>tenariats financiers restent inférieursà 5 % des ressources annuel<strong>les</strong> mobilisées (cf. Annexe 5).IGAS <strong>Évaluation</strong> <strong>du</strong> <strong>service</strong> ren<strong>du</strong> <strong>par</strong> <strong>les</strong> <strong>organismes</strong> collecteurs agréés mars 2008(OPCA, OPACIF et FAF)
241.3.2.4 Les délais de traitement font l’objet d’une grande attention.Certains OPCA n’ont pas répon<strong>du</strong> à cette question comprise dans l’enquête menée auprèsd‘eux <strong>par</strong> l’IGAS, mais la plu<strong>par</strong>t énoncent des délais courts (15 jours à 3 semaines) pour laphase de traitement comme pour celle <strong>du</strong> règlement des dossiers.Le FAFIEC reconnaît faire moins bien mais met en place un plan de modernisation quidevrait ramener la première étape de 30 jours à 12 jours en 2008, et la seconde de 25 jours à10 jours.VIVEA semble avoir également des procé<strong>du</strong>res internes un peu longues avec <strong>par</strong> exemple47,8 jours entre la réception <strong>du</strong> dossier de réalisation et son règlement.INTERGROS a été cité <strong>par</strong> des entreprises auditées en Pays de la Loire comme peu réactif(délai pouvant atteindre 3 mois).Les vraies difficultés pour <strong>les</strong> entreprises ou pour <strong>les</strong> <strong>organismes</strong> de formation tiennent :• au rythme des réunions des comités de gestion ou d’agrément qui examinent <strong>les</strong>demandes de financement (exemple : quatre séances annuel<strong>les</strong> dans <strong>les</strong> FAF del’artisanat) ;• aux exigences <strong>par</strong>ticulières de certains OPCA quant aux pièces justificatives àfournir, multip<strong>les</strong> et variées, sans justification toujours probante.Il s’ensuit des retards liés à des rejets de dossiers incomplets non pris en compte dans <strong>les</strong>délais exposés ci-dessus. Des témoignages recueillis (voir rapports <strong>par</strong>ticuliers) montrentqu’ils peuvent jouer un rôle très dissuasif pour <strong>les</strong> TPE souvent confrontées à des problèmesde trésorerie. Des expériences de normalisation des dossiers à constituer ont été menées <strong>par</strong>AGEFOS et OPCALIA au sein de leurs réseaux respectifs ; il serait opportun qu’unedémarche de cette nature soit engagée pour l’ensemble des OPCA (la mission a rencontréun directeur de centre de formation travaillant avec 24 OPCA ayant chacun leurs propresexigences…).1.4 Les FONGECIF n’assument pas une égalité de traitement des salariés enmatière d’accès au congé formation1.4.1 Des résultats quantitatifs en progressionS’agissant <strong>du</strong> droit au congé indivi<strong>du</strong>el de formation, la mission constate l’utilité desFONGECIF pour la prise en compte des projets indivi<strong>du</strong>els de formation présentés àl’initiative des salariés dans le cadre de démarches de promotion professionnelle ou dereconversion. Comme le souligne le rapport spécifique de mission, le congé indivi<strong>du</strong>el deformation (CIF) a démontré, au cours des trente dernières années, son utilité sociale etson apport essentiel dans le fonctionnement de « l’ascenseur social » (80 % desbénéficiaires de CIF accèdent à la qualification projetée). C’est également un outil utile à laconstruction d’un projet de création et de reprise d’entreprise (comme le notent <strong>les</strong>rapports <strong>par</strong> organisme établis <strong>par</strong> la mission).IGAS <strong>Évaluation</strong> <strong>du</strong> <strong>service</strong> ren<strong>du</strong> <strong>par</strong> <strong>les</strong> <strong>organismes</strong> collecteurs agréés mars 2008(OPCA, OPACIF et FAF)