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Octobre - Volume 4 – Numéro 5 - Bières et Plaisirs

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<strong>Octobre</strong>/Novembre 2012 BIÈRES ET PLAISIRS[Capsur…]P11La KorriganeAu début des années 90, Jean Foster, le père deCatherine, se m<strong>et</strong> à brasser de la bière suite àson r<strong>et</strong>our d’un périple de trois ans en Afriqueoù il a découvert la tradition brassicole des habitantsde Gitega au Burundi. La famille était ainsi invitée àdes fêtes où était brassée spécialement pour l’occasionune bière de sorgho <strong>et</strong> de banane. Celle-ci était préparéede façon très artisanale, à partir de la céréalecomplète <strong>et</strong> du mortier. Inspiré par c<strong>et</strong>te traditionancestrale, Jean commence à concocter des bières <strong>et</strong> àdévelopper l’équipement dont il a besoin pour le faire.Sans le savoir, il avait déjà commencé à transm<strong>et</strong>tre sapassion à la jeune Catherine.«Je me rappelle encore le goût de la toute p<strong>et</strong>itegorgée de bière de sorgho dégustée à Gitega. À l’âge de10 ans, je regardais mon père travailler ses bières <strong>et</strong> j<strong>et</strong>rouvais ça impressionnant. Les odeurs <strong>et</strong> les bruitsattiraient mon attention. Évidemment, à l’adolescence,mes amis <strong>et</strong> moi avons commencé à nous servir dansson frigo…»Comment avez-vous commencé àbrasser de la bière ?Je n’avais jamais brassé avec mon père avant de lefaire au bistro à compter de 2004. Durant c<strong>et</strong>te période,je l’ai assisté à quelques occasions, mais ce n’était pasrégulier en raison de mes études <strong>et</strong> du travail. Je mesuis tranquillement tannée de mon travail en géologieaprès 5 ans au même endroit <strong>et</strong> j’ai perdu de l’intérêtpour cela. Mes valeurs, mes passions, ma philosophiede vie ne concordaient plus avec ce travail. C’estl’agroalimentaire qui m’intéressait; la transformationdes matières agricoles en produits finis <strong>et</strong> faits de façonartisanale. Fromage, pain, chocolat, poisson fumé,charcuterie, il me fallait trouver quelque chose d’accessible.Au moment où j’ai réalisé que c’est de la bière queje souhaitais vraiment faire, le bistro fermait ses portes<strong>et</strong>, par conséquent, la brasserie de mon père également.Je n’ai eu d’autres choix que d’offrir à mon père de luiach<strong>et</strong>er ses équipements pour rouvrir la Korrigane àQuébec où j’habitais avec mon copain depuis quelquesannées. Je crois que pour mon père, ce fut une fierté depouvoir transm<strong>et</strong>tre le tout à sa fille.La première bièreque vous avez brassée ?La première que j’ai faite officiellement par moimême,c’est à la mi-mai 2011. Ça faisait un an que labrasserie était ouverte <strong>et</strong> j’avais assisté mon pèredepuis le début. J’ai appris en l’assistant <strong>et</strong> en scrutantminutieusement son travail comme cela se faisait àl’époque. J’avais brassé la Vila, notre extra blonde(Extra Pale Ale).La bière dont vous êtesla plus fière ?La Mary Morgan, notre blanche d’inspiration belge(Witbier). J’en suis fière parce que la rec<strong>et</strong>te respectebien le style <strong>et</strong> elle est à la fois rafraichissante <strong>et</strong> trèsgoûteuse comme il se doit. Les amateurs de blanchel’adorent. Quelques brasseurs ont même essayé denous soutirer nos secr<strong>et</strong>s…Votre style de bière préféré ?[À brasser <strong>et</strong> à boire]À boire, c’est la Northern English Brown Ale. Elleest plus sèche <strong>et</strong> plus houblonnée que la Southern.J’aime les notes de nois<strong>et</strong>tes <strong>et</strong> de caramel <strong>et</strong> le faitqu’elle soit bien houblonnée. C’est d’une belle complexité.C’est un style que j’ai découvert grâce à monpère qui est passionné des bières traditionnellesanglaises. Notre Boggart correspond à ce style.À brasser, ça se ressemble beaucoup. Je diraistoutefois la Croquemitaine, notre bière à l’érable, carj’adore prendre une grosse cuillerée de sirop avant debrasser la bière.Votre ingrédient préféré ?Comme je crois aux achats locaux <strong>et</strong> à la souverain<strong>et</strong>éalimentaire, j’opte pour le malt québécois.On utilise pour l’instant le malt La Québécoise deCanada Maltage <strong>et</strong> le malt Cara de Maltbroue. On veutcontinuer à développer dans ce sens.Une brasserie québécoise quevous appréciez particulièrement ?La Chouape. J’admire ce qu’ils font en tant queferme brasserie. Ils cultivent eux-mêmes leursmatières premières, <strong>et</strong> ce, en culture biologique, c’estimpressionnant. En plus, les produits sont bons <strong>et</strong> ilsviennent de chez nous! J’aime aussi Le Naufrageur, Àla Fût, Micobrasserie du Lac Saint-Jean…Une bière québécoise quevous auriez aimé brasser ?Pour faire vraiment différent, ce serait plutôt unebière africaine. Je voudrais brasser la bière traditionnelleà la burundaise au sorgho <strong>et</strong> à la banane commecelle que j’avais goûtée quand j’étais p<strong>et</strong>ite. Peut-êtremême là-bas… je voudrais vraiment faire ça un jour.Vos impressions sur la bièreau Québec…Je suis fière de ce qui se brasse ici. Fière de voir deplus en plus de produits de microbrasseries dans lesépiceries de quartier. Certes la concurrence est plusforte, mais ça vaut la peine. J’aimerais pouvoir côtoyerplus de femmes dans le milieu brassicole au Québec.Qu’est-ce que ça prend pour créerun style québécois ?Je trouve très intéressant de développer un stylepropre au Québec. Annedd’Ale, c’est un beau proj<strong>et</strong>d’association pour développer un style de bière.J’aimerais l’essayer éventuellement. Un style québécois,ça pourrait simplement être d’utiliser des ingrédientsd’ici. Bien que ça pose un défi, les brasseursdevraient prendre le risque de la faire. Il faudrait mêmeoffrir des bières de terroir, propres aux ingrédientslocaux <strong>et</strong> régionaux. Pour en arriver là, l’industrie desmatières premières brassicoles québécoises doit sedévelopper <strong>et</strong> les brasseurs doivent oser.Qu’est-ce que nous réservevotre brasserie ?On a un nouveau chef, Francis Paradis, qui est trèscréatif <strong>et</strong> qui nous réserve de belles surprises sur lemenu avec des produits locaux. Il vient d’ailleurs toutjuste d’ajouter une poutine très réussie. Je m’apprête àbrasser une bière de récolte qui contient des maltsquébécois principalement, de la céréale crue <strong>et</strong> deshoublons frais en fleurs non séchées provenant desMaîtres houblonniers du Saint-Laurent. Ce sera trèsfrais avec un côté très herbacé. Elle devrait êtredisponible au début octobre pour une durée limitée.06990812Joli<strong>et</strong>te : 67, Place Bourg<strong>et</strong> SudLaval : 195, promenade du Centropolis06910612Photo :David GingrasPar David SparrowLe spécialiste de la bière artisanaledans LanaudièreJoli<strong>et</strong>te : 60, Place Bourg<strong>et</strong> NordPlus de 300 bièresdisponibles

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