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Octobre - Volume 4 – Numéro 5 - Bières et Plaisirs

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<strong>Volume</strong> 4, numéro 5 • <strong>Octobre</strong>/Novembre 2012[Dossier] P6Biérologue, unnouveau métierreconnu ?[Voyages] P16Barcelone voussert une bière[Cap sur…] P10 <strong>et</strong> 11www.bieres<strong>et</strong>plaisirs.comPhoto : David GingrasFermentée pendant 3 ans <strong>et</strong> demiavec une maturation d'une année enbouteille,La Spontanée est le lienentre la bière, le cidre <strong>et</strong> le vin.06721012GRATUIT00531012


06701012b


P4[Actualités]BIÈRESChaque produit alcoolisé importé pour lemarché du Québec devait obligatoirement seconformer à la Loi sur la société des alcoolsdu Québec (SAQ). Dans les faits, l'importation privéefonctionne adéquatement pour les alcools comme levin. L'importation privée de bières est cependantsource de tracas administratifs, car peu d'intervenantss'y intéressent vraiment. Et pourtant, de plus en plusde consommateurs sont prêts à importer de la bièredu monde entier <strong>et</strong> créer leurs caves personnelles.R<strong>et</strong>ournons en arrière, il y a 30 ans. Le marché del'alcool au Québec se résumait en quelques mots :blanc, rouge, alcool fort <strong>et</strong> bière. Quelques bouteillesUNE BIÈREDE NOTRE SÉRIEMOMENTUMÀ NE PAS MANQUEREMBOUTEILLÉE UNE FOISPAR ANNÉE SEULEMENT !Importer des bières, sans difficulté ?ÉditorialPar Philippe Woutersde vin étaient distribuées dans le réseau des épiceries.La bière était brassée par nos deux géants de l'industrie: Molson <strong>et</strong> Labatt. Très peu de bières importées <strong>et</strong>aucune bière de micro n’étaient disponibles sur lestabl<strong>et</strong>tes. La SAQ était responsable de la vente de laplupart des alcools disponibles au Québec.En 2012, le marché de l'alcool est tout autre. Lesconsommateurs savent faire la différence entre «Pinotnoir» <strong>et</strong> «Gewurztraminer». Ils profitent des centainesde bières brassées au Québec <strong>et</strong> consommentde plus en plus de bières importées. Celles-ci sont à lafois disponibles en épicerie, dans les dépanneurs spécialisésou dans le réseau de la SAQ.ET PLAISIRS <strong>Octobre</strong>/Novembre 201206731012Importer de la bière, c'est possibleSaviez-vous que vous pouvez importer n'importequelle bière sur le sol québécois? Il vous faudracependant un taux de motivation à l'épreuve de tousles tracas administratifs qui s'offrent à vous pour réussirles trois étapes de l'importation.Supposons que vous repérez une brasserie àBruxelles qui brasse des produits intéressants quevous aimeriez rapporter au Québec. La première étapeconsiste à convaincre la brasserie d'exporter auQuébec <strong>et</strong> de passer au travers des nombreusesembûches entre l'envoi des produits <strong>et</strong> l'arrivée deceux-ci dans votre cave à bière. Tout alcool importé auQuébec passe par la SAQ, même si celui-ci est ach<strong>et</strong>éd'une autre province. Je vous rappelle d'ailleurs qu'ilest interdit d'ach<strong>et</strong>er des produits alcoolisés d'uneautre province sans passer par la SAQ.La deuxième étape consiste à transporter <strong>et</strong> payerles frais de douanes des produits importés. Il existe denombreux agents d'importation d'alcool qui travaillentdirectement avec la SAQ <strong>et</strong> qui peuvent prendre lerelais avec la brasserie en étant la personne-ressourcesur le sol québécois. Dans le cas d'une importationprivée, les agents vous demanderont un prix forfaitairepour chaque caisse importée, par exemple.La troisième <strong>et</strong> dernière étape est l'arrivée des produitsà l'entrepôt de la SAQ <strong>et</strong> le stockage pour contrôle.Les produits seront conservés jusqu'à ce queceux-ci soient «relâchés» <strong>et</strong> que toutes les formalitésadministratives aient été complétées. Entre l'envoi devotre commande de Bruxelles jusqu'à la réception, plusde 6 mois peuvent s'être écoulés : une période bien troplongue pour un produit aussi fragile que la bière…Une importation simplifiée ?Et si on pouvait importer toutes les bières dumonde en appelant la brasserie convoitée, en luidemandant de les envoyer avec le transporteur de sonchoix <strong>et</strong> en allant les chercher soi-même pour les consommerrapidement? Un délai de livraison de deuxsemaines maximum.Depuis quelques années, le taux d'alcool d'unebière brassée ou vendue sur le sol québécois ne peutdépasser 11,9 %. Autrement, celui-ci est considérécomme un distillat d'imitation <strong>et</strong> des taxes spécialessont appliquées. Avez-vous remarqué que la Scaldis 12,produit phare de la brasserie Dubuisson en Belgique,affiche un taux d'alcool de 11,9 % <strong>et</strong> non 12%? C<strong>et</strong>tedifférence perm<strong>et</strong> à l'agent importateur de la proposersur les tabl<strong>et</strong>tes de la SAQ. Même nos microbrasseriesne brassent presque plus de bières au dessus de 11,9%.Imaginez une modification à la législation quinous perm<strong>et</strong>trait d'importer, légalement <strong>et</strong> beaucoupplus facilement, tout alcool inférieur ou égal à 11,9%,sans passer par la SAQ. Le gouvernement du Québeccontinuerait de collecter les taxes spéciales pourchaque produit importé, mais le consommateur seraiten mesure de prendre ses propres dispositions pour l<strong>et</strong>ransport du produit.Imaginez la possibilité pour un propriétaired'épicerie ou de magasin spécialisé d'importer les produitsde son choix sans passer par les entrepôts de laSAQ ou un agent importateur. Des règles d'importationsimplifiées perm<strong>et</strong>traient alors aux magasins spécialisésd'offrir une gamme de produits internationaux<strong>et</strong> une expérience d'achat aux consommateurs. Àl’heure actuelle, c'est l'agent qui décide du réseau dedistribution (SAQ ou épicerie) de son produit.Imaginez un consommateur commander, surIntern<strong>et</strong>, la bière tant convoitée, la recevoir à domicile<strong>et</strong> payer les taxes provinciales d'importation auprèsdu transporteur. Un processus simple, efficace <strong>et</strong> déjàfonctionnel. Imaginez un propriétaire de bar faire lamême chose… Cela dit, il faut s'attendre à une réactionmitigée de la part des brasseries québécoises considérantque le marché de la bière au Québec est trèsfragile <strong>et</strong> ne peut se perm<strong>et</strong>tre de laisser encore plusde place aux bières importées. Il faut comprendre quele but recherché n'est pas de diminuer les taxes d'importationde chaque produit, mais de perm<strong>et</strong>tre auxconsommateurs d'avoir accès plus rapidement auxbières internationales. Le marché est-il prêt?05660610Grande NoirceurStout impériale - 9 %En vente en novembreBrasserie Artisanale29, rue Laurier OuestMontréal, Québec, H2T 2N2info@dieuduciel.comBrasserie <strong>et</strong> Pub259, rue de VillemureSt-Jérôme, Québec, J7Z 5J4infomicro@dieuduciel.com514.490.9555 450.436.3438WWW.DIEUDUCIEL.COMÉditeurPhilippe WoutersDirecteur de productionSébastien HuotRédacteurs Valérie R. Carbonneau, Julie Caron, Emmanuel Lauzon,Catherine SchlagerChroniqueurs Thierry Boulanger, Sylvain Cloutier, Jonathan Garnier,Ian Guénard, Mathieu Perron, Martin ThibaultCP 82143, 1100 Boul. Maloney OuestGatineau, QC, J8T 8B6www.bieres<strong>et</strong>plaisirs.comRédacteur en chefDavid SparrowImpressionTC • Imprimeries TranscontinentalDistributionDiffumag, DistribièrePhotographeDavid SparrowAdministration 819.775.0122Production 418.204.7720info@bieres<strong>et</strong>plaisirs.comSoif de nouvelles !Toute reproduction du contenu de ce journal est interdite,en tout ou en partie, sans le consentement écrit del’éditeur. Les articles publiés dans le journal sont sousla responsabilité des auteurs <strong>et</strong> la direction ne partagepas nécessairement les opinions émises.Dépôt légal : Bibliothèque <strong>et</strong> Archives Nationale QuébecBibliothèque <strong>et</strong> Archives CanadaISSN 1918-8390POUR S’ABONNER✃1 an (6 numéros, 17,50$, tx incl.) payable à l’ordre de Éditions BPLNom : __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ _Adresse : ____ ____ ____ ____ ____ ____ ____ ____ ____ ____ ____ ________ ____ ____ ____ ____ ____ ___ Code postal : ____ ____ ____ ____Téléphone : __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ __Courriel : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _✃<strong>Octobre</strong>


<strong>Octobre</strong>/Novembre 2012 BIÈRES ET PLAISIRS[Actualités]P5Rickard’s revient avecdes bières de saisonUn an après avoir lancé laRickard’s blonde, p<strong>et</strong>ite dernièrede sa gamme artisanale, labrasserie Molson-Coors prépareson r<strong>et</strong>our sur l’échiquierbrassicole avec deux nouveauxproduits saisonniers.Par Emmanuel LauzonLa CardiganLe temps des canicules terminé,plusieurs amateurs de bière nerechercheront plus les produitsrafraîchissants, fruités ou faciles àboire <strong>et</strong> migreront tranquillementvers des goûts plus chauds <strong>et</strong>prononcés. La Rickard’s Cardiganpropose sa candidature dans lecomté automnal <strong>et</strong> prom<strong>et</strong> d’incarnerle changement avec ses notesde cannelle, de muscade, de cloude girofle, <strong>et</strong> même de cassonade.Avec son goût épicé, c<strong>et</strong>te lagerse veut une bière de transitionentre l’été <strong>et</strong> l’hiver. Selon legéant brasseur, elle prom<strong>et</strong> debien se marier aux patatesdouces, aux côtel<strong>et</strong>tes de porcbraisées <strong>et</strong> aux croustades auxpommes. Elle sera offerte pourune durée limitée, soit de la finaoût à la fin octobre.La OakhouseRickard’s profitera de l’arrivée de l’hiver poursurfer sur la vague de froid avec sa nouvelle bièrehivernale. Toujours dans la famille des lagers, laOakhouse succèdera à la Cardigan dès son r<strong>et</strong>rait destabl<strong>et</strong>tes, <strong>et</strong> proposera quant à elle un goût plutôtvanillé. Misant sur la thématique «chal<strong>et</strong>», Rickard’sprésente son produit comme une bière d’après-ski,appréciable dans une ambiance feutrée <strong>et</strong> conviviale.Vieillie avec du chêne légèrement torréfié, elle revêtune robe ambrée <strong>et</strong> accompagnerait bien le rôti debœuf, les viandes salées ou un gâteau au café. Toutcomme sa consœur automnale, elle sera seulementdisponible pour quelques semaines à compter de lafin novembre. Bien qu’on nous la présente commeétant une bière d’hiver, elle devrait être r<strong>et</strong>irée dumarché à la fin décembre, momentoù la saison hivernale nefait pourtant que commencer.Vendues en dépanneurs <strong>et</strong>en épiceries, ces deux saisonnièresseront disponibles uniquementen caisses de six, <strong>et</strong>leur prix de détail suggéré estfixé à 11,49$. Certains bars laproposeront en fût pour une duréelimitée. Si la gamme Rickard’snous a jusqu’alors habitués à descompromis entre saveur <strong>et</strong> accessibilité,ces nouveaux brassinsillustrent bien le désir du géant deprendre d’assaut le marché du goût.Peut-être nous offriront-ils une bière printanière<strong>et</strong> estivale en 2013?Ouverture dela Microbrasserie GoudaleOuverte depuis le 3 août dernier,la Microbrasserie Goudale risquede faire parler d’elle autant quela classe politique de Boisbriandavec ses murs qui sont couvertsde bouteilles, ses scootersfaisant office de bancs de bar <strong>et</strong>les nouveautés brassicoles quin’attendent que le permis pourfaire leur apparition dans lesBasses-Laurentides.Par Julie CaronAffirmer que Christian Marcoux a toujours euun intérêt pour la bière est un euphémisme.«J’ai ach<strong>et</strong>é mon premier «kit» de brasseur àl’âge de 14 ans!» s’exclame le propriétaire, brasseur <strong>et</strong>cuisinier, dont le père l’emmenait déjà sélectionnerdes bières importées à un très jeune âge.Les microbrasseries étant peu nombreuses à lafin des années 80, c’est en cuisine qu’il a choisi dese diriger. Choix judicieux s’il en est un, puisque laMicrobrasserie Goudale bénéficie des talents de sonpropriétaire <strong>et</strong> offre tous les jours des plats réconfortantsoù tout est fait maison, de la salsa à lasauce BBQ.Par la suite, Christian Marcoux rencontre KenWilson, de la Brasserie Le Chaudron, qui l’initie aubrassage tout grain <strong>et</strong> industriel. «J’avais déjà descommerces qui fonctionnaient bien, mais l’idée acommencé à germer», explique-t-il.Récession oblige, il vendra éventuellement sesentreprises de restauration afin de concrétiser sonproj<strong>et</strong> de microbrasserie. Pourquoi Boisbriand? «Jevoulais une micro avec un permis industriel, mais jevoulais aussi un resto-bar à l’avant <strong>et</strong> il n’y avaitpresque seulement qu’à Terrebonne <strong>et</strong> à Boisbriandque c’était possible» dit-il.Pour le moment, 15 bières en fût sont offertes àla microbrasserie, dont trois fabriquées par ChristianMarcoux chez Brasseurs de Montréal. À ce propos,même s’il est satisfait de ce qu’il y brasse, il sedit impatient d’avoir accès à plusieurs fermenteurs,chez lui, à sa microbrasserie, afin de laisser librecours à sa folie créatrice. «Ce qui me fait triper, cesont les styles d’abbaye belge, celles qui jouent avecles épices <strong>et</strong> qui prennent deux, trois, voire dix moisà faire.»Outre la quinzaine de lignes en fût, l’on r<strong>et</strong>rouveun cidre ainsi que seize bières en importationprivée, dont La Trappe <strong>et</strong> la Westvl<strong>et</strong>eren.«Goudale» provient de l’argot français <strong>et</strong> servaità désigner la bière à l’époque de la Good Ale.La Microbrasserie Goudale est située au4535, Grande Allée à Boisbriand.Passionnémenthoublonnée.nouveauMAINTENANTDISPONIBLEEN ÉPICERIESLa Boréale IPA est une bièreambrée débordante de houblon,une plante de la famille duchanvre, qui fera découvrirà votre palais une amertumeaffirmée associée à des arômesfloraux. C<strong>et</strong>te India Pale Ale n’estpas filtrée afin de conserver unmaximum de saveurs.6,2 % alc./vol. | 50 IBUboreale.comPur malt, toutes naturelles06671012


P6[Dossier]BIÈRESJusqu'à il y a une dizaine d'années, la bièrecomme boisson d'accompagnement était considéréecomme un non-sens au Québec, à l'exceptiondes plats très épicés, explique Mario D'Eer,biérologue. «Je faisais sourciller bien du monde avec06861012mes bières <strong>et</strong> fromages... Même si le concept est maintenantbien enraciné dans le monde de la bière, il suscit<strong>et</strong>oujours du scepticisme au sein de la populationnon initiée aux bières nouvelles», résume-t-il.Les accords avec les plats suivent une évolutionsemblable : c'est-à-dire qu'il existe unebière pour chaque plat, du p<strong>et</strong>it déjeunerjusqu'au dessert. Le principalproblème de la bière, enchaîne-t-il, estlié à son statut populaire : contrairementau vin, on ne peut pas se péterles br<strong>et</strong>elles en affirmant avoir payéune centaine de dollars pour une bièred'accompagnement...M. D'Eer enseigne le vol<strong>et</strong> bière dela formation en sommellerie à la Citécollégiale d'Ottawa depuis quelquesannées. En côtoyant des sommeliersrégulièrement, il remarque que labière a été récupérée par ces spécialistesen vin, qui s'improvisent parfois même spécialistesen bières. «Il n'y a pas de véritable formation desommelier en bière au Québec. Il suffit simplementd'avoir une grande gueule <strong>et</strong> de faire la différenceentre les mots lager <strong>et</strong> ale», dit-il en riant.Farces à part, la plupart des formations en sommellerieoffrent un mini contenu «bière». Après tout,C’est ici que ça se brasse.Le plaisir, l’animation, les bons plats de stylebistro à l’européenne <strong>et</strong>, surtout, la fameusebière artisanale qui passe directement de lacuve à votre verre... ne cherchez pas ailleurs.Visitez un de nos 7 établissementsde la région métropolitaine de Montréalou celui de la ville de Québec.Restaurant - microbrasserieL’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.les3brasseurs.caET PLAISIRS <strong>Octobre</strong>/Novembre 2012Les sommeliers en bière, une tendance ou un métier ?Blogueurs biérophiles, biérologues, sommeliers en bière...qui sont-ils vraiment, ces passionnés autodidactes, épicuriens<strong>et</strong> dégustateurs spécialisés? Si la bière coule à flot au Québecen autant de variétés depuis une bonne décennie, ce n'estpourtant pas encore une expertise reconnue par un diplôme.Par Valerie R. Carbonneau06950612le travail d'un sommelier ne se limite pas au vin, car ilenglobe par définition les vins, spiritueux <strong>et</strong> alcools.C'est le cas entre autres de l'Institut de tourisme <strong>et</strong>d'hôtellerie du Québec (ITHQ), du Collège LaSalle, àMontréal, de l'École hôtelière de Laval <strong>et</strong> de l'Écolehôtelière des Laurentides. Pour ne nommer queceux-ci.Un premier poste de sommelieren bière au QuébecÀ l'emploi d'Unibroue depuis 2001, SylvainBouchard est un véritable tripeux de bière. Il se rappelledu temps où il était encore au Cégep, en 1985,tandis que la Société des Alcools du Québec (SAQ)commençait à vendre dela bière importée <strong>et</strong> queBelle Gueule commençaità brasser... <strong>et</strong> àl'Université du Québec àMontréal (UQAM) aumoment où sortaient lespremiers fûts ne portantpas la signature deMolson <strong>et</strong> Labatt.«Depuis 15 ans, je lis,je m'informe <strong>et</strong> je goûte...J'ai vu l'évolution depuisla première conférence deMario D'Eer, en 1995, lepremier Mondial de la bière <strong>et</strong> la première fête àChambly...» En 2009, son employeur le désignecomme un ambassadeur de la grande famille de produits: Sylvain Bouchard devient le premier auQuébec à détenir le titre de sommelier en bière.Des anecdotes, il en a pour les fins <strong>et</strong> les fous.Comme la fois où un homme lui rapportait un sacrempli de bouchons de liège pour lui montrer combiende bières sa copine avait bues depuis qu'ils avaientassisté à son atelier de dégustation. Fait important ànoter : avant de rencontrer Sylvain, c<strong>et</strong>te femmedétestait la bière.Unibroue a toujours fait une place à table pour sesproduits. Bien qu'il soit payé par une brasserie en particulierpour parler de ses produits, il reconnaît unebelle lattitude de la part de son employeur.«Par exemple, Unibroue n'a pas de Stout dans sonportefeuille, mais j'en parle quand même puisque jeconsidère que j'ai une vocation éducative, précisecelui que l'on invite régulièrement sur les plateauxd'émissions de télé. Il m'est arrivé de parler de laMacKroken du Bilboqu<strong>et</strong>, des produits des Brasseursdu Temps <strong>et</strong> de Pit Caribou, notamment.» Mêmeprincipe pour les IPA <strong>et</strong> les allemandes, s'il veut parlerd'accords avec la nourriture, il doit égalementregarder dans ce qui se fait ailleurs.Il y a quinze ans, un sommelier en bières c'était del'utopie, déclare-t-il. Au fil des ans, ils se sont mis à semultiplier <strong>et</strong> les gens ont commencé à démontrer del'intérêt. On le voit aussi dans les festivals, qui sonttoujours plus nombreux à accueillir encore plus degens. «Quant aux microbrasseurs, ils ont davantag<strong>et</strong>endance à s'associer à des producteurs locaux pourprésenter leurs produits. Même que beaucoup fontappel à nos connaissances en tant que biérologues,Mario D'Eer, Philippe Wouters <strong>et</strong> moi.»Du côté de notre éditeur, Philippe Wouters, conférencierréputé, le titre de biérologue vient avec desresponsabilités <strong>et</strong> des devoirs, mais doit refléter le caractèreconvivial de la bière. Même s'il côtoie le milieude la bière depuis son enfance, Philippe est un professionnelreconnu qui a débuté en 2006 au Québec. Laprincipale philosophie qu'il véhicule au cours deses conférences, c'est le partage des connaissancescomme prétexte à communier <strong>et</strong> s'amuser autourd'une bonne bière.«Il n'existe aucune école officielle de biérologue auQuébec, le seul vrai diplôme est la reconnaissance d<strong>et</strong>on travail par tes pairs <strong>et</strong> le milieu de l'industrie. Ilfaut donc que ton travail soit professionnel <strong>et</strong> surtoututile en offrant de l'information qui perm<strong>et</strong> à la filièrebière de se démarquer. La qualité de c<strong>et</strong>te informationsera gage de ta reconnaissance auprès du milieu.»Qu'en pensent les professionnelsdu milieu ?Bières <strong>et</strong> plaisirs a sondé le terrain du côté desrestos. À commencer par Martin Juneau chef célèbreà l'origine de la défunte <strong>et</strong> regr<strong>et</strong>tée Montée de lait,recruté aux cuisines du Newtown en 2011, <strong>et</strong> nouvellementcopropriétaire du Pastaga, installé boulevardSaint-Laurent à Montréal.Il existe une véritable expertise en dégustationdans le milieu de la bière, explique-t-il, en nommantles gens de la microbrasserie Dieu du Ciel!. Je trouveque ces «experts» gagneraient à suivre une formationen sommellerie... en vin. Parce qu'au même titre quela bouffe <strong>et</strong> le vin, les accords bières <strong>et</strong> m<strong>et</strong>s se fonttrès bien, adm<strong>et</strong> celui qui, même s'il préfère accompagnerses repas de vin, il aime les précéder d'unebière. «J'adore c<strong>et</strong>te culture de la curiosité, la visionderrière les différents accords <strong>et</strong> j'ai un grand respectpour le travail des brasseurs <strong>et</strong> vignerons qui travaillentavec des produits locaux <strong>et</strong> biologiques. LaBarberie par exemple.»Martin Juneau était d'ailleurs juge à la dernièreédition du Gold Medal Plates, une célébration culinairepancanadienne dont l'objectif est d'amasser desfonds pour les athlètes qui performeront aux Jeuxolympiques. Un fait impressionnant, partage-t-il, c'estque les trois gagnants qui ont remporté les médaillesd'or, d'argent <strong>et</strong> de bronze lors de la compétition àMontréal, l'ont mérité grâce à un accord bière <strong>et</strong> m<strong>et</strong>s!Pour Ludovic Delonca, maître d'hôtel, sommelierde formation <strong>et</strong> copropriétaire du restaurant Europea,la bière qui fait partie intégrante du concept de certainsrestos, le Fourqu<strong>et</strong> Fourch<strong>et</strong>te par exemple qui,par définition, désigne la bière <strong>et</strong> ses artisans <strong>et</strong> la gastronomie,est une tendance qui risque de s'étendrebien au-delà de ce pionnier qui amalgame depuisune dizaine d'années ses assi<strong>et</strong>tes aux produitsd'Unibroue. Selon lui, tout bon sommelier doit savoirautant parler de la bière que du Whisky <strong>et</strong> des vins.Le sommelier en bière est une idée de fond qui acommencé en Allemagne, explique Patrice Schoune,de la Ferme Brasserie Schoune. Depuis à peinequelques semaines, le brasseur est certifié sommelierDoemens, de l'Institut allemand du même nom. Uneécole qui offre la formation de sommelier en bièrefortement reconnue à l'international.«Le sommelier en bière doit faire la promotion dela bière de qualité en général, mentionne-t-il. Il fautlui rendre ses l<strong>et</strong>tres de noblesse comme on l'a faitpour le vin. D'ailleurs, rappelons-nous comment étaitperçu le vin au Québec il y a 30 ans...» Des 16 personnesinscrites à la formation ce printemps, PatriceSchoune était le seul Canadien. Il avoue même humblementavoir terminé bon premier.À l'école de la bièreL'Institut Siebel de Chicago offre une formation demaître-brasseur de 24 semaines en collaboration avecl'Institut Doemens incluant un vol<strong>et</strong> pratique pendantsix semaines en Allemangne. Il existe aussi chez nosvoisins du Sud une certification pour se proclamerbiérologue, diplôme à la main : le programme Cicerone– en anglais – initié par des passionnés de bière deChicago. Une certification très difficile à atteindre.Au Québec, l'école de Biéorologie MBière proposeun vol<strong>et</strong> formation destiné au grand public. Les ateliersde dégustation sont présentés par différentsintervenants reconnus du monde de la bière. L'Atelierdes Bières, le vol<strong>et</strong> formation de Bières <strong>et</strong> plaisirs, offreaussi des ateliers de dégustation <strong>et</strong> ateliers de formation.Aucun n'offre un diplôme officiel.


MD<strong>Octobre</strong>/Novembre 2012 BIÈRES ET PLAISIRS[Dégustation]P7L’utilisation de la citrouille comme ingrédient dans la bièren'est pas récente. The American herbal; ou, Materia medica,publié en 1801, y faisait déjà référence : Différents types debières, ales, <strong>et</strong>c. sont souvent préparés selon les prescriptionsdes médecins, toutes, ainsi que la bière à la citrouille <strong>et</strong> labière au son, prennent les vertus des ingrédients présentsdans de telles boissons alcoolisées (traduction libre).Par Sylvain CloutierOn associe la paternité de la bière à la citrouilleà Bill Owens de la Buffalo Bill’sBrewery, qui, au milieu des années 80, s'estinspiré de ses recherches sur les bières brassées audébut de la colonie américaine. On aurait, entreautres, découvert des notes de George Washington affirmantqu'il l'utilisait dans la confection de ses bières!Dans une entrevue, il a mentionné que sa premièr<strong>et</strong>entative avait été un échec cuisant. Brassée qu'avec dela citrouille, la bière n’en avait pas le goût. C’est alorsqu’il a réalisé que la saveur distinctive associée à la tarteà la citrouille provient plutôt des épices qui sont utiliséesdans sa confection. Il a donc «ajusté» sa rec<strong>et</strong>teen y ajoutant des épices pour tarte à la citrouille, créantainsi le prototype de la bière à la citrouille ou plutôt, dela bière aux épices pour tarte à la citrouille.On recense une centaine de bières à la citrouilleaux États-Unis, mais seulement une poignée auQuébec. Je vous en présente deux, la St-AmbroiseCitrouille (McAuslan) <strong>et</strong> la ScieTrouillarde Double (LesBrasseurs du Temps). Je complèteavec l'ontarienne HighballerPumpkin Ale (Grand RiverBrewing).■ Aux yeux La St-AmbroiseCitrouille présente une bièreorangée agrémentée de refl<strong>et</strong>srougeâtres. Limpide, une légèreeffervescence est visible. Son p<strong>et</strong>itanneau de mousse beige ne laisserapas de dentelle sur le verre.La Scie Trouillarde Double <strong>et</strong> laHighballer Pumpkin Ale sont cuivrées.La Scie Trouillarde Doublen'étant pas filtrée, la bière est trouble contrairementà la filtrée Highballer Pumpkin Ale. La ScieTrouillarde Double se coiffe d'une mousse beigealors que celle de la Highballer Pumpkin Ale estblanche. Les deux bières laissent une dentelleappréciable sur le verre.■ Au nez Les épices sont prépondérantes dans lestrois. Si vous avez déjà mangé de la tarte à la citrouille,vous ne serez pas surpris par les arômesqui composent les bouqu<strong>et</strong>s de ces troisbières. En plus de ses malt <strong>et</strong> caramel,la St-Ambroise Citrouille dévoilele mélange typique de latarte à la citrouille, soit muscade,cannelle, gingembre <strong>et</strong>clou de girofle.La Scie Trouillarde Doubleprésente les mêmes quatreépices auxquelles s'ajoutentdu malt <strong>et</strong> un houblon bienplaisant.Muscade, gingembre <strong>et</strong> cloude girofle sont proposés par laHighballer Pumpkin Ale. On ytrouve aussi du houblon ainsi qu'unpeu de malt.J'ai apprécié la présence de houblon quiajoute à la complexité des arômes.■ En bouche Les saveurs des bières sontfidèles à leur profil aromatique. Vous aurez l'impressionde croquer dans de la tarte à la citrouille.La gorgée de la St-Ambroise Citrouille débute enmuscade, suivi d'un mélange de ses épices. Ducaramel vient couvrir le tout. Les épices reviennenten finale, mais je note que le clou de girofleest plus présent.La Scie Trouillarde Double vous m<strong>et</strong> plein d<strong>et</strong>arte à la citrouille en bouche, puis, je distinguechacune de ses épices. Une p<strong>et</strong>ite touche inattendue,mais agréable, de poivre se manifeste.Le houblon se pointe avant de céder le plancheraux épices. Le malt est présent tout au long dela gorgée.La muscade présente la Highballer Pumpkin Ale.Son houblon perce la surface puis cède la place augingembre. Un peu de malt apparaît avant de s'effacerdevant le clou de girofle. Les derniers instantss'évanouissent sur de la muscade <strong>et</strong> du cloude girofle.Trois variantes appréciées qui perm<strong>et</strong>tent de découvrirtrois visions du brassage.Comment puis-je faireune telle dégustation ?La St-Ambroise Citrouille de la brasserieMcAuslan (mcauslan.com/fr) se trouve dans laplupart des points de vente du Québec. La ScieTrouillarde Double des Brasseurs du Temps(www.brasseursdutemps.com) vient tout juste defaire son apparition. Quant à la Highballer PumpkinAle de Grand River Brewing, vous devrez visiter laLCBO (www.lcbo.com).0701101207031012CONCEPTArt <strong>et</strong>Brocante


P8[Dégustation]BIÈRESET PLAISIRS <strong>Octobre</strong>/Novembre 2012« Porter ! Porter ! »Le Porter est une ale anglaise foncée avec descaractéristiques restreintes de torréfaction <strong>et</strong> de rôtie. Il estla bière noire d’époque de votre grand-mère, la traditionoubliée de l’Angl<strong>et</strong>erre <strong>et</strong> le grand frère déchu du Stout.Par David SparrowOn le qualifie de noir, mais le Porter est plutôtbrun clair à brun foncé, laissant même scintillerdes refl<strong>et</strong>s rubis. Il offre des arômes maltésavec un peu de grillés <strong>et</strong> présente des notes chocolatées,quelques fois de caramel, de céréales, de pain ou denoix. Les arômes de houblon sont plutôt subtils.Les flaveurs maltées du Porter sont semblables auxarômes qu’il dégage; grillées, chocolatées, caramel <strong>et</strong>nois<strong>et</strong>te. Il ne devrait pas présenter de notes prononcéesde malt noir (âcre, brûlé ou torréfié), celles-ci caractérisentplutôt le Stout.Un peu d’histoireOn raconte que le Porter a été inventé en Angl<strong>et</strong>errequelque part dans les années 1700. Selon certainsrécits, il est le résultat d’une tentative maladroite decréer un style parfait. Selon d’autres, il s’agit d’uneingénieuse façon de redonner vie à des bières de moinsen moins demandées. Ironiquement, l’histoire n’a pasr<strong>et</strong>enu le nom du responsable.Ce sur quoi les deux versions s’entendent, c’estque le Porter fut d’abord baptisé Entire, signifiant«entier», <strong>et</strong> provient du mélange de trois types debière alors disponibles en Angl<strong>et</strong>erre, la Ale, la Beer <strong>et</strong>la Two Penny.La version du brasseur maladroit veut qu’il aittenté de combiner les caractéristiques gustatives de cestrois types en une seule bière, mais que les saveurs dumalt rôti aient pris le dessus. Dans l’autre version, lebrasseur ingénieux ayant remarqué la diminution de06801012popularité pour les trois types de bière aurait décidé deles mélanger pour offrir de la nouveauté <strong>et</strong> ainsi sefaciliter la vie.Une troisième version m<strong>et</strong> en doute le mélange destrois types de bière. Selon celle-ci, on aurait simplementrincé les grains à trois reprises <strong>et</strong> mélangé les troismoûts ensemble au lieu de les utiliser séparément.Il n’est pas très clair non plus comment est venule nom «Porter». Les Porter londoniens travaillaientdans les marchés <strong>et</strong> ports de Londres où ilstransportaient les marchandises. Enarrivant au port par le canal, les livreursont probablement développé l’habitudede crier «Porter!» pour s’assurer deleur présence pour décharger leurembarcation. Qui sait?Plus foncé <strong>et</strong> plus goûteux, lePorter pardonnait beaucoup plus lesimperfections <strong>et</strong> c’est pourquoi sa popularités’est rapidement propagée danstout le Royaume-Uni <strong>et</strong> même aux alentoursde la Mer du Nord <strong>et</strong> de la MerBaltique. Les Britanniques étaient en pleinerévolution industrielle <strong>et</strong> amélioraient sanscesse leurs réseaux de transport.Les dérivés…On r<strong>et</strong>rouvait également une interprétationplus alcoolisée, plus houblonnée<strong>et</strong> plus torréfiée du Porter, qualifiée de«Robust». Celle-ci comportait notammentdes notes de houblon. Ces notesétaient toutefois plus subtiles que dans lesinterprétations modernes où elles sont devenuesplus agressives.Plutôt que de se procurer du malt rôti qui étaitlourdement taxé à l’époque, Arthur Guinness deDublin en Irlande, utilisa des grains d'orge qu’il fîtrôtir lui-même afin d’économiser. Il nomma sonPorter aux saveurs plus torréfiées la Guinness ExtraStout Porter. Le mot «stout» signifiait aussi«robuste». Au fil des ans, il la perfectionne un peu <strong>et</strong>vous connaissez la suite…Les Porters envoyés à l’étranger étaient quant àeux plus alcoolisés <strong>et</strong> plus houblonnés pour faciliterle voyage en mer, d’où le nom Baltic Porter qui estdemeuré. Ils sont denses <strong>et</strong> complexes. En Europe del’Est <strong>et</strong> même en Chine, on se m<strong>et</strong> ainsi à brasser desPorters, quelques fois avec des levures de Lager propresaux traditions culturelles.Tranquillement, la Pale Ale, la Pilsner, les taxes <strong>et</strong>les guerres sont venues chasser le Porter de l’Angl<strong>et</strong>erreau fil des années 1900. Dans les pubs londoniens,les Porters plus faibles sont devenus desMild Ale; les plus forts des Stouts.Heureusement, la CAMRA <strong>et</strong> la révolutiondes brasseries artisanales a surescaper le style.Sur la tableLe Porter s’accorde avec presqu<strong>et</strong>ous les plats de viande, tant mijotéque cuit sur le grill. Les huîtres, leschampignons <strong>et</strong> les fromages goûteuxsont également à propos. Il faitaussi bonne figure avec les dessertssucrés; tarte aux pommes, brownies,pain aux bananes, noix, pecan, caramelbrulé, <strong>et</strong>c.Notre dégustationElle s’est avérée réussie <strong>et</strong> aux opinionspartagées. D’abord, la Simple Malt DoublePorter est sèche <strong>et</strong> offre des arômes fumésqui s’agencent bien à ses notes de nois<strong>et</strong>tesrôties. Le fumé vole n<strong>et</strong>tement laved<strong>et</strong>te. La Rickard’s Dark est quant àelle très douce <strong>et</strong> légèrement caramel avec unsoupçon d’érable très subtil.La Big Ben Porter est plus foncée que les précédentes<strong>et</strong> propose des notes de café <strong>et</strong> de subtilespointes fumées. Elle nous laisse sur une fine amertume.La Gaspésienne est aussi très foncée. Enbouche, une fine touche rôtie se marie à merveille auxnotes chocolatées, ce qui a séduit notre panel.La Lapatt Robuste Porter sort toutefois grande gagnanteavec son imposante amertume en finale quisoutient les notes de café, de chocolat <strong>et</strong> de houblons.L’interprétation moderne l’emporte sur la tradition. Àvous de voir…✶ Dégustation; maintenantdu vendredi au dimanche durantles heures d'affluence✶ un conseiller sur place7 jours/semaine06870812601, d’Aiguillon, Québec • 418 647-297206060412 059804122500, rue Rachel Est (coin Iberville) MONTRÉALGrand stationnement(514) 525-1203www.depanneurpeluso.comSuivez-nous sur facebook au www.facebook.com/bieresquebec


<strong>Octobre</strong>/Novembre 2012 BIÈRES ET PLAISIRS[Dégustation]P9La bière du moisLapatt Robuste PorterDivers Elle illustre bien les interprétations modernes,voire américaines, des Robust Porters.L’amertume <strong>et</strong> même les arômes du houblon sefont sentir.AucunGlacéeRafraîchissantePrésentation La Lapatt Robuste Porter est un RobustBasPorter, à 6,0% d’alcool, brassé par la Brasserie Dunham àDunham depuis 2012.Description Presque noire, elle est couverte d’une belle mousse moka. Au nez, on découvre des arômes de café légèrementtorréfié, de malt caramel rôti <strong>et</strong> de houblons résineux. En bouche, la texture est onctueuse <strong>et</strong> on goûte des pointesde chocolat noir <strong>et</strong> de malt rôti. L’amertume est bien présente, contrebalançant le malt rôti.Suggestion Elle tiendra bonne compagnie à un mijoté de bœuf m<strong>et</strong>tant en ved<strong>et</strong>te diverses variétés de champignons.Le cheddar fort lui plait également.Arrière-goûtExplosifTempératurePièceCaractèreChaleureusePrixÉlevéDivers Originalement baptiséeLa Gaspésienne #13, ellefait référence aux embarcationsayant sillonné leSaint-Laurent au tempsde la pêche à la morue.Numérotées de 1 à 50, ondit que la #13 n’a jamaisvu le jour…Divers C’est du sirop d’érablequébécois qui est utilisé dans safabrication. Sur son site Intern<strong>et</strong>,la brasserie propose quelquesrec<strong>et</strong>tes des plus alléchantesà exécuter avec c<strong>et</strong>te bière.À découvrir.Divers Elle est probablementtrès fortement inspirée de laCalum<strong>et</strong>, un Porter fumé concoctépar le brasseur chez sadéfunte brasserie sans domicilefixe, Biéropholie.Divers Elle fut brassée enl’honneur des porters deLondres qui s’en abreuvaientpour faire le pleind’énergie à peu de fraisau lieu de s’arrêter pourmanger.La GaspésienneRickard’s DarkSimple Malt Double PorterBig Ben PorterAucunGlacéeRafraîchissanteBasArrière-goûtExplosifTempératurePièceCaractèreChaleureusePrixÉlevéPrésentation La Gaspésienne est un Robust Porter,à 6,2% d’alcool, brassé par Pit Caribou à L'Anse-à-Beaufils depuis 2010.Description Frôlant le noir, elle est couronnéed’une mousse moka. Au nez, céréales rôties <strong>et</strong> pointeschocolatées nous accueillent. En bouche, le corps estagréable <strong>et</strong> ses notes de chocolat <strong>et</strong> de rôti s’accouplentmerveilleusement bien. En finale, les flaveurs derôti <strong>et</strong> de chocolat s’éteignent tranquillement.Suggestion Elle fera un malheur avec de nombreuxdesserts, mais s’est avérée simplement démenteavec une crème brulée caramel, notammentavec la croûte.AucunGlacéeRafraîchissanteBasArrière-goûtExplosifTempératurePièceCaractèreChaleureusePrixÉlevéPrésentation La Rickard’s Dark est un Porter àl’érable, à 4,8% d’alcool, brassé par Molson àMontréal depuis 2009.Description Brune aux refl<strong>et</strong>s rougeâtres, elle estcouverte d’une fine mousse blanche. Au nez, delégers arômes de malt caramel <strong>et</strong> d’érable nousinterpellent. En bouche, la texture est agréable <strong>et</strong>on remarque de douces notes caramélisées, puis decéréales rôties. La finale est rehaussée d’une subtilepointe de sirop d’érable.Suggestion La brasserie suggère de l’accompagnerde viandes fumées, d’agneau ou de viandesfroides, nous vous proposons également terrines <strong>et</strong>cheddar fort.AucunGlacéeRafraîchissanteBasArrière-goûtExplosifTempératurePièceCaractèreChaleureusePrixÉlevéPrésentation La Simple Malt Double Porter estun Robust Porter, à 6,4% d’alcool, brassé parBrasseurs Illimités à Saint-Eustache depuis 2009.Description Brune foncée aux refl<strong>et</strong>s orangés,elle se coiffe d’un voile légèrement bruni. Au nez,les arômes de malt tourbé <strong>et</strong> de hêtre fumé enveloppentles notes rôties de malt caramel. En bouche, latexture est riche <strong>et</strong> crémeuse. On perçoit des notesfumées de malt rôti. La finale est sèche <strong>et</strong> fumée.Suggestion À déguster en compagnie d’huîtresfraîches ou cuites avec bacon, carotte, oignon, ail,chapelure gratinées au parmesan. Cherchez àexploiter son côté fumé.AucunGlacéeRafraîchissanteBasArrière-goûtExplosifTempératurePièceCaractèreChaleureusePrixÉlevéPrésentation La Big Ben Porter est un Porter, à5,5% d’alcool, brassé par les Brasseurs du Monde àSaint-Hyacinthe depuis 2012.Description Brune très foncée, elle est chapeautéed’une fine mousse beige. Au nez, des notesde café, de fumée <strong>et</strong> de noix rôties se font invitantes.En bouche, les flaveurs de malt rôti prennent ledessus, laissant à l’occasion percer quelques pointescendrées. Les houblons anglais émergent légèrementen final.Suggestion L’accord avec un pain aux bananesest très plaisant, il m<strong>et</strong> de l’avant des flaveurs debeurre <strong>et</strong> de noix.069010120685101206820612saucisserieblainville.com947, Boul. Curé-Labelle, Blainville(jusqu'à épuisementdes stocks)418-686-243713, rue Marie-de-l'Incarnationwww.lemondedesbieres.com


P10[Cap sur…]BIÈRESET PLAISIRS <strong>Octobre</strong>/Novembre 2012C’est vers 1990, au r<strong>et</strong>our d’un long séjour en Afrique, auBurundi, que Jean Foster amorce sa carrière de brasseuramateur. La bière traditionnelle découverte là-bas <strong>et</strong> son amourdes bières anglaises le poussent à se lancer à l’aventure. Habilede ses mains, il m<strong>et</strong> peu de temps à monter son propresystème maison. En 2004, une opportunité se présente à lui…Une connaissance lui propose d’offrir sesbières au Café Bistro Victoria situé à LaBaie. Les installations de la brasserie sontsises dans un local adjacent qui perm<strong>et</strong> de faciliterla collaboration tout en distinguant les deux entités.Jean Foster, le brasseur <strong>et</strong> opérateur de la brasseriese donne alors le mandat d’offrir des bières artisanalesd’inspiration anglaise aux clients du bistro.Bien que La Korrigane jouisse d’une belle réputationdans le milieu brassicole québécois, la brasserieest forcée de fermer ses portes quand le bail dubistro arrive à terme <strong>et</strong> n’est pas renouvelé. Jeanchoisit de m<strong>et</strong>tre fin à l’aventure pour profiter d’uner<strong>et</strong>raite bien méritée.De père en filleÀ la recherche d’une nouvelle carrière dans ledomaine agroalimentaire, sa fille Catherine ne peutPar David Sparrowlaisser l’opportunité passée <strong>et</strong> fait un pari audacieux,celui de déménager la brasserie de son père à200km de La Baie, au cœur du quartier Saint-Rochà Québec où elle réside.Même si elle a eu l’occasion de brasser à quelquesreprises avec son père dans le passé, sa successionà la gouverne de la brasserie représente un réeldéfi. En 2008, elle laisse son emploi <strong>et</strong> se consacrepleinement au proj<strong>et</strong>. S’en suivront plan d’affaires,recherche de financement, recherche de locaux, <strong>et</strong>c.Elle passe plusieurs mois à préparer la réouverturede La Korrigane.Elle s’assure également que son père puissel’épauler pour la première année d’opération. Jeanprend ainsi le rôle de maître-brasseur, ce qui laissele temps à Catherine de m<strong>et</strong>tre la brasserie sur pied<strong>et</strong> de profiter de la présence de son père pour parfairesa formation de brasseuse.Un pari réussiÀ l’été 2010, les amateurs de bières de la région deQuébec découvrent la nouvelle brasserie artisanale duquartier Saint-Roch, La Korrigane. L’établissementpropose des bières régulières <strong>et</strong> saisonnières, enmajorité de styles anglais, mais également certainesempreintes de la culture québécoise.La Korrigane reprend là où elle avait laissé, proposantde nouveau ses classiques telles la MaryMorgan, une délicieuse blanche belge, la Cornik, unesomptueuse stout à l’avoine <strong>et</strong> la Korrigane, unerousse aux notes fruitées <strong>et</strong> caramel. La Malgven, uneOld Ale aux arômes de fruits secs à 8% d’alcool, est àdécouvrir, elle vous séduira à l’automne avec sa doucecaresse maltée.En plus des bières maison, on offre en rotationdes bières d'autres p<strong>et</strong>ites microbrasseries sur uneligne réservée aux produits invités. Une façonappréciée de promouvoir la bière artisanale <strong>et</strong> d’assurerune belle diversité à la pompe.Depuis quelque temps, la brasserie a égalementdéveloppé un vol<strong>et</strong> cuisine m<strong>et</strong>tant en ved<strong>et</strong>te desproduits agroalimentaires locaux. Samossas àl'africaine, salade de chèvre chaud <strong>et</strong> b<strong>et</strong>teraves, chilià la bière, pal<strong>et</strong>te de charcuteries artisanales, plateaudes Îles-de-la-Madeleine <strong>et</strong> dégustation de fromagesau lait cru figurent au menu. Tranquillement, cedernier, ainsi que la carte des bières s’étoffent augrand plaisir de tous.Que signifie Korrigane ?La Korrigane, c’est le nom d’un bateau transforméen goél<strong>et</strong>te d’exploration par cinq jeunes Françaisen 1934 pour faire le tour du monde. Pendantdeux ans, ils ont navigué sur l’océan Pacifique, rencontrantplusieurs tribus de la Polynésie, laMélanésie <strong>et</strong> l’Indonésie. Ils ont rapporté plusieursobj<strong>et</strong>s tribaux perm<strong>et</strong>tant ainsi au reste du monded’en apprendre davantage sur leurs cultures. Le logode la brasserie représente d’ailleurs l’un des médaillonsramenés durant ce voyage historique. Le nomde la brasserie reflète ainsi la passion des voyages <strong>et</strong>des cultures de la famille Foster.Notons qu’à l’origine, le mot korrigane désignaitles esprits des légendes br<strong>et</strong>onnes, ce que la brasseriecontinue d’exploiter dans le choix des noms deses bières qui s’inspirent de personnages de contes<strong>et</strong> légendes européennes.En fûtUne nouvelle boutique spécialisée ouvre ses portes à MontréalSitué à deux pas du marché Maisonneuve, Le Bièrologue est un nouveau magasin spécialisé qui proposeune sélection de bières du Québec <strong>et</strong> de produits du terroir. De plus en plus populaires partoutau Québec, les magasins spécialisés offrent des conseils éclairés sur le choix de bières <strong>et</strong> les accordsbières <strong>et</strong> m<strong>et</strong>s. Avec un nom aussi prédestiné que Le Bièrologue, parions que vous pourrez trouver cegenre de service sur place. Le Bièrologue est situé 4301, rue Ontario Est à Montréal.Trèfle Noir, dorénavant en bouteilleLa brasserie le Trèfle Noir, située à Rouyn-Noranda en Abitibi-Témiscamingue, embouteille quatrede ses produits depuis le début de l'été. La distribution est actuellement très restreinte <strong>et</strong> seuls quelquespoints de vente de la province proposent les produits du Trèfle Noir. À défaut de pouvoir vous déplacerà la brasserie, nous vous invitons à découvrir les points de vente sur leur site Intern<strong>et</strong> <strong>et</strong> à encouragerc<strong>et</strong>te jeune brasserie de l'Abitibi.[www.l<strong>et</strong>reflenoir.com]ON VOUS ATTEND !NOUVEAU !Bières <strong>et</strong> compagnie offre 15% de rabais sur leurs bières*À La Fut • Bistro Vices <strong>et</strong> Versa • Bedondaine <strong>et</strong> Bedons RondsBroue Ha Ha • Brouepub Brouhaha • Dep de la RiveDépanneur Bières <strong>et</strong> Saveurs • Duchesse d'AiguillonLe Carrefour des bières • Les Délires du TerroirPub Edward • William J Walter Blainville* Détails surWWW.CLUBDESBIERES.COML’Octoberfestdu marché Atwaterde r<strong>et</strong>our !Vendredi, 28 septembre : 13 h à 18 hSamedi, 29 septembre : 10 h à 17 hDimanche, 30 septembre : 11 h à 17 hPlus demicrobrasseries40présentes danstout le marché !www.marchespublics-mtl.comEn collaboration avec la Fromagerie Atwater07021012


<strong>Octobre</strong>/Novembre 2012 BIÈRES ET PLAISIRS[Capsur…]P11La KorriganeAu début des années 90, Jean Foster, le père deCatherine, se m<strong>et</strong> à brasser de la bière suite àson r<strong>et</strong>our d’un périple de trois ans en Afriqueoù il a découvert la tradition brassicole des habitantsde Gitega au Burundi. La famille était ainsi invitée àdes fêtes où était brassée spécialement pour l’occasionune bière de sorgho <strong>et</strong> de banane. Celle-ci était préparéede façon très artisanale, à partir de la céréalecomplète <strong>et</strong> du mortier. Inspiré par c<strong>et</strong>te traditionancestrale, Jean commence à concocter des bières <strong>et</strong> àdévelopper l’équipement dont il a besoin pour le faire.Sans le savoir, il avait déjà commencé à transm<strong>et</strong>tre sapassion à la jeune Catherine.«Je me rappelle encore le goût de la toute p<strong>et</strong>itegorgée de bière de sorgho dégustée à Gitega. À l’âge de10 ans, je regardais mon père travailler ses bières <strong>et</strong> j<strong>et</strong>rouvais ça impressionnant. Les odeurs <strong>et</strong> les bruitsattiraient mon attention. Évidemment, à l’adolescence,mes amis <strong>et</strong> moi avons commencé à nous servir dansson frigo…»Comment avez-vous commencé àbrasser de la bière ?Je n’avais jamais brassé avec mon père avant de lefaire au bistro à compter de 2004. Durant c<strong>et</strong>te période,je l’ai assisté à quelques occasions, mais ce n’était pasrégulier en raison de mes études <strong>et</strong> du travail. Je mesuis tranquillement tannée de mon travail en géologieaprès 5 ans au même endroit <strong>et</strong> j’ai perdu de l’intérêtpour cela. Mes valeurs, mes passions, ma philosophiede vie ne concordaient plus avec ce travail. C’estl’agroalimentaire qui m’intéressait; la transformationdes matières agricoles en produits finis <strong>et</strong> faits de façonartisanale. Fromage, pain, chocolat, poisson fumé,charcuterie, il me fallait trouver quelque chose d’accessible.Au moment où j’ai réalisé que c’est de la bière queje souhaitais vraiment faire, le bistro fermait ses portes<strong>et</strong>, par conséquent, la brasserie de mon père également.Je n’ai eu d’autres choix que d’offrir à mon père de luiach<strong>et</strong>er ses équipements pour rouvrir la Korrigane àQuébec où j’habitais avec mon copain depuis quelquesannées. Je crois que pour mon père, ce fut une fierté depouvoir transm<strong>et</strong>tre le tout à sa fille.La première bièreque vous avez brassée ?La première que j’ai faite officiellement par moimême,c’est à la mi-mai 2011. Ça faisait un an que labrasserie était ouverte <strong>et</strong> j’avais assisté mon pèredepuis le début. J’ai appris en l’assistant <strong>et</strong> en scrutantminutieusement son travail comme cela se faisait àl’époque. J’avais brassé la Vila, notre extra blonde(Extra Pale Ale).La bière dont vous êtesla plus fière ?La Mary Morgan, notre blanche d’inspiration belge(Witbier). J’en suis fière parce que la rec<strong>et</strong>te respectebien le style <strong>et</strong> elle est à la fois rafraichissante <strong>et</strong> trèsgoûteuse comme il se doit. Les amateurs de blanchel’adorent. Quelques brasseurs ont même essayé denous soutirer nos secr<strong>et</strong>s…Votre style de bière préféré ?[À brasser <strong>et</strong> à boire]À boire, c’est la Northern English Brown Ale. Elleest plus sèche <strong>et</strong> plus houblonnée que la Southern.J’aime les notes de nois<strong>et</strong>tes <strong>et</strong> de caramel <strong>et</strong> le faitqu’elle soit bien houblonnée. C’est d’une belle complexité.C’est un style que j’ai découvert grâce à monpère qui est passionné des bières traditionnellesanglaises. Notre Boggart correspond à ce style.À brasser, ça se ressemble beaucoup. Je diraistoutefois la Croquemitaine, notre bière à l’érable, carj’adore prendre une grosse cuillerée de sirop avant debrasser la bière.Votre ingrédient préféré ?Comme je crois aux achats locaux <strong>et</strong> à la souverain<strong>et</strong>éalimentaire, j’opte pour le malt québécois.On utilise pour l’instant le malt La Québécoise deCanada Maltage <strong>et</strong> le malt Cara de Maltbroue. On veutcontinuer à développer dans ce sens.Une brasserie québécoise quevous appréciez particulièrement ?La Chouape. J’admire ce qu’ils font en tant queferme brasserie. Ils cultivent eux-mêmes leursmatières premières, <strong>et</strong> ce, en culture biologique, c’estimpressionnant. En plus, les produits sont bons <strong>et</strong> ilsviennent de chez nous! J’aime aussi Le Naufrageur, Àla Fût, Micobrasserie du Lac Saint-Jean…Une bière québécoise quevous auriez aimé brasser ?Pour faire vraiment différent, ce serait plutôt unebière africaine. Je voudrais brasser la bière traditionnelleà la burundaise au sorgho <strong>et</strong> à la banane commecelle que j’avais goûtée quand j’étais p<strong>et</strong>ite. Peut-êtremême là-bas… je voudrais vraiment faire ça un jour.Vos impressions sur la bièreau Québec…Je suis fière de ce qui se brasse ici. Fière de voir deplus en plus de produits de microbrasseries dans lesépiceries de quartier. Certes la concurrence est plusforte, mais ça vaut la peine. J’aimerais pouvoir côtoyerplus de femmes dans le milieu brassicole au Québec.Qu’est-ce que ça prend pour créerun style québécois ?Je trouve très intéressant de développer un stylepropre au Québec. Annedd’Ale, c’est un beau proj<strong>et</strong>d’association pour développer un style de bière.J’aimerais l’essayer éventuellement. Un style québécois,ça pourrait simplement être d’utiliser des ingrédientsd’ici. Bien que ça pose un défi, les brasseursdevraient prendre le risque de la faire. Il faudrait mêmeoffrir des bières de terroir, propres aux ingrédientslocaux <strong>et</strong> régionaux. Pour en arriver là, l’industrie desmatières premières brassicoles québécoises doit sedévelopper <strong>et</strong> les brasseurs doivent oser.Qu’est-ce que nous réservevotre brasserie ?On a un nouveau chef, Francis Paradis, qui est trèscréatif <strong>et</strong> qui nous réserve de belles surprises sur lemenu avec des produits locaux. Il vient d’ailleurs toutjuste d’ajouter une poutine très réussie. Je m’apprête àbrasser une bière de récolte qui contient des maltsquébécois principalement, de la céréale crue <strong>et</strong> deshoublons frais en fleurs non séchées provenant desMaîtres houblonniers du Saint-Laurent. Ce sera trèsfrais avec un côté très herbacé. Elle devrait êtredisponible au début octobre pour une durée limitée.06990812Joli<strong>et</strong>te : 67, Place Bourg<strong>et</strong> SudLaval : 195, promenade du Centropolis06910612Photo :David GingrasPar David SparrowLe spécialiste de la bière artisanaledans LanaudièreJoli<strong>et</strong>te : 60, Place Bourg<strong>et</strong> NordPlus de 300 bièresdisponibles


P12[Culture]BIÈRESET PLAISIRS <strong>Octobre</strong>/Novembre 2012Histoires de bièreEn 2006, lorsque la nouvelle se répand que Sapporo acquiertSleeman, les amateurs de bières sont consternésd’apprendre qu’après avoir été vendue à des Canadiensanglais, Unibroue, leur brasserie québécoise bien-aimée,passe aux mains de Japonais. Mais qu’est-ce que lesJaponais connaissent à la bière? Bien plus qu’on pense!Par David SparrowLors du Mondial de la bière de 2009, le brasseurde Dieu du Ciel!, Luc «Bim» Lafontaine <strong>et</strong> lesorganisateurs de l’événement ont permis à denombreux Québécois de découvrir les vertus brassicolesdu Japon. Pour l’occasion, le Mondial m<strong>et</strong>tait enved<strong>et</strong>te plusieurs produits japonais provenant dediverses brasseries artisanales du pays.L’implication de Bim dans un tel proj<strong>et</strong> ne tient pasdu hasard, le brasseur est amoureux du pays qu’il avisité à maintes reprises depuis 2004. Il y a quelquessemaines, à la fin août, il quittait le Québec pour allers’y établir <strong>et</strong> démarrer sa propre brasserie artisanale.Artiste dans l’âmeReconnu par ses pairs, Bim est réputé pour sacréativité <strong>et</strong> son originalité. À l’ouverture de la microbrasserieDieu du Ciel! de Saint-Jérôme en 2007, ils’est vu confier les cuves de la brasserie artisanale dela rue Laurier qu’il appelle affectueusement le «lab».Ce terrain de jeu lui a permis d’expérimenter <strong>et</strong> d’offriraux amateurs des boissons exclusives, dontplusieurs d’inspiration japonaise.En juin 2009, la brasserie présente la Ochamena biru,une bière au sarrasin <strong>et</strong> thé japonais à 5% d'alcool.Un peu plus tard, en juill<strong>et</strong> 2009, la Isseki Nicho, uneImperial dark saison à 9% d’alcool, est le fruit d’une collaborationspéciale entre les brasseries Dieu du Ciel! <strong>et</strong>Shiga Kougen de Nagano au Japon. Elle utilise des houblonsjaponais. Une version avait également été brasséeau Japon, celle-ci incluant du riz à saké Miyama Nishikiproduit par la brasserie japonaise.En septembre 2010, c’est au tour de la Noce desoie, une saison au poivre sansyou <strong>et</strong> yuzu, à 7% d’alcool,qui m<strong>et</strong> en ved<strong>et</strong>te ces deux ingrédients japonais.En septembre 2011, la Otsukare sama, à 6% d’alcool,m<strong>et</strong> également de l’avant des arômes japonais; ils’agit d’une bière de blé sûre aux prunes <strong>et</strong> aux herbesjaponaises. La Toji-bi-ru à 5,9% d’alcool, une autrebière de blé sûre, c<strong>et</strong>te fois au yuzu, voit le jour endécembre 2011.Pour le 13e anniversaire de la brasserie, Bim s’inspired'une épice japonaise appelée Yuzu Kosho pourconcocter la 13e étage, un Porter à 4,8% d’alcool auyuzu <strong>et</strong> piments.« Même un chemin de mille lieuescommence par un pas »En 1988, Bim découvre la Satan Red <strong>et</strong> la Duvel enSAQ, deux bières belges qui font naître en lui uneétincelle qu’il ne peut contenir bien longtemps. Desvoyages sur le continent européen embrasent par lasuite sa passion pour les bières de dégustation. En1992, il succombe <strong>et</strong> se m<strong>et</strong> au brassage maison.Lorsqu’il découvre Dieu du Ciel! en 1998 auFestibière de Chambly, il tombe littéralement amoureuxde la brasserie. À son r<strong>et</strong>our d’un périple en Australie <strong>et</strong>en Asie, il est déterminé à faire sa place chez Dieu duCiel!. Il commence comme serveur en 2001, puisgérant, aide-brasseur <strong>et</strong> finalement maître-brasseur.« Où bat notre coeur,là se trouve le foyer »En 2004, il se rend pour la première fois au Japon.Il est bassiste pour un groupe de musique rock funk.À nouveau, il en profite pour découvrir les bières dela région, mais c<strong>et</strong>te fois, il s’éprend complètementpour la culture. Il y r<strong>et</strong>ourne chaque année depuis.En 2008, il rencontre les propriétaires d’un bar àbières de Tokyo, le Ushi Tora. Au fil du temps, lesliens se resserrent <strong>et</strong> des discussions d’un proj<strong>et</strong> debrasserie se m<strong>et</strong>tent en branle. À la fin 2011, la décisiond’aller de l’avant est prise. Le 28 août dernier,Bim quitte le Québec, voyage un peu en Europe, puisatterrit au Japon le 5 septembre.Pour ce qui est de l’avenir…Si tout le reste se passe comme prévu, sa brasserieouvrira ses portes quelque part à l’automne 2013, encampagne, à 50 minutes de Tokyo, dans la p<strong>et</strong>ite villede Fujino. Le nom de sa brasserie n’est pas encorechoisi, mais les styles que Bim souhaite m<strong>et</strong>tre del’avant sont plus définis.«Je vais avoir une série de cuves indépendantes d'uncôté de la brasserie qui seront dédiées aux bières «funk»<strong>et</strong> cultures mixtes; une autre série de cuves serontdédiées à mes bières «normale» où je compte m<strong>et</strong>tre enœuvre mes influences <strong>et</strong> inspirations d'ici <strong>et</strong> d'ailleurspour ainsi recréer des styles traditionnels <strong>et</strong> «hybridesexpérimentaux» avec fruits, fleurs <strong>et</strong> épices japonaises»,raconte-t-il enthousiaste. «Mon but est d'expérimenteren créant destrucs uniques <strong>et</strong>bien sûr, de constammentm'amuserfollement avectout ça», poursuit-il.«Mes responsabilitésdans ceproj<strong>et</strong> seront principalementauniveau de la brasserie, pour le reste, ce sont mes partenaireslà-bas qui s’en chargeront», conclut-il, adm<strong>et</strong>tantredouter un peu la paperasse japonaise.Souhaitons à Bim beaucoup d’inspirations! Souhaitonsaux Japonais que l’artiste puisse recréer son«lab» <strong>et</strong> leur offrir ce qu’il nous a offert depuis sesdébuts aux cuves chez Dieu du Ciel!. Souhaitonsqu’à l’occasion quelques barils se perdent, traversentles multiples océans <strong>et</strong> s’échouent sur les berges duSaint-Laurent…Connaissez-vous vos produits face à la concurrence ?Êtes-vous en mesure de conseiller adéquatement un client ?Maîtrisez-vous votre menu à 100 % ? Parlez-moi de bière…L’Atelier des bières est un organisme de formation <strong>et</strong> de développement professionnellié au monde de la bière <strong>et</strong> du service à la clientèle. Nous vous invitons à découvrir notre gammede formations <strong>et</strong> conférences pour vous ou les membres de votre personnel.0_AteliersPOUR QUI?brasseries industrielles • brasseries artisanales • barsrestaurants • épiceries <strong>et</strong> autres points de ventes • écoles hôtelièresFormation offerte par un formateur professionnel


<strong>Octobre</strong>/Novembre 2012 BIÈRES ET PLAISIRS[Culture]P13Illustrations : archive.org/d<strong>et</strong>ails/vademecumformalt00warduoftRécemment, au fil de mes recherches <strong>et</strong> de mes lectures,j’ai pu dénicher deux ouvrages anglais du XVIIIe sièclequi m’apparaissaient fort intriguant: A Vade-Mecumfor Malt-Worms : or, a Guide to Good Fellows (vers 1716-18)<strong>et</strong> sa suite, A Guide for Malt-Worms, des guides renfermantun trésor d’informations sur le monde de la bière <strong>et</strong>des tavernes anglaises du début du XVIIIe siècle.Par Mathieu PerronQuand le barman récite des vers…Les deux livres sont publiés anonymement, maisleur paternité est souvent attribuée au poète, journaliste<strong>et</strong> tenancier de pub anglais Edward «Ned»Ward (vers 1660-1731) par les spécialistes. Le personnageest fascinant. D’humble extraction, Wardaurait malgré tout reçu une éducation pousséecomme grammairien. Son œuvre s’attache à décrire<strong>et</strong> à commenter sur le ton de la satire la vie qui s’activaitau sein de plus de 200 tavernes <strong>et</strong> cafés londoniens.Au début du XVIIIe siècle, Londres abritaitplus de 5 000 établissements.Un drôle de ver…Malt-Worm est une expression populaire toutebritannique datant du XVIIe siècle, le grand siècle deIl fût un temps…Shakespeare. Elle désigne un bonbuveur fort amateurde boissonsmaltées. En unmot, un «vers àmalt» c’est un passionnéde bière <strong>et</strong>accessoirementun bon buveur…Comme de fait, leVade-Mecum estdédié aux brasseursdans l’espoir, affirm<strong>et</strong>-ildans son préambule,de dresser leportrait de leur «élevage»(Hoping, at least, you'll shew your Breeding.)Le livre a également pour objectif de montrer auxbrasseurs les coutumes <strong>et</strong> habitudes de leur clientèle.(To whom you are yourselves beholding, TheirCustoms and their Trade unfolding.) Une étude demarché avant l’heure en quelque sorte! Les vers suivantsexpriment bien ce que tous bons amateurs debonnes bières souhaitent à son brasseur préféré : Mayhe grow Wealthy, as his Drink is g'ood /His Ale welltasted, and his Beer well-brew'd.P<strong>et</strong>ite excursion dans l’AncienMonde brassicole anglaisWard promène son lecteur à travers lesrues de Londres. Au fil des rues <strong>et</strong> des quartiers,le poète pointe les meilleures tavernesréputées pour leur Mild Ale, leur Stale Ale,leur Half-and-Half <strong>et</strong> leur Stout Beer;quelques exemples parmi deux douzaines d<strong>et</strong>ypes de bières mentionnés dans les pagesdes deux guides. La plupart d’entre ellesdemeurent inconnues de la plupart desbuveurs <strong>et</strong> brasseurs d’aujourd’hui.L’ouvrage est parsemé d’intrigantesgravures. Elles reproduisent les enseignessous lesquelles les divers établissements faisaientcommerce. Coopers-Arms, Bull-Head,King's-Head, Swan, White Horse; voilàquelques exemples de noms d’établissements mentionnés<strong>et</strong> illustrés dans ces guides.Gravures, enseignes <strong>et</strong>un étrange passe-temps…Certaines gravures illustrent quelques divertissementsde pub oubliés… tel que celui ayant lieu auTrotter’s, qui dans les mots du poète, librementtraduits par moi-même : Où, jeunes <strong>et</strong> vieux, enéchange de peu/peuvent, pour rafraichir l’esprit, trouverun passe-temps délicieux/le vif esprit d’un génieconçoit de recourir/à la pratique de l’équitation d’unvolant destrier : l’ancêtre du taureau mécanique, sansnul doute, <strong>et</strong> une excellente manière de cuver sa bière,selon toute évidence!Le Vade-Mecum <strong>et</strong> le Guide for Malt-Worms fontparties des rares sources facilement accessibles concernantc<strong>et</strong>te période de l’histoire brassicole britannique.Ils fournissent des témoignages <strong>et</strong> des indices extraordinairessur la société, la culture <strong>et</strong> bien sûr… la bièredu début du XVIIIe siècle. Pour ceux qui voudraientj<strong>et</strong>er un coup d’œil sur les deux bouquins, une éditionnumérique est disponible en ligne gratuitement.Bonne lecture!Références : Anomyme, A Vade-Mecum for Malt-Worms : or, aGuide to Good Fellows / A Guide for Malt-Worms, Londres, vers1718-20, 56 p.Voir : http://archive.org/d<strong>et</strong>ails/vademecumformalt00warduoft06741012


070510126 eanniversaireLe Saint-Bock rend disponible sa collection de bièresrares <strong>et</strong> vieillies.Plus de dix grands crus en fût d’importation privéeparmi les plus rares au monde.30 bières importées en exclusivité au Québec <strong>et</strong>seulement disponibles le soir de l’anniversaire.Plusieurs des bières du Saint-Bock médailléesen fût <strong>et</strong> vieillies plusieurs années.Plus de 150 bières américaines disponiblesle soir de l’événement.Une cave à bière révisée à plus de 550 sortes.De l’animation <strong>et</strong> des prix de présence toute la soirée !!Pour célébrer son 6 e anniversaire,le Saint-Bock ouvre sa cave commejamais auparavant. Ça va faire mal !Votre seule soirée de bière à nepas manquer c<strong>et</strong>te année.Venez participer à la plus grandedégustation de bière dans l’histoiredu Québec <strong>et</strong> vivez le Saint-Bockcomme jamais auparavant.Où : 1749, rue Saint-Denis, MontréalQuand : Le samedi 6 octobre 2012Heure : Ouverture des portes à 15h00Nous vous conseillons d’arriver très tôt carplusieurs produits sont en quantité limitée.La liste des bières anniversaires est disponiblesur place au Saint-Bock.Coût du bill<strong>et</strong> :30 $Premier arrivé,premier servit.Bill<strong>et</strong>VIPL’ACCÈS VIP COMPREND :donc de goûter aux produits qui partirons rapidement.À la réservationCOURRIELSVP nous spécifierles grandeurs desNon remboursable, non échangeable, valide pour 1 personn<strong>et</strong>-shirts <strong>et</strong> le sexe. 000000 000000Vous pouvez vous procurer vos bill<strong>et</strong>s en écrivant au Saint-Bock par courriel www.lesaintbock.com6 eanniversaire !PRÉNOMNOMTÉLÉPHONELa plus grande sélection de bières au Canada I Plus de 700 bières importées <strong>et</strong> domestiques disponibles annuellementRepas compl<strong>et</strong>s I Terrasse chauffée I Diffusion des matchs du Canadien1749, rue Saint-Denis, Montréal (angle Ontario) I 514-680-8052 I www.lesaintbock.com


<strong>Octobre</strong>/Novembre 2012 BIÈRES ET PLAISIRS[Brassagemaison]P15Rec<strong>et</strong>teQuel plaisir ai-je eu un jour lorsque je prenais une bière avecun copain <strong>et</strong> qu’il me dit : «Hein! Hey! R’garde! La moussedans ton verre est varte!» Hé oui! La mousse était un peuverte <strong>et</strong> ce n’était pas la St-Patrick.Par Thierry BoulangerEffectivement, la mousse avait des refl<strong>et</strong>s verts.C’est ce qui se produit lorsque l’on m<strong>et</strong> duhoublon à outrance dans une bière. Combiende gens m’ont fait le commentaire suivant : «Tu m<strong>et</strong>sben trop de houblon, ça pas d’allure!». Je leurrépondais toujours avec le sourire qu’on ne pourraitjamais trop m<strong>et</strong>tre de houblon. Bien sûr, je suis unmaniaque de houblon. Je pense que tout le mondedevrait s’en faire pousser, le cuisiner, s’en faire desoreillers, des tisanes <strong>et</strong> même en fumer!Pour ceux qui ne m’ont pas encore vu venir avecmes gros sabots, je vous parle bien entendu de monstyle de bière préféré, les IPA. À tous ceux qui se disentamoureux de la bière <strong>et</strong> qui n’aiment pas l’amertume,je dis tout le temps : «le houblon on en guéritou on en meurt!». Maintenant, voyons ensemblecomment brasser une bonne IPA avec succès.La démarche est fort simple. Vous m<strong>et</strong>tez du houblonpartout, tout le temps, à toutes les étapes de votrebrassin. Mais si vous voulez avoir une bière qui ne sortpas des sentiers battus, procédez de la façon suivante :■ Pour le grain Sur la quantité totale de votregrain, vous aurez 90 à 95% de deux rangs <strong>et</strong> 5 à10% de malt caramel tel que le malt Crystal 15L. CeCrystal très pâle ajoutera un peu de corps <strong>et</strong> desucre résiduel, sans vraiment changer la couleur devotre bière.■ Pour la levure Choisissez une levure américaineou anglaise. Elles feront à peu près toutes l’affaire.Personnellement, j’aime mieux une levureaméricaine telle que la Wyeast 1272. Elle laisse uncaractère un peu plus fruité, ce que je recherch<strong>et</strong>oujours dans une IPA. Sinon, certaines levuresanglaises feront très bien l’affaire, telle que laWyeast 1028 London Ale, qui donnera un côtélégèrement plus malté. De toute façon, si vous avezune IPA très houblonnée, vous ne détecterez pasvraiment la signature de votre levure.■ Pour l’eau C’est fort simple! Une eau dure feraressortir davantage l’amertume <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tra davantagevotre houblon en évidence. Sinon, une eau standardsera parfaite.■ Pour le houblon C’est ici que ça devient pluscompliqué! En fait, pas vraiment. Vous devez vousposer la question suivante : est-ce que je veux avoirune IPA de type anglaise ou américaine?Les IPA anglaises ont une signature houblonnéeplus florale, terreuse, herbeuse <strong>et</strong> parfois aussifruitée. Contrairement à ce que l’on peut penser, lesanglaises sont souvent beaucoup moins amères queleurs p<strong>et</strong>ites cousines américaines. Elles ne dépasserontjamais plus de 60 IBU (International BitternessUnit). Elles seront bien balancées avec le malt <strong>et</strong>seront des bières très rafraîchissantes qui doivent êtrebues très jeunes. Un des seuls styles de c<strong>et</strong>te bièrebrassée <strong>et</strong> embouteillée au Québec est la Cornawalisdu Bilboqu<strong>et</strong> ou encore, bien qu’elle ne soit pasprésentée sous c<strong>et</strong>te appellation, la St-Ambroise PaleAle de McAuslan qui est un très bon exemple debière anglaise.Les IPA américaines ont quant à elles une signatur<strong>et</strong>rès fruitée <strong>et</strong> souvent très amère. Elles sontsouvent très citronnées ou agrumes, voire pamplemousse.Certains houblons donneront même desnotes exotiques telles que l’abricot, la pêche, le fruitde la passion, la mangue ou l’ananas en plus d’êtreparfois très résineux. Les Américains ont développéce style houblonné à outrance <strong>et</strong> c’est en fait très loind’être subtil. C’est le genre de bière où le houblonexplose dans le pif <strong>et</strong> dans la gueule. Faites-en l’essai.Procurez-vous une IPA très fraîche des brasseriesStones, Russian River ou Founders <strong>et</strong> vous comprendrezce que je veux dire. En ce moment, votremeilleur choix brassé au Québec en bouteille est sansaucun doute la Corne du Diable de Dieu du Ciel!.C’est en plein dans le mille!Amertume vs aromatiqueMaintenant, revenons à l’élaboration de la bière.Le secr<strong>et</strong> d’une bonne IPA, c’est d’avoir une baseassez maltée pour supporter votre amertume.Ensuite, c’est le côté aromatique qui est très important.Une fois que vous avez un houblon qui vousprocure une belle amertume au départ, ce sont les15 dernières minutes d’ébullition qui s’avérerontimportantes. C’est là que vous ajouterez entre autresvotre côté aromatique.Si vous ajoutez du houblon à 15 minutes de la fin,c’est le côté un peu plus épicé du houblon qui serévélera, alors que si vous le m<strong>et</strong>tez à 10, 5 ou0 minute de la fin, vous irez chercher le côté plusfloral, fruité du houblon. Il ne faut pas oublier queplus vous faites bouillir un houblon, plus il dégagede l’amertume <strong>et</strong> plus les arômes s’évaporent. Moins ilbouille, plus il dégage des arômes.Le secr<strong>et</strong> pour une bièrebien houblonnéeMaintenant, le secr<strong>et</strong>, qui n’est plus un secr<strong>et</strong>…c’est le houblonnage à cru. Ou, si vous préférez, le«Dry Hopping». Le houblonnage à cru consiste àajouter du houblon en fermentation secondaire.Comme il n’aura pas bouilli, mais aura été en contactavec la bière durant 10 à 15 jours, il donnera à la bièrequelque chose d’unique; un bouqu<strong>et</strong> fantastique <strong>et</strong>des arômes intenses. Certains disent qu’au lieu decela, ils m<strong>et</strong>tent tous leurs houblons à la fin de l’ébullition<strong>et</strong> ils obtiennent le même résultat. Grand bienleur fasse, mais je n’en crois pas un mot <strong>et</strong> mespapilles non plus d’ailleurs! Le houblonnage à cru estune expérience fantastique qui apporte une tout autredimension à la bière.Pour réussir vos IPA à coup sûr, c’est simple, trouvez-vousune bonne base maltée <strong>et</strong> soyez généreuxsur le houblon. Très généreux!Rec<strong>et</strong>te pour 20 litresDensité initiale 1.059 – densité finale 1.01480 IBU – 6.7% d’alcool5 kilos de deux rangs0.5 kilo de Crystal 151.25 Once de houblon Magnum à 90 min d’ébullition1 Once de houblon Centennial à 10 min d’ébullition1 Once de houblon Centennial à 5 min d’ébullition1 Once de houblon Centennial à 0min d’ébullition2 Onces de Centennial en Dry Hopping pendant 10 à15 jours(Ce sont tous des houblons typiquement américainsqui sont soit très fruités ou résineux.)Un sach<strong>et</strong> de levures Wyeast 1272 ou White LabCalifornia AleÉtape par étape■ Infusez vos céréales dans 15 litres d’eau à 68 o C pendant60 minutes;■ Faites circuler le moût pour l’éclaircir <strong>et</strong> transférezledans la bouilloire;■ Rincez les drêches jusqu’à ce que vous ayez environ28 litres de liquide;■ Ajoutez les houblons aux temps recommandés;■ Refroidissez <strong>et</strong> inoculez la levure;■ Fermentez pendant 7 à 10 jours, transférez en secondairepour 10 jours encore <strong>et</strong> ajoutez le houblon en«Dry Hopping»;■ Embouteillez avec 3/4 de tasse de dextrose.C<strong>et</strong>te rec<strong>et</strong>te est très standard <strong>et</strong> vous donnera unebonne idée du style visé. Si toutefois vous avez de la difficultéà vous procurer le houblon Centennial, vouspouvez utiliser l’un des suivants : Cascade, Amarillo,Columbus, Glacier, Nugg<strong>et</strong>, Simcoe, Zeus, Warrior (unpeu épicé <strong>et</strong> «funky»), Galaxy, Zythos ou Chinook.Si, une fois la bière dans votre bouche, les jouesvous rentrent par en dedans, c’est bon signe. Amusezvous!Santé.07041012063106118191, boul. Métropolitain Est,Anjou (Île de Montréal)514.354.6281www.biere<strong>et</strong>vin.comProduits pour vin <strong>et</strong> bièreVous trouverez une grande variété de :malts, levures liquide, houblons <strong>et</strong> bien plus encore06760412


<strong>Octobre</strong>/Novembre 2012[Autres alcools]P17RyePAYS VEDETTEAUSSI EN VEDETTECABERNET-SAUVIGNONRHUMS DU MONDEAaaah… les douceurs exquises<strong>et</strong> vanillées du bourbon! Grâceaux bières vieillies en fût debourbon, on entend de plus enplus parler de ce type dewhiskey. Sa renommée est entrain de remonter la pent<strong>et</strong>ranquillement, tout justederrière les scotchs, au fur <strong>et</strong>à mesure que lesconsommateurs découvrentce bonheur éthylique.plaires. Vous trouverez, en ce moment, le R(1) deJim Beam (Code SAQ # 11772022) ou le Centennial10 ans de Highwood Distilleries (Code LCBO #387209).Voici deux whiskeys que je vousinvite à découvrir :Par Ian GuénardMais non loin de ces whiskeys se trouveune variété pratiquement oubliée <strong>et</strong> toutaussi accessible : le Rye. Comme soncousin le bourbon, ce whiskey tient son nom dugrain le plus utilisé dans sa rec<strong>et</strong>te. Le Rye est unterme anglais qui signifie seigle - la céréale que l’ondoit utiliser à plus de 51% pour légalement fabriquerun whisky de type Rye aux États-Unis. AuCanada, il n’y a pas d’exigences ou de réglementation.Pourtant, le whiskey de seigle canadien jouitd'une notoriété enviable <strong>et</strong> compte pour le quart dela production de spiritueux au Canada.Plus sec <strong>et</strong> poivré qu’un bourbon, le Rye se prêtemieux à la création de cocktails <strong>et</strong> à la mixologie. Sasouplesse lui perm<strong>et</strong> de s'assembler à des breuvagesplus doux sans surcharger le palais de sucres <strong>et</strong> devanille. Il propose une variété de saveurs quiaccompagnent le plus coriace des repas.Centennial 10 ans de HighwoodDistilleries Ce whiskey à la robe cuivrée manifestedes parfums de sable de plage, de poivre blanc<strong>et</strong> de miel. En bouche, on signale des saveurs demélasse, de cuir neuf <strong>et</strong> de miel légèrementmadérisé qui s’envolent avec les souffles d’alcoolqui jaillissent du verre. La finale s'étale en nois<strong>et</strong>tesrôties <strong>et</strong> en huile de canola. Une sècheresse aiguiséepersiste malgré une finale plutôt abrégée. Un produitqui accompagnerait volontiers un gouda ou unsaumon fumé.LAGRANDEDEGUSTATION.COMQu'est-ce que le seigle ?Le seigle, de la famille des graminées, est unecéréale à la couleur légèrement verdâtre qui pousseaisément partout, même sur des terres acides ouayant une pauvre richesse minérale. C'est un grainplus tolérant aux sècheresses, en plus d'être capabled’endurer les froids d'hiver. Son système complexede racines requiert de 20 à 30% moins d'eau que leblé <strong>et</strong> réduit la pousse de mauvaises herbes, doncdiminue le besoin en herbicides.La céréale est utilisée pour alimenter les bétails,mais sert aussi en brasserie ainsi qu’à la productionde distillat.Au goût, elle donne des impressions de poivre,d'épices, mais possède une astringence <strong>et</strong> amertumequi peuvent déplaire à certains. Ce sont des saveursfacilement perceptibles dans un pain de seigle.Lorsqu’utilisée dans la fabrication d’une bière oud’un whiskey, elle donne une impression de sècheressequi trahit ses sucres résiduels.Exemples de whiskeys de seigleà découvrirLa SAQ <strong>et</strong> la LCBO offrent peu de whiskeys deseigle, mais ceux proposés sont de très bons exem-Rittenhouse Rye R1 Le vieillissement enfût de chêne rôti lui accorde une belle robe ambrée.Au nez, canneberges, pommes Gala <strong>et</strong> fleur de lilasforment un bouqu<strong>et</strong> des plus vivants. Une fois enbouche, la friandise <strong>et</strong> le pastis offrent des nuancesflorales <strong>et</strong> printanières. Sa légèr<strong>et</strong>é est bien enjolivéepar un sucre d’érable aux tendances vanillées <strong>et</strong>orangées. Un chef d’œuvre à découvrir <strong>et</strong> à savoureren mangeant des noix de Grenoble, par exemple.P RÉSENTÉE PARSOYEZ-Y!8 AU 10 NOVEMBREPALAIS DES CONGRÈS DE MONTRÉAL0_SalonVin


P18[Gastronomie]BIÈRESET PLAISIRS <strong>Octobre</strong>/Novembre 2012Photos : Cimon Parent05781012Par Jonathan Garnier,La Guilde Culinairewww.LaGuildeCulinaire.com1.800.734.2579www.bardou.caIngrédients pour 4 personnes ■1■1 ■22 l (8 tasses) bière Coup de grisou200 g (7 oz) sirop d'érable1 étoile d'anis étoilée1 bâton de cannelle1 gousse de vanille, fendue sur la longueur3 clous de girofle4 poires Bartl<strong>et</strong>t, pelées, vidées de l’intérieur15 ml (1 c. à table) beurre de cacao Mycryo■3■3■4Les tuiles aux graines de citrouille60 g (2 oz) blancs d'œufs80 g (3 oz) sucre60 g (2 oz) farine tout usage40 g (1 1/2 oz) beurre fondu20 g (2/3 oz) graines de citrouille, légèrement torréfiéesPréparationLes tuiles aux graines de citrouille■ Préchauffez le four, la grille au centre, à 160 °C (325 °F). À l'aide d'un batteur à main, mélangez les blancsd'œufs, le sucre <strong>et</strong> la farine, puis ajoutez graduellement le beurre fondu.■1 Sur une plaque allant au four, chemisée de papier parchemin ou d'un tapis en silicone, étalez de p<strong>et</strong>itstraits de pâte <strong>et</strong> saupoudrez-les de graines de citrouille, puis faites les cuire au four 8 minutes.■2 Lorsque les tuiles sont cuites, r<strong>et</strong>irez-les du four <strong>et</strong> laissez-les reposer 1 minute pour pouvoir les manipuler.Munissez vous d’un tube (inox, aluminium, plastique ou autre) <strong>et</strong> enroulez les tuiles encore chaudestout autour. Laissez-les refroidir pour qu’elles se solidifient <strong>et</strong> r<strong>et</strong>irez-les du tube. Utilisez les tuiles commeélément de décor pour vos desserts. Attention, il est important de réaliser c<strong>et</strong>te étape pendant que les tuilessont encore chaudes, sinon elles se casseront.Les poires pochées■3 Dans une casserole, portez à ébullition la bière, le sirop d'érable <strong>et</strong> les aromates, puis laissez frémir15 minutes le temps que les épices aromatisent le liquide. Déposez les poires dans la bière épicée, couvrezle liquide d'un papier parchemin <strong>et</strong> laissez cuire 15 à 20 minutes ou jusqu'à ce qu'elles soient tendressous la pointe d'un couteau.■4 R<strong>et</strong>irez <strong>et</strong> coupez les poires en 2. Dans une poêle chaude <strong>et</strong> sans gras, à feu vif, faites colorer sur toutesles faces, les poires, saupoudrées de beurre de cacao Mycryo. Ajoutez dans la poêle, 60 ml (4 c. à table)de bière épicée, pour enrober les poires <strong>et</strong> les glacer.■ Au service, disposez dans chaque assi<strong>et</strong>te, une poire, un trait de jus de cuisson, de la crème fou<strong>et</strong>tée puisdécorez d’une tuile.En fûtDu houblon à découvrir en bouteilleNous vous en parlions dans notre précédente édition, la Boréale IPA a fait son apparition remarquéesur le marché des India Pale Ales québécoises. Elle est dorénavant disponible en bouteille <strong>et</strong> sevend au même prix que la gamme régulière de la brasserie Boréale. La Brasserie RJ, quant à elle, vouspropose sa Death Valley en format de 750 ml, une Double India Pale Ale à l'amertume bien balancéeavec une finale plus ronde <strong>et</strong> sucrée. Deux produits que vous trouverez partout au Québec à des prixtrès concurrentiels.Rappel : le Festival Oktobierfest de Sainte-Adèle est de r<strong>et</strong>ourDernier festival de la saison, le sympathique Oktobierfest de Sainte-Adèle vous attend du 28 au30 septembre dans le stationnement des promenades de Sainte-Adèle. Plusieurs activités seront aumenu comprenant un souper thématique, des attractions pour les jeunes, des conférences bières <strong>et</strong> denombreux exposants brassicoles. Bien sûr, il y aura aussi de la bière! On vous y attend.0_GildeDégustations à la carte pour les FêtesVoilà ce que propose Alain Harbourg de Dégustation <strong>et</strong> animation de la rive, <strong>et</strong> ce, partout auQuébec. Depuis 15 ans, il œuvre dans le milieu brassicole <strong>et</strong> s’efforce de faire connaître les bières dedégustation <strong>et</strong> le bonheur des accords réalisables avec la bouffe. Saucisses, fromages, fudges, plats consistants,il organise même des dégustations gastronomiques avec des chefs réputés à certaines occasions.Vous voulez épater pour les Fêtes, laissez-le réaliser votre dégustation à la carte. Vous en apprendrez surle monde brassicole tout en vous amusant, <strong>et</strong> surtout, en vous régalant.[www.degustationdelarive.com]


<strong>Octobre</strong>/Novembre 2012 BIÈRES ET PLAISIRS[Gastronomie]P19Accords bières <strong>et</strong> fromagesNous vous proposons une soirée dégustation,à réaliser chez vous, qui vous perm<strong>et</strong>tra decomparer vos impressions entres convives <strong>et</strong>,pourquoi pas, nous en faire part sur notre siteIntern<strong>et</strong>. Six styles différents <strong>et</strong> trois fromages.Que le mariage soit un de nos coups de cœur outout simplement neutre, nous vous offrons noscommentaires. Vous r<strong>et</strong>rouverez les bières chez vosdétaillants préférés <strong>et</strong> les fromages dans lessuccursales de la Fromagerie Hamel.La dégustationLes trois fromagesEpoisses Gaugry – Importation – FranceFromagerie familiale fabriquant un des rares fromages de type Époisses au lait cru disponibleau Québec, ce fromage est connu pour ses notes puissantes, animales <strong>et</strong> fruitées. Lavé au Marcde Bourgogne, l'Époisses offre une croute aux notes liquoreuses. Plusieurs styles de bières semarient bien avec l'Époisses.Tomme au Cidre de Glace – Le Pic – FranceFromage de chèvre lavé au cidre de glace pendant un affinage de 5 mois, il développe desnotes légèrement caprines avec des accents de pomme confite. Ce fromage apprécie les bières aucaractère tranchant <strong>et</strong> au corps légèrement minéral.Marechal Suisse – Importation – SuissePâte pressée cuite provenant du Canton de Vaud, ce fromage est brossé aux herbes fines à lafin de l'affinage, lui procurant des notes herbacées <strong>et</strong> une saveur de nois<strong>et</strong>te prononcée sur uncaractère puissant.Fruitée - Cuvée BoréalePommes <strong>et</strong> CannebergesBrasseurs du NordBlonde forte -Dominus Vobiscum TripleMicroBrasserie CharlevoixAle forte - Vent d'Anges vieillieen fût de chêne Broadway PubIPA - Boréale IPABrasseurs du NordIPA - Oxymor IPAOxymor (Pit Caribou)Fruitée - St-Barnabé SudLe Bilboqu<strong>et</strong>La Cuvée Boréale que nousdégustons a été brassée au débutde l'été. Ses notes de pommessont plus liquoreuses. Un nez devin de Jurançon s'exprime timidement.Avec l'Époisses, c'est un desmeilleurs mariages que nousavons dégustés. Le gras del'Époisses <strong>et</strong> ses notes de liqueurs'associent à la bière se terminantsur une finale de pommes confites.Avec la Tomme de chèvre,une entrée en bouche sucrée suivied'une finale plus caprine <strong>et</strong>crayeuse. Le Marechal, lui, nelaisse aucune place à la bière.Une des très belles interprétationsdu style Triple de Belgiqueavec ses notes d'alcool, demalt <strong>et</strong> de sucre sur un nezlégèrement épicé. L'Époissesn'apprécie guère c<strong>et</strong>te bière <strong>et</strong>fait ressortir le gout métalliquede la levure. La Tomme dechèvre se marie sans la croute,plus amère. Une finale decoriandre pointe son nez accompagnédes notes caprines du fromage.Le Marechal se marie sansexcès avec la bière, un mariag<strong>et</strong>out simplement agréable.À l'unanimité, on a tousdécouvert la marmelade d'orangeau nez de c<strong>et</strong>te Vent d'Angesvieillie en fût de chêne. En bouche,c'est le citron confit suivi denotes de bois. Dommage,l'Époisses fait ressortir l'amertume<strong>et</strong> termine sur une notemarquée de cuir. L'acidité de laTomme de chèvre s'amuse àjouer avec nos papilles; une tarteau citron meringuée, un merveilleuxmariage. Le Maréchal seréjouit de partager un bon momentavec c<strong>et</strong>te bière: nois<strong>et</strong>tes,marmelade <strong>et</strong> boisé en finale.Un nez floral se laisse apprivoiserpour c<strong>et</strong>te IPA quiplaira à beaucoup d'amateurs. Enbouche, l'amertume de la bière seconjugue avec le sucré des malts.Elle se marie très bien avec desfromages aux notes grasses <strong>et</strong>animales. Dès l'entrée de bouche,l'Époisses montre agréablementson amertume marquée, la finaleest légère <strong>et</strong> minérale. Avec laTomme de chèvre, aucun desdeux produits se démarque. LeMaréchal est apprivoisé par labière <strong>et</strong> se transforme en noix deGrenoble fraichement cueillie.C<strong>et</strong>te IPA traditionnelle dégageun nez de houblon herbacé <strong>et</strong>épicé. En bouche, l'amertume estfranche agréablement compenséepar des notes sucrées <strong>et</strong> unefinale de conifère. Sur la bière,l'Époisses est amer <strong>et</strong> intense; lafinale est longue, très longue. LaTomme apprécie la bière <strong>et</strong> sesnotes de caramel sur une finalede pins, tout en douceur. LeMaréchal accentue l'amertumede la bière, ce n'est pas le mariagele plus intéressant.Un nez franc de compote defraises suivie, en bouche, denotes sucrées, fruitées <strong>et</strong> légèrementacidulées. L'Époisses estheureux, la fraise explose enbouche <strong>et</strong> l'amertume du fromagedisparait complètement.La Tomme de chèvre s'effacedevant la bière, qui l'aurait cru.Plus aucune acidité, mais lafinesse d'un lait de chèvre, à lafraise. Avez vous déjà mangé desnois<strong>et</strong>tes <strong>et</strong> des fraises? Nousnon plus. Le mariage avec leMaréchal n'est pas désagréable,mais pas exceptionnel. 06690412


WORLDBEER CUP ®Bronze Award2012VIENNA-STYLE LAGERBelle Gueule Originale

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