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Suggestions Religion - Averbode

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2010 - N°6 – suggestions pédagogiques : religionA.-D. RousseauThème : la forêt et ses métiersBonjour 5 : suggestions pédagogiques en lien avec les pages de religion et la rubrique« J’en parle ».De la dispute au pardonDans ce Bonjour, vous trouverez :• dans le numéro :rubrique "je réfléchis" : 2 pages d'application : "Aïe, disputes en vue !"• sur le site :rubrique "religion" : page document "Jacob et Esaü se disputent"2 pages d'application : "Pauvre Jacob ! Pauvre Esaü !"annexe : adaptation du récit biblique de "Jacob et Esaü" tiré du livre de la Genèse.Compétences :PLE-2-1-Explorer le texte biblique de manière méthodique et variée - Être ouvert à l'écouteet à la lecture d'un passage des Écritures.PLE-3-3-Réexprimer le texte biblique - S'ouvrir à la diversité des perceptions d'un mêmepassage des Écritures.FOI-2-1-Percevoir l'AT comme la préparation et la promesse du salut en JC - Connaître l'ATen ses aspects essentiels.AGI-1-1-Accueillir les valeurs de la Tradition chrétienne - Repérer les valeurscaractéristiques du Royaume de Dieu.AGI-4-1-Reconnaître avec joie le chemin toujours ouvert qu'offre le pardon - Découvrir quele Seigneur est un Dieu qui pardonne.AGI-4-3-Reconnaître avec joie le chemin toujours ouvert qu'offre le pardon - comprendreque le pardon peut être demandé, donné, reçu et qu'il est source de recommencement et dejoie.Se disputer, cela n'a vraiment rien de neuf, semble nous dire le récit de Jacob et d'Esaü. Cetexte très ancien, mythique diront certains, met en scène des sentiments vieux comme lemonde : envie, jalousie, mensonge, colère et compagnie. Un jeune homme veut s'accaparerpour lui tout seul l'héritage paternel : face à la colère de son frère spolié, il prend peur etfuit. Cela aurait pu faire un "feuilleton de l'été" du temps de Moïse : la vengeance du frèrespolié. Mais avec Dieu, rien n'est toujours comme on le suppose. Après la dispute, vient letemps de prendre distance. Et puis longtemps, longtemps après, vient le temps du pardon.Comment mener les enfants vers ce chemin?


1 Passer par les émotions.Se disputer, cela ne laisse pas indifférent. Il faut d'abord en prendre conscience. Certainscaractères sont facilement en dispute, d'autres sont plus conciliants. Les enfants de fratriesnombreuses sont souvent plus rodés à la confrontation, à l'explication verbale ou physique.Mais chacun a déjà vécu cette expérience de devoir s'opposer – défendre qui il est, ce qu'il a,ce qu'il pense, face à un autre qui ne partage pas son avis-. C'est dans le souvenir d'une deses disputes que l'enfant va puiser ses propres émotions. Chez certains, la dispute engendrela colère, mais aussi le plaisir de la bagarre, d'une certaine décharge de tension : cela ne doitpas être jugé.2 Des émotions aux besoinsLes émotions exprimées (colère, tristesse, peur, joie) indiquent certains besoins, rencontrésou non.Ce petit tableau les synthétise:sentiment lié à … besoin de moi / les autrescolère une injusticeun dommageune humiliationun manque de respectréparationreconnaissance+ /-peurtristessejoiel'inconnuun danger (réel ouimaginaire)un manque de confianceune perte (matérielle ouautre)un manquela fin de…au plaisir, à la réussiteau bien-êtreà la satisfactionsécuritéprotectioninformationréconfortaffectionconsolationde fêterde partagerde maintenir- /--/++/+Lors de chaque conflit, il est important, avant de chercher des modes de résolutions (page14) de bien chercher le besoin non-rencontré chez les différents acteurs du conflit. Ex. : Unenfant arrache le ballon des mains d'un autre. À priori, nous sommes choqués de sa violenceet croyons que l'enfant à qui on l'a arraché est victime, se sent agressé. Mais en discutant,nous apprenons que le ballon appartient au premier, et qu'à plusieurs reprises il lui ademandé de ne pas l'abîmer. L'enfant agresseur se sent lui aussi non respecté, il n'est passimplement agressif. Le règlement du conflit devra en tenir compte, et sera une négociationet non une simple reconnaissance du besoin de l'une des parties.Ce n'est que lorsque l'enfant en conflit aura pu reconnaître et (si possible) exprimer sesbesoins réels qu'une gestion non-violente sera possible pour lui. La faire intervenir plus tôt,c'est parfois nécessaire au niveau d'une discipline de groupe (on ne frappe pas par ex.) maisce n'est pas porteur de changement de comportement à long terme.


3 Se mettre à la place de l'autreUne fois que l'enfant a réussi à exprimer ses émotions et besoins, il est très important qu'ilentende ceux de l'autre, qu'il les "visite" aussi. L'exercice proposé dans la page d'applicationde religion (sur le site) permet de le faire d'abord sur deux personnages fictifs, ce qui estsans risque pour lui. A noter : dans la lutte contre la violence, on remarque que les jeunesles plus violents sont souvent ceux qui ont des difficultés à se mettre à la place de l'autre.Raison de plus pour développer cet exercice dès l'enfance !4. Jacob et Esaü: le long chemin jusqu'au pardon.Dans ce récit, les deux frères passent par une gamme impressionnante d'émotions. Jacob estenvieux de son frère aîné, chéri du père, mais il doit avoir bien peur de braver sa colère etcelle de son frère. Peur aussi de décevoir sa maman. Après le plaisir d'être béni, c'est la peurqui l'emporte, au propre comme au figuré. Jacob en exil va attendre longtemps, trèslongtemps (c'est un peu le sens de son double mariage avec Léa, puis Rachel) avant que lapeur se mue en tristesse et en manque de son frère. Enfin c'est le soulagement, l'apaisement,la joie, mais une joie teintée de gratitude.Esaü, nous le voyons passer de la jalousie (peut-être même la jalousie de voir son frère lechéri de sa maman) et de la colère légitime de celui à qui on a volé quelque chose à latristesse du manque et de l'absence. Lui aussi finit par la joie, la joie des retrouvailles,sûrement, mais aussi la joie de pardonner, qui est à la fois satisfaction et apaisement.Ils auraient pu simplement se réconcilier, résoudre leur conflit, "racheter" ce droit d'aînesse.Mais Esaü va plus loin. Lui qui est la victime, va au-delà des offrandes d'apaisement de Jacob.Il ne veut rien en échange de la paix. Le pardon est de cet ordre. "Car pardonner, cela ne veutpas dire oublier, cela ne veut pas dire nier, ce n'est pas accomplir n acte de volonté Cela ne supposepas non plus de se retrouver comme avant l'offense, ni de renoncer à ses droits. Cela ne signifie pas"excuser" l'autre.Le pardon est un chemin qui passe par des étapes comme celle de reconnaître que l'on a été blessé,de faire le deuil de ce qui a été perdu lors de l'offense, de se pardonner à soi-même et petit à petitde commencer à comprendre son offenseur pour finalement s'ouvrir à la grâce de pardonner etpouvoir peut-être ressentir de la compassion envers celui qui a commis l'offense. " 1Pour aider les enfants à commencer à comprendre la différence entre résoudre un conflit etpardonner, il faut travailler les notions de joie ressentie après un conflit résolu. Laréconciliation laisse un sentiment de soulagement, un apaisement.Le pardon laisse une trace plus profonde, élan de gratitude chez le pardonné, élan d'amouret de compassion chez celui qui pardonne.Quelques pistes qui permettront aux enfants de travailler, y compris corporellement lerécit:• mimer le récit• remettre les illustrations dans l'ordre chronologique• commentaires à deux voix: un enfant commente le récit comme si il était Jacob, unautre comme si il était Esaü.• hors champ: idem avec les impressions de Isaac, de Rebecca, de Rachel1 Extrait de La compassion pour seul bagage, Rosette Poletti et Barbara Dobbs, Ed Jouvence 2003


• les statues: un enfant se met dans la position de Jacob vue sur une illustration. Il ditcomment il se sent•Pour les pages reprenant les émotions des deux frères, il est possible aussi de travailler avecun code couleur. Ce code couleur pourrait être créé avec les enfants de la classe et utilisépour d'autres activités mettant en scène des émotions.Annexe :Voici le texte du récit de Jacob et Esaü dont vous trouverez les illustrations sur la page Webreligion de Bonjour 6.Livre de la Genèse, extraits des chapitres 27 à 331. Voilà l’histoire d’Isaac, fils d’Abraham. Quand il a quarante ans, il épouse Rebecca. Et voilàqu’elle accouche de jumeaux. Le premier est roux et tout poilu : on l’appelle Esaü. Ensuite,son frère sort, en tenant le talon d’Esaü : on l’appelle Jacob. Les garçons grandissent. Esaüdevient un bon chasseur, il court tout le temps dans les campagnes. Jacob est plus calme, ilreste sous les tentes. Isaac préfère Esaü, parce qu’il aime bien manger du gibier. MaisRebecca préfère Jacob.2. Isaac était devenu vieux, et ses yeux ne voyaient plus. Il appelle son fils Esaü, et il lui dit:"Tu vois, je suis vieux, et je ne sais pas quand je vais mourir. Maintenant, va à la chasse ettue-moi du gibier. Puis prépare un repas comme j'aime bien, et apporte-le moi. Je tedonnerai ma bénédiction avant de mourir." Rebecca a tout entendu.3. Alors elle dit Jacob son fils : " Je vais faire un repas comme ton papa les aime. Tul'apporteras à ton papa, et il te donnera sa bénédiction avant de mourir. "Jacob dit à samaman : "Esaü, mon frère, est poilu, et moi pas ! Papa sentira que je me suis moqué de lui ! Ilme dira du mal au lieu de me bénir !" Sa mère lui dit : "Ecoute-moi, et fais ce que je dis." .Jacob apporte les petites chèvres à sa mère, et elle les cuisine comme Isaac les aime. Ensuite,Rebecca prend les plus beaux vêtements d'Esaü, et les fait mettre à Jacob. Avec la peau despetites chèvres, elle recouvre les bras et le cou de Jacob. Puis elle lui met le plat et le paindans les mains.4. Jacob va près d'Isaac et dit "Mon père !". - "Oui, quel fils est là ?" demande Isaac. Jacobrépond : "Je suis Esaü, le premier de tes fils. J'ai fait ce que tu m'as dit. S'il te plaît, mange leplat de gibier. Puis tu me béniras." Isaac dit à Jacob : "Comme tu as vite trouvé du gibier !"Jacob répond : " J'ai eu de la chance." Isaac le touche et dit : " La voix est la voix de Jacob,mais les mains sont les mains d'Esaü."Alors Isaac bénit Jacob et dit : "Que Dieu te donne de la rosée du ciel, des champs fertiles,du blé et du vin, autant qu'il t'en faut ! Que les autres peuples t'obéissent, qu'ils aientbeaucoup de respect pour toi ! Sois un maître pour tes frères, et qu'ils te respectent ! Siquelqu'un te veut du mal, que le mal lui arrive à lui. Et si quelqu'un te veut du bien, que lebien lui arrive à lui aussi."5. Jacob sortait tout juste de chez son père quand Esaü revient de la chasse. Quand ilapprend que Jacob lui a volé la bénédiction de son père, il pousse des grands cris, et dit :


"Quand mon père sera mort, je tuerai Jacob, mon frère!" Rebecca dit à Jacob : "Va-t-en loind'ici, chez mon frère Laban !" Et Jacob s'enfuit.6. Jacob passe de longues années chez Laban. Il se marie d’abord avec Léa. Ensemble ils ontbeaucoup d’enfants. Après de longues années, il peut se marier avec Rachel. Ils appellent leurpremier enfant Joseph, c’est un garçon. Jacob possède de grands troupeaux maintenant. Ilvoudrait revenir auprès de son père Isaac, mais il a peur d'Esaü.7. Jacob prie : "Dieu d'Abraham, Dieu de mon père Isaac, tu m'as protégé jusqu'à maintenant.Sauve-moi de la colère de mon frère Esaü. J'ai peur de lui, j'ai peur qu'il ne nous tue tous,même les femmes et les enfants." Le lendemain, il a une idée. Il prépare cinq troupeaux pourles donner à Esaü. Il se dit : "Tous ces cadeaux .vont lui faire plaisir. Et peut- être qu’il mepardonnera."8. Jacob lève les yeux, et il voit qu'Esaü arrive à sa rencontre. Il met derrière lui les femmeset les enfants et avance tout seul. Mais Esaü court à sa rencontre, le prend dans ses bras, sejette à son cou et l'embrasse en pleurant. Puis Esaü voit les femmes et les enfants. Ildemande : "Qui est-ce ?" Jacob répond : "Ce sont les enfants que Dieu m'a donnés". Et ilsviennent tous saluer Esaü.

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