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L'insertion paysagère des batiments d'élevage - Institut Technique ...

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L’insertion<strong>paysagère</strong><strong>des</strong> bâtimentsd’élevageLe hors-sol a-t-il une place dans lepaysage ? Telle est la question quel’on peut être amené à se poser,tant,lorsque l’on évoque la question <strong>des</strong>bâtiments agricoles et <strong>des</strong> paysages,c’est avant tout aux bâtiments d’élevageet aux élevages qualifiés de« hors-sol » que l’on pense.Aprèstout,ne serait-il pas logique qu’unélevage hors-sol se fasse dans <strong>des</strong>constructions « hors-paysages » ?1. Le droit du paysageA l’heure actuelle,la préoccupationenvironnementale est devenue l’une<strong>des</strong> composantes de la politique degestion et de développement duterritoire. On assiste, à ce titre, àl’émergence d’un véritable droit dupaysage. Celui-ci n’est plus seulementun ensemble de règlestouchant un territoire restreint,maisplutôt la définition d’un certainnombre de principes et de normesdevant être pris en compte lors dechaque opération d’aménagement.Le droit de la nature, lui aussi, acontribué à la mise en place demesures de protection renforcéestendant à protéger le paysage danssa diversité.Il s’est développé à partirde l’entrée en vigueur de la loi du10 juillet 1976 relative à la protectionde la nature qui, pour lapremière fois la considère commeun patrimoine collectif et indiqueque sa sauvegarde est désormais uneobligation juridique opposable àtoute action privée ou publique.C’est d’ailleurs de cette loi quedécoulent toutes les réglementations« installations classées ».2. La loi « paysages »La loi paysage de 1993 permet deprendre en compte l’élément paysagerdans le plan d’occupation <strong>des</strong>solsRéussir AvicultureDe façon plus récente, la loi « paysages» du 8 janvier 1993 permet unemeilleure prise en compte du paysagepar l’intégration de l’élément paysagerdans le plan d’occupation <strong>des</strong> sols,dans le permis de construire,dans leszones de protection du patrimoinearchitectural,etc.En clair,l’objectif estde fixer, sur <strong>des</strong> territoires couvrantun ensemble de communes,les orientationsde protection <strong>des</strong> gran<strong>des</strong>structures <strong>paysagère</strong>s que les plansd’occupation <strong>des</strong> sols devront respecter,mais de permettre aussi l’évolutionet la mise en valeur de ces espaces,touten assurant la protection dece qui en fait l’intérêt paysager.L’une <strong>des</strong> conséquences directe decette loi est que le permis de construireest devenu également unpermis paysager.D’ailleurs,dans sonarticle 4,la loi « paysages » se donneun double objectif :•donner au maire,qui est l’autoritéde décision en matière de permisde construire,le moyen de se faireune idée de la construction envisagée,• amener le demandeur de permislui-même à s’interroger sur l’intégrationde son bâtiment,et si nécessaireà améliorer son projet.3. Le constatL’apparition brutale <strong>des</strong> bâtimentsd’élevage <strong>des</strong>tinés à faire du “horssol”aété perçue comme une agressionforte, d’autant plus qu’elle seproduisait dans un milieu de traditionpaysanne longtemps épargné etdont l’image de stabilité constituaitpour beaucoup la référence à ce quel’on a coutume d’appeler « la campagne». Il ne faudrait cependant pasoublier que cette évolution a été aussiune amélioration de la productivitéet <strong>des</strong> conditions de travail.Il faut bien admettre que l’impactvisuel <strong>des</strong> bâtiments avicoles n’estpas négligeable. Nombreux ont étéceux qui ont exprimé leur inquiétudeface à <strong>des</strong> bâtiments d’unetypologie totalement nouvelle ;sanslien avec le bâti existant et fabriquésà partir de matériaux industriels ;on leur a reproché leur forme, leurlongueur, leur blancheur... conduisantà une détérioration de nospaysages par un bâti agricole conçuuniquement à partir de préoccupationsutilitaires, et ce d’autant plusque bien souvent ces bâtiments ontété bâtis sur <strong>des</strong> territoires touchéspar de lour<strong>des</strong> opérations de remembrement.Cesont <strong>des</strong> raisons économiquesqui ont poussé à l’utilisationd’autres matériaux pour le logement<strong>des</strong> animaux que pour le logement<strong>des</strong> humains.L’harmonie du bâti enmilieu rural en a souffert, et danscertaines zones où la densité <strong>des</strong>constructions s’est ajoutée à l’unicitéde forme et d’aspect,il n’est pasvraiment exagéré de parler de« pollution visuelle ».Sciences et <strong>Technique</strong>s Avicoles HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 20019


4. Des solutions àmettre en œuvreL’implantation d’un bâtiment avicoledoit être étudiée en fonction denombreuses réglementations : loisur l’architecture,loi sur le paysage,législation sur les installations classées,règlementsanitaire,protection<strong>des</strong> captages,éloignement <strong>des</strong> zoneshabitées, plan d’occupation <strong>des</strong>sols…, sans compter le contextelocal, en particulier pour les zonestouristiques ou à forte concentrationde résidences secondaires.Il estbien évident par ailleurs que l’orientation,l’exposition du bâtimentdoivent être également pensées enfonction de critères techniques telsque la ventilation par exemple (cf àce sujet Sciences et <strong>Technique</strong>sAvicoles Hors-série de 1997 consacréà la maîtrise de l’ambiance dansles bâtiments avicoles).Comme toute autre construction,lebâtiment avicole a un impact sur lepaysage. Il peut détruire un site ouau contraire s’y insérer.Le choix del’implantation prend ici toute sonimportance car il faut assumer unefonction agricole et ensuite <strong>des</strong>contraintes environnementales,nécessitant une prise en compte dela topographie :un bâtiment isolé aune meilleure apparence quand ilest situé dans un pli naturel duterrain que lorsqu’il se découpe surle ciel.Comme les bâtiments de grandelongueur entraînent toujours uneffet de barre horizontale, c’est unélément qu’il convient de traiter.Enaviculture, il n’est pas possible defractionner les volumes, la solutionpeut consister à paysager le site,parle biais d’une végétation,en veillantà ne pas substituer un effet rideaud’arbres à un effet linéarité du bâtiment.La présence d’arbres et devégétation a plusieurs avantages :• adoucir les lignes géométriquesdu bâtiment,• établir un contraste vertical qui vaeffacer,du moins en partie,l’effettrès long <strong>des</strong> bâtiments horizontaux,• être un point d’intérêt quand lesarbres sont groupés dans unpaysage ouvert, réduisant ainsil’aspect dominant <strong>des</strong> nouveauxbâtiments agricoles,• constituer un écran contre le vent(veiller, à ce que ce soit compatibleavec une bonne ventilation dubâtiment).D’une manière plus générale le fleurissement<strong>des</strong> exploitations (encouragéd’ailleurs parfois par les organisationsde production) sont autantde moyens mis en œuvre pourmieux intégrer les bâtiments d’élevagedans leur environnement.A défaut de traiter les volumes,il estpossible de traiter les effets demasse.A cet effet,il est toujours intéressantde travailler avec <strong>des</strong> bardagesdifférenciés soit par le matériau,soit par la couleur.Quant aux couvertures,le matériauet la couleur utilisés sont parmi leséléments permettant de mieuxintégrer le bâtiment avicole dansle paysage. Les toitures en fibrocimentreprésentent une part trèsimportante du marché. C’est unproduit qui en vieillissant acquiertune teinte acceptable. Il est possiblede réduire ce temps par <strong>des</strong>procédés de vieillissement, demême qu’il est tout à fait envisageablede coloriser <strong>des</strong> toituresexistantes. Pour les constructionsnouvelles,les fabricants proposentdésormais <strong>des</strong> teintes plus enharmonie avec les paysages.Le bâtiment avicole,dans sa logiquerigoureuse de fonctionnement etd’économie, doit trouver sa placedans nos paysages ;il serait dérisoirede faire l’économie de la matièregrise nécessaire à cette intégration.Architecturer un bâtiment,ce n’estrien d’autre que de prendre encompte toutes les données de laconstruction à réaliser (agricoles,environnementales et économiques)et synthétiser toutes ces donnéesen utilisant judicieusement la volumétriedu bâtiment, les matériauxet leurs couleurs,forme et position<strong>des</strong> ouvertures.Une haie fleurie rend les abords dupoulailler plus agréableDes plantations arbustives permettent de « casser » le volume imposant<strong>des</strong> bâtimentsRéussir AvicultureRéussir AvicultureSciences et <strong>Technique</strong>s Avicoles HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 200110

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