31.07.2015 Views

Hommes/ femmes, mode d'emploi... Les Business Angels: ils font ...

Hommes/ femmes, mode d'emploi... Les Business Angels: ils font ...

Hommes/ femmes, mode d'emploi... Les Business Angels: ils font ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

tions. Il est toutefois confronté à un immensedéfi dont il ne maîtrise pas tous les paramètres.Nous sommes convenus, Pascal Lamy et moi,que j’aborderai ce thème à l’occasion de toutesmes discussions à l’étranger et que je l’informeraiensuite de la teneur de mes entretiens. Lundiprochain, je participe à un forum avec les ONGpour tenter de mettre les opinions publiques denotre côté, mais ce ne sera pas évident.”Vous faites allusion au mouvement de protestationcontre l’OMC et la mondialisation?Annemie Neyts: “<strong>Les</strong> protestations ont commencépar une action dirigée contre les tentativesd’élaboration, au sein de l’OCDE, d’un accordmultilatéral en matière d’investissements. Si cesprotestations se sont produites à l’échelle mondiale,elles se sont principalement manifestéesvia l’Internet, le courrier électronique, etc.Seattle a été le point culminant du mouvement.Ensuite, il y a eu Prague et la manifestation àMalmö concernant Ecofin. Le commerce mondialincarne l’ennemi idéal. J’entends aujourd’huiexactement les mêmes arguments contre lecommerce mondial et les multinationales qu’àl’époque où j’étais étudiante. Le mouvementcontestataire d’alors s’est toutefois assagi pendantla crise car on s’est rendu compte que lesentreprises étaient indispensables pour relancerla croissance économique et la consommation.Nous venons de connaître une longue période deprospérité économique; par contrecoup, nousassistons à l’apparition d’un autre mouvementqui cherche à saper les fondements du système.”ControversesLe mouvement de protestation n’est tout de mêmepas responsable de l’échec de Seattle?Annemie Neyts: “Non, il n’y a aucun rapportentre les deux. L’échec de Seattle était dû à descauses internes: l’ordre du jour des résolutionsétait trop chargé. De plus, les Etats-Unis y ontadopté dès le départ une attitude particulièrementinflexible. Ils refusaient de tenir compte du pointde vue des pays en voie de développement. <strong>Les</strong>Américains ont même ajouté à l’ordre du jour despoints qu’<strong>ils</strong> savaient inacceptables pour ces pays,comme la problématique des conditions de travail,l’environnement, etc. <strong>Les</strong> pays en voie dedéveloppement y ont vu une nouvelle formed’obstruction commerciale, et personne à Seattlen’a réussi à les convaincre du contraire. Nouscherchons actuellement à relancer ces discussions,fût-ce à l’occasion d’un forum consacré à l’environnement,en dehors du cadre de l’OMC s’il lefaut. La même chose s’applique aux core labourstandards, ou conditions de travail fondamentales.Prenez un pays comme le Myanmar où le travailforcé est monnaie courante. Quel Etat démocratiquesouhaite soutenir un tel régime?”Pensez-vous qu’on peut résoudrecette problématique?Annemie Neyts: “Il faut en tous cas l’approcheren fonction d’une conception générale du développement,qui est une matière aussi passionnanteque complexe. <strong>Les</strong> pays riches et développéssont beaucoup plus avancés en matière detechniques de gestion, par exemple. Pour eux, ilne peut pas y avoir de développement sans gestionresponsable (good governance). Ce qui est trèsdifficile à faire passer sans avoir l’air paternaliste.Toutefois, nous ne réussirons jamais à lancer ledéveloppement en nous bornant à l’aide financière,même si nous la faisions passer de 0,3% à0,7% du PIB.Amartya Sen, prix Nobel de l’économie en 1998,a étudié le développement en profondeur et aconclu qu’il n’y avait jamais de famines dans unedémocratie. Pourquoi? Parce que dans un systèmeouvert et transparent, avec des médias libreset où règne le pluralisme politique fondé sur denombreux partis, une majorité et une opposition,les dysfonctionnements sont dénoncésbeaucoup plus rapidement. Par contre, ces dysfonctionnementspeuvent proliférer impunémentdans des systèmes non-transparents soumisà la loi du secret et aux mensonges officiels.Lorsque vous défendez ce point de vue à uneconférence de l’ONU à laquelle assistent les dirigeantsdes pays les moins développés, vous comprenezbien qu’<strong>ils</strong> ne vous en sont pas reconnaissants.”L’administration BushLe sommet de Seattle n’a-t-il pas également provoquédes tensions importantes entre l’Europe etles Etats-Unis? Et ces tensions ne vont-elles pass’aggraver avec la nouvelle administrationaméricaine?Annemie Neyts: “C’est possible, mais il n’en estrien pour l’instant. L’administration américaineest encore assez novice, les équipes ne sont pasencore complètes, même si nous savons déjà quele secrétaire américain au Commerce extérieuractuel est un chaud partisan du libre-échange.Lors de la négociation récente à Québec de l’accordconcernant la Zone de libre-échange desAmériques (ZLEA), les Etats-Unis ont mis unesérie de points à l’ordre du jour, entre autres l’antidumping.Pourquoi ne feraient-<strong>ils</strong> pas de mêmeau sein de l’OMC? Je pense qu’il faut tout simplementprendre les Américains au pied de lalettre. S’<strong>ils</strong> refusent de ratifier Kyoto parce qu’<strong>ils</strong>estiment que ce n’est pas la bonne façon d’améliorerla qualité de l’air et de combattre leréchauffement de la planète, il faut tout bonnementleur demander en quoi consiste la bonnefaçon. Quoi qu’il en soit, il est beaucoup trop tôtpour avoir une opinion définitive sur la nouvelleadministration américaine.”■L’échec deSeattle était dûà des causesinternes: l’ordredu jour desrésolutionsétait tropchargé.11BBL Entreprise - N°133 - juin 2001

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!