Chapitre V – Modélisation du transport d’électrons chauds polarisés <strong>de</strong> spinEnfin, nous assimilerons l’ionisation <strong>par</strong> impact, <strong>par</strong> une barrière, que nous dirons <strong>par</strong> abus <strong>de</strong>εlangage multiplicative, d’énergie seuil φ T (∼ 5eV) et <strong>de</strong> gain <strong>en</strong> énergie α ( ε ) = α pourε ≥ φ T(V.1), et nul sinon.2.B. Expression <strong>de</strong> T et ΔTNous allons dans ce <strong>par</strong>agraphe dériver les expressions générales <strong>de</strong> la transmission et <strong>de</strong> sadép<strong>en</strong>dance <strong>en</strong> spin. Les expressions II.20 que l’on a déduit dans le chapitre II à une énergied’analyse donnée, peuv<strong>en</strong>t être appliquées ici dans le cas <strong>de</strong> la distribution qui se prés<strong>en</strong>te à l’interfacemétal/SC. La distribution F ε,±P ) s’exprime alors sous la forme :(0[ S(ε ) f ( MA f ]( , ± P0 ) = fp( ε ) + MfS( ε ) ± P0pε )MSS φTF ε +(V.2)avec :+fp( ε ) + fp( ε )fp( ε ) =,2−+−+ −fp( ε ) − fp( ε ) M − MS(ε ) =et A+−M=(V.3)+ −f ( ε ) + f ( ε ) M + MppLa relation V.2 se compose d’un terme indép<strong>en</strong>dant <strong>de</strong> la polarisation incid<strong>en</strong>te, et est reliée à latransmission T, et d’un autre terme dép<strong>en</strong>dant <strong>de</strong> celle-ci qui nous servira à exprimer ΔT.En introduisant le coeffici<strong>en</strong>t α(ε) <strong>de</strong> transmission à l’interface métal/SC introduit plus haut, onobti<strong>en</strong>t selon les définitions II.20 <strong>de</strong> la transmission T et <strong>de</strong> sa dép<strong>en</strong>dance <strong>en</strong> spin ΔT :ΔTT == 2P∞∫0∞∫00α(ε ).α(ε ).[ f ( ε ) + Mf ( ε )]pdε[ S(ε ) f ( ε ) + MA f ] dεpsMS(V.4)Le calcul <strong>de</strong> ces gran<strong>de</strong>urs <strong>de</strong>man<strong>de</strong> donc <strong>de</strong> connaître à priori la distribution <strong><strong>de</strong>s</strong> primaires+−( fp(ε ) et fp(ε ) ) et <strong><strong>de</strong>s</strong> secondaires ( fS(ε ) ), ainsi que les termes S (ε ) , M (ε ) , AM(ε ) et lecoeffici<strong>en</strong>t d’interface α (ε ) . L’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> ces termes, excepté le terme α (ε ) , dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong> l’énergie<strong><strong>de</strong>s</strong> électrons incid<strong>en</strong>ts E 0 . Ils doiv<strong>en</strong>t donc être calculés pour chaque énergie d’injection.Nous prés<strong>en</strong>tons dans les <strong>de</strong>ux prochaines sections les approximations ret<strong>en</strong>ues pour les calculer.3. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la transmissionNous allons dans cette section nous intéresser uniquem<strong>en</strong>t aux résultats obt<strong>en</strong>us sur latransmission pour <strong><strong>de</strong>s</strong> échantillons oxydés.De façon générale, il est possible d’écrire la transmission à l’énergie E 0 sous la forme (équation V.4) :∞∫0T ( E0 ) = α(ε ). F(ε,ε ( E0)) dε(V.5)où F ε , ε ( E )) représ<strong>en</strong>te la distribution d’énergie à l’interface métal/SC et d’énergie moy<strong>en</strong>ne(M 0ε ( E ) M 0. Comme nous allons le montrer dans cette section, l’énergie moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> la distribution est« pilotée » <strong>par</strong> l’énergie incid<strong>en</strong>te E 0 . Pour <strong><strong>de</strong>s</strong> épaisseurs <strong>de</strong> quelques nanomètres, l’énergie moy<strong>en</strong>nepeut varier <strong>de</strong> quelques c<strong>en</strong>taines <strong>de</strong> meV, à près <strong>de</strong> 10 eV.M116
Chapitre V – Modélisation du transport d’électrons chauds polarisés <strong>de</strong> spinLa transmission dans le SC sera donc, très généralem<strong>en</strong>t, s<strong>en</strong>sible d’une <strong>par</strong>t aux mécanismes <strong>de</strong>transport dans la base du filtre à spin, qui sont responsables <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong> variation εM( E0) , et d’autre<strong>par</strong>t aux propriétés <strong>de</strong> l’interface, via le coeffici<strong>en</strong>t d’interface α (ε ) .Connaissant expérim<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t la transmission T(E 0 ) il existe alors <strong>de</strong>ux ap<strong>proche</strong>s : Soit le coeffici<strong>en</strong>t d’interface α (ε ) est connu, et dans ce cas il est possible <strong>de</strong> déduireexpérim<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t l’énergie moy<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’énergie incid<strong>en</strong>te. Cette ap<strong>proche</strong> nousdonne alors <strong><strong>de</strong>s</strong> informations sur les mécanismes <strong>de</strong> transport dans le base métallique, et doncsur le libre <strong>par</strong>cours moy<strong>en</strong> <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’énergie. Soit nous sommes suffisamm<strong>en</strong>t habiles pour calculer précisém<strong>en</strong>t ladistribution F( ε , εM( E0)) , et dans ce cas il est possible <strong>de</strong> remonter à une détermination ducoeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> transmission à l’interface métal/SC pour <strong><strong>de</strong>s</strong> énergies comprises <strong>en</strong>tre unec<strong>en</strong>taine <strong>de</strong> meV, et <strong>en</strong>viron 10 eV, et donc, <strong>de</strong> réaliser une spectroscopie locale du coeffici<strong>en</strong>t<strong>de</strong> transmission à l’interface.La première ap<strong>proche</strong> a été abordée au cours <strong>de</strong> cette section. Dans une première <strong>par</strong>tie, nous allons,<strong>en</strong> supposant un profil d’interface type celui <strong>de</strong> la figure (Fig.V.2), déduire <strong>par</strong> une procédure autocohér<strong>en</strong>te,à la fois les <strong>par</strong>amètres d’interface, et l’énergie moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> la distribution. Cettedétermination nous permettra alors d’interpréter les différ<strong>en</strong>ts régimes <strong>de</strong> transmission prés<strong>en</strong>tés auchapitre IV <strong>en</strong> sé<strong>par</strong>ant distinctem<strong>en</strong>t les contributions <strong>de</strong> volume et <strong>de</strong> l’interface.Dans une secon<strong>de</strong> <strong>par</strong>tie, nous développerons un modèle simple qui nous permettra d’exprimer leséquations <strong>de</strong> transport dans le filtre à spin. Ces équations nous permettrons alors <strong>de</strong> remonter à la loi<strong>de</strong> variations εM( E0) que nous com<strong>par</strong>erons à celle déduite <strong><strong>de</strong>s</strong> données expérim<strong>en</strong>tales. Cettecom<strong>par</strong>aison, nous a permis d’exprimer une loi universelle <strong>de</strong> l’énergie moy<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>l’énergie incid<strong>en</strong>te. Nous avons alors utilisé cette loi pour déterminer à basse énergie le libre <strong>par</strong>coursmoy<strong>en</strong>.3.A. Expression <strong>de</strong> T pour les trois types <strong>de</strong> barrièresA <strong>par</strong>tir <strong>de</strong> la relation V.4 on peut exprimer la transmission dans le cas d’un faisceau non polarisé pourles trois types <strong>de</strong> barrières. On sait d’après l’hypothèse 2, que la distribution F d’électrons seprés<strong>en</strong>tant à l’interface métal/SC est <strong>de</strong> forme expon<strong>en</strong>tielle. L’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cette distribution est(M+1) 2 .2 Ce terme peut se calculer <strong>de</strong> la manière suivante :Comme à chaque collision il y a <strong>de</strong>ux électrons émerg<strong>en</strong>ts, le nombre total d’électron au bout <strong>de</strong> n collisions vaut :nM +1 = 2Si n correspond aux nombre <strong>de</strong> collisions qu’à subi l’électron moy<strong>en</strong> lorsqu’il <strong>par</strong>vi<strong>en</strong>t l’interface métal/SC, on a <strong>par</strong>conséqu<strong>en</strong>t :t Mdtn = ∫τ 0où t M est le temps total mis <strong>par</strong> l’électron moy<strong>en</strong> pour traverser le filtre à spin. Cet électron r<strong>en</strong>tre dans le filtre à spin avecune énergie E 0 et <strong>en</strong> ressort avec l’énergie moy<strong>en</strong>ne E M .A <strong>par</strong>tir <strong>de</strong> l’équation V.18 (<strong>par</strong>agraphe 3.C.2.2), on obti<strong>en</strong>t donc pour expression <strong>de</strong> n :E01 dE 1 ⎛ E0∫⎟ ⎞n = = ln⎜ln 2 E ln 2M⎝ εεM ⎠On déduit <strong>par</strong> conséqu<strong>en</strong>t la valeur du coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> multiplication :E0M +1 =εMCette équation traduit <strong>en</strong> fait la conservation <strong>de</strong> l’énergie, et illustre simplem<strong>en</strong>t le fait que l’énergie incid<strong>en</strong>te E 0 est <strong>par</strong>tagéeavec (M+1) électrons d’énergieε M .117