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Etudes par microscopie en champ proche des phénomènes de ...

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Chapitre V – Modélisation du transport d’électrons chauds polarisés <strong>de</strong> spin1. Position du problème.Dans un régime diffusif, le transport d’électrons polarisés <strong>de</strong> spin au niveau <strong>de</strong> Fermi est correctem<strong>en</strong>tdécrit <strong>par</strong> le modèle phénoménologique <strong>de</strong> Valet-Fert [Valet93]. Celui-ci repose sur la résolutiond’une équation <strong>de</strong> Boltzmann linéarisée, qui décrit <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d’un <strong>champ</strong> électrique, l’évolution<strong>proche</strong> <strong>de</strong> l’équilibre <strong><strong>de</strong>s</strong> distributions électroniques <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux courants <strong>de</strong> spin (modèle <strong>de</strong> Mott). Dansle cas où la longueur <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong> spin est plus gran<strong>de</strong> que le libre <strong>par</strong>cours moy<strong>en</strong>, ces équations <strong>de</strong>Boltzmann aboutiss<strong>en</strong>t alors à une équation simple <strong>de</strong> diffusion qui porte sur l’accumulation <strong>de</strong> spin(équation II.3).Pour le transport d’électrons chauds au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus du niveau <strong>de</strong> Fermi, la situation est différ<strong>en</strong>te : lesélectrons travers<strong>en</strong>t la structure magnétique sans <strong>champ</strong> électrique appliqué, et doiv<strong>en</strong>t <strong>par</strong> conséqu<strong>en</strong>tutiliser leur propre énergie cinétique pour <strong>par</strong>v<strong>en</strong>ir au collecteur. Une <strong><strong>de</strong>s</strong>cription détaillée <strong>de</strong> ce type<strong>de</strong> transport exige donc <strong>de</strong> connaître les processus <strong>de</strong> diffusion - élastiques et inélastiques – que subiun électron dans la gamme d’énergie sondée.A l’heure actuelle, il n’existe pas <strong>de</strong> modèle analytique traitant <strong>de</strong> façon quantitative le transportd’électrons chauds polarisés <strong>de</strong> spin dans <strong><strong>de</strong>s</strong> structures magnétiques sur une large gamme d’énergie.La raison principale est que les processus <strong>de</strong> diffusion dép<strong>en</strong>dants du spin, au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus du niveau <strong>de</strong>Fermi, ne sont pas aujourd’hui <strong>en</strong>core complètem<strong>en</strong>t compris. Par ailleurs, <strong>par</strong> nature, ce type <strong>de</strong><strong><strong>de</strong>s</strong>cription se prête plus volontiers à une simulation numérique qui doit inclure égalem<strong>en</strong>t lagéométrie <strong>de</strong> l’échantillon (structure <strong>de</strong> l’émetteur, du collecteur, nombre d’interfaces…) [Vlutters02].Il est cep<strong>en</strong>dant possible à très basse énergie (1 eV) <strong>de</strong> fournir un modèle simple, comme celui qu<strong>en</strong>ous avons exposé au chapitre II (filtres à spin élastiques), qui permet <strong>de</strong> r<strong>en</strong>dre compte <strong><strong>de</strong>s</strong>principaux résultats concernant les transistors à vanne <strong>de</strong> spin (MTT).Dans ce modèle, le transport est supposé être gouverné <strong>par</strong> le libre <strong>par</strong>cours moy<strong>en</strong> inélastique à uneénergie d’injection donnée (diffusion inélastique). Le transport est alors ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t régit <strong>par</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>effets <strong>de</strong> volume, comme le laisse supposer la décroissance expon<strong>en</strong>tielle <strong>de</strong> la transmission avecl’épaisseur <strong><strong>de</strong>s</strong> couches magnétiques.L’image du transport est alors celle d’un transport balistique à une énergie donné, où, compte t<strong>en</strong>u<strong><strong>de</strong>s</strong> épaisseurs <strong>de</strong> métal com<strong>par</strong>ables aux valeurs du libre <strong>par</strong>cours moy<strong>en</strong>, les électrons souffr<strong>en</strong>t <strong>de</strong>peu <strong>de</strong> collisions.Pour décrire le fonctionnem<strong>en</strong>t d’un transistor fonctionnant à plusieurs c<strong>en</strong>taines d’électrons-volts au<strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> Fermi, ce modèle ne peut plus être appliqué. En effet, à ces énergies, le libre<strong>par</strong>cours moy<strong>en</strong> inélastique décroît <strong>de</strong> façon significative <strong>par</strong> rapport à sa valeur à basse énergie. Cefait a <strong>de</strong>ux conséqu<strong>en</strong>ces majeures : d’une <strong>par</strong>t la relaxation <strong>de</strong> l’énergie cinétique et <strong>de</strong> la quantité<strong>de</strong> mouvem<strong>en</strong>t <strong><strong>de</strong>s</strong> électrons incid<strong>en</strong>ts sera très efficace, remettant ainsi <strong>en</strong> cause l’image d’untransport balistique, et d’autre <strong>par</strong>t seront crées dans le transistor <strong><strong>de</strong>s</strong> électrons secondaires qui vontégalem<strong>en</strong>t <strong>par</strong>ticiper au transport électronique. Plus généralem<strong>en</strong>t, la <strong><strong>de</strong>s</strong>cription d’un transportélectronique balistique à une énergie donnée <strong>de</strong>vra être substituée à celle d’un transport décrivantl’évolution dans le filtre à spin, d’une distribution d’électrons primaires (qui porte la mémoire du spinincid<strong>en</strong>t) et d’électrons secondaires.Une telle <strong><strong>de</strong>s</strong>cription suppose donc à priori <strong>de</strong> t<strong>en</strong>ir compte, sur une large gamme d’énergie (10 eV-3000 eV, dans le cas prés<strong>en</strong>t) <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble <strong><strong>de</strong>s</strong> mécanismes <strong>de</strong> collisions (élastiques et inélastiques)<strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’énergie.De plus, cette <strong><strong>de</strong>s</strong>cription <strong>de</strong>vra égalem<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>ir compte <strong><strong>de</strong>s</strong> év<strong>en</strong>tuels mécanismes <strong>de</strong> relaxationdép<strong>en</strong>dants du spin sur cette même gamme d’énergie. Enfin, comme nous l’avons signalé au chapitreII, le fonctionnem<strong>en</strong>t d’un filtre à spin, dép<strong>en</strong>d égalem<strong>en</strong>t <strong><strong>de</strong>s</strong> propriétés <strong>de</strong> son interface, puisqu’<strong>en</strong>variant l’énergie d’injection, l’énergie moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> la distribution à l’interface métal/SC augm<strong>en</strong>te, etdonc, agit <strong>en</strong> quelque sorte comme une son<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’interface. Ainsi, la <strong><strong>de</strong>s</strong>cription, jusque là admise aulaboratoire, qui consiste <strong>en</strong> une première étape <strong>de</strong> relaxation <strong>de</strong> l’énergie dans le Pd, suivie d’untransport balistique à l’énergie φBdans la couche magnétique n’est clairem<strong>en</strong>t plus valable et <strong>de</strong>vraêtre substituée à une <strong><strong>de</strong>s</strong>cription qui ti<strong>en</strong>t compte explicitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’efficacité <strong>de</strong> collection àl’interface et <strong>de</strong> la relation <strong>en</strong>tre l’énergie moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> la distribution et l’énergie incid<strong>en</strong>te.111

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