Les réseaux d'acteurs du commerce équitable - la Plate-Forme pour ...

commerce équitable, la Fédération Artisans du Monde et l’association Max Havelaar France. Levocabulaire utilisé est aussi nettement celui d’acteurs professionnels du développement.Ce positionnement se traduit également par une représentation du commerce équitable où ce dernier estlié mais différent des concepts voisins tels que l’économie sociale et solidaire, l’environnement et laresponsabilité sociétale de l’entreprise. Il s’agit de ne pas faire d’amalgames.« Est-ce que l’idée, c’est d’associer ? Pour nous, le commerce équitable, c’est une entité en tantque telle. (…) Mais oui, ça appartient effectivement, c’est proche de l’économie sociale et solidaire,c’est proche du respect de l’environnement. (…) Il ne faut pas essayer de le rapprocher, de lui faireenglober un certain nombre d’autres concepts qui sont différents, qui ont aussi leurs spécificités, quiont aussi leur intérêt.» (Salarié OSI 1)Si certains liens sont faits entre ces concepts et le commerce équitable, ils sont la plupart du tempsprésentés comme limités. Ces limites peuvent être dues au caractère trop englobant ou subsidiaire de cesconcepts. Ainsi, le lien ne peut se faire que sous certaines conditions et n’est pas automatique.« On voit le lien avec l’environnement. (…) Pour le commerce équitable labellisé, les clausesenvironnementales sont relativement fortes. (…) Alors après je ne dirai pas que le lien est naturel(…). Vous pouvez imaginer qu’il y ait le développement d’une production grâce aux opportunités ducommerce équitable qui aille à l’encontre des équilibres des ressources naturelles parce que c’estune opportunité économique » (Salarié OSI 2)« Là où il peut éventuellement y avoir des limites, c’est (…) la question environnementale, l’impactenvironnemental etc. (…) Le commerce Nord/Sud, il est forcément à questionner (…) parce qu’oncontinue à promouvoir la consommation de produits qui font le tour de la planète » (Salarié OSI 3)Pour ces organisations de solidarité internationale, il s’agit donc de concepts avec lesquels le commerceéquitable peut, mais surtout, devrait avoir des points communs. Ils peuvent représenter une sorte decomposante idéale à intégrer dans les pratiques de commerce équitable, mais il semble que cetteintégration n’est pas nécessairement effective actuellement.Concernant les débats relatifs au périmètre des échanges et aux canaux de distribution, le positionnementexpert se traduit par l’opposition à toute polémique qui freinerait le développement du marché, et donc dusoutien aux producteurs, même si certaines critiques existent sur les dérives possibles de lacommercialisation en grandes surfaces ou sur les limites d’une circonscription du commerce équitable auxéchanges Nord-Sud. Ainsi les grandes surfaces sont considérées comme utiles au développement desfilières. En tant qu’acteurs du développement au Sud, l’intérêt des organisations dans ce positionnementest l’appui au Sud. La question du commerce équitable Nord-Nord n’est pas de leur ressort.Comme nous l’avons vu en pratique par l’activité de plaidoyer, le rôle des pouvoirs publics dans larégulation mais aussi dans le soutien du secteur au Sud est plébiscité. L’important est que le commerceéquitable soit un outil de développement utile et utilisable. Pour cela, sa définition doit être appuyée pardes textes officiels qui impliquent une vision consensuelle.3| Un outil au Sud à développer et à améliorerLe lien entre commerce équitable et solidarité internationale est clairement établi. En effet, lesorganisations proches de ce positionnement ont une approche du commerce équitable de typeinstrumental. A cet égard, le terme d’ « outil » est très présent dans les propos au sujet du commerceéquitable. Ce dernier est caractérisé dans les discours par son utilité dans le secteur du développementau Sud et est donc perçu explicitement comme un moyen qui peut s’avérer adapté aux besoinsprofessionnels des organisations de développement.« Pour nous, le commerce équitable c’est une entité en tant que telle, c’est un outil d’aide publiqueau développement. » (Salarié OSI 1)« Le commerce équitable, c'est un outil pour essayer de réduire les inégalités Nord-Sud (…), unoutil pour développer les capacités au Sud et rééquilibrer les relations de pouvoir au sein desfilières. » (Salarié OSI 2)« L’objet du commerce équitable, c’est d’en faire un outil d’appui aux partenaires, ce n’est pas leseul, y’en a d’autres mais son objectif premier c’est quand même ça. » (Salarié OSI 3)Finalement, le commerce équitable étant reconnu comme un outil de développement au Sud de plus enplus utile, les organisations dans ce positionnement expert souhaitent poursuivre le développement deleur activité au Sud par la création de nouvelles filières, la réalisation d’études d’impact, comme parexemple l’affirme le salarié de l’organisation de solidarité internationale 1 rencontré:Les réseaux d’acteurs du commerce équitable – Exemple de l’Ile-de-France 65