Les réseaux d'acteurs du commerce équitable - la Plate-Forme pour ...

More documents

Recommendations

Info

I. CARACTERISTIQUES 48A - DES ORGANISATIONS DE DEVELOPPEMENT A L’INITIATIVE DU COMMERCE EQUITABLEEn France, le principe même des ONG n’est pas défini en droit : il n’existe ni contrôle, ni label officielONG. Le terme recouvre, outre la solidarité internationale, des domaines d’activité très diversifiés : droitsde l’homme, culturel, environnement. Sur le plan juridique, la plupart de ces organisations opte pour lestatut d’association relevant de la loi du 1 er juillet 1901.Afin de singulariser l’action humanitaire et le développement, on utilise de plus en plus le termeOrganisation de Solidarité Internationale (OSI) pour désigner les ONG actives dans ces domaines. Cesdeux types d’actions divergent sur deux points : le temps de l’action (long terme contre urgence) et la tailledu budget (bien plus élevée pour les humanitaires) (Viélajus, 2007).En ce qui concerne le commerce équitable, l’activité principale de la grande majorité des organisations desolidarité internationale humanitaires est la vente de produits pour générer des fonds qui financeront leursprojets.Au contraire, dès l’origine du commerce équitable, plusieurs organisations de solidarité internationaleactives dans le développement ont participé au secteur : elles ont dès le départ appréhendé le commerceéquitable comme un outil de développement au Sud qui garantit aux producteurs un marché, des prixstabilisés, qui apporte des préfinancements et permet non seulement la croissance économique maisaussi des améliorations de leurs conditions de vie en matière d’éducation, de santé et de respect du droitdu travail. Elles ont aussi utilisé le commerce équitable comme outil d’éducation au développement auNord et outil de plaidoyer pour revendiquer un système de commerce international plus équitable. Issuesde la mouvance catholique, du milieu « tiers-mondiste » ou encore de l’action sociale, ces organisationsaffichent des objectifs de développement communs (lutter contre la pauvreté dans les pays du Sud,favoriser l’émergence d’un commerce plus juste, et militer pour le progrès et le respect des droitshumains) qui se sont retrouvés dans le commerce équitable.Depuis son apparition en France dans les années 1970, le secteur du commerce équitable s’est structuréainsi grâce à la formalisation de plusieurs réseaux nationaux dans lesquels des organisations de solidaritéinternationale se sont impliquées. La Fédération Artisans du Monde, créée en 1981, s’est appuyée sur leréseau du CCFD. Ce dernier s’est également impliqué financièrement dans la mise en place de lacentrale d’achat de la Fédération Artisans du Monde, Solidar’Monde. En 1992, Agronomes et VétérinairesSans Frontières (à l’époque CICDA), Peuples Solidaires et Ingénieurs Sans Frontières rejoints par la suitepar le CCFD se sont réunis pour créer l’association Max Havelaar France. En 1997, le CCFD et HandicapInternational entre autres se sont joints aux principaux opérateurs spécialisés du commerce équitable del’époque (Max Havelaar France, Fédération Artisans du Monde, etc.) pour créer la Plate-Forme pour leCommerce Equitable afin de mieux faire connaître le commerce équitable auprès du grand public et despouvoirs publics. Cette structure avait pour but également d’élargir les collaborations et de favoriser lesrencontres entre les différents acteurs.Par la même, ces organisations de solidarité internationale ont une histoire commune avec le commerceéquitable. Plusieurs sont encore début 2009 plus ou moins impliquées dans le développement du secteur,même si elles peuvent critiquer certaines évolutions récentes, comme nous le verrons plus loin, d’autantplus que ce sujet connaît un intérêt grandissant dans la société civile. Elles sont membres de la Plate-Forme pour le Commerce Equitable ou de Max Havelaar France et suivent activement l’établissement dela Commission Nationale du Commerce Equitable à laquelle certaines devraient prendre part.Au cours de notre enquête, nous avons ainsi rencontré sept personnes, salariés et bénévoles, de cinqorganisations de solidarité internationale plus ou moins engagées dans une action qui concerne lecommerce équitable.STRUCTURE ACTIVITE PRINCIPALE BUDGET SALARIES BENEVOLESFONCTION PERSONNE/SRENCONTREE/SOSI 1 Gestion de projet > 15 millions € Siège : > 100 - Sud : > 100 / SalariéOSI 2 Gestion de projet > 15 millions € Siège : > 100 - Sud : < 100 + SalariéOSI 3 Gestion de projet / EAD > 15 millions € Siège : > 100 +++ Salarié - BénévoleOSI 4 EAD < 15 millions € NC ++ Salarié - BénévoleOSI 5 EAD < 15 millions € Siège : < 100 ++ BénévoleFig. 12 : Echantillon des organisations de solidarité internationale rencontrées48Dans la partie Méthodologie de l’introduction du rapport sont indiqués les critères de l’échantillonnage pour chaque type d’acteur rencontré.Les réseaux d’acteurs du commerce équitable – Exemple de l’Ile-de-France 60
B - DEVELOPPEMENT DE FILIERES AU SUD, SENSIBILISATION ET PLAIDOYER AU NORDLes organisations de solidarité internationale rencontrées développent des actions au Nord et au Sud.La gestion de projets de développement au Sud est la principale activité de certaines des organisationsde solidarité internationale rencontrées. Parfois en collaboration avec les pouvoirs publics, la plupart dutemps avec des partenaires locaux, elles interviennent plus ou moins directement sur le terrain, yconsacrant une part substantielle de leur budget et de leur travail salarié. Cela étant, les organisations desolidarité internationale ont différentes politiques d’intervention : certaines privilégient une maîtrised’œuvre directe des projets de développement dans les pays d’intervention, tandis que d’autres préfèrentapporter un appui technique et financier à des partenaires du Sud dans la mise en œuvre de leurs propresprojets. Par cette expérience, ces organisations de solidarité internationale travaillent sur lesproblématiques liées au développement et sont par ailleurs susceptibles de mettre en relation différentesparties prenantes du fait de leur position intermédiaire. Concernant les activités liées au commerceéquitable au Sud, elles sont menées à la fois par les organisations de solidarité internationale faisant de lamaîtrise d’œuvre que celles faisant de l’appui, dans le cadre de projet de développement agricole encollaboration avec des organisations de producteurs.L’éducation au développement (EAD) est une des principales activités développée au Nord par lesorganisations de solidarité internationale rencontrées. L’objectif est double : il s’agit de sensibiliserl’opinion publique aux problématiques de la solidarité internationale, mais aussi de communiquer et dereprésenter l’organisation. Les moyens abondent : grandes campagnes, organisations ponctuellesd’ateliers, de formations, de manifestations, etc. Les jeunes scolarisés et le milieu associatif constituentles publics privilégiés. Afin de mener des activités d’éducation au développement, l’existence d’un réseaude militants est cruciale, comme nous le reverrons plus loin. En effet, ce sont les bénévoles quiorganisent, en partenariat avec d’autres structures (écoles, cafés, associations, églises, etc.), desrencontres à l’échelle locale. Certaines têtes de réseau appuient fortement leur réseau en produisant desoutils et, plus généralement, en formant et en appuyant les bénévoles chargés de l’éducation audéveloppement. Le commerce équitable est un des thèmes d’éducation au développement. Cesorganisations de solidarité internationale offrent alors des formations à leurs bénévoles, intéressés par lecommerce équitable, qui travailleront par la suite à la sensibilisation du public.Enfin, le plaidoyer auprès des institutions nationales et internationales mais aussi des entreprises est unepratique de plus en plus importante pour certaines des organisations de solidarité internationalerencontrées. En effet, leurs compétences techniques et leur maîtrise des enjeux du développement sontprogressivement reconnues par les acteurs institutionnels. Ces organisations de solidarité internationale,de leur côté, cherchent les moyens de s’allier pour peser dans les débats qui précèdent la prise dedécision. Décidées à intervenir directement au niveau politique, elles font donc de leur présenceaux sommets nationaux (travail en commission), et internationaux (forums sociaux, conférences del’ONU) une priorité. Ces organisations de solidarité internationale, cherchant souvent à jouer le rôle derelais des organisations de producteurs, disposent avec le commerce équitable d’un modèle qui leursemble pertinent pour dénoncer auprès des pouvoirs publics les travers liés au commerce internationalconventionnel (conditions de travail, instabilité des marchés, etc.).C - BUDGET ET RESEAUX, DES MOYENS QUI VARIENTSeule une organisation de solidarité internationale spécialisée en gestion de projet rencontrée a un salariépermanent référent sur le commerce équitable, ce qui tend à montrer que peu des organisations desolidarité internationale rencontrées fait aujourd’hui du commerce équitable un thème d’action à partentière. Toutefois par ailleurs, certaines organisations de solidarité internationale rencontrées ont désignédes référents pour la participation aux Assemblées Générales des associations de commerce équitable àlaquelle elles adhérent et à la Commission Nationale du Commerce Equitable (CNCE). Pour ce qui estdes organisations de solidarité internationale d’éducation au développement, il n’existe souvent pas depersonne déléguée au commerce équitable.Les budgets et effectifs salariés des organisations de solidarité internationale que nous avons rencontréessont très échelonnés et varient selon leur activité principale. Les organisations de solidarité internationale1 et 2 dont l’activité est consacrée avant tout à la gestion de projets au Sud ont des budgets dépassantles 15 millions d’euros, et un personnel rémunéré dépassant les 100 personnes. Les deux organisationsde solidarité internationale 4 et 5 qui ont pour activité principale l’éducation au développement au Nordsont de taille plus modeste, avec une base salariée de moins de dix personnes et un réseau de plusieursmilliers de bénévoles. L’organisation de solidarité internationale 3 qui agit dans les deux volets de manièreéquivalente a pour sa part un budget important et compte un effectif de plus de 100 salariés au siège etplus de milles bénévoles en France.Les réseaux d’acteurs du commerce équitable – Exemple de l’Ile-de-France 61
Page 6 and 7:
INTRODUCTIONI. PROBLEMATIQUEDepuis
Page 8 and 9:
La plupart de ces acteurs ont une a
Page 12 and 13: La première partie visait à recue
Page 14 and 15: combiner plusieurs dimensions : zon
Page 16 and 17: 1 E PARTIE⎮ LES ACTEURS DU COMMER
Page 18 and 19: - Les distributeurs : boutiques ind
Page 20 and 21: de celui d’organisations de la so
Page 22 and 23: « Ce n’est pas juste des échang
Page 24 and 25: pourrait mener à une définition a
Page 26 and 27: évènements grand public en commun
Page 28 and 29: Dans les faits, chacun des opérate
Page 30 and 31: I. CARACTERISTIQUES 18La présente
Page 32 and 33: C - DES ENTREPRISES IMPLIQUEES DE T
Page 34 and 35: comme activité principale le comme
Page 36 and 37: B - LE POSITIONNEMENT « ACTEUR COM
Page 38 and 39: « C'est toujours la même chose.
Page 40 and 41: Ainsi, le fabricant-distributeur GM
Page 42 and 43: SECTION C - LES OPERATEURS BIOS ET
Page 44 and 45: C - LES DISTRIBUTEURS BIOS, PRINCIP
Page 46 and 47: Le responsable du magasin C, quant
Page 48 and 49: io 41 . De même pour le représent
Page 50 and 51: qu’il y ait un peu moins d’arge
Page 52 and 53: Ce positionnement se manifeste enfi
Page 54 and 55: 2 E PARTIE⎮ LES ACTEURS DU COMMER
Page 56 and 57: II. REPRESENTATIONSL’analyse des
Page 58 and 59: B - LE POSITIONNEMENT « ACTIONS PO
Page 62 and 63: La proportion de subventions dans l
Page 64 and 65: international FLO, pour contribuer
Page 66 and 67: « On a des projets, enfin des envi
Page 68 and 69: de petits producteurs, dans la mesu
Page 70 and 71: 3 E PARTIE⎮ LES POUVOIRS PUBLICS
Page 72 and 73: Par conséquent, autour du squelett
Page 74 and 75: Vingt-et-un entretiens téléphoniq
Page 76 and 77: concurrence. Depuis le décret du 1
Page 78 and 79: phase de lancement, le partenariat
Page 80 and 81: implique une prise en compte très
Page 82 and 83: Il n’y a pas à proprement parler
Page 84 and 85: CONCLUSIONL’étude des réseaux d
Page 86 and 87: Havelaar France se positionne comme
Page 88 and 89: eprésentation du commerce équitab
Page 90 and 91: identiques peuvent se retrouver dan
Page 92 and 93: HUYBRECHTS Benjamin, 2006, Le comme
Page 94 and 95: 2. Relations de la structurePour ch
Page 96 and 97: TABLE DES MATIERESINTRODUCTION ....
Page 98 and 99: 3 E PARTIE⎮ LES POUVOIRS PUBLICS
Page 100: Les réseaux d’acteurs du commerc
show all

Les réseaux d'acteurs du commerce équitable - la Plate-Forme pour ...

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

Delete template?

Save as template?