Les réseaux d'acteurs du commerce équitable - la Plate-Forme pour ...

II. REPRESENTATIONSL’analyse des discours des structures rencontrées a permis de relever quelques éléments caractéristiquesdes représentations-clés des associations de consommateurs rencontrées.A - LE COMMERCE EQUITABLE, UN CONCEPT CONNUTous nos interlocuteurs ont déjà entendu parler du commerce équitable. Les mots : « producteurs »,« juste prix, juste rémunération », « consommateurs », sont très largement associés à la représentationdu commerce équitable. La définition du commerce équitable par les associations de consommateurs sebase sur les définitions existantes. Nous notons cependant que pour le représentant de la CNAFAL, lemot « OGM » revient très souvent.B - LE PERIMETRE DU COMMERCE EQUITABLE, UNE QUESTION DE PRIORITEAux yeux des associations de consommateurs consultées, le commerce équitable peut être Nord-Sud,Nord-Nord, Sud-Sud (« Qu’importe »). Le commerce équitable pouvant être évoqué dès que lesconditions de vie des producteurs sont en jeu. Il s’agit d’une position fortement soutenue par lesassociations d’origine syndicaliste. Toutefois, il a été fréquemment signalé que l’urgence reste lecommerce équitable Nord-Sud.C - UN LIEN A PRECISER ENTRE COMMERCE EQUITABLE ET ENVIRONNEMENTPour l’ensemble de nos interlocuteurs, environnement et développement durable sont associés. A cepropos, les associations qui travaillent sur l’environnement défendent que la réussite du commerceéquitable dépend de son insertion dans un mouvement plus global tel que le « développement durable ».La considération de la sphère « environnementale » est présentée comme une démarche de progrès etune démarche incontournable.Au contraire, la position opposée soutenue par Léo Lagrange avance que la relation avec l’environnementn’est pas l’ « urgence » du commerce équitable. L’AFOC a également mentionné, que si les faillesenvironnementales du commerce équitable étaient fréquemment citées, les failles sociales n’endemeurent pas moins importantes (effectivité de l’action du commerce équitable sur le développementsocial, le cas des travailleurs dans les grandes plantations).D - LE COMMERCE EQUITABLE, UN OUTIL CONTROVERSE DE RESPONSABILITE SOCIETALE DESGRANDES ENTREPRISESLa question de la responsabilité sociétale de l’entreprise a été d’emblée associée par nos interlocuteurs àcelle de la grande distribution. Les associations de consommateurs connaissent les stratégies dedistribution existantes : boutiques spécialisées avec Artisans du Monde, Minga, la grande distribution avecMax Havelaar, Alter Eco, … Mais le débat reste focalisé sur les grandes distributions considérées commeun « monument » que ni les ministres, ni les associations n’ont pu atteindre ou ébranler. Si leur rôle dansle développement du commerce équitable est reconnu, si leur place est défendue… « la récupérationmarketing » est toujours évoquée : « 2m de linéaire de commerce équitable en tout », « traitement dessalariés qui laisse à désirer… ».En termes de responsabilité, les associations de consommateurs évoquent trois points :- l’insuffisance de l’implication (voire l’absence) de la grande distribution autour de la table denégociation pour la normalisation et la certification,- l’absence de débat et de négociation sur les efforts que la grande distribution doit faire en termesde marges pour les produits du commerce équitable,- la relation « trop privilégiée » entre la grande distribution et certains acteurs, ou ONG ducommerce équitable qui ne sont aussi que des intermédiaires.E - UNE REGULATION PAR LES POUVOIRS PUBLICS A EXIGER ET SURVEILLERLes associations consultées savent que la France a adopté une Loi sur le commerce équitable, etsemblent apprécier cette action pionnière. Il a été souvent signalé que la réussite du commerce équitabledépend de l’implication des parties prenantes dont les pouvoirs publics. Mais Léo Lagrange par exemple adéjà émis une réserve quant à leur efficacité par rapport aux stratégies de la grande distribution.Les réseaux d’acteurs du commerce équitable – Exemple de l’Ile-de-France 56