Les réseaux d'acteurs du commerce équitable - la Plate-Forme pour ...
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2 E PARTIE⎮ LES ACTEURS DU COMMERCE EQUITABLE ISSUSDE LA SOCIETE CIVILESECTION A - LES ASSOCIATIONS DE CONSOMMATEURS ET LECOMMERCE EQUITABLESYNTHESELa portée des associations de consommateurs en France a été conséquente dans la construction ducommerce équitable. Toutefois, le fait que les travaux sur la normalisation aient abouti à un simple accordau lieu d’une norme a été perçu comme un « échec » aux yeux des associations rencontrées. Les actionsdes associations de consommateurs connaissent aujourd’hui des limites majeures. Parmi celles-ci figurentla « puissance » de la grande distribution, renforcée par leur proximité avec certaines associations ducommerce équitable, et l’éloignement entre les associations de consommateurs et les groupements deproducteurs, principales cibles du commerce équitable.Ces organisations ont ainsi une connaissance fine du concept et des questions de débat. Celles quitravaillent sur l’environnement poussent à la recherche de plus de cohérence en proposant l’intégration ducommerce équitable dans une démarche globale qui tient compte justement des aspects sociaux etenvironnementaux. Le débat sur la participation de la grande distribution dans le commerce équitable estloin d’être clos, mais si les associations consultées restent impliquées, elles appuieront cette participationdu fait que 90% des Français y font leurs courses. Cependant, elles communiquent leurs réserves et leurscraintes et mènent diverses actions sur le sujet.Pensant le commerce équitable comme partie d’une démarche de consommation responsable globale, lesassociations de consommateurs d’origine consumériste rencontrées restent très engagées dans lemouvement par des partenariats avec les opérateurs spécialisés et les têtes de réseaux nationaux. Aucontraire, les associations d’origine syndicale qui étendent le périmètre du commerce équitable à touterégion où les conditions de vie des producteurs sont en jeu ne mènent plus que des actions ponctuellessur le sujet.I. CARACTERISTIQUES 43A - DES ACTEURS DU COMMERCE EQUITABLE DELAISSES ET PEU ETUDIESLa définition la plus largement acceptée du commerce équitable le présente comme un partenariatcommercial – qui repose, entre autres, sur le soutien du consommateur du Nord (FINE, 2001). Dans lalittérature, l’accent est mis sur l’importance de son rôle en tant qu’acheteur, citoyen, voire un acteurpolitique (Habbard, Lafarge, Peeters, Vergriette, 2002 ; Micheletti, 2003 ; Krier, 2005 ; Durand, 2006). EnFrance, selon une étude Ipsos, entre 2003 et 2006, « la notoriété du terme ‘commerce équitable’ estpassée de 32% à 74% (+42 points), désormais 48% des Français disent avoir déjà acheté un produit quien est issu » 44 . Partant du fait que « de plus en plus de produits se réclamant de ce commerce sont envente en France, et qu’ils sont généralement plus chers que les produits courants », l’Etat français, par lavoie de son Premier ministre a commandé une mission sur le commerce équitable, la préoccupationmajeure étant d’offrir « des garanties aux consommateurs qui font le choix d’acheter ces produits » (Herth,2005).La France compte dix-huit associations nationales de consommateurs indépendantes (Cf. figure 12), àbut non lucratif, relevant toutes de la loi du 1 er juillet 1901. Elles sont issues de trois grands mouvementsdifférents par leur origine historique que sont le mouvement familial, auquel se greffe le mouvement« éducation populaire », ensuite le mouvement syndical, et le mouvement consumériste et spécialisé.Grâce à leur proximité avec les Ministères travaillant sur la consommation et leur implication dans lecommerce équitable depuis 2000, certaines associations de consommateur, notamment Léo Lagrange,43Dans la partie Méthodologie de l’introduction du rapport sont indiqués les critères de l’échantillonnage pour chaque type d’acteur rencontré.44http://www.ipsos.fr/CanalIpsos/articles/2341.aspLes réseaux d’acteurs du commerce équitable – Exemple de l’Ile-de-France 54
l’AFOC et l’ASSECO-CFDT, ont été à l’origine et ont permis le financement des travaux sur lanormalisation du commerce équitable, conférant à la France le statut de pionnier dans la production detexte de référence.NOMAssociation de défense, d’éducation et d’information du consommateurAssociation Force ouvrière consommateursAssociation Léo Lagrange pour la défense des consommateursAssociation pour l’information et la défense des consommateurs CFDTConfédération générale du logementConsommation, logement et cadre de vieConfédération nationale des associations familiales laïquesConfédération nationale des associations familiales catholiquesConfédération nationale du logementConfédération syndicale des famillesFamilles de FranceFamilles ruralesFédération nationale des associations d’usagers des transportsAssociation pour l’information et la défense des consommateurs salariésOrganisation générale des consommateursUnion fédérale des consommateursUnion féminine civique et socialeUnion nationale des associations de famillesSIGLEADEICAFOCALLDCASSECO-CFDTCGLCLCVCNAFALCNAFACCNLCSFFNAUTINDECOSA-CGTORGECOUFC-QUE-CHOISIRUFCSUNAFFig. 10: Les associations de consommateurs en France (Source : Husset, 2006)Bien qu’il existe de nombreux travaux sur le consommateur dans le commerce équitable, il n’existeaucune recherche sur leur forme institutionnalisée, les associations de consommateurs.Dans ce contexte, l’étude des associations de consommateurs s’est révélée être un travail pionnier avecl’objectif de déterminer le rôle et la place des associations de consommateurs face au développement ducommerce équitable.B - UN ENGAGEMENT DANS LE COMMERCE EQUITABLE DIFFICILE A APPREHENDERCompte tenu de notre questionnement, nous avons émis l’hypothèse que le mouvement d’origine desassociations de consommateurs est un facteur déterminant dans le rôle qu’elles jouent face audéveloppement du commerce équitable. Le mouvement d’origine est donc notre premier critère desélection. La première hypothèse a conduit à l’élimination des associations dont la préoccupation n’étaitpas liée à celles du commerce équitable. C’est le cas de la CGL et la CNL (logement), et la FNAUT(transport). L’échantillon concerne donc les 15 associations restantes.Ensuite, en se référant à la place qu’elles occupent, nous avons émis une seconde hypothèse relative àleur communication. Nous supposons que les associations qui mènent des actions sur le commerceéquitable communiquent sur le sujet via leur site Web (commerce équitable et thèmes proches). Lesecond critère est donc la présence ou l’absence de résultats à la recherche d’articles sur leur site avecles mots clés : « commerce+équitable », « consommation responsable, citoyenne, éthique sur lesétiquettes, consumérisme ».Enfin, il est à noter un dernier critère pour la constitution de notre échantillon : la disponibilité desresponsables des associations. En effet, certaines grandes associations n’ont pas souhaité se rendredisponibles pour participer à notre étude.ASSOCIATION MOUVEMENT D’ORIGINE COMMUNICATION SUR NOMBRE D’ADHERENTSAFOCSyndicalLes thèmes proches du commerceéquitableALLDC Education populaire Le commerce équitable 88 714ASSECO-CFDT Syndical Absence de résultats730 000(incluant tous les adhérents à la Force Ouvrière)122 540(incluant tous les adhérents à la CFDT)CLCV Consumériste Le commerce équitable 27 721CNAFALFamilialLes thèmes proches du commerceéquitable24 581Fig. 11 : Echantillon des associations de consommateurs rencontréesLes réseaux d’acteurs du commerce équitable – Exemple de l’Ile-de-France 55
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2 E PARTIE⎮ LES ACTEURS DU COMMERCE EQUITABLE ISSUSDE LA SOCIETE CIVILESECTION A - LES ASSOCIATIONS DE CONSOMMATEURS ET LECOMMERCE EQUITABLESYNTHESELa portée des associations de consommateurs en France a été conséquente dans <strong>la</strong> construction <strong>du</strong><strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong>. Toutefois, le fait que les travaux sur <strong>la</strong> normalisation aient abouti à un simple accordau lieu d’une norme a été perçu comme un « échec » aux yeux des associations rencontrées. <strong>Les</strong> actionsdes associations de consommateurs connaissent aujourd’hui des limites majeures. Parmi celles-ci figurent<strong>la</strong> « puissance » de <strong>la</strong> grande distribution, renforcée par leur proximité avec certaines associations <strong>du</strong><strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong>, et l’éloignement entre les associations de consommateurs et les groupements depro<strong>du</strong>cteurs, principales cibles <strong>du</strong> <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong>.Ces organisations ont ainsi une connaissance fine <strong>du</strong> concept et des questions de débat. Celles quitravaillent sur l’environnement poussent à <strong>la</strong> recherche de plus de cohérence en proposant l’intégration <strong>du</strong><strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong> dans une démarche globale qui tient compte justement des aspects sociaux etenvironnementaux. Le débat sur <strong>la</strong> participation de <strong>la</strong> grande distribution dans le <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong> estloin d’être clos, mais si les associations consultées restent impliquées, elles appuieront cette participation<strong>du</strong> fait que 90% des Français y font leurs courses. Cependant, elles communiquent leurs réserves et leurscraintes et mènent diverses actions sur le sujet.Pensant le <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong> comme partie d’une démarche de consommation responsable globale, lesassociations de consommateurs d’origine consumériste rencontrées restent très engagées dans lemouvement par des partenariats avec les opérateurs spécialisés et les têtes de <strong>réseaux</strong> nationaux. Aucontraire, les associations d’origine syndicale qui étendent le périmètre <strong>du</strong> <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong> à touterégion où les conditions de vie des pro<strong>du</strong>cteurs sont en jeu ne mènent plus que des actions ponctuellessur le sujet.I. CARACTERISTIQUES 43A - DES ACTEURS DU COMMERCE EQUITABLE DELAISSES ET PEU ETUDIESLa définition <strong>la</strong> plus <strong>la</strong>rgement acceptée <strong>du</strong> <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong> le présente comme un partenariatcommercial – qui repose, entre autres, sur le soutien <strong>du</strong> consommateur <strong>du</strong> Nord (FINE, 2001). Dans <strong>la</strong>littérature, l’accent est mis sur l’importance de son rôle en tant qu’acheteur, citoyen, voire un acteurpolitique (Habbard, Lafarge, Peeters, Vergriette, 2002 ; Micheletti, 2003 ; Krier, 2005 ; Durand, 2006). EnFrance, selon une étude Ipsos, entre 2003 et 2006, « <strong>la</strong> notoriété <strong>du</strong> terme ‘<strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong>’ estpassée de 32% à 74% (+42 points), désormais 48% des Français disent avoir déjà acheté un pro<strong>du</strong>it quien est issu » 44 . Partant <strong>du</strong> fait que « de plus en plus de pro<strong>du</strong>its se réc<strong>la</strong>mant de ce <strong>commerce</strong> sont envente en France, et qu’ils sont généralement plus chers que les pro<strong>du</strong>its courants », l’Etat français, par <strong>la</strong>voie de son Premier ministre a commandé une mission sur le <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong>, <strong>la</strong> préoccupationmajeure étant d’offrir « des garanties aux consommateurs qui font le choix d’acheter ces pro<strong>du</strong>its » (Herth,2005).La France compte dix-huit associations nationales de consommateurs indépendantes (Cf. figure 12), àbut non lucratif, relevant toutes de <strong>la</strong> loi <strong>du</strong> 1 er juillet 1901. Elles sont issues de trois grands mouvementsdifférents par leur origine historique que sont le mouvement familial, auquel se greffe le mouvement« é<strong>du</strong>cation popu<strong>la</strong>ire », ensuite le mouvement syndical, et le mouvement consumériste et spécialisé.Grâce à leur proximité avec les Ministères travail<strong>la</strong>nt sur <strong>la</strong> consommation et leur implication dans le<strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong> depuis 2000, certaines associations de consommateur, notamment Léo Lagrange,43Dans <strong>la</strong> partie Méthodologie de l’intro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> rapport sont indiqués les critères de l’échantillonnage <strong>pour</strong> chaque type d’acteur rencontré.44http://www.ipsos.fr/CanalIpsos/articles/2341.asp<strong>Les</strong> <strong>réseaux</strong> d’acteurs <strong>du</strong> <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong> – Exemple de l’Ile-de-France 54