C - LES DISTRIBUTEURS BIOS, PRINCIPAUX ACTEURS DU COMMERCE EQUITABLENotre travail de recherche a porté sur sept structures bios transformant ou commercialisant des pro<strong>du</strong>its<strong>du</strong> <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong> : six boutiques et un transformateur. Quatre de ces structures sont parisiennes,deux représentent des <strong>réseaux</strong> franchisés ou non répartis sur toute l’Ile-de-France, et une structure sesitue en Seine-Saint-Denis.La part <strong>du</strong> <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong> dans l’activité globale de ces structures est très faible et le plus souventnon comptabilisée.STRUCTUREDistributeur à 7 magasins APROFIL RENCONTREResponsable demagasinSTATUTJURIDIQUECREATION /DEBUT ACTIVITECENB SALARIESLOCALISATIONSARL 2001 4 75Boutique en réseau BBoutique franchisée CRéseau de boutiques enfranchise DBoutique indépendante EResponsable demagasinResponsable demagasinDirecteurd'entreprisePrésidentd'associationSARL 2006 8 75SARL < 1990 / 2006 0 75SAS 50 Ile-de-FranceAssociation 1998 / 2002 23 93Réseau de boutiques FResponsable de <strong>la</strong>communicationSA coopérative 1993 / NC > 50 Ile-de-FranceTransformateur G Responsable <strong>du</strong> CE SAS < 1990 / 2004 15 75Fig. 9 : Echantillon des opérateurs bios rencontrésD’autre part, le mode de fonctionnement des structures varie en fonction de leur statut et de leurorganisation interne (<strong>réseaux</strong> de magasins indépendants <strong>pour</strong> les magasins B et F, réseau de magasinsfranchisés et en gérance <strong>pour</strong> le magasin C, ensemble de magasins dépendants <strong>du</strong> siège <strong>pour</strong> lesmagasins A et D, boutique associative).<strong>Les</strong> <strong>réseaux</strong> A, C et D se caractérisent par une gestion centralisée des magasins et des commandes (unseul entrepôt <strong>pour</strong> tous les magasins D et fournisseurs identiques, de même <strong>pour</strong> le réseau A, obligationdans le réseau C de se fournir à hauteur de 80% à <strong>la</strong> centrale d’achat qui a sa propre marque). <strong>Les</strong>magasins B et F 33 donnent plus d’autonomie aux responsables de magasins et même aux chefs de rayondans le cas <strong>du</strong> réseau F (même s’il existe une obligation informelle au magasin B de se fournir à hauteurde 50% à <strong>la</strong> centrale d’achat).Quant au fonctionnement de <strong>la</strong> boutique associative, il a été peu évoqué mais relève de l’économiesociale et solidaire (les deux sa<strong>la</strong>riés bénéficient d’un contrat aidé) et réalise peu de bénéfices (savocation marchande est moins affirmée que les autres structures mais son président a tout de même desprojets d’extension de l’activité commerciale).Il faut souligner que tous les distributeurs défendent <strong>la</strong> distribution en magasins spécialisés. Pour lesenquêtés, il s’agit d’un mode de distribution qui valorise <strong>la</strong> proximité avec le client et favorise les re<strong>la</strong>tionsd’écoute et de conseil (deux des responsables de magasins interrogées sont naturopathes et donc plus àmême d’orienter le choix <strong>du</strong> client en fonction de ses besoins). En conséquence, <strong>la</strong> plupart ont tendance àcritiquer <strong>la</strong> distribution en grandes surfaces qui constitue leur principal concurrent.<strong>Les</strong> structures rencontrées sont également toutes impliquées dans le mouvement de l’agriculturebiologique, chacune participant aux Salons bios tels les Salon Marjo<strong>la</strong>ine ou Vivre Autrement, et seretrouvant dans le Syndicat National des Distributeurs Spécialisés de Pro<strong>du</strong>its Biologiques et Diététiques-SYNADIS.33Soulignons cependant que le réseau F est moins éten<strong>du</strong> que les autres <strong>réseaux</strong> identifiés puisqu’il se compose de six magasins situés en région parisienne.<strong>Les</strong> <strong>réseaux</strong> d’acteurs <strong>du</strong> <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong> – Exemple de l’Ile-de-France 44
II. DEUX POSITIONNEMENTS 34L’analyse qualitative a permis d’é<strong>la</strong>borer une typologie des opérateurs bios en fonction de leur approche<strong>du</strong> <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong>. Pour situer les structures rencontrées, trois critères ont été retenus :- <strong>la</strong> définition qu’ils donnent <strong>du</strong> <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong>,- le lien qu’ils établissent entre <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong> et <strong>commerce</strong> conventionnel dans le discours et<strong>la</strong> pratique,- le lien qu’ils établissent entre <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong> et environnement dans le discours et <strong>la</strong>pratique.Nous avons distingué deux catégories : les opérateurs bios diffusant les pro<strong>du</strong>its par positionnementpragmatique, et ceux qui le font par positionnement militant 35 .Le positionnement des opérateurs bios se caractérise, <strong>pour</strong> chacun de ces critères, par des concepts etdes pratiques communs. Notons que le troisième critère proposé est en fait transversal aux deux autresmais a été isolé afin de mieux distinguer ces structures : bien que toutes affichent une volonté depréservation de l’environnement (en tant qu’opérateurs bios), ce<strong>la</strong> se tra<strong>du</strong>it par des pratiques différentesen fonction de leur positionnement (par exemple, les structures au positionnement militant sont militantesaussi dans leur manière de défendre le bio et l’environnement).A - LE POSITIONNEMENT « PRAGMATIQUE »Cette catégorie regroupe deux <strong>réseaux</strong> de magasins dépendants <strong>du</strong> siège, un réseau de magasinsfranchisés ou en gérance et un transformateur. Ils envisagent le bio comme un mode de consommationalternatif compatible avec le système économique c<strong>la</strong>ssique. Ces opérateurs distribuent des pro<strong>du</strong>itsissus <strong>du</strong> <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong> parce qu’ils y voient un secteur commercial en pleine expansion. C’est donc<strong>pour</strong> eux une « opportunité […] <strong>pour</strong> développer un nouveau marché » (responsable <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong>de l’entreprise de transformation G).1| Une définition économique a minima <strong>du</strong> <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong>La définition que ces opérateurs proposent <strong>du</strong> <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong> ne prend en compte que <strong>la</strong> dimensionéconomique, à savoir le fait d’assurer aux pro<strong>du</strong>cteurs <strong>du</strong> Sud 36 un revenu supérieur à celui dont ilsdisposeraient avec les prix <strong>du</strong> marché en circuit conventionnel.La plupart ont une approche Nord/Sud <strong>du</strong> <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong>. Si deux évoquent des critères éthiques 37 ,leur définition <strong>du</strong> <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong> n’intègre pas de dimensions sociales (droits des travailleurs, projetde développement). Il n’est souvent question que de <strong>la</strong> partie ‘revenus’:« […] quelque chose de plus éthique ! Dans…sur les deux parties : sur un rapport de temps detravail et de sommes payées, de sa<strong>la</strong>ires… ». (Responsable de magasin C)« Une allocation différente des ressources », « transférer une partie de l’argent aux paysd’origine ». Responsable <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong> dans l’entreprise de transformation. » (ResponsableCE dans l’entreprise de transformation G)« […] <strong>pour</strong> qu'eux puissent s'en sortir financièrement…", "[…] que ce ne soit pas toujours lespro<strong>du</strong>cteurs qui soient mis à l'écart et qui reçoivent 5 % de l'argent...". (Responsable de magasinA).Enfin, les personnes interrogées, à l’exception <strong>du</strong> directeur <strong>du</strong> réseau de magasins D, ont peu deconnaissances des enjeux <strong>du</strong> <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong>. Ce<strong>la</strong> se manifeste dans leur incompréhension desconcepts suggérés dans <strong>la</strong> partie Représentation de l’entretien (notamment concernant le <strong>commerce</strong><strong>équitable</strong> Nord/Nord et l’économie sociale et solidaire). Le responsable <strong>du</strong> magasin A ne savait pas qu'ilexistait de l'<strong>équitable</strong> non bio :"Je ne sais pas... l’<strong>équitable</strong> ce n’est pas forcément bio ? Pas obligatoirement ?"34Pour rappel de l’intro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> rapport général, <strong>la</strong> méthodologie choisie permet, à travers <strong>la</strong> création d’idéaux-types obtenus en accentuant certains traits de <strong>la</strong>recherche (« positionnements »), de construire une représentation de <strong>la</strong> réalité perçue via les entretiens menés. Cette construction permet de synthétiser leséléments de <strong>la</strong> recherche mais ne prétend en aucun cas repro<strong>du</strong>ire <strong>la</strong> complexité <strong>du</strong> réel.35Attention, cette terminologie est à nuancer : le positionnement militant ne signifie pas qu’il n’y ait pas de militant dans les autres structures ou que celles-ci nesoient que militantes et pas commerciales, c’est avant tout une question de caractéristique dominante. Le militant considère le combat <strong>pour</strong> ses idées comme unélément indissociable de son activité économique.36Soit les pays d’Amérique Latine, d’Afrique et d’Asie.37La responsable de magasin C définirait le CE « […] comme quelque chose de plus éthique ! » et <strong>la</strong> responsable <strong>du</strong> magasin A précise que le travail des enfantsdoit être régulé dans les filières CE.<strong>Les</strong> <strong>réseaux</strong> d’acteurs <strong>du</strong> <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong> – Exemple de l’Ile-de-France 45
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