Les réseaux d'acteurs du commerce équitable - la Plate-Forme pour ...

« C'est toujours la même chose. Ça permet en fait de rééquilibrer les relations entre les pays dunord et les pays du sud. Donc oui bien sûr par définition c'est de la solidarité internationale. »(importateur fabricant T4)Il est aussi « de la solidarité internationale beaucoup plus intelligente et peut-être complémentaire […],plus importante, plus à long terme et plus efficace que par exemple que les subventionsintergouvernementales pour l’aide au développement. » (réseau de franchises F3).D’autre part, parmi ceux pour qui le concept est plus précis, le commerce équitable et l’environnementrelèvent de deux logiques différentes : le commerce équitable se définit avant tout par l’aspect humain etnon par l’aspect environnemental.Le lien entre commerce équitable et responsabilité sociétale des entreprises interpelle de nombreusesPME. Elles connaissent toutes le concept de responsabilité sociétale de l’entreprise, au contraire decertains opérateurs spécialisés en commerce équitable rencontrés. Ainsi, bien que ce soit desopportunités commerciales ou industrielles qui ont finalement été déclencheur d’un début d’activitéconcret dans le commerce équitable, cette démarche peut, selon les cas, accompagner unquestionnement sur la responsabilisation de l’organisation :« Je pense qu’à partir du moment où une entreprise effectivement désire acheter des produits issusdu commerce équitable c’est que quelque part elle a intégré le sociétal, elle est dans le concret, ellea une certaine responsabilité, elle est moins dans la communication que dans l’action. »(importateur fabricant T3)« Ça pour moi le lien il n’est pas automatique. (...) D’une, être responsable dans une entreprise cen’est pas forcément de faire du commerce équitable. Ce n’est pas parce qu’on fait du commerceéquitable qu’on est forcément très responsable, donc l’amalgame est un peu dangereux. »(importateur fabricant T4)« Pas vraiment. Je crois que les entreprises qui font du commerce équitable c'est qu’elles ontidentifié un besoin… on est là pour faire de l’argent, non on n’est pas engagé… (…) C'estcommercial. » (importateur grossiste B3)Pour appuyer cette notion de responsabilisation du commerce, dans le cas particulier de la filière textileconfrontée à des difficultés suite à la mondialisation, il est intéressant de souligner que le commerceéquitable est, comme pour les opérateurs spécialisés en commerce équitable, « l’antithèse de lamondialisation à tous crins » (importateur fabricant T4).Contrairement à l’avis de certains opérateurs spécialisés, pour les PME rencontrées qui travaillent avec lagrande distribution (filières boissons, textile), la question de la présence des produits de commerceéquitable en GMS ne pose pas question puisqu’elle permet de les rendre accessibles à la plupart desconsommateurs.« Je pense que si on veut vraiment changer les choses dans les échanges et améliorer lesconditions de vie de producteurs, il faut que ça passe par tous les circuits, pour atteindre le grandpublic, il faut que ça soit aussi dans la grande distribution »(réseau de franchises F3)L’inconvénient n’est pas la nature de ces acteurs mais l’appui important de l’association Max HavelaarFrance à ces grands distributeurs qui est préjudiciable pour les plus petites structures détentrices delicence:« Pour l’instant y en a que pour les grands groupes, y en n’a pas pour les fleuristes indépendantsdonc c'est là dessus où je pense qu’il faudrait développer (…). Bon vous savez ici les gens pensentque ça profite toujours aux mêmes si vous voyez ce que je veux dire et pas à ceux qui en ontbesoin. Non mais c'est l’image que ça donne. » (importateur-grossiste F2)Finalement, la plupart de ces PME semblent satisfaites du système de garantie proposé par MaxHavelaar/FLO et ne souhaitent pas que l’Etat s’y implique au-delà du contrôle des systèmes existants :« Je trouve ça très bien comme ça, avec une entité complètement indépendante, je trouve quemême pour le grand public il n’y a pas que magouille possible. Ce sont des associations quis’occupent de ça et c'est très bien comme ça » (importateur fabricant B1)« Uniquement dans un rôle de surveillance et pas de contraintes évidemment. Si c’est pour nousmettre des barrières, ce n’est pas la peine. En revanche, les pouvoirs publics pourraient s’assurerdu bon comportement de ces labels. » (distributeur RHD B2)En conclusion, toutes ces PME se sont positionnées sur un nouveau segment de marché qui peut serévéler porteur en développant une activité commerciale de produits labellisés Max Havelaar : ellesparticipent activement au développement du marché de par leur nombre et leur diversité. Plus utilisatricesLes réseaux d’acteurs du commerce équitable – Exemple de l’Ile-de-France 38