<strong>pour</strong>rait mener à une définition allégée <strong>du</strong> <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong> au profit d’une accessibilité <strong>du</strong> <strong>commerce</strong><strong>équitable</strong> aux entreprises à but lucratif."Plus on prend <strong>d'acteurs</strong>, plus c'est difficile de trouver des critères communs et plus finalement ledénominateur commun est faible, plus on abaisse le niveau d'exigence." (Distributeur VPC P,textile, indépendant)Il semble dans ce contexte que peu des acteurs interrogés ne connaissent les processus dereconnaissance en cours <strong>du</strong> <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong> par l’Etat français : le processus Afnor (Afnor, 2006), <strong>la</strong>loi <strong>du</strong> 2 août 2005 et <strong>la</strong> constitution en cours de <strong>la</strong> Commission Nationale <strong>du</strong> Commerce Equitable.H - EXPANSION DU COMMERCE EQUITABLE : UN OBJECTIF COMMUN MAIS DES STRATEGIES QUIDIVERGENTSur <strong>la</strong> question de l’expansion <strong>du</strong> <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong> à l’ensemble <strong>du</strong> système économique, unconsensus apparaît. Très peu de personnes interrogées ne reconnaissent pas au <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong> <strong>la</strong>vocation de réguler <strong>la</strong> totalité <strong>du</strong> <strong>commerce</strong> conventionnel. Cependant, un tiers des structures interrogéesne s’expriment pas sur <strong>la</strong> question de l’expansion. De plus, il est c<strong>la</strong>ir avec les réponses sur <strong>la</strong> stratégiede distribution que si un léger consensus se dessine autour de l’idée d’expansion, le choix des moyens,paramètre crucial, est loin d’être univoque.<strong>Les</strong> opérateurs s’accordent ainsi sur le fait que ce serait l’idéal mais qu’il est encore loin d’être atteint :" C’est le but, enfin, c’est <strong>la</strong> fin <strong>du</strong> <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong>…". (Importateur grossiste B, Alim/Artisanat,MINGA)Toutefois il existe deux tendances quant aux moyens <strong>pour</strong> atteindre un <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong> global. <strong>Les</strong>opérateurs de profil militant insistent en majorité sur le fait que c’est avant tout une action politique qui<strong>pour</strong>ra permettre au <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong> de véritablement croître et de s’imposer dans le marché."C'est important que les politiques s'investissent là dedans <strong>pour</strong> réguler une forme de <strong>commerce</strong>mondial à différents niveaux" (Importateur détail<strong>la</strong>nt I, Artisanat, MINGA)Au contraire, <strong>pour</strong> <strong>la</strong> plupart des profils entrepreneurs, c’est <strong>la</strong> réussite économique qui est le meilleurargument et facteur de conversion :« Moi je pense que c'est plutôt en étant dans un système qu'on peut le faire changer, et pastellement à l'extérieur » (Boutique rés/franch L, Multipro<strong>du</strong>it, FADM)« Ça sera récupéré effectivement par le système conventionnel, mais juste <strong>pour</strong> des questions demarketing et d'image... et peut-être qu'à force effectivement ça va rentrer un peu plus dans lesmœurs, mais <strong>pour</strong> le moment ça se développe en parallèle. » (Importateur grossiste S, Artisanat,MINGA)Enfin, deux structures qui se déc<strong>la</strong>rent contre se disent réalistes : il est inutile d’idéaliser, dans le contexteactuel, jamais le <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong> ne <strong>pour</strong>ra se généraliser.Nous allons dans un deuxième temps confronter ces discours aux pratiques, notamment en termes destratégies re<strong>la</strong>tionnelles.III. RELATIONSA - LES RELATIONS COMMERCIALES, ENTRE FILIERE LABELLISEE ET FILIERE INTEGREE<strong>Les</strong> filières de pro<strong>du</strong>its de <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong> ne font pas intervenir de nombreux acteurs intermédiaireset sont re<strong>la</strong>tivement courtes. <strong>Les</strong> importateurs détail<strong>la</strong>nts font ainsi directement le lien entre pro<strong>du</strong>cteurs etconsommateurs.En ce qui concerne les importateurs-grossistes, leurs fournisseurs sont avant tout les coopératives depro<strong>du</strong>cteurs des pays <strong>du</strong> Sud. Ils distribuent ensuite leurs pro<strong>du</strong>its chez les distributeurs spécialisés en<strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong> (boutiques, VPC, etc.), les distributeurs conventionnels (GMS, VPC, etc.) et lesdistributeurs biologiques. En termes de fournisseurs, il est aussi à souligner que même si nous ne l’avonspas rencontré dans notre échantillon, de nombreux importateurs achètent une partie de leurs pro<strong>du</strong>its àdes centrales d’achat d’autres pays européens, elles-mêmes travail<strong>la</strong>nt avec des coopératives depro<strong>du</strong>cteurs au Sud (François, Lagandré et Stoll, 2008).<strong>Les</strong> distributeurs spécialisés se fournissent toujours auprès d’importateurs grossistes spécialisés en<strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong>. Ils peuvent également proposer des pro<strong>du</strong>its dits « solidaires » qu’ils achèteront à<strong>Les</strong> <strong>réseaux</strong> d’acteurs <strong>du</strong> <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong> – Exemple de l’Ile-de-France 24
des fabricants de l’économie sociale et solidaire. Leurs clients sont essentiellement des consommateursindivi<strong>du</strong>els. Mais tout comme les importateurs-détail<strong>la</strong>nts, ils peuvent également s’adresser à desacheteurs collectifs (collectivités, entreprises, comités d’entreprises, etc.) tels les collectivités territoriales,les comités d’entreprises et les organisations de <strong>la</strong> solidarité internationale <strong>pour</strong> leurs achats internes.Dans ce nouveau paysage, il semble de plus en plus difficile de distinguer une filière <strong>la</strong>bellisée et unefilière intégrée telles que les décrivent les études sur le secteur comme l’étude So<strong>la</strong>gral réalisée en 2002sur l’état des lieux <strong>du</strong> <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong> en France : « Partant d’un objectif commun, l’aide auxpro<strong>du</strong>cteurs désavantagés, elles ont chacune leur logique propre <strong>pour</strong> sensibiliser le consommateur auNord. » (Habbard et co., 2002). La filière intégrée est essentiellement composée d’opérateurs spécialiséstandis que <strong>la</strong> filière <strong>la</strong>bellisée peut être composée d’opérateurs spécialisés mais également d’opérateursnon spécialisés grâce à <strong>la</strong> médiation des organismes de certification tels que Max Have<strong>la</strong>ar.Aujourd’hui en effet, certains importateurs spécialisés distribuent leurs pro<strong>du</strong>its aussi bien dans les circuitsde distribution c<strong>la</strong>ssiques que spécialisés en <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong>. D’autre part, les boutiquesspécialisées, relevant historiquement de <strong>la</strong> filière intégrée, distribuent désormais aussi des pro<strong>du</strong>its<strong>la</strong>bellisés.Ainsi, chacun des acteurs se revendique d’une des deux filières, mais les re<strong>la</strong>tions commerciales quiexistent se révèlent plus complexes.B - LES RELATIONS INTERPROFESSIONNELLES : DE PLUS EN PLUS DE CADRES INFORMELSComme nous l’avons déjà évoqué, <strong>la</strong> moitié des opérateurs franciliens spécialisés en <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong>se regroupent dans différents <strong>réseaux</strong> formalisés à dimension nationale : <strong>la</strong> PFCE, et ses deux <strong>réseaux</strong>membres <strong>la</strong> Fédération Artisans <strong>du</strong> Monde et les groupes locaux Max Have<strong>la</strong>ar, et MINGA. Plusieurs desstructures rencontrées participent également aux <strong>réseaux</strong> de <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong> internationaux, commel’IFAT.Deux de ces <strong>réseaux</strong> se déclinent au niveau francilien dans le but de se coordonner et de construire desprojets collectifs sur des problématiques spécifiquement franciliennes. <strong>Les</strong> adhérents de MINGA seréunissent ainsi dans une association MINGA Ile-de-France avec <strong>pour</strong> objectif de partager à terme unespace d’exposition et de vente commun. <strong>Les</strong> associations Artisans <strong>du</strong> Monde franciliennes se réunissentune fois par semestre <strong>pour</strong> partager sur leurs projets en cours et être informés des projets de <strong>la</strong> tête deréseau.Plusieurs structures de <strong>la</strong> mode éthique se regroupent plus spécifiquement par rapport à leur secteurd’activité dans l’AME, l’association des Acteurs de <strong>la</strong> Mode Ethique. Ces mêmes acteurs ont égalementpartagé pendant plusieurs années une p<strong>la</strong>te-forme logistique en Seine-Saint-Denis : Fair P<strong>la</strong>ce.Au-delà de ces <strong>réseaux</strong> formalisés, des re<strong>la</strong>tions ponctuelles et informelles se sont créées entreopérateurs <strong>pour</strong> organiser des évènements grand public au niveau local. Ce peut être sur <strong>la</strong> base d’unterritoire commun, comme le 19 ème arrondissement à Paris, ou <strong>la</strong> mise en valeur d’un même pays deprovenance des pro<strong>du</strong>its. C’est par exemple le cas avec <strong>la</strong> région <strong>du</strong> Chiapas au Mexique.C’est surtout à l’occasion d’évènements organisés en Ile-de-France que les enquêtés ont eu l’occasion deconnaître d’autres opérateurs spécialisés en <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong> franciliens : <strong>du</strong>rant des salonsspécialisés <strong>du</strong> <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong> (Ethical Fashion Show à Paris, Forum National <strong>du</strong> CommerceEquitable à Paris, Equit’Expo à l’Ile-Saint-Denis), des salons professionnels généraux sur leur secteurd’activité (ex : Maison et Objet) et lors de marchés solidaires organisés par des communes (par exempleLe Marais Solidaire à Paris 3 e , le marché solidaire de Pantin), notamment <strong>du</strong>rant <strong>la</strong> période de Noël.C - LES RELATIONS AVEC LES ACTEURS NON MARCHANDS : ENTRE COMMERCE ET PLAIDOYER1| La société civileNous proposons de regrouper les structures de <strong>la</strong> société civile en re<strong>la</strong>tion avec les opérateurs spécialisésen <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong> selon les quatre familles avec lesquelles le <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong> peut avoir desliens.a. La solidarité internationaleLa majorité des boutiques et associations de promotion <strong>du</strong> <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong> rencontrées travaillentavec des organisations de <strong>la</strong> solidarité internationale (OSI), comme par exemple le CCFD, ComitéCatholique contre <strong>la</strong> Faim et <strong>pour</strong> le Développement, avec qui elles mènent des campagnes desensibilisation aux thématiques Nord-Sud auprès <strong>du</strong> grand public. Elles peuvent ainsi organiser des<strong>Les</strong> <strong>réseaux</strong> d’acteurs <strong>du</strong> <strong>commerce</strong> <strong>équitable</strong> – Exemple de l’Ile-de-France 25
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