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de l’agriculturePar commodité, lors de coupes debois, les m<strong>en</strong>us branchages sont trop souv<strong>en</strong>tbrûlés <strong>en</strong> pure perte, sans aucuneforme de valorisation, ni pour la biodiversité,ni pour l’énergie.L’intérêt de la seule valeur minéraledes c<strong>en</strong>dres, bi<strong>en</strong> que réelle, est <strong>en</strong> deçàde l’apport pot<strong>en</strong>tiel que permet la restitution<strong>en</strong> l’état, ou mieux, sous forme deBRF.Il importe donc d’<strong>en</strong>courager le retourdirect sur site d’au moins une partie desrésidus de tailles, de récoltes, les écorceset les petites branches, appelés “réman<strong>en</strong>ts”.Hors de la forêt, il existe aussi desgisem<strong>en</strong>t colossaux de rameaux issu del’élagage urbain et des jardins, qui paradoxalem<strong>en</strong>tsont réduits au rang de“déchets”…Différ<strong>en</strong>te du compostage, la méthodeBRF offre une voie nouvelle de recyclage,particulièrem<strong>en</strong>t intéressante à bi<strong>en</strong> deségards, et optimum dans le cadre descycles du vivant.Les modalités d’utilisation et lesmécanismes agronomiques <strong>en</strong>cl<strong>en</strong>chéspar cette technique ouvr<strong>en</strong>t des perspectivesjusqu’alors méconnues et mésestiméesqui interpell<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus lesréfér<strong>en</strong>ts des divers “modèles” agricoles.Ainsi, Dominique Soltner, agronomede r<strong>en</strong>om, auteur cons<strong>en</strong>suel et pragmatiqued’innombrables manuels agricoleset horticoles, atteste lui-même de l’importanceet de la pertin<strong>en</strong>ce de cetteapproche qu’il qualifie de révolutionnaire<strong>en</strong> déclarant : “L’agriculture a dix milleans. Jamais on n’a utilisé le bois que sousforme de c<strong>en</strong>dres. La forêt le faisait. Elle vit<strong>en</strong> n’utilisant que ses feuilles et brindillespour sa fertilité. La lignine est la matièrepremière de l’humus stable. Le fumier et lapaille n’<strong>en</strong> conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t quasim<strong>en</strong>t pas”.Les rameaux des arbres conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tplusieurs nutrim<strong>en</strong>ts tout <strong>en</strong> étant davantageque de simples “fertilisants”. Ils correspond<strong>en</strong>taussi à la définition des am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts,propres à améliorer la structure,les qualités physiques des sols, la résistanceà la sécheresse et au tassem<strong>en</strong>t, lalutte contre l’érosion….Compte t<strong>en</strong>u de leurs qualités exceptionnelles,les spécialistes id<strong>en</strong>tifi<strong>en</strong>t lesperspectives ouvertes par le Brf, avec cequ’ils nomm<strong>en</strong>t les “aggradeurs”, <strong>en</strong>mesure de contrer la dégradation des sols.Les effets du Brf vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t donc <strong>en</strong>parfaite adéquation avec l’avènem<strong>en</strong>td’une agriculture durable, productive,sobre et saine.Une technique simpleà appliquer, maisqui met <strong>en</strong> œuvredes mécanismescomplexesLes rameaux frais, récoltés et fragm<strong>en</strong>tés<strong>en</strong> période de repos végétatif, sontaussitôt épandus sur la terre, à raison de 1à 3 cm d’épaisseur, puis légèrem<strong>en</strong>t incorporésaux premiers c<strong>en</strong>timètres du sol.Ceci représ<strong>en</strong>te 1 à 3 m 3 pour 100 m 2soit, 100 à 300m 3 /ha. Ces quantités sontconséqu<strong>en</strong>tes, mais la transformation dusol sera efficace plusieurs années. La mise<strong>en</strong> culture intervi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite sans retournem<strong>en</strong>tdu sol.Cet apport permet littéralem<strong>en</strong>t d’insufflerdurablem<strong>en</strong>t l’extraordinaire vitalitédes sols forestiers aux sols cultivés.Celle-là même qui confère aux forêtsde feuillus leurs remarquables capacitésde régénération et de résistance auxdivers aléas et agressions, sans qu’aucuneirrigation forcée ni apport d’<strong>en</strong>grais ou depest<strong>ici</strong>des n’intervi<strong>en</strong>ne.Le procédé rappelle évidemm<strong>en</strong>t lepaillage (mulching) ou le compostage desurface, la permaculture… Il y a des similitudescertaines avec ces pratiques qui necibl<strong>en</strong>t pas spécialem<strong>en</strong>t l’emploi desrameaux et la par<strong>en</strong>té a peut-être contribuéà détourner l’att<strong>en</strong>tion sur les caractéristiquesuniques des BRF.L’agriculture “conv<strong>en</strong>tionnelle” t<strong>en</strong>d àne traiter le sol que comme un support deculture et s’acharne à accomplir la nutrition,l’abreuvage et la protection desplantes par des apports et des manipulations<strong>en</strong> tous g<strong>en</strong>res. Une débauche dechimie, de biotechnologie et de moy<strong>en</strong>smatériels qui mèn<strong>en</strong>t dans la spirale infernalede l’épuisem<strong>en</strong>t des ressources, de ladégradation des sols et des pollutionsdiverses. Les cultures hors sol, “hydroponiques”,illustr<strong>en</strong>t cette technologie à sonparoxysme à grands r<strong>en</strong>forts d’énergie…L’agriculture “naturelle” et l’approche“bio” réhabilit<strong>en</strong>t le fait que, pour subv<strong>en</strong>iraux besoins des végétaux, c’est le sollui-même qu’il faut nourrir, <strong>en</strong> tant quemilieu vivant, l’écosystème sol.C’est un pas fondam<strong>en</strong>tal.Cep<strong>en</strong>dant, les composts, fumiers etautres macérations découl<strong>en</strong>t tous d’unedécomposition de matières organiquesfaisant d’abord appel aux bactéries, quiminéralis<strong>en</strong>t plus ou moins rapidem<strong>en</strong>t lamatière et évapor<strong>en</strong>t <strong>en</strong> quelque sortel’énergie vitale. Notons par exemple queles pollutions aux nitrates ne sont pasexclues, le dosage des élém<strong>en</strong>ts libéréspar les fumiers étant parfois diff<strong>ici</strong>lem<strong>en</strong>tmaîtrisable dans le temps, <strong>en</strong> fonction decirconstances météorologiques notamm<strong>en</strong>t…Par ailleurs, la chaleur et les gaz émismassivem<strong>en</strong>t par les ferm<strong>en</strong>tations sonttrop rarem<strong>en</strong>t valorisés, contribuant àfaire de l’agriculture un vecteur importantde l’augm<strong>en</strong>tation des gaz à effet de serre.L’agriculture “sylvagraire”, avec le BRF,consacre une forme de continuité du vivantoù la logique de “décomposition” cède le pasà celle de la “biotransformation”.A la différ<strong>en</strong>ce des autres fertilisantset am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts, le cont<strong>en</strong>u et les qualitésdes sols recevant du BRF repos<strong>en</strong>t <strong>en</strong>premier lieu sur l’interv<strong>en</strong>tion de champignonsspécifiques qui, comme dans la litièreforestière, colonis<strong>en</strong>t et se nourriss<strong>en</strong>tde ces fragm<strong>en</strong>ts de brindilles apportésavant dessèchem<strong>en</strong>t et <strong>en</strong> limitant la ferm<strong>en</strong>tation.Ils alim<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une microfaune de“brouteurs de mycélium”, eux-mêmessoumis aux prédateurs.Le corps, les déjections et les sécrétionsdes uns alim<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les autres.Champignons, algues, racines desplantes terrestres, bactéries et autres animauxinteragiss<strong>en</strong>t, mais ce sont bi<strong>en</strong> lespremiers qui sont, cette fois, les piliers decette formidable chaîne alim<strong>en</strong>taire, ducôté de la face cachée du sol.A travers ce foisonnem<strong>en</strong>t, les plantesde surface vont pouvoir accéder au festin,boire et manger à la demande, servies pardes myriades d’organismes “dévoués”,parfois même intéressés au point de s’associer! (On parle alors de symbioses.)Avec un sol vivant et des plantes alim<strong>en</strong>téesidéalem<strong>en</strong>t, les avantages multiplesdu brf se révèl<strong>en</strong>t :SILENCE N°345 Avril 20079

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