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Les nouveaux horizons paysansMasanobu FukuokaLa révolution d’unseul brin de pailleMasanobu Fukuoka dans son livreLa révolution d’un seul brin de pailleprés<strong>en</strong>te ainsi ce qu’il nomme les quatreprincipes de l’agriculture naturelleou permaculture :• Ne pas cultiver, c’est-à-dire ne paslabourer ou retourner la terre. P<strong>en</strong>dantdes siècles les agriculteurs ont t<strong>en</strong>u pourétabli que la charrue était ess<strong>en</strong>tielle pourfaire v<strong>en</strong>ir des récoltes. Cep<strong>en</strong>dant, ne pascultiver est le fondem<strong>en</strong>t de l’agriculturesauvage. La terre se cultive elle-même, naturellem<strong>en</strong>t,par la pénétration des racinesdes plantes et l’activité des microorganismes,des petits animaux et des vers de terre.• Pas de fertilisant chimique ou de compostpréparé. Pour fertiliser, M. Fukuoka faitpousser une légumineuse <strong>en</strong> couverture dusol, le trèfle blanc, remet la paille battue surles champs et ajoute un peu de fumier devolaille [à la suite de la construction d’uneroute <strong>en</strong>tre son poulailler et ses champs, sesvolailles ne pouvai<strong>en</strong>t plus se balader dansses cultures. Il a été contraint à cet apport.]Les hommes brutalis<strong>en</strong>t la nature et, malgréleurs efforts, ils ne peuv<strong>en</strong>t pas guérir lesblessures qu’ils caus<strong>en</strong>t. Leurs pratiques agricolesinsouciantes vid<strong>en</strong>t le sol de ses alim<strong>en</strong>tsess<strong>en</strong>tiels et l’épuisem<strong>en</strong>t annuel de laterre <strong>en</strong> est la conséqu<strong>en</strong>ce. Laissé à luimême,le sol <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>t naturellem<strong>en</strong>t sa fertilité,<strong>en</strong> accord avec le cycle ordonné de la viedes plantes et des animaux.• Ne pas désherber, ni mécaniquem<strong>en</strong>t, niavec des pest<strong>ici</strong>des. Les mauvaises herbesjou<strong>en</strong>t leur rôle dans la construction de lafertilité du sol et dans l’équilibre de la communautébiologique. C’est un principe fondam<strong>en</strong>talque les mauvaises herbes doiv<strong>en</strong>t êtrecontrôlées, non éliminées.• Pas de dép<strong>en</strong>dance <strong>en</strong>vers les produitschimiques. Depuis le temps que les plantesfaibles se sont développées, conséqu<strong>en</strong>ce depratiques contre nature telles que le labour etla fertilisation, la maladie et le déséquilibredes insectes sont dev<strong>en</strong>us un grand problème<strong>en</strong> agriculture. La nature, laissée seule, est <strong>en</strong>équilibre. Les insectes nuisibles et les maladiesdes plantes sont toujours prés<strong>en</strong>ts, maisn’atteign<strong>en</strong>t pas, dans la nature, une importancequi nécessite l’utilisation de poisonschimiques. L’approche intellig<strong>en</strong>te du contrôledes maladies et des insectes est de faire pousserdes récoltes vigoureuses dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tsain.ges prévues, c’est planifier la réappropriationde la sphère politique ; outre unaccès au foncier plus facile du fait d’unbudget global plus important, ce quirabaisse notablem<strong>en</strong>t le prix à l’hectarepour chacun.La ferme du Collet est structurée juridiquem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> SCI qui est propriétaire desterres et du bâti. Les habitants, ainsi associésjuridiquem<strong>en</strong>t, sont tous corresponsablesdu foncier avec des pouvoirs dedécision égaux et des investissem<strong>en</strong>tsfinanciers égaux. Les décisions à l’unanimitéoblig<strong>en</strong>t chacun à t<strong>en</strong>ir compte deson voisin et personne ne peut se voirimposer quoi que ce soit. Un nouvel arrivant,c’est-à-dire un nouveau voisin pourcertains, ne peut être que coopté par leshabitants. Les chemins, micro-sphèrepublique <strong>en</strong>tre deux maisons, sont forcém<strong>en</strong>tgérés par la SCI donc par tous, onne peut se décharger de ses responsabilitésde gestion habituellem<strong>en</strong>t déléguésaux Directions de l’équipem<strong>en</strong>t parexemple. On réduit ainsi l’interv<strong>en</strong>tiond’institutions supposées démocratiquesmais <strong>en</strong> réalité souv<strong>en</strong>t étrangères et peutranspar<strong>en</strong>tes.Aussi, personne n’est propriétairedirectem<strong>en</strong>t de la terre, ce qui limite le jeude la spéculation foncière, désastre pourla pér<strong>en</strong>nité de nos sociétés et pour lanature.Cet aspect illustre jusque dans quelsdomaines socio-économiques peut seconstruire une permaculture selon nouset à quel point sont imbriqués lesdomaines de réflexion pour organiser unmode de vie qui nécessite une planificationglobale.Un petit coinpour réfléchirEnfin, les toilettes sèches n’ont ri<strong>en</strong>d’extraordinaire <strong>en</strong> appar<strong>en</strong>ce pour lesanci<strong>en</strong>s qui ont toujours connu la cabaneau fond du jardin. La différ<strong>en</strong>ce majeureest dans l’int<strong>en</strong>tionnalité, dans le fait quec’est un choix consci<strong>en</strong>t et non hérité,outre quelques progrès techniques.Dans la cabane au fond du jardin, lecompostage parfois ne se faisait pas correctem<strong>en</strong>tpar manque d’apport de carboneet n’avait pas forcém<strong>en</strong>t comme but derécupérer du compost, mais plutôt d’éloignerles déchets de la maison (même si la“force des choses” fait qu’on finit pardevoir vider les toilettes quand elles sontpleines par exemple <strong>en</strong> étalant sur la terreMarie Clem’sBertrand avec une charrue à traction animale.cette matière transformée <strong>en</strong> terreau, lecycle étant alors réalisé mais par défaut).De plus, ce qui peut apparaîtrecomme des détails : l’accès facile au compartim<strong>en</strong>tdes matières et, év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t,le double compartim<strong>en</strong>t pour laissercomposter in situ et manipuler uniquem<strong>en</strong>tdu compost fini p<strong>en</strong>dant quel’autre se remplit, sont autant de preuvesde l’exist<strong>en</strong>ce d’une planification int<strong>en</strong>tionnelledans un but précis, dans le casdes toilettes sèches il s’agit du cycle desnutrim<strong>en</strong>ts, faisant partie mais aussinécessaire à un tout.Avant l’installation des réseaux d’eaupotable et l’utilisation des toilettes à chasse,la cabane était utilisée souv<strong>en</strong>t pardéfaut et pas spécialem<strong>en</strong>t pour ne pasgâcher de l’eau propre.Cela montre que des procédés peuv<strong>en</strong>tsembler similaires <strong>en</strong> appar<strong>en</strong>ce :qu’ “on réinv<strong>en</strong>te le fil à couper le beurre”et on peut se demander ce qu’apporte lapermaculture ? L’innovation majeure selonnous réside dans l’int<strong>en</strong>tionnalité m<strong>en</strong>tale.Cela ne veut pas dire que cette int<strong>en</strong>tionnalitésoit plus évoluée que la spontanéitéd’autrefois, elle est semble-t-il simplem<strong>en</strong>tnécessaire pour effectuer un r<strong>en</strong>versem<strong>en</strong>tdes t<strong>en</strong>dances culturelles <strong>en</strong>ces temps de société postmoderne, pourrev<strong>en</strong>ir à l’homéostasie prés<strong>en</strong>te dans lescultures vernaculaires et modes de vieprécivilisationnels.Bertrand Ollivier et Katia Huot ■SILENCE N°34514Avril 2007

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