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Les nouveaux horizons paysansl’alim<strong>en</strong>tation <strong>en</strong> eau est très nettem<strong>en</strong>taméliorée et on note partout une diminutionspectaculaire des problèmes desécheresse du sol ainsi qu’une résistancer<strong>en</strong>forcée des plantes. Ceci disp<strong>en</strong>se d’irriguer! On constate des r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>tsrelativem<strong>en</strong>t élevés et sécurisés, une régulationmarquée des maladies et des ravageurs,une amélioration physique et chimiquedes sols…De la même manière que les cellules despommes que nous mangeons sont vivantes,vis-à-vis d’un sol et de ce qu’il <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre, lesqualités nutritives des brf sont tout autresque celles des matières minérales, mortes ousèches, même lorsque des formes de vie s<strong>en</strong>ourriss<strong>en</strong>t de celles-ci.On déconseillera toujours à quiconquede s’alim<strong>en</strong>ter exclusivem<strong>en</strong>t d’alim<strong>en</strong>tscuits ou de cachets… C’est pratiquem<strong>en</strong>t ceque l’on inflige à la terre !Le processus de transformation brffait appel à des phénomènes complexesqui mett<strong>en</strong>t parfois un peu de temps às’<strong>en</strong>cl<strong>en</strong>cher. La disponibilité de certainsélém<strong>en</strong>ts nutritifs comme l’azote peut êtretemporairem<strong>en</strong>t bridée et gêner lesplantes (on parle de ‘faim d’azote’).Ainsi, à la première application de brf,il est recommander de privilégier la mise<strong>en</strong> culture de plantes légumineuses typepois, vesces, fèves ou haricots, dont labiologie permet d’éviter ce handicap.Aussitôt <strong>en</strong> culture associées, ouseules par la suite, pratiquem<strong>en</strong>t toutesles cultures terrestres adaptées aux climatlocal peuv<strong>en</strong>t être <strong>en</strong>treprises.La culture sur bois raméal fragm<strong>en</strong>téconvi<strong>en</strong>t pour les céréales, les oléagineux, lemaraîchage, l’horticulture, l’arboriculture…Un apport plus épais, de 8 cm, estpossible. Il va alors, <strong>en</strong> plus, faire officede paillis efficace, mais, <strong>en</strong> dehors desarbres et arbustes déjà établis, il supposeune implantation des cultures différéed’un an.Derrière une appar<strong>en</strong>te banalité donc,et après la relative infortune de nombreuxefforts de diffusion à travers le monde depuisplus de 25 ans, ces nouvelles approchescomm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t <strong>en</strong>fin à ret<strong>en</strong>ir l’att<strong>en</strong>tion <strong>en</strong>divers contin<strong>en</strong>ts, <strong>en</strong> Europe et notamm<strong>en</strong>t<strong>en</strong> France (1).La questionde la ressourceUtiliser 100 à 300 m 3 de broyat frais àl’hectare pose nécessairem<strong>en</strong>t la questionde l’approvisionnem<strong>en</strong>t.Rappelons avant tout que cet apportvaut dans la durée, sur 3 à 5 ans minimumavec, une fois le processus lancé, lapossibilité de procéder à des épandagesd’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> de 75m 3 /ha tous les trois ans.En terme de quantité de matière végétalepot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t disponible, beaucoupexprim<strong>en</strong>t le doute au premierabord, sur la possibilité d’appliquer massivem<strong>en</strong>tcette méthode.Les contextes sont bi<strong>en</strong> différ<strong>en</strong>tsselon que l’on se situe dans une zone périurbaineou forestière, ou bi<strong>en</strong> dans unerégion vouée aux grandes monocultures,ou <strong>en</strong>core dans un terroir bocager où secombin<strong>en</strong>t prairies et cultures bordées dehaies…L’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> des arbres et arbustesurbains, des alignem<strong>en</strong>ts routiers, deshaies rurales et la taille des vergers représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tun gisem<strong>en</strong>t pot<strong>en</strong>tiel colossal debois raméal, souv<strong>en</strong>t dilapidé.S’y ajoute le gisem<strong>en</strong>t forestier proprem<strong>en</strong>tdit.En effet, la récolte de bois d’œuvre etde chauffage s’accompagne de déchets, lesréman<strong>en</strong>ts, qui devrai<strong>en</strong>t être plus systématiquem<strong>en</strong>trestitués sur site et dontune partie pourrait être soustraite sansdommage.Au lieu de cela, que ce soit <strong>en</strong> ville, àla campagne ou même <strong>en</strong> forêt, des quantitésfaramineuses de bois raméal sontchaque année évacuées et détruites par lefeu <strong>en</strong> pure perte.Comme le souligne aussi l’agronomeD. H<strong>en</strong>ry dans un manifeste édifiant (2) :“Il s’<strong>en</strong> brûle des millions de tonnes chaqueannée (...). Des calculs (...) t<strong>en</strong>drai<strong>en</strong>t àdémontrer qu’<strong>en</strong>semble, la culture sur brûliset la déforestation produis<strong>en</strong>t autant de gazà effet de serre que l’<strong>en</strong>semble du parc automobilede la planète. Dans les régions développées,<strong>en</strong> plus du bois de taille agricole,les bois d’élagages urbains, routiers ou detransport d’électr<strong>ici</strong>té représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t desquantités importantes (...).Ces bois sont deplus <strong>en</strong> plus compostés, ce qui est un progrès,mais qui, dans une perspective depédog<strong>en</strong>èse, représ<strong>en</strong>te <strong>en</strong>core un gaspillage.Les haies vives et brise-v<strong>en</strong>t dont la réintroductionest recommandée sont une sourcepot<strong>en</strong>tielle importante”.La dernière phrase de l’extrait ci avantrévèle aussi une autre vertu pot<strong>en</strong>tielle dudéveloppem<strong>en</strong>t de la méthode brf.Dans une perspective de souverainetéalim<strong>en</strong>taire, de rationalisation des transportset de réduction des coûts, une sourced’approvisionnem<strong>en</strong>t locale, au plusprès des besoins, sera à rechercher.Ainsi, le mainti<strong>en</strong> et même le redéploiem<strong>en</strong>tdes boisem<strong>en</strong>ts diffus tels quehaies champêtres et arbres épars redevi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tdes atouts immédiats pourJacques DupétyFabrication du brf.t<strong>en</strong>dre vers l’autonomie pour la fertilité àla parcelle – “l’autofertilité parcellaire”.Les composantes des bocages, territoiresruraux quadrillés de haies, peuv<strong>en</strong>tainsi retrouver une valeur positive dansl’économie agricole. La pér<strong>en</strong>nisation deces paysages diversifiés garantit aussi lemainti<strong>en</strong> d’effets induits, telles que la sauvegardede la biodiversité, la lutte contrel’érosion des sols, la régulation quantitativeet qualitative des eaux de surface…Quelques perspectivessocialesNous l’avons vu, la méthode brf posela question de l’approvisionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>fonction de divers contextes. Le gisem<strong>en</strong>tde rameaux issu de la taille des arbresurbains représ<strong>en</strong>te un nouveau socle possiblepour des échanges ville-campagne.Comme l’illustre notamm<strong>en</strong>t le principedes AMAP, l’accès à des légumes dequalité à un coût modéré, permettantaussi une juste rémunération des producteurs,suppose l’installation de maraîchersde proximité.Dans les zones de désertification rurale,la déprise d’anci<strong>en</strong>nes terres agricolespermet la régénération naturelle de laforêt. Mais cette reconquête de l’espaceforestier pose souv<strong>en</strong>t des problèmes liéspar exemple à l’augm<strong>en</strong>tation des risquesd’inc<strong>en</strong>die, et même parfois à la disparitionde milieux naturels dev<strong>en</strong>us rares(ex. pelouses à orchidées sur d’anci<strong>en</strong>spâturages).(1) Voir le réc<strong>en</strong>t colloque Chemin faisant <strong>en</strong> mars2006 et celui de Lyon des 1 er et 2 février 2007, dont lesactes seront disponibles sur le net.(2) “Sol et écosystèmes : manifeste pour un nouveauregard” par M. Daniel H<strong>en</strong>ry, voir <strong>en</strong>cadré p. 11.10SILENCE N°345 Avril 2007

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