21.07.2015 Views

Télécharger - Pcf

Télécharger - Pcf

Télécharger - Pcf

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

33 e Congrès23 < 24 < 25 < 26 mars • Le Bourget (93)Ensemble pour queça change vraimentUnion populaire !• Rapport de Marie-George Buffet• Contributions et débats• Textes adoptés et votes• Nouveau Conseil nationalN° 217 - Supplément à l’Humanité du 30 mars 2006 - PAGE I


LE RAPPORT D’OUVERTURE DU 33 e CONGRÈSCommunisteSjour? La droite ne fait rien pour que les agriculteurs bénéficient deprix justes et rémunérateurs, pour les sortir de cette PAC au servicedes puissants. La santé publique est menacée à la mesure de ladégradation de l'hôpital public. La forte pénurie de logements,notamment sociaux, provoque une hausse des prix prohibitive liéeà la spéculation. À ce propos, il est important que nous nous investissions,après l'événement de Bobigny, pour la tenue des 3 es Étatsgénéraux du logement.On nous ment sur la réalité de la France. Aussi, je vous proposeque sur tous ces sujets nous prenions l'initiative d'engager un étatdes lieux de la vraie vie, à partir d'échanges approfondis avec tousles acteurs associatifs et syndicaux. Nous n'aurons de cesse que dedénoncer, d'alerter pour amplifier la contestation.Cette fois, pas de demi-mesuresAu pouvoir depuis quatre longues années, la droite a fait beaucoupde mal à notre peuple. Elle a gouverné contre lui: contre sesintérêts et contre son avis. Elle a mené la politique d'une classe,celle des possédants, qui intriguent sur toute la planète pour separtager le monde comme un gâteau. Elle veut nous ramener autemps d'avant. Sa politique n'a qu'un nom: régression.La liste de ses méfaits est longue comme un jour sans fin. Et s'ilsse valent en termes de gravité, il est un domaine dans lequel ladroite a atteint des sommets: sa politique contre la jeunesse. Écoleà plusieurs vitesses, apprentissage à 14 ans, travail de nuit dès 15ans, attaques contre le mouvement associatif: les mesures antijeunesse sont multipliées. Cette jeunesse s'est sentie méprisée etdiscriminée au point de ne plus trouver d'autre moyen de se faireentendre que ces douloureux événements de novembre qui ontblessé nos banlieues. Je veux le dire ici, au cœur de la Seine-Saint-Denis, cela témoigne de la gravité de la situation faite aux jeunesen particulier et à nos banlieues en général. Ici, au quotidien, deshommes et des femmes vivent avec dignité, luttent pour plus dejustice, agissent pour le développement humain. Mais les politiqueslibérales à l'œuvre affichent tant de mépris pour eux, brisenttant leurs espoirs! Il faut en sortir, il faut un vrai engagementsocial tous azimuts et non pas des effets d'annonce, des insultes etdes menaces. C'est cela d'abord que veulent tous les jeunes debanlieue dans leur diversité. Et ce n'est que justice! Mais rien n'yfait. La violence de la droite a redoublé dans cette mesure indigneet révoltante qu'est le CPE. Ils veulent gagner par chaos, entendez-lecomme vous le voulez. Mais à quoi jouent Villepin et Sarkozy?Provoquer le désordre pour réveiller le désir d'ordre?Régler leurs problèmes de leadership en provoquant une crisepolitique sur le dos de la jeunesse? Ces grandes manœuvres sontdangereuses, ce sont des gens dangereux!La droite veut mettre les droits en lambeaux. Par décision de ladroite, les retraites, les allocations chômage et l'assurance-maladiesont réduites à la portion congrue. Par décision de la droite, leCode du travail est devenu un morceau de gruyère. Par décision dela droite, les services publics sont en voie de disparition. GDF,dont les salariés ont manifesté aujourd'hui, est offerte à Suez. Ladroite se sert de l'Etat et de son budget pour installer la superpuissancedu patronat. De toute façon, pour elle, c'est une histoire defamille. « Vous avez un gouvernement qui essaye de répondre àvos préoccupations », expliquait le ministre Breton voici quelquesjours aux patrons, tandis que le ministre Dutreil les enjoignait« d'utiliser les outils [mis] à leur disposition » par leur « camp ».Ces choix et ce cynisme sont insupportables, ils détruisent des vies!Un autoritarisme sans limiteLe gouvernement sait que sa politique est injuste, qu'elle est explosive.Alors, il l'accompagne d'un autoritarisme sans limite. Si lacourse à la présidentielle les oppose, Villepin et Sarkozy sont d'accordpour créer une société de la peur. Une société où les libertéssont réduites, où la présomption d'innocence n'est plus qu'unmirage et où les peines sont sans espoir. Une société où leshommes et les femmes sont sous surveillance, où l'on est contrôléau faciès. Une société où il y aurait les bons qui sont récompensés,et les mauvais qui n'ont droit à rien. Une société où la loi immigrationorganiserait le tri des étrangers à nos frontières en considérantque certaines vies valent plus que d'autres, où la loi leur interdiraitde s'aimer, de vivre ensemble. On construit des prisons, et l'on laissedépérir l'école. C'est pourquoi, le 2 mai, lors d'un grand meetingnational, nous dirons avec des syndicalistes et des parents d'élèvesque nous voulons une école de la réussite.À l'opposé du vivre ensemble, les rapports entre les individusse construisent sur des modes de domination et d'exclusion.Des communautarismes forts ont émergé, apparaissantcomme le dernier refuge face aux difficultés. L'individualismeexacerbé a été présenté comme seule solution face à l'adversité,encouragé par la théorie du mérite. Tout cela s'est conjugué,je veux le souligner alors que nous sommes en pleinesemaine contre le racisme, avec la prégnance du racisme etd'antisémitisme. Des formes de repli ont été encouragées par lemal-vivre et l'insécurité quotidienne. Cette société de la peur,les femmes en ont été doublement victimes avec le maintien,voire avec la montée de dominations patriarcales. Une formede violence sociétale fait écho à la violence sociale.Cette situation, brisant de nombreux repères, constitue un terreaufertile pour l'émergence de comportements inquiétants,conduisant à des formes de barbarie, comme nous en avons eutrop d'exemples ces derniers temps. Ces faits sont les symptômesd'une société malade.Qu'à cela ne tienne. La droite continue et quelques faits en disentlong sur sa nature profonde. Ainsi, des députés UMP entendentbâillonner des rappeurs, ainsi ils accusent de délinquance desenfants de moins de 3 ans, ainsi l'un d'entre eux veut légaliser l'homophobie!C'est le retour de l'ordre moral, ou plutôt de l'ordreimmoral! Ainsi, la droite a voté cet odieux amendement qui voulaitimposer l'enseignement du prétendu rôle positif de la colonisation.Elle a dû reculer, mais quelle insulte pour les peuplesd'Afrique! Quelle insulte pour les anticolonialistes! Quelle hontepour la France aux yeux du monde! Face à quelle grandeur, chezAimé Césaire, Édouard Glissant, Patrick Chamoiseau ou PaulVergès, qui nous ont rappelé le mécanisme terrible pour leurpeuple de la colonisation et de l'esclavage.Et bien, je le redis ici, notre devoir est d'être à contre-courantface à cette politique sécuritaire, répressive! La droite veutrendre son projet inéluctable et irréversible. Elle sent bien quela terre gronde sous ses pieds. Elle se dépêche pour étouffer larévolte et pour tuer les espoirs qui se lèvent.Une course de vitesse est engagée.L'exigence d'émancipation humaineOn nous explique que rien d'autre n'est possible. Il faudrait que lespeuples se contentent de ce qu'ils ont, que les salariés s'adaptent.Ceux qui résistent à cet ordre établi seraient de dangereux idéalistes,des gens inconséquents et déraisonnables… Le capitalismeserait la fin de l'histoire, il faudrait renoncer à changer le monde.Mais il existe une idée que personne ne peut rayer d'un trait deplume: une idée qui habite l'humanité, une idée qui survit auxtempêtes, une idée qui donne force. Cette idée têtue, c'est cellede l'émancipation humaine. Des hommes et des femmes ennombre n'acceptent pas d'être exploités, dominés, discriminés,aliénés. Ils ne peuvent se satisfaire d'une société qui laisse lesleurs sur le bord du chemin parce que tel est le bon plaisir dequelques nantis. Ils aspirent à vivre ensemble, ils voudraientcroire qu'ils ont du bonheur à partager, du beau à inventer.Cette idée, elle ne meurt pas, elle travaille le bois de l'humanité.Chaque jour, elle nourrit les luttes sociales, politiques, féministes,antiracistes, écologistes, humanistes…Ces luttes fondent notre communisme, mouvement de libérationhumaine. Là est notre source, dans cet espoir irrépressible quihabite les hommes et les femmes! Avec elles et avec eux, nous voulonsrenverser l'ordre des choses, quand une infime minorité possèdele monde et tente de posséder les êtres humains.Malgré les vendeurs d'audimat et les puissants, qui affirmentque nous ne comptons pas, qui veulent nous rayer de la cartemédiatique, nous sommes là et bien là! Aujourd'hui, le peupleest ex-communiqué, l'information pluraliste bat de l'aile. Nousavons des propositions pour une appropriation populaire desmédias. Je vous propose que le 3 mai, journée de la liberté dela presse, nous soyons partout présents à la porte des médiaspour les faire connaître!Mais au-delà de tous les tenants de l'ordre établi qui entendentcondamner notre engagement, il existe de profondes interrogationsautour de nous. Je me rappelle de ce jeune couple venant meremercier lors d'une manif de notre action contre le CPE, mais medemandant comment on pouvait encore être communiste, et sicela avait du sens. Alors oui, il faut dire ce que nous nommonscommunisme, en paroles et en actes, car notre réponse auxgrandes questions de l'humanité peut interpeller, et je crois susciterde l'intérêt, de l'adhésion, de l'enthousiasme…L'actualité du communismeJe veux insister sur ce point, alors que, voici 50 ans, en Unionsoviétique, était prononcé le rapport Khrouchtchev, qui contenaitune première critique du système. Un rapport étouffé là-bas, et tuici par la direction de notre parti. S'il n'y avait pas eu ce silence,écrivais-je dans l'Humanité le 24 février dernier, sans douteaurait-il été possible d'ouvrir d'autres voies. Quelques mois plustard, à Budapest, les volontés de changement étaient écrasées. Etnos idéaux ont continué à être salis dans des tragédies qui finirentpar en constituer une négation. Nous regardons cette histoire enface, comme une blessure vive qui ne se refermera pas. Pour nous,cela ne peut incarner le communisme.Penser que la vie d'un homme ou d'une femme a une valeur inestimable,c'est cela qui nous fait communistes. Réfléchir le monde àl'aune du féminisme, c'est cela qui nous fait communistes. Êtrerévoltés par les injustices du monde, c'est cela qui nous fait communistes.Ne pas se résigner, ne pas baisser les bras, c'est cela quinous fait communistes. Le partage, la solidarité, la liberté, l'égalité,la fraternité, c'est cela qui nous fait communistes. Créer desliens, fabriquer du « tous ensemble » et du vivre ensemble, c'estcela qui nous fait communistes.Nous voulons agir pour dépasser effectivement le capitalisme et enfinir avec cette exploitation insupportable qui pèse de plus en pluslourd sur les hommes et les femmes. Nous nous battons pour l'appropriationsociale au sens large, car rien des grands enjeux denotre temps ne doit échapper à la démocratie. Nous voulons créerune dynamique de progrès mondial, instituant au nom de l'humanitéque nous avons tous et toutes en partage, des droits sociaux etdémocratiques qui nous rendent tous libres et égaux. Nous voulonsque tous les besoins humains fondamentaux soient pris encompte par le monde et soustraits à la loi du marché, avec des politiquespubliques nationales et internationales…Parce que nous sommes communistes, nous pensons que la politiqueest l'affaire des citoyens et des citoyennes et que ce mouvementchange le monde. Parce que nous sommes communistes,avec eux nous résistons, nous agissons, nous proposons. Parce quenous sommes communistes, nous voulons rassembler, unir et donnerle pouvoir à tous, à chacune et à chacun. Parce que noussommes communistes, nous voulons battre la droite et éradiquerl'extrême droite et ouvrir d'autres possibles. III. OUVRIR D'AUTRES POSSIBLESIl y a des attentes. Depuis 2002 les luttes sociales se développent.Des luttes pour résister, mais aussi des luttes pour proposer! Àchaque fois, nous en étions. Des hommes et des femmes se sontmobilisés pour exiger un vrai droit à la retraite ou pour dire:« touche pas à ma Sécu ». Des hommes et des femmes ont menébataille pour défendre l'emploi et pourfendre la précarité. Et il y ades luttes victorieuses comme celle des Nestlé! Des femmes ont agicontre les menaces sur leur droit à l'IVG, contre les violencesconjugales. Des hommes et des femmes ont été à l'initiative contreles lois scélérates du gouvernement, pour défendre les libertés,pour soutenir les migrants et obtenir la régularisation des sanspapiers.Dans tous les champs de la société, la résistance a germé:contre la casse des services publics avec cette manifestation deGuéret ou l'action des salariés d'EDF, de GDF, de la SNCF, de laSNCM ou de la RTM, pour sauver la recherche avec ce collectifde chercheurs offensif et courageux, avec la lutte des intermittents,celle des personnels hospitaliers.Mais en face, lorsqu'on vote, lorsqu'on lutte, le gouvernementse comporte comme un mur… Et l'on nous explique que « lamodernité, c'est la perte de nos droits, que la France n'a pas lesmoyens, qu'elle ne peut pas tout toute seule », mais arrêtonsavec ce discours qui ferait de la sixième puissance mondiale unpays impuissant à renouer avec le progrès social et démocratique!D'autres choix sont possibles!Des choix alternatifsRendons à la société le pouvoir de décider de l'utilisation desrichesses créées par le travail. De nouveaux droits doivent êtredonnés aux salariés et à leurs syndicats. Des droits contre leslicenciements, des droits de proposition, des droits d'interventiondans la gestion! La création d'une véritable démocratie socialedoit être un chantier prioritaire.Face au chômage, construisons une sécurité d'emploi et de formation,pour donner à chacun la perspective d'un réel épanouissementoù le travail prend sa place. Il faut un plan derésorption des emplois précaires. Il faut une autre politique ducrédit au service du développement humain! Il faut en finiravec les bas salaires, la dévalorisation du travail!Engageons un vaste plan de reconquête des services publics,redéployons leur présence sur tout le territoire, pour permettrela réappropriation publique de l'eau, de l'énergie, des transports,des télécommunications, du logement.Relançons la grande ambition de la Sécurité sociale: vivre ensécurité, en bonne santé, à tous les âges de la vie, de la petiteenfance au quatrième âge, c'est une ambition de solidaritéN° 217 - Supplément à l’Humanité du 30 mars 2006 - PAGE IV


CommunisteSLE RAPPORT D’OUVERTURE DU 33 e CONGRÈSdigne du XXI e siècle. Elle nécessite une réforme profonde desfinancements de la protection sociale qui mette notamment àcontribution les revenus financiers.Établissons une égalité de droits dans tous les domaines, à commencerpar l'égalité professionnelle et salariale entre hommes etfemmes. Assurons la gratuité de la contraception.Faisons de la lutte contre les discriminations une grande causenationale durable. Et parce que le mépris, le déni de démocratie, etles promesses non tenues ont assez duré, que notre premier gestesoit l'attribution du droit de vote aux étrangers!Partageons les savoirs, les informations, les cultures. Face àl'école du tri, et du « minimum culturel », opposons une Républiquede la « culture pour tous », une école de 3 à 18 ans pourla réussite. Assurons à chaque jeune son autonomie pour allerau bout de ses études.Inventons un autre mode de développement, un autre type decroissance, durable et solidaire. Agissons pour une autre Europe,sociale, démocratique, féministe, pacifiste, qui soit unappui pour les peuples du monde.Pour réussir toutes ces transformations redonnons, partout,son véritable sens à la souveraineté populaire. Rénovons nosinstitutions à bout de souffle.Libérons la société des injustices, des inégalités, de l'insécuritésociale généralisée, des violences, du racisme, des logiques prédatricesqui abîment la planète, de toutes les dominations des autoritarismes,des idéologies guerrières! Voilà ce à quoi nous appellentces hommes et ces femmes qui luttent. Voilà ce qui vaut lapeine de se battre et d'espérer! Les parlementaires communistesont traduit ces revendications dans des lois, des amendements, descombats. À cet appel, les communistes veulent répondre!La gauche ne doit plus décevoirNous avons été présents dans les luttes, avec notre apport singulier.À chaque fois, nous avons formulé des propositionsconcrètes, poussé le débat avec tous les acteurs et actrices sur lesréponses à apporter aux besoins, et posé la question de l'alternativepolitique. Ouvrir des perspectives, au cœur même du mouvement,c'est lui donner de la force pour porter ses objectifs. Je suispersuadée que dans ces luttes, il y a des choses qui se gagnent,même si toutes les revendications ne sont pas satisfaites, loin s'enfaut. Des jalons sont posés avec exigence pour une suite à inventer.Des consciences sociales et politiques se forgent. Des débatsnouveaux se lèvent. Des engagements viennent à maturité. Chacunede ces luttes est un acte de censure du gouvernement, chacuneappelle une autre politique. Chacune de ces luttes conjuguel'urgence et la construction.Pourtant, à gauche, certains semblent engagés dans une coursede lenteur dont l'arrivée serait l'alternance. Nous, les communistes,dans la résistance, dans l'urgence, nous voulons bâtir uneréelle alternative politique, c'est notre fil rouge. Nous voulonsbattre la droite et réussir à gauche. Car la question de 2007 est desavoir si les batailles politiques permettront aux aspirations quis'expriment de passer dans la vie.Je crois que la période qui s'ouvre appelle de notre part au moinsautant d'ambition que la précédente. Je le dis, nous n'avonsqu'une seule préoccupation en tête: que la vie quotidienne changevraiment, que la vie change enfin.Durant les trente dernières années, trois fois, la gauche a été portéeau pouvoir, trois fois elle a renoncé à changer vraiment lasociété et trois fois elle a déçu. Et d'alternance en alternance, leniveau des droits a baissé, le libéralisme a progressé. La gauche aperdu sa boussole et s'est coupée du peuple, sa seule raison d'être.Si nous en venions à une énième « alternance » créant de nouvellesdésillusions, que nous réserverait 2012, après 2002?Il est vrai qu'à la sortie du 21 avril 2002, la gauche était dans unpiteux état. Elle avait déçu et peinait à tirer les leçons du séismepolitique. Sa complaisance libérale dans l'exercice du pouvoir, lecreusement du fossé avec le monde du travail et les milieux populaires,le défaut de perspectives claires à offrir avaient conduit àl'échec. Ces questions ne sont pas effacées, mais se posent d'unemanière franchement différente aujourd'hui.« Révolutionner la gauche », disais-je en 2002 pour montrerl'ampleur du travail à accomplir. Avec nos forums, ancrésdans les luttes, en permanence, nous avons provoqué un débatpopulaire sur l'alternative, nous avons proposé aux hommes etaux femmes de se saisir de la gauche. Je l'entends comme vousà chaque occasion, ils veulent à la fois le changement et le rassemblement,car ils savent que les deux sont nécessaires. C'està cela que nous avons donné de l'espace.Le souffle du 29 maiLe plus symptomatique réside évidemment dans le résultat du29 mai, qui porte un sérieux coup aux visées libérales en Europe.Cette grande victoire populaire a marqué un tournant! Alors quele Parti socialiste et les Verts appelaient à voter pour le traitéconstitutionnel libéral, le peuple de gauche, dans sa majorité, avoté NON. Des forces progressistes, nombreuses, ont travaillé efficacementà cela avec les collectifs du NON: je veux citer ici leMars, Alternative citoyenne, la Gauche républicaine, la LCR, leMRC, les Alternatifs, PRS, mais aussi la Fondation Copernic,Attac, ainsi que de nombreuses associations et des personnalitésde gauche et du mouvement social, des féministes. Notre parti ajoué un rôle déterminant dans cette bataille, en œuvrant au rassemblementle plus large, en donnant à voir de la réalité deschoses, en montrant la dynamique à l'œuvre, permettant au plusgrand nombre de se saisir des enjeux. Nous avons toujours interpellétoute la gauche et peu à peu nous avons rassemblé sur l'idée:« quand on est de gauche, on vote NON ». Notre parole a portéau-delà des habitudes, elle a interpellé largement.J'entends ici ou là qu'on discute la portée de ce vote. Je n'ai pasenvie de le minimiser. Le 29 mai, c'est vrai, ne règle pas tout, maisil traduit avec fracas dans les urnes une volonté antilibérale claire,qui se manifeste fortement dès que possible depuis dix ans. J'entendsici ou là que la dynamique serait tombée. Elle est là dèsqu'on ouvre des espaces pour contester le libéralisme, construireune alternative. Nous le constatons tous les jours dans nos initiatives.À nous de proposer une démarche, des contenus permettantde faire souffler le vent du 29 mai sur la vie politique.Une union populaire pour changer la vieÀ gauche, pour y arriver, il va falloir souffler fort car le libéralisme,même quand il se prétend social, continue d'imprégner unepartie de la gauche. Les divergences sont vives. Divergences surl'ambition concrète de la politique à mener, d'abord. Par exemple,voulons-nous ou pas aller vers la généralisation de la prise en chargedes soins à 100 %? Voulons-nous ou pas garantir de vraiesretraites pour tous et toutes? Voulons-nous construire un grandsecteur public, démocratisé en commençant par renationaliser?Divergences sur les moyens à dégager en termes de financement,en termes de démocratie, en termes d'action internationale.Par exemple, voulons-nous aller chercher l'argent là où ilse trouve par une grande réforme de la fiscalité. Voulons-nousdonner de vrais pouvoirs aux salariés sur la gestion des entreprises?Voulons-nous lutter contre l'Europe libérale?Divergences sur la démarche qui doit rassembler majoritairementet rendre le peuple pleinement acteur et décideur de lapolitique mise en œuvre, enfin.Or, cette fois-ci, il ne faut pas de demi-mesure. Il faut affronter leslogiques libérales, c'est cela l'enseignement du 21 avril 2002. Il lefaut sous peine de ne pas répondre aux besoins et aux attentes.Faut-il en conclure que la référence à la gauche ne sert plus à rien,que l'on ne peut plus rien faire avec la « mauvaise » gauche et quel'on ne veut plus avoir affaire qu'avec la « bonne » ou la « vraie »gauche? Je veux le dire aux camarades de la LCR, ce raisonnementn'est pas le mien. Il faut en débattre. À sa façon, il me sembleempreint d'un terrible renoncement. Voulons-nous être majoritairessur un projet antilibéral, oui ou non? Moi, je pense que c'estpossible. Voulons-nous, concrètement, résoudre les problèmes dumonde du travail? Si nous voulons être majoritaires, il faut disputerle terrain au social-libéralisme! Il faut être prêts aussi à prendredes responsabilités, je le dis, mais à condition que ce soit pour queles choses changent et pour rompre avec les logiques libérales.C'est vrai, le Parti socialiste entend bien présenter un candidaten dehors de toute rupture avec les expériences passées, et rassemblerla gauche sur sa politique. Eh bien, nous devons fairece que nous avons fait l'an passé: travailler à faire bougertoute la gauche sur des choix politiques transformateurs. Celasera possible par l'intervention des hommes et des femmeseux-mêmes. Il nous reste beaucoup à faire pour mobiliser lesmilieux populaires et le monde du travail, permettre leur pleininvestissement dans ce mouvement. C'est là la clef du changement.Alors, mettons-y toute notre énergie.Nous avons un atout maître: le débat est là, sur la place publique,au grand jour. Lors du référendum, le débat politique a reprisplace dans les entreprises, les quartiers, les familles. Il y a toutes lesinitiatives publiques, les forums. Et le 8 février dernier, après delongs palabres et beaucoup de temps perdu, nous avons obtenuque des rencontres publiques de la gauche se tiennent au niveaunational et partout en France. Je considère que c'est une étapeimportante. Notre peuple est invité à se saisir du débat de toute lagauche: faisons tout pour que cet événement ait pleinement lieu!Et je le dis aux dirigeants du Parti socialiste: il faut accepter ledébat et la confrontation publique avec les citoyens.Ce grand débat populaire, je ne sais pas s'il nous permettra degagner toute la gauche à un projet antilibéral. Ce dont je suis sûre,c'est qu'il existe dans notre pays une majorité d'hommes et defemmes de gauche qui, grâce à ce débat, peuvent se rassembler surune telle politique de changement. Et que ce débat sera donc unatout pour que, dès aujourd'hui, le curseur bouge à gauche, jusqu'àrendre une majorité possible demain. Voilà ce que je répondsà ceux qui nous somment de choisir entre le Parti socialiste et lagauche de la gauche. Notre objectif est clair, novateur. Nous allonsde l'avant. Nous cherchons à construire un rassemblement populaireet politique le plus large possible sur des contenus transformateurs,une Union populaire pour changer la vie.Mais nous le savons, et je veux le dire avec clarté: si la dynamiquepopulaire antilibérale du 29 mai devait être passée par la colonnepertes et profits, si elle devait se perdre dans les sables, alors nonseulement la gauche n'aurait pas les atouts pour réussir une politiquede changement, mais au bout du compte, elle ne serait pasvictorieuse. Il faut donc que la dynamique populaire antilibéralebouleverse le paysage politique, qu'elle soit visible, qu'elle s'exprimepleinement jusque dans les urnes.Il est clair qu'une partie des hommes et des femmes de gauche votepar défaut, et voit encore aujourd'hui comme seul vote efficace unvote de moindre mal. La victoire du 29 mai, comme la nature desluttes qui se développent prouvent que l'hégémonie à gauche deschoix d'accommodement avec le libéralisme n'est pas une fatalité!Encore faut-il ne pas se contenter de vouloir "peser à gauche" maisse fixer l'objectif de construire une gauche pleinement à gauche parl'intervention populaire et citoyenne.La dynamique populaire antilibérale doit de nouveau devenirmajoritaire à gauche comme l'était le NON!Les conditions de la dynamiquePour se déployer, cette dynamique a besoin de quatre ingrédients.D'abord, elle tient au peuple! Elle tient à celles et ceux qui s'emparentde politique et qui refusent les cadres préétablis par des rapportsde force issus du passé. Elle tient à celles et ceux qui rendentun espoir vivant et possible, qui croient en d'autres choix.Le deuxième ingrédient, c'est la clarté des propositions alternatives,leur audace et leur crédibilité, leur caractère antilibéralet leur visée de transformation sociale.Le troisième ingrédient, c'est le fait de jouer la gagne, de sebattre pour un objectif ambitieux, et de savoir qu'on récolterades fruits au cours de la bataille.Le quatrième ingrédient, c'est la possibilité de s'inscrire dans unedynamique de rassemblement sans a priori qui porte ces objectifset cette démarche, c'est l'engagement commun d'hommes et defemmes différents mais en dialogue et en construction.Certains à gauche doutent qu'on puisse encore bouger la donne,cela les amène à se résigner à des candidatures de témoignage enmanque de dynamique et d'efficacité qui donneraient tous lesarguments aux tenants du prétendu vote utile.Tous ceux et celles qui ont été des artisans du 29 mai, individus etorganisations, perçoivent que nous avons devant nous une chancehistorique de bouleverser la donne et de proposer une véritableissue à notre peuple. Nous devons la saisir à pleines mains!Comment réussir?Sous diverses formes, un fort débat est en cours dans notre payssur les solutions alternatives à mettre en œuvre. Deux des ingrédientsdont j'ai parlé tout à l'heure peuvent y être présents - l'interventionpopulaire et les propositions alternatives audacieuses-, mais deux manquent encore à l'appel: une dynamiquede rassemblement et un objectif ambitieux.Dans la période qui vient il nous faut impérativement renforcerles deux premiers. Nous y travaillons. Notre programmeadopté, nourri des forums, nous allons le reverser au débatpopulaire et nous allons démultiplier les forums dans les quartiers,les entreprises. Mais nous devons également faire émergerles deux derniers.Si nous parvenons, pour les échéances de 2007, à proposer unedynamique de rassemblement, nous pourrons vraiment parlerd'ambition. Imaginons tout ce qui est possible si nous y parvenons!Nous avons déjà mis en débat une proposition forte: celle de candidaturesde rassemblement exprimant la diversité des forces etdes acteurs visant à porter la dynamique populaire antilibéralepour les législatives et la présidentielle. Nous avons proposé que,pour cette dernière, un homme ou une femme issu de notre partipuisse incarner cette dynamique, dans l'esprit de la faire gagner,dans l'esprit d'une campagne commune, menée à plusieurs voix,dans l'esprit du 29 mai. Car nous pensons pouvoir donner lesgaranties d'un engagement solide et d'un vrai succès partagé. Cetteproposition, qui s'adresse largement à toutes les forces sociales etpolitiques antilibérales et au peuple de gauche, a suscité des réactionsd'hommes et de femmes, et des débats dans des forces degauche, des mouvements. Mais je le dis: il faut aller plus loin, ilfaut en débattre franchement et faire sauter le verrou! Voulonsnousoui ou non saisir la chance qui est devant nous? Ou bien lalaisser passer et que rien ne change?Débloquer la situation à gaucheÀ un an des échéances il faut se secouer. Après le débat descommunistes et si nous en décidons, le Congrès doit nous permettrede franchir une étape et de donner force à cette propo-N° 217 - Supplément à l’Humanité du 30 mars 2006 - PAGE V


LE RAPPORT D’OUVERTURE DU 33 e CONGRÈSCommunisteSIV. UNE FORMIDABLE BATAILLEsition. Donnons-nous les moyens de faire bouger les choses, etdonnons mandat au nouveau Conseil national qu'au moisd'octobre au plus tard puisse se tenir une conférence nationalepour faire le bilan et proposer aux communistes de prendreleur décision concernant les échéances de 2007, à partir de ceque nous aurons fait bouger à gauche.Mon souhait est de débloquer la situation. Je crois que c'estpossible! Imaginez l'espoir de changement que ça pourraitreprésenter. Il faut que tous ceux et celles qui, à gauche, veulentque la dynamique antilibérale prenne force jusque dans lesurnes se rencontrent et mettent cartes sur table. Pourquoi nepas nous retrouver le 29 mai - c'est une date intéressante - pourtirer le bilan du débat multiforme et fructueux qui dessine unprogramme antilibéral. Mais aussi pour regarder commentdonner concrètement toutes ses chances à ce programme, pourqu'il ne reste pas lettre morte.On pourra y discuter de notre proposition politique. Ce que jeveux, c'est ne pas laisser la présidentielle empoisonner la vie démocratiqueet encourager le bipartisme. Si nous n'avançons pas, lecycle qui s'ouvre pourrait reléguer une fois de plus toutes les énergiesde changement, en marge des grands choix politiques. Pourcombien de temps? Il y a un potentiel formidable, qui s'est faitjour, gardons-le vivant! Ne jouons pas le statu quo, le chacun poursoi. Rassemblons les énergies comme nous avons su le faire!N'évacuons pas les questions, posons-les. Et je veux ajouterqu'aussi délicates soient-elles, elles doivent être versées au débatpublic pour que s'exprime la volonté du peuple! C'est la bataille que je veux mener. Je ne veux pas que toutesles luttes, toutes les espérances soient demain bafouées par ladroite, je ne veux pas qu'elles soient trahies par une gauche derenoncement, je ne veux pas qu'elles soient marginalisées parune gauche minoritaire, je veux qu'elles soient portées au pouvoirpar une dynamique populaire et citoyenne, par unegauche audacieuse, courageuse. Je veux que la droite soitdurablement battue parce que la gauche saura répondre auxaspirations populaires. Je veux que les idées d'extrême droitereculent parce que l'espoir aura pris le dessus.Oui, je pense que nous pourrons jouer un rôle durablementpositif dans les jours et les mois à venir pour que notre peuplene soit pas enfermé dans le piège du bipartisme, pour qu'àgauche enfin quelque chose de neuf se concrétise.Ce que je propose, est-ce renoncer à jouer notre rôle de particommuniste? Est-ce, comme je l'ai entendu, se diluer? Pas uneseule seconde. Ce que je vous propose, c'est de replacer perpétuellementnos objectifs fondamentaux, nos idéaux communistesau cœur de notre démarche.Pour moi, c'est déployer pleinement ce que nous sommes, c'estmener une action efficace au service de notre peuple, c'est tirerles leçons du passé et refuser de nous placer dans une situationstatique où nous serions condamnés à jouer les utilités, ou bienà attendre bon an mal an que les orages passent. Nous sommesdans les luttes, au cœur des enjeux de la gauche et c'est avecnous que bat le cœur de son renouveau.Les batailles que nous avons menées avec d'autres, cela nous atous transformés parce que nous nous sommes découvertsmutuellement dans l'action, parce que ce rassemblement nousa dépassés les uns et les autres.Je crois que nous devons poursuivre cette activité politique tousazimuts et continuer de mettre tous les enjeux politiques sur laplace publique, pour que jamais notre peuple ne soit dessaisi, pourincarner pleinement le communisme en politique.La force du militantismeAprès le rapport de Marie-George Buffet, la discussion s’engage sousla présidence d’Éliane Assassi et Cédric Clérin.Avec la réunion du Congrès en «ruches»,le débat au plus près des délégués.Creuser ce sillon appelle un enracinement populaire renouvelé.Tout ce bouillonnement n'a été possible que parce que le Particommuniste était lui-même dans une dynamique. En effet, nousavons développé l'activité du Parti à l'entreprise et en direction dessalariés et des syndicalistes. Sept sections de grandes entreprisesont vu le jour depuis notre dernier congrès et notre engagements'est déployé dans les grandes concentrations de salariés. Alors queces dernières années nous avaient conduits à penser insuffisammentles responsabilités individuelles dans un cadre collectif, nousavons renforcé notre organisation. Il nous reste, à prolonger ceteffort pour construire un parti toujours mieux en phase avec sonpeuple dans sa diversité, toujours mieux à son image.La campagne référendaire a montré, s'il en était besoin, que lemilitantisme peut beaucoup. En 2005, nos effectifs ont augmenté,alors que nous constations depuis de nombreuses années uneérosion. Des jeunes, des salariés nous ont rejoints en nombre etmanifestent l'envie de s'investir pleinement dans la vie de notreparti. Nos deux campagnes d'adhésions ont été utiles, elles ontmontré que lorsque nous sommes offensifs sur cette question,nous rencontrons de l'écho. Alors allons-y, pour être toujoursplus le parti des salariés, celui des ouvriers, celui des chômeurs,celui de la création et de la culture, celui des femmes et du féminisme,celui des résidents étrangers, celui de la diversité… L'interventioncommuniste est sollicitée partout, de plus en plus,dans l'action et dans le débat, nous voulons y répondre toujoursmieux. 8000 adhésions en 2005, c'est du sang neuf et un encouragementformidable à poursuivre notre action. Je vous proposed'en réaliser plus de 10000 en 2006.Permettez-moi de m'arrêter un instant sur le besoin, la nécessitéque la diversité de notre parti se traduise dans les responsabilitésde direction ou électives. Cela demande d'écarter « les bonnes raisonsde faire comme avant » et d'oser faire porter le mouvementdes jeunes par des jeunes dans nos directions, les institutions,d'oser porter le combat des femmes, d'oser porter le combat desrésidents étrangers, de leurs enfants, d'oser porter le combat desminorités visibles dans nos directions, dans les institutions. Parité,mixité, ce n'est pas une question de statut ou d'image, c'est unequestion de démocratie, de dignité, de respect.Notre vie démocratique doit être à la hauteur des aspirations àpartager le savoir et le pouvoir. Nous savons que le militantismea besoin d'efficacité et de plaisir. C'est le cas lorsque l'engagementindividuel trouve sa force dans le collectif. À ce propos, jevoudrais souligner l'esprit positif et offensif qui a présidé audébat des communistes. Mais je ne peux m'empêcher de regretterquelques épisodes marginaux. Lorsque nos statuts en viennentà devoir être interprétés par la justice, nous sommes dansdes rapports humains qui pèsent sur le déploiement de notre activité.La démocratie interne exige l'acceptation de règles de viecommune, et elle exige toujours le débat, dans le respect, avec lavolonté farouche de construire du commun. C'est le sens desmodifications de statuts qui ont été proposées aux communistes.Mais nous savons que les statuts ne règlent pas tout. Enfin, nouspouvons, je crois, renouveler notre effort pour ouvrir le dialogueavec les nombreux hommes et femmes qui se sentent partie prenantede la force communiste, sur le projet, les pratiques du Particommuniste comme le fait l'Atelier.Être ambitieuxJe crois que nous pouvons avoir de l'ambition pour notre parti.Notre peuple en a besoin, le mouvement progressiste en a besoin.Parmi les hommes et ces femmes en lutte, je ressens cette attented'un parti qui soit le porte-voix de leurs colères, leurs aspirations,qui ne laisse pas le capitalisme disposer de leurs vies comme il lefait aujourd'hui. Parmi les hommes et les femmes que je rencontre,je ressens cette envie d'un parti qui permette à notre peuple de s'invitervraiment en politique. C'est ce que font les militants et militantescommunistes, c'est ce que font les élus communistes au quotidien.Chaque jour, confrontés aux réalités, ils inventent, ilsproposent, ils réalisent pour contrer les logiques libérales et changerle monde à tous les niveaux. Ils sont autant de points d'appuipour les luttes populaires. Autant de points d'appui pour celles etceux qui souffrent. Autant de points d'appui pour construire l'avenir.Déjà ils changent les choses! Je veux ici saluer l'engagementdes Jeunes communistes. Depuis trois ans, ils sont présents surtous les terrains avec les jeunes et de plus en plus nombreux. Ilssont partie prenante du rayonnement communiste.Dans notre combat quotidien, je voudrais donner un coup dechapeau à L'Humanité quotidienne dont les efforts permanentspour répondre aux besoins d'information et de réflexion noussont vitaux. L'Humanité est un détonateur de notre action! Jevoudrais également saluer chaleureusement l'arrivée de l'HD. Iltient à nous qu'elle réussisse, car elle entre en résonance avectant d'attentes médiatiques inassouvies.Chers camarades,Il y avait beaucoup de choses à dire pour ouvrir nos travaux,pour situer les enjeux auxquels nous devons faire face.En parlant de la Convention, Victor Hugo écrivait: « En mêmetemps qu'elle dégageait de la révolution, cette assemblée produisaitde la civilisation. Fournaise, mais forge. » Eh bien, j'ai envie denous souhaiter d'être la fournaise et la forge, de produire de larévolution et de la civilisation, de l'action et des idées, du présentet de l'avenir, de l'utile et du beau, de l'efficace et du juste…Je nous souhaite de bons débats, habités par l'engagement descommunistes, par les aspirations de celles et ceux qui noussont chers et avec qui nous vivons, enracinés dans la réalitécontradictoire de notre temps.Bon congrès à toutes et à tous! Le débat généralLéo Coutellec - RhônePartout en France, les étudiants, avectoute la jeunesse, expriment leur colèreet exigent fermement le retrait du CPE.Car, nous l'avons bien compris, si onnous dit que cette mesure c'est « mieuxque rien », c'est faux car en fait c'est« pire que tout ». D'ailleurs nous nesommes pas seulement contre le CPEmais pour l'abrogation sans conditionde la loi « égalité des chances », carc'est de l'égalité des droits que nousvoulons et non de la mise en concurrencegénéralisée de la jeunesse avec lesautres salariés. Ce n'est pas une petitemesurette sur l'emploi que l'on varésoudre le problème du travail. Nousn'accepterons pas n'importe quoi, àn'importe quel prix, sous n'importequelles conditions. Le PCF a sa place àjouer, il doit être le visage politique del'expression anti-CPE. Plus que jamais,le PCF doit se tourner vers la jeunessecar l'espoir viendra de la jeunesse.Patrice Voir - IsèreJe veux faire partager mon bonheur desecrétaire fédéral qui a vécu un très boncongrès départemental. J'attribue celaau fait qu'en trois ans nous avons commencéet affiné la mise en œuvre denotre stratégie. Lors des régionales,notamment en Ile-de-France, elle a étéun moteur essentiel de la dynamique dela victoire du 29 mai. Du coup nousavons eu une préparation en profondeuravec beaucoup plus de communistesacteurs, auteurs. Pour le choix dela base commune nous avons une participationen hausse de 18 % par rapportau congrès précédent. Nous souhaitionsun congrès ouvert sur la vie, nous avonsété servis. Nous avons suspendu nos travauxpour participer à une manifestationde plus de 25000 personnes à Grenoble.Nos débats ont porté sur le fond.Nous avons une direction plus jeune,avec des étudiants à la tête du mouvementet des syndicalistes, particulièrementdes femmes syndicalistes. C'étaitles femmes qui tenaient les micros dansla manifestation tout à l'heure.Patrice Bessac - ParisPour moi, il y a une question simple àlaquelle nous avons à répondre: pensons-nousque les idées de transformationsociale ont une vocation majoritairedans le pays et à gauche? Pensons-nousque l'avenir de notre combat, de notreparti est un petit renforcement ou aucontraire la reconquête dans le peuple età l'intérieur de la gauche de l'hégémoniesociale et politique des idées de transformationsociale? Partout dans le monde,un mouvement historique s'amorce:c'est l'imagination, le sens, l'interrogationprofonde sur l'avenir de notre sociétéqui jaillit à nouveau. Notre responsabilitéest de donner le signal d'unevictoire possible des idées de transformation.Par le choix du rassemblementet des candidatures à l'image de la diversitésociale et politique de ce rassemblement,nous donnerons force politique àce qui est en germe aujourd'hui.Paul Boccara - Val-de-MarneLa bataille contre le CPE éclaire l'exigencede ne pas opposer mais articuler autonomiede propositions et d'initiatives duParti et élaboration, rassemblement largeà gauche. Sur le CPE, le PS propose uncontrat/sécurité/formation reprenantnotre vocabulaire mais avec commemoyens ceux communs avec la droite, debaisse des cotisations sociales poussant àla baisse des coûts salariaux et à laconcurrence avec les autres emplois.Nous proposons un CDI et un dispositifde sécurisation de l'entrée des jeunesdans l'emploi, avec formation, moyensfinanciers alternatifs: fonds publics, créditdes banques à taux abaissés, prélève-N° 217 - Supplément à l’Humanité du 30 mars 2006 - PAGE VI


ments sur les entreprises. Avançons surune sécurité d'emploi ou de formationpar la sécurisation pour les jeunes, lesparcours professionnels, les seniors. LeCongrès doit prendre une initiative forte:organiser avec les catégories sociales, lesacteurs et organisations concernés, desconférences, rencontres ou assises régionalessur la sécurisation de l'emploi, surles objectifs sociaux, les moyens, lesactions convergentes.Brigitte Dareau - Hauts-de-SeineCe Congrès est important pour les communistes,notre peuple, la gauche. Faceà la droite, notre peuple a besoin depolitique d'un projet mobilisateur etd'un rassemblement qui, parce qu'ilsauront en leur cœur les colères les aspirations,redonneront espoir dans la politique,et la gauche. Cette conception ades incidences sur la démarche stratégique,sur le parti, sa fonction, leshommes et les femmes qui le composent.Dans les Hauts-de-Seine, Sarkozytravaille à un remodelage idéologiquesocial, économique et politique. Face àcela, nous sommes mobilisés partout.Dans le prolongement du « 8 février »,nous avons élargi la mobilisation contrele CPE à toutes les forces de gauche, àdes associations de jeunesse et syndicales.Une grande rencontre publiquepour des contenus alternatifs aura lieule 4 avril. Une autre grande rencontrepublique populaire co-organisée sur l'alternativeà gauche aura lieu mi-mai.Pascal Lachaud - Hautes-PyrénéesLa cause paysanne est une cause socialeet environnementale. Sommes-nousd'accord avec les épizooties à répétitionqui sèment la destruction de l'agriculturepaysanne. Le libéralisme est à l'œuvredepuis 30 ans dans l'agriculture. Uneétape supplémentaire ne doit pas êtrefranchie, la transposition de la directiveeuropéenne sur les cultures d'OGM doitêtre rejetée comme le CPE. Nous pouvonsdéfinir ensemble le contenu de lacommande sociale et environnementaledans le cadre de notre souveraineté alimentaireet celle de chaque peuple.Organiser et reconnaître l'indispensabilitéde la juste rémunération des paysans.Considérer que notre planète estun bien inappropriable et irréversiblecar fruit du travail de titan qu'a menél'homme depuis le début de son histoire.Midi-Pyrénées, les Pyrénées sont desterres de résistance. La souveraineté alimentairene se décrète pas, elle seconstruit au quotidien avec l'agriculturepaysanne dont l'agriculture biologique.Jean-Claude Sandrier - CherLa victoire du NON a ouvert un champaccru pour la construction d'une politiquede rupture. Notre devoir de communistesc'est de ne pas perdre le messagedu 29 mai 2005. Notre identité, c'estde dire, comme aux grandes périodes denotre histoire: le PCF vous lance unappel à l'union, au rassemblement.Notre congrès a une chance et uneopportunité historiques de faire se leverune nouvelle espérance: en invitanttoutes les forces antilibérales à définir les6 et 7 points marquant la ligne de partageentre gérer le capitalisme et changeren profondeur la société; en lançant lemot d'ordre d'Union populaire pourporter ce projet antilibéral; enfin nousdevons créer l'événement sur cette baseen faisant porter ce projet et cette unionpopulaire par un(e) seul(e) candidat(e) àl'élection présidentielle. Prendre cetteinitiative, c'est non seulement créer l'événementà gauche mais c'est créer l'événementde l'élection présidentielle, c'estaussi créer l'événement non seulementen France mais également en Europe.Patrice Cohen-Seat - ParisAprès trente ans d'une vague libérale quia profondément modifié les rapports deforce en faveur du capital et a conduitune partie de la gauche à se résigner,nous entrons dans une période idéologiqueet politique nouvelle qui met encause l'hégémonie à gauche des idéessociales-libérales. L'objectif est de rassemblernon pas la gauche de la gauche,mais ces millions de femmes etd'hommes de toutes sensibilités degauche. Cela implique de partir de ce quipeut les rassembler - un projet politiquefranchement antilibéral - et de l'inscriredans une construction politique où ils etelles peuvent se reconnaître parce qu'elleexprimera clairement leur diversitéjusque dans les candidatures aux électionsde 2007-2008. C'est ainsi que lacandidature communiste à la présidentielleprendra tout son sens. Sur cettebase, une dynamique politique peutbouger la donne à gauche, permettre debattre la droite dès 2007 avec l'objectifnon pas de peser à gauche, mais la faireréussir et devenir majoritaire dans lesannées qui viennent.André Gérin - RhôneBattre l'extrême droite, faire reculerl'abstention sont les conditions d'un rassemblementgéant, un Front populairedu XXI e siècle. Pour le PCF, nous vivronspeut-être une traversée du désert, maisoui, je préfère du désert plutôt que denous effacer et d'avoir un programme àl'eau tiède qui favoriserait le vote utile auPS. Pour préserver l'avenir, oui le PCF aplus que jamais son utilité. Comme l'ontprouvé les régionales Nord-Pas-de-Calais, Picardie et Auvergne, rassemblésautour de notre politique communiste.Avec ce congrès, où est la rupture avec lecapitalisme? C'est la confusion la plustotale, une dilution mortifère pour l'avenirdu PCF. Arrêtons de louvoyer, décidonsle principe d'une candidature duPCF, organisons un débat nationalpublic: appel des candidatures, consultationsau grand jour des communistespour trancher. Je ne voudrais pas quel'on se tire une balle dans le pied.Nadine Stoll - Haute-GaronneLa dynamique majoritaire de la campagneréférendaire peut et doit se reproduire.Le PCF doit contribuer à rassemblerles forces antilibérales pour déplacerle centre de gravité au sein de la gauche.L'Appel des 200 est la preuve par leconcret de l'efficacité d'une telledémarche. Identité du Parti et co-élaborationantilibérale sont intimement liées;nos propositions et forces militantes doiventaider à la mise en cohérence detoutes les luttes sociales et sociétales, leParti doit s'investir réellement dans laCharte antilibérale des comités du29 mai et co-construire des candidaturesunitaires antilibérales. Pour Toulouse,ne ratons pas le train de la candidaturealternative qui va être d'actualité. Nousrisquerions de perdre nos élus et notrecrédibilité. Le PCF ne se dilue pas dansl'alternative, il s'en nourrit.Jean-Claude Danglot - Pas-de-CalaisNe craignons pas d'aborder la questionfranchement. Certains camarades sedemandent si le PCF a toujours sa raisond'être, si son affaiblissement n'est pasfatal. Je pense que le PCF a un rôle décisifà jouer dans la société. C'est pourquoiles communistes du Nord-Pas-de-Calaisont présenté une liste autonome auxrégionales qui a obtenu 11 % contre 7 %aux législatives. Ce qui est vrai dans unerégion peut l'être au niveau national àcondition de croire encore au Parti. Plusieurschoix stratégiques s'offrent auCommunisteScongrès. Les communistes doivent trancher,mais la direction a le devoir d'exprimerclairement sa position. Or, c'est leflou le plus complet. Est-ce l'option desrefondateurs d'un pôle de radicalité, d'unrassemblement étriqué qui délaisse unegrande majorité de notre peuple? Resteune autre possibilité et le report de décisionsde 7 mois ne prépare-t-il pas l'opinionà une candidature unique à gauche.Au moment où notre peuple a besoin dese défendre et de changement nous donnerionsle sentiment de l'abandonner.Olivier Dartigolles - Pyr.-AtlantiquesAu cœur des travaux du Congrès, il y ale niveau de notre ambition. Battre ladroite, réussir à gauche, donner plus deforce encore au souffle du 29 mai. Notreproposition d'une union populaire pourvraiment changer la vie vise un rassemblementmajoritaire et transformateur.Majoritaire: aurions-nous mené lamême campagne référendaire si nousnous étions simplement fixés l'objectifde seulement atteindre le « meilleur »résultat possible? Transformateur: enréponse à l'exigence des jeunes et dessalariés mobilisés pour le retrait duCPE, la gauche ne peut se contenter dedemi-mesures, d'un nouveau contratspécifique. Une ambition majoritaire estindispensable. Mais elle n'est pas suffisante.Dans une situation inédite, fortede potentialités et de risques, les choixde notre congrès sont attendus.Gaëlle Abily - FinistèreLa question de l'égalité femmes/hommesest universelle. Les femmes sont en premièreligne dans la précarité, le chômage,le temps partiel et le salaire partiel.Notre programme doit promouvoirl'égalité professionnelle, l'égalité dans lavie. Ce n'est pas une affaire du Nordcontre le Sud mais de femmes etd'hommes de cette planète contre toutesles dominations. J'ai organisé avec plusde 50 partenaires la première biennale del'égalité femmes/hommes en Bretagne.Nous tendons à devenir la référence àgauche, portant de manière crédible etutile cette exigence. N'est-ce pas unequestion stratégique? Comment devenirla force crédible à gauche qui porte desexigences universelles de transformationde notre société? Elle relève du Parti etdes statuts, nous vérifions tous la difficultéà atteindre la parité dans nos directions.Pour toutes ces raisons elle estnotre visée et fait partie de l'actualité ducommunisme. Face aux régressionssociales de la droite, comment faire duféminisme et de l'égalité un enjeu de civilisation?Éric Roulet - YvelinesLa mobilisation des salariés de l'énergiede ce jour à l'appel des ouvriersspécialisés a été puissante! 60 % degrévistes en moyenne, des manifestationsdans tous les départements, unereprise en main de l'outil de travail,une bonne participation des cadres. Lerejet du projet de fusion entre GDF etSuez est largement majoritaire dans lesentreprises du secteur. Ce projet n'estpas industriel mais conduit de fait à laprivatisation de GDF! À peine ce projetannoncé que le gouvernement vientd'accorder une augmentation de 5,8 %des tarifs du gaz. Ceci est injustifié! Legroupe vient d'annoncer le doublementde son résultat net (profit) et adécidé d'augmenter de 60 % les dividendesaux actionnaires. En tant quesyndicaliste pleinement communiste,je sens que le travail réalisé par notreparti porte ses fruits et que de plus enplus de salariés se tournent vers nous.Il faut prolonger et amplifier cettedémarche d'union populaire. Elle estpayante!Jean-François Bolzinger - YvelinesÀ la suite du référendum, le mouvementDÉBAT GÉNÉRALLa jeunesse, l'âge de tous les possiblesCédric Clérinsecrétaire national du MJCFChers camarades,Il me semble que l'adresse des jeunescommunistes au Congrès du PCFprend aujourd'hui une résonanceparticulière. La jeunesse est, en cemoment, au cœur du débat politique.Le CPE est une attaque frontalecontre la jeunesse après tant d'autresqui hypothéquait son avenir. Notregénération est en effet la première àvoir le futur comme une régression.La jeunesse constitue le laboratoire ducapitalisme libéral. Être jeunes aujourd'huisignifie parfois l'échec scolaire,souvent le chômage, presque toujoursla précarité. La majorité des jeunesentre sur le marché du travail avec uncontrat précaire, s'ajoute la difficultéextrême d'accéder au logement ou à lasanté. D'autre part, nombre d'entrenous sont des individus réduits à leurcouleur de peau. On met ainsi despans entiers de la jeunesse au ban de laRépublique. Oui, le capitalisme diviseet quand on est jeune, noir et vivantdans un quartier populaire, on devientvite un « ennemi de l'intérieur ».Face à cette situation dramatique, Villepina cru bon d'aggraver la précaritéavec le CPE. Pour ou contre le CPEn'est pas une question de pragmatismemais de choix de société: sociétélibérale contre société solidaire. Faceà de telles attaques, de telles situationsde précarité et de désespérance, lescommunistes doivent être porteursd'exigences radicales. C'est pourquoiles jeunes et les étudiants communistesproposent de nouveaux droitspour l'émancipation des jeunes.Depuis 3 ans nous avons été de toutesles luttes contre le capitalisme et ladroite réactionnaire, le mouvementcontre la loi Fillon, la campagnecontre les violences faites aux jeunesfilles, la lutte contre la réforme LMD,plus récemment la Semaine contre laprécarité et en ce moment même notrelutte contre le CPE. En Europe avecla participation au FSE, la bataillecontre la Constitution ou encore Bolkestein.Dans le monde, avec les manifestationscontre la guerre en Irakdans lesquelles la JC a été un acteurconnu et reconnu, les milliers de pétitionspour la libération de M. Barghoutiet plus largement pour la paixau Proche-Orient. Ou encore la participationde 175 jeunes communistesau festival mondial de la jeunesse etdes étudiants et la découverte de larévolution bolivarienne.Mais aujourd'hui, dans une sociétéqui oppresse, divise, qui tente d'installerle fatalisme dans lesconsciences, qui stigmatise les jeunes,faire de la politique, organiser lesjeunes comme nous le faisons est undéfi quotidien bien souvent obstruépar des moyens par trop limités.C'est pourquoi nous nous efforçonsd'être cette jeunesse qui invente etqui cherche de nouvelles pistes,pour que chaque jeune, chaque individus'épanouisse dans son militantismeet dans sa vie.Notre idéal de transformation révolutionnairede la société passe par uneadresse communiste forte et complémentaireentre notre mouvement et lePCF.Car notre but est de permettre à lajeunesse de pouvoir être ce qu'elleaurait toujours dû être: l'âge de tousles possibles. Sous les ovations des congressistesBenjamin Vétélé (vice-président de l’Unef)et Karl Stoeckel (président de l’UNL) ont rappelé l’exigencede la jeunesse : le retrait du CPE.de luttes va plus loin que le retrait duCPE. La jeunesse s'affronte à la questiondu travail et de sa transformation. Larencontre entre les jeunes et les salariésfait que le rejet du CPE devient le symboledu rejet de toutes les précarités. D'oùune attente de propositions alternativesnettes pour juguler la précarité. La sécuritédes parcours professionnels, c'estfaire en sorte que tout le monde soitconsidéré comme actif en même temps etqu'il n'y ait plus personne à charge ou àpart de la société. Nous avons besoind'être le parti de l'alternative aux politiqueslibérales. C'est l'élément clé pourconstruire le rassemblement et construireune gauche de gauche. Il y a besoin d'untravail de politisation sur les lieux de travail,d'étude et de vie pour transformer cerejet des politiques libérales en constructiond'alternative. Qui va susciter lesdébats, les confrontations, les propositions,les luttes politiques sur les questionsd'organisation du travail et de lasociété, sinon un parti comme le nôtre?Martine Perez - AveyronLe droit à une information pluralisteporte les valeurs de démocratie, de liberté,d'égalité. Toutes ces valeurs sontaujourd'hui foulées au pied. Outre la censurecontre le PCF, cette censure s'accompagned'une incroyable entreprise demanipulation. Tout est mis en œuvrepour que le cerveau des gens soit disponiblepour avaler les couleuvres du capitalismeet du social-libéralisme. Lors duréférendum la plupart des médias se sontdéshonorés. En ont-ils tirés les leçonslorsque A. Chabot organise un débat surl'avenir de la gauche et qu'elle exclut lePCF au nom de sa liberté de journaliste?Ce n'est pas la liberté qui est en questionmais son honnêteté vis-à-vis d'une mis-N° 217 - Supplément à l’Humanité du 30 mars 2006 - PAGE VII


COMPTE RENDU DES COMMISSIONS CommunisteSVendredi, en fin de matinée les délégués se sont répartis en atelier puis en «ruches» pour examiner et discuterdes milliers d’amendements et vœux émanant des assemblées de militants et des congrès départementaux.C’est sur la base de ces travaux que les rapporteurs des six commissions ont présenté les nouveaux textes.Rapport de la commission : La visée communiste • Marie-Pierre VieuDepuis le dernierCongrès, la situationnationale comme internationales'est modifiée. Entermes contradictoires: avecd'une part le poids prépondérantd'un capitalismemondialisé préoccupé parl'accumulation du profit,avec d'autre part un potentielde résistances.Nous ne sous-estimons pasla capacité du capitalisme à trouver les moyens de sa pérennisationet de son développement, mais il s'agit de souligner « lacrise inédite » dans laquelle il est. Il nous a paru essentiel derepartir du potentiel de rupture qui s'affirme, afin d'aborderoffensivement la question du communisme, d'en faire un objetpolitique de notre temps, de redonner la cohérence visée/projet/rassemblementpour disputer plus efficacement à la droiteet à la social-démocratie la bataille de la perspective politique.La commission a examiné les 500 amendements proposés parles congrès départementaux. Nous avons préservé la cohérencedu texte de base commune.Dans le chapitre I, nous sommes partis des résistances et aspirationsqui se font jour dans la société, de leurs potentiels révolutionnairespour œuvrer au dépassement du capitalisme, dessinerles contours d'une autre société.Le texte décline ensuite les contours du projet communiste,montre comment sa réalisation se heurte au capitalisme et à toutesles formes de dominations, et le chapitre s'achève en mettant enexergue le fait que c'est bien à partir de la société capitaliste tellequ'elle est aujourd'hui qu'est posé le besoin de communisme.Au cœur du 2 e chapitre on trouve une définition en positif du communisme,un développement sur notre nouvelle conception révolutionnairedu dépassement du capitalisme qui s'achève sur unesérie de propositions transformatrices permettant de poser dans lavie de manière réaliste la question du dépassement.La 3 e partie qui revient sur le fait que l'affirmation de cettenouvelle conception implique de poursuivre « une analyse defond sur l'expérience communiste du XXI e siècle », doit nousamener ensuite à un communisme ouvert et rassembleur, quiRapport de la commission : Programme • Pierre Laurentsache aller à la rencontre de toutes les forces et sensibilités à larecherche d'alternatives.Dans la série d'amendements déposés je voudrais évoquer lespoints qui ont fait débat.• 1 er point sur la manière dont on traite et insère notre appréciationdu communisme du XX e siècle. Cela s'est exprimé sousdifférentes formes.- Quelques fédérations ont proposé de supprimer la référence àla chute du mur de Berlin, argumentant du fait que cela nousplaçait « sur la défensive par rapport à l'actualité du communisme». Les discussions ont permis de montrer qu'en nousdémarquant d'emblée d'une conception du communisme qui aéchoué parce qu' « antidémocratique et incapable de répondreaux besoins des individus et des peuples », nous nous plaçonssur le terrain d'un communisme « d'aujourd'hui ».- Le début du 3 e chapitre a aussi été enrichi pour mieux évoquerla double matrice qui a donné naissance au PCF en1920 - racines françaises du communisme, ancrage du PCFdans le mouvement révolutionnaire français.• Le 2 e point de discussion a porté sur l'analyse du capitalisme.Les apports et amendements ont permis de mieux caractériserle capitalisme, sa crise systémique actuelle. Ils viennent renforcerses aspects contradictoires pour montrer qu'il existe despoints d'appui pour son dépassement. La discussion a permisde montrer que c'est bien à partir de la lutte de classe, desluttes contre toutes les formes de domination, d'aliénation quese dessinent les contours d'une autre société, post-capitaliste.• Le 3 e point concerne le dépassementLes discussions ont confirmé la définition du dépassementdans la proposition du texte amendé. Si le communismes'inscrit dans le prolongement du capitalisme, il est en ruptureavec lui, c'est ce qui fonde la notion de dépassement. Ceconcept permet de montrer qu'on ne fait pas table rase de lasociété actuelle mais qu'on s'attaque à la réalité des rapportssociaux. Le dépassement se construit ici et maintenant et sedonne pour objectif d'en finir avec le capitalisme.• La dimension internationaliste a été largement renforcéedans la proposition de nouvelle mouture parce que co-substantielleà l'identité communiste.Un mot sur les ateliers, les ruches de ce matin.On peut souligner une satisfaction générale, essentiellement parceLe Congrès en chiffresLa discussion sur letexte programme apassionné les communistes.En témoignentl'importance, la qualité,la précision des amendementsproduits. La commissiona examiné 1472amendements et 250vœux adoptés par lesconférences fédérales.Nous avons eu la volontéd'en intégrer, sinon la lettre, du moins l'esprit dans un très grandnombre de cas. Le nouveau texte que nous vous soumettonscomporte près de 250 modifications, ajouts, réécritures, synthétisantles propositions issues de plusieurs centaines d'amendements.La commission avait préparé le travail en amont ducongrès en examinant les amendements au fur et à mesure deleur adoption par les conférences fédérales. Réunie pendant lecongrès, elle a validé un à un les enrichissements proposés. Deplus, nous vous proposons d'intégrer de nouveaux amendementsissus du travail en atelier ce matin. Au total, le texteamendé que nous pourrions adopter est sensiblement remanié etenrichi. Chacune et chacun d'entre vous pourra apprécier à lalecture l'ampleur de ces améliorations.Maintenant, avant d'entrer dans le détail, trois remarquesgénérales.En premier lieu, il importe de souligner que cette élaborationcollective de nos propositions a été rendue possible parcequ'un important travail du Parti, des commissions du Conseilnational, de nos élus et parlementaires, et un intense travail decontacts avec d'autres forces associatives, syndicales, politiques,ont été entrepris ces trois dernières années. Dans denombreux domaines, le Parti a fait des percées, produit desinnovations que nous sommes aujourd'hui capables de rassemblerdans un texte cohérent, porteur, rassembleur.La seconde remarque porte sur la nature du texte que nousadoptons. Nous entrons dans une période politique charnière.Ce texte programme, qui n'est pas l'énoncé détaillé de toutesnos propositions (nous avons d'ailleurs rajouté un renvoi àtous les documents de travail plus approfondis surlesquelles ces propositions s'appuient), qui n'est pas non plusl'ensemble de notre projet de société, a pour but de donnerforce, visibilité, cohérence aux propositions que nous soumettronssans attendre au débat public. Elles constituent à nosyeux les bases solides d'un contenu anti-libéral, les conditionsd'une politique de gauche réussie. Nous voulons que ces propositionssoient utiles tout de suite à l'action et au rassemblement.Nous disons clairement avec ce texte que sans se donnerles moyens de véritables réformes sociales, économiques, politiques,institutionnelles, la gauche ne pourra tenir les promessesd'un vrai changement. Nous avons donc de l'ambitionpour ces propositions. Nous y croyons, nous allons les porter,les promouvoir, en faire des atouts du rassemblement.Ma troisième remarque porte sur la cohérence du texte. Nousavons fait le choix d'articuler nos propositions autour de(sur la base du rapport de la commission des mandats présenté par Martine Gayraud)924 délégué-e-s pour 96 fédérations(analyse sur 898 fiches remises)Femmes: 43,83 % (40 % en 2003)Jeunes de moins de 30 ans: 16,02 % (8,5 % en 2003)Adhésions de moins de 2 ans: 137 (93 en 2003)Secteur public: 553 délégué-e-s • Secteur privé: 267 délégué-e-s• Secteur associatif: 67 délégué-e-squ'elles ont permis un débat interactif, de prendre du temps pourcontinuer à s'approprier le texte sur la visée. La question estd'ailleurs venue de ce qu'on ferait de ce texte et plus généralementdu débat sur la visée communiste après le Congrès. L'idée est qu'ilpourrait nourrir des initiatives d'éducation populaire au mêmetitre que d'autres débats suscités dans la préparation du Congrès.La discussionLa discussion a notamment porté sur la question du dépassementdu capitalisme. Plusieurs délégués considèrent que letexte ne marquerait pas assez la rupture. Ce n'est pas l'avis duCongrès qui décide de maintenir le texte en l'état. Des intervenantsont également jugé nécessaire d'avoir une conceptionpositive du communisme. Pour plusieurs délégués, la visionproposée est encore trop « en creux » et regarde trop « dans lerétroviseur ». Il a été souhaité une meilleure disposition descaractéristiques d'un communisme d'aujourd'hui (féminisme,vivre ensemble, partage). Des amendements ont été adoptés ence sens. Gérard StreiffVotePour: 663 • Contre: 98 • Abstentions: 38 • Refus de vote: 3Emplois stables: 54,84 % (50,5 % en 2003) • Précaires:3 % (4 % en 2003) • Privé-e-s d’emploi: 4,67 % (4 % en2003)Ouvrier-ère-s: 7,9 % • Employé-e-s: 25,47 % • Agentsde maîtrise: 13 % • ITC: 21 % • Enseignant-e-s: 14 %Membres d’une association ou d’un syndicat: 67,74 % •En responsabilité: 29,92 %Élu-e-s: 269 dont 120 femmes • Maires: 11 %N° 217 - Supplément à l’Humanité du 30 mars 2006 - PAGE X


CommunisteSquatre engagements: une vraie ambition sociale déclinée en dixobjectifs; une vraie ambition démocratique, pour donner réellementle pouvoir aux citoyens et ouvrir la voie à une VI e République;une vraie ambition de moyens, articulant une autre utilisationde l'argent et des richesses créées dans toute la société,une maîtrise publique et une appropriation sociale étendues, unautre type de croissance solidaire et durable; enfin une vraieambition de transformation pour l'Europe et le monde.C'est la cohérence de ces quatre engagements qui fonde la crédibilitéde nos propositions. Oui, comme le dit notre texte, « lapolitique n'est pas impuissante à changer la vie, mais il fautdire la vérité aux Français: la question clé est celle de l'ambitionet des moyens que l'on se donne pour réussir ».Je crois que cette démarche de vérité, vraiment réaliste parceque vraiment transformatrice, a été appréciée par les communistes.Je crois qu'elle peut l'être dans la société si nous portonsavec audace ces propositions dans le débat public.La discussionC'est donc un texte très largement amendé par la commissionqui est mis en discussion. Le débat général, avec la participationde 19 délégués, pointe quelques questions comme les servicespublics jugés insuffisamment pris en compte, les licenciements,les retraites, le logement, l'enseignement supérieur et leLMD et bien sûr le CPE. Le Congrès décide d'incorporer l'idéed'élaboration d'une loi d'orientation de la jeunesse. À un intervenantqui juge le texte hybride, additionnant le projet desociété et des revendications immédiates, le rapporteurindique qu'il a sa cohérence: il s'agit d'incarner une volonté deCOMPTE RENDU DES COMMISSIONSrupture dans des propositions immédiates qui peuvent êtreopérationnelles dès 2007. Le débat permet au Congrès d'incorporerde nouveaux amendements précisant certains points.Par contre certaines propositions entrant trop dans des détails,ou développant excessivement certains aspects ne sont pasretenues. La séance est suspendue vendredi soir, permettant àla commission de se réunir à nouveau. À la reprise, samedimatin, Pierre Laurent indique que 30 nouvelles modificationssont apportées reprenant l'intégralité des amendements examinésdans la nouvelle réunion de la commission enrichissantconsidérablement le texte initial. Serge Le GuernevéVotePour: 677 • Contre: 37 • Abstentions: 10 • Refus de vote: 2Rapport de la commission : Europe/monde • Gilles GarnierNous avons reçu 150amendements et 94vœux venant des congrèsdépartementaux. Ce quiprouve, si vous en doutiezencore, l'appétencede nos camarades sur lesproblématiques d'unmonde en perpétuelmouvement. Les questionsqui se posent auplan mondial sont deplus en plus imbriquéesaux problématiqueseuropéennes et nationales.Le temps m'empêche de développer les questions liéesaux migrations, à l'accélération de la mise en concurrence deshommes et des territoires générée par le capitalisme mondialisé.Sans vous donner une comptabilité exacte, notre commission aintégré un grand nombre d'amendements. Nous avons satisfaitde nombreuses demandes sous forme de vœux, qui ont été portésdans les congrès départementaux. Nous n'avons parfois faitque citer un certain nombre de problématiques sans les détailler.Soit qu'elles ne posaient pas problème parce que le Parti s'étaitdéjà exprimé sur le sujet, soit parce que nous souhaitions lespointer afin de pouvoir les approfondir ultérieurement.En revanche, sur certains sujets qui faisaient déjà l'objet dedéveloppements importants dans le texte, nous avons pu l'enrichirtrès notoirement.Je me dois de vous dire que nous avons eu, depuis le début de lapréparation de notre 33 e Congrès, plusieurs critiques sur le texte.Fallait-il un texte spécifique sur l'Europe et le monde? Jerépondrai par la phrase de l'un de nos congressistes hier:« Même si ce texte a des imperfections, il a eu le mérite de faireparler les camarades et s'il n'avait pas existé nous n'aurionspeut-être pas parlé de cela. »Un premier groupe de remarques s'orientait autour du thème:n'eut-il pas mieux valu que ce texte soit réparti dans les autrestextes?Le second groupe de remarques est que nous aurions dû développerd'autres thématiques que celles que le Conseil nationalavait retenues.1) La nécessaire réorientation politique et monétaire des institutionsfinancières internationales qui doivent être misessous l'égide de l'ONU.2) Paix et sécurité en Europe et dans le monde: une perspectivecommuniste.3) Quelle stratégie en Europe et dans le monde face au capitalismemondialisé?Nous avions fait collectivement le choix de n'approfondir queces trois questions.L'avis de notre commission est que le débat lié aux élections de2004 et celui lié au référendum ont fait faire des pas de géant àla réflexion des communistes. Nous avions parlé d'une véritabledémarche d'éducation populaire et les communistes sontdésormais collectivement et individuellement très affranchissur la question européenne. Le texte que nous vous proposonsrésume l'ensemble des analyses et des propositions avancéesces dernières années.C'est sur la partie concernant la paix et la sécurité en Europeet dans le monde que nous avons reçu le plus d'amendementset de vœux et que nous avons le plus bougé le texte de la basecommune afin de tenir compte de l'avis des communistes.Sur l'analyse de la politique impérialiste des États-Unis, sur leconflit israélo-palestinien, sur l'appréciation que nous avonsdu terrorisme, de ses racines et de ses conséquences, sur laconception que nous avons du rôle et de la place de l'ONU,tout comme sur le contenu des modifications stratégiquesfrançaises en matière de dissuasion nucléaire. Les politiques decoopération avec les pays du Sud, dans le but de se dégagercomplètement du concept honni de « Françafrique ». Voilà lessujets qui ont principalement fait débat.Nous ne voulions ni nous disperser, ni régler de façon lapidairedes questions qui nécessitent des débats approfondis chez lescommunistes. Nous avons listé un certain nombre de problématiquesqui devraient être mises en débat dans l'ensemble du Parti.Je pense en particulier, en vrac et sans hiérarchisation de mapart, à l'analyse de l'évolution du mouvement altermondialisteet ses relations avec les forces politiques et en particulier lerôle et la place des communistes français dans ce rassemblementcontinental et mondial.Je pense aussi à la nécessaire analyse de l'onde de choc due àl'irruption d'une réelle volonté démocratique dans de nombreuxpays du continent sud-américain.Je rajouterai les nouvelles donnes dans le bassin méditerranéenet les conséquences des élections palestiniennes et israéliennes,l'avenir du Liban et des pays arabes soumis à une pressionforte de l'administration des États-Unis.Une demande récurrente que nous ayons une opinion surl'émergence de collusions entre politique et religions.Les conséquences de la guerre d'Irak et l'instabilité chroniquedans ce pays. L'attitude face à la politique nucléaire de l'Iran.Nous pourrions aussi parler de l'analyse approfondie que nousdevons faire des évolutions de la Chine et de l'Inde et d'autrespays dits émergents comme le Brésil et l'Afrique du Sud. Nousdevons réfléchir aussi à l'évolution des ex-pays socialistes àl'est de l'union européenne. L'analyse des migrations du pointde vue européen mais aussi mondial.Le Congrès ne pouvait ni ne devait être exhaustif y comprisdans la liste des questions à approfondir. En revanche, il nousparaît souhaitable de prendre ici l'engagement commun detenir dans les prochains mois une Conférence nationale sur lemonde et les enjeux politiques, économiques, sociaux, environnementauxet sociétaux qui le traversent. C'est une demandeunanime de notre commission, d'un certain nombre defédérations et des ruches de ce matin.Cette conférence devra être préparée par de larges assembléesau niveau local, départemental et national.La discussionDe nouveaux vœux, amendements émanant des congrès départementauxont souligné l'insuffisance de développements etd'approfondissement des analyses sur les évolutions extrêmementrapides et profondes qui marquent la réalité du mondeaujourd'hui. La commission a retenu de nombreux amendementscontribuant à améliorer le texte… sur le rôle souhaité àl'ONU, la situation au Moyen-Orient et la réaffirmation de lacondamnation de l'occupation des territoires palestiniens ainsique la solidarité à l'égard des pacifistes israéliens et du peuplepalestinien ; les relations entre la France et l'Afrique sontappelées, dit le texte, à être refondées … car, dit un intervenant: « on ne peut dénoncer l'impérialisme américain et êtrefaible sur la dénonciation du rôle néo-colonial de la France enAfrique ». Enfin, les évolutions progressistes en Amérique latineappellent des approfondissements d'analyses et d'expressiondes solidarités. En conséquence, le Congrès a accueilliavec une grande satisfaction la décision de tenir dans l'annéeune conférence nationale pour l'approfondissement de l'ensemblede ces questions. Alain BascoulergueVotePour: 677 • Contre: 37 • Abstentions: 10 • Refus de vote: 2Rapport de la commission : Stratégie • Olivier DartigollesLes décisions que nous allonsprendre à l'issue de la discussionsont attendues. Il s'agitd'exprimer du mieux qu'il nousest possible ce qu'est la stratégiedécidée par le collectif desfemmes et des hommes qui ontfait le choix d'être membre duParti communiste afin de donnerla force de la politique àleur engagement militant pour changer la vie. Nous allonsrépondre à des questions soumises depuis plusieurs mois audébat de nos adhérentes et adhérents.Quelle est l'ambition du PCF pour la période à venir et alorsque des échéances déterminantes approchent? Quelle est sonanalyse de la situation politique et sociale? Quels sont lesenseignements que nous tirons de la période qui s'est écouléedepuis notre dernier Congrès? Quels sont précisément nosobjectifs politiques. Comment comptons-nous les atteindre?Nous avons partagé un temps approfondi d'échanges et dedébats. Avec un mélange, un choc de mémoire: celle du29 mai, celle du 21 avril. Avec, en ce moment même, un mouvementsocial qui nous rappelle - si besoin était - à nos responsabilités.Il nous faut être à la hauteur. Pas en deçà. Être toutsimplement au rendez-vous.Au sein de la commission cette exigence nous a rassemblés. Auregard des amendements et des vœux dont la commission a étésaisie, nous pouvons mesurer la qualité de ce débat. La diversitéfut source de richesse.Aussi le texte qui vous est présenté est le fruit d'un cheminement.Après le vote des 3 et 4 février sur le choix de la basecommune, le texte sur notre orientation stratégique et les troisparties qui le composent (ambition, course de vitesse et processuspolitique) s'est de nouveau enrichi. Suite à la réunion de lacommission et du travail en ruches, le travail du Congrès apermis de franchir une nouvelle étape.Tout au long de ce processus, marqué par une grande qualitéd'écoute, différentes appréciations et propositions ont étédébattues. Chacune, chacun a pu s'exprimer, s'inscrire dansl'orientation qui est aujourd'hui proposée ou, au contraire,défendre d'autres choix, d'autres options.Oui, il y a eu un vrai débat. Quoi de plus normal? Oui, nous nesommes pas d'accord sur tout. Quoi de plus naturel au regarddes enjeux? Au cours de ce processus - avant-projet de basecommune, textes alternatifs, vote sur le choix de la base commune- et après les votes des sections et des fédérations, uneoption majoritaire s'est dessinée. Le texte présenté par la commissionstratégie en est naturellement l'émanation. Nous voulonsbattre la droite et réussir à gauche Nous voulons construireavec toutes celles et tous ceux qui font ce choix une unionpopulaire pour changer la vie. C'est une démarche inédite.Des opinions différentes se sont exprimées, elles portent notammentsur la nature du rassemblement à opérer, sur le rôle décideurdu mouvement populaire, sur la place et le rôle du PCF, surN° 217 - Supplément à l’Humanité du 30 mars 2006 - PAGE XI


COMPTE RENDU DES COMMISSIONSla manière d'aborder les élections présidentielle et législatives àvenir, sur les conditions d'une participation au gouvernement.Je veux souligner combien le travail de la commission a permis,tout en conservant la cohérence de l'orientation stratégiqueproposée, de répondre positivement à des préoccupations,à des demandes d'approfondissement qui se sontexprimées dans la dernière phase de notre débat.D. Grador pour la partie « ambition », R. Sheehan sur celle quicaractérise la course de vitesse engagée, et moi-même quant au« processus politique » proposée dans la dernière partie dutexte, donnerons à voir au cours de notre échange le travail dela commission.Quelques observations préliminaires en écho à une séried'amendements:• Dès l'entame du texte, la commission a précisé les conditionsnécessaires pour réellement changer la vie.• L'apport des luttes a été renforcé.• D'autant que nous sommes entrés dans une période nouvellede « l'affrontement de classe ».• La discussion lors de la commission à partir des amendementsvotés lors des conférences fédérales a permis de mieuxarticuler la question du niveau de la riposte à celle de ladynamique politique à gauche.• Après une caractérisation du 21 avril et du 29 mai, la commissiona retenu la nécessité de bien énoncer dans ce texte ce quirelève de la responsabilité directe du PCF pour contribuer à laconstruction des conditions d'une majorité transformatrice.CommunisteS• Il nous est apparunécessaire derappeler l'ambitiondu Partiavant d'avancerl'offre politiquequi est la nôtre,ou encore depréciser lesconditions d'uneparticipation duPCF à un lieu depouvoir.• Enfin, comme y appelait Marie-George dans son rapportintroductif, nous proposons de mettre au débat notre convictionqu'une candidature communiste à l'élection présidentiellesera - et non serait - la plus efficace pour porter l'unionpopulaire. Nous versons cette proposition, ainsi que toutescelles qui conditionnent la construction de ce rassemblement,au débat populaire et citoyen dans des initiatives publiquesafin que toutes celles et ceux qui veulent un vrai changements'en emparent. La commission propose de retenir l'appel « àredoubler d'efforts » pour aboutir à cette union.Voilà en quelques mots une invitation à engager la dernièreétape du débat.La discussionLe texte a naturellement suscité un très large débat puisqu'on acompté plus d'une cinquantaine d'interventions. La discussion aporté sur une alternative qui doit être à la hauteur de la crise, surles liens entre luttes - contenu - rassemblement, et essentiellementsur les questions des enjeux de 2007 et des candidatures. Si beaucoupd'intervenants ont fait référence aux résultats du référendumeuropéen, tous n'en tirent pas le même enseignement. Pourcertains, la dynamique aujourd'hui passe par « une stratégie autonomepour regagner en influence et peser sur les partenaires »; cequi suppose, selon eux, d'entrer sans tarder en campagne. Pourd'autres, les plus nombreux, il s'agit de réussir le rassemblementantilibéral, de construire avec d'autres une candidature fédératrice,portant toutes les couleurs de l'antilibéralisme et de donner dutemps à ce rassemblement. Avec l'ambition non pas de témoignermais de gagner. Peut-on battre la droite, dira un intervenant, ense situant dans la perspective d'une « traversée du désert »?L'amendement, formulé par la Fédération du Nord, et proposantselon la commission « une autre orientation » que la base communea été rejeté. Gérard StreiffVotePour: 570 • Contre: 227 • Abstentions: 40 • Refus de vote: 6Rapport de la commission : Parti • Marie-Claire CuliéLa campagne référendairenousenseigne que lorsquenous permettons àchaque adhérent-e des'engager nous pouvonsgagner. La questionposée est: queloutil politique pourpermettre cela?227 amendements, dont179 adoptés par lesconférences fédérales et41 vœux, dont 33 ont été approuvés dans les départements. Jevoudrais souligner combien les vœux qui nous sont revenus portentl'exigence des communistes sur la nécessité de temps pluslong pour préparer le congrès. Ils souhaitent également des textesplus courts et plus clairs. Cela concerne notre vie interne, la souverainetédes adhérents.Chacun-e, à leur façon, s’est exprimé-e. Les débats des ruchesont libéré la parole, la rencontre des camarades, l'approfondissementd'un sujet et l'échange d'expériences.Les modifications du texte:Au début du rôle du Parti communiste nous montons le paragraphe« Un communisme en acte, un Parti pour l'action », caril nous a semblé important de souligner que ce que nous voulonspour la société nous nous l'appliquions à nous-mêmes.Dans le paragraphe « producteurs d'idées… » nous rajoutonsqu'un parti s'identifie à la cohérence du projet politique. Nousavons également inséré la nécessité que notre intervention politiquefavorise l'unité du monde du travail face à la division imposéeà tous par le libéralisme « pour mieux régner ».Nous rajoutons la nécessité de la formation des nouveaux adhérentsmais aussi la responsabilité du Parti sur l'aide aux adhérente-safin de procéder à un réel effort de renouvellement théorique.Après l'Humanité nous insérons la référence à toute la presse communisteet un paragraphe sur les nouveaux médias. Les nouvellestechnologies permettent d'améliorer notre travail transversal afinque chaque adhérent s'approprie la politique du Parti.La force communiste: les amendements portent sur la nécessité defaire connaître le travail de l'Atelier et de le décliner localement.Pierre Cours-Salies et Monique Dental ont fait part de leurexpérience au sein de l’Atelier.Dans la troisième partie, nous nous prononçons pour un militantismed'émancipation individuelle et collective et caractérisonsnotre Parti.Sur le débat contradictoire, nous insistons sur le fait que ladiversité n'est pas seulement une tolérance nécessaire mais unecondition pour construire du commun.Nous réorganisons le chapitre en « Un parti à l'image de lapopulation » avec deux sous-chapitres: la place des femmes etdes jeunes. Nous avons réécrit le passage sur les caractéristiquesde la vie politique et parlementaire. Les critères de ladiversité ont été élargis.Quant à la place des femmes, nous proposons une rédactionplus politique qui pose l'égalité comme condition de l'émancipationhumaine en introduisant l'idée de remise en cause denos pratiques.Pour les jeunes, notre Parti doit être un espace qui leur permet devivre leur engagement, sans aucun paternalisme, mais à égalité.Nous encourageons les structures à créer partout le Mouvementjeunes communistes de France.Nous titrons le paragraphe: « Des lieux privilégiés d'intervention».Nous rajoutons derrière entreprise: lieux de travail pour quetout le salariat se sente concerné.Les réflexions afin de cibler l'idée de l'entreprise citoyennenous ont amenés à réécrire le paragraphe avec les bougés de lacampagne référendaire. Les communistes du monde du travaildoivent être présents dans toutes les directions du Parti.Quant aux quartiers populaires, nous soulignons que s'ycôtoient la pauvreté et des valeurs humaines qui nous créentdes obligations d'intervention et nous rajoutons un paragraphesur la ruralité.Autre chapitre créé « Le militantisme », avec cinq sous-chapitres:La liberté de l'engagement qui souligne que l'adhérent s'investit etchoisit ses espaces tournés vers l'action. Nous voulons marquerune fois de plus la nécessité d'un engagement permettant l'épanouissementindividuel et collectif donc efficace.L'idée du deuxième paragraphe que nous avons titré « L'adhérent-eet les organisations du Parti » met en exergue la nécessitéde l'action collective et des structures n'existant pas pourelles-mêmes mais pour l'action. Elles doivent exister sur l'ensembledu territoire.Nous avons choisi délibérément de mettre dans ce chapitre « Lemilitantisme » le paragraphe sur les élus. Il nous a semblé utiled'inverser dans la première phrase « les élus communistes » par« les communistes élus » afin d'aider à la prise de conscience queces femmes et ces hommes avant d'avoir un mandat de la populationont fait le choix d'être communistes. Cette relation entre lesélus et les militants communistes doit se faire dans un échangeintelligent, à égalité, dans le respect de chacun-e. Nous introduisonsla nécessité du développement de la démocratie participative.Nous soulignons le fait que la qualité et la vitalité de notre vieseront améliorées par un renforcement massif, dont nous faisonsune priorité permanente.Il est de la responsabilité des directions de permettre à l'adhérentde trouver les meilleures conditions pour son militantisme et d'assurerle respect de la souveraineté des communistes.Nous terminons notre texte par une avancée depuis notre derniercongrès, à savoir la création et notre adhésion au Parti dela gauche européenne. C'est un outil pour la convergence desluttes en Europe.La discussionSi un délégué a souligné « l'adéquation qui persiste entrel'idéal et l'organisation » aucun intervenant n'a remis en causel'existence et le besoin du Parti communiste. Un besoin d'autantplus pressant que plusieurs délégués disent ressentir unretour du militantisme et de l'engagement politique. Du coup,la discussion portera essentiellement sur l'amélioration et l'enrichissementde la vie de l'organisation: le renforcement, laformation des militants, la diffusion de la presse… Plusieursdélégués soulignent aussi l'insuffisante prise en compte de laplace des jeunes et des femmes dans la vie du Parti. Selon uneoratrice, si la parité a permis des avancées réelles, il est impératifde revoir certaines de nos pratiques et surtout notre façonde concevoir l'exercice des responsabilités. Autre sujet dedébat: la volonté affirmée dans le texte d'un Parti mieux àl'image de la société. Une exigence qui implique des effortspour promouvoir des jeunes, des femmes, “de toutes les couleurs”,dans le parti comme dans les institutions. Enfin, undébat a eu lieu sur la question de la force communiste et del'atelier. Patrice FalguierVotePour: 632 • Contre: 108 • Abstentions: 11 • Refus de vote: 7Renouant avec la tradition, Louis Baillotapporte la contributionde l’Amicale des vétérans au CongrèsN° 217 - Supplément à l’Humanité du 30 mars 2006 - PAGE XII


CommunisteSCOMPTE RENDU DES COMMISSIONSCompte rendu de l’atelier : Les statuts • Rapport de Joëlle GrederNous allons ensembledécider des modificationsà apporter à nosstatuts pour que nosrègles de vie, décidées encommun, favorisent lamise en œuvre de nosorientations. Favoriser lavie en commun des communistes,leur réflexion,leur prise de décision,c'est l'objectif des statuts.Ils sont aussi notre documentde référencelorsque les conflits éclatent. Ils contribuent avant tout au dépassementde ces conflits par le débat et la discussion. Les statuts ontégalement une valeur juridique qui sert de référence quand descamarades préfèrent avoir affaire à la justice plutôt qu'au débatinterne.Le 32 e Congrès a décidé de procéder à une évaluation de nosstatuts. Un débat s'est installé dans tout le Parti. Il souligne lesavancées démocratiques de notre parti.Nous avons eu raison de faire le choix majeur de la primautéde l'adhérent. Les structures n'existent pas pour elles-mêmes.Elles sont des espaces à la disposition des adhérent-e-s.La consultation des adhérent-e-s sur les questions essentiellesest une avancée décisive.L'exercice du droit au pluralisme des idées est le moyen de produiredu commun que nous voulons pousser plus avant pourêtre toujours plus créatifs.Pour pousser plus avant ces avancées démocratiques, nous avonsfait une analyse critique de la mise en œuvre de nos statuts.Les principaux problèmes listés appellent des modifications:1) Mieux faire vivre les structures de proximité.2) Mieux organiser la consultation des adhérents. Nous avonseu du mal car les règles communes étaient absentes pourl'organisation et le déroulement des consultations. Deconsultation en consultation nous progressons dans les pratiquesclaires, lisibles, transparentes.3) L'organisation du pluralisme de droit, notamment aumoment du Congrès aussi bien pour la rédaction des textesque pour l'élection des instances, n'a pas toujours étésimple. Les conférences fédérales en ont débattu. Le débat aabordé essentiellement quatre grandes questions.Une question est venue dans la quasi-totalité des conférencesfédérales: celle des adhérents cotisants.Trois autres questions ont également été débattues avec unemoindre intensité:- Lieux de souveraineté: sections, cellules- Mode d'élection du - de la - secrétaire,- Le rapport élus/Parti.Dans les vœux, trois principales questions émergent:- Un temps plus long pour préparer le congrès,- Tes textes plus courts,- Un effort plus grand de formation des adhérentes et desadhérents.La commission du Congrès propose que le prochain Conseilnational prenne en compte le vœu émis par plusieurs conférencesfédérales qui demandent une réflexion sur la préparationdu Congrès.La commission a pris acte que la rédaction proposée au chapitreII laissait croire qu'il y avait deux catégories de communistes:les adhérents et les cotisants.L'objectif recherché est double:Travailler au développement d'un parti communiste de masse quin'exclut aucun communiste mais qui cherche à ce que le maximumde communistes participent à la vie de notre parti. Et dans cetteoptique que le plus grand nombre cotisent. La cotisation est unacte majeur qui signifie à la fois l'appartenance au Parti, et quidonne à ce parti les moyens financiers de son action.La commission propose une formulation qui met au centrel'engagement de chaque communiste dans une dynamique dedéveloppement de l'influence communiste.Article 3: « Est adhérent-e du Parti communiste français toutefemme ou tout homme qui en exprime la volonté. Il ou elle reçoitsa carte avec les statuts du Parti communiste français. Il ou elles'engage à payer sa cotisation. »L'exercice du droit de vote est ouvert par le paiement de lacotisation. Le besoin a été ressenti de préciser la notion decotisation et celle d'être à jour des cotisations.Pour permettre un débat politique serein, le respect des adhérentset de leur souveraineté, pour favoriser des prises de décisionsqui soient non contestées et légitimes aux yeux de tous,nous proposons la formulation suivante:Décisions et votes: « Seul-e-s les adhérent-e-s détenant la cartedu Parti communiste français depuis plus de trois mois avantla date du scrutin, à jour de leur cotisation, c'est-à-dire pour lestrois derniers mois au moins qui précédent le scrutin. »Sur lieux de souveraineté: section, cellules:La commission considère que le Conseil national a fait des propositionssignificatives qui soulignent le rôle des cellules comme lieufavorisant l'activité de proximité des communistes, favorisantl'exercice de souveraineté des adhérent-es et propose d'accepter lesamendements qui renforcent cette idée.En ce qui concerne l'élection du premier secrétaire de section,départemental ou national, son élection par les assembléesgénérales de section ou les congrès permet d'investir plus fortementle champ de la réflexion sur les directions, permet auxadhérent-e-s et aux délégué-e-s d'intervenir sur le choix despremiers responsables.Concernant le rapport des élus avec le Parti: les élus communistessont des adhérents à part entière qui participent à la vie du Parti.Ils s'enrichissent de la vie du Parti, ils enrichissent la vie du Partide leur expérience d'élu-e-s. La commission prend en compte lebesoin d'une coopération plus étroite entre les élus et leur parti.La discussionLe Congrès manifeste sa satisfaction des modifications aux statutsqui constituent de nouvelles avancées démocratiques. Un débat alié la question « du couple adhérent-cotisant ». La notion « d'engagement» de l'adhérent à payer sa cotisation est retenue. Le paiementconstitue la condition de la participation à un vote. Il est préciséque seuls les adhérents de plus de trois mois peuvent voter. Laplace et le rôle de la cellule sont une autre préoccupation. LeCongrès retient tout ce qui valorise la cellule comme « structure deproximité » mais refuse, par un vote, de la considérer comme une« instance » du Parti. Enfin le Congrès s'interroge sur les sanctionsà appliquer en cas de manquement grave à nos règles de vie. Il s'entient au texte proposé. Serge Le GuernevéVotePour: 583 • Contre: 106 • Abstentions: 36 • Refus de vote: 2Adoption des documents du CongrèsPour : 583 (80,15 %) • Contre : 106 (14,58 %) • Abstentions : 36 (4,95 %) • Refus de vote : 2 (0,28 %)Le rapport de la Commission nationale de contrôle financier (extraits)Il me revient, au nom de la commissionnationale de contrôlefinancier, de vous présenter lerapport portant sur la gestion financièreet la réalisation budgétaire duConseil national, afin qu'il soit soumisà votre approbation.Quelques rappelsLes exercices sur lesquels vous êtesappelés à vous prononcer portentsur les années 2002-2003-2004.Le document mis à votre dispositionprésente les situations pour les troisans référencés à chaque fin d'année.La CNCF du Parti a contrôlé laconcordance entre cette comptabilitéet la présentation synthétique quivous en est faite dans le document.La validation par les experts comptablesconstitue un socle nous permettantde passer d'une logique demaîtrise comptable à une dynamiqued'intervention.Dans la période la plus tendue, financièrementparlant, il n'a pas été seulementrecherché et comment inverser latendance lourde du déficit structurel,mais comment construire un budgetéquilibré, sachant en même tempsanticiper le financement d'initiatives?I. La validation comptableL'examen des comptes pour lesannées 2002 à 2004 a cela de particulierqu'il nous permet d'apprécier lesefforts accomplis dans ce sens et lechemin qu'il nous reste à parcourir.Après étude des comptes de gestion,des résultats et des bilans pour lesannées 2002, 2003, 2004 par la CNCF,la concordance de la présentation politiqueet de la comptabilité est établie.Nous vous proposons en conséquence,pour les comptes de ces troisannées, de donner quitus au trésoriernational en exercice pour cette période,je veux parler de notre camaradeRoland Jacquet, à qui il convient derendre hommage pour avoir contribué,au-delà de la gestion financièrecontraignante, à faire évoluer la structuremême du budget.Ce tournant a été pris lors d'unConseil national exceptionnel, le1 er septembre 2004, avec la participationdes secrétaires départementaux.L'objet essentiel était « d'éradiquerpour les années à venir le déséquilibre,les déficits budgétaires et dedégager durablement des moyenspour financer nos initiatives, de fairevaloir nos ambitions politiques.II. Un bilan politiqueC'est à l'aune de ces objectifs qu'il nousfaut apprécier les bilans qui vous sontprésentés, qui sont le produit desefforts considérables engagés par toutle Parti, à tous les niveaux.Dire cela, c'est mesurer combien lerôle des trésoriers et trésorières estessentiel, ainsi que celui des collectifsfinanciers qu'il nous faut démultiplieret revaloriser.Pour nous, la référence est le rapportsur les comptes clos au 31 décembre2004, que d'une certaine façon nousvous appelons à valider.Le résultat 2004 est ainsi excédentairede 19683 €, alors que ceuxde 2002 et 2003 étaient respectivementdéficitaires de plus de 1,5 M€et de plus de 426000 €.Indéniablement, les comptes de cettepériode traduisent une améliorationsensible de la situation financière, toutà la fois par une meilleure maîtrise desdépenses et par un effort significatifsur les recettes que l'on doit à l'ensembledu Parti, des structures et desmilitants. La situation de 2005 - dontles comptes ne seront clos que dansquelques semaines - révèle des indicateursqui continuent à aller dans le bonsens, permettant le maintien en équilibredu budget et avec pour la 2 e annéeconsécutive un léger excédent.Sans aucun doute, il convient de restervigilant, car on ne peut penserrenverser une situation financièrepérilleuse en si peu de temps.N° 217 - Supplément à l’Humanité du 30 mars 2006 - PAGE XIIIa) Examinons la partie recettesCotisations:Après une baisse depuis plusieursannées, la situation des cotisationsindique un redressement marquéd'une stagnation en 2004 avec, en2005, des chiffres dont je dispose, unnouveau progrès de 3,7 %.Contributions des élus:Le recul est sensible, mais lié principalementpar les résultats électoraux de2002 (à plus de 90 %) avec un impactde 6 mois sur 2002, et un an à partir de2003. Le différentiel 2003-2004 de10 % étant constitué par des nonreversementsdus à des contributionspermettant de donner aux élus individuellementet collectivement lesmoyens d'exercer leur mandat.Souscription:2002, ayant été une année exceptionnelle,avec le sursaut que nous avonsconnu, à mettre à l'actif de tout leParti, nous n'en avons pas moins unniveau élevé de rentrée financière.La démarche à encourager est celled'établissement de contrats, à partird'engagements partagés et d'accordsmutuellement avantageux, supposantque nous y travaillons plus etmieux en amont.Aide publique:Celle-ci représentait plus de 36 % dutotal des produits en 2002 pour environ30 % en 2003 et 2004, suite à laperte de voix et de sièges.b) Sur la partie dépensesJ'ai dit, tout ce qui a été fait pourconserver la maîtrise économique etfinancière des activités propres àmaintenir nos ambitions à un niveauélevé. J'ai insisté aussi pour montrerque fort de recettes moins importantes,s'il fallait diminuer lesdépenses en conséquence, il convenaitsurtout de les réorienter pour,comme nous l'avions dit, mieuxfinancer l'activité et moins la structure.Vous me permettez dans ce sens,de souligner la permanence de l'effortpour l'aide aux fédérations (+68%)de l'aide à l'activité parlementaire,des moyens accordés pour l'informationet la formation (+ de 20 %).C'est bien, avec ce même souci queJean-Louis Frostin a fait adopter auConseil national de décembre lebudget 2006, avec des engagementsà hauteur de 47 % pour l'activité etl'initiative politique, pour 25 %pour les salaires et cotisationssociales et 28 % pour le fonctionnementet les charges. Ce sont les élémentsque j'étais chargé de vouscommuniquer au nom de la commissionnationale de contrôle financier.


TEXTES ADOPTÉS PAR LE CONGRÈSCommunisteSLa visée communisteI. L'ACTUALITÉ DU COMMUNISMEPartout se lèvent des femmes et des hommes qui refusent les injusticeset s'opposent à ce monde dominé par l'argent et la marchandisationde toutes les ressources, connaissances et activités humaines; par laconcurrence acharnée entre les peuples, les territoires et les individus; parla guerre et l'écrasement des peuples jusqu'au génocide; par les violencesfaites aux femmes; par l'exploitation des enfants; par la mise en couperéglée de la planète, de ses ressources naturelles comme de sa bio diversitéà un point tel que désormais notre avenir commun est en cause.Partout se lèvent des femmes et des hommes qui aspirent à un autremonde, d'égalité, de justice, de liberté, de fraternité, de partage, depaix, de respect de la nature et des êtres humains; expriment l'ambitionde le construire eux-mêmes. Ce sont ces valeurs et aspirations que nousmettons au cœur du communisme.Pourtant il y a 17 ans la chute du mur de Berlin sonnait le glas d'uneconception du communisme antidémocratique et incapable derépondre positivement aux aspirations des individus et des peuples.Ceux qui ont proclamé à ce moment-là la fin de l'Histoire et letriomphe définitif du capitalisme mondialisé se heurtent aujourd'huiaux aspirations de ces femmes et de ces hommes:- En premier lieu à leur désir d'épanouissement, dans une société libéréede toute discrimination et de toute aliénation.- À leur désir de maîtriser et de partager les richesses, les savoirs, lesinformations et les cultures sous toutes ces formes.- À leur désir de vivre dans des territoires et des habitats de qualité, debénéficier d'un air non pollué et d'une alimentation saine.- À leur désir d'accéder à un travail porteur de sens leur donnant statutet utilité sociale ainsi que les moyens de vivre dignement.- À leur désir de participer aux décisions et aux pouvoirs qui engagentleur avenir localement et globalement.- À leur désir enfin de vivre en paix, dans l'égalité et le partage, la toléranceet la solidarité, la paix et le respect mutuel entre les peuples etles êtres humains.Ces aspirations, ces besoins, ces combats sont au cœur de la lutte de classequi revêt aujourd'hui des formes multiples. Ils constituent une force considérableporteuse d'espoir, de justice, de liberté et d'égalité. Ils se heurtent àun système, le capitalisme dans sa phase mondialisée qui en interdit la réalisationdu fait de sa logique d'exploitation, de domination et de la marchandisationproductrices d'inégalités et d'exclusions. Ce système en criseprofonde se révèle incapable de répondre au défi posé à l'humanité.Le projet communiste sur lequel nous travaillons ne correspond à aucunedes expériences qui se sont réclamées du communisme ou s'en réclamentaujourd'hui. Nous ne voulons pas faire le bonheur des peuples et des individusà leur place. Nous avons l'ambition de contribuer à leur mise en mouvementpour qu'ils agissent eux-mêmes pour cet autre futur, à l'aune deleurs désirs, de leurs besoins et de leurs aspirations.Le projet communiste ne se présente plus comme un modèle préfabriquéqui proclamerait lui aussi une quelconque fin de l'Histoire. Il est un outilpour dépasser le capitalisme jusqu'à sa disparition, pour combattre et selibérer de toutes les formes d'exploitations, de dominations, de discriminationset d'aliénations. Il donne sens à la transformation sociale.Son ambition est de contribuer dans les conditions d'aujourd'hui àconstruire un monde qui déclinerait des valeurs et conceptions fortes,universelles permettant des avancées de civilisation:- l'être humain comme moteur et finalité de l'économie, de la protectionde la nature,- la citoyenneté, les droits individuels et collectifs, la laïcité, l'égalité, lasolidarité, la fraternité, la liberté et la coopération comme fondementet finalité du système politique, du local au global,- le partage et l'appropriation sociale des biens, des services, des avoirs,des savoirs et des pouvoirs comme finalité de la production sociale,- le co-développement soutenable et durable, social et solidaire, la librecirculation des femmes et des hommes et des idées, l'harmonisationpar le haut des droits sociaux et culturels, la paix comme finalités dela mondialisation.Le projet communiste est le projet de l'émancipation humaine. Il tiresa force des combats émancipateurs de notre temps et des avancéesthéoriques, notamment celles issues de la pensée de Marx. Il tire saforce de sa capacité à être disponible à ces hommes et à ces femmes,aux nombreuses forces et sensibilités qui, contestant l'ordre du capital,sont comme nous en quête d'alternatives.Le capitalisme a constitué et continue de constituer une étape du développementde la société. Sous la pression des luttes sociales et de sescrises récurrentes, il a su et dû se renouveler. Il a pris à son compte lesévolutions sociales mais génère des politiques insoutenables pour leplus grand nombre et dangereuses pour l'ensemble de l'humanité. Etcela pour le profit d'une minorité.Ainsi, du lendemain de la seconde guerre mondiale aux années 70, sondéveloppement a dû concéder aux luttes populaires d'importantesavancées sociales et des formes d'intervention publique dont il s'emploieaujourd'hui à se débarrasser. Dans un contexte de confrontationmondiale, le rapport des forces social et politique, les luttes de classesont imposé des conquêtes sociales.Les peuples colonisés ont mené avec succès des luttes de libération,tandis que le féminisme imposait de repenser le sens et donc les cheminsde la libération humaine. Le progrès social s'est affirmé commeun facteur décisif du développement des capacités humaines avec demultiples répercussions sur l'efficacité du travail, dont le capital a aussitiré partie pour son accumulation.Le communisme en tant que représentation des intérêts du monde du travail,de la classe ouvrière et des milieux populaires, a signifié une certaineefficacité, assimilée aux résultats de ces conquêtes sociales. Si la socialdémocratiea également été impliquée dans cette phase de progrès de lasociété, aux côtés des luttes ou poussée à l'être, souvent avec le concoursessentiel des communistes, elle a le plus souvent développé un discours encontradiction avec ses pratiques qui se sont bornées à gérer la contradictioncapital-travail en tentant de l'apaiser. Les atteintes aux droits del'homme, l'absence de démocratie dans les pays de l'Est combinées à unedifficulté grandissante à répondre aux défis du développement économique,social et culturel, ont permis aux forces capitalistes de se lancerdans une vaste guerre idéologique. Les trente dernières années ont amenéà des profonds bouleversements à l'échelle planétaire. Le passage progressifà une globalisation du monde a permis au capitalisme d'asseoir sonhégémonie. L'éclatement des rapports sociaux a modifié les repères declasse. Cela a alimenté des confusions et régressions idéologiques et culturelles:pour ne citer que le vote FN dans les couches populaires, la xénophobie,le communautarisme, la montée de l'intégrisme religieux, l'abstentionélectorale, le rejet de la politique.L'effondrement du « socialisme réel » à l'Est et le déclin des partis communistesoccidentaux, ont constitué une des causes de cette crise politique etidéologique: ils en ont été également une manifestation. Cela a eu pourconséquence de décupler l'action des forces réactionnaires pour briser toutespoir d'alternative, prêcher la résignation, transformer les aspirations individuellesen comportements et positionnements individualistes, exploiter lapeur comme une véritable arme idéologique avec l'apologie libérale durisque et de la précarité conçue comme principe d'existence.Cela a aussi conduit la social-démocratie à achever de se convaincre de neplus retenir pour finalité qu'une régulation du capitalisme mondialisé,tout en participant, sous prétexte de modernisation, à la dérégulation. Lesocial-libéralisme est devenu la tendance dominante de la social-démocratie,mais cette évolution est en contradiction avec les aspirations de sabase sociale historique. Les couches moyennes sont saignées par le capitalismeen même temps que déconstruites par le développement desforces productives dans le cadre étroit du marché; cela suscite questionnementset résistances à l'intérieur de ces forces et dans son électoratcomme nous l'avons vu récemment lors du référendum en France, ouencore lors des élections allemandes.Le capitalisme a su s'adapter aux contradictions qu'il engendre afin de sortirde ses crises périodiques. Cependant ce processus approfondit sescontradictions, en crée de nouvelles et débouche sur une crise inédite. Dansce cadre de rapports sociaux capitalistes exacerbés, le développement desforces productives bouleversé par la révolution informationnelle qui permettout à la fois une concurrence mondiale de tous les salariés et un partagecomme jamais des activités informationnelles, l'émergence du savoir,la montée du rôle de l'individu dans le travail et toute la vie sociale, l'avenirde la planète et les enjeux écologiques ont conduit à des évolutions irrémédiableset contradictoires des sociétés. Le capitalisme est porteur d'une forteincitation à la productivité, à la mise au point de nouvelles technologies, àun renouvellement des structures de la société en causant des gâchis matériels,en usant les personnes au travail, en excluant de larges secteurs de lapopulation. Sa logique fondamentale d'accumulation privée du capital etde rentabilité met l'humanité en grand danger; développe le chômage et laprécarité, la misère et la pauvreté. Elle renforce un égoïsme libéral, déstructuredes liens sociaux, pousse au consumérisme. Elle exacerbe les risques deguerre et fait le lit du terrorisme. Sa logique aggrave la crise écologique etretarde la prise en compte des exigences de conservation d'une planètevivable au point que des dégâts irrémédiables se généralisent. Ses impératifsfinanciers vont jusqu'à rendre superflue une partie des êtres humains.Pour asseoir leur domination les forces capitalistes se sont données desmoyens sans précédent à l'échelle de la planète, comme les institutionsfinancières internationales, les instances de concertation politique commele G8 ou les Forums de Davos, la suprématie sur les moyens de communicationet d'information, la capacité d'intervenir militairement partout dansle monde. Pourtant elles n'arrivent pas à légitimer leur projet libéral deconcurrence et d'insécurité généralisée générant une multiplicité de crisessociales et politiques. C'est le projet libéral qui se trouve contesté dans sesfondements même.L'explosion de la dynamique des connaissances, la nécessité de leur appropriationcritique, le partage planétaire des connaissances et des savoir-faire,l'élargissement du rôle de l'individu dans le travail et toute la vie sociale permettentd'envisager un mode de développement de la société basé sur l'épanouissementdes individus et la démocratisation de toutes les sphères de lasociété. Une autre logique d'efficacité du travail et d'utilisation des techniquesque celle résultant du capitalisme est possible. C'est donc faire preuved'un véritable réalisme que d'œuvrer résolument pour la transformationsociale pour une autre civilisation. C'est pour cette raison que les communistesmilitent à partir de ce qui émerge de progressiste dans les contradictionsde la société pour œuvrer à son émancipation. Ce combat est un combatd'aujourd'hui qui ne peut attendre un hypothétique grand soir ou serésoudre à une succession d'étapes programmées.Dans ce combat, il y a des points d'appui, des acquis sociaux qui sont le plussouvent le fruit des luttes de classe et de notre action: Sécurité sociale, diminutiondu temps de travail, vote des femmes, congés payés, comités d'entreprise,la loi contre le racisme, services publics, un rôle historique dans lapolitisation populaire, une tradition à articuler critique radicale de l'ordreexistant et capacité gestionnaire alternative. Ces éléments nous voulons lespréserver, les renforcer, les affirmer comme fondements d'une autre organisationsociale. L'enjeu du dépassement du capitalisme et de toutes lesformes de dominations monte à l'intérieur de tous les défis de la sociétéactuelle. C'est bien à partir de la société capitaliste telle qu'elle est aujourd'huiqu'est posé le besoin de communisme. II. UNE VISÉE ET INDISSOCIABLEMENT LE CHEMIN QUI Y CONDUITLe communisme est donc plus actuel que jamais. La nécessité d'unehumanité libérée de toutes formes d'exploitation, de domination, dediscrimination, d'aliénation et la possibilité d'y parvenir se posent avecplus de force que jamais.Le communisme est en rupture fondamentale avec la logique capitaliste. Ilappelle à une transformation radicale de la société. Il est le partage et lamaîtrise sociale des richesses, des savoirs et des pouvoirs. Le communismene se substituera pas d'un bloc à la société actuelle. Le communisme estindissociablement une visée et le chemin qui y conduit:- C'est pour cette raison que le communisme a été et est un moteur deconquêtes sociales dans le combat contre l'exploitation, une interventionpolitique sur le contenu du travail, sa finalité, son organisationet sa nécessaire transformation. Il s'agit de substituer à la dominationdu capital sur le travail des rapports sociaux libérés de la logique d'exploitationcaractérisant le capitalisme.- C'est pour cette raison que le communisme est aussi un féminisme. Il nerenvoie pas la libération des femmes à demain; il se propose d'éradiquertout ce qui relève de la domination masculine dans la société et deconstruire l'égalité de genre. Il lutte contre toutes les violences sexistes.Il défend les acquis des femmes à disposer librement de leur corps, à samaîtrise non marchande. Il revendique l'égalité sur toutes les questionsd'emploi et de formation. Il fait de la parité effective une condition de ladémocratie.- C'est pour cette raison que le communisme est encore une écologie. Ladéfense de l'environnement est partie intégrante de notre combat. L'ensemblede nos propositions et de nos actions est marqué par le souci deléguer aux générations futures une planète où l'on puisse vivre et respirer.- C'est pour cette raison que le communisme est toujours un antiracismeet un combat perpétuel contre toutes les formes de discriminations,qu’elles soient fondées sur l'origine sociale, le sexe, la maladie ou le handicap,la couleur de la peau, les opinions, les choix philosophiques, religieuxou l'orientation sexuelle.- C'est pour cette raison que la laïcité est au cœur du combat communiste.Le communisme appelle une civilisation du partage, de l'altéritéet de la rencontre qui fait des différences de convictions et d'identitéune source nouvelle de richesse pour tous et du vivre ensemble.- C'est pour cette raison enfin que le communisme est un pacifisme. Lapromotion d'une culture de paix fait partie de la construction pas àpas d'un monde nouveau de liberté, de justice et de paix.C'est l'humanité dans son ensemble qui est aujourd'hui menacée, c'estdonc l'humanité dans son entier qui est au cœur de notre stratégie révolutionnaire.En ce sens la lutte des classes et la domination de l'argentont pris une dimension planétaire et universelle. Le communismecomme visée et comme stratégie fait du monde et de l'humanité sonhorizon. Il proclame qu'un autre monde est possible.Alors que la victoire populaire du NON au référendum du 29 mai a ouverten France et dans toute l'Europe un champ accru pour la constructiond'une politique de rupture avec les politiques libérales, la bataille s'aiguiseavec la droite, le Medef et les forces réactionnaires qui veulent coûte quecoûte imposer leur hégémonie et conception d'un monde unipolaire. L'ampleurdes dégâts, la profondeur de la crise, les remodelages qu'appelle lecapitalisme financier sont tels que l'espace pour des politiques sociales-libéralesde compromis ou de réparation se réduit. La construction de l'alternativepolitique s'impose comme la question clé de la période et ne peut selimiter à des politiques d'adaptation.Si les communistes croisent en France, en Europe et dans le monde d'autresforces de progrès, ils ont en propre une vision d'ensemble qu'ils rattachentN° 217 - Supplément à l’Humanité du 30 mars 2006 - PAGE XIV


CommunisteSTEXTES ADOPTÉS PAR LE CONGRÈSà leur critique radicale du capitalisme - donc de l'exploitation - et à la nécessitéd'en engager dès maintenant le dépassement. Toutes les dominations,discriminations, aliénations ne se réduisent pas au capitalisme et son abolitionn'a pas dans les pays se réclamant du socialisme conduit à leur disparition.Par ailleurs le capitalisme s'en nourrit et les utilise à son avantagepour exacerber la concurrence entre les personnes. Ainsi le patriarcat a précédéle capitalisme et lui a donné un de ses fondements les plus puissants.Les communistes ont depuis plusieurs congrès renouvelé leur conceptiondu dépassement du capitalisme. Leur objectif demeure le même: une sociétésans classe libérée de toutes les dominations. Le dépassement c'est unerévolution qui réussit. Il veut dire prendre ce qu'il y a de plus libérateurdans le développement de la civilisation, de plus socialement efficace dansla société pour se libérer de toutes les formes de domination et d'exploitation,par des conquêtes sociales, des sauts institutionnels et des ruptures. Ila pour objet de permettre aux hommes et aux femmes de notre planète decombiner leurs aspirations individuelles de développement aux aspirationscollectives, à travers une efficacité sociale concertée et libérée de l'omnipotencede l'argent. Cela nous conduit à repenser notre internationalismecomme dimension fondamentale de notre projet politique. Un internationalismeouvert à tout ce qui conteste la domination capitaliste pour modifierles rapports de force et ouvrir une perspective de changement réel.Le dépassement du capitalisme implique donc un processus de transformationcar sa logique même va à l'encontre des besoins et des aspirationshumaines. Il s'agit de réaliser une véritable appropriation sociale des conditionsdu développement humain, à travers l'autogestion par les travailleurs,les salariés et l'auto-administration par les citoyens. Notre vision du communismerompt donc avec une conception étatiste du communisme. Celanous conduit à vouloir la démocratisation de l'Etat, des entreprises, des institutionset une démocratie participative et d'intervention, un véritablecontrôle par les citoyens jusqu'au dépérissement de l'Etat.La démocratie est au cœur de notre démarche: les remises en cause du capitalismeseront le fruit d'un processus conscient et majoritaire dont lesformes ne peuvent pas être définies à l'avance. Cela implique un mouvementdes savoirs, des pouvoirs et des pratiques qui conduiront, sans exclured’éventuels reculs, à des accélérations, des seuils et des ruptures.Ce combat révolutionnaire pour s'extraire de logique d'exploitation et dedominations et permettre des avancées de civilisation s'engage dès maintenantà partir de rassemblements, de luttes, de mobilisations sociales et dusuffrage universel pour des axes de propositions qui disputent au capitalismeet au libéralisme, réalisme, ambition et efficacité, donnant à voir les fondementsd'une société post-capitaliste.Pour ne citer que quelques exemples:- À l'exigence d'un autre mode de développement dépassant les logiquesmarchandes et le productivisme, nous répondons par la garantie à chacunà l'égalité d'accès aux droits universels de la personne. Cette ambitionfonde de nouveaux rapports sociaux entre individus, entre individus etcollectifs. La socialisation par la formation, le travail, la culture, le sport,permet que l'épanouissement individuel de tous se valorise dans la miseen œuvre d'objectifs sociaux et collectifs. C'est pourquoi le PCF avancepar exemple les propositions de sécurité emploi ou de formation pourtous, d'un service public du logement, la création d'une allocation d'autonomiepour la jeunesse…- À l'exigence de nouveaux droits citoyens, nous répondons par la remiseen question de l'exercice du pouvoir au sein de toutes les structures de lasociété. L'instauration du pouvoir citoyen comme salarié, assuré social,usager ou consommateur nécessite des nouvelles institutions et leurappropriation permettant la remise en cause de l'argent roi comme del'Etat dominateur du peuple. C'est cela qui motive notre proposition deVI e République solidaire et démocratique…- À l'exigence de reconnaissance de l'individu et du développement de l'individualité,nous répondons par la découverte, le partage, l'altérité. Celanous amène à concevoir de nouveaux espaces collectifs, de créations, derencontres et d'épanouissement des individus…- À l'exigence d'appropriation sociale, nous répondons par la remise encause de la propriété privée des grands moyens de production, d'échange,de communication, de financement et des critères de gestion. Le communismedu XX e siècle considérait la propriété publique comme une conditionindispensable à la transformation sociale, mais l'histoire a montréque cette abolition ne peut se traduire par une étatisation. Cela nousamène à travailler à des nouveaux droits et pouvoirs des salariés, à denouvelles expériences en matière d'économie sociale et solidaire, à unnouveau statut de l'entreprise différent d'une société de capitaux, conduisantà un dépassement du salariat…- À l'exigence d'une autre conception des biens communs de l'humanité,celle de coopérations durables et solidaires à l'échelle planétaire,nous répondons par le partage et la gratuité, par une conception de lacroissance qui ne traite pas les conditions du travail et les exigencesécologiques comme des questions subordonnées. La mise en cause duproductivisme conduit les communistes à promouvoir un autre typede croissance et de développement. Notre visée veut orienter les activitésproductives, de service, selon des critères liés aux besoinshumains, de prévention pour la santé, d'économie et de récupérationdes ressources naturelles, d'impact sur le milieu naturel. Cela nécessiteaussi une orientation de la recherche et du développement des technologiespour de nouveaux modes de consommation et le respect duvivant. C'est cela qui a conduit, entre autres, à notre proposition deservice public de l'eau accessible à tous…- À l'exigence de maîtrise citoyenne du développement des sciences ettechnologies, nous répondons par une élévation et une généralisationde l'appropriation des connaissances, par le partage des savoirs, descultures, des informations, par la mise en débat des finalités de larecherche et de la production, nous répondons encore par une maîtrisepublique et un développement révolutionnant l'école et l'université,la culture et la recherche…- À l'exigence d'un autre mode de rapport à l'individu et aux territoires,nous répondons par un renouvellement des notions de solidarité etd'internationalisme. La circulation des personnes, des avoirs desinformations, l'échange des savoirs favorisent l'émergence de laconscience d'intérêts communs appelant la définition d'autres critèresd'échanges et de coopération. C'est ce qui nous conduit par exempleà proposer une véritable citoyenneté de résidence ou une démocratisationdes relations et institutions internationales passant, parexemple, par une réforme de l'ONU…Il s'agit bien, à partir de ces axes de propositions, de construire desalternatives réelles au capitalisme, de s'attaquer en pratique à la loi del'argent et d'ouvrir de nouvelles perspectives politiques à gauche.Ainsi on avancerait vers une civilisation de partage, « une associationoù le libre développement de chacun est la condition du libre développementde tous ». III. LES IMPLICATIONS DE CETTE NOUVELLE CONCEPTION RÉVOLUTIONNAIREPOUR UNE PLUS GRANDE EFFICACITÉ RÉVOLUTIONNAIRECette nouvelle conception de la révolution nécessite de poursuivre uneanalyse de fond sur l'expérience communiste du XXI e siècle. Des étudesd'histoire, d'économie, de sociologie, de philosophie ont été menées surle sujet, elles doivent être développées mais le PCF se doit aussi de poursuivrecette réflexion politique engagée depuis de nombreux congrès.Ainsi nous avons mis en exergue la double filiation du PCF: produitd'une part du communisme français et d'autre part de la révolution russede 1917. Le communisme français a existé comme courant avant mêmela naissance du PCF en 1920. Il a des racines profondes et anciennes: dela Révolution française, fille du siècle des lumières portée par la mobilisationpopulaire; jusqu'à la Résistance au nazisme; en passant par laCommune de Paris et le Front populaire, la Résistance française, et l'élande la Libération avec le programme du CNR, les luttes anticoloniales etla solidarité internationale; son histoire est intimement liée à la sociétéfrançaise, ses avancées et spécificités.Nous entendons désormais faire vivre un communisme dans les conditionsde notre époque. Un projet nous permettant de transformer notresociété afin de l'affranchir des politiques libérales, du capitalisme et detoutes les formes de domination. Mais il est évident que le communismedemeure associé à la première expérience d'anticapitalisme et que celapèse négativement dans notre relation à la société et sur notre identitéelle-même. Cela conduit aussi certains de ceux qui s'engagent dans descombats communs avec nous à refuser de se reconnaître dans l'idéal communiste.La poursuite de l'analyse critique de cette expérience est doncune condition d'efficacité politique.Notre conception du processus révolutionnaire de dépassement du capitalismemet la démocratie et l'appropriation sociale de tous les pouvoirs aucentre de notre démarche, non seulement dans ses finalités mais aussi dansses moyens. Notre critique ne se limite pas au stalinisme et à ses héritages.Nous savons que la révolution d'octobre 1917 ne fut pas un coup d'Etatmais la conséquence du refus de la guerre mondiale, d'un vaste mouvementrevendicatif et politique dans les villes et les campagnes et des peuplesdominés. Elle fut une formidable espérance démocratique. Cependant ellea pu être confisquée, se retourner en son contraire jusqu'à rendre possiblele stalinisme du fait des attaques des forces tsaristes et capitalistes, de l'arriérationde la société, d'une conception du parti d'avant-garde et d'unevision devenue étatiste du développement paralysant l'intervention citoyenne,niant le caractère universel des droits de l'homme. Cela a empêché lerenouvellement d'une pensée théorique capable de réponses communistesaux contradictions rencontrées dans les efforts de développement économiqueet social de ces pays. Cette conception - matrice de notre propre parti- était d'ailleurs le fruit d'une tradition partagée par le mouvement socialisteet syndicaliste de l'époque face à la crise du capitalisme. Il s'agit donc,devant les défis de notre époque et au regard des échecs du siècle passé,d'élaborer, au-delà du tronc commun des conceptions social-démocrates etbolcheviques formées dans les états nations du capitalisme de la révolutionindustrielle, une conception communiste du XXI e siècle dépassant le capitalismemondialisé et financiarisé d'aujourd'hui.Cela implique pour le PCF un communisme ouvert et rassembleur au servicedes femmes et des hommes qui luttent et résistent pour ensemble et dèsaujourd'hui œuvrer à des réformes de structures concourant à des avancéesde civilisation et à libérer l'humanité. De cette visée et de cette nouvelleconception de la révolution découle aussi un rapport différent aux autres.Cela a donc des implications stratégiques. Nous ne sommes donc pas lesseuls propriétaires de la critique radicale de l'ordre existant et du communisme.Tous les jours, en France, en Europe et dans le monde nous rencontronsdes femmes et des hommes qui combattent dans le même sens quenous. Il est donc impensable que nous leur proposions un simple ralliementà notre organisation comme condition du militantisme. Cela serait encontradiction avec leur propre expérience. Il reste que les communistesoutre leur vision globale de la critique et du processus révolutionnaire onten propre le souci du rassemblement majoritaire rompant avec la logiquecapitaliste, toutes les formes de domination et construisant une alternative.La stratégie politique des communistes doit incarner aujourd'hui notrevisée. Il s'agit de permettre une appropriation consciente par tous desconditions, des obstacles, des possibilités de la visée communiste. Il s'agit depermettre la mise en commun de toutes les forces (individus et organisations)qui le souhaitent pour construire aujourd'hui un autre futur, d'oùnotre démarche de rassemblement unitaire. Cela nous conduit aussi à travaillerà de nouvelles convergences mondiales entre mouvement et forcespolitiques, dans une dynamique internationaliste porteuse des aspirationspopulaires. Nous avons à apprendre des autres. Cela passe par un travailpermanent de rassemblement majoritaire sur un contenu aujourd'hui antilibéralmais nécessite aussi l'affirmation du projet communiste, c'est-à-dired'une cohérence d'ensemble de notre visée, de notre stratégie, de l'organisationcommuniste du XXI e siècle, de nos propositions et de nos actes.Il ne s'agit pas d'une démarche abstraite, mais de commencer à construiretout de suite des points de repère, des représentations, une culture quipermette de concevoir que le capitalisme n'est pas notre horizon indépassable.Imaginer qu'il puisse y avoir d'autres logiques d'organisation de lasociété donne sens et justification à la fois aux combats quotidiens, à laquestion de la transformation sociale et renvoie au cœur du développementde la société la satisfaction des besoins de chacun et de chacune préservantl'avenir de notre planète.Nous faisons un rêve. C'est celui d'une humanité libérée des jougs d'aujourd'hui,celui d'une société totalement tournée vers l'épanouissementde tous les êtres humains. C'est cet espoir qui nourrit notre combatcommuniste. Le programmeQuatre engagements pour une politique de gauchequi change vraiment la vieIl est urgent d'ouvrir le chemin à une autre vie, un autre monde, uneautre politique. Alors que tant de richesses, d'intelligences, d'aspirations,de potentiels existent pour vivre autrement, dans la justice et lasolidarité, la mondialisation capitaliste est engagée dans une fuite en avantqui conduit la planète et les peuples du monde entier dans le mur. Il faut enfinir avec cette logique folle. Nous, communistes, ne nous résignons pas.Nous faisons des propositions pour ouvrir la voie à un autre avenir. Ellesont pour objectif une transformation sociale radicale, qui prenne appui surles besoins et les aspirations des peuples et sur les potentiels de la révolutiontechnologique informationnelle.Nous voulons d'abord mettre un terme à l'entreprise de refondation, envérité de démolition sociale, à laquelle se livrent la droite et le Medef depuis2002. Cette politique est un coup de force permanent contre la volontémajoritaire de notre peuple. Toutes les élections, toutes les mobilisationssociales ont montré qu'elle est rejetée, qu'un autre cap est souhaité.Les propositions que nous avançons visent à relever ce défi: battre la droitepour engager une politique de gauche réussie. Car s'il faut chasser ladroite au plus vite, ce n'est pas pour décevoir encore. Nous tirons les leçonsN° 217 - Supplément à l’Humanité du 30 mars 2006 - PAGE XV


TEXTES ADOPTÉS PAR LE CONGRÈSdes échecs passés. Nous soumettons toutes nos propositions au débatpopulaire, à l'élaboration citoyenne, au verdict des urnes le moment venu.Elles peuvent dès aujourd'hui être utiles à l'action, à l'intervention démocratique,contribuer à l'élaboration d'un projet rassembleur, vraimentalternatif au libéralisme.Elles sont animées par une conviction: la politique n'est pas impuissante àchanger la vie, mais il faut dire la vérité, la question clé est celle de l'ambitionet des moyens que l'on se donne pour réussir. Nous ne dressons doncpas un catalogue de promesses. Nos propositions relient systématiquementCommunisteSles objectifs sociaux aux moyens et aux pouvoirs nouveaux qui permettrontleur réalisation. Nous disons les urgences sociales auxquelles la gauche nepeut se dérober, mais aussi les réformes économiques, institutionnelles,démocratiques, en France comme en Europe, qui nous paraissent incontournablespour y parvenir. L'un ne va pas sans l'autre. C'est notre conceptiondu réalisme: pas de réponse véritable aux urgences sociales sans inversiondes buts et des logiques actuelles; pas de rupture crédible sans unnouveau type de croissance, d'emplois, de pouvoirs et de gestion de toute lasociété.Cela implique de donner aux citoyens les moyens d'une intervention permanente.Nos propositions sont ici rassemblées en quatre grands chantiers deréformes. Dans plusieurs domaines, des propositions de lois déposées parles parlementaires communistes, des documents adoptés ou soumis audébat par le PCF détaillent ces propositions. Ces quatre chantiers constituentquatre engagements fondateurs d'une nouvelle politique, quatrepiliers à nos yeux indissociables d'une nouvelle crédibilité pour une politiqueréellement à gauche. I. NOTRE PREMIER ENGAGEMENT: DIX CHANTIERS D'ACTION POUR CHANGER LA VIEL'ampleur de la crise, des inégalités, des fractures de la société condamneà l'échec toute politique de replâtrage. Des réformes radicales sontnécessaires. L'ambition sociale est une condition de la réussite d'unepolitique de gauche. C'est le sens des dix chantiers d'action que nousproposons pour que change vraiment la vie au quotidien.1) L'emploi pour tous : une grande ambition decréations d'emplois, construire une sécuritéd'emploi et de formation pour chacun(e),en finir avec les bas salairesCombattre le chômage, c'est d'abord promouvoir une grande ambition decréations d'emplois et de formation, tant en qualité qu'en quantité. Lesbesoins sont considérables. Assurer le droit à l'emploi, c'est donner à chacunles moyens de s'épanouir et de conquérir son autonomie.Débarrasser la société du chômage et de la précarité ne peut se faire sansfaire preuve d'une audace comparable à celle dont firent preuve les créateursde la Sécurité sociale. Nous proposons de donner de nouveaux droits,de nouveaux pouvoirs aux salariés, de créer un système de Sécurité d'emploiou de formation pour chacun-e (SEF). Ce système assurerait à tous soitun emploi, soit une formation lui permettant de revenir par la suite à unmeilleur emploi, avec dans tous les cas une garantie de bons revenus et dedroits. La perte d'un emploi, la fin d'un contrat de travail, la sortie d'uneformation ne signifieraient plus pour personne le passage par la case chômage.Ce système permettrait une mobilité choisie et de promotion. Celaimplique un progrès majeur du Code du travail pour sécuriser les parcoursprofessionnels, faciliter tout au long de la vie l'accès de tous à l'emploi et àla formation.- Les droits des chômeurs et des privés d'emploiLes taux et la durée d'indemnisation du chômage seront rapidement revalorisés,c'est une condition pour favoriser la réinsertion. Une modulationdes cotisations chômage des employeurs pénalisera et dissuadera ceux quiprécarisent. La convention personnalisée de reclassement sera supprimée.Des négociations pour une nouvelle convention UNEDIC permettront dedévelopper les moyens alloués au retour à l'emploi des chômeurs, avec desformations choisies. Le statut public de l’ANPE sera préservé, ses moyenset ses missions développés.- La transformation des emplois précaires en emplois stablesUn plan pluriannuel de résorption de l'emploi précaire sera mis en placedès le début du quinquennat dans le public comme dans le privé. Le CNE,le CPE (s'il est appliqué) et le contrat senior seront abrogés. Le droit à laréintégration en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse sera institué.Pour lutter contre le recours massif à l'intérim ou aux CDD sous lemotif de surcroît d'activité, la loi fixera un plafond maximum, par entreprise,de recours à l'emploi précaire (5 % de l'effectif total) qui entraînerala transformation en CDI de trois quarts des salariés précaires. Un statutde transition sera conçu pour permettre aux autres de sortir de laprécarité. L'emploi de stagiaires non rémunérés pour remplacer des effectifssalariés sera interdit.- De nouveaux droits face aux licenciementsFace aux délocalisations et restructurations, les salariés et leurs institutionsreprésentatives auront la possibilité d'imposer des moratoires suspensifs.Ils pourront faire prendre en compte des propositions alternatives dontl'examen par les préfets sera obligatoire. Des commissions publiques comprenantla direction de l'entreprise, les représentants du personnel, des élusdes différentes collectivités concernées, les acteurs économiques en particulierles banques devront les examiner. Une nouvelle loi organisera lesnouveaux pouvoirs dont disposeront les comités d'entreprises, représentantsdu personnel et élus territoriaux, notamment pour s'opposer auxlicenciements et délocalisations. Les externalisations d'activité, utiliséespour baisser les salaires ou les garanties obtenues dans l'entreprise serontdéclarées illégales. En cas de délocalisations, les produits réimportés seronttaxés à hauteur du différentiel de salaire, le produit de cette taxe alimenteraun fonds de co-développement.- La sécurisation de l'entrée des jeunes dans l'emploi, des parcours professionnelset de la fin de vie activeCette sécurisation à l'opposé des contrats de précarisation s'appuiera surdes CDI de sécurisation et des institutions de coopération et de mutualisationentre les entreprises et services publics de l'emploi et de la formationrénovés démocratiquement.Elle se fondera sur des objectifs d'emploi et de formation dans les bassinsd'emploi; des obligations et la responsabilité sociales des entreprisesconcernant les jeunes, les précaires, les travailleurs âgés, lesfemmes; des financements publics, un autre crédit, des prélèvementsmutualisés sur les entreprises.- La réduction du temps de travailLa réduction du temps de travail demeure un enjeu pour vivre mieux etpour l'emploi. Les lois Fillon seront abrogées et les lois Aubry réforméespour que les 35 heures soient un droit pour tous et créent des emplois: suppressiondu forfait jour, réintroduction des pauses dans le temps de travail,heures supplémentaires limitées aux surcroîts d'activité, limitation et remiseen cause de l'annualisation. Les primes et indemnités de RTT seront intégréesdans les salaires. Le travail de nuit sera strictement limité et totalementinterdit pour les jeunes de moins de 18 ans. Il faut ensuite aller versles 32 heures sans réduction des salaires.- Les salaires et le pouvoir d'achat populaireLe capital s'enrichit au détriment des salaires. Les profits du CAC 40 explosent.Les exonérations de cotisations sociales pour les patrons atteindront23 milliards d'euros en 2007. La France devient un pays de bas salaires. Nousproposons d'inverser le cap en décidant notamment:- Le SMIC à 1500 euros bruts par mois pour 35 heures: une augmentationsignificative immédiate sera décidée, avec un calendrier pouratteindre rapidement les 1500 euros.- La convocation immédiate d'une conférence nationale sur les salaires,l'emploi, les qualifications et la formation sur la fin du gel des salaires, lareconnaissance des qualifications, la relance des politiques de formation,l'égalité salariale homme-femme, la réforme de la gestion de l'épargnesalariale, la fin des discriminations salariales de toute nature, l'extinctiondes "emplois pauvres". La conférence devrait décider la réévaluation detous les minima hiérarchiques, l'adoption d'une grille nationale desalaires minima par grands niveaux de formation comportant un déroulementde carrière, opposable aux employeurs successifs et garanti en casde formation, ainsi que le principe de l'échelle mobile des salaires. L'Etatemployeur devrait s'engager à la revalorisation de 10 % de la grille indiciairedes fonctionnaires pour récupérer la perte de pouvoir d'achatsubie depuis 2000, avec un calendrier précis de mise en œuvre. Le statutde la fonction publique, au lieu d'être fragilisé, doit être défendu et revalorisé.Cette conférence pourrait ensuite se réunir tous les ans.- La formation professionnelle continueLes budgets publics et ceux des entreprises doivent être doublés avec unemutualisation accrue et une priorité d'accès pour les jeunes sans qualification.Un service public de la formation continue sera développé.2) Santé et retraites, un haut niveaude protection sociale- Un accès égal à une médecine de qualité et de proximitéIl faut abroger la réforme Douste-Blazy et toutes celles qui organisent unemédecine à plusieurs vitesses, fait le lit des assurances et des grands groupesde cliniques privées. Avec les progrès des sciences et de la médecine, l'émergencede besoins nouveaux, l'allongement de la durée de la vie, le systèmede protection sociale doit faire le choix d'une augmentation de l'offre desanté qui soit le moteur d'un autre type de développement.De la naissance à la fin de la vie, priorité doit être donnée à la prévention,à des programmes de santé publique s'attaquant aux inégalités. La santéscolaire, la médecine du travail doivent être profondément revalorisées.Garantir l'accès aux soins passe par une sécurité sociale universelle, ouverteà tous, allant vers le remboursement à 100 %, mettant la santé hors deportée des assurances privées. Le plan hôpital 2007 et la tarification à l'activitédoivent être abandonnées, l'hôpital public relancé et rénové, seseffectifs accrus notamment grâce à la suppression de la taxe sur les salairesinjustement prélevée, un service public de maintien à domicile des personnesdépendantes créé avec des professionnels qualifiés, le système desoins réorganisé dans le sens d'une meilleure coordination des réseaux desoins, un plan d'urgence lancé pour former des milliers de professionnelsdont 40000 infirmiers et 9000 médecins par an. La prévention en santémentale et les moyens de la psychiatrie publique doivent être augmentés.Un pôle public et citoyen du médicament doit être créé, pour écarter leslogiques du profit. Enfin, une réelle démocratie sanitaire participative estune condition d'un système de santé efficace. La Sécurité Sociale doit êtredémocratisée, l'élection de ses administrateurs salariés par les assurés rétablie,et ses moyens accrus grâce à l'augmentation de cotisations patronalesmodulées et une cotisation additionnelle sur les revenus financiers desentreprises et des banques.- La citoyenneté des personnes en situation de handicapL'accès à tout ce qui permet une vie sociale et professionnelle doit êtredéveloppé pour les personnes en situation de handicap. Des moyenshumains et matériels seront dégagés pour accompagner leur intégrationen milieu ordinaire ou spécialisé, et favoriser leur épanouissementet leur autonomie dans le respect de leur volonté, de leurs choix de vie,en fonction de leurs capacités.- Le droit à la retraite à 60 ans rétabliLa loi Fillon et les décrets Balladur-Veil de 1993 doivent être abrogés, pourrétablir un droit à la retraite à 60 ans à taux plein, avec 37,5 années de cotisations,et développer le système de retraite par répartition. Le montant dela pension doit être garanti à 75 % du salaire brut moyen des dix meilleuresannées pour les salariés du privé. Une nouvelle réforme doit être mise enchantier, permettant notamment la retraite à 55 ans pour les travauxpénibles et insalubres, l'amélioration concrète et spécifique du droit à laretraite pour les femmes et les salariés aux carrières longues, la validationdes périodes de formation au-delà de l'âge de la scolarité obligatoire. Lepouvoir d'achat des retraites doit être revalorisé et réindexé sur l'évolutiondes salaires bruts, la revalorisation des retraites agricoles doit être poursuivie,le taux de la pension de réversion des régimes de base fixé dans un premiertemps à 60 %.Le financement de ces mesures peut être assuré par une nouvelle politiqued'emplois et une mise à contribution des revenus financiers du capital,notamment des entreprises, au même taux que les salaires.3) Une ville et des territoires solidaires- Un plan d'urgence pour éradiquer la pauvretéContre une misère indigne de notre époque, des mesures de préventionimmédiates sont nécessaires: un plan d'urgence pour le logement des sansabri,usant du droit à la réquisition et favorisant la création de maisonsd'accueil; l'interdiction des saisies, des expulsions, des coupures d'eau, degaz et d'électricité; la résorption de l'habitat insalubre; la mise hors la loides marchands de sommeil…; le relèvement systématique des revenus desplus démunis pour qu'aucun foyer ne vive dans notre pays en dessous duseuil de pauvreté; un plan national de protection des enfants dans des situationsde pauvreté (alimentation, santé, éducation, accès aux loisirs et auxvacances…), le développement des services publics dans tous les quartiers- Un droit au logement garanti; un service public de l'habitatNotre pays vit une très grave pénurie de logements, notamment de logementssociaux accessibles à tous. Il faut abroger la Loi de Robien, interdireles ventes à la découpe, créer des outils pour maîtriser le prix du foncier(agences régionales dotées de moyens financiers suffisant), fairereculer la spéculation immobilière et la ségrégation urbaine qui se combinentpour exclure des millions d'habitants d'un véritable droit au logement.Nous proposons de créer un service public décentralisé du logementet de l'habitat, financé par un effort exceptionnel et durable dubudget national (au moins 2 % du PIB), par une mobilisation des fondsde l'épargne populaire et citoyenne du livret A gérés par la caisse desDépôts et Consignations (2 milliards d'euros immédiatement disponibles),par une revalorisation de la participation des employeurs, par lataxation de la spéculation foncière et immobilière, par la contributiondes grandes entreprises du BTP. Un plan de construction en 5 ans de600000 logements de qualité à loyers modérés et de réhabilitation deslogements des foyers modestes doit être lancé. La politique de mise envente du parc social locatif abandonnée. Les dépenses pour l'habitat nedoivent plus excéder 20 % des revenus d'une famille. Pour lutter contrela ségrégation pratiquée dans certaines villes, l'Etat doit faire respecter leseuil des 20 % de logements sociaux instauré par la loi SRU devenueobligatoire, les opérations de renouvellement urbain ne peuvent se fairesans l'accord des habitants. Le service public de l'habitat intervient dansl'aménagement et l'organisation du cadre de vie, pour l'embellissementdes villes et des villages, empêcher la création de « ghettos sociaux » etplace la démocratie participative au cœur de son fonctionnement. Il luttecontre la pollution publicitaire dans l'espace public. Il permet de rendrele droit au logement, notamment pour les jeunes et les plus démunis,opposable devant les tribunaux.- Un service public de la petite enfanceIl faut revaloriser les allocations logement, verser des prestations socialesdès le premier enfant pour favoriser une véritable vie familiale.Il faut assurer partout un service public de la petite enfance (crèches,halte-garderie, centres de loisirs…).- Transports, le droit aux déplacements pour tousDans les agglomérations urbaines, comme dans les zones rurales ledroit aux transports est devenu essentiel à la vie quotidienne, maisl'offre de transports n'a pas suivi. Seule une maîtrise publique permettrade développer une politique cohérente, articulant les différentsmodes. Des programmes de développement des transports publicsaccessibles à tous les usagers, doivent être engagés partout, pour mieuxdesservir toutes les zones à égalité (y compris entre les métropoles et lesDOM-TOM), pratiquer des tarifs accessibles, voire la gratuité danscertains cas, réduire la pollution.- Un aménagement du territoire promoteur de coopérations et de nouvellessolidaritésLa politique libérale organise la mise en concurrence des territoires,pousse à une surenchère d'attractivité, creuse les déséquilibres et lesinégalités. Pour répondre aux besoins de solidarité et de développement,une nouvelle politique d'aménagement du territoire doit être miseen œuvre, élaborant un schéma national et des schémas territoriauxavec les populations, les élus, les acteurs sociaux et économiques. EnN° 217 - Supplément à l’Humanité du 30 mars 2006 - PAGE XVI


milieu rural, le maintien des activités doit être soutenu et la présence deservices publics de qualité développée.4) Faire respecter une véritable égalité de droits- La lutte contre les discriminations, grande cause nationaleLa lutte contre les discriminations doit être déclarée grande cause nationalepour toute la durée de la législature. Tout le champ des discriminationsdoit être considéré, qu'elles soient fondées sur l'engagement syndical oupolitique, qu'elles soient racistes, fondées sur les convictions religieuses,sexistes, anti-LGBT (Lesbiens, Gays, Bisexuels et Transsexuels), qu'ellesstigmatisent des jeunes, des immigrés, des gens du voyage, des personnes ensituation de handicap, qu'elles touchent à l'âge, à l'origine sociale, ou à l'aspectphysique, concernent l'accès à l'emploi, au logement… Un bilanannuel doit être présenté au Parlement suivi de décisions pour mieux faireappliquer les lois. Un corps d'inspecteurs de la lutte contre les discriminationspeut être créé. Dans les entreprises, le respect de l'égalité face à l'embauche,aux salaires, à la promotion doit être garanti. Des objectifs ambitieuxde recrutement seront exigés des entreprises et de la fonctionpublique, en particulier concernant les jeunes et les femmes, les habitantsdes banlieues, contrôlés par les intéressés eux-mêmes Les arrestations oucontrôles au faciès doivent être réprimés avec sévérité. La Haute autorité delutte contre les discriminations doit être démocratisée, décentralisée et sonrôle renforcé. La notion de "race" doit disparaître dans les textes institutionnels.La loi du 23 février 2005 doit être abrogée. Comme le demandentnombre d'associations, la journée nationale de la Mémoire, concernant l'esclavageet la traite négrière, doit être étendue aux massacres coloniaux.L'accès des personnes en situation de handicap à une vie sociale et à unecitoyenneté pleines et entières doit être assuré dans tous les domaines. Nousvoulons une société de respect de chaque individu, de son orientationsexuelle, d'égalité de droits pour tous les couples. Le droit au mariage et lapossibilité de l'adoption doivent être reconnus aux couples homosexuels età toute personne sans distinction de sexe et de genre. La Convention internationaledes Droits de l'enfant doit être respectée.- Respecter la parole des jeunesLa jeunesse n'est pas respectée. Sur des questions essentielles pour sonprésent et son avenir, elle n'est même pas consultée. Nous proposonsde construire dans un grand débat public une loi d'orientation pour lajeunesse. Sans attendre, des lieux de parole et de pouvoirs à tous lesniveaux, y compris institutionnels, doivent les associer aux décisions.Nous proposons de créer une allocation et un service public permettantd'accompagner vers leur autonomie les jeunes dans leur diversité desituation. Des actions doivent être engagées contre toutes les formes dediscriminations qu'ils subissent.- La laïcité, un acquis à revivifierLa laïcité est la condition même du « vivre ensemble ». Pour nous, non seulementelle assure la liberté de conscience et garantit le libre exercice descultes, mais elle est l'un des fondements d'une société d'égalité des droitsentre tous les individus. Ses principes ne sont pas compatibles avec les discriminations,les intégrismes, et les communautarismes. Il faut relancer lalutte contre les sectes. La loi de 1905, qui est un pilier de la laïcité en Franceet permet toutes les adaptations nécessaires, ne doit pas être modifiée.Nous proposons la création d'un Haut conseil de la laïcité, dont le rôleserait de faire vivre ses principes dans les conditions du XXI e siècle.- Reconnaître enfin les droits des migrantsL'exploitation et le racisme dont sont victimes les travailleurs migrants etleurs familles sont insupportables. La France doit être porteuse de l'exigenceimpérative de transformations économiques internationales permettantde faire cesser le pillage des pays d'origine, y compris de leurs cadresou de leurs élites et de faire reculer l'exode de la misère. Pour faire reculerles situations désastreuses de clandestinité, assurer la liberté de circulationet la régularité du séjour des migrants, le droit d'asile doit être respecté,tous les sans-papiers doivent être régularisés, les zones d'attente et centresde rétention doivent être supprimés, l'aide médicale d'Etat (AME) rétablie.Il faut supprimer la notion de « pays sûrs » qui permet de traiter unedemande d'asile par procédure prioritaire, sans un examen approfondi dudossier. L'acquisition de la nationalité française doit être facilitée, le droitdu sol dès la naissance rétabli, les lois Pasqua-Debré, Chevènement et Sarkozysupprimées. Le droit de vote et d'éligibilité est accordé à toutes lesélections (après trois ans de résidence pour les élections locales, dix anspour les élections nationales).5) Pour une égalité effective entreles femmes et les hommes- Une société de mixitéFavoriser partout la mixité en s'opposant à tout ce qui divise ou sépare.- Pour l'égalité professionnelleDès le début de la législature, après évaluation des lois existantes, lesmesures législatives nécessaires seront prises pour une réelle mise en œuvrede cette égalité (accès à l'emploi, salaires, promotions…). Elles obligeraientà négocier tous ans sur les mesures permettant de faire respecterl'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, avec obligation derésultats et droit à la réparation des discriminations antérieures. Des sanctionsfinancières seront appliquées si les écarts ne se réduisent pas véritablement.Elle organiserait la transparence des indicateurs d'évaluation del'égalité, et créerait un pouvoir de décision des représentant-e-s du personnel,ou à défaut les salarié-e-s, sur la mise en place et les modalités d'horairesà temps partiel. Elle ferait des atteintes à l'égalité professionnelle unediscrimination punissable pénalement.- Le libre choix de sa maternitéCommunisteSGarantir le droit à une maternité voulue, associée aux congés parentaux desdeux parents. Garantir le droit à l'information sur la contraception. Rembourserà 100 % tous les modes de contraception. Programme de santépublique garantissant le droit à l'IVG et sa gratuité, avec le développementdes centres de planning familial. Combat contre toutes les restrictions deces droits au plan national et européen.- Le refus de toutes les formes de violenceLoi-cadre pour développer les moyens de prévention et de poursuite desviolences, y compris conjugales; plan de lutte contre la marchandisationdes corps et l'esclavage moderne; lutte contre la prostitution, sans criminaliserles prostitué-e-s; garantie des droits des femmes migrantesconformément au droit français.6) Services publics, le choix de l'égalité,de la solidarité, de la maîtrise citoyenneLes Français sont très attachés aux services publics. Pour l'égalité d'accèsde tous, pour la réponse aux besoins, pour le développement économique,il faut des services publics de qualité partout et pour tous.Pour cela, il faut reconquérir la maîtrise publique des services publics et desentreprises nationales que la droite s'acharne à livrer au marché. Revenirsur ce que les gouvernements successifs ont privatisé mais aller plus loin,vers des services publics étendus et démocratisés. Dans chaque grand secteurrelevant du service public, il y a besoin de maintenir ou de créer un opérateurpublic fonctionnant sur des principes en rupture avec ceux desgroupes privés. Toute entreprise qui a ou acquiert les caractéristiques d'unmonopole doit entrer dans le champ de l'appropriation sociale.- Engager un vaste plan de reconquête et de modernisation des servicespublicsPromouvoir le service public postal, conforter sa présence sur tout le territoire;engager la réappropriation publique de l'eau, du traitement desdéchets, des télécommunications; renationaliser EDF-GDF; empêcher lamise en pièces de la SNCF et en faire un acteur d'une politique coordonnéede transport; créer un pôle public du transport de voyageurs urbains etinterurbains; stopper la privatisation engagée des ports et de la SNCM;faire revenir les autoroutes dans le giron public; reconquérir la maîtrisepublique du transport aérien et renationaliser Air France; créer un pôlepublic du financement et du crédit.- Promouvoir la notion de biens publics et de droits associés à ces biensCes biens inaliénables sont partagés par toute l'humanité. Ils sontindispensables au développement des capacités humaines, à la démocratie,à la vie elle-même. Leur accès doit être garanti pour chacun-e.Leur gestion doit être assurée par des acteurs visant l'efficacité socialeet non la rentabilité financière, en coopération. Leur financement doitêtre libéré du marché financier.L'inclusion de ces droits devrait figurer dans la Charte des droits fondamentauxet dans un nouveau traité européen s'émancipant deslogiques de marchandisation.- Exclure les services publics de l'Accord Général sur les Commerceset les Services- Démocratiser les services publics, changer la composition des conseilsd'administration des entreprises publiques. Développer les pouvoirsd'intervention et de décision des salariés, des usagers, des élus.7) École, culture, recherche,une grande ambition pour tous- Une école de la réussite pour tousL'éducation est un enjeu de société. La droite au pouvoir met en place uneécole à plusieurs vitesses adaptée aux besoins de l'économie capitalistemondialisée. Nous voulons un service public laïc et véritablement gratuitde l'Éducation qui scolarise tous les enfants et tous les jeunes sans exceptionet qui garantisse la valeur nationale des formations et des diplômes.La scolarité obligatoire ne doit pas être réduite mais étendue de 3 à 18ans, avec maintien et satisfaction du droit à la scolarisation dès deux ans.Tous les moyens doivent être déployés pour permettre à chaque jeune,quelles que soient la voie et la filière de sa formation choisies, quels quesoient son milieu social et son lieu de résidence, de s'approprier une culturecommune de haut niveau et d'épanouir sa personnalité. Un processusd'unification du privé et du public dans un service national unifié del'enseignement sera engagé.Au « minimum culturel » pour les plus défavorisés, nous opposons la nécessitéde refonder une culture commune de haut niveau pour chacun, qui soitun atout pour une formation tout au long de la vie. Pour cela, nous proposonsd'abroger la loi Fillon, d'enrichir les contenus et notamment d'introduirel'enseignement artistique dans les programmes de la maternelle àl'université, de faire une place importante a l'éducation physique et sportive,à la culture scientifique et technique, à l'apprentissage des langues régionaleset de donner les moyens d'un service de santé scolaire efficace et destructures adaptées à toutes les formes de handicaps.Une profonde réforme de l'enseignement technique, des formations professionnelleset technologiques, articulée à la proposition de sécurité d'emploiformation, est nécessaire. L'apprentissage à 14 ans doit être supprimé.Il ne peut y avoir de transformation progressiste de l'école sans favoriserune réelle démocratie éducative, impliquant tous les intervenants et les usagersdu service public en particulier les parents. Nous proposons de créerdes « observatoires de la scolarité » rassemblant au-delà des acteurs classiques,des chercheurs en sciences sociales et sciences de l'éducation, ainsique toutes les associations intéressées à la lutte contre les inégalités notammentscolaires, de faire un bilan des ZEP et de leur consacrer de vraismoyens, de mettre en place un Fonds National de lutte contre les inégalitésTEXTES ADOPTÉS PAR LE CONGRÈSà l'école. Ce fonds sera structuré en quatre volets: un volet social, permettantla mise en place de mesures immédiates de gratuité; un volet éducatif,avec le lancement d'un programme national de recherche; un volet démocratique,favorisant le rôle des différents acteurs; un volet de politique territoriale,visant à réduire les inégalités entre territoire.Pour financer ce fonds, une loi de programmation pluriannuelle doitporter le budget de l'Éducation nationale (hors participation collectivitésterritoriales) à 7 % du PIB. Il faut mettre un terme aux emplois précairesdans l'éducation nationale, engager un plan massif de recrutementet de formation sur cinq ans de 150000 enseignants et 45000personnels d'accompagnement et assurer le retour des personnelsTOSS dans l'éducation nationale.- L'enseignement supérieur et la rechercheL'enseignement supérieur doit être démocratisé, et d'énormes moyens doiventêtre consacrés à la vie étudiante. Nous ne partageons pas la réformeLMD. Il est temps d'en faire le bilan critique sous contrôle démocratiquedes étudiants et des enseignants. Ce bilan doit conduire à une nouvelleréforme progressiste qui donne toutes ses chances à chaque étudiant, mettefin à la mise en concurrence des universités, garantisse à la fois le caractèrenational des diplômes et leur reconnaissance dans le cadre d'une harmonisationeuropéenne. Cette nouvelle réforme devra disposer des moyensfinanciers nécessaires pour garantir l'accès et la réussite pour tous dans unenseignement supérieur de qualité. Cela passe notamment par la créationd'un statut de l'étudiant s'accompagnant de nouveaux droits (logements,revenu, culture, transports, citoyenneté, échanges internationaux…).L'actuelle loi de programmation doit être remise en cause. L'effortpublic de recherche doit être doublé sur une législature, un programmede développement des emplois publics lancé, un statut du métier dechercheur créé pour en finir avec la précarité.Les établissements publics de recherche doivent être exonérés de la TVA.Un pilotage démocratique de la recherche doit être garanti, un financementpublic récurrent devant assurer deux tiers au moins des moyens des laboratoirespublics. Il faut affirmer le rôle essentiel des organismes publics derecherche notamment du CNRS et les conforter dans leurs missions de productionde savoir et promouvoir ainsi une recherche fondamentale et appliquée,indépendante des pressions de rentabilité induite par la logique capitaliste.Un grand organisme public de recherche technologique etindustrielle doit être créé.- Le droit au sportL'accessibilité aux pratiques sportives pour tous sera développée en portantle budget de la jeunesse et des sports à 1 % du PIB.- Le droit à la culture et à l'informationLoin d'être une simple accumulation d'œuvres, de savoirs ou d'objets, laculture est avant tout le lieu de l'élaboration des outils symboliques, quellesque soient les formes qu'ils prennent. L'épanouissement et l'expression detou-te-s et de chacun, articule dans le champ culturel des enjeux démocratiqueset des enjeux d'émancipation humaine. Les exigences du développementculturel nécessitent de porter à 1 % du PIB la dépense publique; pourcela, une loi d'orientation et de programmation budgétaire devra être miseen débat sans délai au parlement.La France militera pour la ratification la plus large et la plus rapide de laconvention sur la diversité culturelle adoptée par l'UNESCO. Elle défendrarésolument l'exception culturelle au sein de l'OMC comme dans toutes lesinstances internationales et européennes, afin de contribuer à la reconnaissanceet au développement des langues et des cultures du monde et de leurenrichissement mutuel.La création sera soutenue par un financement public accru et dégagée deslogiques financières, une véritable démocratie culturelle développée enredonnant toute leur place à l'éducation populaire et aux arts dans la cité,dans l'école et dans l'entreprise, en favorisant la rencontre avec les artisteset les créateurs au sein des établissements d'enseignements. Le statut desalarié sera garanti pour tous les artistes et les techniciens du spectaclevivant et du cinéma, le protocole d'accord de 2003 abrogé et la solidaritéinterprofessionnelle garantie, un statut des plasticiens sera discuté et mis enplace, « le droit de présentation » de leurs œuvres appliqué.Le droit à l'information sera inscrit dans la Constitution de même que lacréation d'un Conseil supérieur des Médias qui remplacera la CSA et seracomposé d'élu-e-s de la nation, de professionnel-le-s et de citoyen-ne-s. Unevéritable information pluraliste, c'est-à-dire contradictoire, sera garantiepar les cahiers des charges des entreprises de l'audiovisuel. Il faut stopperpar la loi la concentration dans les médias et l'édition et reconstruire unpôle public de l'audiovisuel libéré du diktat de l'audimat. L'expression desmédias associatifs partie prenante du service public doit être garantie, ainsique le pluralisme de la presse écrite et de sa distribution aussi. Des mesuresfiscales seront prises en faveur des initiatives, individuelles ou collectives,qui contribuent à l'indépendance de financement de la presse d'opinion àl'égard des grands groupes économiques.La marchandisation de la culture s'exerce de la manière la plus perverse,notamment au travers de la publicité, pour nous réduire au rôle de consommateur.Nous proposons notamment d'exclure progressivement la publicitédu service public de télévision afin de soustraire celui-ci au diktat de l'audimatet de la taxer sur les chaînes privées et les médias commerciaux pourcontribuer au financement de l'audiovisuel public et abonder un fonds d'aideà la création et au pluralisme.L'Internet, les nouveaux moyens d'échange numérique, les logiciels libres,l'accès aux œuvres de l'esprit qu'ils permettent, peuvent être une fantastiqueavancée de civilisation. Les mesures liberticides de contrôle techniqueset de surveillance doivent être levées. La libre disponibilité de cesrichesses informationnelles doit s'accompagner d'une réforme globale dudroit d'auteur, garantissant la rémunération des créateurs, instaurant unetaxe sur les profits de ces secteurs.N° 217 - Supplément à l’Humanité du 30 mars 2006 - PAGE XVII


lisation, le rendre utile pour un autre type de croissance, en faveur dudéveloppement humain. Il est illusoire de penser garantir l'avenir dumonde en perpétuant le type actuel de croissance fondé sur des déséquilibressocio-économiques majeurs, sur des logiques de dominationinsupportables, sur l'accroissement des dépenses militaires sur l'épuisementdes ressources. Il y a besoin de construire un nouveau mode dedéveloppement solidaire, au service de l'épanouissement humain, dudéveloppement de chacun-e, respectueux des territoires, de leur équilibre,de l'avenir de la planète et de ses ressources. Il y a besoin pourcela de nouveaux indicateurs de mesure et d'évaluation des performancessusceptibles de traduire la contribution à la qualité de la croissanceet du développement.1) Contre le pouvoir des marchés financiers,un autre crédit et des coopérations- En Europe, il faut agir pour changer le rôle de la Banque centrale européenne,placer son action sous le contrôle des Parlements européen etnationaux pour réaliser des objectifs annuels chiffrés de créations d'emploidans l'Union et dans chaque pays membre, Ses crédits doivent devenirsélectifs, avec des taux plus faibles quand les investissements financésservent à programmer plus d'emplois, de formations, de valeur ajoutée,plus dissuasifs quand ils servent la rentabilité financière. Une ligne de créditdoit financer le « rattrapage social » au Sud et à l'Est et un SMIC danschaque pays de l'Union progressivement harmonisé vers le haut.- Le pacte de stabilité doit être remplacé par un pacte de progrès socialpour l'emploi et la croissance, qui relance de manière concertée desdépenses publiques de développement (santé, éducation, formation,recherche, logement social, culture, transports, infrastructures) etorganise une diminution concertée des dépenses militaires. Leurrelance, appuyée par la BCE contribuera à réduire les déficits.- En France, il faut réorienter tout de suite le crédit, l'épargne, les fondspublics.Des conférences régionales pour l'emploi et la formation doivent organiserla concertation des acteurs de terrain (salariés et syndicats, citoyens et associations,élus, représentants des employeurs, élus et pouvoirs publics) avecles institutions financières, pour concevoir les montages nécessaires à la réalisationdes objectifs annuels d'emploi et de formation ainsi chiffrés.Le rôle des banques doit être changé, pour faire reculer et remettre encause la dictature de la rentabilité financière et des actionnaires, promouvoirun crédit sélectif en faveur de l'emploi. Il s'agit de responsabilisersocialement et territorialement les entreprises en changeant leurs relationsavec les banques à partir d'un crédit nouveau, alternatif au financementpar les actionnaires. Le suivi et le contrôle par les salariés et les élus seraorganisé grâce aux conférences régionales pour l'emploi, aux pouvoirsnouveaux créés pour cela.Des fonds régionaux pour l'emploi et la formation prendraient en charge labonification des prêts bancaires, dans la mesure où ils développent emploiset formation. Tous ces fonds régionaux seraient associés dans un fondsNational pour l'Emploi et la Formation géré avec les élus, notamment territoriaux,et des représentants des CE, dans le cadre de programmes nationauxd'emploi et de relance des filières industrielles et de services. Outre desdotations budgétaires, il serait tout de suite doté des 20 à 23 milliards d'euroannuels représentant les exonérations de cotisations sociales patronales.Un pôle public financier serait créé avec des banques, sociétés d'assuranceset établissements financiers nationalisés, à partir de la Caisse des dépôts,des services financiers de la Poste, d'OSEO, du Crédit Foncier, de la CNP,de la Caisse nationale des Caisses d'Épargne et de son « groupe ». Il serachargé de développer une nouvelle grande mission de service public du créditpour sécuriser et promouvoir l'emploi et la formation et pour entraînerl'ensemble du système bancaire.Les PME, qui représentent 63 % de l'emploi total et 53 % de la valeur ajoutéeen France, de même que les artisans et les petits commerçants, serontparticulièrement concernées par ces nouveaux dispositifs qui sécuriserontleur création, leur développement et leur transmission. Elles disposerontainsi de marges de manœuvre très accrues dans leurs rapports avec lesgrands donneurs d'ordre et les réseaux de distribution.Le développement de coopérations en France et en Europe avec les institutionsfinancières publiques, semi-publiques, mutualistes et coopératives enEurope sera une des missions de ce pôle public et des fonds pour l'emploi.L'épargne des salariés et retraités sera revalorisée et mobilisée autrement,pour l'emploi et la formation, grâce à l'émission de nouveaux titres publics,non cotés sur le marché financier. L'épargne populaire collectée par le pôlepublic et les livrets défiscalisés pourra être placée dans ces titres. Celaconcernerait en premier lieu La Poste et les livrets A. La gestion des fondscommuns de placement récupérant l'épargne salariale sera radicalementdémocratisée et basée sur des critères d'efficacité sociale. Les stock-optionsseront supprimées.L'actionnariat salarial actuel sera mis en extinction. Avec les distributionsd'actions gratuites actuelles, ils doivent être émancipés du marché financier.CommunisteSLes titres concernés seront non négociables sur le marché, non cessibles enBourse et détenus obligatoirement pendant une longue durée. Ils neseraient cessibles qu'à un Fonds non spéculatif dans l'entreprise géré par lessalariés et leurs organisations. On chercherait ainsi à contrer l'intégrationdes salariés à la rentabilité financière contre leurs intérêts. L'épargne géréepar les investisseurs institutionnels que sont les compagnies d'assurances etles différents FCP et SICAV sera mobilisée au service de l'emploi et d'unenouvelle croissance réelle.Le contrôle des fonds publics sera démocratisé. Sera restaurée et étendue laloi adoptée en janvier 2001, sur initiative des parlementaires communistes,portant création d'une « commission de contrôle nationale et décentraliséedes fonds publics accordés aux entreprises » (loi n° 2001-7 du 04/01/2001)et abrogée par la droite.2) De nouveaux droits et pouvoirs pour les salariésDe nouveaux droits et pouvoirs d'intervention et de décision dans lagestion des entreprises sont indispensables pour changer la gestion desentreprises, ses buts.Les nouveaux droits et pouvoirs des salariés doivent s'étendre à toutes lesdécisions essentielles concernant les gestions, le niveau et la qualité del'emploi, les choix industriels et d'investissements, les opérations stratégiquesde rachat, de fusion, de délocalisation ou de cession d'activité. Celase fera notamment à travers de nouveaux champs d'intervention pour lesCE, CCE et Comité de groupe.3) Une véritable appropriation socialedes entreprises, pour une tout autrepolitique industrielle et de services- Une propriété publique étendue, si elle ne suffit pas comme l'a montréles dérives de l'étatisation, reste toutefois indispensable. Elle constitueun levier, joue un rôle transversal dans toute la société pour contrerla puissance des marchés financiers, de la marchandisation et des critèresde rentabilité, par l'introduction de critères de gestion d'efficacitésociale irriguant toute la société.Dans ce but l'Agence des participations de l'Etat, démocratique, transparenteet représentative, aura deux finalités fondamentales: sécuriser et promouvoirl'emploi, la formation et la recherche dans les entreprises au capitaldesquelles l'Etat participe; développer les territoires en répondantefficacement aux besoins de leurs populations. Elle assumera cette missiondans le cadre de la réalisation d'objectifs annuels d'emploi en France et enEurope et d'objectifs de politique industrielle et de services nouvelle. Sesorientations feront l'objet d'un débat annuel avec vote au Parlement.Dans les secteurs clés, les grands acteurs publics nationaux seront incitésà contribuer à l'émergence de véritables réseaux européens d'entreprisespubliques assumant en commun une mission de sécurisation etde promotion de l'emploi, de la formation, de la recherche. La Franceproposera à ses partenaires de l'Union européenne de créer un statut del'entreprise publique en Europe.- Une relance concertée de l'effort de recherche sera organisée. Degrands programmes de coproduction seront impulsés au plan nationalet rechercher au plan européen. Ils viseront à promouvoir l'efficacitésociale et la cohérence des filières industrielles et de services. Ils permettrontde consolider et promouvoir les points forts de la France,notamment dans les industries aéronautiques et spatiales, l'énergie,l'automobile, les télécommunications…Cela concernera particulièrement les industries de la révolution informationnelle.Il s'agira aussi de pousser les technologies de l'information et dela communication dans les industries traditionnelles, particulièrement lamétallurgie, le textile, les Industries agroalimentaires, l'habillement - cuir,les équipements électriques et électroniques, les composants et les produitsminéraux, en visant notamment les PME-PMI. Les centres publics derecherche, avec les universités, seront appelés à jouer un rôle accru, maispas sous le pilotage des grands groupes et de la rentabilité financière. Lespôles de compétitivité seront transformés en réseaux de coopération, fonctionnantselon une tout autre logique sous le contrôle conjoint des chercheurs,enseignants et formateurs, des Comités d'entreprises, des syndicats,des associations et des élus.Le développement de formes alternatives d'entreprises (coopérativesde production, de distribution, de consommation…) sera soutenu,notamment par l'accès à des financements émancipés du marché financiers,ainsi que par l'octroi d'un droit de préemption des salariés surleurs entreprises en cession.4) Des impôts plus justes, plus efficaces,pour de nouvelles dépenses publiquesUne très grande réforme fiscale devra être engagée dès le début de lalégislature et menée à bien durant tout le mandat. Il s'agit, notamment,TEXTES ADOPTÉS PAR LE CONGRÈSd'aller vers le doublement de la part des prélèvements progressifs dansles recettes budgétaires, ce qui permettrait de réduire corrélativementle poids des contributions proportionnelles, notamment, la TVA particulièrementinjuste et inefficace.• Les impôts directs de l'Etat.- L'impôt sur le revenu sera transformé pour en finir avec la sous-taxationdes revenus financiers du capital. Un nouveau barème de l'impôtfera passer le nombre de tranches d'imposition de 5 à 9 pour assurerune meilleure progressivité du prélèvement. Le taux marginal serarelevé à 55 % et un minimum imposable sera instauré à 18000 euros.- L'impôt de solidarité sur la fortune: verra son taux doublé pour lestranches de patrimoine situées entre 750000 euros et 1200000 euroset il sera triplé pour les tranches supérieures. Les biens professionnelsréintégrés dans la base de l'impôt verraient leur taxation modulée enfonction de l'utilisation qui en est faite, pour ou contre l'emploi et leprogrès des qualifications en France.- L'impôt sur les sociétés sera modulé selon l'utilisation faite des bénéfices,favorable ou non à l'emploi. Le barème de l'impôt serait progressif. Sontaux serait modulé selon la part des bénéfices réinvestis dans la modernisationde l'outil de travail et la recherche avec un progrès de l'emploi, dessalaires, de la qualification, tandis que la part distribuée aux actionnaireset/ou placée sur les marchés financiers serait pénalisée.- L'impôt sur les profits pétroliers, assis sur les profits bruts des compagniespétrolières et des sociétés parapétrolières, financera une réforme de la fiscalitédes carburants et commencera à abonder un Fonds national de lutteantipollution permettant d'amplifier la recherche pour les énergies alternatives,les économies d'énergie et les moteurs propres.- Le crédit impôt recherche et développement sera profondément réformé.• Les impôts indirectsIl s'agit de limiter leur portée et de les rendre moins injustes.- La Taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP) sera réformée etson taux maximum de prélèvement plafonné.- Le taux de la TVA sur les produits déclarés de première nécessité seraprogressivement abaissé jusqu'au niveau zéro.- Les impôts locaux: Il s'agit de limiter la pression de la fiscalité localetout en redonnant d'authentiques marges de manœuvre aux budgetsdes collectivités territoriales. Il faut une véritable révision foncière, aulieu d'en rester à la valeur locative 1970 pour référencer les bases desimpôts locaux.- Taxe professionnelle (TP): Il s'agira d'en faire un véritable impôt pourl'efficacité du capital, assis sur les actifs matériels et financiers des entreprisesassujetties. Seront donc introduits dans la base taxable les capitauxfinanciers des entreprises, des banques et établissements financiers,des sociétés d'assurances, de la grande distribution, moyennant un tauxde 0,3 % à 0,5 %. Les importantes recettes nouvelles ainsi dégagéesnationalement seraient redistribuées entre toutes les communes selondes critères de besoins sociaux.- Taxe d'habitation (TH): Le montant de l'impôt sera limité à 20 % durevenu mensuel net perçu.- Taxe foncière: Le calcul des bases des propriétés non bâties, très souventà un niveau particulièrement faible, sera revu, ces propriétéspouvant, dans certains cas, constituer un véritable capital foncier.- Taxe d'ordures ménagères: Elle sera assise sur une valeur locativerévisée tenant compte de la qualité, de la superficie et de la situationde l'habitation afin d'être plus juste et plus représentative du potentielfiscal des familles.En outre, la réforme de cette taxe accompagnera la mise en place d'unecharte nationale contraignant les industries alimentaires et la grande distributionnotamment à limiter la production de déchets et d'emballages.5) Refonder et étendre les cotisations socialesdes entreprisesPour financer les importants besoins de protection sociale (santé, accidentsdu travail, retraites, famille, dépendance), la mise en place graduelled'un système de sécurité d'emploi ou de formation pour tous, lesnouveaux besoins de formation professionnelle, initiale et continue,l'allocation d'autonomie de la jeunesse, les cotisations sociales sont unoutil efficace cars elles poussent à intégrer ces exigences jusque dans lesdécisions de gestion des entreprises. À l'opposé des politiques systématiquesd'exonérations de cotisations, nous affirmons le besoin d'uneextension du montant de ces prélèvements, tant par l'augmentation decertains taux de cotisation, par la croissance de l'assiette salaires, par lacréation d'une assiette supplémentaire sur les profits financiers desentreprises, par des outils de modulation poussant à faire croître labase emploi et qualifications, par l'extension de mécanismes debonus/malus, mais aussi par la création de cotisations nouvelles.Simultanément seront mises en déclin la CSG et la CRDS. IV. NOTRE QUATRIÈME ENGAGEMENT : CONSTRUIRE UNE AUTRE EUROPE,AGIR POUR CHANGER LE MONDEL'exigence d'un autre monde, d'une autre civilisation grandit partoutdans le monde.En rejetant le projet de Constitution européenne, les électrices et lesélecteurs ont rejeté non pas l'Europe, mais les politiques néolibéralesqui la plongent dans la crise et auquel ce projet prétend donner le statutde Constitution de l'union. Ce rejet appelle d'autres décisions,d'autres institutions, d'autres politiques de l'Union européenne. Changerl'Europe et agir pour un autre monde sont pour nous deux objectifsintimement mêlés.1) Agir pour une Europe sociale, démocratique,solidaire, féministe, écologique et pacifique- La promotion d'un modèle social européen solidaire et de hautniveau, en opposition à la logique de mise en concurrence des populations,est la première exigence.N° 217 - Supplément à l’Humanité du 30 mars 2006 - PAGE XIX


TEXTES ADOPTÉS PAR LE CONGRÈSL'« Agenda de Lisbonne » qui enferme les décisions à prendre dans le cadredu seul objectif de « compétitivité » donc de mise en concurrence des travailleurs,des peuples et des territoires doit être profondément remis encause. Les politiques de réduction des dépenses publiques, de précarisationdes marchés du travail, de déréglementation et de privatisation doivent êtreabandonnées. Des politiques nouvelles sociales, économiques, industrielleset écologiques doivent être élaborées pour faire reculer le pouvoir des marchésfinanciers, accroître, sécuriser et promouvoir l'emploi et la formation,Le dumping social et les délocalisations fiscales doivent être combattuespar un ambitieux programme de développement des pays entrants, financéen réduisant les inégalités sur le continent. L'harmonisation par le haut desniveaux de protection sociale (santé, retraites…) doit être systématiquementrecherchée. D'une manière générale, le rapport entre les règles européenneset nationales doit être transformé, afin de faire toujours prévaloircelle qui socialement est la plus favorable.Les services publics, avec de nouvelles créations à l'échelle européenne doiventdevenir un pilier de la construction européenne, les directives de libéralisationdes services publics, la directive Bolkestein, celle sur les servicesportuaires, ainsi que toute directive poussant à l'allongement du temps detravail doivent être abandonnées. Une nouvelle politique agricole communedoit être élaborée fondée sur la sécurité et la souveraineté alimentaire,rapprochant les paysans européens au lieu de les mettre en concurrence,tournée vers le développement des coopérations avec les pays qui souffrentle plus de sous-alimentation. Une Charte européenne de l'environnementdevrait être adoptée.Ces nouvelles orientations impliquent des moyens économiques et financiers:transformation du pacte de stabilité en pacte pour la croissance etl'emploi, réforme du statut et des missions de la BCE, augmentation etréorientation du budget européen…- La promotion d'une Europe de l'égalité des droits est la seconde exigence.Une grande offensive européenne doit être menée en concertation en faveurde la dignité humaine, contre la pauvreté, l'exclusion, les divisions et discriminations.Les politiques d'Europe forteresse, de stigmatisation des étrangersnon communautaires doivent être abandonnées et les accords deSchengen renégociés au profit d'une action résolue de l'Europe en faveur depolitiques nouvelles de migrations internationales et de co-développement.L'égalité homme-femme doit être une valeur fondamentale de l'Union, l'éliminationdes rapports de domination un de ses objectifs prioritaires. Desmesures contraignantes seront prises à cet effet, avec une harmonisationsur les dispositions les plus progressistes, en particulier l'adoption une loicadrecontre les violences faites aux femmes ainsi que la légalisation del'IVG dans tous les pays européens.- La troisième exigence est celle d'une démocratisation radicale de laconstruction européenne.Le verdict populaire doit être respecté: la France doit affirmer qu'elle neratifie pas le traité constitutionnel européen et donc que celui-ci est caduc.Elle doit abroger la modification de la constitution française effectuée envue de la ratification du TCE. Un nouveau traité, définissant les politiquessociales, économiques, monétaires, environnementales, de défense doit êtremis en chantier. Le socle de cette refondation de l'Union, incluant une nouvelleCharte des droits fondamentaux contraignante, doit être soumis audébat et à la décision, par référendum, des peuples européens.Ce nouveau cadre fondé sur les principes de liberté, d'égalité, de pluralisme,de laïcité, appuyé sur la primauté des droits fondamentaux et deslibertés de la personne, étendra les pouvoirs de contrôle et d'interventionCommunisteSdes citoyennes et des citoyens dans la vie économique, sociale et politiqueà tous les niveaux. Il organisera le recul des pouvoirs de la Commissionau profit du Parlement européen et des Parlements nationauxdont les droits d'initiatives, de codécision, de contrôle seront renforcés.Le mode de scrutin en France pour le Parlement européen doit se fairesur la base d'une liste nationale à la proportionnelle. La constructioneuropéenne doit se poursuivre dans le plein respect du droit de chaquepeuple à disposer de lui-même.- La quatrième exigence est celle d'une Europe agissante pour unemondialisation de solidarité. La France et l'Europe doivent bannir deleur politique tout aspect de néocolonialisme, cesser de soutenir desrégimes bafouant les droits humains et fermer leurs bases militairespermanentes à l'étranger. L'Union a un grand rôle pour développer denouvelles relations en Méditerranée, avec les pays du Sud en général,et tout particulièrement avec l'Afrique et l'Amérique Latine. Elle doitêtre en pointe dans la promotion des politiques de co-développement.2) Agir pour un monde plus solidaireAu lieu de promouvoir la libéralisation du commerce international enfaveur d'une libre concurrence ravageuse, l'Europe doit se mobiliser enfaveur de l'émancipation des marchés et se déclarer zone hors AGCS. Lemandat des négociateurs européens dans l'OMC doit changer. Au lieu derechercher un compromis avec les États-Unis afin d'obtenir l'ouverture desmarchés les plus prometteurs pour leurs grands groupes respectifs, il s'agiraitde travailler à une alliance durable avec tous les pays qui le souhaitentpour faire émerger d'autres règles plus solidaires, plus démocratiques, plusresponsables. Cette alliance stratégique concerne en tout premier lieu lespays du Sud. Les Lampedusa, Ceuta et Melilla ont dramatiquement illustrécet urgent besoin. Le commerce équitable doit être encouragé.En divers points de la planète, la France est présente avec des départementset territoires qui pour plusieurs d'entre eux ont subi l'esclavage et ontcontribué à l'accumulation de richesses pour le pays colonisateur. Cespeuples, confrontés à une domination néocoloniale, sont aujourd'hui fragiliséset appauvris. Une aide exceptionnelle à leur développement est à assurerpar la France qui se doit de favoriser leur libre détermination sur leurdevenir institutionnel. Elle doit tenir son engagement de la tenue d'un référendumsur l'autodétermination en Nouvelle-Calédonie.Les institutions financières internationales doivent être réformées et dégagéesde la tutelle du dollar et des marchés financiers, pour promouvoir unemonnaie commune mondiale de co-développement. La lutte contre lesparadis fiscaux et les délocalisations fiscales est menée avec détermination.L'OMC doit être pleinement intégrée au système des Nations Unies etréorientée en faveur du progrès social. La France et l'UE doivent s'engagerpleinement en faveur de l'annulation de la dette des pays pauvres. Lesobjectifs du Millénaire pour réduire la pauvreté dans le monde mieuxfinancés. L'ONU doit être réformée, démocratisée, avec le renforcementdes pouvoirs de son assemblée générale, l'augmentation des membres deson Conseil de sécurité et la coopération avec les sociétés civiles, son rôledoit être revalorisé pour contribuer à la promotion de rapports plus solidairesdans le monde, à la réduction des inégalités mondiales, à la préventiondes conflits et à la reprise du désarmement, à la réduction des dépensesmilitaires, à la répression des trafics d'armes.La France et l'Europe doivent se mobiliser pleinement pour faire prévaloirun concept du développement solidaire et durable. L'aidepublique au développement doit être accrue, réformée et définie enfonction de leurs besoins avec les populations concernées.La lutte contre les grandes pandémies, et notamment l'accès aux traitementspar toutes les populations de la planète, doit être une priorité. Descoopérations favorisant la démocratisation de l'accès aux soins et médicamentsaux plus démunis dans le monde aujourd'hui doivent être développées.L'ONU doit pouvoir assurer la coordination de la gestion des secoursface aux grandes catastrophes naturelles.3) Agir pour un monde de paixLe combat pour la paix, le désarmement et la sécurité doit être réactivé.L'Union européenne ne doit pas devenir une puissance militariste de plus,qu'elle soit inféodée à la superpuissance américaine ou même qu'ellecherche, par hypothèse, à s'en distancier. Alors que les États-Unis militarisentà outrance les relations internationales, développent le concept deguerre préventive en appui à leur offensive économique, commerciale etculturelle, la France et l'Europe doivent être des acteurs indépendants detype nouveau. Cela suppose de s'émanciper de l'OTAN et d'avancer verssa dissolution, de prendre des initiatives significatives en faveur de la sécuritéinternationale: pour éliminer les armes nucléaires et toutes les armesde destruction massive, pour créer une dynamique de désarmement général,pour faire appliquer le traité de non-prolifération, pour instaurer uncontrôle public national et international sur la vente d'armes, pour proscriretout recours à la guerre comme moyen de régler les problèmes dumonde, - ce qui implique notamment de reconquérir une maîtrise publiquedes industries d'armement - pour promouvoir un multilatéralisme authentique,pour faire appliquer point par point tous les engagements pris parla communauté internationale tels que les "objectifs du Millénaire" fixéspar l'ONU. La France, l'Europe ont une responsabilité essentielle à assureren faveur de l'établissement d'un Etat palestinien viable dans les frontièresde 1967 vivant dans une sécurité partagée avec Israël; du démantèlementdu mur d'annexion et des colonies. L'action doit également sepoursuivre pour l'arrêt de l'occupation en Irak et le retour à la souverainetédes Irakiens avec l'appui de l'ONU. Les bases militaires étrangères enMéditerranée sont à démanteler pour aboutir à une zone dénucléarisée, depaix. La France et l'UE doivent œuvrer à la solution politique et négociéede conflits régionaux.4) Agir pour préserver la planèteIl est vital pour l'humanité de résoudre les problèmes écologiques. Lesdéfis de l'environnement, que sont la désertification, la perte de notrebiodiversité, l'épuisement, le gaspillage et le pillage des ressources, leréchauffement climatique, la pollution de l'air, de l'eau et des sols doiventêtre traités de façon nettement plus offensive. Il ne suffit pasd'avoir signé le protocole de Kyoto, la communauté internationale doitagir pour sa mise en œuvre. Il faut agir pour supprimer le système honteuxdu marché des droits à polluer. Il faut refuser notamment quel'Union révise à la baisse ses projets de directives sur l'environnement,comme celui de la pollution de l'air, pour cause de compétitivité. Il fautagir pour une redéfinition des modes de production, de consommationet d'échanges, promouvoir le partage et la coopération contre la marchandisationet la concurrence. Europe / mondeCe qui caractérise de façon plus affirmée, d'année en année, l'évolutiondu monde d'aujourd'hui est la montée d'aspirations profondesà la sécurité, à l'émancipation humaine, à la liberté.Les violences, les inégalités, les dominations se heurtent de plus en plusà une contestation de l'ordre capitaliste établi, des politiques de puissanceet de militarisation.C'est dans ce contexte contradictoire où l'espoir issu des combativités positivesnouvelles le dispute aux risques de régressions, que notre parti agit etcherche à peser dans le combat pour les droits humains, pour un mondeplus juste, plus démocratique et plus pacifique. Un combat qui s'inscritdans notre visée communiste, dans notre conception de sociétés de partagedes savoirs, des richesses, des pouvoirs…Malgré le carcan des politiques néolibérales et de leurs accompagnementsidéologiques, des résistances se développent sur tous les continents et s'affirmentcontre les reculs sociaux, contre l'idée même d'un capitalisme mondialiséprésenté comme indépassable.Notre parti est à l'offensive sur ces enjeux décisifs. Depuis notre dernierCongrès, le NON au référendum en France et aux Pays-Bas a changé radicalementla donne. C'est l'Europe libérale qui a été rejetée dans un débat degrande portée politique pour l'avenir, pour la construction d'une autreEurope. C'est un succès pour les forces progressistes en France, mais aussien Europe où les forums sociaux, les mouvements syndicaux ont été nombreux.Le rôle du PCF a été souligné dans sa contribution aux rassemblementset à la définition de propositions alternatives.Notre parti au plan mondial, s'investit dans la recherche de convergences etde solidarités pour des réponses aux besoins des peuples, pour le développementdans toutes ses dimensions, contre la domination des marchésfinanciers globalisés et contre la politique hégémonique des États-Unisdont on perçoit les contradictions et les limites. Cette politique déstabilisatricen'a fait qu'ouvrir de nouvelles opportunités à un terrorisme meurtrier.Nous agissons dans tous les champs politiques, économiques sociaux etculturels pour faire reculer la globalisation des modes de gestion capitalistes,pour la sécurité des populations, pour les libertés pour une responsabilitécollective face aux problèmes communs de notre planète: contrela pauvreté, les pandémies, pour l'accès aux ressources, au progrès socialet à l'emploi, l'égalité des droits entre les femmes et les hommes, la sauvegardedes équilibres écologiques, Nous considérons comme priorité politiquel'enjeu que constituent les migrations internationales. Nous sommespour le droit de chacune et chacun de choisir son lieu de vie et de circulerlibrement sur la planète.1) Exigeons les nécessaires réorientationspolitiques et monétaires des Institutionsfinancières et commerciales internationalesqui doivent être mises sous l'égide de l'ONUdémocratiséeNous voulons rendre possible un autre monde. C'est pourquoi nous combattonsl'hégémonie politique, militaire, économique, financière, monétaire,culturelle des États-Unis, cette nouvelle forme d'impérialisme appuyéesur la libéralisation des mouvements de capitaux et des échanges de marchandises,sur le contrôle des institutions financières internationales, et surla place privilégiée du dollar comme base du système monétaire international,allant jusqu'au blocus de pays comme Cuba.Wall Street attire d'énormes flux de capitaux en provenance du mondeentier. Massivement investies en bons du Trésor américain, ces ressourcesmanquent pour le développement de l'ensemble de l'humanité. Le rôledominant des grands groupes multinationaux amplifie le pillage des paysdu sud et les délocalisations. Les déséquilibres qui en résultent hypothèquenttoute perspective de développement durable à l'échelle de la planète.En Afrique où le nombre de pauvres a considérablement augmenté, la responsabilité,jusqu'à aujourd'hui, des ex-puissances coloniales, notammentla France, dans la situation de ce continent est considérable. La poursuitede politiques d'ingérence, de pillage, d'exploitation et d'ajustements structurelsne fait qu'aggraver les problèmes et pèse sérieusement sur l'avenir del'ensemble des peuples africains qui ont de formidables besoins de solidaritéet de coopération, dans l'intérêt mutuel et l'égalité. Il y a urgence à refonderla politique de la France envers l'Afrique.L'Union européenne pourrait contribuer à libérer ce potentiel, plutôt quede s'inscrire - avec des résultats désastreux pour sa croissance et pour l'emploi- dans le système de domination des marchés et de l'hégémonie desÉtats-Unis. Nous proposons une nouvelle alliance entre une Europe libéréede la tyrannie des marchés financiers, les « pays émergents » et du Tiersmonde,pour de nouvelles coopérations de co-développement.Cette nouvelle civilisation favoriserait l'accès partagé de tous aux bienspublics et communs de l'humanité que doivent être les ressources naturelles,l'eau, l'énergie, l'alimentation, la santé, la sécurité mais aussi l'information,la culture, l'éducation, les connaissances scientifiques et lacirculation de la pensée, le logement, la maîtrise de la monnaie et ducrédit, émancipés de la domination des monopoles multinationaux etde la concurrence marchande.Son financement s'appuierait sur une coopération monétaire nouvelle,avec un Fonds monétaire international émancipé de la domination dudollar. Une monnaie commune mondiale de coopération viserait àfaire reculer le rôle hégémonique de la devise américaine. Elle serviraità partager, à l'échelle du monde entier, le pouvoir de création monétairepour des crédits contribuant à sécuriser le parcours d'emploi et deformation de chaque être humain.Dans ce cadre, l'annulation de la dette du Tiers-monde ouvrirait la voie àde nouveaux crédits à long terme et à taux d'intérêt très bas, avec l'interven-N° 217 - Supplément à l’Humanité du 30 mars 2006 - PAGE XX


tion d'une Banque mondiale et d'un FMI radicalement réformés. UneOMC profondément transformée et démocratisée agirait, non pour imposerla concurrence sans contrôle dans tous les domaines, mais pour unemaîtrise des marchés, dans le respect des activités qui concourent au développementhumain partagé. Les recommandations de l'OIT et de l'OMSdoivent s'imposer aux États, y compris dans le cadre de l'OMC.Ainsi les institutions internationales contribueraient-elles à construireune nouvelle civilisation de toute l'humanité.2) Paix et sécurité en Europe et dans le monde :une perspective communistePour assurer sa domination et garantir ses intérêts dans un contexteinternational de crises profondes, l'administration des États-Unis privilégiel'exercice de la force dans une logique impérialiste.En contradiction avec les défis essentiels de la planète pour le XXI e sièclequi s'ouvre, tels que la réduction des inégalités, la démocratie, la préservationde la planète, les États-Unis mènent une politique de puissanceunilatéraliste, prédatrice et militariste. Menaçant directement plusieurspays au nom de la guerre préventive. Ils poursuivent une guerre et uneoccupation illégitime en Irak en alimentant des sentiments d'hostilitébien au-delà des pays arabes.Entre pays capitalistes développés et les peuples les plus pauvres, legouffre s'est encore élargi. La moitié de la population mondiale vitavec moins de 2 dollars par jour.Extrémismes, intégrismes, ultranationalismes, se nourrissent des frustrationset humiliations quotidiennes issues de cette situation. Nouscondamnons fermement le terrorisme qui lui aussi se nourrit de ceshumiliations, attise les haines et, est contraire aux aspirations despeuples à la paix, à la justice et à la démocratie. Dans le même temps lecombat nécessaire contre le terrorisme ne peut justifier ni la guerre nila violation des droits fondamentaux.Privés d'adversaires stratégiques à l'Est, les dirigeants des États-Unis ontsaisi la tragédie du 11 septembre 2001 pour tenter de définir un nouvelennemi global et justifier une guerre du « bien contre le mal », dans unelutte qui se veut sans fin et sans frontière. Loin de s'attaquer ainsi auxracines d'un terrorisme meurtrier, les dirigeants des États-Unis lui ontoffert de nouveaux champs d'exercice, y compris en Europe. Ils renforcentla position de ceux qui professent un « choc des civilisations », etn'hésitent pas, en même temps, à faire reculer les pratiques démocratiquesétablies en introduisant des législations d'exception liberticides aunom d'exigences sécuritaires.Les États-Unis ont cherché à rassembler une vaste coalition guerrièredans cet affrontement. La force du mouvement anti-guerre et le poidsdes opinions publiques dans le monde, particulièrement en France oùle rôle des communistes et des progressistes a favorisé un choix positifd'indépendance de la France, a contribué à délégitimer la guerre enIrak avec l'aide des Nations unies.On voit aujourd'hui l'échec patent et dramatique de cette logique deguerre, et les limites de la politique de puissance étatsunienne auMoyen-Orient. Il faut plus que jamais exiger la fin de l'occupation, leretrait des troupes étrangères et la reprise d'un processus politique réellementdémocratique en Irak.Le conflit israélo-palestinien caractérisé par l'occupation des territoirespalestiniens, doit faire l'objet d'un sursaut de responsabilité et d'initiativesinternationales afin qu'un règlement politique fondé sur la justice,le droit et la sécurité pour tous puisse enfin s'imposer avec la créationd'un Etat palestinien dans les frontières de 1967 et dans le respect deCommunisteStoutes les résolutions de L'ONU, aux côtés de l'Etat d'Israël, comme lesoutiennent les pacifistes israéliens et les Palestiniens. Les Européens etla France se doivent d'agir pour l'application de la Feuille de route, l'arrêtde la colonisation, le démantèlement du mur d'annexion, condamnépar la Cour Internationale de Justice de La Haye. Nous proposons lacréation d'une force de paix internationale sous l'égide de l'ONU.L'Union Européenne doit user de tous les moyens à sa disposition pourobtenir de l'Etat d'Israël le respect du droit international y compris l'accordd'association Union européenne-Israël.La France et l'Union Européenne doivent jouer un rôle positif auMoyen-Orient et dans le monde pour la paix en se dégageant de l'hégémonieet de l'unilatéralisme des États-Unis, ainsi que du carcan atlantiquede l'OTAN dont il faut obtenir la dissolution.C'est vers une nouvelle conception de la sécurité collective en Europe et surle plan international, fondée sur une culture de paix, qu'il faut aller résolument,en privilégiant partout dans le monde la lutte contre la pauvreté, lesfacteurs de tensions, et les régimes oppressifs et dictatoriaux, la réponse auxbesoins sociaux, le refus des mécanismes d'exploitation et de pillage au Sud,ainsi que la démilitarisation, la prévention des conflits, le désarmementmultilatéral et contrôlé pour tous les types d'armes, notamment nucléaires.Le rôle des Nations Unies doit être valorisé comme instance légitime dedécision. Seule l'ONU peut autoriser une intervention, pour rétablir lapaix sur la base des principes et des buts de la Charte. Le 60e anniversairede la création de l'ONU a démontré la nécessité de réformer en profondeurcette institution, de manière à en démocratiser le fonctionnement. Ilfaut exiger le respect des droits de l'homme partout. Les prises de positionde la France dans les institutions internationales feront l'objet d'uncontrôle parlementaire.La France doit être à l'initiative sur tous ces enjeux décisifs pour l'avenir, enparticulier pour le désarmement, et reconquérir la maîtrise publique desindustries d'armement. La nouvelle doctrine présentée par Jacques Chirac,portant sur l'utilisation de l'arme nucléaire, sous couvert de menace venantd'« États terroristes » ou de menace sur nos intérêts vitaux énergétiquesrelève d'une logique impérialiste. Elle ouvre la voie d'une nouvelle course àla prolifération de l'armement nucléaire.Zéro arme nucléaire sur la planète est plus que jamais un objectif de lutte.3) Quelle stratégie en Europe et dans le mondeface au capitalisme mondialisé ?La stratégie nationale que nous définissons à ce congrès est-elle pertinenteau plan européen et mondial?Le communisme, à la fois expression politique des révoltes et processusprofondément démocratique et libérateur, se donnant pour axe ledépassement du capitalisme dès aujourd'hui, est-il la réponse pertinenteaux injustices du monde?Face à la globalisation apparaissant comme une fatalité inéluctable issued'un projet politique pensé, préparé et mis en œuvre par les gouvernementsau service du capitalisme mondialisé, il nous faut définir les pistes d'unetransformation de la construction mondiale libérée de la domination dumarché capitaliste, du profit et des inégalités.Les dirigeants du monde capitaliste jouent un rôle majeur dans les instancesinternationales où se prennent tant de décisions, comme l'OMC, leFMI ou la Banque mondiale, mais aussi dans la construction européenne.Il faut que d'autres choix puissent s'imposer. Les changements de majoritépolitique sont indispensables, mais l'expérience en a témoigné en Europe,sont loin d'être suffisants pour cela.Il faut promouvoir un nouvel imaginaire internationaliste qui mettrait auTEXTES ADOPTÉS PAR LE CONGRÈScentre de la vie humaine d'autres significations que l'expansion de la productionet de la consommation, faisant des valeurs économiques un moyenet non une fin, dans le respect de chaque culture et de sa conception dubien-être social.C'est l'action convergente des communistes, des progressistes, des mouvementssociaux dans leur diversité, en France, en Europe et dans le mondequi pourra contribuer à modifier les rapports de force pour transformerles stratégies mises en œuvre. Déjà l'idée de la possibilité d'une autre mondialisationa gagné en crédibilité avec la force des attentes sociales et lerejet grandissant du néolibéralisme, des modes d'exploitation capitalistes,et de la domination des États-Unis à l'exemple des évolutions politiquesen Amérique Latine, qui sont d'autant plus porteuses d'espoirs et de perspectives,qu'elles sont le résultat de dynamiques populaires extrêmementprometteuses.Dans les luttes sociales, citoyennes et politiques, auxquelles nous participons,dans chacune des propositions avancées, il est nécessaire d'établir unlien entre les dimensions nationales, européennes et mondiales des enjeux.On le voit sur les questions de délocalisation. On voit aussi comment l'actioncollective peut obtenir ainsi de premiers résultats grâce à de fortesconvergences, par exemple contre des directives antisociales, comme celledite de Bolkestein, portant sur la libéralisation des services.Les forums sociaux mondiaux ou continentaux, la marche mondiale desfemmes contribuent à dessiner les contours d'un rassemblement anti-libéral.Ce sont des lieux pertinents d'échanges et de mobilisations. Les communistesfrançais y ont toute leur place.En Europe, l'existence du Parti de la Gauche Européenne et du groupede la Gauche Unitaire Européenne - Gauche Verte Nordique (GUE-NGL) au Parlement européen, de Partis communistes et de forces progressistesnationaux constitue un atout pour l'amplification des luttesporteuses de propositions alternatives à la mondialisation capitaliste.Les coopérations multiformes avec les progressistes européens maisaussi du Sud sont à renforcer.L'analyse que nous faisons depuis plusieurs années du processus de mondialisationet de ses conséquences sur les politiques européennes et françaisesa montré la complexité d'un monde nouveau, incertain, structuré parla globalisation capitaliste, par les politiques de puissance productrices decontradictions et de violences, mais aussi travaillé en profondeur par lamontée de résistances sociales et d'aspirations à l'émancipation, à la sécurité,à la paix, à la justice… des résistances qui cherchent des voies politiquesalternatives. C'est dans ce nouvel état du monde en transformation continuelleque les communistes, les progressistes, toutes les forces politiques etsociales qui agissent pour des changements réels, ont intérêt à construiredes convergences, des actions communes sur tous les terrains, dans tous lesdomaines, dans les coopérations décentralisées, dans les réseaux de collectivitésterritoriales, à l'exemple du réseau hors AGCS, dans toutes les institutionset les instances de pouvoir.Plus que jamais, l'enjeu du dépassement du capitalisme et l'espoird'avancées marquantes de civilisation et de paix apparaissent commela grande question politique du siècle qui s'ouvre.La nécessité de mieux comprendre le monde, les enjeux qui le traversent, lesévolutions politiques, particulièrement en Amérique Latine, les tensionsdans le bassin méditerranéen, les crises qui secouent les pays à l'est de l'Europe,les bouleversements économiques et sociaux qui traversent l'Afriqueet le continent asiatique, nécessitent que le Parti communiste consacre uneréflexion approfondie sur l'état du monde, le rôle des progressistes sur tousles continents et celui des pays économiquement émergents.Une conférence nationale sur l'ensemble de ces questions sera organiséedans les prochains mois. Stratégie : notre ambitionNOTRE AMBITION, C'EST DE CHANGER LA VIEMais comment changer la vie sans combattre, jusqu'à la battre, lapolitique de destruction et de régression de la droite, sans enfinir avec son pouvoir lors des prochaines échéances électorales,sans mettre en œuvre une politique rompant avec les choix du capital? Et,dans le même temps, comment changer la vie si la gauche poursuivait saroute « comme avant », « comme si de rien n'était »? D'alternance en alternance,depuis plus de vingt ans, la gauche, toute la gauche, a été mise enéchec. Elle a beaucoup déçu. Elle n'a pas créé les conditions du changement.Il faut poursuivre l'analyse de cet échec et en tirer les leçons. Etd'abord celle-ci: pour construire et mettre en œuvre une politique de transformationsociale pour vraiment changer la vie et répondre aux exigencespopulaires, il s'agit moins que jamais de déléguer la tâche de cette transformationà un président ou à une majorité parlementaire. Au fond, il n'est paspossible de changer la vie sans que notre peuple s'empare de la politique.UNE COURSE DE VITESSEIl s'agit donc de combler le fossé qui s'est creusé entre la gauche et le peuple,de se confronter directement aux obstacles qui ont fait son échec. La politiquede régression inédite de la droite conduit aujourd'hui à être d'autantplus à la hauteur de cette ambition.C'est pour cela que nous voulons continuer à « révolutionner la gauche »,constituer une union populaire pour une majorité politique qui porte lechoix d'une autre politique, rompant avec les logiques libérales, capitalistes.La situation est loin d'être figée à gauche, le mouvement populaire, notammentà l'occasion de la campagne référendaire européenne, a suscité desévolutions réelles. Mais les formations de gauche ne sont pas, en l'état, susceptiblesde se rassembler sur un programme politique rompant avec leslogiques libérales. Le fossé qui sépare les forces du mouvement social desenjeux politiques est toujours profond. C'est pourquoi nous pensons que cerassemblement ne peut se faire que par l'intervention populaire, dans lesLa période actuelle est caractérisée par la violence du pouvoir de la droite,des politiques de régression sociale et démocratique en France et en Europe,par l'extrême gravité de la situation et la montée, sous différentesformes, de la colère, du refus. Au printemps 2005, la grande victoire populairedu 29 mai a donné toute la mesure de l'aiguisement de cette contradiction.Nous sommes entrés dans une période nouvelle de l'affrontement declasse, marquée par une véritable course de vitesse entre avancée et recul decivilisation. En France, Il faut choisir entre la casse des acquis sociaux etdémocratiques et leur transformation profonde pour garantir dans lesconditions d'aujourd'hui les principes de solidarité, de sécurisation sociale,luttes, dans le débat public et citoyen, dans la confrontation directe avec lesbesoins, les attentes et les aspirations. La force du rassemblement dépendrade l'audace et de la crédibilité du projet politique et la qualité de ce projetdépendra de l'ampleur du rassemblement auquel nous aurons contribué.Nous avons apporté toute notre part à la dynamique unitaire populaire etantilibérale du 29 mai qui a rendu possible le non majoritaire. Nous nousfixons le but de permettre l'émergence d'une dynamique populaire d'unniveau plus large encore, consciente des raisons de la situation actuelle etdes conditions politiques et sociales pour en sortir.Hommes et femmes de ce pays, ensemble, partageons l'ambition defaire échec à la politique de la droite et de la battre en construisant unemajorité politique autour d'un projet antilibéral et anticapitaliste, leprojet d'une société plus humaine, de liberté, d'égalité et de fraternité.de service public et de démocratie. C'est une période « ouverte » où lesrisques et les possibles sont considérables: la question d'une vraie alternativen'en est que plus urgente.Il y a dix ans, le grand mouvement social de 1995 traduisait une fortecontestation des politiques libérales et des effets de la mondialisation capi-N° 217 - Supplément à l’Humanité du 30 mars 2006 - PAGE XXI


TEXTES ADOPTÉS PAR LE CONGRÈStaliste. Mais le débat d'alors sur « l'absence de débouché politique » encaractérisait les limites. On voyait ce que l'on ne voulait pas, mais notrepeuple ne percevait pas la possibilité politique d'ouvrir un nouveau chemin.Les reculs idéologiques des dernières décennies, les échecs de lagauche, et le renoncement du Parti socialiste, hégémonique à gauche, àporter l'ambition d'un vrai changement creusaient un écart trop grandentre le « nécessaire » et le « possible ».Aujourd'hui, le niveau atteint par le rejet du monde dans lequel nous enfoncele capitalisme, les conséquences intolérables des politiques libérales,l'idée que cela ne peut plus durer, que cela doit cesser, produisent une réellemodification du rapport entre le « nécessaire » et le « possible ». Unebrèche est donc désormais ouverte dans le dispositif idéologique qui alimentaitla résignation et le renoncement. Les conséquences politiques ensont potentiellement considérables.La droite n'ignore en rien cette réalité. Toutes les échéances électoralesdepuis son retour au pouvoir ont sévèrement sanctionné sa politique. Ladimension populaire et de classe du 29 mai lui a fait peur. Ses réformesprovoquent de puissants mouvements de luttes et de résistances. Elle dénieau peuple toute possibilité de victoire, dans les urnes et dans les rues etpousse encore plus vite et encore plus loin sa politique de casse. Au quotidien,par sa politique et son discours, le gouvernement s'applique à tuerl'espoir. N'ayant pas réussi à arracher à notre peuple son consentementdurable à ses choix ultralibéraux, la droite a pour ambition de « passer »malgré tout en 2007. Comment? En donnant l'illusion qu'il existe unealternative à droite pour capter le besoin de changement qui traverse notresociété et en développant un discours populiste et sécuritaire pour recyclerles voix du Front national.Si la gauche ne rompait pas avec les politiques que nous avonsconnues, si elle ne s'appuyait pas sur les luttes et n'y participait pas, sielle ne favorisait pas l'intervention et la participation des citoyens, enbref si elle se contentait d'une nouvelle alternance, d'autres discours deUN PROCESSUS POLITIQUECe n'est pas seulement le calendrier électoral qui conduit à penser laquestion de l'alternative politique en termes de course de vitesse entreles forces capitalistes et les forces populaires:• Nous vivons l'accélération de la mise en place d'un projet de sociétérépondant aux exigences du capitalisme mondialisé, régi par le principelibéral de la mise en concurrence « libre et non faussée » entre lestravailleurs et les peuples, et par la domination du capital financier.En France, les politiques libérales, considérablement accéléréesdepuis le retour de la droite au pouvoir qui fait sien l'objectif duMedef de « supprimer le socle de 1945 », ont d'ores et déjà profondémentdéconstruit/restructuré la société.•La question à l'ordre du jour est donc celle non pas du statu quo oudu « changement » en général, mais d'une alternative à ce projet desociété, d'une autre voie, d'autres principes de transformation de lasociété rompant avec ceux du libéralisme et du social-libéralisme.Cette nécessité n'est pas seulement « objective », révélée par l'analyse, elleest appelée par les refus et les exigences populaires. Les mouvementssociaux, la victoire du NON le 29 mai, l'explosion des quartiers populaires,la mobilisation des jeunes et des salariés pour le retrait du CPE sont autantd'événements qui dans leur diversité, révèlent que, de façon durable, lamajorité du peuple, du monde du travail, des électrices et des électeurs degauche rejette l'évolution de la société imprimée par le libéralisme et aspireà d'autres solutions. Sauf à renoncer à sa raison d'être, le PCF ne peut passe fixer un autre objectif qu'un changement de pouvoir, de politique, et desociété, permettant de répondre à ces attentes.Le PCF décide de mobiliser toutes ses forces, de déployer toutes ses initiatives,de faire vivre toutes ses propositions pour contribuer à surmonterces obstacles, à ouvrir concrètement la possibilité de stopper le rouleaucompresseur de la droite et du patronat, de les battre durablement,de traduire les refus et les exigences de notre peuple dans la vie, par unepolitique qui y réponde. Comment?• Nous devons travailler à rassembler sans attendre avec des propositionspour aider au développement des luttes pour résister et faireéchec à la politique de la droite.• Battre la droite et mettre en œuvre une autre politique découleranécessairement d'un rassemblement populaire majoritaire permettantl'élection d'une majorité de gauche. Travailler à cet objectif estla condition de l'alternative politique.•Ce rassemblement doit se donner l'objectif d'une politique rompant avecle libéralisme. Le 29 mai prouve que ce haut niveau d'exigence n'est pasun frein, mais au contraire la condition d'un mouvement majoritaire. Ilne faut pas reproduire les erreurs, et donc les échecs, des précédentesexpériences de gauche, et s'interdire du même coup de mettre en œuvreles transformations nécessaires.• La construction d'un tel rassemblement découlera nécessairement d'unCommunisteSprocessus populaire qui s'enracine dans les mouvements sociaux etcitoyens. Le rôle de décideur doit revenir au mouvement populaire.Aucun parti ne peut prétendre rassembler la gauche autour de lui ou deson propre projet, en appelant ensuite les citoyens à le soutenir.Ouvrir l'espoir à gauche d'une victoire durable permettant de débarrassernotre pays du pouvoir de la droite et du Medef et de rompre avecles politiques libérales, c'est construire avec toutes celles et tous ceuxqui font ce choix une union populaire pour changer la vie. Tel est l'objectif,l'ambition du PCF.Cette ambition, c'est celle d'un changement social et politique à la mesuredes besoins de la société et des exigences populaires. Nous visons cette victoire-là,mise à l'ordre du jour par celle du 29 mai: une dynamique majoritaireporteuse de ce changement, la gauche rassemblée sur l'objectif, voulupar son peuple, de rupture avec les politiques libérales.Le PCF s'adresse à toutes les formations de gauche, à leurs adhérentes etadhérents, aux militantes et militants syndicaux et associatifs, à toutes celleset ceux qui sont disponibles pour une dynamique permettant à chacune etchacun de se saisir des enjeux et de participer au choix. Il leur propose d'ouvrir,à égalité de droits, des lieux de confrontation et de construction permettantde préciser les objectifs et les moyens d'un tel programme politique.Il en prend l'initiative et participe à tout autre répondant à cet objectif.Cette démarche, qui vise à donner la priorité effective au mouvementpopulaire, à contribuer au développement des luttes et à nourrir le débatsur l'élaboration et le contrôle des choix politiques par les exigences populaires,est pour nous de nature stratégique. Elle est permanente. Nous ladéveloppons avec les initiatives publiques, les actions, notamment endirection du monde du travail, des quartiers populaires et de la jeunesse,avec les meetings, les forums et des conférences pour l'emploi dont nousprenons l'initiative. Nous y contribuons dans les rencontres et débats descollectifs issus de la dynamique référendaire. Nous prenons une part activeaux rencontres publiques organisées par les partis de gauche sur l'ensembledes propositions alternatives pour 2007. C'est à partir de cettedémarche, de cet objectif que nous nous déterminons vis-à-vis des initiativesdes autres formations de gauche.Le PCF se fixe l'objectif d'un élargissement et d'un approfondissement dece processus autour des questions clés dont dépend un rassemblement de lagauche pour la réussite d'une politique de changement. Les communistessont décidés à amplifier leurs efforts pour que cette démarche radicalementneuve, et seule de nature à ne pas renouveler ce qui a échoué, devienne unenouvelle façon de faire de la politique. C'est dans cet esprit que les communistess'engagent pleinement avec leurs propositions et leur militantisme, ilssavent que les obstacles ne manquent pas tout en ne négligeant pas lespotentialités dont la période est porteuse.Le PCF avance les propositions politiques suivantes:• Nous proposons que les femmes et les hommes, les forces politiques,« rupture », ceux que l'on entend à droite, pourraient bien rafler la misepour le plus grand drame du peuple. Le risque, si cette stratégie l'emporte,est immense. Personne ne peut en effet dire jusqu'où peutconduire une telle déstructuration de notre société.Face à un gouvernement populiste, autoritaire et répressif, la colère dessalariés, le refus de notre peuple, dont sa jeunesse, se sont à maintes foisexprimés. Face à la violence de cette politique imposant une société d'injustices,d'inégalités et de discriminations, des résistances s'organisent.Certes, tout est fait pour briser l'échine, pour bafouer la dignité individuelleet collective de celles et ceux qui ne se résignent pas. Mais au cœurde ce qui nourrit la montée de la colère et du refus, il y a la prise deconsciences des conséquences devenues insupportables des politiqueslibérales. Ce qui monte dans la société, c'est l'idée que ça ne peut pluscontinuer ainsi. La situation est explosive: les révoltes urbaines interpellentla société tout entière.Nous caractérisons la période actuelle comme étant celle d'une situation« ouverte » car la possibilité d'une alternative existe. Faire partager massivementcette conviction est une condition de l'espoir, de la mobilisation, etpar conséquent de la victoire. Autant nous avons l'ambition de faire partagerl'enthousiasme d'une victoire possible, autant il serait dangereux d'endissimuler ou d'en sous-estimer les très grandes difficultés.La gauche, qui a profondément déçu pour avoir cédé du terrain auxlogiques libérales et pour avoir manqué trop souvent de courage, estaujourd'hui divisée sur le contenu et la construction d'une alternative. Ledéveloppement des résistances, des mobilisations et des luttes appelle cettealternative mais se heurte au défaut de dynamique politique à gauche.Dans ces conditions, le texte adopté par le 32 e Congrès en 2003 et les décisionsque nous prenions alors restent d'actualité. Tant sur les causes profondesde notre échec que sur l'analyse des mutations de notre temps. Cecongrès invitait à une « nouvelle conception du rassemblement politique etde l'union » en « faisant vivre dans tous les domaines une démarche politiqueparticipative, reposant non sur la délégation de pouvoir mais sur l'implicationde chacun-e et de tous ».Quelle évaluation faisons-nous de la dernière période?Le 21 avril 2002, marqué par la défaite de la gauche, une très forte abstentionet le score de l'extrême droite, a montré qu'il fallait rompre avec unegestion prisonnière des normes imposées par le libéralisme. Le 29 mai 2005a montré, dans un contexte de mécontentement social et de bataille politiqueintense, qu'une démarche citoyenne, marquée par un retour auxurnes, pouvait donner force majoritaire à un parti pris antilibéral. Rompreavec le libéralisme ou l'aménager: le débat populaire est désormais entamé.Il bouscule la gauche et l'interpelle pour répondre aux aspirations transformatricesqu'une majorité du « peuple de gauche » a exprimées le 29 mai. Dece point de vue, beaucoup reste encore à faire au regard des prises de positionet des choix stratégiques des formations de gauche et d'extrêmegauche. Il ne peut y avoir de transformation réelle répondant aux besoinsdu peuple et de la société en s'accommodant des contraintes du libéralisme,ni de changement possible sans travailler réellement les perspectives d'unrassemblement majoritaire. L'heure est à la construction des conditionsd'une majorité transformatrice.La responsabilité directe du Parti communiste est engagée. Nous sommesdécidés à contribuer à cette construction citoyenne de toutes les forces denotre projet, de notre démarche et de nos initiatives. Cela suppose que noustirions les enseignements de notre démarche de rassemblement dans lesidées, les luttes et lors des élections, et dans les institutions. Au compte desavancées de la dernière période, mesurons la capacité des communistes àretrouver une combativité, à renouer les liens avec les luttes, à animer lesdébats et les confrontations, à apporter une contribution reconnue et trèslargement appréciée pour créer les conditions de l'intervention populaire, àanimer des dynamiques unitaires. Reste, dans les conditions actuelles, àélargir et à approfondir notre démarche d'action et de rassemblement. sociales, citoyennes qui auront choisi dans le débat et l'action de travaillerà une Union populaire autour d'un projet de profonde transformationsociale antilibérale le portent ensemble devant le suffrageuniversel lors des échéances électorales à venir.• S'agissant des prochaines élections présidentielle et législatives nous proposonsqu'elles et ils élaborent ensemble, dans le débat populaire, le projetde société et le programme politique de gouvernement sur lequel lesélectrices et les électeurs seront appelés à se prononcer. Elles, ils devrontconstruire ensemble, pour l'élection présidentielle et dans chaque circonscriptionlégislative des candidatures reflétant dans tout le pays la natureet la diversité sociale et politique de leur rassemblement, permettant d'obtenir,sur ces engagements, le plus grand nombre possible de voix et d'élue-s.Cette démarche concerne aussi la conception et l'animation de leurcampagne, les alliances éventuelles comme la question de la participationde ce rassemblement à l'exercice du pouvoir. Pour ce qui le concerne, lePCF considère sa participation à un lieu de pouvoir comme moyen defavoriser l'intervention populaire et non de s'y substituer. C'est en fonctiondes conditions créées pour cette intervention et du contenu des objectifsde transformations associés aux moyens de leur réalisation que lescommunistes prendront leur décision. Il faut être prêts à prendre des responsabilités,mais à condition que ce soit pour que les choses changent etpour rompre avec les logiques libérales.• Dans ce cadre, nous mettons en débat notre conviction qu'une candidaturecommuniste à l'élection présidentielle sera la plus efficace pourporter cette union en témoignant de sa diversité, de son ancrage populaire,de sa représentativité à gauche et dans le pays, du contenu précisd'un projet politique permettant une véritable rupture avec les logiqueslibérales. Nous proposons de surmonter le piège antidémocratique queconstitue cette élection par la personnalisation qu'elle entraîne inévitablement,en décidant ensemble de tous les moyens pour que la campagnesoit portée publiquement de façon collective, d'un bout à l'autre,par des femmes et des hommes représentatifs de ce rassemblement.Nous versons cette proposition, ainsi que toutes celles qui conditionnentla construction de ce rassemblement, au débat populaire etcitoyen dans des initiatives publiques afin que toutes celles et tous ceuxqui veulent un vrai changement s'en emparent. Nous sommes décidésà redoubler d'efforts pour aboutir à cette union, à mener une véritablecampagne publique et populaire sur l'ensemble de la démarche et lespropositions qu'elle met en débat.Parties prenantes à toutes les étapes de ce processus démocratique, lesadhérentes et adhérents du Parti communiste décideront pour leur part,conformément aux statuts de leur parti, de leurs candidatures à l'électionprésidentielle et aux élections législatives. Elles et ils décideront par leurvote d'une éventuelle participation de leur parti à un gouvernement. Le PartiNous sommes face à un défi inédit: la question de l'émancipationsociale ne se pose plus en dehors de l'émancipation despersonnes elles-mêmes. Le PCF s'appuie sur cette donnée pourtransformer radicalement la société, jouer efficacement son rôle révolutionnaire,répondre au besoin de novation radicale dans ses rapportsà la société, son organisation, son fonctionnement.Il s'agit de créer les conditions qui permettent à chaque dominé-e etexploité-e d'être maître de son sort en devenant co-auteur et co-acteurdes moyens politiques nécessaires.Cette question émerge de pans entiers de la société. Cependant, deuxcomportements traversent notre société et s'expriment de manièrecontradictoire.Des citoyen-e-s s'interrogent de plus en plus nettement sur la façon dedonner force politique à leurs aspirations. La campagne référendaireen a été une illustration et une expérience marquante.N° 217 - Supplément à l’Humanité du 30 mars 2006 - PAGE XXII


En même temps, certains continuent d'avoir sur la politique un regarddésabusé et méfiant. De cette situation découlent de grandes responsabilitéspour le Parti communiste.Afin d'y faire face, il est utile que nous tirions un bilan des avancées duParti, de ses limites et insuffisances. Incontestablement, le Parti communistefrançais a déjà changé. Plusieurs milliers de femmes et d'hommes nousont rejoints. Nous avons progressé depuis notre dernier Congrès au planstratégique, militant, démocratique. L'expérience que nous tirons de notrerôle et de notre comportement lors du référendum nous enseigne qu'il n'ya pas opposition mais complémentarité entre notre indispensable autonomieet l'exigence de travailler avec celles et ceux qui veulent changer lasociété capitaliste. L'apport original du PCF dans ces rassemblements estCommunisteSTEXTES ADOPTÉS PAR LE CONGRÈSprimordial pour construire l'alternative politique. Cette pratique n'entraînepas le risque d'une dilution de notre rôle, mais au contraire le moyen de lerenouveler et par là même de le faire reconnaître. Cette façon de faire acontribué à rendre majoritaire le rassemblement du NON antilibéral.Une question qui nous est posée à ce congrès est de savoir si notre typed'organisation et nos modes de vie correspondent bien à la fois à cesattentes et à nos nouvelles approches de la société, du combat politique etdu communisme. En effet, alors que nous sommes engagés dans laconstruction d'une union populaire rompant avec les stratégies d'alliancesdu passé pour promouvoir une dynamique de rassemblement majoritaire,notre organisation, notre vie, notre fonction, dans la société correspondent-ilsà cette ambition? Quels changements sont nécessaires pour parvenirà conjuguer en pratique rassemblement, action pour une transformationeffective et action dans les institutions?Il faut que nous travaillions tous en permanence à l'outil politique nécessairepour être à la hauteur des enjeux. Au moment où la re-politisation peutgagner la majorité des citoyens avec comme question centrale la constructiond'une alternative radicale de transformation de la société, le Parti communistefrançais doit illustrer aux yeux de millions de femmes et d'hommesune conception nouvelle de la politique, de la place que peuvent y prendreles individus et finalement de la démocratie et correspondre aux aspirations,à la volonté de s'approprier la politique. I. LE RÔLE ET L’APPORT DU PARTI COMMUNISTE FRANÇAISNotre visée porte l'exigence quotidienne d'un communisme en acteAu fond, ce que nous faisons du Parti et de sa pratique est une image de ceque nous voulons en politique. Nous devons être actifs, porteurs de propositionset de débats dans tous les combats sociaux, progressistes, féministes,pacifistes, écologiques et humanistes, dans les lieux où se prennent les décisionsdu local au mondial, parmi toutes celles et ceux qui souffrent. Dansles luttes, sur les lieux de travail et dans les institutions, notre action vise àl'appropriation des pouvoirs par le plus grand nombre.Notre visée est de libérer la société du capitalisme. Tout en prenanttoute notre place dans les institutions et les lieux de décision, nousn'avons pas pour but de prendre le pouvoir mais de permettre auxcitoyen-ne-s de l'exercer.C'est la raison pour laquelle nous faisons le choix de répondre aux attenteset aux aspirations montantes, à l'exigence d'autonomie et d'affirmation desoi, d'émancipation individuelle. Par la démocratie participative, par denouveaux droits, nous voulons contribuer aux reculs de toutes les pratiquesdélégataires dans la société, qui aboutissent toujours à la confiscation despouvoirs et, au final, aux déceptions.Nous faisons le choix de promouvoir la démocratie afin que notrepeuple, devenu acteur et auteur des changements radicaux nécessaires,s'approprie et en maîtrise, de bout en bout, leurs contenus et lesmoyens de leurs mises en œuvre.II. LA FORCE COMMUNISTEL'histoire mondiale et nationale a conduit à de multiples divisions, fractures,débats au sein du mouvement communiste en France. À l’issue deplus d'un siècle d'histoire sociale, les conceptions du communisme et lescommunistes sont multiples, divers dans la société française et représententun réel courant d'opinion. Des femmes et des hommes, organisés ou nondans des formations politiques, se reconnaissent dans l'idée communiste oudans un au-delà possible du capitalisme. Entre eux existent des convergences,des différences, parfois aussi des contradictions fortes.Dans cette perspective, les communistes s'assignent pour fonction la productionde connaissances, d'impulser la mise en mouvement, la convergencede celles et ceux qui veulent s'inscrire dans un processus de ruptures avecles logiques du capitalisme. Elles et ils ambitionnent ainsi, par leurs capacitésà favoriser le rassemblement sur des idées et des objectifs communs, deconstruire un rassemblement antilibéral majoritaire.Producteur d'idées, de savoirs, d'éducation populaireUn Parti c'est d'abord un projet politique cohérent; c'est à cela que l'onpeut l'identifier. Or, une grande exigence de sens fait écho à l'aspirationcroissante d'une partie de la société à se réapproprier le monde, à encomprendre la logique pour chercher à le transformer. Le succès desconférences, des débats et la demande de formation exprimée par lescommunistes en sont le témoignage.Nous avons besoin de développer les efforts des communistes en matière deproduction d'idées et dans la bataille idéologique. Plus le monde du travailse diversifie, plus notre intervention politique doit favoriser son unité. Labataille des idées, l'éducation populaire doivent y contribuer fortement.Nous devons donc revaloriser sa place pour lui donner un nouvel essor. LeParti doit bouillonner d'idées et être un outil démocratique de leur créationappropriationpar le plus grand nombre. À cette fin, doivent être développés:la formation des nouveaux adhérent-e-s leur permettant de s'approprierla politique, l'histoire et le fonctionnement du Parti, la formationrégulière permettant à tous les adhérents de développer leur réflexion théorique.Il faut aider les militants à s'approprier l'apport de Marx et de toutescelles et ceux qui ont cherché à l'approfondir, à faire connaître ses idées etles prolonger. Le communisme du XXI e siècle nécessite un effort de renouvellementthéorique en dialogue avec toutes les recherches en cours, avec lesouci de proposer des repères pour l'action et de s'en donner les moyens. Ladiversité des apports théoriques communistes doit être pleinement reconnueafin que le Parti devienne un lieu de confrontation attractif. La lecturede l'Humanité et de la presse communiste régionale et départementale, larelation avec leurs journaux (propositions de tribunes, correspondants,courriers des lecteurs…) sont des moyens de participation au mouvementdes idées transformatrices.Le développement des nouveaux médias sur Internet offre une opportunitépour favoriser l'information des militant-e-s de toutes celles et tous ceuxqui sont attachés à la transformation de notre société. Ils peuvent être unealternative aux médias dominants en permettant de démultiplier le débatpublic et servir l'action collective. Le Parti communiste développe et met àla disposition des militant-e-s des outils d'information et d'expression enligne efficaces. Ils contribuent à la formation à ces nouveaux outils en mettantà la disposition des fédérations aides et services afin d'exploiter pleinementtout le potentiel des nouvelles technologies. Certains d'entre eux ont été membres du Parti communiste, d'autres nel'ont jamais été. Certains peuvent y revenir ou y venir, alors que d'autrespour l'instant ne le souhaitent pas. C'est cet éventail de sensibilités que nousappelons la force communiste, et le Parti communiste en est aujourd'hui lecœur. Créer les conditions de son rassemblement est un gage d'efficacitépour le combat de libération humaine. Ses formes sont à étudier.Après le 32 e Congrès il a été expérimenté sous forme d'« Atelier » unespace dont la finalité était d'engager le débat et la réflexion sur le projet,la stratégie, et l'organisation communiste de notre temps. Celanécessite aujourd'hui que les communistes soient pleinement informésdes travaux de l'Atelier pour débattre et nourrir toutes les réflexions etdans une deuxième phase de promouvoir localement ce type d'espaced'échanges sur ces questions…C'est le sens également de la décision du Conseil national d'initier un processusde travail international sur le communisme associant des intellectuelset des forces d'horizons politiques et idéologiques divers. III. NOTRE ORGANISATION : UN PARTI MILITANT, CRÉATIF, RÉVOLUTIONNAIRENous voulons que chaque adhérente et chaque adhérent soient pleinementcréatifs, en capacité de faire vivre son engagement et ses idées dans le cadred'un militantisme d'émancipation individuelle et collective.Face à un système qui dépossède l'individu de son travail, veut le réduireà l'état de consommateur passif et obéissant, solitaire et silencieux,nous faisons le choix d'un parti militant, créatif, motivé, révolté etrebelle à toute domination.Le Parti communiste est l'association de femmes et d'hommes libres etégaux qui se fédèrent en se donnant comme objectif commun la transformationrévolutionnaire de la société. La place de l'individu communisteest essentielle: il ou elle est l'auteur/acteur-trice principale, le pôlede rayonnement pour nos idées.Pour toutes ces raisons, la démocratie au sein du Parti est une conditionnécessaire de notre efficacité collective. Loin d'être un vœu pieu,cette affirmation a besoin d'être une réalité tangible, quotidienne defonctionnement à tous les niveaux de notre organisation.Le débat contradictoire, la diversitéLa démocratie passe par le débat contradictoire et le respect de la diversité.Cette dernière est un besoin pour toute organisation collective, elle n'est pasdu ressort de la seule tolérance et permet de construire du commun. Uneidée non retenue continue à faire partie du patrimoine commun. Nousdevons veiller à ce que le débat politique se fasse sur le fond et ne se cristallisepas en rapports de force et en pratique de tendance. Nous devons développernotre capacité d'écoute. Nos débats doivent être placés sous le signede la liberté de pensée et de la fraternité.Un parti à l'image de la populationLa représentation politique française est tout sauf à l'image de la société.Aujourd'hui le Parlement en est l'exemple révélateur. Les femmes,les jeunes, les citoyens issus de l'immigration et ceux issus des classessociales populaires y sont largement sous-représentés.Notre société génère une cascade de discriminations et des ségrégationsbasées sur le genre, la couleur de la peau, le handicap, l'origine ou lesappartenances sociales, culturelles ou religieuses ou encore l'orientationsexuelle. Notre Parti doit développer un effort sans précédent pour qu'àtout niveau, dans ses directions, au niveau de ses candidat-e-s et de sesélu-e-s, l'ensemble de la population vivant en France soit représenté.C'est une question incontournable pour l'efficacité de notre combat.La place des femmesLa pleine égalité des femmes et des hommes est une question de société, lacondition de l'émancipation humaine. À cet égard, la parité hommefemmeest une exigence incontournable. Nous avons fait un travail considérable.Cette volonté d'égalité à tout niveau demande toutefois de s'interrogersincèrement sur nos pratiques et de les remettre en cause sinécessaire. Trop souvent encore la place des femmes, leur absence ou leurpetit nombre dans les collectifs de directions est le signe d'une vie politiquerestée uniquement masculine. La politique s'est historiquement construiteau masculin, et certains modes de fonctionnement perdurent encore tropsouvent y compris dans le Parti. À tout niveau nous avons besoin de comprendreoù nous en sommes et de prendre des mesures fortes pour un Partide pleine égalité dans les rapports de genre.La place des jeunesParce qu'ils sont souvent en première ligne face aux lois et auxréformes antisociales, les jeunes ont un vécu particulier et exacerbé desravages du capitalisme.Leur expérience, leur réflexion sont donc à même d'enrichir considérablementle débat politique au sein du Parti communiste.Leur implication, leurs propositions et leur envie d'agir sont des atoutsessentiels pour porter haut un projet de société émancipateur. Le Particommuniste doit être un espace leur permettant de vivre pleinement cetengagement quitte à bousculer ses propres structures, ses pratiques.Le Parti prend en compte les besoins du Mouvement jeunes communistesde France, notamment matériels et financiers, pour que leursactivités puissent gagner en visibilité et donc en efficacité. Chaque fédérationdoit aider à la hauteur de ses moyens afin qu'ils puissent agir,proposer, s'organiser et mettre en mouvement les idées communistes.Le Mouvement jeunes communistes favorise l'entrée des jeunes sur lechamp politique. Il est un espace de formation à l'activité et au débatpolitiques. Il est un lieu d'expression et d'écoute, un lieu d'échanges etd'expériences. Les batailles récentes, contre la loi Fillon, contre le traitéconstitutionnel européen, contre le CPE montrent l'utilité du MJCFdans les grands débats de société comme dans les mouvements sociaux.Avec le soutien du Conseil national et des fédérations, il doit être encapacité de développer son activité dans les lycées, les universités et surles lieux de travail. Les jeunes ont besoin de construire avec les anciens.Les anciens ont besoin de construire avec les jeunes. La convergenceintergénérationnelle et la transmission d'expériences sont des nécessitéspour comprendre et dépasser le système capitaliste.Des lieux privilégiés d'interventionLes entreprises et les lieux de travailLes entreprises et les lieux de travail sont des espaces de création derichesses, de structuration de l'individu, de pouvoir, d'affrontementsidéologique et politique où se structurent les comportements. Ils sontdonc un lieu essentiel du rassemblement pour la transformation sociale.Cela exige que les communistes y soient présents et y impulsent unepolitique offensive.Les enjeux de l'entreprise et des lieux de travail, de productions, de service,de formation, de recherche, de création sont ceux de toute lasociété, du local au mondial. Le Parti doit permettre de les aborderdans une cohérence globale. Nous devons dans les entreprises, privéesou publiques et les bassins d'emploi, pour le développement de l'activitéet des structures de proximité, y fixer à chaque niveau de responsabilitédes priorités de renforcement.Dans la campagne du référendum 2005, le monde du travail s'est réappropriéla politique; le débat a réinvesti l'entreprise et les communistesy ont pris une grande place afin que le NON l'emporte.Rendre durable cette réappropriation de la politique à l'entreprise, permettreà chacune et à chacun de bien se saisir des enjeux nationaux, européenset mondiaux, doit devenir un objectif majeur pour notre Parti.La mise en œuvre de notre stratégie, la construction d'une union populaireagissante appelle à un véritable tournant pour le développementde l'organisation et de l'action politique des communistes dans et versles entreprises et les lieux de travail.Les militants de l'entreprise et des lieux de travail doivent avoir touteleur place dans les différents niveaux de direction.Les quartiers populairesLa victoire du NON a bien montré la puissance du vote populaire quand ilest mobilisé et pleinement acteur de son destin. Après les différents échecsN° 217 - Supplément à l’Humanité du 30 mars 2006 - PAGE XXIII


TEXTES ADOPTÉS PAR LE CONGRÈSaccumulés depuis 1981, nous avons connu un niveau d'abstention sans précédentdans les catégories populaires et chez les salarié-e-s. Le référenduma montré les capacités de mobilisation existante, un vote de classe s'estexprimé. Les abstentions et les récents événements qui ont traversé les quartierspopulaires témoignent à la fois d'une grande colère sociale et desbesoins d'intervention politique.Aujourd'hui le capitalisme fait éclater la société produisant pauvreté, précaritéet exclusion. Dans le même temps s'expriment dans ces quartiers desvaleurs, de la créativité et des solidarités. C'est pourquoi il est nécessaire etpossible d'y rebâtir la vie du Parti communiste. L'implication politique deshabitantes et des habitants est indispensable au changement de société.La ruralitéLe monde rural est confronté à des réalités spécifiques: déclin de la petiteexploitation familiale, disparition des services publics, délocalisation depetites entreprises industrielles, désert culturel et isolement… La mise enœuvre du libéralisme est à l'origine de ces déséquilibres majeurs.Les territoires sont marqués par une grande désespérance sociale qui s'esttraduite par un rejet massif le 29 mai 2005 des orientations européennes.Une mobilisation grandissante se manifeste par des luttes riches, diverses.La construction de cette dynamique populaire doit trouver son expressiondans l'action du Parti communiste dans le monde rural.Le militantismeLa liberté dans l'engagementChaque adhérente et adhérent s'investit selon sa volonté, à son rythme,en fonction de ses motivations dans des cellules, sections, réseaux oucollectifs. Tous ces espaces dont disposent les communistes sontouverts sur la société et tournés vers l'action.L'adhérent et les organisations du PartiNous avons eu raison de faire le choix majeur de la primauté de l'adhérent.Les nouvelles formes de luttes, les mobilisations ponctuelles, l'aspiration dechaque individu à compter pour un, à s'investir en fonction de ses centresd'intérêts nous obligent à pousser ce choix plus avant que nous ne l'avonsfait dans le passé. Cela repose la question de la nécessité de l'organisationcollective, pour être opérationnelle, ses caractéristiques doivent évoluer.Nous devons permettre à chacune et chacun de s'investir en fonction de sesmotivations dans des structures territoriales (cellules de quartier ou d'entreprise),thématiques et transversales (réseaux, collectifs), ou encore pourrépondre à des préoccupations communes (un bassin d'emploi ou une filière).Ces structures n'existent pas pour elles-mêmes. Elles sont autant d'espacesà la disposition des communistes, ouvertes sur la société pour favoriserla proximité, la créativité et l'action. Elles sont essentielles pour notrerayonnement, notre rapport à la population et aux salariés. Dans un certainnombre de zones désertiques pour notre Parti, il est nécessaire de prendredes initiatives pour aider à la création de nouveaux lieux d'activité.CommunisteSAu-delà de ces lieux d'activité et de bouillonnement nous avons aussibesoin de lieux où les communistes exercent leur souveraineté. L'assembléegénérale de section ou de cellule, selon les réalités du terrain,sont des lieux pertinents où les communistes se retrouvent pour analyser,proposer, décider, organiser l'activité et l'évaluer régulièrementpour en tirer les enseignements.Ces principes communs doivent être nourris d'une volonté: permettre partoutun militantisme motivant, épanouissant, efficace pour chaque communiste.Si nous avons besoin de règles, de statuts et de principes, nous avonssurtout besoin de l'imagination, de la créativité, de l'énergie de chaqueadhérent-e et du collectif communiste tout entier.Les élu-e-s communistesLes communistes élu-e-s sont des militantes et militants investis d'un mandatde la population. Elles et ils partagent la vie de leurs concitoyens et leurscolères. Elles et ils sont témoins chaque jour d'actes de désespoir sousdiverses formes face au chômage, la pauvreté, le drame du manque de logement,les atteintes aux droits de l'homme.Elles et ils s'engagent aux côtés de toute la population pour s'opposer auxpolitiques libérales et favoriser la conquête de nouveaux pouvoirs dans lesinstitutions et les entreprises. Avec les communistes, elles et ils contribuentau développement de la démocratie participative de façon à impliquer leursconcitoyens dans la gestion publique et à prendre les décisions politiques lesplus en adéquation avec les besoins exprimés par la population. Elles et ilsproposent d'utiliser un développement sans précédent de la démocratiecomme base du mouvement de libération nécessaire. À chaque niveau électif,elles et ils proposent, agissent et veillent à mener un travail collectif,nourri d'allers et retours avec leurs mandantes et leurs mandants que ce soitdans l'élaboration des projets, leur suivi, mais aussi la construction budgétaire.En lien avec les organisations du Parti et pour élaborer nos choix collectifs,les élu-e-s partagent leurs savoirs et leurs expériences.Le renforcementDepuis 2002 nous avons accueilli de nombreux nouveaux adhérent-e-s.Ces femmes et ces hommes constituent aujourd'hui plus de 10 % denos effectifs. C'est un encouragement pour aller bien plus loin car c'esttoute la vie du Parti qui en est enrichie, pas seulement en quantité maissurtout en qualité et en vitalité.Le renforcement du Parti est une question vitale pour la dynamiquepopulaire que nous voulons impulser, notamment en direction de lajeunesse et du monde du travail. En proposant aux femmes et auxhommes avec lesquels nous luttons et débattons de venir au Parti communiste,nous donnons du sens à l'engagement et faisons de l'élargissementde notre potentiel militant une condition essentielle du déploiementd'une activité de proximité.Pour être ancré dans ce que la société a de plus divers, pour tenir tête à nosadversaires, puissants, déterminés et organisés, pour donner vie à une perspectivede transformation sociale dans notre pays, nous avons besoin d'unparti de « masse » et d'une présence communiste dans un plus grandnombre d'entreprises et de quartiers.Le renforcement du Parti doit être une priorité permanente, il doitdevenir l'affaire de toutes et de tous.De très nombreux-e-s adhérent-e-s restent à ce jour sans contact ou sansrelation politique durable. Une des caractéristiques des adhésions depuis le21 avril 2002 est que ces femmes et ces hommes veulent agir rapidement etcotiser. Nous devons faire tous les efforts pour permettre lors de leur arrivéeque le Parti devienne aussi le leur, qu'ils retrouvent dans le militantismeles raisons de leur adhésion. L'Humanité est de ce point de vue d'un trèsgrand apport, notamment en faisant de l'abonnement d'accueil un réflexe.Le rôle et la conception des directionsNous avons besoin de direction dynamique, tournée vers la prise d'initiative,le développement du travail collectif, le respect de la souveraineté desadhérent-e-s. Il ne s'agit pas de dire « ce qu'il faut faire » mais d'avoir desresponsables disponibles pour favoriser la prise de responsabilités du plusgrand nombre, en donnant toutes les informations sur les différentesapproches qui conduisent à une proposition ou à des propositions contradictoireset des choix à faire. Il ne s'agit plus de verticalité mais de mutualisersavoirs et actes, de mettre en commun de façon à ce que les différentstypes de diversité ne conduisent pas à l'émiettement. Chaque communistedoit se sentir à l'aise pour exprimer toute critique vis-à-vis des orientations,prises de position et comportements des directions. Cette critique reste fraternelleet doit avoir l'objectif de progresser tous ensemble.La prise de responsabilité des communistes à tout niveau dans le Partidoit être encouragée. La structuration du travail des collectifs de directions,le fait de répartir des tâches identifiées, de se réunir régulièrement,joue un rôle très important pour l'activité du Parti.Concernant le rapport aux directions, il y a eu de grandes avancées.Quand cela subsiste, nous devons nous défaire à la fois d'une culturedélégataire et de tous comportements directifs.Enfin, les directions doivent s'attacher à développer le travail collectifet doivent être les garantes de la diversité et du respect de la souverainetédes communistes et de leur information. Lors des débats politiquesou des débats de personnes, les collectifs de directions doiventprésenter et permettre l'expression sincère et honnête de la diversité despoints de vue en présence.Parti de la gauche européenneParce qu'il est indispensable de faire converger les luttes et les expériencesen Europe, le PCF participe activement au développement de l'activité duParti de la gauche européenne avec l'ambition de constituer une forcepolitique de transformation progressiste en Europe. Il s'emploie à impulserdes campagnes d'actions et de propositions au niveau européen. Ilœuvre au rapprochement et au rassemblement dans l'action des partiscommunistes, progressistes, des mouvements sociaux, européens pourune transformation sociale effective. Les statutsLes femmes et les hommes qui s'associent pourconstituer ensemble le Parti communiste françaisont en projet commun de vouloir répondreaux immenses défis de notre époque parl'émancipation de chacun-e, la maîtrise sociale,la mise en commun et le partage des connaissances,des pouvoirs, des richesses. Elles et ilsrefusent un monde où les possibilités considérablesqui surgissent de l'activité et du géniehumain sont dévoyées en pillage des ressources,en concurrence aveugle, en affrontementset en guerres; une société d'injustices etd'inégalités où les forts écrasent toujours lesfaibles. Elles et ils considèrent que la toutepuissance de l'argent peut être combattue, quele capitalisme n'est pas la fin de l'histoire.Leur engagement politique a pour raison d'êtrede promouvoir la pleine autonomie et le pleinPRÉAMBULEépanouissement de chaque femme et dechaque homme en faisant reculer, jusqu'à leurdépassement, toutes les formes sociales d'exploitation,de domination et d'aliénation.Des êtres humains libres, égaux et associés,c'est la conception révolutionnaire qu'elleset ils se donnent d'un communisme libérateurd'humanité.Les communistes font du développement del'intervention du peuple, donc du progrès historiquede la démocratie l'axe majeur de leursefforts. L'élargissement des droits, des pouvoirs,de l'accès au savoir et à la culture dontdispose effectivement et également dans lasociété chaque être humain leur paraît être lacondition déterminante pour que les choix collectifs,l'utilisation de l'argent et de toutes lesressources soient efficaces et attentifs aux intérêtsde tous. Ils entendent explorer toutes lesvoies de la démocratie participative pourimpulser l'intervention citoyenne.L'action pour une société, un monde plusjustes et plus humains ne doit plus jamais seretourner contre l'espoir qu'elle porte. La viséeémancipatrice du communisme se concrétisedans son action au quotidien pour y faire progresseret prévaloir, sous toutes les formes possibles,au rythme des luttes et des rassemblementsqu'appellent les défis de notre époque, laliberté, l'égalité, la fraternité, la paix.Les communistes sont ouvert-e-s à toutes lesforces du mouvement social comme à toutesles énergies citoyennes. Les enjeux de la lutte declasses s'étendent à de nouveaux acteurs et terrains.Ils revêtent de plus en plus une dimensioneuropéenne et mondiale. Les communistessont parties prenantes de toutes lesmobilisations et de toutes les luttes émancipatrices.Elles et ils agissent dans la société, lesentreprises et les institutions pour mettre encause l'hégémonie de la rentabilité financière ettoutes les dominations, ainsi que les pouvoirsdes forces sociales, économiques et politiquesqui les incarnent.Les communistes travaillent à conquérir avecet pour toutes et tous, de nouveaux droits etpouvoirs. L'objectif essentiel de leur organisationest de favoriser le rassemblement, l'interventionet la participation à la décision politique,à égalité de droits, de toutes les femmeset de tous les hommes qui entendent travaillerdans cette perspective. Il s'agit d'inventer uneforme radicalement neuve de pratiques politiqueset de parti politique.Les motivations de l'adhésion au Parti communistefrançais sont diverses, enracinées dansles valeurs, les apports et la créativité des combatsrévolutionnaires - nourris par les découvertesthéoriques, les anticipations de Marx -pour se libérer du capitalisme, le dépasser, dansl'histoire de toutes les luttes émancipatrices,féministes, humanistes, antiracistes, écologistes,pacifistes, anticolonialistes et anti-impérialistes,pour la laïcité, contre toutes les discriminationset exclusions…La diversité est gage d'efficacité. Investie dansla construction collective des orientations etdes décisions, elle permet aux communistes detravailler en permanence, dans un rapportouvert et vivant avec la société, à un projetpolitique émancipateur. Elle implique desformes et des pratiques d'organisation qui fontde la reconnaissance et du respect des opinionsdifférentes sur les objectifs et les stratégies àmettre en œuvre une dimension essentielle de lasouveraineté des communistes.C'est à partir de cette diversité que s'organise ledébat dans le Parti communiste français, et ques'élaborent démocratiquement les choix et lesdécisions prises à la majorité qui constituent lebien commun et fondent l'unité du Parti. CHAPITRE I - L'ACTIVITÉ DES COMMUNISTES1. Agir avec toutes et tousDans les villes, les quartiers et les villages, lesentreprises et tous les lieux de travail, sur tousles enjeux politiques intéressant la vie sociale,les communistes s'organisent pour agir avectoutes celles et tous ceux qui le souhaitent afinde promouvoir des transformations de l'ordreexistant concrétisant la visée communiste. Ilsprennent pour cela toutes les initiatives utiles,et créent toutes les formes de structure qui peuventcontribuer à leur réussite en favorisant laréflexion et l'action collectives.1.1. Une responsabilité collectiveSur tout le territoire national, il est de la responsabilitécollective des communistes d'ouvrirà chaque adhérent-e comme à toutes celleset tous ceux qui veulent agir avec elles et eux lapossibilité de s'investir dans l'activité politiquede leur choix.1.2. Une pleine capacité d'initiativeChaque adhérent-e ou groupe d'adhérent-es,chaque instance locale, départementale etnationale du Parti peut prendre toutes lesinitiatives utiles à la mise en œuvre du projetdes communistes.L'adhérent-e ou le collectif qui prend une initiativedoit en informer les organisations duParti concernées afin qu'il puisse en être tenucompte dans l'activité d'ensemble, que soientproposées les aides, coordinations, mises enrelation, en synergie ou en réseau opportunes.1.3. Une entière liberté de choixToute initiative du Parti est ouverte à toutescelles et tous ceux qui veulent y participer,qu'elles ou ils soient ou non adhérent-e-s duParti.Chaque adhérent-e, informé-e des initiativesdu Parti, choisit librement de participer ou nonà un ou plusieurs des lieux et formes d'activités.1.4. Une implantation de proximité dans ladiversité des objets et des formesLe développement d'une activité tous terrainssuppose une implantation de proximité au plusprès des milieux de vie et de travail où se tissentles solidarités concrètes. Elles se tissent égalementà travers la diversité des liens qui se développentà partir de centres d'intérêt communs.Cette proximité permet une participation activeà la réflexion, à l'action et à la prise de responsabilitéspartagée entre membres du PCFet non membres. Parallèlement, l'efficacitéimplique que les membres du Parti communistefrançais se réservent des lieux pour analyser,proposer, décider, organiser leur activité.Les sections dans lesquelles ils s'organisent, lescellules qu'ils constituent dans leurs quartiers,leurs villages, et leurs lieux de travail permettentaux communistes de développer leur activitéau plus près des lieux de vie et de travail.L'existence du plus grand nombre de cellules,ouvertes sur la société, faisant preuve d'initiativeest un besoin pour organiser l'activité communistesur tout le territoire national.N° 217 - Supplément à l’Humanité du 30 mars 2006 - PAGE XXIVLes communistes considèrent les lieux de travailcomme des lieux où l'action politique estnécessaire à la démocratie et encouragent lessalariés à s'y organiser. Le développement del'organisation et de l'activité communiste surles lieux de travail, moyen décisif du développementde leur stratégie, est l'affaire de toutesles instances du Parti.L'initiative des communistes vise à favoriserl'intervention politique des femmes et deshommes, des salarié-e-s et de toutes les catégoriessociales concernées. Elle contribue à l'élaborationdes réponses nécessaires, comme audéveloppement des mobilisations et des luttesqui peuvent permettre d'avancer dans leur miseen œuvre. Elle s'organise dans un cadre géographique,dans les entreprises, lieux de travail etzones d'activités, comme sur toutes les questionsou autour de tous les centres d'intérêtsqui sont l'objet d'enjeux politiques.Toute activité prend la forme que décidentlibrement celles et ceux qui en prennent l'initiative.Elle peut être accompagnée de la créationd'un comité, collectif, groupe de travail,réseau, collectif de coordination… destiné àfavoriser sa réussite et à en assurer la maîtrisedémocratique par ses participant-e-s. À côtéde nécessaires formes d'activité permanente,d'autres peuvent s'instaurer pour la duréed'une initiative.En coordination avec les instances du Parti, cescomités, collectif, groupe de travail, réseau, collectifde coordination… décident de leur modede fonctionnement, de leur financement et deleurs initiatives.Ils nourrissent le travail d'élaboration et d'initiativedes instances du Parti.1.5. Le Parti et le Mouvement jeunes communistesde FranceLa participation pleine et autonome de lajeunesse aux processus transformateurs, larencontre entre les jeunes et le Parti communistefrançais sont un enjeu fondamental. LeMouvement jeunes communistes de Franceest un atout irremplaçable.Le Parti communiste français, ses instancesaident à promouvoir son développement etson activité dans le respect de ses décisionset de sa prise d'initiatives. Le Mouvementjeunes communistes de France dispose d'uneindépendance d'organisation. Il participepleinement, en partenariat avec le Parti, de


l'activité communiste.Cet espace politique, pensé, animé, construitpar et pour les jeunes eux-mêmes est un outilcontribuant à la mise en mouvement desjeunes pour transformer le monde.Des liens de complicité, d'écoute, d'échangeà égalité, de construction politique communefondent les rapports entre les jeunes communistes,les étudiants communistes et leParti communiste français.1.6. Les partenariatsLa crise profonde du système de représentationpolitique appelle la construction de pratiquespolitiques nouvelles faisant appel àl'intervention directe des citoyens, à lacoélaboration, aux partenariats.Dans cette perspective, les communistes créentou participent à la création, sous toutes lesformes appropriées, de relations de partenariatavec toutes les organisations politiques, syndicales,associatives et les citoyens intéressés,dans le respect de l'identité, des objectifs spécifiqueset de l'indépendance de chacun.Ces espaces participatifs contribuent àimpulser une dynamique politique de transformationsociale.1.6a. Convergences d'activités aux niveauxeuropéen et internationalSolidaires de toutes les forces qui se mobilisentsur la planète pour émanciper la mondialisationde l'hégémonie financière, pour un mondede justice, de co-développement et de paix, lescommunistes travaillent à la construction deconvergences, d'espaces d'activités et de formespolitiques inédites, à l'échelle de l'Europecomme au plan international.1.6b. Le Parti de la gauche européenneLe Parti communiste français est membre duParti de la gauche européenne (PGE). Commel'indique l'article 1 de ses statuts, le PGE est uneassociation flexible et décentralisée de partis etorganisations politiques de gauche européens,indépendants et souverains qui travaillent surla base du consensus.Sur proposition du Conseil national, les adhérent-e-sont décidé d'y adhérer par un vote àbulletin secret. Le cas échéant, la décision des'en retirer serait prise de la même façon.CommunisteS2. Impulsion, coordination, soutien2.1. La responsabilité des instances du PartiLes instances du Parti ont, à tous les niveaux,la responsabilité de promouvoir la capacitéd'intervention politique de chaque communiste;de permettre à tous les communistes dansleur singularité, comme à celles et ceux qui veulentagir avec eux, de trouver, avec le PCF, lesvoies de l'efficacité. À cette fin, les instances duParti impulsent, coordonnent, soutiennent, surtout le territoire national, l'activité des communisteset contribuent au développement et aurenforcement de l'organisation du Parti. Ellesprennent pour cela toutes les initiatives nécessaires,organisent les rencontres et les mises enrelation susceptibles de dynamiser le développementde chaque type d'activité. Elles yconsacrent une part importante de leursmoyens financiers. Elles attachent une importanceparticulière à l'offre de formation enfaveur de tous les adhérents, de toutes les adhérentes,notamment les jeunes. Elles ont la responsabilitéde faire circuler l'information et dela faire parvenir à chaque adhérent-e.STATUTS DU PCF ADOPTÉS AU 33 e CONGRÈSAu niveau national, des collectifs de travailont, chacun dans leur domaine, sous la responsabilitédu Conseil national, la tâche de favoriserle développement national, européen etmondial, de l'activité et de l'intervention communistes,de susciter la mise en réseaux desindividus et des structures, d'en faciliter le fonctionnementet de les associer à leur travail.Chaque année, les instances du Parti débattent,dans le cadre de l'établissement de leur budget,des moyens matériels et financiers à mettre à ladisposition des différentes formes d'activité deleur ressort. À cette occasion, les responsablesdes différentes activités concernées sont invitésà participer au débat et à exprimer leurs objectifset leurs besoins.Elles rendent compte régulièrement de leuractivité.2.2. Le niveau régionalL'activité communiste prend en compte ladimension croissante des enjeux régionaux. Uncomité régional est élu, après chaque électiongénérale des conseils départementaux, par uneconférence régionale constituée de délégué-e-sélu-e-s par ces conseils sur la base, décidée encommun, d'une représentation forfaitaire parfédération, complétée d'un nombre de déléguée-sproportionnel au nombre d'adhérent-e-s dechaque fédération. Elle élit au sein du comitérégional son ou sa secrétaire et un exécutif quiont la responsabilité d'assurer l'impulsion et lacoordination de l'activité communiste sur lesquestions régionales.Le comité régional assure dans chaque région,en liaison avec les conseils départementaux,l'organisation de toutes les coopérations nécessairesentre les fédérations concernées. Il anotamment pour responsabilité de travailleraux réponses communistes aux enjeux régionauxet de proposer aux fédérations les initiativespolitiques concernant la région, ou descoopérations avec d'autres régions. Il peutconsulter les personnalités ou les acteurs etactrices compétent-e-s sur les questions endébat.Les fédérations décident entre elles des modalitésde financement de l'activité régionale. CHAPITRE II - LES DROITS DES ADHÉRENTS ET DES ADHÉRENTES3. L'adhérent - l'adhérenteEst adhérent-e du Parti communiste français,toute femme ou tout homme qui enexprime la volonté. Il ou elle reçoit sa carteavec les statuts du Parti communiste français.Il ou elle s'engage à payer sa cotisation.Les droits attachés à la qualité d'adhérent-esont:- Choisir les réseaux, collectifs auxquels ilou elle souhaite participer, réfléchir et agir;- Recevoir une véritable information: données,analyses, tenues et enjeux des débatsdes instances du Parti et accès à l'ensembledes documents disponibles;- Participer, dans leur diversité, aux débatsd'orientation de leur Parti;- Être informé-e des ordres du jour et des élémentspréparatoires à la discussion des instancesdu Parti, et faire connaître à celles-ci,individuellement ou collectivement, leursanalyses, opinions et propositions;- Être consulté-e sur les questions politiquesessentielles;- Saisir toute instance du Parti de toute proposition,et être informé-e de la suite quilui aura été donnée;- Se voir proposer une offre diversifiée d'initiativesde formation, correspondant auxattentes, en particulier de la jeunesse, dans lebut de donner à chacun-e plus d'éléments deconnaissance et de réflexion pour participeraux débats du Parti et mener son activité demilitant-e communiste.Les instances du Parti doivent créer lesconditions du respect de ces droits et permettreleur exercice.4. La souverainetéLa souveraineté appartient aux adhérent-e-s.Ils et elles l'exercent et l'organisent tant personnellementque collectivement dans toutes leursactivités de communiste, dans leur section, ouéventuellement leur cellule, de leur lieu de résidenceou de travail, par leurs élus aux conseilsdépartementaux et au conseil national ainsique sous toutes les formes et dans tous les lieuxdécidés en commun. L'exercice du droit de voteest ouvert par le paiement de la cotisation.Tout-e adhérent-e est membre de droit de sonassemblée générale de section. Toute instancedu Parti est tenue de respecter ce droit.4.1. Décisions et votesTous, toutes les adhérent-e-s reçoivent lesinformations et les éléments matériels pourchaque consultation. Seul-e-s les adhérent-e-sdétenant la carte du Parti communiste françaisdepuis plus de trois mois avant la date du scrutin,à jour de leur cotisation, c'est-à-dire pourles trois derniers mois, au moins, qui précédentle scrutin, peuvent participer au vote. À cettefin, une liste des électeurs, consultable, est établieau moment du scrutin et validée par unecommission désignée par le ou les exécutifs desterritoires concernés. Cette commission organisela consultation et assure le bon déroulementdes opérations de vote. Elle prend toutesdispositions pour faciliter la participation duplus grand nombre d'adhérent-e-s.4.2. Dans toutes les instances du Parti, lesdécisions se prennent à la majoritéLe vote est individuel. Il est toujours secretpour l'élection à toutes fonctions ou responsabilités.Il l'est, pour tout vote, dans l'instanceconcernée, si un de ses membres le demande.À chaque niveau, seules les décisions prisesà la majorité engagent le Parti.Les adhérent-e-s qui ne les partagent pasgardent le droit de défendre et d'exprimerleur point de vue, y compris publiquement.5. Les structures locales et départementales5.1. La section rassemble les adhérent-e-s d'uneou plusieurs communes, d'une même zoned'activité, d'une même entreprise. Sur un mêmeterritoire, une même zone d'activité, une mêmeentreprise, il ne peut y avoir qu'une seule sectiondont la création est décidée par tous lesadhérent-e-s concerné-e-s.Les adhérent-e-s de plusieurs communespeuvent se regrouper en une seule section, sicela est nécessaire à une vie politique riche,démocratique, efficace. Cependant, celles etceux de chaque commune peuvent délibérerséparément quand les décisions à prendre neconcernent que leur commune.Dans les sections où le nombre important decommunistes ou bien l'étendue trop grande duCHAPITRE III - LE CONGRÈS8. La réunion de congrèsLes communistes procèdent en congrès auxchoix d'orientation et à l'élection des comitésexécutifs locaux, des instances départementaleset nationales du Parti. Le congrèslocal qui est l'assemblée générale de tous lesadhérents de la section, le congrès départementalet le congrès national sont constitutifsde la réunion de congrès.Le congrès est réuni tous les trois ans au moins,et lorsque le conseil national, qui propose sonordre du jour, en décide. Il est obligatoirementconvoqué si le tiers des conseils départementauxou si 10 % des adhérents du Parti ledemandent. Ces 10 % doivent être issus d'aumoins un tiers des fédérations et représenter aumoins 10 % des adhérents de chacune de cesfédérations. Un congrès départemental extraordinairepeut être réuni, en dehors de la préparationd'un congrès national, quand leconseil départemental en décide, ou si 10 % desadhérents de la fédération le demandent. Ces10 % doivent être issus d'au moins un tiers dessections et représenter au moins 10 % desadhérents de chacune de ces sections.Pour l'adoption des orientations politiquescomme pour l'élection des instances du Parti,l'organisation des débats et des votes poursuitle double objectif de rassembler la grandemajorité des adhérent-e-s sur des choix élaborésen commun; et de permettre à celles et ceuxqui ne se retrouvent pas dans ces choix de soumettreau vote des propositions alternatives.Ainsi, nous faisons le choix de faire du pluralismedes idées, un droit et un principe de notremode de fonctionnement. Ce droit ne peut setraduire par une organisation en tendances.9. Les bureauxAu niveau local, sur proposition du comitéexécutif local, aux niveaux départemental etnational, sur proposition du conseil sortant, unbureau est élu à l'ouverture des travaux. Il sesubstitue au comité exécutif local sortant ou auconseil sortant et prend toutes dispositionspour organiser les débats et les votes afin queles adhérent-e-s ou leurs délégué-e-s soienttoutes et tous ensemble maîtres de toutes lesdécisions.Pour l'aider dans son travail, il constitue enson sein une commission chargée d'animerle débat sur la base commune de discussion.Il constitue également une commissionchargée des candidatures qui comprend unedélégation du bureau et au moins un-ereprésentant-e de chaque section pour lecongrès départemental ou de chaque fédérationpour le congrès national.10. L'élection des déléguésLes congrès locaux, puis les congrès départementauxélisent leurs délégué-e-s au niveausupérieur selon une base fixée respectivementpar le conseil départemental et le conseil nationalsortants. Tous, toutes les adhérent-e-s de lasection, tous, toutes les délégué-e-s au congrèsdépartemental peuvent être candidat-e-s s'ilssont à jour de leur cotisation. Les membres desconseils départementaux et les membres duconseil national qui ne sont pas délégués, participentrespectivement, sans droit de vote, auxtravaux des congrès départementaux et ducongrès national.11. Choix d'orientation11.1. Adoption de la base commune dediscussionLe conseil national décide de l'ordre du jour etlance un appel à contributions. Tout-e adhérent-e,individuellement ou collectivement,toute assemblée générale de section et toutconseil départemental peut proposer une oudes contributions, portant sur tout ou partie del'ordre du jour. Toutes sont mises à la dispositiondes communistes.À partir de cet ensemble d'éléments, le conseilnational élabore un projet de base communede discussion portant sur l'ordre du jour ducongrès. Sur une question particulière endébat, le texte comporte, s'il y a lieu, des choixalternatifs possibles qui feront l'objet d'un votede congrès. Tous les efforts auront été faitsN° 217 - Supplément à l’Humanité du 30 mars 2006 - PAGE XXVterritoire fait obstacle à des réunions générales,les adhérent-e-s peuvent décider de se réunir encellule ou sous des formes décentralisées.Les cellules rassemblent les adhérent-e-sd'un lieu de travail ou d'un territoire quandleur nombre permet le développement deleur activité à ce niveau de proximité.Lorsqu'une grande entreprise ou une zoned'activité rassemble, sur le territoire d'une ouplusieurs communes, un nombre importantd'adhérent-e-s, ils peuvent se constituer en celluleou en section. Si l'activité de l'entreprise oude la zone concerne plusieurs départements, ilspeuvent créer un collectif de coordination ouune section rattachée à une des fédérations,d'un commun accord entre les communistes etles fédérations.5.2. La fédération rassemble les adhérent-e-sd'un même département. Elles et ils exercentleur souveraineté par leurs délégué-e-s aucongrès départemental, leurs élu-e-s au conseildépartemental, et sous toutes les formes décidéespar le conseil départemental.6. L'Amicale des vétéransLes plus anciens membres du Parti représententune grande part de sa mémoire, constituéed'un exceptionnel patrimoine de combats historiqueset d'expérience politique. L'Amicaledes vétérans les rassemble et anime leursdébats. Elle fixe elle-même ses règles de vie etde fonctionnement sous la responsabilité desinstances nationales du Parti.7. Les instances du PartiToutes les instances élues du Parti sont constituéesà parité hommes/femmes. Elles doiventêtre représentatives de la diversité du Parti, dela société - notamment métissage, jeunesse,résidents étrangers. L'efficacité de ces instancesrepose sur la volonté de travailler ensembledans la diversité des approches, des sensibilités.Dans toutes les instances du Parti, la rotationet la limitation du cumul des responsabilitéssont organisées. En règle générale,l'exercice d'une même fonction exécutive estlimité à 9 ans.7.1. Les instances du Parti sont:- L'assemblée générale de la section qui disposedes pouvoirs d'initiative et de représentationà son niveau. Elle est composée de latotalité des adhérents de la section. Elle organiseet développe l'exercice de la souverainetéde tous les adhérent-e-s de la section. Selonles réalités du terrain, l'exercice de cette souverainetése fait en concertation étroite avecles cellules locales ou d'entreprise. Ce sont deslieux pertinents où les communistes se retrouventpour analyser, proposer, décider et organiserl'activité. L'assemblée générale de la sectionélit son comité exécutif local avec son ousa secrétaire.- Le conseil départemental qui prend toutesdécisions intéressant l'ensemble du départementet, en relation avec les assemblées généralesde section concernées, toutes celles intéressantune fraction du département.- Le conseil national, représentatif de tousles communistes, qui est l'organe souveraindu Parti entre deux congrès.7.2. Le conseil national peut réunir une conférencenationale composée des membres duconseil national, de délégations élues par lesconseils départementaux, de délégations éluespar les groupes communistes à l'Assembléenationale, au Sénat, au Parlement européen.7.3. Chaque instance décide elle-même de sonfonctionnement, de ses ordres du jour, de l'organisationde son travail et de la périodicité deses réunions qui sont au moins bimestrielles.Elle élit son trésorier ou sa trésorière.Chaque instance du Parti élit un exécutif.Elle contrôle son activité: l'assemblée généralede la section pour le comité exécutiflocal, le conseil départemental pour le comitéexécutif départemental, le conseil nationalpour le comité exécutif national.Chaque instance peut former en son sein descommissions et des collectifs de travail chargésde préparer ses débats et décisions. Elle leurconfie le soin de lui proposer toutes décisionssur des sujets particuliers.Sur la base des décisions du congrès, chacunedes instances adopte les orientations essentiellespour le niveau relevant de sa responsabilité,notamment en discutant et en intégrant lestravaux des commissions et collectifs de travail.pour aboutir à un texte permettant de rassemblerla grande majorité des adhérent-e-s sur deschoix élaborés en commun. Un délai de cinqsemaines au moins est ensuite donné pour faireconnaître ce projet à tous les adhérent-e-s.À l’issue de cette période, deux cents adhérente-sissu-e-s d'au moins dix fédérations peuventproposer une base de discussion alternative quidoit traiter de l'ordre du jour du congrès et respecterla cohérence de celui-ci. Sa dimension nesaurait excéder celle du projet adopté par leconseil national.Tout texte est accompagné d'un résumé deses orientations essentielles. Les résuméssont de taille identique.Une commission élue par le conseil nationalorganise la transparence des débats. Ellevalide les textes proposés.Le ou les projets de base commune sont portésà la connaissance des adhérent-e-s et soumisà leur vote. Le texte qui a obtenu le plusde suffrages devient la base commune dediscussion de tous les communistes.11.2. Le vote des orientationsTous, toutes les adhérent-e-s dans lescongrès locaux, puis leurs délégué-e-s dansles congrès départementaux, débattent de labase commune, qu'elles et ils amendentlibrement en tout ou en partie.Le texte amendé est finalement soumis au vote.Puis il est transmis, accompagné des amendementsnon retenus, jusqu'au congrès national,qui en débat à son tour, l'amende et le vote.Elle procède aux choix politiques.7.4. Le conseil national élit son ou sa président-e.Le ou la président-e du conseil nationalcoordonne la préparation et l'organisationde ses sessions. Il ou elle s'assure des conditionsdans lesquelles sont associé-e-s à lapréparation de ses travaux tous et toutes lescommunistes, ainsi que les groupes de travailet les réseaux dont l'activité est liée àl'ordre du jour. Il ou elle a la responsabilitéde l'organisation démocratique des débats.Il ou elle en organise le compte rendu.Il ou elle assure le lien entre les membres duconseil national et le comité exécutif national.7.5. Un comité exécutif départemental, uncomité exécutif national sont élus par l'instanceconcernée sur proposition de la ou du secrétaire.Afin d'élaborer collectivement ces propositions,le ou la secrétaire s'entoure d'unecommission représentative du conseil départementalou national, élue par ces instances.7.6. Les comités exécutifs sont chargés de lamise en œuvre, à leur niveau, des orientationset des décisions prises à la majorité. Pour cela,ils prennent toutes les initiatives nécessaires. Ilsimpulsent et coordonnent l'activité des collectifsde travail mis en place et tirent richesse dela diversité de leurs membres. La mise en commundes apports les plus divers concourt àfaire grandir l'ensemble de l'organisation politique,le Parti communiste français. Les comitésexécutifs rendent compte des actions entreprisesdevant l'instance concernée: assembléegénérale de la section, conseil départemental,conseil national.7.7. Le-la secrétaire local-e, le-la secrétairedépartemental-e, le-la secrétaire national-e, estresponsable de la mise en œuvre des décisionsprises par l'instance concernée, respectivementl'assemblée générale de section, le conseildépartemental, le conseil national. À ce titre, ilou elle anime et coordonne l'activité de l'exécutiflocal, départemental ou national. Chacune,chacun, à son niveau, représente le Parti et agiten son nom dans tous les domaines de la viepublique. Il ou elle fait connaître la réflexion etles initiatives du Parti et impulse le développementde son activité et de sa viedémocratique.12. Le mode d'élection au sein du Parti12.1. Chaque adhérent-e peut se porter candidat-eet/ou être présenté-e, avec son accord, pard'autres adhérent-e-s, par une assemblée généralede section, par un congrès départemental,à toutes les instances du Parti.12.2. Aux différents niveaux, une commissionélue par l'assemblée générale de section, leconseil départemental ou le conseil nationalassure la transparence de l'information sur lescandidatures. Cette commission doit comprendreau moins un représentant de chaquesection pour le congrès départemental, ou dechaque fédération pour le congrès national.Elle reçoit toutes les candidatures. Elle porte àla connaissance des adhérent-e-s l'ensemble deson travail et, quarante-huit heures avant l'ouverturedu congrès, une proposition de listepour le comité exécutif local, pour le conseildépartemental ou pour le conseil national, avecla liste de toutes les candidatures recueillies.Dès l'ouverture du congrès, elle remet l'ensemblede son travail au bureau qui s'en saisit.12.3. Le congrès local pour les candidatures auconseil départemental, le congrès départementalpour les candidatures au conseil national, seprononcent par un vote sur chaque candidat-edéclaré-e sur le territoire concerné.Les résultats de ce vote sont transmis aux commissionsassurant la transparence de l'informationaux différents niveaux avec la liste detoutes les candidatures non retenues.Toutes et tous les adhérent-e-s sont informé-e-


STATUTS DU PCF ADOPTÉS AU 33 e CONGRÈSCommunisteSs immédiatement de toutes les candidaturesdéclarées aux différentes instances du Parti.Les adhérent-e-s dans les congrès locaux, lesdélégué-e-s dans les congrès départementauxou le congrès national en débattent et se prononcentà bulletin secret.12.4. Les bureaux, les délégué-e-s et les instancesconcernées du Parti sont élu-e-s de lamanière suivante:- À l'initiative du bureau - ou du comité exécutiflocal sortant ou du conseil sortant pourl'élection du bureau lui-même - le débat s'organiseavec toutes et tous les membres descongrès. Toutes les candidatures enregistréessont soumises au débat. Sur la base de la discussion,le bureau - ou le comité exécutif localsortant ou le conseil sortant pour l'élection dubureau - propose une liste de candidat-e-s respectantla parité femmes-hommes, avec l'objectifde permettre un travail efficace. Lacomposition de cette liste doit assurer la justereprésentation des différentes opinions expriméesdans les débats, afin que la très grandemajorité des membres des congrès puisse enfaire leur choix commun. Pour l'élection ducomité exécutif local, du conseil départementalet du conseil national, cette liste comprendla proposition d'un ou d'une secrétaire.- Tous les efforts ayant été faits pour permettrel'adoption d'une liste commune, les membresdes congrès qui ne se retrouveraient cependantpas dans cette proposition de choixcommun peuvent proposer des listes alternatives.Ils, elles désignent le, la représentant-ede la liste parmi les candidat-e-s. Il, elle engageral'ensemble de la liste à toutes les étapes.Ces listes alternatives doivent respecter laparité femmes-hommes. Elles ne doivent pasexcéder le nombre de candidat-e-s présent-e-ssur la liste commune. Elles doivent être présentéespar 5 % au moins des membres descongrès. Les candidat-e-s ne peuvent être présent-e-ssur plusieurs listes, ni être présent-e-ssur une liste et en soutenir une autre. Ceslistes comportent la proposition d'une oud'un secrétaire. Au vu des listes en présence,le bureau - ou le comité exécutif local sortantou le conseil sortant pour l'élection du bureau- propose une liste définitive. Les listes ayantfusionné - en totalité ou en partie avec uneautre - disparaissent. Si la fusion n'est pas réalisée,les listes alternatives déposées initialementont la possibilité de se maintenir et sontsoumises au vote. Le choix des listes est notifiépar leur représentant-e désigné-e.- Le vote a lieu à bulletin secret sans ajout nisuppression. Les candidat-e-s de la liste qui aobtenu le plus de voix sont élu-e-s. S'y ajoutenten proportion du nombre de candidat-esprésenté-e-s et du nombre de voix obtenues,les candidat-e-s des autres listes, dans l'ordrede présentation. Le ou la secrétaire est celuiou celle dont la liste a obtenu le plus devoix.CHAPITRE IV - LES RESSOURCES FINANCIÈRES ET LEUR GESTION13. Le financement de l'activité descommunistesLes ressources financières du Parti proviennentdes cotisations des adhérent-e-s, des souscriptions,des reversements des élu-e-s communistes,des initiatives financières prises par lesorganisations du Parti et de l'aide publique.Elles sont perçues, ainsi que les dons, par lesassociations départementales et nationale definancement; les reversements d'indemnitésdes élus nationaux et européens par l'Associationnationale, les autres par les Associationsdépartementales.Les assemblées générales et les instances départementaleset nationales utilisent leurs moyensfinanciers pour promouvoir au maximum l'activitéde proximité des adhérentes et des adhérents,pour développer leur information etfavoriser l'exercice de leur souveraineté.Chaque année, et quand cela s'avère nécessaire,les communistes discutent et décident desmoyens qu'ils et elles se donnent, de leur utilisation.Ils et elles établissent leur budget annuelet sont responsables de sa réalisation.Les trésorier-e-s avec les collectifs de directionlocale, départementale et nationale animentl'activité financière des communistes dans unsouci d'autofinancement de chaque activité. Ilsveillent à la mutualisation des moyens et despratiques à tous les niveaux pour une plusgrande efficacité politique et financière. Il en vade même pour le financement de l'activité desélus et de leurs groupes par le Parti et le financementindispensable du Parti par les élus.14. La cotisationPar la collecte de la cotisation, les instancesdu Parti ont, à tous les niveaux, la responsabilitéde renforcer les liens politiques avecl'adhérent-e.Le paiement de la cotisation est individuel. Elleest collectée sous les formes diverses convenuesentre le trésorier de la section et l'adhérent-e enlien avec la cellule selon les réalités du terrain.Elle est versée à l'Association départementalede financement du Parti communiste français.Elle est la base concrète de l'exercice du droitde vote de chaque communiste.Fixé par le congrès national, son barème prenden compte les revenus mensuels et les ressourcesdes adhérent-e-s.Le produit de la cotisation est réparti entre l'assembléegénérale de section (50 %), le conseildépartemental (25 %) et le conseil national(25 %). Les sections reversent aux cellules quien font la demande 25 % du produit de la cotisationdes adhérent-e-s concerné-e-s.15. SouscriptionLa souscription est permanente. Sa répartitionvarie en fonction de sa nature et de son objet.Elle est débattue et décidée collectivement.16. Collectif de transparence et desuivi de la bataille financièreAu niveau départemental, un collectif « transparence» - avec au moins un-e représentant-epar section - est constitué:- Il veille - et vérifie - à la redistribution équitabledes parts de cotisations revenant auxdifférentes instances.- Il fait état des résultats de la bataille financièredans le département, et transmet un avis etdes propositions en direction du conseildépartemental.17. Les commissions de contrôlefinancierLes assemblées générales, les congrès départementauxet le congrès national élisent unecommission de contrôle financier qui désigneen son sein un-e président-e.Son rôle est de contrôler et d'analyser aprèschaque clôture des comptes, la gestion financièreet la réalisation budgétaire de l'instanceconcernée, d'assurer la transparence descomptes et de faire des recommandations. Elleprocède à la validation de son bilan annuel.CHAPITRE V - LES ÉLU-E-S COMMUNISTES18. Les candidaturesLa décision de présenter au nom du Parti ou desoutenir des candidat-e-s aux différentes électionsest prise par les adhérent-e-s.18.1. Les propositions de candidatures, aprèsappel à candidature, peuvent émaner desassemblées générales et des instances départementaleset nationales comme être présentéesdans le Parti à titre individuel. Tous, toutes lesadhérent-e-s habitant sur le territoire concernépar l'élection sont informé-e-s de toutes lescandidatures.18.2. Les communistes élaborent les projets decandidatures dans l'instance correspondant àla circonscription électorale concernée en liaisonavec les instances qu'elle regroupe:- assemblée générale des communistes résidantdans la commune pour les élections duconseil municipal, ou dans les communesconcernées pour les structures intercommunaleset les conseils d'arrondissements et desecteurs,- conseil départemental pour les électionscantonales, législatives et sénatoriales ainsiqu'au Conseil de Paris,- conférence régionale pour l'élection régionale,- conseil national pour les listes aux électionseuropéennes,- conférence nationale pour l'élection présidentielle.Au-delà de la stricte application de la loi, lescommunistes respectent la parité femmeshommespour l'élection des conseillers générauxet des conseillères générales. Ils, elles s'attachentau respect de cette parité dans tous lesexécutifs - municipaux, départementaux, régionaux.Ils, elles veillent à limiter le cumul desmandats et à favoriser la rotation et la présentationde candidat-e-s jeunes.18.3. Dans l'instance concernée, le bulletinde vote présentant le projet de candidaturesest adopté par les adhérent-e-s ou leurs délégué-e-s.Tous les efforts sont faits pouraboutir à un projet de candidatures où seretrouve la très grande majorité des adhérent-e-sou de leurs délégué-e-s. Malgré cela,si d'autres candidatures sont maintenues,elles sont également soumises au vote. Cellesqui reçoivent le plus de voix sont retenues.Les adhérent-e-s de la circonscription électoraleconcernée se prononcent alors individuellement,directement, à bulletin secret,sur le projet de candidatures. Il est définitivementadopté s'il recueille une majorité dessuffrages exprimés.Au bout de ce processus, seules les candidaturesainsi désignées sont celles qui peuventse prévaloir de l'investiture du Parti. En casde maintien d'un-e autre candidat-e, les instancesdu Parti concernées peuvent suspendreles droits de cet adhérent, de cetteadhérente.19. Les élu-e-sProposé-e-s par leur Parti, les élu-e-s communistesdétiennent leur mandat du suffrageuniversel. Devenu-e-s élu-e-s de tous, elleset ils développent leur activité en favorisantl'intervention et la participation active descitoyen-ne-s à l'élaboration et à la mise enœuvre de leurs choix.Elles et ils ne tirent pas de leur mandat derevenus supplémentaires, elles et ils prennentl'engagement de reverser leurs indemnitésau Parti, qui contribue à leur donnerles moyens d'exercer leur mandat aprèsdébat avec les intéressé-e-s. Si elles ou ilsdoivent, pour l'exercer, arrêter ou réduireleur activité professionnelle, elles ou ils perçoiventune indemnité décidée en toutetransparence par les instances concernées.Dans chacune des assemblées, les élu-e-scommunistes décident, seul-e-s ou avec despartenaires, de constituer un groupe qui élitson ou sa responsable de groupe ou son collectifd'animation.À chaque niveau électif, elles et ils veillent àmener un travail collectif et impulsent ladémocratie participative avec la population.Les élu-e-s communistes se regroupent, avecd'autres élu-e-s qui le souhaitent, dans l'Associationnationale des élu-e-s communistes etrépublicains (ANECR). Association autonome,elle permet l'accueil des élu-e-s dans leurdiversité d'opinions, dans le cadre de leur travailspécifique au service de la population, àqui ils et elles rendent compte de leur mandat.Lieu de recherche et d'échange d'expériences,tout autant que moyen d'action et de rassemblement,elle favorise les coopérations avecd'autres associations, et institutions.La coopération et l'échange entre les élu-e-scommunistes et les différentes instances duParti à tous les niveaux - dans le respect de l'indépendancede chacun - contribuent à enrichirla réflexion, les propositions et l'efficacité desuns et des autres.CHAPITRE VI - RESPONSABLES ET COLLABORATRICES, COLLABORATEURS20. Rémunérations20.1. Des responsables communistesLes femmes et les hommes élu-e-s par lescommunistes aux différentes responsabilitésdans le Parti peuvent être amené-e-s, pourles exercer, à aménager ou quitter leuremploi. Pour cette activité militante, elles ouils reçoivent alors une rémunération décidéeen toute clarté par les instances concernées.20.2. Des collaboratrices, collaborateurssalarié-e-sDans le cadre de leurs moyens financiers, lesinstances du Parti peuvent s'assurer, pourrépondre aux besoins de leurs activités, de collaborationsprofessionnelles diverses, rémunéréesselon la qualification requise. En prenantla décision de créer de tels postes de travail,elles assument toutes leurs responsabilités etleurs obligations sociales d'employeur, toutparticulièrement en matière de formation. Lecontrat de ces collaboratrices, collaborateursde travail fixe clairement les finalités et lesconditions de leurs activités salariées sous laresponsabilité de leur employeur dans le respectdu droit du travail.21. Promotion des responsables et des collaboratrices,collaborateurs communistesLa mise en œuvre effective des principes denon-cumul et de rotation des responsabilitésimplique de mener au niveau nécessaire labataille pour un statut public de la ou duresponsable politique.Les instances du Parti qui confient à des militant-e-sdes responsabilités exigeant une disponibilitécomplète ou partielle permettent ainsila promotion politique de femmes etd'hommes issu-e-s du monde du travail. Dansla diversité de leurs fonctions successives, ellesou ils acquièrent des compétences qu'il fautmieux faire reconnaître. Les instances du Partis'engagent à favoriser les formations nécessairespour assurer en permanence la possibilitéde retour à l'activité professionnelle des militant-e-sconcerné-e-s. CHAPITRE VII - CONFLITS22. Le règlement des conflitsLes conflits qui peuvent surgir à partir dedésaccords entre communistes doivent trouverleurs solutions dans le cadre du fonctionnementdémocratique du Parti et des instancesconcernées. La commission nationale desconflits peut contribuer à la recherche de solutionsen formulant en amont des propositionsvisant à aplanir les différends. En toutes circonstances,la primauté doit être donnée audébat politique, dans le respect de la souverainetédes adhérent-e-s, et de leur diversité.Si un-e adhérent-e est confronté-e à unedécision qu'elle ou il considère comme injustifiéeà son égard, il ou elle peut saisir les instancesdont elle ou il dépend (local, départemental),qui se doivent de rechercher avecles personnes et les organisations une issuepositive au conflit.Si une solution ne peut être trouvée dans lecadre de ces instances, il peut être fait appelà la commission nationale des conflits.23. La commission nationaledes conflitsLe congrès élit la commission nationale desconflits, ainsi que sa ou son président-e.Sa mission ne consiste pas à se positionnerdans un conflit politique pour ou contre unedes parties au différend. Elle donne son avis:elle se prononce sur la conformité des décisionsprises au regard de l'esprit et de lalettre des statuts et à formuler des propositionssusceptibles de rapprocher les pointsde vue. Cet avis est formulé à l'issue d'unprocessus d'échanges, de rencontres, de discussionsavec toutes les parties concernées.Celles-ci se doivent de respecter cet avis.24. L’exclusionLes seuls motifs d'exclusion du Parti communistefrançais sont la mise en cause délibéréedes valeurs fondamentales d'intégrité et dedignité humaine, la corruption, ainsi que l'appartenanceà un autre parti politique.Cette mesure exceptionnelle d'exclusion estproposée par l'instance à laquelle appartientl'adhérent-e.Celle-ci doit saisir la commission nationaledes conflits qui infirme ou confirme la propositiond'exclusion.CHAPITRE VIII - L'HUMANITÉJournal communiste, l'Humanité a un rôle originaldans la presse française en ce qu'il portede rébellion à l'ordre établi, d'anticipation surl'avenir, de participation à la constructiond'une voix nouvelle pour l'émancipationhumaine, d'une visée communiste de transformationsociale.De nouveaux rapports se construisent entreles communistes et l'Humanité.Si les communistes se considèrent commegarants de l'existence de l'Humanité, celui-ciappartient à toutes celles et à tous ceux qui veulentparticiper à l'avenir d'un quotidien communisteutile à la transformation sociale.L'existence du journal de Jaurès est un atout àdévelopper dans ce sens. Les adhérentes et lesadhérents du Parti communiste français trouventdans sa lecture de quoi nourrir leurréflexion, leur activité politique, alimenter leuresprit critique et considèrent l'élargissement deson rayonnement comme un atout. Ils sontsoucieux d'augmenter le nombre de ses lectriceset de ses lecteurs par une diffusion militanteen lien avec leur activité dans la société.Le Conseil de surveillance représente l'ensembledes forces engagées dans la défense et laparticipation au journal. Il définit ses grandesorientations, notamment au travers d'unecharte éditoriale et en vérifie la bonne application.Il nomme les membres du Directoire del'Humanité et son président comme directeur.Ceux-ci agissent en pleine responsabilité etcréativité.CHAPITRE IX - MODIFICATION DES STATUTSSeul le congrès national peut modifier les présents statuts. N° 217 - Supplément à l’Humanité du 30 mars 2006 - PAGE XXVI


CommunisteSLES INVITÉSUn Congrès très suivi en France …Franck Lepage,acteur, chercheur en éducationpopulaire « Il est tempsque la gauche reprennele combat de cultureet d’éducation populaire »Plus de 400 invités français ont assistéaux travaux du Congrès, parmi eux :Attac : J. Nikonoff - CGT : B. Thibaud- CEMEA : M. Mazarin -Copernic : C. Debons - CRIF : R. Cuckierman- Femmes solidaires : S. Salmon- FSU : G. Aschiéri -LCR : O Besancenot, A. Krivine -LDH : D. Noguères -L.O. A. Laguiller - MARS : EricCoquerel - Marches européennes :Michel Rousseau - MRC : G. Sarre -Modef : Xavier Compain -Mouvement de la paix : Ariel Denis -MRAP : M. Aounit - PRG : E. Boyer -PRS : J.-L. Mélanchon - PS : F. Hollande,D. Vaillant - Réseau rupture :M. Dental - Solidaires : A. Coupé -SPF : C. Auxerre - Secourscatholique : B.-J. Bouchez - UNEF :B. Vétélé - Les Verts : Y. Werlhing.Après avoir dénoncé les loisSarkozy, Catherine Teule,du collectif « Unis contrel’immigration jetable »qui regroupe 350 associationsannonce la tenued’un village de la solidarité,le 2 avril, place dela République à ParisEt aussi Kazem Shahryari, HenriAlleg, Clémentine Autain, AntoineCasanova, Guy Ducoloné, LilianeCroizat…Jacques Nikonoff, présidentd’Attac : “La question centralec’est la question libérale”Henri Maler, animateurd’Acrimed (Action critiquemédias) : “ Il est temps de direque le pluralisme existant est unpluralisme rabougri quicompromet la démocratie”N° 217 - Supplément à l’Humanité du 30 mars 2006 - PAGE XXVII


INVITÉSCommunisteS… et dans le mondeParoles d’Amérique latineLes invités étrangersAfrique du Sud • Parti communiste:Christopher Tshepo Matlhako(membre du Comité central et de la Commissioninternationale), Enrico Kemp(chargé d'affaires à l'Ambassade)Algérie • Mouvement démocratiqueet social: Mustapha Bennallègue(membre du Comité central) • Rassemblementpour la culture et la démocratie:Abdenour Ouyahia • Partialgérien pour la démocratie et lesocialisme: Ali BoudjenahAllemagne • Parti de Gauche-PDS:Helmut Scholz (coordinateur international),Christiane Bärentz (politique internationale)• Parti communiste: WalterHerbster (collaborateur de la Présidence)Argentine • Parti communiste:Roberto Mero (représentant en France)Autriche • Parti communiste: GuentherHopfgartner (membre du Comitéexécutif)Belgique • Parti communiste (Wallonie-Bruxelles):Robert Tangre (membrede la direction)Bolivie • Mouvement pour le socialisme:Leonida Zurita (sénatrice, responsabledes Relations internationales),Elena Rojas (dirigeante du Comité desfemmes « Domitila Chungara »)Brésil • Parti communiste: José ReinaldoCarvalho (secrétaire des Relationsinternationales du PCdoB)Chili • Parti communiste: PatricioArenas (représentant en France)Chine • Parti communiste: Li Qinglin(membre du Comité central, Secrétaireadjoint pour la province du Henan), MmeLiu Ping (directrice générale adjointe duBureau Europe occidentale du Départementinternational), Guo Feng (directeur généraladjoint du Bureau des affaires étrangèresde la province du Henan), Jin Xudong(directeur adjoint du Bureau Europe occidentaledu Département international),Zhang Jianguo (conseiller politique del'Ambassade), Mme Chen (Ambassade)Chypre • AKEL: Venizelos Zannettos(membre du Secrétariat et du Bureaupolitique)Colombie • Parti communiste:Jaime Caycedo (secrétaire général)Cuba • Parti communiste: AbelardoCurbelo (responsable Europe au Comitécentral), Belkys LayDanemark • Parti socialiste populaire:Thomas Nystroem (responsable desquestions européennes), Jesper Minor(collaborateur du secrétariat) • Alliancerouge-verte: Finn Herrmann (relationsinternationales)Espagne • Gauche Unie: Willy Meyer(responsable international, Député européen)• Parti communiste: Francisco Frutos(secrétaire général) • Gauche Unie etAlternative (Catalogne): Antoni Barbara(responsable international)Finlande • Alliance de Gauche:Jarmo Linden (membre de la direction)Grèce • Coalition de Gauche et deProgrès (Synaspismos): Alecos Alavanos(président), Dimitris Chatzisokratis(membre du Secrétariat politique) •Parti communiste: DiamantoManolakou (membre du Comité central,Députée au Parlement européen), AlexandraLamprou (attachée parlementaire auParlement européen)Guadeloupe • Parti communiste:Félix Flémin (membre du Bureau politique,secrétaire à l'Organisation), GeorgetteArékian, Jules LavanierInde • Parti communiste-marxiste:Suneet Chopra (membre du Comité central,secrétaire de l'Union des travailleurs del'agriculture de l'Inde) • Parti communiste:Pallab Sengupta (membre duConseil national, secrétaire du DépartementBureau international)La Réunion • Parti communiste:Jean Saint-Marc (membre du Bureaupolitique, secrétaire du Comité central)Liban • Parti communiste: KhaledHadadeh (secrétaire général) • Parti de laGauche démocratique: Bachir HilalLuxembourg • La Gauche: HenriWehenkel (membre de la direction)Maroc • Parti du progrès et du socialisme:Khalid Pijjou • Union socialistedes forces populaires: Monaim Kellal• La voix démocratique: Saïd SoutgyMartinique • Parti communiste:Antony Toussaint (membre du Bureaupolitique)Norvège • Parti socialiste de gauche:Audun Lysbaken (Vice-président)Palestine • Autorité palestinienne:Hind Khoury (Déléguée générale dePalestine en France), Taghrid SenouarSchwarz (conseillère politique) • Partidu peuple palestinien: Assem Abdelhadi(membre du Bureau politique, responsabledu Département international)Pays-Bas • Parti socialiste: HansVan Heijningen (secrétaire général)Pologne • Dariusz Zalega (rédacteurdu mensuel « Nouvel ouvrier »)Portugal • Parti communiste: AlbanoNunes (membre de la Commissionpolitique et du Secrétariat du Comité central)• Bloc de Gauche: Miguel Portas(membre de la direction, Député européen),Carmen Hilario (attachéeparlementaire du Parlement européen)République tchèque • Parti communistede Bohême-Moravie: VaclavJumr (membre du Comité central, responsablede la Politique extérieure)Royaume-Uni • Parti communistebritannique-PCB: Robert Griffiths(secrétaire général), Nicolas WrightRussie • Parti communiste: VladimirUlas (membre du Présidium, secrétairedu Comité central), Andrey Filippov(responsable du Département international)Sahara occidental • Front Polisario:Sadafa Bahia (représentant en France)Sénégal • Parti de l'Indépendance etdu Travail: Amath Dansokho (secrétairegénéral, Vice-président de l'Assembléeinternational)nationale du Sénégal)Irak • Parti communiste: Raïd Slovaquie • Parti communiste:Fahmi (membre du Comité central) • Lubos Blaha (relations internationales)Parti démocratique du Kurdistan:Saywan Barzani (représentant en France)• Union patriotique du Kurdistan:Barzan Faraj (représentant en France)Iran • Union des Fedayn du Peuple:Habib Kaabi (représentant en France) •Organisation des Fedayn du Peuple:Hassan Naderi (représentant en France)Soudan • Parti communiste: Rashidsaeed Yagoub, El Hassan AhmedSalih, El Fatih El TomSuède • Parti de Gauche: BeritDahlstrom (coordinatrice du parti au Parlementeuropéen)Suisse • Parti suisse du travail: AlainBringolf (président)• Forum social iranien: Issa Safa • Syrie • Parti démocratique duParti démocratique du Kurdistan:Khosrow Abdollahi (responsable desRelations extérieures)Irlande • Sinn Fein: Brian Carty (attachéparlementaire au Parlement européen)Israël • Yahad-Meretz: Yossef BenBassat (Vice-président de la Commissiondes Relations internationales)Italie • Parti de la Refondation communiste:Fabio Amato (responsableinternational)Japon • Parti communiste: KimotoshiMorihara (membre du Comité exécutif,directeur adjoint du Bureau international),Nobuyuki Asada (correspondant àParis), Hiroshi Yonezawa (membre dupeuple syrien: Abdelhamid El Atassi(représentant en France)Tunisie • Parti communiste desouvriers de Tunisie: Adel Thabet •Ettajdid: Mohamed Lakhdar Ellala• Parti du Travail patriotique etdémocratique: Khaled Falah •Ligue tunisienne des droits de l'homme:Khémais Ksila (secrétaire général) •Kamel Jendoubi (Président du Comitépour le respect des libertés et des droits del'homme en Tunisie, et du Réseau euroméditerranéendes droits de l'homme)Turquie • Parti de la liberté et de lasolidarité (ODP): Haydar Ilker (Viceprésident)Uruguay • Parti communiste: SergioBouvet (représentant en France)Venezuela • Mouvement V e République:Freddy Bernal Rosales (mairede Caracas-Libertador), FranciscoZapata CorderoVietnam • Parti communiste: DoNguyen Phuong (membre du Comitécentral, président de la Commission dessciences et de l'éducation, président duConseil scientifique des commissions duComité central), Nguyen Dinh Bin(ambassadeur), Pham Tien Nhien (directeurdu Département de la commission desrelations extérieures), Nguyen XuanKien (chef-adjoint de la Chancellerie de laCommission des sciences et de l'éducation),Bui Le Thai (assistant du directeur duDépartement des relations extérieures)Freddy Bernal, maire de Caracas Libertador, un arrondissementde la capitale (Venezuela): « Être révolutionnaire, c’est transformerles rêves en réalité. C’est ce que nous avons commencéà faire au Venezuela »Pour la paix au Proche-OrientLa délégation bolivienne.Hinel Khoury, nouvelle Déléguée générale de Palestine en France etYossef Ben Bassat, membre de la direction du Parti Yahad Meretz,ensemble à la tribune du Congrès, ont exprimé l’urgenced’une solution de paix, en deux États, dans la justice et le droit.Un grand moment d’émotion et de solidaritéPour des relations rénovéesentre la France et l’AfriqueAmath Dansoko, secrétaire général du Parti indépendance et dutravail et vice-président de l’Assemblée nationale du Sénégal :“En Afrique la situation est extrèmement difficileet loin de l’améliorer les institutions internationales renforcent lestensions, la misère et les inégalités”N° 217 - Supplément à l’Humanité du 30 mars 2006 - PAGE XXVIII


CommunisteSCANDIDATURESDimanche matin, sous la présidence de Roger Martelli et Zora Chorfa,le Congrès débat des candidatures au Conseil national.La commissiondes candidatures rapport de Michel LaurentCher-e-s camarades,Avant d’évoquer les travaux de notre commission, je vousinforme que 47 délégués de notre congrès ont déposé une listealternative à la liste commune que nous avons construite encommission. Ils expliqueront probablement dans le débat lesraisons qui les ont amenés à faire ce choix, permis par les statuts.Je vous rappelle ceux que nous avons votés hier et qui sont, parce fait, devenus notre règle commune. « Tous les efforts ayantété faits pour permettre l’adoption d’une liste commune, lesmembres des congrès qui ne se retrouveraient cependant pasdans cette proposition de choix commun peuvent proposer deslistes alternatives ». « Elles doivent être présentées par 5% aumoins des membres des congrès. Les candidat-e-s ne peuventêtre présent-e-s sur plusieurs listes, ni être présent-e-s sur uneliste et en soutenir une autre ». « Au vu des listes en présence,le bureau - ou le comité exécutif local sortant ou le conseil sortantpour l’élection du bureau - propose une liste définitive. »« Si la fusion n’est pas réalisée, les listes alternatives déposéesinitialement ont la possibilité de se maintenir et sont soumisesau vote. Le choix des listes est notifié par leur représentant-edésigné-e ».Cette liste est en cours de vérification et nous réunirons tout àl’heure le bureau pour examiner la situation et vous faire despropositions.J’en viens aux propositions que je suis chargé de vous présenterau nom de la commission des directions. Elles sont le fruitd’un travail collectif de près de cinq mois. Nous avons commencépar tirer un bilan de l’activité du Conseil nationaldepuis notre dernier congrès, puis nous avons dégagé les critèresqui nous semblaient être utiles pour constituer notre nouvelledirection. Nous nous sommes fixé ensemble les objectifsà atteindre et avons travaillé enfin à des propositions nominatives.C’est tout ce chemin que je voudrais résumer devant vous.La commission des directions s’est réunie entout 9 fois entre le 7 novembre 2005 et pour sadernière séance, ce matin. Permettez-moi deremercier ici les camarades qui ont contribuéaux résultats que je vais vous présenter.Nous avons auditionné systématiquement tousles membres du Conseil national sortant. Cesentretiens dégagent des idées convergentes,confirmées par la discussion de la commission.Dans un premier temps, ce qui ressort c’est l’impressiongénérale d’amélioration des travaux denotre conseil national depuis le dernier congrèssurtout sur les contenus politiques. Les décisionsprises depuis trois ans ont permis de progresserdans la précision de nos choix stratégiques,d’avoir des débats plus clairement poséset de répondre plus efficacement aux rendezvouspolitiques qui étaient devant nous. Ont éténotamment mentionnés : « nos retrouvaillesavec le mouvement social en 2003 », « nos progrèsélectoraux en 2004 » et bien sûr « le succèsdu NON au référendum ».L’évolution positive concerne aussi la participationaccrue de chacune et chacun des membresdu Conseil national à la vie de la direction, à ses© Fabrice NICOLLEdécisions, même si c’est sur ce point que le manque à gagnerest encore le plus grand.Ces observations positives ne laissent pas dans l’ombre nosinsuffisances. Comment le Conseil national peut être plus etmieux la direction nationale du Parti ? C’est la question quetout le monde se pose. Il doit rester un lieu de discussion,d’échange et d’élaboration et aussi être plus et mieux un lieuoù se prennent des décisions concrètes pour notre action.Moins un lieu de tribune avec des interventions pré-établies etplus des séances qui soient des vrais moments d’élaboration,de travail commun. Cela permettrait aussi d’identifier plusclairement les sujets en débat et d’avancer ensemble dans notrediversité.Les secrétaires départementaux disent le plus souvent queleurs réunions sont beaucoup plus intéressantes que celles duConseil national. C’est probablement dû au fait que ces dernierssont confrontés quotidiennement, de par leur responsabilité,à la mise en œuvre concrète de nos orientations. Ils seretrouvent ensemble pour en débattre, forts d’une expériencecommune et c’est ce qui les rassemble.Alors comment améliorer le travail du Conseil national ?Il s’agira de préparer beaucoup plus en amont nos cessions.Ses ordres du jour devraient alterner les débats politiquesgénéraux et l’approfondissement de sujets plus précis.Ses commissions n’ont pas dans l’ensemble répondu à nosattentes. Pourtant plusieurs camarades disent qu’ils y avaienttrouvé un intérêt, un moyen d’intégration. Depuis, 7 pôlesnationaux ont été mis en place. Ils ont permis un progrès dansl’efficacité de notre travail. Et, de fait, une certaine fusion esten train de s’opérer entre les commissions, ce qu’elles avaientengagé, et le travail des pôles.Je pense que nous devrions encourager ce mouvement en l’accompagnantde leur ouverture à tous les membres du Conseilnational qui le souhaitent. Cela permettrait de mieux lier décisionsd’orientation et mise en œuvre, préparation des débats ettravail du Conseil national lui-même. Cela permettrait aussi desavoir plus clairement qui fait quoi et à qui s’adresser à ladirection nationale.Une nécessité est devant nous : l’implication personnelle plusgrande de chacune et chacun d’entre nous dans l’activité de ladirection nationale. Elle n’est pas à décréter mais à construire.Il s’agit tout à la fois de désacraliser la fonction, tout en soulignantle niveau national de notre responsabilité.Plus nous multiplierons les portes d’entrée de cet engagementindividuel et plus le Conseil national, collectivement, s’entrouvera renforcé. Nous devons être attentifs à l’accueil desnouveaux élu-e-s, au travail entre deux Conseils nationaux,aux liens de chacun et de chacune des membres du Conseilnational avec sa fédération, avec les fédérations.Le but étant que les membres du Conseil national participentà ses réunions plus activement et qu’ils décident en connaissancedes causes. Ils et elles doivent pour cela avoir les moyenset l’information qui leurs permettent d’être de véritables responsablesnationaux. Cela demande un meilleur travail collectifet aussi, comme je l’ai dit, une implication personnelle renforcée.Il s’agira de permettre une élaboration collective de nospositions et à chacune et chacun des membres du Conseilnational de connaître nos positions et d’être en mesure de lesporter aussi bien auprès des communistes que publiquement.Le travail de la commission a permis aussi de dégager les critèrespour la prochaine direction.Le premier des critères est d’être réellement impliqué dansl’activité du Parti, dans la mise en œuvre de ses décisions. C’estle premier critère et le plus important. En effet, comment êtreun véritable dirigeant national si on n’est pas impliqué avec lescamarades dans la vie du Parti, son activité. Il faut aussi queles membres du futur conseil national acceptent d’être en responsabiliténationale de direction.D’ailleurs nous remarquons que les camarades élu-e-s qui nesont pas branché-e-s sur des pratiques de militantisme au quotidienvoient très vite leur participation aux organismes dedirections désincarnée et leur présence s’en ressent.Nous voulons aussi progresser en présence de militantes etmilitants actifs sur les lieux de travail et dans les quartierspopulaires.Nous voulons que le Conseil national comprenne des élu-e-s etnotamment des maires en plus grand nombre.Nous pensons aussi que la direction nationale doit être rajeunieet plus à l’image de la société française, en particulier danssa réalité métissée.Cette direction doit être paritaire femmes-hommes. Réaliser laparité c’est s’attaquer à une absence de partage réel, à desemplois du temps insoutenables, à des modes de direction trophiérarchisés. La parité, comme cela l’a été souligné hier, estune question stratégique parce qu’elle appelle la transformationsociale et la transformation de la pratique politique.S’agissant de la rotation des cadres, sachez que 84 % duConseil national sortant sont élus depuis moins de dix ans etque près des 3/4 le sont depuis moins de six années. L’appel aurenouvellement ne peut donc pas être posé en soi, il a déjà étéentrepris. Mais la question est pour nous d’entretenir cetterotation pour que les camarades du Conseil national nevieillissent pas ensemble. C’est pour cela que nous noussommes fixé l’objectif d’une rotation d’environ 30 %.Cette rotation s’est avérée possible sans difficulté avec noscamarades femmes, mais pas avec les hommes. Nous avionspensé pouvoir réduire ou maintenir le nombre de 220 élus ladernière fois, mais cela n’a pas été possible. Nous voulions permettreà de jeunes et nouveaux responsables du Parti deprendre leur place au Conseil national. Nous avons donc préféréaugmenter le nombre de 22 camarades : 11 hommes et 11femmes.Un autre problème à souligner est la difficulté àdiminuer le rapport Ile-de-France-province.La liste paritaire que je vous propose comprend242 noms. Elle est conduite par Marie-GeorgeBuffet comme candidate au poste de Secrétairenationale du parti.Sur cette liste paritaire nous avons progressésur les critères proposés. Le nouveau Conseilnational comprendra plus de jeunes puisqu’onpasserait de 2 à 5 pour les moins de 25 ans, de10 à 15 pour les moins de 30 ans, et de 24 à 30pour les moins de 35 ans.Nous pouvons toutefois observer que malgréces avancées la moyenne d’âge du Conseilnational est un peu en augmentation, de 46 à 47ans. Cela est dû au fait que beaucoup de camaradessont âgés de 55 à 60 ans. C’est le renouvellementde cette génération qu’il faut absolumentpréparer pour le prochain congrès.Sur les autres critères, nous passerons de 58secrétaires départementaux à 61. De 16 militantsd’entreprises à 29. De 4 camarades en responsabilitésyndicale à 14.Pour les élus, de 8 maires à 9. De 7 conseillersgénéraux à 9.N° 217 - Supplément à l’Humanité du 30 mars 2006 - PAGE XXIX


CANDIDATURESCommunisteSEnfin 7 camarades contribuaient au métissage du Conseilnational. Ils seront 14 cette fois-ci, soit le doublement.Ces mouvements, ont été permis par le départ de 33 femmes etde 23 hommes.Je veux les saluer chaleureusement, les remercier pour leurcontribution dans ces périodes passées qui n’ont pas été facileset leur dire du fond du cœur que nous comptons sur elles et sureux. Leur expérience nous est encore utile et nous voulons enprofiter différemment.Les raisons qui ont décidé les autres camarades à ne plus êtremembre du CN sont diverses. Pour la plupart, ils veulent participerà cette rotation nécessaire des cadres. Pour d’autres,c’est le choix d’une reconversion professionnelle, pourd’autres enfin il s’agit de raisons familiales, personnelles.Nous avons besoin de ce parti où il devient possible d’être éluepour un temps à la direction, de s’inscrire plus naturellementdans la rotation sans s’en trouver remis en cause ou dévalorisé.La rotation peut devenir un vrai enrichissement si nousparvenons à ne plus être dans un fonctionnement du tout oudu rien, si nous avons la volonté de l’organiser. De ce point devue, nous pensons nécessaire d’accompagner davantage lescamarades qui ont envie de faire évoluer leur activité, en lesLa discussion sur les candidatures au Conseil nationalAprès le rapport de MichelLaurent la discussion s’engage.Des critiques se fontentendre sur la liste. Et d’abord surle nombre de candidats : « 240membres au Conseil national, leParti en a-t-il les moyens ? » Surl’équilibre province/Ile-de-France,un sujet récurrent qui revient tousles trois ans et qui demeure encoreaujourd’hui insoluble. Plusieursdélégués regrettent aussi les effortsencore insuffisants en matière deprise de responsabilité des jeunes.Certains s’étonnent du départ d’anciensresponsables du Mouvementjeunes communistes. Mais c’est surtoutla faible rotation - notammentde la génération 50/60 ans - qui estsoulignée. Concernant la parité, uneexigence aujourd’hui pleinementassumée au Parti communiste, il estnoté que le « chiffre » ne suffit pas etqu’il convient de donner auxfemmes les moyens d’exercer pleinementleurs responsabilités. Enfindeux fédérations feront part de leursdésaccords, devant les propositionsaidant à pratiquer des bilans de compétences, à faire validerleurs acquis professionnels, à faire de cette mobilité une expériencepositive et enrichissante.A ce moment de notre congrès je voudrais que nous ayons unepensée pour nos camarades disparus depuis le derniercongrès : Catherine Puig, vice-présidente du Conseil généralde la Seine-Saint-Denis et Paul Lespagnol, responsable nationalaux élections. Ils nous ont quittés trop brutalement et nouspensons aujourd’hui très fortement à eux.Je vous propose enfin d’élire la Commission nationale desconflits et son président Michel Duffour ainsi que la Commissionnationale de contrôle financier.Avant de conclure, je voudrais m’adresser à notre actuel présidentdu Conseil national, Michel Duffour.Michel a proposé de quitter le Conseil national pour participerde la rotation nécessaire de notre direction et je l’en remercieen votre nom à tous. Discret et efficace, Michel a assuméd’importantes responsabilités. Les gens de culture se souviennentparticulièrement de son passage au gouvernement et,nous, on se souvient qu’il est resté lui-même, toujours desnôtres, toujours un communiste parmi les communistes, fraternel,plein de gentillesse.Je me souviens du 22 avril 2002, un lendemain d’électionextrêmement douloureux, où nous n’étions pas très nombreuxavec Marie-George Buffet à organiser la présence du Particommuniste sur les manifestations anti-Le Pen. Michel étaitde ceux-là. On se souvient aussi, je me souviens, de son brillantrapport sur le communisme au 31 e Congrès. Et dans les auditionsque j’évoquais tout à l’heure, beaucoup de camaradesont dit combien ils avaient apprécié la disponibilité d’écoutede Michel, sa fraternité, sa recherche permanente de créer dulien entre les camarades. Je pense aussi, Michel, que tu as faitbeaucoup pour asseoir le rôle du Conseil national et améliorerson fonctionnement, même si je sais que tu es peut-être parmiles plus critiques à ce sujet.Michel, avant que tu quittes le Conseil national, nous aimerionsenfin que tu nous livres quelques-uns de tes secrets ?Qu’est-ce qui te vaut, par tous les temps, cette forme olympique,cette allure de jeune homme, cette assurance tranquille,cet humour élégant ? Ne garde pas ton secret, on voudrait enprofiter, nous aussi.Michel, nous ne voulons pas que tu t’éloignes de trop, nouscomptons sur toi pour les batailles à venir. Désolé Michel,mais la retraite ce n’est pas pour tout de suite ! de la commission sur des candidaturesrelevant de leur département.Mais l’essentiel du débat a bien évidemmentporté sur le choix fait par47 délégués de présenter une listealternative. Si ce droit statutairen’est remis en cause par personne,plusieurs délégués condamneront lesraisons avancées pour en justifierl’existence. Elles ne correspondent,selon eux, ni à l’esprit des statuts etencore moins à celui du Congrès.André Gérin intervient alors pour« dédramatiser » cette « prise de responsabilitéde communistes ». Pourle député de Vénissieux, les membresde la liste alternative qu’il conduitentendent, dans leur diversité, « êtreutiles, constructifs et faire du commundans la confrontation des opinions.» Une prise de position qui,pour Marie-George Buffet, neconstitue pas un obstacle à laconstruction d’une liste communerespectant la diversité. Cette exigenced’unité sera reprise par beaucoupintervenants dont Michel Laurentqui, au nom de la commission descandidatures réitérera sa propositionde fusion des listes. Un appelqui ne sera pas entendu puisqueaprès la réunion du bureau, il estannoncé qu’André Gérin souhaitemaintenir sa liste. Le Congrès suitalors la proposition du bureau devalider a posteriori les membres decette liste et c’est sur la base de ceconstat de désaccord que deux bulletinsde vote sont soumis au vote desdélégués. Patrice FalguierLe vote sur le Conseil nationalLe dimanche midi, le vote à bulletin secret des délégués est organisé.Inscrits : 912 Votants : 864Bulletins exprimés : 825 Bulletins nuls : 39Liste conduite par Marie-George Buffet : 753 voix (91,27%)Liste conduite par André Gérin : 72 voix (8,72%)Marie-George Buffet est à nouveau élue secrétaire nationaledu Parti communiste français.Les Commissions nationales de contrôle financier et des conflits sontégalement élues.Ont collaboré à la réalisation dece numéro spécialCOORDINATION GÉNÉRALEJean-Louis Le MoingREPORTAGE PHOTOZouhair Nakara (Dgc)Fabrice NicolleMAQUETTEStéphane Paturey (Dgc)Zouhair Nakara (Dgc)RELECTUREJacqueline LamotheSECRÉTARIATYvette ChesneMonique DouchinINFORMATIQUEVincent Benoist / Jordi MontanartCOORDINATIONPatrice FalguierMonique DagornRÉDACTIONElisabeth AckermannAlain BascoulergueLionel Chabert / Patrice FalguierCécile Jacquet / Cécile GieuxFrançoise QuainquartSerge Le GuernevéClaudine LudwigChristophe SandlarGérard Streiffchaque mercrediavecN° 217 - Supplément à l’Humanité du 30 mars 2006 - PAGE XXX


CommunisteSLE CONSEIL NATIONAL ELU AU 33 e CONGRÈSLe nouveau Conseil national(Après consultation des fédérations 142 noms de la liste alternative conduite par André Gérinont été validés comme étant adhérents-cotisants et candidats. De ce fait 12 candidatsde cette liste sont élus. Nous publions la liste intégrale du Conseil national).BUFFET Marie-GeorgeABILY GaëlleADENOT DominiqueALCORTA MartineALFONSI GillesAMIABLE Marie-HéléneANDRIANI CarolineANOOT PierrickANTOINE MartineAPOURCEAU CathyASSASSI ElianeAUGUSTE FrançoisAURIOL StéphaneBACHE AlainBAUQUEL JoelleBENOIST LydieBERNABE FrédéricBERNARD RolandBESSAC PatriceBIDARD HéléneBIRSINGER BernardBLASCO ManuBOCCARA FrédéricBOCQUET AlainBOLZINGER Jean-FrançoisBONNERY StéphaneBONTEMPS GillesBONY VincentBORE Jean PaulBORELLY PascalBORVO NicoleBOUCHER EricBOURDIN NadineBOURSIER Marie-PierreBOUSQUET Jean-LouisBOUSSELAT MouloudBOUSSINOT AnnetteBRAMY HervéBRAOUEZEC PatrickBROSSAT IanBRULIN CélineBRYNHOLE MarcBURRICAND Marie-ChristineCABANEL MaryseCADAYS CorinneCAILLOUX GisèleCALABUIG BernardCARLIEZ JoëlCARMOUZE MichèleCASSAN LylianeCAUET LettyCAYRON ElsaCELTON SophieCHABALIER JacquesCHANVILLARD IsabelleCHASSAIGNE AndréCHAUMERONT OifaCHICOTTE SylvianCHORFA ZohraCINEUX CyrilCIRERA DanielCLERIN CedricCLOUET MartineCOHEN DenisCOHEN LaurenceCOHEN-SEAT PatriceCOLLERAIS JosianeCOLONEAUX StéphaneCOPPOLA Jean-MarcCORBEAUX EricCORNEVIN Jean-PierreCOUTURIER CatherineCROQUETTE MartineCULIE Marie-ClaireDAGUERRE CathyDANG-TRAN EmmanuelDANGLOT Jean-ClaudeDAREAU BrigitteDARTIGOLLES OlivierDE ALMEIDA IsabelleDEBEAUVAIS FabienneDECAN FrançoiseDECRIAUD JanineDELLAC MaryseDELMAS ChantalDELPAS KarineDEL RIZZIO OlivierDEME AmadouDEMESSINE MichèleDENIS PhilippeDERKAOUI MeriemDESANTOS CathyDHARREVILLE PierreDIMICOLI YvesDIONNET BrigitteDOUSSIN Jean-MarieDUBERTRAND MichelDUMAS CécileDUMON FrançoisDURAND DenisDURAND Jean-MarcDURLACH MartineDUTOIT FrédéricFAINZANG ClaudeFATH JacquesFAUREL MichèleFAVIER ChristianFERNANDEZ GaëtanFINET ColetteFITER FrançoiseFORISSIER NathalieFROSTIN Jean-LouisGALICIER BéatriceGARCIA NadineGARNIER GillesGAU Jean-FrançoisGAUTHIER ElisabethGAYRAUD MartineGEBUHRER OlivierGENEVEE FrédéricGERIN AndréGIBELIN Jean-lucGOBERT Marie-JeanneGOMEZ ManuelaGONCALVES ValérieGOYET ThierryGRADOR DominiqueGREDER JoëlleGRUNER MichèleGUEYE MoustaphaGUICHE FrançoiseGUZMAN MichèleHALLAL BayaHALOUI FabienneHAYE NadègeHAYOT AlainHELAL KarimHENIN JackyHERNANDEZ AuroreHUE RobertHUTTL PaulINJEY RobertIVORRA Marie-SimoneJACQUART FrançoisJANVIER AlainJARRY KarineJOLLET AnneJUTEL ChristianKARMAN Jean-JacquesKRARIA YaminaLACAZE PierreLAFAURIE AnneLAHELLEC GérardLARUE SylvieLATOUR PatriciaLAURENT MichelLAURENT PierreLE BERE EmelineLE HYARIC PatrickLE MOING Jean-LouisLE POLLOTEC YannLEBAIL-COQUET DanièleLEFLON MichèleLELIEVRE IsabelleLLEDO YvesLORAND IsabelleLUNEL WilfridMARCHAND NicolasMARRUCCHELLI FernandaMARTELLI RogerMARTIN ChristianMASO MichelMASURE HélèneMATHIEU PierreMAURY FabienMAZET AnnieMAZET GérardMAZUY LouisMELLOR Sarah-JaneMENDELSOHN ChristineMENETRIER AnnieMESMAIN Jean-FrançoisMETZ Jean-BaptisteMICHENAUD Marie FranceMILLS CatherineMO ColetteMOKRANI MedhiMONNET YannickMONTEL DanièleNAVARRO MaitéNEELS DominiqueNEGRE Jean-CharlesOBADIA AlainOMARI AmandinePALLOIX Marie-FrançoisePARNY FrancisPASSI MartialPAUL DanielPELTIER YannickPEREZ Anne-LaurePEREZ MartinePERNOT MireillePERROT FrancinePETITJEAN ChantalPICAUD MichèlePICQ AlainPICQ DanielPILIKOWSKI ChristianPINIER GaetanePOURRE FabiennePRIMET RaphaëllePROULT DavidRAUZE MarjolaineRELINGER JérômeRICA MichelRIZZI MichelRONDEPIERRE DenisROULOT EricROUSSEL FabienRUIZ Jean MichelSALON Jean PaulSANCHEZ RichardSANDOVAL VéroniqueSAVOLDELLI PascalSCHILLE PascalSECK AwaSELAS GaëlleSFRECOLA AlainSHEEHAN RichardSOMMEILLER LilianeSOULARD Pascale (72)SOULARD Pascale (94)STEFANI MichelSTIERLIN PhilippeSTOLL NadineTEYSSEDRE CorinneTHUILLEZ FrançoiseTIGNIERES ColetteTIRLICIEN RogerTOUIL YvonTRICOT CatherineTRICOT-DEVERT SylvieVALEYRE FrancineVAN MUYSEN StéphanieVEYRIER Marie-LiseVIEU-CHARRIER CatherineVIEU Marie-PierreVIEUX-MARCAUD Marie-FranceVINCI ChristianeVOIR PatriceWOJCIECHOWSKI BozenaWURTZ FrancisZARKA PierreZEDIRI MalikaLa Commission nationaledes conflitsMichel Duffour (Président)Annie David - IsèreMichel Delplace - Seine-St-DenisMichèle Demessine - NordMadeleine Hivernet - Hauts-de-SeineJean-Jacques Lucchini - Bouches-du-RhôneLaurent Péréa - DordogneClaude Pondemer - Côtes-d’ArmorGisèle Querité - Eure-et-LoirLa Commission nationalede contrôle financierAlain Blanchard - OiseJacqueline Burgat - AinJean-Marc Coppola - Bouches-du-RhôneMaryse Dellac - GersJean-Paul Garnier - Seine-St-DenisFernande Lopez - Indre-et-LoireJean Vuillermoz - ParisN° 217 - Supplément à l’Humanité du 30 mars 2006 - PAGE XXXI


ALLOCUTIONCommunisteSClôture du 33 e Congrès du PCFAllocution de Marie-George Buffet© Fabrice NICOLLEChers camarades,Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous parler de nouveauune heure comme jeudi, lors de mon interventiond’ouverture du congrès. Quelques mots simplement.Je voudrais commencer par remercier tous les camarades etamis qui ont permis le bon déroulement de nos travaux :pour l’accueil et la sécurité, le secrétariat, la technique. Jevoudrais aussi remercier ceux et celles qui se sont investisdans le travail des commissions, les rapporteurs, les présidentset présidentes de séances, la présidente du bureau…Ils, elles nous ont permis un beau congrès.Permettez-moi de remercier également toutes les forcesprogressistes, communistes, du monde qui ont participé àce congrès et qui ont témoigné, face au capitalisme mondialiséet aux politiques libérales, de la montée des résistances,des convergences, de la citoyenneté pour construireun autre monde.Je voudrais les assurer de notre solidarité et de notre volontéde développer nos échanges dans un internationalismerenouvelé.J’adresse mes remerciements aux forces de gauche, auxmouvements associatifs qui ont suivi nos travaux. Je voudraissaluer particulièrement Bernard Thibaud, GérardAschieri, Annick Coupé, les dirigeants de l’UNEF et del’UNL. Ils ont témoigné de l’ampleur des luttes. Avec eux,notre congrès a résonné d’une exigence : la fin des provocationset le retrait du CPE ! Nous allons gagner cettebataille, tous ensemble !C’est un beau congrès que nous venons de vivre fort dedébats, de constructions, de fraternité. Les documents ontété enrichis, ils ont rassemblé. Ils constituent un mandatpour la direction qui vient d’être élue et qui aura un travailà fournir pour être à la hauteur des attentes communes.Un congrès dans les luttes, avec notre participation à lamanifestation de jeudi, avec la prise de parole des acteurset actrices du mouvement social mais aussi à travers vosinterventions qui témoignent d’un parti ancré dans lesluttes.Un congrès qui porte l’aspiration au rassemblement. Rassemblementde la force communiste, rassemblement de lagauche qui agit pour répondre aux aspirations populaires.Un congrès d’action. Bien sûr, mardi prochain, nousserons mobilisés pour poursuivre cette formidable révoltesociale contre le CPE et porter des propositions alternatives.Avec les jeunes, nous agirons pour que le mouvementaille jusqu’au bout ! Jusqu’au retrait du CPE ! Mais audelà,ce rendez-vous avec la jeunesse, nous allons le poursuivreen prenant l’initiative de multiples rencontres pourtravailler à une grande loi d’orientation pour la jeunesse,source de nouvelles mobilisations.Nous allons prendre des initiatives tous azimuts : le 2 mai,un grand meeting pour une école de la réussite ; les 3 èmeEtats généraux du logement ; les rencontres internationalessur les alternatives et le communisme ; le 3 mai, la journéed'action sur les média. Nous allons nous battre pour cetobjectif : 0% d’expulsions.J'ajoute à cela la tenue régulière d'états des lieux de la vraievie, en lien avec les organisations du mouvement social.Enfin, je vous propose que nous décidions ensemble d’impulseravec le réseau d’action pour la sécurisation de l’emploi,cette grande initiative dont j'ai parlé en ouvrant notrecongrès : une chaîne humaine pour l'emploi, capable d'agiret de faire grandir les alternatives, de rassembler élus, syndicalistes! Cela engage le Parti, et en appelle à son utilité.Oui, tous et toutes nous allons amplifier encore la résistanceface à cette droite qui pratique la régression sociale etdémocratique. Nous ne lâcherons pas face à son ordremoral.Aujourd’hui, à Saint-Denis, se tient une grande initiativede votation citoyenne sur le droit de vote des résidentsétrangers, à l’unisson de tout le département. C’est en prenantl’offensive que nous pourrons nous opposer dans lesfaits et dans les têtes à cette terrible loi qui institue l’immigrationchoisie.Dans tous les domaines, il nous revient d’être porteurs depropositions alternatives pour ouvrir des perspectives.Notre programme issu du travail des communistes maisaussi des exigences portées par les luttes et des débats duréférendum, des forums est un programme qui porte unerupture claire avec les logiques libérales et surtout quicontient l’audace et la cohérence nécessaire pour changerprofondément et durablement la vie.Nous allons porter cesambitions, et la volontéde s’en donner vraimentles moyens au cœur dudébat de la gauche. Dans lesforums, dans les rencontrespubliques de la gauche, nous allons pousser le débat. Nousne voulons pas que la gauche échoue de nouveau et déçoive.Notre fil rouge, c’est battre la droite et réussir àgauche !Cela ne peut se faire que par une démarche populaire etcitoyenne qui fonde notre proposition politique.Notre proposition est de se fixer un objectif, une ambitionde haut niveau. C’est d’en finir avec les alternances - lessortants sortis - qui enfoncent notre peuple dans la régressionavec une droite de plus en plus ultra, qui profitent dela déception à gauche. C’est se refuser à être cantonnésdans des candidatures de témoignage, dans des attitudes depure protestation. Notre congrès veut bâtir une Unionpopulaire, pour une gauche audacieuse et courageuse, pourune majorité politique antilibérale. Je ne veux pas que lesluttes, les espérances soient bafouées par la droite, qu’ellessoient trahies par une gauche de renoncement, qu’ellessoient marginalisées par une gauche minoritaire.Pour réussir à gauche, il nous faudra bien réunir les ingrédientsindispensables, dont je parlais jeudi : la primauté del’intervention populaire, un projet et des propositionsaudacieux, l’objectif de jouer la gagne, la constructiond’une dynamique de rassemblement permettant uneconstruction politique. C’est le sens de notre propositionpolitique concernant les échéances électorales qui nous rassembleaujourd’hui.Désormais, nous allons toutes et tous porter cette proposition,nous allons lui donner tout son éclat et toute sa force.Pour ce qui me concerne, je vais prendre la route pour allerà la rencontre des salariés, des chômeurs, des retraités, desjeunes, et leur soumettre notre proposition. J'irai à la rencontredes forces organisées pour avancer avec elles etdébloquer la situation.En notre nom, je voudrais m’adresser ici aux forcessociales et politiques ; aux militantes et aux militants syndicalistes,associatifs, altermondialistes, politiques acteursdes collectifs du 29 mai ; aux femmes et aux hommes degauche qui veulent contribuer à ouvrir une véritable alternativeanti-libérale à gauche et je voudrais lancer un appelpressant. Séparément, nous ne réussirions qu’à nous compter! Ensemble, comme le 29 mai, nous sommes une forceconsidérable capable de changer la donne, de faire naîtreune dynamique politique de portée historique.Chacune, chacun de nous avons devant notre peuple uneimmense responsabilité : allons-nous oui ou non réussir ànous rassembler pour donner force à un projet politiqueantilibéral ? Dépassons les frilosités et les étroitesses. Rassemblons-nousautour d’un programme et portons-leensemble devant le suffrage universel.Je le répète, il faut maintenant se secouer. Et pour ma part,je vais mettre en œuvre l’initiative que je vous ai proposéejeudi, d’une rencontre le 29 mai prochain, pour permettred’aller de l’avant.Chers camarades,Au sortir de ce congrès, les communistes sont en mesure defaire une proposition à notre peuple pour sortir desimpasses dans lesquelles nous sommes. C'est à eux, ennotre nom, que je voudrais m'adresser ici.« Il y a un gouffre entre ce que vous attendez, ce que vousexprimez dans les luttes sociales, et les politiques menéesdepuis des décennies. Et la gauche en qui beaucoup ontplacé un espoir, à trois reprises a beaucoup déçu. Nousmêmesn'avons pas toujours été à la hauteur de ces espoirs.Depuis trop longtemps, les volontés de changement n'arriventpas à se traduire dans les urnes. Nous voulons mettrefin à cette situation qui blesse la démocratie et provoquetant de mal-vie. Il y en a assez du renoncement, de la violencesous toutes ses formes, du dépérissement des droits,de la crise économique, sociale et démocratique. Il fautrompre avec les logiques libérales et capitalistes qui nousconduisent à des malheurs grandissants.La question de 2007, n'est pas de savoir comment sedénoueront les chocs des égos présidentiels, mais plutôt :sera-t-il possible, cette fois-ci, d'élire une politique quichange vraiment la vie ? Y aura-t-il un moyen pour vousd'exprimer vraiment votre voix ? Y aura-t-il un moyen dese rassembler majoritairement sur un projet vraiment courageux?J'ai la conviction que c'est possible. A condition de ne passe figer dans les clivages du passé et les habitudes. A conditiond'en finir avec ce bipartisme et ces alternances sansperspectives. A condition de chercher à rassembler toutesles énergies antilibérales pour bouleverser la donne. Cen'est pas une douce folie, ce n'est pas du vent : le 29 mai,c'est cela que nous avons fait ensemble. Et nous avonsgagné. Tout cela ne peut pas rester lettre morte. Il y adevant nous une chance historique, et des attentesimmenses.Lors de leur congrès, les communistes ont lancé un appel àtoutes les forces, à tous les hommes et les femmes qui veulenten être dans leur diversité, pour construire un grandrassemblement populaire et antilibéral.Mais pour que cela ait lieu, il faut que les citoyennes et lescitoyens interviennent, qu'ils disent ce qu'ils souhaitent.Dans les forums, dans les rencontres publiques de lagauche, nous vous invitons à venir nombreuses et nombreuxpour apporter votre pierre à cette dynamique. Pourréussir, ensemble, nous avons besoin de tous. Je m'adresseà vous, parce que sans vous, cela risquerait fort de ne passe faire et surtout, cela n'aurait pas de sens. La politique, lagauche, doivent être votre propriété.Construisons ensemble un programme à partir des luttes,du bouillonnement de débats qui se fait jour depuis prèsd'un an. Et construisons ensemble, pour les législatives et laprésidentielle, des candidatures capables de porter ce programme,capables d'incarner ce rassemblement dans sadiversité de forces politiques et sociales et de personnalités.Pour la Présidentielle, qui empoisonne la vie politique,nous proposons qu'un homme ou une femme issu de notreparti puisse incarner cela, à la façon dont nous l'avons faitlors de la campagne du référendum : en garantissant laplace de chacune et chacun, en travaillant à une nouvellevictoire partagée. Il faut en débattre et lever les blocages.Si nous parvenons à constituer ce rassemblement, avec lavolonté de faire bouger toute la gauche, et de donner toutesa place à la dynamique populaire antilibérale, alors nouspourrons battre la droite et réussir à gauche en changeantvraiment et enfin la vie.J'ai espoir. Beaucoup d'espoir. Je sais que par le passé lapolitique vous a beaucoup déçu, en ne répondant pas à vosbesoins, vos attentes, vos aspirations. C'est à cela que nousvoulons mettre fin. »Chers camarades,Cet appel portons-le aux jeunes et aux salariés en lutte,portons-le aux hommes et aux femmes frappés par la précaritéet le chômage. Cet appel mettons-le en débat dansnos forums, dans les rencontres de la gauche, mettons-le endébat dans les entreprises, les quartiers.Faisons-le dès maintenant !Dans les semaines, les mois qui viennent, nous pouvonsfaire émerger du neuf à gauche et répondre ainsi à cetteaspiration majoritaire du peuple de gauche « rassemblementet changement ».Chers camarades,A la sortie de ce congrès, je pars déterminée, combativecomme chacune, chacun d’entre vous. Je pars habitée parnotre communisme, cet espoir quotidien, qui met en mouvement,qui porte la dignité humaine, qui change lemonde! N° 217 - Supplément à l’Humanité du 30 mars 2006 - PAGE XXXII

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!