Le sol se divise <strong>en</strong> deux parties bi<strong>en</strong> distinctes : l'une, qui compr<strong>en</strong>d les deux tiers du territoire,est montagneuse et peu fertile ; l'autre, <strong>en</strong> plaine, serait d'une grande fertilité, si on la cultivaitbi<strong>en</strong>. Ses produits consist<strong>en</strong>t <strong>en</strong> blé, avoine, maïs, pommes de terre, chanvre, beaucoup de foin,peu de seigle, d'orge, de légumes secs, de betteraves, de fruits, de vin et de fourrages artificiels.Le rev<strong>en</strong>u réel des propriétés est de 3 pour c<strong>en</strong>t.On élève dans la commune des bêtes à cornes, des moutons, des porcs et des chèvres. On y<strong>en</strong>graisse quelques porcs. 50 ruches d'abeilles.On trouve sur le territoire, de mauvaises sablières, des carrières de beaux marbres de diversesnuances, exploitées pour les marbreries de Saint-Amour, de la belle et bonne pierre ordinaire etde taille, de la pierre à chaux ordinaire et hydraulique.Les habitants fréqu<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les marchés de Saint-Amour, Orgelet et Cousance. Leur principaleressource consiste dans l'agriculture et l'éducation du bétail. Ils sont généralem<strong>en</strong>t peu aisés.Il y a un châlet, dans lequel on fabrique annuellem<strong>en</strong>t 7.500 kg de fromage, façon Gruyère ; unescierie mécanique pour bois de construction ; un moulin à cinq tournants avec battoir, et unautre à quatre tournants avec battoir et cylindre.Les autres pat<strong>en</strong>tables sont : deux marchands merciers et un aubergiste.<strong>Loisia</strong> est la résid<strong>en</strong>ce d'un notaire.Philibert de Coligny ayant découvert une mine de fer près de son château d'Andelot, demandaau souverain, <strong>en</strong> 1589, le droit de l'exploiter et de construire une forge dans sa seigneurie de<strong>Loisia</strong>, sur le ruisseau du Suran, <strong>en</strong> expliquant que cette usine lui fournirait un moy<strong>en</strong>avantageux de tirer parti de ses forêts, qui avai<strong>en</strong>t plus de deux lieues d'ét<strong>en</strong>due. Si la forge aexisté, il n'<strong>en</strong> reste point de traces.Bi<strong>en</strong>s communaux : une église, un cimetière à l'<strong>en</strong>tour, un presbytère, et 196 h de bois, friches etpâtures, d'un rev<strong>en</strong>u cadastral de 1.455 fr. ; la section de Champagne a 41 h 62 a de bois, pâtureset mares, d'un rev<strong>en</strong>u cadastral de 837 fr.Bois communaux : 98 h 03 a , coupe annuelle, 2 h 45 a ; Champagne, 33 h 27 a ; coupe ann. 99 a .Budget : recettes ordinaires, 3.128 fr.; dép<strong>en</strong>ses ordinaires, 3.128 fr.NOTICE HISTORIQUELa poétique vallée du Suran est <strong>en</strong>core pleine des souv<strong>en</strong>irs de l'époque celtique. La rivière quila fertilise offrait trop d'avantages pour que sa source ne fût pas l'objet d'un culte particulier.Ses eaux passai<strong>en</strong>t pour avoir des vertus merveilleuses ; aussi fur<strong>en</strong>t-elles divinisées sous l<strong>en</strong>om de Sirona ou Sironia, dont s'est formé celui de Suran. Une inscription, trouvée àOpp<strong>en</strong>heim, près d'une source thermale, portait : Deo, Apollini et Sironœ Julia Frontina, V. S. L. L.M. Sur cette inscription et sur deux autres conservées par Gruter, le nom de la déesse Sironia estaccolé à celui d'Apollon, <strong>en</strong> sa qualité de dieu de la médecine. <strong>Loisia</strong>, Luaisy, parait dériver deLua Isis, Diane-Lune ou de Lusia, surnom de Cérès. Il est à peu près certain qu'un sacellum fut bâti<strong>en</strong> l'honneur de Sironia, à la pointe du rocher d'où s'échappait la source sacrée, et que le hameaude la Doye, qui se forma à l'<strong>en</strong>tour, fut le berceau de <strong>Loisia</strong>. La montagne du Diévant, proche dece village, portait, dans la langue des Celtes, le nom de Divona ( Diw, Dieu, Wonan, fontaine).Une circonstance qui dut contribuer au développem<strong>en</strong>t de ce village, c'est qu'il se trouvait sur lavoie gauloise qui tirait de Saint-Amour à Orgelet, et à peu de distance de celle, qui reliaitBesançon à Lyon, <strong>en</strong> passant à Champagne, au pied d'un roc que couronnait une tourDate:16/04/2013 <strong>Cegfc</strong> : C<strong>en</strong>tre d'<strong>en</strong>traide généalogique de Franche-Comté Page n° 4
d'observation ou de protection. La tradition qui nous appr<strong>en</strong>d que le roi Gontran, rev<strong>en</strong>antde l'abbaye d'Agaune et retournant à Chalon-sur-Saône, capitale de ses états, déposa àVincia les reliques de saint Amour et de saint Victor, martyrs de la légion thébaine,pourrait faire supposer que ce souverain laissa, lors de son passage à <strong>Loisia</strong>, des reliques desaint Maurice, chef de cette illustre légion, et qu'une chapelle fut bâtie <strong>en</strong> cet <strong>en</strong>droit, pourrecevoir ce précieux dépôt. La charte du roi Lothaire II, de l'an 869, qui m<strong>en</strong>tionne Champagne,Campaniœ, est une preuve certaine de l'antiquité des lieux qui nous occup<strong>en</strong>t.Seigneurie : La seigneurie de <strong>Loisia</strong> relevait dans l'origine du château de Pymont. En 1263,Hugues de Vi<strong>en</strong>ne, sire de Pagny, <strong>en</strong> céda la suzeraineté à Jean de Chalon l'Antique, et invitaAmé, Jacques et Guillaume de Crilla, ses vassaux, qui possédai<strong>en</strong>t cette terre, à faire hommageà ce prince. En 1283, Philippc, dit de Vi<strong>en</strong>ne, sire de Pagny et de Pymont, son fils, reconnutt<strong>en</strong>ir cette suzeraineté <strong>en</strong> fief de Jean de Chalon, sire d'Arlay, 1 er du nom, et r<strong>en</strong>ouvela cettedéclaration <strong>en</strong> 1303. C'est <strong>en</strong> cette qualité qu'il reçut <strong>en</strong> 1342 l'hommage du château et de laville de <strong>Loisia</strong>, de Jeanne de la Roche du Vannel. Cette dame ne fit de réserve que pour cequ'elle t<strong>en</strong>ait dans les champs de Bellecombe, des hospitaliers de Varessia, à la charge decertains servis. Par un traité fait <strong>en</strong> 1369, Marguerite de Vi<strong>en</strong>ne, épouse de Louis de Chalon,seigneur d'Arguel et de Cuiseaux, abandonna définitivem<strong>en</strong>t la suzeraineté de <strong>Loisia</strong>, à Huguesde Chalon-Arlay II et à ses successeurs.Le seigneur avait la justice haute, moy<strong>en</strong>ne et basse, avec pouvoir d'instituer un bailli, unchâtelain, un procureur, un scribe, des serg<strong>en</strong>ts et des forestiers, qui prêtai<strong>en</strong>t serm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre sesmains ; la pêche et la chasse exclusives, les épaves, la banalité du four, du moulin et du battoir ;le droit d'échantillonner les poids et mesures, de taxer le pain et le vin, de percevoir des c<strong>en</strong>s <strong>en</strong>arg<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> grains et <strong>en</strong> poules. Les sujets devai<strong>en</strong>t le guet et garde au château, la revue d'armesdevant le capitaine, les langues des grosses bêtes tuées dans l'ét<strong>en</strong>due de la seigneurie, septcorvées à bras et deux corvées de charrue par an. Ceux qui nourrissai<strong>en</strong>t des porcs devai<strong>en</strong>t unjambon, et ceux qui élevai<strong>en</strong>t des chèvres, un cabri. Le signe patibulaire à deux colonnes étaitsur la montagne des Vignes, à la croisée des grands chemins de Saint-Amour à Orgelet, et deLons-le-Saunier à Gigny.Franchises : On ne connaît pas la date de la charte de franchises accordées à <strong>Loisia</strong>. On saitseulem<strong>en</strong>t que les sujets qui résidai<strong>en</strong>t dans l'ét<strong>en</strong>due de la seigneurie, pouvai<strong>en</strong>t disposer deleurs bi<strong>en</strong>s, les transmettre par succession, et que le seigneur n'héritait que de ceux quimourai<strong>en</strong>t hors de sa terre, sans laisser de postérité légitime. La communauté était administréepar deux prud'hommes ou échevins, élus par les habitants.Seigneurs : Le premier seigneur connu de <strong>Loisia</strong> est Thibert de Montmoret, qui remit, <strong>en</strong> 1156, àl'abbaye de Château-Chalon, diverses redevances féodales, qui fit donation, <strong>en</strong> 1165, à celle duMiroir, du Champ de Rome, à Lons-le-Saunier, ainsi que de ses droits d'am<strong>en</strong>de et de tavernage,et qui <strong>en</strong>fin, fut le fondateur de la chartreuse de Bonlieu, un peu avant 1172. Il laissa trois fils,Pierre, Hugues, et Humbert, moine à Bonlieu. Pierre de Montmoret, l'aîné, succéda à son pèredans la seigneurie de <strong>Loisia</strong>. I1 la possédait <strong>en</strong> 1188 et 1200, et mourut peu avant 1204, laissantveuve Béatrix de Coligny, à laquelle les moines du Miroir refusèr<strong>en</strong>t la sépulture, peureconnaissants des bi<strong>en</strong>faits <strong>en</strong>core réc<strong>en</strong>ts de Thibert. Il avait confirmé, <strong>en</strong> 1200, les donationsfaites par son père à la chartreuse de Bonlieu, du cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t de son épouse et de ses deuxfils, Jacques et Humbert. Humbert de Montmoret, dit Arragon, seigneur de <strong>Loisia</strong> et de Crilla,est connu par des chartes de 1204 à 1255 ; il fut père d'Amé, Jacques et Guillaume Arragon deCrilla, seigneurs de <strong>Loisia</strong>, <strong>en</strong> 1263, qui ratifièr<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 1264 les donations faites par Humbert deMontmoret à l'abbaye du Grandvaux. On trouve <strong>en</strong>suite Jacques, seigneur de Crilla et de <strong>Loisia</strong>,<strong>en</strong> 1274, 1279, 1285 et 1298, probablem<strong>en</strong>t l'un des trois frères précéd<strong>en</strong>ts et certainem<strong>en</strong>t lemême que Jacques, dît Arragon, marié avec Marguerite N., veuve de Milon, seigneur de laRoche-du-Vannel <strong>en</strong> Auxois, lequel donna ses deux seigneuries de Crilla et de <strong>Loisia</strong>, à Jeannede la Roche-du-Vannel, fille unique de sa femme et de Milon, lorsqu'elle se maria, <strong>en</strong> 1298,avec Jean de Coligny, seigneur d'Andelot. Cette dame devint veuve <strong>en</strong> 1318, et se remaria avant1328, avec Odet de Montagu, chevalier, seigneur de Marigny. Le 20 novembre de cette dernièreDate:16/04/2013 <strong>Cegfc</strong> : C<strong>en</strong>tre d'<strong>en</strong>traide généalogique de Franche-Comté Page n° 5