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Prés<strong>en</strong>tation de la Constitution par deux de ses “parrains” : Valéry Giscard d’Estaing et Sylvio Berlusconi.Quelle attitudeadopter ?Bizarrem<strong>en</strong>t, si ces critiques sur laConstitution font l'unanimité dans lemilieu écologiste et plus ou moins partiellem<strong>en</strong>tau sein de la gauche, les positionssur le référ<strong>en</strong>dum diverg<strong>en</strong>t.Ceux qui appell<strong>en</strong>t à voter pour mett<strong>en</strong>t<strong>en</strong> avant que c'est un progrès par rapportau traité de Nice <strong>en</strong>core plus restrictifau niveau démocratique, que ces progrèsont été obt<strong>en</strong>us à un mom<strong>en</strong>t où lagauche était relativem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> position deforce dans les différ<strong>en</strong>ts Etats europé<strong>en</strong>set qu'<strong>en</strong> cas de refus, les nouvelles négociationsqui s'ouvrirai<strong>en</strong>t pourrai<strong>en</strong>t allervers un projet <strong>en</strong>core pire que l'actuel.Ceux qui appell<strong>en</strong>t à voter contre mett<strong>en</strong>t<strong>en</strong> avant la nécessité de provoquerune crise institutionnelle au niveau europé<strong>en</strong>pour <strong>en</strong>fin ouvrir le débat sur l'idéologielibérale dominante (à droite maisaussi dans une partie de la gauche) etqu'on débatte <strong>en</strong>fin de savoir de quelleEurope on parle. Ces contre ont contreeux le fait qu'une partie de la droite ditesouverainiste, donc contre la constructioneuropé<strong>en</strong>ne, appelle à voter contre.Viol<strong>en</strong>ce d'Etatarticle II.2 précise que "toute personne a droitL’ à la vie. Nul ne peut être condamné à la peinede mort et exécuté". Cela est très bi<strong>en</strong>, mais un peuplus loin on trouve : "La mort n'est pas considéréecomme infligée <strong>en</strong> violation de cet article dans lecas où elle résulterait d'un recours à la force r<strong>en</strong>duabsolum<strong>en</strong>t nécessaire (…) pour réprimer conformém<strong>en</strong>tà la loi une émeute ou une insurrection".Concrètem<strong>en</strong>t cela veut dire que la mort de VitalMichalon à Malville <strong>en</strong> 1977 aurait été légale, toutcomme celle de Carlo Guliani à Gênes <strong>en</strong> 2001…Les associations de déf<strong>en</strong>se de la personne humainesoulign<strong>en</strong>t que cette rédaction figurait déjà dans laconv<strong>en</strong>tion europé<strong>en</strong>ne des droits de l'homme.Retour sur le traitéde MaastrichtLes débats actuels rappell<strong>en</strong>t assezceux qui ont déjà eu lieu <strong>en</strong> 1992 lorsqu'ily a eu un référ<strong>en</strong>dum sur le traité deMaastricht. Ressortons alors le débatm<strong>en</strong>é dans S!l<strong>en</strong>ce à l'époque (3). Nousavions publié un article de Jean-PaulDeléage déf<strong>en</strong>dant le traité "Oui, malgrétout", un autre d'Alain Lipietz "ContreMaastricht, parce que pour l'Europe", unautre d'Alain-Claude Galtié "Pour uneécologie libérale avancée, c'est non". Si cedernier peut signer aujourd'hui quasim<strong>en</strong>tle même texte, il est curieux de voirqu'Alain Lipietz, <strong>en</strong>tre temps dev<strong>en</strong>udéputé europé<strong>en</strong>, est dev<strong>en</strong>u favorable àcette constitution.A l'époque, Alain Lipietz écrivait àpropos du libéralisme : "D'une constitution,on n'att<strong>en</strong>d pas qu'elle fixe les lois etles compromis sociaux dans le détail.Mais nous savons bi<strong>en</strong> qu'elle n'est pasneutre non plus : une constitution étantdonnée, la force des différ<strong>en</strong>ts acteurs estdistribuée et la liste des coups permis etinterdits laisse deviner dans quel s<strong>en</strong>spourront se dessiner des facilités, où sesitueront les blocages. Pour les écologistes,les critères pour juger de ces ‘métarègles’sont les suivants : favoris<strong>en</strong>t-ellesune évolution vers une Europe plus écologiquem<strong>en</strong>tresponsable, plus socialem<strong>en</strong>tsolidaire, où les pouvoirs serontmieux contrôlés par les citoy<strong>en</strong>s, et <strong>en</strong>finplus solidaire des pays plus pauvres qu'elle?" (…) "Le résultat visé, c'est ‘une économiede marché’. Non pas au s<strong>en</strong>s où ‘ily a du marché’, mais dans le s<strong>en</strong>s de fairereculer ce qui est non-marchand, tous cesinstrum<strong>en</strong>ts par lesquels les démocraties,(3) "Non à l'écologie libérale", S!l<strong>en</strong>ce n°157 de septembre1992.Union Europé<strong>en</strong>ne.depuis 1945, avai<strong>en</strong>t appris à réduire lesdébordem<strong>en</strong>ts du jeu aveugle du marché".Il continuait sur les m<strong>en</strong>aces pour ladémocratie : "Le ‘droit de codécision’dérisoire accordé au Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>,seule instance supranationale élue par lescitoy<strong>en</strong>s de l'Europe, n'est qu'une façonpolie de débarrasser <strong>en</strong>fin les pouvoirs deces gêneurs que l'histoire europé<strong>en</strong>ne leuravait opposés au long des siècles : lesdroits des Parlem<strong>en</strong>ts". Concernant lemilitarisme, il écrivait : "Quant aux rapportsavec le reste du monde, le Traité, là<strong>en</strong>core, est expl<strong>ici</strong>te. Il ne laisse pas auxhasards de choix démocratiques futurs ladétermination de la politique extérieurede la sécurité commune. Le choix est préfixé,dans l'affrontem<strong>en</strong>t Nord-Sud (…) :le bras séculier de l'Union europé<strong>en</strong>nesera l'union d'Europe occid<strong>en</strong>tale, UEOintégrée à l'organisation du traité del'Atlantique nord, l'OTAN". Et de conclure: "Si donc le oui l'emporte <strong>en</strong> France etailleurs, l'Europe (…), sera donc unetechnostructure <strong>en</strong> auto-contrôle, à l'abrides changem<strong>en</strong>ts politiques dans un paysparticulier, favorable au capital et au productivisme,alliée des Etats-Unis contre lereste du monde" (…) "Et si le non l'emporte(…) les gouvernem<strong>en</strong>ts devront seposer des questions. (…) La nécessitéd'une harmonisation sociale, fiscale etécologique <strong>en</strong>tre les économies <strong>en</strong> situationde pleine concurr<strong>en</strong>ce se fera nécessairem<strong>en</strong>ts<strong>en</strong>tir. Le mécanisme de laconstruction artif<strong>ici</strong>elle, <strong>en</strong>tre gouvernem<strong>en</strong>ts,ayant échoué, il faudra bi<strong>en</strong> recourirau pragmatisme... et à la démocratie".Les bons argum<strong>en</strong>ts pour le nond'Alain Lipietz <strong>en</strong> 1992 nous sembl<strong>en</strong>ttoujours d'actualité aujourd'hui, car <strong>en</strong>tretemps, on ne peut pas dire que la volontéde changem<strong>en</strong>t par l'intérieur ait pour lemom<strong>en</strong>t porté ses fruits.Michel Bernard nMarché communMarie-Noëlle Li<strong>en</strong>emann, anci<strong>en</strong>neministre sous Jospin, a faitquelques comptes à propos du textede la Constitution : on y trouve 78 foisle mot "marché", 72 fois le mot "concurr<strong>en</strong>ce"(qui doit être libre bi<strong>en</strong> sûr) etquand même une fois, une seule le mot"progrès social". Cela résume bi<strong>en</strong>l'esprit du texte : un asservissem<strong>en</strong>tà l'OMC,Organisation mondialedu commerce.SILENCE N°318/31987Janvier 2005

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