Politique“L’Europe ne dit pas ce qu'elle fait,elle ne fait pas ce qu'elle ditelle dit ce qu'elle ne fait paselle fait ce qu'elle ne dit pas”Pierre Bourdieufonctionne depuis d<strong>en</strong>ombreuses années sans Constitution.Celle-ci, si elle est adoptée, L’Europedoit fixer un certain nombre de règlesqu'il sera <strong>en</strong>suite extrêmem<strong>en</strong>t diff<strong>ici</strong>le demodifier (1).En effet, pour cela, dans la versionactuelle, il faudrait l'unanimité des paysmembres. Même si les référ<strong>en</strong>dums d'initiativespopulaires sont reconnus (avecun million de signatures, ce qui <strong>en</strong> fait unniveau assez bas et donc facile à obt<strong>en</strong>irpour de grandes causes, mais pas pour lesproblèmes locaux), ces référ<strong>en</strong>dums n'aurai<strong>en</strong>tpas force de loi, mais obligerait seulem<strong>en</strong>tles Etats à discuter d'un problème.Et l'unanimité pouvant pr<strong>en</strong>dre dessiècles, le problème peut perdurerà l'infini.Marchandisationde l'EuropeLe mouvem<strong>en</strong>t altermondialiste etune partie de la gauche critiqu<strong>en</strong>t actuellem<strong>en</strong>t,avec raison, un certain nombre devaleurs "libérales" que l'on peut trouverdans le texte : la notion de "concurr<strong>en</strong>celibre et non forcée" (article I-4) rappellecurieusem<strong>en</strong>t les propos de l'OMC,Organisation mondiale du commerce,pour qui la vie humaine se définit uniquem<strong>en</strong>tpar ses échanges commerciaux,tout étant appelé à dev<strong>en</strong>ir marchandise.Le texte de la Constitution prévoit bi<strong>en</strong>l'exist<strong>en</strong>ce des "services d'intérêt général",les services publics, mais sous conditionde respecter ce libre-échange. C'estdonc une proposition qui va dans le s<strong>en</strong>sd'une accélération du libéralisme actuel,de la privatisation des "bi<strong>en</strong>s communs".L'article 3 est un modèle d'hypocrisie, ilcomm<strong>en</strong>ce ainsi : "L'Union œuvre pour ledéveloppem<strong>en</strong>t durable de l'Europe fondésur une croissance économique équilibréeet sur la stabilité des prix, une économiesociale de marché hautem<strong>en</strong>t compétitive".La main invisible du marché libéralmettra des gants verts ! L'article III-156prévoit expl<strong>ici</strong>tem<strong>en</strong>t de protéger la spéculation: "Les restrictions tant aux mouvem<strong>en</strong>tsde capitaux qu'aux paiem<strong>en</strong>ts<strong>en</strong>tre les Etats membres et les pays tierssont interdites".Quelle constitutioneuropé<strong>en</strong>ne ?Un écologiste ne peut qu'être pour laconstruction europé<strong>en</strong>ne dans l'espoir d'un jourabolir les frontières et qu'<strong>en</strong>fin nous soyons touségaux, Terri<strong>en</strong>s, sur la même planète. Faut-ilpour autant donner son feu vert à l'actuel projetde Constitution europé<strong>en</strong>ne ?Militarisationde l'EuropeLes mouvem<strong>en</strong>ts pacifistes s'inquièt<strong>en</strong>teux de la tonalité militariste du texte.Alors que plusieurs pays de l'Europeactuelle (Irlande, Autriche, Danemark,Suède) ont choisi une politique de déf<strong>en</strong>se"neutre", c'est-à-dire uniquem<strong>en</strong>t dedéf<strong>en</strong>se du territoire, la Constitution prévoitune militarisation de l'espace europé<strong>en</strong>et (article I-41) "les Etats membress'<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t à améliorer progressivem<strong>en</strong>tleurs capacités militaires" ceci dans lecadre de l'OTAN, c'est-à-dire sous lecontrôle des Etats-Unis. Toujours pluspour les marchands d'armes ! Même sil'OTAN pourrait év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t sortir del'emprise des Etats-Unis pour dev<strong>en</strong>ir uneorganisation "nord-atlantique", la prés<strong>en</strong>cede forces nucléaires dans deux des paysmembres, la Grande-Bretagne et laFrance, pose de très nombreux problèmes,les autres pays demandant la destructionde ces armes, ce qui n'a évidemm<strong>en</strong>taucune chance de se produire si lesdécisions se pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à l'unanimité. Si laSuisse a toujours refusé jusqu'à aujourd'huid'<strong>en</strong>trer dans l'Europe, c'est, <strong>en</strong>treautres questions, celle de la déf<strong>en</strong>se quilui pose problème, ayant choisi la neutralitédepuis maint<strong>en</strong>ant près de 400 ans.Cette volonté affichée d'armée europé<strong>en</strong>ne,portée par les deux pays ayant l'arm<strong>en</strong>ucléaire, traduit égalem<strong>en</strong>t la volonté depoursuivre la politique d'ingér<strong>en</strong>ce et decontrôle des anci<strong>en</strong>nes colonies.Certains opposants à la constitutionp<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t même que, concernant la guerreactuelle <strong>en</strong> Irak, sachant que la Grande-Bretagne et la France ont pris des positionsdiamétralem<strong>en</strong>t opposées, l'allégeancefaite par la Constitution europé<strong>en</strong>neaux décisions de l'OTAN, aurait impliquéque l'Europe suive les Etats-Unisdans le conflit.De moins <strong>en</strong> moinsde démocratieActuellem<strong>en</strong>t, les députés europé<strong>en</strong>speuv<strong>en</strong>t voter ce qu'ils veul<strong>en</strong>t. Ils n'ontpas le pouvoir d'imposer leurs vues. Lesdécisions sont prises par une commissiondont chaque commissaire travaille <strong>en</strong> li<strong>en</strong>avec les ministres de chaque pays dansson domaine de compét<strong>en</strong>ce. Les députéspropos<strong>en</strong>t donc mais seuls les ministrespeuv<strong>en</strong>t ou non accepter. Au mieux, lesdéputés peuv<strong>en</strong>t voter une motion dec<strong>en</strong>sure pour faire démissionner la commission.La Constitution crée quelques nouveauxpostes de responsabilité (un commissairepour les affaires étrangères),mais ne change pas cette règle qui donnele pouvoir à des ministres non élus audétrim<strong>en</strong>t de députés élus.L'Europe n'a jamais été démocratiqueet cette Constitution ne la r<strong>en</strong>d pas plusdémocratique. Pire, <strong>en</strong> donnant plus depouvoirs à des structures de médiation<strong>en</strong>tre Etats, et non <strong>en</strong>tre représ<strong>en</strong>tants dupeuple (2), on va dans le s<strong>en</strong>s d'unemoindre démocratie, d'Etats <strong>en</strong>core pluspuissants, de groupes de lobbyes <strong>en</strong>coreplus libres de magouiller loin du regardde tous.L'idéologie générale est <strong>en</strong>core l'uniformisationdes p<strong>en</strong>sées et des cultures, àl'opposé de la biodiversité dont rêv<strong>en</strong>t lesécologistes.(1) Le projet de Constitution n'est disponible que surinternet. Si vous voulez l'éditer pour éviter de le lire àl'écran, prévoyez une bonne imprimante : il fait 850pages. A votre avis, quel est le pourc<strong>en</strong>tage des g<strong>en</strong>squi vont avoir le courage de lire un tel pavé ?(2) Il va de soi qu'il ne faut pas oublier que le pouvoirpar délégation qu'impose la démocratie représ<strong>en</strong>tativeest déjà fort critiquable, et ceci d'autant plus que leterritoire est vaste et donc l'élu loin de ceux et cellesqui l'ont élu. Le refus de vote des anarchistes est donctout à fait compréh<strong>en</strong>sible.SILENCE N°318/31986Janvier 2005
Prés<strong>en</strong>tation de la Constitution par deux de ses “parrains” : Valéry Giscard d’Estaing et Sylvio Berlusconi.Quelle attitudeadopter ?Bizarrem<strong>en</strong>t, si ces critiques sur laConstitution font l'unanimité dans lemilieu écologiste et plus ou moins partiellem<strong>en</strong>tau sein de la gauche, les positionssur le référ<strong>en</strong>dum diverg<strong>en</strong>t.Ceux qui appell<strong>en</strong>t à voter pour mett<strong>en</strong>t<strong>en</strong> avant que c'est un progrès par rapportau traité de Nice <strong>en</strong>core plus restrictifau niveau démocratique, que ces progrèsont été obt<strong>en</strong>us à un mom<strong>en</strong>t où lagauche était relativem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> position deforce dans les différ<strong>en</strong>ts Etats europé<strong>en</strong>set qu'<strong>en</strong> cas de refus, les nouvelles négociationsqui s'ouvrirai<strong>en</strong>t pourrai<strong>en</strong>t allervers un projet <strong>en</strong>core pire que l'actuel.Ceux qui appell<strong>en</strong>t à voter contre mett<strong>en</strong>t<strong>en</strong> avant la nécessité de provoquerune crise institutionnelle au niveau europé<strong>en</strong>pour <strong>en</strong>fin ouvrir le débat sur l'idéologielibérale dominante (à droite maisaussi dans une partie de la gauche) etqu'on débatte <strong>en</strong>fin de savoir de quelleEurope on parle. Ces contre ont contreeux le fait qu'une partie de la droite ditesouverainiste, donc contre la constructioneuropé<strong>en</strong>ne, appelle à voter contre.Viol<strong>en</strong>ce d'Etatarticle II.2 précise que "toute personne a droitL’ à la vie. Nul ne peut être condamné à la peinede mort et exécuté". Cela est très bi<strong>en</strong>, mais un peuplus loin on trouve : "La mort n'est pas considéréecomme infligée <strong>en</strong> violation de cet article dans lecas où elle résulterait d'un recours à la force r<strong>en</strong>duabsolum<strong>en</strong>t nécessaire (…) pour réprimer conformém<strong>en</strong>tà la loi une émeute ou une insurrection".Concrètem<strong>en</strong>t cela veut dire que la mort de VitalMichalon à Malville <strong>en</strong> 1977 aurait été légale, toutcomme celle de Carlo Guliani à Gênes <strong>en</strong> 2001…Les associations de déf<strong>en</strong>se de la personne humainesoulign<strong>en</strong>t que cette rédaction figurait déjà dans laconv<strong>en</strong>tion europé<strong>en</strong>ne des droits de l'homme.Retour sur le traitéde MaastrichtLes débats actuels rappell<strong>en</strong>t assezceux qui ont déjà eu lieu <strong>en</strong> 1992 lorsqu'ily a eu un référ<strong>en</strong>dum sur le traité deMaastricht. Ressortons alors le débatm<strong>en</strong>é dans S!l<strong>en</strong>ce à l'époque (3). Nousavions publié un article de Jean-PaulDeléage déf<strong>en</strong>dant le traité "Oui, malgrétout", un autre d'Alain Lipietz "ContreMaastricht, parce que pour l'Europe", unautre d'Alain-Claude Galtié "Pour uneécologie libérale avancée, c'est non". Si cedernier peut signer aujourd'hui quasim<strong>en</strong>tle même texte, il est curieux de voirqu'Alain Lipietz, <strong>en</strong>tre temps dev<strong>en</strong>udéputé europé<strong>en</strong>, est dev<strong>en</strong>u favorable àcette constitution.A l'époque, Alain Lipietz écrivait àpropos du libéralisme : "D'une constitution,on n'att<strong>en</strong>d pas qu'elle fixe les lois etles compromis sociaux dans le détail.Mais nous savons bi<strong>en</strong> qu'elle n'est pasneutre non plus : une constitution étantdonnée, la force des différ<strong>en</strong>ts acteurs estdistribuée et la liste des coups permis etinterdits laisse deviner dans quel s<strong>en</strong>spourront se dessiner des facilités, où sesitueront les blocages. Pour les écologistes,les critères pour juger de ces ‘métarègles’sont les suivants : favoris<strong>en</strong>t-ellesune évolution vers une Europe plus écologiquem<strong>en</strong>tresponsable, plus socialem<strong>en</strong>tsolidaire, où les pouvoirs serontmieux contrôlés par les citoy<strong>en</strong>s, et <strong>en</strong>finplus solidaire des pays plus pauvres qu'elle?" (…) "Le résultat visé, c'est ‘une économiede marché’. Non pas au s<strong>en</strong>s où ‘ily a du marché’, mais dans le s<strong>en</strong>s de fairereculer ce qui est non-marchand, tous cesinstrum<strong>en</strong>ts par lesquels les démocraties,(3) "Non à l'écologie libérale", S!l<strong>en</strong>ce n°157 de septembre1992.Union Europé<strong>en</strong>ne.depuis 1945, avai<strong>en</strong>t appris à réduire lesdébordem<strong>en</strong>ts du jeu aveugle du marché".Il continuait sur les m<strong>en</strong>aces pour ladémocratie : "Le ‘droit de codécision’dérisoire accordé au Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>,seule instance supranationale élue par lescitoy<strong>en</strong>s de l'Europe, n'est qu'une façonpolie de débarrasser <strong>en</strong>fin les pouvoirs deces gêneurs que l'histoire europé<strong>en</strong>ne leuravait opposés au long des siècles : lesdroits des Parlem<strong>en</strong>ts". Concernant lemilitarisme, il écrivait : "Quant aux rapportsavec le reste du monde, le Traité, là<strong>en</strong>core, est expl<strong>ici</strong>te. Il ne laisse pas auxhasards de choix démocratiques futurs ladétermination de la politique extérieurede la sécurité commune. Le choix est préfixé,dans l'affrontem<strong>en</strong>t Nord-Sud (…) :le bras séculier de l'Union europé<strong>en</strong>nesera l'union d'Europe occid<strong>en</strong>tale, UEOintégrée à l'organisation du traité del'Atlantique nord, l'OTAN". Et de conclure: "Si donc le oui l'emporte <strong>en</strong> France etailleurs, l'Europe (…), sera donc unetechnostructure <strong>en</strong> auto-contrôle, à l'abrides changem<strong>en</strong>ts politiques dans un paysparticulier, favorable au capital et au productivisme,alliée des Etats-Unis contre lereste du monde" (…) "Et si le non l'emporte(…) les gouvernem<strong>en</strong>ts devront seposer des questions. (…) La nécessitéd'une harmonisation sociale, fiscale etécologique <strong>en</strong>tre les économies <strong>en</strong> situationde pleine concurr<strong>en</strong>ce se fera nécessairem<strong>en</strong>ts<strong>en</strong>tir. Le mécanisme de laconstruction artif<strong>ici</strong>elle, <strong>en</strong>tre gouvernem<strong>en</strong>ts,ayant échoué, il faudra bi<strong>en</strong> recourirau pragmatisme... et à la démocratie".Les bons argum<strong>en</strong>ts pour le nond'Alain Lipietz <strong>en</strong> 1992 nous sembl<strong>en</strong>ttoujours d'actualité aujourd'hui, car <strong>en</strong>tretemps, on ne peut pas dire que la volontéde changem<strong>en</strong>t par l'intérieur ait pour lemom<strong>en</strong>t porté ses fruits.Michel Bernard nMarché communMarie-Noëlle Li<strong>en</strong>emann, anci<strong>en</strong>neministre sous Jospin, a faitquelques comptes à propos du textede la Constitution : on y trouve 78 foisle mot "marché", 72 fois le mot "concurr<strong>en</strong>ce"(qui doit être libre bi<strong>en</strong> sûr) etquand même une fois, une seule le mot"progrès social". Cela résume bi<strong>en</strong>l'esprit du texte : un asservissem<strong>en</strong>tà l'OMC,Organisation mondialedu commerce.SILENCE N°318/31987Janvier 2005
- Page 5:
Terre et humanismeL’association T
- Page 9 and 10:
Baume-RousseUne ferme quiprend soin
- Page 11 and 12:
AgricultureDRArdèchen André Delon
- Page 13 and 14:
Agriculturen Claire Montésinos et
- Page 15 and 16:
L’Association des fermiers drômo
- Page 17 and 18:
La Carline, de l’éthiquedans vot
- Page 19 and 20:
Les prix du départ s’avèrent tr
- Page 21 and 22:
Agribio et développement localCant
- Page 23 and 24:
"petit lait" et le mettre très vit
- Page 25 and 26:
Un homme à l’écoutedes ressourc
- Page 27 and 28:
Krishnamurti, Dolto, Oury, Rosenber
- Page 29 and 30:
Mettre du sensdans les projetsArdel
- Page 31 and 32:
Le loup, révélateur innocentd’u
- Page 33 and 34:
DRLes éleveurs doivent pouvoir tra
- Page 35 and 36: Michel BernardMichel BernardDRForê
- Page 37 and 38: La FourmilièreLa FourmilièreLes a
- Page 39 and 40: SantéJeûne et randonnéeDans de n
- Page 41 and 42: peuvent alors être refusées, nota
- Page 43 and 44: SantéEt égalementArdèchen Espace
- Page 45 and 46: HabitatJe bois l’eau d’une sour
- Page 47 and 48: EnergiesCréé en janvier 2000 par
- Page 49 and 50: Naître à la maison,naître tout s
- Page 51 and 52: Gestes concretsL’écologie au quo
- Page 53 and 54: PolitiquePour une citoyenneté ente
- Page 55 and 56: AsfodelASFODEL, Association de form
- Page 57 and 58: Verts - ArdècheL’avenir leur a d
- Page 59 and 60: Initiatives ruralesComment peut-onv
- Page 61 and 62: EmploisAnne Borel et Jean-Jacques M
- Page 63 and 64: Solidarités localesDRConsommateurs
- Page 65 and 66: ElevageDe quoi devenir chèvre !Bri
- Page 67 and 68: Culturede cagesImages extraites du
- Page 69 and 70: Une fermeen tropLa Compagnie biodé
- Page 71 and 72: CultureAndré BucherQuand un agricu
- Page 73 and 74: VUNord-Pas-de-CalaisLe prochain num
- Page 75 and 76: Et un EPR de plus pour"la presqu'î
- Page 77 and 78: seignements généraux.Quant aux al
- Page 79 and 80: DRDictaturede la minceurJusque dans
- Page 81 and 82: DRF I N I S T È R ELa ferme autrem
- Page 83 and 84: Installation en hommage aux victime
- Page 85: DRDRAux limites de la planèteTout
- Page 89 and 90: n Italie :protéger l'agriculture.A
- Page 91 and 92: DRDRBush dégoûtn 100 000 morts. E
- Page 93 and 94: R O M A N SLancelot, fils de salaud
- Page 95 and 96: ) Courriers :9 rue Dumenge, F 69317