21.07.2015 Views

téléchargement en PDF ici. - Silence

téléchargement en PDF ici. - Silence

téléchargement en PDF ici. - Silence

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Installation <strong>en</strong> hommage aux victimes de la famineirlandaise (19 e siècle)...devant le siègedu C<strong>en</strong>tre international du commerce à Dublin.se voit supprimé de l'autre. De telles solutionsne pourrai<strong>en</strong>t d'ailleurs être eff<strong>ici</strong><strong>en</strong>tes,dans l'actuel contexte d'échangesgénéralisé, que si toutes les nations industrialiséesles mettai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> œuvre à la fois.Quant à sauver le système par l'expansiondes débouchés, notamm<strong>en</strong>t versle tiers-monde, cette év<strong>en</strong>tualité est peuprobable. En effet les débouchés ne sontpas limités seulem<strong>en</strong>t par les causes déjàsignalées, mais aussi par l'<strong>en</strong>dettem<strong>en</strong>tphénoménal auquel sont arrivés ces pays.Or l'<strong>en</strong>dettem<strong>en</strong>t est le fruit du mode dedéveloppem<strong>en</strong>t que le Nord y a induit.D'une part, la valeur résiduelle est souv<strong>en</strong>ttrop faible pour permettre un remboursem<strong>en</strong>tdes dettes. D'autre part,celui-ci doit se faire <strong>en</strong> devises fortes, cequi implique que les <strong>en</strong>treprises échang<strong>en</strong>tleur production contre ces devises ;<strong>en</strong> d'autres termes, qu'elles v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t auxpays qui les déti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t c'est-à-dire auxpays du Nord. On est alors placé devant ledilemme : exporter pour payer ses dettes,M O N T P E L L I E RSoirée François PartantLa Ligne d'horizon organise une soirée <strong>en</strong>hommage à François Partant, le v<strong>en</strong>dredi21 janvier à 21 h, à la salle du Belvédère, auForum de Montpellier. Confér<strong>en</strong>ce-débat avecChristophe Beau sur le thème "décroissance et<strong>en</strong>treprise viticole" et Serge Latouche "versune société de décroissance conviviale ?".La Ligne d'horizon, 114, rue de Vaugirard,75006 Paris.mais alors on ne produit plus pour le pays;ou travailler pour le pays, mais alorscontribuer à aggraver l'<strong>en</strong>dettem<strong>en</strong>tnational.Il est irresponsable, notamm<strong>en</strong>t de lapart de tiers-mondistes occid<strong>en</strong>taux peutêtrebi<strong>en</strong> int<strong>en</strong>tionnés, de prôner devantune telle situation le moratoire des dettesdu tiers-monde, sans parler de corriger leprocessus qui leur a donné naissance.C'est simplem<strong>en</strong>t permettre de reproduirele même scénario avec toutes les conséqu<strong>en</strong>cesdégradantes que cela a sur l'économiede ces pays, sans parler des paysdu Nord dont la situation financière s'<strong>en</strong>trouve, par le fait même, fragilisée.François Partant aurait sans doute appréciéde la même manière les actuelles perspectivesd'investissem<strong>en</strong>t dans les pays del'Est europé<strong>en</strong> : la déception y a étéd'ailleurs plus rapide <strong>en</strong>core que dans letiers-monde.Le tableau ne serait pas complet sanssignaler les conséqu<strong>en</strong>ces écologiques dusystème mondial de production. FrançoisPartant était très s<strong>en</strong>sible à cette dim<strong>en</strong>sionde l'évolution économique, quin'était pour lui qu'une raison de plus deremettre <strong>en</strong> cause le système productifdans son <strong>en</strong>semble : il n'imaginait pasqu'on puisse lui faire, à partir de simplesréformes, et sans bouleversem<strong>en</strong>t radical,respecter les équilibres écologiques fondam<strong>en</strong>taux.Que faire ?Quand on lui posait la question "Quefaire ?", François Partant répondait généralem<strong>en</strong>t: "il n'y a ri<strong>en</strong> à faire". Ce quipourrait passer pour une réponse tout àfait désespérée. Mais comme lui-mêmefaisait beaucoup de choses, on peut sedouter que ce n'est pas de ne ri<strong>en</strong> fairequ'il proposait. Il voulait dire <strong>en</strong> fait queles solutions globales qui serai<strong>en</strong>t nécessairesdans le cadre du système mondialsont très improbables (s'opposant ainsiaux utopistes du Nouvel ordre internationalqui faisai<strong>en</strong>t tant parler d'eux dans lesannées soixante-dix). D'une part, parceque les pouvoirs qui s'exerc<strong>en</strong>t sur ce système,à savoir l'Etat et le Capital, ne sontpas près de le remettre <strong>en</strong> question.D'autre part, parce qu'il est quasim<strong>en</strong>timpossible que les décisions économiquesfondam<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t contraires àcelles qui sont actuellem<strong>en</strong>t prises s'impos<strong>en</strong>tà la fois à tous les peuples de laplanète.Les décisions qui sont prises auniveau des seuls Etats sont très limitéesétant donnée la mondialisation du système.On l'a bi<strong>en</strong> vu avec l'évolution despouvoirs socialistes <strong>en</strong> France ou dansd'autres pays europé<strong>en</strong>s, eu égard auxobjectifs annoncés dans les annéesquatre-vingt ! Dans cette optique, changerde parti au pouvoir ne change ri<strong>en</strong>aux t<strong>en</strong>dances d'<strong>en</strong>semble. Tout ce quipourrait faire un pouvoir d'Etat — et c<strong>en</strong>'est pas négligeable sans doute — serait,tout <strong>en</strong> gérant les affaires selon les errem<strong>en</strong>tshabituels parce qu'on est bi<strong>en</strong> obligéde le faire sous peine de désordreimmédiatem<strong>en</strong>t intolérables, de favoriserl'émerg<strong>en</strong>ce d'alternatives socio-économiques.Donc, gérer le système sans croireet sans p<strong>en</strong>ser qu'on peut le réformer,et contribuer ainsi à le miner de l'intérieur,<strong>en</strong> aidant ceux qui essai<strong>en</strong>t de vivre<strong>en</strong> marge ou à l'extérieur de lui. Ensomme, l'av<strong>en</strong>ir politique consisterait àtricher avec le système, ce qui serait sansdoute mieux que la compromission, ouque l'actuelle corruption, fruit, pour unepart, d'ailleurs, de la désillusion des politiques.A partir de l'expéri<strong>en</strong>ce riche d'inv<strong>en</strong>tionsociale, mais éphémère, du printempsmalgache (mai 1972), FrançoisPartant a très tôt imaginé que les exclusdu système pourrai<strong>en</strong>t s'organiser <strong>en</strong>treeux pour produire ce qui leur seraitnécessaire et échanger, toujours <strong>en</strong>treeux, selon des règles conv<strong>en</strong>ues d'uncommun accord. Il était très att<strong>en</strong>tif àtoutes les expéri<strong>en</strong>ces alternatives quipourrai<strong>en</strong>t éclore çà et là, des marginauxberlinois à divers pays du tiers-monde, <strong>en</strong>passant par les régions rurales françaises.Il se passionnait pour les informations quilui prov<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t d'Andalousie, où l'intégrationéconomique de l'agriculture, dansle Marché commun europé<strong>en</strong>, mettait auchômage des milliers d'ouvriers agricoles,mais où des groupes s'organisai<strong>en</strong>t dansune perspective de survie aussi autonomeque possible.François Partant était cep<strong>en</strong>dant trèscritique sur les alternatives et les rejetaitcatégoriquem<strong>en</strong>t si elles lui paraissai<strong>en</strong>trev<strong>en</strong>ir tôt ou tard à une quelque formed'intégration au «système». Sans doutefaudra-t-il <strong>en</strong>core du temps pour, qu'à traversde telles activités, les coordinationsqu'elles se donneront et les organismesd'initiatives qui <strong>en</strong> naîtront, s'incarn<strong>en</strong>tles intuitions et les idées de celui qui,bi<strong>en</strong> que cloué dans ses dernières annéesà sa table de travail, voulait passionném<strong>en</strong>tvoir naître l'alternative sur laquelleil méditait. Mais cette longue marcheaboutira-t-elle avant que les forces de destruction,aujourd'hui <strong>en</strong> œuvre, n'ai<strong>en</strong>tcreusé des fractures irrémédiables ?François de Ravignan nSILENCE N°318/31983Janvier 2005

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!