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Maison écologique et économiqueL’habitat, une deuxième peauHistoire d’une petite maison, peu coûteuse et où il fait bon vivre.Je conçois la maison comme un lieuoù l’on se rassemble avec soi-mêmeet ses autres occupants. Elle est une<strong>en</strong>veloppe, une deuxième peau. D<strong>en</strong>isPelletier écrit : «Nous ne pouvons faireautrem<strong>en</strong>t que de ress<strong>en</strong>tir la maisoncomme une partie de nous-même ; elle esttellem<strong>en</strong>t de notre côté, elle pr<strong>en</strong>d tellem<strong>en</strong>tparti pour nous, qu’elle devi<strong>en</strong>t substanceprotectrice… c’est <strong>en</strong> elle et parelle que chacun se refait, se rassemble, seréintègre. La maison dans le champ de laconsci<strong>en</strong>ce a valeur de c<strong>en</strong>tralité. C’est àelle que l’on revi<strong>en</strong>t quand on se s<strong>en</strong>t dispersé.Elle est ce qui reste au bout de l’errance».Le choix d’unemaison écologique,économique…Partout dans le monde et à touteépoque l’être humain a fait appel à son imaginationet à sa capacité de création pourconstruire un habitat adapté à son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tnaturel et à son mode de vie.Aujourd’hui la t<strong>en</strong>dance est plutôt à lamaison «clés <strong>en</strong> main». Or il y a beaucoupde bonheur et <strong>en</strong> même temps uneréflexion profonde à m<strong>en</strong>er sur la maisonque l’on veut habiter et sur l’évaluation deses besoins. En effet s’approprier laconstruction de son habitat est un cheminintéressant pour les connaître et les maîtriser.Ayant choisi un mode de vie simple,j’ai souhaité y adapter mon habitat quidevait être économique, écologique,confortable et facile à mettre <strong>en</strong> œuvre.Ce dernier point était ess<strong>en</strong>tiel dans lamesure où je ne suis pas une «bâtisseuse».J’avais fait un stage avec Biolopin (1),ce qui m’avait permis de pr<strong>en</strong>dre contactavec les matériaux et surtout de pr<strong>en</strong>dreconfiance <strong>en</strong> moi; cep<strong>en</strong>dant je manquaisde pratique. D’ailleurs je conseillerais depart<strong>ici</strong>per à plusieurs chantiers et toucherà tous les métiers de l’habitat. Sans être«professionnel» cela facilite l’approchetechnique.J’avais, vingt ans auparavant, part<strong>ici</strong>péà la transformation d’une grange <strong>en</strong>une maison <strong>en</strong> pierre. Cep<strong>en</strong>dant, ayant,à l’époque deux <strong>en</strong>fants <strong>en</strong> bas âge etconfrontée à un matériau lourd et plutôtmasculin, je ne m’y étais pas beaucoupinvestie physiquem<strong>en</strong>t. Heureuse dem’occuper de mes deux filles je s<strong>en</strong>taistoutefois que je ratais quelque chose.Matériau écologiqueUn matériau écologique doit êtredépourvu de la moindre tox<strong>ici</strong>té pour leshabitants, non polluant pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tdepuis le lieu de sa fabrication jusqu’àson élimination finale et nécessiterun minimum d’énergie grise (énergie utiliséepour sa fabrication et son transportsur le chantier). Ainsi la maison idéale,sur ces critères, serait construite avec laterre de son sol et la paille des champs<strong>en</strong>vironnants, le bois de la forêt la plusproche, l’eau trouvée ou récoltée sur leterrain… hélas tous ces facteurs ne sontpas simples à rassembler.Emplacem<strong>en</strong>tet ori<strong>en</strong>tationAvant de construire, le choix de l’emplacem<strong>en</strong>tet de l’ori<strong>en</strong>tation est ess<strong>en</strong>tielafin de profiter au maximum du soleil <strong>en</strong>hiver, de l’ombre <strong>en</strong> été, d’être protégéedu v<strong>en</strong>t du nord. L’idéal pour bi<strong>en</strong> percevoiret compr<strong>en</strong>dre tous ces élém<strong>en</strong>tsserait de vivre sur le terrain une annéeavant de construire, ce que je n’ai pas faitcar j’avais hâte de comm<strong>en</strong>cer laconstruction pour y habiter rapidem<strong>en</strong>t.Mes observations et intuitions, qui sesont révélées exactes, m’ont permis debi<strong>en</strong> m’adapter au lieu.PréparationJ’ai pris conseil autour de moi etconçu les plans. Même très simple il y ades incontournables : connaître les matériaux,les techniques, les outils… Sansoublier le s<strong>en</strong>s de la perspective ! Breftout un univers.J’ai fait des choix que je me s<strong>en</strong>taiscapable d’assumer. Dans la réalité je mesuis parfois s<strong>en</strong>tie dépassée, mais chaqueobstacle franchi me r<strong>en</strong>forçait.Pour moi le choix était bottes de pailleou bois cordé qui sont tous deux des matériauxécologiques, économiques et ne nécessitantpas des connaissances trop techniquespour un intérieur sain et pour un moindreimpact sur l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t naturel.Le bois cordé permet d’utiliser desbois tordus, non utilisés habituellem<strong>en</strong>tdans la construction et donc peu onéreuxsi vous devez les payer. Leur abattagepeut être le fruit d’une gestion de l’espaceforestier visant à éclaircir et ainsi favoriserle développem<strong>en</strong>t des autres arbres.Cep<strong>en</strong>dant ce matériau nécessite du boissec et celui que j’avais coupé précédemm<strong>en</strong>tne l’était pas suffisamm<strong>en</strong>t.La paille m’apparaissait commemeilleur isolant et facile à trouver dansma région. La sécheresse du printempspuis la canicule qui suivit me fir<strong>en</strong>tdéchanter et je dus me cont<strong>en</strong>ter d’unepaille de piètre qualité que nous avons dûtrier pour ne garder que les meilleures.Il est vraim<strong>en</strong>t important de bi<strong>en</strong> sepréparer et d’organiser le chantier. Lorsquec’est possible il faut pr<strong>en</strong>dre sontemps afin de réduire les difficultés. Il y acep<strong>en</strong>dant toujours des imprévus !La constructionJ’ai organisé un chantier la premièresemaine d’août 2003 avec une dizaine depart<strong>ici</strong>pants et l’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t de Jean-LucBotti de Biolopin afin d’avancer rapidem<strong>en</strong>tles premières étapes.Le chantier fut riche <strong>en</strong> émotions,r<strong>en</strong>contres et savoirs des part<strong>ici</strong>pants.P<strong>en</strong>dant le chantier, nous finirons les fondationsqui avai<strong>en</strong>t été comm<strong>en</strong>céesauparavant. Nous mettrons <strong>en</strong> place ossaturebois et monterons les bottes de paille.Je continuerai seule <strong>en</strong>suite avecquelques coups de main.L’emménagem<strong>en</strong>tEn novembre 2003 j’emménage et j’affronte,avec crainte, quelques jours après,des pluies diluvi<strong>en</strong>nes qui se verseront etqui provoqueront des jaillissem<strong>en</strong>ts d’eaude tous les côtés de la maison. Heureusem<strong>en</strong>tsans dégât… appar<strong>en</strong>t.La maison fait 25 m 2 contre 20 m 2 prévusinitialem<strong>en</strong>t. En effet les fouilles quej’avais fait faire sur les ruines initiales,pour les fondations ne correspondai<strong>en</strong>tpas aux 20 m 2 . Côté ouest où se trouve laporte d’<strong>en</strong>trée une avancée de toit de 6m 2me donne une protection contre le soleilcouchant <strong>en</strong> été, et contre les intempéries.De plus je peux y susp<strong>en</strong>dre plantes etlégumes pour les sécher.SILENCE N°318/31944Janvier 2005

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