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Comm<strong>en</strong>tse nourrit le loup ?Neuf mois sur douze, le loup se nourritd’ongulés sauvages : chamois, chevreuils,cerfs, mouflons, sangliers, bouquetins.En été, alors que 700 000 moutonsmont<strong>en</strong>t dans les alpages, «les ovinsreprés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 20 et 50% du régimealim<strong>en</strong>taire de certaines meutes» selonChristophe Duchamp, de l’ONCFS,Office national de la chasse et de la faunesauvage.Le loup serait responsable de moinsde 1% de la mortalité ovine selon leCNEVA, C<strong>en</strong>tre national d’études vétérinaireset animales, étude réalisée <strong>en</strong> 1999.2200 brebis ont été tuées <strong>en</strong> 2003 parle loup contre 50 000 par les chi<strong>en</strong>serrants, selon les estimations du WWF,Fonds mondial pour la nature. Il n’est pastoujours possible de distinguer les indicesde la prés<strong>en</strong>ce et des attaques du loup deceux du chi<strong>en</strong>t errant.Selon certains experts gouvernem<strong>en</strong>taux,les dégâts ne se chiffr<strong>en</strong>t pas seulem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> nombre de moutons tués. «Untroupeau qui a été attaqué est beaucoupmoins prolifique et les avortem<strong>en</strong>ts spontanésnombreux contribu<strong>en</strong>t au découragem<strong>en</strong>tdes bergers» avance PhilippeBoda, directeur de l’agriculture des Alpesde-Haute-Prov<strong>en</strong>ce.En 2004, il y auraiteu trois fois plus d’attaques. Ce quiexplique sans doute la montée <strong>en</strong> pression.Par contre, il est avéré qu’il ne s’attaquepas à l’homme, qu’il évite, c’est cequ’on appelle «l’éloignem<strong>en</strong>t tranquille».Argum<strong>en</strong>ts desprotecteurs du loupPour l’Aspas le loup joue un rôleindisp<strong>en</strong>sable dans les écosystèmes. Il estun opportuniste : il mange les animauxmorts (charognes) ou faibles.Dans une lettre adressée par le WWFFrance, la FNE (France nature <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t)et Ferus (1), la position des associationsapparaît clairem<strong>en</strong>t : «Les associationsont dès le début exprimé leurdésaccord avec la décision ministérielle.Elles ne sont pas opposées sur le principeà une gestion des populations loup, nimême à des prélèvem<strong>en</strong>ts, le mom<strong>en</strong>tv<strong>en</strong>u, pourvu qu’ils s’inscriv<strong>en</strong>t dans lerespect des textes de droit (à conditionqu’il n’y ait pas d’autres moy<strong>en</strong>s et que lebon état de conservation de la populationne soit pas mise <strong>en</strong> cause), qu’ils rest<strong>en</strong>tlimités et <strong>en</strong>cadrés et qu’<strong>en</strong>fin, ils permett<strong>en</strong>tde répondre à un objectif clair, conditionsqui ne sont pas remplies dans leAspas, associationlibre pour desanimaux libresFondée <strong>en</strong> 1980 pour des besoinslocaux. Son succès <strong>en</strong> a fait uneassociation de dim<strong>en</strong>sion nationale.Par rapport aux autres associationscomme la Frapna, Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature, quiexistait avant elle, l’Aspas s’est tournéeplus vers le grand public, notamm<strong>en</strong>t<strong>en</strong> m<strong>en</strong>ant des actions <strong>en</strong> justice : 680recours sont introduits chaque année.Des juristes font partie du conseil d’administrationet l’association travaille <strong>en</strong>li<strong>en</strong> avec une quarantaine d’avocats.Aujourd’hui forte de 68 000 membres,l’association occupe sept salariés.Son installation nouvelle à proximité deCrest, dans des locaux proches de terrainsm<strong>en</strong>ant jusqu’à la rivière Drôme, auniveau d’une forêt alluviale très riche,vont lui permettre de concrétiser ungrand rêve, celui de faire un refuge modèlepour la faune à l’att<strong>en</strong>tion du public.Sur ce terrain, on pourra montrer comm<strong>en</strong>tfaire une réserve sur son propre terrain,comm<strong>en</strong>t recevoir et protéger unmaximum d’animaux <strong>en</strong> hiver, <strong>en</strong> fabricantdes nichoirs, des abris à insectes, desmares, des abris pour les hérissons.L’association ne perçoit aucune subv<strong>en</strong>tionet vit grâce à ses adhér<strong>en</strong>ts.L’association bénéf<strong>ici</strong>e d’un réseaude délégués qui transmett<strong>en</strong>t les informationsde leur départem<strong>en</strong>t.cadre proposé. Elles rappell<strong>en</strong>t que dansla situation actuelle, la population deloups <strong>en</strong> France, avec peut être une cinquantained’individus et des incertitudessur le nombre de meutes reproductricesdurablem<strong>en</strong>t établies (aucun chiffre dansle plan proposé, de toute façon moins dedix), ne permet pas de tuer des animauxalors même que les pouvoirs publicsadmett<strong>en</strong>t (c’est bi<strong>en</strong> le moins) que leretour de cette espèce est un <strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>tde la biodiversité et qu’il faut consoliderson implantation…».L’abattage de quatre loups représ<strong>en</strong>te<strong>en</strong>viron 10% de la population. C’est beaucouptrop pour une population <strong>en</strong>coreinstable alors qu’il faudrait atteindre 150animaux pour reconstituer durablem<strong>en</strong>tles meutes.Et alors que les experts gouvernem<strong>en</strong>taux,avec l’ONCFS, estim<strong>en</strong>t que c’estsans danger pour l’espèce, arguant que lacroissance des meutes déjà installées estde l’ordre de 25%, l’argum<strong>en</strong>t est réfutépar les observations itali<strong>en</strong>nes, qui ontdavantage de recul et qui estim<strong>en</strong>t cettecroissance à 7%.Des mesures déjàmises <strong>en</strong> œuvre ontfait leurs preuvesLorsqu’on compare les élevagescaprin et ovin on se r<strong>en</strong>d compte que lesconditions d’élevage ne sont pas lesmêmes. Alors le néophyte peut légitimem<strong>en</strong>tse poser la question : pourquoi lesmoutons ne sont-ils pas toujours aussibi<strong>en</strong> «gardés» que les chèvres ?Pour préserver le loup sans m<strong>en</strong>acerl’élevage, le ministère de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t amis <strong>en</strong> place des comp<strong>en</strong>sations et desaides : cabanes d’alpage, adductions d’eau,parcs de regroupem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>clos électrifiés,chi<strong>en</strong>s patous offerts gratuitem<strong>en</strong>t.Pour r<strong>en</strong>forcer la surveillance dutroupeau des financem<strong>en</strong>ts permett<strong>en</strong>t derémunérer des aides berger trois mois paran. Cep<strong>en</strong>dant <strong>en</strong>core trop de troupeauxrest<strong>en</strong>t sans surveillance.Pour faciliter la surveillance nocturne,les parcs de rassemblem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>tourésde filets alim<strong>en</strong>tés par des électrificateursphotovoltaïques, sont partiellem<strong>en</strong>t aidés.Peu d’éleveurs ont mis <strong>en</strong> pratique cesmoy<strong>en</strong>s de lutte. Concernant le chi<strong>en</strong> «ilsrechign<strong>en</strong>t surtout parce qu’ils ont l’habitudede laisser les brebis seules et qu’unchi<strong>en</strong> nécessiterait leur prés<strong>en</strong>ce. On est<strong>en</strong> mesure de prouver devant le tribunalque des mesures de protection préconiséesfonctionn<strong>en</strong>t. Donc à l’heure actuelles’il y a des attaques de loups elles se fontsur des troupeaux mal gardés».Pour l’Aspas, le problème des troupeauxc’est le nombre de bêtes. «Un bergerdoit parfois s’occuper de 2000 brebis et desbrebis blessées peuv<strong>en</strong>t rester jusqu’à troisjours sans voir le berger et donc laissées àelles-mêmes. Il faut donc réduire les effectifsdes troupeaux, arrêter de donner dessubv<strong>en</strong>tions à la brebis et les aider à valoriserleur viande par des labels (2).Et puis aussi nous avons le modèle del’Italie. Les bergers ont des petits troupeaux.Ils les font r<strong>en</strong>trer tous les soirspour la traite puisqu’ils fabriqu<strong>en</strong>t du fromagelabellisé «loups» et ils v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t auxtouristes. Ainsi <strong>en</strong> Italie on a vu des petitsvillages complètem<strong>en</strong>t abandonnésr<strong>en</strong>aître. On pourrait faire cela dans leMercantour. Il y a très peu de loups et lestouristes ne les voi<strong>en</strong>t pas forcém<strong>en</strong>t maisc’est attractif. Pour l’accompagnem<strong>en</strong>t lesbergers pourrai<strong>en</strong>t recevoir les touristes etv<strong>en</strong>dre leurs produits.Selon certains éleveurs ces mesures ontdes limites financières mais aussi techniques: le chi<strong>en</strong> patou, par exemple, s’illimite les prélèvem<strong>en</strong>ts n’empêche pas lesattaques et risque d’agresser les touristes.SILENCE N°318/31932Janvier 2005

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