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Le loup, révélateur innoc<strong>en</strong>td’un problème ?NatureTant que l’homme a vécu de chasse et de cueillette, il a considéréle loup comme un habitant légitime de la terre, avec qui il devait partager.Il n’<strong>en</strong>trait pas <strong>en</strong> conflit avec lui et copiait même ses méthodes de chasse.Les Indi<strong>en</strong>s et les Inuits considérai<strong>en</strong>t le loup comme un frère.Tout changea quand l’homme estpassé du statut de chasseur à celuid’éleveur et notre histoire, depuis,est parsemée d’histoires de loup souv<strong>en</strong>tdiabolisé auquel on a fait <strong>en</strong>dosser un certainnombre de méfaits commis pard’autres.L’Aspas, Association de sauvegarde etde protection des animaux sauvages, s’estintéressée au loup bi<strong>en</strong> avant qu’il nefranchisse les frontières. En 1990, l’Aspasobti<strong>en</strong>t la ratification de la conv<strong>en</strong>tion deBerne.C’est <strong>en</strong> novembre 1992 que desgardes du parc national du Mercantour, àla frontière itali<strong>en</strong>ne, observ<strong>en</strong>t le retourd’un couple de loups. Retour puisquel’animal avait déserté nos montagnes…tout comme les éleveurs puisqu’<strong>en</strong> 1945 iln’y avait plus aucun berger dans leMercantour, seulem<strong>en</strong>t quelques troupeauxde vaches.«Les éleveurs ont réapparu lorsquel’Europe a donné des subv<strong>en</strong>tions pouracheter des brebis. Là, les choses se sontgâtées car on a vu des g<strong>en</strong>s dev<strong>en</strong>ir éleveurscomme par exemple un garagiste deNice qui, attiré par la manne europé<strong>en</strong>ne,a installé un troupeau de 1000 brebis (àl’époque 500 F par brebis), les a montées<strong>en</strong> haut du parc et les a laissées seules.C’est complètem<strong>en</strong>t anormal. On saitqu’il y a des bergers qui font bi<strong>en</strong> leur travail,qui sont <strong>en</strong> pleine détresse économiqueet dont on ne parle pas aujourd’hui.On <strong>en</strong> est consci<strong>en</strong>t mais ce queDRL’exemple itali<strong>en</strong>l’on sait aussi, c’est que le loup va leurpermettre de parler de leurs problèmeséconomiques».Le retour de cette espèce pose desproblèmes spécifiques de gestion pourl’activité pastorale, liés au contexte de latradition de l’élevage ovin français,comme la transhumance <strong>en</strong> zones d’estivesd’altitude. Et cela dans un contexteéconomique diff<strong>ici</strong>le pour les éleveurs.Où sont les loups ?Le loup v<strong>en</strong>ant d’Italie, on le trouveess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t dans les départem<strong>en</strong>tslimitrophes, cep<strong>en</strong>dant certains ont étérepérés dans le Cantal, le Puy-de-Dôme etdans l’Ain.La population de loups est estimée,selon l’Aspas, fin 2004, <strong>en</strong>tre 30 et 36 installés.Le ministère annonce 50 loups etdes éleveurs 120.Contrairem<strong>en</strong>t à l’imaginaire français, qui a fait du loup la représ<strong>en</strong>tation absoluedu mal, la culture itali<strong>en</strong>ne offrait quelques contre-feux dont l’érudit a su jouer :«il y a bi<strong>en</strong> sûr la louve de Rome, mais égalem<strong>en</strong>t le fait que les familles baptisai<strong>en</strong>tsouv<strong>en</strong>t leur premier né Lupo, signe de force et de courage», explique le directeur duparc national des Abruzzes qui a œuvré pour la réhabilitation de l’animal.Aujourd’hui, deux millions de visiteurs se press<strong>en</strong>t chaque année sur les 50 000 hectaresdu parc, dans l’espoir de croiser un prédateur.L’exode rural qui avait vidé la région depuis le début du siècle est aujourd’hui stoppé.Les bergers ont des petits troupeaux. Ils les font r<strong>en</strong>trer tous les soirs pour la traitepuisqu’ils fabriqu<strong>en</strong>t du fromage labellisé «loups» qu’ils v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t aux touristes.Coût pour l’éleveurUn éleveur a calculé combi<strong>en</strong> le loup luia coûté cette année : Sept attaques durantl’été, 157 brebis décédées, constatéeset retrouvées, 44 disparues. Temps passésupplém<strong>en</strong>tairel 96 heures de travail <strong>en</strong> plus pour lui,l 15 jours de travail <strong>en</strong> plus pour bergèrel 21 déplacem<strong>en</strong>ts supplém<strong>en</strong>tairesl stress du troupeaul manque de poids de 5 kg par agneaucar non habitués à être parqués le soirCoût total : 11 519 eurosEn Italie, on <strong>en</strong> compte 700. Le loupitali<strong>en</strong> est différ<strong>en</strong>t du loup canadi<strong>en</strong>, : ilest plus petit et ressemble à un chi<strong>en</strong> debonne taille.Les problèmesdes bergersLa profession de l’élevage doit faireface à de nombreux problèmes avec uneconcurr<strong>en</strong>ce internationale vive et unsouti<strong>en</strong> massif à l’agriculture int<strong>en</strong>sive. Laviande ovine est peu valorisée et le métierde berger rude. C’est dans ce contexte quele loup focalise tous les griefs.Certains, <strong>en</strong>core peu nombreux danscertaines régions, accept<strong>en</strong>t de pr<strong>en</strong>dreles mesures de protection. D’autresdemand<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>fermem<strong>en</strong>t des loups dansdes réserves où les touristes pourrai<strong>en</strong>tles voir.D’autres <strong>en</strong>core demand<strong>en</strong>t le droit detuer ou d’empoisonner le loup et certainssont prêts à <strong>en</strong>trer dans l’illégalité commeces éleveurs <strong>en</strong> Espagne où le taux de braconnageest estimé <strong>en</strong>tre 10 et 15%.Certains, et ils ont raison, dis<strong>en</strong>t queles brebis jou<strong>en</strong>t un rôle important dansl’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> des alpages, et que l’arrêt dupastoralisme serait préjud<strong>ici</strong>able.Cep<strong>en</strong>dant peut on p<strong>en</strong>ser que le loup,aujourd’hui, est susceptible de provoquerl’arrêt du pastoralisme ?SILENCE N°318/31931Janvier 2005

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