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Terre et humanismeL’association Terre et humanisme a pour butl’autonomie alim<strong>en</strong>taire des peuples. Elle veutaccompagner le message de Pierre Rabhidu retour à la terre.Ainsi "sans r<strong>en</strong>oncer aux acquispositifs de la sci<strong>en</strong>ce et de la technique,Terre et humanisme <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dfavoriser la réconciliation de l’humainavec la nature et la terre nourr<strong>ici</strong>ère auplan local, national et international".Elle est née <strong>en</strong> 1994, à l'initiative del’association "les amis de Pierre Rabhi" età la suite du CIEPAD (Carrefour internationaldes échanges et pratiques appliquéesau développem<strong>en</strong>t) qui a interrompuson activité suite à des difficultésfinancières.Le mas de Beaulieu, près de Lablachère,<strong>en</strong> Ardèche, a été acquis sousforme de SCI, société civile immobilière,avec 450 souscripteurs. Il <strong>en</strong> est le c<strong>en</strong>tred’activités. Sur moins d’un hectare se réalis<strong>en</strong>texpérim<strong>en</strong>tations, formations,information, démonstrations de pratiquesécologiques et techniques alternatives.Un c<strong>en</strong>tre écologiqueActuellem<strong>en</strong>t le c<strong>en</strong>tre utilise <strong>en</strong>corel’eau du réseau mais a pour projet de ser<strong>en</strong>dre autonome <strong>en</strong> utilisant les 250 m 2de toiture, avec une pluviométrie de 1200litres/m 2 /an. En effet, outre le bassinactuel de 60 m 3 qui va être agrandi, uneciterne de 160 m 3 va être réalisée ce quipermettrait <strong>en</strong> la remplissant deux foiscompte t<strong>en</strong>u de la pluviométrie annuellede couvrir les besoins évalués à 350 m 3 .Cela n’est pas un choix économique maisun choix écologique et citoy<strong>en</strong> car actuellem<strong>en</strong>tle prix du m 3 de la commune estplutôt bas.Démonstration de réalisation de compost avec Pierre Rabhi.Le bâtim<strong>en</strong>t "sanitaires et toilettessèches" devrait être terminé <strong>en</strong> mai 2005.Pour l’eau chaude, une installation solaireest <strong>en</strong> cours, de même que des panneauxphotovoltaïques pour l’électr<strong>ici</strong>té.Les forces humainesMathieu Marcelier est le coordinateurdu lieu depuis février 2004. VirginieSanchez gère le planning de Pierre Rabhi.Sybillis Cantallis, journaliste réceptionniste,standardiste, organise les formationset fait le bulletin d’information.Enfin, Théo Angelou, jardinier, ayantsuivi une formation "classique" de BTSproduction horticole, est chargé de valoriserles terres depuis 2002. Les contratsdes salariés sont aidés : deux emploisjeune, un contrat emploi consolidé. Avecla suppression à v<strong>en</strong>ir de ce type decontrat Terre et humanisme craint d'avoirbeaucoup de difficultés à fonctionner.L’agro-écologie est très gourmande <strong>en</strong>main-d’œuvre et les coups de main sontles bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>us tout au long de l’année. Desbénévoles vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t aider, assurant unepartie du jardinage et la cuisine. Un planningpermet d’adapter la disponibilité desbénévoles aux besoins du jardin et aussidu bâti. Pour la plupart ils habit<strong>en</strong>t dansun rayon de 15 km.La revue trimestrielle Nouvelles permetd'annoncer quand il y a besoin dev<strong>en</strong>ir aider. L'association compte aujourd'hui800 adhér<strong>en</strong>ts et la revue 600 abonnés.Ceci assure une partie des ressources,mais l'ess<strong>en</strong>tiel provi<strong>en</strong>t des formationsTerre et humanismeou de publications comme le livre Agirpour l’av<strong>en</strong>ir de la planète qui a permis decollecter 7000 € cette année.Formations longues,formations courtesChaque année, Terre et humanismepropose des formations longues (unesemaine). Celle intitulée "initiation à laterre" permet l’acquisition de savoirs et desavoir-faire <strong>en</strong> matière d’agro-écologie ;elle s’adresse à des personnes <strong>en</strong>recherche d’autonomie. "Mon potageragro-écologique" permet d’acquérir desbases d’agro-écologie appliquée nécessairesà la réalisation d’un potager vivantet respectueux de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t ets’adresse à ceux qui ont déjà fait ladémarche et qui pratiqu<strong>en</strong>t le jardinage."La terre nourr<strong>ici</strong>ère" s’adresse aux personnesdésirant transmettre les élém<strong>en</strong>tsess<strong>en</strong>tiels de notre vie.D'autres formations sur le week-<strong>en</strong>dsont proposées : taille de l’olivier, cultur<strong>en</strong>aturelle sur butte perman<strong>en</strong>te, apiculturealternative, s<strong>en</strong>sibilisation à l’écologie…Des stages sont organisés autour del’aménagem<strong>en</strong>t du lieu utilisant des techniquesalternatives : toilettes sèches,construction d’un bâtim<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ossaturebois, récupération des eaux pluviales.Les interv<strong>en</strong>ants sur les stages sonttrès compét<strong>en</strong>ts dans leurs domaines etont plein d’anecdotes à raconter, ils ontpour la plupart beaucoup d’expéri<strong>en</strong>ce,du fait de leur âge. Ils souhaiterai<strong>en</strong>t quedes jeunes pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t peu à peu leur place.SILENCE N°318/3195Janvier 2005


Solidarités internationalesImageset parolesd’AfriqueFestival solidaireexistant depuis1998 et servant àfinancer des actionsde développem<strong>en</strong>tau Burkina Faso etau Mali. Il se déroule<strong>en</strong>tre octobre etdécembre de manièreitinérante <strong>en</strong>treles communes dePrivas, Val<strong>en</strong>ce, Aub<strong>en</strong>as, LaVoulte, Vals-les-Bains…n Images et paroles d’Afrique,Bernard Platz, Le Colombier, 07210Saint-Symphori<strong>en</strong>-sous-Chomérac,tél : 04 75 98 48 49.Et égalem<strong>en</strong>tArdèch<strong>en</strong> Part<strong>en</strong>ariat pays du Sénégal,07140 Les Assions,tél : 04 75 63 90 25.n AEM, Amis des <strong>en</strong>fants du monde,Le Pont Vieux, 07200 Saint-Privat,tél : 04 75 93 47 95.Survi<strong>en</strong> Vivarais Casamance, 36, av<strong>en</strong>ueVictor-Hugo, La Roche Noire, 07200Aub<strong>en</strong>as, tél : 04 75 93 05 63.n S’Atra Sardigna, quartier Siveyrac,07240 Vernoux, tél : 04 75 58 26 72.Produits de la Sardaigne.n CCFD, Comité catholique contre lafaim et pour le développem<strong>en</strong>t, 14, rueVinc<strong>en</strong>t-d’Indy, 07250 Le Pouzin,tél : 04 75 63 90 25.n ACFL, Amitié et coopération franco-laoti<strong>en</strong>ne,18, rue Berthe-Morisot,07500 Guilherand-Granges,tél : 04 75 58 09 40.Drôm<strong>en</strong> CCFD, Comité catholique contre lafaim et pour le développem<strong>en</strong>t, LaVisitation 7, rue Belle-Image, 26000Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 43 79 30.n Ados, Association Ardèche DrômeOuro-Sogui Sénégal, 6, rue André-Lacroix, 26000 Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 55 99 90.n Solidarité médicam<strong>en</strong>ts, YvesJamet-Fournier, 8, rue Guynemer,26100 Romans, tél : 04 75 71 00 47.Association qui travaille <strong>en</strong> avalde Cyclamed pour le tri des médicam<strong>en</strong>tsinutilisés et rapportés dansles pharmacies, et qui les expédiedans des pays du Sud.n Pharmaci<strong>en</strong>s sans frontières,Pierre Minonzio, BP 195,26109 Romans.n URD, Urg<strong>en</strong>ce réhabilitation,développem<strong>en</strong>t, La Fontaine desMarins, 26170 Plaisians,tél : 04 75 28 29 35.n Frères des hommes Romans,Jean-François Boggio, Les Clapiers26540 Mours, tél : 04 75 02 81 85.n Echange Rhône-Alpes-Ukraine,3, impasse Fernand-Léger,26800 Portes-lès-Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 57 31 46.En 1981, trois hommes aux parcourstrès différ<strong>en</strong>ts, le Prix Nobel arg<strong>en</strong>tinAdolfo Perez Esquivel, un ingénieur françaisJean Fabre, qu’un parcours peu orthodoxea m<strong>en</strong>é de l’insoumission militante à lapromotion des communautés paysannes<strong>en</strong> Amérique latine, et le fondateur du Partiradical itali<strong>en</strong> Marco Panella lanc<strong>en</strong>t unmanifeste contre l’extermination par la faimet cherch<strong>en</strong>t à le faire signer par des PrixNobel. Jusqu’à aujourd’hui, 123 ont signé.En 1983, l’association Survie voit le jouret les trois fondateurs font une grève de lafaim pour populariser l’appel. En France,la même année, l’appel est signé par plus de 8000 maires.En 1985, <strong>en</strong> Italie, la campagne aboutit au vote d’une loi. EnFrance, 200 maires font une marche de 500 km jusqu’à Paris.En 1988, les Prix Nobel vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à Paris. Après les élections,353 députés et 134 sénateurs sont signataires de l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t.En 1989, une proposition de loi est déposée par quatre des cinqgroupes (il manque le PS au pouvoir). La loi n’est jamais débattue !Survie découvre alors l’ét<strong>en</strong>due de la corruption qui gangrènele système français de coopération. Survie va alors multiplier lescampagnes pour dénoncer cette corruption et comm<strong>en</strong>ce à publierdes livres très docum<strong>en</strong>tés. Cela lui vaut alors de multiples procès…que l’association gagne. Mais la loi n’est toujours pas votée !n Survie Drôme-Ardèche, Jacques Bonnet, Le Village, 26400 Vaunaveysla-Rochette,tél : 04 75 25 32 73.Baume-RoussePour Stéphane Cozon et MarionHaas, l’histoire comm<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>1987. En fait, elle a comm<strong>en</strong>cédans leur tête bi<strong>en</strong> avant et comme le ditMarion «c’est une grande av<strong>en</strong>ture. On apris un chemin et on ne sait pas où il va.Le but va peut-être nous apparaître plustard».Depuis l’âge de vingt ans ils rêvai<strong>en</strong>tde phalanstère, de kibboutz où réaliserdes utopies humanistes et sociales. Aprèsavoir fait de l’international pour«connaître» les autres, pourconfronter leurs idées surles interdép<strong>en</strong>dances, pourréaliser des actions de solidarité,ils ont comm<strong>en</strong>cédès leur retour à chercherune ferme, <strong>en</strong> location dansle quart sud-est de laFrance. Le propriétaire dece qui allait dev<strong>en</strong>ir leurferme était <strong>en</strong> fin de parcoursprofessionnel, souhaitaitlaisser sa ferme à unagriculteur et non à un touriste,et ils se sont donc installés,<strong>en</strong> location dans un premier temps.En location car ils ne sont pas fondam<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t,pour des raisons politiques, desaccrocs de la propriété.Ni l’un ni l’autre n’a une formationagricole, seulem<strong>en</strong>t de l’expéri<strong>en</strong>ce et une<strong>en</strong>vie imm<strong>en</strong>se de s’y coltiner. Dans unpremier temps ils sont plutôt dans lamouvance Nature et Progrès puis, au fildes r<strong>en</strong>contres et des lectures, ils se s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tde plus <strong>en</strong> plus <strong>en</strong> phase avec la bio-«Dans notredémarche il estimportant derelier cultureet agriculture.On veut vivreavec l’art dansnotre quotidi<strong>en</strong>»SILENCE N°318/319 Janvier 20058


Baume-RousseUne ferme quipr<strong>en</strong>d soin de vouset de la terreLa ferme de Baume-Rousse est bi<strong>en</strong> connue,au delà même de la Drôme, pour les multiplesactivités qui s’y sont développées à partir d’unerecherche de cohér<strong>en</strong>ce dans le métier de paysan.dynamie qui, pour eux, n’est pas seulem<strong>en</strong>tune méthode mais une approche etune perception globale.«Lorsque nous sommesarrivés la ferme était àl’abandon — 40 ans de non<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>— l’eau était rare àcertaines périodes de l’année.Nous avons dans unpremier temps construitl’outil agricole : épierrage,clôtures, bâtim<strong>en</strong>ts agricoles…La ferme a, de parson ori<strong>en</strong>tation et sesespaces de pâturage, fonctionà l’élevage ; on a donccréé un cheptel ovin, unecave d’affinage puis peu àpeu les structures d’accueil».La ferme est adossée aux flancs duVercors, à 430 mètres d’altitude et lesterres compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t une tr<strong>en</strong>taine d’hectares,ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t de bois et de parcours,huit hectares de terres labourablesassez maigres.Valorisation localeC’est une petite ferme c<strong>en</strong>trée surl’élevage de brebis laitière et sur la culturede plantes méd<strong>ici</strong>nales. Petite dans les<strong>en</strong>s où tout est <strong>en</strong> petite quantité mais lebâti est conséqu<strong>en</strong>t. Les bâtim<strong>en</strong>ts sontconstruits ou rénovés avec la pierre,matériau du pays, et des matériaux écologiques: bois, laine de lin, chanvre… Lebois que l’on trouve dans le Vercors permetde «tempérer» la minéralité de lapierre.Autour de la ferme l’activité est int<strong>en</strong>se.En contrebas, le jardin étale seslégumes, fleurs, plantes méd<strong>ici</strong>nales,Depuis l’âgede vingt ansils rêvai<strong>en</strong>tde phalanstère,de kibboutzoù réaliserdes utopieshumanisteset sociales.fruits rouges, maïs et betteraves pour lesanimaux. On travaille beaucoup par cureavec les ruminants : graines, racines, blégermé…Plus loin les lavandes.Les plantes méd<strong>ici</strong>nales etess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t la lavande,la «vraie» représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t unepart importante de leur activité(1).«On est une petiteferme produisant <strong>en</strong> petitesquantités. Par contre noustransformons et nous valorisonspar nous-mêmes aumaximum. Pour l’écoulem<strong>en</strong>tdes produits, on essaiede v<strong>en</strong>dre l’ess<strong>en</strong>tiel sur laferme après prélèvem<strong>en</strong>t dece qu’on utilise sur place. Les surplussont portés sur le marché de Crest tous lessamedis matin de décembre à septembre.Economiquem<strong>en</strong>t cela ti<strong>en</strong>t, car nousessayons d’autoproduire le maximum dece que nous consommons, sachant que lepremier arg<strong>en</strong>t gagné est celui qui n’estpas dép<strong>en</strong>sé».Plus loin s’ét<strong>en</strong>d l’espace de parcoursc’est-à-dire de pâturage pour les bêtes,vingt brebis laitières et deux vaches villard-de-lans,variété rustique et polyval<strong>en</strong>teauxquelles il faut ajouter un veaurécemm<strong>en</strong>t né.On a aussi une petite basse-cour afinde satisfaire les besoins de la ferme, unemare où les canards et les oies s’ébatt<strong>en</strong>tau milieu des poissons et des gr<strong>en</strong>ouilles.La mare a permis de créer un nouvel écosystèmeet apporte de la fraîcheur. Troiscochons complèt<strong>en</strong>t la famille. Le but estde créer un «micro organisme» agricole,diversifié et polyval<strong>en</strong>t et chaque espèceamène un «nouveau monde».Baume-RousseTous les animaux de la ferme sont représ<strong>en</strong>tésexceptés les abeilles et les lapins.Un des élém<strong>en</strong>ts de base de la biodynamieest le compost : il est le cœur de laferme. Tout y vi<strong>en</strong>t (y compris la paille delavande, la c<strong>en</strong>dre de bois, les feuillesmortes, la tonte de gazon…). Travaillé surune longue durée il permet d’être un bonalim<strong>en</strong>t du sol. C’est ainsi qu’on reconstituele cycle : le sol nourrit les animauxqui, eux-mêmes, par leurs déjections,nourriss<strong>en</strong>t le sol, etc. c’est un écosystèmeautonome, diversifié et équilibré.Dans l’idéal on parle de spirale de fécondité.En biodynamie on est aussi très att<strong>en</strong>tifsaux rythmes des saisons, deshumains, des animaux, des plantes.L’accueil à la ferme«Dès le début, nous voulions faire del’accueil». Les structures compt<strong>en</strong>t ungîte ouvert aux quatre vues pour six personneset un gîte sur jardin pour deuxpersonnes. Pour les repas il peuv<strong>en</strong>t être<strong>en</strong> gestion libre ou pris avec leurs hôtes.La «table paysanne» permet de fairedécouvrir les produits de la ferme. Laferme fait partie du réseau Accueil paysan.De la culturedans l’agriculture«Dans notre démarche il est importantde relier culture et agriculture. Onveut vivre avec l’art dans notre quotidi<strong>en</strong>,le r<strong>en</strong>dre accessible à tous puisqu’il part<strong>ici</strong>pede notre nourriture. Il est importantde nourrir dans l’homme, le corps, l’âmeet l’esprit. Ainsi, nous avons organisé desmarchés exposition rassemblant producteurset artistes». Dans la Drôme, il y aune dynamique culturelle et sociale énormeà laquelle ils part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t beaucoup àtravers diverses associations.(1) Par opposition au lavandin, cultivé de manièreint<strong>en</strong>sive, et dont l’ess<strong>en</strong>ce de moindre qualité est utiliséedans les parfums industriels.SILENCE N°318/3199Janvier 2005


Baume-RousseBaume-RousseLe dodécadomeLe dodécadome est la dernière construction,avec sa dép<strong>en</strong>dance <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dantun troisième bâtim<strong>en</strong>t, pour le logem<strong>en</strong>td’une douzaine de personnes.C’est un superbe bâtim<strong>en</strong>t bioclimatiquede 120 m 2 . L’ossature est <strong>en</strong> bois etles douze côtés sont eux-mêmes <strong>en</strong> bardagesde bois avec des double-vitragestrès largem<strong>en</strong>t ouverts sur la vallée. Unarchitecte a travaillé sur les plans à partirde la conception de Stéphane. Les couleurschoisies sont l’indigo, couleur del’âme, de la consci<strong>en</strong>ce et le bleu lavande,«notre plante». C’est un lieu d’harmonieoù l’on est appelé à faire les choses <strong>en</strong>consci<strong>en</strong>ce dans une ambiance apaisante.Cette salle est <strong>en</strong> prise avec la ferme,au contact des animaux afin que les personness’imprègn<strong>en</strong>t de ses rythmes (p<strong>en</strong>dantnotre visite le chant du coq nous arappelés au lieu). C’est peut être <strong>en</strong>corecette référ<strong>en</strong>ce à la ferme qui a conduit auchoix de douze côtés. Comme l’expliqueStéphane, pour lui ce chiffre représ<strong>en</strong>te ladiversité et a marqué notre histoire : les12 signes du zodiaque, les 12 mois del’année, les 12 pairs de France, les 12 tribusd’Israël…La veille de mon passage un concertétait organisé rassemblant 70 personnesmais on peut aussi l’utiliser pour desstages, des formations, des réunions, desr<strong>en</strong>contres, des expositions… En juin2004, douze artistes, peintres, sculpteurs,écrivains exposai<strong>en</strong>t.Dans les dép<strong>en</strong>dances se trouv<strong>en</strong>t lessanitaires, un espace de rangem<strong>en</strong>t, unbureau et aussi une salle de repos quipeut être utilisée comme salle de consultation.Adossé à ce bâtim<strong>en</strong>t un spa permetde découvrir, face à la vallée, les bi<strong>en</strong>faitsd’un bain bouillonnant aux hydrolatsde lavande. Ce bain bouillonnant utilisable<strong>en</strong> toutes saisons est chauffé par descapteurs solaires thermiques.D’autres aménagem<strong>en</strong>ts solaires sontprévues pour l’eau et l’électr<strong>ici</strong>té.La réduction de l’énergie utilisée et l’autonomieénergétique font partie, pourStéphane, de la démarche biodynamiste,comme pour les autres élém<strong>en</strong>ts de la ferme.Baume-RoussePr<strong>en</strong>dre un« bol d’ailleurs »«En tant qu’anci<strong>en</strong> urbain nousavions besoin de respiration et nousavons créé, avec trois autres fermiers, ungroupem<strong>en</strong>t d’employeurs qui nous permetde nous abs<strong>en</strong>ter soixante jours dansl’année. Un emploi a été créé. C’est <strong>en</strong>milieu rural un gisem<strong>en</strong>t d’emploi important».De plus <strong>en</strong> plus d’éleveurs ontrecours à cette solution pour pouvoirs’abs<strong>en</strong>ter de leur ferme.Les projetsLe travail de mise <strong>en</strong> état est presquefini. En biodynamie, on dit qu’il faut vingtet un ans pour créer une ferme. Sont<strong>en</strong>core <strong>en</strong> projet :l l’installation d’un rucher avec une préfér<strong>en</strong>cepour les ruches <strong>en</strong> paille de seiglequi permett<strong>en</strong>t un système moins agressifpour les abeilles lors de l’extraction et desformes plus rondes. Les ruches vont permettrede bénéf<strong>ici</strong>er de tous les produitsde la ruche, <strong>en</strong> particulier pour les produitsde soin.l l’achèvem<strong>en</strong>t du troisième bâtim<strong>en</strong>t quidoit permettre l’accueil des personnes<strong>en</strong> stage.l le développem<strong>en</strong>t du verger avec desvariétés locales d’arbres fruitiers.Marion Haas développe aussi ses tal<strong>en</strong>tsd’écrivaine et a déjà édité deux livres :«Fragm<strong>en</strong>ts d’espoir», recueil de poèmes, et«histoires d’elfes», contes. A paraître :«Souliko, ou la vie <strong>en</strong> huit rêves».Sylviane Poul<strong>en</strong>ard nLa ferme de Baume Rousse, Stéphane Cozon etMarion Haas, 26400 Cobonne, tél : 04 75 25 08 68.Accueil Paysan, 10, rue Archinard, 26400 Crest,tél : 04 75 25 34 28.L’ agriculture biodynamiqueagriculture biodynamique essaie de compr<strong>en</strong>dre lesL’ lois de la nature et de la respecter au mieux dansles pratiques agricoles. Elle s’intéresse à l’aspect dynamiquedes choses considérant qu’il existe des relationsde nature vivante, psychique et spirituelle <strong>en</strong>tre lesdiffér<strong>en</strong>ts règnes de la nature. Elle se préoccupe desinflu<strong>en</strong>ces cosmiques telles que lunaires, planétaires,stellaires, autres que celles bi<strong>en</strong> connues de la lumièreet de la chaleur solaire.La biodynamie est une agriculture énergétique, uneagriculture holistique.Les producteurs respectant les principes de l’agriculturebiodynamique bénéf<strong>ici</strong><strong>en</strong>t de la certification Demeter.n Mathieu Barret, domaine du Coulet, 45, rue du Ruisseau, 07130 Cornas,tél : 04 75 80 08 25. Vins AOC Cornas.n Michel Roux, Ardèche bio, Les Grandes Jasses, 07200 Saint-Didier-sous-Aub<strong>en</strong>as,tél : 04 75 35 30 52. Grossiste.n Brahim Fadelane, SA Chapoutier, Les Granges, 07170 Mirabel, tél : 04 75 36 76 72. Vins.n Michel Faure, Le Vialard, 26110 Aubres, tél : 04 75 26 28 27. Vins, fruits, jus de fruits,olives, huile.n Robert Carle, Saint-Martin, 26270 Loriol, tél : 04 75 63 80 76. Céréales, fruits, jus de fruits.n Tamara Davidoff, Le Pré Saint-Jean, Les Sias, 26170 La Roche-sur-le-Buis, tél : 04 75 28 2398. Plantes méd<strong>ici</strong>nales et aromatiques, huiles ess<strong>en</strong>tielles.n Karl Ebermann, Ferme Somecure, 26170 Montauban-sur-l’Ouvèze. Lait, fromage, légumes,pain.n Thierry Caymaris, SA Chapoutier, domaine des Estubiers, 26290 Les Granges-Gontardes,tél : 04 75 98 54 78. Vin.n François Caunes, Josette Fournié, EARL de la ferme de Casage, 26560 Eygalayes,tél : 04 75 28 42 94. Fromages, viande, céréales.n Michel Chapoutier, 18, av<strong>en</strong>ue Docteur-Paul-Durand, BP 38, 26601 Tain-l’Hermitage cédex,tél : 04 75 08 28 65. Vins.n Laur<strong>en</strong>ce de Bournet, SCA domaine de Méas, 26700 Pierrelatte, tél : 04 75 04 00 47.SILENCE N°318/31910Janvier 2005


AgricultureDRArdèch<strong>en</strong> André Delon, Le Clap, 07000Pranles, tél : 04 75 64 22 05.n Pascal Dumoulin, Greytus, 07000Ajoux, tél : 04 75 66 81 48.n Jean-Claude Césari, miellerie duMonteil, 07110 Chazeaux,tél : 04 75 88 30 34. Apiculture.n J<strong>en</strong>nifer et Patrice Galiana, LaFerme du Fabre, 07110 Laboule,tél : 04 75 88 95 88. Lait de chèvre,châtaigne, plantes aromatiqueset méd<strong>ici</strong>nales, maraîchage.n Francis Pierron et AnetteVan Dong<strong>en</strong>, Le Chambon, 07110Valgorge, tél : 04 75 88 99 51.Châtaigne <strong>en</strong> conversion.n Karine Richard, Le Village, 07110Joannas, tél : 04 75 88 37 59.Maraîchage, châtaignes.n Association Par<strong>en</strong>thèse,Les Ufernets, 07 130 Toulaud,tél : 04 75 40 32 88.Maraîchage et fruits de saison.n Mathieu Barret, domaine du Coulet,45, rue du ruisseau, 07130 Cornas,tél : 04 75 80 08 25.Vigne <strong>en</strong> conversion.n D<strong>en</strong>is Bigliardi, Brahic, 07140Les Vans, tél : 04 75 37 27 98.Maraîchage, petits fruits.n Ronna et Honoré Chalvet,Le Soulier, 07140 Thines,tél : 04 75 36 94 86.Fruits, légumes, vigne.n Edith Dartier, Les Armas-le-Haut,07140 Les Vans,tél : 04 75 37 33 34. Châtaigne.n Alain Pouvreau, La Dragonnière,07140 Thines, tél : 04 75 36 94 63.Châtaigne, framboise,kiwi <strong>en</strong> conversion.n Michel Eldin, GFA de Courbessas,07150 Lagorce, tél : 04 75 37 02 58.Romarin.n Isabelle et Jean-Luc Boulon,La Grange, 07160 Jaunac,tél : 04 75 29 38 59,Lait de chèvre et de vache, châtaignes.n Gilles Azzoni, Les salelles, 07170Saint-Maurice-d'Ibie, tél : 04 75 9470 10. Vigne.n Didier Boirel, ferme de Coste-Cigale, 07170 Mirabel, tél : 04 75 3676 43. Œufs , cerises bio ; abricotset châtaignes <strong>en</strong> conversion.n Roseline et Yves Bazin, Pisse-R<strong>en</strong>ard, 07190 Saint-Eti<strong>en</strong>ne-de-Serres, tél : 04 75 66 63 20.Châtaignes.n D<strong>en</strong>is Béraud, Trouiller, 07190Saint-Maurice-<strong>en</strong>-Chal<strong>en</strong>con, tél : 0475 66 30 95. Brebis.n Jean-Jacques/Anne Canova,Roubuols, 07190, Gluiras, tél : 04 7566 64 66. Miel du Vivarais.n Alain et Solange d'Haène, Serrettes,07190 Saint-Eti<strong>en</strong>ne-de-Serres,tél : 04 75 65 40 97. Miel.n D<strong>en</strong>is et Sophie Espinas, ferme desDRSicadières, Le Tranchat, 07190 Saint-Eti<strong>en</strong>ne-de-Serres, tél : 04 75 65 4996. Brebis, framboises, légumes desaison, châtaignes, cerises.n Kristina et Just Reese, fermeVeyrassac, Veyrassac, 07190Beauvène, tél : 04 75 29 37 09.Blé, seigle.n François Rolle, ferme de Moyères,07190, Saint-Pierreville,tél : 04 75 66 62 86.Châtaignes, myrtilles sauvages.n Mohair au cœur, Isabelle Gouache,Le Col, 07190 Saint-Pierreville,tél : 04 75 66 69 57. Vêtem<strong>en</strong>ts<strong>en</strong> mohair.n Joël Amram, Les Trouilhers, 07200L<strong>en</strong>tillères, tél : 04 75 35 34 84.Châtaignes <strong>en</strong> conversion.n GAEC Cev<strong>en</strong>n'Fruit,quartier Le Fort, 07200 Vesseaux,tél : 04 75 93 60 43.Cerise, pêche, prune et nectarine<strong>en</strong> conversion.n Christian, Saussac, 787, cheminde la Plaine, 07200 Saint-Didier-sous-Aub<strong>en</strong>as, tél : 04 75 93 76 08. Pêche,nectarine, pomme <strong>en</strong> conversion.n Pierre-Yves Maret, Escharavil,07200, Saint-Michel-de-Boulogne,tél : 04 75 87 19 82. Fraise, framboise,mûre, châtaigne, cerise, prune<strong>en</strong> bio et <strong>en</strong> conversion.n Alexandre Mirabel, Le Mas deVinobre, Croix de Raspail, 07200,La Chapelle-sous-Aub<strong>en</strong>as,tél : 04 75 93 11 31. Vignes.n Nicolas Mirmand, Les Ladets,07200 L<strong>en</strong>tillères,tél : 04 75 93 89 56.Brebis et châtaigne <strong>en</strong> conversion.n Alain Bernard, quartier Pierre-Soulet, 07210 Saint-Lager-Bressac,tél : 04 75 65 02 63.n Arboretum, Laur<strong>en</strong>t Bouquet,Montcham, 07230 Lablachère,tél : 06 18 50 38 37. Taille desarbres, abattage, conseil.n Bernadette et Christian Brousse,Pomerol, 07230 Planzolles,tél : 04 75 36 68 23.Cerise, raisin de table, raisin de cuve.n Les Serres de Sabine, 07240Silhac, tél : 04 75 58 27 36. Plants.n Alain Chapon, Besse, 07240 Silhac,tél : 04 75 58 08 62. Bovins viande<strong>en</strong> conversion, pomme de terre,framboise, châtaignes et potirons<strong>en</strong> conversion.n Jean Pierre Anchisi et VirginieJean, ferme-auberge du Combeyron,07240 Silhac, tél : 04 75 58 04 47.Pommes de terre, kiwis.n Annick et Ludovic Desbrus, LaForêt du Puy, 07240 Saint-Jean-Chambre, tél : 04 75 58 09 96.Produits à base de châtaigne.n André Robardet, L'Olanier, 07260Joyeuse, tél : 04 75 39 56 90.Apiculture, châtaignes.n Bernadette Bonnefoy, Merle, 07260Dompnac, tél : 04 75 35 46 07.Plantes aromatiques et méd<strong>ici</strong>nales,DRmaraîchage.n Olivier et Pascaline Duhoo,Les Badons, 07270 Desaignes,tél : 04 75 06 47 27. Œufs,maraîchage, petits fruits, châtaignes.n Philippe Fraisse et FrançoiseQuattrone, Le Couturier, 07300Etables, tél : 04 75 07 96 73.Plantes aromatiques et méd<strong>ici</strong>nales.n Corinne et Hubert Palisse,Sardaillac, 07300 Saint-Barthélémyle-Plain,tél : 04 75 07 66 65.Plants de fleurs vivaces et annuelles,plants de légumes.n Robert Picq, Beauveil, 07320Mars, tél : 04 75 30 17 24.Vaches allaitantes.n Dominique Robillard,ferme du Chey, Cautet, 07330,Mayres,tél : 04 75 87 22 73.Apiculture, châtaigne, pomme,myrtille, groseille.n Emmanuel Barou, Picardel, 07340Charnas, tél : 04 75 34 02 13.Vignes, pommes, pêches, cerises,abricots, pois, lupin, blé.n Jean-Pierre Monier, Brunieux,07340 Saint-Désirat,tél : 04 75 34 20 64.Vignes, cerises, abricots.n Emmanuel Perrier,Le Panier du Maraîcher,222, rue Près Château,07340, Peaugres,tél : 04 75 32 50 05. Maraîchage.n Dominique Faurie,La Fardelette, 07340 Vinzieux,tél : 04 75 34 15 62.Maraîchage, fraises.n Ardèche Terre Solidaire,chemin de Serres, 07350 Cruas,tél : 04 75 51 47 94.n Alain et Lionel Géry, Dragonnet,07360 Eclassan,tél : 04 75 68 52 24. Fromagesde vache ; légumes variés.n Eric Rocher, domaine de Champal,quartier Champal, 07370 Sarras,04 78 34 21 21, 04 78 34 30 60.Vignes <strong>en</strong> conversion.n Corinne Jaffeux, domainede la Balan, 07380, Jaujac,tél : 04 75 93 25 22. Châtaigne.n Alex et Camille Ristori,La Rabeyrie, 07380 Chirols,tél : 04 75 94 48 39.Fruits, petits fruits, ânes de Prov<strong>en</strong>ceet ânes de Sardaigne.n Christophe Comte, GAEC du Serrede-Gouy,07400 Valvignères, tél : 0475 52 51 91. Vignes <strong>en</strong> conversion.n Hélène Faure, Dard, 07410Veaudevant, tél : 04 75 06 02 79.Fraises, framboises, cassis, groseilleset mûres <strong>en</strong> conversion ; châtaignes.n Brigitte Tairraz et Alain Verdois,Le Cros, 07410 Pailhares,tél : 04 75 06 11 73.Légumes, plantes aromatiqueset méd<strong>ici</strong>nales, céréales.n Colette Vialle, Le Village, 07410Pailhares, tél : 04 75 06 04 05.Plants de fleurs et de légumes, plantesvivaces et aromatiques.n Association Terre Ferme, Jardindes Célestins, 07430 Colombierle-Cardinal,tél : 04 75 34 80 10.Légumes de saison.n Christine Paraghamian, Manoudes Champs, Meillere, 07440 Boffres,tél : 04 75 58 39 37.Lait de chèvre et fromages.n Pascal et Sylvie Raunicher,Mazairas, 07440 Saint-Sylvestre,tél : 04 75 58 25 86.Fruits, petits fruits, châtaignes.DRn Franz Leppert, Lamades,07450 Burzet, tél : 04 75 94 52 03.Maraîchage, petits fruits, fruits,châtaigne.n Pierre Chanéac, Suchasson,07450 Sagnes-et-Goudoulet,tél : 04 75 38 85 55.Vaches allaitantes <strong>en</strong> conversion,fourrages, pommes de terrede consommation et sem<strong>en</strong>ces,framboises, carottes.n Naka Ramanoelina, Perverange,07450 Burzet, tél : 04 75 94 47 79.Pommes, poires, myrtilles, églantiers.n Maurice Cade, GAEC Cade Frères,Berrias et Casteljau, 07460 Saint-Paul-le-Jeune, tél : 04 75 39 04 01.Pomme, poire, kiwi <strong>en</strong> conversion.n Gérard et Christiane Bourret,Var<strong>en</strong>ne, 07510, Cros-de-Géorand,tél : 04 75 38 91 85. Agneaux,pommes de terre, carottes,oignons, myrtilles.n Didier Dore, ferme-aubergela F<strong>en</strong>eïre, Le Roux, 07530 Aizac,tél : 04 75 88 24 84. Petits fruits,châtaigne, maraîchage <strong>en</strong> conversion.n Jean-Claude Rascle, Bise, 07530G<strong>en</strong>estelle, tél : 04 75 88 27 01.Cassis feuille, châtaigne, maraîchage.n Flor<strong>en</strong>ce Riffard, Lafont, 07530,Antraïgues-sur-Volane,tél : 04 75 38 74 01.Châtaigne et pomme.n Gilles Coisne, Les Malfougères,07560 Montpezat,tél : 04 75 38 94 62.Brebis et myrtilles <strong>en</strong> conversion.n Jean-Paul Barralon,Les Soins, 07570 Desaignes,tél : 04 75 06 63 97. Lait de vache.SILENCE N°318/319 Janvier 200511


Agricultur<strong>en</strong> Daniel Peyrard,Les Reboulets, 07570 Desaignes,tél : 04 75 07 64 56.Brebis, chevaux de traits, châtaignes.n Arlette Philippot,ferme de Coution, 07570 Desaignes,tél : 04 75 06 90 49. Lait de chèvre,brebis, fruits, petits fruits,maraîchage.n Jacqueline et Jo Di Girolamo,ferme des Grandos, 07610 Lemps,tél : 04 75 06 84 06. Chèvres.n Daniel Bertrand, Le Mas du Taillet,07660 Mazan-l'Abbaye,04 66 69 43 54. Elevage porcin,pomme de terre.n Evelyne Hernandez et AlainLiotard, Sagnes Rousseyre, 07660Lanarce, tél : 04 66 69 42 45.Lait de chèvre.n Frédérique Lagier, Bergeriedu Bosc, Le Bosc, 07690 Vanosc,tél : 04 75 34 67 14. Fromagesde chèvres : picodon et caillé doux ;agneaux.n Elisabeth et Patrick Roustan,domaine des Mûres, 07700, Bourg-Saint-Andéol, tél : 04 75 54 71 05.Céréales, vignes, pois chiche, l<strong>en</strong>tilles,oléagineux.n Jean-Paul Laprat, Lap'Fruits,Royas, 07800, Saint-Laur<strong>en</strong>t-du-Pape,tél : 04 75 85 15 90. Kiwis.Drôm<strong>en</strong> Michel et Nicole Faure, ferme duVialard, 26110 Aubres, tél : 04 75 2628 27. Olives et huile d'olives, fruits,nectar d'abricot, vin de pays, côtesdu rhône. M<strong>en</strong>tion Nature & progrès.n Philippe Mathieu, ferme des Aygues,26110 Montaulieu, tél : 04 75 27 4044. Fruits et légulmes, olive et huiled'olives, jus de fruits, nectars, confitures.M<strong>en</strong>tion Nature & progrès.n Chantal et Gilbert Giniès, 26110Piégon, tél : 04 75 27 13 35. Côtesdu rhône, abricots, olives, huiles,raisins de table.n L'Hébergé, Jean-Louis et DanielleMeurot, Vachères-<strong>en</strong>-Quint, 26150Die, tél : 04 75 21 23 77.Fromage de brebis, agneaux.n Marcel Boudes, La Fauchère,26110 Sainte-Jalle, tél : 04 75 27 3330. Abricots, nectar d'abricots,plantes aromatiques, pain, céréales.n Thierry Bérard, Les Hautimagnes,26110 Mirabel-aux-Baronnies,tél : 04 75 27 18 08. Olives, huiled'olive, côtes du rhône.n Patrick Lievaux, 26110 Valouse,tél : 04 75 27 72 55. Agneaux, laine,pull-overs tricotés main.n M. et Mme Tourre, La Césarde,26110 Châteauneuf-de-Bordette,tél : 04 75 27 10 18. Abricots,huile d'olives, olives.n Piere Trollat, domaine du ChêneVert, Les Blaches, 26110 Mirabelaux-Baronnies,tél : 04 75 27 14 07.Côtes du rhône, vin de pays, huiled'olives, olives, tap<strong>en</strong>ade, jus de fruits,nectar, confiture, compote, miel,DRpomme, abricot, châtaigne.n Michel Lupo, Les Perdigons,26110 Châteauneuf-de-Bordette,tél : 04 75 27 51 97. Fraises, plantesaromatiques et méd<strong>ici</strong>nales.n Jean-Luc Faure, 26110 Arpavon,tél : 04 75 27 43 15. Abricots,cerises, nectar d'abricot.n Patrick Géry, Les Gariots, 26120Montelier, tél : 04 75 59 63 31.Fourrage de luzerne, noix, amandes,noisettes, agneaux, céréales, soja.n Ferme de V<strong>en</strong>tabr<strong>en</strong>, AlainGuichard, Bois Gros, 26120Montmeyran, tél : 04 75 59 32 18.Poulets, foies, terrines et rillettes,céréales, plantes aromatiques.n Arboresc<strong>en</strong>ce, Sylvie Corro<strong>en</strong>ne,ferme d'Ausson, 26150 Die,tél : 04 75 21 03 48.Association pour la transmissiondes savoir-faire techniqueet écologique autour du bois.n Domaine Achard-Vinc<strong>en</strong>t, 26150Sainte-Croix, tél : 04 75 21 20 73.Clairette de Die. M<strong>en</strong>tion Natureet progrès.n Martine Marcel, hameau Culty,26150 Laval-d'Aix,tél : 04 75 21 81 07. Plantesaromatiques et méd<strong>ici</strong>nales,thym, lavande, noix, huile…n Joch<strong>en</strong> Haun et Oda Schmidt,26150 Vachères-<strong>en</strong>-Quint,tél : 04 75 21 23 70.Fromage de chèvre, veaux.n Pepin'hier, Jérôme Munoz,quartier Truchard, 26150 Die,tél : 04 75 21 28 91. Plantsde légumes, fruitiers, plantesaromatiques et méd<strong>ici</strong>nales.n La Drôme prov<strong>en</strong>çale,Laure Garestier et Wim Tanghe,ZA de Cocause, 26150 Die,tél : 04 75 22 30 60.Conditionnem<strong>en</strong>t d'extrait de plantes,huiles ess<strong>en</strong>tielles.n Marie-Pierre Paré, Le Village,26150 Saint-Andéol-<strong>en</strong>-Quint,tél : 04 75 21 22 68. Plantes méd<strong>ici</strong>nales,confiture de cynorrhodons.n Ferme Pascal, quartier Picard,26160 La Bégude-de-Maz<strong>en</strong>c,tél : 04 75 90 14 57.Fruits et légumes de saison.n Vinc<strong>en</strong>t Delmas, ferme des Dames,26160 Salettes, tél : 04 75 46 27 75.Légumes, abricots, figues.n Roger et Paulette Brouillet, Fermela Malfaite, 26170 Mérindol-les-Oliviers, tél : 04 75 28 72 30. Fruitset légumes, abricots, cerises, raisinde table, plantes aromatiques, plants.M<strong>en</strong>tion Nature et progrès.Agriculture durableagriculture durable t<strong>en</strong>te d'apporter des réponses localesL’ aux questions posées dans une perspective de développem<strong>en</strong>tdurable. Cela signifie qu'elle doit répondre aux besoins des générationsprés<strong>en</strong>tes sans compromettre le développem<strong>en</strong>t des générationsfutures, <strong>en</strong> leur garantissant les mêmes chances de progrès.L'agriculture durable est un moy<strong>en</strong> de réflexion sur le dev<strong>en</strong>ir desexploitations agricoles et plus largem<strong>en</strong>t sur la vie des campagnesde demain. Les agriculteurs du réseau ont développé des savoir-faire,souv<strong>en</strong>t simples et empreints de bon s<strong>en</strong>s, qui t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t vers une agricultureà taille humaine, liée au sol, économe <strong>en</strong> intrants comme <strong>en</strong>moy<strong>en</strong>s de production.Ce mouvem<strong>en</strong>t qui a démarré <strong>en</strong> Bretagne a donné naissance auxCivam, C<strong>en</strong>tre initiatives valoriser l'agriculture et milieu rural.n Fédération Régionale Civam Rhône-Alpes, passage R<strong>en</strong>é-Berthoin,26500 Bourg-lès-Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 78 46 49.n Civam traction animale, tél : 04 75 45 23 11.n Civam En avant la Drôme des collines, lycée horticole, route de Tain,BP 224, 26015 Romans, tél : 04 75 45 13 15.n Civam Ardèche, tél : 04 75 36 77 64.n Civam Drôme, 25, rue Pasteur, 26260 Saint-Donat-sur-l'Herbasse,tél : 04 75 45 13 15.n Paysages, Le Pradel, 07170 Mirabel, tél : 04 75 36 76 82.Accueil éducatif.n Savoirs de terroirs, Château Juli<strong>en</strong>, 07110 Vinezac, tél : 04 75 35 88 50.n S<strong>en</strong>teurs et saveurs <strong>en</strong> Drôme prov<strong>en</strong>çale, tél : 04 75 26 35 20.n Agnès Rochas, Le Village, 26170Sainte-Euphénie-sur-l'Ouvèze,tél : 04 75 28 60 71. Légumes.n Ferme de Pommerol, IsabelleBontempelli, 26170 La Roche-surle-Buis,tél : 04 75 28 07 03.Plantes aromatiques, abricots,cerises, olives, tilleul.n Jean-Marie Labarussias, 26170Saint-Auban-sur-l'Ouvèze. Plantesaromatiques, tilleul, cueillette deplantes sauvages, huiles ess<strong>en</strong>tielles.M<strong>en</strong>tion Nature et progrès.n Bruna D<strong>en</strong>uzière, La Galane,26170 Saint-Auban-sur-Ouvèze, tél :04 75 28 62 37. Lavande et lavandin,confitures, chambres et tables d'hôtes.n Serge Leclercq, Saussac,26170 Montauban-sur-l'Ouvèze,tél : 04 75 28 03 78. Plantes aromatiqueset méd<strong>ici</strong>nales, eau de rose,ess<strong>en</strong>ces, sirops, pistou, petits fruits,maraîchage.n Gaec de la Grange, Le Village,26190 Léoncel, tél : 04 75 41 67 51.Fromage de lait cru, saint-marcellin,bleu du Vercors.n Georges Peysson, Les Bodins, routede Combe-Laval, 26190 Saint-Jean<strong>en</strong>-Royans,tél : 04 75 48 66 67.Noix, huile de noix, miel.n Magali Charruau, Carpat, 26190Saint-Jean-<strong>en</strong>-Royans, tél : 04 75 4753 91. Noix, huile de noix, confiturede noix, miel.n Ver<strong>en</strong>ne Fleury, 41, av<strong>en</strong>uede la Forêt-de-L<strong>en</strong>te, 26190 Saint-Jean-<strong>en</strong>-Royans, tél : 04 75 47 59 73.Plantes méd<strong>ici</strong>nales, herbes aromatiques,condim<strong>en</strong>ts.n Ferme Chapus, quartier Saint-Prix,26200 Montélimar, tél : 04 75 01 0664. Fruits et légumes.n Rolland Faure, 18, allée desProm<strong>en</strong>ades, 26220 Dieulefit,tél : 04 75 46 41 46.Légumes et paniers de légumes.n Jean-Pierre Duc, Lavandinex,26230 Grignan,tél : 04 75 46 52 72.Huiles ess<strong>en</strong>tiellesde lavande et lavandin.n Jean-Marc Vossier, Le Château,26240 Claveyson,tél : 04 75 68 44 47.Veaux, génisses, céréales.n Christian Panissod, quartier lesMeilles, 26270 Loriol,tél : 04 75 61 62 85. Cerises, poires,DRDRabricots, kiwis, pommes, jus de fruitset nectars. M<strong>en</strong>tion Nature et progrès.n Robert Carle, Saint-Martin, 26270Loriol, tél : 04 75 63 80 76. Cerises,abricots, pêches, nectarines, poires,kiwis, jus de fruits, légumes, céréales.n Joël Fauriel, Les Fières, 26270Loriol, tél : 04 75 61 64 58. Cerises,pommes, ail, oignons.n Gérard Roch, Les Fougères,26300 Châteauneuf-sur-Isère,tél : 04 75 71 80 94.Châtaignes, noix.n Jérôme Belle, Les Lilas, 26300Marches, tél : 04 75 47 30 28.Légumes frais.SILENCE N°318/319 Janvier 200512


Agricultur<strong>en</strong> Claire Montésinos et Eti<strong>en</strong>neFournier, La Louine, 26310 Barnave,tél : 04 75 21 84 43. Plantes aromatiques,cosmétiques, huiles ess<strong>en</strong>tielles,hydrolats.n Thierry Nodin, Le Village, 26310Jonchères, tél : 04 75 21 47 84.Fourrage, huiles ess<strong>en</strong>tielles, hydrolatde lavande fine, sachet s<strong>en</strong>teur.n Pierre-Emmanuel Robin,Les Grangiers, 26310 Luc-<strong>en</strong>-Diois,tél : 04 75 21 32 35.Fromages de chèvre, chevreaux.n Olivier Roux, Le Prieuré,26310 Recoubeau-Jansac,tél : 04 75 21 30 75.Céréales, noix, viande ovine.n R<strong>en</strong>é Beaudoin et ClaireCommarmond, La Bâtie Crémezin,26310 Val Maravel, tél : 04 75 21 4446. Viande de veau, l<strong>en</strong>tilles,farine de blé, ess<strong>en</strong>ce de lavande.n Ruches de Véronne, Martineet Patrick Arnaud, quartier VieuxChâteau, 26340 Véronne,tél : 04 75 21 57 91. Miel et poll<strong>en</strong>.n Picodons des balcons de la Drôme,Le Château, 26340 Aub<strong>en</strong>asson,tél : 04 75 21 59 48. Fromagesde chèvre picodon.n Jean-Claude Raspail,domaine de la Mure,26340 Saillans,tél : 04 75 21 55 99. Clairettede Die et vins de la Drôme.n Noël D<strong>en</strong>is, La Bouretière,26350 Saint-Christophe-et-le-Laris,tél : 04 75 45 75 38.Agneaux et légumes.n Frédéric Andéol, Vaugelas,26400 Montclar-sur-Gervanne,tél : 04 75 76 70 11.Agneaux découpés.n Gaec de Bantoux, Pierre et HervéBoutarin, 26400 La Répara,tél : 04 75 25 32 93. Plantes aromatiques,fromages de chèvre, céréales.DRn Eric et Marie-Claire Bouttier,ferme de Lagier, 26400 Francillon-sur-Roubion, tél : 04 75 76 00 46.Sirops de plantes, agneaux.n Jean-Marie Chancel, La Priaille,26400 Alex, tél : 04 75 62 70 62.Plantes aromatique, ail, céréales, blé.n Jardins de Salvia, Annick Faure,quartier Mourier, 26400 Cobonne,tél : 04 75 25 12 00. Elixirs floraux.n François et Jeannine Felker, routed'Upie, 26400 Eurre,tél : 04 75 25 24 92. Plantesaromatiques, sem<strong>en</strong>ces et plants.M<strong>en</strong>tion Nature et progrès.n Philippe Giraud,La Grand'Grange, 26400 Autichamp,tél : 04 75 25 43 60.Luzerne, blé, noix.n Domaine Lattard, Le Rang, 26400Autichamp, tél : 04 75 25 23 36.Vins de pays de la Drôme.n Jean-Michel Paillot, ferme desAubes, 26400 Aouste-sur-Sye,tél : 04 75 25 14 52. Céréales,agneaux, pain au levain, pâtisserie,huiles ess<strong>en</strong>tielles, jardin potager.n Jean-Marie Permingeat, LaVaumane, 26400 Chabrillan,tél : 04 75 76 79 11. Céréales,fourrage, lait, fromages,viande caprine, œufs, volailles.n Sylvaine et Jean-Marc Reynard,quartier Michon, 26400 Mirabelet-Blacons,tél : 04 75 40 00 70.Fromages de chèvre, céréales,charcuterie. Table paysanne.n Christine Riba-Vernier, Les Claux,26400 Cobonne, tél : 04 75 76 77 47.Raisin de table.n Jean Tissot, Les Ramières,26400 Eurre, tél : 04 75 25 01 78.Farines de blé.n Dominique Linossier, Saint-Ferréol,26410 M<strong>en</strong>glon, tél : 04 75 21 82 86.Plantes méd<strong>ici</strong>nales et aromatiques,blé, tournesol, potager, pommes ,poires, fruits rouges. Gîte, chambresd'hôtes, table paysanne bio.n D<strong>en</strong>is Topart, Le Village, 26410M<strong>en</strong>glon, tél : 04 75 21 24 43.Légumes, cassis, framboises.n Jean-Marie Verdet, la ferme du Bez,26410 Saint-Roman, tél : 04 75 2181 98. Pommes, poires, jus de fruits,plantes aromatiques, œufs, fourrage,farine de blé et de petit épeautre.n Herbier du Diois, 26410 Châtillon<strong>en</strong>-Diois,tél : 04 75 21 25 77.Plantesaromatiques fraîches ou sèches, huilesess<strong>en</strong>tielles, épices, thés, infusions.n Christine Cottin, Les Chaberts,26420 Saint-Agnan-<strong>en</strong>-Vercors,tél : 04 75 48 25 77.Lait de vache, table paysanne.n Arnaud Aymeric, les Domanières,26420 Saint-Juli<strong>en</strong>-<strong>en</strong>-Vercors,tél : 04 75 45 51 00.Fromages dont bleu du Vercors.n Thierry et Cathy Bellier,Les Bruyères, La Jarjatte, 26420 LaChapelle-<strong>en</strong>-Vercors,tél : 04 75 48 11 91.Fromages de vache.n Serge Bonnel, L'Airelle, 26420Saint-Agnan-<strong>en</strong>-Vercors,tél : 04 75 48 24 45. Plantesaromatiques et confitures.n Ferme de Roche Rousse, DanielVignon et Manu Drogue, LesBerthonnets, 26420 Saint-Martin-<strong>en</strong>-Vercors, tél : 04 75 45 50 17.Bleu du Vercors, saint-marcellin,fromages frais.n Gunter et Isaline Kritchel, LesHauches, 26460 Truinas,tél : 04 75 53 30 08. Veaux, génisses,bœufs, agneaux, brebis, accueil paysan,gîte d'<strong>en</strong>fants à la ferme,m<strong>en</strong>tion Nature et progrès.n Nadine et Eric Cornillon, LesLaurias, 26460 Bezaudun-sur-Bine,tél : 04 75 53 37 07. Lait, fromage.n Brin d'Herbe, Bénédicte Delpit, LesCollins, 26460 Bézaudun-sur-Bine,tél : 04 75 53 37 12. Plantes aromatiqueset méd<strong>ici</strong>nales, confitures,sels et sucres d'herbes, ferme éducativedu réseau "Terres de savoirs".n Pascal et Marie-Jo Magand, quartierMorgand, 26460 Bouvières,tél : 04 75 53 35 80. Fromages dechèvre, picodons, m<strong>en</strong>tion Natureet progrès.n Nathalie et Olivier Merveille,ferme du Faucon, 26460 Bouvières,tél : 04 75 53 39 33. Fromagesde chèvre picodon, lait cru.n B<strong>en</strong>jamain Mroz, ferme l'Astière,26470 La Motte-Chal<strong>en</strong>con,tél : 04 75 27 64 07. Viande bovine.n Bernard Ducros, Le Village, 26510Villeperdrix, tél : 06 75 16 34 57.Production et distillation de lavandin,lavande, huile d'olives, cerises.n Jean-Louis et Françoise Julli<strong>en</strong>,26510 Chauvac, tél : 04 75 27 80 87.Lavande, tilleul, noix, confitures,miel, herbes de Prov<strong>en</strong>ce,articles <strong>en</strong> cuirs et tissus.n André Bucher, ferme de Grignan,26560 Montfroc, tél : 04 92 62 01 55.Poires, pommes, pommes de terre,échalotes, oignons, aulx, potimarrons,courges, betteraves. M<strong>en</strong>tionNature et progrès.n Rémi et Cécile Gorge, fermede Sevas, 26560 Montfroc, tél :04 92 62 02 89. Fromages de chèvre.n Patrice Maronnier,La Mérouse, 26560 Mévouillon,tél : 04 75 28 55 13. Pommes deterre, carottes, l<strong>en</strong>tilles, pois chiches,petit épeautre, ail, échalotes, oignons.n Gérard Pol, La Grand Chane,26560 Séderon, tél : 04 75 28 51 15.Fromages de chèvre, lait,céréales, épeautre.n Isabelle Potet, Ô Jardin Gourmet,26560 Ballons, tél : 04 75 28 42 97.Poireaux, betteraves, carottes, choux,légumes lacto-ferm<strong>en</strong>tés, petits fruitsrouges, confiture, compote, jus, sirop.n André Sieffert, 26560 Eourres,tél : 04 92 65 25 98. Petits fruitsrouges, légumes, confitures.n Domaine Combier,route nationale 7, 26600 Pont-del'Isère,tél : 04 75 84 61 56.Pêches, abricots, vins.n Domaine les Bruyères, 26600Beaumont-Monteux,tél : 04 75 84 74 14.DRVin crozes-hermitage.n Jacques Breyton, 1, chemindes Raisinières, 26600 Beaumont-Monteux, tél : 04 75 84 74 98. Fruits,sirops, confiture, compote, jus, vigne.n François Clot, Les Granges,26730 La Baume-d'Hostun,tél : 04 75 48 45 56. Noix, huilede noix, vin de noix, m<strong>en</strong>tionNature et progrès.n Albert Lapassat, Les Cessards,26730 Hostun, tél : 04 75 48 81 20.Noix et huile de noix.n Frédéric Gontard, quartier Lafarge,26740 La Laupie, tél : 04 75 46 1186. Céréales, fourrage, œufs.n Angéla et Claude Charvin, fermedes Allamands, 26750 Montmiral,tél : 04 75 02 90 08. Poulets, noix.n Arom'antique, Katia et Laur<strong>en</strong>tBourgeois, quartier de la Ville, 26750Parnans, tél : 04 75 45 34 92.Production de plantes aromatiquesmédiévales.n Girard père et fils, la Ferme deCélas, 26770 Le Pegue,tél : 04 75 53 53 06. Agneau,nectar d'abricots, compote d'abricots,abricots, céréales, vignes.n Patrice Méry, domaine des Treilles,26770 Montbrison-sur-Lez,tél : 04 75 53 51 69. Huile d'olives,vins blanc, rouge, rosé.n Daniel et Marie-Françoise Couston,2, route de Saint-Roman-de-Malgarde,26790 Tulette, tél : 04 75 98 01 84.Vins côtes du rhône.n Chantal Guindon, quartier RocheChausson, 26790 La Baume-de-Transit, tél : 04 75 98 15 05.Céréales, l<strong>en</strong>tilles, fourrage.n Hubert et Anne-Marie Pradelle,domaine du Jas, 26790 Suze-la-Rousse, tél : 04 75 98 23 20.Côtes du rhône.n Jean et Vivane Margerie, l'Olagnier,route de Beauvallon, 26800 Porteslès-Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 57 12 81.Pommes et jus de fruits,légumes de saison, céréales.SILENCE N°318/319 Janvier 200513


Confédération paysanneUn syndicat paysan inscritdans le mouvem<strong>en</strong>t socialLa Confédération paysanne inaugureune nouvelle forme de syndicalisme, noncorporatiste, <strong>en</strong> replaçant les paysansau c<strong>en</strong>tre de la société.La Confédération paysanne de laDrôme a été créée <strong>en</strong> 1987. Elle estnée de la réunion de deux syndicatscontestataires de la politique agricolem<strong>en</strong>ée depuis quarante ans : la Fédérationdépartem<strong>en</strong>tale des syndicats paysans(FDSP), issue d’une scission avec laFDSEA, et les Paysans travailleurs (dev<strong>en</strong>usplus tard Travailleurs paysans) quiont su dès les années 70 intégrer les luttespaysannes au mouvem<strong>en</strong>t des luttesouvrières de l’époque.La Confédération paysanne a mis <strong>en</strong>place un langage syndical non corporatistedans le départem<strong>en</strong>t de la Drôme où, detout temps, l’esprit de Résistance nouspermet d’avoir <strong>en</strong>vie d’exister <strong>en</strong>core latête haute.La Confédération paysanne se situe àla converg<strong>en</strong>ce de deux démarches decontestation sociale : les questions alim<strong>en</strong>taireset <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales, avec descrises graves à répétition ces dernièresannées (hormones, ESB, pest<strong>ici</strong>des…), etla prise de consci<strong>en</strong>ce du refus de la mondialisationlibérale dirigée par l’OMC etcautionnée <strong>en</strong>tre autre par l’Union europé<strong>en</strong>ne.A travers cette lutte contrel’OMC, la Confédération paysanne ti<strong>en</strong>tun rôle important dans le mouvem<strong>en</strong>tsocial, car cette remise <strong>en</strong> cause neconcerne pas que l’agriculture et l’alim<strong>en</strong>tation,mais aussi d’autres besoins fondam<strong>en</strong>taux: la santé, l’éducation, la culture,les services publics…Dans la Drôme, la diversité du paysageagricole fait aussi la multipl<strong>ici</strong>té desproblèmes r<strong>en</strong>contrés. D’une manièregénérale, les installations sont de plus <strong>en</strong>plus diff<strong>ici</strong>les (mais possibles !), l’accèsau foncier restant un obstacle majeur. Deszones de polyculture élevage, nécessairespour maint<strong>en</strong>ir la vie rurale <strong>en</strong> montagne,subiss<strong>en</strong>t la pression foncière qu’imposeune demande touristique mal réfléchie.La Drôme compte aussi de nombreusesexploitations <strong>en</strong> arboriculture qui continu<strong>en</strong>tde se battre pour dépasser les aléasPour favoriser l’installation dans la DrômeLa Confédération Paysanne Drôme se veut ouverte aux porteurs de projets agricoles<strong>en</strong> adéquation avec l’agriculture paysanne. Aider les installations dans lecadre de reprise familiale ou non, répondre aux interrogations des futurs installés,mais aussi et surtout aider ceux qui sont les laissés pour compte de l’administrationagricole et qui voi<strong>en</strong>t de nombreuses portes se refermer à l’écoute de leur projet(installation atypique et/ou exclu des critères d’aides à l’installation….).A l’issue de l’assemblée générale 2004, des élém<strong>en</strong>ts concrets de réponse se sont dessinéset sont actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> pleine gestation :l mise <strong>en</strong> place d’un réseau de paysans référ<strong>en</strong>ts auxquels les porteurs de projet pourrai<strong>en</strong>ts’adresserl <strong>en</strong>voi d’un courrier aux 370 communes de la Drôme pour s<strong>en</strong>sibiliser les élus auxproblèmes liés à l’installation (accès au foncier, au logem<strong>en</strong>t…)l communication auprès des porteurs de projet sur le thème “d’autres installationssont possibles…”l mise <strong>en</strong> place d’un groupe d’<strong>en</strong>traide destiné aux nouveaux installésLa Confédération paysanne continue à rev<strong>en</strong>diquer que «trois petites fermes val<strong>en</strong>tmieux qu’une grande !»OGM : le procèsdes 10 de Val<strong>en</strong>ceLoin de l’atmosphère confinée des labosoù les chercheurs bricol<strong>en</strong>t des chimèresutiles au développem<strong>en</strong>t des sociétésagrochimiques, les paysans travaill<strong>en</strong>tla terre, sèm<strong>en</strong>t leurs champs, gard<strong>en</strong>tleurs sem<strong>en</strong>ces issues de leur récolte.Ce sont deux mondes <strong>en</strong> contact et <strong>en</strong>conflit depuis des déc<strong>en</strong>nies : un <strong>en</strong>ext<strong>en</strong>sion avec l’aide des gouvernem<strong>en</strong>tsde la planète au nom du «progrès», l’autre<strong>en</strong> survie ; une survie qui pourrait bi<strong>en</strong> nepas être seulem<strong>en</strong>t celle des paysans, maisaussi celle de l’humanité, tant il est vraique le monde artif<strong>ici</strong>el des labos et dessociétés chimiques, par la négation de lavie qu’ils véhicul<strong>en</strong>t, annonce un peu lafin du monde.Tel était le contexte et l’état d’esprit générallorsque à l’appel de la Confédérationpaysanne de la Drôme, plusieurs c<strong>en</strong>tainesde personnes ont détruit deux parcellesde maïs transgéniques.Pour 10 d’<strong>en</strong>tre elles prises <strong>en</strong> «otage» etlourdem<strong>en</strong>t condamnées par la justice, las<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ce par sa sévérité montrait le désarroides hommes du pouvoir : ils neconnaiss<strong>en</strong>t que la répression pour imposeraux g<strong>en</strong>s la loi d’un monde dominé parl’arg<strong>en</strong>t.Mais ce n’est qu’un début… et les fauchagesd’OGM continueront tant qu’il lefaudra.n Comité de souti<strong>en</strong> aux dix de Val<strong>en</strong>ce,chez Jean Beaufort, 26400 Mirabel-et-Blacons, tél : 04 75 40 06 80.DRSILENCE N°318/31914Janvier 2005


L’Association des fermiers drômoisAFD, constituée d’<strong>en</strong>viron une c<strong>en</strong>taine d’adhér<strong>en</strong>ts (la plupart cotis<strong>en</strong>t aussià la Confédération paysanne) a vu le jour dans les années 80. Les luttes paysannesdans la Drôme, mettai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> avant des problèmes de foncier, de fermage, demétayage. Devant ces difficultés, l’AFD a mis <strong>en</strong> place une information massive despaysans et une formation nécessaire pour bon nombre d’<strong>en</strong>tre eux.Un juriste a été embauché et les militants fermiers drômois ont pu accéder auxfonctions de déf<strong>en</strong>seurs, assesseurs… Dans ces formations, les juges étai<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>tset ont pu parallèlem<strong>en</strong>t aux fermiers s’autoformer.Au fil du temps et du poids pris par l’AFD, les juges ont facilité l’expression desfermiers face aux avocats «spécialistes de la parole». L’AFD a déf<strong>en</strong>du et continue àdéf<strong>en</strong>dre de nombreux fermiers et contribue à faire évoluer le droit (ex : arrêtés préfectorauxdes baux ruraux), à travers aussi la Commission consultative des bauxruraux où sont représ<strong>en</strong>tés les fermiers.L’AFD a permis aux paysans d’aborder la justice avec un moindre coût et joue unrôle important de démythification de l’appareil jud<strong>ici</strong>aire, grâce, <strong>en</strong>tre autre auxdéf<strong>en</strong>seurs qui serv<strong>en</strong>t d’accompagnateurs, de médiateurs, d’intermédiaires.climatiques autant que les difficultés decommercialisation. L’agriculture industrielleclassique est aussi prés<strong>en</strong>te avec lesélevages int<strong>en</strong>sifs, la monoculture et leurspollutions.Aussi, la Confédération paysannemène un combat int<strong>en</strong>se pour favoriserles petites fermes diversifiées, et par cebiais, supprimer les pollutions diverses etirréversibles <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drées par l’int<strong>en</strong>sificationde l’agriculture (OGM, pest<strong>ici</strong>des…).Elle s’insurge contre la dép<strong>en</strong>dance despaysans au système, <strong>en</strong>tre autres via lesfirmes agrochimiques et sem<strong>en</strong>cières, etmilite pour la réappropriation des droitsdes paysans par les paysans !La Confédération paysanne déf<strong>en</strong>dl’outil de travail comme un moy<strong>en</strong> d’exist<strong>en</strong>ceet non comme un moy<strong>en</strong> de spéculation,et met tout <strong>en</strong> œuvre pour permettreà un maximum de paysans devivre décemm<strong>en</strong>t et d’être prés<strong>en</strong>ts surtout le territoire.Cette exist<strong>en</strong>ce du monde rural nepeut être possible que si nous l’intégronsdans la réflexion et part<strong>ici</strong>pons à l’organisationde la société dans son <strong>en</strong>semble.Le bulletin de liaison La MauvaiseHerbe permet aux adhér<strong>en</strong>ts ou aux abonnésde suivre l’actualité du syndicat dansla Drôme ! L’association «les amis de laConfédération paysanne» née à la suitedu rassemblem<strong>en</strong>t du Larzac <strong>en</strong> 2003,donne la possibilité aux non paysans desout<strong>en</strong>ir et part<strong>ici</strong>per aux réflexions dusyndicat !Bruno Clavel nConfédération paysanne de l’Ardèche,4, av<strong>en</strong>ue de l’Europe-Unie, 07000 Privas.Confédération paysanne de la Drôme,60, av<strong>en</strong>ue Jean-Rabot 26400 Crest,tél : 04 75 25 21 72.Les sem<strong>en</strong>cespaysannes, uneréelle alternativeAu cours des cinquante dernièresannées, l’industrialisation de l’agriculturea conduit à une très forteréduction de la diversité génétique desespèces cultivées. Or, cette ‘biodiversité’,fruit de l’évolution des espèces, estd’une valeur inestimable et apparti<strong>en</strong>tà l’<strong>en</strong>semble de l’humanité.L’organisation de la sélection, de la multiplicationet de la commercialisationdes sem<strong>en</strong>ces s’est mise <strong>en</strong> place bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>amont des fermes. La plupart des paysansont perdu leur autonomie et leursavoir-faire <strong>en</strong> matière de sem<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>faveur d’un secteur marchand spécialisé.Les seules sem<strong>en</strong>ces désormais disponiblesdans le commerce nécessit<strong>en</strong>ttoujours plus d’<strong>en</strong>grais et de pest<strong>ici</strong>deschers et polluants. Elles caus<strong>en</strong>t la disparitiondes agricultures locales, paysannesou biologiques plus autonomes.En vue de créer un réseau d’échange depratiques et de sem<strong>en</strong>ces dans la Drôme,nous avons pris l’initiative <strong>en</strong> février2004 d’organiser une r<strong>en</strong>contre ouverteà tous les paysans rhônalpins, afin deposer la problématique sur les sem<strong>en</strong>ceset d’imaginer des alternatives au système.A la suite du colloque, des actions des<strong>en</strong>sibilisation auprès des consommateurset des formations techniquesnécessaires au suivi d’essais m<strong>en</strong>és parles paysans voi<strong>en</strong>t le jour, <strong>en</strong> espérantque d’autres initiatives éclos<strong>en</strong>t un peupartout dans le départem<strong>en</strong>t !Loups :la Confédérationpaysanne se trompede solutionsVo<strong>ici</strong> la position off<strong>ici</strong>elle de laConfédération paysanne sur le loup :«La Drôme est un des départem<strong>en</strong>tsalpins où les éleveurs sont confrontés à laprés<strong>en</strong>ce des loups. Cela signifie des destructionsde brebis et d’agneaux, un stress perman<strong>en</strong>tdans le troupeau, incompatible avecle calme et la sérénité habituels nécessairesà la vie des troupeaux et une vie infernalepour les éleveurs et les bergers.Pour notre syndicat, loin d’être unequestion écologique, les nuisances et destructionsapportées par les meutes de loupsexprim<strong>en</strong>t les conflits d’intérêts <strong>en</strong>tre paysans,éleveurs et bergers d’une part et ceuxqui veul<strong>en</strong>t profiter des espaces naturels parune autre mise <strong>en</strong> valeur économique d’autrepart (tourisme vert, loisirs…).L’incompatibilité <strong>en</strong>tre la vie pastoraleet la prés<strong>en</strong>ce des loups (comme le prouv<strong>en</strong>tles innombrables destructions durant l’estive2004 malgré les mesures de protectionmises <strong>en</strong> œuvre) oblige à faire un choix : lemainti<strong>en</strong> des éleveurs et des bergers ou lapromotion d’une autre économie montagnardeoù ils n’auront plus leur place.La Confédération paysanne de la Drômese bat pour la déf<strong>en</strong>se des paysans. Aussinous exigerons de la part de l’Etat :DRLoup agressif...d’Amérique du Nord !n une régulation effective des loups <strong>en</strong>situation de prédationn une prise <strong>en</strong> charge intégrale de laprotection des troupeauxn des indemnisations conséqu<strong>en</strong>tes detoutes les pertes»Nous l’invitons fortem<strong>en</strong>t à pr<strong>en</strong>drecontact avec les associations de protectionde la nature pour étudier d’autres solutionsdont l’amorce passe par le dialogue. Voir <strong>en</strong>page 31 les propositions de l’ASPAS.SILENCE N°318/31915Janvier 2005


ConsommateursRelier paysanset consommateursIl est possible de faire ses courses de plusieursmanières. Mais toutes n'ont pas les mêmesconséqu<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales et sociales.Pour moi, habitant une petite villeardéchoise j’ai toujours aimé lemarché, lieu d’échange et de brassage.Le jour du marché est parfois le seuloù les populations rurales vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t "à laville", c’est donc le jour des r<strong>en</strong>contrespour toutes les catégories sociales.Mais le marché c’est aussi la possibilitéd’avoir des produits frais, locaux etdonc aussi de rester <strong>en</strong> contact avec lessaisons et établir une relation durableavec les producteurs, de mieux lesconnaître, de se r<strong>en</strong>seigner sur leur façonde travailler.Les marchésLes marchés qui ne sont pas exclusivem<strong>en</strong>tbio permett<strong>en</strong>t aux producteursd’aller à la r<strong>en</strong>contre des consommateurs"non bio" qui ne ferai<strong>en</strong>t pas la démarchede franchir l'<strong>en</strong>trée d'un magasin bio.Quant aux prix des fruits et légumes, ilssont équival<strong>en</strong>ts voire inférieurs à ceux de lagrande distribution avec une offre plus largeet des produits plus frais (1).Afin de réagir à l’emprise des rev<strong>en</strong>deursqui sont de simples intermédiaireset qui connaiss<strong>en</strong>t peu l’agriculture, étantavant tout des commerçants, sont apparusdepuis quelques années les marchéspaysans ou marchés de producteurs.Elargir savision globaleDepuis plusieurs années le s<strong>en</strong>s de l’actede consommation des produits bio s’estposé et dans S!l<strong>en</strong>ce nous avons à plusieursreprises pris position pour une consommation"<strong>en</strong>gagée" c’est-à-dire pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong>compte toutes les dim<strong>en</strong>sions. Dans unproduit biologique, on peut ne percevoirque sa dim<strong>en</strong>sion physique, mais unevision globale doit pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte saprov<strong>en</strong>ance, son producteur, pour qui il estproduit, et dans quelles conditionssociales, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales, avec quellesconséqu<strong>en</strong>ces <strong>ici</strong>, mais aussi ailleurs.On peut dire globalem<strong>en</strong>t qu’il y a euplusieurs vagues de consommateurs bio.Lorsque l’agriculture s’est <strong>en</strong>gagée dans lachimie afin d’augm<strong>en</strong>ter les r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts,après la seconde guerre mondiale, leconsommateur bio cherchait à préserversa santé. Ensuite dans les années 60 s’estdéveloppé le concept de protection de lanature avec la création de zones protégées.Dans les années 70, on pr<strong>en</strong>dconsci<strong>en</strong>ce de la pollution d’une certaineagriculture et on comm<strong>en</strong>ce à relier l’exploitationde la nature avec l’exploitationde l’homme. De plus les préoccupationsport<strong>en</strong>t davantage sur les notions socialeset de solidarités. Enfin depuis les années90 avec leurs nombreux accid<strong>en</strong>ts etscandales tous les méfaits — sur lesquelsune minorité d’individus avai<strong>en</strong>t alerté —d’une agriculture productiviste sont perçuspar un nombre plus importantd’individus.Aujourd’hui la consommation bio est<strong>en</strong>core, <strong>en</strong> France, une niche de laconsommation alim<strong>en</strong>taire : il représ<strong>en</strong>te1 à 2% de la consommation alim<strong>en</strong>taire.Environ 2 à 3% des ménages consomm<strong>en</strong>tde façon exclusive les principaux produitsbio dont les fruits et légumes (2).Aujourd’hui le consommateur disposede multiples moy<strong>en</strong>s pour s’approvisionner<strong>en</strong> produits bio et s’il paraît faciledans un premier temps de définir les profilsdes consommateurs dans chacun deces circuits <strong>en</strong> réalité les "frontières" nesont pas très nettes.Nos deux départem<strong>en</strong>ts offr<strong>en</strong>t unegrande diversité des modes de commercialisation.Les magasinsdu réseau BiocoopSitués à part des autres magasins biode par leurs chartes, ils se confond<strong>en</strong>t deplus <strong>en</strong> plus avec d’autres types de pointsde v<strong>en</strong>te. En effet les chartes sont extrêmem<strong>en</strong>tséduisantes sur le papier maispas toujours effectives.On note une grande diversité auniveau des points de v<strong>en</strong>te qui peuv<strong>en</strong>têtre de très petits magasins, mais aussi,t<strong>en</strong>dance qui s’acc<strong>en</strong>tue, d’une tailleproche d’une supérette, 300 m 2 .Leur professionnalisme éloigne deplus <strong>en</strong> plus les consommateurs de leurfonctionnem<strong>en</strong>t et l’association deconsom’acteurs n’existe parfois que sur lepapier. Les structures sont diverses etplus de la moitié <strong>en</strong> Ardèche-Drôme sontsous un statut de société classique alorsqu’à l’origine les membres du réseauBiocoop comptai<strong>en</strong>t des groupem<strong>en</strong>tsd’achat et des sociétés coopératives deconsommateurs.Que reste-t-il de la part<strong>ici</strong>pation desconsommateurs ? Quels li<strong>en</strong>s subsist<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tre producteurs et consommateurs ?L’approvisionnem<strong>en</strong>t local est-il toujoursfavorisé ?Ces stratégies ont sans doute permisun développem<strong>en</strong>t plus rapide et laconquête d’un nouveau public mais la bion’a-t-elle pas perdu quelques roues <strong>en</strong>chemin ?Les magasins du réseau Bioccop occup<strong>en</strong>t10% du marché des produits biofrançais.Les AMAPLes associations pour le mainti<strong>en</strong> del'agriculture paysanne consist<strong>en</strong>t à lierpar un contrat un producteur bio à unréseau de consommateurs. Une AMAPprés<strong>en</strong>te des avantages pour les producteurs: avance de trésorerie puisque les sixpremiers mois d’approvisionnem<strong>en</strong>t sontpayés au cours des trois premiers mois,certitude de v<strong>en</strong>dre tout ce que l’on transporte,gain de temps au niveau de la distribution.Les consommateurs y gagn<strong>en</strong>taussi : produits de grande fraîcheurcueillis la veille au soir ou le matin dujour de v<strong>en</strong>te, prix inférieur de 10% parrapport au panier équival<strong>en</strong>t sur le marché,services et convivialité : recettes glisséesdans le panier, information sur leproduit…Lancées depuis quelques années (3),les AMAP devrai<strong>en</strong>t séduire les consommateursayant <strong>en</strong>vie de faire un bout dechemin collectivem<strong>en</strong>t.Sylviane Poul<strong>en</strong>ard n(1) Voir Que choisir ?, n°418, septembre 2004.Enquête portant sur les fruits et légumes.(2) Le marché des produits bio et la demande,B. Sylvander, INRA-UREQUA, sept 1998.(3) Voir le premier article sur le sujet dans S!l<strong>en</strong>c<strong>en</strong>° 305-306, Alternatives <strong>en</strong> Prov<strong>en</strong>ce.Amap• Amap à Mirabel, Malika et Emmanuel Rocles, Zarina Khan,Le Village, 07170 Mirabel, tél : 04 75 36 73 61.• Amap des Vans, D<strong>en</strong>is Bigliardi, Brahic,07140 Les Vans, tél : 04 75 37 27 98.• Amap des Vans, Maria Vargas, Champmajour,07140 Chambonas, tél : 04 75 37 05 83.• Amap Loriol, Philippe Jacquet, Les Bastides des Compagnons,quartier Bonne r<strong>en</strong>contre, 26270 Loriol, tél : 04 75 61 81 85.SILENCE N°318/31916Janvier 2005


La Carline, de l’éthiquedans votre assietteDepuis 1989, la Carline, au départ simple groupem<strong>en</strong>t d’achat de produitsbio, est aujourd’hui dev<strong>en</strong>ue la plate-forme d’un grand nombre d’activités.BioLa CarlineLa Carline propose, dès 1989, lamise <strong>en</strong> place de commandes groupéesde produits bio. Les produitsne pouvai<strong>en</strong>t qu’être bio : l’agriculturebiologique lie son acte de production ausol, à la terre dans un respect et un équilibr<strong>en</strong>aturel, sans utiliser de produits desynthèse. L’idée était de manger bio,certes, mais à un prix abordable.En 1991 l’association s’installe dansun local ce qui lui permet de constituerun petit stock. L’augm<strong>en</strong>tation du nombred’adhér<strong>en</strong>ts (140 foyers <strong>en</strong> 1995, 250 <strong>en</strong>2002), du choix de produits et l’élargissem<strong>en</strong>tdes horaires d’ouverture nécessiterontdes changem<strong>en</strong>ts de local puis defonctionnem<strong>en</strong>t, celui-ci ne pouvant plusêtre assuré par des bénévoles. En 2003,deux personnes seront embauchées, l’uneà 4/5 e de temps, l’autre à mi-temps. En2004 le nombre d’adhér<strong>en</strong>ts passe de 270à 350 foyers.Un projet de sociétéLes membres de l’association veul<strong>en</strong>tposer un acte économique alternatif dansleur projet. Economique, car l’embauchede salariés et la structure du magasins’inscriv<strong>en</strong>t dans une réalité financièrepas toujours évid<strong>en</strong>te. Alternatif, car l’associationa désiré que cette nouvellestructure se développe dans un cadreéthique tant au niveau de la qualité desproduits que des conditions de travail dessalariés. De même elle est très s<strong>en</strong>sible àsa capacité de mettre <strong>en</strong> place des circuitscourts, à part<strong>ici</strong>per au développem<strong>en</strong>tlocal et à militer pour les valeurs d’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tet d’écologie.Au-delà de ces désirs, éthique et économiquesont-elles des valeurs compatibles? Un grand écart incertain est-ilobligé ? Le choix de rester une associationest un début de réponse. Mais l’économiquebio a déjà été rattrapé par l’économiquetout court et les lois du profitimmédiat étant diff<strong>ici</strong>lem<strong>en</strong>t conciliablesavec un mode de production grosconsommateur de main-d’œuvre, la bio sedéveloppe très vite mais… très loin.Si l’on veut développer une agriculturebio locale dans l’intérêt de notre santéet de notre <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, que des paysanspuiss<strong>en</strong>t s’installer, si l’on veut desproduits ayant un bilan écologique globalet non qu’une tomate ou un haricot fass<strong>en</strong>tle tour du monde après avoir été cultivéspar des g<strong>en</strong>s exploités, il faut qu<strong>en</strong>os produits r<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t dans lecadre du commerce équitable, qu’ilssoi<strong>en</strong>t du sud ou du nord. Commerceéquitable avec une juste rétribution dupaysan par rapport à ses coûts de production.L’acte d’achat devi<strong>en</strong>t vraim<strong>en</strong>t unacte politique, un projet de société.Fonctionnem<strong>en</strong>tActuellem<strong>en</strong>t, le local est ouvert21h30 par semaine. Pour s’y fournir, ilfaut être adhér<strong>en</strong>t. L’adhésion annuelle de11€ et une avance sur consommation estSILENCE N°318/319 17Janvier 2005demandée <strong>en</strong> début de mois afin de réduireles délais de paiem<strong>en</strong>t des fournisseurs.Les investissem<strong>en</strong>ts sont réalisés àpartir des souscriptions effectuées par desadhér<strong>en</strong>ts suivant deux formules : partsde 50€ remboursables à partir de la dateanniversaire <strong>en</strong> 50€ de produits, prêtrémunéré ou pas (taux de 3%) remboursableà partir de la date anniversaire ousur plus long terme choisi par l’adhér<strong>en</strong>t.Lesapprovisionnem<strong>en</strong>tsLa gamme de produits s’élargit régulièrem<strong>en</strong>tet les achats sont faits <strong>en</strong> prioritéauprès de producteurs locaux, ainsiqu’avec des artisans confectionneurs.Pour ce que l’association ne trouve paslocalem<strong>en</strong>t, elle s’adresse aux c<strong>en</strong>trales dedistribution de produits bio.Les adhér<strong>en</strong>ts part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t à diversescommissions : produits, communication,financière et juridique.En plus de la distribution de produitsbio, la Carline est porteuse des «r<strong>en</strong>contresde l’écologie au quotidi<strong>en</strong>» quiont permis, <strong>en</strong> 2004, à 5000 personnes des’informer, échanger, débattre… sur différ<strong>en</strong>tsthèmes (1).Sylviane Poul<strong>en</strong>ard nLa Carline, 3, rue Auguste-Barnaud, 26150 Die,tél : 04 75 22 08 11.(1) Voir article page 51.


Bio et végétari<strong>en</strong>Dans une ruelle de Die, un peu àl’écart du mouvem<strong>en</strong>t de la ville,deux tables à l’extérieur signal<strong>en</strong>tdiscrètem<strong>en</strong>t leur prés<strong>en</strong>ce. Vous êtes auTchaï Walla. Vous <strong>en</strong>trez dans une petitepièce voûtée bi<strong>en</strong> aménagée et surtoutvous vous y s<strong>en</strong>tez tout de suite commechez vous. Cet <strong>en</strong>droit est chaleureusem<strong>en</strong>thabité.Quatre femmes, au départ, non originairesde la commune, se retrouv<strong>en</strong>t fréquemm<strong>en</strong>tavec d’autres femmes chezl’une d’<strong>en</strong>tre elles qui habitait le c<strong>en</strong>treville, pour discuter, boire du thé ou destisanes. «Nous n’aimions pas aller dansles bars où il y a beaucoup de fumée, debruits avec une ambiance dans laquelleon ne se s<strong>en</strong>tait pas bi<strong>en</strong>».Alors est née l’idée de créer un lieuchaleureux, d’abord un salon de thé avecdes «lassis» (yaourt battu, boissonindi<strong>en</strong>ne), des tisanes, des thés, des jus defruits et de légumes frais de saison, dequalité biologique et si possible avec desproduits de proximité.La viabilité du projet«Nous avions toutes plein d’idées queCaroline, ingénieure de formation, a rassemblépour le montage du projet. Nousn’avions pas d’arg<strong>en</strong>t, pas de local et ils’est révélé assez vite que le salon de théseul ne marcherait pas, qu’il fallait aussidévelopper une activité de restauration».Enrichies par leurs voyages, ellesavai<strong>en</strong>t de l’expéri<strong>en</strong>ce, avai<strong>en</strong>t déjà réalisédes repas pour un grand nombre depersonnes.En ouvrant un restaurant, elles pourrai<strong>en</strong>taccueillir des étudiants (collège etlycée), des <strong>en</strong>fants avec leurs par<strong>en</strong>ts,d’autres personnes ne r<strong>en</strong>trant pas chezelles pour le repas de midi… Lassées d<strong>en</strong>e trouver que de la restauration à base deproduits non locaux, industriels, ce quiest plutôt fâcheux pour une région riche<strong>en</strong> producteurs bio, il existait donc unedemande pour une structure comme ellesl’avai<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>sée.Ce sera une SCOPCe statut leur convi<strong>en</strong>t : égalité desdroits et des salaires, «on décide de tout<strong>en</strong>semble». Elles sav<strong>en</strong>t, pourtant, et c’estla raison sans doute pour laquelle il y apeu de restaurants <strong>en</strong> SCOP, qu’elles nepourront rev<strong>en</strong>dre leur fonds de commerce.L’adhésion à l’union régionale desSCOP leur a permis d’être aidées dans lemontage du projet.Tchaï WallaAlliance de saveurset de convivialitéTchaï WallaL’équipe du Tchaï Walla.Chacune travaille à «temps choisi» :mi-temps, tiers temps, quart temps…selon leurs disponibilités. De plus elles sedonn<strong>en</strong>t la possibilité de partir parexemple trois mois pour faire un voyageou autre chose…Elles bénéf<strong>ici</strong><strong>en</strong>t d’une aide du ministèrede l’économie solidaire de 8000€ etl’union régionale des SCOP a permisd’obt<strong>en</strong>ir l’aide mille et un tal<strong>en</strong>ts. Chacuned’<strong>en</strong>tre elles a apporté 1500€ et elles ontcontracté un emprunt auprès du Créditcoopératif.En revanche, la plate-forme de Di<strong>en</strong>’ayant pas validé leur projet, cela leur afermé les portes des droits d’Etat et ellesn’ont pu bénéf<strong>ici</strong>er des aides EDEN etACRE qui permett<strong>en</strong>t une exonérationdes charges sociales p<strong>en</strong>dant un an.Et <strong>en</strong>fin l’ouvertureElles repr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t un petit local, peuc<strong>en</strong>tral et peu passant, qui était autrefoisun restaurant, mais elles doiv<strong>en</strong>t toutrefaire. Elles mèn<strong>en</strong>t le chantier au maximumpar elles-mêmes, n’embauchant desartisans que pour les parties les plus techniques.L’ouverture du restaurant a lieu lorsde la semaine de l’écologie au quotidi<strong>en</strong> deDie, <strong>en</strong> janvier 2003, et Pierre Rabhi seraun peu leur parrain.Des quatre associées du départ, il <strong>en</strong>reste deux puisque deux ont choisid’autres activités. Chantal a intégré l’équipe<strong>en</strong> avril 2003.Très rapidem<strong>en</strong>t, ce premier hiver, lesconvives sont fidèles et nombreux. Ilsvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pour l’ambiance, la décoration,les saveurs, le calme même si très peusont végétari<strong>en</strong>s.Les tâtonnem<strong>en</strong>tsdu départLe salon de thé tourne au ral<strong>en</strong>ti et nepermet pas une rémunération. C’est doncbénévolem<strong>en</strong>t qu’il fonctionne de 15 h à18 h. «Il faut pouvoir partager ce quimarche bi<strong>en</strong> ou ce qui marche mal».P<strong>en</strong>dant la saison d’été, <strong>en</strong> 2004, ellesembauch<strong>en</strong>t et fonctionn<strong>en</strong>t midi et soir. Ilest donc prévu d’augm<strong>en</strong>ter le nombre desalariés associés et à la prochaine AG legroupe devrait se composer de six salariéesassociées. Le temps bénévole sera alors partagéà six ce qui est préférable car celaapportera davantage de souplesse dans l’organisationet donc plus de liberté à chacune.Une cuisinevégétari<strong>en</strong>neabordable pour tousElles ne pouvai<strong>en</strong>t imaginer une autrecuisine que la cuisine végétari<strong>en</strong>ne. Cecipour différ<strong>en</strong>tes raisons et aussi par lalongue pratique de deux d’<strong>en</strong>tre elles.Elles sav<strong>en</strong>t faire aimer cette cuisine coloréeet pleine de saveurs.SILENCE N°318/31918Janvier 2005


Les prix du départ s’avèr<strong>en</strong>t trop baspour assurer leurs petits salaires (SMIC).Il faudra donc les ajuster d’autant que lesproduits bio sont plus coûteux et qu’ellesaccept<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong> payer le prix. Le plat dujour est à 10€ (une assiette végétari<strong>en</strong>necomplète), le m<strong>en</strong>u à 12€. Le restaurantfavorise le brassage de population et il y<strong>en</strong> a pour toutes les bourses et même pourles personnes suivant un régime. Le m<strong>en</strong>uétudiant est à 6€, la tartine à 1,5€ et laboisson du jour à 1€.Leurs salaires sont faibles mais ellesespèr<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> pouvoir s’augm<strong>en</strong>ter peu àpeu.C’est Véronique qui s’occupe de l’approvisionnem<strong>en</strong>t: elle fait le marché deDie, deux fois par semaine, sur son vélo àremorque dont vous pouvez <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre lapetite cloche signalant son passage. Nepouvant tout transporter, le producteur lalivrera <strong>en</strong> fin de matinée.Elles travaill<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> collaborationétroite, avec plusieurs producteurs bioafin qu’ils ajust<strong>en</strong>t les semis à leursbesoins.Après les difficultés du démarragel’année 2004 se révèle plus paisible.Une organisation dutravail peu commune<strong>en</strong> restaurationElles ont choisi la polyval<strong>en</strong>ce et tourn<strong>en</strong>tdonc chaque jour sur les quatre«postes» : cuisine, service, préparationdes pâtisseries, salon de thé. C’est unecuisine improvisée et créatrice qui essaiede sortir des livres de cuisine pour êtreplus personnelle et spontanée.Des soirées à thèmes les v<strong>en</strong>dredis,deux fois par mois, réuniss<strong>en</strong>t une tr<strong>en</strong>tainede personnes : c’est le maximumqu’il est possible de recevoir. Ainsi desr<strong>en</strong>contres se sont succédé avec herboristes,aromathérapeuthes, constructeurs,amis voyageurs, mus<strong>ici</strong><strong>en</strong>s, chanteurs,prat<strong>ici</strong><strong>en</strong>s de la médecine chinoise… Ilfait bon l’hiver se rassembler autour de lacheminée.Sylviane Poul<strong>en</strong>ard nTchaï Walla, 3 rue du Treuil, 26150 Die,tél : 04 75 21 00 94.L’atelier du chocolatier,un métier, une passionet l’éthiqueComm<strong>en</strong>t un passionné d’épices peut se laisser<strong>en</strong>vouter par le chocolat bio et équitable.A14 h 10, je suis devant la boutiquede l’atelier du chocolat à Crest(Drôme). C’était sans compter unesieste prévue ce jour-là <strong>en</strong> prévision de lanocturne. Mon att<strong>en</strong>te ne sera pas déçuecar M. Keruel raconte bi<strong>en</strong> les histoires etrecèle plein de trésors <strong>en</strong>tre ses murs.L’<strong>en</strong>droit est à la fois atelier, boutique,navire… et d’<strong>en</strong>trée M. Keruel m’explique«80 % de la production mondiale decacao provi<strong>en</strong>t de petites exploitations. Lecacao peut faire vivre les familles de planteursà condition qu’il soit payé le ‘justeprix’. c’est le devoir des artisans chocolatiersd’être solidaires des planteurs par uncommerce équitable».En 2002, l’atelier du chocolatier comm<strong>en</strong>ceà utiliser, pour une partie de sa fa -bri cation, des fèves bio certifiées Ecocertet depuis septembre 2004 la totalité duchocolat est bio.Un passionnéd’épices, d’odeurset de saveurs…L’histoire de Paul Keruel est celle d’unfils d’ép<strong>ici</strong>er <strong>en</strong> gros du Morbihan quiaccompagnait les employés allant chercherà Nantes les «ballots» arrivés dujour. Il évoque avec chaleur les gros sacstout juste déchargés des paquebots, lesodeurs de mer, d’épices et autres produitsexotiques.Son parcours, <strong>en</strong> appar<strong>en</strong>ce chaotique,est celui d’un passionné <strong>en</strong>tre l’écriturede livres de cuisine et son travail avecNord/sudl’Institut Pasteur pour tester des produitspermettant de redonner appét<strong>en</strong>ce etappétit à des malades anorexiques.Il a appris le métier des épices, comm<strong>en</strong>ttravailler les ingrédi<strong>en</strong>ts, sucre,cacao, chocolat, fruits secs puis remis <strong>en</strong>route cette <strong>en</strong>treprise sous l’égide de laroute des épices. Poussant jusqu’au boutsa passion des épices, il a créé, il y a vingtans, la confrérie des amateurs d’épices,aromates et condim<strong>en</strong>ts.Lesapprovisionnem<strong>en</strong>tsIls sont locaux pour les composantsque l’on peut trouver dans la région. Pourles achats de cacao et de fruits secs il estassocié avec le Moulin des Moines deStras bourg. Les fèves vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t d’Equateuret du Pérou.Pour le café, il veut travailler avecSaldac (voir <strong>en</strong> <strong>en</strong>cadré). Il ne peutconce voir le bio sans commerce équitableet refuse de r<strong>en</strong>trer dans le système MaxHavelaar.La réglem<strong>en</strong>tation le préoccupe et ils’emporte lorsqu’il évoque l’autorisationdonnée par l’Europe d’ajouter 5% dematière végétale. D’une part, c’est uneescroquerie car le consommateur vadevoir payer cette ingrédi<strong>en</strong>t au prix ducacao et surtout cela réduit de 5% lesachats réalisés auprès des producteurs.«Tous nos chocolats sont fabriquésà la main dans notre atelier, d’où leur caractèr<strong>en</strong>aturellem<strong>en</strong>t rustique. Le cacaoest la plus noble et la plus dél<strong>ici</strong>euse desproductions agricoles simples. NousC’est quoi ce nom ?Le tchaï est un thé au lait et aux épices (gingembre,cardamone, cannelle, clou de girofle)d’origine indi<strong>en</strong>ne. Il est, <strong>ici</strong>, préparé au laitde soja, plus digeste et plus léger.Tchaï Walla désigne celui qui fait le tchaï.DRPaul Keruel.SILENCE N°318/31919Janvier 2005


nous refusons à lui ajouter des matièresgrasses même autorisées : pas de beurre,pas de crème, pas de lait ou autre et doncpas de ganache, mais le maximum de chocolatet d’ingrédi<strong>en</strong>ts végétaux. Ainsiaimons-nous tout spécialem<strong>en</strong>t fabriquerles pralinés, qui sont composés de noisettesou d’amandes grillées à cœur oudes deux, puis broyées <strong>en</strong> versant uncaramel vigoureux et très parfumé : lapâte obt<strong>en</strong>ue, onctueuse et de goût prononcéest le fameux praliné. Et nousrecherchons aussi des associations degoûts simples et dél<strong>ici</strong>eux : chocolat etnoix, chocolat et miel, orange et bergamote,mandarine verte, chocolat miel etplantes, à la clairette de Die, au marronconfit, au nougat, au pain d’épices, à lacerise séchée... Nous utilisons la fameusepâte de cacao Kaoka bio-équitable quiti<strong>en</strong>t son goût onctueux et fort desmeilleures fèves de cacao d’origines pureset du sucre roux naturel».Les vertusdu chocolatLe chocolat noir ne donne pas de «crisede foie», au contraire, il fait baisser le tauxde cholestérol total et augm<strong>en</strong>te légèrem<strong>en</strong>tcelui du «bon cholestérol» qui évite lesdépôts de graisse sur les pa rois des artères.Enfin grâce à ses polyphénols, il protège lesvaisseaux sanguins et diminue les risquesde maladies cardio-vasculaires. Le chocolatest un anti-dépresseur réputé, et il apporteune s<strong>en</strong>sation d’euphorie et une dosed’énergie importante.SaldacUne vitrine ouverteSix personnes travaill<strong>en</strong>t <strong>en</strong> pleinesaison, de septembre à Pâques. Le reste del’année, deux artisans chocolatiers œu -vr<strong>en</strong>t à l’atelier avec lui : Paul et B<strong>en</strong>ja -min. Devant vos yeux, ils prépar<strong>en</strong>t lesdiffér<strong>en</strong>tes recettes et expliqu<strong>en</strong>t lessecrets de fabrication de leur chocolatnoir, rustique.Dans cette rue piétonne de Crest,l’Atelier du chocolatier part<strong>ici</strong>pe de façontrès dynamique à la vie du quartier avecdes expositions de peintures.Dans un décor de bateau espagnol duseizième siècle naviguant sur la route desépices, Paul Keruel est intarissable lorsqu’ilraconte l’histoire des fèves de cacaoet de leur commerce : «Le dieu du chocolatQuetzalcoalt, desc<strong>en</strong>dant des aztèques,s’embarque incognito à bord d’une caravellede l’Espagnol Christophe Colomb,qui v<strong>en</strong>ait d’<strong>en</strong>vahir le Mexique et dedécouvrir <strong>en</strong> même temps le chocolat. Ildébarque <strong>en</strong> Espagne et de là sillonnel’Europe pour apporter la fabuleuse gourmandise».S’il est vrai qu’il n’est pas parfaitem<strong>en</strong>técologique de consommer des produitsà base de matières importées, oubliez-leun mom<strong>en</strong>t et consommez <strong>en</strong> bonneconsci<strong>en</strong> ce le chocolat de l’Atelier duchocolatier.Sylviane Poul<strong>en</strong>ard nL’Atelier du chocolatier, 32, rue Archinard,26400 Crest, tél : 04 75 25 01 94.Saldac, Solidarité Amérique latinepour le développem<strong>en</strong>t autonomedes communautés, créée audébut de l’année 2000, est uneorganisation française humanitaireà but non lucratif, qui fait du commerceéquitable. Elle travaille <strong>en</strong>relation avec des communautésindi<strong>en</strong>nes et paysannes du Pérou,dans des zones rurales pauvres etisolées, pour faciliter l’accès de leurRécolte de café.Cultures <strong>en</strong> terrasse.production agricole et artisanale sur le marché europé<strong>en</strong>.Le but de Saldac est d’améliorer les conditions de vie des populations vivant dans les zones isolées,faisant <strong>en</strong> sorte que les petits producteurs échapp<strong>en</strong>t au monopole des intermédiaires locauxqui offr<strong>en</strong>t des prix si bas qu’ils couvr<strong>en</strong>t à peine les coûts de production initiaux.En mai 2002, l’association crée Saldac sarl, qui pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> charge la partie commerciale. Il s’agitd’être plus compét<strong>en</strong>t au niveau de l’achat et de la v<strong>en</strong>te des divers produits, pour <strong>en</strong> écouler unmaximum et v<strong>en</strong>ir vraim<strong>en</strong>t <strong>en</strong> aide aux petits producteurs avec qui Saldac travaille. Saldac estmembre de Minga, association qui regroupe plusieurs acteurs du commerce équitable <strong>en</strong> France(importateurs, distributeurs, boutiques), dans un but de s<strong>en</strong>sibilisation du public, mais aussi deréflexion sur les <strong>en</strong>jeux actuels du commerce équitable <strong>en</strong> France et <strong>en</strong> Europe.Saldac diffuse le café El Palomar, bio certifié Ecocert.n Saldac, 14, allée du Vallon, 26200 Montélimar, tél : 04 75 51 06 54.DRDRAgrobiodrômeAAgribiodrôme, structure de promotionde l’agriculture biologique,Laur<strong>en</strong>ce Malaret s’occupeactuellem<strong>en</strong>t exclusivem<strong>en</strong>t des cantinesbio. Agribiodrôme a inscrit le développem<strong>en</strong>tde la restauration collectivebio dans ses actions <strong>en</strong> s’appuyant surl’expéri<strong>en</strong>ce déjà développée par leCIVAM du Gard.Jusqu’à maint<strong>en</strong>ant, Agribiodrôme atravaillé avec une maison de retraite àLoriol, une maison familiale rurale àDivajeu, dans quelques collèges et écolesprimaires (conception de repas, actionséducatives).Depuis 2002, Agribiodrôme a proposéau conseil général de la Drôme dem<strong>en</strong>er l’action Manger bio <strong>en</strong> organisantdes journées de s<strong>en</strong>sibilisation auprès desélus, des par<strong>en</strong>ts d’élèves, du personneldes établissem<strong>en</strong>ts scolaires (directeurs,<strong>en</strong>seignants, int<strong>en</strong>dants, cuisiniers) surplusieurs territoires : Val de Drôme,Diois, Baronnies, nord Drôme… Des établissem<strong>en</strong>tsscolaires ont confirmé leurintérêt pour la démarche. Ils ont étéaccompagnés pour que leurs programmespédagogiques pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong> compte desthèmes sur l’alim<strong>en</strong>tation, l’agriculture etl’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, ceci afin que les élèvessoi<strong>en</strong>t s<strong>en</strong>sibilisés à ces notions dans ladurée.Il s’agit non seulem<strong>en</strong>t de faire évoluerles comportem<strong>en</strong>ts alim<strong>en</strong>taires, maisaussi de promouvoir un développem<strong>en</strong>tlocal de l’agriculture biologique <strong>en</strong> favorisantau maximum une consommationlocale des produits issus du territoire.Depuis la r<strong>en</strong>trée 2004, six grossesactions sont <strong>en</strong> cours : l’accompagnem<strong>en</strong>tde sites pilotes, la réalisation de «guidespour agir», l’organisation d’opérations«clés <strong>en</strong> main», l’organisation de journéestechniques ou stages, la contributionà l’organisation d’un approvisionnem<strong>en</strong>tde proximité <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avecCorabio et Bioconverg<strong>en</strong>ce Rhône-Alpes.SILENCE N°318/31920Janvier 2005


Agribio et développem<strong>en</strong>t localCantines bioDepuis 2002, Agribiodrôme fait la promotiondes repas bio <strong>en</strong> structure collective. Un moy<strong>en</strong>d’accompagner le développem<strong>en</strong>t de l’agriculturebiologique déjà bi<strong>en</strong> implantéedans le départem<strong>en</strong>t.Accompagnem<strong>en</strong>tdes établissem<strong>en</strong>tsUn secteur <strong>en</strong> pleindéveloppem<strong>en</strong>tl La restauration hors foyer représ<strong>en</strong>te aujourd’hui,5,6 milliards de repas par an dont 2,5 milliards derepas pour la restauration commerciale et 3,1 milliardsde repas pour la restauration collective ; cela représ<strong>en</strong>teun chiffre d’affaires annuel de 47 milliards d’euros.Dans ce secteur, la restauration scolaire représ<strong>en</strong>te 991millions de repas.l La restauration collective bio est évaluée à 2 millionsde repas <strong>en</strong> 2003, soit quatre fois plus qu’<strong>en</strong> 2000. Uneprogression importante mais cela reste <strong>en</strong>core bi<strong>en</strong>minime.l Pour la région Rhône-Alpes on estime à 115 000 l<strong>en</strong>ombre de repas bio servis dans les établissem<strong>en</strong>ts scolaires.1% des établissem<strong>en</strong>ts de la région ont servi aumoins un repas bio.Revue Alternatives Bio n°27, juillet 2004.En dehors de l’accompagnem<strong>en</strong>t dessites, le travail <strong>en</strong> amont reste conséqu<strong>en</strong>t: diagnostic de l’établissem<strong>en</strong>t pourévaluer ses capacités à mettre <strong>en</strong> place desrepas bio, étude auprès du personnel decuisine pour connaître sa motivation, r<strong>en</strong>contresavec les <strong>en</strong>seignants et avec lespersonnes qui accompagn<strong>en</strong>t les tempsrepas pour les aider à monter un projetéducatif.Laur<strong>en</strong>ce Malaret a eu une approchetrès concrète <strong>en</strong> se r<strong>en</strong>dant dans les cuisinesd’un établissem<strong>en</strong>t scolaire : «je suisallée au lycée de Die pour voir comm<strong>en</strong>tl’équipe de cuisine travaillait les produits,mieux connaître le type d’approvisionnem<strong>en</strong>t,l’équilibre produits frais ou produitstout préparés, le temps de travail, lematériel et échanger avec eux. Ils comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>tà 6 h et tout doit impérativem<strong>en</strong>têtre prêt à 11h45, ce qui peut mettreune certaine pression».Aujourd’hui la démarche est portéepar Agribiodrôme, mais la demande doitaussi v<strong>en</strong>ir des établissem<strong>en</strong>ts qui porterontleurs projets sur la durée. Récemm<strong>en</strong>t,les établissem<strong>en</strong>ts de type collège<strong>en</strong> Drôme ont fait l’objet d’un appel àprojet avec l’équipe du C<strong>en</strong>tre départem<strong>en</strong>talde docum<strong>en</strong>tation pédagogique.Pour le mom<strong>en</strong>t, le collège de LaChapelle-<strong>en</strong>-Vercors a été choisi commesite pilote pour l’an prochain, d’autres <strong>en</strong>ont émis le souhait oralem<strong>en</strong>t. Dans cetteopération, il est indisp<strong>en</strong>sable que tousles part<strong>en</strong>aires soi<strong>en</strong>t partants : infirmière,proviseur, cuisiniers, int<strong>en</strong>dant…Le volet éducatif est indissociable duvolet restauration pour que le projet soitbi<strong>en</strong> accepté par les élèves. De même queles établissem<strong>en</strong>ts doiv<strong>en</strong>t s’<strong>en</strong>gager dansune démarche durable afin de pér<strong>en</strong>niserce type d’actions.Pour r<strong>en</strong>dre les établissem<strong>en</strong>ts autonomesdans leur démarche, l’objectif estde créer un guide méthodologique.Concernant les cuisiniers, personnesclés dans la réussite d’un projet, <strong>en</strong> 2003-2004, une formation de deux jours étaitorganisée avec Adabio (Isère). Elle a touchédouze cuisiniers. En 2005, deux journéeset demi seront proposées sur l’<strong>en</strong>semblede la région Rhône-Alpes.Les diétét<strong>ici</strong><strong>en</strong>nes ne sont pasoubliées puisqu’il est important qu’ellessoi<strong>en</strong>t informées sur l’<strong>en</strong>semble du projetet sur les méthodes de préparation culinairespermettant la maîtrise des coûts(associations céréales/légumineuses, cuissonset produits utilisés dans la cuisinebio comme les graines germées, lesalgues, le seitan…).Depuis 2003, circule une expositionde s<strong>en</strong>sibilisation : «le fabuleux destind’un alim<strong>en</strong>t bio».Résoudre la questionde l’approvisionnem<strong>en</strong>tL’approvisionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> produits bioest souv<strong>en</strong>t un des freins pour les collectivitéshabituées à leur plate-formed’achat livrant <strong>en</strong> une seule fois (avecgarantie sanitaire et sécurité de livraison).Les producteurs et les transformateurs deproduits biologiques <strong>en</strong> Rhône-Alpes souhaitantapprovisionner le marché de larestauration collective (avec les mêmesgaranties que les fournisseurs classiques)ont été rec<strong>en</strong>sés et quatre structures relaispour l’approvisionnem<strong>en</strong>t ont été id<strong>en</strong>tifiées.Le but est de réduire le nombre d’interlocuteurspour les établissem<strong>en</strong>ts souhaitantmettre <strong>en</strong> œuvre des repas bios etpermettre une gestion c<strong>en</strong>tralisée descommandes au niveau des quatre platesformes.En dessous de 100 couverts la collectivitépasse par le GAB (groupem<strong>en</strong>t dedéveloppem<strong>en</strong>t de l’agriculture biologique)qui c<strong>en</strong>tralise et livre directem<strong>en</strong>t.Modification deshabitudes alim<strong>en</strong>tairesLes premières expéri<strong>en</strong>ces montr<strong>en</strong>tqu’il n’est pas toujours facile de changerles habitudes de la restauration collective.A la maison familiale rurale de Divajeupar exemple, si, au début, les élèvesétai<strong>en</strong>t plutôt réfractaires, au bout de sixà huit repas, leur comportem<strong>en</strong>t alim<strong>en</strong>taireavait changé et les élèves redemandai<strong>en</strong>tce type d’action. Les repas s’accompagnai<strong>en</strong>td’explications données soitp<strong>en</strong>dant le repas soit la veille et tout aulong de l’année grâce à un programmeéducatif élaboré avec les <strong>en</strong>seignants.De même, certains int<strong>en</strong>dants ontestimé que les rations indiquées dans lesm<strong>en</strong>us du Printemps bio 2004 étai<strong>en</strong>tinsuffisantes. Le dialogue a montré qu’ils’agissait d’un manque d’information surl’usage de la viande dont la quantité a étérécemm<strong>en</strong>t diminuée dans le cadre duplan national nutrition. Dans les m<strong>en</strong>usbio, il ne s’agit pas d’éliminer complètem<strong>en</strong>tla viande, mais il est possible dansun repas de la remplacer <strong>en</strong> associant uneSILENCE N°318/31921Janvier 2005


Un repas bioau lycéee Printemps de la bio, du 6 au 16 maiL2004, était l’occasion d’organiser aulycée d’Annonay, une animation et repasautour des produits de l’agriculture biologiqueavec l’accompagnem<strong>en</strong>td’Agribioardèche.P<strong>en</strong>dant une semaine, une exposition,accompagnée d’un questionnaire, étaitinstallée au c<strong>en</strong>tre de docum<strong>en</strong>tation etd’information prés<strong>en</strong>tant aux lycé<strong>en</strong>sl’agriculture biologique et ses produits.Pour une très large majorité des élèvesqui ont répondu au questionnaire —plus d’une c<strong>en</strong>taine — la bio était déjàgrossièrem<strong>en</strong>t connue : plus de 90 %. Lesanimations proposées leur ont permisd’affiner, d’étoffer leurs connaissances.La journée organisée par des étudiants,<strong>en</strong>cadrés par leur <strong>en</strong>seignant, avait reçuun accueil très favorable de la plupartdes membres de l’administration. Demême le chef cuisinier a chaleureusem<strong>en</strong>tsuivi l’initiative.Le jour J, dès 11 h, une r<strong>en</strong>contre avecdes producteurs, Jean-Luc Juthier etLudovic Desbrus, permettait tout à la foisd’échanger et de goûter des produitsofferts à la dégustation. Luci<strong>en</strong>ne Roche,diétét<strong>ici</strong><strong>en</strong>ne, donnait des conseils depréparation.A la cantine, 640 repas ont été servis etparticulièrem<strong>en</strong>t appréciés. Comme ledisai<strong>en</strong>t certains habitués de la bio «c’estdu bio de luxe !».A 14 h, après tirage au sort des gagnantsde paniers garnis, une confér<strong>en</strong>ce-débatpermettait à Véronique Rousselle, animatriced’Agribioardèche et à LudovicDesbrus de répondre aux questions desélèves.Témoignage de l’<strong>en</strong>seignante : Il est bi<strong>en</strong>que cette première expéri<strong>en</strong>ce se soit réalisée,à la satisfaction de tous, cep<strong>en</strong>dantil s’est révélé très diff<strong>ici</strong>le de faire percevoirla globalité de la bio. Le plus souv<strong>en</strong>tles élèves perçoiv<strong>en</strong>t les aspects«meilleur pour la santé», quelques-unsla «préservation de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t» etcela s’arrête là. Il est plus diff<strong>ici</strong>le de fairecompr<strong>en</strong>dre que la bio c’est aussiconsommer des produits de saison et deproximité, qu’elle se veut plus solidaire…Du côté de l’int<strong>en</strong>dance des céréales ontété introduites dans le m<strong>en</strong>u et tous lesingrédi<strong>en</strong>ts étai<strong>en</strong>t de saison et bio saufle fromage blanc mais nous n’avons pasobt<strong>en</strong>u de rééquilibrer la répartition produitsd’origine animale/produits d’originevégétale, ni de réduire les portions tout<strong>en</strong> restant dans les normes «off<strong>ici</strong>elles».Cela aurait permis de réduire le coût. Jeregrette qu’on n’ait pas pu montrer quemanger bio n’<strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre pas des coûts«g’astronomiques».légumineuse et une céréale. C’est ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>tun problème d’éducation augoût et à d’autres habitudes alim<strong>en</strong>taires.Cela aide aussi à la maîtrise des coûts.La bio n’est passi chère qu’on le croitCe qui augm<strong>en</strong>te le coût du repas cesont ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t la viande et les produitslaitiers car sur les autres produits,s’ils sont de saison, les prix sont quasiéquival<strong>en</strong>ts.Pour Laur<strong>en</strong>ce Malaret, les repas organisés<strong>en</strong> collectivité peuv<strong>en</strong>t être l’occasionde prouver que l’on peut manger bioà un prix proche du repas habituel.Aujourd’hui, le personnel n’est pas assezformé pour gérer les repas bio et les associationsd’alim<strong>en</strong>ts. La pér<strong>en</strong>nisation duprojet et une meilleure connaissance desproduits bio permett<strong>en</strong>t de se rapprocherdes prix antérieurs.Au départ, l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t d’Agribiodrômepour la restauration collective bion’allait pas de soi car cette structure estavant tout là pour les producteurs pourlesquels il y a beaucoup à faire. Lesdomaines abordés avec les interlocuteursétai<strong>en</strong>t peu connus et ont nécessité beaucoupde travail <strong>en</strong> amont. Il a falluconnaître les normes sanitaires, la législationsur l’alim<strong>en</strong>tation, les programmesd’éducation et autres sujets relatifs à cedossier complexe. Il s’avère que les intérêtsdes uns peuv<strong>en</strong>t rejoindre les intérêtsdes autres car former des jeunes à uneautre façon de se nourrir est l’occasion deles informer aussi sur la globalité de ladémarche du producteur bio et ainsi defavoriser le rapprochem<strong>en</strong>t. Plus globalem<strong>en</strong>t,la satisfaction serait d’am<strong>en</strong>er lesjeunes à se «réapproprier» l’acte de mangercar le convive quel qu’il soit devraitchoisir consciemm<strong>en</strong>t ses alim<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> <strong>en</strong>connaissant les déterminants et les aboutissants,aussi bi<strong>en</strong> sanitaires qu’économiquesou sociétaux.Sylviane Poul<strong>en</strong>ard nAgrobiodrôme, av<strong>en</strong>ue de la Clairette, BP 17, 26150Die, tél : 04 75 22 04 31.Agribioardèche, BP 421, 07004 Privas,tél : 04 75 64 82 96.Corabio, 11, rue Fulton, 26000 Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 41 21 98.Coordination Rhône-Alpes des associations départem<strong>en</strong>talesde promotion de l’agriculture biologique.Bioconverg<strong>en</strong>ce Rhône-Alpes,CCID, 52-74, rue B.-Laffemas, BP 1023, 26010Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 75 87 46.Agribiodrôm, quartier Saint-Martin, 26270 Loriol,tél : 04 75 63 86 00.(Une des quatre plates-formes régionales.)Lors d'un voyage de deux mois auQuébec, <strong>en</strong> 1983, alors qu'il a 29 ans,Joël Pichon découvre que, là-bas, letofu est v<strong>en</strong>du dans tous les commerces.Le tofu est une sorte de "fromage" obt<strong>en</strong>uà partir des graines du soja. Il a la particularitéd'être très riche <strong>en</strong> protéinesvégétales et constitue donc un alim<strong>en</strong>timportant pour un végétari<strong>en</strong>. AuQuébec, chez les "dépanneurs", épiceriesde quartier ouvertes toute la nuit, on peuttrouver du tofu nature et frais. Lorsqu'ilrevi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> France, il cherche à faire luimêmeson tofu. C'est assez contraignant,il faut faire gonfler les graines p<strong>en</strong>dantdouze heures, les broyer avec de l'eau,cuire, filtrer à travers un tissu, essorerpour tirer le "lait" de la mixture. Avec unkilo de graines, on obti<strong>en</strong>t une dizaine delitres de lait. Il faut <strong>en</strong>suite utiliser uncoagulant pour faire précipiter le tofu.C'est traditionnellem<strong>en</strong>t le nigari qui estutilisé, du chlorure de magnésium tiré dusel de mer. On peut aussi utiliser certainsvinaigres. Il faut <strong>en</strong>suite sortir le tofu dumagasins bioRestaurantsn Le Maranta, Danielle Pouzet, 33, rueSaint-Nicolas, 26100 Romans, tél : 04 7570 94 33. Restaurant bio et végétari<strong>en</strong>.n Prasada, 26470 Bellegarde-<strong>en</strong>-Diois,tél : 04 75 21 40 74. Hôtel-restaurant bio,végétari<strong>en</strong>, produits locaux.n Saveurs de Gaïa, 19, rue du Temple,26170 Buis-les-Baronnies, tél : 04 75 28 1060. Cuisine bio, plats à emporter, coursde cuisine végétari<strong>en</strong>ne.Et égalem<strong>en</strong>tArdèch<strong>en</strong> Le Garde-manger bio, place du Marché,07140 Les Vans, tél : 04 75 37 26 41.n Simples saveurs, rue Droite, 07140Les Vans, tél : 04 75 94 93 44.n Le marché naturel, 21, place de l’Hôtelde-Ville,07200 Aub<strong>en</strong>as,tél : 04 75 93 79 65.n Terrabio, Moulon, 07200 Aub<strong>en</strong>as,tél : 04 75 93 28 68.n Desbrus Ludovic, La Forêt, Le Puy,07240 Saint-Jean-Chambre,tél : 04 75 58 09 96. Châtaignes.n La Marmotte, place de la Peyre,07260 Joyeuse, tél : 04 75 39 23 19.n Le Jardin naturel, 48, av<strong>en</strong>ue Foch,07300 Tournon, tél : 04 75 07 79 86.SILENCE N°318/31922Janvier 2005


"petit lait" et le mettre très vite dans del'eau. Là, il peut se conserver quelquesjours. Il peut se manger nature, ou parfumé,ou mélangé avec des légumes…Installé à la limite des Hautes-Alpes,Joël Pichon cherche à créer son emploi.Un ami qui produit des fromages dechèvres et les commercialise <strong>en</strong> faisantdes marchés jusqu'à Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce etMarseille, lui propose d'<strong>en</strong> v<strong>en</strong>dre.L'activité devi<strong>en</strong>t alors plus professionnelleet se heurte rapidem<strong>en</strong>t à la questionde la structure. Joël Pichon n'a pas<strong>en</strong>vie de faire cette activité seul et proposeà quelques personnes de créer une<strong>en</strong>treprise <strong>en</strong>semble pour produire dutofu. Il ne s'agit au départ que de créerTofoulieDepuis 1990, la SCOP Tofoulie propose unegamme végétale et biologique de produits issusdu soja. Une histoire personnelle a conduità développer aujourd’hui une <strong>en</strong>treprisede plus de vingt salariés.deux ou trois emplois.En novembre 1990, ils fond<strong>en</strong>t uneSCOP, société coopérative ouvrière deproduction, avec quatre personnes àtemps partiel représ<strong>en</strong>tant deux pleintemps.Les quatre habit<strong>en</strong>t à Eourres, unecommune où s'expérim<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t de nombreusespratiques écologiques. La communede Séderon leur propose un local.CroissanceéconomiqueTrès vite, ils découvr<strong>en</strong>t qu'il y a uneforte demande dans le domaine du tofu etcomm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à <strong>en</strong> déposer directem<strong>en</strong>tMarie Clem’sJoël Pichon.Biodans les magasins biologiques qui ouvr<strong>en</strong>tdans les <strong>en</strong>virons. Ils pass<strong>en</strong>t à six personnes<strong>en</strong> 1994 et les premiers locauxdevi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t trop petits. Ils décid<strong>en</strong>t alorsde construire juste à côté leur proprestructure et ant<strong>ici</strong>pant sur leur développem<strong>en</strong>t,ils prévoi<strong>en</strong>t le nouveau bâtim<strong>en</strong>tpour une douzaine de personnes.Drôm<strong>en</strong> Croc’Nature, 135, av<strong>en</strong>ue de Marseille,26000 Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 41 80 28.n Nature et santé, 46, rue des Alpes,26000 Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 43 28 38.n Compagnie Terre Soleil, 42, Grande Rue,26000 Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 42 40 61.n Nature et forme, 16, place de Verdun,26100 Romans, tél : 04 75 02 99 58.n Clos des Dauphins, 12 bis, quai Dauphin,26100 Romans, tél : 04 75 71 02 36.n Diet-Set, 56, rue Guilhaume, 26100Romans, tél : 04 75 71 36 07.n Marjolaine, 19, av<strong>en</strong>ue Paul-Laur<strong>en</strong>s,26110 Nyons, tél : 04 75 26 35 33.n Eclat de riz, 40, rue des Déportés, 26110Nyons, tél : 04 75 26 03 41.n Boulangerie Brun, 14, rue Gustave-André,26120 Chabeuil, tél : 04 75 59 01 87.n Le Panier naturel, quartier Lonnes, 26130Saint-Paul-Trois-Châteaux,tél : 04 75 96 76 35.n Naturel’Energy, 37a, rue des Ecoles,26140 Saint-Rambert-d’Albon,tél : 04 75 31 25 41.n Bio-nature, 30, rue Docteur-Luci<strong>en</strong>-Steinberg, 26140 Saint-Rambert-d’Albon,tél : 04 75 31 04 41.Les cardalines<strong>en</strong>treprise fabrique et v<strong>en</strong>d diversL’ produits utilisant des ressourceslocales méconnues comme l’épeautre.Le petit épeautre est la moins connuedes céréales, c’est aussi la plus saine.Véritable ancêtre des céréalesmodernes, on évalue les premièrestraces de sa culture à 9000 ans avantnotre ère. Le petit épeautre utilisé pousse<strong>en</strong> haute Prov<strong>en</strong>ce. Il sert à fabriqueroreillers, coussins et peut être consommécomme toute céréale.n Les Cardalines, Cezere, chemin de Serre,Blanc, 26740 Savasse, tél : 04 75 46 13 40.n La Carline, 3, rue Auguste-Barnaud,26150 Die, tél : 04 75 22 08 11.n L’ Etincelle, 66, rue Camille-Buffardel,26150 Die, tél : 04 75 22 09 52.n Terres dioises, quartier de Cocause,route de Ponet-Marignac, 26150 Die,tél : 04 75 22 03 64.n L’Hibiscus, 13, rue du Viaduc, 26150 Die,tél : 04 75 21 00 06.n Eléphant bio, ferme des Dames,26160 Salettes, tél : 04 75 46 25 12.n Bio les Baronnies, 15, boulevard Aristide-Briand, 26170 Buis-les-Baronnies,tél : 04 75 28 06 12.n La fleur de tilleul, 24, Grande-Rue,26170 Buis-les-Baronnies. Boutiquealternative avec v<strong>en</strong>te des produitsdes producteurs locaux.n Jaco’Pain, Le Village, 26190 Saint-Thomas-<strong>en</strong>-Royans, tél : 04 75 47 59 82.n Pomme Cannelle, 101, av<strong>en</strong>ue Saint-La za -re, 26200 Montélimar, tél : 04 75 51 03 31.n Un Jardin pas comme les autres,5, place du Marché, 26200 Montélimar,tél : 04 75 01 92 61.n Diététic régime, 23, rue de Verdun, 26240Saint-Vallier, tél : 04 75 23 03 79.n Souffle nature, 26, Grande RueJean-Jau rès, 26300 Bourg-de-Péage,tél : 04 75 71 32 72.n La P<strong>en</strong>sée sauvage, 20, rue Charles-Mossant, 26300 Bourg-de-Péage,tél : 04 75 02 63 63.n Markal, route nationale 532, ZA LesPlaines, 26320 Saint-Marcel-lès-Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 58 89 18.n L’Etincelle, Grande-Rue, 26340 Saillans,tél : 04 75 21 59 33.n Fournil d’Aucelon, Stéphane François,Le Village, 26340 Aucelon,tél : 04 75 21 77 76. Pains divers.n L’Etincelle, 6, rue Général-Berlier,26400 Crest, tél : 04 75 25 34 38.n La Bartavelle, place Pierre-Dévoluy,26410 Châtillon-<strong>en</strong>-Diois,tél : 04 75 21 16 13.n Le Pain de Grimone, 26410 Glandage,tél : 04 75 21 16 11. Pains.n Le Gins<strong>en</strong>g, 4 bis, place du Champ-de-Mars, 26700 Pierrelatte, tél : 04 75 96 31 39.n Jardin d’Arômes, Vieux Village, 26740Savasse, tél : 04 75 01 58 37.Les magasins BiocoopBiocoop est un réseau distributeur de produits biologiques et d’écoproduits.Il regroupe <strong>en</strong>viron 200 magasins <strong>en</strong> France qui ont signéun cahier des charges éthique. Ces magasins s’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t à respecterles producteurs, les consommateurs, les salariés, et les associés coopérateurs.Les magasins s’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t à ne v<strong>en</strong>dre que des produitsalim<strong>en</strong>taires biologiques, et par dérogation des produits non bios quin’existerai<strong>en</strong>t pas sur le marché <strong>en</strong> bio, favoriser la v<strong>en</strong>te de produitsfrais et de saison, régionaux, si possible, à promouvoir les produitsalim<strong>en</strong>taires du tiers monde distribués par des associations soucieusesd’établir des relations plus équitables <strong>en</strong>tre les pays du Sud et du Nord,à favoriser la v<strong>en</strong>te d’éco-produits respectueux de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tà toutes les étapes de leur fabrication et lors de leur utilisation. Laplate-forme des Biocoop, dans les relations avec les producteurs, s’assureque les prix négociés garantiss<strong>en</strong>t la pér<strong>en</strong>nité des domaines agricoles.Elle fait la promotion d’une politique de recyclage des emballages<strong>en</strong> responsabilisant sur cette question, producteurs, transformateurset consommateurs. Tous les adhér<strong>en</strong>ts de Biocoop ont accepté dese soumettre à une inspection régulière réalisée par un organismede contrôle indép<strong>en</strong>dant.Ardèch<strong>en</strong> Bionacelle, espace Sainte-Claire, 15, rue Sadi-Carnot, 07100 Annonay,tél : 04 75 33 10 20.n La Maison d’Olive, 64 bis, rue de Tartary, 07200 Pont-d’Aub<strong>en</strong>as,tél : 04 75 35 07 45.Drôm<strong>en</strong> Ferme Biocoop Margerie, 35, rue Guillau me, 26100 Romans,tél : 04 75 02 99 32.n Biocoop Les Romarins, 9, rue des Quatre-Alliances, 26200 Montélimar,tél : 04 75 01 53 40.n Biocoop Les Romarins, route de Saint-Gervais, 26200 Montélimar,tél : 04 75 46 09 19.n Biocoop Préfixe, route de Nyons, quartier Relautier, 26220 Dieulefit,tél : 04 75 46 87 56.n Ferme du Casage, François Caunes, 26560 Eygalayes, tél : 04 75 28 41 94.n Grains de Soleil, L’Eglantine, 26560 Eourres, tél : 04 92 65 09 05.n Ferme Biocoop Margerie, D.111, route de Gap, 26800 Portes-lès-Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 57 12 81.SILENCE N°318/31923Janvier 2005


Marie Clem’sMarie Clem’sConditionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> barquettes.Progressivem<strong>en</strong>t, le réseau de diffusioncouvre le sud-est de la France et ilfaut r<strong>en</strong>oncer à distribuer directem<strong>en</strong>t. Lerecours à des grossistes fait que la distributiontouche alors toute la France etmême quelques magasins à l'étranger(Grande-Bretagne et Italie).La structure grossit toujours avec untaux de croissance important. A partir de2000, le marché r<strong>en</strong>contre la concurr<strong>en</strong>cev<strong>en</strong>ue notamm<strong>en</strong>t d'Allemagne et si lastructure continue de grossir, c'est à unrythme bi<strong>en</strong> moindre. En 2004, les effectifssont montés à 23 salariés, r<strong>en</strong>dant lebâtim<strong>en</strong>t trop exiguë et la constructiond'un nouveau bâtim<strong>en</strong>t est actuellem<strong>en</strong>t àl'étude.La situation n'est pas stabilisée pourautant d'autant plus qu'il est très diff<strong>ici</strong>lede prévoir d'une année sur l'autre quelsera le résultat de l'exercice. Joël Pichon,aujourd'hui directeur de la SCOP p<strong>en</strong>sequ'il est toujours nécessaire de prévoirune croissance pour disposer d'une certainemarge de manœuvre. Car prévoirl'équilibre, c'est pr<strong>en</strong>dre le risque d'unaccid<strong>en</strong>t de parcours (casse d'une machinecoûteuse par exemple). Le projet d<strong>en</strong>ouveau bâtim<strong>en</strong>t intègre une nouvelleorganisation pour améliorer la productivitéet donc mieux assurer la pér<strong>en</strong>nitéde l'<strong>en</strong>treprise.Emballage des produits.Partage des rev<strong>en</strong>usEn amont de l'<strong>en</strong>treprise, la culturedu soja est assurée par une coopérative dela Drôme et par trois agriculteurs desAlpes-de-Haute-Prov<strong>en</strong>ce, départem<strong>en</strong>tqui comm<strong>en</strong>ce à quelques kilomètres deSéderon. C'est tout à fait local. De mêmepour les légumes qui serv<strong>en</strong>t aux produitstransformés. Tous les salariés ont étéembauchés sur place et Tofoulie pèse unpoids certain dans le haut de la vallée, à800 m d'altitude.Le statut particulier de la SCOP permetaux salariés d'<strong>en</strong>trer dans le capital dela structure. Cela lui permet de part<strong>ici</strong>peraux décisions selon le principe d'une personne= une voix cher aux coopératives,quelle que soit la somme am<strong>en</strong>ée. Lescadres sont élus par l'<strong>en</strong>semble des salariés.Lorsqu'il y a du bénéfice, celui-ci estréparti <strong>en</strong> trois : une prime de fin d'annéepour les salariés, une autre pour augm<strong>en</strong>terles fonds propres, <strong>en</strong>fin, la dernière estredistribué sous forme de divid<strong>en</strong>des auxporteurs de parts… donc pour une bonnepart <strong>en</strong>core aux salariés.La SCOP au début classée <strong>en</strong> SARL(société anonyme à responsabilité limitée)est passée par la suite <strong>en</strong> SA (sociétéanonyme), ce qui lui a permis de faire<strong>en</strong>trer du capital extérieur sous forme detitres part<strong>ici</strong>patifs.Industriepeu polluanteLa production de tofu et de galettesn'est guère polluante et dans les ateliersde fabrication flotte une bonne odeur d<strong>en</strong>ourriture.De ce qui sort comme "déchet" dansl'usine, on a les restes du soja broyé <strong>en</strong>début de chaîne, restes riches <strong>en</strong> fibresqui sont récupérés pour l'alim<strong>en</strong>tationanimale et le "petit lait" qui part pour lemom<strong>en</strong>t dans une installation d'épuration,faute de lui avoir trouvé un débouché.Après traitem<strong>en</strong>t, il est épandu dansles champs car riche <strong>en</strong> azote et peut servird'<strong>en</strong>grais.Le bâtim<strong>en</strong>t existant a permis à l'<strong>en</strong>treprised'appliquer les normes d'hygièneeuropé<strong>en</strong>ne. Les produits d'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> sontautant que possible, issu des filières écologiques(produits sanitaires Ecover). Siles emballages extérieurs sont <strong>en</strong> grandepartie <strong>en</strong> carton, les barquettes de misesous vide sont, par nécessité, <strong>en</strong> plastique.Et à part quelques conditionnem<strong>en</strong>tspour des restaurateurs et des transformateurs,l'ess<strong>en</strong>tiel de la production sefait dans des barquettes de 2 x 100 g dufait de la nécessité de consommer vite unproduit une fois qu'il est à l'air libre.Marie Clem’sLe tofu après précipitation.Les normes europé<strong>en</strong>nes sont <strong>en</strong> traind'évoluer : alors qu'<strong>en</strong> France on <strong>en</strong> est<strong>en</strong>core à des normes qui définiss<strong>en</strong>t lesmoy<strong>en</strong>s utilisables, l'Europe donne uneobligation de résultat. Il serait donc intéressant,dans l'optique d'un prochain bâtim<strong>en</strong>t,de voir s'il n'est pas possible deréfléchir à utiliser un conditionnem<strong>en</strong>tplus écologique.Productionsde TofoulieLa gamme des produits frais proposéepar Tofoulie s'est étoffée avec les années :tofu nature, tofu parfumé (basilic, olives,herbe, fumée de hêtre…), galettes de tofu(mélange avec céréales et légumes, 10 variétés),nems au tofu (riz, tofu et légumes, cinqvariétés), <strong>en</strong>fin panisse, une préparationprov<strong>en</strong>çale à base de pois chiches.Malgré une croissance rapide,Tofoulie a su respecter ses <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tsinitiaux : évidemm<strong>en</strong>t des produits bio,mais aussi un capital contrôlé par les salariés,des fournisseurs locaux et uneimplantation locale (1).Michel Bernard nSCOP Tofoulie, Saint-Pierre,26560 Séderon ,tél : 04 75 28 55 05(1) Une usine dans la vallée du Rhône aurait sansdoute des coûts moindres au niveau du transport.Cela a été <strong>en</strong>visagé un mom<strong>en</strong>t, puis refusé par lessalariés.SILENCE N°318/31924Janvier 2005


Un homme à l’écoutedes ressourcesLe varroa, une sorte de tique, détruit les essaimsd’abeille. Maurice Chaudière développe uneméthode qui permet de gérer l’invasion.AbeillesLes jeunes tiques sont pressées detrouver du couvain pour se reproduire(elles se reproduis<strong>en</strong>t exclusivem<strong>en</strong>t surle couvain). Je pr<strong>en</strong>ds un cadre de ladeuxième moitié où il y a des œufs frais.Les varroas vont v<strong>en</strong>ir se faire <strong>en</strong>fermerdans ce couvain. Dix jours après j’<strong>en</strong>lèvele couvain et je pr<strong>en</strong>ds tous les parasitesd’un seul coup. Je les mets au congélateurou dans le four solaire pour les détruire.Mais il n’y a toujours pas de reine. Jepr<strong>en</strong>ds donc la reine de la deuxième moitiéet la mets dans le premier groupe puisje procède de la même façon de l’autrecôté r<strong>en</strong>du orphelin».Olivier Martin, apiculteur dans larégion des Vans (Ardèche), utilise cettetechnique et double ainsi son cheptelchaque année sans aucun pest<strong>ici</strong>de.Cette technique repose sur une bonneconnaissance de la biologie des abeilles etdes varroas. Et s’il ne prét<strong>en</strong>d pas éradiquerce parasite il veut par ces opérationsexécutées chaque année l’éliminer etaccroître la résistance des abeilles.DRDans le catalogue de l’associationKokopelli, j’avais été intriguée parune belle ruche <strong>en</strong> terre peu commune.Ainsi j’ai souhaité r<strong>en</strong>contrer sonauteur pour <strong>en</strong> savoir davantage. MauriceChaudière, tout à la fois poète, philosophe,écrivain, arboriculteur et sculpteur,amoureux des abeilles m’a racontéses av<strong>en</strong>tures et, de terre <strong>en</strong> bois, m’aexpliqué comm<strong>en</strong>t on peut lutter contrele varroa sans produits chimiques.Professeur d’arts plastiques, <strong>en</strong>treautres activités exercées, il a depuis toujoursété intéressé par le rapport <strong>en</strong>tre laforme et la fonction. Déjà tout petit, ilétait fasciné par le travail des femmeskabyles qui utilisai<strong>en</strong>t la terre pour fabriquerles objets usuels.«Les abeilles n’ont pas de ruche, cesont les hommes qui, projetant leurvision, conçoiv<strong>en</strong>t des formes dont elless’accommod<strong>en</strong>t. N’importe quel habitatpeut leur conv<strong>en</strong>ir à condition que levolume soit conv<strong>en</strong>able, qu’il soit abritédu v<strong>en</strong>t, de la pluie et du soleil».Des ruches rondesCes réflexions portant sur la relation<strong>en</strong>tre la forme et la fonction qui déterminel’architecture sont rassemblées dans unlivre sur les différ<strong>en</strong>tes ruches queMaurice Chaudière a faites pour satisfaireles besoins des abeilles et les si<strong>en</strong>s.A chaque fonction va correspondreune forme différ<strong>en</strong>te, selon qu’il s’agissede faire du miel, de produire du poll<strong>en</strong>, defaire des essaims, de tuer le varroa.Lutter contre le varroaLe problème est là : le varroa, unesorte de tique qui tue les abeilles et dontla zone de prolifération s’ét<strong>en</strong>d depuis lesannées 80. Maurice Chaudière a doncconçu des ruches pour lutter contre lui.Maurice Chaudière nous explique :«La ruche <strong>en</strong> terre est posée sur la ruche<strong>en</strong> bois. Les abeilles évolu<strong>en</strong>t dans unpremier temps de haut <strong>en</strong> bas puis latéralem<strong>en</strong>t.Quand toute la colonie est passée<strong>en</strong> bas, la cloche <strong>en</strong> terre est pleine demiel car elles mett<strong>en</strong>t toujours le miel audessusdu couvain.Si la ruche est forte je divise sanschercher la reine. J’écarte et je fais deuxparties. Quatre jours après je visite et ducôté où il n’y a pas la reine il y a de lagelée royale puisque la première réactionest de fabriquer de nouvelles reines.J’<strong>en</strong>lève alors toutes les cellulesroyales c’est-à-dire que je récolte la geléeroyale. J’obti<strong>en</strong>s donc une ruche orphelinesans reine et je la laisse au moins tr<strong>en</strong>tejours sans interv<strong>en</strong>ir. Dans ce délai, laruche ne peut produire une abeille-reine,par contre tous les varroas sont nés etc’est là qu’ils sont vulnérables.Une méthodereconnue et une ruchecommercialisée«Jusqu’à aujourd’hui mon approchede l’apiculture intéressait assez peu. Avecla ruche solaire je passais pour un douxrêveur !». Mais, pour la ruche <strong>en</strong> bois,Maurice Chaudière a publié dans la revuede l’UNAF (Union nationale des apiculteursde France). Il est de plus <strong>en</strong> plussoll<strong>ici</strong>té pour des confér<strong>en</strong>ces, <strong>en</strong> Franceet à l’étranger ainsi que pour des formations,avec Terre et Humanisme parexemple (1), sur l’apiculture <strong>en</strong> général.Ne voulant pas s’occuper de la commercialisationde cette ruche, MauriceChaudière a déposé le modèle et c’est lasociété Ickowitz qui la réalise et la distribue.Maurice Chaudière a d’autres cordes àson violon puisqu’il est à l’initiative de laforêt fruitière de Banne (par greffage desespèces sauvages), animateur bénévole àl’Atelier Maladroit et qu’il organise desfêtes : <strong>en</strong> préparation la célébration desaromates à Jalès. Adepte de la permacultureet de la biodiversité toutes les ressourcessauvages l’intéress<strong>en</strong>t.Sylviane Poul<strong>en</strong>ard nIckowicz ; BP 70, 84502 Bollène cedexL’Atelier Maladroit, Maurice Chaudière,La Sarrasine, 07460 Berrias.A lire : Apiculture alternative, Maurice Chaudière,édition Le Décaèdre, 2003.(1) Voir article page 4.SILENCE N°318/31925Janvier 2005


La ferme des <strong>en</strong>fantsEducationProposer un lieu d’appr<strong>en</strong>tissagepour <strong>en</strong>fants <strong>en</strong> plein cœur de lanature et au beau milieu d’uneferme, voilà une initiative qui n’a pasmanqué de susciter de l’<strong>en</strong>thousiasme.L’av<strong>en</strong>ture a mobilisé plusieurs dizainesde par<strong>en</strong>ts d’élèves, de nombreux sympathisantset bénévoles. Néanmoins, cetteécole privée hors contrat ne bénéf<strong>ici</strong>antd’aucun subside v<strong>en</strong>u de l’Etat s’est rapidem<strong>en</strong>ttrouvée devant les incertitudeséconomiques liées à son indép<strong>en</strong>dance.Ses fondateurs se sont alors plongés dansla réflexion suivante : quel souti<strong>en</strong> mettre<strong>en</strong> place d’une manière citoy<strong>en</strong>ne et efficacepour pér<strong>en</strong>niser cette initiative nonreconnue ? Particulièrem<strong>en</strong>t passionnéepar les lieux de vie, forte de l’expéri<strong>en</strong>cesolidaire qui lui a permis de fonder sonécole au sein de la ferme familiale avec lesouti<strong>en</strong> de ses proches, Sophie Rabhi a eul’idée de créer un nouveau lieu de vie oùdeux générations vivrai<strong>en</strong>t dans cet espritd’unité et de solidarité : les <strong>en</strong>fants et lespersonnes âgées. Les uns apporteront lafraîcheur, la vie, l’action, le dynamisme,les autres partageront leur expéri<strong>en</strong>ce,leur temps, leurs savoirs et savoir-faire…Les moy<strong>en</strong>s et disponibilités aussi bi<strong>en</strong>humaines que matérielles des retraitésconstitueront un souti<strong>en</strong> efficace pourl’<strong>en</strong>semble du lieu de vie, et permettront àl’école d’<strong>en</strong>visager l’av<strong>en</strong>ir avec davantagede sérénité.Pédagogie MontessoriAujourd’hui, l’école permet à 25<strong>en</strong>fants de tous horizons de bénéf<strong>ici</strong>erd’une pédagogie basée sur les travaux deMaria Montessori, tout <strong>en</strong> ayant le loisirde découvrir tous les aspects concrets etvivriers liés à la vie de la ferme et à lanature <strong>en</strong>vironnante. Aussi appr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tils<strong>en</strong> complém<strong>en</strong>t des cours conv<strong>en</strong>tionnelsla façon de pratiquer l’écologie auquotidi<strong>en</strong> : techniques de compostage,jardinage, traite et fabrication du fromage,nourrissage des animaux, tri sélectifdes déchets, etc. Tous les après-midi sontconsacrés aux ateliers pratiques et sontl’occasion d’accueillir sur le lieu lesLa ferme des <strong>en</strong>fantsLa Ferme des <strong>en</strong>fantsLa Ferme des <strong>en</strong>fants est une école pas commeles autres créée <strong>en</strong> 1999, au Sud de l’Ardèche,à l’initiative de Sophie Rabhi.par<strong>en</strong>ts d’élèves ou bi<strong>en</strong> des personnes depassage qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t partager leursrichesses (contes, jeux coopératifs, fabricationd’instrum<strong>en</strong>ts de musique à partirde matériaux de récupération, distillationdes plantes, initiation aux pierres et àleurs vertus, cirque…). Les <strong>en</strong>fants fabriqu<strong>en</strong>tégalem<strong>en</strong>t le pain chaque semaine,prépar<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>trée du repas avec l’équipepédagogique, cuisin<strong>en</strong>t des gâteaux, part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>tà l’int<strong>en</strong>dance quotidi<strong>en</strong>ne demanière à inclure ces pratiques commeétant des facteurs d’autonomie au mêmetitre que des appr<strong>en</strong>tissages plus abstraits.Ces options s’accord<strong>en</strong>t parfaitem<strong>en</strong>tavec la pédagogie Montessori qui proposed’agir non pas sur l’<strong>en</strong>fant mais sur son<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. C’est la vie elle-mêmequi <strong>en</strong>seigne par son flux et ses exig<strong>en</strong>cesde chaque jour, dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tnon plus fonctionnel, comme c’est la casdans la plupart des écoles, mais dans un<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t vivant. Maria Montessoriétait la première femme médecin d’Italiequi déf<strong>en</strong>dit la cause des <strong>en</strong>fants au traversde sa Casa dei Bambini (maison des<strong>en</strong>fants), une institution pour <strong>en</strong>fantsattardés qui lui avait été confiée à Rome.Très vite Maria Montessori s<strong>en</strong>tit la tristesseet le désœuvrem<strong>en</strong>t de ces <strong>en</strong>fants,reclus dans les pièces sans âme de cet établissem<strong>en</strong>t.Pour elle, ce n’étai<strong>en</strong>t pas les<strong>en</strong>fants qui étai<strong>en</strong>t souffrants, c’était l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Elle proposa alors d’installerune multitude d’activités à dispositionde ses petits protégés, et observa ce quifut à l’époque considéré comme un véritablemiracle : les <strong>en</strong>fants les plus apathiquesse mir<strong>en</strong>t à agir avec tout l’intérêtqui caractérise cet âge de la vie. Ces pratiquesprir<strong>en</strong>t forme et ampleur, et devinr<strong>en</strong>t« la pédagogie Montessori », uneméthode qui fit le tour du monde dans lesdéc<strong>en</strong>nies qui suivir<strong>en</strong>t. Un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tMontessori est donc une maison devie pour <strong>en</strong>fants, où se ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à leur dispositionde nombreux matériels d’expérim<strong>en</strong>tation.Chaque appr<strong>en</strong>tissage est une expéri<strong>en</strong>ceque l’<strong>en</strong>fant vit d’abord avec l’éducatrice,puis seul, aussi souv<strong>en</strong>t qu’il <strong>en</strong> a<strong>en</strong>vie, à l’aide du matériel pédagogiqueconstruit dans des matériaux nobles(beaucoup de bois), de belle texture etattirant. Une classe Montessori ressembleà une ruche bourdonnante où chacunvaque à ses occupations, va et vi<strong>en</strong>t, organiseson travail, son espace (à table ou surun tapis), aménage ses rythmes, répond àses intérêts du mom<strong>en</strong>t. La plupart desécoles Montessori <strong>en</strong> France et dans lemonde se trouv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> milieu urbain. Maisquel meilleur support pédagogique que laferme et la nature pour sout<strong>en</strong>ir cettedémarche éducative. L’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tagit comme un livre ouvert au seinduquel l’<strong>en</strong>fant vit toutes sortes d’expéri<strong>en</strong>cesaussi bi<strong>en</strong> intellectuelles que pratiques,motrices, s<strong>en</strong>sorielles, relationnelleset même spirituelles… !En complém<strong>en</strong>t de cette pédagogie,Sophie a donné une coloration personnelleau projet, inspirée par d’autresinflu<strong>en</strong>ts pédagogues : Freinet, A.S. Neill,SILENCE N°318/31926Janvier 2005


Krishnamurti, Dolto, Oury, Ros<strong>en</strong>berg…L’équipe pédagogique propose ainsi desoptions relationnelles basées sur la communicationnon viol<strong>en</strong>te (méthode deMarshall Ros<strong>en</strong>berg) pour laquelle toutel’équipe est formée. Elle invite à aborderl’<strong>en</strong>fant ou toute autre personne avecbi<strong>en</strong>veillance et compréh<strong>en</strong>sion <strong>en</strong> abandonnanttoute forme de jugem<strong>en</strong>t, punition-récomp<strong>en</strong>seou autoritarisme.Une écoledans un lieu de vieL’école est associative. Ses actionsrepos<strong>en</strong>t aujourd’hui <strong>en</strong>core sur unegrande partie de bénévolat et des salairesaidés (deux contrats CES ayant évolué <strong>en</strong>CEC, et un emploi à mi-temps). Le nouveauprojet, avec des retraités, seconstruit par le biais d’une société civileregroupant des investisseurs, futurs résid<strong>en</strong>tsou sympathisants. Début 2004, unlieu a été acheté à deux kilomètres del’école actuelle, compr<strong>en</strong>ant six hectaresde terrain agricole, un hectare de terrainconstructible sur lequel vont être édifiésune vingtaine de logem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> écoconstructionà destination des personnesretraitées, un mas <strong>en</strong> pierre qui abritera lafuture école ainsi que des lieux communsaux <strong>en</strong>fants et aux résid<strong>en</strong>ts.La vocation de ce lieu est multiple :<strong>en</strong>richir le contexte de l’école sur le plansocial grâce à la prés<strong>en</strong>ce des personnesretraitées, avec lesquelles les <strong>en</strong>fantspourront avoir des relations riches etvariées, contribuer à une solidarité économique<strong>en</strong>tre les générations, permettreaux résid<strong>en</strong>ts de se (re)connecter avec laterre et à des pratiques agricoles respectueusesau cœur d’une nature préservée,donner un s<strong>en</strong>s à la retraite, cette périodede l’exist<strong>en</strong>ce que notre société <strong>en</strong>visagetrop souv<strong>en</strong>t sous l’angle de la consommation,sans offrir de perspective réellem<strong>en</strong>tporteuse de s<strong>en</strong>s.Des options écologiques fortes ontd’ores et déjà été prises pour l’<strong>en</strong>sembledu lieu : récupération des eaux pluviales,toilettes sèches, traitem<strong>en</strong>t des eauxgrises par filtres plantés, matériaux sains,énergies r<strong>en</strong>ouvelables, pratique de l’agroécologie,etc.Les travaux de construction comm<strong>en</strong>cerontcourant 2005 et dureront un peuplus d’un an. A ce jour, le financem<strong>en</strong>t d<strong>en</strong>euf logem<strong>en</strong>ts sur les vingt prévus estréalisé, ce qui est toutefois suffisant pour<strong>en</strong>visager l’av<strong>en</strong>ir sereinem<strong>en</strong>t. Avis doncaux personnes désireuses de s’<strong>en</strong>gager : ilreste <strong>en</strong>core 11 places à pourvoir.Sophie Rabhi et Laur<strong>en</strong>t Bouquet nLa Ferme des Enfants,société civile Le Hameau des Buis,Montchamp, 07230 Lablachère,tél : 04 75 39 07 22.Lieux de vieAprès 1968, une forte critiquese fait au sujet des internem<strong>en</strong>tspsychiatriques, contre lesmaisons de redressem<strong>en</strong>t, contre ladéscolarisation des <strong>en</strong>fants <strong>en</strong> difficulté.Un mouvem<strong>en</strong>t multiformeapparaît avec la mise <strong>en</strong> place delieux d’accueil, chacun ayant saspécif<strong>ici</strong>té et choisissant son typed’<strong>en</strong>fants ou d’adultes.Un premier annuaire voit le jour<strong>en</strong> 1988 à l’initiave du Gerpla,Groupe d’échange et de recherchesur la pratique des lieux d’accueil.Il faut att<strong>en</strong>dre le 2 janvier 2002pour qu’une loi donne une exist<strong>en</strong>celégale aux lieux de vie. Ellereconnaît les lieux de vie et d’accueilsans toutefois les assujettir àun schéma d’organisation social<strong>en</strong>i leur imposer une tarification dedroit commun. Toutefois sontapplicables à ces structures les dispositionsrelatives aux droits desusagers, aux autorisations, aux dispositifsde contrôle ainsi qu’àl’évaluation de la qualité de leursprestations. A noter que si certainslieux de vie ont des démarches trèsécolos (découverte des animaux,travaux agricoles, travail et artisanatdu bois), ce n’est pas une obligation,certains comme Educationet loisirs autrem<strong>en</strong>t proposant defaire du quad ou du 4x4 !Ardèch<strong>en</strong> La Draille, Les Grads de Chassagne,chemin des Amandiers, 07140 Les Vans,tél : 04 75 37 36 80.n La Magnanerie, Les Coulets, 07140Naves, tél : 04 75 37 30 09.n Ozon, quartier d’Auzon, 07210 Baix,tél : 04 75 65 37 18.n Les Myosotis, Les Crottes, 07220Saint-Thomé, tél : 04 75 52 51 88.n Lou Beral, Laval, 07230 Planzolles,tél : 04 75 36 62 93.n Les Pauzes, route de Beaumont,07260 Joyeuse, tél : 04 75 39 50 70.n Les Quatre saisons, routede Nozières, 07270 Lamastre,tél : 04 75 06 46 66.n Vivre au prés<strong>en</strong>t, Les Baraques,07270 Lamastre, tél : 04 75 06 37 43.n La Chrysalide, Buisson, Plats, 07300Tournon, tél : 04 75 07 60 93.n Les Faurites, P. Boudry, 07320Rochepaule, tél : 04 75 30 05 55.n Cecago, quartier Bichon, 07360Dunières-sur-Eyrieux,tél : 04 75 65 30 91.n La Forge, Perrot, 07370 Eclassan,tél : 04 75 68 52 78.n La Marmotte, quartier Aunas, 07400Alba-la-Romaine, tél : 04 75 52 46 33.n Education et loisirs autrem<strong>en</strong>t,Le Poujol, 07460 Banne,tél : 04 75 39 88 19.Drôm<strong>en</strong> Trait d’Union, villa des Fontgères,chemin du Belvédère, 26110 Nyons,tél : 04 75 26 18 90.n L’Eysse, Les Garris, 26120 La Baume-Cornillane, tél : 04 75 60 30 78.n Oréade, les Biaches, 26190 Saint-Thomas-<strong>en</strong>-Royans,tél : 04 75 48 60 47.n Le Bois Margaux, Varcy, 26400La Répara-Auriples, tél : 04 75 25 35 89.n Plus un et du jeu de Taquin, LesPetites Granges, col de Pré-Guittard,26470 Arnayon, tél : 04 75 27 20 60.n La Borie, Le Village, 26560 Montfroc,tél : 04 92 62 05 47.n Arakis, 5, boulevard Chandeyson,26700 Pierrelatte,tél : 04 75 96 46 59.n Horizon, Les Saviaux, 26760Beaumont-lès-Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 59 80 21.Crèchespar<strong>en</strong>talesSILENCE N°318/319 Janvier 200527EducationLes crèches par<strong>en</strong>tales, bi<strong>en</strong>qu’étant financées la plupartdu temps par les communes,sont gérées directem<strong>en</strong>t parles par<strong>en</strong>ts. Ceci implique deleur part un fort investissem<strong>en</strong>tavec souv<strong>en</strong>t une perman<strong>en</strong>ce surplace dans la semaine. De ce fait,les crèches par<strong>en</strong>tales s’adressai<strong>en</strong>tà des personnes ayant dutemps libre <strong>en</strong> semaine. L’arrivéede la semaine de 35 heures permetd’élargir l’év<strong>en</strong>tail des professionsreprés<strong>en</strong>tées. Une crèche pourles <strong>en</strong>fants est une école d’autogestionet de coopération pourles par<strong>en</strong>ts.n Réseau petite <strong>en</strong>fance Ardèche,23, av<strong>en</strong>ue de la Gare 07380 Lalevade,tél : 04 75 38 07 42.n Ant<strong>en</strong>ne locale de l’ACEPP,Monteloup 26420 Saint-Martin<strong>en</strong>-Vercors,tél : 04 75 38 97 38.Et égalem<strong>en</strong>tn Christian Tran, 2, boulevardGambetta, 07200 Aub<strong>en</strong>as,tél : 04 75 36 44 38. Réalisateurde films sur l’école à la campagne.n Claire Francillon, Seillon, 26150Montlaur-<strong>en</strong>-Diois, tél : 04 75 21 89 11.Projet d’école Montessori.n Les Tchoupinets de la Vallée, rueChar<strong>en</strong>con, 26400 Aoûste-sur-Sye,tél : 04 75 76 84 19. Crèche s’appuyantsur la pédagogie Montessori, <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>tconstruite <strong>en</strong> habitat sain, chauffagesolaire, climatisation par protectiondes vitres au sud <strong>en</strong> laissant pousser<strong>en</strong> été un roselière. Jardin géré parles <strong>en</strong>fants, initiation à la cuisine bio.n Klavar, quartier les Méjans, 26600Larnage, tél : 04 75 08 38 31.Ecole de musique.PédagogieFreinetCélestin Freinet, mort <strong>en</strong>1966, a cherché à définirune pédagogie de l’échange pouréviter que ne s’<strong>en</strong>v<strong>en</strong>im<strong>en</strong>t lesconflits. Il met <strong>en</strong> avant uneécole laïque dont le fonctionnem<strong>en</strong>tdoit se rapprocher de celuides coopératives. En 1948, ila lancé le mouvem<strong>en</strong>t Institutcoopératif de l’école moderne.Ce mouvem<strong>en</strong>t est aujourd’huibi<strong>en</strong> prés<strong>en</strong>t dans les écolespubliques, mais aussi dans certainesécoles privées. La pédagogieFreinet est c<strong>en</strong>trée sur l’<strong>en</strong>fantet sur ses motivations, ellepropose le «tâtonnem<strong>en</strong>t expérim<strong>en</strong>tal»dans le respect desrythmes de chacun. Tout est faitpour favoriser la coopérationcomme mode de relation. Outreles revues, l’<strong>en</strong>fant est incité àpart<strong>ici</strong>per à des activités commele théâtre, le dessin et depuisquelques années l’ordinateur,internet... Il existe des déléguésdépartem<strong>en</strong>taux du mouvem<strong>en</strong>tFreinet qui peuv<strong>en</strong>t indiquer lesclasses où cettre pédagogie estmise <strong>en</strong> œuvre.n ICEM, Eric Joffre, Hameau LesChaux, 07790 Saint-Alban-d’Ay,tél : 04 75 67 43 75.


Entreprise alternativeArdelaine, une coopérativeau cœur de l’ArdècheArdelaineArdelaine est inscrite dans le paysagedes <strong>en</strong>treprises coopératives depuis 1982.Vingt-trois ans de coopération au cours desquelselle a travaillé au développem<strong>en</strong>t local à traversson activité intégrant toute la filière laine.Scop SARL (société coopérativeouvrière de production) à l’origine,elle est dev<strong>en</strong>ue Scop SA à lademande des salariés qui souhaitai<strong>en</strong>tavoir un conseil d’administration au lieud’un seul gérant (1). Actuellem<strong>en</strong>t laréflexion porte sur une nouvelle modification<strong>en</strong> SCIP (société coopérative d’intérêtcollectif). En effet cette nouvelleforme permettrait d’une part de resterdans les structures coopératives maisaussi de s’ouvrir vers les collectivitéslocales ainsi que les consommateurs, producteurset institutions. Pour BéatriceBarras, prés<strong>en</strong>te depuis le début de l’av<strong>en</strong>ture,«on est intéressé pour avoir diverstypes d’associés : des salariés, des associésnon salariés, des part<strong>en</strong>aires non institutionnels,des usagers et donc de garderl’esprit de filière».Actuellem<strong>en</strong>t exist<strong>en</strong>t déjà les cli<strong>en</strong>tssolidaires, 200 à 300 personnes, davantageinformés sur l’<strong>en</strong>treprise. Du côté desinstitutions Ardelaine souhaite davantagede part<strong>en</strong>ariat mais elle reçoit peu d’échosà son souhait. Par exemple, elle souhaiteraittravailler davantage avec la communautéde communes puisque son activitépart<strong>ici</strong>pe au développem<strong>en</strong>t local et àl’animation culturelle et touristique.Cep<strong>en</strong>dant les maires se mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong>concurr<strong>en</strong>ce avec les initiativescitoy<strong>en</strong>nes et préfèr<strong>en</strong>t jouer leurspropres cartes. «Nous ne sommes pasfavorables à l’éparpillem<strong>en</strong>t des projets etaurions souhaité conc<strong>en</strong>trer les diversprojets sur Saint-Pierreville : la dispersionest coûteuse par la nécessité de rémunérerbeaucoup de personnes. Sinon celaimplique de s’appuyer sur le bénévolat».Un groupe humainqui évolueLe groupe autour d’Ardelaine a évoluéet l’investissem<strong>en</strong>t des salariés dans leprojet n’est plus le même. «Ardelaine aété porté, créé par des personnes qui ontmutualisé leurs moy<strong>en</strong>s et dont le projetétait de créer cette coopérative sanscompter leur temps. Maint<strong>en</strong>ant on estdans une autre configuration. Ardelaineest une <strong>en</strong>treprise qui a sa logique propreet donc on laisse le choix aux salariésd’être coopérateur ou non».Ainsi, aujourd’hui, seulem<strong>en</strong>t 18 salariéssur 30 sont coopérateurs et selonBéatrice Barras cela se vit bi<strong>en</strong>. Pour celaArdelaine a du modifier des règles defonctionnem<strong>en</strong>t. «Il y avait danger decoupure <strong>en</strong>tre coopérateurs et non coopérateurs,le fossé se creusait. On a gomméles différ<strong>en</strong>ces par exemple <strong>en</strong> supprimantla réunion des coopérateurs qui rassembledésormais tous les salariés.D’autres mesures ont été prises surtout auniveau de la circulation des informations :l’AG est ouverte aux salariés non coopérateurs».Pour les fondateurs de l’<strong>en</strong>treprise sepose désormais le problème de «son portageet de sa continuation».A l’évocation des départs d’un certainnombre de salariés, membres du collectifde vie, Béatrice Barras répond que legroupe humain a ses humanités, sesamours et ses désamours et que, si à uneépoque le groupe humain était indissociablede l’<strong>en</strong>treprise, aujourd’hui on neparle plus de collectif de vie, on parle demutuelle à plusieurs vitesses. Ainsi lesmoy<strong>en</strong>s de transport sont mutualisés.Quant aux repas de midi ils sont pris<strong>en</strong>semble par ceux qui le souhait<strong>en</strong>t à lacantine de l’<strong>en</strong>treprise.«Les changem<strong>en</strong>ts d’organisation nesont pas liés aux départs. On laisse laplace aux changem<strong>en</strong>ts. Des changem<strong>en</strong>tsse sont produits et il y <strong>en</strong> aura <strong>en</strong>core. Çase passe très naturellem<strong>en</strong>t sans forcém<strong>en</strong>tdes crises».Une niche économiqueDepuis plusieurs années le nombred’emplois temps plein stagne à 25. Avecles «35 heures», les charges ont augm<strong>en</strong>téà masse salariale égale, ce qui a impliquéd’accroître le chiffre d’affaires afin d’yfaire face. La croissance est liée au mainti<strong>en</strong>des emplois plutôt qu’à un objectif dedéveloppem<strong>en</strong>t.Le textile est un secteur d’activité trèsincertain. Les laines collectées régionalem<strong>en</strong>tsont utilisées pour la literie. Pourles vêtem<strong>en</strong>ts, Ardelaine utilise d’autreslaines plus solides car le problème de lalaine locale est qu’elle est courte.Les produits Ardelaine s’adress<strong>en</strong>t àune certaine catégorie de consommateurs.D’après Béatrice Barras ce n’est pasforcém<strong>en</strong>t la même cli<strong>en</strong>tèle que lescoopératives bio qui, elles, se développ<strong>en</strong>tfortem<strong>en</strong>t. Cela est confirmé par VivianeMargerie de la ferme bio de Portes-lès-Val<strong>en</strong>ce qui constate que les consommateursde Biocoop ne sont pas <strong>en</strong>core prêtsà acheter des produits autres qu’alim<strong>en</strong>taires.D’après la charte des Biocoops, il sembleraitcohér<strong>en</strong>t que les points de v<strong>en</strong>teadhér<strong>en</strong>ts s’approvisionn<strong>en</strong>t localem<strong>en</strong>t.Malgré cela, on constate que les coopsbio, le plus souv<strong>en</strong>t, préfèr<strong>en</strong>t acheter desproduits faits <strong>en</strong> Inde à des coûts très bas,car les consommateurs sont demandeursde produits à faible coût et se rassur<strong>en</strong>tavec des labels «commerce équitable».Béatrice Barras se demande si la consommationde masse de produits bio ne va pasviser à l’abaissem<strong>en</strong>t des prix plutôt quede pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte d’autres paramètressociaux et écologiques.SILENCE N°318/31928Janvier 2005


Mettre du s<strong>en</strong>sdans les projetsArdelaine ne prononce pas les mots deproductivité ou de profit. Le but est deformer des projets qui ont du s<strong>en</strong>s. Tousles salaires sont au SMIC sauf pour lePDG, Gérard Barras, et la DG (directricegénérale financière et sociale) CatherineChambon, qui perçoiv<strong>en</strong>t 20% de plus,victimes de la pression extérieure («çadev<strong>en</strong>ait suspect des g<strong>en</strong>s qui déclar<strong>en</strong>tdes salaires si bas !»).Le bénéfice est distribué pour 45% auxsalariés, 45% mis <strong>en</strong> réserve, 10% aux associés.La notion de productivité n’est apparuequ’<strong>en</strong> 2003 à la suite de mauvaisrésultats financiers. «Jusqu’à prés<strong>en</strong>t, tantque cela fonctionnait, on ne se posait pasce g<strong>en</strong>re de question». Pour analyser ledéf<strong>ici</strong>t, Ardelaine a travaillé cette annéeavec des consultants <strong>en</strong> gestion qui ontpoussé à poser cette question. Il ne s’agitpas de mettre la pression sur les g<strong>en</strong>spour du r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t mais il s’agit d’avoirune réflexion sur l’intellig<strong>en</strong>ce de cequ’on fait, les gaspillages, les transportsinutiles, la rationalisation des outils… Laconstruction d’un hangar et de nouveauxateliers va dans le s<strong>en</strong>s de diminuer lamanut<strong>en</strong>tion, d’améliorer le lavage… toutcela va de pair avec l’amélioration de laqualité et des conditions de travail.Ardelaine etl’économie de marché«On ne se s<strong>en</strong>t pas bi<strong>en</strong> dans l’économiede marché. On y a toujours cherchédes brèches. Ardelaine ça rapporte pasgros mais ça apporte beaucoup de satisfactions.Nous nous y considéronscomme des résistants !»Ardelaine ne souhaite pas grossirdavantage. L’idée qui émerge est plutôt des’ori<strong>en</strong>ter vers l’essaimage avec unedécomposition de la filière tout <strong>en</strong>conservant la cohér<strong>en</strong>ce de l’<strong>en</strong>semble.En effet la logique de filière est indisp<strong>en</strong>sablecar des secteurs comme le lavage dela laine sont peu productifs et il ne resteplus qu’une <strong>en</strong>treprise à Mazamet (Tarn).Les <strong>en</strong>treprises devront bi<strong>en</strong>tôt faire laverleur laine à l’étranger et donc avoir tousles maillons de la filière sur place sera uneéconomie.Réussite humaineLes fondateurs sont toujours là :Catherine, Béatrice, Frédéric, Gérard,Pierre, Simone. Et d’après Béatrice il y aArdelaine<strong>en</strong>core beaucoup de ceux qui sont arrivés<strong>en</strong>suite «la deuxième génération» commeelle les appelle. Elle reconnaît que les«anci<strong>en</strong>s» ont beaucoup de poids sur leportage de l’<strong>en</strong>treprise et donc sur la prisede décision. Cela ti<strong>en</strong>t à la complexité duprojet : l’<strong>en</strong>treprise représ<strong>en</strong>te beaucoupde métiers, de saisonnalité, peu de margeet tout le savoir-faire, «les compét<strong>en</strong>ces<strong>en</strong>grangées» pès<strong>en</strong>t lourd.Les <strong>en</strong>treprises coopératives sont peunombreuses dans le secteur économique.«Les jeunes sont peu motivés et peu préparéset les savoir-faire se perd<strong>en</strong>t. Lescompét<strong>en</strong>ces opérationnelles sont dévaloriséeset ceux qui réfléchiss<strong>en</strong>t à l’av<strong>en</strong>irn’ont pas les moy<strong>en</strong>s, les connaissancestechniques pour le faire (comme parexemple pour remonter un bâtim<strong>en</strong>técroulé, faire fonctionner une turbine…)»Echangeset part<strong>en</strong>ariat«Dim<strong>en</strong>sion très importante à l’interne,l’échange fait aussi partie de la cultured’Ardelaine à l’externe. C’est ainsi quetout au long de son histoire, Ardelaine acherché à r<strong>en</strong>contrer et collaborer avecd’autres initiatives proches de sa s<strong>en</strong>sibilitéet de son projet.Elle est co-fondatrice du Réseaud’échanges et de pratiques alternatives etsolidaires (REPAS) qui regroupe une tr<strong>en</strong>tainede structures <strong>en</strong> France, se reconnaissantdans une culture commune del’<strong>en</strong>treprise et du développem<strong>en</strong>t.En 2000, avec le concours de larégion Rhône-Alpes, ce réseau a mis <strong>en</strong>place une formation originale de «compagnonnage»alternatif pour des jeunes <strong>en</strong>recherche personnelle. L’objectif de cecompagnonnage d’un type nouveau neréside pas dans la transmission d’un<strong>en</strong>ouvelle culture de l’<strong>en</strong>treprise et, à traverselle, de l’aptitude à appr<strong>en</strong>dre et àfaire <strong>en</strong>semble (2).C’est aussi dans le cadre de ce réseauque la publication d’expéri<strong>en</strong>ces relevantd’une même approche du développem<strong>en</strong>ta été décidée. Moutons rebelles écrit parBéatrice Barras a été le premier de la série(3). En effet on leur a longtemps reprochéde ne pas écrire sur leur histoire. «Le livrea permis de poser notre histoire et depouvoir nous <strong>en</strong> détacher. La collectionrassemble des témoignages afin d’<strong>en</strong>couragerd’autres initiatives et espère ouvrirles imaginaires. Il s’agit d’inciter d’autresacteurs à témoigner car souv<strong>en</strong>t ceux quifont sont tellem<strong>en</strong>t occupés par l’actionqu’il y a peu de communication, donc il ya la volonté de développer la communicationdes faiseurs».Sylviane Poul<strong>en</strong>ard nArdelaine, 07170 Saint-Pierreville,tél : 04 75 66 63 08.(1) En France les sociétés coopératives de productionsont 1500. En Rhône Alpes elles sont 200. Ellesemploi<strong>en</strong>t 3300 personnes et réalis<strong>en</strong>t 270 M€ dechiffre d’affaires.(2) Voir S!l<strong>en</strong>ce n°314, septembre 2004. Voir égalem<strong>en</strong>t,paru <strong>en</strong> 2001, un ouvrage publié aux éditionsCharles Léopold Mayer pour retracer cette expéri<strong>en</strong>ceQuand l’<strong>en</strong>treprise appr<strong>en</strong>d à vivre.(3) Moutons rebelles, Béatrice Barras, collection utopiques,éditions REPAS.SILENCE N°318/31929Janvier 2005


Vivre <strong>en</strong>sembleLongo MaïEn 1973, un groupe de jeunes dumouvem<strong>en</strong>t étudiant autrichi<strong>en</strong>Spartakus, qui a trouvé refuge àBâle, pr<strong>en</strong>d la route à bord d’uneroulotte. Quittant les banlieuesindustrielles où ils ont lutté <strong>en</strong>mai 1968, ils décid<strong>en</strong>t de s’installerà la campagne et de vivre dutravail de la terre. Grâce à desfonds récoltés <strong>en</strong> Suisse, ilsrachèt<strong>en</strong>t une colline de 300 hectaresde maquis <strong>en</strong> hauteProv<strong>en</strong>ce, sur la commune deLimans, et s’organis<strong>en</strong>t <strong>en</strong> communauté.La première coopérativeLongo Maï est née. Au fil desannées, de cette coopérative vontnaître d’autres projets qui vonts’installer tout au long de l’arcalpin… jusque actuellem<strong>en</strong>t dansles anci<strong>en</strong>s pays de l’Est.Les fondateurs vieilliss<strong>en</strong>t et certainsjeunes trouv<strong>en</strong>t que le décalageest trop grand. En 1994,un groupe d’une quinzaine dejeunes de moins de tr<strong>en</strong>te ansdécide d’aller fonder sa proprecoopérative <strong>en</strong> Ardèche pour yélever des moutons. Il y a aujourd’huiune vingtaine d’adultes etpresqu’autant d’<strong>en</strong>fants sur c<strong>en</strong>ouveau site. L’essaimage permetà chaque groupe d’aller à savitesse. Des li<strong>en</strong>s forts de coopérationse mainti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong>trechaque groupe.n Ferme de Longo Maï, Treynas,07310 Chanéac, tél : 04 75 30 45 85.Domaine deChantelinotteEn septembre 2000, Christian etBéatrice connaiss<strong>en</strong>t la décroissancebrutale avec le dépôt debilan de l’<strong>en</strong>treprise qu’ils avai<strong>en</strong>tcréée dix ans plus tôt. Ils mûriss<strong>en</strong>talors un projet de vie artistique<strong>en</strong> liaison avec de l’accueil.Ils éprouv<strong>en</strong>t le besoin de mettreleurs actes <strong>en</strong> cohér<strong>en</strong>ce avecleurs idées : vie plus simple, desrelations vraies, vie <strong>en</strong> harmonieavec la nature.En mai 2003, avec Marilyne etVinc<strong>en</strong>t (et leurs trois <strong>en</strong>fants),ils achèt<strong>en</strong>t le domaine deChantelinotte. Au nord deRomans, il est au cœur d’unezone bi<strong>en</strong>tôt classée Natura 2000pour la richesse de ses pelousessur molasse qui abrit<strong>en</strong>t uneremarquable biodiversité.L’association Terra Canta gèrerales animations sur le site. Lasociété Domaine de Chantelinottegèrera l’activité chambres ettables d’hôtes ainsi que la v<strong>en</strong>ted’objets d’art et d’artisanat issusdes ateliers.PaulianneEn 2002, un groupe d’amis anglais issus de la mouvance alternativelondoni<strong>en</strong>ne, se lance dans la mise <strong>en</strong> place d’un écovillage.Ils choisiss<strong>en</strong>t de s’installer à proximité d’une gare afin de limiterl’usage des véhicules individuels. Un premier couple anglais s’installesur la propriété acheté <strong>en</strong> SCI. Un projet d’autoconstruction écologiquevoit le jour, mais les permis de construire sont refusés. Lesautres co-propriétaires qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<strong>en</strong> été, hésit<strong>en</strong>t alors à selancer dans le projet. Le groupebritannique comm<strong>en</strong>ce alors às’ouvrir aux écologistes locauxet quelques Français s’install<strong>en</strong>tsur place dont FrançoisSchneider qui ambitionne detransformer le lieu <strong>en</strong> écovillagesans voiture (voir la prés<strong>en</strong>tationdans le numéro de décembre2004 de S!l<strong>en</strong>ce).2003 est l’année de l’appr<strong>en</strong>tissagede la vie à plusieurs.P<strong>en</strong>dant cette première année,Vinc<strong>en</strong>t suit une formation agricoleafin de pouvoir s’installercomme agriculteur. En décembre2003, des ateliers de poterie etd’art comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t leurs activités.A partir de février 2004, comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>tdes week-<strong>en</strong>d «chantierdécouverte de l’écoconstruction»où ceux qui sont interessés vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>ttravailler <strong>en</strong> échange d’informations,du gîte, du couvert etde beaucoup de convivialité partagée!En avril 2004, créationDRde la SCI Chantelinotte pourgérer les bi<strong>en</strong>s immobiliers.n Domaine de Chantelinotte,Le Voirazier, 26100 Romans,tél : 04 75 70 30 58.Et égalem<strong>en</strong>tn Julie H<strong>en</strong>ry, 41, rue Nationale,07120 Ruoms, tél : 04 75 39 77 80.Projet d’écovillage végan, c’est-à-diresans aucune exploitation animale.Recherche du côté des Cév<strong>en</strong>nes.n Jean-Marc Luce, 20, rue Agirond,26400 Crest, tél : 04 75 25 12 72.Projet d’écovillage dans le valde Drôme.Le Viel AudonLe site du Viel Audon, dans les gorges de l’Ardèche, à proximité de Balazuc, au sud d’Aub<strong>en</strong>as,a été habité dès la préhistoire par des populations heureuses d’y trouver un climat doux,une rivière poissonneuse, une source à température constante, une faune et une végétation abondante.On <strong>en</strong> retrouve les traces dans des grottes perchées dans les falaises.Au début du dix-neuvième siècle, époque dorée du ver à soie, les habitants quittèr<strong>en</strong>t le hameau,au bord de l’eau, pour construire de grandes magnaneries sur le plateau qui surplombe le village.Celui-ci tombe alors <strong>en</strong> ruine.Au début des années 1970, des jeunes — dont ceux qui fonderont Ardelaine — redécouvr<strong>en</strong>t le lieu etlanc<strong>en</strong>t l’idée un peu folle de faire revivre ce village, <strong>en</strong> y organisant année après année des chantiersinternationaux. Une association, le Mat, voit le jour. Au départ, seul le camping est possible, puis avecles années qui pass<strong>en</strong>t, c’est d’abord l’installation d’une ferme qui voit le jour, puis de gîtes et d’unlieu de formation.En tr<strong>en</strong>te ans, ce sont près de10 000 jeunes qui ont part<strong>ici</strong>péaux chantiers internationaux etmaint<strong>en</strong>ant, il est possible d’accueillirsur place une quarantaineMaçonnerie d’un mur de terrasse.de personnes <strong>en</strong> plus de la petitedizaine de personnes qui y habit<strong>en</strong>t toute l’année. Un magasin a même ouvertavec des produits solidaires d’<strong>ici</strong> et d’ailleurs, visité surtout par les randonneurs.Caractéristique du lieu : il est inacessible à la voiture et nécessite de desc<strong>en</strong>drede la falaise ou de v<strong>en</strong>ir le long de l’Ardèche à pied. Il accueille de nombreusesclasses vertes p<strong>en</strong>dant l’année, et toujours des chantiers internationaux p<strong>en</strong>dantl’été (pour les 17 à 25 ans). Tout a été conçu pour y favoriser l’autonomie et lerespect de la planète : biodiversité, économie d’eau, tri et recyclage des déchets,énergies r<strong>en</strong>ouvelables, chemin du jardin à l’assiette, fabrication du pain, prix etorigine de nos alim<strong>en</strong>ts... Pour les groupes de plus de quinze personnes, le cuisiniervous propose un repas de très grande qualité.Construction d’un hangar agricole.n Association Le Mat, Le Viel Audon 07120 Balazuc, tél : 04 75 37 73 80.Viel AudonViel AudonSILENCE N°318/319 Janvier 200530


Le loup, révélateur innoc<strong>en</strong>td’un problème ?NatureTant que l’homme a vécu de chasse et de cueillette, il a considéréle loup comme un habitant légitime de la terre, avec qui il devait partager.Il n’<strong>en</strong>trait pas <strong>en</strong> conflit avec lui et copiait même ses méthodes de chasse.Les Indi<strong>en</strong>s et les Inuits considérai<strong>en</strong>t le loup comme un frère.Tout changea quand l’homme estpassé du statut de chasseur à celuid’éleveur et notre histoire, depuis,est parsemée d’histoires de loup souv<strong>en</strong>tdiabolisé auquel on a fait <strong>en</strong>dosser un certainnombre de méfaits commis pard’autres.L’Aspas, Association de sauvegarde etde protection des animaux sauvages, s’estintéressée au loup bi<strong>en</strong> avant qu’il nefranchisse les frontières. En 1990, l’Aspasobti<strong>en</strong>t la ratification de la conv<strong>en</strong>tion deBerne.C’est <strong>en</strong> novembre 1992 que desgardes du parc national du Mercantour, àla frontière itali<strong>en</strong>ne, observ<strong>en</strong>t le retourd’un couple de loups. Retour puisquel’animal avait déserté nos montagnes…tout comme les éleveurs puisqu’<strong>en</strong> 1945 iln’y avait plus aucun berger dans leMercantour, seulem<strong>en</strong>t quelques troupeauxde vaches.«Les éleveurs ont réapparu lorsquel’Europe a donné des subv<strong>en</strong>tions pouracheter des brebis. Là, les choses se sontgâtées car on a vu des g<strong>en</strong>s dev<strong>en</strong>ir éleveurscomme par exemple un garagiste deNice qui, attiré par la manne europé<strong>en</strong>ne,a installé un troupeau de 1000 brebis (àl’époque 500 F par brebis), les a montées<strong>en</strong> haut du parc et les a laissées seules.C’est complètem<strong>en</strong>t anormal. On saitqu’il y a des bergers qui font bi<strong>en</strong> leur travail,qui sont <strong>en</strong> pleine détresse économiqueet dont on ne parle pas aujourd’hui.On <strong>en</strong> est consci<strong>en</strong>t mais ce queDRL’exemple itali<strong>en</strong>l’on sait aussi, c’est que le loup va leurpermettre de parler de leurs problèmeséconomiques».Le retour de cette espèce pose desproblèmes spécifiques de gestion pourl’activité pastorale, liés au contexte de latradition de l’élevage ovin français,comme la transhumance <strong>en</strong> zones d’estivesd’altitude. Et cela dans un contexteéconomique diff<strong>ici</strong>le pour les éleveurs.Où sont les loups ?Le loup v<strong>en</strong>ant d’Italie, on le trouveess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t dans les départem<strong>en</strong>tslimitrophes, cep<strong>en</strong>dant certains ont étérepérés dans le Cantal, le Puy-de-Dôme etdans l’Ain.La population de loups est estimée,selon l’Aspas, fin 2004, <strong>en</strong>tre 30 et 36 installés.Le ministère annonce 50 loups etdes éleveurs 120.Contrairem<strong>en</strong>t à l’imaginaire français, qui a fait du loup la représ<strong>en</strong>tation absoluedu mal, la culture itali<strong>en</strong>ne offrait quelques contre-feux dont l’érudit a su jouer :«il y a bi<strong>en</strong> sûr la louve de Rome, mais égalem<strong>en</strong>t le fait que les familles baptisai<strong>en</strong>tsouv<strong>en</strong>t leur premier né Lupo, signe de force et de courage», explique le directeur duparc national des Abruzzes qui a œuvré pour la réhabilitation de l’animal.Aujourd’hui, deux millions de visiteurs se press<strong>en</strong>t chaque année sur les 50 000 hectaresdu parc, dans l’espoir de croiser un prédateur.L’exode rural qui avait vidé la région depuis le début du siècle est aujourd’hui stoppé.Les bergers ont des petits troupeaux. Ils les font r<strong>en</strong>trer tous les soirs pour la traitepuisqu’ils fabriqu<strong>en</strong>t du fromage labellisé «loups» qu’ils v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t aux touristes.Coût pour l’éleveurUn éleveur a calculé combi<strong>en</strong> le loup luia coûté cette année : Sept attaques durantl’été, 157 brebis décédées, constatéeset retrouvées, 44 disparues. Temps passésupplém<strong>en</strong>tairel 96 heures de travail <strong>en</strong> plus pour lui,l 15 jours de travail <strong>en</strong> plus pour bergèrel 21 déplacem<strong>en</strong>ts supplém<strong>en</strong>tairesl stress du troupeaul manque de poids de 5 kg par agneaucar non habitués à être parqués le soirCoût total : 11 519 eurosEn Italie, on <strong>en</strong> compte 700. Le loupitali<strong>en</strong> est différ<strong>en</strong>t du loup canadi<strong>en</strong>, : ilest plus petit et ressemble à un chi<strong>en</strong> debonne taille.Les problèmesdes bergersLa profession de l’élevage doit faireface à de nombreux problèmes avec uneconcurr<strong>en</strong>ce internationale vive et unsouti<strong>en</strong> massif à l’agriculture int<strong>en</strong>sive. Laviande ovine est peu valorisée et le métierde berger rude. C’est dans ce contexte quele loup focalise tous les griefs.Certains, <strong>en</strong>core peu nombreux danscertaines régions, accept<strong>en</strong>t de pr<strong>en</strong>dreles mesures de protection. D’autresdemand<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>fermem<strong>en</strong>t des loups dansdes réserves où les touristes pourrai<strong>en</strong>tles voir.D’autres <strong>en</strong>core demand<strong>en</strong>t le droit detuer ou d’empoisonner le loup et certainssont prêts à <strong>en</strong>trer dans l’illégalité commeces éleveurs <strong>en</strong> Espagne où le taux de braconnageest estimé <strong>en</strong>tre 10 et 15%.Certains, et ils ont raison, dis<strong>en</strong>t queles brebis jou<strong>en</strong>t un rôle important dansl’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> des alpages, et que l’arrêt dupastoralisme serait préjud<strong>ici</strong>able.Cep<strong>en</strong>dant peut on p<strong>en</strong>ser que le loup,aujourd’hui, est susceptible de provoquerl’arrêt du pastoralisme ?SILENCE N°318/31931Janvier 2005


Comm<strong>en</strong>tse nourrit le loup ?Neuf mois sur douze, le loup se nourritd’ongulés sauvages : chamois, chevreuils,cerfs, mouflons, sangliers, bouquetins.En été, alors que 700 000 moutonsmont<strong>en</strong>t dans les alpages, «les ovinsreprés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 20 et 50% du régimealim<strong>en</strong>taire de certaines meutes» selonChristophe Duchamp, de l’ONCFS,Office national de la chasse et de la faunesauvage.Le loup serait responsable de moinsde 1% de la mortalité ovine selon leCNEVA, C<strong>en</strong>tre national d’études vétérinaireset animales, étude réalisée <strong>en</strong> 1999.2200 brebis ont été tuées <strong>en</strong> 2003 parle loup contre 50 000 par les chi<strong>en</strong>serrants, selon les estimations du WWF,Fonds mondial pour la nature. Il n’est pastoujours possible de distinguer les indicesde la prés<strong>en</strong>ce et des attaques du loup deceux du chi<strong>en</strong>t errant.Selon certains experts gouvernem<strong>en</strong>taux,les dégâts ne se chiffr<strong>en</strong>t pas seulem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> nombre de moutons tués. «Untroupeau qui a été attaqué est beaucoupmoins prolifique et les avortem<strong>en</strong>ts spontanésnombreux contribu<strong>en</strong>t au découragem<strong>en</strong>tdes bergers» avance PhilippeBoda, directeur de l’agriculture des Alpesde-Haute-Prov<strong>en</strong>ce.En 2004, il y auraiteu trois fois plus d’attaques. Ce quiexplique sans doute la montée <strong>en</strong> pression.Par contre, il est avéré qu’il ne s’attaquepas à l’homme, qu’il évite, c’est cequ’on appelle «l’éloignem<strong>en</strong>t tranquille».Argum<strong>en</strong>ts desprotecteurs du loupPour l’Aspas le loup joue un rôleindisp<strong>en</strong>sable dans les écosystèmes. Il estun opportuniste : il mange les animauxmorts (charognes) ou faibles.Dans une lettre adressée par le WWFFrance, la FNE (France nature <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t)et Ferus (1), la position des associationsapparaît clairem<strong>en</strong>t : «Les associationsont dès le début exprimé leurdésaccord avec la décision ministérielle.Elles ne sont pas opposées sur le principeà une gestion des populations loup, nimême à des prélèvem<strong>en</strong>ts, le mom<strong>en</strong>tv<strong>en</strong>u, pourvu qu’ils s’inscriv<strong>en</strong>t dans lerespect des textes de droit (à conditionqu’il n’y ait pas d’autres moy<strong>en</strong>s et que lebon état de conservation de la populationne soit pas mise <strong>en</strong> cause), qu’ils rest<strong>en</strong>tlimités et <strong>en</strong>cadrés et qu’<strong>en</strong>fin, ils permett<strong>en</strong>tde répondre à un objectif clair, conditionsqui ne sont pas remplies dans leAspas, associationlibre pour desanimaux libresFondée <strong>en</strong> 1980 pour des besoinslocaux. Son succès <strong>en</strong> a fait uneassociation de dim<strong>en</strong>sion nationale.Par rapport aux autres associationscomme la Frapna, Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature, quiexistait avant elle, l’Aspas s’est tournéeplus vers le grand public, notamm<strong>en</strong>t<strong>en</strong> m<strong>en</strong>ant des actions <strong>en</strong> justice : 680recours sont introduits chaque année.Des juristes font partie du conseil d’administrationet l’association travaille <strong>en</strong>li<strong>en</strong> avec une quarantaine d’avocats.Aujourd’hui forte de 68 000 membres,l’association occupe sept salariés.Son installation nouvelle à proximité deCrest, dans des locaux proches de terrainsm<strong>en</strong>ant jusqu’à la rivière Drôme, auniveau d’une forêt alluviale très riche,vont lui permettre de concrétiser ungrand rêve, celui de faire un refuge modèlepour la faune à l’att<strong>en</strong>tion du public.Sur ce terrain, on pourra montrer comm<strong>en</strong>tfaire une réserve sur son propre terrain,comm<strong>en</strong>t recevoir et protéger unmaximum d’animaux <strong>en</strong> hiver, <strong>en</strong> fabricantdes nichoirs, des abris à insectes, desmares, des abris pour les hérissons.L’association ne perçoit aucune subv<strong>en</strong>tionet vit grâce à ses adhér<strong>en</strong>ts.L’association bénéf<strong>ici</strong>e d’un réseaude délégués qui transmett<strong>en</strong>t les informationsde leur départem<strong>en</strong>t.cadre proposé. Elles rappell<strong>en</strong>t que dansla situation actuelle, la population deloups <strong>en</strong> France, avec peut être une cinquantained’individus et des incertitudessur le nombre de meutes reproductricesdurablem<strong>en</strong>t établies (aucun chiffre dansle plan proposé, de toute façon moins dedix), ne permet pas de tuer des animauxalors même que les pouvoirs publicsadmett<strong>en</strong>t (c’est bi<strong>en</strong> le moins) que leretour de cette espèce est un <strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>tde la biodiversité et qu’il faut consoliderson implantation…».L’abattage de quatre loups représ<strong>en</strong>te<strong>en</strong>viron 10% de la population. C’est beaucouptrop pour une population <strong>en</strong>coreinstable alors qu’il faudrait atteindre 150animaux pour reconstituer durablem<strong>en</strong>tles meutes.Et alors que les experts gouvernem<strong>en</strong>taux,avec l’ONCFS, estim<strong>en</strong>t que c’estsans danger pour l’espèce, arguant que lacroissance des meutes déjà installées estde l’ordre de 25%, l’argum<strong>en</strong>t est réfutépar les observations itali<strong>en</strong>nes, qui ontdavantage de recul et qui estim<strong>en</strong>t cettecroissance à 7%.Des mesures déjàmises <strong>en</strong> œuvre ontfait leurs preuvesLorsqu’on compare les élevagescaprin et ovin on se r<strong>en</strong>d compte que lesconditions d’élevage ne sont pas lesmêmes. Alors le néophyte peut légitimem<strong>en</strong>tse poser la question : pourquoi lesmoutons ne sont-ils pas toujours aussibi<strong>en</strong> «gardés» que les chèvres ?Pour préserver le loup sans m<strong>en</strong>acerl’élevage, le ministère de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t amis <strong>en</strong> place des comp<strong>en</strong>sations et desaides : cabanes d’alpage, adductions d’eau,parcs de regroupem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>clos électrifiés,chi<strong>en</strong>s patous offerts gratuitem<strong>en</strong>t.Pour r<strong>en</strong>forcer la surveillance dutroupeau des financem<strong>en</strong>ts permett<strong>en</strong>t derémunérer des aides berger trois mois paran. Cep<strong>en</strong>dant <strong>en</strong>core trop de troupeauxrest<strong>en</strong>t sans surveillance.Pour faciliter la surveillance nocturne,les parcs de rassemblem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>tourésde filets alim<strong>en</strong>tés par des électrificateursphotovoltaïques, sont partiellem<strong>en</strong>t aidés.Peu d’éleveurs ont mis <strong>en</strong> pratique cesmoy<strong>en</strong>s de lutte. Concernant le chi<strong>en</strong> «ilsrechign<strong>en</strong>t surtout parce qu’ils ont l’habitudede laisser les brebis seules et qu’unchi<strong>en</strong> nécessiterait leur prés<strong>en</strong>ce. On est<strong>en</strong> mesure de prouver devant le tribunalque des mesures de protection préconiséesfonctionn<strong>en</strong>t. Donc à l’heure actuelles’il y a des attaques de loups elles se fontsur des troupeaux mal gardés».Pour l’Aspas, le problème des troupeauxc’est le nombre de bêtes. «Un bergerdoit parfois s’occuper de 2000 brebis et desbrebis blessées peuv<strong>en</strong>t rester jusqu’à troisjours sans voir le berger et donc laissées àelles-mêmes. Il faut donc réduire les effectifsdes troupeaux, arrêter de donner dessubv<strong>en</strong>tions à la brebis et les aider à valoriserleur viande par des labels (2).Et puis aussi nous avons le modèle del’Italie. Les bergers ont des petits troupeaux.Ils les font r<strong>en</strong>trer tous les soirspour la traite puisqu’ils fabriqu<strong>en</strong>t du fromagelabellisé «loups» et ils v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t auxtouristes. Ainsi <strong>en</strong> Italie on a vu des petitsvillages complètem<strong>en</strong>t abandonnésr<strong>en</strong>aître. On pourrait faire cela dans leMercantour. Il y a très peu de loups et lestouristes ne les voi<strong>en</strong>t pas forcém<strong>en</strong>t maisc’est attractif. Pour l’accompagnem<strong>en</strong>t lesbergers pourrai<strong>en</strong>t recevoir les touristes etv<strong>en</strong>dre leurs produits.Selon certains éleveurs ces mesures ontdes limites financières mais aussi techniques: le chi<strong>en</strong> patou, par exemple, s’illimite les prélèvem<strong>en</strong>ts n’empêche pas lesattaques et risque d’agresser les touristes.SILENCE N°318/31932Janvier 2005


DRLes éleveurs doiv<strong>en</strong>t pouvoir travaillerdans de bonnes conditions. Lasociété doit être solidaire.Les arcanes jud<strong>ici</strong>aireset politiquesPeu après que le ministre de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tait donné son accord à l’abattagede cinq à sept loups, <strong>en</strong> cas d’attaquesrécurr<strong>en</strong>tes de troupeaux, les préfetsdes Alpes-Maritimes, des Alpes-de-Haute-Prov<strong>en</strong>ce et des Hautes-Alpes ontlancé l’opération d’abattage de quatreloups dans ces trois départem<strong>en</strong>ts. Ladécision ministérielle issue du plan d’actionsur le loup 2004-2008 a été prisesans véritable concertation avec les associationsde protection de la nature, sanspr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte l’état de conservationdes populations de cette espèce et <strong>en</strong>toute illégalité puisque contraire à lalégislation actuelle.Saisis par l’Aspas, le 20 juillet 2004, letribunal administratif de Nice et la courd’appel de Marseille, respectivem<strong>en</strong>t les 6et 11 août ont susp<strong>en</strong>du les arrêtés despréfets concernés.Le 12 août un arrêté ministériel autorisel’abattage de quatre loups au maximumet le 20 août le Conseil d’Etat, saisi parl’Aspas, la SPA, la FNE et la Conv<strong>en</strong>tionVie et nature donne son feu vert.Des associations de protection de lanature ont déposé plainte devant laCommission europé<strong>en</strong>ne pour violationd’une directive de 1992.Le 11 octobre, Serge Lepelletier, ministrede l’écologie et du développem<strong>en</strong>tdurable, pressé par les prises de positiondu ministre de l’agriculture qui, dès le27 août lui demandait d’élargir la zoned’abattage et se pose <strong>en</strong> déf<strong>en</strong>seur des éleveurs,a ét<strong>en</strong>du la zone d’abattage à laDrôme, l’Isère et la Haute-Savoie.Victoire sur la loi VerdeilleL’association intervi<strong>en</strong>t au niveau europé<strong>en</strong> pour ori<strong>en</strong>ter les lois mais essaie surtout de faireappliquer, <strong>en</strong> France, le droit europé<strong>en</strong>. Ainsi l’Aspas a travaillé sur la loi Verdeille qui permettaitla chasse sur les terrains privés. Pour supprimer cette loi de nombreuses démarches jud<strong>ici</strong>airesont été nécessaires avant de gagner <strong>en</strong>fin au niveau de la Cour europé<strong>en</strong>ne des droits de l’homme,le 29 avril 1999. C’est un chemin de 18 ans de démarches et de procédures pour qu’<strong>en</strong>fin,aujourd’hui les adhér<strong>en</strong>ts de l’Aspas puiss<strong>en</strong>t mettre leur terrain <strong>en</strong> refuge.Jardinage biologiqueLancée dans les années 80, l’opération coccinelle fait la promotion de la réintroduction de cettebête comme moy<strong>en</strong> de lutte contre les insectes destructeurs de cultures. La coccinelle prés<strong>en</strong>téecomme alternative aux pest<strong>ici</strong>des a connu un grand succès. «Nous souhaitions nous adresser auxjardiniers pour attirer leur att<strong>en</strong>tion sur la tox<strong>ici</strong>té de produits qu’ils utilisai<strong>en</strong>t et leur montrerqu’il est possible de jardiner naturellem<strong>en</strong>t. Pour mettre <strong>en</strong> œuvre cette action, qui a duré dixans, nous avons crée un laboratoire de production de coccinelles à Val<strong>en</strong>ce et nous avons distribuéœufs et larves…».Pr<strong>en</strong>ez la mer pas ses richessesDepuis quelques années, l’Aspas travaille avec le parc de Port-Cros car la pêche y était <strong>en</strong>core«illégalem<strong>en</strong>t» autorisée.Réhabiliter le r<strong>en</strong>ardPar la campagne «la bromolione c’est mortel, le r<strong>en</strong>ard c’est naturel», l’Aspas a dénoncé lesconséqu<strong>en</strong>ces des campagnes d’empoisonnem<strong>en</strong>ts massifs de mulots <strong>en</strong> expliquant que le r<strong>en</strong>arda sa place dans la nature. Le r<strong>en</strong>ard est parfois accusé à tort, mais aussi à raison, de manger lespoules de nos concitoy<strong>en</strong>s. L’Aspas donne des solutions pour protéger les poules et expliquer lesmœurs des r<strong>en</strong>ards. C’est un animal très intellig<strong>en</strong>t qui ne fait pas ses prédations près de chezlui : il vaut donc mieux avoir un r<strong>en</strong>ard sur ses terres afin qu’il n’y fasse pas ses prédations. Deplus les études des excrém<strong>en</strong>ts de r<strong>en</strong>ard montr<strong>en</strong>t des traces minimes de poules puisqu’il s<strong>en</strong>ourrit ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t de petits rongeurs.Dimanche sans chasseL’Aspas part<strong>ici</strong>pe à un gros collectif avec une c<strong>en</strong>taine d’associations pour demander l’interdictionde la chasse le dimanche. «On va y arriver, même s’il y a eu retour <strong>en</strong> arrière. En effet nousavions gagné le mercredi mais le gouvernem<strong>en</strong>t Raffarin est rev<strong>en</strong>u dessus. Les chasseurs étantmoins de 2% de la population et les non chasseurs 98% ça va basculer».Mireille G<strong>en</strong>drier est choquée par l’attitudedes politiques : «<strong>en</strong> démocratie onrespecte la justice. A la sortie du tribunalde Marseille, alors que le juge v<strong>en</strong>ait deprononcer la susp<strong>en</strong>sion de l’arrêté préfectoral,le représ<strong>en</strong>tant du préfet a hurléque ça ne se passerait pas comme ça. Onest très choqué par ce type d’attitude. Lesreprés<strong>en</strong>tants de l’Etat sembl<strong>en</strong>t s’asseoirsur les décisions des tribunaux et de leurcôté les juges ont parfois des difficultés àcompr<strong>en</strong>dre les élém<strong>en</strong>ts techniques.Cep<strong>en</strong>dant, <strong>ici</strong>, la justice se base sur desdossiers sci<strong>en</strong>tifiques donc on gagne toujours».Raison garderOn peut regretter que les raisonnem<strong>en</strong>tsse fass<strong>en</strong>t sur le court terme. Lesbergers ont des raisons de vouloir la peaudu loup car leur situation immédiate estdiff<strong>ici</strong>le et les déf<strong>en</strong>seurs des espèces sauvagesdoiv<strong>en</strong>t agir rapidem<strong>en</strong>t pour préserverl’espèce. Cep<strong>en</strong>dant, à long terme,on ne peut <strong>en</strong>visager l’exterminationd’une espèce dont la prés<strong>en</strong>ce doit être<strong>en</strong>visagée globalem<strong>en</strong>t : chaque espèceanimale a sa place dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tdonné. La disparition de certainesd’<strong>en</strong>tre elles dans le passé a montré ledéséquilibre créé dans certains cas.Aujourd’hui il est urg<strong>en</strong>t de désamorcerce conflit stérile où les problèmes sontmal posés, de se mettre autour d’une tableet reconnaître que la prés<strong>en</strong>ce du louppeut aussi être une opportunité pour lasanté des cheptels et, pour les économiesécotouristiques, comme <strong>en</strong> Italie, uneadaptation intellig<strong>en</strong>te.Il est scandaleux de voir comm<strong>en</strong>t lespolitiques esquiv<strong>en</strong>t les problèmes économiquesréels de la filière ovine <strong>en</strong> lesréduisant à la prés<strong>en</strong>ce de quelquesdizaines de loups et donc <strong>en</strong> évitant deposer, une fois de plus, les problèmes defond.L’homme ayant déserté les zones demontagne, les grands ongulés sont rev<strong>en</strong>uset les conditions sont favorables nonseulem<strong>en</strong>t au retour du loup mais ausside l’ours ! Le loup est à déf<strong>en</strong>dre, commeles autres espèces, <strong>en</strong> connaissance decause, <strong>en</strong> mettant à plat les vrais problèmeset <strong>en</strong> mettant <strong>en</strong> place les moy<strong>en</strong>sde la cohabitation.Sylviane Poul<strong>en</strong>ard nASPAS, BP 505, 26401 Crest cedex,tél : 04 75 25 10 00.(1) Ferus, anci<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t Artus, est une association deprotection des loups, des ours et des lynx. Ferus, BP114, 13718 Allauch cedex, tél : 04 91 68 36 26.(2) Actuellem<strong>en</strong>t nous sommes <strong>en</strong>vahis par le moutonnéo-zélandais. C’est une conséqu<strong>en</strong>ce de l’affairedu Rainbow Warrior. Pour faire r<strong>en</strong>trer les épouxThuringe, l’Etat français s’est <strong>en</strong>gagé à laisser <strong>en</strong>trer laviande de Nouvelle-Zélande. On ne peut rev<strong>en</strong>ir surcet accord, mais pour lutter contre l’importation decette viande à bas prix, de qualité médiocre, on peutlabelliser la nôtre.SILENCE N°318/31933Janvier 2005


Le chantde la TerreDREnvironnem<strong>en</strong>tL’association Le chant dela Terre a été créée <strong>en</strong> 1995 eta pour but la connaissance, ladiffusion de techniques de survie<strong>en</strong> milieu naturel et la prise deconsci<strong>en</strong>ce de son indisp<strong>en</strong>sableprotection.Elle a aménagé un lieu de viesitué sur les contreforts <strong>en</strong>soleillésde la haute vallée de laCance dans une zone bi<strong>en</strong>tôtclassée Zone d’espace naturels<strong>en</strong>sible grâce à la diversité dela faune et de la flore qui l’habit<strong>en</strong>t.Elle y <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>t un jardinsemi-sauvage et potager et proposedivers supports de communication: un livre et une expositionsur les plantes sauvages comestibles,des stages ainsi qu’unspectacle sur les contes amérindi<strong>en</strong>s«un élan de conteur».Le livre Simples, sauvages etcomestibles, de 130 pages, estillustré d’aquarelles réalistesde l’auteure, Hélène Bouhofra,et décrit une cinquantaine deplantes sauvages faciles à trouver.On y trouve des recettes pour cuisiner,se soigner ou soigner sonjardin ainsi que des indicationssur les plantes fumables.Les stages sont organisés surquatre jours <strong>en</strong> modules adaptablesde mars à octobre. Auprogramme : balades, cueillette,jardinage, cuisine, et le soircontes amérindi<strong>en</strong>s et floraux.n Le chant de la Terre, Kanimahé,07690 Saint-Juli<strong>en</strong>-Vocance,tél : 04 75 34 73 81.Réduction des déchetsLa Coordination nationale pour la réduction des déchetsà la source exige un moratoire sur la construction d’incinérateursou leur ext<strong>en</strong>sion, et la fermeture à terme des existants ; demandela promotion de la réduction des déchets à la source (aussi bi<strong>en</strong>par des changem<strong>en</strong>ts de comportem<strong>en</strong>t du consommateur que pardes changem<strong>en</strong>ts dans l’industrie) ; souti<strong>en</strong>t la réutilisation et letri-recyclage pour aboutir à la fin des incinérateurs et des décharges(que ces dernières soi<strong>en</strong>t appelées «c<strong>en</strong>tre d’<strong>en</strong>fouissem<strong>en</strong>t technique»ou «c<strong>en</strong>tre de stockage»). Elle refuse l’importation et l’exportationdes déchets conformém<strong>en</strong>t aux définitions de la Conv<strong>en</strong>tionde Bâle. Elle rev<strong>en</strong>dique par l’intermédiaire des élus locaux et nationaux,un débat démocratique et transpar<strong>en</strong>t sur la gestion desdéchets. Elle exige un contrôle accru, inopiné et indép<strong>en</strong>dant desinstallations existantes et la diffusion de l’information. Enfin, elledemande la mise <strong>en</strong> place d’une étude indép<strong>en</strong>dante des conséqu<strong>en</strong>cesde ces installations sur la santé et l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Associations membres de la coordination :n Comité de déf<strong>en</strong>se contre l’incinération Drôme-Ardèche, Mireille Bouquet,rue du Paradis, 07130 Soyons, tél : 04 75 60 45 45.n Frapna Ardèche, Frédéric Jacquemart, Le Village, 07200 Saint-Eti<strong>en</strong>nede-Fontbellon,tél : 04 75 93 41 45.n Bogue cév<strong>en</strong>ole, Hans Manass<strong>en</strong>, Couderc le Roure, 07330 Barnas-Thueyts,tél : 04 75 36 43 65.n Association de consommateurs de Fontaulière, Gisèle Joffre, Les Poudes,BP 01, 07380 Pont-de-Labeaume, tél : 04 75 38 05 39.n Frapna Drôme, Edwige Roche, 9, rue du Lycée, 26000 Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 81 12 44.n Grain de sable, Philippe Girard, Les Places, 26120 Chabeuil,tél : 04 75 85 40 52.Pour lesgénérationsfuturesDRPierre Chastan à l’ONU.Le 17 octobre 2001, <strong>en</strong> qualitéde citoy<strong>en</strong> du monde, feu le commandantJacques-Yves Cousteauremettait à Kofi Annan, secrétairegénéral des Nations-Unies,une pétition ayant recueilli neufmillions de signataires dansc<strong>en</strong>t-six pays intitulée «Pour lesdroits des générations futures».Pierre Chastan, ex-bénévole del’Equipe Cousteau, avait pris surlui de partir seul à traversl’Atlantique sur son petit voilierMessage, construit de ses mains<strong>en</strong> bois pour porter aux Nations-Unies ses propres feuilles depétition. A lui seul, il collectera6000 signatures.La Déclaration des Droits générationsfutures comm<strong>en</strong>ce ainsi :«Article 1. Les générations ontdroit à une Terre indemne et noncontaminée ; elles ont le droit dejouir de cette Terre qui est lesupport de l’humanité, de la cultureet des li<strong>en</strong>s sociaux assurantl’appart<strong>en</strong>ance à la grande famillehumaine de chaque générationet de chaque individu.Article 2. Chaque génération,recevant <strong>en</strong> héritage partiel ledomaine Terre, a un devoir d’administratricevis-à-vis des générationsfutures ; elle doit empêchertoute atteinte irréversible à la viesur Terre ainsi qu’à la liberté età la dignité de l’homme».n Pierre Chastan, le Village,26770 La Roche-Saint-Secret,tél : 06 81 96 25 41.Tournico-SolAssociation d’éducation populaire,Tournico-Sol anime un cerclede réflexion principalem<strong>en</strong>tautour du développem<strong>en</strong>t local.Elle essaie d’introduire dans lesdébats actuels la notion du droitdes générations futures.Il apparaît que l’importance querevêtira dans l’av<strong>en</strong>ir la gestionde nos territoires ruraux demanderade plus <strong>en</strong> plus, pour l’accueildes urbains et le mainti<strong>en</strong>des populations actives etRéseau Ecoleet natureLe réseau Ecole et nature est né<strong>en</strong> 1983 pour mettre <strong>en</strong> communréflexions, pratiques et projetsd’éducation à l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Dans sa mise <strong>en</strong> œuvre, il déf<strong>en</strong>dun état d’esprit favorisant lasolidarité citoy<strong>en</strong>ne <strong>en</strong>tre les artisansdu développem<strong>en</strong>t durable.Il s’agit donc d’être au service detous ceux qui font de l’éducationà l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, dans le respectde leurs approches, de leurs appart<strong>en</strong>anceset de leurs pratiques.n Réseau nature d’éducation àl’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, c/o Frapna, Le Village,07200 Saint-Eti<strong>en</strong>ne-de-Fontbellon,tél : 04 75 93 41 45.n Réseau départem<strong>en</strong>tal drômoisd’éducation à l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, Maisonde la nature et de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,3, côte des Chapeliers, 26100 Romans,tél : 04 75 05 30 22.résid<strong>en</strong>tes, une vigilance sur lespratiques d’aménagem<strong>en</strong>t et depréservation de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Ainsi l’association anime l’observatoiredes pratiques de développem<strong>en</strong>tlocal écologique et social.Politologues, juristes, économistes,sociologues, hauts fonctionnaires,élus sont soll<strong>ici</strong>téspour s’<strong>en</strong>gager dans un conseilconsultatif.Cet observatoire aurait pourobjectif de réunir des informationspouvant alim<strong>en</strong>ter un débatd’idées face aux pratiques de«gouvernance» qui dépossèd<strong>en</strong>tles citoy<strong>en</strong>s de leur droit à unedémocratie part<strong>ici</strong>pative.n Les Amis de Tournicol-Sol, mairie,07380 Chirols, tél : 04 75 37 58 97.C<strong>en</strong>tresperman<strong>en</strong>tsd’initiation àl’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tDepuis 1972, les CPIE, c<strong>en</strong>tresperman<strong>en</strong>ts d’initiation à l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,ont pour mission deprocurer aux habitants d’un paysun outil d’animation, apporter àtous la possibilité d’une s<strong>en</strong>sibilisationet d’une formation à l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Aujourd’hui, l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>test dev<strong>en</strong>u une préoccupationpartagée, <strong>en</strong> particulierpar les élus territoriaux. Pourcréer les conditions d’une citoy<strong>en</strong>neté,le rôle des CPIE resteunique et pertin<strong>en</strong>t. Début 2005,il existe 72 CPIE <strong>en</strong> France.n CPIE Drôme des Collines,3, côte des Chapeliers, 26100Romans, tél : 04 75 05 30 22.n CPIE du Vercors, La Roseraie,126, route de Saint-Donat, 38250Lans-<strong>en</strong>-Vercors, tél : 04 76 94 30 40.SILENCE N°318/319 Janvier 200534


Michel BernardMichel BernardDRForêt de Saou, forêt de libertéLa forêt de Saou marque la limite<strong>en</strong>tre les Alpes du Nord et lespréalpes prov<strong>en</strong>çales, au sud de lavallée de la Drôme. Elle constitueun <strong>en</strong>semble géologique original :c’est le plus haut synclinal perchéd’Europe. D’une surface de 2500hectares, elle s’élève de 385 m à1585 m (aux Trois Becs). Elle estceinturée par d’imm<strong>en</strong>ses falaiseset ne laisse que quelques passagesEntrée de la forêt.pour y pénétrer. Un chemin de granderandonnée emprunte une partiedes sommets. Longtemps privée, laforêt est v<strong>en</strong>due dans les années 80à une compagnie d’assurances quipour r<strong>en</strong>tabiliser son investissem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>visage alors, <strong>en</strong> 1989,de la transformer <strong>en</strong> vaste chasseprivée… notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> murant lesaccès dans les falaises. Les associationsde protection de la nature seManif du 20 octobre 1989. mobilis<strong>en</strong>t et le 20 octobre 1989,près de 10 000 personnes v<strong>en</strong>ues de toute la région s’y retrouv<strong>en</strong>t pourune imm<strong>en</strong>se manifestation. La compagnie d’assurance recule. Fin 2003,après des années de négociations, le conseil général de la Drôme estdev<strong>en</strong>u propriétaire et un classem<strong>en</strong>t de protection <strong>en</strong> site de biosphèreest <strong>en</strong> cours au niveau europé<strong>en</strong>.n Collectif forêt de Saou, forêt de liberté, 6, rue Marguerite, 26400 Saou.n A lire : numéro spécial des Epines drômoises sur la forêt de Saou, été 2001.Col del’Escrinet :extrême chasseCol de l’Escrinet.A la fin des années 80, le col del’Escrinet, <strong>en</strong>tre Privas etAub<strong>en</strong>as, devi<strong>en</strong>t un <strong>en</strong>jeu parfoisviol<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre chasseurs et protecteursde la nature. Ces derniersdénonc<strong>en</strong>t l’extrême-chasse quis’y passe <strong>en</strong> dehors des datesd’ouverture et où sont massacrésles oiseaux migrateurs. Des associationsachèt<strong>en</strong>t progressivem<strong>en</strong>tles terrains, mais ri<strong>en</strong> n’y fait etles chasseurs pass<strong>en</strong>t quandmême. Chaque année, des manifestationst<strong>en</strong>dues s’y déroul<strong>en</strong>t,les forces de l’ordre se déployantlargem<strong>en</strong>t pour éviter les affrontem<strong>en</strong>ts.Un collectif se met <strong>en</strong>place autour de la Frapna, de laLPO et du Cora et décide d’attaquerle préfet <strong>en</strong> justice pournon-application de loi. Cela finitpar porter ses fruits : 16 gardeschassesintervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t, provoquantla colère des chasseurs qui, le15 mars 1999, les séquestr<strong>en</strong>tp<strong>en</strong>dant six heures. Le 22décembre 1999, plusieurs chasseurssont condamnés à de laprison avec sursis, dont AlainRoure, alors conseiller régionalCNPT. Globalem<strong>en</strong>t, ils doiv<strong>en</strong>tverser 25 000 € de dommageset intérêts. Malgré cela, les chasseurscontinu<strong>en</strong>t. Encore au printemps2004, le collectif compte502 coups de fusils le 4 mars,793 le 7 mars. De 15 000oiseaux migrateurs qui passai<strong>en</strong>tdans les années 80, on n’<strong>en</strong>compte plus aujourd’huiqu’<strong>en</strong>viron 4000.n Collectif Escrinet libre, Gilles Duc,Cora, tél : 04 72 77 19 84.n CORA, C<strong>en</strong>tre ornithologiqueRhône-Alpes, 3, côte des Chapeliers,26100 Romans, tél : 04 75 05 14 79.n CORA, 07200 Saint-Eti<strong>en</strong>ne-de-Fontbellon, tél : 04 75 35 55 90.n Roger Mathieu, Action faunesauvage, lotissem<strong>en</strong>t le Carthaginois,26270 Loriol, tél : 04 75 61 76 91.Cév<strong>en</strong>nesTerre delumièreL’association a été créée <strong>en</strong> 1976à l’initiative de Roland Comte quis’était inspiré de l’exemple prov<strong>en</strong>çald’Alpes de lumière. Ellea pour but la connaissance et lasauvegarde du patrimoine culturelet naturel vivarois. Elle réaliseaussi un important travail derecherche sur l’architecture rurale,l’art roman vivarois, les traditionspopulaires.n Cév<strong>en</strong>nes Terre de lumière,20, route de Vals, 07200 Aub<strong>en</strong>as,tél : 04 75 93 32 66.Vautours<strong>en</strong> BaronniesLa réintroduction du vautourmoine dans le sud de la Drômeest <strong>en</strong> cours depuis 1996 aprèsune longue étude ornithologiqueet le souti<strong>en</strong> des institutions.n Vautours <strong>en</strong> Baronnies, mairie,26510 Rémuzat, tél : 04 75 27 81 91.Et égalem<strong>en</strong>tArdèch<strong>en</strong> Accrobranchés, BP 4, 07100 Annonay,tél : 04 75 67 52 20. Les premiers à avoirlancé la mode des jeux dans les arbres,aujourd’hui largem<strong>en</strong>t récupéré parles parcs d’attraction.n Brin d’jardin, La Davalade, 07110Chassiers, tél : 04 75 88 35 06. Initiationau jardinage et à la découverte de la fauneet de la flore.n Clair d’étoiles, La Davalade, 07110Chassiers, tél : 04 75 88 35 06. Déf<strong>en</strong>sede l’astronomie et lutte contreles lumières parasites.n Pour la déf<strong>en</strong>se de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tde Toulaud, Le Village, 07130 Toulaud.n Amis des Thines, 07140 Malarcesur-la-Thine,tél : 04 75 35 08 98.n Collectif Stop déchets Ardèche, BP 30,07140 Les Vans, tél : 04 75 94 97 93.n Flora faune, Sandrine et Gilles Bonnaud,Les Chambons, 07140 Gravières,tél : 04 75 37 39 93.n Les Jardins de l’Helvie, quartier duTemple, 07200 Aub<strong>en</strong>as, tél : 04 75 35 3117. Jardins de 2,5 hectares où sont prés<strong>en</strong>tesplus de 150 espèces végétales. Vieux de plusieurssiècles, anci<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>u pardes moines, il est aujourd’hui géré par uneassociation.n Carpe, Collectif Ardèche pour la protectionde l’eau, BP 08, 07200 Ucel,tél : 04 75 93 30 43.n Frapna Ardèche, Le Village, 07200 Saint-Eti<strong>en</strong>ne-de-Fontbellon, tél : 04 75 93 41 45.n CRPF, C<strong>en</strong>tre régional de protection forestière,place Olivier-de-Serres, 07200Aub<strong>en</strong>as, tél : 04 75 35 40 26.n Vivante Ardèche, château de Vogüé,07200 Vogüé.n Clapas roches, nature et paysages, Basvillage, 07200 Fons, tél : 04 75 93 38 73.n Jean-Claude Mourgues, Cliniquevétérinaire, 16, rue Docteur-Cadet, 07300Tournon, tél : 04 75 08 41 41.C<strong>en</strong>tre de soins pour animaux sauvages.n Bassin de l’Eyrieux, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tet développem<strong>en</strong>t, Le Plot, 07360 LesOllières-sur-Eyrieux, tél : 04 75 66 33 06.n SAED, sud Ardèche <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t développem<strong>en</strong>t,Commanderie de Jalès, 07460Berrias, tél : 04 75 39 37 07.n Drôme-Ardèche écologie, 696, av<strong>en</strong>ueGeorges-Clem<strong>en</strong>ceau, 07500 Guilherand,tél : 04 75 81 15 98.n Parc naturel régional des montsd’Ardèche, La Prade, 07560 Montpezatsous-Bauzon,tél : 04 75 94 35 20.n Ardèche-randonnées, hameau de Thieure,07600 Asperjoc, tél : 04 75 37 46 81.n Sithère, hôtel de ville, 07600 Valsles-Bains,tél : 04 75 37 63 80. Protectiondes jeunes volcans d’Ardèche.n Ecate, Etudes et conseils, aides parle travail dans l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, 2, cheminSainte-Croix, 07700 Bourg-Saint-Andéol,tél : 04 75 54 73 18.n Gil Dupuis, Biosver paysage, 1, lotissem<strong>en</strong>tCastel Lilas, 07800 Beauchastel,tél : 04 75 85 35 40. Elagueur <strong>en</strong> biodynamie.Drôm<strong>en</strong> Frapna Drôme, 9, rue du Lycée, 26000Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 81 12 44.n C<strong>en</strong>tre initiation à la nature,74, av<strong>en</strong>ue Maurice-Faure, 26000 Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 81 25 07.n Maison de la nature et de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,3, côte des Chapeliers 26100DRRomans-sur-Isère, tél : 04 75 05 30 22.n Naturalia, MNE, 3, côte des Chapeliers,26100 Romans-sur-Isère. Expositionperman<strong>en</strong>te sur la faune locale et sur lesreptiles de France.n Association de la Drôme des collinesforestières, 47, rue Saint-Nicolas, BP 96,26100 Romans, tél : 04 75 02 10 67.Association qui agit pour améliorer lesconnaissances forestières, favoriser ladiffusion et l’application des techniquessylvicoles, <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre ou part<strong>ici</strong>perà toute action pouvant contribuerà améliorer la gestion forestière, la protectiondes forêts et le marché du bois.n Athéné, association découverte nature,Les Garis, 26120 La Baume-Cornillane,tél : 04 75 60 32 02.n Association Chélonia, 11 bisrue Espeluche, 26200 Montélimar,tél : 04 75 90 93 20.n A pas de loup, 12, rue Malautière, 26220Dieulefit, tél : 04 75 46 80 18. Associationqui organise des accompagnem<strong>en</strong>ts de troupeaux<strong>en</strong> estives par des éco-volontaires,pour éviter les attaques par le loup.n Association castor et homme,27, av<strong>en</strong>ue Léon-Aubin, 26250 Livron,tél : 04 75 61 38 54. C<strong>en</strong>tre de suivi despopulations de castors <strong>en</strong> Drôme et Ardèche.n Réserve naturelle des Ramières, route dela Gare, 26400 Allex, tél : 04 75 62 65 60.n Les amis de la Borne, Jean-PaulBerthouze, Borne, 26410 Glandage,tél : 04 75 21 10 65. Association qui a vule jour pour lutter contre la privatisationde la montagne au profit de projetstouristiques destructeurs.n Mille traces, Le Casque, La Grange,26420 Saint-Agnan-<strong>en</strong>-Vercors,tél : 04 75 48 13 77.n Terre de ciel, Le Cazage, 26560Eygalayes, tél : 04 75 28 42 73.n MNLE, Mouvem<strong>en</strong>t national de luttepour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, Grande-Rue,26800 Montoison, tél : 04 75 84 47 61.Association d’inspiration communiste, bonnesur les questions de la sécurité au travail,déf<strong>en</strong>se vis-à-vis de l’amiante, mais nulle surdes questions comme l’énergie.Protectiondes gorgesde l’ArdècheL’Association pour la protectiondes gorges de l’Ardèche lutte contrel’invasion touristique (1,5 million devisiteurs par an) qui m<strong>en</strong>ace la protectiondu site avec la construction de multiplesétablissem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> limite du territoire.Situation dev<strong>en</strong>ue <strong>en</strong>core plus dramatiquedepuis la découverte <strong>en</strong> 1994 des grottesChauvet et un projet de constructiond’une fausse grotte pour imiter Lascaux.L’association dénonce le laxisme de l’administrationet les nombreuses dérogationsaccordées.n Association pour la protection des gorgesde l’Ardèche, Michel Pivert, place duChâteau,07150 Labastide-de-Virac,tél : 04 75 38 60 14.SILENCE N°318/319 Janvier 200535


EnfantsLa FourmilièreLa Fourmilière propose aux <strong>en</strong>fantsdes animations reliant nature et découverteartistique. Vingt ans d’un succès grandissant.La FourmilièreEn 1984, Anne Tissot, alors professeurde chant et de musique, militanteà Peuple et culture, une associationd’éducation populaire, cherchecomm<strong>en</strong>t valoriser le travail artistique <strong>en</strong>milieu rural.Elle lance alors La Fourmilière aveccomme objectif d’offrir des ateliers artistiqueset des séjours vacances aux jeunesde 6 à 16 ans. Les ateliers se pass<strong>en</strong>t <strong>en</strong>pleine nature. Elle reçoit le souti<strong>en</strong> de lacommunauté de communes du Val-de-Drôme (1) et s’installe à Crest pour m<strong>en</strong>erses activités.Curieux éco-site !P<strong>en</strong>dant longtemps, la Fourmilièr<strong>en</strong>’a pas disposé de locaux. Elle partageaujourd’hui une vaste pièce avecl’association Les Caprines dans un bâtim<strong>en</strong>tde l’Eco-site du Val-de-Drôme, àEurre. Un curieux <strong>en</strong>droit qui n’a pourle mom<strong>en</strong>t d’éco que le nom. Il s’agitde bâtim<strong>en</strong>ts rétrocédés par la SNCFà la communauté de communes, àproximité d’une réserve naturelle, LesRamières, le long de la Drôme. Cesbâtim<strong>en</strong>ts étai<strong>en</strong>t une base lors de laconstruction de la ligne TGV Lyon-Marseille. La communauté de communesveut y installer des bâtim<strong>en</strong>tsHQE, de haute qualité <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale,et y favoriser l’implantation d’activitésliées au développem<strong>en</strong>t durable.Pour le mom<strong>en</strong>t, ce sont de mochesbâtim<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> béton. Deux bâtim<strong>en</strong>tsdevrai<strong>en</strong>t accueillir prochainem<strong>en</strong>t des<strong>en</strong>trepôts pour L’Etincelle, petite chaînede magasins bio de la vallée,et pour Trans-Express-Circus, une grossetroupe de théâtre de rue. L’<strong>en</strong>sembledevrait être aménagé avec des cheminem<strong>en</strong>tspiétonniers et un chauffagecollectif au bois.Tout au long de l’année, La Fourmilièrepropose des semaines autour d’unPour les séjoursvacances, onconstate unegrande fidélité,les <strong>en</strong>fantsrev<strong>en</strong>ant annéeaprès année.projet artistique, avecune classe d’école, avecdes associations dejeunes, avec des institutsmédico-éducatifs(handicapés) majoritairem<strong>en</strong>tde la vallée.P<strong>en</strong>dant les vacancesscolaires, des activitésartistiques ouvertes àdes <strong>en</strong>fants qui arriv<strong>en</strong>td’un peu partout (deplus <strong>en</strong> plus découvr<strong>en</strong>t l’association parle site sur internet) sont organisées.L’accueil se fait pour l’ess<strong>en</strong>tiel dansdeux gîtes situés au sein du parc naturelrégional du Vercors, avec le label Panda (2).Marie Clem’sArtistes <strong>en</strong> herbeLa structure compr<strong>en</strong>d aujourd’huitrois salariés qui travaill<strong>en</strong>t <strong>en</strong> relationavec un réseau d’artistes locaux. Sur l’année,les ateliers font travailler à pleintemps l’équival<strong>en</strong>t de cinq-six artistes.Les séjours vacances de l’été nécessit<strong>en</strong>t laprés<strong>en</strong>ce d’une tr<strong>en</strong>taine de personnesdont un tiers d’artistes. Les artistes deLes perman<strong>en</strong>tes font un travail de fourmis.l’été peuv<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>ir de plus loin. Pourchaque animation, ce sont les artistes quiamèn<strong>en</strong>t le matériel dont ilsont besoin.Pour qu’une animation soitproposée, il faut donc que d’uncôté, il y ait les <strong>en</strong>fants, del’autre les artistes compét<strong>en</strong>ts,aimant travailler avec des<strong>en</strong>fants. La Fourmilière faisant larelation <strong>en</strong>tre les deux.Au départ, les premièresactivités ont surtout tournéautour du théâtre, de lamusique et de la danse. Au fur et à mesuredes années, le réseau d’artistes s’étoffant,de nouvelles activités sont apparuescomme dernièrem<strong>en</strong>t un atelier de landartp<strong>en</strong>dant l’été 2004.La Fourmilière est adhér<strong>en</strong>te à laFédération des familles rurales qui leurdemande des interv<strong>en</strong>tions p<strong>en</strong>dant l’annéeavec déplacem<strong>en</strong>t dans les villagespour différ<strong>en</strong>tes animations artistiques.Des thèmes leur sont ainsi parfois proposéspar cette fédération : ils ont fait unfilm d’animation sur la prév<strong>en</strong>tion routière,un autre sur la santé et l’hygiène (3).Il y a parfois des demandes lointainesspécifiques. L’association a ainsi accueillirécemm<strong>en</strong>t des <strong>en</strong>fants d’un hôpital dejour de Montreuil, des <strong>en</strong>fants considéréscomme «autistes». Le séjour a été axé surle théâtre dans la nature. Il y avait dix<strong>en</strong>fants pour cinq <strong>en</strong>cadrants. Il y a unetrès bonne perception de la nature par ces<strong>en</strong>fants et le séjour a été une réussite, leseul problème a été sa durée (dix jours)qui pour des <strong>en</strong>fants qui ont l’habitude dela proximité de leurs par<strong>en</strong>ts, a été jugéetrop longue.(1) 35 communes <strong>en</strong>tre Châtillon-<strong>en</strong>-Diois et le Rhône.(2) Le label Panda est décerné par l’association WWF,Fonds mondial pour la nature à des gîtes respectueuxde leur <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.(3) Des séjours «films d’animation» sont animéschaque année par le groupe Cumulo-Nimbus deToulouse, les <strong>en</strong>fants repartant chacun avec une cassettede leur film.SILENCE N°318/31936Janvier 2005


La FourmilièreLa FourmilièreLes artistes ont l’habitude d’accueillirtoute sorte d’<strong>en</strong>fants. Il y a notamm<strong>en</strong>t defortes demandes de la part de Maisons desjeunes et de Maisons pour tous pour organiserdes activités artistiques avec desjeunes considérés comme «diff<strong>ici</strong>les». Laseule difficulté est parfois dans le langage,ces jeunes s’amusant à parler des argotsde banlieue.L’association a fonctionné p<strong>en</strong>dant lesquinze premières années uniquem<strong>en</strong>t surses propres fonds. Depuis, il y a une certainereconnaissance du travail effectué.Des subv<strong>en</strong>tions ont été accordées aumom<strong>en</strong>t des premières embauches. LaFourmilière part<strong>ici</strong>pe à un programmeeuropé<strong>en</strong> sur l’art <strong>en</strong> milieu rural, au seind’une recherche m<strong>en</strong>ée par trois communautésde communes, <strong>en</strong>fin le départem<strong>en</strong>taccorde maint<strong>en</strong>ant une subv<strong>en</strong>tionde 3000 euros par an.L’installation réc<strong>en</strong>te, début 2003,dans l’Eco-site d’Eurre (voir <strong>en</strong>cadré) lesa rapprochés de la réserve naturelle desRamières, un site qui longe le cours de laDrôme, et La Fourmilière étudie actuellem<strong>en</strong>tun projet d’animation autour duthème de l’eau.Que le spectaclecomm<strong>en</strong>ceLa FourmilièrePour les séjours vacances, on constateune grande fidélité, les <strong>en</strong>fants rev<strong>en</strong>antannée après année. La Fourmilière conçoitles séjours de manières différ<strong>en</strong>tes avecles âges, r<strong>en</strong>dant les <strong>en</strong>fants de plus <strong>en</strong>plus autonomes d’année <strong>en</strong> année. Pourles ados, les séjours sont ainsi souv<strong>en</strong>t itinérants,avec la contrainte pour le groupede s’organiser <strong>en</strong> pleine nature. Au delàde 16 ans, les <strong>en</strong>fants sont supposés suffisamm<strong>en</strong>tautonomes pour organiser euxmêmesleurs séjours-vacances… Certainsadolesc<strong>en</strong>ts pass<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite un BAFAd’animateur nature et se lanc<strong>en</strong>t dansl’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t du même g<strong>en</strong>re d’animations.La Fourmilière s’interroge actuellem<strong>en</strong>tsur la possibilité d’ouvrir desséjours pour adultes car il existe unedemande de plus <strong>en</strong> plus forte de la partdes par<strong>en</strong>ts.Tout se termine par des spectacles ! Ala fin de chaque séjour, chaque grouped’<strong>en</strong>fants a pour objectif une représ<strong>en</strong>tationpublique que cela soit une représ<strong>en</strong>tationde théâtre, une exposition d’artplastique ou un parcours dans la nature.Ces spectacles sont annoncés dans lapresse locale et sont ouverts au public.Une façon de valoriser le travail des<strong>en</strong>fants et celui des artistes.Michel Bernard nLa Fourmilière, BP 136, 26400 Crest,tél : 04 75 40 69 61, www.assofourmiliere.com.Quelques exemplesde séjoursP<strong>en</strong>dant l’été 2004, cinq séjours ont étéorganisés. Le séjour Génies des boisproposait aux <strong>en</strong>fants de découvrir despersonnages de théâtre et de créer unehistoire autour de la nature. Une partiedu décor a été créé à partir d’un atelierde poteries. Le séjour Robinson créateur afait découvrir le land art avec des randonnéesau cours desquelles les <strong>en</strong>fantscherchai<strong>en</strong>t à utiliser des élém<strong>en</strong>ts de lanature pour créer. Une exposition aconclu le séjour. Les ados se sont vu proposerun séjour théâtre d’improvisation,avec comme les comédi<strong>en</strong>s de jadis, unparcours de la troupe de village <strong>en</strong> village.Le séjour Petits artistes <strong>en</strong> herbe a permisaux tout-petits de vivre une premièreexpéri<strong>en</strong>ce de collectivité avec théâtre,balade dans la nature, découverte desanimaux, chacun se prom<strong>en</strong>ant avec soncarnet de croquis. Le séjour Cirque <strong>en</strong> vola permis de découvrir jonglage, acrobatie,trapèze volant avec à la clé un spectaclese déplaçant dans tous les espaces dugîte, un spectacle qui a surpris le public.SILENCE N°318/31937Janvier 2005


VacancesLa BurleDepuis bi<strong>en</strong>tôt 30 ans, La Burleorganise des randonnéespédestres accompagnées ou <strong>en</strong>liberté. L’association est situéedans un tout petit village de lamontagne ardéchoise, et développeun tourisme att<strong>en</strong>tif aux différ<strong>en</strong>cesculturelles et respectueuxde l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Le voyage estavant tout perçu comme uneav<strong>en</strong>ture humaine, avec des r<strong>en</strong>contres.Les itinéraires proposésse font <strong>en</strong> association avec desprojets de développem<strong>en</strong>t local.La Burle adhère au réseauVagabondages, réseaud’organisateurs de randonnéeset de vacances actives non motorisées(sans avion ?), forts de leurancrage au pays.n La Burle, Village, 07510 Usclades,tél : 04 75 38 82 44. Randonnées<strong>en</strong> France et à l’étranger sous formesolidaire.AccueilpaysanAccueil paysan est un réseaunational qui s’est mis<strong>en</strong> place autour d’unecharte prévoyant pourles paysans qui fontdel’accueil <strong>en</strong> ferme lavolonté d’échangeravec les vacanciersdans un esprit convivialet de partage des savoirfaire.Le siège d’Accueil paysanest à Gr<strong>en</strong>oble.Ardèch<strong>en</strong> Dumoulin Isabelle, Les Comballes,Greytus, 07000 Ajoux,tél : 04 75 66 81 48.n Mariton Maryvonne et MichelL’Espine, 07150 Lagorce,tél : 04 75 37 10 43.n Volle Sylvie et Boissin Lionel, LesChambas-de-Molines, 07160 Dornas,tél : 04 75 29 41 46.n Béraud Cathy et D<strong>en</strong>is, L’Accueillette,Trouiller, 07190 Saint-Maurice-<strong>en</strong>-Chal<strong>en</strong>con, tél : 04 75 66 30 95.n Harder Georges et Marion, LeBosquet, chemin du Bosquet, 07200Saint-Didier-sur-Aub<strong>en</strong>as,tél : 04 75 35 00 83.n Lainé Brigitte et Philippe,Escouss<strong>en</strong>as, 07270 Saint-Prix,tél : 04 75 29 01 01.n Brault Gilbert et Guy Marie-Christine,ferme de Magnaudès, 07310 Borée,tél : 04 75 29 32 74.n Pfister Ameline, Les Plaines,07360 Dunière-sur-Eyrieux,tél : 04 75 65 31 33.n François Jacques et Redon Agnès,conservatoire des Terrasses, La Chareyre,07360 Saint-Michel-de-Chabrillanoux,tél : 04 75 65 39 50.n Villi<strong>en</strong> Pâquerette et Michel,ferme les G<strong>en</strong>êts, Les Fauries, 07410Arlebosc, tél : 04 75 06 74 56.n Gotz Yvonne et Hœv<strong>en</strong>aars Kees,L’Accueillette de Pruneyrolles, 07450Saint-Pierre-de-Colombier,tél : 04 75 94 55 54.n Alonso Anita et Daniel, L’Oustaoud’Aizac, hameau La Coste, 07530 Aizac,tél : 04 75 38 74 68.n Le Goff Michel, ferme de Pinch<strong>en</strong>olle,07530 Laviolle, tél : 04 75 38 73 62.n Pelletier Jean-Paul et Véronique,Le Nougier, 07530 Saint-Josephdes-Bancs,tél : 04 75 88 27 00.n Misset Arnaud, ferme du col sousGrange, 07600 Saint-Andéol-de-Vals,tél : 04 75 37 41 13.n Teyssier Solange et Bernard, ferme deVerd<strong>en</strong>, 07630 Le Béage,tél : 04 75 38 85 43.n Lagier Frédérique, bergerie du Bosc,Le Bosc, 07690 Vanosc,tél : 04 75 34 67 14.Drôm<strong>en</strong> Mathieu Philippe et Marie-Christine,ferme des Aygues, 26110 Montaulieu,tél : 04 75 27 40 44.n Leroy Marie-Thé et Gaubert Clém<strong>en</strong>t,La Bâtie, 26110 Saint-Sauveur-Gouvernet, tél : 04 75 27 33 39.n Amar Janine, ferme de la Grange-Neuve,26110 Valouse, tél : 04 75 27 72 59.n Berger Elisabeth, Les Péris, 26120Chateaudouble, tél : 04 75 59 41 94.n Pelurson G<strong>en</strong>eviève et Bernard,quartier Les Batailles, 26120 Ourches,tél : 04 75 60 31 69.n Gontard R<strong>en</strong>ée et Jean, Le Pereyret,26160 La Bégude-de-Maz<strong>en</strong>c,tél : 04 75 46 20 82.n Han<strong>en</strong> Laur<strong>en</strong>ce, ferme d’Alauzon,26170 La Roche-sur-le-Buis,tél : 04 75 28 24 57.n Faure Joëlle et R<strong>en</strong>é, L’AffûtGourmand, Les Blaches, 26190Bouvante-le-Haut,tél : 04 75 48 57 91.n Meylan Sylvette, ferme d’Espagne,route de Nyons, 26220 Dieulefit,tél : 04 75 46 39 20.n Ducros Françoise et Graillat Patrick,ferme Champ des Grâmes, 26260Bathernay,tél : 04 75 45 60 30.n Lagier Chantal et Robert, 26310Char<strong>en</strong>s, tél : 04 75 21 45 61.n Guilhot Aline et Jean-Luc, La Cour,26310 Miscon, tél : 04 75 21 36 31.n Mouyon Aimée et Roger, La Plaineaux Tilleuls, quartier Planchetieu,26340 Saillans, tél : 04 75 21 54 46.n Paillot Jean-Michel, la Fermedes Aubes, 26400 Aouste-sur Sye,tél : 04 75 25 14 52.n Campbell Ralph et P<strong>en</strong>sa Evelyne,miellerie des Chardons Bleus, D70direction Plan-de-Baix, 26400 Beaufortsur-Gervanne,tél : 04 75 76 45 61.n Cozon Stéphane et Hass Marion,Baume Rousse, 26400 Cobonne,tél : 04 75 25 08 68.n Reynard Sylviane et Jean-Marc,quartier Nichon, 26400 Mirabelet-Blacons,tél : 04 75 40 00 70.n Rossetti Marc, Le Mas de l’Ane,26400 Vaunaveys-la-Rochette,tél : 04 75 25 73 34.n Salvayre Céline et Jérôme,Au pays d’Yvette, route de Bez,26410 Châtillon-<strong>en</strong>-Diois,tél : 04 75 21 29 57.n Rouquier Christine, L’Escavale,Borne, 26410 Glandage,tél : 04 75 21 17 99.n Berthouze Jean-Paul et Goulletde-RugyR<strong>en</strong>ée, Borne, 26410 Glandage,tél : 04 75 21 10 65.Gîtes PandaLe gîte Panda est un hébergem<strong>en</strong>t«Gîtes de France»(gîte rural, chambre d’hôtes,gîte de séjour, gîte d’<strong>en</strong>fants)situé, dans la majorité des cas,dans un Parc naturel régionalou national, auquel le WWF,organisation mondiale de protectionde la nature, accordeson label s’il répond à troisconditions : être situé dans unDRn Coleiro Jean-Louis, Borne, 26410Glandage, tél : 04 75 21 17 31.n Cottin Christine, Les Chaberts,26420 Saint-Agnan-<strong>en</strong>-Vercors,tél : 04 75 48 25 77.n Hoeffler Pierre et Suzanne,La Chatelaine, Le Château,26420 Vassieux-<strong>en</strong>-Vercors,tél : 04 75 48 27 26.n Chambart Pascaline et Alain, Tzig’âne,Le Bois, Montjoux, 26460 Bourdeaux,tél : 04 75 53 36 94.n Dherbet Anne-Claude,Le Clos du Perrier, 26460 Bouvières,tél : 04 75 53 35 52.n Permingeat Jean-Marie et Marie-Line,auberge paysanne, La Vaumane, routed’Autichamp D.591, 26460 Truinas,tél : 04 75 53 30 08.n Marchand Pascale et Jean-Luc,Les Toiles du Bruzon, 26460 Truinas,tél : 04 75 53 35 01.n Krichel Gunter, Isaline et Anna,ferme des Hauches, 26460 Truinas,tél : 04 75 53 30 08.n Faure Christine, ferme Gouny, 26460Truinas, tél : 04 75 53 49 51.n Jouve Francine, relais de Saint-Antoine, 26470 La Motte-Chal<strong>en</strong>con,tél : 04 75 27 21 30.n Ronat Marie et Jean-Louis,ferme équestre, Motte Vieille,26470 La Motte-Chalancon,tél : 04 75 27 23 45.n Morin Joël, aire naturelle dePommerol, 26470 Pommerol,tél : 04 75 27 25 63.n Cornillac R<strong>en</strong>é et Claudine,gîte de Chamorin, 26510 Verclause,tél : 04 75 27 86 15.n Bölling Gertrud et Gisbert,Léoux, 26510 Villeperdrix,tél : 04 75 27 41 58.n Auffret Maïté et Patrick, fermed’Eyrolle, 26570 Barret-de-Lioure,tél : 04 75 28 86 81.n Santacroce-Zeidler Dany et Helmut,Les Tomes Pous sous Vergol,26570 Montbrun-les-Bains,tél : 04 75 28 81 11.Abbaye de Valcroissant.<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t naturel de qualité, comporter un équipem<strong>en</strong>t d’observationde la nature et des docum<strong>en</strong>ts d’information spécifiques, être gérépar des propriétaires (ou responsables) soucieux de la préservationde l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.n Bonnel Sylvie, Le Fouletier, 26420 Saint-Agnan-<strong>en</strong>-Vercors, tél : 04 75 48 26 93.n Gîte Les Revoux, Andrée et Alain Thev<strong>en</strong>ard, 26420 Saint-Agnan-<strong>en</strong>-Vercors,tél : 04 75 48 10 05.n Marie-Noëlle Villain, La Rivière, 26400 Gigors-et-Lozeron, tél : 04 75 25 30 78.Sud du Vercors.n Vinc<strong>en</strong>t Hutter, Le Pescher du Bas, 26400 Omblèze, tél : 04 75 76 42 30.n Hameau de B<strong>en</strong>evisse, Dominic et D<strong>en</strong>ise Bernard, 26410 Tresch<strong>en</strong>u,tél : 04 75 21 16 14.n Gîte de Château-Loup, Annick Lauth, 26420 Vassieux-<strong>en</strong>-Vercors,tél : 04 75 48 26 52. Dans le parc du Vercors.n H<strong>en</strong>ry Jouval, Montjoie, Les Barnoux, 26420 La Chapelle-<strong>en</strong>-Vercors,tél : 04 75 48 10 96. Photographe animalier, possibilité d’aide dans ce domaine.n Abbaye de Valcroissant, c/o Drôme Vacances, 95, av<strong>en</strong>ue Georges-Brass<strong>en</strong>s, 26500Bourg-lès-Val<strong>en</strong>ce tél : 04 75 83 01 70. Abbaye du 12e siècle située aux portesdu parc du Vercors, vers Die.DRNaturism<strong>en</strong> La Plage des Templiers,07700 Bourg-Saint-Andéol.n Les Routelles, quartierLes Routelles, 26560 Séderonn Club du soleil de Val<strong>en</strong>ce,19, impasse de Laprat, 26000 Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 44 20 29.n Club du soleil de Nyons, Natureet soleil, Aubres, 26110 Nyons.Et égalem<strong>en</strong>tArdèch<strong>en</strong> Filature du Moulinet, routede Valgorge, 07110 Larg<strong>en</strong>tière,tél : 04 75 39 20 30.Musée de la soie.n Bourricot, D<strong>en</strong>is Bigliardi,pont de Pigère, 07140 Les Vans,tél : 04 75 37 27 98.Prom<strong>en</strong>ade avec ânes.n Les chevaux libres,Sabine Guillermoz, Les Faures,07400 Alba-la-Romaine,tél : 04 75 52 42 16.Randonnées à cheval.n La boîte à Gromolls,54, av<strong>en</strong>ue Foch, 07300 Tournon,tél : 04 75 08 71 74.n Pascal Bureau, Soubise, 07230Lablachère. Chaussures <strong>en</strong> cuir.Drôm<strong>en</strong> ESCDE, Estelle Pedoux,8, rue de l’Armellerie, 26150 Die,tél : 04 75 22 14 87.C<strong>en</strong>tre de loisirs écolo.SILENCE N°318/319 Janvier 200538


SantéJeûne et randonnéeDans de nombreuses cultures, le jeûne est pratiqué comme un modede purification du corps. Cette auto-régénération peut avoir un but de santéou une recherche personnelle. En France, pays où manger pèse un poidssocial important, cette pratique avait pratiquem<strong>en</strong>t disparu. Depuismaint<strong>en</strong>ant une vingtaine d’années, on assiste à un retour du jeûne.Il relève de la prév<strong>en</strong>tion, du domaine de la santé et non de celui de la maladie.Gisbert Bölling est originaire dunord de l’Allemagne. Comme tout<strong>en</strong>seignant de l’autre côté du Rhin,il suit une formation pour exercer dansdeux matières : l’allemand et l’éducationphysique. L’étude de cette dernière matièrelui avait appris l’importancede l’effort physiquepour se maint<strong>en</strong>ir <strong>en</strong>bonne santé. Jeune <strong>en</strong>seignant,il part <strong>en</strong>seignerl’allemand <strong>en</strong> Finlande <strong>en</strong>1967 où il r<strong>en</strong>contreGertrud, égalem<strong>en</strong>t professeurde littérature latineet d’éducation physique.Ils s’y mari<strong>en</strong>t <strong>en</strong>1968.Les mouvem<strong>en</strong>ts sociauxqui <strong>en</strong> France atteign<strong>en</strong>tleur sommet <strong>en</strong>mai 68, comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t plus tôt <strong>en</strong>Allemagne, avec un fort mouvem<strong>en</strong>t decontestation du changem<strong>en</strong>t par le haut.Un fort mouvem<strong>en</strong>t citoy<strong>en</strong> y remet <strong>en</strong>cause le rôle de la démocratie par délégationet donc le rôle des élections. Si c’estl’époque où comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à poindre desmouvem<strong>en</strong>ts radicaux qui iront jusqu’à lalutte armée («bande à Baader»), c’estaussi à ce mom<strong>en</strong>t-là que démarre uneEn Allemagne,de tels jeûnessont pratiquéscouramm<strong>en</strong>t etcertains sontmême rembourséspar les caissesd’assurancesmaladie.première vague de retour à la simpl<strong>ici</strong>tévolontaire.Intéressés par cette recherche de viesimple, ils r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t alors un prêtrecatholique <strong>en</strong>seignant (<strong>en</strong> Allemagne, iln’y a pas de séparation <strong>en</strong>tre l’Eglise etl’Etat et les prêtres sontfonctionnaires). Celui-ci,frère Hermann, connaîtde sérieux problèmes desanté et obti<strong>en</strong>t une miseà la retraite ant<strong>ici</strong>pée àl’âge de 50 ans. Il se retirealors dans un monastèreoù il observe unjeûne de trois semaines.Il <strong>en</strong> ressort <strong>en</strong> meilleurétat et décide de poursuivredans cette voie-là.Il pr<strong>en</strong>d contact avec uneclinique où, sous surveillancemédicale, il poursuit son jeûne.Il <strong>en</strong> ressort totalem<strong>en</strong>t guéri. Il décidealors de vivre <strong>en</strong> ermite dans une cabane.La lecture des textes de ce prêtre vaconduire le couple Bölling a expérim<strong>en</strong>terle jeûne, pratique assez populaire <strong>en</strong>Allemagne.En 1970, ils décid<strong>en</strong>t de v<strong>en</strong>ir s’installer<strong>en</strong> France pour faire le retour à laterre, comme de très nombreuses personnesà cette époque. Ils part<strong>en</strong>t deFinlande <strong>en</strong> emportant un chalet finnoisqui se démonte et se remonte facilem<strong>en</strong>t.Ils s’install<strong>en</strong>t dans le sud de la Drômeinvités par des professeurs suisses quiveul<strong>en</strong>t créer une école internationale. Ilsachèt<strong>en</strong>t un terrain et devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t agriculteurs,éleveurs de chevaux. Ils complèt<strong>en</strong>tleurs rev<strong>en</strong>us <strong>en</strong> assurant des remplacem<strong>en</strong>tsdans les établissem<strong>en</strong>ts scolairespour donner des cours d’allemand.Ayant découvert la vallée de Léoux,sur la commune de Villeperdrix, dans laDrôme prov<strong>en</strong>çale, ils s’y install<strong>en</strong>t <strong>en</strong>1975. A la chute du mur <strong>en</strong>tre l’est etl’ouest de l’Allemagne, <strong>en</strong> 1989, ilsr<strong>en</strong>ou<strong>en</strong>t avec des cousins vivant à l’Est,c’est là qu’une de leurs nièces leur signalel’exist<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> Allemagne de groupes Jeûneet randonnée.Les marches de la faimLe mouvem<strong>en</strong>t allemand Jeûne et randonnéeest né <strong>en</strong> 1984 à l’initiative deChristoph Michl, un des fondateurs desVerts. Militant écologiste et pacifiste, il amis <strong>en</strong> place un mode de protestation original: des «marches de la faim» où lesmarcheurs parcour<strong>en</strong>t le pays pour ladéf<strong>en</strong>se d’une cause, tout <strong>en</strong> jeûnant.Vinc<strong>en</strong>t DauguetSILENCE N°318/31939Janvier 2005


Vinc<strong>en</strong>t DauguetThéologue protestant, il réanime ainsi unli<strong>en</strong> fort <strong>en</strong>tre spiritualité et <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tpolitique. Ces marches de la faim s’inspir<strong>en</strong>td’un mouvem<strong>en</strong>t hygiéniste plusanci<strong>en</strong> : des marches <strong>en</strong> jeûnant mises aupoint dans les années 50 <strong>en</strong> Suède.Christoph Michl va par exemple organiserau milieu des années 80, une marche«pour la réunification de l’Allemagne»tout au long de la frontière <strong>en</strong>tre les deuxAllemagne, de la Baltique à la frontièreavec la Tchécoslovaquie, 1050 km,marche de trois semaines, à raison de 50Jeûnes thérapeutiqueskm par jour, <strong>en</strong> jeûnant. De très nombreusespersonnes font la marche dont 21la font totalem<strong>en</strong>t, mais <strong>en</strong> se reposantsur certaines étapes, 14 la réalis<strong>en</strong>t intégralem<strong>en</strong>tsans journée de repos. Letémoignage des marcheurs est étonnant :plus les journées pass<strong>en</strong>t et plus c’est facile.La méthode BuchingerLa méthode pratiquée est <strong>en</strong> fait unediète plutôt qu’un jeûne strict. En effet,les marcheurs consomm<strong>en</strong>t de l’eau dansEn France, l’idée même d’un jeûne thérapeutique n’est pas d’actualité. Pourtant, <strong>en</strong> Europede l’Est et tout particulièrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Russie, le jeûne est utilisé couramm<strong>en</strong>t comme soin.Ceci s’explique par l’histoire religieuse et politique des pays de l’Est. Chez les chréti<strong>en</strong>s orthodoxes,il est toujours pratiqué et dans les hôpitaux, le jeûne a toujours fait preuve de valeurthérapeutique.Dès le début du siècle, le célèbre biologiste Pavlov faisait la promotion du jeûne. Celui-ci serévélant étre un bon moy<strong>en</strong> de santé anticapitalistique, l’URSS est le pays où il y a eu le plusde recherches sci<strong>en</strong>tifiques sur le jeûne.Gisbert Bölling a ainsi <strong>en</strong>quêté sur les pratiques du jeûne à l’Est et prépare actuellem<strong>en</strong>t unlivre sur le sujet. Il est intéressant de savoir que, par exemple, il existe <strong>en</strong> Russie et Bélarus desc<strong>en</strong>tres de jeûnes pour les «liquidateurs» contaminés par Tchernobyl, et qu’apparemm<strong>en</strong>t, lejeûne donnerait de bons résultats. En zone contaminée <strong>en</strong> Bélarus, il est même recommandéd’observer un jeûne de dix jours avant d’essayer de procréer.Le jeûne thérapeutique fonctionne de manière assez simple : le corps n’ayant plus à se préoccuperd’assurer la digestion des alim<strong>en</strong>ts (<strong>en</strong>viron un tiers de notre activité !), il peut se consacrerplus pleinem<strong>en</strong>t à se restaurer et à lutter contre l’accumulation des toxines. L’éliminationde celles-ci suffit bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t à stopper les maladies et semble notamm<strong>en</strong>t efficace dans larésorption des cancers. Tous les jeûneurs décriv<strong>en</strong>t la même s<strong>en</strong>sation : l’impressionde rajeunir : le jeûne r<strong>en</strong>d jeune.L’ouverture de l’Europe vers l’Est devrait donc conduire à voir se heurter deux logiques : cellede la médecine médicam<strong>en</strong>teuse et financière de l’Ouest et celle à l’écoute du corps, médecinetraditionnelle universelle qui a su persister dans les pays de l’Est comme dans les sociétés nonoccid<strong>en</strong>tales.Ce qui peut passer pour une méthode de santé peut aussi être une méthode delutte politique.laquelle sont dilués le matin des tisanes,le midi des jus de fruits, le soir unbouillon de légumes. Il n’y a donc aucunapport solide, mais quand même unapport énergétique.En Allemagne, de tels jeûnes sont pratiquéscouramm<strong>en</strong>t dans des cliniquesspécialisées et certains jeûnes sont mêmeremboursés par les caisses d’assurancesmaladie. Ils sont très populaires et chaqueannée <strong>en</strong>viron deux millions d’Allemands— dont l’anci<strong>en</strong> chancelier Helmut Khol— pratiqu<strong>en</strong>t un tel jeûne d’une semaineau moins.Christophe Michl lance le mouvem<strong>en</strong>tJeûne et randonnée, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>collaboration avec des naturopathes. Ilmet au point une formation avec undiplôme permettant à son tour de créerun groupe de jeûne. En vingt ans, <strong>en</strong>vironune c<strong>en</strong>taine de lieux de jeûnes ont ainsivu le jour <strong>en</strong> Allemagne et <strong>en</strong> Suisse. Unec<strong>en</strong>taine de cliniques propos<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>tdes jeûnes dans leurs activités.Gisbert et Gertrud Bölling suiv<strong>en</strong>talors un stage Jeûne et randonnée <strong>en</strong>février 1990 <strong>en</strong> Suisse. Premier étonnem<strong>en</strong>t: il y a 47 stagiaires. Ils décid<strong>en</strong>talors de faire connaître le mouvem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>France où la notion de jeûne a complètem<strong>en</strong>tdisparu. Ils cré<strong>en</strong>t leur associationdès leur retour et lanc<strong>en</strong>t leur premièresemaine de jeûne à Pâques 1990.L’association se dote d’une charte précisantbi<strong>en</strong> que les stages sont ouverts àdes personnes <strong>en</strong> bonne santé et voulantfaire de la prév<strong>en</strong>tion. A l’arrivée au stage,chaque personne doit remplir une fichesur son état de santé : certaines personnesSILENCE N°318/31940Janvier 2005


peuv<strong>en</strong>t alors être refusées, notamm<strong>en</strong>t sielles prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t des maladies incompatiblesavec un jeûne sans <strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>tmédical. Gisbert et Gertrud Bölling pass<strong>en</strong>tégalem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> Allemagne, desdiplômes de psychothérapeutes.Progressivem<strong>en</strong>t les stages se multipli<strong>en</strong>ttout au long du printemps et del’été, pour aujourd’hui durer presquetoute l’année. Chaque semaine, il y a jusqu’àquinze personnes ; au delà le groupeest dédoublé. Les stagiaires ont des r<strong>en</strong>contresavec différ<strong>en</strong>tes personnes quileur parl<strong>en</strong>t de la naturopathie, des huilesess<strong>en</strong>tielles, de la kinésiologie. Chaquejour, les part<strong>ici</strong>pants sont invités à marcher<strong>en</strong>viron quatre heures sur des cheminsde randonnées avec assez peu dedénivelés, <strong>en</strong>tre 800 et 1200 m d’altitude.Fédération Jeûneet randonnéePour accueillir les jeûneurs, GisbertBölling a écrit dans un premier temps unpetit docum<strong>en</strong>t de prés<strong>en</strong>tation des différ<strong>en</strong>tstypes de jeûnes, de la méthode utiliséep<strong>en</strong>dant la semaine, de son application<strong>en</strong> Allemagne et <strong>en</strong> Suisse, expliquantcomm<strong>en</strong>t on arrête les repas (avecune purge au départ pour s’assurer quel’intestin se repose), et comm<strong>en</strong>t se fait lareprise à la fin du stage, comm<strong>en</strong>t on peutperpétuer <strong>en</strong>suite les bi<strong>en</strong>faits du jeûne<strong>en</strong> ayant de meilleures habitudes alim<strong>en</strong>taires(équilibre des alim<strong>en</strong>ts, pr<strong>en</strong>dre letemps de mâcher, manger tôt et léger lesoir, choisir des alim<strong>en</strong>ts bio…).En 1999, il est contacté par les éditionsLa Plage qui lui demand<strong>en</strong>t si sonfascicule ne pourrait pas grossir pourAdhér<strong>en</strong>tsde la fédération :n A corps et à cœur, Joëlle Bernard, 23, grande-rue, 69850Saint-Martin-<strong>en</strong>-Haut, tél : 04 78 48 55 03.n S<strong>en</strong>tier et santé, Kees d<strong>en</strong> Boer et Gloria Bölling, Léoux26510 Villeperdrix, tél : 06 73 12 19 66.n Salut Terre, Celeste Cândido, 3, P<strong>en</strong> er Bouquet, 56520Guidel, 02 97 32 72 87.n Holicor, Hélène-Flore Closset, Mazelgirard, 43520 Mazet-Saint-Voy, tél : 04 71 59 70 84.n Sylvie Deglond, 2 et 4, rue Remessaire, 30128 Garons,tél : 04 66 20 41 51.n Martine Destin, Sainte-Radegonde, 45340 Chambon-la-Forêt, tél : 02 38 32 05 34.n Annie et Michel Duran-Armandola, Bigorre 43550 Saint-Front, tél : 04 71 59 50 40.n Dominique et Pierre Juv<strong>en</strong>eton, Lozeron le Haut 26400 Gigors-et-Lozeron,tél : 04 75 76 40 89.n Francine Lepot, La Gay, 63590 La Chapelle-Agnon, tél : 04 73 72 37 06.n Graine d’Energie, Valérie Maurer-Lauwaerts, 8, résid<strong>en</strong>ce Montémar 64200 Biarritz,tél : 06 89 92 77 69.n Valérie, C<strong>en</strong>tre de Monbéjan, 32130 Savignac-Mona, tél : 05 62 62 35 45.n Pascale Tarle, 4 rue du Capitaine Madon 75018 Paris, 01 46 27 57 69.Stages <strong>en</strong> Catalogne.n Christoph Michl, Im Hagelgrund 2, D-67659 Kaiserslautern (Allemagne), tél : 06 31 49163.dev<strong>en</strong>ir un livre. C’est fait <strong>en</strong> 2000 (6000ex. v<strong>en</strong>dus <strong>en</strong> deux ans). La sortie dulivre va provoquer une certaine demanded’articles dans la presse ouverte auxmédecines différ<strong>en</strong>tes jusqu’à un grosreportage dans Psychologies <strong>en</strong> 2002 quiva augm<strong>en</strong>ter le nombre des intéressés.Gisbert Bölling met alors <strong>en</strong> place uneformation pour ceux et celles qui voudrai<strong>en</strong>touvrir d’autres lieux de jeûne.Une double formation est assurée à partirde novembre 2002 : une formation pardes naturopathes pour le côté jeûne, undiplôme de guide moy<strong>en</strong>ne montagnepour le côté randonnée. Ce sont exclusivem<strong>en</strong>tdes personnes ayant déjà fait plusieursstages qui suiv<strong>en</strong>t ces formations etde nouveaux c<strong>en</strong>tres ouvr<strong>en</strong>t peu à peu :il y <strong>en</strong> a une dizaine actuellem<strong>en</strong>t danstoute la France, dont trois qui fonctionn<strong>en</strong>ttoute l’année. Si l’on est <strong>en</strong>core loindes deux millions de jeûneurs allemands,<strong>en</strong> 2004, il y aura eu <strong>en</strong>viron 1500 jeûnes<strong>en</strong> France dont le tiers se seront faits auc<strong>en</strong>tre de Léoux. A noter que le couple aeu cinq <strong>en</strong>fants, qui tous ont pratiqué lejeûne.Michel Bernard nJeûne et randonnée, Gertrud et Gisbert Bölling,Léoux 26510 Villeperdrix, tél : 04 75 27 41 58,www.jeune-et-randonnee.com.Vinc<strong>en</strong>t DauguetSILENCE N°318/31941Janvier 2005


SantéSanoflore, des plantesdans votre maisonLa société Sanoflore connaît un succèscroissant <strong>en</strong> développant une gamme de produitsà base de plantes bio : cosmétiques,huiles ess<strong>en</strong>tielles, arômes…En 1972, Rodolphe Balz, professeurd’université à G<strong>en</strong>ève, décide delaisser tomber l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t pourse consacrer à sa passion : les plantes aromatiques.Il achète une ferme au sud duVercors et comm<strong>en</strong>ce des expéri<strong>en</strong>ces dedistillation dans un but médical. Il a pourvoisins des agriculteurs qui cultiv<strong>en</strong>t de lalavande, mais qui ne distill<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong> d’autreque cette plante. Il multiplie les essais,utilisant uniquem<strong>en</strong>t des plantes sauvagesloin des sources de pollution puisprogressivem<strong>en</strong>t avec des plantes cultivées<strong>en</strong> bio. Il comm<strong>en</strong>ce à commercialiserses produits, principalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Suisseoù il a maint<strong>en</strong>u un réseau.Pionnier dansles cosmétiques bioEn 1986, le succès aidant, il crée lesociété Sanoflore, une petite société <strong>en</strong>SARL avec deux personnes, le minimumlégal. Il développe l’aromathérapie et leshuiles ess<strong>en</strong>tielles. La société granditrapidem<strong>en</strong>t et <strong>en</strong> 1993, elle passe <strong>en</strong> SA,avec alors une vingtaine de salariés. Laferme personnelle ne suffisant plus àfournir les plantes, il comm<strong>en</strong>ce à passerdes commandes aux exploitations voisines,avec l’obligation pour elles de sereconvertir <strong>en</strong> agriculture biologique. En1995, la demande est si forte qu’il estdécidé de construire une nouvelle usine.Mais nous sommes dans le parc naturelrégional du Vercors et toutes les activitéséconomiques ne sont pas autorisées. Desterrains sont achetés sur un vaste plateau,au c<strong>en</strong>tre d’exploitations qui fourniss<strong>en</strong>tSanoflore <strong>en</strong> plantes. Le bâtim<strong>en</strong>t estconstruit dans un style proche des maisonsd’habitations pour avoir un impactminimal sur le paysage (et c’est particulièrem<strong>en</strong>tbi<strong>en</strong> réussi !), le Parc aide lesproducteurs à passer <strong>en</strong> bio et a égalem<strong>en</strong>tmis <strong>en</strong> place une filière de récupérationdes déchets forestiers pour assurerles besoins de chauffage de la distillerie.Autour des bâtim<strong>en</strong>ts, ont été mis <strong>en</strong>place un jardin aromatique où les visiteurspeuv<strong>en</strong>t découvrir l’<strong>en</strong>semble desplantes utilisées dans les produits. En été,une salle vidéo est ouverte avec explicationdes méthodes utilisées pour produirehuiles ess<strong>en</strong>tielles et cosmétiques. Maisces investissem<strong>en</strong>ts sont un poids troplourd pour l’<strong>en</strong>treprise et conduis<strong>en</strong>t à undépôt de bilan à la fin 1997.Daniel Richard, actuellem<strong>en</strong>t présid<strong>en</strong>tdu WWF-France (1) travaille dans leparfum au sein du groupe LVMH quand ilappr<strong>en</strong>d ce dépôt de bilan. Il pr<strong>en</strong>dcontact avec Rodolphe Balz. Disposantd’une fortune personnelle, il propose unnouveau montage financier et son filsStéphane devi<strong>en</strong>t alors le PDG de l’<strong>en</strong>treprise.Le nouveau capital reste indép<strong>en</strong>dant.Stéphane Richard a une formationde pharmaci<strong>en</strong> industriel et relance efficacem<strong>en</strong>tl’<strong>en</strong>treprise dont les effectifs atteign<strong>en</strong>t75 salariés fin 2004.Les agriculteurs qui fourniss<strong>en</strong>t lesplantes au niveau local se sont regroupéspour une soixantaine d’<strong>en</strong>tre eux dansune SICA qui porte le nom de Bioplanteset qui couvre le Val de Drôme et leVercors. Une quarantaine d’autres agriculteursfourniss<strong>en</strong>t des plantes qui pouss<strong>en</strong>tsous d’autres climats : Lubéron, Pilat et del’étranger pour des plantes méditerrané<strong>en</strong>nesspécifiques (agrumes).De loin la plus grosse <strong>en</strong>treprise deBeaufort-sur-Gervanne, Sanoflore a provoquéde nombreux emplois induits. Alorsqu’au début l’école et la poste étai<strong>en</strong>tm<strong>en</strong>acées de fermeture, l’école compteaujourd’hui plusieurs classes et la populationde la commune a doublé (de 125 à250 habitants). Sanoflore a am<strong>en</strong>é un<strong>en</strong>ouvelle activité qui a pris le relais d’uneindustrie du textile <strong>en</strong> voie d’abandon.Les produits sont v<strong>en</strong>dus par différ<strong>en</strong>tsdistributeurs (magasins bio, diététiques,parapharmacie…), dont 30% àl’étranger. Sanoflore produit égalem<strong>en</strong>tdes produits spécifiques pour des magasinscomme Nature & Découvertes.Michel BernardLe jardin botanique.Une transpar<strong>en</strong>ce,source de qualitéLe domaine de la cosmétique était<strong>en</strong>core peu réglem<strong>en</strong>té ces dernièresannées et avec d’autres producteurs decosmétique naturelle, ils ont initié unlabel de qualité, le label bio Cosmébio, quigarantit un minimum de 95% d’ingrédi<strong>en</strong>tsbio (2), l’abs<strong>en</strong>ce de certains polluantsfréquemm<strong>en</strong>t utilisés dans ce secteur: silicones, dérivés pétroliers et peutêtrebi<strong>en</strong>tôt OGM (3). Aucun produit animaln’<strong>en</strong>tre dans la composition des produits.Le contrôle de qualité a été confié,comme pour l’agriculture biologique, àEcocert. Au mom<strong>en</strong>t du nuage deTchernobyl, après les révélations de laCRII-Rad sur les taches de radioactivitéobservées dans le Vercors, ils leur ont faitfaire des analyses sur les fermes qui fourniss<strong>en</strong>tles plantes. Il n’y a heureusem<strong>en</strong>tqu’une très faible pollution qui ne seretrouve pas dans les produits. Descontrôle de radioactivité sont toujoursprévus à chaque fois qu’intervi<strong>en</strong>t unnouveau fournisseur.L’Union europé<strong>en</strong>ne ayant obligé cesecteur industriel à indiquer clairem<strong>en</strong>t àpartir de 2005 la composition des produitsv<strong>en</strong>dus sur les étiquettes, Sanoflorese réjouit de cette transpar<strong>en</strong>ce qui nepeut que jouer <strong>en</strong> leur faveur. Dans ledépartem<strong>en</strong>t de la Drôme, d’autres <strong>en</strong>treprisesont vu le jour dans le même domained’activité, souv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> collaborationavec Sanoflore pour des produits spécifiques,multipliant la demande de plantes.La culture de plantes de qualité représ<strong>en</strong>temaint<strong>en</strong>ant dans le départem<strong>en</strong>t une ressourceimportante pour le secteur agricole.Michel Bernard nSanoflore, route de Lozeron par Beaufort, 26400Gigors-et-Lozeron, tél : 04 75 76 46 60.(1) WWF, fonds mondial pour la nature est l’une destrois plus grosses organisations écologistes internationalesavec les Amis de la Terre et Gre<strong>en</strong>peace.(2) Sanoflore mène un important travail de recherche,notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> exploitant sa propre ferme. Quelquescatalyseurs chimiques ont ainsi pu être supprimés.(3) L’arrivée de colza transgénique pourrait être unproblème dans le futur, l’huile de colza étant un desingrédi<strong>en</strong>ts utilisés dans les cosmétiques.SILENCE N°318/31942Janvier 2005


SantéEt égalem<strong>en</strong>tArdèch<strong>en</strong> Espace 07, 2, boulevard Mobiles,07000 Privas, tél : 04 75 64 55 16.C<strong>en</strong>tre de soins spécialisés pourles toxicomanes et le passageà la méthadone.n Créa’tiss, Le Village, 07000Pranles, tél : 04 75 88 95 20.Art thérapie.n Mourelon Sébasti<strong>en</strong>, 21, av<strong>en</strong>ueJean-Jaurès, 07100 Annonay,tél : 04 75 32 16 46. Ostéopathe.n Abrial Guillaume, 64, cheminde la Muette, 07100 Annonay,tél : 04 75 67 96 61. Ostéopathe.n Espace 07, Le Steph<strong>en</strong>son, domainede la Gare, 07100 Annonay,tél : 04 75 67 75 98.n Marie-Pierre Savary, Le Vignal,07110 Laboule, tél : 04 75 88 95 20.Massage s<strong>en</strong>sitif et méthode Camilli,gestion du stress, psychothérapiecorporelle et formations.n Jouve Jean-Pierre, 42, av<strong>en</strong>ueBoisvignal, 07200 Aub<strong>en</strong>as,tél : 04 75 93 66 45. Chiroprat<strong>ici</strong><strong>en</strong>.n Aides Ardèche méridionale,2, place du Champ-du-Lavoir,07200 Aub<strong>en</strong>as, tél : 04 75 93 29 29.Aide aux victimes du sida.n Espace 07, 2, boulevard Pateur,tél : 04 75 93 56 28.n Association Elan, Dami<strong>en</strong>ne Mattei,boulevard de Vernon, 07200 Aub<strong>en</strong>as,tél : 04 75 39 25 22. Santé naturellepar le shiatsu, méthode de massage.n Barbot Pierre, La Chalmette,07230 Payzac,tél : 04 75 36 20 75. Chiroprat<strong>ici</strong><strong>en</strong>.n C<strong>en</strong>tre de soins pour toxicomanes,La Cerisaie, Celles-les-Bains, 07250Rompon, tél : 04 75 85 16 31.n Crepet Boris, 17, place Jean-Jaurès,07300 Tournon, tél : 04 75 07 11 01.Ostéopathe.n CAPER 07, Jean François Morin,5 chemin Paul-Guillermont, 07400 LeTeil, tél : 04 75 49 07 75. Associationde déf<strong>en</strong>se des victimes de l'amiante.n Terki Tayeb, 28, boulevardStalingrad, 07400 Le Teil,tél : 04 75 52 19 19. Ostéopathe.n Association Harmonie et sophrologie,979, av<strong>en</strong>ue de la République,07500 Guilherand-Granges,tél : 06 71 75 20 55.n Tournié Patrick, 17, rue Auguste-Clém<strong>en</strong>t, 07600 Vals-les-Bains,tél : 04 75 94 08 32. Etiopathe.n Florin Eric, Lubac, 07610 Lemps,tél : 04 75 06 86 09. Ostéopathe.n Plant’ess<strong>en</strong>ce, Jean Coudour, routede Saint-Laur<strong>en</strong>t, 07800 Beauchastel,tél : 04 75 64 00 66. Stages surla botanique.DrômeDRn Aides, 27, rue du Jeu-de-Paume,26000 Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 43 84 38.Aide aux victimes du sida.n ADMS, Association drômoise MSTsida, 36 bis, rue Biberach, 26000Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 78 49 09.n Cabinet d’ostéopathie Pernet, résid<strong>en</strong>cedu Lycée, 80, av<strong>en</strong>ue Victor-Hugo, 26000 Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 4157 53.n S<strong>en</strong>eclauze Christian, 94, alléeMilhaud, 26000 Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 7556 43 41. Ostéokinésiologie méthodePoyet.n Yvroux Anne-Marie, 15, av<strong>en</strong>ueVictor-Hugo, 26000 Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 44 08 04. Chiropracteur.n Soulier Antony, 3, place Colombier,26000 Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 55 86 38.Ostéopathe.n Annick Faure, 20, av<strong>en</strong>ue del’Ecole-Normale, 26000 Val<strong>en</strong>ce,tél : 06 15 77 74 60.Psychothérapeute.n Tempo, 4, rue Ampère, 26000Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 40 17 70. Aideaux toxicomanes et à leur famille.n Soultan Chantal, Mouret Caroline,4, rue Camille-Desmoulins, 26100Romans, tél : 04 75 02 86 39.Ostéopathes.n Decomble Alain, Dusser Olivier,Frandon-Doucet Nadège, av<strong>en</strong>ueAdolphe-Figuet, 26100 Romans,tél : 04 75 70 10 13. Ostéopathes.n Georges Josseline,8, rue Bellevue, 26100 Romans,DRSolidarité homéopathieassociation Solidarité homéopathie estL’ née <strong>en</strong> 1994 pour aider, <strong>ici</strong> et ailleurs,toute population, toute personne qui a besoinde soins médicaux <strong>en</strong> privilégiant l’homéopathiecomme méthode thérapeutique.En France, l’association donne des cours.Elle mène des missions à l’étranger. Un peupartout, elle collecte des médicam<strong>en</strong>ts inutilisésque les médecins <strong>en</strong> mission emport<strong>en</strong>tavec eux.n Marie-Laure Schmit-Berbaum, 26400 Piégrosla-Clastre,tél : 04 75 40 05 16.tél : 04 75 71 04 78. Naturopathe.n Koeller Laur<strong>en</strong>t, 27,rue Simone-Abat, 26100 Romans,tél : 04 75 02 75 66. Chiroprat<strong>ici</strong><strong>en</strong>.n Sorbe Myriam, les Ors, 2, rueSimone-Signoret, 26100 Romans,tél : 04 75 05 94 54. Ostéopathe.n Smets Nathalie, Les Drilles,26120 Chabeuil, tél : 04 75 59 53 25.Kinésiologue.n ALDEVA, Albert Peyrard, mairie,26140 Andancette, tél : 04 75 03 1027. Association de déf<strong>en</strong>se desvictimes de l'amiante.n Claire Montesinos, 2, rueDocteur-A.-Rousset, 26150 Die,tél : 04 75 21 84 43. Shiatsu.n A corps verbal, Noël Maguet,26150 Marignac-<strong>en</strong>-Diois,tél : 04 75 22 13 70.n Jeannot Margier, 26150Marignac-<strong>en</strong>-Diois, tél : 04 75 22 2255. Association de yoga.n Berthet Cécile, place de l’Evêché,26150 Die, tél : 04 75 22 24 81.Ostéopathe.n CSAR, C<strong>en</strong>tre se santéet d’amélioration du respir, TamaraDavidoff, Le Pré Saint-Jean,26170 La Roche-sur-le-Buis,tél : 04 75 28 23 98.Stage de santé selon une méthodedéveloppée <strong>en</strong> biodynamie. Staged’autoconstruction.n L’Homme debout, 19, rue des Moulins, 26000 Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 43 61 65.Sophrologie et méthode Feld<strong>en</strong>krais.n Aides, place des Carmes, 26200Montélimar, tél : 04 75 00 02 30.Aide aux victimes du sida.n Allard Catherine et BaudoinJean-Christophe, 40, boulevardEurope, 26200 Montélimar,tél : 04 75 01 66 68. Chiropracteurs.n Noudel Gérard, 20, av<strong>en</strong>ue Saint-Martin, 26200 Montélimar,tél : 04 75 01 86 74. Ostéopathe.n Chappuis Valérie, Espace Deborah,18, rue Roger-Poyol,26200 Montélimar,tél : 04 75 51 89 64. Ostéopathe.n C<strong>en</strong>tre sino-ressources, quartierSaint-Pierre, 26270 Loriol,tél : 04 75 61 30 71. Médecinetraditionnelle chinoise, kinésiologie,thérapie florale, shiatsu, massageet réflexologie plantaire…n Creuset de Meymans, La Cour,Meymans, 26300 Beauregard-Baret,tél : 04 75 48 91 69. Associationd’accueil pour un meilleur équilibre.n Le Phénix, 5, rue Georges-Bovet,26400 Crest, tél : 04 75 25 46 77.Lieu pour r<strong>en</strong>aître à la santé, avecpratique du shiatsu, qui favorise lacirculation de l’énergie et le rééquilibrageémotionnel, pratique de l’orthobionomyqui soulage les zones figéeset douloureuses et redonne la mobilitéoriginelle, et des ateliers de relaxation-visualisation.n Bouley Flor<strong>en</strong>t et Prunier Sabine,11, rue de l’Hôtel-de-Ville, 26400Crest, tél : 04 75 25 54 00.Ostéopathes.n Juv<strong>en</strong>eton Pierre, Le Village,26400 Gigors-et-Lozeron,tél : 04 75 76 40 89. Naturopathe.n Gervaise Anziani, 26400 Francillonsur-Roubion,tél : 04 75 76 05 60.Réflexologie et relaxation.n Stéphane Lor<strong>en</strong>zi, ZA Brunelle,26400 Eurre, tél : 04 75 60 31 02.Thérapie chinoise.n Françoise Serre, Grande-Rue,26400 Grâne, tél : 04 75 62 06 45.Relation d’aide psychologique.n Ulrike Bacmeister, 26470 LaMotte-Chal<strong>en</strong>con, tél : 04 75 27 26 10.Propose diagnostic de santé et hydrothérapiedu colon.n Irène Cognet, 3, rue Marcel Pagnol,26500 Bourg-lès-Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 43 40 44. Stage pourappr<strong>en</strong>dre à utiliser les fleursde Bach et les élixirs floraux.n Turlotte Sophie, 5, quai Thannaron,26500 Bourg-lès-Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 43 21 88. Ostéopathe.n Daurade Dominique, 1, rue desEcoles, 26600 La Roche-de-Glun,tél : 04 75 84 50 29. Ostéopathe.n AIDAS, Association pourl’information sur la dénaturation desalim<strong>en</strong>ts et de la santé, ferme bioMargerie, route de Beauvallon,26800 Portes-lès-Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 57 12 81. Groupe local<strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec la ligue nationale pourla liberté des vaccinations, dénoncel’ionisation (irradiation) des alim<strong>en</strong>tspour leur conservation.SILENCE N°318/319 Janvier 200543


Maison écologique et économiqueL’habitat, une deuxième peauHistoire d’une petite maison, peu coûteuse et où il fait bon vivre.Je conçois la maison comme un lieuoù l’on se rassemble avec soi-mêmeet ses autres occupants. Elle est une<strong>en</strong>veloppe, une deuxième peau. D<strong>en</strong>isPelletier écrit : «Nous ne pouvons faireautrem<strong>en</strong>t que de ress<strong>en</strong>tir la maisoncomme une partie de nous-même ; elle esttellem<strong>en</strong>t de notre côté, elle pr<strong>en</strong>d tellem<strong>en</strong>tparti pour nous, qu’elle devi<strong>en</strong>t substanceprotectrice… c’est <strong>en</strong> elle et parelle que chacun se refait, se rassemble, seréintègre. La maison dans le champ de laconsci<strong>en</strong>ce a valeur de c<strong>en</strong>tralité. C’est àelle que l’on revi<strong>en</strong>t quand on se s<strong>en</strong>t dispersé.Elle est ce qui reste au bout de l’errance».Le choix d’unemaison écologique,économique…Partout dans le monde et à touteépoque l’être humain a fait appel à son imaginationet à sa capacité de création pourconstruire un habitat adapté à son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tnaturel et à son mode de vie.Aujourd’hui la t<strong>en</strong>dance est plutôt à lamaison «clés <strong>en</strong> main». Or il y a beaucoupde bonheur et <strong>en</strong> même temps uneréflexion profonde à m<strong>en</strong>er sur la maisonque l’on veut habiter et sur l’évaluation deses besoins. En effet s’approprier laconstruction de son habitat est un cheminintéressant pour les connaître et les maîtriser.Ayant choisi un mode de vie simple,j’ai souhaité y adapter mon habitat quidevait être économique, écologique,confortable et facile à mettre <strong>en</strong> œuvre.Ce dernier point était ess<strong>en</strong>tiel dans lamesure où je ne suis pas une «bâtisseuse».J’avais fait un stage avec Biolopin (1),ce qui m’avait permis de pr<strong>en</strong>dre contactavec les matériaux et surtout de pr<strong>en</strong>dreconfiance <strong>en</strong> moi; cep<strong>en</strong>dant je manquaisde pratique. D’ailleurs je conseillerais depart<strong>ici</strong>per à plusieurs chantiers et toucherà tous les métiers de l’habitat. Sans être«professionnel» cela facilite l’approchetechnique.J’avais, vingt ans auparavant, part<strong>ici</strong>péà la transformation d’une grange <strong>en</strong>une maison <strong>en</strong> pierre. Cep<strong>en</strong>dant, ayant,à l’époque deux <strong>en</strong>fants <strong>en</strong> bas âge etconfrontée à un matériau lourd et plutôtmasculin, je ne m’y étais pas beaucoupinvestie physiquem<strong>en</strong>t. Heureuse dem’occuper de mes deux filles je s<strong>en</strong>taistoutefois que je ratais quelque chose.Matériau écologiqueUn matériau écologique doit êtredépourvu de la moindre tox<strong>ici</strong>té pour leshabitants, non polluant pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tdepuis le lieu de sa fabrication jusqu’àson élimination finale et nécessiterun minimum d’énergie grise (énergie utiliséepour sa fabrication et son transportsur le chantier). Ainsi la maison idéale,sur ces critères, serait construite avec laterre de son sol et la paille des champs<strong>en</strong>vironnants, le bois de la forêt la plusproche, l’eau trouvée ou récoltée sur leterrain… hélas tous ces facteurs ne sontpas simples à rassembler.Emplacem<strong>en</strong>tet ori<strong>en</strong>tationAvant de construire, le choix de l’emplacem<strong>en</strong>tet de l’ori<strong>en</strong>tation est ess<strong>en</strong>tielafin de profiter au maximum du soleil <strong>en</strong>hiver, de l’ombre <strong>en</strong> été, d’être protégéedu v<strong>en</strong>t du nord. L’idéal pour bi<strong>en</strong> percevoiret compr<strong>en</strong>dre tous ces élém<strong>en</strong>tsserait de vivre sur le terrain une annéeavant de construire, ce que je n’ai pas faitcar j’avais hâte de comm<strong>en</strong>cer laconstruction pour y habiter rapidem<strong>en</strong>t.Mes observations et intuitions, qui sesont révélées exactes, m’ont permis debi<strong>en</strong> m’adapter au lieu.PréparationJ’ai pris conseil autour de moi etconçu les plans. Même très simple il y ades incontournables : connaître les matériaux,les techniques, les outils… Sansoublier le s<strong>en</strong>s de la perspective ! Breftout un univers.J’ai fait des choix que je me s<strong>en</strong>taiscapable d’assumer. Dans la réalité je mesuis parfois s<strong>en</strong>tie dépassée, mais chaqueobstacle franchi me r<strong>en</strong>forçait.Pour moi le choix était bottes de pailleou bois cordé qui sont tous deux des matériauxécologiques, économiques et ne nécessitantpas des connaissances trop techniquespour un intérieur sain et pour un moindreimpact sur l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t naturel.Le bois cordé permet d’utiliser desbois tordus, non utilisés habituellem<strong>en</strong>tdans la construction et donc peu onéreuxsi vous devez les payer. Leur abattagepeut être le fruit d’une gestion de l’espaceforestier visant à éclaircir et ainsi favoriserle développem<strong>en</strong>t des autres arbres.Cep<strong>en</strong>dant ce matériau nécessite du boissec et celui que j’avais coupé précédemm<strong>en</strong>tne l’était pas suffisamm<strong>en</strong>t.La paille m’apparaissait commemeilleur isolant et facile à trouver dansma région. La sécheresse du printempspuis la canicule qui suivit me fir<strong>en</strong>tdéchanter et je dus me cont<strong>en</strong>ter d’unepaille de piètre qualité que nous avons dûtrier pour ne garder que les meilleures.Il est vraim<strong>en</strong>t important de bi<strong>en</strong> sepréparer et d’organiser le chantier. Lorsquec’est possible il faut pr<strong>en</strong>dre sontemps afin de réduire les difficultés. Il y acep<strong>en</strong>dant toujours des imprévus !La constructionJ’ai organisé un chantier la premièresemaine d’août 2003 avec une dizaine depart<strong>ici</strong>pants et l’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t de Jean-LucBotti de Biolopin afin d’avancer rapidem<strong>en</strong>tles premières étapes.Le chantier fut riche <strong>en</strong> émotions,r<strong>en</strong>contres et savoirs des part<strong>ici</strong>pants.P<strong>en</strong>dant le chantier, nous finirons les fondationsqui avai<strong>en</strong>t été comm<strong>en</strong>céesauparavant. Nous mettrons <strong>en</strong> place ossaturebois et monterons les bottes de paille.Je continuerai seule <strong>en</strong>suite avecquelques coups de main.L’emménagem<strong>en</strong>tEn novembre 2003 j’emménage et j’affronte,avec crainte, quelques jours après,des pluies diluvi<strong>en</strong>nes qui se verseront etqui provoqueront des jaillissem<strong>en</strong>ts d’eaude tous les côtés de la maison. Heureusem<strong>en</strong>tsans dégât… appar<strong>en</strong>t.La maison fait 25 m 2 contre 20 m 2 prévusinitialem<strong>en</strong>t. En effet les fouilles quej’avais fait faire sur les ruines initiales,pour les fondations ne correspondai<strong>en</strong>tpas aux 20 m 2 . Côté ouest où se trouve laporte d’<strong>en</strong>trée une avancée de toit de 6m 2me donne une protection contre le soleilcouchant <strong>en</strong> été, et contre les intempéries.De plus je peux y susp<strong>en</strong>dre plantes etlégumes pour les sécher.SILENCE N°318/31944Janvier 2005


HabitatJe bois l’eau d’une source que j’ai captée.Je me chauffe avec un tout petit poêledouble combustion bi<strong>en</strong> suffisant car l’espaceest petit et bi<strong>en</strong> isolé. Après uneabs<strong>en</strong>ce de quelques jours <strong>en</strong> hiver, latempérature remonte très rapidem<strong>en</strong>t .Pour le mom<strong>en</strong>t, je n’ai de l’eau chaude <strong>en</strong>hiver que chauffée par le poêle et lorsquele soleil est suffisant une douche solaire àl’extérieur, installation très sommairepuisqu’il s’agit seulem<strong>en</strong>t de tuyaux danslesquels l’eau passe et se réchauffe.Pour la lumière, n’étant pas raccordéeau réseau j’ai installé un kit photovoltaïquede 24 volts.Il reste à faireIl reste <strong>en</strong>core beaucoup à faire : améliorerles toilettes sèches, mettre <strong>en</strong> placel’épuration des eaux usées par les plantes,la végétalisation de la toiture qui, à l’heureactuelle est seulem<strong>en</strong>t recouverte de paille.Le prochain défi à relever, qui n’estpas le moindre <strong>en</strong> milieu rural, est celuides déplacem<strong>en</strong>ts. Comm<strong>en</strong>t se déplacer<strong>en</strong> milieu rural sans automobile ? (2).Pour aller travailler je peux utiliser letransport scolaire à partir du villageproche, mais pour aller jusqu’au village,étant dans une région à forts dénivelés etsoumises à des horaires de travail, quellesolution ? Changer de travail ?Le covoiturage est une solution maisdiff<strong>ici</strong>le à mettre <strong>en</strong> œuvre. En effet, celademande davantage d’efforts que depr<strong>en</strong>dre son véhicule personnel et le carburantn’est pas <strong>en</strong>core assez onéreuxpour que suffisamm<strong>en</strong>t de personnes part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t! Nous y réfléchissons avec uneassociation locale.D’autres habitantsC’est ainsi que j’habite une petite maisontoute simple avec ses défauts maisagréable à vivre été comme hiver. Trèsrapidem<strong>en</strong>t je n’étais pas seule à l’apprécierpuisqu’un couple de rouge queue achoisi, dès le premier printemps de moninstallation, l’avancée de toit de la maisonpour y bâtir son nid.La plus grande peur qui nous habitedans l’acte de construire est de ne pasavoir la capacité de résoudre conv<strong>en</strong>ablem<strong>en</strong>ttous les problèmes techniques, lotsde toute construction. Dans l’acte les problèmesapparaiss<strong>en</strong>t comme des défis àrelever et donc comme des occasions de sefaire confiance à soi-même.Sylviane Poul<strong>en</strong>ard n(1) Dans le Jura, voir Alternatives <strong>en</strong> Franche-Comté,Sil<strong>en</strong>ce n°298-299.(2) Voir le dossier dans le numéro 317 de Sil<strong>en</strong>ce.DRAméliorationde l’habitatL’Ag<strong>en</strong>ce nationale pour l’améliorationde l’habitat dispose d’ant<strong>en</strong>nesdans chaque départem<strong>en</strong>t.Cet organisme off<strong>ici</strong>el intervi<strong>en</strong>tdans la rénovation ou la créationde logem<strong>en</strong>ts. Elle peut vousaider pour connaître les possibilitésd’aides financières et est particulièrem<strong>en</strong>touverte concernantles techniques utilisées.n ANAH, 2, place des Mobiles, 07006Privas cédex, tél : 04 75 65 50 95.n ANAH, 4, place Laënnec, BP 1013,26015 Val<strong>en</strong>ce cédex,tél : 04 75 79 75 46.Et égalem<strong>en</strong>tArdèch<strong>en</strong> Abro Der Aprahamian, Pierregras 07160 Saint-Andréde-Cruzières,tél : 04 75 39 01 60. Pose de capteurssolaires dès 1979 et toujours <strong>en</strong> fonctionnem<strong>en</strong>t aujourd’hui.Nombreuses expéri<strong>en</strong>ces pratiques d’architectureéconome <strong>en</strong> énergie : serre passive, mur Trombe, thermocirculation,isolation…n Castor Bio, 07170 Vill<strong>en</strong>euve-de-Berg,tél : 04 75 50 54 03. Géobiologie et construction.n Ardelaine, 07190 Saint-Pierreville, tél : 04 75 66 63 08.Fourniture de laine vierge non traitée pour isolation.n Raphaël Gacon-W<strong>en</strong>ger, quartier Vacheresse, 07400Alba-la-Romaine, tél : 04 75 49 20 69.n R<strong>en</strong>é et Annie Forot, quartier Charpelière, 07570Désaignes. Habit<strong>en</strong>t une maison pierre et bois.Drôm<strong>en</strong> INEED Rhône-Alpes formation, CCI Drôme, BP 1203,26010 Val<strong>en</strong>ce Cedex, tél : 04 75 75 70 81. Institutionassurant une formation construction durable et managem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal : de la conception à la mise <strong>en</strong>œuvre sur les thèmes du bois dans la construction <strong>en</strong> passantpar l’utilisation des écomatériaux, la compréh<strong>en</strong>siond’une démarche HQE, etc. C<strong>en</strong>tre de ressources sur les écomatériaux.Accueil et accompagnem<strong>en</strong>t des porteurs deprojet sur le thème du développem<strong>en</strong>t durable.Maisons paysannesde FranceFondée <strong>en</strong> 1965, l’association Maisons paysannesde France a pour but de sauvegarder les maisonspaysannes traditionnelles, <strong>en</strong> favorisant leur <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>et leur restauration selon les techniques et les savoirfairepropres à chaque région ; de protéger le cadr<strong>en</strong>aturel et humain des maisons paysannes et de leursagglomérations ; de promouvoir une architecturecontemporaine de qualité <strong>en</strong> harmonie avec les siteset utilisant des matériaux sains. Pour cela, elle chercheà mobiliser l’opinion <strong>en</strong> faveur de l’architecturepaysanne et des paysages ruraux, patrimoine nationalque nous voulons transmettre aux générations futures.n Jacques Juli<strong>en</strong>, Dusayes, Saint-Jean-de-Roure, 07160Le Cheylard, tél : 04 75 29 26 43.n Claude Dubant, Le Pin, Saint-Martial, 07310 Saint-Martin-de-Valamas, tél : 04 75 29 30 89.n Serge Guiral, 8, rue des Riviers, hameau de Fauconnières, 26120Montélier, tél : 04 75 58 83 16.n D<strong>en</strong>is Rouget, pharmacie, 6, immeuble Hermès, Monnaie, 26100Romans, tél : 04 75 70 00 99.n Dany Leborne, Les Mollans, 26450 Roynac, tél : 04 75 90 43 28.n Lelonge Fabrice, La Bonté, 26110 Condorcet,tél : 04 75 27 70 85. Ossature bois et charp<strong>en</strong>te.n Quint’ess<strong>en</strong>ce, hameau de Ribière, 26150 Saint-Andéol<strong>en</strong>-Quint,tél : 04 75 21 29 40. Société créée fin 2002pour la distribution de produits d’éco-construction naturels,conviviaux, alliant efficacité et respect du développem<strong>en</strong>tdurable.n Arboresc<strong>en</strong>ce, ferme d’Ausson, 26150 Die,tél : 04 75 21 03 48. Association organisant des stagesd’initiation et de perfectionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> m<strong>en</strong>uiserie, ébénisterieet sculpture, animations pour <strong>en</strong>fants et scolaires,ateliers, c<strong>en</strong>tre de docum<strong>en</strong>tations, lieu ressource, organismede formation professionnelle.n Farhi Dominique, Le Village, 26170 La Roche-sur-le-Buis, tél : 04 75 28 28 24. Architecte.n Atelier d’architecture écologique, Alexandre Hamm,Im<strong>en</strong> Berarhi-Poulet, Nicolas Duffourg, Grande Rue,26400 Aouste-sur-Sye.n Habi Ter, Jean-Pierre Oliva, 26510 Sahune,tél : 04 75 27 45 53. Atelier d’architecture écologique.n Kuhn Yves, ferme La Tuilière, 26560 Montfroc,tél : 04 92 62 00 74. Aide à la mise <strong>en</strong> place destechniques de construction <strong>en</strong> terre.n Astic John, RN 7, 26600 Pont-de-l’Isère, tél : 04 75 8469 40. Matériel pour l’exploitation forestière : treuils dedébardage, remorques, combinés pour le bois de chauffage,f<strong>en</strong>deuses de bûches, scies circulaires, déchiqueteuses pourplaquettes. V<strong>en</strong>te et réparation.Toilettes du mondeCréée <strong>en</strong> 2000, l’association Toilettes du monde estune association de solidarité internationale basée dansle sud de la Drôme, à Nyons. L’objectif de l’association est lapromotion des différ<strong>en</strong>tes technologies de toilettes sèches ainsique la promotion de l’assainissem<strong>en</strong>t écologique, commegestion durable des déchets solides et liquides domestiques,dans des contextes de pays <strong>en</strong> développem<strong>en</strong>t et <strong>en</strong> France.Ainsi, l’association propose une adaptation technique, économique et culturelle de différ<strong>en</strong>tes techniquesde toilettes sèches pour des projets d’assainissem<strong>en</strong>t dans des pays <strong>en</strong> développem<strong>en</strong>t et unappui technique et logistique à des associations de solidarité françaises et étrangères ainsi qu’auxcollectivités françaises <strong>en</strong>gagées dans des actions de coopération. Elle part<strong>ici</strong>pe au réseau internationalEcosan (abréviation de Ecological sanitation, assainissem<strong>en</strong>t écologique). En France, c’estun c<strong>en</strong>tre-ressource sur les toilettes sèches pour le grand public. Elle diffuse un guide des fabricantset des distributeurs français et étrangers de toilettes sèches.n Toilettes du monde, 15, av<strong>en</strong>ue Paul-Laur<strong>en</strong>s, 26110 Nyons, tél : 04 75 26 22 53.SILENCE N°318/319 Janvier 200545


RadioactivitéLa CRII-Rad,laboratoireindép<strong>en</strong>dantLa CRII-Rad, Commission de recherche etd’information indép<strong>en</strong>dante sur la radioactivité,est née <strong>en</strong> mai 1986, dans les jours qui ont suivil’accid<strong>en</strong>t de Tchernobyl, pour dénoncer lesm<strong>en</strong>songes autour de la question du nucléaire.Après dix-huit années de lutte etalors que le nucléaire est toujoursaussi prés<strong>en</strong>t dans le programmeénergétique de la France comm<strong>en</strong>t a évoluéla CRII-Rad ? Roland Desbordes, l’actuelprésid<strong>en</strong>t de l’association qui compte<strong>en</strong>viron 5000 adhér<strong>en</strong>ts, répond que laCRII-Rad a su évoluer au fil des annéespour obt<strong>en</strong>ir un conseil d’administrationqui joue davantage son rôle au fil desannées <strong>en</strong> étant vraim<strong>en</strong>t le lieu où sepr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t les décisions.Les organismes off<strong>ici</strong>els travaill<strong>en</strong>t àpersuader la population que le nucléaire estune affaire de spécialistes, que c’est compliqué,et qu’elle doit donc leur faire confiance.La CRII-Rad ti<strong>en</strong>t le discours inverse :le nucléaire doit être une préoccupationde tous et la recherche de transpar<strong>en</strong>ceseule peut nous éviter les conséqu<strong>en</strong>cesd’un nouveau m<strong>en</strong>songe <strong>en</strong> cas d’accid<strong>en</strong>t.A la suite de l’accid<strong>en</strong>t de Tchernobyl,la désinformation a été bousculée. Maisles autorités, les sci<strong>en</strong>tifiques ont trèsrapidem<strong>en</strong>t compris qu’il fallait communiquerautrem<strong>en</strong>t. Des spécialistes de lacommunication ont été embauchés, nonpas pour mieux informer mais pourmieux faire passer leurs idées.De nombreuxproblèmesse sont aggravésAujourd’hui on se retrouve dans unesituation où les lobbys ont bi<strong>en</strong> compris— et on le voit aussi dans d’autresdomaines comme les OGM — qu’il fautfaire semblant d’associer la populationaux décisions et pour cela ils ont besoindes associations, de sci<strong>en</strong>tifiques et demédias serviles.En ce qui concerne les associations, etle combat contre l’EPR l’a bi<strong>en</strong> montré,les associations qui cherch<strong>en</strong>t à conserverleur indép<strong>en</strong>dance sont écartées au bénéficede celles qui espèr<strong>en</strong>t acquérir un certainpouvoir <strong>en</strong> r<strong>en</strong>trant dans le système.Pour Roland Desbordes «1986 fut unchoc, mais les nucléocrates ont bi<strong>en</strong>repris la main». Ainsi, la démocratie estsans cesse mise <strong>en</strong> avant, mais une démocratiequi ne dispose pas des outils nécessairespour les débats ou les <strong>en</strong>quêtesn’est qu’une forme plus perverse d’hypocrisie: les «consultations» sont seulem<strong>en</strong>tdes parav<strong>en</strong>ts visant à faire croireque nous sommes consultés, informés.Ri<strong>en</strong> ne permet d’arrêter un projetnucléaire.Pour Roland Desbordes, «la CRII-Radexiste et résiste depuis 18 ans. Qu’elle aitpu se créer, qu’elle ait pris une dim<strong>en</strong>sionnationale et qu’elle ait pu résister à toutesles embûches est déjà un miracle.Cep<strong>en</strong>dant je p<strong>en</strong>sais honnêtem<strong>en</strong>t qu<strong>en</strong>otre action allait faire évoluer les chosesde manière à ce qu’on n’ait plus besoin dela CRII-Rad. Or aujourd’hui, la CRII-Radexiste toujours et de nombreux problèmesne sont pas résolus voire même sesont aggravés».L’objectif de la CRII-Rad, auquel toutle monde devrait adhérer, est d’informersur les rayonnem<strong>en</strong>ts ionisants et de nousprotéger de leurs risques <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tauxet sanitaires. Cep<strong>en</strong>dant le messag<strong>en</strong>’est pas toujours facile à faire passer etsur cet objectif, peu de points ont étémarqués.CRII-RadRoland Desbordes.Pas de radioactivitédans votre assiette«La réussite dont je suis le plus fier etqui me permet de ne pas avoir hontedevant mes <strong>en</strong>fants concerne le dossiersur la banalisation de la radioactivité dansl’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t avec le recyclage desdéchets radioactifs dans les bi<strong>en</strong>s deconsommation car nous avons pu avecd’autres associations bloquer ces projetsqui nous conduisai<strong>en</strong>t vers une contaminationirréversible de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Ce type de projet n’est pas bloqué dans lesautres pays où la législation est beaucouptrop laxiste».Par contre est-ce qu’on est mieux préparéà un accid<strong>en</strong>t nucléaire ? Que va-tonfaire des déchets radioactifs ?. «Nousn’avons pas avancé sur ces problèmes».Le nombre d’adhér<strong>en</strong>ts reste autourde 5000. Est-ce suffisant pour pér<strong>en</strong>niserl’association ? Selon Roland Desbordes«plusieurs dizaines de milliers d’adhér<strong>en</strong>tsassurerai<strong>en</strong>t l’indép<strong>en</strong>dance et desmoy<strong>en</strong>s qu’on n’a pas aujourd’hui. Laquantité de demandes d’informations,d’expertises, est impressionnante et l’associationne peut pas toujours répondre.Ceci montre que la CRII-Rad est nécessaire,mais elle ne peut remplir ses missionsfondam<strong>en</strong>tales car elle manque demoy<strong>en</strong>s compte t<strong>en</strong>u du fait que nousavons choisi, et c’est important, de ne paspart<strong>ici</strong>per à certaines commissions localesd’information». Avec la nécessité aujourd’huid’avoir un agrém<strong>en</strong>t ministérielpour pouvoir répondre à des appelsd’offres de la part des collectivités locales,la CRII-Rad se trouve dans l’obligation d<strong>en</strong>e fonctionner qu’avec des contrats privéset le souti<strong>en</strong> de ses membres. Adhérer estun moy<strong>en</strong> de lui donner plus de moy<strong>en</strong>spour lutter contre la désinformation et lem<strong>en</strong>songe.Sylviane Poul<strong>en</strong>ard nCRII-Rad, 471, av<strong>en</strong>ue Victor-Hugo,26000 Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 41 82 50.SILENCE N°318/31946Janvier 2005


EnergiesCréé <strong>en</strong> janvier 2000 par l’associationPolénergie (promotion desénergies r<strong>en</strong>ouvelables) et la FrapnaArdèche (fédération Rhône-Alpes deprotection de la nature), pour pallier lescar<strong>en</strong>ces du programme Eole 2005 dedéveloppem<strong>en</strong>t de l’éoli<strong>en</strong> de puissance etcontrôler l’appétit des promoteurs industriels,l’Atelier Eoli<strong>en</strong> affichait sa mission :oui à l’éoli<strong>en</strong>, mais pas n’importe où, nin’importe comm<strong>en</strong>t !Regroupant de nombreuses compét<strong>en</strong>ces,il développait quatre idées-forces :• nécessité d’une démarche intercommunalepour chaque projet.• nécessité de pr<strong>en</strong>dre les projets très<strong>en</strong> amont, par une étude de faisabilité.• nécessité d’une information précoce etcomplète des populations.• nécessité d’un zonage cartographiquedépartem<strong>en</strong>tal, pour planifier l’équipem<strong>en</strong>téoli<strong>en</strong> possible, <strong>en</strong> réduisant aumaximum les conflits d’intérêts (richessesnaturelles et culturelles, tourisme, habitat,réseau EDF, etc.)En août 2000, devant le grandnombre de projets naissants, Polénergiedemande à être missionnée et financéepour maîtriser ce développem<strong>en</strong>t. Bi<strong>en</strong>que le conseil régional soit partant, l’Etat(l’ADEME, Ag<strong>en</strong>ce de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t etde la maîtrise de l’énergie) ne suivra pas !Mais l’Atelier éoli<strong>en</strong> travaille, jusqu’auprintemps 2001 : 20 réunions de travail,trois réunions publiques, nombreuses<strong>en</strong>trevues avec préfecture, conseil général,conseil régional, ADEME, maires,promoteurs, industriels, bureaux d’études,opposants …Et tout ce travail a comm<strong>en</strong>cé à porterses fruits :En février 2001, la communauté decommunes de Saint-Agrève demande quelui soit appliquée la démarche proposée ;l’étude de faisabilité sera financée par lescommunes, le conseil régional et ADEMEet réalisée par Polénergie.En octobre 2001, le préfet lance le projetde schéma éoli<strong>en</strong> départem<strong>en</strong>tal. Endécembre 2001, il adresse une circulaire auxmaires sur la conduite à t<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> cas decontact de promoteur ou de projet naissant.Au printemps 2002, les bureauxd’études Arènes et Carrés verts ont pratiquem<strong>en</strong>tfini le schéma départem<strong>en</strong>tal.Mais <strong>en</strong> avril 2002, changem<strong>en</strong>t politiqueet valse des préfets… Le schéma est mis<strong>en</strong> sommeil.P<strong>en</strong>dant l’été 2002, le préfet <strong>en</strong> partancesigne les permis de construire desdeux projets les plus contestables ! Où estla cohér<strong>en</strong>ce ?Michel BernardL’Atelier Eoli<strong>en</strong> 07Energies r<strong>en</strong>ouvelables et protection de la naturesont compatibles si l’on pr<strong>en</strong>d quelquesprécautions. Une collaboration intellig<strong>en</strong>tea vu le jour dans le départem<strong>en</strong>t de l’Ardèche.Installation d’éoli<strong>en</strong>nes fin 2004 à Montjoyer, à l’est de Montélimar (Drôme).En novembre 2002, réapparition —très confid<strong>en</strong>tielle — du schéma éoli<strong>en</strong> del’Ardèche ; puis plongée «<strong>en</strong> hibernation»grâce à la célèbre ministre RoselyneBachelot, qui veut «économiser les énergiesr<strong>en</strong>ouvelables» !En janvier 2004: le schéma est <strong>en</strong>finpublié sous le titre «Docum<strong>en</strong>t cadre dudéveloppem<strong>en</strong>t éoli<strong>en</strong> <strong>en</strong> Ardèche» (1).Bi<strong>en</strong> qu’il ne soit pas opposable juridiquem<strong>en</strong>t,ce docum<strong>en</strong>t constitue un excell<strong>en</strong>toutil de travail pour les décideurs et lesassociations.Actuellem<strong>en</strong>t une seule éoli<strong>en</strong>ne de850 kW — très sil<strong>en</strong>cieuse — tourne <strong>en</strong>Ardèche (sur le Coiron ; propriété d’ungroupe de particuliers), mais d’autres sont<strong>en</strong> construction et des dizaines de projetssont plus ou moins avancés.Christian Maillebouis nPolénergie, 39, rue Jean-Mermoz, 07200 Aub<strong>en</strong>as,tél. : 04 75 35 59 65.Frapna 07, Le Village, 07200 Saint-Eti<strong>en</strong>ne deFontbellon, tél : 04 75 93 41 45.(1) disponible <strong>en</strong> format <strong>PDF</strong> sur le sitewww.ardeche.pref.gouv.frSILENCE N°318/31947Janvier 2005


CederLe Ceder, c<strong>en</strong>tre d’études drômoispour le développem<strong>en</strong>t des énergiesr<strong>en</strong>ouvelables, a vu le jour àNyons <strong>en</strong> 1982. Aujourd’hui,dev<strong>en</strong>u point-énergie info, l’associationdispose de sept salariés auservice des particuliers, des collectivitéset des professionnels.Elle peut interv<strong>en</strong>ir pour l’informationet l’accompagnem<strong>en</strong>t deprojets dans les domaines de l’habitatclimatique, du solaire thermique,du bois énergie, du photovoltaïque…n Ceder 15, av<strong>en</strong>ue Paul-Laur<strong>en</strong>s,26110 Nyons, tél : 04 75 26 22 53.Et égalem<strong>en</strong>tArdèch<strong>en</strong> Therm’Eco, av<strong>en</strong>ue Jean-Monnet,ZI de Bellandes, 07200 Aub<strong>en</strong>as, tél :04 75 88 26 88. Chauffage géothermiqueet solaire, nouvelle génération plancher àeau, confort, économie et écologie.n Solaire connexion, Chanareilles,07270 Empurany, tél : 04 75 06 34 96.Fournisseur pour capteurs d’eauchaude solaire, panneaux photovoltaïqueset éoli<strong>en</strong>.n Belou Thierry, 126, chemin des Rivoires,07300 Tournon, tél : 04 75 08 40 96.Chauffe-eau solaire agréé Qualisol.n Loca Chauffe, 3, place de la Rochette,07300 Saint-Jean-de-Muzols, tél : 04 7507 11 44. Bois, géothermie, gaz, solaire,pompe à chaleur, agréé Ademe.n Armand Robert et Fils, Bourg Extra,07320 Saint-Agrève, tél : 04 75 30 2383. Chauffage géothermique et solaire.n Systera énergies r<strong>en</strong>ouvelables, LaGrande Terre, 07400 Sceautres,tél : 04 75 52 45 55.EnertechEnergiesn Hargassner France, La Grande Terre,07400 Sceautres, tél : 04 75 52 45 55.Gamme complète de chaudières automatiquesà bois déchiqueté et granulésd’une puissance de 12 à 1000 kW.n ADTIS, ZA de Beauchastel, Ile Blaud,07800 Beauchastel, tél : 04 75 85 0170. Chauffage et chauffe-eau solaire,agréé Qualisol.n Cordier société nouvelle, RN.86,07800 Beauchastel, tél : 04 75 62 2426. Installation solaire, rénovationchauffage, agréé Ademe.Drôm<strong>en</strong> Andre G<strong>en</strong>sel, Solaire-énergie,3, place de la Dragonne, 26000 Val<strong>en</strong>ce,tél : 06 09 49 66 72. Electrificationphotovoltaïque <strong>en</strong> site isolé.n Entreprise Junique, 29, rue Colbert,26000 Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 44 46 76.Chauffage solaire, agréé Ademe.n Boucher Alain, 34, alléeNicolas-Boileau, 26000 Val<strong>en</strong>ce,tél : 06 08 64 95 61. Electr<strong>ici</strong>téphotovoltäique autonome ou raccordée.Chauffe-eau et chauffage solaire.n Gamon, 25, av<strong>en</strong>ue de la Déportation,26100 Romans, tél : 04 75 02 12 86.Chauffage collectif solaire.n Enersun, Les Sias, 26110 La Rochesur-le-Buis,tél : 04 75 28 10 54.Electr<strong>ici</strong>té photovoltaïque. Installationsd’électr<strong>ici</strong>té solaire autonomes ouraccordées au réseau EDF, maîtrisedes dép<strong>en</strong>ses électriques, études.n Wanders, ZA Les Laurons, 26110Nyons, tél : 04 75 26 26 56. Poëlesà granulés et cuisinières bois.n Energie éco et logique, Le Village26120 Montv<strong>en</strong>dre, tél : 04 75 59 97 46.Chauffe-eau solaires, chauffages solaires,chaudières à bois déchiqueté, poêle àgranulés, électr<strong>ici</strong>té photovoltaïque.n FL Sanit, ZA, quartier Justice, 26130Saint-Restitut, tél : 04 75 04 70 57.Energies r<strong>en</strong>ouvellables : solaire,éoli<strong>en</strong>ne et photovolaïque.n Héliopsys, Olivier Girard, Ruisse,26150 Saint-Juli<strong>en</strong>-<strong>en</strong>-Quint, tél : 04 7521 23 28. Etudes et installations capteurssolaires thermiques, photovoltaïques,chauffage au bois, poêles…n V<strong>en</strong>tura, quartier Basse-Bellane,26160 Salettes, tél : 04 75 90 10 95.Développeur de parcs éoli<strong>en</strong>s.Le cabinet Sidler existe depuis 1980. Il a donné naissance <strong>en</strong> 1998à la société Enertech. Les deux <strong>en</strong>tités travaill<strong>en</strong>t <strong>en</strong> parallèle etleurs missions sont complém<strong>en</strong>taires. Elles sont spécialisées depuis20 ans dans l’énergétique appliquée aux bâtim<strong>en</strong>ts abordée sous l’angledu développem<strong>en</strong>t durable. L’<strong>en</strong>jeu est tout simplem<strong>en</strong>t de pér<strong>en</strong>niserl’activité et la vie sur Terre <strong>en</strong> cherchant à ne mettre <strong>en</strong> œuvre que destechniques et des solutions qui préserv<strong>en</strong>t l’exist<strong>en</strong>ce des générationsfutures. Cela consiste ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t à réduire la quantité de nuisanceset de rejets libérés dans l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t lors de l’utilisation de l’énergie(afin de lutter notamm<strong>en</strong>t contre l’effet de serre), et de réduire, voiredéfinitivem<strong>en</strong>t supprimer, le recours à des sources d’énergies fossiles(pétrole, gaz, charbon, nucléaire, etc.) dont les réserves sont touteslimitées et ne permettront pas à terme la survie de nos desc<strong>en</strong>dantsproches. Il s’agit donc d’une part de diminuer les besoins <strong>en</strong> énergie,d’autre part d’y répondre <strong>en</strong> s’appuyant uniquem<strong>en</strong>t sur des ressourcesr<strong>en</strong>ouvelables. Les deux activités sont installées dans une maison rénovéeavec un grand soin apporté à la question des économies d’énergieet apport de solaire passif. Olivier Sidler a part<strong>ici</strong>pé à différ<strong>en</strong>tsprogrammes pour les économies d’énergie dans le domainede l’habitat social.n Enertech, Olivier Sidler, quartier Bourguignon-et-Lamotte, 26160 Félines-sur-Rimandoule, tél : 04 75 90 18 54.Points info->énergieLes Points info ->Energie sont despoints d’information pour le grandpublic agréés par l’Ademe, ag<strong>en</strong>ce del’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et de la maîtrise del’énergie. Ces points peuv<strong>en</strong>t être des associationsou des services dans des institutions.Vous y trouverez une docum<strong>en</strong>tationtechnique et la liste des artisans qui peuv<strong>en</strong>tinterv<strong>en</strong>ir pour faire des travauxchez vous <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec les économies d’énergie, le chauffage,les énergies r<strong>en</strong>ouvelables…n Polénergie, 39, rue Jean-Mermoz, 07200 Aub<strong>en</strong>as, tél : 04 75 35 59 65.n Ceder, 15, av<strong>en</strong>ue Paul-Laur<strong>en</strong>s, 26110 Nyons, tél : 04 75 26 22 53.n Adil 26, 44, rue Fav<strong>en</strong>tines, 26010 Val<strong>en</strong>ce cedex, tél : 04 75 79 04 04.n Bordes Marc, quartier de Cost, 26170Buis-les-Baronnies, tél : 06 79 82 25 22.Installation solaire et géothermie.n Energifrance, Les Brocs, Teyssières,26220 Dieulefit, tél : 04 75 46 86 43.Installateur agrée Qualisol pour capteurssolaires et eau chaude sanitaire, plancherssolaires directs pour le chauffage.n ACE, quartier Ginoux, 26270 Loriol,tél : 04 75 61 41 78. Distributeurde tuyauteries pré-isolées souples pourdistribution à distance, de chaudièresautomatiques bois et accessoires,d’aérogénérateurs…nTechniques solaires appliquées, rue Brêche,26340 Saillans, tél : 04 75 21 52 27.n ESE France, Le Brusquet, 26560Eygalayes, tél : 04 75 28 42 09. Sociétéspécialisée dans les applications solairesthermiques (chauffe-eau solaire).n Hydroc, BP 177, 26702 Pierrelatte,tél : 04 75 97 26 26. Toutes études<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales, géologie, hydrogéologie,géotechnique, impacts, parc éoli<strong>en</strong>,assainissem<strong>en</strong>t, pollution.n Enalsa, ZA La Paillasse, 26800Etoile-sur-Rhône, tél : 04 75 60 77 20.Spécialiste du chauffage par géothermie.n Sofath Thermatis, 50, rue Pierre-Seghers, 26800 Portes-lès-Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 57 30 30.Chauffage géothermique.Réseau Sortir du nucléaireLes c<strong>en</strong>trales nucléaires ont été mises au point à partir des technologiesutilisées pour les sous-marins nucléaires dans les années 50.Depuis, malgré les milliards <strong>en</strong>gloutis par la recherche, ri<strong>en</strong> n’a vraim<strong>en</strong>tprogressé. Le risque d’accid<strong>en</strong>t est toujours possible (et peutprovoquer des millions de morts à terme comme à Tchernobyl), lesdéchets s’<strong>en</strong>tass<strong>en</strong>t. Pourtant, <strong>en</strong> parallèle, avec de faibles moy<strong>en</strong>s,il a été développé des techniques efficaces dans les domaines des économiesd’énergie et des énergies r<strong>en</strong>ouvelables. La France, au côté de seulem<strong>en</strong>tquelques autres pays dans le monde, continue à vouloir utiliserl’énergie nucléaire et pousse même à la construction de nouveauxréacteurs type EPR. Pour demander la sortie du nucléaire, le réseauéponyme fédère actuellem<strong>en</strong>t 700 groupes <strong>en</strong> France et mène différ<strong>en</strong>tescampagnes de s<strong>en</strong>sibilisation.Ardèch<strong>en</strong> Lusinedart, 13, rue de Fontanes, 07100Annonay, tél : 04 75 32 45 11.n Bio Cabas, Espace Sainte-Claire,rue Sadi-Carnot, 07100 Annay,tél : 04 75 33 10 20.n Bionature, Michel Perréol, 29, av<strong>en</strong>ue del’Europe, 07100 Annonay.n Verts Ardèche, Alain Gibert, Le Jal,07110 Rocles, tél : 04 75 88 31 51.n Ozone, Alain Joffre, Mas de Laffont,07140 Gravières, tél : 04 75 88 51 48.n APGA, Association pour la protectiondes gorges de l’Ardèche, Michel Pivert,place du Château, 07150 La Bastidede-Virac,tél : 04 75 38 60 14.n La maison d’Olive, 64 bis, ruede Tartery, 07200 Aub<strong>en</strong>as,tél : 04 75 35 07 45.n SCI Les Teyssons, Bernard Sylviane,La Teysonnière, 07200 Ucel,tél : 04 75 37 61 59.n Frapna Ardèche, Alain Joffre,Le Village, 07200 Saint-Eti<strong>en</strong>ne-de-Fontbellon, tél : 04 75 93 41 45.n Biome, Annick Desbrus, La Forêtdu Puy, 07240 Saint-Jean-Chambre,tél : 04 75 58 09 96.n Ligue des droits de l’homme, PierreCharrier, quartier Creyssac, 07250Rompon, tél : 04 75 63 92 00.n Solaire connexion, Jacqueline Buffaz,Chanareilles, 07270 Empurany.n Association Cristal, Gilles Bas,Ribalasse, 07310 Saint-Martial,tél : 04 75 29 00 62.n Association S<strong>en</strong>ois, Nicolas Zaradzki,route des Gorges, 07700 Saint-Remèze,tél : 04 75 04 38 37.Drôm<strong>en</strong> Information santé Drôme-Ardèche, MJCChâteauvert, 3, place des Buissonnets,26000 Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 44 37 08.n Frapna-Drôme, Edwige Roche,9, rue du Lycée, 26000 Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 81 12 44.n L’Eclat de riz, 40, rue des Déportés,26110 Nyons, tél : 04 75 26 03 41.n Forum Plutonium, Jean-PierreMorichaud, hameau des Oliviers, 26110V<strong>en</strong>terol, tél : 04 75 27 97 67.n Sauvegarde de Solérieux, PatrickChapus, Le Village, 26130 Solérieux,tél : 04 75 96 63 31.n Adide, Peter Burstow, Joli Lot, 26220Dieulefit, tél : 04 75 46 44 81.n L’Entre là, Brigitte Pinat, Le Village,26340 Chastel-Arnaud,tél : 04 75 21 38 92.n Objectif santé, Marie Kefrançois, 26400Auriples.n Mille Traces, Le Casque, 26420 Saint-Agnan-<strong>en</strong>-Vercors.n Les Verts Drôme, Hélène Planel, Grive,26740 Savasse.n Ferme bio, Viviane Margerie, route deBeauvallon, L’Olagnier, 26800 Porte-lès-Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 57 12 81.SILENCE N°318/319 Janvier 200548


Naître à la maison,naître tout simplem<strong>en</strong>tFemmesLa physiologie de la naissance apparti<strong>en</strong>t auxfemmes. L’art de naître apparti<strong>en</strong>t aux <strong>en</strong>fants.Jusqu’au 18 e siècle, les femmes accouchai<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tourées d’une communautéde femmes, mères, sœurs et voisinesque l’événem<strong>en</strong>t attirait. Si, pour lamajorité, les accouchem<strong>en</strong>ts se déroulai<strong>en</strong>tsans grands problèmes, la mortalitématernelle était très importante et la surviedes nouveau-nés était très aléatoire.C’est à partir de 1780, qu’apparaiss<strong>en</strong>tles chirurgi<strong>en</strong>s accoucheurs, s’id<strong>en</strong>tifiantau progrès. Leur arrivée <strong>en</strong>traînera inexorablem<strong>en</strong>tla naissance vers une perte del’intimité, et de la solidarité des femmes.Elle gagnera par contre <strong>en</strong> sécurité.Il faudra presque deux siècles, <strong>en</strong>France, pour sortir quasi définitivem<strong>en</strong>tles accouchem<strong>en</strong>ts du dom<strong>ici</strong>le.Sage-femme formée à l’hôpital etdiplômée de la faculté de médecine, je fuséduquée avec la crainte de l’accouchem<strong>en</strong>tà dom<strong>ici</strong>le. Cette pratique me futprés<strong>en</strong>tée comme dangereuse, inadmissible,ne permettant pas d’assurer la sécuritéde l’<strong>en</strong>fant et de sa mère.Comm<strong>en</strong>t me suis-je retrouvée à faireexclusivem<strong>en</strong>t des accouchem<strong>en</strong>ts àdom<strong>ici</strong>le ? Ce n’est certes pas le fruit d’unchoix, je ne suis pas une acharnée de lanaissance à la maison et la majorité desfemmes que j’accompagn<strong>en</strong>on plus. Mais les faits sontlà : le foyer a fini par dev<strong>en</strong>irle seul lieu où l’on peutaccoucher <strong>en</strong> paix, avec lapersonne de son choix, dansle respect du processus naturel,des <strong>en</strong>vies personnelleset des <strong>en</strong>jeux émotionnels.Le faux débat qui consisteà opposer naître à l’hôpitalet naître à la maison <strong>en</strong> affirmantque l’hôpital est lasécurité et la maison le danger,ne pose pas la vraie question: est-il possible actuellem<strong>en</strong>tde donner le jour dans une maternitéavec la garantie que les souhaits despar<strong>en</strong>ts seront mis au c<strong>en</strong>tre des préoccupationset que le personnel soignant mettratout <strong>en</strong> œuvre pour veiller au respectdes libertés ? La réponse est non.Toutes les études sci<strong>en</strong>tifiques sur lefonctionnem<strong>en</strong>t normal d’une grossesse,d’un accouchem<strong>en</strong>t, sur le fœtus et l<strong>en</strong>ouveau-né normal apport<strong>en</strong>t la preuvedes formidables compét<strong>en</strong>ces des femmesà <strong>en</strong>fanter, et celles des <strong>en</strong>fants à se mettreau monde.Accoucher à dom<strong>ici</strong>leaujourd’hui ne consiste pasà faire exclusivem<strong>en</strong>tconfiance à la «bonn<strong>en</strong>ature», mais à la respecterdans ses différ<strong>en</strong>tes expressionsafin de n’interv<strong>en</strong>irqu’à bon esci<strong>en</strong>t.Pratiquem<strong>en</strong>t pourpouvoir accoucher chez soidans les meilleures conditions,il faut que la grossessesoit suivie dès le débutafin d’instaurer une relationde confiance. C’estainsi que, petit à petit, les futurs par<strong>en</strong>tsse prépareront à la naissance, et que lasage-femme vérifiera que tout reste normal.Les naissances <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>tation dusiège ou les jumeaux ne peuv<strong>en</strong>t êtreacceptées. C’est parce que le chemin estbi<strong>en</strong> balisé que chaque mère peut l’empruntersans danger et s’appuyer sur sesressources et celles de son petit. Le rôle dela sage-femme sera de veiller à ce que toutle monde aille bi<strong>en</strong>, <strong>en</strong> gardi<strong>en</strong>ne aviséede la sécurité.Et si, de temps <strong>en</strong> temps le déroulem<strong>en</strong>tn’est plus tout à fait normal, il n’estpas diff<strong>ici</strong>le de rejoindre l’hôpital danslequel de toute façon un dossier aura étépréparé «au cas où».Mon travail de sage-femme est avanttout de répondre aux besoins, de ne pasles ant<strong>ici</strong>per et de guider doucem<strong>en</strong>t lamère dans ses compét<strong>en</strong>ces.Un jour, j’ai croisé le regard d’un nouveau-né,il m’a imposé sil<strong>en</strong>ce, respect,humilité et confiance. J’ai compris l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tdont il était chargé.Jacqueline Lavillonnière nCo-auteure du livre «Naître tout simplem<strong>en</strong>t»,éd. L’Harmattan, 2001.DRSILENCE N°318/31949Janvier 2005


femmesCIDFLes C<strong>en</strong>tres d'information surles droits des femmes sont nés<strong>en</strong> 1972 sous forme d'un réseaud'associations coordonné par leCNIDF. On compte aujourd'hui119 c<strong>en</strong>tres animant 1000 pointsd'information et autantde salariés.Le réseau des CIDF intervi<strong>en</strong>t :- pour que la notion de droit desfemmes soit clairem<strong>en</strong>t établieet qu'elle débouche sur desdémarches efficaces ;- pour contribuer à ce que lesfemmes se situ<strong>en</strong>t, au sein de lasociété, comme des citoy<strong>en</strong>nesà part <strong>en</strong>tière et pour les aiderdans ce processus d'intégration.L'accès des femmes à l'informationsur leurs droits constitueune composante ess<strong>en</strong>tielle deleur pleine citoy<strong>en</strong>neté ;- pour que les femmes appr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tà ne pas être démunies quand ils'agit, pour elles, de concilier vieprofessionnelle et vie familiale ;- pour que les femmes ai<strong>en</strong>t lesmoy<strong>en</strong>s de s'inscrire dans le processusd'égalité hommes-femmes ;- pour que les femmes dispos<strong>en</strong>td'un lieu de réponses personnaliséesoù l'on ti<strong>en</strong>t compte de laglobalité de leur situation, desdonnées d'ordre personnel, conjugal,familial et/ou professionnel.n CIDF, Anne-Marie Tandil, 9, boulevardde Prov<strong>en</strong>ce, 07200 Aub<strong>en</strong>as,tél : 04 75 93 31 70.n CIDF, place du Chams-de-Mars,anci<strong>en</strong> hôpital, 07100 Annonay,tél : 04 75 67 62 39.n CIDF, maison Dupré-Latour,6, rue Lieut<strong>en</strong>ant-Bonaparte, 26000Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 82 06 10.n CIDF, c<strong>en</strong>tre social de la Monnaie,av<strong>en</strong>ue du 8-Mai-1945, 26100Romans, tél : 04 75 70 10 68.Ecole despar<strong>en</strong>ts etdes éducateursLes écoles des par<strong>en</strong>ts et des éducateursont une vocation généraliste: aconfessionnelles et apolitiques,elles s'adress<strong>en</strong>t à touttype de famille, de tout milieu.Ce sont des associations demédiation familiale. Cela passepar le rétablissem<strong>en</strong>t de la parole<strong>en</strong>tre les deux parties, l'id<strong>en</strong>tificationdes besoins et intérêtsde chacun, la reconstitutionet la préservation du li<strong>en</strong>famille, notamm<strong>en</strong>t le li<strong>en</strong>par<strong>en</strong>ts/<strong>en</strong>fants. Lors d'uneséparation du couple, les personnessont invitées à réfléchirsur la notion de copar<strong>en</strong>talitéet à essayer de négocier <strong>en</strong>sembledes accords sur la réorganisationfamiliale, toujours dansl'intérêt de l'<strong>en</strong>fant.C<strong>en</strong>tre d'accueilpour femmes <strong>en</strong> difficultéassociation SOS femmes (<strong>en</strong> Haute-Marne) rec<strong>en</strong>se tous les lieuxL' d'accueil d'urg<strong>en</strong>ce pour les femmes <strong>en</strong> difficulté. Il y <strong>en</strong> a plus de1000 <strong>en</strong> France, ce qui montre à l'évid<strong>en</strong>cel'importance des problèmes de viol<strong>en</strong>ceque subiss<strong>en</strong>t les femmes.Ardèch<strong>en</strong> C<strong>en</strong>tre d'hébergem<strong>en</strong>t, passage dela Petite-Fontaine, Pont-d'Ouvèze,BP 307, 07000 Privas,tél : 04 75 64 01 03.n Foyer départem<strong>en</strong>tal de l'<strong>en</strong>fance, 6,boulevard de la Glacière, 07000Privas, tél : 04 75 66 76 40.n L'Etape, <strong>en</strong>ceinte du CHU,rue Pasteur, 07100 Annonay,tél : 04 75 67 69 47.n C<strong>en</strong>tre d'hébergem<strong>en</strong>t Le GrandSaint-Jean, chemin Combe-Roland,BP 155, 07131 Saint-Péray,tél : 04 75 81 01 74.n C<strong>en</strong>tre Sol<strong>en</strong>, 20, boulevardJean-Mathon, 07200 Aub<strong>en</strong>as,tél : 04 75 35 06 74.n L'eau vive, 07230 Payzac,tél : 04 75 39 48 65.Drôm<strong>en</strong> Arcades, 1, rue Madier-de-Montjau,26000 Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 78 08 86.n L'Escale, 114, rue de la Forêt,26000 Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 86 13 13.n L'Olivier, 24, rue Amblard, 26000Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 78 08 90.n La Trame, 40, rue Jacquemart,BP 174, 26109 Romans,tél : 04 75 02 54 31.n L'Aube nouvelle, Le Moulinage,26110 Condorcet,tél : 04 75 27 76 07.n Maison d'accueil Le Gué, 26160Le Poet-Laval, tél : 04 75 46 21 67.n Entraide protestante, 6, rue de Fust,26200 Montélimar,tél : 04 75 01 05 52.n Regain, château Pergaud,26400 Allex, tél : 04 75 62 80 45.n Dialogues, 51, rue de l'Hôtelde-Ville,26400 Crest,tél : 04 75 76 80 40.Planning familialLe MFPF, Mouvem<strong>en</strong>tfrançais pour le planningfamilial, agit auprès des pouvoirspublics pour faire reconnaîtreles droits des femmesà la maîtrise de leur fécondité(contraception, avortem<strong>en</strong>t)et lutte pour l'élimination dela viol<strong>en</strong>ce sexiste. Il est solidairedes femmes <strong>en</strong> lutte surces thèmes dans tous les pays.Le MFPF accueille les femmes victimes de viol<strong>en</strong>ce ; il favorise desgroupes de parole leur permettant d'agir solidairem<strong>en</strong>t pour ellesmêmeset pour les autres <strong>en</strong> brisant le sil<strong>en</strong>ce. Il réalise des actions deformation auprès des divers professionnels du monde de l'éducation, dumonde social, médical et de la police, pour faire face aux viol<strong>en</strong>cescontre les femmes (inceste, viol, agressions sexuelles, mariages forcés,viol<strong>en</strong>ces dans le couple, harcèlem<strong>en</strong>t sexuel).Le Planning travaille <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec les autres organisationsféministes agissant contre les viol<strong>en</strong>ces.Déf<strong>en</strong>dant le principe d'une éducation sexualisée, le MFPF part<strong>ici</strong>pe,dans les écoles primaires, à la campagne de prév<strong>en</strong>tion des agressionssexuelles contre les <strong>en</strong>fants.n MFPF, maison des associations, 20, rue H<strong>en</strong>ry-Guironnet, 07100 Annonay,tél : 04 75 67 71 35.n MFPF, c<strong>en</strong>tre médico-social, Grande-Rue, 07300 Tournon,tél : 04 75 07 07 10.n MFPF, c<strong>en</strong>tre médico-social, rue Général-Voyron, 07800 La Voulte,tél : 04 75 62 46 10.n MFPF, c<strong>en</strong>tre de planification, 1, place Mirabel-Chambaud, 26000 Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 56 03 09.n MFPF, c<strong>en</strong>tre de planification, 34, rue Palestro, 26100 Romans,tél : 04 75 02 39 78.n MFPF, 31, place de la Libération, 26110 Nyons, tél : 04 75 26 43 26.n MFPF, 14, rue Malautière, 26220 Dieulefit, tél : 04 75 46 39 33.Les services de médiation familiales'articul<strong>en</strong>t, avec d'autresservices complém<strong>en</strong>taires : informationspar téléphone, accueil,autres consultations (réaliséespar des conseillers conjugauxet familiaux, des psychologues,etc.), groupes de parole. Ces servicessont ouverts aux par<strong>en</strong>ts.Les <strong>en</strong>fants peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>tbénéf<strong>ici</strong>er d'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s, d'écoutepar téléphone, de groupes deparoles… Les tarifs sont adaptésaux rev<strong>en</strong>us des cli<strong>en</strong>ts.n Ecole des par<strong>en</strong>ts et des éducateurs,32, Grande-Rue, 07700 Bourg-Saint-Andéol, tél : 04 75 54 68 12.n Ecole des par<strong>en</strong>ts et deséducateurs, 2, rue du Bourg, 26220Dieulefit,tél : 04 75 46 85 30.Et égalem<strong>en</strong>tArdèch<strong>en</strong> Femmes solidaires, Marie-ClaudeChosson, maison des associations, 07000Privas, tél : 04 75 64 08 50.n Couple et famille, 4, place Saint-Michel, 07100 Annonay, tél : 04 75 6791 92. Association de médiation familialed'inspiration chréti<strong>en</strong>ne.n Femmes-sages pour une autre naissance,Mas Bonnet, 07140 Gravières.n Annuaire au féminin, Hélène Goudard-Bellis<strong>en</strong>s, Les Terres Longues,chemin de la Plaine, 07300 Glun,tél : 04 75 07 26 19.Drôm<strong>en</strong> Chant et maternité, Noëlle Tissot,12, rue Albert-Thomas, 26000 Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 81 47 86. P<strong>en</strong>dant la grossesse,le chant prénatal permet une communicationavec l'<strong>en</strong>fant. Le chantse pratique <strong>en</strong> famille.n Femmes solidaires, maison desSociétés, 1, rue Saint-Jean, 26000Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 42 39 29.n Ni putes, ni soumises,5, rue du Jeu-de-Paume, 26000 Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 41 09 91. Mouvem<strong>en</strong>t defemmes d'origine étrangère, né de lamouvance SOS racisme.n Enfance majuscule, maison des sociétés,1, rue Saint-Jean, 26000 Val<strong>en</strong>ce,tél : 06 10 11 19 97. Déf<strong>en</strong>se des <strong>en</strong>fantsvictimes de viol<strong>en</strong>ces sexuelles.n Primal, 3, impasse Montplaisir, 26000Val<strong>en</strong>ce, tél : 06 99 39 95 80.Association amitiés homosexuelles.n Relais naissance, C:O Maison de quartierSaint-Nicolas, 14 place du Chapitre,26100 Romans, tél : 04 75 02 14 41.Accueil autour de la naissance avec desfamilles ayant des <strong>en</strong>fants de 0 à 3 ans.Lieu de convivialité et d'information surles premiers pas de la socialisation del'<strong>en</strong>fant, accompagnem<strong>en</strong>t de l'allaitem<strong>en</strong>tmaternel.n Loragay, 22, chemin des Lucioles,26120 Chabeuil, tél : 04 77 41 66 99.Association culturelle et sportivehomosexuelle.n Jeunes femmes, quartier Gallée, 26160 LaBégude-de-Maz<strong>en</strong>c, tél : 04 75 46 21 92.n Relais naissance, rue Berlioz, 26300Bourg-de-Péage, tél : 04 75 02 14 41.n Agayri, côte Saint-Pierre, Le Saint-Pierre 2, <strong>en</strong>trée A, 26500 Bourg-lès-Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 72 96 83.Association gay.n Les Gays lurons, BP 30, 26601Romans cedex.n Les Voies d'elles, Blachon, Champ Long,26750 Saint-Paul-lès-Romans,tél : 04 75 71 40 84. Association lesbi<strong>en</strong>ne.SILENCE N°318/319 Janvier 200550


Gestes concretsL’écologie au quotidi<strong>en</strong>Depuis trois ans, les r<strong>en</strong>contres de l'écologie de Die essai<strong>en</strong>t de développerl'éco-citoy<strong>en</strong>neté à partir de la modification de nos comportem<strong>en</strong>ts.En 2002, dans le cadre de "Carrefours"(r<strong>en</strong>contres thématiquesouvertes à l’<strong>en</strong>semble des habitantsdu Diois) organisés par l’Espace social etculturel de Die et du Diois (ESCDD) (voir<strong>en</strong>cadré), un groupe de réflexion autourdes thèmes de l’écologie s’est créé, fédérantdes habitants, des associations — laCarline, l’Espace social et culturel,AgribioDrôme et le C<strong>en</strong>tre perman<strong>en</strong>td’initiative pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t duVercors — et l’<strong>en</strong>treprise Héliopsys. Ilsont m<strong>en</strong>é un travail de mise <strong>en</strong> réseau desacteurs du territoire et d’implication deshabitants dans la connaissance et la protectionde l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et l’idée d’organiserune manifestation sur ces thèmesémerge alors. La majorité des part<strong>ici</strong>pantsétant membres de la Carline, associationde consommateurs de produits issus del’agriculture biologique, celle-ci a proposéde porter le projet.Démarche concrèteLes r<strong>en</strong>contres de l'écologie au quotidi<strong>en</strong>se fix<strong>en</strong>t alors comme buts de• développer une éco-citoy<strong>en</strong>neté <strong>en</strong> part<strong>ici</strong>pantà la prise de consci<strong>en</strong>ce que c<strong>en</strong>’est qu’<strong>en</strong> modifiant nos modes de vie etnos comportem<strong>en</strong>ts que nous pourronséviter une catastrophe écologique majeureau niveau mondial ;• s<strong>en</strong>sibiliser et responsabiliser les jeuneset les adultes au respect de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tdans les gestes quotidi<strong>en</strong>s pour un"mieux vivre" sur le territoire ;• mettre <strong>en</strong> valeur la spécif<strong>ici</strong>té du territoirediois <strong>en</strong> valorisant les acteurslocaux, projets, actions et <strong>en</strong>treprisesliées à la qualité <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale.Il est décidé de travailler selon cinqaxes :• privilégier l’action vers le public "nonaverti" <strong>en</strong> axant l’action sur "les gestes duquotidi<strong>en</strong>" ;• s<strong>en</strong>sibiliser les par<strong>en</strong>ts grâce aux<strong>en</strong>fants, les acteurs de demain ;• valoriser les producteurs et acteurslocaux qui ont une démarche écologiquedans le Diois ;• <strong>en</strong>cl<strong>en</strong>cher un processus de s<strong>en</strong>sibilisationet d’action sur tout le territoire etl’évaluer au cours de l’année suivante ;• faire travailler des part<strong>en</strong>aires <strong>en</strong>semblesur un projet commun, avec des responsabilitéspartagées.CarlineLa préparation des r<strong>en</strong>contres.Les premièresr<strong>en</strong>contresAprès une soixantaine de réunions, devisites et de groupes de travail, <strong>en</strong> janvier2003, une action de dix jours sur "l’écologieau quotidi<strong>en</strong>" a été organisée, avecpour thèmes : l’agriculture biologique, lesdéchets, l’alim<strong>en</strong>tation, les économiesd’énergie et les déplacem<strong>en</strong>ts… Cette premièrer<strong>en</strong>contre rassemblera 3000 visiteursdont 800 <strong>en</strong>fants v<strong>en</strong>us s’informeret échanger.Forte de cette réussite, la mobilisationdes habitants s’est poursuivie toute l’annéeà travers de nombreuses initiatives.Les deuxièmes r<strong>en</strong>contres organiséesdu 17 au 25 janvier 2004 ont constitué unnouveau temps fort de cette implicationautour de trois axes : éco-territoire, écocitoy<strong>en</strong>netéet éco-humanisme, avec pourthème "irrigant", l’eau. Elles ont rassembléplus de 5000 visiteurs et 1200 <strong>en</strong>fants.Le groupe vit cette dizaine de jourscomme un "mom<strong>en</strong>t privilégié de r<strong>en</strong>contres,de retissage de li<strong>en</strong> social, dedécouverte du travail sur le territoire, devalorisation des acteurs locaux, de réappropriationde la mémoire, de valorisationdes acteurs locaux afin de construireune id<strong>en</strong>tité collective forte, de redynamisationde nos énergies respectives.L’événem<strong>en</strong>t est un acte significatif d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tlocal des habitants pour la planète".Les r<strong>en</strong>contres ont amplifié et donnénaissance à différ<strong>en</strong>tes actions mises <strong>en</strong>place tout au long de l'année :• des réunions régulières autour dethèmes tels que "manger bio <strong>en</strong> restaurationcollective" et pour préparer les r<strong>en</strong>contresannuelles.• des r<strong>en</strong>contres avec les élus qui permett<strong>en</strong>td’organiser des actions communestelles que "nettoyons la rivière" avec desclasses de l’école de Chabestan.• une structure départem<strong>en</strong>tale Alliance aété créée pour dynamiser une relocalisationde l’économie par la mise <strong>en</strong> réseaudes paysans, écologistes et consommateurs.• un partage et une mise <strong>en</strong> réseau d’expéri<strong>en</strong>cesproches ont été impulsés.Des actions concrètes ont été <strong>en</strong>gagées<strong>en</strong> 2004 : construction d’une maredans une école, organisation d’un pédibuspour <strong>en</strong>courager <strong>en</strong>fants et par<strong>en</strong>ts à allerà l’école à pied, des journées de s<strong>en</strong>sibilisationsur les produits toxiques, la plantationd’arbres avec des jeunes, l’échange desem<strong>en</strong>ces…Des confér<strong>en</strong>ces ont aussi été organisées,<strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec l'actualité : la communicationconstructive, la mémoire de l’eau,ces maisons qui nous empoisonn<strong>en</strong>t, lagrande distribution…SILENCE N°318/31951Janvier 2005


Espace social et culturelEspace social et culturel de Die et du Diois (ESCDD) est un c<strong>en</strong>tre de loisirs,L’ d’activités socio-culturelles et éducatives pour tous les âges, espace jeune, prév<strong>en</strong>tionspécialisée, accompagnem<strong>en</strong>t scolaire, carrefour des projets, actions et manifestation<strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat, formations, souti<strong>en</strong>s divers aux individus et aux groupes,aux associations, aux réseaux, aux collectivités locales. Il a part<strong>ici</strong>péà un vaste travail <strong>en</strong>tre le forum social et un projet d’émancipation citoy<strong>en</strong>ne.Il est né <strong>en</strong> décembre 1999 après deux années de travail impliquant plus de deux c<strong>en</strong>tspersonnes de Die et du Diois.Ce sont les habitants qui ont souhaité cette création, ont défini les contours du projetet réalisé cet outil "au service des habitants, de tous les habitants". Si la nouvelle associationpoursuit "les activités et missions de la MJC (40 ateliers), elle s’est <strong>en</strong>gagée defaçon très pragmatique dans le développem<strong>en</strong>t social et le souti<strong>en</strong> aux projets". Pourcela, l’ESCDD s’est doté de moy<strong>en</strong>s : accréditation CAF, embauche de deux salariés etcréation d’un c<strong>en</strong>tre de ressources, lieu d’accueil et de maturation, accompagnem<strong>en</strong>tdes projets des habitants. Environ 1300 personnes sont impliquées dans la démarche"de développem<strong>en</strong>t social du territoire" et plusieurs dizaines de chantiers sont <strong>en</strong>cours : groupes de parole par<strong>en</strong>taux, théâtre au village, création de films, prév<strong>en</strong>tionau su<strong>ici</strong>de, SEL, halte garderie, réseau cinéma dans les villages…n Espace social et culturel de Die et du Diois, place de l’Hôtel-de-Ville, 26150 Die.Des ateliers complèt<strong>en</strong>t le tout autourde thèmes comme l’écoute, les plantessauvages comestibles…Habiter la terre<strong>en</strong>sembleLe point fort 2005 se déroulera du 21au 31 janvier. La troisième r<strong>en</strong>contre aurapour thème : "habiter la terre <strong>en</strong>semble,se nourrir, se loger, se déplacer, se r<strong>en</strong>contrerautrem<strong>en</strong>t". Cette année, unesoixantaine d’associations, une cinquantainede bénévoles, des animateurs, desélus, des écoles se sont mobilisés autourdu projet.C’est une grande partie du secteurassociatif qui se retrouve <strong>en</strong>semble : outreles part<strong>ici</strong>pants de la première heure sesont intégrés au projet la communautédes communes du Diois, les c<strong>en</strong>tres deloisirs du Diois et des <strong>en</strong>treprises, lesécoles maternelles et primaires du Diois,le lycée-collège de Die, le systèmed’échange local Radisel, l’Alliance Drôme,les Amis de Circée, la ville de Die et sesservices techniques.Sont au programme de l’édition 2005de nombreuses confér<strong>en</strong>ces-débats avec ledocteur Belpomme, Christian Jacquiaud,Jean-Pierre Oliva, François Schneider,Bruno Clém<strong>en</strong>tin, Robin J<strong>en</strong>kins,François Terrasson, Mohammed Taleb,Christine Ballivet, Vinc<strong>en</strong>t Cheynet… ;des expositions : agriculture biologique, eau,mares, manger bio, casseurs de pub, réductiondes déchets, économie d’énergie, toilettessèches, habitat… ; des visites de sites ;des actions de terrain ; des spectacles…Fêtes, foires, salonsn Foire bio de Montfroc, les amis de la foirebio de Montfroc, tél : 04 92 62 09 22.1 er week-<strong>en</strong>d d'octobre.n Parfum de Terre, à Bourg-lès-Val<strong>en</strong>ce,MJC-MPT, 20, av<strong>en</strong>ue Jean-Moulin,BP 205, 26000 Bourg-lès-Val<strong>en</strong>ce cedex,tél : 04 75 43 40 15.Fin septembre.n Arcabio, à Saint-Martin-de-Valamas,office de tourisme, tél : 04 75 30 47 72,AgribioArdèche, tél : 04 75 64 82 96.2 e dimanche de juin.n Naturellem<strong>en</strong>t, à Nyons, Ceder,tél : 04 75 26 22 53.1 er dimanche de juillet.n Fête des épouvantails contre l'OMC,Les Amis de Tournicol-Sol, mairie, 07380Chirols, tél : 04 75 37 58 97.n Fête des plantes et des savoirs populaires,Association communale des fêtes et loisirs,mairie, 07200 Saint-Juli<strong>en</strong>-de-Serre.n R<strong>en</strong>contres de l'écologie au quotidi<strong>en</strong>,La Carline, 3, rue Auguste-Baraud,26150 Die, tél : 04 75 21 00 56.Dix jours <strong>en</strong> janvier."A un mom<strong>en</strong>t où le matérialismeéconomique écrase la vie et l’homme dansune guerre implacable d’où l’on sort ouspéculateur ou exclu, nous sommes desmilliers d’hommes et de femmes (des millionsà l’échelle de la planète) qui rêv<strong>en</strong>t àun monde meilleur où tous les êtreshumains viv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> harmonie, avec l’<strong>en</strong>viede vivre et où toutes les compétitionsauront laissé place à la coopération et à lafraternité. Nous sommes des c<strong>en</strong>tainesdans le Diois à essayer tous les jours devivre et travailler autrem<strong>en</strong>t, au prix d’effortsimportants car il faut ramer à contrecourant,parfois bousculer quelques mauvaiseshabitudes".Ces quinze jours de janvier permett<strong>en</strong>tde confronter nos exist<strong>en</strong>ces et nospratiques, <strong>en</strong> résonance avec les confér<strong>en</strong>cierset interv<strong>en</strong>ants divers. "Et voir beaucoupde choses validées p<strong>en</strong>dant ces r<strong>en</strong>contres,mais aussi réfléchir à comm<strong>en</strong>tmettre <strong>en</strong> place concrètem<strong>en</strong>t tout ce quel’on a <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du et vu", comme le disaitEti<strong>en</strong>ne Fournier, présid<strong>en</strong>t de l’associationLa Carline, porteuse de l’événem<strong>en</strong>t."Une sorte de mise <strong>en</strong> cohér<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre l’intellectuel,l’éthique et la pratique, les gestesquotidi<strong>en</strong>s comme nous les appelons"."Nous avons vu que, travaillant dansles énergies, le social, l’agriculture, lesmédecines douces, la déf<strong>en</strong>se de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,l’art, la recherche, l’habitat,les transports, l’éducation… une ré-évolutionest nécessaire et s’amorce. Demême, une re-visite de nos a priori, d<strong>en</strong>os habitudes, de nos croyances etcraintes, est nécessaire"."De toutes ces expéri<strong>en</strong>ces, initiativesdispersées et pratiques locales, nous espéronsque petit à petit une démarche globaleémergera. Oui, nous croyons à unterritoire d’innovation et d’imagination.Tous les Diois, consci<strong>en</strong>ts et consci<strong>en</strong>cieuxde leur <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et celui de laplanète, sont <strong>en</strong>gagés dans cette réappropriationde leur av<strong>en</strong>ir".Sylviane Poul<strong>en</strong>ard nR<strong>en</strong>contres de l'écologie au quotidi<strong>en</strong>,La Carline,3, rue Auguste-Barnaud, 26150 Die,tél : 04 75 21 00 56.SILENCE N°318/31952Janvier 2005


PolitiquePour une citoy<strong>en</strong>neté <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dueLe Collectif pour une citoy<strong>en</strong>neté <strong>en</strong>t<strong>en</strong>due est né à Crest autour du principeque "celui qui oublie son passé est condamné à le revivre".Le Collectif pour une citoy<strong>en</strong>neté<strong>en</strong>t<strong>en</strong>due voit le jour après les résultatsdu premier tour des électionsprésid<strong>en</strong>tielles de 2002 et la prés<strong>en</strong>ced'un candidat d'extrême-droite au deuxièmetour. Dès le l<strong>en</strong>demain, un débatpublic s'est t<strong>en</strong>u sur une place de la villeet beaucoup sont v<strong>en</strong>us s'yexprimer librem<strong>en</strong>t. Il estressorti de ce débat qu'unedes solutions au s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>td'insécurité était de mieuxse connaître tous et de serespecter.En conséqu<strong>en</strong>ce, leCollectif pour une citoy<strong>en</strong>neté<strong>en</strong>t<strong>en</strong>due a lancé desdébats m<strong>en</strong>suels qui se sontdéroulés dans différ<strong>en</strong>ts quartier de laville tout le printemps et l'été 2002. Pourchaque r<strong>en</strong>contre, le collectif collaboreavec un plast<strong>ici</strong><strong>en</strong> qui met <strong>en</strong> place desArbres à Paroles qui rest<strong>en</strong>t sur les lieux der<strong>en</strong>contre, rapportant les idées et propositionsrecueillies auparavant.Qui oublieson passéest condamnéà le revivreL'ouvertureest une sagesseLe collectif met <strong>en</strong> avant de nombreusesidées : l'éducation civique est lavraie arme du peuple, elle doit être transmiselors de ces forumscitoy<strong>en</strong>s où un réel dialoguese fait <strong>en</strong>tre générations,minorités etclasses sociales. Lechangem<strong>en</strong>t ne peutv<strong>en</strong>ir d'<strong>en</strong> haut. Il inciteà une prés<strong>en</strong>ce auconseil mun<strong>ici</strong>pal, à set<strong>en</strong>ir au courant de cequi se passe et de ce quise fait dans la ville, à demander descomptes aux élus, à refuser les décisionsqui ne faisai<strong>en</strong>t pas partie du programmeélectoral si elles ne sont pas l'objet d'uneconsultation populaire, à lutter pour lareconnaissance du vote blanc...Une des solutionsau s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>td'insécuritéétait de mieux seconnaître tous etde se respecterEn Allemagne, <strong>en</strong> 1923, pour la première fois, après un putsch minable ratéà Munich, le parti nazi apparaît aux élections législatives... il fait à peu près 6%.Tout le monde considère ces g<strong>en</strong>s-là comme des clowns. Hitler est <strong>en</strong> prison.Il écrit Mein Kampf.En 1928, aux élections législatives <strong>en</strong> Allemagne. Streseman (socialiste) est r<strong>en</strong>versé parune majorité plutôt conservatrice (Hind<strong>en</strong>burg) à cause de deux problèmes fondam<strong>en</strong>taux: l'insécurité et le chômage. Les nazis approch<strong>en</strong>t les 20% mais personne n'<strong>en</strong> parlevraim<strong>en</strong>t. Les conservateurs s'appui<strong>en</strong>t sur le report de voix...En 1932, aux élections présid<strong>en</strong>tielles (suffrage indirect), c'est la grande surprise :Hitler arrive au second tour des élections alors que tout le monde s'accordait à dire quel'Allemagne allait virer à gauche (percée des communistes donc de l'extrême gauche del'époque qui condamn<strong>en</strong>t les socialistes). Hind<strong>en</strong>burg bat Hitler 60% contre 40%.L'Allemagne respire... mais s'habitue à cet orateur de tal<strong>en</strong>t.En janvier 1933, les élections législatives sont remportées par le parti naziet Hind<strong>en</strong>burg appelle Hitler à la chancellerie... L'abst<strong>en</strong>tion avait atteint les 34%...DRLe collectif est lancé par une vingtainede personnes, se développe rapidem<strong>en</strong>tavant de se fondre dans d'autresluttes comme celle des intermitt<strong>en</strong>ts oucontre l'OMC.Ras l'FrontMichel Bernard nRas l'front est un réseau de lutteantifasciste, regroupant unec<strong>en</strong>taine de groupes <strong>en</strong> France et publiantun m<strong>en</strong>suel.Prés<strong>en</strong>ts sur tous les terrains où se développel'idéologie des droites extrêmes. Compr<strong>en</strong>drepour expliquer, convaincre et mieux passerà la contre-off<strong>en</strong>sive, tous <strong>en</strong>semble.n Ras l'Front, Espace Combegayre, 18, av<strong>en</strong>ue deSierre, 07200 Aub<strong>en</strong>as.n Ras l'Front, maison de quartier Saint-Nicolas,place du Chapitre, 26100 Romans.n Réagir, Ras l'Front, BP 85, 26700 Bourg-Saint-Andéol.Union pacifisteL'Union pacifiste, qui s'inspire de ladémarche de LouisLecoin, demande ledésarmem<strong>en</strong>t unilatéral,sans att<strong>en</strong>dreune fort improbable décision collective desEtats. L'armée n'a qu'un rôle de déf<strong>en</strong>se despuissants et n'a jamais protégé les faibles,par contre elle a un prix, <strong>en</strong> euros <strong>en</strong> tempsde paix, <strong>en</strong> sang, <strong>en</strong> temps de guerre.n Union pacifiste, Bernard Vallier, Jupe, 26800Montoison, tél : 04 75 84 44 03.Et égalem<strong>en</strong>tn Amis de l'appel des c<strong>en</strong>t pour la paix, Marie-Jeanne Ruol, chemin de Moulon, 07200 Aub<strong>en</strong>as,tél : 04 74 93 79 31.n Communication non-viol<strong>en</strong>te, Annie Plessy, LePrieuré, 07230 Lablachère, tél : 04 75 36 31 25.n Mouvem<strong>en</strong>t de la paix, Franck Fayard, route dela Gare, 26400 Allex,tél : 04 75 62 78 79.n Association Drôme-Ardèche-Tibet, BP 420,26402 Crest cédex,tél : 04 75 22 28 58.Association pour unerésolution non-viol<strong>en</strong>tedu conflit tibétain.SILENCE N°318/31953Janvier 2005


PolitiqueEtre maire et écologistedans une petite commune ruraleDRPascal Dumoulin est maire de la communed'Ajoux, sur les hauts plateaux ardéchois,90 habitants <strong>en</strong> hiver, <strong>en</strong>tre le double et le triple<strong>en</strong> été. Agriculteur biologique, il se confronteaux idées anci<strong>en</strong>nes et parfois irréalistesdes collectivités locales.La commune couvre toute la valléed’Ajoux soit une dizaine dehameaux. Ne cherchez pas lec<strong>en</strong>tre : le village n’<strong>en</strong> a pas. Outre leshabitants perman<strong>en</strong>ts, on trouve des résid<strong>en</strong>cessecondaires et des gîtes initiés parle maire précéd<strong>en</strong>t, il y a plus de 30 ans.A l’époque c’était visionnaire. La commun<strong>en</strong>e se désertifie plus. On est, <strong>en</strong> voiture,à 20 minutes de Privas et 25 minutesd’Aub<strong>en</strong>as et de nombreuses personnes(fonctionnaires surtout) sont <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ceprincipale. C’est ce qui la sauve des villagesde villégiature. De nombreusesdemandes arriv<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t desg<strong>en</strong>s <strong>en</strong> préretraite ou retraite.Mais le revers de la médaille est la difficultéd’installer des g<strong>en</strong>s qui veul<strong>en</strong>tvivre <strong>en</strong> ayant une activité sur place car lapression immobilière est énorme et ilexiste peu de possibilité d’installation.Au niveau population on a un mélangehumain intéressant : retraités degrandes villes, actifs travaillant à Paris (!),Une commune sans c<strong>en</strong>tre.retraités agricoles, néo-paysans. La difficultéétant parfois d’avoir à gérer des intérêtsantagonistes.Un nombred’agriculteurs<strong>en</strong> régressionLes conditions chang<strong>en</strong>t vite et on adu mal à faire du développem<strong>en</strong>t durable.L’agriculture demande une échelle detemps différ<strong>en</strong>te.Il y a toute une partie de la vie du paysqui s'éteint peu à peu chaque fois qu’unagriculteur disparaît. Certaines fonctionstelles que l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> de l’espace ne serontplus assurées car si demain on paie le travailréalisé par les agriculteurs, on ne lefera pas car c'est trop coûteux. Actuellem<strong>en</strong>ton garde <strong>en</strong>core, autour deshameaux, des zones "propres" du fait dela prés<strong>en</strong>ce des animaux, mais demain…Il faudrait que ce soit intégré <strong>en</strong> déductiondans le "coût" de l’agriculteur. Eneffet les primes nationales ne vont guère ànos petits producteurs. Il faut savoir que80% des aides vont à 10% des agriculteurs,surtout situés <strong>en</strong> plaine. Les primesperçues <strong>ici</strong> après élaboration de dossierssont insignifiantes par rapport aux subv<strong>en</strong>tionsà l’exportation touchées pard’autres qui, de plus, font une concurr<strong>en</strong>cedéloyale aux paysans africains ou sudaméricains.La commune a peu de terrains et peude moy<strong>en</strong>s d’interv<strong>en</strong>tion. Lui apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tune auberge à laquelle pourrai<strong>en</strong>têtre adjoints des terrains proches et ainsipermettre d’installer une famille dès janvier2005, ainsi que trois logem<strong>en</strong>ts, gîtesà l’origine. Dès qu’il y a une installationpossible la commune fait appel à l’Asfodel(voir <strong>en</strong>cadré).Etre maire avec unes<strong>en</strong>sibilité écologique"En fait, dans la situation de maire, onse r<strong>en</strong>d rapidem<strong>en</strong>t compte qu’il n’y a pasde clivage politique, au s<strong>en</strong>s où on l’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dhabituellem<strong>en</strong>t, avec les autresmaires, sur des dossiers quelque soit lat<strong>en</strong>dance politique.Il y a des g<strong>en</strong>s qui ont une vision deleur territoire, une certaine idée de mainti<strong>en</strong>et de redéploiem<strong>en</strong>t plutôt d’ailleursque de développem<strong>en</strong>t car il faut être réalisteet on travaille avec ceux qui l’ont.Parfois, c’est mal compris par ceuxqui voudrai<strong>en</strong>t faire de la politique aus<strong>en</strong>s habituel. C’est un peu le drame <strong>en</strong>Ardèche. Il y a un certain nombre destructures très intéressantes qui sont soumisesà un phagocytage qui n’a ri<strong>en</strong> à voiravec l’intérêt des Ardéchois. C’est déplorable.Ça mange de l’énergie, or on n’<strong>en</strong> apas de trop.Ainsi face à des choix énergétiques,touristiques, il n’y a pas de point de vueclair dans les partis politiques ce qui faitqu’on peut travailler avec des élus éloignéssur le plan des idées générales. C’estnouveau pour moi. Je ne p<strong>en</strong>sais pas quec’était possible".Et Pascal Dumoulin de se rappeler :"Je me suis installé comme paysan et j’aiété très rapidem<strong>en</strong>t soll<strong>ici</strong>té. En effet,SILENCE N°318/31954Janvier 2005


AsfodelASFODEL, Association de formationet de développem<strong>en</strong>t L’rural appliqué au local a été crééedans les petites communes, il est plusfacile d'être élu par manque de candidats.Le côté détestable est le fait qu’on estag<strong>en</strong>t de l’Etat. C'est diff<strong>ici</strong>le à gérer surles sujets qu’on traiterait soi-même différemm<strong>en</strong>t.Par contre le côté relationnelavec les habitants qui sontdes 'voisins' est valorisantmême s’il y a une certainefrustration du fait dumanque de moy<strong>en</strong>s parrapport à la tâche à accomplir".Depuis de nombreusesannées on constate quel’Etat se dés<strong>en</strong>gage. PascalDumoulin <strong>en</strong> analyse lesconséqu<strong>en</strong>ces : "Par exemple,on veut r<strong>en</strong>dre lamaîtrise des routes nationalesau conseil généralsans lui <strong>en</strong> donner lesmoy<strong>en</strong>s. Donc les taxes locales, déconnectéesdes rev<strong>en</strong>us, vont grimper. Auniveau de l’eau, besoin ess<strong>en</strong>tiel, le problèmeest criant car les aides pour les travauxbaiss<strong>en</strong>t.Les services aux anci<strong>en</strong>s coût<strong>en</strong>t cheret on a des difficultés pour les garder <strong>ici</strong>.Une veille téléphonique est organisée <strong>en</strong>hiver, par le secrétariat de mairie, auprèsdes personnes âgées isolées. S’il est vraique les personnes âgées actuelles <strong>en</strong>coreissues du pays bénéf<strong>ici</strong><strong>en</strong>t de l’<strong>en</strong>traidefamiliale, le problème sera plus aigu avecles familles nouvelles, plus aisées, qui,<strong>en</strong>tre 50 et 65 ans, achèt<strong>en</strong>t une maison etqui n’auront aucune structure pour lesDR<strong>en</strong> 1992 <strong>en</strong> Ardèche, pour continuerà porter la formation exploitantsruraux de Peuple et culture Isère. Asfodel est installé au sein du CFPPA du Pradel.La formation Exploitant rural répond aux besoins d'adultes désirant s'installer dans deszones rurales <strong>en</strong> diversifiant, <strong>en</strong> combinant des activités de productions et/oude services, voire <strong>en</strong> y associant de la pluriactivité. Les productions agricoles <strong>en</strong>visagéessont le plus souv<strong>en</strong>t conduites de façon biologique, transformées et v<strong>en</strong>dues directem<strong>en</strong>t.Cette formation est diplomante (niveau IV) et privilégie l'alternance au sein du réseaud'Asfodel (plus de 130 tuteurs).Toujours dans le domaine agricole, Asfodel suit, depuis 1994, par conv<strong>en</strong>tion avec le districtd'aménagem<strong>en</strong>t du Val-de-Drôme, les agriculteurs <strong>en</strong> cours d'installation ou ayant desprojets de diversification.Asfodel accompagne depuis 1996 des porteurs de projets non agricoles au moy<strong>en</strong>soit d'une formation modulaire individualisée (formation Entreprises rurales, deux promotionspar an), soit dans le cadre d'études de faisabilité liées à des mesures régionales tellesque Entreprises rurales innovantes.Le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre toutes ses activités est l'exist<strong>en</strong>ce et l'animation du réseau de tuteurs d'Asfodelprincipalem<strong>en</strong>t situé <strong>en</strong> Drôme-Ardèche, qui parrain<strong>en</strong>t les porteurs de projets, leur fontpartager leurs savoir-faire et si nécessaire mobilis<strong>en</strong>t l'épargne locale pour aider des installationss'inscrivant dans un cadre solidaire.Outre des part<strong>en</strong>ariats ponctuels ou formels avec le milieu associatif local, l'association initieavec son réseau des initiatives culturelles (théatre à la ferme, café philo...) ou conviviales(r<strong>en</strong>contres annuelles des exploitants ruraux).Enfin Asfodel est <strong>en</strong>gagé dans plusieurs part<strong>en</strong>ariats nationaux ou europé<strong>en</strong>s dansle cadre d'échanges de pratiques ou de recherche-action.n Asfodel, Le Pradel, 07170 Mirabel, tél : 04 75 36 74 34.Il faut pervertirl’économiepuisqu’elle nese gêne paspour pervertirla société.Il s’agit de luir<strong>en</strong>dre la monnaiede sa pièce.DRaider lorsqu’elles seront moins autonomes.Si l’on veut mettre <strong>en</strong> place des aides il fautaugm<strong>en</strong>ter les impôts locaux, ce qui va àl’<strong>en</strong>contre des "anci<strong>en</strong>s installés" qui, eux,n’ont pas les moy<strong>en</strong>s financiers.Sur le plan juridique la multiplicationet la complexification destextes pos<strong>en</strong>t des problèmesd’autant que certainsne sont absolum<strong>en</strong>tpas adaptés voire sontinapplicables. Ces textessont cohér<strong>en</strong>ts à l’échelleglobale mais incohér<strong>en</strong>tsvoire farfelus par rapportau contexte local. Ainsides derniers textes sur lesanalyses d’eau. On a <strong>ici</strong> sixcaptages mun<strong>ici</strong>paux. Orle dernier protocole,depuis mai 2004, va<strong>en</strong>g<strong>en</strong>drer pour nous uncoût énorme, équivalant à l’<strong>en</strong>semble d<strong>en</strong>os recettes. Donc si on veut obéir à lalégislation et on n’a pas le choix (les analysessont imposées : le laboratoire fait lesprélèvem<strong>en</strong>ts puis la facture est <strong>en</strong>voyée)on double les factures d’eau <strong>en</strong> une année.Cela va dans le bon s<strong>en</strong>s dans la mesureoù ils cherch<strong>en</strong>t beaucoup de polluants.Cep<strong>en</strong>dant ils cherch<strong>en</strong>t des polluantsqu’on ne peut pas avoir <strong>ici</strong>. Il s’agit <strong>ici</strong>d’un problème d’adaptation de règles aulocal et cela s’acc<strong>en</strong>tue de plus <strong>en</strong> plusavec les règles europé<strong>en</strong>nes.Déjà l’intercommunalité n’est pas toujourssimple. Pour quelqu’un qui n’est pasd’<strong>ici</strong> gérer une fuite d’eau est impossible".DisparitésLes agriculteurs sont dép<strong>en</strong>dants desaides publiques, ce qui est assez dangereuxpour eux et ils <strong>en</strong> sont consci<strong>en</strong>ts.Pour quelqu’un qui s’installe, la pluriactivitéavec l’homme ou la femme travaillantà l’extérieur est la première prud<strong>en</strong>ce.Les <strong>en</strong>fants vont à Privas et aucunramassage scolaire n’est organisé. Là<strong>en</strong>core les disparités de situation n’ont pule permettre. Les par<strong>en</strong>ts travaillant àPrivas ne l’ont pas souhaité, profitant <strong>en</strong>famille de la subv<strong>en</strong>tion du conseil généralqu’ils ne percevrai<strong>en</strong>t plus si le transportcollectif était mis <strong>en</strong> place. De plusl’habitat étant dispersé, les départs groupéssont diff<strong>ici</strong>les à organiser <strong>en</strong>trepar<strong>en</strong>ts. Il faudrait une volonté plus forte.Nucléaire et hypocrisie"Avec le projet de réacteur nucléaireEPR, j’ai fait le tour de l’échiquier politiqueet chacun de me répondre : monparti est pour mais moi personnellem<strong>en</strong>tje suis contre ! C’est ça pr<strong>en</strong>dre ses responsabilitéset voter contre son propreavis" (1)Il est vrai que la taxe professionnellede la c<strong>en</strong>trale de Cruas permet d’arrosertoutes les communes <strong>en</strong>vironnantes ycompris celle d’Ajoux (à 30 km de la c<strong>en</strong>trale).Pascal Dumoulin ayant interpelléun élu du conseil général sur la valeur de"bakchich" de cette taxe pour accepter lazone de contamination n’a pas eu deréponse. C’est une façon d’acheter lesil<strong>en</strong>ce !"Ce qui me console un peu c’est quede la crête je vois à prés<strong>en</strong>t non seulem<strong>en</strong>tles deux cheminées de la c<strong>en</strong>trale maisaussi une éoli<strong>en</strong>ne". Encore faut-il que lapopulation se responsabilise. Face auxoppositions locales à leurs projets, lespromoteurs d’éoli<strong>en</strong>nes se sont tournésvers d’autres régions où les populationssont davantage favorables. Or comm<strong>en</strong>tpeut-on accepter que la vallée du Rhônesoit une zone sacrifiée avec les incinérateurs,les c<strong>en</strong>trales, les autoroutes sanspr<strong>en</strong>dre ses responsabilités, par exempleréduire sa consommation électrique, sesdéchets… ?(1) Le conseil général de l’Ardèche s’est prononcé <strong>en</strong>faveur d’une implantation év<strong>en</strong>tuelle de l’EPR <strong>en</strong>Ardèche, à Cruas par exemple. Les élus y sont majoritairem<strong>en</strong>tsocialistes. Cette position est opposée àcelle de ce parti au niveau national et régional ! Etcontraire aux déclarations individuelles. On est <strong>en</strong>pleine hypocrisie. Le départem<strong>en</strong>t espérait surtoutpercevoir une manne financière.SILENCE N°318/31955Janvier 2005


Les déchetsAu niveau des déchets la communautésde communes a mis <strong>en</strong> place le trisélectif avec de bons résultats. Mais ladécharge de Lavilledieu reçoit tout ce quin’est pas trié. Or le site est plein et unautre site est prévu sur Rochecolombe. Entant que maire de sa commune PascalDumoulin a adressé une lettre au présid<strong>en</strong>tdu syndicat pour lui signaler que lasituation de fond n’était pas réglée : l’augm<strong>en</strong>tationdu volume des déchets est de2 à 3% par an. "Il y a un problème techniqueà résoudre très rapidem<strong>en</strong>t, lechoix d'un nouveau site de stockage, maisne pas poser les problèmes de fond c’estse condamner à retrouver le problèmedans peu de temps sur sa commune. Ledialogue est diff<strong>ici</strong>le. Je suis favorable à lamise <strong>en</strong> place d’un paiem<strong>en</strong>t au poidscomme cela se fait dans certains pays dunord de l’Europe quitte à mettre <strong>en</strong> placedes g<strong>en</strong>darmes de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t".Projet d’atelier depressage mobileDès le départ, l’idée est de favoriser,d’aider les personnes désireuses de valoriserles variétés anci<strong>en</strong>nes mais qui n’ontpas les outils pour le faire. Parmi elles,beaucoup de personnes âgées qui ontquatre ou cinq pommiers. Il s’agissaitaussi de retrouver l’esprit des "travauxcommuns" puisque ce projet va nécessiterle regroupem<strong>en</strong>t des pommes et doncfaire travailler les g<strong>en</strong>s <strong>en</strong>semble."L’économie m’intéresse dans la mesureoù elle crée du li<strong>en</strong> social. Il faut pervertirl’économie puisqu’elle ne se gêne paspour pervertir la société. Il s’agit de luir<strong>en</strong>dre la monnaie de sa pièce".Les études techniques et juridiques nesont pas <strong>en</strong>core achevées mais <strong>en</strong> bonnevoie. "Notre approche a plusieurs têtes etpose donc des problèmes dans sa mise <strong>en</strong>place car les institutions compartim<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t: la chambre d’agriculture va dire quela taille ne la concerne pas étant donnéesa petite taille ; d’autres part<strong>en</strong>aires dirontqu’il ne s’agit pas d’un projet culturelpuisqu’il profite à des producteurs… il estdiff<strong>ici</strong>le de trouver la bonne porte.Finalem<strong>en</strong>t le projet va aboutir <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariatavec le parc naturel régional desmonts d’Ardèche".Cet atelier devrait être opérationneldès l’automne 2005 et permettre de valoriserles petits vergers, certains étant pourl’heure abandonnés. Or ce sont des variétésayant une valeur importante <strong>en</strong> termede patrimoine.DRMaire et agriculteur bioPascal Dumoulin et son épouse viv<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t de la châtaigne. Ils v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t<strong>en</strong> frais sur des marchés <strong>en</strong> région lyonnaise. Ils transform<strong>en</strong>t <strong>en</strong> confiture et farineet Pascal fait les foires le dimanche.Ils produis<strong>en</strong>t aussi jus de pomme, raisin, confiture de myrtilles sauvages lorsqu’ily <strong>en</strong> a, framboises. Ils ont un jardin pour la famille et assur<strong>en</strong>t une table d’hôtes.Tous leurs produits sont bio et certifiés Ecocert par conviction : "Nous mangions bioet on ne pouvait imaginer offrir aux cli<strong>en</strong>ts autre chose que ce que nous achetionsnous-même. Je p<strong>en</strong>se que j’ai davantage apporté à la bio qu’elle ne m’a apporté <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>antle temps de l’expliquer aux g<strong>en</strong>s. En effet dans la v<strong>en</strong>te directe, la relation est unfacteur décisif pour établir la confiance et c’est ainsi que je v<strong>en</strong>ds. Depuis les accid<strong>en</strong>tset problèmes de sécurité alim<strong>en</strong>taires le message passe plus facilem<strong>en</strong>t. Par contre jep<strong>en</strong>sais qu’après Tchernobyl on se débarrasserait du nucléaire, ce qui n’est pasle cas".Deux chambres paysannes (bed and breakfast) de quatre à six personnes, dans desconditions confortables d’hygiène et de sécurité pour découvrir le pays. Cette découvertepeut se faire avec des ânes : les plans de chemins débroussaillés sont proposés.Ces ânes ont été tout d’abord dressés pour porter bois et châtaignes dans les zones peuaccessibles avant de prom<strong>en</strong>er les visiteurs."Quand on est arrivé, on a souhaitéutiliser les pommes de nos terrains. Je faisaispresser dans la vallée du Rhône <strong>en</strong>agriculture biologique". L’idée de l’atelierest née de la r<strong>en</strong>contre avec l’associationl’Œil dormant v<strong>en</strong>ue pour rec<strong>en</strong>ser lesdiverses variétés de pommiers. Par cetteassociation une formation <strong>en</strong> arboriculturesur les variétés anci<strong>en</strong>nes a été organisée, àla suite de laquelle un groupe de g<strong>en</strong>s intéressésa été créé qui au fil des r<strong>en</strong>contres aformulé l’idée du pressage mobile.Contrairem<strong>en</strong>t à l’atelier qui existesur le parc du haut Languedoc depuisquatre ou cinq ans et qui fonctionne surle bénévolat, celui qui est projeté permettraitl’embauche d’un prestataire qui se"baladerait" avec l’atelier et ferait le travailà façon.C’est lors d’une formation prévue quedevrait émerger le prestataire qui doitcoupler les aspects techniques et le côtépatrimonial. De façon à élargir le publ<strong>ici</strong>ntéressé.Pascal Dumoulin de conclure : "j’aiparfois l’impression de ramasser du sableavec une fourchette".Sylviane Poul<strong>en</strong>ard nSILENCE N°318/31956Janvier 2005


Verts - ArdècheL’av<strong>en</strong>ir leur a donné raisonComm<strong>en</strong>t les Verts intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t-ils <strong>en</strong> dehorsdes campagnes électorales ? L'exempledu départem<strong>en</strong>t de l'Ardèche.En dehors des périodes électorales,les Verts-Ardèche sont du g<strong>en</strong>rediscret. Faut-il <strong>en</strong> déduire que seulsces mom<strong>en</strong>ts les intéress<strong>en</strong>t ? Pas du tout !Simplem<strong>en</strong>t, ils ont choisi des modes d’actionsadaptés à ce qu’ils sont : quelquesdizaines de personnes sur un territoireimm<strong>en</strong>se et principalem<strong>en</strong>t rural. Troispetites "villes" dont la plus grande n’excèdepas les 20 000 habitants ! Au-delà, c’estla multitude des villages et des bourgs. Pasquestion donc de mobiliser les adhér<strong>en</strong>ts<strong>en</strong> quelques heures comme à Lyon, Saint-Eti<strong>en</strong>ne ou Gr<strong>en</strong>oble !Les Verts-Ardèche s’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t doncd’abord dans leurs communes, leurs associationset syndicats, leur métier.Elus et militantsassociatifsEn tant que maires, adjoints ousimples conseillers mun<strong>ici</strong>paux, ilsœuvr<strong>en</strong>t à ori<strong>en</strong>ter leurs communes versdes choix d’investissem<strong>en</strong>ts plus écologiques.Par exemple, épurer l’eau par "unfiltrage à roseaux" (lagunage) plutôtqu’avec une station bétonnée ; ou chaufferles bâtim<strong>en</strong>ts collectifs au "bois-plaquettes"plutôt qu’au fuel ; ou <strong>en</strong>coreréunir des terrains pour permettre l’installationd’un agriculteur. L’idée est d’ouvrirdes espaces "institutionnels" à ce qui estnouveau, différ<strong>en</strong>t, contestataire, malreconnu ; de valider cela par l’expéri<strong>en</strong>ceque la société <strong>en</strong> fait. Mais aussi de permettreaux porteurs de projets de faire àleur tour l’expéri<strong>en</strong>ce de la société tellequ’elle est. Dans ce processus de mise <strong>en</strong>relation, la légitimité de l’élu est précieuse.Il n’est pas un seul Verts-Ardèche quine soit pas investi dans une ou plusieursassociations. Cela peut être une simpleassociation de déf<strong>en</strong>se, mais, <strong>en</strong> général,ils préfèr<strong>en</strong>t celles qui contest<strong>en</strong>t, propos<strong>en</strong>tet construis<strong>en</strong>t à la fois. Le champ esttrès vaste : protection de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,développem<strong>en</strong>t local, nature comme créatriced’emploi, droit des femmes, sanspapiers,antiracisme, alternatives énergétiques,traitem<strong>en</strong>ts des déchets, spectaclesvivants, culture <strong>en</strong> milieu rural, luttecontre le nucléaire, contre un projet d’autoroute,Palestine, Afrique, coopérationdéc<strong>en</strong>tralisée, variétés végétales anci<strong>en</strong>nes,mainti<strong>en</strong> de l’hôpital, insertion, etc.Nous ne les citerons pas <strong>ici</strong> afin de ne pasréduire aux seuls Verts ce qui est uneœuvre collective, sauf pour "Sortir duNucléaire" puisque les Verts-Ardèche <strong>en</strong>sont membres <strong>en</strong> tant que tels.Des métierssouv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>gagésEnfin le métier. Il est une manièrequotidi<strong>en</strong>ne de s’<strong>en</strong>gager chaque fois quecela est possible. Certains dispos<strong>en</strong>t degrandes marges de manœuvre et d’autresnon. Il n’est pas toujours facile de trouverdu travail ou des cli<strong>en</strong>ts lorsque l’on estétiqueté "vert" dans un petit départem<strong>en</strong>t! Mais, t<strong>en</strong>ter d’exercer son métierdifféremm<strong>en</strong>t, dans un s<strong>en</strong>s plus écologique,c’est aussi mettre au point desmodalités avec lesquelles les Verts souhait<strong>en</strong>tconstruire la société de demain. Carle métier relie aux autres et c’est avec lesautres que les "futurs possibles" s’élabor<strong>en</strong>t.Médecins, vétérinaire, orthophoniste,agriculteur, acteur du tourisme, travailleursocial, artisan, petit <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eur,formateur, <strong>en</strong>seignant, techn<strong>ici</strong><strong>en</strong> agricole,accueillant de public <strong>en</strong> difficulté,infirmier, responsable associatif, juriste,ag<strong>en</strong>t de l’Etat, mus<strong>ici</strong><strong>en</strong>, chanteur, théâtreux,etc., le rapport à l’autre est unedim<strong>en</strong>sion ess<strong>en</strong>tielle des métiersqu’exerc<strong>en</strong>t la plupart des Verts-Ardèche.Les Verts-Ardèche ont cep<strong>en</strong>dantm<strong>en</strong>é des combats locaux importants <strong>en</strong>tant que Verts et <strong>en</strong> appui aux associations.Pour faire r<strong>en</strong>trer le développem<strong>en</strong>tsout<strong>en</strong>able dans les propositions duconseil local de développem<strong>en</strong>t du futurpays de l’Ardèche méridionale. Contredes carrières sans av<strong>en</strong>ir (Nozières), desprojets "d’usines-poubelles" (Saint-André-<strong>en</strong>-Vivarais, Lavilledieu), desdécharges mal gérées (Grospierres,Privas), des incinérateurs (Montpezat,Privas, Portes-lès-Val<strong>en</strong>ce). Le plus longet le plus diff<strong>ici</strong>le est celui pour la protectiondes gorges de l’Ardèche, avec commedernier rebondissem<strong>en</strong>t le refus de voirs’installer le futur site de restitution de lagrotte Chauvet aux limites de la réserv<strong>en</strong>aturelle, si riche <strong>en</strong> biodiversité.Le plus emblématique est celui contrele projet d’autoroute A.79. Les bonsscores <strong>en</strong>registrés à des élections ont permisd’am<strong>en</strong>er la "vieille gauche" à changerde position de manière assez spectaculaire.Jusqu’à qu’elle ce r<strong>en</strong>de compteque ce projet n’était finalem<strong>en</strong>t passi bon !Car les élections sont un mom<strong>en</strong>t privilégié.Elles permett<strong>en</strong>t de faire élirequelques Verts dans des communes ou àla Région Rhône-Alpes, donc de peser surles politiques publiques. Elles exprim<strong>en</strong>taussi un poids dans le départem<strong>en</strong>t. Avecdes résultats qui vari<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 5 et plus de10% suivant les scrutins, il devi<strong>en</strong>t diff<strong>ici</strong>led’ignorer complètem<strong>en</strong>t les aspirationsdes écologistes, comme le prouve "l’affairede l’autoroute". Malheureusem<strong>en</strong>t,cela ne suffit pas à intégrer le conseilgénéral, vieille institution au mode descrutin injuste fabriquant de petitsnotables locaux, soucieux de ne déplaireà personne.Tout cela, vous le trouverez dans"Ardèche Ecologie", un petit journal à laparution hélas un peu irrégulière. En résumé,les Verts-Ardèche s’activ<strong>en</strong>t à construireun autre mode de développem<strong>en</strong>t, basésur la sortie de la dép<strong>en</strong>dance aux énergiesfossiles et sur des formes de dématérialisationde la croissance (pour le bonheur,c’est une autre affaire !). Bref, ils p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>tque "l’av<strong>en</strong>ir leur a donné raison".Eric Arnou nn Verts Ardèche, Alain Gibert, Le Jal, 07110 Rocles, tél :04 75 88 31 51.n Les Verts Drôme, La mercerie du Polygone, 44, av<strong>en</strong>uede Verdun, 26000 Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 85 72 17.n Verts Montélimar-Dieulefit, Hélène Planel, Grises,26740 Savasse, tél : 04 75 46 03 49.n Verts Nyons-Nord Vaucluse, Jean-Pierre Morichaud,hameau des Oliviers, 26110 V<strong>en</strong>terol, tél : 04 75 27 97 67.n Verts Romans-Nord-Drôme, Manon de Tonnac, 6, ruedes Clercs, 26100 Romans, tél : 04 75 02 01 12.n Verts Val de Drôme, Goeffroy Muthig, Les Noyeuries,26400 Divajeu, tél : 04 75 25 21 16.n Verts Val<strong>en</strong>ce, Danielle Persico, Le fil vert, c<strong>en</strong>tre commercialSaint-Exupéry, 44, av<strong>en</strong>ue de Verdun, 26000Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 44 43 67.n Jean-David Abel, 21, place Maurice-Faure, 26100Romans, tél : 04 75 02 31 60. Commission Ag<strong>en</strong>da 21.n Véronique Schlotter, Le Vautelit, 26160 Félines-sur-Rimandoule, tél : 04 75 90 10 28. Commission agriculture.n Jean-Marie Chosson, 10, rue Fontaine des Cordeliers,26100 Romans, tél : 04 75 02 99 37. Commission aménagem<strong>en</strong>tdu territoire, transport.n Peter Burstow, Joli Lot, 26220 Dieulefit, tél : 04 75 4644 81. Commission Europe, transnational.n Pierre Riguet, Péreyrol, 26120 Chabeuil, tél : 04 75 5922 02. Commission Europe, transnational.n Jean-Paul Viéron, Les Bouleaux, 26190 Saint-Laur<strong>en</strong>t<strong>en</strong>-Royans,tél : 04 75 47 52 89. Commission paysages etruralité, faune, flore.n Dominique Allain, tél : 04 75 42 32 71. Commissionaménagem<strong>en</strong>t du territoire, transport.n Josiane Gonnot, tél : 04 75 85 64 57. Commission social,éducation.SILENCE N°318/31957Janvier 2005


PolitiqueCNTLa confédération nationale dutravail, née <strong>en</strong> 1946, essaie dedévelopper un syndicalisme différ<strong>en</strong>t,un syndicalisme de lutte declasses indép<strong>en</strong>dant des partispolitiques et des idéologies religieuses.Elle regroupe des syndicatsdont les principes et les butssont anti-capitalistes, autogestionnaireset anti-autoritaires.Elle lutte aussi bi<strong>en</strong> sur le terrainéconomique que sur les lieuxde vie et de formation pour l'égalitééconomique et sociale dansla liberté.Tout doit être fait pour favoriserla prise <strong>en</strong> main par les travailleursde leur propre vie etcela dans sa globalité ; du travailau logem<strong>en</strong>t, de la nourriture auxactivités ludiques, etc. C'est pourcela que le syndicalisme de laCNT ne se limite pas au cadreAttacde l'<strong>en</strong>treprise. La ré-appropriationdes logem<strong>en</strong>ts vides, la résistanceà la militarisation de lasociété, le refus du nucléaire, l'actionconcrète contre le racisme, lefascisme, le sexisme, la luttecontre les oppressions patronalesou étatiques, etc., sont autant deterrains où l'on peut agir. Ces pratiquesde lutte marqu<strong>en</strong>t lafarouche volonté des militant-e-sde la CNT d'unifier et de réunifierle tissu social et de ne pas s'<strong>en</strong>fermerdans le cadre étroit ducorporatisme. Le syndicalismedoit redev<strong>en</strong>ir ce qu'il n'auraitjamais dû cesser d'être : révolutionnaire,c'est-à-dire porteurd'un projet pour une société plusjuste, plus égalitaire, plus libre...En Ardèche, le syndicat CNTInterpro Ardèche regroupe desmilitant-e-s prés<strong>en</strong>t-e-s dans lessecteurs de l'éducation, du social,des espaces verts, du bâtim<strong>en</strong>t,de La Poste...En 2002-2003, au sein du"collectif contre toutes lesguerres", la CNT a lutté activem<strong>en</strong>tcontre la logique guerrièredéveloppée, <strong>en</strong>tre autres,Au départ, parti d'uneréflexion sur la taxationsur la spéculation financière,le mouvem<strong>en</strong>t Attac s'estét<strong>en</strong>du aujourd'hui et fédèreles altermondialistes. Attacreprés<strong>en</strong>te <strong>en</strong> France leForum mondial… mais n'<strong>en</strong>respecte pas toujours l'esprit.Début 2004, un débata éclaté dans la Drôme après le refus d'Attac d'appliquer la positioninternationale contre le nucléaire... La prés<strong>en</strong>ce de syndicalistes dansun départem<strong>en</strong>t fortem<strong>en</strong>t sous influ<strong>en</strong>ce (c<strong>en</strong>trale de Tricastin, Mélox),n'est sans doute pas étrangère à ce problème.Ardèch<strong>en</strong> Attac Privas, Alain Roscoët, 1, place de la République, tél : 04 75 64 38 80.n Attac Annonay, Georges Primet, Miandon le Bas, 40, chemin Prade, 07100 Annonay,tél : 04 75 33 47 19.n Attac Aub<strong>en</strong>as, Alain Diacono, Espace Combegayre, 18, av<strong>en</strong>ue de Sierre, quartier desOliviers, 07200 Aub<strong>en</strong>as, tél : 04 75 37 31 66.n Attac Les Vans, Maison des associations, 07140 Les Vans, tél : 04 75 88 51 48.n Attac Tain-Tournon, Eliane Ceysarin-Mayoussier, rue Carrières, 07610 Vion, tél : 0475 07 05 65.Drôm<strong>en</strong> Attac Val<strong>en</strong>ce, Eric Leblanc, Bureau 209, Maison des sociétés, rue Saint-Jean, 26000Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 43 25 66.n Attac Romans, Bernard Bouzon et Alex Martinero, 10, côte Gar<strong>en</strong>ne, 26100 Romans,tél : 04 75 72 39 33.n Attac Val d'Eygues, Marie Françoise Jourjon, Eclat de riz, 40, rue des Déportés,26110 Nyons, tél : 04 75 26 03 41.n Attac Tricastin, Jean-Pierre Wurbel, quartier Justice, 26130 Saint-Restitut, tél : 0475 04 96 12.n Attac Diois, Valérie Peyret, foyer de la MJC, boulevard du Ballon, 26150 Die, tél : 0475 21 38 33.n Attac Bourdeaux et Val de Drôme, Véronique Schlotter, Le Vautelit, 26160 Félinessur-Rimandoule,tél : 04 75 90 10 28.n Attac Montélimar, MJC, rue Léo-Lagrange, 26200 Montélimar, tél : 04 75 01 90 81.n Attac Dieulefit, Rose-Marie Reboul, 11, rue Malautière, 26220 Dieulefit, tél : 04 7546 01 71.n Attac, Jean Moulin, Le Village, 26400 Chabrillan, tél : 04 75 62 87 50.n Attac Saint-Paul-Trois-Châteaux, Christian Vinson, chemin Bœufs, La Croisette,84600 Grillon, tél : 04 90 35 58 85.DRpar les Etats-Unisqui, sous couvert de lutte antiterroristeveul<strong>en</strong>timposer leur ordre économiqueet social au reste de la planète.Durant cette période des c<strong>en</strong>tainesde manifestant-e-s se sontrassemblé-e-s chaque semaine àAub<strong>en</strong>as pour t<strong>en</strong>ter d'empêchercette folie destructrice. La CNT-Ardèche a égalem<strong>en</strong>t part<strong>ici</strong>péà la création de collectifs pourfaire pour faire face aux loissécuritaires et à la répressioncontre le mouvem<strong>en</strong>t social.P<strong>en</strong>dant le conflit sur lesretraites au printemps 2003,des assemblées générales quotidi<strong>en</strong>nesont regroupé jusqu'à200 grévistes, syndiquésou non, à Aub<strong>en</strong>as.n CNT, 18, av<strong>en</strong>ue de Sierre 07200Aub<strong>en</strong>as, tél : 06 79 37 32 87.n Syndicat CNT de l'éducation, lycéeBoissy-d'Anglas, 07104 Annonay.n CNT-SSE, rue de la Mairie, 07700Saint-Martin-d'Ardèche.n CNT-PTT, La Poste, 07170Vill<strong>en</strong>euve-de-Berg.Syndicats SudLes syndicats Sud, Solidaires unitaireset démocratiques, sont nésd'une scission avec la CFDT à lasuite de la politique de compromissionssans fin de cette dernière.n Syndicat Sud de Drôme-Ardèche,Othello Buro, 1, rue Rossini, BP 82,26903 Val<strong>en</strong>ce cédex 9,tél : 04 75 78 24 74.La Libre p<strong>en</strong>séeLa Libre p<strong>en</strong>sée est un trèsanci<strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>t pour la laïcité,la démocratie et le social. Elleest née <strong>en</strong> 1847 autour de larevue "La liberté de p<strong>en</strong>ser". En1863, une première associationvoit le jour à Bruxelles qui part<strong>ici</strong>peà la mise <strong>en</strong> place de l'AIT,association internationale des travailleurs,plus connue sous le nomde Première internationale.S'y cotoi<strong>en</strong>t Marx et Bakounine.Les libres p<strong>en</strong>seurs se retrouv<strong>en</strong>taux premiers postes p<strong>en</strong>dant laCommune de Paris. Le mouvem<strong>en</strong>test égalem<strong>en</strong>t très impliquédans le montée du pacifismeavant 1914. On y retrouve alorsAnatole France. Le mouvem<strong>en</strong>test à son sommet quand le9 décembre 1905, une loi proclamela séparation de l'Eglise et del'Etat. Un siècle après, il continued'affirmer la nécessité de la laïcité.n Libre p<strong>en</strong>sée, Yvon Villetard,Le Pont, 07400 Alba-la-Romaine.n Libre p<strong>en</strong>sée, Stora Françoise,12, chemin de Maret, 07100 Annonay.Les GFAet les SCILes GFA, groupem<strong>en</strong>ts fonciersagricoles, et les SCI, sociétésciviles immobilières, fonctionn<strong>en</strong>tsur le même principe. Les GFA serv<strong>en</strong>tà acheter des terrains agricoles,les SCI plutôt des bâtim<strong>en</strong>ts. Cesdeux structures permett<strong>en</strong>t de fairedes achats collectifs sous forme departs sociales. Les statuts peuv<strong>en</strong>tfluctuer d'un projet à l'autre, mais ilest tout à fait possible, comme dansune structure coopérative, depr<strong>en</strong>dre le parti qu'un porteur devoix n'a qu'une voix quel que soit lecapital apporté. La structure GFAou SCI est alors propriétaire d'uneexploitation ou d'un bâtim<strong>en</strong>t etpeut louer à un individu, à uneassociation, à un collectif.Parmi les modes de location, le baild'usage est particulièrem<strong>en</strong>t intéressant: la structure qui loue paie l'<strong>en</strong>sembledes charges liées au lieu(donc les charges locatives et lescharges du propriétaire dont lesinvestissem<strong>en</strong>ts) <strong>en</strong> échange dequoi, elle ne paie pas de loyer proprem<strong>en</strong>tdit. Ainsi, elle paie "le justeprix". Le GFA et la SCI ne dégag<strong>en</strong>talors aucun bénéfice, ce qui signifieque les porteurs de capital l'ont faitpour sout<strong>en</strong>ir le projet qui s'installeet non pour gagner de l'arg<strong>en</strong>t.Les GFA les plus connus <strong>en</strong> Francesont ceux qui sont nés à la fin desannées 70 sur le Larzac pour acheterla terre convoitée par le projet decamp militaire. Les GFA ontrecueilli le capital de milliers desympathisants et fonctionn<strong>en</strong>t toujoursaujourd'hui. José Bové au seind'un GAEC, Groupem<strong>en</strong>t agricoled'exploitation <strong>en</strong> commun, a étéjusqu'à ces dernières années, l'undes locataires de ces GFA.Comme SCI, on peut citer le cas desAteliers qui héberg<strong>en</strong>t S!l<strong>en</strong>ce : <strong>en</strong>viron130 personnes dont les associationslocataires ont acheté leslocaux où nous sommes. La prise dedécision au sein de la SCI fonctionneproportionnellem<strong>en</strong>t au capitalapporté, mais avec une minorité deblocage à 30%… les associationsayant apporté plus de 30% du capital,tant qu'elles s'<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t <strong>en</strong>treelles, elles ne peuv<strong>en</strong>t être mises <strong>en</strong>minorité. Le locataire est une fédérationqui regroupe actuellem<strong>en</strong>tneuf associations. La fédérationfonctionne selon le principe uneassociation = une voix.SILENCE N°318/319 Janvier 200558


Initiatives ruralesComm<strong>en</strong>t peut-onvivre à la campagne ?Le réseau Relier est né au sein de Peupleet Culture pour favoriser les échanges <strong>en</strong>treinitiatives <strong>en</strong> milieu rural. L'occasion de mettre<strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce des méthodes originales.Peuple et culture fédère des associationset des réseaux d'éducationpopulaire. Le groupe de l'Isère s'estp<strong>en</strong>ché, dans les années 70, sur la questionde la survie des petites exploitations<strong>en</strong> zone de montagne. Alors que les statistiquesoff<strong>ici</strong>elles montrai<strong>en</strong>t qu'il étaitmatériellem<strong>en</strong>t impossible de continuer àvivre dans ces régions, force était deconstater que non seulem<strong>en</strong>t d'anci<strong>en</strong>nesexploitations continuai<strong>en</strong>t à exister, maisqu'<strong>en</strong> plus, des jeunes, avec le mouvem<strong>en</strong>tde retour à la terre de cette époque,arrivai<strong>en</strong>t à s'y installer.L'étude montre alors de multiplesastuces aujourd'hui bi<strong>en</strong> mieux connues :la v<strong>en</strong>te directe de la production sur lesmarchés qui permet de dégager un bénéficeplus important, la transformation etla maîtrise d'une chaîne de la productionpour une diffusion dans des réseaux pluslarges géographiquem<strong>en</strong>t et tout au longde l'année, la pluriactivité <strong>en</strong>tre agricultureet une activité artisanale ou <strong>en</strong>core ledébut de l'accueil touristique.Relier les initiativesruralesEn 1984, des r<strong>en</strong>contres sont alors organiséespour essayer de confronter ses pratiques.De là, la naissance de Relier, Réseaud'expérim<strong>en</strong>tation et de liaison des initiatives<strong>en</strong> espace rural, qui, au départ, va assurerdeux activités : la parution du bulletinAlternatives paysannes et des r<strong>en</strong>contres thématiques,les deux initiatives ayant le mêmebut : faire circuler les savoirs (1).Au fil des années, ces r<strong>en</strong>contresdébouch<strong>en</strong>t sur des groupem<strong>en</strong>ts commela FNAPF, Fédération nationale des agriculteurs<strong>en</strong> produits fermiers (2) ou <strong>en</strong>coreAccueil paysan (3) qui gère un réseaud'hébergem<strong>en</strong>t à la ferme. Relier aide aussià la naissance d'une coopérative de vétérinaireshoméopathes ou <strong>en</strong>core à la fabricationd'un petit tracteur Le Mouflon dontl'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> a été p<strong>en</strong>sé pour que l'agriculteurpuisse <strong>en</strong> faire l'ess<strong>en</strong>tiel sans dép<strong>en</strong>serde l'arg<strong>en</strong>t chez un garagiste.D'année <strong>en</strong> année, les initiatives sediversifi<strong>en</strong>t, et le réseau s'élargit, dev<strong>en</strong>antmoins spécifiquem<strong>en</strong>t agricole. Larevue change alors de nom pour dev<strong>en</strong>irAlternatives rurales. Elle intègre notamm<strong>en</strong>tnombre d'initiatives prov<strong>en</strong>ant duretour à la campagne d'anci<strong>en</strong>nes activitésurbaines, <strong>en</strong> particulier avec l'installationd'un grand nombre d'artistes <strong>en</strong> milieurural.Dans les années 80, Relier répondrégulièrem<strong>en</strong>t à des appels d'offres duministère de l'agriculture pour essayerd'appréh<strong>en</strong>der ces pratiques originales.Sous le gouvernem<strong>en</strong>t Juppé, au milieudes années 90, les subv<strong>en</strong>tions sont coupées,provoquant une crise au sein deRelier, <strong>en</strong>traînant le lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>t dessalariés et le retour total au bénévolat.Il faut att<strong>en</strong>dre 1999 pour qu'un<strong>en</strong>ouvelle embauche puisse être faite. Leprésid<strong>en</strong>t de Relier étant alors deClermont-Ferrand, le poste est créé danscette ville, dans les locaux du groupelocal de Peuple et Culture. Mais le perman<strong>en</strong>t,Jérôme Deconinck, veut vivre dansla Drôme et propose soit de partir soit dedéplacer le siège de l'association. C'est ladeuxième solution qui est choisie.D'autres groupes proches cherchai<strong>en</strong>tégalem<strong>en</strong>t des locaux. La communed'Aouste-sur-Sye leur propose alors unlocal au-dessus de la caserne de pompiers.Plusieurs associations s'y install<strong>en</strong>t :Relier, Peuple et culture, Accueil paysan,AJ Services et Solstice (4).L'accès solidaireau foncierAujourd'hui, Relier travaille sur deuxthèmes qui concern<strong>en</strong>t les acteurs ruraux :le problème de l'accès au foncier et le problèmedu développem<strong>en</strong>t culturel <strong>en</strong>milieu rural.Alors que dans les années 70, leretour à la terre était facilité par de nombreusesexploitations disponibles, ledéveloppem<strong>en</strong>t du tourisme de masse aprogressivem<strong>en</strong>t provoqué une augm<strong>en</strong>tationdu prix des terres et des constructions.Aujourd'hui, certaines maisonsrurales se v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t aussi cher que desappartem<strong>en</strong>ts urbains, notamm<strong>en</strong>t parceque les touristes d'Europe du Nord possèd<strong>en</strong>tun pouvoir d'achat important et queL’accueil des r<strong>en</strong>contres Culture et Agriculture 2004.DR(1) La première animatrice Anne Parlange a été interviewéedans le spécial Isère, n°285/286.(2) FNAPF, 41, rue Charles-Robin, 01000 Bourg-<strong>en</strong>-Bresse, tél : 04 74 23 00 91.(3) Accueil paysan, voir page 37.(4) Ces deux derniers sont prés<strong>en</strong>tés page 61.SILENCE N°318/31959Janvier 2005


les autoroutes permett<strong>en</strong>t une liaisonrapide. L'arrivée de l'euro a <strong>en</strong>core favoriséce mouvem<strong>en</strong>t de fond(s).Des r<strong>en</strong>contres ont été organisées àDie <strong>en</strong> 1998 pour étudier les solutionspossibles pour les jeunes qui veul<strong>en</strong>ts'installer. Les solutions sembl<strong>en</strong>t se trouververs un accès solidaire au foncier.Pour cela avai<strong>en</strong>t été invités deux GFA,groupem<strong>en</strong>ts fonciers agricoles, duPour les jeunesqui veul<strong>en</strong>ts'installer, lessolutionssembl<strong>en</strong>t setrouver vers unaccès solidaireau foncier.Larzac et du Pays Basque,qui ont expliqué leurfonctionnem<strong>en</strong>t. Il a étéétudié comm<strong>en</strong>t ét<strong>en</strong>drecette pratique à des activitésnon-agricoles, ce quipeut alors passer pardes SCI, sociétés civilesimmobilières (voir <strong>en</strong>cadrép. 58). Relier a alorslancé une association spécifiqueTerre de li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>coopération avec différ<strong>en</strong>tsmouvem<strong>en</strong>ts comme la Confédérationpaysanne (5), la Fédérationnationale de l'agriculture biologique (6),le mouvem<strong>en</strong>t biodynamique (7) et laNef, la banque alternative (8). Cette associationtravaille actuellem<strong>en</strong>t autour dedeux axes : accompagner les collectifs quise mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place par l'apport d'aidesjuridiques et comptables ; cela devraitdéboucher sur la rédaction d'un guidepratique ; le deuxième axe est celui dutemps : appr<strong>en</strong>dre à faire un planning quiintègre le temps nécessaire pour collecterune épargne <strong>en</strong> amont, puis à être prêtquand il s'agit d'acheter et de négocier lecomplém<strong>en</strong>t par un prêt dans un délaigénéralem<strong>en</strong>t très court.Concrètem<strong>en</strong>t, Relier a profité decette réflexion, puisque fin 2004, les associationsactuelles déménag<strong>en</strong>t dans unimmeuble acheté <strong>en</strong> SCI dans Crest. Danscet immeuble, les groupes disposerontd'un espace beaucoup plus grand avecquatre étages de 90 m 2 . Le rez-de-chausséereste pour le mom<strong>en</strong>t à attribuer,sachant que les autres groupes souhait<strong>en</strong>ty voir s'installer un projet associatif lié àla culture (peut-être un bar associatif).Artistes à la campagneDepuis 2000, Relier est de plus <strong>en</strong>plus soll<strong>ici</strong>tée pour part<strong>ici</strong>per au développem<strong>en</strong>tartistique et culturel <strong>en</strong> milieurural. Beaucoup de personnes travaill<strong>en</strong>tde manière dispersée et lacrise des intermitt<strong>en</strong>ts duspectacle a cruellem<strong>en</strong>t mis augrand jour que nombre de personnesviv<strong>en</strong>t dans des conditionstrès précaires. Beaucoupd'intermitt<strong>en</strong>ts viv<strong>en</strong>t à la campagneavec le RMI.En avril 2002, suite à l'embauched'une deuxième personne,Céline Schlumberger,des r<strong>en</strong>contres nationales ontété organisées à Clermont-Ferrand, sur le thème Culture et agricultureet cela a débouché sur un nouvel axe detravail au sein de Relier, Depuis cettedate, Relier a constitué un réseau de personnesintéressées et une deuxième r<strong>en</strong>contres'est t<strong>en</strong>ue sur le plateau deMillevaches, dans le Limousin, <strong>en</strong> septembre2004, avec 250 personnes.La réflexion est m<strong>en</strong>ée notamm<strong>en</strong>tavec l'<strong>en</strong>semble des groupes de Peuple etculture et avec OPALE, une association quia fait le même travail de recherche <strong>en</strong>milieu urbain (9). Relier travaille égalem<strong>en</strong>tavec l'UFISC, une association quiregroupe des intermitt<strong>en</strong>ts dans le domainedes arts vivants et des arts de la rue,association qui a un rôle syndical dans lalutte actuelle des intermitt<strong>en</strong>ts (10).Egalem<strong>en</strong>t part<strong>en</strong>aire, Arts et société unefédération nationales d'associationslocales qui regroup<strong>en</strong>t des artistes vivantdu RMI (11).Le travail m<strong>en</strong>é actuellem<strong>en</strong>t doit permettrede définir ce qu'est un emploi culturel<strong>en</strong> milieu rural et comm<strong>en</strong>t un telstatut peut permettre de résoudre la crisedes intermitt<strong>en</strong>ts. Les ministères de l'agricultureet de l'emploi ont donné suite.L'année 2005 va consister à effectuer uninv<strong>en</strong>taire des pratiques actuelles et deslimites qu'elles r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t (<strong>en</strong> particulierle problème de la légalité) et devrai<strong>en</strong>t<strong>en</strong>suite déboucher sur des expérim<strong>en</strong>tationsd'accompagnem<strong>en</strong>t à la créationartistique avec la formation d'<strong>en</strong>cadrants.Au final, cela pourrait déboucher sur unc<strong>en</strong>tre de ressources et inciter les personnesà adopter des démarches plus collectivespour exister politiquem<strong>en</strong>t et culturellem<strong>en</strong>t.Alternatives ruralesRelier est donc le levain d'une multitudesde réflexions sur le monde rural,autant de pistes qui se cherch<strong>en</strong>t, s'expérim<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tet se confront<strong>en</strong>t et que tout unchacun peut découvrir dans la revueAlternatives rurales. Une bonne ported'<strong>en</strong>trée pour ceux qui rêv<strong>en</strong>t d'une installationà la campagne et qui ne sav<strong>en</strong>tpas toujours comm<strong>en</strong>t s'y pr<strong>en</strong>dre.Michel Bernard nRelier, 10, rue Archinard, 26400 Crest,tél : 04 75 25 44 90.DRR<strong>en</strong>contres Culture et Agriculture 2004.SILENCE N°318/31960Janvier 2005(5) Confédération paysanne, voir page 14.(6) FNAB, 40, rue de Malte, 75011 Paris cedex 05, tél :01 43 38 39 70.(7) Mouvem<strong>en</strong>t de l'agriculture biodynamique, 5,place de la Gare 68000 Colmar, tél : 03 89 24 36 41.(8) La Nef, 114 bld du 11-Novembre-1918, 69626Villeurbanne cédex, tél : 0 811 90 11 90.(9) OPALE, 45, rue des Cinq-Diamants, 75013 Paris,tél : 01 45 65 20 00.(10) UFISC, 11, rue des Olivettes, 44000 Nantes.(11) Arts et société, 1, rue de l'Evéché, 16000Angoulême.


EmploisAnne Borel et Jean-Jacques Magnanont créé AJ Services <strong>en</strong> 1994, sousforme de SARL puis de SCOP,société coopérative ouvrière de production,afin d'accompagner ceux et cellesqui souhait<strong>en</strong>t créer leur activité. A priori,ils n'intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas sur le choix del'activité, mais essai<strong>en</strong>t de montrer lesobstacles à surmonter, comm<strong>en</strong>t déterminerun parcours, comm<strong>en</strong>t être autonomeet responsable sur son projet, comm<strong>en</strong>tdonner du s<strong>en</strong>s à son projet.AJ Services intervi<strong>en</strong>t principalem<strong>en</strong>tdans le Val de Drôme, sur un territoire limité,car il est important, pour apporter uneaide, de bi<strong>en</strong> connaître son milieu, lesréseaux, ce qui existe déjà… Concrètem<strong>en</strong>t,les g<strong>en</strong>s qui font appel à AJ Services sont à90% au chômage ou au RMI.AJ services s'intéresse principalem<strong>en</strong>tà la petite <strong>en</strong>treprise et aide des personnesqui cherch<strong>en</strong>t une démarche différ<strong>en</strong>te decelle développée par les chambres ducommerce et de l'industrie. Ce sont desg<strong>en</strong>s qui ont une idée et une <strong>en</strong>vie, pasforcém<strong>en</strong>t des âmes d'<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurs.AJ service leur appr<strong>en</strong>d à cerner un projet :quels sont les obstacles, quelle structureconvi<strong>en</strong>t le mieux (association, <strong>en</strong>treprise…),dans quelle culture s'inscrit lemétier, quelles expéri<strong>en</strong>cessont nécessaires… Comm<strong>en</strong>tfaire une étude de marché ?A quels besoins répond-on ?De quelles compét<strong>en</strong>cesavons-nous besoin ? Avecqui doit-on travailler ?Comm<strong>en</strong>t calculer le prix dece que l'on produit ? AJServices leur montre aussil'importance du côté humaindans l'<strong>en</strong>treprise, comm<strong>en</strong>tles bonnes relations <strong>en</strong>amont ou <strong>en</strong> aval ont unimpact sur la viabilité d'un projet.Sur une c<strong>en</strong>taine de personnesconseillées par an, il n'y a jamais eu jusqu'àmaint<strong>en</strong>ant de blocage parce qu'unprojet prés<strong>en</strong>terait une éthique discutable.Par contre, des idées se sont révéléesirréalistes et certains chang<strong>en</strong>t deprojet <strong>en</strong> route ou ne se lanc<strong>en</strong>t jamais.SolsticeEn réflexion avec de nombreux autresgroupes qui font le même g<strong>en</strong>re d'accompagnem<strong>en</strong>t,AJ Services s'est r<strong>en</strong>du compteque le conseil ne suffit pas et qu'il fautsouv<strong>en</strong>t aller plus loin. Ils ont donc créé<strong>en</strong> 2001 une deuxième structure, Solstice,une coopérative d'emploi et d'activité, quifonctionne égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> SCOP. Il s'agitpour celle-ci d'héberger des activités économiques<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> charge l'<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>tadministratif (salaires, bureaux,comptabilité analytique…) permettant aucréateur d'une activité de se consacrerplus au lancem<strong>en</strong>t de son projet, tout <strong>en</strong>bénéf<strong>ici</strong>ant de l'accompagnem<strong>en</strong>t au seinde la SCOP.Le porteur de projet se retrouve alorssalarié de la SCOP, ce qui légalem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>dle gérant de la SCOP responsable d'uneév<strong>en</strong>tuelle défaillance de l'activité. Il y adonc un risque évid<strong>en</strong>t et pour le limiterdes règles bi<strong>en</strong> précises à respecter : lecréateur d'activité doit déjà avoir une activitépot<strong>en</strong>tielle, il s'<strong>en</strong>gage sur un prévisionnelà respecter sur six mois, moy<strong>en</strong>nantquoi il bénéf<strong>ici</strong>e d'un contrat de travail(qui peut comm<strong>en</strong>cer à une heure parmois !)… Au bout de ce délai, trois possibilités: l'arrêt de l'activité parce que leLe porteurde projet seretrouve alorssalarié de laSCOP, avec desrègles bi<strong>en</strong>précisesà respecter.Ma petite <strong>en</strong>trepriseLes coopératives d'emploi et d'activités peuv<strong>en</strong>tvous aider à franchir les obstaclesde la création de votre activité.prévisionnel n'a pas étéatteint et que le projet nesemble pas fiable, un<strong>en</strong>ouvelle période d'essaiavec un nouveau prévisionnel,souv<strong>en</strong>t avec uneadaptation du projet <strong>en</strong>fonction des premiersrésultats, soit <strong>en</strong>fin l'indép<strong>en</strong>dancedu projetquand l'affaire semblebi<strong>en</strong> partie. Celui qui arecours à ces servicesperd dans l'histoirequelques avantages accordés aux créateursd'<strong>en</strong>treprises, mais gagne un conforténorme : il n'est pas noyé sous l'administratif,il bénéf<strong>ici</strong>e de conseils, il peut testerà sa propre vitesse, il vit sa propreautonomisation, et surtout, il ne seretrouve pas seul face à de multiples problèmesinhér<strong>en</strong>ts au démarrage d'uneactivité. Cela peut même permettre der<strong>en</strong>contrer d'autres personnes ayant <strong>en</strong>viede travailler dans le même secteur et dedévelopper une activité collective… sousforme de SCOP.Depuis le début de Solstice, 95 personnesont signé un contrat, 42 personnessont parties dont neuf ont créé leur <strong>en</strong>treprise(dont deux SCOP), 11 ont fait unretour à l'emploi <strong>en</strong> dev<strong>en</strong>ant salarié, 22ont quitté <strong>en</strong> changeant de projet. Il yactuellem<strong>en</strong>t 59 "<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurs salariés".Les échecs coût<strong>en</strong>t à Solstice qui abénéf<strong>ici</strong>é heureusem<strong>en</strong>t d'aides institutionnellespour pallier à une partie de cerisque. Trois <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>euses salariéesdevrai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>trer dans la SCOP commeassociées, ayant été convaincues de la justessede la démarche. Elle part<strong>ici</strong>peront aucapital aux côtés des deux fondateurs etde l'association des Amis de Solstice, uneassociation qui regroupe actuellem<strong>en</strong>t 42personnes, qui sont autant de personnesressourcespour ceux qui se lanc<strong>en</strong>t dansl'av<strong>en</strong>ture.Solstice compte maint<strong>en</strong>ant cinq salariés"perman<strong>en</strong>ts" sur Crest et deux surNyons, soit 3,5 équival<strong>en</strong>ts plein-temps.Ce g<strong>en</strong>re de coopératives d'emploi etd'activité s'est fortem<strong>en</strong>t développé danstoute la France, avec le souti<strong>en</strong> desrégions et du Fonds social europé<strong>en</strong> (1).Michel Bernard nAJ Services, 10, rue Archinard, 26400 Crest,tél : 04 75 25 18 48.Solstice, 10, rue Archinard, 26400 Crest,tél : 04 75 25 32 30.(1) Il y <strong>en</strong> a pratiquem<strong>en</strong>t dans chaque départem<strong>en</strong>t.Elles sont actuellem<strong>en</strong>t fédérées nationalem<strong>en</strong>t dansdeux structures. Un livre vi<strong>en</strong>t d'être publié : Salariéssans patron de Béatrice Poncin, animatrice d'une tellecoopérative <strong>en</strong> Savoie, aux éditions du Croquant.Poll<strong>en</strong>-ScopCréée <strong>en</strong> septembre 2001, Poll<strong>en</strong> estl'aboutissem<strong>en</strong>t d'une réflexion m<strong>en</strong>éeau sein d'Asfodel (association d'éducationpopulaire affiliée à l'union Peuple et culture).Une quarantaine de personnes a parrainéla création <strong>en</strong> sout<strong>en</strong>ant ou <strong>en</strong> financantla constitution du capital social de la scopPoll<strong>en</strong> (Société coopérative ouvrière deproduction). Elle fonctionne selon le mêmeprincipe que Solstice.Trois ans après sa création, plus de soixantepersonnes ont testé leur activité.Actuellem<strong>en</strong>t Poll<strong>en</strong> compte une quarantained'<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurs salariés dans des domainesd'activités très divers : informatique, multimédia,artisanat d'art, m<strong>en</strong>uisiers, métiersdu bâtim<strong>en</strong>t, confection de plats cuisinés,transformation de produits alim<strong>en</strong>taires,formateurs dans divers domaines, débardage<strong>en</strong> traction animale, <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> de jardin…n Poll<strong>en</strong>-Scop, Alain Grange, François Aubert ouPhilippe Augereau, quartier Montfleury, 07170Saint-Germain, tél : 04 75 94 87 72.SILENCE N°318/31961Janvier 2005


SolidaritésDes jardins au cœurde notre citéLes jardins peuv<strong>en</strong>t servir à faire pousser toutessortes de pratiques, d'<strong>en</strong>vies et de solidarités.Un exemple à Val<strong>en</strong>ce.Le Mât s’est implantée<strong>en</strong> 1988 sur le quartier ZUP deL’associationFontbarlettes à Val<strong>en</strong>ce-le-Haut.Son but est de "favoriser la part<strong>ici</strong>pationdes habitants à l’aménagem<strong>en</strong>t du cadrede vie et à la création d’activités socialeset culturelles".Le cadre de vie est un concept diff<strong>ici</strong>leà évoquer dans un contexte ZUP. Lastructure de la ville interdit toute appropriationpar l’habitant : abs<strong>en</strong>ce d’équipem<strong>en</strong>tet de lieux de r<strong>en</strong>contres, organisationdes voies de communication labyrinthiqueset espaces transpar<strong>en</strong>ts sans fonctionoù personne ne s’arrête.A partir de là, toute forme de vie collective"de cité" extra-institutionnelle abeaucoup de mal à germer. Les projets dejardins sont alors lancés comme des supportspour réintroduire la pratique deconcepts galvaudés comme citoy<strong>en</strong>neté,par<strong>en</strong>talité, solidarité…Réintroduire du végétal dans le quotidi<strong>en</strong>du quartier est un prétexte au développem<strong>en</strong>tde valeurs comme celles-ci,mais égalem<strong>en</strong>t un objectif alim<strong>en</strong>taire,Jardins partagéspaysager et de bi<strong>en</strong>-être pour les habitantsdu quartier.Par souci d’informer et de pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>compte l’<strong>en</strong>semble des avis, les projets sontprécédés et accompagnés par des <strong>en</strong>quêtesd’opinion (porte à porte) auprès de toutesles personnes susceptibles d’être concernées.Le travail de concertation avec lesfuturs usagers se construit "avec eux".toutes les réalisations se sont faites avecles habitants et c’est un principe auquell'association Le Mât est attaché.Pour Juli<strong>en</strong> Chauvellier "l’associationnavigue au bord des grosses institutionssociales d’un quartier avec l’<strong>en</strong>vie de nepas tomber dans l’institutionnel (coquillevide) ou dans l’assistanat social. Ces projetssont multiples, ils viv<strong>en</strong>t et meur<strong>en</strong>tau gré de l’énergie des habitants qui s’yinvestiss<strong>en</strong>t. Aujourd’hui, nous jardinonsau cœur du quartier dans des parcelles <strong>en</strong>pied d’immeubles ou dans des jardinsfamiliaux que nous avons créés il y a deuxans. Nous gérons tous <strong>en</strong>semble plusieursmilliers de m 2 redécouvrant la joie de latomate et du souci (bio)".histoire des jardins partagés est anci<strong>en</strong>ne. En 1894, la première société française de jardinsL’ ouvriers est créée à Saint-Eti<strong>en</strong>ne (Loire). Une parcelle est attribuée à chaque ouvrier pourcultiver ses propres légumes. Ces jardins ouvriers devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des lieux d’élaboration de démocratiepart<strong>ici</strong>pative, d’appropriation du cadre de vie.Ce sont les expéri<strong>en</strong>ces nord-américaines qui vont inspirer la création du réseau le jardin dans tousses états, à la suite du premier forum national jardinage et citoy<strong>en</strong>neté organisé à Lille <strong>en</strong> 1997.Les jardins partagés sont l’illustration concrète d’une volonté d’aménagem<strong>en</strong>t durable du territoire,à l’échelle humaine, à l’écoute des besoins de ses résid<strong>en</strong>ts. Pour réussir de telles initiatives,la connaissance d’autres expéri<strong>en</strong>ces et conseils avisés se révèl<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t utiles. Le réseau estfait pour cela.Différ<strong>en</strong>tes formesLe jardin pédagogique constitue un lieu privilégié d’éducation à l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, animé parun animateur technique et pédagogique. Cet espace est autant destiné aux <strong>en</strong>fantsqu’aux adultes.Le jardin communautaire est un terrain d’une seule parcelle conçu, construit et cultivé collectivem<strong>en</strong>tpar un groupe d’habitants dans une dynamique de développem<strong>en</strong>t de vie de quartier.Le jardin d’insertion sociale est un terrain servant de support à l’insertion de personnes <strong>en</strong> situationd’exclusion sociale. Il s’agit de permettre aux bénéf<strong>ici</strong>aires de faire une étape de socialisationet de construction de projet de vie ou professionnel, par un accompagnem<strong>en</strong>t social avant de poursuivreleur parcours d’insertion.Le jardin <strong>en</strong> pied d’immeubles est un terrain situé <strong>en</strong> bas des immeubles de quartier d’habitatsocial. Un animateur accompagne la réalisation du projet par la régulation des relationset la concertation <strong>en</strong>tre tous les acteurs concernés par le projet.Les projets réalisésDes bacs à jardiner ont été installéspour permettre aux <strong>en</strong>fants de la citéd’avoir une perception réelle de leur <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.L’appr<strong>en</strong>tissage du jardinageouvre des dim<strong>en</strong>sions inconnues dansleur vie quotidi<strong>en</strong>ne. Les <strong>en</strong>fants doiv<strong>en</strong>tavoir la possibilité de se confronter aumonde du vivant pour s’<strong>en</strong> s<strong>en</strong>tir responsablespar la suite. Les <strong>en</strong>fants peuv<strong>en</strong>tsemer et <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir des légumes, desfleurs, des arbustes ornem<strong>en</strong>taux, desplantes aromatiques dans les anci<strong>en</strong>s bacsà fleurs (sans fleurs !). C’est ainsi quequatre-vingts bacs de béton ont été réhabilités,de même que les bacs eux-mêmesornés de fresques. L’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t est assurépar les bénévoles de l’association.L'association a mis <strong>en</strong> place deuxaménagem<strong>en</strong>ts d’espaces verts <strong>en</strong> piedd’immeubles. Dans une cour semi-privatiséed’un bâtim<strong>en</strong>t de Fontbarlettes, 200m 2 de pelouse ont été transformés <strong>en</strong> massifsde fleurs et de plantes aromatiques.Petit à petit, les locataires desc<strong>en</strong>d<strong>en</strong>tdans leur cour, s’y install<strong>en</strong>t un potagerau-dessous de leur f<strong>en</strong>être, s’invit<strong>en</strong>t à desbarbecues. Des chantiers collectifs transform<strong>en</strong>tl’espace au gré des projets et des<strong>en</strong>vies.Là <strong>en</strong>core, 15 bacs <strong>en</strong> bois ont été installésdans lesquels les <strong>en</strong>fants pratiqu<strong>en</strong>tle jardinage <strong>en</strong> carré.Jardins familiauxEn plein cœur de la cité, l'associationa mis <strong>en</strong> terre 22 parcelles de jardins familiauxde tailles différ<strong>en</strong>tes. Cela s’ét<strong>en</strong>dsur une surface de 3600 m2 situés <strong>en</strong>treune maison de retraite, une école primaire,un terrain de jeux et des bâtim<strong>en</strong>tsd’HLM. Sur ces 22 parcelles, une estréservée à la pédagogie.Une zone d’agrém<strong>en</strong>t existe au milieudes jardins, elle est <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ue par le collectifde jardiniers. Les jardins sont géréspar un comité de gestion composé de jardiniersvolontaires et des responsables del’association. Après quatre années passéesà convaincre les institutions du bi<strong>en</strong>fondé de la démarche, cet espace convivialdevi<strong>en</strong>t un lieu de vie pour tous.Sylviane Poul<strong>en</strong>ard nn Association Le Mât, chez Mériem Fradj,4, allée Séverine, 26000 Val<strong>en</strong>ce.n Le Vieil Audon, 07120 Balazuc,tél : 04 75 37 73 80, jardins pédagogiques.n Association le Passe-jardins,31, rue Challemel-Lacour, 69008 Lyon.SILENCE N°318/31962Janvier 2005


Solidarités localesDRConsommateursArdèch<strong>en</strong> ACF, Association des consommateursde la Fontaulière,Le Pont, 07200 Ucel,tél : 04 75 35 07 84.n CLCV, Confédération de laconsommation du logem<strong>en</strong>t et ducadre de vie, rue Hannibal, 07800La Voulte, tél : 04 75 62 05 55.Drôm<strong>en</strong> UFC, Union fédérale desconsommateurs, Que Choisir, 41,rue Emile-Augier, 26000 Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 42 58 29.n Repas bio, Laur<strong>en</strong>ce Heydel,52-74, av<strong>en</strong>ue Barthélémy-de-Laffemas, BP 1023, 26010Val<strong>en</strong>ce cedex, tél : 04 75 75 8746. Association organisant desrepas collectifs pour faire lapromotion de l'alim<strong>en</strong>tationbiologique.n CLCV, L'Hermès 8, allée desLavandes, 26100 Romans,tél : 04 75 72 41 49.n Association familiale Déf<strong>en</strong>sedes consommateurs, place desCarmes, 26200 Montélimar,tél : 04 75 01 86 43.n Association générale desfamilles, service consommation 3,place Georges-Clem<strong>en</strong>ceau, 26200Montélimar, tél : 04 75 52 88 00.n Antipub 26, Pierre Nicolas,Berthoins 26400 Divajeu,tél : 04 75 40 64 75.n Familles rurales, serviceconsommateurs, 15, rue Ile-Adam,26500 Bourg-lès-Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 55 82 73.n CLCV, 13 allée Hippolyte-Taine,26000 Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 55 61 40.n CSF, Confédération syndicaledes familles, 1, av<strong>en</strong>ue de Lattrede-Tassigny,26700 Pierrelatte,tél : 04 75 04 25 45.CeralepLes salariésrepr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tl'<strong>en</strong>trepriseCeralep produisait depuis 1921des isolateurs électriques <strong>en</strong> céramiquedestinés à l'électr<strong>ici</strong>témoy<strong>en</strong>ne et haute t<strong>en</strong>sion, la téléphonie…Du fait de la concurr<strong>en</strong>ceinternationale, l'usine dépose lebilan <strong>en</strong> janvier 2004. Les salariésse mobilis<strong>en</strong>t alors pourracheter l'<strong>en</strong>treprise et cré<strong>en</strong>tpour cela une SCOP, sociétécoopérative ouvrière de production.Les salariés ont pris lecontrôle de 51% des parts et lereste a été apporté par lescli<strong>en</strong>ts. Un montant de 1,5 milliond'euros a été ainsi réuni, permettantde sauver 58 emplois. Sil'<strong>en</strong>treprise a maint<strong>en</strong>ant un fonctionnem<strong>en</strong>tque l'on ne peutqu'approuver, la destination desproduits reste plus que douteuse :au côté de cli<strong>en</strong>ts comme laSNCF, on trouve Areva (nucléaire)ou Thales (armem<strong>en</strong>t).n Scop Ceralep, 26, av<strong>en</strong>ue duQuébec, 26240 Saint-Vallier,tél : 04 75 23 88 88.Mouvem<strong>en</strong>trural dela jeunessechréti<strong>en</strong>neDepuis 1929, la JAC (Jeunesseagricole chréti<strong>en</strong>ne) a d’abordformé des militants du mondeagricole (qui sont dev<strong>en</strong>us desleaders associatifs, professionnelset politiques) puis devi<strong>en</strong>t,Emmaüs<strong>en</strong> 1963, le MRJC, qui toucheun public plus large que les paysans(tous les jeunes ruraux).Il permet aux jeunes d'analyserla société, de la compr<strong>en</strong>dre, dese former et de s'organiser collectivem<strong>en</strong>tet avec des part<strong>en</strong>airespour agir.Nourris de valeurs humanisteset chréti<strong>en</strong>nes, ils part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t surdes principes de laïcité à différ<strong>en</strong>tschamps d’interv<strong>en</strong>tion quesont l’agriculture (installationagricole des jeunes, agriculturemultifonctionnelle…), l’emploi(dans le courant de l’économiesociale et solidaire) et l’école(école et milieu rural, formationtout au long de la vie).Le MRJC, organisé du local àl'international, géré et animé pardes jeunes de 14 à 30 ans, joueun rôle de s<strong>en</strong>sibilisation, de formationà l’analyse et à l’actionqui permet aux jeunes de s’investirdans la vie locale, d’y faire despropositions et donc d’exercerpleinem<strong>en</strong>t leur citoy<strong>en</strong>neté.En Ardèche, le MRJC, c'est <strong>en</strong>viron80 jeunes, une quinzained'animateurs dont deux salariés.Ils ont le souti<strong>en</strong> d'un réseaud'adultes. Un groupe a récemm<strong>en</strong>torganisé une "course pourl'amitié <strong>en</strong>tre les peuples" quis'est déroulée <strong>en</strong>tre Saint-Pérayet Strasbourg, <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec l'<strong>en</strong>tréedes nouveaux pays del'Europe c<strong>en</strong>trale dans l'Unioneuropé<strong>en</strong>ne. Une pièce de théâtrea été montée et jouée dans ledépartem<strong>en</strong>t sur le thème ducommerce équitable. Le MRJCaide à la mise <strong>en</strong> place de marchésà la ferme <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec unedynamique visant à aider l'installationde jeunes <strong>en</strong> agriculture.n MRJC Ardèche, 6, rue deCharm<strong>en</strong>ton, 07100 Annonay,tél : 04 75 69 76 88.Systèmesd'échangeslocauxLes systèmes d'échanges locauxsont apparus <strong>en</strong> France <strong>en</strong> 1994.On <strong>en</strong> compte aujourd'hui <strong>en</strong>viron300 <strong>en</strong> France. Un Sel est uneassociation, formelle ou non, danslaquelle les adhér<strong>en</strong>ts peuv<strong>en</strong>teffectuer des échanges de bi<strong>en</strong>sou de services, <strong>en</strong> contrepartied'une somme <strong>en</strong> monnaie interne.Cette monnaie virtuelle permetd'éviter l'écueil du troc <strong>en</strong> intégrantles échanges dans un systèmecollectif. La somme desvaleurs d'échanges fait théoriquem<strong>en</strong>ttoujours zéro. Les Sel sontavant tout des lieux de convivialitéoù les motivations sont trèsdiverses, mais avec comme pointcommun la recherche de li<strong>en</strong>ssociaux.n Fric'assez, Patrick Fournier, Maisondes associations, place des Récollets,07000 Privas, tél : 04 75 65 83 27.Emmaüs développe avec persévérance des réponses originales et complém<strong>en</strong>taires pour contribuerà <strong>en</strong>diguer les différ<strong>en</strong>tes formes de l’exclusion.Emmaüs, mouvem<strong>en</strong>t solidaire et laïc, est aujourd’hui prés<strong>en</strong>t sur quatre contin<strong>en</strong>ts, dans 41 pays différ<strong>en</strong>ts: pays "développés", nouveaux pays industrialisés, pays <strong>en</strong> voie de développem<strong>en</strong>t, pays moins avancés.Emmaüs fonctionne autour de valeurs fédératrices et id<strong>en</strong>titaires :— S’ouvrir sans réserve à l’autre : accueillir sans restriction ceux qui sont laissés pour compte, les sansabri,les sans droits et leur donner un toit, de quoi manger, de nouvelles raisons de vivre.— Faire reconnaître sa dignité d’homme libre : accorder à tout être humain la confianceet le respect qui lui sont dus. Permettre à chacun de retrouver par le travail l’autosuffisanceet de vivre sa dignité d’homme.— Agir au nom de la solidarité : offrir à chacun de dev<strong>en</strong>ir acteur de la solidarité <strong>en</strong>versles plus démunis. Œuvrer <strong>en</strong>semble pour établir l’égalité de tous devant la vie, dans lerespect des différ<strong>en</strong>ces.— Créer une prise de consci<strong>en</strong>ce par la parole, par l’action : faire <strong>en</strong> sorte queles gouvernem<strong>en</strong>ts et l’opinion soi<strong>en</strong>t capables d’indignation et agiss<strong>en</strong>t pour luttercontre l’exclusion.n Communauté de Bogy, hameau de Charbieux, 07340 Bogy, tél : 04 75 67 32 26.n La Ferme d'Emmaüs, 26750 Saint-Paul-lès-Romans, tél : 04 75 72 63 16.n Communauté d'Emmaüs, prieuré de Saint-Marcellin, 26800 Etoile-sur-Rhône,tél : 04 75 60 63 20.SILENCE N°318/319 Janvier 200563


n Sel du pays de Vans, BP 30, 07140Les Vans, tél : 04 75 37 21 13.n Carrous'Sel, Catherine Robinet,07240 Châteauneuf-de-Vernoux,tél : 04 75 58 15 41.n Tricas'sel Drôme et Ardèche, MaudeQuedreux, Le Petit Pinet, 07700Bourg-Saint-Andéol,tél : 04 75 04 68 85.n Sel du Pays de Romans-NordDrôme, Bland Sarah, MNE, 3, côtedes Chapeliers, 26100 Romans,tél : 04 75 05 30 22.n Crest-Sel, Philippe Gasparini,20, rue des Auberts, 26400 Crest,tél : 04 75 76 79 61.Réseauxd'échangesde savoirsPlutôt que de donner aux personnesmarginalisées, les associationsde ce réseau essai<strong>en</strong>t devaloriser ces personnes <strong>en</strong> leurmontrant qu'elles peuv<strong>en</strong>t toujourséchanger car elles dispos<strong>en</strong>tde savoirsprécieux, savoirs de la vie domestique,savoirs culturels, connaissanced'un métier, d'un loisir, etc.Ces réseaux souv<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong> placepar ou près des c<strong>en</strong>tres sociauxsont des lieux locaux de li<strong>en</strong>ssociaux particulièrem<strong>en</strong>t efficacespour faire se r<strong>en</strong>contrer les g<strong>en</strong>sd'un même quartier ou d'unmême village. Ils sont <strong>en</strong>viron600 <strong>en</strong> France.n Rers, C<strong>en</strong>tre social 2, ruede la Schwalm, 26270 Loriol,tél : 04 75 61 76 42.n Rers, Jean-R<strong>en</strong>é et Marie-PauleMontagnon, route du Val-Brian,26400 Grane, tél : 04 75 62 62 70.Jardins d'insertionSolidarités localesBoutiquesde gestionStructure indép<strong>en</strong>dante, la boutiquede gestion regroupe uneéquipe de généralistes de la petite<strong>en</strong>treprise, travaillant <strong>en</strong> liaisonétroite avec des spécialistes dusecteur (juristes, fiscalistes,experts-comptables, consultantsmarketing…), partageant lamême volonté d'accueillir, deconseiller et de guider les porteursde projet, les créateurs d'<strong>en</strong>treprisecomme les dirigeantsconfirmés. Le réseau national,créé <strong>en</strong> 1980, fédère 120 boutiquesqui, <strong>en</strong> vingt ans, ont aidéà se créer 67 000 <strong>en</strong>treprises.n AD Conseil, Othello Buro, 2-3,rue Rossini, 26000 Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 82 86 23.n AD Conseil formation, 15, ruedu Travail, 07400 Le Teil,tél : 04 75 52 18 45.EcrivainspublicsUn problème pour la rédactiond'un docum<strong>en</strong>t administratif ousimplem<strong>en</strong>t pour compr<strong>en</strong>dreun texte. Les écrivains publicssont là pour vous aider.n Epistolier de la Laoune, Village,07470 Coucouron,tél : 04 66 46 14 93.n Sofa écrivain public, Le Mafloquin,Les Haillons, 26380 Peyrins,tél : 04 75 02 55 40.de l’exclusion.Et égalem<strong>en</strong>tArdèch<strong>en</strong> Nouvelle donne, 9, rue Melchior de Vogüé07100 Annonay, tél : 04 75 67 76 04.Formation professionnelle pourles handicapés.n Adaar, Association Drôme-Ardèchedes amis des roulottes, 12, placedu 14 Juillet, 07200 Aub<strong>en</strong>as,tél : 04 75 93 49 61.n Cara, Chantiers animation Rhône-Alpes,2, boulevard Camille-Laprade, 07200Main t<strong>en</strong>antMain t<strong>en</strong>ant est une perman<strong>en</strong>ced'accueil mise <strong>en</strong>place par la Cimade et le Mrapdepuis 1995 pour aider lesétrangers <strong>en</strong> difficultés : octroide titre de séjour, visa expiré,perte de papiers, perte de droits,accès au travail, au logem<strong>en</strong>t, àl'aide alim<strong>en</strong>taire… C’est aussi un lieu d’accueil pour les étrangers installésdurablem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> France et qui sont victimes de discrimination au travail, pourla recherche de stages et d’un premier emploi, pour accéder au logem<strong>en</strong>t,pour l’<strong>en</strong>trée dans les boîtes de nuit, poursuite ou pas d’un dépôt de plainteclassée sans suite…Le Mrap, Mouvem<strong>en</strong>t contre le racisme et pour l’amitié <strong>en</strong>tre les peuples,a été créé <strong>en</strong> 1941, pour lutter contre le nazisme. Il s’est transformé au coursde l’histoire et a lutté contre l’exploitation de la main-d’œuvre immigrée,mais aussi contre toutes les formes de racismes. Aujourd’hui, il intervi<strong>en</strong>t surle plan juridique, mène des actions prév<strong>en</strong>tives d’éducation du citoy<strong>en</strong> et luttepour l’accès à la citoy<strong>en</strong>neté (droits égaux) de jeunes Français ou des jeunesissus de l’immigration.La Cimade est une association œcuménique créée <strong>en</strong> 1939. Historiquem<strong>en</strong>tliée aux mouvem<strong>en</strong>ts de jeunesse protestants, la Cimade travaille aujourd'hui<strong>en</strong> collaboration avec d'autres organismes catholiques, orthodoxes et laïcsau service des réfugiés, des étrangers <strong>en</strong> France, et au développem<strong>en</strong>t solidairedes pays de l'Est et du Sud.n Main t<strong>en</strong>ant, 13, rue de Fontaines, 07100 Annonay, tél : 04 75 32 26 27.n Mrap, 57, RN.102, 07200 Labégude, tél : 04 75 37 57 07.n Mrap, Guy Roux, 22, rue de la Gare, 26400 Aouste-sur-Sye, tél : 04 75 40 61 77.Aub<strong>en</strong>as, tél : 04 75 87 49 65. Prestationpour chantiers d'insertion.n Défi 07, André Hurbin, 30, rue Albert-Seibel, 07200 Aub<strong>en</strong>as, tél : 04 75 93 0665. Association intermédiaire.Drôm<strong>en</strong> Asaar, quartier Chattif, 26000 Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 44 22 22.n Asti, Association de solidarité avecles travailleurs immigrés, 9 bis, rueGioacchino-Rossini, 26000 Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 55 01 53.n Asti, 10, rue Petite-Neuve 26000 Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 56 03 67.n Remaid, immeuble Le Métropole II, 10,rue du Parc, 26000 Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 42 29 56. Aide aux victimeset médiation pénale.n Arapej, Association réflexion action prisonet justice, Maison des sociétés,1, rue Saint-Jean, 26000 Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 44 58 22.n Habitat humanisme Drôme-Ardèche,122, av<strong>en</strong>ue Victor-Hugo, 26000 Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 44 15 46. Organisme caritatifréhabilitant le logem<strong>en</strong>t vétuste <strong>en</strong> y laissantles locataires d'origine.n Terre ferme, Le Jardin desCélestins, château des Célestins,07340 Colombierle-Cardinal,tél : 04 75 34 80 10.Maraîchage solidaire au sein duréseau de Cocagne.n Ferme de Cocagne, quartier LaRivière, 26380 Peyrins, tél : 04 7505 91 92. Association créée <strong>en</strong>1994, maraîchage avec insertion,v<strong>en</strong>te par panierdans dix-huit points autour deRomans.n L'Escale, Zora Jarjat, GérardBouillon, 114, rue de la Forêt,26000 Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 86 13 13.n Jardins de Cocagne Nord-Drôme,33, place Rambaud, BP 2, 26140Anneyron,tél : 04 75 31 93 47. Maraîchageavec insertion, v<strong>en</strong>te par panier.n Le Vestiaire romanais, Maria Adrignol,12, rue Turpin, 26100 Romans,tél : 04 75 05 79 17. Vêtem<strong>en</strong>tsd'occasion à petits prix.n Collectif de souti<strong>en</strong> aux prisonniers,Le Laboratoire, 8, place Saint-Jean,26000 Val<strong>en</strong>ce.n Maison des chômeurs, 4, rue Chevalier,26100 Romans, tél : 04 75 70 41 75.n Resto du cœur, 2, rue Doucin, 26100Romans, tél : 04 75 72 49 23.n Maison Mondstupfer, Alain Guillet et OdileJustafre, Le Village, 26150 Saint-Juli<strong>en</strong>-<strong>en</strong>-Quint, tél : 04 75 21 29 73. Associationd'éducation populaire accueillant des jeunes<strong>en</strong> difficulté et des handicapés adultes pourdes séjours individuels ou <strong>en</strong> groupes.Organisation de chantiers de restauration,part<strong>ici</strong>pation à des travaux agricoles, <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>de chemins de randonnée, activitéssportives ou de découverte.n Collectif Solidarité Montélimar,22, rue Saint-Gaucher, 26200 Montélimar,tél : 04 75 51 25 61.n Amis des <strong>en</strong>fants de Verch<strong>en</strong>y, 26340Verch<strong>en</strong>y, tél : 04 75 21 60 00. Associationd'aide aux orphelins dont les par<strong>en</strong>ts ont ététués p<strong>en</strong>dant la guerre. Après des accrochagesavec la Résistance du Vercors,les habitants du village ont été fusilléspar l'armée nazie.n Aider, Mathilde Peyrard et Georges Edel,Le village, Lozeron, 26400 Gigors-et-Lozeron, tél : 04 75 25 34 17. Groupem<strong>en</strong>td'employeurs pour permettre à des paysansde pr<strong>en</strong>dre des vacances.n Maison de la solidarité, 43, av<strong>en</strong>ue Jean-Moulin, 26500 Bourg-lès-Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 43 92 64.n Ferme Camphill, quartier Béal, 26770Taulignan, tél : 04 75 53 59 57. Fermeappart<strong>en</strong>ant au mouvem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> d'accueildes handicapés m<strong>en</strong>taux ; ferme bioavec activités culturelles.n Maison de l'économie sociale, impasseMalmonta, 26800 Etoile, tél : 04 75 60 6473. Conv<strong>en</strong>tion avec la région. HébergeMJC, MRJC, Cuma… Projet de faireconnaître l'économie sociale et solidairedans les écoles.DRDRSILENCE N°318/319 Janvier 200564


ElevageDe quoi dev<strong>en</strong>ir chèvre !Brigitte KohlL'association Les Caprines propose depuis 1999 des animations autourde la chèvre et rêve d'une Maison de la chèvre.Une maisondes chèvresA partir de 2001, s'est <strong>en</strong>gagée uneréflexion au sein de l'association pour lacréation d'une maison de la chèvre. L'idéeest d'associer sur un même site des locauxprofessionnels, un lieu d'animation sur lethème de la chèvre et une salle d'expositionpour la création artistique. Le lieusera ouvert au public, avec comme objectifde faire découvrir la culture caprine <strong>ici</strong>mais aussi dans l'<strong>en</strong>semble de laMéditerranée. Les négociations sont <strong>en</strong>cours avec les collectivités locales sur lalocalisation d'un tel projet, sur son financem<strong>en</strong>tet sur les divers part<strong>en</strong>aires possibles.Michel Bernard nest un animal symbole de laDrôme et de l'Ardèche, c'est laS’ilchèvre dont les troupeaux sontvisibles partout où les p<strong>en</strong>tes devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tescarpées et la végétation méditerrané<strong>en</strong>ne.L'association Les Caprines a vu le jour<strong>en</strong> 1999 pour "valoriser les savoir-faire,les productions et la transmission des culturescaprines" et ceci <strong>en</strong> animant deslieux de r<strong>en</strong>contres se rapportant à l'interprétationdes pratiques et des culturescaprines.Concrètem<strong>en</strong>t, l'association s'est mise<strong>en</strong> place pour <strong>en</strong>cadrer au mieux le festivaldu même nom qui lui est né <strong>en</strong> 1995.Chaque année, dans une commune différ<strong>en</strong>tede la Drôme (1), des r<strong>en</strong>contresinternationales permett<strong>en</strong>t des r<strong>en</strong>contres<strong>en</strong>tre chevriers et habitants de la région,mais aussi avec des délégations v<strong>en</strong>ues del'étranger (comme les éleveurs marocainsde Chefchou<strong>en</strong>). La fête comm<strong>en</strong>ce pardes "palabres" où chacun peut débattre desa vie quotidi<strong>en</strong>ne et des problèmes r<strong>en</strong>contrés<strong>en</strong> liaison avec l'élevage caprin.Différ<strong>en</strong>ts débats permett<strong>en</strong>t de s'ouvriraux chevriers de toute la Méditerranée.En 2004, un spectacle humoristiqueétait <strong>en</strong>suite prés<strong>en</strong>té par les BiqueBrother suivi d'un concert de la PetiteCompagnie.Les fêtes sont organisées <strong>en</strong> relationavec d'autres associations locales commela Fourmilière (pour l'animation <strong>en</strong> directiondes <strong>en</strong>fants), le CEDER (pour fairela promotion des énergies r<strong>en</strong>ouvelables),des cinémas de village, des comités desfêtes…Le s<strong>en</strong>tier caprinChaque année, Les caprines développ<strong>en</strong>tun projet artistique autour de la fêteannuelle. Au printemps 2003, une visite aété faite à la fête de Mai, <strong>en</strong> Belgique, pourétudier l'articulation <strong>en</strong>tre une résid<strong>en</strong>ced'artistes et le résultat p<strong>en</strong>dant une fête.En 2004, cela a permis à l'association deproposer à des artistes de réaliser surplace des créations originales inspiréeslibrem<strong>en</strong>t du thème caprin et de son univers.Un s<strong>en</strong>tier artistique a été aménagéet inauguré au mom<strong>en</strong>t de la fête, à Vesc,à l'est de Bourdeaux, avec les œuvres dequatre plast<strong>ici</strong><strong>en</strong>s et sculpteurs, un parcoursd'une heure et demie de marchepermet de découvrir les réalisations placéesdans la nature. On y retrouve lerec<strong>en</strong>sem<strong>en</strong>t, une barrière typique deschevriers appelée cornadis, de PhilippeLuyt<strong>en</strong>, les chèvres de broussaille deMyriam du Manoir, le tétin d'Amalthéeplacée dans le village au-dessus d'unefontaine et des installations de troncsd'arbre désécorcés symbolisant la marche,comme le font les chèvres, créées parAlice Krichel. Les œuvres sont fragiles etsont prévues pour durer cinq ans, si letemps le veut bi<strong>en</strong>.SILENCE N°318/31965Janvier 2005Les CaprinesLes Caprines, Ecosite du Val-de-Drôme,26400 Eurre, tél : 04 75 25 82 73.Prochaine édition :dimanche 17 avril 2005 à Suze-sur-Crest.(1) Le festival a été organisé <strong>en</strong> 1996 à Crest, puis àChabrillan <strong>en</strong> 1997, Bourdeaux <strong>en</strong> 1998, Beaufortsur-Gervanne<strong>en</strong> 1999, Valdrôme <strong>en</strong> 2000, Grâne <strong>en</strong>2001, Saint-Nazaire-le-Désert <strong>en</strong> 2002 et Vesc <strong>en</strong>2004. Il n'y a pas eu de festival <strong>en</strong> 2003.Une chèvre de Myriam du Manoir.


CultureMarie Clem’sDoris Buttignol est réalisatrice indép<strong>en</strong>dantede docum<strong>en</strong>taires depuis1992. Elle a réalisé plusieurs filmssur la situation des peuples premiers. En1996, elle décide d'aller tourner un filmau Chiapas autour du Front de libérationzapattiste et du commandant Marcos. Là,elle découvre l'ampleur du processus mis<strong>en</strong> place par la libéralisation des marchésau niveau mondial et décide de s'intéresserplus à la question.Marchandisationde la planèteLa marchandisation du monde estissue d'un long processus initié à la fin dela deuxième guerre mondiale avec la mise<strong>en</strong> place des institutionsde BrettonWoods : la banquemondiale, le Fondsmonétaire internationalet à l'époque leGATT qui devi<strong>en</strong>dra<strong>en</strong> 1994 à Marrakech,l'OMC, Organisationmondiale du commerce.Au sein del'OMC, des représ<strong>en</strong>tantsdes Etats (PascalLamy, françaissoi-disant socialistepour l'Europe), programmela destruction des notions de servicespublics ou de bi<strong>en</strong>s communs pouressayer de r<strong>en</strong>dre marchand le plus dechoses possibles. Les Etats ne devrai<strong>en</strong>tplus alors garder que leurs pouvoirsrégali<strong>en</strong>s de mainti<strong>en</strong> de l'ordre(police, armée, justice).Doris Buttignol se r<strong>en</strong>d à Seattle <strong>en</strong>1999 pour filmer les manifestationscontre le sommet de l'OMC. Elle <strong>en</strong> ramènedes images fortes : des dizaines de milliersde manifestants, assis dans les différ<strong>en</strong>tesrues autour du sommet ont r<strong>en</strong>duSamuel Sagon et Doris Buttignol."Nos films t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>td'analyser, passeulem<strong>en</strong>t decouvrir, ils explor<strong>en</strong>tdes réalités que lesmédias <strong>en</strong> tantqu'élém<strong>en</strong>ts dusystème, ignor<strong>en</strong>tsystématiquem<strong>en</strong>t".Les brasseursFace à la télévision qui prépare le cerveaudu spectateur à voir de la publ<strong>ici</strong>té et aux grandsréseaux de distribution qui consolid<strong>en</strong>t lesystème, les brasseurs de cages part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>tà la mise <strong>en</strong> place d'un réseau de diffusionde films non commercial.toute circulation impossible p<strong>en</strong>dant desheures, les délégués n'arrivant plus àrejoindre le c<strong>en</strong>tre du congrès. Elle r<strong>en</strong>contreà Seattle des réalisateursindép<strong>en</strong>dantsaméricains qui lui prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tNewsreel, unecoopérative d'actualitésindép<strong>en</strong>dantes et militantesqui existe aux USAdepuis 1967. La charte decette coopérative précise"les mass médias ont toujoursconsciemm<strong>en</strong>t restreintle libre accès desinformations jusqu'aupublic (…). Nos filmst<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t d'analyser, passeulem<strong>en</strong>t de couvrir, ilsexplor<strong>en</strong>t des réalités que les médias <strong>en</strong>tant qu'élém<strong>en</strong>ts du système, ignor<strong>en</strong>tsystématiquem<strong>en</strong>t".Avec quelques autres personnes dumonde francophone de l'image, elle décidealors de créer le collectif des brasseursde cages dont l'objectif est de constituerune mémoire audiovisuelle du mouvem<strong>en</strong>tcontre la marchandisation dumonde et la diffusion non commerciale defilms autour de ce thème. Il propose unemutualisation des images, un archivage,une distribution indép<strong>en</strong>dante.Le terme de "brasseurs de cage" estrepris d'une expression québécoise quel'on pourrait traduire par "secoueurs decocotiers". Dans ce réseau, Doris Buttignola mis <strong>en</strong> libre utilisation deux de ses filmsLes filles de Zapata sur la lutte du Chiapaset l'émancipation des femmes qui l'accompagne,Du rififi à Seattle sur les manifestationsde 1999. Progressivem<strong>en</strong>t descontacts ont été pris avec d'autres réalisateurset sur le site internet de l'association,une cinquantaine de films sont maint<strong>en</strong>antà disposition : films de Pierre Carle contrele travail salarié, archives des marcheseuropé<strong>en</strong>nes contre le chômage, films deCarole Poliquin sur la mondialisation,films sur les droits des animaux, sur lesOGM, la marche mondiale des femmes…Des Gauloiscontre l'AGCSPeu de temps après le rassemblem<strong>en</strong>tdu Larzac 2003, un collectif d'artistesmilitants pr<strong>en</strong>d contact avec les brasseursde cages pour leur demander de v<strong>en</strong>ir filmerune interv<strong>en</strong>tion à l'occasion de lareprise des négociations de l'OMC àCancun, au Mexique, autour de l'AGCS,Accord général pour le commerce des services,accord qui prévoit la privatisationde nombreux domaines dont la culture.Le 6 septembre 2003, un village gauloiss'installe alors dans les structures dela façade du conseil général de la Drôme,à Val<strong>en</strong>ce, avec deux grandes banderoles :non à l'OMC, non à l'AGCS. Une campagn<strong>en</strong>ationale est m<strong>en</strong>ée par desgroupes comme ATTAC pour demanderque les assemblées d'élus vot<strong>en</strong>t desmotions pour déterminer des territoireshors-AGCS. Dans la Drôme, la ville deRomans a ainsi voté une telle motioncomme une c<strong>en</strong>taine d'autres villes <strong>en</strong>France. Les Gaulois demand<strong>en</strong>t auconseil général de voter une motiondéclarant le départem<strong>en</strong>t hors-AGCS.SILENCE N°318/31966Janvier 2005


Culturede cagesImages extraites du film«Sans valeur marchande».La démocratie fonctionnant bi<strong>en</strong>, lapremière réponse d'un élu v<strong>en</strong>u voir cequi se passait est "AGC quoi ?". Les élus(à majorité de gauche) jou<strong>en</strong>t alors lesabs<strong>en</strong>ts et les Gaulois décid<strong>en</strong>t de resteraccrochés à la façade. L'action va alors sepoursuivre pour obt<strong>en</strong>ir un cal<strong>en</strong>drier d<strong>en</strong>égociations avec le présid<strong>en</strong>t du conseilgénéral : les militants artistes resterontainsi neuf jours et huit nuits susp<strong>en</strong>dus à15 m du sol. Le présid<strong>en</strong>t du conseilgénéral se gardera bi<strong>en</strong> d'<strong>en</strong>voyer lesforces de l'ordre, mais ne négociera ri<strong>en</strong>du tout espérant simplem<strong>en</strong>t l'épuisem<strong>en</strong>tdes occupants. Les Gaulois vontalors multiplier les actions au pied deleur campem<strong>en</strong>t, provoquant peu à peuune médiatisation de l'occupation quidurera finalem<strong>en</strong>t aussi longtemps que laréunion de l'OMC.Les Brasseurs de cages sont actuellem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> train de réaliser un film autourde cet événem<strong>en</strong>t intitulé provisoirem<strong>en</strong>tSans valeur marchande. Le film est autoproduitgrâce à une souscription (1). Unepremière mouture de 50 minutes a étéprés<strong>en</strong>tée le 2 octobre 2004 lors de la fêtede la confédération paysanne de laDrôme, à Comps. Courant 2005, le filmdevrait être visible <strong>en</strong> salle dans desréseaux de cinémas indép<strong>en</strong>dants(comme les cinémas Utopia) ou par lebiais des associations altermondialistes(ATTAC, Confédération paysanne…)Les Brasseurs de cages dispos<strong>en</strong>tmaint<strong>en</strong>ant du matériel nécessaire pourle tournage et le montage de films et élargitsans cesse ses contacts. Membre duréseau de diffusion Co-errance, le collectiffait partie des producteurs indép<strong>en</strong>dantsfrançais, soucieux de créer unréseau de diffusion non commercial etindép<strong>en</strong>dant des grandes chaînes de télévision.Ils part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t à un projetrégional : créer une "maison du réel".Celle-ci aurait différ<strong>en</strong>tes fonctions : êtreune pépinière de films indép<strong>en</strong>dants, êtreun lieu de consultation de docum<strong>en</strong>taires,être un moy<strong>en</strong> d'accompagnem<strong>en</strong>tpour monter un projet de film. La ville deLyon a fait part de son intérêt pouraccueillir une telle maison.Michel Bernard nBrasseurs de cages, le Vieux Village,26400 Soyans, tél : 04 75 76 00 48,brasseursdecages.org.(1) Le futur film peut être pré-acheté par les particulierscontre 20 euros + 3 euros de port.CinémaArt et essaiLe mouvem<strong>en</strong>t du cinéma Art etessai est né dans les années 50. Ila joué un rôle important alorsque "le marché" se désintéressaitdes zones "insuffisamm<strong>en</strong>t desservies".Il a contribué à préserverun li<strong>en</strong> social. Avec ses moy<strong>en</strong>s, ilassure la pluralité de la diffusion(indisp<strong>en</strong>sable à la pluralité, lacréation). Il a part<strong>ici</strong>pé pleinem<strong>en</strong>tà la reconquête des publics.Il regroupe aujourd'hui 1200salles au niveau national.Ardèch<strong>en</strong> Nacelles, av<strong>en</strong>ue de l'Europe,07100 Annonay, tél : 04 50 79 03 05.n Palace, 35, boulevard Gambetta,07200 Aub<strong>en</strong>as, tél : 04 75 35 35 00.n Navire, rue Sihol, 07200 Aub<strong>en</strong>as,tél : 04 75 35 35 00.n Ciné Cruas, 07350 Cruas,tél : 04 75 49 59 15.n Regain, montée du Château, 07400Le Teil, tél : 04 75 49 63 28.n Le Vivarais, 1 bis, cours du Temple07000 Privas, tél : 04 75 65 86 66.n Ciné théâtre, place Carnot, 07300Tournon, tél : 04 75 08 04 17.n Ecran-village, 07240 Vernoux<strong>en</strong>-Vivarais,tél : 04 75 58 10 84.Drôm<strong>en</strong> Regain, place du 19-Mars-1962,26170 Buis-les-Baronnies,tél : 04 75 28 11 27.n Studio Ed<strong>en</strong>, quai Berangierde-la-Blache,26400 Crest,tél : 04 75 35 35 00.n Le Pestel, av<strong>en</strong>ue du Texas, 26150Die, tél : 04 75 22 03 19.n Cinéma Espace, av<strong>en</strong>ue de laRépublique, 26270 Loriol,tél : 04 75 61 37 85.n Les Templiers, 9, rue du Lion-d'Or,26200 Montélimar,tél : 04 75 00 79 00.n L'Arlequin-Le Club, 28, placede la Libération, 26110 Nyons,tél : 04 75 26 61 36.n Dauphins, 14, place Jean-Jaurès,26100 Romans, tél : 04 75 02 69 36.n Cinéma de la MJC Jean-Vilar, 87,av<strong>en</strong>ue Adolphe-Figuet, 26102Romans, tél : 04 75 71 26 02.n Septième art, route de Pierrelatte,26140 Saint-Paul-Trois-Châteaux,tél : 04 75 35 35 00.n C<strong>en</strong>tre recherche action culturelle,36, boulevard Général-de-Gaulle,26000 Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 82 44 10.n Les Navires, 12, rue Pasteur, 26000Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 40 79 20.ZoommouveInstallée à Saint-Juli<strong>en</strong>-du-Serredepuis 2001, l’associationZoommouve regroupe des professionnelsdu spectacle vivant et del’audiovisuel. Sa vocation estd’une part de créer des actionsartistiques et événem<strong>en</strong>ts culturelsdans le milieu rural ardéchoiset d’autre part d’initier les<strong>en</strong>fants et les jeunes aux différ<strong>en</strong>tesactivités théâtrales et cinématographiques.A travers la part<strong>ici</strong>pationà la création artistiquecollective, les <strong>en</strong>fants appr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tà choisir, argum<strong>en</strong>ter, assumerleur responsabilité.Zoommouve propose aux écoleset institutions, sous forme d’ateliersou de stages : marionnettes,théâtre, mime, écriture, cinémad’animation.A travers le cinéma d’animationles <strong>en</strong>fants découvr<strong>en</strong>t la magiede l’image <strong>en</strong> se familiarisantavec les techniques et les différ<strong>en</strong>tesétapes de la réalisationd’un film d’animation. Ils intègr<strong>en</strong>tau fur et à mesure les différ<strong>en</strong>tsmétiers liés à la réalisationde leur film : écriture de scénario,création du story-board et mise<strong>en</strong> scène, construction du décoravec différ<strong>en</strong>ts matériaux tels queDix'artLucile, initiatricede l’association,aimecréer mais aussimontrer et partager: "Mon <strong>en</strong>vieétait forte decréer un tempsfort culturel dansun petit villageprès de là oùj’habite". Il s’agissaitde créer cet PlastiKzicespace de r<strong>en</strong>contre<strong>en</strong>tre artistes mais surtout <strong>en</strong>treartistes et population locale. C’estainsi qu’est né le Festival 10 jourspour 10 artistes dans le village deSaint-Fél<strong>ici</strong><strong>en</strong> : <strong>en</strong> période estivaledes peintres, plast<strong>ici</strong><strong>en</strong>s, sculpteurs,artistes du land art, photographes…expos<strong>en</strong>t leurs créationset r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t la populationlocale.Dix'Art est une association ayantpour but de promouvoir l’artcontemporain, singulier et l’artbrut par le biais d’ateliers d’artsplastiques, d’une bibliothèque etd’un festival d’art.Les ateliers propos<strong>en</strong>t un jeu detransformation basé sur la découverteartistique et le recherched’idées personnelles. Labibliothèqu’Art propose des livreset des magazines sur l’histoire del’art, la peinture, la sculpture, l’architecture…n Dix'Art, Le Mas, 07410 Arlebosc,tél : 04 75 06 75 13.DRSILENCE N°318/319 Janvier 200567


Culturecarton, pâte à modeler, objets derécupération… animation despersonnages et création des mouvem<strong>en</strong>ts,<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>ts de sons,choix d’ambiances, manipulationde la caméra.Grâce à la réalisation d’un film,ils pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t consci<strong>en</strong>ce de l’écart<strong>en</strong>tre la réalité et la fiction, <strong>en</strong>trel’imaginable et le réalisable.Zoommouve a <strong>en</strong> projet de récolterpuis restituer les histoiresinsolites des habitants autour desactivités économiques localestelles que la magnanerie etautour du patrimoine humain.Zoommouve propose des spectaclesjeune public pour les 4-12ans : "debout et al<strong>en</strong>vers" sur lethème des voyages initiatiques àla recherche de l’ombre perdue,"carrém<strong>en</strong>t rond" sur le thème dela poursuite des voleurs du tempsde l’<strong>en</strong>fance. Ils sont joués partrois comédi<strong>en</strong>nes incarnant unequinzaine de personnages, lesspectacles mêl<strong>en</strong>t jeu d’acteur,musique, mime, masques etmarionnettes de différ<strong>en</strong>testailles.n Association Zoommouve,Marconnave, 07200 Saint-Juli<strong>en</strong>-du-Serre, tél : 04 75 37 99 18 pour lethéâtre et le mime et 04 75 37 96 84pour le cinéma d’animation.Quelques p'artsAvec la suppression du Festivalde la manche d’Annonay, <strong>en</strong> août2002, c’est l’<strong>en</strong>semble des opérationsm<strong>en</strong>ées par le SOAR(Secteur ouvert des arts de larue) qui allait être fortem<strong>en</strong>tremis <strong>en</strong> question, notamm<strong>en</strong>t lajournée des mômes et la saisondes arts de la rue du pays annoné<strong>en</strong>.Il a donc été décidé decréer une nouvelle structurel’APSOAR, Association de préfigurationdu secteur ouvert desarts de la rue qui a pu se réalisergrâce à la volonté de l’équipe etde la MJC d’Annonay ainsi qu’auconcours et à l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t despart<strong>en</strong>aires institutionnels (Etat,région, départem<strong>en</strong>t), et au désirdes compagnies de faire perdurerune dynamique artistique sur ceterritoire. C’est égalem<strong>en</strong>t grâceà l’expression de toute une populationqui, par son élan, a confirméson souhait de voir l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tculturel continué à êtreirrigué. Cette expression est dotéed’une prise de consci<strong>en</strong>ce formidablequant aux <strong>en</strong>jeux de développem<strong>en</strong>tlocal et social.L’APSOAR a pour but de perpétuerl’action du SOAR tout <strong>en</strong>s’adaptant à un paysage artistiqueet culturel qui vi<strong>en</strong>td’être bouleversé.Pour l’instant les étapes de redéploiem<strong>en</strong>tde ses activités s’organis<strong>en</strong>tautour de deux axes principaux: Quelques p’arts…le temps fort et quelques p’arts…la saison.Entre novembre 2003 et août2004 plus de 11 000 spectateurs-acteurs-habitantsontsuivi les initiatives prisespar l’APSOAR.Du 16 au 19 septembre 2004,les Arts de la rue ont animé lesvillages de Félines, Peaugres,Vinzieux, Villevocance, Vernosc,Saint-Désirat et Annonay. Encréant grâce aux spectacles, desmom<strong>en</strong>ts à vivre <strong>en</strong>tre compagnieset population :"Démythifier l’artiste tout <strong>en</strong>valorisant et <strong>en</strong> mettant l’acc<strong>en</strong>tsur son art, retrouver des émotionsdans une relation artistiquede proximité, s’approprier lesespaces publics".n APSOAR, c/o MJC, av<strong>en</strong>ue Jean-Jaurès, 07100 Annonay, tél : 04 7567 56 05.MirakébelEn direct du YuoclundFuyant le réchauffem<strong>en</strong>t planétaire,trois Yuocs, créaturesmythiques issues du croisem<strong>en</strong>timprobable du yack et du yéti sousla garde de leur berger Yuocmynsfont une halte dans leur long voyagedepuis le plateau du Yuoclund (frontière<strong>en</strong>tre la Chine et la Mongolie).Nomades à la r<strong>en</strong>contre de notremonde, ils se livr<strong>en</strong>t sous nos yeuxamusés à leurs jeux, leurs danses,leurs ébats, leurs rites et nous dévoil<strong>en</strong>tavec humour et t<strong>en</strong>dresse leurphilosophie et leur mode de vie.Reconstitution imaginaire et humoristiqued'un monde <strong>en</strong> voie dedisparition, <strong>en</strong> forme de réflexionsur les saccages du mondemoderne, dans un langage reconstituéet universel.La langue maternelle du berger étantle yuoctung, il a dû pour s'adapterau public europé<strong>en</strong> appr<strong>en</strong>dre desbases de français, d'anglais et d'espagnol, c'est donc dans un langageimagé et compréh<strong>en</strong>sible, ou incompréh<strong>en</strong>sible par tous dans unspectacle totalem<strong>en</strong>t international.n GRAALL, Groupem<strong>en</strong>t rural d'action artistique et de libération ludique,rue Rochefort, 26400 Crest, tél : 04 75 25 54 26.Cette association est née d’unrêve commun, qu’avait un grouped’amis, motivés par l’idée defavoriser les échanges <strong>en</strong>treartistes, élus et citoy<strong>en</strong>s, afin dedynamiser les r<strong>en</strong>contres festivessur la commune de Mirabel,<strong>en</strong> Ardèche.En créant des espaces de manifestationsculturelles, desmom<strong>en</strong>ts forts <strong>en</strong> musiques,spectacles, discussions, partages…ont permis la r<strong>en</strong>contreet la mise <strong>en</strong> réseau de nombreuxacteurs (notamm<strong>en</strong>t du milieuassociatif) de la vie localede cette petite région.Dans un souci d’ouverture et desolidarité, la pratique de la "librepart<strong>ici</strong>pation solidaire" donne àchacun l’accès à l’art, à la fêteet à la réflexion…L’association évolue à son rythmeet comme elle l’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d. Elle nereçoit aucune subv<strong>en</strong>tion, et aufil des événem<strong>en</strong>ts des g<strong>en</strong>s s’impliqu<strong>en</strong>t,des idées s’affin<strong>en</strong>t, desquestions se pos<strong>en</strong>t.Grâce notamm<strong>en</strong>t à la fête de laTerre, la fête de l’œuf et autresjournées, les li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre organisationset compagnies se sont tisséset <strong>en</strong>semble, mus<strong>ici</strong><strong>en</strong>s, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>talistes,paysans, artistes,militants et simples citoy<strong>en</strong>sd’<strong>ici</strong> et d’ailleurs donn<strong>en</strong>t vieà ce territoire.Le bon déroulem<strong>en</strong>t de ces événem<strong>en</strong>ts(animation, réflexion sur lefinancem<strong>en</strong>t, organisation matérielleet logistique) a été r<strong>en</strong>dupossible par le travail bénévole ducollectif. Il s’agit d’un groupeinformel composé <strong>en</strong>tre autresd’anci<strong>en</strong>s élèves du lycée agricoleOlivier-de-Serres à Aub<strong>en</strong>as.Cette association rev<strong>en</strong>dique sonindép<strong>en</strong>dance et sa liberté d’action,elle invite toutes les bonnesvolontés à v<strong>en</strong>ir partager un peude son bonheur né de la fête, dessourires échangés et de l’espoird’un autre monde.n Association Mirakebel, rue dela Tour, la Ruine, 07170 Mirabel,tél : 04 75 36 76 61.DeuxièmesouffleL’association Deuxième souffleexiste depuis 1994. FrançoisGrange, comédi<strong>en</strong>, est arrivéavec la création du spectacleLe maître des signes qui est unlangage sourd et muet de cultureindi<strong>en</strong>ne. Au départ, l'associationa été dom<strong>ici</strong>liée à Montélimar.François Grange aime mélangerles arts, créer des passerelles,aider les projets, les accompagner.Il écrit et faisait à l’époque beaucoupde lectures (à Grignan,Bourdeaux…), du souti<strong>en</strong> à lalecture. Il intervi<strong>en</strong>t à l'école demusique de Dieulefit, y invite unphotographe pour pr<strong>en</strong>dre desphotos p<strong>en</strong>dant les cours.Depuis 2000, il est installéà Romans où l'association a mis<strong>en</strong> place un carnaval avecles <strong>en</strong>fants du quartier. Elle aaussi mis au point un échanged'artisanat d’art berbère avecun groupe de femmes de Tarouda,au Maroc.n Deuxième souffle, 7, rue Fontessori,26100 Romans, tél : 06 17 97 03 75.De l’aire !Créée <strong>en</strong> 2002, De l’aire t<strong>en</strong>te decréer des li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre la créationcontemporaine sous toutes sesformes et des territoires spécifiques,provoquant des r<strong>en</strong>contressingulières <strong>en</strong>tre artistes et habitants,s’appuyant sur les acteurslocaux existants. R<strong>en</strong>contresludiques, poétiques, interactives,intimes et publiques... Ceséchanges questionn<strong>en</strong>t un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tspécifique et invit<strong>en</strong>tdes artistes à travailler à partirde ses id<strong>en</strong>tités. Concrètem<strong>en</strong>t,cela pr<strong>en</strong>d plusieurs formes d’interv<strong>en</strong>tionset s’appuie sur deséchanges artistiques europé<strong>en</strong>s.De l’aire a aidé à la mise <strong>en</strong>place de projets artistiques avecl’association Les Caprines (voirarticle). Elle organise desvoyages d’études conviviaux etpart<strong>ici</strong>patifs regroupant artistes,institutionnels, professionnels,porteurs de projets culturels,acteurs du territoire afin d’<strong>en</strong>gagerune réflexion à partir d’uneaction originale vécue <strong>en</strong> commun(exemple : voyage d’étude à laFête de mai, événem<strong>en</strong>t artistiquewallon <strong>en</strong> Belgique <strong>en</strong> 2003).n De l’aire, Elisa Dumay,BP 210, 26401 Crest cedex,tél : 04 75 76 60 79.DR DRSILENCE N°318/319 Janvier 200568


Une ferme<strong>en</strong> tropLa Compagnie biodégradable alancé un projet culturel <strong>en</strong> milieurural intitulé Une ferme <strong>en</strong> tropqui sous forme d'une pièce dethéâtre dénonce la politique agricoleactuelle qui vise à toujourssupprimer des fermes au profitdes plus grosses, qui incite auproductivisme au détrim<strong>en</strong>t de laqualité. Cette pièce qui réunit desamateurs et des professionnelssera donnée dans le cadre desR<strong>en</strong>contres de l'écologie auquotidi<strong>en</strong>, v<strong>en</strong>dredi 21 et samedi22 janvier 2005 à Die, cantonoù 25% des terres agricoles sontdéjà <strong>en</strong> bio. La mise <strong>en</strong> scèned'Yves Garric s'est appuyée surles aides de Caroline Dumas,ingénieur agronome et gérante durestaurant Tchaï Walla, de LucPelletier, qui anime des ateliersthéâtre dans le Diois, de etGérard Thév<strong>en</strong>et, chanteur-compositeurprofessionnel.n Compagnie biodégradable,Caroline Dumas, tél : 04 75 22 14 69.EspérantoParce qu'elle est construite sansexception et que à chaque soncorrespond une seule écriture, lalangue internationale mise aupoint il y a plus de c<strong>en</strong>t ans par ledocteur Zam<strong>en</strong>hof, peut dev<strong>en</strong>irdemain une langue universellecomplém<strong>en</strong>taire des languesrégionales. Elle peut s'appr<strong>en</strong>drebeaucoup plus vite que l'espagnol,la langue actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> plusfort développem<strong>en</strong>t et bi<strong>en</strong> sûrbi<strong>en</strong> plus vite que l'anglais et sesLa Fabrik'AlbedoStéphane Clém<strong>en</strong>t (plast<strong>ici</strong><strong>en</strong> etcomédi<strong>en</strong>) et Flor<strong>en</strong>ce Godin(costumière et comédi<strong>en</strong>ne) achèt<strong>en</strong>t<strong>en</strong> noms propres une anci<strong>en</strong>nefilature <strong>en</strong> bord de rivière. Entre1994 et 1998, ils financ<strong>en</strong>t personnellem<strong>en</strong>tles travaux qui permett<strong>en</strong>tde r<strong>en</strong>dre praticable et surtoutconvivial ce qui n'était au départque deux plateaux de 800 m2 sanschauffage, sans électr<strong>ici</strong>té, sanségout ni eau. S'ouvre alors un lieude résid<strong>en</strong>ce de création. Leséquipes artistiques s'y succèd<strong>en</strong>tdepuis, compagies de théâtre derue, de théatre <strong>en</strong> salle, pourdes créations, stages de clown,comédi<strong>en</strong>, cascades, danse, troupesde danse ou équipes de plast<strong>ici</strong><strong>en</strong>s...n La Fabrik'Albedo, chemin de Grusse,07100 Boulieu-lès-Annonay,tél : 04 75 69 74 51.Baladins du rireUne compagnie de spectacle <strong>en</strong>milieu rural fête ses 20 ans !Tout comm<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> 1985 avec uneroulotte tirée par deux jum<strong>en</strong>ts, unechèvre, quelques poules et un couplede clowns. Tournée à la belle saison,repli <strong>en</strong> hiver <strong>en</strong> Ardèche, à la fermefamiliale. En 1988, tournée de trois mois avec le cirque Médranoobligeant à passer de la roulotte au fourgon, pour des raisonsde vitesse de déplacem<strong>en</strong>t. En hiver, ouverture d'ateliers d'initiation auxtechniques du cirque. Implication dans le festival de la Manched'Annonay. "Parti du clown traditionnel, utilisant toute une palette detechniques de cirque, nous avons effacé petit à petit notre nez rouge etnos couleurs criardes pour se rapprocher du théâtre ; afin de mieuxréveiller cet <strong>en</strong>fant qui sommeille <strong>en</strong> chacun : ce poète et cet utopiste,qui ne sait que rêver sa vie ?". Les spectacles s'adress<strong>en</strong>t à tous. De un àcinq artistes, ils sont prés<strong>en</strong>tés dans de multiples cadres. La troupe travaillesur des questions écolos comme le respect de la différ<strong>en</strong>ce avec Ungros peut <strong>en</strong> cacher un autre, la pollution et surpopulation dans LaBalade dingue, des interrogations exist<strong>en</strong>tielles dans Le temps d’une illusion,les déchets et le recyclage urg<strong>en</strong>t dans Plastikos, les excès d<strong>en</strong>ormes et des contrôles dans Le Gang. Avec toujours de l’humour, del’amour, et de la poésie.On ne rigole pas avec la plaisanterie ! Durant l'été 2003, ils ont été trèsimpliqués dans la lutte pour la reconnaissance de la profession et dénonc<strong>en</strong>tdes mesures qui bloqueront les débutants, les jeunes artistes, lesnouvelles compagnies. Les mesures proposées dans la réforme du statutdes intermitt<strong>en</strong>ts ont aussi d'importantes conséqu<strong>en</strong>ces négatives sur lavie à la campagne, lieu de vie de nombreux groupes.n Les Baladins du rire, Le Buissonnet, 07410 Pailharès, tél : 04 75 06 08 40.très nombreuses exceptions queles Etats-Unis essai<strong>en</strong>t d'imposercomme langue commerciale.n Espéranto Ljo, Mourgues Lafigère,07140 Malarce-sur-la-Thines,tél : 04 75 39 99 79.n Espéranto, 57 av St Donat 26100Romans, tél : 04 75 02 61 07.Et égalem<strong>en</strong>tArdèch<strong>en</strong> Festival international du premierfilm, MJC Annonay, 07100 Annonay,tél : 04 75 67 56 05.n Festival Ard'Afrique, Les Vans, <strong>en</strong>août, organisé par Amacs, Associationpour le métissage des arts et la créationde spectacle, maison des associations,07140 Les Vans,tél : 06 25 89 54 17.n Art'Kafé, Village, 07170 Mirabel,tél : 04 75 36 73 61. Café gourmandavec m<strong>en</strong>u du terroir.n Festival du film docum<strong>en</strong>taire,Le Village, 07170 Lussas,tél : 04 75 94 28 06.n Compagnie de l'Aube naissante,chemin du Moulon, 07200 Aub<strong>en</strong>as,tél : 04 75 93 41 72. Compagniecréée <strong>en</strong> 1979. Danse contemporaine.n Wama Danse compagnie, Le Moulinde Tartary, 07200 Aub<strong>en</strong>as,tél : 04 75 93 34 38. Danse urbaine.n Les Colporteurs, maison Allignol,07220 Saint-Thome, tél : 04 91 5478 50. Troupe de cirque né <strong>en</strong> 1996utilisant les techniques de la dansecontemporaine, du théâtre. Travaille<strong>en</strong> relation avec la compagnie desNouveaux Nez pour la mise <strong>en</strong> placed'un c<strong>en</strong>tre de création à Bourg-Saint-Andéol.DRn Compagnie des Soli, 10, Grande-Rue, 07300 Tournon, tél : 04 75 0710 22. Danse contemporaine.n Festival des arts singuliers,Les 3 A, Marthe Pellegrin, Crégut,07460 Banne, tél : 04 75 93 35 26.En septembre.n Monique Laganier, 07460 Banne,tél : 04 75 39 89 16. Créationsà partir de matières récupérées.n Les Nouveaux Nez, quartier deTourne, BP 62, 07700 Bourg-Saint-Andéol, tél : 04 75 54 62 44. Quatreclowns qui tourn<strong>en</strong>t depuis 1988.Ont mis <strong>en</strong> place "la M<strong>en</strong>uiserie"qui accueille spectacles et résid<strong>en</strong>ces<strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant un Institut des artsdu clown.Drôm<strong>en</strong> Morice Bénin, MJC Châteauvert,3, place des Buissonnets, 26000Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 78 33 16. Chanteurécologiste et espérantiste militant.n Folimage, 6, rue Jean-Bertin,26000 Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 78 48 68.Société de production pour filmsd'animation. Ont créé pour la télévisionla série "Ma petite planète chérie"qui prés<strong>en</strong>te aux <strong>en</strong>fants des questionsliées à l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, puis a connule succès <strong>en</strong> salle récemm<strong>en</strong>t avec lefilm "La prophétie des gr<strong>en</strong>ouilles".n Compagnie A'Corps, Aurore Blanc,124, av<strong>en</strong>ue de la Libération, 26000Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 55 56 75.Danse urbaine et hip-hop.Enseignem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> MJC.n Compagnie Eclopey, 47 bis, chemindu Thon, 26000 Val<strong>en</strong>ce, tél : 06 7503 29 85. Danse contemporaine.n Compagnie Songes, 29, allée desCastors, 26000 Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 55 16 62. Essai de chorégraphiespontanée. A lancé <strong>en</strong> mai2004, le festival Vice & Versa àBourg-lès-Val<strong>en</strong>ce.n Ras les Poulettes,chez Cécile Dallier,8, place de la Pierre,26000 Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 40 34 84.Cabaret, spectaclemusical de rue,burlesque.n Les Polies Glottes,chez Cécile Dallier, 8,place de la Pierre,26000 Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 40 34 84.Cinq chanteuses aurépertoire classique, Ras les poulettesmais à la mise <strong>en</strong> scènemoins classique.n Entre 2 caisses, 46, av<strong>en</strong>ue Sadi-Carnot, 26000 Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 4278 33. Chanson française et humour,par un quatuor.n Evasion, Vocal 26, 46, av<strong>en</strong>ue Sadi-Carnot, 26000 Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 4278 33. Six femmes de culture différ<strong>en</strong>teschant<strong>en</strong>t de la musique méditerrané<strong>en</strong>nedepuis 1986.n Cabarnaval, Théâtre de La CourteEchelle, quai Saint-Clair, 26100Romans, tél : 04 75 02 20 76.Mélange <strong>en</strong>tre le spectacle de cabaret<strong>en</strong> salle et le carnaval dans la rue.Prochaine édition du 18 février au 5mars. Le théâtre de la Courte échelleest dirigé par D<strong>en</strong>is Dongler, impliquédans les Verts et les mouvem<strong>en</strong>tsécologistes <strong>en</strong> général, maire-adjointde la commune.n La Boucherie chevaline, 24, rue dela Pêcherie, 26100 Romans-sur-Isère,tél : 04 75 02 60 54. Café associatif,lieu de réunion de multiples associationsde la ville (ATTAC, Verts…)et nombreuses activités culturelles.n Compagnie Le fil à la patte, 9, rueCamille-Desmoulins, 26100 Romanssur-Isère,tél : 04 75 05 12 61.Danse contemporaine.n Les Frères Duchoc, 2, allée desPapillons, 26120 Chabeuil,tél : 04 75 71 41 82. Musique,cirque et théâtre. Né <strong>en</strong> 2001.n Les Oiseaux de passage, 37, rueEmile-Laur<strong>en</strong>s, BP 13, 26150 Die,tél : 04 75 22 27 28. Opéra parallèleou théâtre chanté depuis 1994.n Festival Est-Ouest, place de l'Hôtelde-Ville,26150 Die, tél : 04 75 22 1252. Grosse manifestation qui se ti<strong>en</strong>tchaque année <strong>en</strong> septembre à Die etqui prés<strong>en</strong>te les li<strong>en</strong>s et les différ<strong>en</strong>ces<strong>en</strong>tre les cultures d'<strong>ici</strong> et de l'Est.n La Grange, col des Limouches,26190 Léoncel, tél : 04 75 41 27 06.Salle de spectacles.n Théâtre du Fust, chapelle desCarmes, 24, rue de la Monnaie-Vieille,26200 Montélimar, tél : 04 75 01 1761. Théâtre de marionnettes, plus de1500 personnages créés depuis 1975.n Teatri del V<strong>en</strong>to, chapelle desCarmes, 24, rue de la Monnaie-Vieille,26200 Montélimar, tél : 04 75 01 4248. Travail <strong>en</strong>tre plusieurs domaines :danse, vidéo, sculpture, musique…n Compagnie Aldebaran, parc Pignal,rue du Docteur-l'Hermier, 26250Livron, tél : 06 84 36 20 38. Cirque,clown, cabaret jeune public.n Espace(s) Mosaïque, maison pourtous, 12, av<strong>en</strong>ue de la République,26270 Loriol, tél : 04 75 61 37 85.Salle de spectacles.n Vivre à Saillans, 26340 Saillans,DRSILENCE N°318/319 Janvier 200569


DRCulturetél : 04 75 21 58 08.n Compagnie Transe Express, kiosqueà Coulisses, Le Parc, 26400 Crest,tél : 04 75 40 63 04. Fondée <strong>en</strong>1982, la compagnie, spécialisée dansCompagnie Transe Express : rois faignants.l'art céleste, est connue du monde<strong>en</strong>tier depuis sa prestation au JOd'Alberville <strong>en</strong> 1992. Aujourd'huigrosse compagnie d'une soixantainede personnes… mais qui mainti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tleur <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t de jouer toujoursdans la rue, pour tout le monde.n Compagnie Les Justins, Le Poivrié,quartier La Pialle, 26400 Aoûste-sur-Sye, tél : 04 75 25 24 65. Spectaclesde rue avec échasses, percussionset pyrotechnie.n Ecole de musique, c<strong>en</strong>tre rurald'animation, 26400 Grâne, tél : 04 7562 65 93. Depuis 2001, cette école demusique se ti<strong>en</strong>t dans une communerurale de 2000 habitants.n Nouvelles du conte, place de laRecluze, 26460 Bourdeaux,tél : 04 75 53 31 79. P<strong>en</strong>dant lestrois mois de l'été.n La Grange d'<strong>en</strong> face, le Village,26400 Eurre. Salle de spectacles.n Chrysa'Morphose, 17, les Cascades,26400 Blacons, tél : 06 11 09 81 44.Compagnie d'Arts de la rue.n Coeff<strong>ici</strong><strong>en</strong>t 7, route de Roche-sur-Grâne, 26400 Grâne, tél : 04 75 6265 93. Organisation de spectacles.Prépare le Petit festival <strong>en</strong> herbedu 6 au 9 juillet 2005.n Action ’Nez,place du Temple, 26400 Crest,tél : 04 75 25 82 75. Clowns.n Terres de Brume, la Halle aux blés,26400 Crest, tél : 04 75 25 89 34.Boutique de loisirs créatifs, avecateliers bricolage, cours de peintureà l'huile, etc.n Studio les Trois-Becs, PierrePal<strong>en</strong>gat, Rouveyre, 26400 Grâne,tél : 04 75 63 11 40. Concertsnaturels et édition d'un CD de chantsd'oiseaux au printemps 2004 avecdes <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>ts dans la forêt deSaoû, la réserve naturelle desRamières et le plateau de Chauxprès de Beaufort, dans le Vercors.n Aussibal et compagnie, Les Alberts,26420 Saint-Juli<strong>en</strong>-<strong>en</strong>-Vercors,tél : 04 75 45 53 93. Compagniede danse créée <strong>en</strong> 1992 qui étudie ladanse aéri<strong>en</strong>ne et verticale.n Compagnie Festibal, Les Prés nouveaux,26450 Roynac, tél : 04 75 9012 23. Danse contemporaine associéeà du jonglage pour spectacle de rue.n Compagnie des Galipôtes, 2, ruedes Chalets, 26500 Bourg-lès-Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 43 38 40. Clown et cirque.n Fuego de Rumba, Tony Garcia,26730 Eymeux, tél : 06 82 40 47 58.Musique latine.n Kumulus, quartier Rieumaud, LeMoulin, 26770 Rousset-les-Vignes,tél : 04 75 27 41 96. Arts de la rue.n Arts et culture, mairie, 26770Taulignan, tél : 04 75 53 58 60.Organisation d'activités culturellesdans le village : théâtre, concerts,confér<strong>en</strong>ces…Radio MégaRadio Méga a vu le jour <strong>en</strong> 1981.C'est une radio associative crééepar un groupe d'amis, elle a pournom off<strong>ici</strong>el au départ de "C<strong>en</strong>trepour le développem<strong>en</strong>t de la communicationpopulaire"... C'est laseule radio non publ<strong>ici</strong>taire surVal<strong>en</strong>ce. Depuis 1986, RadioMéga adhère à la CNRL(Confédération nationale desradios libres). Le but principal dela radio est de favoriser le développem<strong>en</strong>tde l'information et dela communication populaire : laradio est un outil de débats. RadioMéga a décidé de l'ouvrir à tousafin de développer une communicationsociale et de faciliter leséchanges d'expéri<strong>en</strong>ces et d'idéesavec la population drômoise etardéchoise. Radio Méga se veutun média de proximité et pluriculturel.Il s'adresse donc à unepopulation hétéroclite : communautésarabe, portugaise, vietnami<strong>en</strong>ne,africaine... personnesagées, étudiants…Radio Méga diffuse égalem<strong>en</strong>t lesprogrammes de l'Epra (Echangeset productions radiophoniques).C'est une banque de programmes<strong>en</strong> direction des radios associatives,elle propose des produitsvariés : magazines de sociétéLes EpinesdrômoisesBelle revue bimestrielle de la sectionDrôme de la Fédération Rhône-Alpesde protection de la nature. Très bonneprés<strong>en</strong>tation des sujets chauds du départem<strong>en</strong>tavec un fil rouge : la lutte contrela chasse. Diffusée par tout un réseaude bénévoles dans l'<strong>en</strong>sembledu départem<strong>en</strong>t.n Les Epines drômoises, 9, rue du Lycée-Loubet, 26000 Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 81 12 44.et d'actualité, émissionsculturelles... Ces programmes ontpour but de favoriser l'intégration<strong>en</strong> France des populations immigréeset d'apporter au publicfrançais une meilleure connaissancedes autres cultures. RadioMéga rev<strong>en</strong>dique un ton, ellerefuse l'information racoleuse etrespecte la déontologie journalistique.Elle essaie de coller à sonépoque sans forcém<strong>en</strong>t suivreles effets de mode. Le but recherchéest qu'un maximum de personness'exprim<strong>en</strong>t à l'ant<strong>en</strong>ne.n Radio Méga (99,2), 10, Av<strong>en</strong>uePierre-Semard, 26000 Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 44 16 15.NouvellesRevue animée par l'associationTerre et Humanisme(voir <strong>en</strong> page 4) avec, autourde Pierre Rabhi, une spiritualitéextrêmem<strong>en</strong>t épurée et unevolonté de simpl<strong>ici</strong>té. Débatautour des "oasis <strong>en</strong> tous lieux"qui doiv<strong>en</strong>t servir de lieux de viepour accueillir des personnes quiveul<strong>en</strong>t être plus autonomes dansleur vie. Le bulletin fait le pointsur les pratiques et les débats<strong>en</strong> cours.n Nouvelles des Amis de Pierre Rabhi,Terre et humanisme, Le Vignal, 07230Lablachère, tél : 04 75 36 64 01.Et égalem<strong>en</strong>tArdèch<strong>en</strong> Envol, Fol, boulevard de laChaumette, BP 219, 07002 Privascedex, tél : 04 75 20 27 00.n Etamine, Chabannes, 07140 Malbosc.n Fréqu<strong>en</strong>ce 7 Association De sourcesûre, 14, place Bossuet, BP 206,07200 Aub<strong>en</strong>as, tél : 04 75 93 82 52.Radio associative existant depuis 1981et émettant sur le sud du départem<strong>en</strong>tde l'Ardèche. On peut l'<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre àAub<strong>en</strong>as (92.0), Joyeuse (91,2),Sampzon (89,4), pays de Vans (95,5).n Ozone, Frapna, Le Village, 07200Saint-Eti<strong>en</strong>ne-de-Fontbellon, tél : 0475 93 41 45. Revue trimestrielle dela fédération de protection de la naturede l'Ardèche. Problème de régularitédans la parution. Ouverture auxalternatives locales.n Info RC (88,6), quartier Roqua,BP 200, 07200 Aub<strong>en</strong>as,tél : 04 75 93 74 97.n La Gazette des villages, Le Village,07200 La Chapelle-sous-Aub<strong>en</strong>as,tél : 04 75 93 19 19.n Mouvem<strong>en</strong>t Oasis <strong>en</strong> tout lieu, Masde Beaulieu, 07230 Lablachère, tél :04 75 36 59 66. Bulletin de liaisontrimestriel <strong>en</strong>tre ceux et celles quimèn<strong>en</strong>t des expéri<strong>en</strong>ces de retourà la terre, dans un but de vie simple,selon les idées de Pierre Rabhi.n L'Echo des Cév<strong>en</strong>nes, BP 12, 07260Joyeuse. Revue critique anti-notables.Drôm<strong>en</strong> Alternatives bio, Bioconverg<strong>en</strong>cesRhône-Alpes, 11, rue Fulton, 26000Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 41 21 98. Petitbimestriel de liaison des agriculteursbio dans la région Rhône-Alpes.n Trait d'union, CRII-Rad, Le Cime,471, av<strong>en</strong>ue Victor-Hugo, 26000Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 41 82 50. Revuesemestrielle de la CRII-Rad, commissionde recherche et d'informationsindép<strong>en</strong>dantes sur la radioactivité. Lesrésultats de ce laboratoire indép<strong>en</strong>dant,avec de multiples révélations surles pollutions radioactives.n Le Laboratoire, 8, place Saint-Jean,26000 Val<strong>en</strong>ce. Bulletin des squats.n Radio M (88,3), 1 bis, place duMédiasMai, BP 183, 26200 Montélimar,tél : 04 75 01 36 60.n Soleil FM (89.3), 9, av<strong>en</strong>ued'Espoulette, 26200 Montélimar,tél : 04 75 92 03 03.n Le Crestois, 52, rue Sadi-Carnot26400 Crest, tél : 04 75 25 00 82.Hebdomadaire largem<strong>en</strong>t ouvertaux associations.n Alternatives rurales, 10, rueArchinard, 26400 Crest, tél : 04 7525 44 90. Depuis 1981, revue trimestriellede réflexion sur les alternatives<strong>en</strong> monde rural animée par un réseaud'associations dont Peuple et culture,Accueil paysan, Relier, Crefad,Asfodel... Numéros à thème et contributionsdes lecteurs. (Voir page 59).n Radio Saint-Ferréol, 94.2, maisondes associations, place de Gaulle,26400 Crest, tél : 04 75 40 62 49.Radio locale associative généraliste.Elle privilégie les annonces qui valoris<strong>en</strong>tles dynamiques locales du tissusocial ou professionnel (artisanat, tourisme,culture, sport, loisir...). Sa programmationmusicale permet à toutesles t<strong>en</strong>dances de s’exprimer, pour leplus grand plaisir de ses auditeurs.Depuis plus de vingt ans, la radio émetsur une quarantaine de communes,ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Val de Drôme,caractérisées par un métissage depopulations rurales et urbaines.n La Mauvaise herbe, Confédérationpaysanne, 60, av<strong>en</strong>ue Jean-Rabot,26400 Crest, tél : 04 75 25 21 72.n Goupil, Aspas, BP 505, 26401 Crestcedex, tél : 04 75 25 10 00.Trimestriel de l'association pourla protection des animaux sauvages(Aspas), avec brèves, dossier, infosjuridiques, livres à lire ou films à voir...n Radio A (97,8), 32/35, ruePompery, 26500 Bourg-lès-Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 56 18 33. Radio associativearméni<strong>en</strong>ne.SILENCE N°318/319 Janvier 200570


CultureAndré BucherQuand un agriculteur bio devi<strong>en</strong>tun écrivain reconnu, il pousse des livres pleinsde grands espaces et de relations chaleureuses.André Bucher est né <strong>en</strong> 1946 àMulhouse. Son père, chef de gare,aime jardiner et lui transmet cetamour. Alors qu'il est reçu à l'école normale,il préfère s'ori<strong>en</strong>ter vers une formationde techn<strong>ici</strong><strong>en</strong> supérieur. Il vit diff<strong>ici</strong>lem<strong>en</strong>tson passage à l'armée et se metalors à voyager. Il comm<strong>en</strong>ce à écrire etpublie deux recueils de poésie et unroman à 22 ans. Le premier roman sev<strong>en</strong>d à 3000 exemplaires ce qui pourraitlui ouvrir la porte d'une carrière littéraire.Mais nous sommes <strong>en</strong> 1968 et c'estl'époque des remises <strong>en</strong> cause. Il laissetout tomber pour se lancer dans uneav<strong>en</strong>ture communautaire, exerçant différ<strong>en</strong>tsmétiers comme bucheron, berger,ouvrier agricole, avant de découvrir cequi sera sa passion : l'agriculture biologiquequ'il pratique depuis 1970.Forte personnalitéde l'écologieA l'époque, dans cette région demoy<strong>en</strong>ne montagne, à la limite de laDrôme et des Alpes-de-Haute-Prov<strong>en</strong>ce,<strong>en</strong> haut de la vallée du Jabron, les exploitationsagricoles sont à l'abandon. Elles sev<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t alors pour presque ri<strong>en</strong> et c'estune bénédiction pour des jeunes qui ontpeu d'arg<strong>en</strong>t (1). Les remises <strong>en</strong> causesont nombreuses et l'agriculture biologique,plus respectueuse de la nature, quidemande plus de travail et plus d'att<strong>en</strong>tiondevi<strong>en</strong>t un fil conducteur pour son<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t. "La bio n'est pas une fin <strong>en</strong>soi, mais elle s'impose dans mon universet part<strong>ici</strong>pe d'une manière d'être".La communauté s'installe à Montfroc,à 1100 m d'altitude. Elle connaît des fluctuations,mais se mainti<strong>en</strong>t assez longtemps.P<strong>en</strong>dant ce temps, André Bucher apart<strong>ici</strong>pé à différ<strong>en</strong>ts mouvem<strong>en</strong>ts dont laplantation de 20 000 arbres.André Bucher va militer pour la bio<strong>en</strong> part<strong>ici</strong>pant à la mise <strong>en</strong> place desstructures professionnelles, aidant lesjeunes à franchir le pas, liant les contactavec les anci<strong>en</strong>nes générations (2). Ilsiège au conseil mun<strong>ici</strong>pal à partir de1978. En 1983, il lance la foire biologiquede Montfroc qui, d'année <strong>en</strong> année, malgrél'isolem<strong>en</strong>t, devi<strong>en</strong>t la plus grandefoire écolo de tout le sud-est de la France.Il part<strong>ici</strong>pe aux luttes syndicales auxcôtés de ce qui est dev<strong>en</strong>u la Confédérationpaysanne, n'hésitant pas à occuperdes terres abandonnées selon le principede "la terre à ceux qui la travaill<strong>en</strong>t".Lorsque le projet communautaires'achève, <strong>en</strong> 1989, André Bucher décidede se relancer dans l'écriture.Confirmationd'un écrivainIl ne r<strong>en</strong>once pas à l'agriculture biopour autant. Il jette des idées sur lespapiers qui pass<strong>en</strong>t, les stocke dans deschemises, les remet au propre, et p<strong>en</strong>dantles longues soirées d'hiver, la nuit, il semet à écrire. Exercice solitaire et diff<strong>ici</strong>le.Des notes <strong>en</strong> vrac, il passe à un premiertexte écrit à la main où s'ordonn<strong>en</strong>t leschapitres, il les repr<strong>en</strong>d <strong>en</strong>suite à lamachine à écrire, lit les textes à voixhaute pour <strong>en</strong> chercher la meilleure lisibilitéet quand <strong>en</strong>fin il estime qu'il <strong>en</strong> a finiavec les ratures, il saisie le tout à l'ordinateur,avec l'aide de sa femme qui maîtrisemieux la machine.Les manuscrits sont <strong>en</strong>voyés aux éditeurs.Longtemps sans succès. Inévitablem<strong>en</strong>t,une lettre arrive deux moisaprès l'<strong>en</strong>voi, cela ne correspond pas à lapolitique de la maison. Il appr<strong>en</strong>d queGallimard reçoit 1800 manuscrits parmois et que quelques-uns seulem<strong>en</strong>tseront lus. Un seul éditeur, Bourgois, luirépond par une grande lettre argum<strong>en</strong>téesoulignant qualités et défauts du manuscrit<strong>en</strong>voyé et lui donnant des <strong>en</strong>couragem<strong>en</strong>ts,mais lui disant ne publier que destraductions. C'est une période de doute,mais il continue à écrire.Un jour, il r<strong>en</strong>contre un copain à lasortie d'une librairie à Buis-les-Baronnies.Coïncid<strong>en</strong>ce, ils vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t d'acheter lemême livre. Ils <strong>en</strong> débatt<strong>en</strong>t. L'ami luiparle alors d'une anci<strong>en</strong>ne collaboratriced'Actes Sud qui a une maison de campagneun peu plus au sud. Celle-ci vi<strong>en</strong>tde lancer sa propre maison d'édition.André Bucher se r<strong>en</strong>d à l'adresse indiquéeet laisse une lettre dans la boîte auxlettres. Quelques semaines plus tard, ilreçoit une réponse : Sabine Wespieser luiJacques Le<strong>en</strong>hardtAndré Bucher.demande de lui <strong>en</strong>voyer un manuscrit. Il<strong>en</strong>voie alors celui qu'il vi<strong>en</strong>t de finir : sonneuvième manuscrit ! Dans les quinzejours qui suiv<strong>en</strong>t, elle l'appelle pour luidire qu'elle est d'accord pour le publier.Premiers succèsLe livre sort <strong>en</strong> septembre 2003, aumilieu du flot de romans qui sort traditionnellem<strong>en</strong>tà cette date (3). Chaqueannée, les libraires sélectionn<strong>en</strong>t quatrelivres dans quatre catégories différ<strong>en</strong>tes. Ilest choisi dans la catégorie des "premiersromans" (4). Cela le lance sous le feu desmédias. En un mois, le premier tirage de3000 exemplaires est épuisé. Les articlesde presse se succèd<strong>en</strong>t. Les journalistesvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t le r<strong>en</strong>contrer dans sa montagne.Il est invité un peu partout.Son premier livre, Le pays qui vi<strong>en</strong>t deloin, raconte l'histoire d'un jeune fugueurqui <strong>en</strong> v<strong>en</strong>ant se réfugier chez ses grandspar<strong>en</strong>ts,va se trouver face à face avec sonpère dans des circonstances exceptionnelles.L'occasion d'aller à la r<strong>en</strong>contrel'un de l'autre et de découvrir la vie de lacampagne, de s'interroger sur les s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>tsdans une famille, d'aborder audétour des pages les questions qui travers<strong>en</strong>taujourd'hui le monde rural (parexemple : est-il bi<strong>en</strong> normal de protégerles loups plutôt que les derniers agriculteurs? comm<strong>en</strong>t faire pour que les jeunespuiss<strong>en</strong>t s'installer à la campagne). AndréBucher cadre son roman dans sa propre(1) Aujourd'hui, après des années où le pétrole à basprix a permis de voyager de plus <strong>en</strong> plus loin, les propriétésse v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t très cher… pour les touristes quivi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de toute l'Europe, r<strong>en</strong>dant quasi-impossiblel'installation d'un jeune agriculteur.(2) Sur les 150 exploitations agricoles du canton,40 sont <strong>en</strong> bio.(3) En septembre 2003, il est sorti 650 romans dont350 d'auteurs français dont 82 premiers romans.(4) Même si on l'a vu, ce n'est pas vraim<strong>en</strong>t un premierroman : il a déjà publié <strong>en</strong> 1968.SILENCE N°318/31971Janvier 2005


montagne, au risque de reproduire lapolémique née dans le voisinage sur les"erreurs" de Giono. Contrairem<strong>en</strong>t à cedernier, André Bucher a choisi de décrireles lieux tels qu'ils sont.Lors de la foire bio, <strong>en</strong> octobre, alorsque le livre est tout juste sorti, André <strong>en</strong>dédicace plus de 150. Les g<strong>en</strong>s sont fiersd'un livre qui parle de ce qu'ils viv<strong>en</strong>t,même si l'histoire relève du roman. Aucours de l'année, André Bucher part<strong>ici</strong>pe àprès de quatre-vingt r<strong>en</strong>contres littéraires.Un an après, le livre s'est v<strong>en</strong>du à10 000 exemplaires et devrait connaîtreune suite <strong>en</strong> livre de poche. Le premierpour la jeune maison d'édition.Un deuxième titre est sorti à l'automne,Le cabaret des oiseaux, avec uneambiance plus rude. Bi<strong>en</strong> qu'écrit à la premièrepersonne par un jeune hommeconsidéré comme simple et qui est <strong>en</strong> prison,André Bucher nous fait <strong>en</strong>trer dans lapeau du personnage dont la mère est tuéesous ses yeux par des dét<strong>en</strong>us échappéesde la prison d'où il écrit. Une nouvellefois, l'action se situe dans la région.Nouveau succès avec 6000 exemplairesv<strong>en</strong>dus dès le premier mois.Il avait écrit il y a dix ans, une série detrois romans avec le même personnage,un anci<strong>en</strong> privé qui se retrouve à la campagneet qui, malgré lui, va souleverquelques sales histoires dans son voisinage.Le premier élém<strong>en</strong>t de cette trilogiedevrait sortir avant l'été.Un chi<strong>en</strong> dansun jeu de quilleAndré Bucher a <strong>en</strong>fin franchi les portesde la littérature et ce qu'il y découvre n'estguère réjouissant. Maisons d'éditioncontrôlées par de grands groupes.Logiques financières. Libraires débordéspar une production pléthorique. Critiquespar copinage et r<strong>en</strong>voi d'asc<strong>en</strong>seur : teljournaliste parle du livre de tel autre journalistequi vante celui du premier.Pour le mom<strong>en</strong>t, il garde la tête froide,dans son exploitation agricole, cultivantla bio le jour, écrivant le soir. Le succèsassuré par le public provoque un intérêtchez les critiques qui cherch<strong>en</strong>t oùclasser cet olibrius. Il ne correspond pasaux "écrivains du terroir" car ses livressont situés dans le contemporain. Il serev<strong>en</strong>dique, s'il faut une étiquette, écrivaind'un territoire, car à mettre un cadreà son imaginaire, autant que ce soit celuiqu'il aime. Pour lui, il se situe plus ducôté des grands récits ethnologiques. Atravers des histoires de s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts, ilreplace les acteurs dans une nature qu'ilrespecte et qu'il aime. L'écologie va peutêtre percer <strong>en</strong> littérature. Cette année, lafoire de Montfroc a été sous le feu desmédias.Michel Bernard nLivresLa gastronomieau détourdu chemin200 recettes culinairesà base de plantessauvagesPhilippe RivaultEd. L'Arbre de vie2002 - 130 p. - 21€Philippe Rivault nous montrecomm<strong>en</strong>t reconnaître, récolteret cuisiner 80 plantes, fleurset fruits comestibles qui pouss<strong>en</strong>tà l'état sauvage dans nos campagneset forêts. Ces végétauxn'att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t qu'à être cueillis lorsde nos randonnées pédestreset offrir leurs bi<strong>en</strong>faits gratuitssous forme de potages dél<strong>ici</strong>eux,de salades étonnantes,de gratinssuccul<strong>en</strong>ts ou degâteaux. Pleinesde vertus méd<strong>ici</strong>naleset d'énergi<strong>en</strong>aturelle, cesplantes sauvagessont aussi excell<strong>en</strong>tespournotre santé.Le gardi<strong>en</strong>du feuMessage de sagessedes peuples traditionnels2003 - 186 p. - 6,20€Parolede terreUne initiation africaine1996 - 246 p. - 7,70€Du Saharaaux Cév<strong>en</strong>nesItinéraire d'un hommeau service dela Terre-Mère2002292 p. - 9,50€Pierre RabhiEd. AlbinMichelSans cesse rééditéset maint<strong>en</strong>antdisponibles <strong>en</strong>livres de poche,ces troisouvrages publiés initialem<strong>en</strong>t parPierre Rabhi dans les années 80racont<strong>en</strong>t son parcours singulier,depuis son <strong>en</strong>fance africaineà son implantation ardéchoise <strong>en</strong>passant par le travail de l'immigré<strong>en</strong> région parisi<strong>en</strong>ne, ses expéri<strong>en</strong>ces<strong>en</strong> agro-écologie auLibrairiesArdèch<strong>en</strong> Editions Saint-Michel, 07200 Saint-Michel-de-Boulogne, tél : 04 75 87 1050. Editions astrologie, développem<strong>en</strong>tintérieur et spiritualité.n Editions Chant de la terre, Kanimahé,07690 Saint-Juli<strong>en</strong>-Vocance,tél : 04 75 34 73 81.Drôm<strong>en</strong> Librairie Notre Temps,30, Grande-Rue, 26000 Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 43 78 79.Accueil de réunions d'Attac.n Atelier 26, ZA Les Blaches, 26270Loriol, tél : 04 75 85 51 00. C'est l'imprimeurde la revue, qui après avoir comm<strong>en</strong>céà Lyon, s'est installé à Lorioldepuis maint<strong>en</strong>ant pas mal d'années.Effectue de nombreux travaux militantsà tarifs intéressants pour les associations.n Librairie du Port, 17, rue Archinard,26400 Crest, tél : 04 75 76 85 85.Accueil de réunions d'Attac.Burkina et ailleurs. Trois classiquesde la littérature écologiste.Voir égalem<strong>en</strong>t l'article sur Terreet humanisme, page 4.MoutonsrebellesBéatrice BarrasEd. Repas2003 - 172 p.14 €En 1975, cinq amis,sans un sou <strong>en</strong>poche, décid<strong>en</strong>t deredonner vie à la dernière filatured'Ardèche tombée <strong>en</strong> ruines. Ilsfont aussi le pari de recréer lafilière laine de leur région,n Du papier à l'être, P. André,Vieuxvillage, 26510 Sahune, tél : 04 75 27 4310. V<strong>en</strong>te sur les marchés et par correspondancede papier recyclé, crayonset fournitures non-toxiques, librairi<strong>en</strong>ouvel âge et artisanat.n Librairie Colophon, Maison du Bailli26230 Grignan, tél : 04 75 46 57 16.A la fois café littéraire et musée du livre.La librairie Colophon à Grignan.pari qu'ils ti<strong>en</strong>dront par la forcede l'équipe et de la coopérationqui demeurera le moteur ess<strong>en</strong>tielde l'histoire d'Ardelaine, racontée<strong>ici</strong> par l'une des fondatrices.Et égalem<strong>en</strong>tn La châtaigne, trésor d'automne,Suzanne et H<strong>en</strong>ri Blanc, La Roche,07110 Beaumont. 160 recettesde cuisine à base de châtaigne par unaubergiste qui a vingt ans de pratique.n Simples, sauvages et comestibles.Hélène Bouhofra, Ed. Chant dela terre, 2004 - 128 p. - 16 €.n Tipi, le guide complet pourconnaître, construire et utiliserle meilleur des habitats mobiles.Wolf Leth. Ed. Leith (Montaulieu,26110 Nyons), 1989.DRSILENCE N°318/31972Janvier 2005


VUNord-Pas-de-CalaisLe prochain numéro régional sera consacré auNord-Pas-de-Calais. Si vous désirez nousaider à concevoir ce numéro, nous pouvonsvous <strong>en</strong>voyer un courrier avec les explicationspour la recherche des reportages. Ecriveznousou téléphonez-nous (de préfér<strong>en</strong>cele mercredi au 04 78 39 55 33).L Y O NPrimevère 2005Nous cherchons des volontaires pour t<strong>en</strong>irle stand de Sil<strong>en</strong>ce au salon Primevère,à Eurexpo, les 25, 26 et 27 février. Si vouspouvez donner au moins deux heures, vouspouvez pr<strong>en</strong>dre contact dès maint<strong>en</strong>ant avecDorothée Fessler <strong>en</strong> téléphonant à Sil<strong>en</strong>cele v<strong>en</strong>dredi au 04 78 39 55 33ou les autres jours au 04 74 65 50 34.Bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ue à PaulAprès la naissance de Paul, 2,660 kg, sonpère, Lasserpe va disposer de nombreusesnuits blanches pour nous faire des dessins.Bravo !de l’intérieur...Débattre autour de S!l<strong>en</strong>ceDepuis octobre, nous avons décidé de sous-traiter l'expédition de la revue car nous avonsatteint un développem<strong>en</strong>t (7500 ex) qui devi<strong>en</strong>t diff<strong>ici</strong>le à gérer même avec la bonne volontédes bénévoles lyonnais et des lecteurs de passage.Nous avons décidé de remplacer l'expédition par une soirée de débat c<strong>en</strong>trée sur le thèmedu numéro ou sur un des articles.Cette initiative a provoqué quelques courriers de lecteurs qui nous demand<strong>en</strong>t pourquoi nepas organiser de tels débats de manière déc<strong>en</strong>tralisée un peu partout.Nous n'avons pas les forces militantes pour cela. Par contre, n'hésitez pas à organiser vousmêmesde tels débats, soit sous forme d'un café-S!l<strong>en</strong>ce, soit d'une soirée chez un lecteur,soit d'une émission sur une radio-libre… Nous ne pouvons pas vous communiquer lesadresses locales des lecteurs, mais par contre, si vous vous y pr<strong>en</strong>ez deux mois à l'avance,nous pouvons annoncer ces soirées dans la revue.Lyon : Soirées Sil<strong>en</strong>ceMarchandisation du mondeSil<strong>en</strong>ce vous invite à un débat dans ses locaux le v<strong>en</strong>dredi 21 janvier, à 18 h autour du thème dela marchandisation du monde, des négociations de l'OMC, des m<strong>en</strong>aces de l'AGCS, de la notionde bi<strong>en</strong>s communs…Les débats suivants auront lieu les: 18 février (sur écologie et culture alternative),18 mars, 22 avril... (aux Ateliers, 9, rue Dum<strong>en</strong>ge, Lyon 4 e )N° 320 (février) : clôture des articles et comité de lecture : samedi 18 décembre à 14 h.Clôture des brèves : mercredi 5 janvier à 12 h.N° 321 (mars) : clôture des articles et comité de lecture : samedi 29 janvier à 14 h.Clôture des brèves : mercredi 2 février à 12 h.Bulletin d’abonnem<strong>en</strong>t page 95La Poste<strong>en</strong> chute libreLes lecteurs se plaign<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plusde recevoir le numéro tard dans le mois(jusqu'au 15 du mois pour le numéro d<strong>en</strong>ovembre… à Gr<strong>en</strong>oble à 100 km de Lyon !).Il faut savoir que les numéros sont postéssystématiquem<strong>en</strong>t quelques jours avant la findu mois (le 24 novembre pour le numérode décembre, le 22 décembre pour celui-ci)et que c'est La Poste qui ne fait pas sontravail… puisqu'elle nous garantit <strong>en</strong> principeun délai de distribution de 48 h.Dernier avatar de la Poste. Au mom<strong>en</strong>tdu salon Marjolaine, à Paris, nous <strong>en</strong>voyonsun paquet à notre correspondante à Paris.Le paquet <strong>en</strong>voyé <strong>en</strong> colissimo met plusd'une semaine à arriver. Surprise : la postel’a retamponné avec 4 jours d’intervalle.Le "tampon de la poste" ne peut plus faire foi !Et n'essayez pas de vous plaindre ! Vous perdezdes heures dans les méandres de l'administration…pour obt<strong>en</strong>ir qu'une <strong>en</strong>quête soitouverte, <strong>en</strong>quête dont évidemm<strong>en</strong>t vous n'<strong>en</strong>t<strong>en</strong>drezjamais plus parler.La solution existe : cela s'appelle embaucheset restauration du service public.NucléairePrivatisation d'EDFn EDF placé <strong>en</strong> bourse ? "EDF, a un an pourdev<strong>en</strong>ir un champion europé<strong>en</strong>, un leader dansle secteur de l'électr<strong>ici</strong>té nucléaire", Jean-PierreRaffarin, Wall Street Journal (repris dans LeMonde du 24 septembre 2004). Alors que legouvernem<strong>en</strong>t donne un an à EDF pour se préparerà <strong>en</strong>trer <strong>en</strong> bourse, il est intéressant desavoir ce qu'<strong>en</strong> p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t les investisseurs étrangers.Ainsi, dès son édition du 1er juillet 2004,The Economist publiait un article rappelantqu'EDF a un déf<strong>ici</strong>t important (on le croyaitalors de 24 milliards) et qu'il serait sans doutebeaucoup plus important si l'<strong>en</strong>treprise n'avaitpas eu le monopole de l'électr<strong>ici</strong>té et la garantiede l'Etat pour ses investissem<strong>en</strong>ts. L'articlerappelle égalem<strong>en</strong>t qu'<strong>en</strong> cas de privatisationet de libre-concurr<strong>en</strong>ce, EDF devrait trouvercomm<strong>en</strong>t s'assurer contre un év<strong>en</strong>tuel accid<strong>en</strong>tnucléaire, alors que jusqu'à maint<strong>en</strong>ant, c'estl'Etat qui assurerait les frais. La revue pose égalem<strong>en</strong>tla question des coûts des déchets et dudémantèlem<strong>en</strong>t nettem<strong>en</strong>t sous-estimés dansla comptabilité d'EDF. Si EDF a réussi jusqu'àmaint<strong>en</strong>ant son expansion internationale, c'estprécisém<strong>en</strong>t parce qu'elle n'avait pas les mêmesrègles du jeu que les autres compagnies privéeset ri<strong>en</strong> ne dit que maint<strong>en</strong>ant, elle continueraà pouvoir se développer aussi rapidem<strong>en</strong>t.n EDF r<strong>en</strong>floué avec notre arg<strong>en</strong>t. Le ministèredes finances a annoncé que le gouvernem<strong>en</strong>tpourrait investir au moins 8 milliards d'eurosdans EDF <strong>en</strong> 2005 pour l'aider à épurer sadette… Cela ne devrait guère <strong>en</strong>thousiasmer lesinvestisseurs <strong>en</strong> vue d'une privatisation. Pourquoimettre de l'arg<strong>en</strong>t dans une <strong>en</strong>treprise qui <strong>en</strong>perd ? Le rapport d'expertise lancé par le nouveauprésid<strong>en</strong>t a donné des résultats catastrophiques: les fonds propres d'EDF ne serai<strong>en</strong>tque de 20,3 milliards d'euros, mais le changem<strong>en</strong>tde statut implique qu'EDF reverseà la caisse générale des retraites <strong>en</strong>viron15 milliards, et <strong>en</strong>core 4,5 à la caisse maladie.Par rapport au démantèlem<strong>en</strong>t des installationsnucléaires, c'est l'Etat qui <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>d la responsabilité,mais qui demande une part<strong>ici</strong>pation financière…qui devrait être de l'ordre du milliardd'euros par réacteur. Autant dire qu'il n'y a pasde fonds propres à EDF.B U R E 2 0 0 5Appel aux artistesAlors que la m<strong>en</strong>ace que le laboratoire<strong>en</strong> construction se transforme <strong>en</strong> poubell<strong>en</strong>ucléaire est de plus <strong>en</strong> plus précise, lescollectifs opposés à ce projet lanc<strong>en</strong>t un appelpour un imm<strong>en</strong>se rassemblem<strong>en</strong>t festif,du 29 au 31 juillet2005. Un appel estlancé aux artistes quiveul<strong>en</strong>t y part<strong>ici</strong>per.On peut contacterAchille Lor<strong>en</strong>tztel : 03 83 42 40 90mail : 6sons@ free.frou Nadine Schneidertel : 03 29 45 11 99.DRSILENCE N°318/319 Janvier 200573


DRNucléaireLa diagonalede TchernobylLa Compagnie Brut de béton à Avignon.Depuis 1998, la compagnie dethéâtre Brut de béton joue un peupartout la mise <strong>en</strong> scène du livreLa supplication de SvetlanaAlexievitch. En avril 2002, ellejoue pour la première fois cettepièce à Gomal, <strong>en</strong> Bélarus, à lalimite de la zone interdite. Auprintemps 2004, la compagniepart<strong>ici</strong>pe au tour de France antinucléaireorganisé par le RéseauSortir du nucléaire. Pour le vingtièmeanniversaire de l'accid<strong>en</strong>t,le 26 avril 2006, la compagnieBrut de béton se lance dans undéfi : jouer devant le sarcophagede Tchernobyl avec comme seulpublic les morts. Mais <strong>en</strong>suite, latroupe <strong>en</strong>visage de se déplacer deSaint-Pétersburg à Cadix jusqu'<strong>en</strong>juillet 2006, sur les tracesdu nuage radioactif, pour rappelerque des personnes continu<strong>en</strong>t àmourir là-bas et que nous vivonssur un sol contaminé pour lessiècles à v<strong>en</strong>ir. Les comédi<strong>en</strong>sseront de plusieurs nationalités :russes, biélorusses, ukraini<strong>en</strong>s,français, japonais, polynési<strong>en</strong>s,états-uni<strong>en</strong>s, autant de pays d'originescontaminés par le nucléaire.Chacun parlera dans sa langue.La compagnie cherche actuellem<strong>en</strong>tdes part<strong>en</strong>aires : journalistes,traducteurs, directeursde salles, artistes, militants…pour monter ce spectacle itinérant.Brut de Béton, 25, rueCarnot, BP 9, 63160 Billom,tél : 04 73 68 46 15.G R A V E L I N E S58 contaminations !235 personnes, la plupart intérimaires,sont interv<strong>en</strong>ues <strong>en</strong>tre le12 et le 14 octobre pour la maint<strong>en</strong>anceannuelle du réacteur n°6de Gravelines. 58 <strong>en</strong> sont ressortisavec selon EDF "de légèresdoses de contamination". Le relâchem<strong>en</strong>td'un nuage radioactifdans une salle où les personnestravaillai<strong>en</strong>t a été signalé troptardivem<strong>en</strong>t par une alarme.DRDRLes inspecteurs de la sûreténucléaire ont jugé que l'incid<strong>en</strong>tprov<strong>en</strong>ait "d'une déf<strong>ici</strong><strong>en</strong>ce dansl'analyse de la situation". LeRéseau Sortir du nucléaire arelevé que huit autres salariésd'<strong>en</strong>treprises sous-traitantes ontégalem<strong>en</strong>t été contaminés surquatre autres sites aux mêmesdates. Le Réseau dénonce lerecours à des employés non suffisamm<strong>en</strong>tformés aux risquesdu nucléaire.D R Ô M ERéseau Sortirdu nucléaireLe Réseau Sortir du nucléaireti<strong>en</strong>dra son assemblée généraleà Val<strong>en</strong>ce, les 29 et 30 janvierau c<strong>en</strong>tre l'Epervière de Val<strong>en</strong>ce,dans la Drôme. L'occasion defaire le point sur les campagnes<strong>en</strong> cours et d'<strong>en</strong> annoncer de nouvelles.Cette réunion est ouverteuniquem<strong>en</strong>t aux représ<strong>en</strong>tants des700 groupes adhér<strong>en</strong>ts. RéseauSortir du nucléaire, 9, rueDum<strong>en</strong>ge, 69317 Lyon cedex 04,tél : 04 78 28 29 22.P I E R R E L A T T ESûretédéfaillanteUne simulation d'accid<strong>en</strong>t sur lesite d'<strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>t de l'uraniumComurhex à Pierrelatte a valu unrapport sévère des inspecteurs desûreté qui relèv<strong>en</strong>t qu'il a fallu12 minutes pour décl<strong>en</strong>cher lasirène, 39 minutes pour alerterla préfecture… ce qui <strong>en</strong> cas devrai nuage radioactif aurait signifiéune contamination totale del'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t dans ce délai.C'est le Réseau Sortir dunucléaire qui a r<strong>en</strong>du public,le 16 novembre, le rapport desautorités de sûreté.Sébasti<strong>en</strong> Briat tué par un trainLes antinucléaires se sont à nouveau mobilisés pour freiner lepassage d'un train de déchets parti de La Hague le 6 novembre.Plusieurs milliers de personnes ont investi des gares allemandes.En France, le 7 novembre, un train a été bloqué p<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t deux heures,vers midi, à la gare de Laneuveville-devant-Nancy (Meurthe-et-Moselle) par deux militants proches du Réseau Sortir du nucléaire<strong>en</strong>chaînés sur la voie. Quelques dizaines de kilomètres plus loin,d'autres militants s'étai<strong>en</strong>t à leur tour <strong>en</strong>chaînés sur la voie, àAvricourt (40 km à l'est de Nancy). Ni la police ni la SNCF, ni leRéseau Sortir du nucléaire n'ont eu connaissance de ce nouveaublocage et le convoi de 2000 tonnes est arrivé sur les manifestantsà près de 100 km/h. Il n'a pas pu freiner à temps et Sébasti<strong>en</strong> Briat,23 ans, est mort après avoir eu la jambe sectionnée alors qu'ilquittait précipitamm<strong>en</strong>t la voie.Il était 14h40. Sébasti<strong>en</strong> Briat militait au sein des collectifs contrel'<strong>en</strong>fouissem<strong>en</strong>t des déchets à Bure (Meuse) et faisait partie localem<strong>en</strong>td'un groupe d'arts de la rue. Il v<strong>en</strong>ait de part<strong>ici</strong>per à la créationd'une section CNT-Etudiants à l'université de Nancy. Avec huitpersonnes, ils avai<strong>en</strong>t décidé de mettre <strong>en</strong> place un barrage supplém<strong>en</strong>taire…L'<strong>en</strong>quête a montré que du fait du retard de 2 h pris lorsdu blocage précéd<strong>en</strong>t, l'hélicoptère de l'armée qui précède habituellem<strong>en</strong>tle train pour repérer les manifestants, était alors parti fairele plein de kérosène.Les Verts, réunis le même jour à Toulouse pour préparer les procès desfaucheurs d'OGM, ont rappelé que "La désobéissance civile n'existe dansune société démocratique que lorsque la volonté de débattre des sujetsess<strong>en</strong>tiels n'est pas respectée". Que faut-il faire pour rappeler que lapolitique des gouvernem<strong>en</strong>ts, de gauche comme de droite, est <strong>en</strong> totaleopposition avec une opinion publique qui à plus de 90% demandela réori<strong>en</strong>tation de la politique énergétique <strong>en</strong> faveur des énergiesr<strong>en</strong>ouvelables et à 60% l'arrêt de tout projet de nouveaux réacteursnucléaires. Le Parti socialiste de la Haute-Marne abonde dans le mêmes<strong>en</strong>s : "Ce dramatique accid<strong>en</strong>t nous laisse à p<strong>en</strong>ser que la démocratieest <strong>en</strong> danger quand l'<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t militant conduit à mettresa vie <strong>en</strong> péril".Les Verts, les Amis de la Terre, Cap 21, les Alternatifs, le MEIet d'autres ont demandé qu'une <strong>en</strong>quête jud<strong>ici</strong>aire soit ouverte.Gre<strong>en</strong>peace, spécialiste de ce g<strong>en</strong>re d'action, rappelle que c'est lapremière fois <strong>en</strong> tr<strong>en</strong>te-trois ans d'action de ce g<strong>en</strong>re qu'un accid<strong>en</strong>tmortel a lieu <strong>en</strong> France. Il y a déjà eu un accid<strong>en</strong>t de ce g<strong>en</strong>re aux USAdans les années 80 quand des vétérans du Viet-nam se sont couchéssur une voie pour empêcher le passage d'un train chargé d'armesà destination des Contras, opposition armée au gouvernem<strong>en</strong>tsocialiste du Nicaragua d'alors.En Allemagne, les opposants au convoi ont maint<strong>en</strong>u les actions det<strong>en</strong>tative de blocage. 11 000 pol<strong>ici</strong>ers avai<strong>en</strong>t été déployés pour protégerle convoi. Les banderoles des manifestants ont été remplacées pardes tissus noirs pour protester contre la mort de Sébasti<strong>en</strong> Briat.Le syndicat Sud-Rail, qui souti<strong>en</strong>t les manifestants, a dénoncé la vitessedu train. Selon les cheminots, un train même s'il bénéf<strong>ici</strong>e comme <strong>ici</strong>d'une vitesse autorisée de 100 km/h, doit, <strong>en</strong> cas de risque de manifestation,rouler à "marche prud<strong>en</strong>te", c'est-à-dire à vue et doit pouvoirs'arrêter sur la distance correspondant à sa visibilité.Ils dénonc<strong>en</strong>t les ordres qui ont sans doute été donnés de rouler vitepour rattraper le temps perdu lors du précéd<strong>en</strong>t blocage. Le syndicatdemande que soit <strong>en</strong>gagé un débat sur le principe de ces transportsqui ne bénéf<strong>ici</strong>e qu'à Areva et représ<strong>en</strong>te un danger pour tout le monde.Le 10 novembre, jour de l'<strong>en</strong>terrem<strong>en</strong>t de Sébasti<strong>en</strong>, des veillées auxbougies se sont t<strong>en</strong>ues dans de très nombreuses gares de France,avec la prés<strong>en</strong>ce de nombreux cheminots.P-E. WeckRecueillem<strong>en</strong>t à Paris gare de l’Est.SILENCE N°318/319 Janvier 200574


Et un EPR de plus pour"la presqu'île nucléaire"EnergiesSurprise pour certains : Flamanville (Manche) a été choisie pour y implanterun EPR ! Pas pour le collectif régional L'EPR, Non merci, ni ailleurs, ni <strong>ici</strong>.C'était du cinquante-cinquante avec P<strong>en</strong>ly près de Dieppe (Seine-Maritime) :P<strong>en</strong>ly, un choix technique et économique, Flamanville, un choix politique.du nord Cot<strong>en</strong>tin estliée à l'Etat c<strong>en</strong>tral depuis ColbertL’économieet les glaceries ; à l'armée, depuisla construction du port de Cherbourg faceà l'<strong>en</strong>nemi anglais de la fin du règne deLouis XVI, à celui de Napoléon III ; <strong>en</strong>passant par le camp de Boulogne deNapoléon Ier : son ars<strong>en</strong>al existe depuisplus d'un siècle. Il est nucléaire depuis lesannées 60 et le retour de de Gaulle aupouvoir.Le Royaume-Uni avait déjà immergédes fûts de déchets radioactifs dans la fossedes Casquets, au nord-ouest de la presqu'îlede La Hague dans les années 50.L'ars<strong>en</strong>al de Cherbourg construit dessous-marins à propulsion nucléaire etstocke sur la digue du Homet les combustiblesirradiés de leurs réacteurs à eaupressurisée avant leur transport àCadarache.La construction de la première usinedite de retraitem<strong>en</strong>t — <strong>en</strong> réalité d'extractionde plutonium — a comm<strong>en</strong>cé audébut des années 60.En 1967, le CEA (1) obti<strong>en</strong>t pourInfratome (<strong>en</strong>treprise privée qui n'existeplus aujourd'hui) l'autorisation de stocker,à cru, sur des terres marécageuses desdéchets nucléaires dits de faible etmoy<strong>en</strong>ne activité, mais avec <strong>en</strong>viron 100kg de plutonium disséminés, 200 tonnesd'uranium… Aujourd'hui, l'ANDRA (2),<strong>en</strong> a hérité.L'usine de retraitem<strong>en</strong>t-extraction deplutonium apparti<strong>en</strong>t à la Cogéma (3), destatut privé depuis 1976, actuellem<strong>en</strong>tintégrée dans le cartel Aréva (4) <strong>en</strong>coresous contrôle de… l'Etat.En 1986-1987, à Flamanville, deuxréacteurs de 1300 mégawatts (au lieu dequatre prévus initialem<strong>en</strong>t) comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>tà fonctionner, malgré une longue résistanceanimée par le Crilan (5). Des couloirsde lignes THT (6) sort<strong>en</strong>t l'électr<strong>ici</strong>tévers Tourbes-Ca<strong>en</strong> et l'Ile-de-Franced'un côté et de l'autre vers Domloup-R<strong>en</strong>nes et la Bretagne.DRSous-marin <strong>en</strong> construction à l’ars<strong>en</strong>al de Cherbourg.En 1991, après des études m<strong>en</strong>ées surBarfleur (pointe est du Cot<strong>en</strong>tin) la mobilisationbloque un projet de stockage profondde déchets nucléaires dits de hauteactivité vitrifiés. La "culture nucléaire" dela presqu'île n'a pas alors opéré.Pourquoi un EPRmaint<strong>en</strong>ant et <strong>ici</strong> ?Depuis la forte manifestation duCarnet, <strong>en</strong>tre Nantes et Saint-Nazaire (7),EDF a estimé que l'implantation d'unréacteur sur un site nouveau serait deplus <strong>en</strong> plus diff<strong>ici</strong>le. Framatome faisaitdéjà pression pour installer son EPR (8).Depuis la canicule de l'été 2003, plutôt <strong>en</strong>bord de mer : Restai<strong>en</strong>t donc Gravelines(Nord), P<strong>en</strong>ly et Flamanville.Techniquem<strong>en</strong>t, à P<strong>en</strong>ly, le couloir delignes THT y est déjà <strong>en</strong> place, pas àFlamanville où il faudrait <strong>en</strong> construireun nouveau vers Laval-sud (200 km)pour les pays de Loire. Le coût supérieurde Flamanville et la difficulté d'implanterde nouveaux pylônes dans le sud Mancheoù la Confédération paysanne (avecFrançois Dufour) est majoritaire, r<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>tEDF rétic<strong>en</strong>te.Politiquem<strong>en</strong>t, autour de Flamanville,Aréva a infiltré toutes les institutions dunord Cot<strong>en</strong>tin. Une association de promotiondu site de Flamanville Proflam,grassem<strong>en</strong>t subv<strong>en</strong>tionnée par les collectivitésterritoriales, a été mise <strong>en</strong> place parla chambre de commerce et d'industrie deCherbourg et des élus de droite commede gauche dont on ne sait plus, depuisplusieurs années déjà, qui sont les pluspro-nucléaires. Leur seul désaccord ?(1) Commissariat à l'énergie atomique, sous tutelle duministère de la déf<strong>en</strong>se.(2) Ag<strong>en</strong>ce nationale pour la gestion des déchetsradioactifs.(3) Compagnie générale des matériaux radioactifs.(4) Aréva regroupe cinq sociétés dont quatre dans l<strong>en</strong>ucléaire : la Cogéma, Framatome (66%, le reste àSiem<strong>en</strong>s), Technicatome et Arava R&T, la cinquièmeétant de la connectique.(5) Comité de réflexion, d'information et de lutteantinucléaire.(6) Très haute t<strong>en</strong>sion, jusqu'à 400 000 volts.(7) Une chaîne humaine de plus de 20 000 personnesle 1er juin 1997, jour des élections législatives.(8) Notamm<strong>en</strong>t pour v<strong>en</strong>ger l'affront subi après l'arrêtde Superphénix <strong>en</strong> juin 1997.SILENCE N°318/31975Janvier 2005


Faut-il ou non modifier la répartitiondes taxes : plus pour l'agglomération deCherbourg, de gauche, et moins pour ledépartem<strong>en</strong>t, à droite, ou bi<strong>en</strong> statu quo,la plus grande partie rev<strong>en</strong>ant au départem<strong>en</strong>t? Le conseil général de la Manches'est prononcé favorablem<strong>en</strong>t au projetd'EPR (avec seulem<strong>en</strong>t trois abst<strong>en</strong>tions).Fin juin 2004, Le conseil régional deBasse-Normandie, à majorité de gauche, aaussi voté à une majorité relative pourune motion PS-PC considérant "souhaitable"l'EPR : opposition de la droite,refus de vote du groupe radicaux citoy<strong>en</strong>sverts (RCV). Ce dernier groupe danslequel figure les Verts constitue uneminorité de blocage. En votant contre, ilpouvait repousser la motion, mais il n'apas voulu remettre <strong>en</strong> cause sa part<strong>ici</strong>pationà la majorité. C'est une "faute politiquegrave" de la part de RCV a déclaré lecollectif L'EPR, non merci.Les choses se sont précipitées à la finoctobre <strong>en</strong> faveur de Flamanville. AnneLauvergeon, présid<strong>en</strong>t d'Aréva, est r<strong>en</strong>tréebredouille de son voyage <strong>en</strong> Chine,plus convaincue que jamais qu'il fallaitconstruire un EPR <strong>en</strong> France pour lev<strong>en</strong>dre plus facilem<strong>en</strong>t à l'étranger.Sarkozy a voulu régler l'affaire de l'EPRavant de passer de son ministère à la têtede l'UMP et le sénateur, présid<strong>en</strong>t duconseil général de la Manche, Legrand, aproposé au nouveau PDG d'EDF depr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> charge le surcoût des couloirsde lignes de Flamanville (estimé à 100millions d'euros). Il promet d'exonérerEDF de taxe professionnelle, <strong>en</strong> totalitép<strong>en</strong>dant un an et partiellem<strong>en</strong>t, de façondégressive, p<strong>en</strong>dant cinq ans. Un investissem<strong>en</strong>tpour la taxe à v<strong>en</strong>ir au-delà decinq ans… C'est ainsi qu'EDF a cédé !Comm<strong>en</strong>t la presqu'îledu Cot<strong>en</strong>tin <strong>en</strong> est-ellearrivée là ?Majoritaires <strong>en</strong> Cot<strong>en</strong>tin dans lesannées 1970, nous sommes dev<strong>en</strong>usminoritaires et les écolos sont mêmeaujourd'hui les boucs émissaires de lacrise qui y sévit : le paroxysme a étéatteint le 19 janvier 1999 quand DanielCohn-B<strong>en</strong>dit, Noël Mamère, PaulLannoye, Marie-Anne Isler-Béguin, C.Durchon et moi-même, avons été molestéslors de notre visite de la Cogéma-Hague et empêchés de t<strong>en</strong>ir meeting àCherbourg.FramatomeDessin simpliste du réacteur EPR.Le chômage est ress<strong>en</strong>ti comme lapremière m<strong>en</strong>ace <strong>en</strong> Cot<strong>en</strong>tin.Depuis le début des années 1980, la désindustrialisationy sévit hors nucléaire :• dans la métallurgie : fermeture deBabcock et de l'IUE (fabrication de plateformespétrolières) ;• dans le textile (Dormeuil) ;• dans l'électronique : CIT- Alcatel ;• dans les activités portuaires : départ duterminal Toyota ; le projet de Fastships(transports transatlantiquesrapides) traîne depuis des années ;annonce de l'arrêt de l'activité de P&O(Trans-Manche).• dans la Navale (les célèbres vedettes deCherbourg des CMN).Elle sévit même dans le nucléaire :• depuis la chute du mur de Berlin, onconstruit moins de sous-marins même sion <strong>en</strong> v<strong>en</strong>d au… Pakistan et, pour êtr<strong>en</strong>eutre à… l'Inde : 2500 emplois aujourd'huià l'Ars<strong>en</strong>al contre 5000 à son maximum.• le c<strong>en</strong>tre de stockage des matières radioactivesde l'Andra, saturé, est <strong>en</strong>tré <strong>en</strong>phase de surveillance.• La Cogéma utilise <strong>en</strong>core <strong>en</strong>viron 3000ag<strong>en</strong>ts et quelques c<strong>en</strong>taines de personnelsd'<strong>en</strong>treprises, mais les usines UP2800 et UP3, depuis trois ans ne travaill<strong>en</strong>tque sur la base de 900 à 1100 tonnes/ande combustibles irradiés, au lieu des 1700autorisés par les nouveaux décrets. UP2800 à plein, avec les contrats qu'EDFvi<strong>en</strong>t seulem<strong>en</strong>t de signer, opérationnelsjusqu'<strong>en</strong>… 2007. UP3 t<strong>en</strong>d vers zéro (9).Pour l'instant, la réduction d'effectifs estle lot des <strong>en</strong>treprises sous-traitantes. Pasde lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>ts d'ag<strong>en</strong>ts Cogéma, maispas d'embauches, les départs à la retraitesuffis<strong>en</strong>t à gérer le "dégraissage".Depuis la fin des grands chantiers deLa Hague (fin des années 80, début desannées 90) le taux de chômage du nordCot<strong>en</strong>tin est supérieur à la moy<strong>en</strong>neeuropé<strong>en</strong>ne : ceci lui a valu de bénéf<strong>ici</strong>ertrois fois de l'objectif 2 europé<strong>en</strong>, p<strong>en</strong>dant15 ans, utilisé surtout pour le tourisme(10) et la formation (IUT), mais pas pourl'emploi industriel.Les syndicats locaux sont, par la forcedes choses, dirigés par des ag<strong>en</strong>ts dunucléaire : leurs représ<strong>en</strong>tants sont parfoismême plus pro-nucléaires que lesdirections des <strong>en</strong>treprises. Les sympathisantsantinucléaires se font discrets, pourne pas être repérés et nuire à leur famille.Ainsi <strong>en</strong> a-t-il été lors des rassemblem<strong>en</strong>tscontre le transport du plutonium américain,début novembre dernier : la communicationde la Cogéma, appareil photoà la main, complétait la prés<strong>en</strong>ce des r<strong>en</strong>-(9) Arrêt du retraitem<strong>en</strong>t pour la Belgique depuis2000. Arrêt des apports depuis le Japon, pour lequella Cogéma a construit le complexe de Rokkasho-Mura. L'Allemagne a prévu d'arrêter le retraitem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> 2005.(10) On peut par exemple visiter le sous-marin"Redoutable" démantelé.SILENCE N°318/31976Janvier 2005


seignem<strong>en</strong>ts généraux.Quant aux alternatives dans l<strong>en</strong>ucléaire lui-même (immobilisation duplutonium existant si on arrêtait le retraitem<strong>en</strong>t,pour r<strong>en</strong>dre ce dernier inutilisableà des fins militaires ou terroristes),on ne veut même pas <strong>en</strong> discuter. Quantaux alternatives énergétiques et industriellesqu'elles induis<strong>en</strong>t, éoli<strong>en</strong>nes parexemple, dans la presqu'île, au v<strong>en</strong>t et <strong>en</strong>offshore, plus on approche de La Hague,plus on s'y oppose.La presqu'île devi<strong>en</strong>t une île, horsl'Europe et hors la démocratie.Quant aux élus de droite et degauche, à l'exception des Verts et proches,ils sont comme des éphémères éblouis parla lumière. Les rassembl<strong>en</strong>t les taxes professionnellessur le foncier bâti et nonbâti : au total, bon an, mal an <strong>en</strong>tre 150 et200 millions d'euros dont le partage sefait <strong>en</strong>tre les communes d'accueil, lescommunautés de communes (Beaumont-Hague, Les Pieux), le départem<strong>en</strong>t (qui ala plus grosse part du gâteau mais qui <strong>en</strong>redistribue aux communes d'accueil desag<strong>en</strong>ts du nucléaire) et un peu à la région.La soupe est si bonne qu'on ne peut qu'<strong>en</strong>repr<strong>en</strong>dre une louche et qu'on n'imaginepas <strong>en</strong> être privé ! Et le sponsoring (pardon,le mécénat) marche à plein pot, dusport, aux associations <strong>en</strong> passant parla réfection… de tableaux religieux toutdernièrem<strong>en</strong>t dans une église deCherbourg.Que faire alors ?Dès le début de l'année 2004 s'estconstitué un collectif régional l'EPR, Nonmerci ! Ni ailleurs, ni <strong>ici</strong> ! qui regroupeaujourd'hui une vingtaine d'associations,syndicats, partis et des individus (11).Il a animé une douzaine de réunionsd'information le long du passage év<strong>en</strong>tueldu couloir de lignes THT, distribué destracts au mois d'août près des côtes, sansrésultat positif à ce jour, puisque le choixs'est porté sur Flamanville.Nous avons deux à trois ans devantnous, le temps du débat public, de l'<strong>en</strong>quêtepublique qu'EDF voudrait t<strong>en</strong>irconjointem<strong>en</strong>t. Sa stratégie est d'aller leplus vite possible pour r<strong>en</strong>dre la décisionirréversible. La nôtre est de faire durer.En 2007 se profil<strong>en</strong>t élections législativeset présid<strong>en</strong>tielle. Même si <strong>en</strong> tantque collectif régional ou <strong>en</strong> tant queréseau national, nous n'avons pas à nousprononcer pour tel ou tel parti, nousdevrons être prés<strong>en</strong>ts dans la campagnepour obt<strong>en</strong>ir, <strong>en</strong> cas d'alternance, un<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t ferme pour l'abandon duprojet EPR, ni <strong>ici</strong>, ni ailleurs, comme pourl'arrêt de Superphénix <strong>en</strong> 1997, que l'alternancesoit une alternative.Les associations, membres du collectifs'accord<strong>en</strong>t pour affirmer que le "débatpublic" n'est qu'un "débat bidon" puisquele décision, comme le choix du site sontdéjà pris ; mais il n'y a pas cons<strong>en</strong>sus<strong>en</strong>tre elles, sur la stratégie à t<strong>en</strong>ir : lesunes veul<strong>en</strong>t y part<strong>ici</strong>per, sans illusions,quitte à claquer la porte rapidem<strong>en</strong>t(Gre<strong>en</strong>peace, la Confédération paysanne),les autres (dont le Réseau Sortir dunucléaire) veul<strong>en</strong>t boycotter. Cep<strong>en</strong>dant,les unes et les autres se retrouv<strong>en</strong>t pouranimer un vrai débat public <strong>en</strong> parallèle.Sont d'ores et déjà prévus (sans préjugerd'autres actions à v<strong>en</strong>ir) :• une pétition régionalisée (pour combattrel'idée de cons<strong>en</strong>sus des élus),• une reprise des réunions, canton parcanton, avec si possible formation decomités cantonaux.(11) Début décembre, le collectif EPR non merci ! Niailleurs ni <strong>ici</strong> ! regroupait : Attac c<strong>en</strong>tre et sudManche, Alternative citoy<strong>en</strong>ne, La Gauche autrem<strong>en</strong>t,Alternative libertaire, Coedra 35, les collectifs contrel'<strong>en</strong>fouissem<strong>en</strong>t des déchets nucléaires dans l'Orne etla May<strong>en</strong>ne, la Confédération paysanne, le Crilan, leGrape, la LCR, Manche nature, Gre<strong>en</strong>peace, Pays deGranville <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, UFC Que Choisir Saint-Lô,Les 7 v<strong>en</strong>ts du Cot<strong>en</strong>tin, le groupe RCV au conseilrégional, les Verts et des personnes à titre individuelqui s'organis<strong>en</strong>t <strong>en</strong> collectifs locaux.DR• un état géologique indép<strong>en</strong>dant du site,une première analyse des rejets actuels detritium, déjà aux limites des autorisations(99,80%) pour l'existant.• une réunion publique s'est t<strong>en</strong>ue àCherbourg, le 10 décembre 2004, surNucléaire et santé avec Paul Lannoye,anci<strong>en</strong> parlem<strong>en</strong>taire europé<strong>en</strong>, auteur durapport sur la réduction des dosesnucléaires.• un colloque, au printemps 2005, àSaint-Lô, sur les effets des couloirs delignes THT, avec des sci<strong>en</strong>tifiques et deséleveurs victimes, sous la responsabilitéde la Confédération paysanne.• une exposition de photographies auxPieux, sur l'accid<strong>en</strong>t de Tchernobyl, <strong>en</strong>avril 2005,Et <strong>en</strong> relation avec le Réseau Sortir duNucléaire, le blocage administratif d'EDFdécidé nationalem<strong>en</strong>t.Nous ouvrons le débat dans le mouvem<strong>en</strong>tsur l'opportunité de commémorer<strong>en</strong> avril 2006, nationalem<strong>en</strong>t et internationalem<strong>en</strong>tle vingtième anniversaire deTchernobyl <strong>en</strong> Cot<strong>en</strong>tin.Contrairem<strong>en</strong>t aux affirmations desélus, il n'y a pas cons<strong>en</strong>sus populaire dansla région, <strong>en</strong>core moins <strong>en</strong> France et <strong>en</strong>Europe pour la relance du nucléaire,inutile, coûteux et dangereux. Rassemblons-nouspour empêcher que l'histoireénergétique de la France ne fasse dusur place.Didier Anger nprésid<strong>en</strong>t du Crilan, administrateur du Réseau Sortirdu nucléaireCoordinateur du collectifL'EPR , non merci ! Ni ailleurs, ni <strong>ici</strong>.SILENCE N°318/31977Janvier 2005


DREnergiesP É T R O L EPas assez cher !En euros constants (c'est-à-dire<strong>en</strong> t<strong>en</strong>ant compte de l'inflation),les prix actuels du pétrole n'ontpas <strong>en</strong>core atteint ceux du débutdes années 80. En valeur d'aujourd'hui,on avait <strong>en</strong> effet frôléles 100 euros, fin 1980. Ondépasse aujourd'hui tout juste leprix atteint lors du premier chocpétrolier <strong>en</strong> 1973 (40 euros).Mais différ<strong>en</strong>ce notable :<strong>en</strong> 1973 et <strong>en</strong> 1980, c'est un blocagevolontaire des pays del'OPEP qui avait provoqué l'<strong>en</strong>voléedes prix, alors qu'aujourd'huice sont les limites des capacitésde production qui sont atteintes.E C O S S ESerp<strong>en</strong>tde merLe gouvernem<strong>en</strong>t écossaisvi<strong>en</strong>t d'inaugurer la premièreusine houlomotrice. Il s'agit decaissons immergés au fond de lamer, reliés <strong>en</strong>tre eux par des articulationsmobiles. Le mouvem<strong>en</strong>tde la houle de fond de mer provoquedes mouvem<strong>en</strong>ts qui sontconvertis <strong>en</strong> électr<strong>ici</strong>té. La premièreinstallation fait 120 m delong. Il est <strong>en</strong>visagé d'installerces rubans de 750 tonnes le longles uns des autres <strong>en</strong>tre 50 et 60mètres de fond. Sur un km2 defonds marins, la puissance électriqueestimée serait de 30 MW.Cela fonctionne tout au long del'année. Le gouvernem<strong>en</strong>t écossaisestime le pot<strong>en</strong>tiel exploitableà 14 000 MW (l'équival<strong>en</strong>td'une dizaine de réacteursnucléaires les plus réc<strong>en</strong>ts). Si lesuccès se confirme, l'Ecossepourrait ainsi produire 40% deson électr<strong>ici</strong>té d'<strong>ici</strong> 2020.L'Angleterre et le Portugal ontdéjà annoncé leur intérêt pour cemode de production d'électr<strong>ici</strong>té.(CLER-Infos, septembre 2004)B E L G I Q U EDép<strong>en</strong>danceau gazLa Belgique a voté une loi quiprévoit la sortie du nucléaire àpartir de 2015. Une expertisegouvernem<strong>en</strong>tale sur ce que seraitl'av<strong>en</strong>ir énergétique du paysindique qu'à au moins 80% l<strong>en</strong>ucléaire devrait être remplacépar du gaz, lequel provi<strong>en</strong>draalors ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t de Russie(80% des importations <strong>en</strong>Europe). Le reste provi<strong>en</strong>draitdes énergies r<strong>en</strong>ouvelables. Lerecours au gaz posera alors laquestion des émissions de gazà effet de serre : un tel scénario<strong>en</strong>traînerait une augm<strong>en</strong>tationdes émissions pour le pays de11%. Le risque d'une pénuriedu gaz, peu de temps après lepétrole, est aussi redouté.Le rapport n'<strong>en</strong>visage à aucunmom<strong>en</strong>t une baisse dela consommation énergétique.E S P A G N EChauffe-eausolaireobligatoireLe gouvernem<strong>en</strong>t espagnol a décidéde r<strong>en</strong>dre obligatoire dès 2005la pose de chauffe-eau solairessur toutes les constructionsneuves ou réhabilitées. Le but estdouble : baisser la consommationde pétrole et diminuer les émissionsde gaz à effet de serre. (ElPais, 8 novembre 2004)A L L E M A G N EVéhicule àhydrogèneDes élèves ingénieurs de Berlinont mis au point un véhiculeà une seule place, <strong>en</strong> fibre decarbone (donc extrêmem<strong>en</strong>tléger) avec des roues de véloet un moteur à hydrogène.Ils l'ont appelé Hysun(hy comme hydrogène et suncomme soleil <strong>en</strong> anglais).L'hydrogène peut être produitepar hydrolyse de l'eau, l'énergieprov<strong>en</strong>ant de panneaux photovoltaïques.Un système électriquepermet de r<strong>en</strong>voyer dans des batteriesl'énergie du freinage.A l'arrivée, le véhiculeDRSolair<strong>en</strong> Le photovoltaïque bi<strong>en</strong>tôtcompétitif. Le Japondéveloppe les photopilesà toute vitesse, provoquantune chute régulière du coûtdu kWh produit, de l'ordrede 5% par an. En 2003,50 000 installations dont80% chez des particuliers,ont été mises <strong>en</strong> fonctionnem<strong>en</strong>t.Le photovoltaïqueatteignait fin 2003, 850MWc. Le Japon prévoit4800 MWc dès 2010, soit Toit de l’Université de Harvard (USA).une croissance de 30 % paran. Le Japon espère ainsi que l'électr<strong>ici</strong>té solaire sera au même prixque celui du marché dès 2010. Cela <strong>en</strong>traîne le reste du monde et lesétudes prévoi<strong>en</strong>t que les photopiles seront au prix du marché vers 2015dans le sud de l'Europe, vers 2020 dans le nord de l'Europe (la différ<strong>en</strong>ces'explique par le moindre <strong>en</strong>soleillem<strong>en</strong>t au nord). Bruxelles apublié un rapport le 28 septembre dernier prévoyant le recours progressifpuis systématique au photovoltaïque dans les bâtim<strong>en</strong>ts neufs, dansles pays industrialisés et un recours important dans les zones ruralesdes pays <strong>en</strong> voie de développem<strong>en</strong>t. Actuellem<strong>en</strong>t, le gouvernem<strong>en</strong>t californi<strong>en</strong>discute d'une loi qui obligerait l'installation minimale de 2 kWcpar habitation dans la construction neuve dès 2006. Schwarz<strong>en</strong>egger,lors de sa campagne, avait annoncé sa volonté que 50 % des nouvellesmaisons soi<strong>en</strong>t équipées de photovoltaïque et qu'elles soi<strong>en</strong>t pluséconomes d'au moins 20 %.n Panneaux thermiques <strong>en</strong> Europe. Une étude europé<strong>en</strong>ne indiqueque l'Allemagne a installé <strong>en</strong> 2003 plus de 770 000 m2 soit +34%<strong>en</strong> un an, ce qui représ<strong>en</strong>te la moitié des installations <strong>en</strong> Europe.Il y a actuellem<strong>en</strong>t sept fois plus de panneaux solaires thermiques<strong>en</strong> Allemagne qu'<strong>en</strong> France (5,5 millions de m 2 , contre 730 000 m 2 ).Au total, <strong>en</strong> Europe, on totalise plus de 14 millions de m2 de capteurs(<strong>en</strong> hausse de 9% <strong>en</strong> 2003).n Cuiseurs solaires. L'association Solar cookers internationalqui regroupe toutes les informations sur la cuisson solaire estime queles cuiseurs solaires pourrai<strong>en</strong>t satisfaire les besoins de cuissond'au moins la moitié de l'humanité, alors qu'actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>viron24 millions de cuiseurs exist<strong>en</strong>t dans le monde. Il existe des programmesde recherche sur les cuiseurs dans 87 pays actuellem<strong>en</strong>t. Lacuisson solaire est une excell<strong>en</strong>te alternative pour limiter la déforestation<strong>en</strong> zone aride et pour limiter les émissions de gaz à effet de serre.ne consomme plus que 0,32 litreaux c<strong>en</strong>t kilomètres soit dix foismoins que le véhicule à ess<strong>en</strong>ceactuellem<strong>en</strong>t le plus économe. Levéhicule peut atteindre 50 km/h.Cette performance montre lesressources disponibles au niveaude la technique mais n'<strong>en</strong> fait paspour autant un véhicule de rêve :<strong>en</strong>core plus de solitude, toujoursautant de place prise dansla ville…T O U L O U S EL'éclairagede nuit nuitAprès le premier choc pétrolier,dans les années 70, le gouvernem<strong>en</strong>tavait pris des mesuresinterdisant l'éclairage inutile lanuit. Mais avec l'arrivée dunucléaire, il y a vite eu un problèmecar la nuit on ne peut pasarrêter les réacteurs. Non seulem<strong>en</strong>tl'interdiction a été oubliée,mais EDF accorde des tarifs préfér<strong>en</strong>tielsla nuit, et subv<strong>en</strong>tionnemême les éclairages nocturnes.Pour protester contre ce gaspillage,dans la nuit du 17 au18 novembre, des militants deChiche ! ont collé une affiche surles vitrines éclairées la nuit dansle c<strong>en</strong>tre de Toulouse : "Ici, ongaspille". L'opération intitulée"Lucioles" devrait être r<strong>en</strong>ouvelée.SILENCE N°318/319 Janvier 200578


DRDictaturede la minceurJusque dans les années 30, les"réclames" comme on disait àcette époque, vantai<strong>en</strong>t la femmebi<strong>en</strong> <strong>en</strong>veloppée. On vantait desproduits qui lutt<strong>en</strong>t contre lamaigreur. De tout temps, unefemme charnue était le signe del'abondance. Or cela change brutalem<strong>en</strong>tà partir des années 60dans le monde occid<strong>en</strong>tal : lafemme blanche et bourgeoise doitêtre maigre. Les marchands deproduits de "minceur" ont gagnéavec des argum<strong>en</strong>ts publ<strong>ici</strong>tairestous aussi faux les uns que lesautres. Résultat : aujourd'hui90 % des femmes occid<strong>en</strong>tales setrouv<strong>en</strong>t trop grosses, 70 % fontdes régimes, 20 % développ<strong>en</strong>tdes troubles liés à la nourriture.50 % des Canadi<strong>en</strong>nes ont déjàfait un régime avant l'âge de neufans. Marylin Monroe, idéal féminindes années 50, aurait aujourd'huidix kilos de trop. Et le phénomènes'auto<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>t par lestyle des femmes "publiques" :une étude aux Etats-Unis montreC O L O M B I ELe cheminpacifiquedes femmesLa ruta pacifica de lasMujeres — Le chemin pacifiquedes femmes — est un collectifcolombi<strong>en</strong> de féministes,pacifistes et antimilitaristes quidemande une négociation nonarméedu conflit intérieur à laColombie. Le collectif fédèreaujourd'hui plus de 300 organisationsdans le pays. Une premièremanifestation à Mutata, le 25novembre 1996, a réuni 3000femmes. En 2002, dans la capitale,Bogota, la dernière étaped'une marche à travers le pays aréuni 40 000 femmes. Ellesmanifest<strong>en</strong>t sous le slogan "nousn'avons pas des <strong>en</strong>fants pourqu'ils fass<strong>en</strong>t la guerre". La rutapacifica de las Mujeres, calle 56,n°41-80, Bogota, Colombie,tél : 571 254 66 30.DRNana de Niki de Saint-Phalle.que 70 % des femmes montréesà la télévision sont minces contre17 % des hommes. Une <strong>en</strong>quêtesimilaire dans les magazinesmontre que la taille mannequinest visible, dans les années 80,dans 46 % des photos contre3 % dans les années 50. Lorsquel'on demande aux femmes leurpoids idéal, on constate qu'il abaissé de 23 % <strong>en</strong> vingt ans.Cette recherche de ligne idéaleà d'autres répercussions : anorexieet boulimie, chirurgie esthétique…(source : Carla Rice inMon corps est un champ debataille, éd ma colère, 2004)DRArmées etprostitutionAmnesty international a m<strong>en</strong>éune <strong>en</strong>quête au Kosovo et <strong>en</strong>Serbie concernant les li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>trela prostitution et la prés<strong>en</strong>ce desforces armées de l'OTAN souscontrôle de l'ONU. Les conclusionsd'un rapport publié <strong>en</strong> mai2004, sont que "des femmes etdes jeunes filles sont v<strong>en</strong>duescomme esclaves. Elles sont m<strong>en</strong>acées,battues, violées par ceux quiles ont achetées. Comme des soldatset des pol<strong>ici</strong>ers de la forceinternationale font partie de leurscli<strong>en</strong>ts (près de 20 %), elles ontsouv<strong>en</strong>t trop peur pour s'<strong>en</strong>fuir etles autorités ne leur apport<strong>en</strong>taucune aide". A quand une forced'interv<strong>en</strong>tion civile <strong>en</strong>tre lesforces armées et les femmes ?Manifestationscontre lesviol<strong>en</strong>cesA Paris, 8000 personnes selonles organisatrices, 2800 selonla police, ont part<strong>ici</strong>pé le27 novembre à une manifestationpour dénoncer toutes les formesde viol<strong>en</strong>ces faites aux femmes.Une manifestation sil<strong>en</strong>cieuse,le même jour, à Marseille, a réuniplus d'un millier de personnes <strong>en</strong>souv<strong>en</strong>ir de Ghofrane Haddaoui,jeune femme de 17 ans assassinéele 17 octobre dernier par unjeune homme du même âgequ'elle avait éconduit.P A R I SAutoritépar<strong>en</strong>talepour un couplelesbi<strong>en</strong>Le tribunal de grande instance deParis a accordé pour la premièrefois, le 2 juillet, l'autorité par<strong>en</strong>taleconjointe de trois filles néespar fécondation artif<strong>ici</strong>elle à uncouple de femmes vivant<strong>en</strong>semble depuis vingt-cinq ans.Le tribunal avait déjà accordé <strong>en</strong>2002 l'adoption par l'une des<strong>en</strong>fants de l'autre. Dès que lejugem<strong>en</strong>t a été médiatisé fin septembre,le ministre de la justice,On <strong>en</strong> a marreFemmesDominique Perb<strong>en</strong> estimmédiatem<strong>en</strong>t interv<strong>en</strong>u pourdire que cette dispositionne peut faire jurisprud<strong>en</strong>ce.L'incestesera un crimeRépondant à la campagne lancéepar les associations des victimesde l'inceste (voir Sil<strong>en</strong>ce n°317),Dominique Perb<strong>en</strong>, le ministre dela justice, a promis de réinscrirel'inceste dans le code pénal. Lacampagne se poursuit pour quede la promesse on passe à laconcrétisation.AIVI, maison des associations,B7, 20, rue E.-Pailleron,75019 Paris.M A R S E I L L EMarchemondialedes femmesLe 8 mars prochain, à l'occasionde la journée internationale desfemmes, sera lancée la marchemondiale des femmes 2005 qui,sous forme d'actions déc<strong>en</strong>tralisées,préparera une marche quis'achèvera le 17 octobre. EnEurope, le mom<strong>en</strong>t fort sera unimm<strong>en</strong>se rassemblem<strong>en</strong>t militantà Marseille les 27 et 28 mai oùplus de 30 000 femmes sontatt<strong>en</strong>dues.Amnesty international, dansle cadre de la campagne internationalecontre les viol<strong>en</strong>ces faites auxfemmes, vi<strong>en</strong>t d'éditer un CD On <strong>en</strong> amarre chanté par 17 femmes connuesou non. Vo<strong>ici</strong> un extrait du texte :"Nos conditions de filles / Personnesne s’<strong>en</strong> soucie / Notre état de gonzesse/Personne ne s’y intéresseLes hommes nous voil<strong>en</strong>t /Ou nousfout<strong>en</strong>t à poils /Ça dép<strong>en</strong>d des habitudes / De leur macho attitudeOn <strong>en</strong> a marre de la terre des hommes /Nous, les filles, les femmes,les moins que personne / On <strong>en</strong> a marre de la terre des hommes /Il est temps de changer la donneNous sommes des marchandises / Jolies poupées qui séduis<strong>en</strong>t /Les femmes, on les possède / On les force jusqu’à ce qu’elles cèd<strong>en</strong>tOn <strong>en</strong> a marre de la terre des hommes /Nous, les filles, les femmes,les moins que personne / On <strong>en</strong> a marre de la terre des hommes /Il est temps de changer la donneNous sommes des objets usuels / Voyez nos derniers modèles /Des femmes fatales et futiles / Entre capitales et inutiles /Ni putes ni soumises / Parfois vulgaires et exquises / Amanteset mères de famille / Ce sont nos conditions de filles (…)"Il ne s'agit pas d'une opération commerciale : la chanson peut être téléchargéesur internet ou achetée par correspondance ou dans les boutiquesde l'association contre 4€.SILENCE N°318/319 Janvier 200579


DRPetitesphrasesAlternatives"Nous sommes tissés de l'étoffedont sont faits les rêves"William Shakespeare."Si vous fermez la porteà toutes les erreurs, la véritérestera dehors"Rabindranath Tagore.Agriculturebiologiqu<strong>en</strong> Robots herb<strong>ici</strong>des. En agriculturebiologique, pas questionde désherber avec des produitschimiques. Après des essais dedésherbage par la chaleur, ce quidétruit les bactéries du sol,L O I R E -A T L A N T I Q U EMaisonautonomeSi chacun d'<strong>en</strong>tre nous continueà consommer au niveau moy<strong>en</strong>des Français, il nous faudrait deuxplanètes. Pourtant, il est possiblede faire autrem<strong>en</strong>t. La Maisonautonome expérim<strong>en</strong>te depuisvingt ans d'autres modes de vieplus sout<strong>en</strong>ables : maison bioclimatique,énergies r<strong>en</strong>ouvelables,récupération des eaux de pluie,épuration des eaux grises, toilettesà litières, géothermie, poêle demasse… Des visites sont possiblesles samedis 26 février, 26 mars,16 avril, 21 mai, 18 juin. Desweek-<strong>en</strong>ds sont aussi organisés parthème : les fondations d'une maison(12-13 mars), gestion de l'eau(27 mars), ossature bois (2 et3 avril), le compost (17 avril),couverture et isolation (7 et 8mai), construction <strong>en</strong> paille (21et 22 mai), les <strong>en</strong>duits (28 et 29mai), construction <strong>en</strong> terre (4 et5 juin), chauffage de la maison(12 juin). Un écofestival se ti<strong>en</strong>drales 23 et 24 juillet suivi d'uneuniversité d'été. Héol, la maisonautonome, route de Louisfert,44520 Moisdon-la-Rivière,tél : 02 40 07 63 68.une nouvelle piste est explorée auDanemark : la mise au point derobots minuscules capables d'évoluer<strong>en</strong>tre les rangs et arrachantles plantes non cultivées.(Ag<strong>en</strong>da plus, février 2004)n Plus efficace que lesinsect<strong>ici</strong>des !Pour se protégerde la mouchedu chou et dela carotte , lesmaraîchers bioutilis<strong>en</strong>t des filetsplacés au bord des parcelles cultivés: la mouche a du mal à passerl'obstacle. Depuis quelquesannées, la technique a même évolué<strong>en</strong> posant des filets dont lebord supérieur retombe vers l'extérieur.Une étude comparative<strong>en</strong>tre une parcelle sans traitem<strong>en</strong>t,une parcelle traitée à l'insect<strong>ici</strong>deet une parcelle protégéepar ces derniers filets, montre quela dernière parcelle est celle quiest la moins attaquée. Il existedonc des techniques simples dontl'efficacité est meilleureque les produits chimiques.(Quatre saisons du jardinage,septembre 2004)n Bio de Danone. Les yaourtsde la marque Bio de Danoneinduis<strong>en</strong>t le consommateur <strong>en</strong>erreur depuis des années. Aprèsdes procès, Danone a été obligéde rajouter sur les emballages "ceproduit n'est pas issu de l'agriculturebiologique". Malgré cela, unsondage a montré que 56% desacheteurs p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t acheter un produitbio. Les producteurs bio estim<strong>en</strong>tque l'affaire a assez duré etdes autocollants ont été lancés <strong>en</strong>Bretagne avec la m<strong>en</strong>tion "Nonbio, consommateurs abusés, paysans<strong>en</strong> danger" que l'on peut collersur les yaourts dans les grandsmagasins. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts :Symbiose, 97, av<strong>en</strong>ue André-Bonnin, BP 17, 35571 Chantepiecedex, tél : 02 99 77 36 77.n Alpes-Maritimes : cristallisations<strong>en</strong>sible. Dans le cadre derecherche sur les huiles ess<strong>en</strong>tielles,les t<strong>en</strong>ants de l'agriculturebiodynamique ont mis au point lacristallisation s<strong>en</strong>sible pour étudierla qualité d'un produit.L'association Hélichryse organisedeux formations sur cetteméthodes les 22 et23 janvier et les 2 et 3 avril.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Hélichryse,La Commanderie, 06750Valderoure, tél : 04 93 60 39 63.Revuesn Charivari. Cette revue a étéfondée par l'association culturelleet sociale franco-malgacheMaki-Vari afin de débattre largem<strong>en</strong>tdes questions de sous-développem<strong>en</strong>t.Elle est dev<strong>en</strong>ue au fildes numéros une revue des altermondialistesautour de Besançon.Bimestrielle, elle tire actuellem<strong>en</strong>tà 500 ex. Charivari, 63,rue Battant, 25000 Besançon,tél : 03 81 83 42 60.n Dynamo. Revue de l'Ag<strong>en</strong>ceprov<strong>en</strong>çale pour l'économie alternativeet solidaire qui dans larégion Prov<strong>en</strong>ce-Alpes-Côted'Azuressaie de favoriser lacréation d'activités solidaires.La revue se veut un moy<strong>en</strong> defavoriser la mise <strong>en</strong> réseau.La Dynamo, APEAS, 89, ruede la République, BP 153,13474 Marseille cedex 2,tél : 04 91 99 02 40.Repr<strong>en</strong>dre une<strong>en</strong>treprise <strong>en</strong>coopérativeDans les dix ans à v<strong>en</strong>ir, 550 000chefs d'<strong>en</strong>treprise vont pr<strong>en</strong>dreleur retraite et cherch<strong>en</strong>t doncdes repr<strong>en</strong>eurs. Il est alors possiblepour les salariés de racheterleur <strong>en</strong>treprise sous forme deSCOP, Société coopérative ouvrièrede production et d'adopter desmodes de fonctionnem<strong>en</strong>t plusautogestionnaire. Pour savoircomm<strong>en</strong>t procéder, il est possiblede se r<strong>en</strong>seigner auprès dela Confédération générale desSCOP, 37, rue Jean-Leclaire,75017 Paris, tél : 01 44 85 47 00.Simpl<strong>ici</strong>tévolontaireSelon une étude commandéepar la BBC britannique, plus dedouze millions de personnes <strong>en</strong>Europe ont choisi volontairem<strong>en</strong>tde gagner moins d'arg<strong>en</strong>t et detravailler moins, dont deux millionsde cadres. (Ag<strong>en</strong>da plus,février 2004)P É R I G O R DUne maisonsaine de A à ZL'écoc<strong>en</strong>tre du Périgord organisedu 31 mars au 29 avril un chantiercomplet pour la constructiond'une maison <strong>en</strong> paille et ossaturebois de 60 m 2 , depuis lesfondations jusqu'au faîtage.Cinq jours : comm<strong>en</strong>t démarrerun chantier, fondations, soubassem<strong>en</strong>t,drainage, étanchéité. Cinqjours : théorie et pratique de lacharp<strong>en</strong>te et réalisation deSILENCE N°317 Décembre 200480DRDRDRDRl'ossature bois. Dix jours :construction <strong>en</strong> bottes de paille et<strong>en</strong>duits chaux-sable. Cinq jours :pose de la toiture <strong>en</strong> tuiles deterre cuite, pose de l'isolation,zinguerie. D'autres stages sontprévus tout au long de l'année.Se r<strong>en</strong>seigner auprès de : CécileTalvat, Ecoc<strong>en</strong>tre du Périgord,Pégase-Périgord, Froidefon,24450 Saint-Pierre-de-Frugie,tél : 05 53 52 50 07.O R L É A N SLe Chi<strong>en</strong>d<strong>en</strong>tLe Chi<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t devrait être unespace associatif convivial autogéréavec un bar au café équitable,casse-croûtes bio et végétari<strong>en</strong>s,boissons sans marque ;


DRF I N I S T È R ELa ferme autrem<strong>en</strong>tassociation Autrem<strong>en</strong>t est née <strong>en</strong> mars 2004 dans le but de créer uneL’ école innovante, accompagnée de différ<strong>en</strong>tes activités comme un potager,un verger biologique, un atelier d'artistes, un li<strong>en</strong> de r<strong>en</strong>contres intergénérations.Ensemble, par<strong>en</strong>ts, jeunes, <strong>en</strong>fants, grands-par<strong>en</strong>ts, futurspar<strong>en</strong>ts, ont organisé deux festivals pour financer le projet et l'achat d'unterrain de deux hectares à Beuzec, un milieu magnifique, dans le sud duFinistère, au bord de la mer.Pour lancer le verger, une bourse aux arbres fruitiers a été organisée <strong>en</strong>novembre, se terminant par un fest noz. Le jardin bio, légumes et fleurs, aété mis <strong>en</strong> route p<strong>en</strong>dant l'été. Christian, jeune agriculteur, y accueillechaque semaine petits et grands qui dessin<strong>en</strong>t et part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t.Les mercredis après-midi, l'instrum<strong>en</strong>thèque propose un atelier musiqueanimé par Evelyne, pour tous les âges, pour s'initier au piano, à l'accordéon,à la flûte traversière ou à la derbouka. D'autres instrum<strong>en</strong>ts sont à disposition.Ceux qui sav<strong>en</strong>t jouer partag<strong>en</strong>t leurs savoirs : Kévin à la trompette,Anne-Bé au violoncelle, J<strong>en</strong> à la guitare manouche et aux flûtes, Christianaux percussions, Julian au violon, Marie-Agnès à la cornemuse…Le jeudi, Delphine et Anne-Bé anim<strong>en</strong>t un atelier pain. On peut v<strong>en</strong>ir y part<strong>ici</strong>peret aussi faire des gâteaux, des potées, des yaourts, le tout dél<strong>ici</strong>eusem<strong>en</strong>tcuit dans le four à pain. Des classes d'écoles off<strong>ici</strong>elles y vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à lar<strong>en</strong>contre de l'école autrem<strong>en</strong>t.Le samedi, Jeh et Gw<strong>en</strong> anim<strong>en</strong>t un atelier cirque : jonglerie, équilibre,confiance et partage pour toute la famille. Le dimanche, Anne-Bé proposede la danse-contact pour les petits et les grands.Tous ces ateliers sont ouverts et chacun est libre d'y part<strong>ici</strong>per et d'y apporterun savoir. Pour faire la liaison, Sandrine anime la "gazette de Beuzec"qui est <strong>en</strong>voyée à tous les adhér<strong>en</strong>ts.En plus de ces ateliers, une école a comm<strong>en</strong>cé, animée par Claire, la perman<strong>en</strong>te,avec pour la première r<strong>en</strong>trée six <strong>en</strong>fants. Les artisans et artistesintervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t dans l'école : sculpture avec Alain, fabrication de pâtes avecLucia, l'Itali<strong>en</strong>ne, artisanat du feutre avec Emilie. Françoise, animatric<strong>en</strong>ature,emmène les <strong>en</strong>fants à la station de baguage des oiseaux dans lesmarais et autre sorties dans la nature. Les par<strong>en</strong>ts continu<strong>en</strong>t à construireet les <strong>en</strong>fants font la décoration. Delphine assure un atelier poterie… aveccuisson dans le four à pain. Le programme varie d'une semaine sur l'autre,et les <strong>en</strong>fants appr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à leur rythme.De manière plus ponctuelle, d'autres activités ont lieu. La première année,des ateliers écriture ont donné naissance à sept livres qu'illustre Francis etqui sont v<strong>en</strong>dus au profit de l'association. David est partie faire le tour del'Europe à vélo et <strong>en</strong>voie aux <strong>en</strong>fants des cartes postales pour expliquer cequ'il voit. La géographie devi<strong>en</strong>t ainsi bi<strong>en</strong> plus amusante !Certains ateliers profit<strong>en</strong>t du passage de personnes parlant une autrelangue pour se faire dans cette langue : on peut donc <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre des dialogues<strong>en</strong> anglais, <strong>en</strong> breton, <strong>en</strong> itali<strong>en</strong>, <strong>en</strong> flamand, <strong>en</strong> français et Kevin,adolesc<strong>en</strong>t, veut introduire l'espéranto.D'autres personnes, avec ou sans <strong>en</strong>fants, peuv<strong>en</strong>t rejoindre l'association etles six premiers <strong>en</strong>fants serai<strong>en</strong>t heureux d'avoir de nouveaux copains.Association Autrem<strong>en</strong>t, Beuzec Vian, 29120 Plomeur, tél : 06 84 15 68 25.un c<strong>en</strong>tre de docum<strong>en</strong>tation etune librairie militante, le dépôt delabels alternatifs, audio et vidéo,la v<strong>en</strong>te de produits de l'économiesolidaire, des soirées palabres,l'organisation de repas de quartier.Il offrirait un lieu pour lat<strong>en</strong>ue des réunions pour lesassociations, ainsi que dumatériel bureautique.Il proposerait des activités culturelles: expositions, spectacles,concerts… Un collectif rassemblantdéjà une c<strong>en</strong>taine de personnestravaille sur ce projet.Le Chi<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t, c/o ATTAC,46 ter, rue Sainte-Catherine,45000 Orléans.AMAP :Actes du colloqueEn février 2004, un premier colloque s'estt<strong>en</strong>u à Aubagne autour des Amap, associationpour le mainti<strong>en</strong> d'une agriculture paysanne.500 personnes v<strong>en</strong>us de quinze pays y ontpart<strong>ici</strong>pé. Une souscription est lancée pourimprimer les actes : 15€ port compris àadresser à Alliance-Prov<strong>en</strong>ce, 17, rueDaniel-Melchior, 83000 Toulon.A U B EDistributiondes richessesUn colloque sur le thème "économieet distribution des richesses"est organisé les 26 et 27 févrierpar le c<strong>en</strong>tre Art, culture et communication,Philippe Derudder,15, rue Tournefou, 10190 Palis,tél : 03 25 40 58 37.T O U L O U S EEcrits d'avantle délugeSILENCE N°318/319 Janvier 200581AlternativesFrancesa Reinès prés<strong>en</strong>te p<strong>en</strong>danttout le mois de janvier "escritsd'avans lo deluvi" à l'Estanquetde la portièra, 42, rue desBlanchers, 31000 Toulouse.M A R S E I L L EPause planèteL'association et la revue dumême nom Sci<strong>en</strong>ces frontièresorganis<strong>en</strong>t le 21e festival du 2 au5 février au palais du Pharo, àMarseille sur le thème "pauseplanète, ant<strong>ici</strong>pons le monde",avec un thème par jour : "sortirla tête du sable", "home sweethome", "le réveil des sages",mettre la main à la pâte".Sci<strong>en</strong>ces frontières, 8 bis, rue duChemin-de-Fer, 94110 Arcueil,tél : 01 45 46 93 02.Montrottier. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : LaRuche de l'écologie, La Tuilerie,69770 Montrottier, tél : 04 7470 18 71.M O N T S D UL Y O N N A I SForum socialdes villagesLe deuxième forum social des villagesest organisé dans l'ouestlyonnais à l'initiative d'un collectifd'associations (La Ruche del'écologie, Peuples solidaires, Lavoisine, Agir <strong>ici</strong>, le Collectif pourune politique citoy<strong>en</strong>ne, laConfédération paysanne,Tankha…). Au programme : projectionle samedi 15 janvier à 14h, au cinéma de Montrottier dufilm "Pas assez de volumes, notessur l'OMC" de Vinc<strong>en</strong>t Gl<strong>en</strong>n.Débat "produire son énergie <strong>en</strong>milieu rural" à la salle des fêtesde Brullioles, le lundi 17 à20h30. "Jouons la démocratie",jeu interactif, à Saint-Symphori<strong>en</strong>-sur-Coise, le mardi18 à 20h30. Débat "dégage l'emballage"à Bess<strong>en</strong>ay, maison desassociations, le jeudi 20. Film"Arg<strong>en</strong>tine, mémoire d'un saccage"au cinéma Paradisio à Saint-Martin-<strong>en</strong>-Haut, le v<strong>en</strong>dredi 21 à21 h. Témoignage-spectacle "Lacaravane du sourire dans lesBalkans", le samedi 22 janvier à20h30, à Panissières. "Notreempreinte écologique" à la mairiede Chambost-Longessaigne, lelundi 24 à 20h. "Le marché del'insécurité", salle du cinéma àMontrottier, le mercredi 26 à20h30. "Qui veut <strong>en</strong> manger ?Les OGM", jeudi 27 à 20h30 à lasalle du cinéma de Longessaigne.Et pour finir, forum associatif àla salle des sports, à partir de 14h, le samedi 29 janvier, àMontrottier. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : LaRuche de l'écologie, La Tuilerie,69770 Montrottier, tél : 04 7470 18 71P A R I SLe jardinsolidaireDepuis le printemps 2001, unepoignée d’habitants du vingtièmearrondissem<strong>en</strong>t a transforméune friche <strong>en</strong>tourée de palissades<strong>en</strong> jardin associatif ouvert.Ce terrain <strong>en</strong> p<strong>en</strong>te douce très<strong>en</strong>soleillé de près de 2500 m2,est riche d’une vingtaine d’arbreset de très nombreuses espèces deplantes, fleurs et légumes : eucalyptus,maïs, tournesols, dahlias,rosiers, capucines, kiwis, figuier...Une conv<strong>en</strong>tion avec la mairied'arrondissem<strong>en</strong>t a permis delégaliser cette occupation. Ungros travail a permis de créer unvrai jardin de proximité populaireà deux pas de la place de laRéunion. Mais le terrain est destinéà la construction d'un gymnasepour un groupe scolaire, de logem<strong>en</strong>tset d'un parking souterrainet la mairie vi<strong>en</strong>t d'annoncer quele terrain devrait être évacué <strong>en</strong>septembre 2005. L'associationqui s'est mise <strong>en</strong> place autourdu jardin préférerait évidemm<strong>en</strong>tcontinuer, d'autant plus que le lieua été adopté par les habitants :jardinage, soirées cinéma sur undes murs, bibliothèque et atelierlecture de plein air, etc. Une pétitioncircule qui fin novembre adéjà collecté plus de 1300 signatures.Jardin Solidaire, OlivierPinalie, tél : 06 27 28 71 38.


Après développem<strong>en</strong>tActualité de la p<strong>en</strong>séede François PartantAprès une carrière d'expert <strong>en</strong> développem<strong>en</strong>t, François Partant (1926-1987)était dev<strong>en</strong>u un critique très radical du modèle économique dominant. Dansla période d'incertitude extrême où nous nous trouvons actuellem<strong>en</strong>t, laperspicacité de ses analyses jette une lumière nouvelle sur les problèmesque pose l'évolution de nos sociétés.Remettant tout à la fois <strong>en</strong> cause lesnotions de croissance, de développem<strong>en</strong>tet même de crise, prônantdes ruptures drastiques pour <strong>en</strong>rayer l'exclusionde populations de plus <strong>en</strong> plusnombreuses (dans le tiers-monde commedans les pays industrialisés), FrançoisPartant propose une alternative socioéconomiquerespectant les règles de ladémocratie, de l'écologie et du droit autravail de tous.Lorsque parut Que la crise s'aggrave,un titre aussi provocateur ne pouvait quedéplaire à beaucoup. François Partants'<strong>en</strong>gageait là dans une voie catastrophisteque beaucoup lui ont reprochée ; àsavoir que les difficultés connues actuellem<strong>en</strong>tpar l'Occid<strong>en</strong>t, notamm<strong>en</strong>t le chômage,ne peuv<strong>en</strong>t pas trouver de solutiondans le cadre d'un système économiquequ'on ne veut ni ne peutchanger. La crise doit alorsdissiper les espoirs chimériques<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>us par lespouvoirs politiques, selonlesquels l'<strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>tdevrait résoudre les problèmesde sociétés, alorsque ceux-ci sont précisém<strong>en</strong>tgénérés par l'évolutiondu système lui-même.Dans ses derniers ouvrages,François Partant va plus loin, <strong>en</strong> se livrantà une critique radicale de la notion dedéveloppem<strong>en</strong>t, acceptée comme objectifpar nos sociétés et proposée au tiersmonde.Bi<strong>en</strong> que ce développem<strong>en</strong>t n'apparaisseguère jusqu'à maint<strong>en</strong>ant commesynonyme de liberté, de démocratie et dejustice sociale, il est mal considéré de leremettre <strong>en</strong> cause. Dans les milieux d'économisteset d'universitaires, cette notions'appar<strong>en</strong>te souv<strong>en</strong>t à un article de foi. Ilne faut donc pas s'étonner qu'il y ait eu,<strong>en</strong> France, une conspiration du sil<strong>en</strong>cecontre les idées de François Partant, am<strong>en</strong>antà mettre sous le boisseau une desp<strong>en</strong>sées politiques les plus stimulantes etLe tiers-mondesouffre plus dece que nous luiapportons quede ce que nouslui pr<strong>en</strong>ons.originales de notre temps... A la recherched'une alternative à la société prés<strong>en</strong>te,François Partant travaillait à un nouveaulivre, qu'il termina (sauf la mise <strong>en</strong>forme), au mom<strong>en</strong>t de sa mort. La constitutionde l'Association Les amis deFrançois Partant, qui devrait pr<strong>en</strong>dre rapidem<strong>en</strong>tle nom même du livre demeurésur une table de travail : La Ligned'Horizon suivit très peu de temps après,et se donna pour tâche de diffuser sesidées, d'approfondir et de mettre <strong>en</strong>œuvre ses conceptions.Le refus de l'exclusionA la source de la p<strong>en</strong>sée de FrançoisPartant — ce qui la r<strong>en</strong>d d'ailleurs de plus<strong>en</strong> plus actuelle — il y a un refus absolude l'exclusion sociale et une intoléranceradicale à l'égard de tout cequi peut la provoquer.Cette exclusion, FrançoisPartant l'avait r<strong>en</strong>contréedans les pays du tiersmondeoù il avait travailléavec un degré de généralisationtel, qu'à moins d'inconsci<strong>en</strong>ceou de malhonnêtetéintellectuelle, on nepouvait l'expliquer par desconsidérations sur le tempéram<strong>en</strong>tdes g<strong>en</strong>s ou les «retards culturels»des sociétés. Les causes de cettesituation s'<strong>en</strong>racin<strong>en</strong>t, au contraire, dansl'histoire économique et politique desc<strong>en</strong>t dernières années, <strong>en</strong> somme l'histoirede la colonisation.Mais, pour François Partant, ce n'estpas tant l'exploitation des matières premières<strong>en</strong> tant que telles, ou celle du travaildans l'échange inégal qui appauvrit letiers-monde, que la privation même detravail. Celle-ci résulte d'une part, du faitque l'Occid<strong>en</strong>t s'est réservé le travail productif(fabrication de machines, transports,assurances, financem<strong>en</strong>t), d'autrepart l'introduction de méthodes industrielleshautem<strong>en</strong>t productives dans cespays. Dans cette optique, le tiers-mondesouffre plus de ce que nous lui apportonsque de ce que nous lui pr<strong>en</strong>ons.L'expression première de cette souffranceest la croissance du chômage, urbain bi<strong>en</strong>sûr, mais aussi du chômage caché descampagnes, condamnées à pratiquer uneagriculture résiduelle face à la faibledemande des villes, satisfaite d'ailleurspar les importations à bon marché despays du Nord. Des richesses créées, il nereste sur place qu'une faible partie, unevaleur résiduelle, une fois payés les amortissem<strong>en</strong>tset les salaires des expatriés,qui les uns comme les autres, retourn<strong>en</strong>tau Nord.Cep<strong>en</strong>dant le développem<strong>en</strong>t du chômagedans le tiers-monde a pour conséqu<strong>en</strong>cede limiter la croissance du Nord.Dans nos pays, <strong>en</strong> effet, les débouchés ontt<strong>en</strong>dance à se saturer. Mais pour <strong>en</strong> ouvrirau Sud, il faudrait que les rev<strong>en</strong>us s'yaccroiss<strong>en</strong>t fortem<strong>en</strong>t ce qui n'est pas lecas. Alors, il nous faut jouer, pour sauvegarderla r<strong>en</strong>tabilité de nos <strong>en</strong>treprises,sur l'accroissem<strong>en</strong>t de la productivité, <strong>en</strong>somme produire moins cher, ce qui estr<strong>en</strong>du possible par l'évolution technique.Mais ce faisant, on génère du chômage...Des remèdes illusoiresOn ne peut aller loin <strong>en</strong> prét<strong>en</strong>dantlutter contre le chômage par des créationsd'emploi, puisque justem<strong>en</strong>t, comme onvi<strong>en</strong>t de le voir, l'évolution économiqueva dans le s<strong>en</strong>s de la suppression d'emplois.Il est illusoire de compter sur la formationprofessionnelle, selon le présupposéque le chômage résulterait d'uneinadaptation de la main-d'œuvre à la nouvelledonne technologique. Que la maind'œuvres'y adapte ou non, le but de cett<strong>en</strong>ouvelle donne est de supprimer de l'emploipar souci de r<strong>en</strong>tabilité. Même illusiondans les utopies du partage du travail,dès lors que le système qui détruit letravail n'est pas vraim<strong>en</strong>t remis <strong>en</strong> question: <strong>en</strong> effet, le travail récupéré d'un côtéDRSILENCE N°318/31982Janvier 2005


Installation <strong>en</strong> hommage aux victimes de la famineirlandaise (19 e siècle)...devant le siègedu C<strong>en</strong>tre international du commerce à Dublin.se voit supprimé de l'autre. De telles solutionsne pourrai<strong>en</strong>t d'ailleurs être eff<strong>ici</strong><strong>en</strong>tes,dans l'actuel contexte d'échangesgénéralisé, que si toutes les nations industrialiséesles mettai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> œuvre à la fois.Quant à sauver le système par l'expansiondes débouchés, notamm<strong>en</strong>t versle tiers-monde, cette év<strong>en</strong>tualité est peuprobable. En effet les débouchés ne sontpas limités seulem<strong>en</strong>t par les causes déjàsignalées, mais aussi par l'<strong>en</strong>dettem<strong>en</strong>tphénoménal auquel sont arrivés ces pays.Or l'<strong>en</strong>dettem<strong>en</strong>t est le fruit du mode dedéveloppem<strong>en</strong>t que le Nord y a induit.D'une part, la valeur résiduelle est souv<strong>en</strong>ttrop faible pour permettre un remboursem<strong>en</strong>tdes dettes. D'autre part,celui-ci doit se faire <strong>en</strong> devises fortes, cequi implique que les <strong>en</strong>treprises échang<strong>en</strong>tleur production contre ces devises ;<strong>en</strong> d'autres termes, qu'elles v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t auxpays qui les déti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t c'est-à-dire auxpays du Nord. On est alors placé devant ledilemme : exporter pour payer ses dettes,M O N T P E L L I E RSoirée François PartantLa Ligne d'horizon organise une soirée <strong>en</strong>hommage à François Partant, le v<strong>en</strong>dredi21 janvier à 21 h, à la salle du Belvédère, auForum de Montpellier. Confér<strong>en</strong>ce-débat avecChristophe Beau sur le thème "décroissance et<strong>en</strong>treprise viticole" et Serge Latouche "versune société de décroissance conviviale ?".La Ligne d'horizon, 114, rue de Vaugirard,75006 Paris.mais alors on ne produit plus pour le pays;ou travailler pour le pays, mais alorscontribuer à aggraver l'<strong>en</strong>dettem<strong>en</strong>tnational.Il est irresponsable, notamm<strong>en</strong>t de lapart de tiers-mondistes occid<strong>en</strong>taux peutêtrebi<strong>en</strong> int<strong>en</strong>tionnés, de prôner devantune telle situation le moratoire des dettesdu tiers-monde, sans parler de corriger leprocessus qui leur a donné naissance.C'est simplem<strong>en</strong>t permettre de reproduirele même scénario avec toutes les conséqu<strong>en</strong>cesdégradantes que cela a sur l'économiede ces pays, sans parler des paysdu Nord dont la situation financière s'<strong>en</strong>trouve, par le fait même, fragilisée.François Partant aurait sans doute appréciéde la même manière les actuelles perspectivesd'investissem<strong>en</strong>t dans les pays del'Est europé<strong>en</strong> : la déception y a étéd'ailleurs plus rapide <strong>en</strong>core que dans letiers-monde.Le tableau ne serait pas complet sanssignaler les conséqu<strong>en</strong>ces écologiques dusystème mondial de production. FrançoisPartant était très s<strong>en</strong>sible à cette dim<strong>en</strong>sionde l'évolution économique, quin'était pour lui qu'une raison de plus deremettre <strong>en</strong> cause le système productifdans son <strong>en</strong>semble : il n'imaginait pasqu'on puisse lui faire, à partir de simplesréformes, et sans bouleversem<strong>en</strong>t radical,respecter les équilibres écologiques fondam<strong>en</strong>taux.Que faire ?Quand on lui posait la question "Quefaire ?", François Partant répondait généralem<strong>en</strong>t: "il n'y a ri<strong>en</strong> à faire". Ce quipourrait passer pour une réponse tout àfait désespérée. Mais comme lui-mêmefaisait beaucoup de choses, on peut sedouter que ce n'est pas de ne ri<strong>en</strong> fairequ'il proposait. Il voulait dire <strong>en</strong> fait queles solutions globales qui serai<strong>en</strong>t nécessairesdans le cadre du système mondialsont très improbables (s'opposant ainsiaux utopistes du Nouvel ordre internationalqui faisai<strong>en</strong>t tant parler d'eux dans lesannées soixante-dix). D'une part, parceque les pouvoirs qui s'exerc<strong>en</strong>t sur ce système,à savoir l'Etat et le Capital, ne sontpas près de le remettre <strong>en</strong> question.D'autre part, parce qu'il est quasim<strong>en</strong>timpossible que les décisions économiquesfondam<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t contraires àcelles qui sont actuellem<strong>en</strong>t prises s'impos<strong>en</strong>tà la fois à tous les peuples de laplanète.Les décisions qui sont prises auniveau des seuls Etats sont très limitéesétant donnée la mondialisation du système.On l'a bi<strong>en</strong> vu avec l'évolution despouvoirs socialistes <strong>en</strong> France ou dansd'autres pays europé<strong>en</strong>s, eu égard auxobjectifs annoncés dans les annéesquatre-vingt ! Dans cette optique, changerde parti au pouvoir ne change ri<strong>en</strong>aux t<strong>en</strong>dances d'<strong>en</strong>semble. Tout ce quipourrait faire un pouvoir d'Etat — et c<strong>en</strong>'est pas négligeable sans doute — serait,tout <strong>en</strong> gérant les affaires selon les errem<strong>en</strong>tshabituels parce qu'on est bi<strong>en</strong> obligéde le faire sous peine de désordreimmédiatem<strong>en</strong>t intolérables, de favoriserl'émerg<strong>en</strong>ce d'alternatives socio-économiques.Donc, gérer le système sans croireet sans p<strong>en</strong>ser qu'on peut le réformer,et contribuer ainsi à le miner de l'intérieur,<strong>en</strong> aidant ceux qui essai<strong>en</strong>t de vivre<strong>en</strong> marge ou à l'extérieur de lui. Ensomme, l'av<strong>en</strong>ir politique consisterait àtricher avec le système, ce qui serait sansdoute mieux que la compromission, ouque l'actuelle corruption, fruit, pour unepart, d'ailleurs, de la désillusion des politiques.A partir de l'expéri<strong>en</strong>ce riche d'inv<strong>en</strong>tionsociale, mais éphémère, du printempsmalgache (mai 1972), FrançoisPartant a très tôt imaginé que les exclusdu système pourrai<strong>en</strong>t s'organiser <strong>en</strong>treeux pour produire ce qui leur seraitnécessaire et échanger, toujours <strong>en</strong>treeux, selon des règles conv<strong>en</strong>ues d'uncommun accord. Il était très att<strong>en</strong>tif àtoutes les expéri<strong>en</strong>ces alternatives quipourrai<strong>en</strong>t éclore çà et là, des marginauxberlinois à divers pays du tiers-monde, <strong>en</strong>passant par les régions rurales françaises.Il se passionnait pour les informations quilui prov<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t d'Andalousie, où l'intégrationéconomique de l'agriculture, dansle Marché commun europé<strong>en</strong>, mettait auchômage des milliers d'ouvriers agricoles,mais où des groupes s'organisai<strong>en</strong>t dansune perspective de survie aussi autonomeque possible.François Partant était cep<strong>en</strong>dant trèscritique sur les alternatives et les rejetaitcatégoriquem<strong>en</strong>t si elles lui paraissai<strong>en</strong>trev<strong>en</strong>ir tôt ou tard à une quelque formed'intégration au «système». Sans doutefaudra-t-il <strong>en</strong>core du temps pour, qu'à traversde telles activités, les coordinationsqu'elles se donneront et les organismesd'initiatives qui <strong>en</strong> naîtront, s'incarn<strong>en</strong>tles intuitions et les idées de celui qui,bi<strong>en</strong> que cloué dans ses dernières annéesà sa table de travail, voulait passionném<strong>en</strong>tvoir naître l'alternative sur laquelleil méditait. Mais cette longue marcheaboutira-t-elle avant que les forces de destruction,aujourd'hui <strong>en</strong> œuvre, n'ai<strong>en</strong>tcreusé des fractures irrémédiables ?François de Ravignan nSILENCE N°318/31983Janvier 2005


Avionet bonneconsci<strong>en</strong>ceLe Geres, groupe d'énergiesr<strong>en</strong>ouvelables, développem<strong>en</strong>t etsolidarité, est une ONG qui mènede nombreux programmes dedéveloppem<strong>en</strong>t des énergiesr<strong>en</strong>ouvelables dans les pays duSud (voir S!l<strong>en</strong>ce n°305/306). Cegroupe vi<strong>en</strong>t d'avoir une idée bi<strong>en</strong>farfelue : demander à ceux quipr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t l'avion de se dédouanerde la pollution provoquée <strong>en</strong> leurversant une somme pour financerleurs projets ! On a là le mêmeraisonnem<strong>en</strong>t que les industrielsde la voiture qui dis<strong>en</strong>t qu'ilséquilibr<strong>en</strong>t leurs émissions de gazpar la plantation d'arbres dans leSud. Rappelons que pr<strong>en</strong>drel'avion est le meilleur moy<strong>en</strong> dedétruire la planète et verser sonobole à une ONG ne rétablira paspour autant le climat, <strong>en</strong>coremoins le pétrole brûlé. On peutleur expliquer <strong>en</strong> leur écrivant :Geres, 2, cours Foch, 13400Aubagne, tél : 04 42 18 55 88.Pénuried'infirmièresSelon une communication duconseil international des infirmières,si le manque se fait s<strong>en</strong>tirdans les pays du Nord, il estPubl<strong>ici</strong>téNord/Sud<strong>en</strong>core plus criant dans les paysdu Sud. On compte <strong>en</strong> effet uneinfirmière pour 100 personnesdans les pays riches contre seulem<strong>en</strong>tune pour 10 000 dans lespays de l'Afrique Sub-Sahari<strong>en</strong>ne. C<strong>en</strong>t fois moins. Sil'on voulait être égalitaire <strong>en</strong>treAfrique et Europe, il faudrait former600 000 personnes <strong>en</strong>Afrique. Ce rapport répond à unedemande des Nations Unies quicherche à favoriser le "développem<strong>en</strong>t"du Sud.Aidefrançaise à lacoopérationDébut novembre, le départem<strong>en</strong>tdes Hauts-de-Seine a débloquéune aide de 15 000 € sur sonbudget coopération… pour lesFrançais rapatriés de Côted'Ivoire.C'est sans doute celal'aide au développem<strong>en</strong>t.n Bruxelles : lavagede cerveau. Le 1 er octobreà Bruxelles, devant unimm<strong>en</strong>se panneau publ<strong>ici</strong>taireau croisem<strong>en</strong>t duboulevard Général-Jacqueset du boulevard duTriomphe, une jeunefemme mime la ménagère ét<strong>en</strong>dant son linge. Arriv<strong>en</strong>t alors sept militantsdu collectif antipub belge qui ajoute sous ses pieds un slogan :"tous les jours je lave mon cerveau avec la pub". La jeune femme appellealors son employeur qui dans un premier temps lui dit de continuerson travail. Mais elle y r<strong>en</strong>once rapidem<strong>en</strong>t tellem<strong>en</strong>t elle se s<strong>en</strong>tridicule. Une belle contre-action !n Paris : nouveau barbouillage. Une quarantaine de personnes ontrepris les barbouillages dans le métro avec une action le 29 octobre.Quelques dizaines de stations ont vu leurs publ<strong>ici</strong>tés détournées. Deuxprocès-verbaux ont été dressés par les ag<strong>en</strong>ts RATP.n Dinan : dommages et intérêts. En novembre 2003, Paysages deFrance obti<strong>en</strong>t par décision du tribunal qu'un afficheur démonte vingttroispanneaux installés sur le site de la Rance, dans l'agglomérationde Dinan (Côtes-d'Armor). L'annonceur obtempère mais attaque <strong>en</strong>suitel'association pour lui demander de payer le coût du démontage estiméà 107 000 euros. Le 20 octobre 2004, le tribunal de R<strong>en</strong>nesa confirmé le premier jugem<strong>en</strong>t, rejeté la demande d'indemnisationet même condamné l'afficheur à verser 3500 euros à l'associationau titre des frais de procès.DRDRL Y O NExpositionéquitableUne exposition (très cons<strong>en</strong>suelle)sur le commerce équitablese ti<strong>en</strong>t au muséum de Lyon jusqu'au30 avril 2005. Films lesdimanches à 17 h : "Davos,Porto Alegre et autres batailles",T R A N S P O R T SFrauder, c'estmoins cher !SILENCE N°318/319 Janvier 200584Nestlé tue toujours les bébésEn 1974, une association anglaise dénonce dans une brochure intituléeThe baby killer la politique commerciale des multinationales,Nestlé <strong>en</strong> tête, qui font la promotion de substitut au laitmaternel <strong>en</strong> milieu hospitalier. Cette attaque contre l'allaitem<strong>en</strong>tmaternel a pour conséqu<strong>en</strong>ce la mort de nombreux bébés du faitde l'utilisation d'eau non potable dans les pays du Sud et du faitqu'arrêter l'allaitem<strong>en</strong>t les prive de nombreux anticorps qui setransmett<strong>en</strong>t par le lait de la mère. Après des années de boycottde Nestlé, l'OMS, Organisation mondiale de la santé, adopte <strong>en</strong> 1981un code sur la commercialisationdes alim<strong>en</strong>ts pournourrissons. Ce code interdittoute publ<strong>ici</strong>té pour les substitutsauprès du grandpublic, toute distributiond'échantillons gratuits.Régulièrem<strong>en</strong>t depuis, lesONG dénonc<strong>en</strong>t le non respectde ce code avec toujoursla prés<strong>en</strong>ce dans lesmaternités du monde <strong>en</strong>tierde publ<strong>ici</strong>tés et d'échantillons donnés aux jeunes mères. En mai 2004,un rapport de l'ONG IBFAN, réseaux international des groupes d'actionpour l'alim<strong>en</strong>tation infantile, analyse la stratégie publ<strong>ici</strong>taire de seizemultinationales dans 69 pays. Quelque 2000 violations du code sontrépertoriées. Nestlé, qui contrôle 40% du marché mondial, arrive <strong>en</strong>tête des contrev<strong>en</strong>ants, devant la firme néerlandaise Numico et la firmeaméricaine Mead Johnson. IBFAN, GIFA, boîte postale 157, 1211G<strong>en</strong>ève 19, tél : (+41) 22 798 91 64.DRDes anarchistes suédois ont lancéavec succès dans leur pays unemutuelle des fraudeurs dans lestransports publics. Moy<strong>en</strong>nantune cotisation, la mutuelle paieles am<strong>en</strong>des de ceux qui se fontcontrôler. Le résultat : cela coûtebeaucoup moins cher que depayer son ticket ! La mutuellecomm<strong>en</strong>ce à se développer maint<strong>en</strong>ant<strong>en</strong> Finlande. Son argum<strong>en</strong>tationest intéressante : ellerev<strong>en</strong>dique les transports publicsgratuits, comme la route, payéepar tous, est gratuite. Pourquoiles conducteurs de voiture nepai<strong>en</strong>t-ils ri<strong>en</strong> alors qu'ils pollu<strong>en</strong>tplus que ceux qui pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tles transports publics ?(Off<strong>en</strong>sive, octobre 2004)de Vinc<strong>en</strong>t Gl<strong>en</strong>n, le 9 janvier ;"Maharadjah burger" de ThomasBalmès, le 6 février (la crise dela vache folle vue d'Inde) ;"Géraldo, la crise et nous" dePatrice Barrat, le 6 mars ;"Ouvrières du monde" de Marie-France Collard, le 10 avril.Museum, 28, boulevard desBelges, 69006 Lyon,tél : 04 72 69 05 00.SociétéP A R I SQuandles SDFtravaill<strong>en</strong>tUne étude de l'INSEE indiqueque 29% des SDF de Paris travaill<strong>en</strong>tavec <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne un tempsde travail de 32 h. Ils sont à plusde 90% employés ou ouvriers etrest<strong>en</strong>t SDF car leurs salaires(jusqu'à 1300€) ne leur permett<strong>en</strong>tpas d'accéder à une location.Ils ne peuv<strong>en</strong>t aller habiter <strong>en</strong>banlieue car il s'agit de personnes(comme les femmes de ménage)qui ont besoin d'être dans Paris <strong>en</strong>dehors des horaires où fonctionn<strong>en</strong>tles transports <strong>en</strong> commun.En plus de ceux-ci, 36% des SDFsont à la recherche active d'unemploi. Certains travaill<strong>en</strong>t aunoir, parfois forcés lorsqu'il s'agitde sans-papiers. Le vrai problèmeà Paris est donc le manque delogem<strong>en</strong>ts sociaux pour logerceux qui gagn<strong>en</strong>t peu.DR


DRDRAux limites de la planèteTout le monde a bi<strong>en</strong> consci<strong>en</strong>ce que cela ne peut plus durer. Qu'il y abi<strong>en</strong> un mom<strong>en</strong>t où cela va coincer. Alors que nombreux sont ceuxqui ont les yeux rivés sur le prix du pétrole, nous avions déjà souligné àplusieurs reprises dans Sil<strong>en</strong>ce qu'une autre limite peut se prés<strong>en</strong>ter quine sera pas forcém<strong>en</strong>t celle à laquelle on s'att<strong>en</strong>d. Ainsi, au cours del'année 2004, le prix de l'acier sur le marché mondial a doublé.Conséqu<strong>en</strong>ce : l'Europe et les Etats-Unis ont progressivem<strong>en</strong>t gardéleur acier pour leurs propres usages… provoquant une crise au Japon.Là, la concurr<strong>en</strong>ce avec la Chine est telle (celle-ci construisant desbateaux pour acheminer la production des usines délocalisées, la Chineseule consomme 25 % de l'acier mondial), que les constructeurs automobilesont de plus <strong>en</strong> plus de mal à trouver de l'acier. Fin novembre,Toyota, maint<strong>en</strong>ant filiale deR<strong>en</strong>ault, a même dû annoncerla fermeture d'une de sesquatre chaînes de production.Le concurr<strong>en</strong>t Nissan aannoncé peu après qu'il risquaitde faire de même. Siles voitures roul<strong>en</strong>t au pétrole,elles nécessit<strong>en</strong>t aussi,chacune, plusieurs c<strong>en</strong>tainesde kilos d'acier. Les adeptesdes biocarburants vont-ilsnous trouver une solutionChaîne de montage de l’usineToyota au Japon. pour créer un bio-acier ?Petite phrase"Le pouvoir : je pus, tu pus,il put, vous pûtes...Le pouvoir pue la pute"Jean L'Anselme.R U S S I EL'armedu poisonAlors qu'elle se r<strong>en</strong>dait sur le lieude la prise d'otages à Beslan,Anna Politkovskaya, une des journalistescritiquant ouvertem<strong>en</strong>t lapolitique de Vladimir Poutine <strong>en</strong>T I B E TInvasion touristiqueTchétchénie a été empoisonnéelors de son vol depuis Moscou.Elle a été hospitalisée. Il sembleque les services secrets ai<strong>en</strong>tcherché à retarder son arrivéesur le lieu de la prise d'otages.Le candidat de l'opposition ukraini<strong>en</strong>ne,Viktor Iouchtch<strong>en</strong>ko, s'estprés<strong>en</strong>té au public <strong>en</strong> octobreavec le visage marqué de traitsverdâtres après avoir été hospitaliséd'urg<strong>en</strong>ce à Vi<strong>en</strong>ne <strong>en</strong>Autriche. Il aurait été victimed'un empoisonnem<strong>en</strong>t après avoirmangé avec un responsable desservices secrets, lesquels sontpro-russes. Qui déti<strong>en</strong>t des armeschimiques ?Pour asseoir son occupation du Tibet,la Chine a lancé un vaste programme deconstruction d'une ligne de chemin de ferdestinée, <strong>en</strong>tre autres, à am<strong>en</strong>er des massesde touristes depuis Pékin. La ligne qui fera1118 km <strong>en</strong>tre Pékin et la ville de garnisonde Gormo, sera pour les deux tiers de ladistance à plus de 4500 m de haut. Sur plusde 550 km, le train circulera sur du permafrost,des terres marécageuses gelées. Pourpouvoir passer à ces hauteurs, les wagonsseront pressurisés comme les avions. En 2007, Lhassa ne sera alorsplus qu'à 48 h de Pékin. La ligne servira aussi pour exporter les mineraisextraits du sous-sol du Tibet, à raison de seize trains par jour (cuivre,cobalt…). Coût de ce train : au moins 3,2 milliards d'euros, soit troisfois plus que tout ce qui a été dép<strong>en</strong>sé par le gouvernem<strong>en</strong>t chinois pourl'éducation et la santé au Tibet depuis cinquante ans. L'Inde a annoncéson inquiétude, voyant dans cette ligne, la possibilité de déplacerrapidem<strong>en</strong>t une armée. (France-Tibet, novembre 2004)K O S O V OPremièresélectionslibresAprès l'éclatem<strong>en</strong>t de laYougoslavie et la mise sous tutellede l'ONU, les premières électionslégislatives organisées parles Kosovars se sont déroulées le23 octobre. Elles ont été largem<strong>en</strong>tboycottées par les 80 000Serbes qui habit<strong>en</strong>t au Kosovo.C'est le chef modéré qui a m<strong>en</strong>éla lutte non-viol<strong>en</strong>te p<strong>en</strong>dant desannées, Ibrahim Rugova qui estarrivé <strong>en</strong> tête (47 %) devantl'anci<strong>en</strong> chef de la guérillaHashim Thaçi (27 %).DRIbrahim Rugova.Vertsn Référ<strong>en</strong>dum début 2005. Le21 novembre, les Verts ont choisipar vote l'organisation d'une campagneinterne pour ou contrela Constitution europé<strong>en</strong>ne suivid'un référ<strong>en</strong>dum.n Verts et décroissance. Unemotion proposant de faire dela décroissance un axe de travailchez les Verts (pour remplacerl'actuel discours sur le développem<strong>en</strong>tdurable) a recueilli55 % des voix.D R Ô M EEst-ilnécessairede désobéir ?Le "collectif des citoy<strong>en</strong>s ducoin", <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec la coordinationde l'éducation nouvelle populairealternative, organise le lundi 10janvier au café Contin<strong>en</strong>tal (<strong>en</strong>face de la gare), à Val<strong>en</strong>ce, uncafé citoy<strong>en</strong> sur le thème "Est-ilnécessaire de désobéir ?".Contacts : 04 75 41 57 25ou 04 75 25 33 79.PolitiqueV E R T SPlus prochesdu PS ?Le 21 novembre, les membresdes Verts étai<strong>en</strong>t appelés àvoter pour désigner leurs représ<strong>en</strong>tantsau futur congrès qui se ti<strong>en</strong>ttous les deux ans. Première information: la baisse du nombre d'adhér<strong>en</strong>tspuisqu'ils ne sont plus que8600. Deuxième information : lepeu d'<strong>en</strong>thousiasme des adhér<strong>en</strong>tsà part<strong>ici</strong>per à leur propre mouvem<strong>en</strong>tpuisqu'ils ne sont que5268 votants. Il y avait cinqmotions prés<strong>en</strong>tées, relativem<strong>en</strong>tsemblables quant aux idées déf<strong>en</strong>dues,mais différ<strong>en</strong>tes quant auxstratégies électorales.La motion Rassembler déf<strong>en</strong>duepar Dominique Voynet, D<strong>en</strong>isBeaupin, Noël Mamère est arrivée<strong>en</strong> tête des votes régionauxdu 21 novembre avec 1887 voix(35,82%) devant celle de Regain,décidém<strong>en</strong>t Vert prés<strong>en</strong>tée <strong>en</strong>treautres par Gilles Lemaire, AlainLipietz qui obti<strong>en</strong>t 1339 voix(25,42%) et Ecolo réaliser l'écologieavec <strong>en</strong>tre autres GuyHascoët qui obti<strong>en</strong>t 1048 voix(19,89%), et Changer et unirles Verts, agir avec la sociétéqui obti<strong>en</strong>t 923 voix (17,52%).La motion qui arrive <strong>en</strong> têtepropose de négocier avec le Partisocialiste l'abs<strong>en</strong>ce d'un candidatVert au premier tour des présid<strong>en</strong>tielles(pour éviter que ne sereproduise un scénario avecLe P<strong>en</strong> au deuxième tour) et unemeilleure intégration dans lagauche, <strong>en</strong> échange de l'assuranced'avoir un groupe parlem<strong>en</strong>tairedans la prochaine Assemblé<strong>en</strong>ationale (soit plus de 20 députés).La deuxième motion est parcontre pour une autonomie accruedes Verts vis-à-vis de la gaucheplurielle. La troisième motion estplus politique : elle propose de nesout<strong>en</strong>ir le PS que contre unretour des élections à la proportionnelleà tous les niveaux. Laquatrième motion propose d'abordun candidat aux élections, maisaussi la négociation pour un groupeparlem<strong>en</strong>taire. Alors que lamotion arrivée <strong>en</strong> tête se prononcepour ne pas prés<strong>en</strong>ter de candidataux élections présid<strong>en</strong>tielles, unemotion ponctuelle "pour une candidatureverte aux élections présid<strong>en</strong>tiellesde 2007" a recueilli plusde 68 % des voix. Les Verts, 247rue du Faubourg-Saint-Martin,75010 Paris, tél : 01 53 19 53 19.SILENCE N°318/319 Janvier 200585


Politique“L’Europe ne dit pas ce qu'elle fait,elle ne fait pas ce qu'elle ditelle dit ce qu'elle ne fait paselle fait ce qu'elle ne dit pas”Pierre Bourdieufonctionne depuis d<strong>en</strong>ombreuses années sans Constitution.Celle-ci, si elle est adoptée, L’Europedoit fixer un certain nombre de règlesqu'il sera <strong>en</strong>suite extrêmem<strong>en</strong>t diff<strong>ici</strong>le demodifier (1).En effet, pour cela, dans la versionactuelle, il faudrait l'unanimité des paysmembres. Même si les référ<strong>en</strong>dums d'initiativespopulaires sont reconnus (avecun million de signatures, ce qui <strong>en</strong> fait unniveau assez bas et donc facile à obt<strong>en</strong>irpour de grandes causes, mais pas pour lesproblèmes locaux), ces référ<strong>en</strong>dums n'aurai<strong>en</strong>tpas force de loi, mais obligerait seulem<strong>en</strong>tles Etats à discuter d'un problème.Et l'unanimité pouvant pr<strong>en</strong>dre dessiècles, le problème peut perdurerà l'infini.Marchandisationde l'EuropeLe mouvem<strong>en</strong>t altermondialiste etune partie de la gauche critiqu<strong>en</strong>t actuellem<strong>en</strong>t,avec raison, un certain nombre devaleurs "libérales" que l'on peut trouverdans le texte : la notion de "concurr<strong>en</strong>celibre et non forcée" (article I-4) rappellecurieusem<strong>en</strong>t les propos de l'OMC,Organisation mondiale du commerce,pour qui la vie humaine se définit uniquem<strong>en</strong>tpar ses échanges commerciaux,tout étant appelé à dev<strong>en</strong>ir marchandise.Le texte de la Constitution prévoit bi<strong>en</strong>l'exist<strong>en</strong>ce des "services d'intérêt général",les services publics, mais sous conditionde respecter ce libre-échange. C'estdonc une proposition qui va dans le s<strong>en</strong>sd'une accélération du libéralisme actuel,de la privatisation des "bi<strong>en</strong>s communs".L'article 3 est un modèle d'hypocrisie, ilcomm<strong>en</strong>ce ainsi : "L'Union œuvre pour ledéveloppem<strong>en</strong>t durable de l'Europe fondésur une croissance économique équilibréeet sur la stabilité des prix, une économiesociale de marché hautem<strong>en</strong>t compétitive".La main invisible du marché libéralmettra des gants verts ! L'article III-156prévoit expl<strong>ici</strong>tem<strong>en</strong>t de protéger la spéculation: "Les restrictions tant aux mouvem<strong>en</strong>tsde capitaux qu'aux paiem<strong>en</strong>ts<strong>en</strong>tre les Etats membres et les pays tierssont interdites".Quelle constitutioneuropé<strong>en</strong>ne ?Un écologiste ne peut qu'être pour laconstruction europé<strong>en</strong>ne dans l'espoir d'un jourabolir les frontières et qu'<strong>en</strong>fin nous soyons touségaux, Terri<strong>en</strong>s, sur la même planète. Faut-ilpour autant donner son feu vert à l'actuel projetde Constitution europé<strong>en</strong>ne ?Militarisationde l'EuropeLes mouvem<strong>en</strong>ts pacifistes s'inquièt<strong>en</strong>teux de la tonalité militariste du texte.Alors que plusieurs pays de l'Europeactuelle (Irlande, Autriche, Danemark,Suède) ont choisi une politique de déf<strong>en</strong>se"neutre", c'est-à-dire uniquem<strong>en</strong>t dedéf<strong>en</strong>se du territoire, la Constitution prévoitune militarisation de l'espace europé<strong>en</strong>et (article I-41) "les Etats membress'<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t à améliorer progressivem<strong>en</strong>tleurs capacités militaires" ceci dans lecadre de l'OTAN, c'est-à-dire sous lecontrôle des Etats-Unis. Toujours pluspour les marchands d'armes ! Même sil'OTAN pourrait év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t sortir del'emprise des Etats-Unis pour dev<strong>en</strong>ir uneorganisation "nord-atlantique", la prés<strong>en</strong>cede forces nucléaires dans deux des paysmembres, la Grande-Bretagne et laFrance, pose de très nombreux problèmes,les autres pays demandant la destructionde ces armes, ce qui n'a évidemm<strong>en</strong>taucune chance de se produire si lesdécisions se pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à l'unanimité. Si laSuisse a toujours refusé jusqu'à aujourd'huid'<strong>en</strong>trer dans l'Europe, c'est, <strong>en</strong>treautres questions, celle de la déf<strong>en</strong>se quilui pose problème, ayant choisi la neutralitédepuis maint<strong>en</strong>ant près de 400 ans.Cette volonté affichée d'armée europé<strong>en</strong>ne,portée par les deux pays ayant l'arm<strong>en</strong>ucléaire, traduit égalem<strong>en</strong>t la volonté depoursuivre la politique d'ingér<strong>en</strong>ce et decontrôle des anci<strong>en</strong>nes colonies.Certains opposants à la constitutionp<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t même que, concernant la guerreactuelle <strong>en</strong> Irak, sachant que la Grande-Bretagne et la France ont pris des positionsdiamétralem<strong>en</strong>t opposées, l'allégeancefaite par la Constitution europé<strong>en</strong>neaux décisions de l'OTAN, aurait impliquéque l'Europe suive les Etats-Unisdans le conflit.De moins <strong>en</strong> moinsde démocratieActuellem<strong>en</strong>t, les députés europé<strong>en</strong>speuv<strong>en</strong>t voter ce qu'ils veul<strong>en</strong>t. Ils n'ontpas le pouvoir d'imposer leurs vues. Lesdécisions sont prises par une commissiondont chaque commissaire travaille <strong>en</strong> li<strong>en</strong>avec les ministres de chaque pays dansson domaine de compét<strong>en</strong>ce. Les députéspropos<strong>en</strong>t donc mais seuls les ministrespeuv<strong>en</strong>t ou non accepter. Au mieux, lesdéputés peuv<strong>en</strong>t voter une motion dec<strong>en</strong>sure pour faire démissionner la commission.La Constitution crée quelques nouveauxpostes de responsabilité (un commissairepour les affaires étrangères),mais ne change pas cette règle qui donnele pouvoir à des ministres non élus audétrim<strong>en</strong>t de députés élus.L'Europe n'a jamais été démocratiqueet cette Constitution ne la r<strong>en</strong>d pas plusdémocratique. Pire, <strong>en</strong> donnant plus depouvoirs à des structures de médiation<strong>en</strong>tre Etats, et non <strong>en</strong>tre représ<strong>en</strong>tants dupeuple (2), on va dans le s<strong>en</strong>s d'unemoindre démocratie, d'Etats <strong>en</strong>core pluspuissants, de groupes de lobbyes <strong>en</strong>coreplus libres de magouiller loin du regardde tous.L'idéologie générale est <strong>en</strong>core l'uniformisationdes p<strong>en</strong>sées et des cultures, àl'opposé de la biodiversité dont rêv<strong>en</strong>t lesécologistes.(1) Le projet de Constitution n'est disponible que surinternet. Si vous voulez l'éditer pour éviter de le lire àl'écran, prévoyez une bonne imprimante : il fait 850pages. A votre avis, quel est le pourc<strong>en</strong>tage des g<strong>en</strong>squi vont avoir le courage de lire un tel pavé ?(2) Il va de soi qu'il ne faut pas oublier que le pouvoirpar délégation qu'impose la démocratie représ<strong>en</strong>tativeest déjà fort critiquable, et ceci d'autant plus que leterritoire est vaste et donc l'élu loin de ceux et cellesqui l'ont élu. Le refus de vote des anarchistes est donctout à fait compréh<strong>en</strong>sible.SILENCE N°318/31986Janvier 2005


Prés<strong>en</strong>tation de la Constitution par deux de ses “parrains” : Valéry Giscard d’Estaing et Sylvio Berlusconi.Quelle attitudeadopter ?Bizarrem<strong>en</strong>t, si ces critiques sur laConstitution font l'unanimité dans lemilieu écologiste et plus ou moins partiellem<strong>en</strong>tau sein de la gauche, les positionssur le référ<strong>en</strong>dum diverg<strong>en</strong>t.Ceux qui appell<strong>en</strong>t à voter pour mett<strong>en</strong>t<strong>en</strong> avant que c'est un progrès par rapportau traité de Nice <strong>en</strong>core plus restrictifau niveau démocratique, que ces progrèsont été obt<strong>en</strong>us à un mom<strong>en</strong>t où lagauche était relativem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> position deforce dans les différ<strong>en</strong>ts Etats europé<strong>en</strong>set qu'<strong>en</strong> cas de refus, les nouvelles négociationsqui s'ouvrirai<strong>en</strong>t pourrai<strong>en</strong>t allervers un projet <strong>en</strong>core pire que l'actuel.Ceux qui appell<strong>en</strong>t à voter contre mett<strong>en</strong>t<strong>en</strong> avant la nécessité de provoquerune crise institutionnelle au niveau europé<strong>en</strong>pour <strong>en</strong>fin ouvrir le débat sur l'idéologielibérale dominante (à droite maisaussi dans une partie de la gauche) etqu'on débatte <strong>en</strong>fin de savoir de quelleEurope on parle. Ces contre ont contreeux le fait qu'une partie de la droite ditesouverainiste, donc contre la constructioneuropé<strong>en</strong>ne, appelle à voter contre.Viol<strong>en</strong>ce d'Etatarticle II.2 précise que "toute personne a droitL’ à la vie. Nul ne peut être condamné à la peinede mort et exécuté". Cela est très bi<strong>en</strong>, mais un peuplus loin on trouve : "La mort n'est pas considéréecomme infligée <strong>en</strong> violation de cet article dans lecas où elle résulterait d'un recours à la force r<strong>en</strong>duabsolum<strong>en</strong>t nécessaire (…) pour réprimer conformém<strong>en</strong>tà la loi une émeute ou une insurrection".Concrètem<strong>en</strong>t cela veut dire que la mort de VitalMichalon à Malville <strong>en</strong> 1977 aurait été légale, toutcomme celle de Carlo Guliani à Gênes <strong>en</strong> 2001…Les associations de déf<strong>en</strong>se de la personne humainesoulign<strong>en</strong>t que cette rédaction figurait déjà dans laconv<strong>en</strong>tion europé<strong>en</strong>ne des droits de l'homme.Retour sur le traitéde MaastrichtLes débats actuels rappell<strong>en</strong>t assezceux qui ont déjà eu lieu <strong>en</strong> 1992 lorsqu'ily a eu un référ<strong>en</strong>dum sur le traité deMaastricht. Ressortons alors le débatm<strong>en</strong>é dans S!l<strong>en</strong>ce à l'époque (3). Nousavions publié un article de Jean-PaulDeléage déf<strong>en</strong>dant le traité "Oui, malgrétout", un autre d'Alain Lipietz "ContreMaastricht, parce que pour l'Europe", unautre d'Alain-Claude Galtié "Pour uneécologie libérale avancée, c'est non". Si cedernier peut signer aujourd'hui quasim<strong>en</strong>tle même texte, il est curieux de voirqu'Alain Lipietz, <strong>en</strong>tre temps dev<strong>en</strong>udéputé europé<strong>en</strong>, est dev<strong>en</strong>u favorable àcette constitution.A l'époque, Alain Lipietz écrivait àpropos du libéralisme : "D'une constitution,on n'att<strong>en</strong>d pas qu'elle fixe les lois etles compromis sociaux dans le détail.Mais nous savons bi<strong>en</strong> qu'elle n'est pasneutre non plus : une constitution étantdonnée, la force des différ<strong>en</strong>ts acteurs estdistribuée et la liste des coups permis etinterdits laisse deviner dans quel s<strong>en</strong>spourront se dessiner des facilités, où sesitueront les blocages. Pour les écologistes,les critères pour juger de ces ‘métarègles’sont les suivants : favoris<strong>en</strong>t-ellesune évolution vers une Europe plus écologiquem<strong>en</strong>tresponsable, plus socialem<strong>en</strong>tsolidaire, où les pouvoirs serontmieux contrôlés par les citoy<strong>en</strong>s, et <strong>en</strong>finplus solidaire des pays plus pauvres qu'elle?" (…) "Le résultat visé, c'est ‘une économiede marché’. Non pas au s<strong>en</strong>s où ‘ily a du marché’, mais dans le s<strong>en</strong>s de fairereculer ce qui est non-marchand, tous cesinstrum<strong>en</strong>ts par lesquels les démocraties,(3) "Non à l'écologie libérale", S!l<strong>en</strong>ce n°157 de septembre1992.Union Europé<strong>en</strong>ne.depuis 1945, avai<strong>en</strong>t appris à réduire lesdébordem<strong>en</strong>ts du jeu aveugle du marché".Il continuait sur les m<strong>en</strong>aces pour ladémocratie : "Le ‘droit de codécision’dérisoire accordé au Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>,seule instance supranationale élue par lescitoy<strong>en</strong>s de l'Europe, n'est qu'une façonpolie de débarrasser <strong>en</strong>fin les pouvoirs deces gêneurs que l'histoire europé<strong>en</strong>ne leuravait opposés au long des siècles : lesdroits des Parlem<strong>en</strong>ts". Concernant lemilitarisme, il écrivait : "Quant aux rapportsavec le reste du monde, le Traité, là<strong>en</strong>core, est expl<strong>ici</strong>te. Il ne laisse pas auxhasards de choix démocratiques futurs ladétermination de la politique extérieurede la sécurité commune. Le choix est préfixé,dans l'affrontem<strong>en</strong>t Nord-Sud (…) :le bras séculier de l'Union europé<strong>en</strong>nesera l'union d'Europe occid<strong>en</strong>tale, UEOintégrée à l'organisation du traité del'Atlantique nord, l'OTAN". Et de conclure: "Si donc le oui l'emporte <strong>en</strong> France etailleurs, l'Europe (…), sera donc unetechnostructure <strong>en</strong> auto-contrôle, à l'abrides changem<strong>en</strong>ts politiques dans un paysparticulier, favorable au capital et au productivisme,alliée des Etats-Unis contre lereste du monde" (…) "Et si le non l'emporte(…) les gouvernem<strong>en</strong>ts devront seposer des questions. (…) La nécessitéd'une harmonisation sociale, fiscale etécologique <strong>en</strong>tre les économies <strong>en</strong> situationde pleine concurr<strong>en</strong>ce se fera nécessairem<strong>en</strong>ts<strong>en</strong>tir. Le mécanisme de laconstruction artif<strong>ici</strong>elle, <strong>en</strong>tre gouvernem<strong>en</strong>ts,ayant échoué, il faudra bi<strong>en</strong> recourirau pragmatisme... et à la démocratie".Les bons argum<strong>en</strong>ts pour le nond'Alain Lipietz <strong>en</strong> 1992 nous sembl<strong>en</strong>ttoujours d'actualité aujourd'hui, car <strong>en</strong>tretemps, on ne peut pas dire que la volontéde changem<strong>en</strong>t par l'intérieur ait pour lemom<strong>en</strong>t porté ses fruits.Michel Bernard nMarché communMarie-Noëlle Li<strong>en</strong>emann, anci<strong>en</strong>neministre sous Jospin, a faitquelques comptes à propos du textede la Constitution : on y trouve 78 foisle mot "marché", 72 fois le mot "concurr<strong>en</strong>ce"(qui doit être libre bi<strong>en</strong> sûr) etquand même une fois, une seule le mot"progrès social". Cela résume bi<strong>en</strong>l'esprit du texte : un asservissem<strong>en</strong>tà l'OMC,Organisation mondialedu commerce.SILENCE N°318/31987Janvier 2005


Environnem<strong>en</strong>tP Y R É N É E SRefus d'uneligne THTDepuis le début des années80, la France essaie deconvaincre l'Espagne de l'utilitéd'une nouvelle ligne THT <strong>en</strong>treles deux pays, ce qui permettraità nos réacteurs nucléairesd'écouler leur surplus <strong>en</strong> directionde la péninsule ibérique. En1984, un premier projet passepar le Pays Basque. La fortemobilisation provoque son échec.Le projet ressurgit dans lesannées 90 <strong>en</strong> Hautes-Pyrénées.Il est de nouveau reporté <strong>en</strong>1994 suite au classem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> sit<strong>en</strong>aturel du Val d'Aran. Un, projet<strong>en</strong> Ariège avorte <strong>en</strong> 1999 aprèsle vote d'une motion d'oppositionpar le conseil général. Enoctobre 2001, lors d'un sommetfranco-espagnol qui s'est t<strong>en</strong>u àPerpignan, un accord pour un telprojet a été signé. Envisagé untemps <strong>en</strong> Hautes-Pyrénées, unnouveau projet est prévu dansla vallée du Vallespir, <strong>en</strong>Pyrénées-Ori<strong>en</strong>tales. Il s'agit aumoins d'une ligne de 400 000volts, év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t le double.Un collectif d'associations, sout<strong>en</strong>upar l'<strong>en</strong>semble des maires dela vallée, s'est constitué etregroupe aujourd'hui plus de 250groupes. Le 31 mai 2003, 10000 manifestants défil<strong>en</strong>t àPerpignan. Le 20 octobre 2003,ils sont 1500 à Gérone, côtéespagnol. Le 11 septembre 2004,plus de 4000 personnes manifest<strong>en</strong>tà Céret. Le 13 novembre2004, les quatorze maires de lavallée ont inauguré une plaque demarbre où figure leur <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tà refuser tout contact avecle RTE, Réseau de transportd'électr<strong>ici</strong>té, société née d'EDFqui a la charge des lignes électriques.Environ 4000 personnesont part<strong>ici</strong>pé du 26 au 28 novembreaux r<strong>en</strong>contres europé<strong>en</strong>nesanti-THT àArles-sur-Tech.n Collectif non à la THT, 8, rueAmpère, 66270 Le Soler, tél :04 68 38 08 21 ou 06 21 27 66 83.n Sydeco-THT 66, Syndicat descommunes anti-THT, mairie, 66300Villemolaque.n Collectif anti-THT Arize-Lèze-Volvestre, BP2, 09210 Saint-Ybars,tél : 05 61 98 10 41.DRDRCorridasillégalesL'alinéa 3 de l'article 521-1 ducode pénal accorde une dérogationconcernant la protection desanimaux. Les articles punissantles auteurs d'actes de cruauté surun animal domestique "ne sontpas applicables aux courses detaureaux lorsqu'une traditionlocale ininterrompue peut êtreprouvée". Or de tradition ininterrompue,il n'y <strong>en</strong> a pas commel'ont montré les histori<strong>en</strong>s : lespratiques liées à la corrida ouautres jeux avec taureaux sonttoutes des inv<strong>en</strong>tions réc<strong>en</strong>tes,datant de moins d'un siècle. D'oùune bagarre juridique. Le 16 juin2004, la Cour de cassation atranché après dix ans d'arrêtéscontradictoires dans les tribunaux :il n'y a pas de tradition ininterrompue<strong>en</strong> Haute-Garonne,Ariège, Hautes-Pyrénées et Aude.Le tribunal ne laissant que lesPyrénées-Ori<strong>en</strong>tales et Perpignancomme pouvant légitimem<strong>en</strong>tpoursuivre des jeux taurins. A lasuite de cette décision, 37 députésde tous bords ont déposé unprojet de loi pour demanderl'abrogation pure et simple del'alinéa d'exception. (Alliancepour la suppression des corridas,août 2004)AIX-EN-PROVENCECafés<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tL'Association pour la maison dela nature et de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>torganise chaque mois un café<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Le 11 janvier à18h30 : les parcs nationaux, unechance pour notre territoire avecFrançois Lalande de MountainWilderness. Le 8 févrierà 18h30 : les espèces invasives<strong>en</strong> Prov<strong>en</strong>ce, avec Sarah Bruneldu conservatoire botanique dePorquerolles. Le 2 mars à 18h30 :la loi littoral et les bétonneurs,avec Maya Dal<strong>en</strong>çon de la Dir<strong>en</strong>.Le 5 avril à 18h30 : eau ettarification avec Michel Jean.Association pour la maison de lanature et de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,place Jeanne-d'Arc, La Rotonde,13100 Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce,tél : 04 42 93 15 88.G R E N O B L EMassecritiqueLes cyclistes qui veul<strong>en</strong>t faire lapromotion de leur mode de transportdans l'agglomération gr<strong>en</strong>obloisese retrouv<strong>en</strong>t tous les derniersjeudis du mois à 18 h surl'esplanade de la gare pour uneprom<strong>en</strong>ade <strong>en</strong> ville.L Y O NRefus destransportsgratuitsSILENCE N°318/319 Janvier 200588Effet de serr<strong>en</strong> Droit de polluer. Selon les accords de Kyoto, l'Inde peut augm<strong>en</strong>terses émissions alors que le Japon doit les diminuer. Le groupe japonaisSumitomo a indiqué début octobre qu'il allait investir <strong>en</strong> Inde pourpouvoir récupérer des droits de polluer. Il a déjà soumis au gouvernem<strong>en</strong>tjaponais douze projets de rachats <strong>en</strong> négociation. (Courrier international,7 octobre 2004)n Taxer les avions ? Les avions pai<strong>en</strong>t leur kérosène à un prix dérisoire.Les compagnies jouant la concurr<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre les pays, aucun n'osemettre des taxes sur le carburant. Et le lobbying des compagnies aaussi réussi à obt<strong>en</strong>ir de ne pas être pris <strong>en</strong> compte par les accords deKyoto, ce qui leur permet de polluer <strong>en</strong> toute liberté. Plusieurs paysessai<strong>en</strong>t maint<strong>en</strong>ant de se mettre d'accord sur une taxation du transportaéri<strong>en</strong>, mais les compagnies refus<strong>en</strong>t d'<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre parler, évoquantleur fragilité financière depuis les att<strong>en</strong>tats de 2001. C'est <strong>en</strong>Europe que l'idée d'une taxe sur l'<strong>en</strong>semble des aéroports de l'union estla plus avancée.Bernard Rivalta, élu socialiste,présid<strong>en</strong>t du Sytral, syndicat degestion des transports <strong>en</strong> communde l'agglomération lyonnaiserefuse d'<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre parler de lagratuité. Argum<strong>en</strong>t massue :"Où trouverait-on les 110 millionsd'euros que rapporte la v<strong>en</strong>te destickets ?". Et d'annoncer la mise<strong>en</strong> place de portiques anti-fraudeursqui coût<strong>en</strong>t la bagatelle de45 millions d'euros… et qu'il faudra<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir. Ajoutez-y le prixd'impression des billets et descontrôleurs, de l'administrationque cela coûte… et l'on ne doitpas être loin des 110 millions !Mais la gratuité pour une sociétéqui cherche à tout transformer <strong>en</strong>marchandise, c'est insout<strong>en</strong>able…même pour un socialiste.Les 4 x 4 tu<strong>en</strong>t !DROn peut critiquer les 4 x 4pour leur consommation decarburant excessive, pour leurusage <strong>en</strong> dehors des routes, maisles assureurs, eux, mett<strong>en</strong>t l'acc<strong>en</strong>tsur leur capacité à tuer : les occupantsd'un véhicule heurté par un4 x 4 ont 27 fois plus de risquesd'être tués que s'ils sont heurtéspar une voiture normale. Leschiffres de mortalité pour les piétonset les cyclistes sont multipliéspar trois lorsqu'un 4 x 4 estimpliqué dans l'accid<strong>en</strong>t.(Vert, septembre 2004)


n Italie :protéger l'agriculture.Après des mois depressions dans les deux s<strong>en</strong>s, legouvernem<strong>en</strong>t itali<strong>en</strong> a adoptéle 11 novembre un décret reconnaissantle droit aux communesqui le désir<strong>en</strong>t de réglem<strong>en</strong>terla prés<strong>en</strong>ce ou non d'OGM. Ceciarrive après une vaste campagned'opposition : treize régionsd’Italie, 27 provinces et 1486communes se sont déjà proclamées"libres d’OGM" et ont adoptédes réglem<strong>en</strong>tations <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s.Les sondages indiqu<strong>en</strong>t que70% des Itali<strong>en</strong>s sont hostilesaux OGM.n Bière des faucheurs. En souti<strong>en</strong>aux inculpés d'Avelin où le15 septembre 2001, soixante personnesont neutralisé une parcellede betteraves génétiquem<strong>en</strong>tmodifiées, une cuvée spéciale debière a vu le jour "la bière desfaucheurs" que l'on peut se procurerauprès du comité de souti<strong>en</strong>aux onze d'Avelin, 35 bis, cheminde Messines, 59237 Verlinghem,tél : 03 20 22 48 67.n Pétition. Les textes europé<strong>en</strong>sprécis<strong>en</strong>t que "chaque Etat peutpr<strong>en</strong>dre les mesures appropriéespour éviter la prés<strong>en</strong>ce non souhaitéed'OGM dans d'autres produits"(directive 2001/18).O G MPremièreaudi<strong>en</strong>ceréussieLe 8 novembre, un premier procèss'est ouvert à Toulouse pourjuger neuf personnes inculpées àla suite d'un fauchage de champOGM. Mais les neuf inculpés, dontJosé Bové qui risque gros du faitde la récidive, étai<strong>en</strong>t accompagnésde 259 personnes qui avai<strong>en</strong>t réussià se faire <strong>en</strong>registrer dans lesg<strong>en</strong>darmeries de Millau etToulouse. Tout de suite, l'avocatFrançois Roux évoquant laConv<strong>en</strong>tion europé<strong>en</strong>ne des droitsde l'homme, rappelait que celle-cigarantit un "procès équitable" àtout citoy<strong>en</strong>, ce qui ne serait pas lecas si neuf personnes sont jugéeset pas les autres. Susp<strong>en</strong>sion deséance p<strong>en</strong>dant une heure et demie.Surprise, à son retour, la présid<strong>en</strong>tdu tribunal, Colette Pesso, donneraison à l'avocat et accepte de lesjuger tous <strong>en</strong>semble. On passe doncà 268 inculpés ! Le procureur(donc le gouvernem<strong>en</strong>t) a immédiatem<strong>en</strong>tfait appel de cette décision,ajournant de fait le procès dont laprochaine audi<strong>en</strong>ce est fixée, toujoursà Toulouse, le 24 janvier.DRInstallation “Plantation OGM” lors du Festival international convivial de cerfsvolantsà Hardelot (Pas-de-Calais) <strong>en</strong> 2001.Les Amis de la Terre ont lancéune pétition demandant au gouvernem<strong>en</strong>tfrançais de pr<strong>en</strong>dreces mesures afin de protéger lesagricultures biologique et conv<strong>en</strong>tionnellepermettant une alim<strong>en</strong>tationsans OGM comme le souhait<strong>en</strong>t70% des Français, autorisantles collectivités locales à sedéclarer zone non-OGM commel'ont déjà souhaité 16 régions etplus de 2000 communes, et définissantle champ des responsabilités<strong>en</strong> cas de non respect de cesprotections. La pétition est <strong>en</strong>route jusqu'à fin février 2005.Amis de la Terre, 2 b, rue Jules-Ferry, 93100 Montreuil,www.amisdelaterre.org.n Les faucheurs se régionalis<strong>en</strong>t.Le cap des 4000 personnesqui sont prêtes à passer <strong>en</strong> procèsa été franchi début novembre. Lecollectif des faucheurs estimequ'<strong>en</strong> 2004, les deux tiers desessais faits <strong>en</strong> plein champ <strong>en</strong>France ont été détruits, soit parleurs actions soit par cellesd'autres groupes. Les nouvellesautorisations europé<strong>en</strong>nes laiss<strong>en</strong>tsupposer qu'il n'y aura pasde répit l'année prochaine et pourêtre efficace dès le printemps, leréseau se déc<strong>en</strong>tralise dans lesrégions. Vous pouvez maint<strong>en</strong>antpr<strong>en</strong>dre contact avec les relaislocaux suivants :n Ile-de-France : Raymond Leduc,22, rue Courtannes, 91790 Boisy-Saint-Yvon, tél : 01 60 82 07 47.n Nord-Pas-de-Calais et Picardie :Dominique Plancke, 12, rue Euler,59000 Lille, tél : 06 70 33 31 79.n Normandie : François Dufour, 1,La Binolais, 50240 Saint-S<strong>en</strong>ier-de-Beuvron, tél : 06 72 94 78 37.n Bretagne : R<strong>en</strong>é Louail, Quiniquerne,22320 Saint-Mayeux,tél : 02 96 24 07 25 et SergeLe Quéaut, Saint-Quihouet,22940 Plantel,tél : 06 75 54 62 81.n Pays de Loire : Joël Bell<strong>en</strong>fant, LaFontaine de la Roche, 72500 Jupilles,tél : 02 43 46 91 59 et HélèneChancelier, La Simotière, 85190Aiz<strong>en</strong>ay, tél : 02 51 94 74 73.n C<strong>en</strong>tre : Jean-Marie Loury,16, Villepéreux, 28140 Courbehay,tél : 02 37 99 86 17.n Poitou-Char<strong>en</strong>tes : Philippe Coutant,La Roche, 79140 Combrand,tél : 06 76 88 43 57.n Aquitaine : Claude Peytermann,1, Grand Jay, 33124 Savignac,tél : 05 56 65 50 29.n Midi-Pyrénées : Simon Sadouk,Lavergne, 82230 Montclar-de-Quercy,tél : 05 63 30 83 98 et Alain Hebrad,col de la Bassine, 81230 Lacaune,tél : 05 63 37 02 01.n Languedoc-Roussillon : DominiqueSénécal, 13, rue Bouquerie, 30140Anduze, tél : 06 20 85 15 60 et DoloresB<strong>en</strong> Hamed, 3, place Bouschet-de-Bernard, 34070 Montpellier,tél : 04 67 92 49 53.n Prov<strong>en</strong>ce-Alpes-Côte-d'Azur : JacquesLefort, 17, rue des Sagnières, 05000Gap, tél : 04 92 51 11 49 et PhilippeMazini, quartier de l'Eglise, 05250Saint-Eti<strong>en</strong>ne-<strong>en</strong>-Dévoluy,tél : 04 92 58 91 87 et Sylvie Covelli,rue Paranque, école primaire, 83170Tourves, tél : 04 94 69 51 46.n Corse : Jean-Yves Torre, viaCampagnola, Aliva, 20160 Vicu,tél : 04 95 26 69 72.n Rhône-Alpes : Pierre Riguet, quartierPereyrol, 26120 Chabeuil,tél : 04 75 59 22 02 et Agnès Macron,La Fléchère, 74250 Saint-Jean-de-Thôlone, tél : 06 86 10 77 54 etRaymond Cochet, Cœur du cloître,38160 Saint-Antoine-l'Abbaye,tél : 04 76 36 45 52 et Qu<strong>en</strong>tin Juli<strong>en</strong>,route Neuve, 69700 Givors,tél : 06 12 39 25 45.n Auvergne : Chantal Gascuel,domaine de Raux, 63360 Gersat,tél : 04 73 24 31 15.SILENCE N°318/31989Janvier 2005SantéTéléphones portablesn Risques confirmés. Une étude réalisée parl'Institut d'études suédois Karolinska (Institutde médecine <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale), publiée le14 octobre, révèle que le risque de tumeur àl'oreille (neurome) est quatre fois plus importantchez les personnes utilisant un téléphone portabledepuis dix ans ou plus.n Robin des toits. L'association Robin des toitsa vu le jour <strong>en</strong> mai pour fédérer les associationsqui lutt<strong>en</strong>t pour se protéger des dangers prov<strong>en</strong>antdes ant<strong>en</strong>nes de télécommunication sans fil. Robindes toits, Marc C<strong>en</strong>drier, 55, rue Popincourt,75011 Paris, tél : 01 43 55 96 08.A M I A N T EDéfilé desveuvesL'association des victimes del'amiante de Dunkerque a lancéun appel pour que, comme àDunkerque, les veuves organis<strong>en</strong>tune prés<strong>en</strong>ce hebdomadairedevant le palais de justice pourdemander que la justice fasseson travail pour trouver les responsablesde l'hécatombe actuelle.Il meurt actuellem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>France, dix personnes par jour etle mouvem<strong>en</strong>t va <strong>en</strong> s'amplifiant.ARDEVA, Pierre Pluta,19, rue du Jeu-de-Paume, BP78, 59942 Dunkerque cedex 2,tél : 03 28 68 27 19.SaturnismeLe 28 octobre, la cour d'appel deParis a rejeté l'interv<strong>en</strong>tion de laville de Paris visant à minorer sesresponsabilités dans l'intoxicationpar le plomb de nombreux<strong>en</strong>fants dans des logem<strong>en</strong>ts insalubres.Le tribunal a égalem<strong>en</strong>tcondamné l'Etat à assurer lerelogem<strong>en</strong>t des <strong>en</strong>fants exposésau saturnisme. Le saturnisme estune maladie provoquée par l'ingestionde plomb. Plomb que l'ontrouvait dans les anci<strong>en</strong>nes peintures,qui sont <strong>en</strong>core prés<strong>en</strong>tesdans des logem<strong>en</strong>ts qui n'ont pasété restaurés depuis plus d'unevingtaine d'années. L'associationdes familles des victimes dusaturnisme invite les famillesexposées à saisir les tribunaux.Association des familles victimesdu saturnisme, c/o EspaceSolidarité-habitat, 78-80, ruede la Réunion, 75020 Paris,tél : 01 44 64 04 47.T O U L O U S EQuandl'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>d maladeLes Amis de la Terre de Toulouseorganis<strong>en</strong>t le jeudi 20 janvier à20h30 à l'amphithéâtre del'ENSEEIHT, 2, rue Camichel(face à la poste Saint-Aubin), uneconfér<strong>en</strong>ce-débat avec DominiqueBelpomme, professeur de cancérologie,présid<strong>en</strong>t d'ARTAC,Association française pour larecherche thérapeutique anti-cancéreuse.Les Amis de la Terre,21, rue Bernard-Mulé, 31400Toulouse, tél : 05 61 34 88 15.DR


AnnoncesSILENCE N°318/319 Janvier 200590


DRDRBush dégoûtn 100 000 morts. En faisant une étude àpartir des déclarations d'<strong>en</strong>terrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Irak,la revue médicale The Lancet a mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ceune surmortalité dans le pays qui dépasse les100 000 personnes depuis l'invasion du payspar les "forces du bi<strong>en</strong>". Un chiffre que Blaira jugé "sévère". Rappelons qu'il s'agissait audépart de "v<strong>en</strong>ger" les 3000 morts des att<strong>en</strong>tatsde 2001. On <strong>en</strong> est donc à 30 morts arabespour une américaine. Les nazis p<strong>en</strong>dant laguerre ne tuai<strong>en</strong>t que dix civils pour chaqueAllemand tombé sous les balles de la Résistance.n Et maint<strong>en</strong>ant des OGM. Pour chercher les armes de destructionsmassives, les forces américaines n'ont pas hésité à détruire les champsdu pays. En dédommagem<strong>en</strong>t, les agriculteurs se sont vu offrir dessem<strong>en</strong>ces… qui ont donné des plantes stériles les obligeant aujourd'huià racheter des sem<strong>en</strong>ces. Quelles sont ces plantes stériles ? Des plantesOGM fournies par Monsanto ! Le nouveau gouvernem<strong>en</strong>t a aussi abrogél'ordre 81 de l'anci<strong>en</strong> régime qui interdisait le brevetage du vivant.(Politis, 25 novembre 2004)n Déserteurs. P<strong>en</strong>dant la guerre du Vietnam, plus de 50 000Etatsuni<strong>en</strong>s avai<strong>en</strong>t trouvé refugeau Canada et <strong>en</strong>viron 30 000y sont restés. Mais à l'époqueil s'agissait ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t d'appeléscar la conscription avait étérétablie. Cette fois-ci, ils sont déjàquelques dizaines à avoir passéla frontière, certains avant mêmed'avoir été <strong>en</strong> Irak, d'autres <strong>en</strong>profitant d'une permission.Interrogés sur la question de l'<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tà l'armée, plusieurs ontrépondu qu'ils n'avai<strong>en</strong>t trouvéque ce moy<strong>en</strong> pour pouvoir financerleurs études.n Quatre milliards de dollars.Au début de l'occupation iraki<strong>en</strong>ne,le gouvernem<strong>en</strong>t US a annoncéque le coût de l'occupation étaitd'un milliard de dollars par mois.Il a annoncé début novembrequ'on <strong>en</strong> était maint<strong>en</strong>antà 4 milliards par mois.I S R A Ë LVanunuassigné àrésid<strong>en</strong>ceInterpellé dans un hôtel le12 novembre, Vanunu Mordechai,50 ans aujourd'hui, a été assignéà résid<strong>en</strong>ce chez lui. Le gouvernem<strong>en</strong>tisraéli<strong>en</strong> l'accuse d'avoircommuniqué des informationsà l'étranger sur la situationnucléaire du pays. Les associationsde souti<strong>en</strong> ont réagi <strong>en</strong>demandant au gouvernem<strong>en</strong>tisraéli<strong>en</strong> comm<strong>en</strong>t une personnequi vi<strong>en</strong>t de passer dix-huit ansloin du nucléaire (puisqu'<strong>en</strong> prison)pouvait dét<strong>en</strong>ir <strong>en</strong>core dessecrets ? Vanunu Mordechaia lancé un appel internationalpour dire qu'il souhaite quitterle pays, ce qu'on lui refuse.DRObjecteurs àla recherchemilitaireLa prés<strong>en</strong>ce des forces militairesespagnoles <strong>en</strong> Irak a permis delancer un débat au sein de larecherche et plus de mille chercheursespagnols ont lancé cetautomne un appel pour êtrereconnu "objecteurs à larecherche militaire". Leur appelprécise que "les guerres et toutesleurs conséqu<strong>en</strong>ces ne sont passeulem<strong>en</strong>t le fait des militaires,mais aussi des sci<strong>en</strong>tifiquesœuvrant à la conception d<strong>en</strong>ouvelles armes".En France, lors des Etats générauxde la recherche à Gr<strong>en</strong>oble,le 28 octobre dernier, des militantssont montés par surprise àla tribune pour dénoncer les li<strong>en</strong>s<strong>en</strong>tre la recherche et l'armée.La salle les a sifflés. Dans le rapportfinal de ces R<strong>en</strong>contres, sursoixande-dix pages, treize lignesseulem<strong>en</strong>t abord<strong>en</strong>t la questiondu li<strong>en</strong> avec l'armée simplem<strong>en</strong>tpour dire que "l'importance dessommes <strong>en</strong>gagées, celles deschoix sci<strong>en</strong>tifiques, sociaux etpolitiques sous-jac<strong>en</strong>ts font que laquestion des relations <strong>en</strong>trerecherche militaire et civile […]devrait être exposée avec la plusgrande clarté lors de la discussionde la loi de programmationsur la recherche". Du côté espagnol,les objecteurs à la recherchemilitaire vont plus loin : ils demand<strong>en</strong>tque les fonds de la recherchemilitaire soi<strong>en</strong>t transférés au civil.(CQFD, 15 novembre 2004)Forcede frappeQuelques voix se sont fait<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre à droite avant le débatsur le budget de la déf<strong>en</strong>se pourdemander l'ouverture d'un débatsur le gouffre financier que représ<strong>en</strong>tele mainti<strong>en</strong> de notre forcede frappe (3 milliards d'euros paran). Mais à l'Assemblée nationale,le 16 novembre, la réponse àété vive. Pour le député UMP,Antoine Carré, rapporteur pouravis des crédits nucléaires, "l'évolutiondu contexte géopolitiqueconduit à disposer d'un missile deportée significativem<strong>en</strong>t supérieureà celle nécessaire pouratteindre le cœur de l'ex-URSS".Paul Quilès, PS, pose la questionde savoir si au-delà de l'URSS,c'est la Chine que l'on vise ? Lasimulation des essais ? 5 milliardsd'euros de plus d'<strong>ici</strong> 2010.L'armée proteste timidem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>espérant récupérer ces créditspour autre chose. Mais le débatn'aura pas lieu.I S T R E SCombi<strong>en</strong>d'armesillégales ?Samedi 13 novembre, <strong>en</strong>viron300 personnes ont bloqué symboliquem<strong>en</strong>tl'<strong>en</strong>trée de la baseaéri<strong>en</strong>ne d'Istres (Bouches-du-Rhône), à l'appel du Mouvem<strong>en</strong>tde la paix. Il s'agit, comme <strong>en</strong>Belgique, de promouvoir des"inspections citoy<strong>en</strong>nes". Unedélégation reçue par le colonelà la tête de la base a demandéà savoir combi<strong>en</strong> d'armesnucléaires sont stockés sur labase, lui rappelant que le tribunalDRPaixArmes nucléairesDes militairess'interrog<strong>en</strong>t !La revue Déf<strong>en</strong>se nationale deseptembre 2004 publie untexte du général H<strong>en</strong>ri B<strong>en</strong>tégatqui demande qu'un débat s'ouvresur la question tabou de la dissuasionnucléaire. Dans le mêm<strong>en</strong>uméro, le vice-amiral d'escadreThierry d'Arbonneau, commandantde la Force océanique stratégique,demande que cesse "lesil<strong>en</strong>ce assourdissant sur ce sujettabou". Les militaires s'interrog<strong>en</strong>tsur le fait que l'idée de voirleur pays détruit peut être réellem<strong>en</strong>tdissuasif pour des dictaturescomme aujourd'hui laCorée du Nord ou l'Iran. Il s'interrogeaussi sur l'efficacitéd'une arme coûteuse pour luttercontre de nouvelles formes deguérillas ou contre le terrorismeoù là il est sûr que ça ne marchepas. Dans la revue, NicoleGnesotto, directrice de l'Institutd'études de sécurité de l'UE, s'interrogeelle sur ce concept dansle cas d'une guerre comme cellequi a provoqué l'explosion de laYougoslavie. François Heisbourg,directeur de la Fondation nationalede la recherche stratégique,pose la question du désarmem<strong>en</strong>tnucléaire discuté au niveau internationalet jamais abordé dans ledébat politique français. Enfin,ces différ<strong>en</strong>ts auteurs pos<strong>en</strong>t laquestion de la déf<strong>en</strong>se europé<strong>en</strong>necoincée <strong>en</strong>tre les têtesnucléaires US <strong>en</strong>core prés<strong>en</strong>tes,les forces nucléaires britanniqueset françaises, les deux seuls paysà avoir misé sur la "dissuasion"nucléaire et sur le statut de neutralitéd'autres pays. En voilà desbonnes questions !international de La Haye estimeque la possession de telles armesest illégale. L'armée n'a pasrépondu. (L'Humanité,15 novembre 2004)Confér<strong>en</strong>ce de presse sur le site d’Istres... par unoff<strong>ici</strong>er U.S pour expliquer que la base sert de relaisaux avions des Etats -Unis.SILENCE N°318/319 Janvier 200591


CourrierVœux 2005(…) Je fais le vœu de plus-être et de moins avoir, pour une croissancequalitative. Je fais le vœu que chacun d'<strong>en</strong>tre nous retrouve les vertusdu dialogue et de la r<strong>en</strong>contre : jetons nos télés par la f<strong>en</strong>être et <strong>en</strong>tronsplus souv<strong>en</strong>t dans les espaces relationnels.Je fais le vœu que chacun pr<strong>en</strong>ne consci<strong>en</strong>ce qu'il est seulem<strong>en</strong>t "invité"sur cette Terre, et donc que ses "devoirs" consist<strong>en</strong>t à laisser l'auberge"plus propre; plus intéressante, plus spirituellem<strong>en</strong>t valable" qu'il nel'a trouvé <strong>en</strong> <strong>en</strong>trant (cf. Georges Steiner). Nous sommes des hôtes précieux.Je fais le vœu que nos élus dégag<strong>en</strong>t un budget pour la douceur, la joie,la délicatesse ou l'humilité : le fric tue tout, mutile l'homme et son âme.Danger…Je fais le vœu que cette année chacun soit touché par la curiosité, quise trouve être le meilleur antidote au dés<strong>en</strong>chantem<strong>en</strong>t, au désabusem<strong>en</strong>t,au dénigrem<strong>en</strong>t. "Ri<strong>en</strong> n'est définitif, tout ti<strong>en</strong>t dans la surprise"doit être notre leitmotiv <strong>en</strong> 2005.Je fais le vœu que ce printemps soit fait d'att<strong>en</strong>tats poétiques, criantainsi que la libération textuelle est <strong>en</strong> marche. Aussi, je vous invite àdéposer un livre (qui a changé votre vision du monde) sur la table d'uncafé, un banc public ou tout autre lieu, et de laisser le hasard pr<strong>en</strong>drele relais… Ceci pour att<strong>en</strong>ter au sil<strong>en</strong>ce, au manque de communication,à la logique mercantile qui s'insinu<strong>en</strong>t <strong>ici</strong> et là.Je fais le vœu que les chercheurs d'emploi, les handicapés et précairesde tout poil, majorité trop sil<strong>en</strong>cieuse malgré leur nombre, s'uniss<strong>en</strong>t etsecou<strong>en</strong>t sérieusem<strong>en</strong>t nos têtes p<strong>en</strong>santes et décideurs politiques pourqu'<strong>en</strong>fin leur a-v<strong>en</strong>ir soit réellem<strong>en</strong>t pris au sérieux, digne, respectableet reconsidéré avec humanité.Je fais le vœu que le gouvernem<strong>en</strong>t rouvre le dossier de la "semaine dequatre jours" : il y a 1,5 million d'emplois à la clé, et <strong>en</strong> plus travaillermoins, c'est mieux et bon pour la santé. Tout bénéf pour la sécu, l'humeuret les patrons. Essayer donc un référ<strong>en</strong>dum !(…) Je fais le vœu que vous qui me lisiez, pr<strong>en</strong>iez à votre tour votreplume pour écrire un mot dans le "courrier des lecteurs". C'est uncadeau inestimable que nous fait notre journal <strong>en</strong> nous offrant un espaced'expression. Profitez-<strong>en</strong>.Respirons profond et large. Je fais le vœu que nous répondions auxappels et aux exig<strong>en</strong>ces qui mont<strong>en</strong>t <strong>en</strong> nous et qui, parfois, ne sont pasque de nous. Etre soi-même, de temps <strong>en</strong> temps, est bon pour le moral.Je fais le vœu qu'<strong>en</strong> 2005, nous mettions <strong>en</strong> pratique le commandem<strong>en</strong>t"Estimez-vous les uns les autres" afin de remplacer notre t<strong>en</strong>dance(actuelle ?) à critiquer, juger, jalouser, médire. C'est diff<strong>ici</strong>led'être positif ? (…)Jacques Richard nFinistère.Commerce équitableLe commerce est un <strong>en</strong>semble d’activités si complexe qu’il faut êtreprêt à repr<strong>en</strong>dre et compléter sans cesse notre réflexion, et nonprét<strong>en</strong>dre asséner des vérités définitives.Ce qui nous unit, c’est une révolte contre l’énormité des inégalités, quicrée un danger pour nous et nos desc<strong>en</strong>dants. Cette révolte est cellede toute une mouvance qui remet <strong>en</strong> cause nos modes de production,d’échange et de consommation et qui. réclame une meilleure répartitiondes richesses.A partir de là, nous posons le problème de l’équité du commerce et noust<strong>en</strong>tons l’expéri<strong>en</strong>ce d’un commerce alternatif, dit équitable, c’est-à-direplus équitable. Dire ou écrire que nous sommes le commerce équitableest présomptueux. Dire que le commerce équitable a comm<strong>en</strong>cé il y a30 ou 40 ans, c’est restreindre notre réflexion à une chapelle, à desgroupes restreints, à une période restreinte, à des zones limitées. Nousabordons <strong>en</strong> fait un problème universel. Depuis que l’homme existe iléchange des bi<strong>en</strong>s et des services et la question de l’équité des échangesest posée. Le dieu Hermès est un des plus anci<strong>en</strong>s qui soit et ce n’estpas un personnage simple. Nous donnons la priorité au sort des producteursparce qu’il est désastreux, et parce qu’ils se sont adressés à nous,mais les autres acteurs de la chaîne économique ont égalem<strong>en</strong>t droità une juste rétribution. La situationdes marins est particulièrem<strong>en</strong>tscandaleuse, et d’autres travailleurssont gravem<strong>en</strong>t exploités : dockers,manut<strong>en</strong>tionnaires, camionneurs, etbi<strong>en</strong> sûr les salariés des grands distributeurs,chez qui les syndicats ontde la peine à s’implanter. En tant quemouvem<strong>en</strong>t citoy<strong>en</strong>, nous ne pouvonsrestreindre notre intérêt à une catégorie.Inversem<strong>en</strong>t, nous ne voulons pasverser dans l’inaction sous prétexteque l’action serait incomplète. Il faut comm<strong>en</strong>cer par un bout, etd’abord par l’information. Comm<strong>en</strong>t des acheteurs peuv<strong>en</strong>t-ils savoirqu’un produit estsocialem<strong>en</strong>t acceptable ou inacceptable s’ils ne dispos<strong>en</strong>t pas d’informationsconcordantes ? Mais c’est à eux qu’incombe l’appréciationet la décision finale.L’équité est une exig<strong>en</strong>ce des citoy<strong>en</strong>s même si la loi ne l’impose pas.C’est par exemple au terme d’un combat idéologique et politique quel’esclavage a été aboli. Auparavant, il était légal, ainsi que le commercequi va avec. Les citoy<strong>en</strong>s ont changé la loi. Aujourd’hui, notre objectifest de r<strong>en</strong>dre illégale la v<strong>en</strong>te de produits issus de l’exploitation des travailleurs.Des bases pour cela exist<strong>en</strong>t, puisque l’OIT, Organisation internationaledu travail, composée de représ<strong>en</strong>tants des syndicats et desEtats, a déclaré inacceptables les atteintes aux droits humains dans lecadre du travail et a établi des conv<strong>en</strong>tions qui ne demand<strong>en</strong>t qu’à êtreratifiées et appliquées par l’<strong>en</strong>semble des Etats. Cela ne se fera que sousla pression de l’opinion publique et de l’action militante.En att<strong>en</strong>dant, nous incitons les citoy<strong>en</strong>s à <strong>en</strong>traver la v<strong>en</strong>te de produitssocialem<strong>en</strong>t défectueux <strong>en</strong> exerçant leur liberté de choix et <strong>en</strong> faisantcirculer l’information. Il faut avant tout rappeler les réalités de toutcommerce : acheter un bi<strong>en</strong>, c’est aussi acheter des services, c’est-à-diredu travail. Si ce travail est sous-payé <strong>en</strong> un point de la planète, la loi dumarché mondialisé fera tôt ou tard baisser le prix du travail <strong>ici</strong>, le prixde notre travail. La baisse des avantages sociaux que nous subissonsactuellem<strong>en</strong>t (retraites, sécurité sociale, allocations chômage) n’est ri<strong>en</strong>d’autre qu’une baisse du prix du travail, car ces avantages font partiede la rémunération des travailleurs. Cette baisse de la part de richessesaccordée aux travailleurs est mondiale. C’est mondialem<strong>en</strong>t qu’il faut lacombattre, et non espérer profiter du malheur des autres par la baissedes prix.Jacques Joubert nGard.Non-viol<strong>en</strong>ce et décroissanceJ'apprécie le numéro d'octobre sur la décroissance et la non-viol<strong>en</strong>ce.Il va nourrir la p<strong>en</strong>sée et l'action de nombreux militants et lecteurs.Pour apporter ma contribution, je propose un acte tout simple, à posertrois fois par jour, qui peut sauver, pour une bonne part, la planèteet ses habitants.Cela peut aider à résoudre la faimdans le monde, réduire la misère,décroitre la pollution du sol, del'eau, de l'air et plus <strong>en</strong>core desesprits. C'est un acte fatal à l'hyperconsommation.C'est un acte accessibleaux chômeurs, aux RMIisteset autres exclus. (…) Il s'agit simplem<strong>en</strong>td'être végétari<strong>en</strong>. Cet acteà la portée de tous divise par septla consommation d'énergie dontnous avons besoin pour nous nourrir,cela sauvera des milliardsd'animaux, et cela vous simplifierala vie (…)Alexis Robert nIlle-et-Vilaine.SILENCE N°318/31992Janvier 2005


R O M A N SLancelot, fils de salaudGérard AlleEd. Les contrebandiers2004 - 286 p. - 15 €Ce premier tome raconte deux histoires <strong>en</strong> parallèle : celle d'un militaireau Maroc vivant parmi les Berbères, celle d'un jeune fugueur bordelaisqui se fait passer pour un ado disparu dans une famille bretonne.Peu à peu, le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre les deux histoires va apparaître. Dans un stylelittéraire parfaitem<strong>en</strong>t maîtrisé, Gérard Alle, avec humour, nous conteune histoire <strong>en</strong>tre trois générations de personnages. A la fin de ce quiest annoncé comme le premier tome d'une série de trois, les élém<strong>en</strong>tssont posés et le susp<strong>en</strong>se est là. Seul regret, un titre discutable. MB.Le chi<strong>en</strong> a deschoses à direJean-Marc AgratiEd. Hermaphrodite (3, placede Luxembourg, 54000 Nancy)2004 - 256 p. - 16 €Ce recueil de vingt-quatre nouvelles estpour le moins perturbant. Sommes-nousdans la réalité ou dans la fiction ? Justeà la frontière <strong>en</strong>tre les deux. Juste aumom<strong>en</strong>t où celui que nous connaissonspourrait basculer dans le chaos, par la guerre, par le clônage… untemps à ne pas mettre un chi<strong>en</strong> dehors. Et souv<strong>en</strong>t il y <strong>en</strong> a un, dechi<strong>en</strong>, qui passe dans la nouvelle, parfois, il <strong>en</strong> est même le héros. C'estrude comme du Bukowski. C'est bizarre comme du Boris Vian. Maisc'est bi<strong>en</strong> écrit et cela nous plonge dans ce qui souv<strong>en</strong>t est dérangeant.Un monde quand même bi<strong>en</strong> pessimiste. FV.Ces maladiescréées parl'hommeDominique BelpommeEd. Albin-Michel2004 - 380 p. 19,50 €Ce livre est plus qu'un bon livre,c'est un livre indisp<strong>en</strong>sable. PourDominique Belpomme, Hippocratefut un écologiste avant l'heure<strong>en</strong> compr<strong>en</strong>ant que "santé et<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t sont indissociablem<strong>en</strong>tliés". Dans le cas du cancer— l'auteur est un cancérologuer<strong>en</strong>ommé — c'est flagrant. Ildémontre surtout combi<strong>en</strong> lesfaibles doses de produits cancérigènesont d'importance par leurrépétition (la dose totale cumuléeou DTC). En réalité, il n'y a pasde "dose-seuil" comme celaa souv<strong>en</strong>t été affirmé.Le cancer a non seulem<strong>en</strong>t demultiples causes, mais il est un<strong>en</strong>semble hétérogène de maladies,d'où la difficulté de trouverdes traitem<strong>en</strong>ts adaptés à chaquecas. Et les polluants chimiquescancérigènes sont multiples (plusieursmillions). Certaines substancessont mutagènes, d'autresdes perturbateurs hormonaux.Ce qui permet de craindre que,même s'il parvi<strong>en</strong>t à soigner descancers, l'homme ne disparaissepar incapacité à se reproduirecomme c'est déjà le cas pourcertaines espèces (la pirargueà tête blanche par exemple).Car il n'y a pas que notre espècequi est <strong>en</strong> danger. Près de 25%des mammifères et 12% desoiseaux serai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> voie d'extinction,sans compter les poissons<strong>en</strong> grand péril. Selon E. O. Wilsonde l'université de Harvard,27 000 espèces disparaîtrai<strong>en</strong>tchaque année.Dominique Belpomme soulignele danger des dioxines (résultant,rappelons-le de la combustion desubstances cont<strong>en</strong>ant du chlore)qui ont mieux été étudiées depuisl'accid<strong>en</strong>t de Seveso.L'augm<strong>en</strong>tation des cancersà proximité des incinérateursne fait plus de doute quantà leur tox<strong>ici</strong>té.Pour l'auteur : "la pollution està l'origine du plus grand fléausanitaire de tous les temps". Ilparle aussi de "pollution neuros<strong>en</strong>sorielle"et de "pollutioncognitive" par les médiaset la publ<strong>ici</strong>té.Seule petite critique à cet ouvrage,une courbette devant l'actiondu présid<strong>en</strong>t (écologiste !)Chirac, mais crédits de rechercheoblig<strong>en</strong>t, sans doute. Et les problèmesde l'indép<strong>en</strong>dance deschercheurs sont aussi évoquésplus loin.Le livre se termine par une noted'espoir avec "le dynamisme dumouvem<strong>en</strong>t écologique", "l'intellig<strong>en</strong>cehumaine et les changem<strong>en</strong>tsde m<strong>en</strong>talité" et… le rôledes médias dans le domaine del'information. Dont acte. MN.Mon corpsest un champde batailleCollectifEd. ma colère, 74, ruePaul-Bert, 69003 Lyon2004 - 128 p. - 10 €Dans les années 70, les féministesrev<strong>en</strong>diquai<strong>en</strong>t avec le slogan"mon corps m'apparti<strong>en</strong>t". Tr<strong>en</strong>teans plus tard, force est de constaterque ce corps est dev<strong>en</strong>u un<strong>en</strong>jeu économique : les marchandsvous dis<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>t il doit être :maigre, sans poil, jeune, blanc…Un collectif de jeunes femmespr<strong>en</strong>d <strong>ici</strong> la parole pour expliquercomm<strong>en</strong>t on sombre ou comm<strong>en</strong>ton résiste à ce martèlem<strong>en</strong>tpubl<strong>ici</strong>taire secondé par la "normalité"telle que la perçoiv<strong>en</strong>t "lesg<strong>en</strong>s". Cela comm<strong>en</strong>ce parquelques témoignages pour se terminerpar des textes plus théoriques.C'est fort agréablem<strong>en</strong>tmaquetté, avec de nombreusesillustrations : peinture, photos etdessins. C'est à lire aussi bi<strong>en</strong> parles unes que par les uns pourpr<strong>en</strong>dre consci<strong>en</strong>ce du poidssexiste du système. MB.LivresL'art de vivresa fertilitéMéthodesympto-thermiquede régulation naturelledes naissancesJoseph RötzerEd. Nouvelle Cité,1999 - 128 p. - 15 €Enfin un docum<strong>en</strong>t clair, simpled'accès et de lecture, pour uneméthode réellem<strong>en</strong>t naturelle derégulation des naissances. JosephRötzer, médecin autrichi<strong>en</strong>, nousprés<strong>en</strong>te dans cet ouvrage lerésultat d'une recherche minutieusequ'il a effectuée à partirdes différ<strong>en</strong>tes méthodes naturellesdéjà connues, largem<strong>en</strong>tcomplétée par des observationsplus fines réalisées auprès dedizaines de milliers de femmes.Sa méthode est très complète etutilise à la fois le contrôle de latempérature, l'observation de laglaire cervicale et de nombreuxautres signes ress<strong>en</strong>tis par lafemme (t<strong>en</strong>sion des seins, humiditédu vagin...) et l'autopalpationdu col de l'utérus. Il propose ungraphique qui permet derepr<strong>en</strong>dre toutes les observationsà l'aide de quelques symboles.Cette méthode permet à la femmede retrouver une véritable autonomiegrâce à une meilleureconnaissance de son corps et surtoutdonne une place égale àl'homme dans la régulation desnaissances. Il pourra par exempl<strong>en</strong>oter les indications sur le graphiqueet connaître ainsi parfaitem<strong>en</strong>tle cycle de sa compagne,mais aussi compr<strong>en</strong>dre les ress<strong>en</strong>tistypiquem<strong>en</strong>t féminins. Vivre safertilité <strong>en</strong> toute connaissance decause devi<strong>en</strong>t une histoire vraim<strong>en</strong>tpartagée à deux. Cetteméthode prés<strong>en</strong>te aussi l'avantaged'être autant utile pour éviterune grossesse que pour y parv<strong>en</strong>ir.Elle est donc à recommanderà toutes, tant aux femmes quiveul<strong>en</strong>t sortir des méthodes chimiquesou techniques, qu'à cellesqui ne parvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas à être<strong>en</strong>ceinte ou <strong>en</strong>core aux par<strong>en</strong>tsqui appréh<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t l'adolesc<strong>en</strong>ce deleurs jeunes filles et peuv<strong>en</strong>t avecce livre leur proposer très tôt unmoy<strong>en</strong> de bi<strong>en</strong> se connaître.Joseph Rötzer n'oublie pasd'aborder les différ<strong>en</strong>ts élém<strong>en</strong>tsqui peuv<strong>en</strong>t modifier certainsaspects des signes de fertilitécomme le port systématique de"protège-slip" qui modifie le climatdu vagin. Les avantages etinconvéni<strong>en</strong>ts de l'usage deSILENCE N°318/319 Janvier 200593


Livrescertains types de protectionshygiéniques sont prés<strong>en</strong>tés ainsique ceux des textiles de nospetites culottes. Vraim<strong>en</strong>t completet pratique avec des pages degraphiques vierges à utiliser.Il reste pourtant un obstacle àla diffusion de cette méthode :bi<strong>en</strong> qu'il ait déjà été traduit <strong>en</strong>17 langues, on ne peut se procurerle livre <strong>en</strong> France que surcommande auprès des éditionsNouvelle Cité, 37, av<strong>en</strong>ue dela Marne, 62120 Montrouge,tél. : 01 40 92 70 85. DF.Progrès etdécroissanceEric Le LannEd. Bérénice2004 - 112 p. - 5 €Eric Le Lann est issu de la mouvancecommuniste. Il a donc longtempscru que le progrès ne pouvaitpasser que par l'augm<strong>en</strong>tationsans fin des moy<strong>en</strong>s deproduction et de la redistributiondes richesses ainsi produites.Il raconte <strong>ici</strong> comm<strong>en</strong>t il a prisconsci<strong>en</strong>ce des limites de la planète,notamm<strong>en</strong>t avec les statistiquesde l'ONU, comm<strong>en</strong>t il a perdu lafoi dans le nucléaire après l'accid<strong>en</strong>tde Tchernobyl. Il dénonceavec justesse les limites des discussionsactuelles sur le développem<strong>en</strong>tdurable, rappelant parexemple que l'avion n'a pas été pris<strong>en</strong> compte par les accords deKyoto, que les villes absorb<strong>en</strong>t deplus <strong>en</strong> plus d'eau pour des activitésde loisirs alors que les campagnes<strong>en</strong> ont besoin pourC . D .Aital Sèmautour de Daniel FrouvelleEd. AIMI (81380 Lescured’Albigeois)2004 - 17 titres - 67 mnComposition de chansons <strong>en</strong>occitan et reprise de musiquestraditionnelles avec jusqu'àquatre vielles <strong>en</strong> même temps.Ce disque est le résultat de dixans de pratique <strong>en</strong>tre un luthier,Daniel Frouvelle, et ses élèves.La preuve que la musique traditionnellepeut être gaie. FV.la nourriture. Il rappelle que laConstitution europé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> débatprévoit expl<strong>ici</strong>tem<strong>en</strong>t une économiede croissance. Alors dans quelcadre prôner la décroissance ?Pour lui, les pistes à suivre sontdu côté des mouvem<strong>en</strong>ts qui mett<strong>en</strong>t<strong>en</strong> avant la déf<strong>en</strong>se des bi<strong>en</strong>spublics au niveau mondial, <strong>en</strong>considérant, avec justesse, quetoute personne doit avoir lesmêmes droits donc les mêmes ressourcessur l'<strong>en</strong>semble de la planète.Et de conclure dans le s<strong>en</strong>sd'une méga-organisation mondialequi régulerait d'imm<strong>en</strong>ses servicespublics. Et là, le rêve communisteest toujours là. Il laisse <strong>en</strong> fin dece petit ouvrage la parole à desassociations curieuses commeDroit à l'énergie qui propose toutsimplem<strong>en</strong>t d'am<strong>en</strong>er l'électr<strong>ici</strong>téà tout le monde… pour éviter lebois de chauffe, ce qui ressemblefurieusem<strong>en</strong>t à des délires de pronucléaires,alors que la solutionpar des cuiseurs solaires estaujourd'hui la plus performante.MB.Le guidedes SELet du JEUCollectif SEL Terre, BP 54,33703 Mérignac cedexEd. Jean-Michel Grandsire2004 - 116 p. - 11 €Ce livre prét<strong>en</strong>d relancer la dynamiquedes SEL, systèmesd'échanges locaux, dontle nombre plafonne à300 depuis maint<strong>en</strong>antquelques années avecmême la disparition decertains de ces SEL.L'explication sur lastagnation du nombrede SEL est originale :"A partir de 1998, laFrance est sortie de lacrise économique.Depuis le nombre desSEL stagne autour de 300"[p.12]. Voilà qui comm<strong>en</strong>ce bi<strong>en</strong>mal ! Nous n'avions pas remarquéque la crise était finie ni queles SEL étai<strong>en</strong>t destinés à favoriserles échanges <strong>en</strong>tre victimes decette crise. L'historique traite<strong>en</strong>suite des expéri<strong>en</strong>ces d'avantles SEL <strong>en</strong> quinze pages et decelle des dix ans des SEL français<strong>en</strong>… une page ! Un chapitrepratique est <strong>en</strong>suite consacré à laméthode pour créer un SEL ouun JEU, jardin d'échange universel,qui repr<strong>en</strong>d l'idée de monnaievirtuelle mais sans l'aspect local.S'<strong>en</strong>suit un texte théorique deDaniel Fargeas, inv<strong>en</strong>teurNOUS AVONS ÉGALEMENT REÇUn Escapade <strong>en</strong> Amazonie, Claude Richon, 16320 Rougnac, 2003, 250p.17,80 €. Récit sous-titré "nos galères au pays du bagne" qui raconte unesemaine de vacances au bord de la forêt <strong>en</strong> Guyane. Parfois drôle, maisbi<strong>en</strong> loin des questions qui nous préoccup<strong>en</strong>t sur cette région.n Camargue incertaine, Raphaël Mathevet, éd. Buchet-Chastel, 2004,200 p. 15 €. Après un long historique des aménagem<strong>en</strong>ts et des intérêts écologiquesde la Camargue, une étude des conflits d'usage <strong>en</strong> cours qui frein<strong>en</strong>tla mise <strong>en</strong> place d'un parc naturel régional. Un livre d'actualité.n Au printemps des paysages, H<strong>en</strong>ri et Odile Décamps, éd. Buchet-Chastel, 2004, 230 p. 15 €. Plaidoyer sci<strong>en</strong>tifique <strong>en</strong> faveur de l'hétérogénéitédes paysages, source de biodiversité des espèces qui y viv<strong>en</strong>t, descriptiond'expéri<strong>en</strong>ces mettant ceci <strong>en</strong> avant, étude de l'utilité des corridors pourle mainti<strong>en</strong> de la continuité des habitats, questionnem<strong>en</strong>ts sur le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>trecette biodiversité et ce qui relève de la beauté et donc approche d'une formed'écologie visuelle <strong>en</strong> relation avec les activités humaines.n Maltraitance sociale à l'<strong>en</strong>fance, Nicole Maillard-Déch<strong>en</strong>ans,éd. Libertaires (17190 Saint-Georges-d'Oléron), 2004, 200 p, 13 €. Chaqueannée des milliers d'<strong>en</strong>fants arriv<strong>en</strong>t dans les réseaux de l'aide sociale pourl'<strong>en</strong>fance. L'auteure, institutrice dans un foyer d'accueil, a découvert lamachine à décerveler ces <strong>en</strong>fants. L'école nationale a toujours servi à faire<strong>en</strong>trer les jeunes dans le moule. Là, c'est <strong>en</strong>core pire, car <strong>en</strong> plus, la justice<strong>en</strong>fonce <strong>en</strong>core plus le clou : les <strong>en</strong>fants sont pris dans un <strong>en</strong>gr<strong>en</strong>age administratifsans fin, de recherche de placem<strong>en</strong>ts… qui pèse lourd sur des<strong>en</strong>fants qui déjà doiv<strong>en</strong>t supporter l'abs<strong>en</strong>ce de proches. Un témoignage del'intérieur et un appel à <strong>en</strong> parler.n Le système techn<strong>ici</strong><strong>en</strong>, Jacques Ellul, éd. Le Cherche-midi, 2004,340 p. 18 €. Réédition d'un essai publié <strong>en</strong> 1977, ce texte est la clé de voûtede la p<strong>en</strong>sée de Jacques Ellul : la technique est déterminante aujourd'huipour définir notre société, plus que la politique et l'économie. Elle a sapropre logique et n'a que faire de la démocratie (on n'arrête pas le progrès).Déjà à l'époque Ellul montrait ce qu'elle provoquerait : l'épuisem<strong>en</strong>t desressources naturelles. Ce livre écrit au mom<strong>en</strong>t du début de l'ère informatique<strong>en</strong> annonce déjà les défauts : l'informatique <strong>en</strong> unissant l'informationet les usages conduit à l'uniformisation de la société. Un livre de base préfacépar Jean-Luc Porquet, journaliste au Canard <strong>en</strong>chaîné et auteur réc<strong>en</strong>tde Jacques Ellul, l'homme qui avait (presque) tout prévu.n Jardins écologiques d'aujourd'hui, collectif, éd. Terre Vivante(38710 M<strong>en</strong>s), 2004, 144 p. 35 €. Prés<strong>en</strong>tation riche <strong>en</strong> imagesde vingt-deux jardins alliant potager et ornem<strong>en</strong>t conduits <strong>en</strong> bio.C'est beau, mais c'est cher.du JEU, qui montre certaineslimites des SELet pousse au passage auJEU, puis la prés<strong>en</strong>tationde quelques autres initiativescomme la Route desSEL, réseau d'hébergem<strong>en</strong>tsolidaire… Si lelivre prés<strong>en</strong>te un certainnombre d'écueil à éviter,cela manque cruellem<strong>en</strong>td'outils d'analyses et dechiffrages des analysesavancées. MB.V I D É OQui parle debreveter levivant ?Honorine PérinoEd. ADDOCS (10, impasseCumin, 69005 Lyon)2003 - 36 mn - 23 €Si l'on autorise à breveter levivant, on favorise la marchandisationde l'agriculture (et demainde la médecine). Pourtant lesgrandes firmes chimiques,qui ont racheté les principauxsem<strong>en</strong>ciers, mèn<strong>en</strong>t la bagarrepour obt<strong>en</strong>ir ce droit sur de plus<strong>en</strong> plus de procédés, sur de plus<strong>en</strong> plus de molécules et bi<strong>en</strong>tôtpourquoi pas sur notre proprecode génétique. Le film montreles li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre cette recherche debrevets et les OGM et les <strong>en</strong>jeuxqui sont sous-jac<strong>en</strong>ts. Chercheurs,paysans, politiques, industriels onttour à tour la parole… <strong>en</strong> espérantqu'un débat s'instaure etqu'il ne soit pas troptard. Sans brevet plusde recherche nous ditun g<strong>en</strong>til directeurde multinationale"comme sans droitsd'auteur, il n'y auraitplus d'artistes". Etpourquoi pas sanscopyright, plus demédia p<strong>en</strong>dant qu'ily est ! Supprimonsvite les brevets dansle domaine du vivant,mais aussi dans tous les domainesliés aux bi<strong>en</strong>s communs. MB.SILENCE N°318/319 Janvier 200594


) Courriers :9 rue Dum<strong>en</strong>ge, F 69317 Lyon Cedex 04& Diffusion - Comptabilité - Abonnem<strong>en</strong>ts :04 74 07 08 68 le mardi04 78 39 55 33 le jeudi& Rédaction : 04 78 39 55 33 le mercredi& Stands, correspondants :04 78 39 55 33 le v<strong>en</strong>dredi& Dépositaires : 04 74 65 50 34) Virem<strong>en</strong>ts bancaires :CCP 550 39 Y LYON) Distribution <strong>en</strong> Belgique :Brabant-Ecologie - Route de Rénipont, 33 -B - 1380 Ohain - Tél / fax : 02 633 10 48 -CCP 000 15 19 365 54) Distribution <strong>en</strong> Suisse :Contratom CP 65 - CH 1211 G<strong>en</strong>ève 8tél : (41) 22 740 46 12CCP 17-497696-4Imprimé sur papier 100 % recyclé blanchisans chlore par Atelier 26 - Loriol -Tél : 04 75 85 51 00Les textes sont sous la responsabilitéde leurs auteurs. Les brèves sont des résumésdes informations que l’on nous communique.La reproduction des textes est autorisée,sauf avis contraire, sous réserve d’<strong>en</strong> indiquerla source et le nom des auteurs(photos et dessins non compris)N° de commission paritaire : 64946N°ISSN 0756-2640Date de parution : 1 er trimestre 2005Tirage : 7 500 exEditeur : Association Sil<strong>en</strong>cePrésid<strong>en</strong>t : Xavier SérédineVice-présid<strong>en</strong>t : Jacques CaclinTrésorière : Myriam CognardSecrétaire : Madeleine NutcheyRÉALISATION DE LA REVUEDirectrice de publication :Madeleine NutcheySecrétaires de rédaction :Michel Bernard et Michel JarruGestion et abonnem<strong>en</strong>ts : Michel JarruMaquette et publ<strong>ici</strong>té : Patrice FarineStands, lieux de dépôts : Dorothée FesslerRédaction:Michel Bernard, AlexandreEsteban, Dorothée Fessler, Alain-Claude Galtié,R<strong>en</strong>é Hamm, Madeleine Nutchey, JocelynPeyret, Sylviane Poul<strong>en</strong>ard, MimmoPucciarelli, Francis VergierConseillers sci<strong>en</strong>tifiques: Roger Bernard,Richard Grantham, Jacques Grinevald,H<strong>en</strong>ri Persat, André PicotDessinateurs : Altho, Lasserpe, Mahl<strong>en</strong>Correcteurs : Raymond Vignal,Françoise WeitéExpédi tion : Christiane Bess<strong>en</strong>ay, MélanieCombes, Claude Crotet, Christian David,Olivier David, Marguerite Descamps, PaulGarde, Dolores Gracia, Cécile Imbert,Céline Kerdat, Vinc<strong>en</strong>t Martin, PauletteMazoyer, Patr<strong>ici</strong>a Michel, Sylviane Michel,Mélissa Nayral, Reine Rosset, BertrandRoussel, Myriam Travostino.Ont part<strong>ici</strong>pé à ce numéro : DidierAnger, Eric Arnou, Roger Bernard,Laur<strong>en</strong>t Bouquet, Bruno Clavel, MarieClem’s, François de Ravignan, Vinc<strong>en</strong>tDauguet, R<strong>en</strong>é Hamm, Brigitte Kohl,Jacqueline Lavillonnière, JacquesLe<strong>en</strong>hardt, Christian Maillebouis,Sophie Rabhi, Pierre-emmanuel Weck.Sil<strong>en</strong>ce diffuse des ouvragespar correspondance.Envoi du catalogue contreune <strong>en</strong>veloppe timbrée.Anci<strong>en</strong>s numéros - Seuls les numéros prés<strong>en</strong>tés ci-après sont disponibles. Ils sont à commander uniquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>France. Les frais de port sont de 2 € pour un ex n , 3 € pour 2 ex n , 4 € pour 3 ex et plus n .Numéros régionauxn 218 AlsaceFess<strong>en</strong>heim. Projet Alter Alsace. Lutterbach.Imagination au pouvoir. Alsace Nature. Steiner.Bilinguisme . . . . . . . . . . . . . . . . . 3,8 €n 272-273 RhôneCroix-Rousse. La Du<strong>en</strong>de. Le Bastringue.Cabiria. La Gryphe. Bioclima tique. RéseauSanté. Radio-Canut. Hommes viol<strong>en</strong>ts . 6 €n 285-286 IsèreSuperphénix. Moulin Guitare. 400 couverts.MNEI. Jardin alpin. Lo Parvi. P’tit vélo. Terrevivante. Encre Rage . . . . . . . . . . . . . 6 €n 291-292 AquitaineTerre de Jor. Champ d’action. Démos. Iskatola.Abbadia. Nola-Nohika. Maison des femmes.Azimuts. Boussac. Utopia. . . . . . . . . . 6 €n 298-299 Franche-ComtéCirque Plume. Eau secours ! TGV. Jardins deCocagne. La Fraternelle. La Batailleuse.Biolopin. Spirale. Pochon magique. MaisonVoisine. Convivialité . . . . . . . . . . . . . 6 €n 305-306 Bouches-du-Rhône etVaucluseCours Juli<strong>en</strong>. Loubatas. Ecoforum. Jardins del’Espérance. Ilotopie. Mille babords, Ballonrouge. CIRA. Longo Maï. GERES. Graines devie. Pic Noir . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 €n 312-313 Poitou-Char<strong>en</strong>tesLes maisons de Béruges. Déf<strong>en</strong>se du maraispoitevin. Kvinpetalo, un c<strong>en</strong>tre esperantiste.La Tambouille. Le hameau de la Brousse.Maison du MER 17. . . . . . . . . . . . . 6 €Suisseje règle un total de :NOMPrénomAdresseCode postalVilleAutres numérosn 267 Ecologie, où sont les jeunes ?Forces et faiblesses de la bio. Téléphone portable.Démogestion. . . . . . . . . . . . . 3,8 €n 269 Déchets nucléaires à BureUn autre monde est possible. Développem<strong>en</strong>tdurable ou croissance infinie. . . . . . . 3,8 €n 271 Inégalités dans les SEL ?Politique : naïf, conciliateur, rebelle. BP au Tibet 3,8 €n 274 Habitat convivial aux USABure, <strong>en</strong>jeu international. La bio au secoursde l’eau. R<strong>en</strong>é Dumont. . . . . . . . . . . . 4 €n 277 Land-Art et écologieNoël Mamère. Après 11 septembre. Camionset montagnes. Déchets et industrie . . . . 4 €n 283 Déroutes du voyageRefaire le monde, mais où ? La nourriture,ce produit manufacturé ? Eoli<strong>en</strong>nes . . . 4 €n 284 Jeûner et sortie du nucléaireDéveloppem<strong>en</strong>t : de la pauvreté à la misère.Ecovillages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 €n 289 Un monde écolo possible ?Croissance des associations. Sud et pest<strong>ici</strong>des.Mauvais garçons . . . . . . . . . . . . . . . 4 €n 290 Ne pas oublier le trainService public et gratuité. Micro-hydraulique.Cosmétiques pseudo-naturels. . . . . . . . 4 €n 294 Enfance <strong>en</strong> collectifProstitution. Trucs bioclimatiques . . . . . 4 €n 300 Nos lecteurs ont du tal<strong>en</strong>t40 pages réalisées par les lecteurs… . . 4 €Att<strong>en</strong>tion ! Du fait de la parution de numéros doubles, 12 numéros ne correspond<strong>en</strong>t pas à un an.France métropolitain<strong>en</strong> Découverte 1ère année 6 n° 15 €n Particulier 12 n° 40 €n Institution 12 n° 80 €n Souti<strong>en</strong> 12 n° 50 € et +n Petit futé 24 n° 65 €n Groupés par 3 ex 3 x 12 n° 100 €n Groupés par 5 ex 5 x 12 n° 150 €n Petit budget 12 n° 25 €France : Règlem<strong>en</strong>t à Sil<strong>en</strong>ce,9, rue Dum<strong>en</strong>ge,69317 Lyon cedex 04Bon de command<strong>en</strong> Annuaire de la presse alternative, édition 2004, 8 pages, plus de 400 adresses, 4 € (port compris)Abonnem<strong>en</strong>tn Découverte 1ère année 6 n° 25 FSn Particulier 12 n° 60 FSAutres pays et Dom-tomn Découverte 1ère année 6 n° 22 €n Particulier 12 n° 45 €n Institution 12 n°a 90 €n Souti<strong>en</strong> 12 n° 50 € et +n Petit futé 24 n° 70 €n Petit budget 12 n° 40 €Belgique : Règlem<strong>en</strong>t à Brabant-Ecologie, Route de Rénipont, 33,B - 1380 Ohaintél : 00 32 2 633 10 48CCP OOO 15 19 365 54n 301 La face cachée des vaccinsCommunauté ? Eoli<strong>en</strong>nes. Indép<strong>en</strong>dance dela Nef . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 €n 304 Toujours sexistes ?Société de frugalité. Auto-déstructuration.Nucléaire : secret déf<strong>en</strong>se. . . . . . . . . . 4 €n 307 EcocitésCarole Poliquin. Féminisme. Grands corpsd’Etat. Entraide. . . . . . . . . . . . . . . . 4 €n 310 Nature politique de l’écologieAgribio et circuits courts. Les trois SEL de lavie. Le jeûne de Louis lecoin . . . . . . . . 4 €n 311 OGM Viol<strong>en</strong>ce marchandeJeûne sortir du nucléaire. SEL : échec économique,réussite sociale . . . . . . . . . . . . 4 €n 314 Le réseau REPASCroissance/décroissance. SEL : de la monnaieau temps comme mode d’échange . . . . 4 €n 315 Décroissance et non-viol<strong>en</strong>ceTransport fluvial. Les restes du festin. OGM :faucheurs volontaires . . . . . . . . . . . . 4 €n 316 Réflexions fêtesVivre sans nucléaire : après le jeûne. Nord/Sud :les prix du sang. Agriculture bio . . . . 4 €n 317 Vivre à la campagnesans voiture ?Nord/Sud : Vaccins et colonialisme. SEL :Analyses internes ou récupération . . . . . 4 €Suisse : Règlem<strong>en</strong>t à ContratomCP 65 - CH 1211 G<strong>en</strong>ève 8tél : (41) 22 740 46 12CCP 17-497696-4


Livres L E L I V R E D U M O I SSolange Fernex, l'insoumiseElisabeth SchulthessEd. Yves Michel(BP 3, 05300 Barretsur-Méouge)2004 - 212 p. - 13 €Toute personne un tant soitpeu <strong>en</strong>gagée contre le nucléairecivil et militaire ainsi quele commerce des armes, <strong>en</strong>faveur des droits humainsfondam<strong>en</strong>taux et la préservationde l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, aimmanquablem<strong>en</strong>t croiséun jour la route de SolangeFernex, à l'occasion d'unemarche, d'un sit-in, d'un diein,d'un meeting, d'un colloque,d'une confér<strong>en</strong>ce, d'unetable ronde… Aussi, pardonnez-moide débuter cetterec<strong>en</strong>sion par des souv<strong>en</strong>irspersonnels. Ma première r<strong>en</strong>contreavec la susnomméeremonte à juin 1979, au l<strong>en</strong>demaindu scrutin europé<strong>en</strong> à l'issue duquel la liste Europe-Ecologie,conduite par elle, avait manqué pour 0,6 % l'<strong>en</strong>trée au Parlem<strong>en</strong>tstrasbourgeois ; mon frère et moi avions attiré son att<strong>en</strong>tion sur le blocagepar la police à la frontière luxembourgeoise de nombreux antinucléairesdésireux de se joindre à un rassemblem<strong>en</strong>t à Thionville contrela c<strong>en</strong>trale de Catt<strong>en</strong>om <strong>en</strong> Lorraine. La seconde fois, ce fut le 10février 1981, lors du procès à Mulhouse de Martin Scholler, r<strong>en</strong>voyeurde livret militaire <strong>en</strong> solidarité avec les paysans du Larzac. Son interv<strong>en</strong>tion<strong>en</strong> qualité de témoin de moralité avait ébranlé tant l'auditoireque le procureur et le collège des juges ; étreinte par l'émotion, elleavait pointé la corrélation pat<strong>en</strong>te <strong>en</strong>tre la croissance expon<strong>en</strong>tielle desbudgets de Déf<strong>en</strong>se et "l'extermination" par la faim de millions d'<strong>en</strong>fants,de femmes et d'hommes dans ce qu'on qualifiait alors de "Tiers-Monde". Plus tard, nous nous sommes retrouvés à plusieurs reprises ;nonobstant des désaccords, la confrontation de son point de vue avec lemi<strong>en</strong> a toujours constitué un <strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>t.Sa bonté naturelle, sa générosité, sa qualité d'écoute, cette clém<strong>en</strong>cequi la garde de mépriser un interlocuteur, même lorsqu'il s'agit d'un vilpollueur, d'un odieux trafiquant d'<strong>en</strong>gins de mort ou d'un sinistr<strong>en</strong>ucléocrate, je les ai perçues avec acuité dans le portrait dressé parElisabeth Schulthess, à travers les réponses de Solange Fernex auxquestions de la journaliste du quotidi<strong>en</strong> L'Alsace et sous la plumede Dominique Voynet, auteure d'une belle préface. Le "victimisme",la capacité à éprouver jusque dans sa propre chair le sort funeste subipar ses semblables, elle le partage <strong>en</strong> particulier avec la regrettéePetra Kelly des Grün<strong>en</strong>, comme elle une figure emblématique d'uneécologie politique <strong>en</strong> symbiose avec le pacifisme et le féminisme. Sonimplication quasi tous azimuts découle de son "approche globale" desm<strong>en</strong>aces gravissimes qui pès<strong>en</strong>t sur notre planète et la nécessité, vécuecomme un impératif majeur, de protéger "le plus faible, l'exclu,le fragile, le vivant actuel et à v<strong>en</strong>ir".L'essai d'Elisabeth Schulthess, laquelle a profité d'une année sabbatiquepour s'atteler à la tâche, rec<strong>en</strong>se l'ess<strong>en</strong>tiel des initiatives, combats,mandats de cette auth<strong>en</strong>tique pionnière, pour qui chacune descauses qu'elle embrasse s'inscrit au rang de priorité absolue. Lorsqueles Chemische Werke Münch<strong>en</strong> annoncèr<strong>en</strong>t leur int<strong>en</strong>tion d'amputer138 hectares de forêt autour de Marckolsheim pour y ériger une usinede stéarates de plomb, Solange Fernex fut la première à s'installer surle site. L'occupation, dans des conditions météorologiques souv<strong>en</strong>tépouvantables, dura du 20 septembre 1974 au 17 février 1975 ; lesindustriels bavarois jetèr<strong>en</strong>t l'éponge devant la mobilisation populaire,surpr<strong>en</strong>ante par son ampleur. Pas le temps de souffler, elle se r<strong>en</strong>ditimmédiatem<strong>en</strong>t à Wyhl (Bade), juste <strong>en</strong> face, où les autorités comptai<strong>en</strong>timplanter une c<strong>en</strong>trale atomique. Les opposants ne replièr<strong>en</strong>tleurs t<strong>en</strong>tes que le 7 novembre 1975, date de la susp<strong>en</strong>sion du projetqui ne devi<strong>en</strong>dra pas réalité. Ces deux luttes, couronnées de succès,contribuèr<strong>en</strong>t largem<strong>en</strong>t à l'éveil de la consci<strong>en</strong>ce écologique, non seulem<strong>en</strong>tdes deux côtés du Rhin, mais bi<strong>en</strong> au-delà. Combi<strong>en</strong> d'amitiés,SILENCE N°318/319 Janvier 200596toujours vivaces, se nouèr<strong>en</strong>t durant ces longues périodes de campem<strong>en</strong>td'où naquit égalem<strong>en</strong>t la notion de "Dreieckland" ("pays des troisfrontières"), d'une part parce que des citoy<strong>en</strong>s suisses prêtèr<strong>en</strong>t mainforte aux opposants français et allemands, d'autre part parce qu'àKaiseraugst (canton de Bâle-Campagne), le Conseil fédéral <strong>en</strong>visageade construire un complexe nucléaire avant d'y r<strong>en</strong>oncer !Le 20 février 1973, la grande maison des Fernex à Biederthal, nonloin de la frontière helvétique, servit de cadre à la création d'Ecologieet Survie, le premier mouvem<strong>en</strong>t d'écologie politique <strong>en</strong> Europe, sousl'étiquette duquel Solange se prés<strong>en</strong>ta aux législatives de mars 1973comme suppléante de H<strong>en</strong>ri J<strong>en</strong>n (1,93% après seulem<strong>en</strong>t troissemaines de campagne !) ; jamais dans un pays du Vieux contin<strong>en</strong>t,un(e) écologiste ne s'était porté(e) candidat(e) à une consultationlocale ou nationale. Depuis 1974, elle œuvre au sein du CSFR, Comitéde sauvegarde de Fess<strong>en</strong>heim et de la plaine du Rhin, la première associationantinucléaire hexagonale portée sur les fonts baptismauxquatre années auparavant. Du 10 février au 5 mars 1977, elle part<strong>ici</strong>paau jeûne de Rogg<strong>en</strong>house pour demander des "garanties élém<strong>en</strong>tairesde sécurité" quant au fonctionnem<strong>en</strong>t des deux réacteurs PWRde Fess<strong>en</strong>heim. Dès le 7 mars 1977, après que les huit personnes (dontAntoine, le fils) eur<strong>en</strong>t recomm<strong>en</strong>cé à s'alim<strong>en</strong>ter, la c<strong>en</strong>trale divergeapour des essais à chaud… Pourtant les grévistes de la faim et le CSFRobtinr<strong>en</strong>t l'instauration de la première commission de surveillance <strong>en</strong>matière de nucléaire. Imprégnée de la philosophie du Mahatma Gandhiet très proche de Lanza del Vasto, Solange Fernex jeûna <strong>en</strong> d'autrescirconstances, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> janvier 1977 à Hag<strong>en</strong>bach afin de protestercontre le canal Rhin-Rhône à grand gabarit, que Dominique Voynet,<strong>en</strong> charge de l'Environnem<strong>en</strong>t dans le cabinet Jospin, vouera (définitivem<strong>en</strong>t?) aux oubliettes deux déc<strong>en</strong>nies plus tard, ou <strong>en</strong>core duranttr<strong>en</strong>te-huit jours à l'été 1983 afin d'exiger, au péril de sa vie, "le gelde l'armem<strong>en</strong>t atomique" et dénoncer "le scandale de l'exterminationpar la faim".A partir du printemps 1977, elle siégera p<strong>en</strong>dant vingt-quatre ansau conseil mun<strong>ici</strong>pal de sa commune. La difficulté pour une femmed'exprimer son opinion dans une assemblée, elle la ress<strong>en</strong>tit aussi aprèsson élection, le 18 juin 1989, au Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> sur la liste desVerts (10,59 % et neuf sièges), parti à la formation duquel elle avaitapporté plus qu'une pierre. Dans l'<strong>en</strong>ceinte strasbourgeoise, son opiniâtretéet celle de ses collègues du groupe vert permir<strong>en</strong>t que les questionsliées au désarmem<strong>en</strong>t ne se circonscriv<strong>en</strong>t point à des échangesformels <strong>en</strong>tre militaristes. Car pour Solange Fernex, "les armes atomiques,c'est l'Auschwitz de notre temps !", une phrase ret<strong>en</strong>tissanteclamée <strong>en</strong> 1988 à la tribune des Nations Unies. Le rapport sur l'agriculturebiologique, exposé par elle, suscita non seulem<strong>en</strong>t l'approbationde ses pairs, mais il a de surcroît abouti à un cahier des charges applicabledans toute l'UE ainsi qu'à l'apposition du logo AB sur l'<strong>en</strong>sembledes produits bio.La catastrophe de Tchernobyl, le 26 avril 1986, l'a littéralem<strong>en</strong>t "submergée".Jusqu'à ce qu'une tumeur maligne la contraigne au repos, elleparcourut inlassablem<strong>en</strong>t le globe pour témoigner avec son épouxMichel, médecin tropicaliste suisse, qui a constaté sur place, à Minsk,Gomel, Kiev, les dégâts des effets éminemm<strong>en</strong>t néfastes des radiationsionisantes et contrer les m<strong>en</strong>songes ignominieux proférés par les pouvoirspublics et les institutions internationales comme l'AIEA, qui s'<strong>en</strong>ti<strong>en</strong>t invariablem<strong>en</strong>t à tr<strong>en</strong>te-deux décès… Alors même que le Bureauonusi<strong>en</strong> pour les affaires humanitaires évalue à neuf millions les victimes"d'une tragédie qui ne fait que comm<strong>en</strong>cer". Pour t<strong>en</strong>ter de v<strong>en</strong>ir<strong>en</strong> aide aux quelque 500 000 <strong>en</strong>fants survivant dans des zones trèscontaminées, Solange et Michel Fernex ont fondé <strong>en</strong> 2001 Enfantsde Tchernobyl Bélarus. Cette association percevra l'intégralité desbénéfices générés par les droits d'auteur de l'ouvrage. Très active dansFemmes pour la paix France ainsi que la Ligue des femmes pour lapaix et la liberté, Solange avait imposé chez les Verts l'idée de paritéau niveau de la composition des listes et des instances décisionnelles."L'insoumission", le refus de plier face à l'inacceptable, Solange lespratiqua dès son plus jeune âge. A l'instituteur de Heilig<strong>en</strong>stein demandantà ses élèves s'ils accueillerai<strong>en</strong>t avec joie le Führer Adolf Hitler,elle fut la seule à répliquer par "non". Elle ne retournera sur les bancsde l'école qu'après la guerre qui la priva de son père, tombé <strong>en</strong> 1940.Autodidacte polyglotte, Solange a traduit une quantité de textes etquelques livres. Pour synthétiser <strong>en</strong> une formule toutes ces années où,mue par son amour des autres, elle a investi son temps et son énergievitale, la septuagénaire se dit simplem<strong>en</strong>t "prés<strong>en</strong>te au prés<strong>en</strong>t".R<strong>en</strong>é Hamm.

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