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Sahara occidentalá Groupes d'hommes jouant…aux Dames.L'accueil d'enfants sahraouisen France en étéUne partie de la population sahraouie“est en exil, son paysétant occupé depuis 30 ans parle Maroc”. L’accueil en Franced’enfants sahraouis réfugiés “estun acte humanitaire, mais aussiun geste politique : la reconnaissancede l’existence du peuplesahraoui et de son droit à s’autodétermineret à vivre libre etindépendant dans son paysqu’est le Sahara occidental”.Cette solidarité humanitaire etpolitique est déployée parl’AARASD (Association françaisedes amis de la RASD)depuis 1980. Accueillis par denombreuses associations, comitésd’entreprises et familles, unebonne centaine d’enfants sahraouisséjournent en France, enjuillet-août.n Association française desamis de la RASD, 356, rue deVaugirard, 75015 Paris, RégineVillemont, tél. : 02 43 21 1546, bur.aarasd@wanadoo.fr.Le gaz butane est distribué gratuitement dansles foyers. Gaz, pétrole et dérivés, électricité (dansdeux campements) sont offerts par l’Algérie.Un maigre EtatLa République arabe sahraouie démocratiquedispose d’un appareil d’Etat : présidence, ministres,parlement, ambassades…Une "capitale" administrative et cinq "villes",chacune divisée en six "arrondissements", divisés, àleur tour, en quatre quartiers. La distribution desbiens et services se fait au niveau des arrondissementsou des quartiers. Là s’organise la répartitionentre les familles. Chaque "arrondissement" disposed’une école maternelle et primaire et d’un dispensaire.La "ville" dispose d’un "hôpital" (sans moyens)et d’un tribunal (une audience hebdomadaire) et,pour certaines, d’un collège (classes de 6 e exclusivement).A partir de la 6 e , les élèves suivent une scolaritésoit dans un internat (du "12 Octobre"), installéen plein désert lui aussi (c’est donc une 7 e implantation),soit en Algérie (hors des camps).Les études supérieures se suivent principalementen Algérie, en Espagne, à Cuba, en Libye.Chaque année, des charters conduisent tous lesenfants de 8 à 12 ans (autour de 12 000 enfants)deux mois de vacances, en juillet-août, dans desfamilles d’accueil d’Espagne, pour l’essentiel, unpeu d’Italie et de France (voir ci-contre). À Pâques,les familles d’accueil espagnoles viennent, par charters,passer quelques jours dans la famille de l’enfantqu’elles reçoivent.Jean-Pierre LepriUne économie de solidaritéIl n'y a pas d’activités de production —quelques briques de terre et quelques rares dromadaires(pour la viande). Chaque famille a quelqueschèvres pour la consommation familiale (lait,viande). Les chèvres valorisent tous les déchets decuisine — et mangent même les cartons ou le tissu.Quelques micro-projets de transformation, encouragéset financés par des ONG. Quelques "garages" demécanique auto ou des ateliers de métallerie.Un peu de commerce de charbon de bois —qui achève le déboisement du désert — ou de produitsdivers de première nécessité.Le sens et l’idée du travail salarié n’existent paspuisque la nourriture est fournie gratuitement àtous et qu’il n’y a pas de "marché" monétaire(échanges de services et solidarités principalement).La monnaie utilisée est le dinar algérien.L’armée, l’enseignement, la santé et les autresservices publics sont assurés bénévolement enéchange de quelques avantages en nature : uniforme(vêtement), biscuits et autres dons… etd’une indemnité trimestrielle de 100 à 150 €,payée avec un ou plusieurs mois de retard.Les ressources de l’Etat proviennent de l’aideinternationale (financière ou en nature).Plus de 120 000 personnes, oubliées, derrièreun mur de plus de 2700 km, vivent ainsi, exclusivementet artificiellement, mais aussi délibérément,suspendus à l’aide internationale, publique et privée(principalement espagnole), dans un déserthostile, sans eau courante, sans électricité, sansvégétation, sans ressources, sans rien, mais avec,en revanche, des tempêtes de sable et des températuresextrêmes…Cette situation dure depuis trente-cinq ans.Jusqu’à quand encore ?Peut-être, par exemple, jusqu’à ce que lesFrançais, du pays des "droits humains", exigentclairement de ceux qu’ils élisent pour les diriger dene plus s’opposer au référendum d’autodétermination.L’ARSO (association de soutien à un référendumlibre et régulier au Sahara occidental), parexemple, a besoin de mon aide pour cela. Et pourcontribuer à alléger la vie des réfugiés, je peuxaider, même modestement, l’AARASD (associationfrançaise des amis de la RASD).Jean-Pierre Lepri nLes chèvres mangent tout. ÜMême les nattes !3 4 S!lence n°377 mars 2010Jean-Pierre Lepri