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DécroissanceUn autre Noël est possibleSi l’on vous parle de Noël dès maintenant,c’est parce que l’on vous propose une méthodeanti-consommation qui demande un peude temps de préparation.La fête de Noël, chez les chrétienscomme chez les autres, tourne laplupart du temps à l’échange massifde cadeaux.Aux Pays-Bas où je suis né, on fête laSaint-Nicolas le 5 décembre au soir.L’histoire rapporte que le saint dépose despaquets “par milliers” dans les chaussuresdes enfants sages. Pour cela, il se déplacesur un cheval blanc qui sait marcher surles toits et il se fait aider par des Pierrenoirs. Les enfants qui n’ont pas été sagessont emportés avec eux en Espagne…Depuis que l’Espagne est devenue unedestination touristique et non plus unconcurrent commercial dans les colonies,cela ne fait plus guère peur aux enfants.Cela signifie que, comme en France,parents, grands-parents et amis se ruentdans les magasins. Ceux-ci annoncentfaire un tiers de leur chiffre d’affaires à cemoment-là ! Et on recommence le lendemainparce que, dans les familles auxparents divorcés (tel était mon cas), onoffre de nouveau des cadeaux auxenfants, mais cette fois chez l’autreparent.Heureusement, viennent aussi de cepetit pays surpeuplé, des idées fort sympas.Elles s’appellent “surpriseavond”,“lootjestrekken” et “sinterklaasgedichtjes”: soirée des surprises, tirer des nomset les poèmes de Saint-Nicolas. On peutles expérimenter ici pour Noël.Pour cela, il faut se mettre d’accord enfamille — à l’écart des enfants qui croientau Père Noël — le plus tôt possible.Chaque participant écrit son nom sur unbout de papier, les noms des jeunesenfants sont écrits sur un papier de couleurdifférente. Les papiers sont pliés,mélangés, puis chaque personne tire unpapier d’adulte et éventuellement un dejeune enfant. Chaque personne ne va faireun cadeau qu’au seul nom qu’il trouve surson papier et ceci de manière anonyme.Ainsi, dans une famille qui réunit 12jeunes enfants et une quarantained’adultes, au lieu d’avoir à faire 40 x (12 +39) = 2040 cadeaux, on n’en fait plus que12 + 40 = 52. Plus on élargit la famille etplus on diminue le nombre de cadeaux.Variante 1 : on fixe un prix maximumpar cadeau (par exemple 5 €), maischaque cadeau doit être présenté dans unemballage original, bricolé par soi-mêmeà partir d’objets de récupération, l’emballagedevant avoir quelque chose en rapportavec la personne a qui on l’offre.Ainsi, j’ai eu un livre rembourré de tissucar je lisais beaucoup à 12 ans, une chaînehi-fi en carton à 15 ans et des cassettesde musique, une maquette de chambred’étudiant à 18 ans, puis une tour Eiffelen carton quand j’ai eu une copine française…Variante 2 : chaque cadeau est accompagnéd’un court texte ou d’une poésieque la personne qui distribue les cadeauxva lire à voix haute sans que celui à quis’adresse ce texte en connaisse l’origine.Quand on ne sait pas quoi écrire, on peutcommencer par “le père Noël penseà toi”, la prochaine ligne rime avec “toi”et c’est parti…Variante 3 : on supprime le budgetpour acheter un modeste cadeau et on faittout soi-même. Ainsi, ma sœur a reçu unthéâtre de marionnettes, j’ai eu unensemble de bain brodé à mon nom, ungarage pour mes petites voitures. A l’âgede 10 ans, j’ai fabriqué un puzzle pourune tante… puzzle qu’elle a offert à mondeuxième enfant, son filleul, dix-neuf ansaprès. Rappelons-nous qu’avec cetteméthode nous n’avons qu’un seul cadeaupar an à fabriquer, ce qui n’est pas insurmontable.Et ces cadeaux offerts par unmembre de la famille ont une valeur inestimable!Voici quelques idées pour discuter dèsmaintenant avec vos frères et sœurs ; l’occasionde centrer la cérémonie descadeaux un peu plus sur la personne etmoins sur les objets. Car rappelez-vousque Noël, c’est d’abord la fête de la paix,du respect et de l’amitié.Bas Van Zuijlen ■DR19SILENCE N°350 Octobre 2007