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échange publicitaireéchange publicitaireFemmes-HommesPetite phrase“Tant que cette violence spécifiquesera occultée ou relativisée,tant qu’elle ne sera pas suffisammentprise en compte par l’Etatet reconnue comme un véritableenjeu par la société toute entière,elle ne cessera pas. C’est à ceprix seulement que la France quise revendique comme la patriedes droits de l’homme sera aussicelle des droits des femmes”Prune de Montvalon, rapport surles violences faites aux femmes,Amnesty international, février2006.Droit de voteC’est dans le Wyoming (un desEtats des Etats-Unis) que lesfemmes ont eu les premières ledroit de vote. C’étaient en 1869.En Europe, les femmes ont ledroit de vote dans tous les pays…espace loisirsLongchaumois(Jura)foireécobiologique6 e édition27 et 28octobre 2007conférencesanimations jeuxcoopératifsorganisé par Humeur biotel 04 84 60 69 34mais en Suisse, elles ont dûattendre 1981 pour l’avoir auniveau confédéral. Les femmesn’ont toujours pas le droit de votedans de nombreux pays d’Afriqueet d’Asie.S U È D EEgalitésà revoirLa Suède fait valoir sa grandeparité en politique : les femmesreprésentent 50 % du gouvernementet 49 % des députés.Pourtant, lors des élections législativesdu 17 septembre,l’Initiative féministe a présentéde nombreuses candidates. Cemouvement créé à l’initiatived’une ancienne dirigeante communistedénonce une parité entrompe-l’œil. Il rappelle que lesécarts de salaire se maintiennent(une Suédoise gagne, à travailégal, 18 % de moins qu’unSuédois — l’écart est de 25 %en France), la hiérarchie économiqueest toujours presque exclusivementmasculine : 5 femmesPDG sur les 291 sociétés cotéesen bourse. Alors qu’il n’y a que 9millions d’habitants, on compte20 000 agressions contre lesfemmes chaque année et lenombre de viols est en hausse.I T A L I EPartenariatouvertLe gouvernement italien a adoptéau conseil des ministres, le8 février 2007, un projet de loireconnaissant les unions de faitentre deux personnes, indépendammentde leur sexe. Malgréles condamnations de l’Eglise,ce texte devrait maintenant êtreadopté par le Parlement et donnerun statut aux couples prochedu Pacs en France.Les femmesdans lesassociationsFin 2003, sur 880 000 associations,environ 175 000 ont aumoins un-e salarié-e dont 21 000ont plus de dix salariés. Au total,il y a plus de 1,5 million de personnessalariées dans les associations,soit 5 % de la populationactive, pour 11 millions de bénévoles.41% des emplois sontdans le sanitaire et le social,29 % dans l’éducation etSILENCE N°350 Octobre 200714Baisse de l’usagede la piluleLa France nerespecte passes propres loisLa loi sur la parité, qui date de2000, n’est pas respectée parle gouvernement lors de la nominationdes hauts fonctionnaires.En témoigne par exemple le faibletaux de femmes préfètes(6 % en 2004) ou rectrices (24 %en 2004).la recherche… 60 % des emploissont subventionnés. Or, 71 % dessalarié-e-s sont des femmes !P A R I S13 e festivaldu film gayet lesbienLe 13 e festival du film gayet lesbien se tiendra du 13 au20 novembre 2007 au cinémaLe Rex (Paris 2 e ). Thèmede l’année : idoles et icônes.Hommage à Dalida. Programme :FFGLP Festival, 8, ruedu Repos, 75020 Paris.Des études ont montré un lien entre la prise de la pilule etdifférentes formes de cancer (du sein, de l’utérus…), particulièrementmarqué chez les femmes qui fument. D’où une baissede l’utilisation de la pilule constatée un peu partout en Europe.Il est clair que contrôler sa fertilité de manière chimique n’estpas innocent. Mais par quoi remplacer la pilule ? Le préservatif,efficace aussi bien contre le sida, les maladies sexuellementtransmissibles et la procréation, reste le moyen de contraceptionle plus sûr et le plus inoffensif pour la santé… mais, commele préservatif féminin, est un “coupe-amour” pour beaucoup.Les implants, qui évitent les grossesses du fait d’un oublide pilule, ont sans doute les mêmes inconvénients au niveaude la santé que la pilule.Le stérilet n’est pas supportépar toutes. La piluledu lendemain (dite piluleabortive) bien que de plusen plus utilisée, est perçuecomme très violente. Lechoix de la contraceptionreste un casse-tête… qui setraduit par beaucoupd’hésitations `et par le maintienen France de 200 000 avortementspar an.DR

FemmesLes TricoteusesOn dit souvent de la révolution française qu’elle fut bourgeoise,comme si on avait tout dit. Non seulement elle fut l’accession politiquede la bourgeoisie au pouvoir en éliminant physiquement les symbolesde la royauté, en l’occurrence la tête toute symbolique de Louis XVI.Mais, quand on vous tranche le symbole, ça fait quand même mal !La révolution française fut aussi uncombat, une première marche dansl’accession à de véritables droitspour les femmes : Rousseau et son Emileavaient remis l’enfant au sein et confinéles femmes à la maison dans l’espace domestiqued’où l’enfant de Genève, en intransigeanthelvétique ne voulait plus lafaire sortir. Ah ! les Lumières n’éclairaientpas tout le monde. Rousseau pensaitque les femmes contribuaient à la décadencedes mœurs et du goût, en cettefin d’ancien régime marqué par le pouvoirexcessif de celles-ci, avec leurs salons.Avec la révolution elles purent divorceret furent libérées de l’autoritépaternelle.Olympe de Gouges, qui disait que lesfemmes avaient bien le droit de monter àla tribune puisqu’elles avaient celui demonter à l’échafaud, ne trouva, avec MmeRoland ou Mme de Staël, que bien peu desecours du côté des hommes, mis à partCondorcet ou Poulain de la Barre.Germaine de Staël pouvait écrire :“Depuis la révolution, les hommes ont penséqu’il était politiquement et moralement utilede réduire les femmes à la plus absurde médiocrité”.Olympe, amazone de la révolution,pensait que la tyrannie exercée sur lesfemmes était la véritable matrice detoutes les formes d’inégalité. Elle affichaitses textes sur les murs : l’affiche rougec’est elle ! De nos jours, tout a changé ?De Ségolène Royal humiliée par le mufleFabius à Edith Cresson rouée dans la fangedes machos, en passant par les attaquesrustiques des paysans enversVoynet, les arguments sexistes sont à l’appuides critiques politiques quand ellesne sont pas leur seul faire-valoir.Quand le rap est contestataire, il estviolent et affiche des pétasses sur des capotsde grosse voitures. Keny Arkana ouDiam’s créent dans un genre masculinsans s’affranchir totalement de lieux communsdu rap. Pourtant un gouffre les sépared’un Doc Gynéco !Sous le Directoire, leshommes, moralistes, anatomistesou médecins philosophes,trouvaient souschaque pierre de leur chemind’hypocrisie un calvaireà imposer au « sexe »,celui chargé de la reproduction.Afin de ne pasleur accorder de droits àl’instruction et à la création,on reprochait auxfemmes leur hystérie, etquand on avait fini aveccela, c’était le tour de leurimpossibilité physique,grossesse ou règles ;Condorcet répondait endemandant si on excluaitaussi les hommes atteintsde la goutte. Quand onvoulait en finir, on leur expliquaitque c’étaient bienelles qui gouvernaient lemonde, puisqu’elles tenaientle cœur deshommes dans leurs frêlesmains, exerçant une tyranniesupérieure à celle deshommes. On les confondaitdans l’enfance, dansune minorité éternelle,pour leur ôter tout droit politique.Le raisonneur pur qu’était Kant allaitajouter à la politique du cercle cette remarque: “La dépendance de la femmel’empêche d’être une personnalité civile”.Pas moyen d’en sortir.Il suffit d’ailleurs de tourner, commele font assez bien les hommes de ce siècle,tout en proverbes, en plaisanteries pourqu’elles deviennent des vérités absolues.Une femme moins virulente queThéroigne de Méricourt qui elle mettaitpantalon pour aller à l’Assemblée, écrivitune Epître aux femmes en 1797 (1). Elle yaffirmait le droit de ses sœurs à la maternitécomme à la création, au savoir commeà l’allaitement. Elle aurait pu prêcherDROlympe de Gouges.avec virulence comme Olympes deGouges mais elle choisit la colère modéréequi espérait réconcilier les femmes etles hommes, sans retrancher à ces derniersleurs prérogatives, mais en expliquantpoétiquement qu’ils pouvaient gagnerà la paternité sans perdre leur“virilité”.Constance Pipelet et ses sœursTricoteuses, à l’heure où les grandesécoles républicaines se créaient, devrontattendre longtemps avant d’accéder à laculture et au savoir. Quant au pouvoir suprême…Christophe Goby ■(1) Constance Pipelet, Epître aux femmes.SILENCE N°35015Octobre 2007

FemmesLes TricoteusesOn dit souv<strong>en</strong>t de la révolution française qu’elle fut bourgeoise,comme si on avait tout dit. Non seulem<strong>en</strong>t elle fut l’accession politiquede la bourgeoisie au pouvoir <strong>en</strong> éliminant physiquem<strong>en</strong>t les symbolesde la royauté, <strong>en</strong> l’occurr<strong>en</strong>ce la tête toute symbolique de Louis XVI.Mais, quand on vous tranche le symbole, ça fait quand même mal !La révolution française fut aussi uncombat, une première marche dansl’accession à de véritables droitspour les femmes : Rousseau et son Emileavai<strong>en</strong>t remis l’<strong>en</strong>fant au sein et confinéles femmes à la maison dans l’espace domestiqued’où l’<strong>en</strong>fant de G<strong>en</strong>ève, <strong>en</strong> intransigeanthelvétique ne voulait plus lafaire sortir. Ah ! les Lumières n’éclairai<strong>en</strong>tpas tout le monde. Rousseau p<strong>en</strong>saitque les femmes contribuai<strong>en</strong>t à la décad<strong>en</strong>cedes mœurs et du goût, <strong>en</strong> cettefin d’anci<strong>en</strong> régime marqué par le pouvoirexcessif de celles-ci, avec leurs salons.Avec la révolution elles pur<strong>en</strong>t divorceret fur<strong>en</strong>t libérées de l’autoritépaternelle.Olympe de Gouges, qui disait que lesfemmes avai<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> le droit de monter àla tribune puisqu’elles avai<strong>en</strong>t celui demonter à l’échafaud, ne trouva, avec MmeRoland ou Mme de Staël, que bi<strong>en</strong> peu desecours du côté des hommes, mis à partCondorcet ou Poulain de la Barre.Germaine de Staël pouvait écrire :“Depuis la révolution, les hommes ont p<strong>en</strong>séqu’il était politiquem<strong>en</strong>t et moralem<strong>en</strong>t utilede réduire les femmes à la plus absurde médiocrité”.Olympe, amazone de la révolution,p<strong>en</strong>sait que la tyrannie exercée sur lesfemmes était la véritable matrice detoutes les formes d’inégalité. Elle affichaitses textes sur les murs : l’affiche rougec’est elle ! De nos jours, tout a changé ?De Ségolène Royal humiliée par le mufleFabius à Edith Cresson rouée dans la fangedes machos, <strong>en</strong> passant par les attaquesrustiques des paysans <strong>en</strong>versVoynet, les argum<strong>en</strong>ts sexistes sont à l’appuides critiques politiques quand ellesne sont pas leur seul faire-valoir.Quand le rap est contestataire, il estviol<strong>en</strong>t et affiche des pétasses sur des capotsde grosse voitures. K<strong>en</strong>y Arkana ouDiam’s cré<strong>en</strong>t dans un g<strong>en</strong>re masculinsans s’affranchir totalem<strong>en</strong>t de lieux communsdu rap. Pourtant un gouffre les sépared’un Doc Gynéco !Sous le Directoire, leshommes, moralistes, anatomistesou médecins philosophes,trouvai<strong>en</strong>t souschaque pierre de leur chemind’hypocrisie un calvaireà imposer au « sexe »,celui chargé de la reproduction.Afin de ne pasleur accorder de droits àl’instruction et à la création,on reprochait auxfemmes leur hystérie, etquand on avait fini aveccela, c’était le tour de leurimpossibilité physique,grossesse ou règles ;Condorcet répondait <strong>en</strong>demandant si on excluaitaussi les hommes atteintsde la goutte. Quand onvoulait <strong>en</strong> finir, on leur expliquaitque c’étai<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>elles qui gouvernai<strong>en</strong>t lemonde, puisqu’elles t<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>tle cœur deshommes dans leurs frêlesmains, exerçant une tyranniesupérieure à celle deshommes. On les confondaitdans l’<strong>en</strong>fance, dansune minorité éternelle,pour leur ôter tout droit politique.Le raisonneur pur qu’était Kant allaitajouter à la politique du cercle cette remarque: “La dép<strong>en</strong>dance de la femmel’empêche d’être une personnalité civile”.Pas moy<strong>en</strong> d’<strong>en</strong> sortir.Il suffit d’ailleurs de tourner, commele font assez bi<strong>en</strong> les hommes de ce siècle,tout <strong>en</strong> proverbes, <strong>en</strong> plaisanteries pourqu’elles devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des vérités absolues.Une femme moins virul<strong>en</strong>te queThéroigne de Méricourt qui elle mettaitpantalon pour aller à l’Assemblée, écrivitune Epître aux femmes <strong>en</strong> 1797 (1). Elle yaffirmait le droit de ses sœurs à la maternitécomme à la création, au savoir commeà l’allaitem<strong>en</strong>t. Elle aurait pu prêcherDROlympe de Gouges.avec virul<strong>en</strong>ce comme Olympes deGouges mais elle choisit la colère modéréequi espérait réconcilier les femmes etles hommes, sans retrancher à ces derniersleurs prérogatives, mais <strong>en</strong> expliquantpoétiquem<strong>en</strong>t qu’ils pouvai<strong>en</strong>t gagnerà la paternité sans perdre leur“virilité”.Constance Pipelet et ses sœursTricoteuses, à l’heure où les grandesécoles républicaines se créai<strong>en</strong>t, devrontatt<strong>en</strong>dre longtemps avant d’accéder à laculture et au savoir. Quant au pouvoir suprême…Christophe Goby ■(1) Constance Pipelet, Epître aux femmes.SILENCE N°35015Octobre 2007

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