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21.07.2015 Views

Sud-Nordá Campagne électorale d'Evo Morales en Bolivie.á Manifestation de femmes auVenezuela demandant unemeilleure répartition des bénéficesdu pétrole.D.R.D.R.travailleurs, les consommateurs occidentaux bénéficientégalement des produits à bas prix, ainsi quedes bénéfices que proposent les entreprises quiprofitent des législations sociales et écologiquesdéficientes des pays du Sud. Ces hauts rendementsse convertissent par exemple en retraites ou enintérêt du compte d’épargne.Une partie des habitants du Sud commencecependant à prendre conscience que le système enplace depuis cinq siècles assure le développementdu Nord, au prix de la destruction de l’environnementet de leur exploitation, et qu’il est donc nécessairede construire un nouveau système. Mais danscette construction, ils se heurtent d’abords à leursélites locales, qui n’ont aucun intérêt au changement,et qui désirent au contraire conserver leursprivilèges.Ensuite, même les gouvernements les plus progressistesse heurtent aux injustes règles du jeuinternationales qui leurs sont systématiquementdéfavorables, comme celle de l’OMC (Organisationmondiale du commerce) ou du FMI (Fonds monétaireinternational).Il est également à signaler que l’organisation etl’articulation au niveau international sont évidemmentplus aisées pour un riche entrepreneur, quirencontre ses pairs à Davos et qui possède luimêmeune entreprise médiatique lui permettantdiffuser très largement ses opinions, que pour unmineur bolivien, un paysan africain ou un intouchableindien. C’est pourquoi ces mouvements deprofonds changements demeurent, en apparence,principalement locaux.Cependant, une structuration internationaleexiste, une sorte de nouvelle Internationale enquelque sorte, que ce soit au niveau gouvernementalavec des initiatives comme l’ALBA oul’UNASUR en Amérique Latine, ou au travers demouvements de la société civile, comme la ViaCampesina ou les Forums sociaux mondiaux. C’estdonc également dans ce contexte internationalqu’il faut considérer les processus de changementet les tensions qui traversent actuellement plusieurspays du Sud, comme la Bolivie, le Venezuelaou l’Equateur. Les mouvements sociaux y ontréussi à s’organiser de façon à gagner un importantpouvoir politique. Ils cherchent à proposer un nouveausystème, en s’appuyant sur leurs spécificitéslocales (indigénisme en provenance des bases dansle cas de la Bolivie et de l’Equateur, bolivarismeapporté d’en-haut dans le cas Vénézuélien), tout enne parvenant pas encore à s’émanciper de l’anciensystème, dans lequel ils sont profondément imbriqués.Ces mouvements, qu’ils soient ou non parvenuà occuper des espaces politiques importants,doivent lutter localement contre des élites qui s’accrochentà l’ancien système et à leur privilèges, etinternationalement contre les pays du Nord quin’ont pas non plus intérêt à de profonds changementsdans le système de relation Nord-Sud.On peut néanmoins espérer pour le futur del’humanité que ce genre d’expériences, malgré sesdéfauts, se multiplieront au cours des prochainesannées et que les systèmes matérialistes et productivistesnés et développés lors des cinq dernierssiècles en Europe et étendus aujourd’hui à toute laplanète (que ce soit dans leurs variantes socialiste,communiste ou libérale) soient bientôt dépassés ;que les alternatives proposées seront multiples etadaptées aux réalités locales, qu’elles se baserontsur le respect absolu de l’autre, des autres et de lanature. Cela nécessitera sans aucun doute de profondschangements dans nos modes de vie. Maisalors, il sera possible que l’ensemble des dix milliardsd’être humains de demain puissent vivredans la dignité et dans une relative harmonie avecla nature, tout en laissant à leurs descendants cettemême chance.Mathieu Glayre,géographe, Tarija, Bolivie ■4 0 S!lence n°379 mai 2010

BiodiversitéBanskyLes guérillasjardinièresDans de nombreuses villes, démarre une nouvellesaison de guérilla jardinière. Rencontre à Lyon avecles Robins des graines.PLANTER DES LÉGUMES, DES FLEURS DANSDES LIEUX ET INTERSTICES EST UNE BONNEFAÇON de remplacer le gris par duvert. Les guérillas jardinières existentdéjà dans de nombreusesvilles, en France et à l'étranger.A Lyon, quelques unesont déjà eu l'occasionde s'y frotter et le terreauest plutôt favorable avecdes initiatives qui ontpu exister comme Lesptits brins zurbains et lesjardinscommunautairesbien développés.Mais la ville reste tropbétonnée, trop monochrome,la nature manque,surtout où on ne l'attendpas : de la verdure qui explosesur tous les trottoirs, les fissures."Ensemble, on est parti du constat queles pensées plantées en rang (même pas d'oignons!)dans les bacs de la ville étaient plutôt fades. Du moins,ça ne nous suffit pas, on a envie de plus ! Et puis il y aun message à faire passer ! Plusieurs même !"Une première rencontre au cœur de l'hiver aété l'occasion de faire une belle liste. Un tour detable a permis à chacun des trente participantsd'exprimer ses envies, ses idées, ses attentes parrapport au projet. Plutôt des fleurs ? Des légumes ?Dans des parterres ? Des friches ? Quelle organisationpour le groupe ? Besoin de cadre ou pas tropou pas du tout ? Les réflexions ont fusé. Siquelques unes doivent en ressortir, ça pourrait êtrecelles-ci :> Rajoutons de la biodiversité en ville !> Réapproprions nous l'espace public !> L'autosuffisance alimentaire des villes... on enparle, mais finalement, est-ce possible ? 1 Si onn'essaie pas un tout petit peu, c'est sûr qu'onne pourra pas voir beaucoup de changement!> Gratuité dans l'espace public ! Interpellonsles passants en nous baladant avec des arrosoirset des binettes !> Initions-nous collectivement au jardinageludique !Grosses légumes et non-violenceMais une guérilla où l'on fabriquerait desbombes, est-ce que c'est vraiment ça la philosophie? Pas vraiment. Du coup, quitte à brouiller unpeu le message par rapport aux groupes quipeuvent exister dans d'autres villes, àLyon, il a été choisi de s'appelerRobins des graines. Et les bombesse transforment de la mêmemanière en bouquets volants(comme sur le graff deBansky en illustration).Une participante plaisante: "Comme ça aumoins, on ne donne pasde raisons au contreespionnagede lire nosmessages sur notreforum !"Une deuxième rencontre,en mars, a été l'occasionde fabriquer les premiersbouquets volants.Voici quelques mélanges quiont été réalisés dans de petites boulesd'argile et de terreau :> Mélange pour parcelle un peu suivie : haricotà œil noir, tomate noire, basilic citronné (etmozzarella ?)> Mélange pour sol riche : maïs, concombre,cyclanthère, courge, mauve de Mauritanie,ipomée,> Mélange pour friche : ricin, cosmos rouge,bourrache, hysope,Après avoir effectué un travail d'inventaire deszones à ensemencer, des petits groupes de jardiniersurbains ont planté ces mélanges de manièrefestive et ludique, répartis par quartier.Ça pousse… à réagirD.R.Marie Michel ■ernière étape : ça pousse ! Et ça pousse lesDpassants à réagir ! En attendant de suivre dansSilence, pas à pas, la fabrication des bouquets et lesuivi des actions sur le terrain (on vous raconterace qui a poussé ou non), Silence est intéressé partous les retours d'expérience ! Comment vousêtes-vous organisés ailleurs ? Est-ce que çamarche ? Quelles récoltes ont le mieux abouti ?Merci de nous transmettre vos infos pour enrichirnos expériences.BonusConversation de soirée..."- C'est bon, on y va ? Tu as bienpris les bombes ? T'as repéréles bons coins ?- Oui, oui, j'ai tout dans le sac.On est parti !Intervention du pote qui passepar là et ne connaît pas lesrobins des graines :- Ah ouais ? t'as des bombes surtoi, là ? C'est quoi lescouleurs ?- Euh... Ya des cosmos rouges,de la mauve de Mauritanie, dela lavande et des tomatesnoires...- Mais... vous allez tagguer quoiavec ça ?"1. Voir "Villes en transition : relocaliserl'alimentation n'est pas chosefacile", Michel Bernard, Silencen°378, avril 2010.S!lence n°379 mai 20104 1

BiodiversitéBanskyLes guérillasjardinièresDans de nombreuses villes, démarre une nouvellesaison de guérilla jardinière. R<strong>en</strong>contre à Lyon avecles Robins des graines.PLANTER DES LÉGUMES, DES FLEURS DANSDES LIEUX ET INTERSTICES EST UNE BONNEFAÇON de remplacer le gris par duvert. Les guérillas jardinières exist<strong>en</strong>tdéjà dans de nombreusesvilles, <strong>en</strong> France et à l'étranger.A Lyon, quelques unesont déjà eu l'occasionde s'y frotter et le terreauest plutôt favorable avecdes initiatives qui ontpu exister comme Lesptits brins zurbains et lesjardinscommunautairesbi<strong>en</strong> développés.Mais la ville reste tropbétonnée, trop monochrome,la nature manque,surtout où on ne l'att<strong>en</strong>dpas : de la verdure qui explosesur tous les trottoirs, les fissures."Ensemble, on est parti du constat queles p<strong>en</strong>sées plantées <strong>en</strong> rang (même pas d'oignons!)dans les bacs de la ville étai<strong>en</strong>t plutôt fades. Du moins,ça ne nous suffit pas, on a <strong>en</strong>vie de plus ! Et puis il y aun message à faire passer ! Plusieurs même !"Une première r<strong>en</strong>contre au cœur de l'hiver aété l'occasion de faire une belle liste. Un tour detable a permis à chacun des tr<strong>en</strong>te part<strong>ici</strong>pantsd'exprimer ses <strong>en</strong>vies, ses idées, ses att<strong>en</strong>tes parrapport au projet. Plutôt des fleurs ? Des légumes ?Dans des parterres ? Des friches ? Quelle organisationpour le groupe ? Besoin de cadre ou pas tropou pas du tout ? Les réflexions ont fusé. Siquelques unes doiv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ressortir, ça pourrait êtrecelles-ci :> Rajoutons de la biodiversité <strong>en</strong> ville !> Réapproprions nous l'espace public !> L'autosuffisance alim<strong>en</strong>taire des villes... on <strong>en</strong>parle, mais finalem<strong>en</strong>t, est-ce possible ? 1 Si onn'essaie pas un tout petit peu, c'est sûr qu'onne pourra pas voir beaucoup de changem<strong>en</strong>t!> Gratuité dans l'espace public ! Interpellonsles passants <strong>en</strong> nous baladant avec des arrosoirset des binettes !> Initions-nous collectivem<strong>en</strong>t au jardinageludique !Grosses légumes et non-viol<strong>en</strong>ceMais une guérilla où l'on fabriquerait desbombes, est-ce que c'est vraim<strong>en</strong>t ça la philosophie? Pas vraim<strong>en</strong>t. Du coup, quitte à brouiller unpeu le message par rapport aux groupes quipeuv<strong>en</strong>t exister dans d'autres villes, àLyon, il a été choisi de s'appelerRobins des graines. Et les bombesse transform<strong>en</strong>t de la mêmemanière <strong>en</strong> bouquets volants(comme sur le graff deBansky <strong>en</strong> illustration).Une part<strong>ici</strong>pante plaisante: "Comme ça aumoins, on ne donne pasde raisons au contreespionnagede lire nosmessages sur notreforum !"Une deuxième r<strong>en</strong>contre,<strong>en</strong> mars, a été l'occasionde fabriquer les premiersbouquets volants.Vo<strong>ici</strong> quelques mélanges quiont été réalisés dans de petites boulesd'argile et de terreau :> Mélange pour parcelle un peu suivie : haricotà œil noir, tomate noire, basilic citronné (etmozzarella ?)> Mélange pour sol riche : maïs, concombre,cyclanthère, courge, mauve de Mauritanie,ipomée,> Mélange pour friche : r<strong>ici</strong>n, cosmos rouge,bourrache, hysope,Après avoir effectué un travail d'inv<strong>en</strong>taire deszones à <strong>en</strong>sem<strong>en</strong>cer, des petits groupes de jardiniersurbains ont planté ces mélanges de manièrefestive et ludique, répartis par quartier.Ça pousse… à réagirD.R.Marie Michel ■ernière étape : ça pousse ! Et ça pousse lesDpassants à réagir ! En att<strong>en</strong>dant de suivre dansSil<strong>en</strong>ce, pas à pas, la fabrication des bouquets et lesuivi des actions sur le terrain (on vous raconterace qui a poussé ou non), Sil<strong>en</strong>ce est intéressé partous les retours d'expéri<strong>en</strong>ce ! Comm<strong>en</strong>t vousêtes-vous organisés ailleurs ? Est-ce que çamarche ? Quelles récoltes ont le mieux abouti ?Merci de nous transmettre vos infos pour <strong>en</strong>richirnos expéri<strong>en</strong>ces.BonusConversation de soirée..."- C'est bon, on y va ? Tu as bi<strong>en</strong>pris les bombes ? T'as repéréles bons coins ?- Oui, oui, j'ai tout dans le sac.On est parti !Interv<strong>en</strong>tion du pote qui passepar là et ne connaît pas lesrobins des graines :- Ah ouais ? t'as des bombes surtoi, là ? C'est quoi lescouleurs ?- Euh... Ya des cosmos rouges,de la mauve de Mauritanie, dela lavande et des tomatesnoires...- Mais... vous allez tagguer quoiavec ça ?"1. Voir "Villes <strong>en</strong> transition : relocaliserl'alim<strong>en</strong>tation n'est pas chosefacile", Michel Bernard, Sil<strong>en</strong>c<strong>en</strong>°378, avril 2010.S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 20104 1

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