Villes <strong>en</strong> transitionÜ "Réduisez votre empreintecarbone"3. Voir "Pass Navigo et vie privée",Michael Herinx, Sil<strong>en</strong>ce n° 350,octobre 20074. Voir notamm<strong>en</strong>t Auréli<strong>en</strong> Bernier,Le Climat otage de la finance, oucomm<strong>en</strong>t le marché boursicote avecles " droits à polluer", Mille et un<strong>en</strong>uits, 20085. Voir dans cet esprit les débats surle rev<strong>en</strong>u maximal admissible,notamm<strong>en</strong>t www. salairemaximum.net6. Une monnaie fondante est unemonnaie qui perd de la valeuravec le temps, pour décourager lathésaurisation7. Mayer Hillman et Tina Fawcett,How we can save the planet,P<strong>en</strong>guin 2004, p. 126mom<strong>en</strong>t où les cuves seront vides qu’il faudra s’interrogersur les vertus du rationnem<strong>en</strong>t : c’est uneréflexion diff<strong>ici</strong>le, qui demande du temps, et il estprobable que les sociétés disposant déjà de systèmesde rationnem<strong>en</strong>t seront plus résili<strong>en</strong>tes <strong>en</strong>cas de crise énergétique majeure. L’intérêt de lacarte carbone, c’est donc que c’est un système permettantdès aujourd’hui de limiter les émissions degaz à effet de serre, mais qui se trouverait déjà prêtet mis <strong>en</strong> place pour partager l’énergie <strong>en</strong> cas depénurie.Les risques du fichage informatiqueGros point faible de la Carte carbone : tellequ’elle est généralem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>visagée, chaque personnedevrait disposer d’une carte àpuce nominative, et la faire débiterà chaque achat d’énergie primaire.La puce r<strong>en</strong>verrait à un fichierinformatique national qui c<strong>en</strong>traliseraitles données, pour suivreinstantaném<strong>en</strong>t la quantité de quotasdéjà consommés ou <strong>en</strong>coredisponibles… Cela pose bi<strong>en</strong>sûr problème à tous ceux quis’inquièt<strong>en</strong>t du fichage desdonnées privées, puisqu’ildevi<strong>en</strong>drait compliqué d’acheterdu carburant ou un billetd’avion sans que cela soit <strong>en</strong>registrépar le fichier c<strong>en</strong>tral. Voir lacontroverse sur le Pass Navigo dans lestransports parisi<strong>en</strong>s 3 .Certains propos<strong>en</strong>t donc de distribuerdes cartes non nominatives, ou bi<strong>en</strong> der<strong>en</strong>oncer au fichier informatique pour distribuerdes quotas <strong>en</strong> papier diff<strong>ici</strong>lem<strong>en</strong>tfalsifiables, sur le modèle des tickets-restaurant.Cela revi<strong>en</strong>drait certainem<strong>en</strong>t pluscher à organiser, mais peut-être est-ce leprix du droit à l’anonymat.La question de la boursedu carboneDans les projets de Carte carbone, les quotaspeuv<strong>en</strong>t être rev<strong>en</strong>dus sur un "marché du carbone",où le prix du quota est fixé <strong>en</strong> temps réel selon lerapport <strong>en</strong>tre offre et demande. Ce point fait souv<strong>en</strong>tgrincer des d<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> France, alors que lesBritanniques y voi<strong>en</strong>t rarem<strong>en</strong>t un problème.Question de culture… Ce recours aux mécanismesde marché pose de nombreux problèmes. Lesriches doiv<strong>en</strong>t-ils avoir le droit d’acheter davantagede quotas et de polluer plus, sous prétexte qu’ilssont riches ? Les pauvres ne seront-ils pas t<strong>en</strong>tés dev<strong>en</strong>dre rapidem<strong>en</strong>t les quotas dont ils aurai<strong>en</strong>tpourtant besoin plus tard ? Cela ne va-t-il pasnécessairem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>traîner une spéculation massive? On rejoint là les dénonciations des nombreuxeffets pervers de la finance carbone 4 .Etant donnée la diversité des modes de vie, unecertaine souplesse dans la circulation des quotassemble inévitable. Mais on pourrait imaginer unprix fixe (et non fluctuant) du quota de carbone,qui ne serait pas déterminé par l’offre et lademande, mais plutôt par la collectivité – ce quilimiterait considérablem<strong>en</strong>t les possibilités de spéculation.Par ailleurs, on peut imaginer une limitationdes achats de quotas supplém<strong>en</strong>taires parpersonne : par exemple, impossibilité d’acheterplus du double des quotas normalem<strong>en</strong>t alloués 5 .Yves Cochet propose quant à lui que les quotasindividuels devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t, avec le temps, de plus <strong>en</strong>plus fondants 6 et non échangeables.Le rationnem<strong>en</strong>t peut-il fonctionnerailleurs que sur une île ?Si un système de type Carte carbone était mis<strong>en</strong> place <strong>en</strong> France, on imagine que les frontaliersserai<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>tés d’acheter leur ess<strong>en</strong>ce ou depr<strong>en</strong>dre l’avion <strong>en</strong> Belgique, <strong>en</strong> Allemagne, <strong>en</strong>Italie, <strong>en</strong> Espagne, <strong>en</strong> Suisse… Le problèmese pose déjà avec les taxes surles carburants, sur l’alcool et lescigarettes, alors qu’il s’agit seulem<strong>en</strong>tde variations de prix. Avecun système de quotas, et donc deplafonnem<strong>en</strong>t des possibilités deconsommation, il ne pourrait ques’aggraver. Le fait que le Royaume-Uni soit une île et dispose de peude frontières terrestres (uniquem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> Irlande) facilite évidemm<strong>en</strong>tla mise <strong>en</strong> place durationnem<strong>en</strong>t dans ce pays ; mais,sur le contin<strong>en</strong>t, il faudrait imaginerdes systèmes d’harmonisation<strong>en</strong>tre pays limitrophes …Faut-il utiliser le mot"rationnem<strong>en</strong>t" ?De nombreux chercheurs travaillantsur le sujet évit<strong>en</strong>t de parlerde "rationnem<strong>en</strong>t", tant le motsemble chargé de connotations négatives.Ils préfèr<strong>en</strong>t donc parler de "quotas" qui sont"donnés" au début de chaque mois, et grâce auxquelsont peut év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t "gagner de l’arg<strong>en</strong>t"<strong>en</strong> les rev<strong>en</strong>dant… Il est évidemm<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>tant decontourner la question <strong>en</strong> multipliant les euphémismeset les périphrases pour éviter de bloquer ledébat par des mots qui, quelles que soi<strong>en</strong>t les précautionsprises, décl<strong>en</strong>ch<strong>en</strong>t les passions.Mais, d’un autre côté, il est peut-être plus francpour le débat de poser clairem<strong>en</strong>t les termes duproblème, même s’ils ne sont pas gais à <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre :pénurie, rationnem<strong>en</strong>t, etc. Un débat démocratiqueclair ne se construit pas sur des euphémismes,et sans doute la situation énergétique etclimatique est-elle suffisamm<strong>en</strong>t préoccupantepour être abordée de front. C’est par exemple l’avisde Mayer Hillman et Tina Fawcett : "Bi<strong>en</strong> que le mot'rationnem<strong>en</strong>t' puisse être effrayant, étant associé à desimages de privation et de restriction, il est utilisé <strong>ici</strong> defaçon délibérée pour être le plus clair possible, et pour<strong>en</strong> appeler à la consci<strong>en</strong>ce collective d’une action nationalepour l’intérêt général 7 ."L. S. & M. S. ■1 6 S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 2010
Le plus vieux m<strong>en</strong>songedu mond<strong>en</strong>e association canadi<strong>en</strong>ne, la Concertationdes luttes contre l'exploitationUsexuelle, ou Cles (lauréate du prix Egalité2010), propose un docum<strong>en</strong>taire réalisé "dansle but de prév<strong>en</strong>ir la part<strong>ici</strong>pation des jeunesfemmes et des jeunes hommes à l'industriedu sexe" <strong>en</strong> montrant sa viol<strong>en</strong>ce, <strong>en</strong>vers lesfemmes <strong>en</strong> particulier. Le plus vieux m<strong>en</strong>songedu monde, <strong>en</strong> français et <strong>en</strong> anglais, s'adresseà des jeunes de 14 à 19 ans. Il dure 30mnet on peut se r<strong>en</strong>seigner et commander surle site www.lacles.org.Agresseursexuel etpourtantsénateurmaire?Suite à la condamnation définitive,au mois de mars 2010, du sénateur-mairede Neuilly-sur-Marne(Seine-Saint-D<strong>en</strong>is) JacquesMaheas pour agression sexuelle,plusieurs associations s'inquièt<strong>en</strong>tde l'abs<strong>en</strong>ce de conséqu<strong>en</strong>ce surson mandat d'élu, à moins d'uneprocédure préfectorale de révocation.Cette condamnation est-elle,de plus, compatible avec l'appart<strong>en</strong>anceau PS ? Martine Aubry estinterrogée sur ce point... Une pétitionexiste <strong>en</strong> ligne pour que lesélus condamnés pour des viol<strong>en</strong>cessexistes et sexuelles soi<strong>en</strong>t aussisanctionnés sur le plan politique.AVFT, Association europé<strong>en</strong>necontre les viol<strong>en</strong>ces faites auxfemmes au travail, 51, boulevardBlanqui, 75013 Paris, tél. : 0145 84 24 24. Pétition :http://lapetition.be/<strong>en</strong>-ligne/petition-5678.html.Des albumspour l'égalitéet le respect<strong>en</strong>tre lesg<strong>en</strong>resL'association suisse romande Labellea déjà labellisé 250 albumsillustrés "att<strong>en</strong>tifs aux pot<strong>en</strong>tielsféminins" et contrecarrant les stéréotypesde g<strong>en</strong>re. On peut contribuerà sa sélection et se procurerdes autocollants-labels pour lesbibliothèques que l'on fréqu<strong>en</strong>te,ainsi qu'une exposition.Association Lab-elle, Perrault deJotemps, CH 1217 Meyrin,contact@lab-elle.org.Des <strong>en</strong>fantsde plus <strong>en</strong>plus tardL'âge moy<strong>en</strong> des femmes qui ontaccouché <strong>en</strong> 2009 dépasse pourla première fois 30 ans. En 1970,cet âge moy<strong>en</strong> était de 27 ans.Pour la liberté d'avortem<strong>en</strong>tOn a l'impression parfois qu'il y a une vraie coupure sur la question del'avortem<strong>en</strong>t. Une association anti-avortem<strong>en</strong>t a commandé un sondageà l'Ifop. Reconnaissons le mérite au quotidi<strong>en</strong> La Croix d'<strong>en</strong>avoir publié les résultats dans son édition du 4 mars 2010… desrésultats fort éloignés de la p<strong>en</strong>sée de l'Eglise catholique !85 % des femmes interrogées (94 % chez les cadres et professionsintellectuelles) se prononc<strong>en</strong>t pour la libertéd'avortem<strong>en</strong>t alors que seules 7 % y sont opposées(8 % sans opinion). 61 % des femmes estim<strong>en</strong>t qu'ily a trop d'avortem<strong>en</strong>ts… car comme le p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t83 % des femmes sondées, un avortem<strong>en</strong>t a desconséqu<strong>en</strong>ces au minimum psychologiques.á Dessin de Dino paru dans La Brique n°8, www.labrique.net.D.R.Les écolesmaternellesm<strong>en</strong>acéesAprès avoir fermé les petits hôpitaux,il semble que cela soit maint<strong>en</strong>antle tour des écoles maternelles.D'un côté le gouvernem<strong>en</strong>tincite à l'ouverture de crèches privées(donc payantes) de l'autre, ilpoursuit la diminution des effectifsdans les écoles.Exemple : à Quimper, la mairiesocialiste a annoncé débutdécembre 2009 la fermeture à lar<strong>en</strong>trée 2010 de trois écolesmaternelles (Petit-Parc, Jules-Ferry et Les Pommiers) au profitd'un regroupem<strong>en</strong>t dans de plusgrosses… où le manque de personnelslaisse p<strong>en</strong>ser que seuls les<strong>en</strong>fants les plus âgés seront admis.Les par<strong>en</strong>ts d'élèves ont monté descollectifs pour déf<strong>en</strong>dre ces écoles,expliquant qu'une école maternelleest aussi un c<strong>en</strong>tre de quartier, unlieu de convivialité (on peut <strong>en</strong>savoir plus par internet :http://dupetitparc.over-blog.fr).Le syndicat Sud-Education rappelleque le Bulletin off<strong>ici</strong>el del'Education nationale a publié le30 septembre 2004 une modificationdu règlem<strong>en</strong>t qui de faitn'oblige plus l'Education nationaleà accueillir les <strong>en</strong>fants avant l'âgede cinq ans contre trois avant… cequi devrait se traduire par la fermeturede la moitié des classes dematernelle.D.R.DésobéisseursRépression <strong>en</strong>pleine classe !Le 18 janvier 2010, deux personnesde l'inspection d'académiesont arrivées dans la classe deGilles Lehmann, instituteur àCondat-sur-Vi<strong>en</strong>ne, lui demandants'il allait effectuer le protocoled'évaluation de CM2 programméau niveau national. Devant sonrefus — campagne <strong>en</strong>gagée par lesDésobéisseurs — il a été immédiatem<strong>en</strong>tsusp<strong>en</strong>du et un remplaçanta pris la suite des cours. Il estaccusé de "désorganiser le servicepublic". Les syndicats ont signaléque de très nombreux <strong>en</strong>seignantsont égalem<strong>en</strong>t refusé de faire cestests d'évaluation, comme <strong>en</strong>2009. Une manifestation de souti<strong>en</strong>s'est t<strong>en</strong>ue le 22 janvier 2010à Limoges lors de la convocationde Gilles Lehman devant l'inspecteurd'académie. http://resistancepedagogique.blog4ever. com/blog.S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 20101 7