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N ° 3 7 9 m a i2 0 1 0 - 4 , 6 0 € - 7 F Ss l<strong>en</strong>ceié c o l o g i e • a l t e r n a t i v e s • n o n - v i o l e n c eVilles <strong>en</strong> transitionvers le rationnem<strong>en</strong>tEncart spécialLe monde éblouissantde Luc Schuit<strong>en</strong>ClimatL'imagination non-viol<strong>en</strong>te<strong>en</strong> pays basque


3Ton thon flinguéquestions à...François Chartier,Animateur de la campagne pêcheà Gre<strong>en</strong>peaceSil<strong>en</strong>ce : Les océans — 71% de la surface terrestre — sonttouchés de manière peu visible à nos yeux par les activitéshumaines. Quels sont les impacts écologiques de la surpêche,des extractions de ressources dans les fondsmarins, et des rejets de notre société industrialisée ?François Chartier : Les impacts des activités humaines sur lesocéans, pès<strong>en</strong>t avant tout sur la biodiversité, avec des conséqu<strong>en</strong>cessur les équilibres des écosystèmes, le risque, à terme, estd’avoir des océans vides de toute vie.Cep<strong>en</strong>dant, on considère que la principale m<strong>en</strong>ace est la surpêche.La pêche est une activité de cueillette sur des ressourcessauvages, mais qui est pratiquée de manière industrielle.Aujourd’hui, ce sont 80 % des espèces commerciales qui sont, soitpleinem<strong>en</strong>t exploitées, soit surexploitées. Les signaux sont aurouge pour pratiquem<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>semble des grands prédateurs :requin, thon, morue… Celons certains sci<strong>en</strong>tifiques, le risque estla fin de toutes espèces de qualité commerciale au tournant de lamoitié du 21 e siècle.Vous m<strong>en</strong>ez une campagne sur la situation spécifique duthon rouge, espèce <strong>en</strong> voie d'extinction parmi d'autres.Quelle est la situation et comm<strong>en</strong>t pouvons-nous agir ?En focalisant l'att<strong>en</strong>tion du public sur la protection d'uneseule espèce, les pêcheurs vont aller pêcher d'autresespèces. Ne risque-t-on pas de déplacer le problème ?Le cas du thon rouge est emblématique de la surexploitationdes ressources de la mer. Alors qu’il est pêché depuis plus de 7millénaires, il est aujourd’hui <strong>en</strong> voie de disparition. On estimequ’il ne reste que 15 % de la population dite d’origine.En quelques déc<strong>en</strong>nies, avec le développem<strong>en</strong>t d’une pêcheindustrielle, on a assisté à l’emballem<strong>en</strong>t de cette pêche. A coupde subv<strong>en</strong>tions, les Etats méditerrané<strong>en</strong>s ont généré une surcapacité,<strong>en</strong>traînant une surpêche et une pêche illégale massive. Parailleurs, les intérêts économiques à court terme ont surdéterminéla gestion ; les quotas ont toujours été largem<strong>en</strong>t au-dessus desrecommandations sci<strong>en</strong>tifiques et n’ont jamais été respectés.Le marché étant majoritairem<strong>en</strong>t au Japon, éviter le thon rougeest surtout un moy<strong>en</strong> de créer un rapport de force politique, depart<strong>ici</strong>per à la prise de consci<strong>en</strong>ce. C’est une démarche qui contribueà am<strong>en</strong>er l’industrie, la grande distribution, les restaurateurs àpr<strong>en</strong>dre position. C’est aussi une question de cohér<strong>en</strong>ce : si l’espèceest m<strong>en</strong>acée peut-on continuer à la manger à ce rythme ?Il faut adopter un moratoire jusqu’à ce que sa gouvernancesoit fondam<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t revue : création de réserves marines sur leszones de reproduction du thon rouge <strong>en</strong> Méditerranée, respectdes recommandations sci<strong>en</strong>tifiques et réduction de la surcapacité.Il y a trop de bateaux, et c’est le seul moy<strong>en</strong> d’imaginer mettre finà la pêche illégale.Le mois de Lasserpequoi de neuf ?Groupes locauxVous êtes nombreux, nombreuses à nous demandercomm<strong>en</strong>t nous aider à distance. Vous pouvez déjàlancer un appel dans la revue pour mettre <strong>en</strong> placeun groupe local. Celui-ci peut <strong>en</strong>suite développerde multiples activités : prés<strong>en</strong>ter la revue dans différ<strong>en</strong>tesmanifestations, festivals, fêtes, sous formede stands ou de v<strong>en</strong>tes à la criée ; organiser desdébats autour des thèmes de la revue (év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> invitant les auteur-e-s) ; trouver despoints de v<strong>en</strong>te, de nouveaux abonné-e-s ; développerdes activités selon les <strong>en</strong>vies de chacun-e…Vo<strong>ici</strong> les groupes locaux qui exist<strong>en</strong>t déjà :> Lyon. sil<strong>en</strong>celyon@gmail.com ou Clém<strong>en</strong>ce,tél. : 04 78 28 07 83.> Indre-et-Loire. Zazu Ferrandon, zazu@neuf.fr.> Est-Puy-de-Dôme. Jean-Marc Pineau, Marette,63290 Paslières, pineau.jeanmarc@wanadoo.fr.> Paris. Mireille Oria, 52 bis, boulevard Richard-L<strong>en</strong>oir, 75011 Paris, tél. : 01 43 57 20 83.> Drôme. Patr<strong>ici</strong>a et Michel Aubart,obarm@laposte.net, tél. : 06 84 51 26 30.> Bretagne. Alexis Robert, La Guette <strong>en</strong> Beauvais,35380 Paimpont, tél. : 02 99 07 87 83.> Besançon. Martine Lionnet, La Croix de Pierre,70130 La Vernotte, tél. : 03 84 78 01 19(pas de rappel pour les téléphones portables).> Saint-Brieuc. Patrice Chevallier, 6, rue de laPaix 22190 Plérin, tél. : 02 96 79 91 19,kazharchoad@gmail.com.Groupes <strong>en</strong> constitution :> Ariège et sud Haute-Garonne. Cherche deslecteurs pour démarrer un groupe : tél. : 05 6104 92 67, jeanclaude.geoffroy@orange.fr.> Val-de-Marne. Vous pouvez pr<strong>en</strong>dre contactavec groupesil<strong>en</strong>ce94@voila.fr et/ou 06 24 7981 30. Une première réunion se teindra <strong>en</strong> juin.R<strong>en</strong>contre des Ami-e-s de S!l<strong>en</strong>ceLes r<strong>en</strong>contres des Ami-e-s de Sil<strong>en</strong>ce se déroulerontà La Grée, près de Châteaubriant (Loire-Atlantique), au sud de R<strong>en</strong>nes, du mercredi 28juillet au mercredi 4 août, avec la possibilité depart<strong>ici</strong>per à la semaine de préparation à partirdu 21 juillet. Inscription avant le 21 juin.Informations supplém<strong>en</strong>taires et bulletin d'inscriptionsur le site : http://amisil<strong>en</strong>ce.apinc.orgou téléphoner au 03 44 63 16 55 ou au 04 7353 96 31.La Posteet les déchets d'emballageLa Poste <strong>en</strong>visage de demander aux revues de passersous emballage plastique ou <strong>en</strong>veloppe papier(alors nous <strong>en</strong>voyons pour le mom<strong>en</strong>t sous bandeau).Mais il ne s'agit pour eux que de se simplifierla vie et jusqu'à preuve du contraire, il n'y apas de loi pour nous obliger à cela. Comme noussavons que d'autres revues ont le même problème(et que cela coûte cher), vo<strong>ici</strong> la réponse que nousleur avons faite début avril 2010 : "Nous avonsl'habitude d'<strong>en</strong>voyer nos revues depuis près de 30ans avec un bandeau de papier recyclé d'un format1/2 A4 (soit quatre fois moins de papier qu'avecune <strong>en</strong>veloppe). Le gouvernem<strong>en</strong>t, depuis leGr<strong>en</strong>elle de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, a déclaré à plusieursreprises qu'il fallait que les <strong>en</strong>treprises innov<strong>en</strong>tpour aller vers une diminution de la production dedéchets, <strong>en</strong> particulier dans le domaine des emballages.Nous sommes pour aller dans ce s<strong>en</strong>s. Sivous souhaitez que nous changions notre moded'expédition, nous vous demandons de nous indiquerune méthode qui n'utilise pas de film plastique(non recyclable, très polluant, gaspillant dupétrole pour ri<strong>en</strong>) et qui consomme moins depapier qu'actuellem<strong>en</strong>t".2 S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 2010


En France, un moratoire immédiat s’impose, la France a sout<strong>en</strong>u l’interdictiondu commerce international à la Cites*, elle reconnaît donc l’urg<strong>en</strong>ce,il faut donc qu’elle adopte un moratoire unilatéral. Il y a <strong>en</strong> effetun risque de délocalisation — pas des navires, ils sont trop spécialisés —mais de certains acteurs économiques, <strong>en</strong> particulier vers d’autres thonsdes eaux tropicales : albacore et thon obèse. Mais <strong>en</strong> mettant l’acc<strong>en</strong>t surune pêcherie, on peut faire évoluer la gouvernance dans le cadre desorganisations régionales de pêche (ORP) pour avoir un effet de levier.Par ailleurs, le thon rouge semble plutôt incarner l’état de nos océansplus que d’occulter les <strong>en</strong>jeux sur les autres espèces. La prise deconsci<strong>en</strong>ce autour du thon rouge, est surtout une opportunité pour créerdes précéd<strong>en</strong>ts pour une pêche durable.Vous prônez la création de "réserves marines".En quoi cela consiste-t-il et comm<strong>en</strong>t cette idée avance-t-elle ?Les réserves marines sont des zones totalem<strong>en</strong>t fermées à la pêche. Ellessont non seulem<strong>en</strong>t des outils de protection, mais aussi et surtout des outils degestion de la pêche. En 2006, lorsque nous avons sorti un rapport pour la créationd’un réseau de réserves marines sur 40% de nos océans, nous passionspour des extraterrestres. Aujourd’hui, l’idée fait son chemin et est reprise. Maisavec moins de 1 % des océans protégés le chemin est <strong>en</strong>core long…En France le Gr<strong>en</strong>elle de la mer a permis une avancée significative –au moins sur le papier — avec un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t de 20 % d’aires marinesprotégées d’<strong>ici</strong> 2020, sur l’<strong>en</strong>semble du domaine maritime sous juridictionfrançaise, dont 50 % <strong>en</strong> réserves marines. ■> Gre<strong>en</strong>peace, 22, rue des Rasselins, 75020 paris, tél. : 01 44 64 02 02,www.gre<strong>en</strong>peace.org.*Conv<strong>en</strong>tion sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvagesm<strong>en</strong>acées d'extinction.Bénévolat à S!l<strong>en</strong>ceLes associations sont incitées à valoriser lesheures de bénévolat dans la comptabilité, cequi provoque une augm<strong>en</strong>tation du chiffred'affaires. Même si ceci est surtout intéressantpour les associations qui cherch<strong>en</strong>t dessubv<strong>en</strong>tions (S!l<strong>en</strong>ce n'<strong>en</strong> a aucune), nousnous sommes prêtés à l'exercice <strong>en</strong> 2009.Résultat, pour faire la revue que vous avez<strong>en</strong>tre les mains, il nous a fallu 10173heures de travail (sans compter le maquettiste,l'imprimeur, le façonnier) soit 925heures par numéro. Les heures salariéesreprés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t 53 % de ce total.Rectificatifs> Thérèse Rabatel. Suite à une erreur deversion, l'interview de l'adjointe au mairede Lyon, a été publiée (n°377) sans sescorrections. Concernant le nombre desélu/es à la Communauté urbaine du GrandLyon : "il y avait 40 élues sur 155 <strong>en</strong> 2001et actuellem<strong>en</strong>t plus que 35". Le journalinterne de la commune est bi<strong>en</strong> Reflets, etLyon citoy<strong>en</strong> celui diffusé dans la ville, etles deux pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de mieux <strong>en</strong> mieux <strong>en</strong>compte l'égalité de g<strong>en</strong>re. Elle ajoutait quesa commune "fait aussi beaucoup contreles viol<strong>en</strong>ces conjugales : perman<strong>en</strong>cesd'accueil dans quatre mairies d'arrondissem<strong>en</strong>t,guide, n°39 19 sur les panneauxlumineux...". Elle ne déplore pas "l'incuriedes hommes", mais leur "ignorance desinégalités concrètes de g<strong>en</strong>re". Enfin, ilfaut signaler que l'interview est datée du27 novembre 2009, c'est-à-dire antérieureau vote de la loi contre les viol<strong>en</strong>ces faitesaux femmes, qui a eu lieu <strong>en</strong> février 2010.Avec toutes nos excuses.> Les murs comme médias alternatifs.Si nous connaissions l'auteure de la photode couverture du n°376, nous ignorionsqui était l'auteur de la peinture murale.Jusqu'à un coup de fil d'Allemagne : Jean-Sébasti<strong>en</strong> Philippe nous a expliqué que cegraf a été fait lors d'une fête de quartierp<strong>en</strong>dant laquelle le comité de quartieravait négocié des emplacem<strong>en</strong>ts pour lesgraffeurs.QuestionnaireMerci aux 336 personnes qui ont réponduau questionnaire. Les résultats, on espère,d'<strong>ici</strong> la fin de l'année !sommaireédito / dossier du moisVilles <strong>en</strong> transitionvers le rationnem<strong>en</strong>t 4 à 16<strong>en</strong>cartLe monde éblouissantde Luc Schuit<strong>en</strong>I à VIIIdu vert dans les oreillesChristian Guérin : Quand la vannerier<strong>en</strong>contre la poésie…de Goulv<strong>en</strong> Maréchal & Alexis Lis 29sociétéJournal d'un médecin de campagnede Serge Corrieras 30climatL'imagination non-viol<strong>en</strong>te <strong>en</strong> pays basque<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> avec Claude et Iban de Bizi ! par G. Gamblin 32habitat groupéLa Ciguë, des colocations d'étudiants<strong>en</strong> mode coopérativede Vinc<strong>en</strong>t Gerber 34déboulonneursAu tribunal des flagrants délires…publ<strong>ici</strong>tairesd'André Croutant 37sud-nordT<strong>en</strong>sions sociales au Sudet perspective mondialede Mathieu Glayre 38biodiversitéLes guérillas jardinièresde Marie Michel 41OGMOn <strong>en</strong> a gros sur la patate !des Dessin'acteurs 48brèves17 femmes17 éducation18 alternatives20 nucléaire21 énergie22 nord/sud22 vélo23 <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tProchain dossierLes frontières de la non-viol<strong>en</strong>ceV<strong>en</strong>ez nous voirles 20 et 21 mai !24 société24 paix24 Bidoche25 politique26 ag<strong>en</strong>da28 annonces42 courrier44 livresVous pouvez v<strong>en</strong>ir discuter avec nous lors des expéditionsde la revue. Cela se passe un jeudi de 15 h à 20 het c'est suivi par un repas pris <strong>en</strong>semble offert parSil<strong>en</strong>ce. Cela se poursuit le v<strong>en</strong>dredi de 10 h à 18 h etle repas de midi vous est offert. Le nouveau numérovous est aussi offert. Prochaines expéditions : 20 et 21mai, 17 et 18 juin, 19 et 20 août…Les prochaines réunions du comité de rédaction se ti<strong>en</strong>dront à 10 h lessamedis 29 mai (pour le numéro d'été), 31 juillet (pour le numéro deseptembre), 28 août (pour le numéro d'octobre)…Vous pouvez proposer des articles à ce comité de rédaction jusqu'au mercrediqui le précède, avant 16 h. Vous pouvez proposer des informationsdestinées aux pages brèves jusqu'au mercredi qui le suit, avant 12 h.Les infos cont<strong>en</strong>ues dans ce numéro ont été arrêtées le 31 mars 2010.S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 2010 3


Valises de carnets de rationnem<strong>en</strong>tManifestation à vélo du CRAGsStockage de CO 2 (bois) et véhicule propreD.R. D. R.D.R.d o s s i e réditorialRaisonner, rationnerEn2007, les réserves connues ne permettai<strong>en</strong>t plus decouvrir notre consommation d'or que p<strong>en</strong>dant dix-huitans, d'arg<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>dant dix-neuf ans, de palladiump<strong>en</strong>dant seize ans… et d'uranium p<strong>en</strong>dant vingt-huit ans 1 .Bi<strong>en</strong> sûr, chaque année, de nouveaux gisem<strong>en</strong>ts sontdécouverts… ce qui repousse l'échéance. Mais lorsqueles nouveaux stocks découverts sont inférieurs à laconsommation annuelle, on atteint le pic de production. Cequi est probablem<strong>en</strong>t le cas aujourd'hui pour le pétrole.De plus, même si de nouveaux gisem<strong>en</strong>ts sont exploités, celase fait dans des conditions de plus <strong>en</strong> plus diff<strong>ici</strong>les (pétrole<strong>en</strong>foui de plus <strong>en</strong> plus profondém<strong>en</strong>t ou <strong>en</strong> pleine mer) etdonc les coûts augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t.Que se passe-t-il alors ? Soit on laisse faire la "main invisibledu marché" et de moins <strong>en</strong> moins de personnes peuv<strong>en</strong>tcontinuer à <strong>en</strong> profiter (<strong>en</strong> payant une év<strong>en</strong>tuelle taxecarbone),soit on s'intéresse aux questions sociales et<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales et on essaie d'économiser et de partagerces ressources… <strong>en</strong> redesc<strong>en</strong>dant <strong>en</strong>-dessous du niveau que laplanète peut supporter. Le partage pour réduire les inégalités.Les économies pour essayer de reconstituer notre capitalnaturel aujourd'hui <strong>en</strong> voie d'épuisem<strong>en</strong>t 2 .Et là, il ne semble pas y avoir tr<strong>en</strong>te-six solutions. La plussimple à mettre <strong>en</strong> œuvre équitablem<strong>en</strong>t est le rationnem<strong>en</strong>t.Mais ce mot fait peur… Il faut pourtant clairem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> parleret c'est ce que propose ce dossier, <strong>en</strong> s'appuyant sur lesCRAGs, des groupes britanniques nés dans la mouvance desvilles <strong>en</strong> transition 3 .Michel Bernard ■1. BRGM, Bureau de recherches géologiques et minières, organisme off<strong>ici</strong>el. Voirwww.mineralinfo.org/Substance/reserves.htm.2. Reconstitution qui sera limitée par les lois de l'<strong>en</strong>tropie : quand quelque chose est dégradée, il est diff<strong>ici</strong>le de rev<strong>en</strong>irà l'état initial. Exemple : si vous usez un pneu sur 100 000 km, il est peu <strong>en</strong>visageable de retrouver les poussièrestout au long du trajet. Dans le domaine du vivant, c'est plus facile : on peut par exemple sauver un sol.3. Sur les villes <strong>en</strong> transition, voir le précéd<strong>en</strong>t dossier dans S!l<strong>en</strong>ce n°365, de février 2009.Quand l'énergie sera rationnée… 5La Carte carboneréinv<strong>en</strong>te le rationnem<strong>en</strong>t 6CRAGs :les volontaires du rationnem<strong>en</strong>t 9Yves Cochet :Le rationnem<strong>en</strong>t pour la paix,la solidarité et la démocratie 12Controverses autour du rationnem<strong>en</strong>t(et de la Carte carbone) 12Couverture : © D.R. / Photo-montage Dami<strong>en</strong> Bouveret


vers le rationnem<strong>en</strong>tQuand l’énergiesera rationnée…"Quand l’énergie sera rationnée…" : une petite phrase, mais quirev<strong>en</strong>ait sans cesse au hasard de nos <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s avec desmilitants des Transition Towns – ce mouvem<strong>en</strong>t qui t<strong>en</strong>te dereconstruire la résili<strong>en</strong>ce 1 à l’échelle des communes, pour faireface au double défi du pic pétrolier et du réchauffem<strong>en</strong>tclimatique 2 . Les transitioners qui prononçai<strong>en</strong>t cette phras<strong>en</strong>’avai<strong>en</strong>t pas l’air de dire quelque chose d’exceptionnel : poureux, le fait semblait acquis : l’énergie sera rationnée. Les seulesquestions qui val<strong>en</strong>t sont : "quand ?" et "comm<strong>en</strong>t ?".IL EST DIFFICILE D’INTRODUIRE UN DOSSIERSUR LE RATIONNEMENT SANS AVOIR L’IMPRESSION DEtransgresser un tabou. En France, le rationnem<strong>en</strong>tfait presque immédiatem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>ser aux heuressombres de la Seconde Guerre mondiale et durégime de Vichy, avec leur cortège d’injustices etd’atrocités. Mais au Royaume-Uni, berceau de latransition, les choses sont un peudiffér<strong>en</strong>tes : là aussi, le rationnem<strong>en</strong>test spontaném<strong>en</strong>t associé àla période de la Seconde Guerremondiale, donc à des souv<strong>en</strong>irs apriori peu joyeux… à une différ<strong>en</strong>ceprès. Pour beaucoup deBritanniques, même si le rationnem<strong>en</strong>ta été une période diff<strong>ici</strong>le, ila été l’un des principaux instrum<strong>en</strong>tsgrâce auxquels la démocratiea pu s’organiser pour traverserla tourm<strong>en</strong>te de la guerre. Bi<strong>en</strong>sûr, il ne faudrait pas <strong>en</strong> conclureque tous les Britanniques sontacquis à l’idée du rationnem<strong>en</strong>t :même au sein des Transition Towns,le sujet est parfois vivem<strong>en</strong>tdébattu. Mais au moins, le débatexiste, ce qui est moins le cas <strong>en</strong> France 3 .á Plantez le jardin de la victoire.Notre nourriture est notre arme.Un potager peut augm<strong>en</strong>ter vosrations !Côté militants, ce débat est notamm<strong>en</strong>t portépar les Transition Towns : leur réflexion sur l’immin<strong>en</strong>cedu pic pétrolier les amène logiquem<strong>en</strong>t àimaginer des formes nouvelles de rationnem<strong>en</strong>t,car une distribution rationnée de l’énergie leursemble la seule solution pour qu’une pénurieimportante n’<strong>en</strong>traîne pas automatiquem<strong>en</strong>t uneexplosion des prix et des inégalités sociales. Deplus, même <strong>en</strong> situation d’abondance énergétique,le rationnem<strong>en</strong>t permettrait de limiter les émissionsde gaz à effet de serre des plus riches, quisont aussi les plus pollueurs. Sur une idée originaledu journaliste <strong>en</strong>gagé George Monbiot, desgroupes d’activistes nommés CRAGs (CarbonRationing Action Groups, groupes d’action pour lerationnem<strong>en</strong>t du carbone) ont t<strong>en</strong>té depuis 2005de s’appliquer à eux-mêmes un rationnem<strong>en</strong>t de cetype, pour réclamer sa généralisation à l’<strong>en</strong>semblede la population britannique.Côté institutions, le gouvernem<strong>en</strong>t britanniquefinance depuis quelques années des études préparatoiresà la mise <strong>en</strong> place d’une"carte carbone" : il s’agirait d’un systèmede quotas de carbone individuelset échangeables – autrem<strong>en</strong>tdit, d’un mécanisme national derationnem<strong>en</strong>t des consommationsd’énergie. Mais <strong>en</strong> 2010, un changem<strong>en</strong>tde majorité pourrait <strong>en</strong>traînerl’abandon du projet, les conservateursbritanniques étant davantagepartisans d’une taxe carbone à la française.Ce tour d’horizon des débatsactuels sur le rationnem<strong>en</strong>t auRoyaume-Uni et des échos qu’iltrouve <strong>en</strong> France se veut une contributionau questionnem<strong>en</strong>t porté parles Transition Towns : alors que lepétrole se fait inexorablem<strong>en</strong>t plusrare et plus cher, et que l’hypothèse de grandespénuries énergétiques à court terme devi<strong>en</strong>t plausible,sommes-nous capables de concevoir uneforme de "rationnem<strong>en</strong>t solidaire" qui, au lieud’être un outil de surveillance et d’oppression, part<strong>ici</strong>peraitau contraire à garantir la paix, la solidaritéet la démocratie dans les périodes troubles àv<strong>en</strong>ir ?Dossier réalisé parLuc Semal, doctorant <strong>en</strong> sci<strong>en</strong>cepolitique au CERAPS (Lille 2).Mathilde Szuba, doctorante <strong>en</strong> sociologieau CETCOPRA (Paris 1) ■Reproduction d'affiches de l'arméedes États-Unis <strong>en</strong>tre 1942 et 1945.á Oui, je peux ! Je suis patriotiqueautant que je peux et les pointsde rationnem<strong>en</strong>t ne vont pasm'embêter !á Faites avec moins et ainsi ilsauront assez ! Le rationnem<strong>en</strong>t luipermet un partage équitable.1. La résili<strong>en</strong>ce est une notionempruntée à la psychologie. Lemouvem<strong>en</strong>t des Transition Townsl’emploie pour définir la capacitéd’un système social (une communepar exemple) à <strong>en</strong>caisser, sanss’écrouler, un choc tel qu’une criseénergétique, économique ou climatique,et à rebondir grâce à sonautonomie locale, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>matière alim<strong>en</strong>taire et énergétique.2. Dossier "Villes vers la sobriété. LesTransition Towns : voyage chez lescousins britanniques des objecteursde croissance", Sil<strong>en</strong>c<strong>en</strong>° 365, février 20093. Parmi les rares textes francophonesabordant de front la questiondu rationnem<strong>en</strong>t : Paul Ariès,"Le Rationnem<strong>en</strong>t ou la jungle ?",La Décroissance, n° 50, juin2008 ; Mathilde Szuba, "Le rationnem<strong>en</strong>tpour changer les modesde vie ? Le cas du projet de ‘cartecarbone’ <strong>en</strong> Grande-Bretagne", inMichelle Dobré et Salvador Juan(dir.), Consommer autrem<strong>en</strong>t. Laréforme écologique des modes devie, L’Harmattan, 2009S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 20105


vers le rationnem<strong>en</strong>tà Carnet de rationnem<strong>en</strong>t du "Ministère deceux qui essai<strong>en</strong>t de faire quelque chose"La Cartecarboneréinv<strong>en</strong>te lerationnem<strong>en</strong>tLe rationnem<strong>en</strong>t est un système de gestion dela pénurie, qui consiste à répartir équitablem<strong>en</strong>tce qu’il reste d’un bi<strong>en</strong> ess<strong>en</strong>tiel dev<strong>en</strong>u troprare. En effet, <strong>en</strong> situation de pénurie,l’attribution à chacun d’une ration minimalepermet d’éviter que le peu qui reste soitaccaparé par le plus fort ou le plus riche.P<strong>en</strong>dant et après la Seconde guerre mondiale,malgré le marché noir et de nombreuses injustices, les tickets de rationnem<strong>en</strong>tgarantissai<strong>en</strong>t à chacun une ration hebdomadaire ou m<strong>en</strong>suelle de viande, de pain,de sucre, de tissu… Bref, de tous les bi<strong>en</strong>s nécessaires auxquels les plus pauvres,sans rationnem<strong>en</strong>t, n’aurai<strong>en</strong>t pas pu avoir accès.1. D’une certaine manière, il s’agit<strong>en</strong>core de rationner un bi<strong>en</strong> ess<strong>en</strong>tieldev<strong>en</strong>u rare : l’air pur de l’atmosphèreque l’on peut s’autoriserà polluer par des gaz à effet deserre. Mais la rareté est <strong>ici</strong> indirecte,puisque le bi<strong>en</strong> rationnéreste l’énergie qui, elle, est <strong>en</strong>coresurabondante (pour l’instant).2.Notamm<strong>en</strong>t David Fleming (LeanEconomy Institute), RichardStarkey et Kevin Anderson (TyndallC<strong>en</strong>tre for Climate ChangeResearch) et Tina Fawcett(Environm<strong>en</strong>tal Change Institute,Oxford)3.Tous les schémas de carte carbon<strong>en</strong>’inclu<strong>en</strong>t pas les services publicset les <strong>en</strong>treprises. C’est le cas duschéma des. Allocations personnellesde carbone, notamm<strong>en</strong>t,mais les émissions autres que cellesdes habitants sont régulées pard’autres politiques.MAIS LE RATIONNEMENT A-T-IL UN SENSDANS NOS SOCIÉTÉS DE SURABONDANCE ? OUI, À<strong>en</strong> croire les chercheurs, les institutions et les militantsbritanniques qui s’intéress<strong>en</strong>t au projet de"Carte carbone". Avec cette carte, il s’agirait derationner l’énergie justem<strong>en</strong>t parce qu’elle est surabondanteet surconsommée, au regard de ce que le climatpeut supporter : rationner l’énergie pour, indirectem<strong>en</strong>t,réduire les émissions de gaz à effet de serre(GES) 1 .Origines de la Carte carboneAu départ, la Carte carbone repr<strong>en</strong>d une idéec<strong>en</strong>trale des négociations climatiques : le principede "contraction et converg<strong>en</strong>ce". Contraction : fixerpolitiquem<strong>en</strong>t un objectif ferme et chiffré de réductiondes rejets de CO 2 dans l’atmosphère.Converg<strong>en</strong>ce : définir la contribution de chaquepays à cet effort, pour aboutir finalem<strong>en</strong>t à une égalitéd’émissions par personne. Cette méthode a étéproposée <strong>en</strong> 1990 par le Global CommonsInstitute, et a <strong>en</strong>suite été reprise par l’ONU, leGIEC, etc. Le sommet de Cop<strong>en</strong>hague auraitd’ailleurs dû se conclure par un objectif chiffré decontraction, et un accord sur les moy<strong>en</strong>s d’yconverger.Le principe de contraction et converg<strong>en</strong>ce a étéélaboré pour organiser les négociations climatiquesà un niveau international, mais depuis le milieudes années 1990, plusieurs équipes de recherchebritanniques 2 s’<strong>en</strong> sont inspirés pour <strong>en</strong> concevoirune version à plus petite échelle. Elles ont proposéd’instaurer au niveau national un rationnem<strong>en</strong>t individueldes consommations d’énergie, sous forme de quotaspersonnels échangeables. Ces quotas serai<strong>en</strong>tinscrits sur une carte, d’où le terme générique de"Carte carbone" pour désigner les nombreusesvariantes du projet : quotas domestiques échangeables,allocations personnelles de carbone, quotasd’énergie échangeables… La grande innovationde ce projet par rapport aux systèmes de rationnem<strong>en</strong>tdéjà expérim<strong>en</strong>tés, c’est que les quotas individuelssont échangeables : ils peuv<strong>en</strong>t être achetéset rev<strong>en</strong>dus.Comm<strong>en</strong>t fonctionnela Carte carbone ?Une quantité maximum de GES que le pays"s’autorise" à émettre serait fixée au début dechaque année. Elle serait progressivem<strong>en</strong>t réduited’année <strong>en</strong> année, suivant une p<strong>en</strong>te conforme aux<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts climatiques du pays. La Grande-Bretagne, <strong>en</strong> l’occurr<strong>en</strong>ce, s’est <strong>en</strong>gagée à réduireses émissions de GES de 80 % d’<strong>ici</strong> 2050 : lerythme de réduction des émissions devrait donc <strong>en</strong>t<strong>en</strong>ir compte.Chaque année, cette quantité maximum seraitpartagée <strong>en</strong> deux : une moitié mise au <strong>en</strong>chèrespour les <strong>en</strong>treprises et les services publics 3 , et6 S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 2010


La Carte carbone a-t-elle une chance de dev<strong>en</strong>irune réalité ? Beaucoup <strong>en</strong> dout<strong>en</strong>t, car malgrél’intérêt qu’y porte le gouvernem<strong>en</strong>t, le projetdemeure fortem<strong>en</strong>t impopulaire auprès de la population.Même les partis politiques qui pourrai<strong>en</strong>t yêtre favorables avanc<strong>en</strong>t donc avec une extrêmeprud<strong>en</strong>ce sur ce terrain…Finalem<strong>en</strong>t, c’est peut-être du côté de certainsmilitants écologistes qu’il faut chercher les princiversle rationnem<strong>en</strong>tl’autre moitié divisée <strong>en</strong> autant de parts qu’il y ad’habitants, puis distribuée gratuitem<strong>en</strong>t à chacun.Chaque habitant serait donc doté d’un quota id<strong>en</strong>tiqued’émissions de GES qu’il serait libre d’utiliserà sa conv<strong>en</strong>ance. La reine d’Angleterre recevraitdonc le même quota qu’un militant écologistecycliste, végétari<strong>en</strong> et localivore. Pourtant l’une etl’autre n’ont radicalem<strong>en</strong>t pas les mêmes pratiques<strong>en</strong> terme de consommation d’énergie. Pour plus desouplesse, les concepteurs de la carte carbone propos<strong>en</strong>tdonc un système d’échange <strong>en</strong>tre les utilisateurs,par le biais d’un marché du carbone. Ainsiles individus qui n’utilis<strong>en</strong>t pas tout leur quotapourrai<strong>en</strong>t rev<strong>en</strong>dre leur surplus à ceux qui veul<strong>en</strong>trejeter plus de GES que leur quota initial. Cedispositif r<strong>en</strong>d les quotas moins rigides, et introduitune incitation financière à réduire ses émissions: les plus gros pollueurs sont les payeurs, etceux qui pollu<strong>en</strong>t moins que leur quota sont rétribuéspar les pollueurs.Les quotas de chaque individu serai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>registréssur une carte électronique personnelle – lacarte carbone – d’où ils serai<strong>en</strong>t débités lors de toutachat d’énergie primaire : facture d’électr<strong>ici</strong>té, dechauffage, ess<strong>en</strong>ce à la pompe et billets d’avion 4 .La diminution des consommations individuellesd’énergie serait donc le résultat conjointd’une incitation financière (la possibilité derev<strong>en</strong>dre les quotas excéd<strong>en</strong>taires) et d’unecontrainte réglem<strong>en</strong>taire (un maximum indépassablefixé chaque année pour tout le pays).Ant<strong>ici</strong>per les pénuriesénergétiquesMais la carte carbone n’est pas qu’un instrum<strong>en</strong>tde politique climatique. En effet, pour plusieursde ses concepteurs, la carte carbone estd’autant plus nécessaire que nous devrons bi<strong>en</strong>tôtfaire face au pic du pétrole et à de sévères pénuriesd’énergie. Or le même système de rationnem<strong>en</strong>t,qui peut nous empêcher de rejeter trop de GESquand l’énergie est surabondante, peut aussi assurerun partage équitable du peu d’énergie disponible<strong>en</strong> temps de pénurie. On <strong>en</strong> revi<strong>en</strong>drait ainsià l’usage le mieux connu du rationnem<strong>en</strong>t : "laseule façon de s’assurer que tout le monde reçoit sajuste part d’une ressource qui s’est raréfiée", selonDavid Fleming. "En période de pénurie, si le rationnem<strong>en</strong>tn’existait pas, les g<strong>en</strong>s le réclamerai<strong>en</strong>t." 5Ce deuxième avantage du rationnem<strong>en</strong>t del’énergie repose toutefois sur la conviction que lasituation énergétique actuelle est très t<strong>en</strong>due, etque nous sommes proches du pic de la productionde pétrole. C’est un avis partagé par de nombreuxgéologues indép<strong>en</strong>dants 6 , mais qui ne préoccupepas l’opinion publique autant que le changem<strong>en</strong>tclimatique.Souti<strong>en</strong> (prud<strong>en</strong>t)de la part du gouvernem<strong>en</strong>tLe projet de Carte carbone n’est pas qu’uneréflexion abstraite ou qu’un objet de controverses<strong>en</strong>tre chercheurs. Au Royaume-Uni, le gouvernem<strong>en</strong>ttravailliste s’y intéresse depuis plusieursTim MitchellTim Mitchellannées, et a récemm<strong>en</strong>t commandé une étude defaisabilité <strong>en</strong> invoquant pour se justifier la nécessitéde diminuer les émissions de 80 % d’<strong>ici</strong> 2050.La carte carbone est donc une mesure off<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>tà l’étude, mais il n’est pas <strong>en</strong>core certainqu’elle soit un jour appliquée. Les élections duprintemps 2010 pourrai<strong>en</strong>t être remportées par leparti conservateur, qui s’est déclaré opposé à lacarte carbone et plutôt favorable à une taxe carbone.Transition Townset rationnem<strong>en</strong>tá Des militants du "Ministère deceux qui essai<strong>en</strong>t de faire quelquechose" prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t à des volontairesun carnet de rationnem<strong>en</strong>tavec les tickets à coller dessus.4. L’énergie grise cont<strong>en</strong>ue dans tousles autres bi<strong>en</strong>s de consommation(fruits exotiques, viande, matérielinformatique, etc.) n’<strong>en</strong>tre pasdans le système de Carte carbone :un autre système de quotasd’émissions est prévu pour les<strong>en</strong>treprises qui produis<strong>en</strong>t cesbi<strong>en</strong>s.5. David Fleming, Energy and theCommon Purpose, Lean EconomyConnection, 20076. Voir le site de l’ASPO (Associationpour l’étude du pic du pétrole,www.aspofrance.org)7. Tous les écologistes ne sont pasfavorables à la Carte carbone. Voirleurs principaux reproches dans« Controverses autour du rationnem<strong>en</strong>t», p.15.S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 20107


vers le rationnem<strong>en</strong>tTim Mitchellá La "représ<strong>en</strong>tante du Ministère"Tim Mitchell8. Rob Hopkins, The Transitionhandbook. From oil dep<strong>en</strong>d<strong>en</strong>cy tolocal resili<strong>en</strong>ce, Gre<strong>en</strong> Books,20089. Shaun Chamberlin, The TransitionTimeline: For a Local, Resili<strong>en</strong>tFuture, Gre<strong>en</strong> Books, 2009, p.66paux souti<strong>en</strong>s à un système de Carte carbone 7 . Leréseau des Transition Towns, notamm<strong>en</strong>t, n’hésitepas à parler ouvertem<strong>en</strong>t de rationnem<strong>en</strong>t : <strong>en</strong>effet, même si le principe de base des TransitionTowns est de réfléchir à des plans locaux de desc<strong>en</strong>teénergétique, les leaders et les militants s’interrog<strong>en</strong>taussi sur la coordination de ces actionslocales. Et pour cela, le rationnem<strong>en</strong>t est peut-êtrele système le moins injuste qui puisse être <strong>en</strong>visagé.Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, les Transition Towns s’intéress<strong>en</strong>tà la manière dont un système de rationnem<strong>en</strong>t del’énergie pourrait aider à organiser une diminutionprogressive et volontariste des émissions de gaz àeffet de serre : la lutte contre le changem<strong>en</strong>t climatiqueest l’une des principales raisons d’être de cemouvem<strong>en</strong>t. Mais un autre principe des TransitionTowns est aussi de coupler systématiquem<strong>en</strong>t laréflexion sur le changem<strong>en</strong>t climatique à uneréflexion sur l’immin<strong>en</strong>ce du pic pétrolier, ce quichange radicalem<strong>en</strong>t les perspectives d’action etr<strong>en</strong>d la question du rationnem<strong>en</strong>t quasim<strong>en</strong>tincontournable.Que peut-il se passer après le pic du pétrole ?Globalem<strong>en</strong>t, la production mondiale d’énergiedéclinant inexorablem<strong>en</strong>t d’année <strong>en</strong> année, l’offr<strong>en</strong>e pourra plus satisfaire la demande. Le prix del’énergie explosera et l’énergie se fera toujours plusrare et plus chère. Plus rare : il n’y <strong>en</strong> aura plus suffisamm<strong>en</strong>tpour conserver toutes nos habitudes oupour satisfaire tous nos besoins. Plus chère : si onlaisse au marché le soin de fixer le prix de l’énergie,on peut d’ores et déjà annoncer que les pluspauvres seront les grands perdants. Mais on peutaussi imaginer des ruptures brutales d’approvisionnem<strong>en</strong>tet donc des situations particulièrem<strong>en</strong>tt<strong>en</strong>dues auxquelles il faudra trouver des solutions<strong>en</strong> urg<strong>en</strong>ce 8 .La force des Transition Towns est d’arriver àaborder ces questions de front, de manière trèsconcrète : que ferons-nous lorsque nous nous trouveronssoudainem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> situation de pénurie énergétique? Certes, la perspective du rationnem<strong>en</strong>t n’estpas des plus réjouissante, mais il faut aussi t<strong>en</strong>ircompte des seuils déjà dépassés et de la matérialitédes crises énergétiques qui s’annonc<strong>en</strong>t. Pour beaucoupde transitioners, le rationnem<strong>en</strong>t est finalem<strong>en</strong>tla moins mauvaise des solutions réellem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>visageables au regard des deux contraintes quis’impos<strong>en</strong>t à nous : d’une part, la dép<strong>en</strong>danceactuelle de nos sociétés à l’énergie abondante etbon marché et, d’autre part, la situation d’urg<strong>en</strong>ceradicale où nous plac<strong>en</strong>t l’immin<strong>en</strong>ce du pic pétrolieret des points de rupture climatiques.Après The Transition Handbook, le guide d’aideà la formation d’un groupe local de transition, unsecond livre coédité par le réseau aborde davantageles <strong>en</strong>jeux nationaux liés à la transition. Malgré leparti pris optimiste propre aux Transition Towns,l’hypothèse des pénuries à v<strong>en</strong>ir n’y est jamais éludée.Le rationnem<strong>en</strong>t y est dès lors prés<strong>en</strong>técomme incontournable : "Le rationnem<strong>en</strong>t doit samauvaise réputation à son association à l’idée de pénurie…Alors qu’il est une réponse à la pénurie, et non sacause. Le mot 'rationnem<strong>en</strong>t' prés<strong>en</strong>te deux aspects qui,tout <strong>en</strong> étant liés, sont bi<strong>en</strong> distincts : d’une part lagarantie d’un minimum de partage, et d’autre part lalimitation de ce que les g<strong>en</strong>s sont autorisés à consommer.Beaucoup d’<strong>en</strong>tre nous rejetons le second, mais <strong>en</strong>temps de pénurie nous exigeons le premier…" 9 D’où laproposition des Transition Towns : poser la questiondu rationnem<strong>en</strong>t aujourd’hui, pour ne pas êtrepris de court demain…L. S. & M. S. ■8 S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 2010


vers le rationnem<strong>en</strong>tCRAGs : les volontairesdu rationnem<strong>en</strong>tEn att<strong>en</strong>dant le jour hypothétique où la carte carbone sera votéepar le gouvernem<strong>en</strong>t et devi<strong>en</strong>dra obligatoire pour tous lesBritanniques, plusieurs groupes de militants ont t<strong>en</strong>téd’organiser volontairem<strong>en</strong>t le rationnem<strong>en</strong>t de leurconsommation d’énergie.LEURS MOTIVATIONS SONT DIVERSES : POURCERTAINS, C’EST UN ACTE DE COHÉRENCE PERSONNELLEpar rapport à leurs convictions écologistes. Pourd’autres, c’est surtout une façon de faire pressionpour que le gouvernem<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>ne la décisiond’instaurer la carte carbone. Mais dans tous les cas,c’est une exploration de ce que pourront être nosmodes de vie dans une société où l’énergie serarare.Un club de rationnem<strong>en</strong>t :les CRAGsCe sont les CRAGs 1 qui, pour l’instant, sontallés le plus loin dans le rationnem<strong>en</strong>t volontaire.Les Carbon Rationing Action Groups ont été fondéspar Andy Ross, un ingénieur inspiré par le discoursdu journaliste Georges Monbiot 2 prononcé àLondres lors de la manifestation nationale pour leclimat <strong>en</strong> décembre 2005. Dans ce discours,Monbiot appelait à réduire les émissions britanniquesde gaz à effet de serre (GES) de 90 % d’<strong>ici</strong>2030 ! Andy Ross s’inspirait égalem<strong>en</strong>t d’un livreprés<strong>en</strong>tant la carte carbone : How we can save theplanet. 3Après <strong>en</strong> avoir discuté avec des universitaires etdes activistes, Andy Ross a exposé sa proposition<strong>en</strong> 2006 dans un "Petit guide des groupes derationnem<strong>en</strong>t du carbone". Les objectifs annoncésétai<strong>en</strong>t les suivants :- nous faire pr<strong>en</strong>dre consci<strong>en</strong>ce à tous de notreempreinte carbone ;- voir si cela peut nous aider à réduire drastiquem<strong>en</strong>tnos émissions individuelles de CO 2 :- nous aider à argum<strong>en</strong>ter <strong>en</strong> faveur de (oucontre !) l’adoption de systèmes similaires àl’échelle nationale (quotas individuels échangeables)et/ou internationale (contraction etconverg<strong>en</strong>ce) ;- établir une solidarité <strong>en</strong>tre les personnes (de plus<strong>en</strong> plus nombreuses) qui sont préoccupées par laquestion du carbone ;- partager des connaissances et des expéri<strong>en</strong>cespratiques de modes de vie décarbonés.Lancé <strong>en</strong> 2006, le mouvem<strong>en</strong>t a donné naissance,<strong>en</strong> quelques années, à une tr<strong>en</strong>taine degroupes locaux. Ces groupes sont généralem<strong>en</strong>tformés d’une douzaine de membres actifs, qui décid<strong>en</strong>t<strong>en</strong>semble d’une limite chiffrée pour leursémissions individuelles de GES. Cette "ration" estla même pour tous au sein du groupe. Elle doit <strong>en</strong>principe diminuer d’année <strong>en</strong> année. Les membresse réuniss<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite régulièrem<strong>en</strong>t pour compterleurs émissions et échanger des conseils pour lesréduire, ce qui leur a valu le surnom de"Weightwatchers du carbone". Chaque groupe a son"comptable carbone", un membre qui s’est forméaux subtilités de cette comptabilité particulière.Son rôle est double : il aide chacun à mesurer sesémissions, et additionne <strong>en</strong>suite les résultats individuelspour savoir si le groupe a su respecter le plafondcollectif d’émissions qu’il s’était fixé. ChaqueCRAG est invité à décider d’un prix pour lestonnes de carbone émises au-delà du quota individuel.C’est une am<strong>en</strong>de symbolique pour les pollueurs.Selon les groupes, cette somme est reverséeà ceux qui sont <strong>en</strong> deçà de leur ration, ou donnéeà une association de protection du climat 4 . Il s’agitdonc d’une application assez fidèle des principesde la carte carbone, mais cette fois à un niveauassociatif.Le mouvem<strong>en</strong>t compte aujourd’hui plus de600 membres inscrits. C’est relativem<strong>en</strong>t peu, maisles CRAGs ont acquis une certaine notoriété auprèsdes militants écologistes. Grâce à leur succès, ilsD.R.1. www.carbonrationing.org.uk2. Journaliste du Guardian, il rédigequotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t une chroniqueassez radicale sur les problèmes<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux, visible surwww.monbiot.com3. Mayer Hillman, Tina Fawcett,How we can save the planet,P<strong>en</strong>guin 20044. Plusieurs CRAGs ont égalem<strong>en</strong>tchoisi de ne pas pratiquer lesam<strong>en</strong>des et échanges d’arg<strong>en</strong>t, ets’<strong>en</strong> ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à un rationnem<strong>en</strong>tsimple.à Passage de militants des CRAGs, àLondres, devant la célèbre horloge"Big B<strong>en</strong>" dans le cadre d'unemanifestation <strong>en</strong> faveur du climat.S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 20109


vers le rationnem<strong>en</strong>tà Manif-vélos des CRAGs à Londres1 0 S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 2010D.R.D.R.sont désormais cités comme une preuve que l’onpeut effectivem<strong>en</strong>t réduire drastiquem<strong>en</strong>t et rapidem<strong>en</strong>tles émissions individuelles de CO 2 : aucours de leur première année, les Craggers parvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne à réduire leur empreinte carbonede 30 %. Il y a égalem<strong>en</strong>t eu des succès plus spectaculaires: le mouvem<strong>en</strong>t a bénéf<strong>ici</strong>é d’un coup deprojecteur inatt<strong>en</strong>du <strong>en</strong> 2008, suite à un concoursorganisé par Oxfam pour récomp<strong>en</strong>ser les troisBritanniques ayant la plus basse empreinte carbone.Alors que le concours était ouvert à tous, lestrois gagnants se sont avérés être trois Craggers,avec une empreinte de seulem<strong>en</strong>t 0,45 tonne decarbone par an pour le premier 5 . Bref, de quoiasseoir la légitimité de cette jeune association.Le lobbying par la pratiqueEn somme, les CRAGs sont l’application pratiqued’une politique publique déjà étudiée <strong>en</strong> profondeur,une série de mini-expéri<strong>en</strong>ces pilotes.Pour beaucoup des premiers membres des CRAGs,<strong>en</strong> effet, il s’agit de prouver la faisabilité de la cartecarbone <strong>en</strong> <strong>en</strong> faisant l’expéri<strong>en</strong>ce personnelle. Ilssont nombreux à sout<strong>en</strong>ir une politique qu’ilsdécriv<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t comme "progressiste" et "redistributrice".Anna, une des trois gagnantes duconcours Oxfam, juge que "la distribution équitabledes émissions de carbone sout<strong>en</strong>ables est un élém<strong>en</strong>tcrucial de justice sociale, et faire partie d’un CRAG mepermet de part<strong>ici</strong>per activem<strong>en</strong>t à ce débat" 6 . Voilà undes aspects qui font la spécif<strong>ici</strong>té des CRAGs parrapport à de nombreuses initiatives locales deréduction des GES : les Craggers font du lobbying,<strong>en</strong> expérim<strong>en</strong>tant directem<strong>en</strong>t une politiquepublique qu’ils cherch<strong>en</strong>t à faire adopter. Cettestratégie a déjà porté quelques fruits : les universitairesqui font la promotion de la carte carbonesont très intéressés par ce que font les CRAGs. Cesexpéri<strong>en</strong>ces volontaires leur permett<strong>en</strong>t d’améliorerla proposition de carte carbone et de la r<strong>en</strong>dreplus crédible aux yeux des gouvernem<strong>en</strong>ts.Carnets de rationnem<strong>en</strong>tvolontaireC’est sur le même principe du volontariat quese fonde la proposition de la New EconomicsFoundation, qui distribue depuis l’automne dernierdes carnets individuels de rationnem<strong>en</strong>t de l’énergie,émis par un imaginaire Ministry of trying to dosomething about it 7 . Intitulés "Carbon Ration Books",ces carnets se compos<strong>en</strong>t d’une grille de 40 casesvierges – la ration d’énergie pour le mois – et deplusieurs pages de coupons à découper, correspondantchacun à une façon d’utiliser de l’énergie.Eclairage, transport, nourriture… sont convertis<strong>en</strong> unités de carbone, et c’est à chaque volontairede décider comm<strong>en</strong>t utiliser sa ration m<strong>en</strong>suelle de40 unités. "Votre ration de carbone est calculée parrapport à un permis annuel global de 1, 15 tonnesd’équival<strong>en</strong>t CO 2 par personne, lit-on dans les premièrespages du carnet. Cela représ<strong>en</strong>te votre justepart du droit d’émettre des GES dans l’atmosphère.Tous les calculs sont fondés sur un objectif de réductionde 80 % des émissions de GES des pays développés d’<strong>ici</strong>2050." Cet objectif n’est pas farfelu : c’est celui ques’est fixé la Grande-Bretagne, et il correspond aux


vers le rationnem<strong>en</strong>trecommandations du Groupe d'experts intergouvernem<strong>en</strong>talsur l'évolution du climat (GIEC). Lesréductions impliquées sont pourtant sévères : avoirun frigo, éclairer et chauffer la maison, et faire200 km <strong>en</strong> train utilis<strong>en</strong>t déjà la moitié de la rationm<strong>en</strong>suelle, avant même d’avoir comm<strong>en</strong>cé à compterla nourriture, l’habillem<strong>en</strong>t, ou d’avoir alluméun ordinateur.On compr<strong>en</strong>d bi<strong>en</strong> la force pédagogique de cecarnet : la radicalité du changem<strong>en</strong>t nécessairesaute aux yeux du volontaire qui voit d’un côté ses40 petites cases disponibles, et de l’autre les pageset les pages de coupons qu’il aimerait pouvoir ycoller. L’impossibilité matérielle de caser tous lescoupons est l’illustration de l’impossibilité matérielled’aller au-delà des limites de la planète.Comm<strong>en</strong>t vivre avec cette contrainte ? Le Ministryof trying to do something about it invite les volontairesà échanger leurs conseils pour former une"avant-garde de rationnés". Il s’agit donc <strong>en</strong>coreune fois d’organiser une sorte d’expéri<strong>en</strong>ce-piloteradicale. On <strong>en</strong> att<strong>en</strong>d les résultats avec impati<strong>en</strong>ce…Pédagogie du rationnem<strong>en</strong>tMais ces expéri<strong>en</strong>ces de rationnem<strong>en</strong>t volontairesont-elle vraim<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tes d’autres expérim<strong>en</strong>tationsde modes de vie écologiques ? Il y a <strong>en</strong>France des milliers d’objecteurs de croissance ouautres écologistes qui t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t de vivre <strong>en</strong> cohér<strong>en</strong>ceavec leurs convictions, sans pour autantcompter leurs émissions et <strong>en</strong>trer dans une logiquede rations m<strong>en</strong>suelles. Ceux-là gagnerai<strong>en</strong>t-ilsquelque chose à tester le rationnem<strong>en</strong>t ?A <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre les témoignages des volontaires durationnem<strong>en</strong>t, on peut p<strong>en</strong>ser que oui. Pour unemajorité de Craggers, et même pour ceux d’<strong>en</strong>treeux qui militai<strong>en</strong>t déjà depuis longtemps, l’expéri<strong>en</strong>ceest un véritable "choc pédagogique". Car, <strong>en</strong>se donnant la peine de compter leurs émissionsposte par poste, beaucoup se sont r<strong>en</strong>dus compteque, malgré tous les efforts déjà cons<strong>en</strong>tis, ilsétai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core loin du compte : certains bilansétai<strong>en</strong>t plombés par un logem<strong>en</strong>t mal isolé,d’autres par la consommation de viande, d’autrespar un seul trajet <strong>en</strong> avion…Heureusem<strong>en</strong>t, l’expéri<strong>en</strong>ce du rationnem<strong>en</strong>tpermet aussi de dépasser ce choc <strong>en</strong> essayant demieux répartir sa ration m<strong>en</strong>suelle, quitte à r<strong>en</strong>oncerà certains luxes : adieu l’avion, bonjour levélo… Mais les volontaires du rationnem<strong>en</strong>t seheurt<strong>en</strong>t alors à un autre obstacle, qui est le seuilde tolérance de leur <strong>en</strong>tourage. Beaucoup deCraggers constat<strong>en</strong>t amèrem<strong>en</strong>t que non seulem<strong>en</strong>tla société ne les aide pas à réduire leurs émissions,mais qu’<strong>en</strong> plus elle semble sans cesse leurmettre des bâtons dans les roues ! En effet, pour nepas dépasser la ration m<strong>en</strong>suelle qui correspond àun mode de vie sout<strong>en</strong>able, il semble inévitable depr<strong>en</strong>dre une série de décisions qui sont étiquetées"radicales" : dev<strong>en</strong>ir végétari<strong>en</strong>, r<strong>en</strong>oncer au congélateuret au frigo, rev<strong>en</strong>dre la voiture… ce qui n’estpas toujours du goût des proches et de la famille.Dans les témoignages des Craggers qui t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t dejouer le jeu jusqu’au bout, le récit des discussionssans fin et des t<strong>en</strong>sions quotidi<strong>en</strong>nes avec l’<strong>en</strong>tourageest un leitmotiv. Certains finiss<strong>en</strong>t par lâcherprise et revoi<strong>en</strong>t leurs objectifs à la baisse, parfatigue d’avoir toujours à se justifier. D’autres ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tbon, mais on a vu des couples se séparer aumotif que l’un des conjoints s’<strong>en</strong>têtait dans sonexpéri<strong>en</strong>ce de rationnem<strong>en</strong>t volontaire…Qu’<strong>en</strong> conclure ? La gestion d’une ration m<strong>en</strong>suellesout<strong>en</strong>able est un vrai casse-tête, même pourdes écologistes <strong>en</strong>durcis… Mais cette expéri<strong>en</strong>cevaut la peine d’être t<strong>en</strong>tée, ne serait-ce qu’un mois,au moins pour sa valeur pédagogique. Et si beaucoupde volontaires du rationnem<strong>en</strong>t admett<strong>en</strong>tque cette expéri<strong>en</strong>ce est diff<strong>ici</strong>le dans une sociéténon rationnée, ils y voi<strong>en</strong>t aussi un argum<strong>en</strong>t deplus pour réclamer un système de rationnem<strong>en</strong>t,national et obligatoire, comme la carte carbone.L. S. & M. S. ■D.R.5. En 2008, la moy<strong>en</strong>ne britanniqueétait de 5,4 tonnes de carbone paran. Celle des Craggers était de3,36 tonnes <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne après unan de rationnem<strong>en</strong>t volontaire. L<strong>en</strong>iveau sout<strong>en</strong>able est estimé à 0,5tonne par an (source : www.carbonrationing.org.uk).6. "A Rational Approach to Carbon",The Ecologist, novembre 20087. Le "Ministère qui essaie de fairequelque chose", voir http://theministryoftryingtodosomethingaboutit.orget http://www.youtube.com/watch?v=DITL-0mSAcE.à Pour augm<strong>en</strong>ter leur résili<strong>en</strong>ce, les militants des CRAGs plant<strong>en</strong>t des arbres qui fourniront le bois de demain.D.R.S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 20101 1


vers le rationnem<strong>en</strong>tD.R.Le rationnem<strong>en</strong>tpour la paix,la solidaritéet la démocratie"Seul un imm<strong>en</strong>se effort collectif, t<strong>en</strong>du vers l’objectif desociétés sobres ci-dessus esquissé, pourra décrire cet av<strong>en</strong>irdésirable, <strong>en</strong> impliquant les élus, les syndicats et lesassociations, les sci<strong>en</strong>tifiques et les habitants. Cep<strong>en</strong>dant,une contrainte immédiate est celle de l’organisation de ladistribution <strong>en</strong> matière alim<strong>en</strong>taire et énergétique.""ENL’ABSENCE DE RATIONNEMENT SOLI-DAIRE ET DÉMOCRATIQUE, L’ALLOCATION desressources alim<strong>en</strong>taires et énergétiques rares s’effectuera,comme aujourd’hui, par les prix et les rev<strong>en</strong>us,<strong>en</strong> favorisant les plus riches. Un système de prix n’estjamais qu’un système de rationnem<strong>en</strong>t, mais basé surla règle de l’inéquité : qui a de l’arg<strong>en</strong>t achète lesbi<strong>en</strong>s, qui n’<strong>en</strong> a pas s’<strong>en</strong> prive. Un tel systèmeconduit à des inégalités, plus rarem<strong>en</strong>t à la guerrecivile. D’autant qu’<strong>en</strong> période favorable certainsbi<strong>en</strong>s sont remplaçables par d’autres, moins plaisantset confortables, mais dont les plus modestes se cont<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t.La situation change lorsque c’est dans un secteurvital (l’alim<strong>en</strong>tation, l’énergie) que tous les prix sontélevés. La solidarité, la démocratie et même l’intérêtbi<strong>en</strong> compris des riches redoutant émeutes et vandalisme<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t à organiser le rationnem<strong>en</strong>t sur uneautre base que le seul pouvoir d’achat. A l’image de ladirective europé<strong>en</strong>ne sur les quotas d’émission de gazà effet de serre alloués à toutes les "installations decombustion", des quotas (ou rations) de consommationalim<strong>en</strong>taire et énergétique pourront être allouésaux familles selon le nombre de personnes qui lescompos<strong>en</strong>t, modalité de justice sociale neutralisant lesdiffér<strong>en</strong>ces de rev<strong>en</strong>u."Yves Cochet (député Vert de Paris), Pétroleapocalypse, Fayard, 2005, pp. 212-213Sil<strong>en</strong>ce : Yves Cochet, votre position sur lerationnem<strong>en</strong>t a-t-elle évolué depuis 2005,date à laquelle vous avez publié le texte citéci-contre ?Yves Cochet : J’écrirais <strong>en</strong>core la même chose.Le rationnem<strong>en</strong>t concernerait ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>tl’énergie et l’alim<strong>en</strong>tation. Ce sont les deux bi<strong>en</strong>sde la plus urg<strong>en</strong>te nécessité à l’échelon individuelcomme à l’échelon collectif local. C’est donc surces deux secteurs qu’il faudrait, qu’il faudra (resteà savoir quand et sous quelle forme) organiser lerationnem<strong>en</strong>t.Je disais aussi, à l’époque, qu’on est déjàdepuis longtemps dans un système de rationnem<strong>en</strong>t: le système des rev<strong>en</strong>us et des prix. Celareste vrai : les riches ne se rationn<strong>en</strong>t pas, lespauvres se rationn<strong>en</strong>t, par définition. C’est trèsinégalitaire. Là est l’argum<strong>en</strong>t principal pour lerationnem<strong>en</strong>t. Dans un système où les ressourcesde base vont dev<strong>en</strong>ir plus rares et plus chères, sion reste au système des rev<strong>en</strong>us et des prix, lesinégalités vont se creuser énormém<strong>en</strong>t et il y aurades révoltes. Il faut donc un partage équitable, <strong>en</strong>gros sur la base de l’exist<strong>en</strong>ce humaine : touthumain a le droit à une part, égale pour tous.1 2 S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 2010


vers le rationnem<strong>en</strong>tSelon vous, le rationnem<strong>en</strong>t se justifiait alorspar l’immin<strong>en</strong>ce du pic pétrolier. Où <strong>en</strong> est-onaujourd’hui ?Il est toujours audacieux de donner des dates,mais, à mon avis, le pic de pétrole conv<strong>en</strong>tionnelfut atteint <strong>en</strong> 2005. Pour tous les liquides hydrocarbonés,donc le pétrole non conv<strong>en</strong>tionnel, cefut sans doute <strong>en</strong> 2008. C’est ce que p<strong>en</strong>se la "blogosphèrepeakoiliste", les g<strong>en</strong>s de l’ASPO 1 parexemple. Evidemm<strong>en</strong>t, il faudra att<strong>en</strong>dre unedizaine d’années pour avoir la confirmation quec’était vraim<strong>en</strong>t à ce mom<strong>en</strong>t-là.Bref, je p<strong>en</strong>se que tout ce qu’on peut dire surles changem<strong>en</strong>ts économiques et sociaux considérablesqui nous att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t, on doit l’<strong>en</strong>visager dansla perspective réelle et réaliste de la déplétionpétrolière et gazière, et plus généralem<strong>en</strong>t de ladéplétion de l’énergie nette qui, elle, a déjà comm<strong>en</strong>cé.Parce que ce qui compte, ce n’est pas seulem<strong>en</strong>tl’énergie ou le pétrole, c’est l’énergie nette,c’est-à-dire celle qui est finalem<strong>en</strong>t accessible auxutilisateurs, industriels, services publics, familles,etc. Et cette énergie nette, oui, elle baisse. 2Sommes-nous si dép<strong>en</strong>dants de l’énergiequ’il faille <strong>en</strong>visager de la rationner ?Ceux qui souffriront le moins du peak oil, cesont ceux qui ont une empreinte énergétique trèsfaible, avec des moy<strong>en</strong>s de subsistance extrêmem<strong>en</strong>tsobres. Cela représ<strong>en</strong>te à peu près la moitiéde l’humanité. Alors que nous, occid<strong>en</strong>taux, nousne savons pas survivre <strong>en</strong> nous passant de pétrole,et nous avons aussi totalem<strong>en</strong>t oublié comm<strong>en</strong>tfaire pour vivre sans instrum<strong>en</strong>ts électriques. Sil’électr<strong>ici</strong>té dev<strong>en</strong>ait de plus <strong>en</strong> plus intermitt<strong>en</strong>te,et qu’il se produisait des black-out de plus <strong>en</strong> plusfréqu<strong>en</strong>ts, nous serions assez démunis. Parce quel’électr<strong>ici</strong>té irrigue toute notre vie quotidi<strong>en</strong>ne ettoute notre organisation sociale. Il faut considérertoute la puissance que nous utilisons pour les TGV,les services publics, l’industrie et le confort domestique.C’est absolum<strong>en</strong>t énorme. Alors qu’unebonne partie du monde vit sans électr<strong>ici</strong>té.Alors comm<strong>en</strong>t voyez-vous les choses ?Comm<strong>en</strong>t la fin de l’énergie abondante etbon marché peut-elle nous conduire aurationnem<strong>en</strong>t ?J’imagine deux ou trois étapes dues au peak oil,et plus généralem<strong>en</strong>t à la baisse de l’énergie nettedisponible. Au départ, ce sont les prix qui feront lerationnem<strong>en</strong>t. Il y aura de l’inflation, et les pauvresse serreront la ceinture parce qu’ils ne pourront pasacheter. C’est ce qu’on appelle la destruction de lademande ; ce sera un rationnem<strong>en</strong>t très inégalitaire.Ensuite, peut-être dans les années 2020, il estprobable que les prix seront si hauts, et la situation,tellem<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>due, qu’il faudra un système organisé.Le litre de super à 3 euros fera hurler. Il faudradonc organiser le rationnem<strong>en</strong>t, pour l’énergie etsans doute pour l’alim<strong>en</strong>tation, sous la forme detickets ou de cartes carbone, la forme évoquée parla Grande-Bretagne. Ce rationnem<strong>en</strong>t devra êtreéquitable, sinon les g<strong>en</strong>s se révolteront. Ceci pourraitt<strong>en</strong>ir quelques années, à l’échelle de la Franceou de l’Europe.Enfin, peut-être dans quinze ou vingt ans, cesystème ne sera plus possible car il coûtera tropcher. Il faudra alors une organisation plus locale,<strong>en</strong> Transition Towns peut-être, c’est-à-dire t<strong>en</strong>duevers la solidarité et la sobriété à l’échelon d’un petitterritoire. L’Etat n’aura plus les moy<strong>en</strong>s de gérer àl’échelon national parce que la mondialisation sesera écroulée. La guerre civile éclatera dans la moitiédes pays du monde. Toute la chaîne logistiqued’apport de l’énergie aura du mal à se maint<strong>en</strong>ir.Dans ces circonstances, la résistance au chaossera locale, t<strong>en</strong>due vers la sobriété et l’autonomieénergétique et alim<strong>en</strong>taire. Là où on sera, il faudras’organiser pour partager l’énergie et l’alim<strong>en</strong>tationdisponibles. Il n’y aura pas un modèle unique deGuillaume Paumierá Yves Cochet <strong>en</strong> confér<strong>en</strong>ce sur le pic de production du pétrole,INSA Toulouse, le 6 février 2007.1. Association for the Study of PeakOil and Gas : association pourl’étude du pic du pétrole2. L’énergie nette, c’est l’énergie produite,dont on soustrait l’énergiequi a été utilisée lors de sa production.Yves Cochet : "Il y a un siècleil fallait à peu près 1 baril depétrole pour <strong>en</strong> mettre 100 dans leréservoir de la voiture ; maint<strong>en</strong>ant,il faut 1 baril pour <strong>en</strong> mettre 15seulem<strong>en</strong>t. Donc on voit que le rapport,l’énergie nette, a baissé. Ellediminue parce que c’est du pétroleplus lointain, plus profond, plus visqueux,plus… c’est plus diff<strong>ici</strong>le àextraire. Peut-être que dans dix ans,il faudra 1 baril pour <strong>en</strong> mettre 5simplem<strong>en</strong>t, et non pas 15."S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 20101 3


vers le rationnem<strong>en</strong>tD.R.3. Loi d’ori<strong>en</strong>tation et de programmationénergétique1 4 S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 2010vie locale : à chaque fois, ça dép<strong>en</strong>dra des ressourceslocales. Dans le Diois, 80% du territoire estforestier. Dans le pays de Saint-Malo, c’est plutôt lamer et le maraîchage qui constitueront les ressources.Donc, selon les g<strong>en</strong>s, selon les circonstanceshistoriques, mais aussi selon les ressourcesréelles, nous aurons des modèles de prospéritélocale différ<strong>en</strong>ts. Cela fera un monde plus fragm<strong>en</strong>té.Il faut ant<strong>ici</strong>per cette vie future <strong>en</strong> comm<strong>en</strong>çantla transition dès aujourd’hui, afin que lesvilles, les villages soi<strong>en</strong>t vraim<strong>en</strong>t résili<strong>en</strong>ts vers2025.L’énergie est tellem<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tielle dans l’organisationde notre société que la fin de l’énergie abondanteet bon marché va vraim<strong>en</strong>t être unbouleversem<strong>en</strong>t.On dit souv<strong>en</strong>t qu’évoquer le rationnem<strong>en</strong>téquivaudrait à un "su<strong>ici</strong>de politique".Pourtant, vous avez été réélu député <strong>en</strong>2007 : <strong>en</strong> parliez-vous aux électeurs ?Si on fait une campagne et des tracts uniquem<strong>en</strong>tsur le pic de pétrole, les g<strong>en</strong>s vont dire "il estfou", et ça ne marchera pas. Il n’y a aucune chanced’être élu comme ça. Par exemple, supposonsque je me représ<strong>en</strong>te aux législatives de 2012 :si, dans tous mes tracts, ma profession de foi,mes affiches, je montrais des images depeak oil, et disais "c’est le rationnem<strong>en</strong>tpour demain", ça ne marcherait pasparce que la situation n’est pas <strong>en</strong>coretrop grave, apparemm<strong>en</strong>t. L’appareilcognitif humain semble incapabled’ant<strong>ici</strong>per un tel changem<strong>en</strong>t. Ilne faut donc pas parler que deça ; il faut diversifier lesthèmes, mais <strong>en</strong> gardant lagrande question à l’esprit.Quand je fais des confér<strong>en</strong>ces,y compris dansma circonscription, etque l’on me pose laquestion : "Vraim<strong>en</strong>t,mais jusqu’où ça vavotre affaire ?", eh bi<strong>en</strong> je dis à peu près ce que jedis maint<strong>en</strong>ant.Vous arrive-t-il d’évoquer la question durationnem<strong>en</strong>t à l’Assemblée ?Les députés ont maint<strong>en</strong>ant admis qu’il y a unproblème d’offre énergétique, alors qu’il y a cinqans ils ne l’admettai<strong>en</strong>t pas. P<strong>en</strong>dant la discussionde la loi POPE 3 <strong>en</strong> 2004-2005, quand je parlais dupeak oil, ils ne m’écoutai<strong>en</strong>t pas, voire me pr<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>tpour un fou. Mais, il y a deux ans, quandj’ai proposé la création du groupe d’étude sur lespics pétrolier et gazier, ils ont accepté, ils ont dit :"oui, finalem<strong>en</strong>t il paraît que ça existe". En trois ouquatre ans, ça a changé. Aujourd’hui, ils dis<strong>en</strong>t :"on est peut-être pas d’accord sur la date du pic, onn’est pas d’accord avec ton extrémisme un peu catastrophiste",mais le fait que ça soit un problème estadmis.Le rationnem<strong>en</strong>t peut-il être un instrum<strong>en</strong>tde justice sociale ? Autrem<strong>en</strong>t dit, peut-ilêtre "solidaire" ?Plus solidaire qu’un système de prix, c’estsûr ! Si c’est une ration par personne, c’est plussolidaire de fait. Parce que le premier effet dupic de pétrole, ce sera un choc sur les prix,donc l’inflation r<strong>en</strong>dra la société moinssolidaire. Je p<strong>en</strong>se qu’alors le rationnem<strong>en</strong>tvi<strong>en</strong>dra comme une solution politique,à l’échelon national. A cemom<strong>en</strong>t-là, le gouvernem<strong>en</strong>t del’époque dira : "on ne peut plus t<strong>en</strong>ir,il y a trop d’inégalités…" Lespauvres, d’ailleurs, se serontrévoltés auparavant. On feradu rationnem<strong>en</strong>t égalitaire,comme dans les années40, et ce sera sans douteadmis et même espérépar la population.Propos recueillispar L. S. & M. S. ■


Villes <strong>en</strong> transitionControverses autourdu rationnem<strong>en</strong>t(et de la Carte carbone)Petit tour d’horizon des points forts et des points faibles généralem<strong>en</strong>tsoulevés, ainsi que des questions laissées <strong>en</strong> susp<strong>en</strong>s…CELA FAIT DÉJÀ PLUSIEURS ANNÉES QUEDES CHERCHEURS, DES HOMMES POLITIQUES ET DESmilitants britanniques se p<strong>en</strong>ch<strong>en</strong>t sur la questiondu rationnem<strong>en</strong>t. Comme on pouvait s’y att<strong>en</strong>dre,les avis diverg<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t sur les conditions préalableset sur l’organisation qui pourrai<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>dre lerationnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>visageable ou acceptable. Demême, lorsque le sujet est abordé <strong>en</strong> France, lessujets polémiques ne tard<strong>en</strong>t pas à faire surface.L’instaurationd’une limite collectiveC’est certainem<strong>en</strong>t l’un des points forts durationnem<strong>en</strong>t par rapport à d’autres systèmesvisant à réduire les émissions de gaz à effet de serreou les consommations d’énergie. En effet, l’instaurationd’une taxe carbone ou de tarifs progressifspour l’énergie ne fixe aucun seuil de limitation collectivede la consommation d’énergie : il est donctrès diff<strong>ici</strong>le, sinon impossible, de planifier unedécroissance graduée et progressive de la consommationénergétique globale du pays. De plus, onsait que la consommation d’énergie est "peu élastique"par rapport au prix : cela signifie que notresociété est tellem<strong>en</strong>t dép<strong>en</strong>dante du pétrole que,<strong>en</strong> cas de hausse des prix, elle aura plutôt t<strong>en</strong>danceà payer davantage qu’à diminuer sa consommation.En revanche, un système de rationnem<strong>en</strong>t permetde fixer chaque année la quantité d’énergie disponibleet de s’assurer ainsi que ce plafond ne serapas dépassé. A condition, bi<strong>en</strong> sûr, que ne soi<strong>en</strong>tpas créées des échappatoires du type "mécanismesde comp<strong>en</strong>sation" (comme dans le protocole deKyoto), qui augm<strong>en</strong>terai<strong>en</strong>t le nombre total dequotas <strong>en</strong> circulation dans le pays.Des principes égalitaireset redistributifsAutre point fort du rationnem<strong>en</strong>t : le partageinitial de rations <strong>en</strong> parts égales. Actuellem<strong>en</strong>t,nous sommes déjà, d’une certaine façon, dans unsystème de rationnem<strong>en</strong>t : c’est le système des rev<strong>en</strong>uset des prix, où les plus riches achèt<strong>en</strong>t sansque ça leur coûte beaucoup, et où les pauvres seserr<strong>en</strong>t la ceinture 1 .Au contraire, avec la carte carbone, la répartitioninitiale des quotas échappe à la loi de l’offre etde la demande ; donc, même les plus pauvres sontassurés de disposer d’un minimum d’énergie. Sanscela, <strong>en</strong> situation de pénurie énergétique, le prix del’énergie exploserait et les plus riches t<strong>en</strong>drai<strong>en</strong>tévidemm<strong>en</strong>t à s’accaparer le peu d’énergie disponible.Rationner, cela revi<strong>en</strong>t donc à partager équitablem<strong>en</strong>tce qu’il reste de pétrole, d’atmosphère…De plus, la Carte carbone promet d’avoir uneffet redistributif : on estime que 70 % des habitantsles plus pauvres serai<strong>en</strong>t gagnants avec un telsystème 2 . En effet, les plus pauvres sont généralem<strong>en</strong>tles plus petits consommateurs d’énergie, tandisque les plus riches sont de plus gros consommateurs(grosse voiture, grosse maison, voyages <strong>en</strong>avion…). Les plus pauvres aurai<strong>en</strong>t donc des quotasexcéd<strong>en</strong>taires à rev<strong>en</strong>dre aux plus riches, opérantainsi un transfert d’arg<strong>en</strong>t (relatif…) des plusriches vers les plus pauvres.La prise <strong>en</strong> compte de l’urg<strong>en</strong>ceet de l’incertitudeTroisième point fort : la prise <strong>en</strong> compte de l’urg<strong>en</strong>ce,et notamm<strong>en</strong>t de la possibilité de points debasculem<strong>en</strong>t – par exemple <strong>en</strong> cas de grave pénurieénergétique. Avec l’aggravation du changem<strong>en</strong>tclimatique et de la crise énergétique, il est probableque nous <strong>en</strong>trions dans une longue période d’incertitudeet d’instabilité, avec de possibles rupturesd’approvisionnem<strong>en</strong>t énergétique. Ce n’est pas au1. Voir à ce sujet l’interview d’YvesCochet, pages précéd<strong>en</strong>tes.2. Selon l’étude de faisabilitécommandée par le gouvernem<strong>en</strong>tbritanniqueÜ La route de demain…D.R.


Villes <strong>en</strong> transitionÜ "Réduisez votre empreintecarbone"3. Voir "Pass Navigo et vie privée",Michael Herinx, Sil<strong>en</strong>ce n° 350,octobre 20074. Voir notamm<strong>en</strong>t Auréli<strong>en</strong> Bernier,Le Climat otage de la finance, oucomm<strong>en</strong>t le marché boursicote avecles " droits à polluer", Mille et un<strong>en</strong>uits, 20085. Voir dans cet esprit les débats surle rev<strong>en</strong>u maximal admissible,notamm<strong>en</strong>t www. salairemaximum.net6. Une monnaie fondante est unemonnaie qui perd de la valeuravec le temps, pour décourager lathésaurisation7. Mayer Hillman et Tina Fawcett,How we can save the planet,P<strong>en</strong>guin 2004, p. 126mom<strong>en</strong>t où les cuves seront vides qu’il faudra s’interrogersur les vertus du rationnem<strong>en</strong>t : c’est uneréflexion diff<strong>ici</strong>le, qui demande du temps, et il estprobable que les sociétés disposant déjà de systèmesde rationnem<strong>en</strong>t seront plus résili<strong>en</strong>tes <strong>en</strong>cas de crise énergétique majeure. L’intérêt de lacarte carbone, c’est donc que c’est un système permettantdès aujourd’hui de limiter les émissions degaz à effet de serre, mais qui se trouverait déjà prêtet mis <strong>en</strong> place pour partager l’énergie <strong>en</strong> cas depénurie.Les risques du fichage informatiqueGros point faible de la Carte carbone : tellequ’elle est généralem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>visagée, chaque personnedevrait disposer d’une carte àpuce nominative, et la faire débiterà chaque achat d’énergie primaire.La puce r<strong>en</strong>verrait à un fichierinformatique national qui c<strong>en</strong>traliseraitles données, pour suivreinstantaném<strong>en</strong>t la quantité de quotasdéjà consommés ou <strong>en</strong>coredisponibles… Cela pose bi<strong>en</strong>sûr problème à tous ceux quis’inquièt<strong>en</strong>t du fichage desdonnées privées, puisqu’ildevi<strong>en</strong>drait compliqué d’acheterdu carburant ou un billetd’avion sans que cela soit <strong>en</strong>registrépar le fichier c<strong>en</strong>tral. Voir lacontroverse sur le Pass Navigo dans lestransports parisi<strong>en</strong>s 3 .Certains propos<strong>en</strong>t donc de distribuerdes cartes non nominatives, ou bi<strong>en</strong> der<strong>en</strong>oncer au fichier informatique pour distribuerdes quotas <strong>en</strong> papier diff<strong>ici</strong>lem<strong>en</strong>tfalsifiables, sur le modèle des tickets-restaurant.Cela revi<strong>en</strong>drait certainem<strong>en</strong>t pluscher à organiser, mais peut-être est-ce leprix du droit à l’anonymat.La question de la boursedu carboneDans les projets de Carte carbone, les quotaspeuv<strong>en</strong>t être rev<strong>en</strong>dus sur un "marché du carbone",où le prix du quota est fixé <strong>en</strong> temps réel selon lerapport <strong>en</strong>tre offre et demande. Ce point fait souv<strong>en</strong>tgrincer des d<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> France, alors que lesBritanniques y voi<strong>en</strong>t rarem<strong>en</strong>t un problème.Question de culture… Ce recours aux mécanismesde marché pose de nombreux problèmes. Lesriches doiv<strong>en</strong>t-ils avoir le droit d’acheter davantagede quotas et de polluer plus, sous prétexte qu’ilssont riches ? Les pauvres ne seront-ils pas t<strong>en</strong>tés dev<strong>en</strong>dre rapidem<strong>en</strong>t les quotas dont ils aurai<strong>en</strong>tpourtant besoin plus tard ? Cela ne va-t-il pasnécessairem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>traîner une spéculation massive? On rejoint là les dénonciations des nombreuxeffets pervers de la finance carbone 4 .Etant donnée la diversité des modes de vie, unecertaine souplesse dans la circulation des quotassemble inévitable. Mais on pourrait imaginer unprix fixe (et non fluctuant) du quota de carbone,qui ne serait pas déterminé par l’offre et lademande, mais plutôt par la collectivité – ce quilimiterait considérablem<strong>en</strong>t les possibilités de spéculation.Par ailleurs, on peut imaginer une limitationdes achats de quotas supplém<strong>en</strong>taires parpersonne : par exemple, impossibilité d’acheterplus du double des quotas normalem<strong>en</strong>t alloués 5 .Yves Cochet propose quant à lui que les quotasindividuels devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t, avec le temps, de plus <strong>en</strong>plus fondants 6 et non échangeables.Le rationnem<strong>en</strong>t peut-il fonctionnerailleurs que sur une île ?Si un système de type Carte carbone était mis<strong>en</strong> place <strong>en</strong> France, on imagine que les frontaliersserai<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>tés d’acheter leur ess<strong>en</strong>ce ou depr<strong>en</strong>dre l’avion <strong>en</strong> Belgique, <strong>en</strong> Allemagne, <strong>en</strong>Italie, <strong>en</strong> Espagne, <strong>en</strong> Suisse… Le problèmese pose déjà avec les taxes surles carburants, sur l’alcool et lescigarettes, alors qu’il s’agit seulem<strong>en</strong>tde variations de prix. Avecun système de quotas, et donc deplafonnem<strong>en</strong>t des possibilités deconsommation, il ne pourrait ques’aggraver. Le fait que le Royaume-Uni soit une île et dispose de peude frontières terrestres (uniquem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> Irlande) facilite évidemm<strong>en</strong>tla mise <strong>en</strong> place durationnem<strong>en</strong>t dans ce pays ; mais,sur le contin<strong>en</strong>t, il faudrait imaginerdes systèmes d’harmonisation<strong>en</strong>tre pays limitrophes …Faut-il utiliser le mot"rationnem<strong>en</strong>t" ?De nombreux chercheurs travaillantsur le sujet évit<strong>en</strong>t de parlerde "rationnem<strong>en</strong>t", tant le motsemble chargé de connotations négatives.Ils préfèr<strong>en</strong>t donc parler de "quotas" qui sont"donnés" au début de chaque mois, et grâce auxquelsont peut év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t "gagner de l’arg<strong>en</strong>t"<strong>en</strong> les rev<strong>en</strong>dant… Il est évidemm<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>tant decontourner la question <strong>en</strong> multipliant les euphémismeset les périphrases pour éviter de bloquer ledébat par des mots qui, quelles que soi<strong>en</strong>t les précautionsprises, décl<strong>en</strong>ch<strong>en</strong>t les passions.Mais, d’un autre côté, il est peut-être plus francpour le débat de poser clairem<strong>en</strong>t les termes duproblème, même s’ils ne sont pas gais à <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre :pénurie, rationnem<strong>en</strong>t, etc. Un débat démocratiqueclair ne se construit pas sur des euphémismes,et sans doute la situation énergétique etclimatique est-elle suffisamm<strong>en</strong>t préoccupantepour être abordée de front. C’est par exemple l’avisde Mayer Hillman et Tina Fawcett : "Bi<strong>en</strong> que le mot'rationnem<strong>en</strong>t' puisse être effrayant, étant associé à desimages de privation et de restriction, il est utilisé <strong>ici</strong> defaçon délibérée pour être le plus clair possible, et pour<strong>en</strong> appeler à la consci<strong>en</strong>ce collective d’une action nationalepour l’intérêt général 7 ."L. S. & M. S. ■1 6 S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 2010


Le plus vieux m<strong>en</strong>songedu mond<strong>en</strong>e association canadi<strong>en</strong>ne, la Concertationdes luttes contre l'exploitationUsexuelle, ou Cles (lauréate du prix Egalité2010), propose un docum<strong>en</strong>taire réalisé "dansle but de prév<strong>en</strong>ir la part<strong>ici</strong>pation des jeunesfemmes et des jeunes hommes à l'industriedu sexe" <strong>en</strong> montrant sa viol<strong>en</strong>ce, <strong>en</strong>vers lesfemmes <strong>en</strong> particulier. Le plus vieux m<strong>en</strong>songedu monde, <strong>en</strong> français et <strong>en</strong> anglais, s'adresseà des jeunes de 14 à 19 ans. Il dure 30mnet on peut se r<strong>en</strong>seigner et commander surle site www.lacles.org.Agresseursexuel etpourtantsénateurmaire?Suite à la condamnation définitive,au mois de mars 2010, du sénateur-mairede Neuilly-sur-Marne(Seine-Saint-D<strong>en</strong>is) JacquesMaheas pour agression sexuelle,plusieurs associations s'inquièt<strong>en</strong>tde l'abs<strong>en</strong>ce de conséqu<strong>en</strong>ce surson mandat d'élu, à moins d'uneprocédure préfectorale de révocation.Cette condamnation est-elle,de plus, compatible avec l'appart<strong>en</strong>anceau PS ? Martine Aubry estinterrogée sur ce point... Une pétitionexiste <strong>en</strong> ligne pour que lesélus condamnés pour des viol<strong>en</strong>cessexistes et sexuelles soi<strong>en</strong>t aussisanctionnés sur le plan politique.AVFT, Association europé<strong>en</strong>necontre les viol<strong>en</strong>ces faites auxfemmes au travail, 51, boulevardBlanqui, 75013 Paris, tél. : 0145 84 24 24. Pétition :http://lapetition.be/<strong>en</strong>-ligne/petition-5678.html.Des albumspour l'égalitéet le respect<strong>en</strong>tre lesg<strong>en</strong>resL'association suisse romande Labellea déjà labellisé 250 albumsillustrés "att<strong>en</strong>tifs aux pot<strong>en</strong>tielsféminins" et contrecarrant les stéréotypesde g<strong>en</strong>re. On peut contribuerà sa sélection et se procurerdes autocollants-labels pour lesbibliothèques que l'on fréqu<strong>en</strong>te,ainsi qu'une exposition.Association Lab-elle, Perrault deJotemps, CH 1217 Meyrin,contact@lab-elle.org.Des <strong>en</strong>fantsde plus <strong>en</strong>plus tardL'âge moy<strong>en</strong> des femmes qui ontaccouché <strong>en</strong> 2009 dépasse pourla première fois 30 ans. En 1970,cet âge moy<strong>en</strong> était de 27 ans.Pour la liberté d'avortem<strong>en</strong>tOn a l'impression parfois qu'il y a une vraie coupure sur la question del'avortem<strong>en</strong>t. Une association anti-avortem<strong>en</strong>t a commandé un sondageà l'Ifop. Reconnaissons le mérite au quotidi<strong>en</strong> La Croix d'<strong>en</strong>avoir publié les résultats dans son édition du 4 mars 2010… desrésultats fort éloignés de la p<strong>en</strong>sée de l'Eglise catholique !85 % des femmes interrogées (94 % chez les cadres et professionsintellectuelles) se prononc<strong>en</strong>t pour la libertéd'avortem<strong>en</strong>t alors que seules 7 % y sont opposées(8 % sans opinion). 61 % des femmes estim<strong>en</strong>t qu'ily a trop d'avortem<strong>en</strong>ts… car comme le p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t83 % des femmes sondées, un avortem<strong>en</strong>t a desconséqu<strong>en</strong>ces au minimum psychologiques.á Dessin de Dino paru dans La Brique n°8, www.labrique.net.D.R.Les écolesmaternellesm<strong>en</strong>acéesAprès avoir fermé les petits hôpitaux,il semble que cela soit maint<strong>en</strong>antle tour des écoles maternelles.D'un côté le gouvernem<strong>en</strong>tincite à l'ouverture de crèches privées(donc payantes) de l'autre, ilpoursuit la diminution des effectifsdans les écoles.Exemple : à Quimper, la mairiesocialiste a annoncé débutdécembre 2009 la fermeture à lar<strong>en</strong>trée 2010 de trois écolesmaternelles (Petit-Parc, Jules-Ferry et Les Pommiers) au profitd'un regroupem<strong>en</strong>t dans de plusgrosses… où le manque de personnelslaisse p<strong>en</strong>ser que seuls les<strong>en</strong>fants les plus âgés seront admis.Les par<strong>en</strong>ts d'élèves ont monté descollectifs pour déf<strong>en</strong>dre ces écoles,expliquant qu'une école maternelleest aussi un c<strong>en</strong>tre de quartier, unlieu de convivialité (on peut <strong>en</strong>savoir plus par internet :http://dupetitparc.over-blog.fr).Le syndicat Sud-Education rappelleque le Bulletin off<strong>ici</strong>el del'Education nationale a publié le30 septembre 2004 une modificationdu règlem<strong>en</strong>t qui de faitn'oblige plus l'Education nationaleà accueillir les <strong>en</strong>fants avant l'âgede cinq ans contre trois avant… cequi devrait se traduire par la fermeturede la moitié des classes dematernelle.D.R.DésobéisseursRépression <strong>en</strong>pleine classe !Le 18 janvier 2010, deux personnesde l'inspection d'académiesont arrivées dans la classe deGilles Lehmann, instituteur àCondat-sur-Vi<strong>en</strong>ne, lui demandants'il allait effectuer le protocoled'évaluation de CM2 programméau niveau national. Devant sonrefus — campagne <strong>en</strong>gagée par lesDésobéisseurs — il a été immédiatem<strong>en</strong>tsusp<strong>en</strong>du et un remplaçanta pris la suite des cours. Il estaccusé de "désorganiser le servicepublic". Les syndicats ont signaléque de très nombreux <strong>en</strong>seignantsont égalem<strong>en</strong>t refusé de faire cestests d'évaluation, comme <strong>en</strong>2009. Une manifestation de souti<strong>en</strong>s'est t<strong>en</strong>ue le 22 janvier 2010à Limoges lors de la convocationde Gilles Lehman devant l'inspecteurd'académie. http://resistancepedagogique.blog4ever. com/blog.S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 20101 7


Médias■ Savoie : Radio Alto (94.8),résid<strong>en</strong>ce La Madeleine, 73340Leschraines, tél. : 04 79 54 1989, www.radioalto.info. Cetteradio associative située dans lesBauges programme des émissionssur l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et la mise <strong>en</strong>valeur du cadre de vie. Il y a <strong>en</strong>particulier l'émission Alter Actif(mardi à 18h, mercredi à 4h, jeudià 20h15, v<strong>en</strong>dredi à 10h, samedi à18h) qui prés<strong>en</strong>te des acteurs<strong>en</strong>gagés dans les alternatives :écoconstruction, énergies r<strong>en</strong>ouvelables,santé, éducation alternative,jardinage bio… Egalem<strong>en</strong>t Lesracines du futur qui prés<strong>en</strong>te lesactions des associations et desg<strong>en</strong>s qui font bouger les Bauges,Coton tige qui nettoie les oreillesavec des débats politiques etsociologiques…■ Le Poulpe multipot<strong>en</strong>t,Institut Pacôme, 7, rue del'Aimant, 67000 Strasbourg,http://institutpacome.free.fr.Revue bricolo-écolo pour la jeunessequi paraît tous les six mois.Les deux pages de BD paruesdans le numéro de mars 2010 "leB.A.Ba du jardinage de Buch-à-Échange publ<strong>ici</strong>taireBarbiche" <strong>en</strong> sont extraites et sonauteur a été prés<strong>en</strong>té dans le premierreportage du numéro de janvier2010. Le n°3 (l'eau), le n°4(la folie) et bi<strong>en</strong>tôt le n°5 (lesabeilles) sont disponibles contre5 € l'un + 2 € de frais de portforfaitaire. D'autres publicationssont prés<strong>en</strong>tées sur le site internet.Médiasalternatifs<strong>en</strong> difficultéLa crise a des conséqu<strong>en</strong>ces deplus <strong>en</strong> plus s<strong>en</strong>sibles sur le tauxde réabonnem<strong>en</strong>t des revues alternatives.Nous recevons de multiplesappels à l'aide. Après LeRavi qui a réussi à réunir lasomme nécessaire fin 2009 pourpoursuivre, nous avons reçu depuisdébut 2010, des appels à l'aide deCassandre, de Transrural,d'Esprit Village… et il y a sansdoute des revues qui s'arrêt<strong>en</strong>tsans que nous le sachions.■ Le Ravi, La Tchatche,11, boulevard National, 13001Marseille, tél. : 04 91 08 78 77,www.leravi.org.FEVE, Formationet expérim<strong>en</strong>tationau vivre <strong>en</strong>sembleSuite à une r<strong>en</strong>contre forte avec Rajagopal, un leader indi<strong>en</strong> nonviol<strong>en</strong>t(voir <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> dans le numéro de Sil<strong>en</strong>ce de janvier 2010)et après une année de réflexions int<strong>en</strong>ses, la communauté del'Arche de Saint-Antoine, dans l'Isère, lance le projet FÈVE dont le premiercycle débutera <strong>en</strong> octobre 2010.La communauté de l’Arche de Saint-Antoine expérim<strong>en</strong>te le VivreEnsemble par des moy<strong>en</strong>s non-viol<strong>en</strong>ts depuis 1987. Elle fait partie dela Communauté de l’Arche, Non Viol<strong>en</strong>ce et Spiritualité, fondée parLanza del Vasto, qui expérim<strong>en</strong>te la vie communautaire depuis plus de60 ans.La FÈVE vise à donner un bagage solide de formation à la non-viol<strong>en</strong>ceet d’expérim<strong>en</strong>tation du Vivre <strong>en</strong>semble à des personnes de 22 à 35 ansqui sont <strong>en</strong> recherche ou <strong>en</strong> réflexion sur leur av<strong>en</strong>ir et/ou qui souhait<strong>en</strong>tse mettre <strong>en</strong> route pour part<strong>ici</strong>per à des projets qui comport<strong>en</strong>t unedim<strong>en</strong>sion collective, <strong>en</strong> cohér<strong>en</strong>ce avec leurs valeurs. Ce projet a aussipour objectif de créer un réseau de souti<strong>en</strong> et de partage d’initiatives, <strong>en</strong>li<strong>en</strong> avec la communauté de l’Arche de Saint-Antoine.Il s’agit d’un cycle de formation de deux ans.La première année se déroule au sein de la communauté de Saint-Antoine, afin de vivre une expéri<strong>en</strong>ce collective concrète (activités et servicescommunautaires). Une formation théorique transmise par desinterv<strong>en</strong>ants extérieurs et internes à la communauté complète cette mise<strong>en</strong> pratique (Jean-Marie Muller, Thomas d’Ansembourg, Bernard Ginisty,Hervé Ott, El<strong>en</strong>a Lasida, Rajagopal P.V., <strong>en</strong>tre autres…)La deuxième année est structurée par des regroupem<strong>en</strong>ts, sur la gestionde groupe, la mise <strong>en</strong> place et l'accompagnem<strong>en</strong>t de projet. Pour ceuxqui le souhait<strong>en</strong>t, elle peut être complétée par la poursuite de la formationcommunautaire. Cela permet une implication plus importante dansle fonctionnem<strong>en</strong>t de la communauté, et un approfondissem<strong>en</strong>t dessavoir-faire visant à l’autonomie (faire le pain, plomberie, électr<strong>ici</strong>té,etc.) avec l’aide d’un tuteur.Le temps de crise actuel que vit notre société révèle un réel besoin dechangem<strong>en</strong>t. Le modèle social des dernières déc<strong>en</strong>nies, fondé sur l’individualisme,la compétition et la poursuite de la réussite économique, n’estplus souhaitable.Au niveau humain, il a induit la rupture des li<strong>en</strong>s sociaux traditionnels,sans les remplacer par d’autres. La plupart des hommes et des femmesde notre société viv<strong>en</strong>t dans une grande solitude.Au niveau économique, il a normalisé un système où le profit économiquejustifie tout, même les pires injustices. En plus, il n’est pas ext<strong>en</strong>sible àl’<strong>en</strong>semble de la planète : de moins <strong>en</strong> moins de personnes peuv<strong>en</strong>t se lepayer.Au niveau écologique, il conduit à la destruction de la planète.Il est nécessaire alors de réappr<strong>en</strong>dre l’art du « Vivre Ensemble » : larelation, le partage, l’agir <strong>en</strong>semble pour le bi<strong>en</strong> de tous. Réappr<strong>en</strong>dre larichesse d’une vie simple fondée sur la solidarité humaine et le respectde la création. Appr<strong>en</strong>dre aussi à nous positionner de façon non-viol<strong>en</strong>teface à l’injustice.Notre époque nous invite à construire l’av<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> mettant <strong>en</strong> place desprojets alternatifs différ<strong>en</strong>ts des propositions traditionnelles. Il nous faudraréinv<strong>en</strong>ter le travail, une nouvelle façon de gagner notre vie, une nouvellefaçon de vivre, une nouvelle façon d’être. Nous devrons réappr<strong>en</strong>dreà dev<strong>en</strong>ir vraim<strong>en</strong>t des acteurs de notre société avec d’autres et ne plusatt<strong>en</strong>dre qu’on nous apporte des solutions pour notre av<strong>en</strong>ir : cet av<strong>en</strong>ir,nous devrons le créer de nos cœurs et de nos mains. Et il peut être trèsbeau.Chaque jour naiss<strong>en</strong>t de nouveaux projets qui vont dans ce s<strong>en</strong>s. Si certainsd’<strong>en</strong>tre eux aboutiss<strong>en</strong>t, beaucoup échou<strong>en</strong>t, souv<strong>en</strong>t à cause deconflits mal gérés. Vivre <strong>en</strong>semble, ça s’appr<strong>en</strong>d !Margalida Reus,responsable de la communauté■ FÈVE Arche de Saint-Antoine 38160 Saint-Antoine-l’Abbaye,tél. : 04.76.36.45.97, www.feve-nv.com1 8 S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 2010


■ Cassandre, Horschamp 16, rueGirardon, 75018 Paris, tél. : 0140 35 00 98, www.horschamp.org.■ Transrural initiatives, 2, ruePaul-Escudier, 75009 Paris,tél. : 01 48 74 52 88,www.transrural-initiatives.org.■ Esprit Village, La Caillère,61100 La Carneille,www.village.tm.fr.Séjours pour <strong>en</strong>fantsLe PetitprinceLe Petit prince est une associationqui organise des séjours pourles <strong>en</strong>fants avec comme objectifsd'utiliser la relation à la naturecomme vecteur d’<strong>en</strong>traide, de solidarité,d’efforts et aussi de joie ;de faire l’appr<strong>en</strong>tissage de l’autonomieet de son corollaire la responsabilisation; de susciter le respectde soi pour éveiller celui del’autre et celui de la nature ; defavoriser ainsi l’émerg<strong>en</strong>ce devaleurs citoy<strong>en</strong>nes sans avoir à lesimposer de l’extérieur ; d'éveilleraux questions du bi<strong>en</strong>-être, del’alim<strong>en</strong>tation, de l’équilibre ducorps, à l’écoute des besoins, etleur satisfaction par des voiespositives. Tout cela pour susciterle goût de la vie et l’ouverture auxautres. L'association propose pourcela des activités incluant les jeuxcoopératifs, le théâtre-action, lacuisine de plantes sauvages, lebivouac dans la nature… C<strong>en</strong>trede vacances dans un château <strong>en</strong>Auvergne. Le Petit prince, 11,chemin de Lauris, 84160Cad<strong>en</strong>et, tél. : 04 90 68 10 00,www.lepetitprince.asso.fr.Val-de-MarneTous lesmaquis !Le groupe Tous les maquis est ungroupe de la fédération anarchistedans le Val-de-Marne. Il rassembledes personnes de Saint-Maur-des-Fossés, Créteil et des<strong>en</strong>virons. Plusieurs membres de cegroupe prépar<strong>en</strong>t et anim<strong>en</strong>tl’émission écolo-libertaire LesMangeux d’Terre, diffusée surRadio libertaire le 1 er lundi dumois à 18h00. (89.4 Mhz <strong>en</strong>région parisi<strong>en</strong>ne et sur internet :rl.federation-anarchiste.org)contact de l’émission : lesmangeuxdeterre@no-log.org.Le groupetravaille sur la question de ladécroissance libertaire (réunions,débats, articles…). Contact dugroupe : touslesmaquis@voilà.fr.MorbihanLe pot communL'association Le Pot commun est née <strong>en</strong> 2004 avec comme objectifde redynamiser le li<strong>en</strong> social et culturel à Rochefort-<strong>en</strong>-Terre.L'association a ouvert Le café de la P<strong>en</strong>te où l'on trouve une épicerie-groupem<strong>en</strong>td'achat… et deux associations : Ingalãn (promotion etdéveloppem<strong>en</strong>t du commerce équitable <strong>en</strong> Bretagne rev<strong>en</strong>diquant lanotion Nord/Nord) et Souliers (promotion du cinéma d’animation amateur<strong>en</strong> milieu rural). Cinq salariés et une dizaine de bénévoles travaill<strong>en</strong>tdans les locaux. En octobre 2009, le bâtim<strong>en</strong>t dans lequel ils sont installésest mis <strong>en</strong> v<strong>en</strong>te et il est décidé de l'acheter pour ne pas disparaître. Ilest possible d'aider soit <strong>en</strong> faisant un don à l'association, soit <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>antcontact pour acheter des parts de la société <strong>en</strong> constitution. AssociationLe Pot commun, Le café de la P<strong>en</strong>te, 9, route du Vieux-Bourg, 56220Rochefort-<strong>en</strong>-Terre, tél. : 02 97 43 40 11.EspagneUne assuranceéthiqueet solidaireAprès les banques alternatives, lesEspagnols sont <strong>en</strong> train dedébattre d'ét<strong>en</strong>dre le concept auxassurances. Celles-ci représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>teffectivem<strong>en</strong>t une part importantedes placem<strong>en</strong>ts financiers. Laréflexion pourrait déboucher surMarseilleA vos cartons !Il est possible de faireson mobilier <strong>en</strong> cartons…<strong>en</strong> recyclantde vieux emballages. Avos cartons propose soitdes meubles au designcontemporain tout fait,soit des plans pour lesréaliser, soit des atelierspour vous accompagnerdans la réalisation devos propres meubles(autour de Marseille).A vos cartons,Stéphanie Santoromito,tél. : 06 10 64 60 03,www.avoscartons.com.une nouvelle forme de… mutuellebasée sur la transpar<strong>en</strong>ce des placem<strong>en</strong>ts.Pour ceux qui lis<strong>en</strong>t l'espagnol,on peut <strong>en</strong> savoir plus surle site www.ethsi.net.LozèreDe pierreset de plantesL'association De pierres et deplantes propose l'échange desplantes méd<strong>ici</strong>nales <strong>en</strong> toute liberté.Pas d'arg<strong>en</strong>t, juste desD.R.D.R.D.R.D.R.échanges sous toutes les formessouhaitées : bénévolat, volontariat,stage, troc, Sel, Jeu, don…Le jardin est ouvert de mars ànovembre, <strong>en</strong> été, il faut prév<strong>en</strong>irau moins quinze jours à l'avancede sa v<strong>en</strong>ue. Le jardin est ouvertpour des r<strong>en</strong>contres cév<strong>en</strong>oles<strong>en</strong>tre fanas de tisanes, pour partagerde jolis instants, se reposer,jardiner, appr<strong>en</strong>dre, bricoler… etsauver des terrasses fragiles. Depierres et de plantes, 48800 Piedde-Borne,tél. : 04 66 46 40 04.D.R.D.R.


Échange publ<strong>ici</strong>taireEPRAucunechance des'exporter !Selon une étude de l'Ag<strong>en</strong>ce internationalede l'énergie et del'Ag<strong>en</strong>ce pour l'énergie nucléaire,le prix du mégawattheure devraitêtre pour l'EPR compris <strong>en</strong>tre 56et 92 $ contre 29 à 42 $ pour lesréacteurs Kepco <strong>en</strong> Corée du Sud,30 à 44 $ pour le réacteur chinoisCPR-1000 et 43 à 68 $ pour leréacteur russe VVER-1150. Doncl'EPR français est deux fois tropcher pour pouvoir s'exporter.Fermeturedu derniersurgénérateurAlors que Superphénix qui n'ajamais fonctionné correctem<strong>en</strong>t, aété arrêté <strong>en</strong> juin 1997 ; il restaitun autre surgénérateur <strong>en</strong>core <strong>en</strong>fonctionnem<strong>en</strong>t : celui deMarcoule, Phénix, qui avec unepuissance quatre fois moindre, a àpeu près fonctionné. Le 12 septembre2009, le CEA et EDF ontannoncé son arrêt définitif. Il étaitâgé de 35 ans. Cette technologieutilise du plutonium au lieu del'uranium et du sodium commefluide caloporteur au lieu de lavapeur d'eau. Le sodium a la particularitéde s'<strong>en</strong>flammer aucontact de l'air et d'exploser aucontact de l'eau, ce qui <strong>en</strong> r<strong>en</strong>d lamanipulation très diff<strong>ici</strong>le.Tellem<strong>en</strong>t diff<strong>ici</strong>le que depuis1997, il n'a toujours pas été possiblede le sortir du réacteurSuperphénix où il y <strong>en</strong> a 5000tonnes.Br<strong>en</strong>nilisDémantèlem<strong>en</strong>treportéCe petit réacteur (70 MW) quin'a fonctionné que 18 ans (1967à 1985) aurait pu servir de modèlepour s'essayer au démantèlem<strong>en</strong>td'un réacteur nucléaire.Mais depuis 1985, les difficultéss'accumul<strong>en</strong>t. De 1985 à 1997, ila été procédé à l'arrêt du réacteur.De 1997 à 2006, au nettoyagedes parties externes. La troisièmephase devait être organisée àpartir de 2006, mais le 6 juinQu’est-ce que vous voulez savoir ? Ce qu’estun déchet à vie longue ? Si on pr<strong>en</strong>d le chlore36, il y <strong>en</strong> aura pour un million d’années.Quant à savoir si les fûts de confinem<strong>en</strong>t vontfuir, eh bi<strong>en</strong> oui, ce sera le cas un jour.Jean-Paul Baillet, secrétaire général de l’Andra, dans un mom<strong>en</strong>t d'énervem<strong>en</strong>t,lors d'une réunion sur l'<strong>en</strong>fouissem<strong>en</strong>t des déchets qui s'est t<strong>en</strong>ue le 1 er juillet2009 à Auxon, dans l'Aube.2007, le Réseau Sortir dunucléaire a obt<strong>en</strong>u l'annulation dudécret autorisant les travauxdevant le Conseil d'Etat; montrantque le dossier déposé par EDFn'est pas complet. Le Réseau r<strong>en</strong>dalors publics des docum<strong>en</strong>ts indiquantdes pollutions dont les plusdangereuses conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t du plutonium.Une nouvelle <strong>en</strong>quêtepublique se déroule et, le 15 mars2010, les commissaires donn<strong>en</strong>tun avis négatif. Ils demand<strong>en</strong>t uninv<strong>en</strong>taire de l'état radiologique,relèv<strong>en</strong>t l'abs<strong>en</strong>ce de lieu de stockagepour les déchets (un sit<strong>en</strong>'est pas prévu à Bugey avant2014). Ils constat<strong>en</strong>t que ri<strong>en</strong> nepresse : plus on att<strong>en</strong>d, plus laradioactivité diminue. Ils condamn<strong>en</strong>tdonc l'empressem<strong>en</strong>t d'EDFqui voudrait prouver qu'unà Le réacteur de Br<strong>en</strong>nilis… <strong>en</strong> pleine nature.démantèlem<strong>en</strong>t est possible… Anoter que le coût annoncé del'opération a déjà été multipliépar 20 depuis 1985. Le 28 mars2010, le Réseau Sortir dunucléaire a demandé qu'un débatnational soit organisé sur la questiondu démantèlem<strong>en</strong>t poursavoir qui va payer. Il rappelle quela cour des comptes a estimé queles réserves financières d'EDFpour le démantèlem<strong>en</strong>t des autresréacteurs sont pour le mom<strong>en</strong>t"embryonnaires" : ce sont des c<strong>en</strong>tainesde milliards d'euros (onparle d'au moins 300 !) qu'il vafalloir sortir ! Qui va payer ? Unepétition est <strong>en</strong> ligne pour appuyerla demande de débat :http://www.sortirdunucleaire.org/dossiers/petition-debat-demantelem<strong>en</strong>t.html10 réacteurs à l'arrêtAlors que les antinucléaires se mobilis<strong>en</strong>t pour obt<strong>en</strong>ir la fermeture dupremier réacteur à eau pressurisée à Fess<strong>en</strong>heim, vo<strong>ici</strong> ce qu'il <strong>en</strong> estdes réacteurs déjà arrêtés <strong>en</strong> France :• Br<strong>en</strong>nilis 1967-1985 18 ans• Bugey 1 1972-1994 22 ans• Chinon A1 1963-1973 10 ans• Chinon A2 1965-1985 20 ans• Chinon A3 1966-1990 24 ans• Chooz A 1966-1991 25 ans• Creys-Malville (Superphénix) 1986-1997 13 ans• Marcoule (Phénix) 1974-2009 35 ans• Saint-Laur<strong>en</strong>t 1 1969-1990 21 ans• Saint-Laur<strong>en</strong>t 2 1971-1992 21 ansSeul réacteur à avoir dépassé l'âge de Fess<strong>en</strong>heim, le réacteur Phénixa connu plus de dix ans d'arrêt à partir de 1990. Il n'a été maint<strong>en</strong>u<strong>en</strong> fonctionnem<strong>en</strong>t que parce qu'il était le seul réacteur surgénérateur.Cela a coûté une fortune.Perline2 0 S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 2010


D.R.MilitarisationLes énergies alternatives sous lecontrôle de l'armée ? Le CEA,Commissariat à l'énergie atomique,organisme dép<strong>en</strong>dant desMinistères de la Déf<strong>en</strong>se et del'Industrie, créé <strong>en</strong> 1945 pourmettre <strong>en</strong> place la bombe atomique,vi<strong>en</strong>t de changer de nompour dev<strong>en</strong>ir le Commissariat àl'énergie atomique et aux énergiesalternatives (décret du 10 mars2010). Les photopiles étai<strong>en</strong>t déjàfortem<strong>en</strong>t militarisées (elles ontété initialem<strong>en</strong>t produites pouralim<strong>en</strong>ter des satellites militaires).L'armée va maint<strong>en</strong>antessayer de contrôler les autressources d'énergie !LorraineDe l'OTANà EDFEDF devrait installer d'<strong>ici</strong> 2012,425 hectares de photopiles surl'anci<strong>en</strong>ne base militaire del'OTAN à Toul-Rosières (Meurtheet-Moselle)dont les terrainsapparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à l'Etat. Celareprés<strong>en</strong>te une puissance de 143MW. Ce sera la plus grosse c<strong>en</strong>tralesolaire de France. Le chantierde deux ans emploiera 150personnes. La c<strong>en</strong>trale <strong>en</strong>emploiera <strong>en</strong>suite une quinzaine.ManchePremièrecommunechezEnercoopLa commune de Chefresne, àquelques kilomètres deFlamanville, s'était prononcée <strong>en</strong>2005 contre la construction del'EPR. Elle a <strong>en</strong>suite essayé des'opposer au projet de nouvelleslignes THT. Profitant du r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>tdu contrat de fournitured'électr<strong>ici</strong>té, la commune a fait unappel d'offres incluant une clauseéthique et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale… Et,le 18 mars 2010, c'est Enercoopqui a fait la meilleure offre. C'estla première commune cli<strong>en</strong>te pourl'opérateur qui garantit un approvisionnem<strong>en</strong>t100 % r<strong>en</strong>ouvelable.L'offre est un peu pluschère que d'autres opérateurs,mais la commune a fait ce choix<strong>en</strong> mettant <strong>en</strong> place <strong>en</strong> parallèleun diagnostic pour économiserl’électr<strong>ici</strong>té et rester à budgetconstant. A cette date, Enercoopcompte 4800 cli<strong>en</strong>ts particulierset 700 professionnels (dont leslocaux de S!l<strong>en</strong>ce). Enercoop, 11,rue des Réglises, 75020 Paris,tél. : 0811 093 099, www.<strong>en</strong>ercoop.fr.DubaïUn immeublede grandehauteur àénergiepositive ?D.R.Jusqu'à maint<strong>en</strong>ant, lesimmeubles de grande hauteur sontdes gouffres énergétiques. Unbureau d'étude Studied impact aprés<strong>en</strong>té à Dubaï un projet d'immeublede 50 étages(130 000 m 2 ) qui produirait jusqu'à10 fois plus d'énergie qu'iln'<strong>en</strong> consomme. Pour cela l'immeubleest construit à l'arrièred'un four à conc<strong>en</strong>tration solaire.Des miroirs converg<strong>en</strong>t vers uneconduite où l'eau est vaporisée à500°C, vapeur qui fait tourner desturbines. Au sommet de l'immeuble,se trouverait une grandeéoli<strong>en</strong>ne de 5 MW (les plusgrosses existantes aujourd'hui).Les parois extérieures restantesserai<strong>en</strong>t de plus tapissées de photopiles.Au total, la tour produiraitchaque année <strong>en</strong>viron20 000 kWh de plus qu'elle n'<strong>en</strong>Tous pour les r<strong>en</strong>ouvelablesL'Ademe, Ag<strong>en</strong>ce de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et de la maîtrise de l'énergie, apublié début mars 2010 son baromètre sur les Français et lesénergies r<strong>en</strong>ouvelables : 97 % d'<strong>en</strong>tre eux sont favorables au développem<strong>en</strong>tdes énergies r<strong>en</strong>ouvelables. Un chiffre stable depuis quatreans. 85 % sont capables de citer au moins une énergie r<strong>en</strong>ouvelable…contre 68 % <strong>en</strong> 2005. Le solaire est vu comme l'énergie la plus propre :96 % sont favorables à l'installation de capteurs sur des bâtim<strong>en</strong>tspublics, 88 % sur un toit voisin de son habitation… 97 % sur sonpropre toit. Les éoli<strong>en</strong>nes arriv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> deuxième, mais pos<strong>en</strong>t des problèmesd'esthétisme pour 61 % des sondés et de nuisances sonores(pour 58 %) et les g<strong>en</strong>s souhait<strong>en</strong>t majoritairem<strong>en</strong>t qu'elles soi<strong>en</strong>t àplus d'un km de chez soi.Danemark : exportateurd'électr<strong>ici</strong>té éoli<strong>en</strong>ne.En 2009, l'électr<strong>ici</strong>té éoli<strong>en</strong>ne a atteint 19 %de la production du pays. Mais cela avec degrosses variations. Certains jours v<strong>en</strong>tés, laproduction éoli<strong>en</strong>ne a couvert ponctuellem<strong>en</strong>tla totalité de la consommation et des exportationsont même eu lieu vers la Pologne. Legouvernem<strong>en</strong>t s'est fixé comme but de diminuersa consommation totale d'énergie de 2 %d'<strong>ici</strong> 2011 et 4 % d'<strong>ici</strong> 2020… afin qu'<strong>en</strong> 2025,la consommation soit la même qu'<strong>en</strong> 1975.consomme… ce qui rembourseraitce que consomme sa construction<strong>en</strong> moins de vingt ans. Pour quecela marche, il ne faut pas qu'il yait d'ombre sur l'immeuble, ce quiest <strong>en</strong> contradiction avec un habitatd<strong>en</strong>se. Quant au prix, il doitêtre faramineux. Images surhttp://studiedimpact.com/sustainable5.shtml.Eoli<strong>en</strong>■ Sénégal : parc près de Dakar.Le gouvernem<strong>en</strong>t sénégalais aannoncé le 9 mars 2010 le lancem<strong>en</strong>tde la construction d'un parcéoli<strong>en</strong> à Taïba Ndiaye (5 km de lacôte atlantique, à 80 km au nordde Dakar) d'une puissance de125 MW. Les éoli<strong>en</strong>nes devrai<strong>en</strong>tfonctionner dès 2011.■ Aude : quatre éoli<strong>en</strong>nes àdémonter ? Le parc éoli<strong>en</strong> deNévian (21 machines de 72 m dehaut), à proximité de Narbonne,est-il installé trop près des lieuxd'habitation d'une famille propriétairedu domaine viticole deBouquignan qui sont au pied desmâts ? Le 4 février 2010, le tribunalde grande instance deMontpellier a jugé que oui. Nonseulem<strong>en</strong>t la Compagnie des V<strong>en</strong>tspropriétaire est condamnée à verser500 000 € pour trouble visuel<strong>en</strong>traînant une perte de valeurfoncière, mais <strong>en</strong> plus, le tribunaldemande que soi<strong>en</strong>t démontées lesquatre éoli<strong>en</strong>nes les plus prochesdes habitations. L'industriel a faitappel. (L'Indép<strong>en</strong>dant, 6 mars2010).D.R.S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 20102 1


K<strong>en</strong>yaLe poids desharicots vertsIls vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t du K<strong>en</strong>ya, sont bi<strong>en</strong>rangés dans des barquettes et sontv<strong>en</strong>dus dans les magasins etmême sur les marchés : les haricotsverts du K<strong>en</strong>ya. Dans ce pays,ils occup<strong>en</strong>t 10 % des terres agricoles,les meilleures. Le K<strong>en</strong>ya <strong>en</strong>exporte 25 000 tonnes par an. Leharicot vert nécessite 2000tonnes d'eau à l'hectare. Uneaberration dans un pays où undixième de la population ne disposeque de deux litres d'eau parjour pour survivre. On ne parlemême pas du kérosène qu'il fautpour les am<strong>en</strong>er chez nous. (source: Eaux et rivières de Bretagne,hiver 2010)Commerce équitableLe grandn'importequoi…Une publ<strong>ici</strong>té parue dans leCourrier international, débutmars 2010, montre le dirigeantd'AlterEco, Tristan Lecomte, trèsfier de son contrat de téléphoneportable. La publ<strong>ici</strong>té est pour undes trois opérateurs de téléphoniemobile. Alors que ces trois opérateursont été condamnés fin 2005à 534 millions d'euros d'am<strong>en</strong>despour s'être <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dus pour pratiquerdes prix élevés sur le dos duconsommateur, le slogan de la pubest "Le commerce équitable nes’arrête jamais, mon opérateur l’aEric DeMildt & Tineke D'Haese / Oxfamcompris". Nul doute que le messageest bon pour l'opérateur, maispour le commerce équitable ? Ungros chèque pour Alter Eco sansdoute, chèque redistribué à tousles petits producteurs… qui euxn'ont sans doute pas <strong>en</strong>core detéléphones portables.Courir <strong>ici</strong>pour aiderlà-basL'association de solidarité internationaleOxfam organise les 12et 13 juin 2010 dans le parc duMorvan une nouvelle édition d'unemarche sportive par équipes.Chaque équipe de quatre personnesparcourt 100 km <strong>en</strong> moinsde 30 h. Pour s'inscrire à la course,chaque équipe s'<strong>en</strong>gage à collecterpour au moins 1500 € dedons qui serviront à des projetssuivis par Oxfam dans le Sud.Cette course se ti<strong>en</strong>t dans un paysdiffér<strong>en</strong>t depuis 1981 (elle a comm<strong>en</strong>céà Hong-Kong). Cette course<strong>en</strong> France marquera la 10 e édition.Oxfam France - Agir <strong>ici</strong>,104, rue Oberkampf, 75011Paris, tél : 01 56 98 24 40,www.oxfamfrance.org.D.R.De la hauteurdu pédalierPour éviter que les pédales netouch<strong>en</strong>t le sol lorsque l'onp<strong>en</strong>che le vélo, les VTT ont souv<strong>en</strong>tdes pédaliers rehaussés(<strong>en</strong>tre 30 et 35 cm <strong>en</strong>tre la pédaleà l'horizontale et le sol au lieude 27,5 cm sur les vélos classiques).Une petite modificationtechnique… qui a des conséqu<strong>en</strong>cespolitiques ! Pour pédalerde manière efficace, il faut remonterla selle jusqu'à ce que, talonposé sur la pédale, la jambe soitt<strong>en</strong>due. Lorsque c'est le cas, pourvous arrêter avec un vélo classique,vous pouvez tout justemettre la pointe du pied par terre<strong>en</strong> p<strong>en</strong>chant un peu le vélo. Si,comme sur les VTT (et parfois lesVTC) le pédalier est plus haut, leseul moy<strong>en</strong> de mettre pied à terre(et cela arrive souv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ville),est soit de desc<strong>en</strong>dre de la selle àchaque fois, soit de baisser laselle… ce que font la plupart desutilisateurs amateurs.Conséqu<strong>en</strong>ce : avec une jambe quin'est alors plus dépliée à chaquetour de pédale, on se fatigue trèsvite… et on se dégoutte alors duvélo. La mode pour les <strong>en</strong>fantsétant au VTT, <strong>en</strong> achetant ce typede vélo, au pédalier rehaussé, vousleur donnez l'impression que levélo est très fatigant. Mieux vautopter pour des pédaliers à hauteurde 27,5 cm. (source : CADRMulhouse)Bus cyclistesPrés<strong>en</strong>te dans plusieurs villes(nombre d'itinéraires : Toulouse41, Paris 39, Chambéry 8,Marseille 4, Lyon 4, Bordeaux 2,Gr<strong>en</strong>oble 2, Mulhouse 2, Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce 1, Reims 1, Nice 1) l'associationBus cyclistes proposedes itinéraires groupés pour lespersonnes qui font la liaisondom<strong>ici</strong>le-travail à vélo et qui souhait<strong>en</strong>temprunter des itinérairesles moins dangereux possibles.Organisation Bus Cyclistes, LeClos des Cèdres 1, A33, 20, rueVictor-Hugo, 31700Cornebarrieu, tél. : 06 29 61 6685, www.buscyclistes.org.LyonPour une villesans voitureUn nouveau collectif lyonnaisPour une villesans voiturerepr<strong>en</strong>d le flambeaude l'associationRegroupem<strong>en</strong>tpour une villesans voiture,qui s'est dissoute.Figurede proue desmilitants cyclistesdes années 1990,cette association compteparmi ses coups d’éclat l’organisationde manifestations à vélo,dont une action sous le tunnel deFourvière, et la diffusion régulièrede tracts et d’un journalL'illusion. Tout cela à une époqueoù la voiture était reine à Lyon etle vélo totalem<strong>en</strong>t abs<strong>en</strong>t desconsidérations politiques. Même sile discours s'est infléchi, beaucoupreste à faire pour lutter contrel'idéologie de la voiture. Le collectifse mobilise actuellem<strong>en</strong>tcontre la construction d'un parkingdes Tables Claudi<strong>en</strong>nes. C<strong>en</strong>ouveau parking ne peut se faire<strong>en</strong> souterrain… à cause de larichesse archéologique du sous-solet se fera donc <strong>en</strong> immeuble dansun des quartiers anci<strong>en</strong>s lesplus d<strong>en</strong>ses d'Europe,la Croix-Rousse,absolum<strong>en</strong>t pasprévu pouraccueillir desvoitures. Unquartier qui avocation àdev<strong>en</strong>ir piéton.Pour plus d'informationsetpour rejoindre lecollectif :http://sansvoitures.free.fr.Contact : sansvoitures@yahoo.fr.2 2 S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 2010


Transports■ Morts de la route. Trois tuéssur quatre sont des hommes demême que deux blessés sur trois.Les 18-25 ans représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t 21 %des tués, 22 % des blessés…alors qu'ils ne représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t que9 % de la population. 16,5 % desvictimes sont des motards… alorsqu'ils ne représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t qu'1% dutrafic !■ Place de la voiture. Selon lesstatistiques de l'Insee, <strong>en</strong> 2006,9,1 % du territoire est "artif<strong>ici</strong>alisé"(20 % <strong>en</strong> Ile-de-France). Ces9,1 % se partag<strong>en</strong>t ainsi : 1,4 %pour le bâti (logem<strong>en</strong>t, usines,commerces…), 3,9 % pour lessols "nus" (gazons, chantiers, terrainsvagues)… et 3,7 % pour lesroutes et les parkings. La voiture,qui, à 90 %, a comme fonctiond'occuper une place de stationnem<strong>en</strong>t,nécessite donc plus dudouble de surface que le bâti(2,64 exactem<strong>en</strong>t) !LesGre<strong>en</strong>washerslav<strong>en</strong>t plusvertLes "Gre<strong>en</strong>washers" ont frappé àl'occasion du salon de l'automobilede G<strong>en</strong>ève le 12 mars 2010.Ces spécialistes <strong>en</strong> éco-blanchim<strong>en</strong>tsont allés verdir un 4x4d'une sous-marque de R<strong>en</strong>ault,Dacia, pour déculpabiliser lescli<strong>en</strong>ts pot<strong>en</strong>tiels quant à sonimpact sur le climat. Se réappropriantla fameuse phrase du chefde l'Etat français : "L'écologie, çacomm<strong>en</strong>ce à bi<strong>en</strong> faire" et "Oui àla croissance verte", ils ont distribuédes badges à l'image deClaude Allègre, leur m<strong>en</strong>tor, ainsique des lunettes vertes permettantde verdir la réalité automobile,alors que d'autres recouvrai<strong>en</strong>t le4x4 d'un tissu vert. A traverscette action, les militants d'Agirpour l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t dénonc<strong>en</strong>t ledouble langage dev<strong>en</strong>u coutumierdu marketing automobile. Leurslogan : "Vous avez un problèmed'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t ? Nous sommeslà pour verdir artif<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>tvotre image !". Voirhttp://j.mp/LesGre<strong>en</strong>Washers.Agir pour l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, 2, ruedu Nord, 75018 Paris.MontagneEt si vouschangiezd'approche ?L'association Moutain wildernesslance pour la quatrième fois unconcours 'Et si vous changiezd'approche ?" qui propose, horstechn<strong>ici</strong>té d'une sortie <strong>en</strong> montagne,de raconter sous une formede son choix (écrit, photo, dessin…)comm<strong>en</strong>t vous vous êtesorganisé pour faire cette sortie <strong>en</strong>utilisant le moins possible demoy<strong>en</strong> de transport polluant,comm<strong>en</strong>t vous vous êtes appuyéssur les ressources locales et avezété solidaires avec les habitantsde la montagne. Le concours estouvert jusqu'au 15 septembre2010. Mountain wilderness, 5,place Bir-Hakeim, 38000Gr<strong>en</strong>oble, tél. : 04 76 01 89 08,www.mountainwilderness.fr.Hautes-AlpesRetour del'A51 !L'autoroute A51 <strong>en</strong>tre Gr<strong>en</strong>obleet Marseille par la vallée de laDurance n'a jamais été complètem<strong>en</strong>tréalisée : le passage dans lesmontagnes du Trièves se révélantfort coûteux.Les écologistes p<strong>en</strong>sai<strong>en</strong>t avoirobt<strong>en</strong>u l'abandon du projet depuis2005… mais vo<strong>ici</strong> que des élusdes Hautes-Alpes ont relancé leprojet au mom<strong>en</strong>t des électionsrégionales et que Michel Vauzelle,candidat socialiste, leur a donnéson souti<strong>en</strong>.Europe-Ecologie a immédiatem<strong>en</strong>tréagi <strong>en</strong> rappelant qu'avecla somme que cela coûterait (2,5milliards d'euros), il y avait mieuxà faire : améliorer les liaisons ferroviaires<strong>en</strong>tre Gr<strong>en</strong>oble etVeynes, percem<strong>en</strong>t d'un tunnelpour joindre Briançon à la valléede Suze et donc s'ouvrir à l'Italie,réouverture de la ligne Sisteron-Digne pour faire le li<strong>en</strong> avec laligne Digne-Nice, électrificationdes lignes, et quand même améliorationdes nationales existantes.Dossier surhttp://prov<strong>en</strong>ce.regions-europeecologie.fr.Faune■ Portugal : animaux de cirqueinterdits. Les cirques ne pourrontplus faire de spectacles auPortugal avec des animaux sauvages,ceci <strong>en</strong> vertu d'un décretparu le 13 octobre 2009. Lesassociations demand<strong>en</strong>t localem<strong>en</strong>tl'ext<strong>en</strong>sion de cette mesureaux zoos et aux laboratoires derecherche.■ Allemagne : fin des poules <strong>en</strong>batterie. Les œufs de poules élevées<strong>en</strong> batterie sont interdits <strong>en</strong>Allemagne depuis le 1 er janvier2010. De fait, la mesure étaitdéjà appliquée dès le mois d'octobre2009. En magasin, on netrouve plus que des œufs bio oudes œufs de poules élevées <strong>en</strong>plein air. En France, selon Alliancevégétari<strong>en</strong>ne de France, sur 14milliards d'œufs produits par an,80 % sont issus de poules <strong>en</strong>batterie.■ Délinquance des amis desanimaux. Dans le cadre d'un projetde loi visant à moderniser ledroit <strong>en</strong> faveur de la chasse, déposéle 15 mars 2010, par PierreMartin, sénateur, on découvre leprojet de création d'un"Observatoire de la délinquance etdéf<strong>en</strong>se de la cause animale". A lalecture du projet de loi, on s'aperçoitque c'est surtout les manifestationscontre les chasses à courrequi gên<strong>en</strong>t le sénateur.Déballons<strong>en</strong> grandesurfaceEt si l'on obligeait les commerçants,<strong>en</strong> comm<strong>en</strong>çant par lesgrandes surfaces à installer uneplate-forme de déballage visant àoffrir la possibilité au consommateurd’<strong>en</strong>lever tout emballagesuperflu... ce qui permettrait delaisser ce déchet à la charge dusupermarché une fois le produitacheté. Si cela ne relève pas de laréduction des déchets, cela devraitinciter ces magasins à demander àleurs fournisseurs des modesd'emballage moins abusifs…"Ai-je le droit de laisser mesemballages au supermarché ?" ademandé un journaliste de Rue89à la Fédération des <strong>en</strong>treprises ducommerce et de la distribution(FCD). Le présid<strong>en</strong>t de cetteorganisation a répondu par lapositive au nom de la "satisfaction-cli<strong>en</strong>t"mais il s'est dit opposéà la mise <strong>en</strong> place d'une plateformeobligatoire <strong>en</strong>visagé dans lecadre du Gr<strong>en</strong>elle II. Le Cniid,D.R.D.R.C<strong>en</strong>tre national d'informationindép<strong>en</strong>dante sur les déchets, rappelleque chaque année <strong>en</strong> Franceau moins 4,8 millions de tonnesd’emballages sont mises sur lemarché. Une telle plate-formepeut limiter un peu les emballages,mais ne changera pas globalem<strong>en</strong>tle problème : pour éviterles emballages, il faudrait des systèmesde consigne et des transportscourts, ce qui est à l'opposéde la politique actuelle desgrandes <strong>en</strong>seignes. Mieux vautacheter, quand c'est possible, sesproduits localem<strong>en</strong>t, non emballés.Cniid, 21, rue Alexandre-Dumas 75011 Paris, tél. : 01 5578 28 60, www.cniid.org.Weck.fr


Alex BrandonEtats-unisObama met<strong>en</strong> place lasécuritésocialeCela faisait un siècle que les présid<strong>en</strong>tsdémocrates essayai<strong>en</strong>t demettre <strong>en</strong> place une couverturesociale pour tous les Etatsuni<strong>en</strong>s…car actuellem<strong>en</strong>t les10 % les plus pauvres ne bénéf<strong>ici</strong>ai<strong>en</strong>td'aucune aide maladie, cesecteur relevant du privé. Le 22mars 2010, Obama a réussi àfaire adopter son projet. Alorsqu'<strong>en</strong> France, on nous parle sanscesse du déf<strong>ici</strong>t de la sécuritésociale, cet <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t du présid<strong>en</strong>tdes Etats-Unis montre bi<strong>en</strong>qu'il ne s'agit que d'un choix politique.IrlandeUn sur quatreOne in four, c'est le nom pris parl'association nationale de luttecontre la pédophilie <strong>en</strong> Irlande.One in four signifie un sur quatre.C'est <strong>en</strong> effet la proportion actuellem<strong>en</strong>tadmise des <strong>en</strong>fants victimesde sévices sexuels lors deleur passage dans une institutionreligieuse. 300 000 personnes(pour six millions d'habitants) ontdéjà témoigné d'actes de pédophilieau sein de l'Eglise catholique<strong>en</strong>tre 1950 et aujourd'hui.D.R.Ultime AtomePlusieurs associations ont lancéune campagne pour demander auprésid<strong>en</strong>t de la République d'organiserun référ<strong>en</strong>dum sur la questiondu désarmem<strong>en</strong>t nucléaire.Ceci au mom<strong>en</strong>t où la France part<strong>ici</strong>peà la révision du Traité d<strong>en</strong>on prolifération, traité qu'elleviole <strong>en</strong> r<strong>en</strong>ouvelant son armem<strong>en</strong>tnucléaire ou au lieu de ledémanteler. Pour pr<strong>en</strong>dre connaissancede la campagne : ACDN,31, rue de Cormier, 13100Saintes, tél. : 06 73 50 76 61,www.acdn.net.Education à lanon-viol<strong>en</strong>ceLe C<strong>en</strong>tre de ressources sur lanon-viol<strong>en</strong>ce de Midi-Pyrénéespropose trois outils pédagogiques.Une mallette S<strong>en</strong>sibilisation à lagestion des conflits à l’école destinéeaux <strong>en</strong>seignants de l’école primaireet aux éducateurs. Un parcoursexpo-jeunes La non-viol<strong>en</strong>ce,une force pour agir destinéeaux collégi<strong>en</strong>s, lycé<strong>en</strong>s et adultes.Une malle Jeux coopératifsaccompagnée d’une formation àdestination des équipes d’<strong>en</strong>seignants,d’animateurs et d’éducateursavec deux versions : 3-6 anset 6-12 ans. Pour plus de détailssur le cont<strong>en</strong>u, les conditions delocation, les tarifs… www.nonviol<strong>en</strong>ce-mp.org,crnv.midi-pyr<strong>en</strong>ees@wanadoo.frou tél. : 05 6178 66 80.BidocheLe lobby de la bidochevous salue bi<strong>en</strong>Lecteurs de Sil<strong>en</strong>ce, voilà ce qui s’appelle un septième épisode. Iln’est pas impossible que vous <strong>en</strong> ayez soupé, dela bidoche. Il y a de quoi, croyez-moi sur parole.Mais c’est pire pour tous ceux qui ont fait professionde déf<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>vers et contre toute la société la viandeindustrielle. Je vous l’avoue, je les plains — hypocritem<strong>en</strong>tbi<strong>en</strong> sûr.Le cœur nucléaire du lobby de la bidoche, <strong>en</strong> France,s’appelle le C<strong>en</strong>tre d’information des viandes, ouCIV. Information ? Évidemm<strong>en</strong>t, cela comm<strong>en</strong>cemal. Le CIV est dirigé par un homme appelé LouisOr<strong>en</strong>ga, chargé "d’informer", mais payé par lesfilières industrielles et <strong>en</strong> partie par l’État, via leministère de l’Agriculture. On cherchera, mais <strong>en</strong>vain, une meilleure définition du mot lobby.Or<strong>en</strong>ga est aussi l’auteur d’un livre intitulé LaCommunication collective, dans lequel il fait preuved’un s<strong>en</strong>s on ne peut plus madré du marketing.Livre publié par une discrète association appeléeStratégie et communication collective. Parmi sesmembres, outre le CIV, on retrouve l’ess<strong>en</strong>tiel dulobby de la viande et de l’agroalim<strong>en</strong>taire.Citation impeccable d’Or<strong>en</strong>ga, qui nous éloigne quelque peu du rôlerev<strong>en</strong>diqué de journaliste : "La mise <strong>en</strong> place d’une marque collectives’inscrit, la plupart du temps, dans une perspective à long terme quirelève du marketing stratégique pour influer à terme sur les évolutionsd’un marché". Eh bi<strong>en</strong>, c’est dit : il s’agit donc de conquérir des partscommerciales.Rions un peu avec la technique du speed dating, qui permet de r<strong>en</strong>contrerle plus grand nombre possible d’év<strong>en</strong>tuels part<strong>en</strong>aires amoureux<strong>en</strong> multipliant les face-à-face d’une durée de sept minutes. Inv<strong>en</strong>téedans les bars de Manhattan, l’idée a franchi l’Atlantique il y a quelquesannées, avant d’être détournée par le CIV, qui sait ce que rigolade veutdire. Le 27 mai 2008, dans le café parisi<strong>en</strong> Le Louchebem – "boucher"<strong>en</strong> argot –, des professionnels de l’élevage ont répondu, sur ce modèle,à un panel soigneusem<strong>en</strong>t sélectionné de consommateurs. Au chapitredes questions posées, le transport des moutons vers l’abattoir, le bi<strong>en</strong>êtredes bovins d’élevage, les conditions d’élevage des veaux. Lesgagnants partai<strong>en</strong>t avec un week-<strong>en</strong>d gastronomique <strong>en</strong> cadeau.Pour le reste, faisons confiance à votre sagacité, etdans le doute, n’hésitez pas à consulter le livre.Juste un mot sur cet excell<strong>en</strong>t ami de la viandequ’est l’expert multicarte Jean-Marie Bourre.Chercheur à l’Inserm, membre de l’Académie demédecine, ce noble pourf<strong>en</strong>deur des peurs alim<strong>en</strong>tairesa publié chez Odile Jacob un livre ret<strong>en</strong>tissant: Les Alim<strong>en</strong>ts de l’intellig<strong>en</strong>ce et du plaisir.Dans l’ouvrage, avec une finesse qui l’honore, Bourres’<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>d aux végétari<strong>en</strong>s, qui "synthétis<strong>en</strong>t moinsd’albumine que les omnivores, ce qui constitue unsigne de malnutrition".Un tel connaisseur ne pouvait manquer d’être remarquépar Le Monde 2, qui lui a accordé le 26 août2006 un long <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> d’où il ressort que les "terroristesalim<strong>en</strong>taires" sont parv<strong>en</strong>us à imposer la "phobiedu gras". Au long d’un propos général, le nutritionnisteparvi<strong>en</strong>t comme par <strong>en</strong>chantem<strong>en</strong>t à déf<strong>en</strong>dre lesviandes, la charcuterie et les graisses animales commeautant d’alim<strong>en</strong>ts indisp<strong>en</strong>sables pour que notre cerveaune nous laisse pas tomber brutalem<strong>en</strong>t. Ce que le lecteurne saura pas, c’est que Bourre est, au mom<strong>en</strong>t où il parle, présid<strong>en</strong>t duC<strong>en</strong>tre d’information sur les charcuteries, payé par les industriels de lasaucisse. Le reste, tout le reste est à l’av<strong>en</strong>ant. Ne me dites pas quevous êtes étonné.Fabrice NicolinoFabrice nicolino est l'auteur du livre Bidoche, l'industrie de la viandem<strong>en</strong>ace le monde (édition Les li<strong>en</strong>s qui libèr<strong>en</strong>t, Paris)2 4 S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 2010


Islande93 % contre leremboursem<strong>en</strong>tEn pleine crise boursière, labanque islandaise Icesave aemprunté 3,9 milliards d'euros auRoyaume-Uni et aux Pays-Bas.Mais elle n'a pas les moy<strong>en</strong>s derembourser et le parlem<strong>en</strong>t n'ari<strong>en</strong> trouvé de mieux que dedemander aux 300 000 Islandaisde rembourser eux-mêmes…Le chef d'Etat, Olafur RagnarGrimsson, ayant refusé de signerle projet de loi, il a fallu recourirau référ<strong>en</strong>dum. Le remboursem<strong>en</strong>taurait représ<strong>en</strong>té 100 eurospar mois et par habitant p<strong>en</strong>danthuit ans !Le 6 mars 2010, les Islandais ontvoté à 93,3 % contre ce projet deloi, et 1,7 % pour !Electionsrégionales■ La montée de l'abst<strong>en</strong>tion.Le taux off<strong>ici</strong>el d'abst<strong>en</strong>tion pourle premier tour de ces élections aatteint 53,63 % <strong>en</strong> métropole (de37,62 % <strong>en</strong> Corse à 58,45 % <strong>en</strong>Lorraine) auquel il faut ajouter3,72 % de bulletins blancs ounuls. Seuls 18,9 millions deFrançais se sont exprimés.Dans les banlieues pauvres, c'est<strong>en</strong>core pire : on atteint parfois les75 % d'abst<strong>en</strong>tion. Ceci relativisetoutes les autres analyses que l'onpeut faire.Ces chiffres sont <strong>en</strong> plus sous-estimés: ils oubli<strong>en</strong>t les personnesqui sont <strong>en</strong> âge de voter et qui nes'inscriv<strong>en</strong>t même plus sur leslistes électorales. Il y a <strong>en</strong> Franceplus de 50 millions de personnes<strong>en</strong> âge de voter (sur 65,4 millionsd'habitants) et seulem<strong>en</strong>t 44 millionsd'inscrits.Le taux réel d'abst<strong>en</strong>tion est doncde 62 %. Cela signifie, parexemple, que si Europe-Ecologiefait 12,5 % des votes exprimés,cela ne correspond qu'à…4,75 % des Français.■ Progression des écologistes.La liste Europe Ecologie a confirméson excell<strong>en</strong>t score des électionseuropé<strong>en</strong>nes avec donc12,5 % des voix.Cela va de 8,48 % <strong>en</strong>Champagne-Ard<strong>en</strong>nes à 17,83 %<strong>en</strong> Rhône-Alpes.■ Premières listes décroissantes.Aux élections europé<strong>en</strong>nes,une liste avait été prés<strong>en</strong>tée,mais sans se donner lesmoy<strong>en</strong>s d'être visible, pour unrésultat anecdotique.Cette fois-ci, il y a de vrais listes<strong>en</strong> Alsace (1,61 % 8376 voix) et<strong>en</strong> Franche-Comté (1,12 %, 4471voix). Il y avait aussi des candidatsdécroissants sur des listesmultipartites <strong>en</strong> Bretagne et <strong>en</strong>Limousin.■ Ecologistes indép<strong>en</strong>dants.Si Antoine Waechter a rejointEurope Ecologie <strong>en</strong> Alsace,l'Alliance écologiste indép<strong>en</strong>dante(MEI, France <strong>en</strong> Action,Génération écologie) a été reconduitedans 9 régions pour desrésultats allant de 3,87 % <strong>en</strong>Languedoc-Roussillon à 1,40 %<strong>en</strong> Ile-de-France.■ Gauche anticapitaliste. LeFront de gauche (parti de gauche+ PC + Alternatifs) a tiré sonépingle du jeu avec 6,1 % desvoix. Il fait des scores importants<strong>en</strong> Limousin (13,13 % avec leNPA) et <strong>en</strong> Auvergne (14,24 %).Le NPA, Nouveau parti anticapitaliste,est lui retombé au niveaude l'anci<strong>en</strong>ne LCR (3,4%), auxcôtés de Lutte ouvrière (1,1 %).■ Nantes : rejet du projet d'aéroport.Le résultat des votes àNotre-Dame-des-Landes est sansappel : le candidat d'EuropeEcologie y fait 33,33 % et celledu Modem (<strong>en</strong>gagé contre le projet)fait 19,09 %, le Front degauche égalem<strong>en</strong>t opposé fait5,98 %. L'UMP pro-aéroport nefait que 17,09 % et le candidatPS pro-aéroport 12,82 %.Reste maint<strong>en</strong>ant à respecter ladémocratie (voir ci-après).■ Accords Verts-PS. Au niveaunational, les Verts ont demandé uncal<strong>en</strong>drier prévoyant une baisse de40 % des émissions des gaz àeffet de serre d'<strong>ici</strong> 2016, le PS nepropose que 20 %. Le PS s'estvanté de ne ri<strong>en</strong> avoir lâché sur l<strong>en</strong>ucléaire.En Ile-de-France, Les Verts et leFront de gauche déf<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t unpass Navigo a tarif unique(actuellem<strong>en</strong>t plus on est pauvre,plus on habite loin et plus on paiecher !). Ils ont obt<strong>en</strong>u qu'il soitmis <strong>en</strong> place dans un délai dedeux ans.En Aquitaine, les Verts ontdemandé l'abandon du projet deligne LGV <strong>en</strong>tre Bordeaux etl'Espagne au profit d'une améliorationdes lignes TER.L'amélioration du TER a étéacceptée, mais pour la LGV, le PSn'accepte que de faire des étudescomplém<strong>en</strong>taires avec la part<strong>ici</strong>pationdes associations (doncdébat bidon).En Pays-de-Loire, les Verts ontdemandé l'abandon du projetd'aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Cela leur a été refusé : larégion ne financera ri<strong>en</strong>, mais leDemandez des comptesà votre banquierDepuis le 1 er mars 2010, la loi oblige les banquiersà faire preuve de transpar<strong>en</strong>ce sur leursactivités dans les paradis fiscaux. Une campagneStop paradis fiscaux a été lancée par un collectifregroupant CFDT, CGT, Snui, Solidaires, Attac, CCFD-Terre Solidaire,Oxfam France-Agir Ici et de la Plate forme paradis fiscaux et jud<strong>ici</strong>aires.Chacun-e est invité-e à <strong>en</strong>voyer une lettre à son banquier et à luidemander des comptes. Mais la loi n'oblige les banquiers à répondre quesur les paradis rec<strong>en</strong>sés sur une liste off<strong>ici</strong>elle… laquelle ne compr<strong>en</strong>dmalheureusem<strong>en</strong>t pas grand monde : les îles Caïmans, le Luxembourg, laSuisse, le Liecht<strong>en</strong>stein et autres îles Vierges britanniques n'y figur<strong>en</strong>tpas. www.stopparadisfiscaux.fr.PS <strong>en</strong>visage quand même de fairedes "prêts" remboursables à l'Etat<strong>en</strong> faveur de l'aéroport (démocratie<strong>en</strong>terrée).En région Prov<strong>en</strong>ce-Alpes-Côted'Azur, les Verts ont demandé leretrait des aides accordées auréacteur Iter (152 millions) auprofit de la maîtrise de l'énergieet des énergies r<strong>en</strong>ouvelables. LePS a refusé de rev<strong>en</strong>ir sur ce budget,mais s'est <strong>en</strong>gagé à ne plusdonner un euro de plus pour l<strong>en</strong>ucléaire.En Rhône-Alpes, les Verts ontobt<strong>en</strong>u l'abandon de toute aide àÉchange publ<strong>ici</strong>tairedes projets routiers (ce quidevrait bloquer le projet de doublem<strong>en</strong>tde l'autoroute <strong>en</strong>tre Lyonet Saint-Eti<strong>en</strong>ne) et de toutconsacrer au train (et aux cars <strong>en</strong>Ardèche).■ 263 élu/es Europe-Ecologie.Les listes Europe-Ecologie ontobt<strong>en</strong>u 263 élu/es (sur 1881 etdonc 14 % des sièges) dont 50 <strong>en</strong>Ile-de-France, 37 <strong>en</strong> Rhône-Alpes,18 <strong>en</strong> Pays-de-Loire et <strong>en</strong>Prov<strong>en</strong>ce, 15 <strong>en</strong> Midi-Pyrénées…S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 20102 5


Fête foire salonFête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsanténord-sudFête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsanténoFête foire salonénergieHabitats a n t énon-viol<strong>en</strong>ce / paixénergie musique educationsanténord-sudp o l i t i q u e ,s o c i é t éf ê t e s , f o i r e s ,s a l o n sFête foire salonHabitatFête foire salonnon-viol<strong>en</strong>ce / paixHabitatsanté Fête foire salonnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsanténord-sudHabitatHabitatnord-sudnon-viol<strong>en</strong>ce / paix filmsanténon-viol<strong>en</strong>ce / paixmanif bio décroissance politique/débatsnord-sudformationsanténord-sudd a n s l a r u eh a b i t a tfilmHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixFête foire salonmanif bio décroissanc<strong>en</strong> o r d / s u dsantéfilménergie<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>ténergieénergie musique educationmanif bio filmmanifdécroissance politique/débatsbio décroissance politique/débatsfilmbio décroissance politique/débatsmanif manif bio décroissance politique/débats<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tfemmesspectacleHabitatFête foire salonG<strong>en</strong>ève : pour l'indép<strong>en</strong>dancede l'OMS, tous les jours depuis le 26avril 2007, vigile devant le siège del'OMS pour demander l'abrogation de l'accord<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tmanif bio Fête foire salondécroissance politique/débatsfilmmanif bio Fête foire salonHabitatFête foire salon décroissance Habitat politique/débatsf e m m e sénergie09 38, www.rers.evry.fr.non-viol<strong>en</strong>ce formation / paixp a i xnon-viol<strong>en</strong>ce / paixnon-viol<strong>en</strong>ce / paixté, au pouvoir, sur ses peurs et ses évite-énergieénergiem<strong>en</strong>ts. Ifman <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t Rhône-Loire, 20, rue demusique educationsantésantésanténord-sudénergi<strong>en</strong>ord-sudnord-sudNonviol<strong>en</strong>t Peaceforce se ti<strong>en</strong>dront à Lyon du6 au 10 mai prochain. En France, c'est sur-énergie musiqueformationeducation<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>ttout l'interv<strong>en</strong>tion civile de paix (ICP) <strong>en</strong> zonesformationde bio conflit qui est développée. A l’occasion dedécroissance politique/débatsmanifénergie musique educationfilmces r<strong>en</strong>contres, le Man, Mouvem<strong>en</strong>t pour unealternative non-viol<strong>en</strong>te organise des événe-formationm<strong>en</strong>ts publics. Le samedi 8 à 15h aura lieu<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tmanif bio dfilmmanifcollective, une film démarche sociale manif et citoy<strong>en</strong>nebio biodécroissance politique/débatsénergieénergie20h, Pépinière d'<strong>en</strong>treprises, 31,; 14h30 : foire aux savoirs avec lesmusique educationdécroissance politique/débatset 9 mai. Les r<strong>en</strong>contres annuellesav<strong>en</strong>ue de Gaulle, à Viry-Châtillon, comm<strong>en</strong>tformationréseaux du départem<strong>en</strong>t de l'Essonne Habitat; 19h : du non-viol<strong>en</strong>ce Réseau / paix europé<strong>en</strong> pour un service civil deénergie musique educationénergieénergie musique educationprofiter d'une énergie gratuite pour économi-Fête foire salonfilmrepas convivialmanif; 20h30 : soirée bio festive.santénord-sudénergieénergiedécroissance paix (EN.CPS) politique/débats et de l’ONG internationaleénergie musique education énergieénergieénergie musique educationmusique educationformationRéseau échanges formation réciproques énergie de énergiesavoirs, 38,<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tformationformationmusique educationde 1959 qui l'oblige à soumettre ses informationsà l'AIEA, Ag<strong>en</strong>ce internationale de l'énergieFête atomique. foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixPour part<strong>ici</strong>per : Paul Roullaud,tél. : 02 40 87 60 47, www.indep<strong>en</strong>d<strong>en</strong>twho.info.Drôme : Avec les réfugiés climatiques,jusqu'au 30 mai, expositionphoto du collectif Argos sur lesrégions où des déplacem<strong>en</strong>ts de population<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t filmsont déjà <strong>en</strong> cours. C<strong>en</strong>tre du patrimoine arméni<strong>en</strong>,14, rue Louis-Gallet, 26000 Val<strong>en</strong>ce, tél. :04 75 80 13 00, www.patrimoinearm<strong>en</strong>i<strong>en</strong>.org.Puy-de-Dôme : 3 e Humus, 1 er et 2mai, foire écobiologique dans la traditionde l'éducation populaire avec énergiedeénergie musique educationnombreuses confér<strong>en</strong>ces et ateliers. Samedi àFête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paix11h, L'apport des vaccinations à la santépublique : la réalité derrière le mythe avec MichelHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsantéGeorget ; à 13h, La sci<strong>en</strong>ce et le citoy<strong>en</strong> avecJacques Testart ; à 15h, Les OGM sous touteslesfilmfacettes avec Christian Vélot ; à 17h, Leseffets des champs électromagnétiques sur lasanté avec Pierre Le Ruz, Crii-Rem. Dimanche, à<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t11h, Le génie du sol vivant, clés pour une révolutionde l'humus avec Bernard Bertrand ; 13h :l'immunité du vivant avec Gilles Grosmond ; àénergie15h, Refonder la Pac <strong>en</strong> faveur d'une agriculturepaysanne, écologique, créatrice d'emplois eténergieénergie musique educationd'une alim<strong>en</strong>tation de qualité pour tout le mondeavec Aurélie Trouvé, Attac ; 17h : Le rôle vital etméconnu des champignons dans la vie desplantes avec Marc-André Selosse. Ateliers :Fête foire salonfilmmanif bio décroissance politique/débatsFête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixplantes sauvages, cuisinier l'ortie, pâté végétal,BRF, gîte à insectes, log<strong>ici</strong>els libres…<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tSpectacles, contes, musique. Association Humuschez Anne et Thierry Trontin, Marioton, 63290Chateldon, tél. : 04 73 94 68 08 ou 04 73 94 90film55, http://foire-ecobiologique-humus-chateldon.fr.Arras : 9 e salon du livre d'expressionpopulaire et de cri-Fête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixtique sociale, 1 er mai, quartier desFête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixarts. Débats, confér<strong>en</strong>ces, interv<strong>en</strong>tionssantéFête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixénergieartistiques, lectures, prix, stands, etc…Colères du Prés<strong>en</strong>t, 61, grand Place, 62000filmArras, tél. : 06 89 19 23 88 (Didier Andreau),www.coleresdupres<strong>en</strong>t.com.filmNantes : vélorution, 1 erfilmmai. EnHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixrestant groupés avec nos vélossanté(outandem, roller...), nous créons uneénergieFête zone foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixlibérée de l'automobile, montrant ainsi<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>ténergieénergie musique educationque son règne n'est pas une fatalité.énergieN'hésitez pas à décorer votre vélo et à v<strong>en</strong>irénergieavec de sympathiques banderoles ! R<strong>en</strong>dezvouschaque premier samedi du mois à 14h,filmplace Royale. www.velorution.org.Paris : vélorution, 1 er mai à 14h,énergieénergie musique educationplace du Châtelet, www.velorution.org.Fête foire salonfilmFête foire salonfilm<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tmanif bio décroissance politique/débatsdécroissancemanif bio politique/débatsmanifénergiebio décroissance politique/débatsmusique educationBretagne : 7 e <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tfoire bio et alternative,1 erFête foire salonénergie<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tet 2 mai à Riec-sur-Habitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsantéBelon. ABC, Jean-Pierre Andrieux, 9,chemin de Kerdavid, 29340 Riec-sur-Belon, tél. :Fête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paix02 98 06 93 62, www.agribio-cornouaille.org.<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tLille : véloroutes, 1 er et 2 mai, film avecsanténord-sudles associations Adav, AF3V etRando-vélo, deux jours de prom<strong>en</strong>adesfilm à vélo dans l'agglomération pour découvrirles voies vertes et les véloroutes réalisées<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tou <strong>en</strong> projet. Adav, 23, rue Gosselet, 59000 Lille,énergieénergie musique educationénergietél. : 03 20 86 17 25, www.droitauvelo.org.Rhône : Franch'vert, 2 mai auparc public du Grillon, à Francheville,énergieeducationmarché du jardin et du développem<strong>en</strong>tdurable. Mairie, 1, rue du Robert, 69340formationFête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixFrancheville, tél. : 04 72 16 35 95.<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t Val-d'Oise : Bernard, ni dieu, nichaussettes, 3 mai à 20h30,<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsantécinéma Utopia, à Saint-Ou<strong>en</strong>l'Aumône,film film sur un agriculteur anarchiste<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tdu C<strong>en</strong>tre. Débat avec le réalisateur PascalBoucher et lecture de poésies et textes deGaston Couté. Cinéma Utopia, 1, place Pierre-M<strong>en</strong>dès-France, 95310 Saint-Ou<strong>en</strong>-l'Aumône,www.cinemas-utopia.org/saintou<strong>en</strong>.Fête foire salonnon-viol<strong>en</strong>ce / paixfilmmusiqueFête foire salonfilmfilmif bio décroissance politique/débatss spectacle film, spectacle, cculture<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tmanif bio décroissance politique/débatsmanif bio décroissance politique/débatssantésantésantéénergie musique educationénergie musique educationsantéénergie musique educationmanif bio décroissance politique/débatssantéénergie musique educationénergie musique educationmanif bio décroissance politique/débatsmanif bio décroissance politique/débatsEssonne : eau chaude et chauffagesolaire thermique, 4 mai àser sur sa consommation d'énergie. SoliCités,13, rue santéNungesser-et-Coli, nord-sud91170 Viry-Châtillon,tél. : 01 69 56 97 91, www.sol<strong>ici</strong>tes.org.Aude : les plantes compagnesB i o du verger, 4 mai, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t journée de formationà Rouv<strong>en</strong>ac co-organiséeavec Nature & Progrès Aude. Le chant Habitatdu piss<strong>en</strong>lit,La Bouichère, 11140 Galinagues, tél. : 0468 20 90 82, www.lechantdupiss<strong>en</strong>lit.org.Toulouse : l'éducation populaireaujourd'hui, 5 mai, 20 h, àFête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixl'ESC, 20 boulevard film Lascrosses (M°Compans-Caffarelli), table-ronde avec lemouvem<strong>en</strong>t Freinet, le CEMEA et la Ligue d<strong>en</strong>ord-sudformationl'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t. GREP-MP, 5, rue des Gestes,BP 71340, 31013 Toulouse cedex 6, tél. : 05 61nord-sud film13 60 61, www.grep-mp.org.énergieBouches-du-Rhône : mabanque, je la change ou j'<strong>en</strong>change, 5 mai à 18h30 à la maisondes associations de La Ciotat. Débat avecénergieBéatrice Chauvin de la Nef, organisé par legroupe local d'Attac, maison des Associations,place Évariste-Gras, 13600 La Ciotat,<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>thttp://local.attac.org/13/laciotat.formationEssonne : cosmétiques, jardinage,ménage, les trucs deformationgrands-mères, 6 mai de 12h à14h, MJC Maryse-Bastié, 12, place R<strong>en</strong>é-<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tmanif bio décroissance politique/débatsmanif bio décroissance politique/débatssantéénergie musique educationmanif bio décroissance politique/débatssantéénergie énergie musique educationénergie musique educationCoty, à Viry-Châtillon. Repas possible surnord-sudFête foire salonréservation. SoliCités, 13, rue Nungesser-et-Coli, 91170 Viry-Châtillon, tél. : 01 69 56 97 91,www.sol<strong>ici</strong>tes.org.Ardèche : l'accueil du nouveau-né,7 mai, à 19h, aux filmJardinsintérieurs, quartier les Buis, à Saint-Privat. R<strong>en</strong>contre <strong>en</strong>tre par<strong>en</strong>ts, futurssanténord-sudpar<strong>en</strong>ts et professionnels de santé. Réseaunaissance allaitem<strong>en</strong>t, tél. : 04 75 93 16 86nord-sudnord-sud(Emilie). nord-sudénergieAin : Festival un autre monde, 7formationet 8 mai à Montluel, village associatif,animations, concerts, tablesrondes… MJC de la 3CM, Festival un autremonde, chemin de la Portelle, 01120 Montluel,nord-sudculture@mjc-3cm.org.Paris : indép<strong>en</strong>dance, servitude,soumission des médias, 7nord-sud<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tformationmai à 19h, à la bibliothèque La Rueformation(M°Blanche), débat organisé par le groupeformationLouise-Michel de la Fédération anarchiste,formationavec H<strong>en</strong>ri Maler d'Acrimed. La Rue, 10, rueRobert-Planquette, 75018 Paris.Bas-Rhin : <strong>en</strong>duits de terremanif bio décroissance politique/débatscrue, 7 mai à 10h à Sparsbach,formationstage pratique. Ecotidi<strong>en</strong>ne, LydiaChristmann, Habitat 15, non-viol<strong>en</strong>ce rue / paixPrincipale, 67370Sparsbach, tél. : 03 88 89 20 83, www.ecotidi<strong>en</strong>ne.fr.nord-sudFête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixformationParis nord-sud : Festival des résistanceset des alternatives, 7 au 17 mai.V<strong>en</strong>dredi 7 : Ouverture au Jardinfilmd'Alice (40, rue de la Chapelle, 18 e ). Samedi8 : Off<strong>en</strong>sive Illégaliste. Dimanche 9 : Ville etG<strong>en</strong>trification à Eco Box (37, rue Pajol, 18 e ).Lundi 10 : Le s<strong>en</strong>s du travail. Mardi Fête foire salon11 :énergieSquat et lutte pour le logem<strong>en</strong>t. Mercredi 12 :énergie musique educationEnfermem<strong>en</strong>t. Jeudi 13 : Sextaz. V<strong>en</strong>drediformation14 : Ecologie aux Murs à Pêches (Montreuil).Samedi 15 : Afrique et alim<strong>en</strong>tation àBeaudelic. Dimanche 16 : questions film d'éducation,à la CNT (33, rue des Vignoles, 20e).formationnord-sud<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tLundi 17 : Construire l'anarchie. Mardi 18 :Bourgeoisie, à la maison des Métalos (94, rueJean-Pierre-Timbaud, 11 e ). Programm<strong>en</strong>ord-sudcomplet : http://frap.samizdat.net.énergieEvry : 30 ans d'échanges desavoir, 7 et 8 mai aux Arènes del'Agora, r<strong>en</strong>contres à l'occasion des30 ans de la fondation des réseauxd'échanges réciproques de savoirs. Le 7 à20h30 : théâtre Pas sage à l'acte suivi de Lesvacances. Le 8, à 9h30, table-ronde Créationallée Jean-Rostand, 91000 Evry, tél. : 01 64 97Rhône : initiation film à la résolutionnon-viol<strong>en</strong>te des conflits,énergie8 mai, 9h30 à 17h à Vénissieux.Permettre à chacun de porter un regard dif-non-viol<strong>en</strong>ce / paixsanténord-sud<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tfér<strong>en</strong>t sur sa relations aux conflits, à l'autori-l’Anci<strong>en</strong>ne-Gare, 69200 Vénissieux, tél. : 04 7789 20 28, www.ifman.fr.nord-sud<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tParis : salon du livre libertaire,8 et 9 mai à l'Espace des Blancs-Manteaux, 48, rue Vieille-du-Temple, 75004 Paris, Habitat M° Hôtel-de-Ville, non-viol<strong>en</strong>ce / paix unesantémanif bio décroissance politique/débatsmanif bio décroissance politique/débatssanténord-sudFête foire salonc<strong>en</strong>taine d'éditeurs et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t d'auteurs, livres etpresse expositions, débats… Entrée à prixformationlibre. Salon du livre libertaire, 145, rue Amelot,75011 Paris, tél. : 01 48 05 34 08, http://salonlivrelibertaire.radio-libertaire.org.filmDrôme : journée jardinage, 8B i o mai, formation initiation à l'agro-écologie,découverte des plantations. LesAmanins, 26400 La Roche-sur-Grâne, tél. : 0475 43 75 05, www.lesamanins.com.énergie musique educationénergieAllier : concevoir, construire ourénover, 8 mai au Mayet-de-Montagne, journée de formation surl'utilisation Habitat rationnelle non-viol<strong>en</strong>ce / de paix l'énergie (efficacité,sobriété), recours aux énergies r<strong>en</strong>ouvelables,avec des techn<strong>ici</strong><strong>en</strong>s, des producteursd'énergie, des fabricants : conception bioclimatique,<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t systèmes de chauffage, v<strong>en</strong>tilation,électr<strong>ici</strong>té, assainissem<strong>en</strong>t… Apromer,Canivet, 03250 Le Mayet-de-Montagne, tél. : 0470 59 37 34, www.apromer.fr.B i omanif bio décroissance politique/débatsdécroissancemanif bio politique/débatsénergie musique educationHaut-Rhin : oiseaux, êtreshumains et agriculture, 8 et 9mai, à la ferme de Berg<strong>en</strong>bach,énergie musique educationstage animé par Hans Christian Zehnter (biologiste)et Jean-Michel Florin (formateur auMouvem<strong>en</strong>t de culture bio-dynamique).Mouvem<strong>en</strong>t de culture bio-dynamique, 5, placede la Gare, 68000 Colmar, tél. : 03 29 24 36 41,www.bio-dynamie.org.Avignon : 15 e Naturavignon, 8 et9 mai, sur le thème "L'écologie auFête foire salon quotidi<strong>en</strong> : uneHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixurg<strong>en</strong>ce citoy<strong>en</strong>ne".Marché biologique et artisanal, espace pédagogiquepour les jeunes avec 40 ateliers etFête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paix20 confér<strong>en</strong>ces, bal folk le samedi soir.Av<strong>en</strong>ir, BP 87, 84143 Montfavet cedex 3, tél. :09 54 18 24 57, av<strong>en</strong>ir84.org.filmfemmes spectacle film, spectacle, ccultureFête foire salonmanif bio décroissance politique/débatsfilm Saône-et-Loire : apiculture, 8B i o et 9 mai, au domaine agricole deSaint-Laur<strong>en</strong>t, près de Cluny, formationanimée par Anne Wanner (apicultrice)santénord-sudet Thierry Bordage (apiculteur). Mouvem<strong>en</strong>t film deculture bio-dynamique, 5, place de la Gare,énergieénergie68000 Colmar, tél. : 03 29 24 36 41, www.biodynamie.org.Bouches-du-Rhône : stagedécouverte éco-construction,énergie8 et 9 mai, découverte de l'habitatbio-climatique Habitatnon-viol<strong>en</strong>ce et des / paix techniques d'éco-santéconstruction. Le Loubatas, , BP 16, 13860Peyrolles, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tformationtél. : 04 42 670 670,<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>twww.loubatas.org.formationSaône-et-Loire : pépéte lumière,8 et 9 mai à Montagny-sur-<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tGrosne, deux jours sur les arts aunaturel : musique, poésie, land-art…Association Pépéte lumière, Les Jeans martins,71520 Montagny-sur-Griosne, tél. : 06 15 60 9091, www.pepete-lumiere.com.énergie musique educationénergie musique educationIlle-et-Vilaine : je réalise desmurs <strong>en</strong> bottes de paille, 8 et 9mai, jardin de saules, à Bazougessous-Hédé,Habitat Les amis non-viol<strong>en</strong>ce du / paix petit patrimoine, 2, ruede la Lande, 35630 Bazouges-sous-Hédé, tél. :02 99 45 52 22, http://lesamisdupetitpat.free.fr.santéFête foire salonénergie musique educationsanténord-suddécroissance politique/débatsmanif bioénergie musique educationsantéLyon : r<strong>en</strong>contres europé<strong>en</strong>nespour un service civil de paix, 8une marche non-viol<strong>en</strong>te et festive sur lesquais du Rhône, avec des stands d’informationainsi que des animations sur l’esplanadeformationdu pont de la Guillotière. Le dimanche 9 mai,une confér<strong>en</strong>ce réunissant des acteurs deterrain et des personnalités politiques estorganisée sur le thème L’Europe, un projet depaix. Elle se déroulera à la Maison desPassages, 44, rue Saint-Georges, Lyon 5 e , d<strong>en</strong>ord-sud10h à 13h. Ces actions s’inscriv<strong>en</strong>t dans leprolongem<strong>en</strong>t de la campagne de plaidoyerEuropé<strong>en</strong>, Votons pour la paix ! (www.civilpeace.eu).Paola Caillat, Man Lyon, 187, montéede Choulans, 69005 Lyon, lyon2010@nonviol<strong>en</strong>ce.fr,tél. : 06 87 09 13 30.Gard : Trucs et astuces du jardinier,9 mai, Saint-Jean-du-Gard,70 exposants, thème de l'année :les aromatiques. Habitat Outre un potager non-viol<strong>en</strong>ce géant, / paix desvisites de jardins, des ateliers pratiques…formationConfér<strong>en</strong>ces sur les techniques de culture,les plantes bio-indicatrices, les <strong>en</strong>grais naturels,la transformation <strong>en</strong> cuisine… LesDimanches film Verts, 4, av<strong>en</strong>ue de la Résistance,30270 Saint-Jean-du-Gard, tél. : 04 66 85 3218, www.dimanchesverts.org.Isère : 9 e salon de la nature, 9mai à la salle sports et loisirs deSaint-Georges-d'Espéranche.énergieAssociation Espace Terre, mairie, 38790 Saint-Fête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixGeorges-d'Espéranche, tél. : 06 73 30 38 15.Seine-et-Marne : 2 e Jardinautrem<strong>en</strong>t, 9 mai, 1, rue deLonguelet à Chevry-Cossigny.formationEchanges film de plantes, Habitat de graines, non-viol<strong>en</strong>ce de / paixplantsFête foire salonde légumes, ateliers pratiques et réalisations<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>técologiques, débat avec un agriculteur bio dela commune, stands associatifs. Autrem<strong>en</strong>t, 2,rue de Cossigny, 77173 Chevry-Cossigny, tél. :01 film60 62 00 06, asso.autrem<strong>en</strong>t@live.fr et Touténergiemanif Fête foire salon bio décroissance politique/débatsmanif bio décroissance politique/débatsnord-sudsimplem<strong>en</strong>t, 1, rue du Longuelet, 77173Chevry-Cossigny, santé tél.nord-sud: 01 64 05 69 79,tout.simplem<strong>en</strong>t@aliceadsl.fr.nord-sudBas-Rhin : <strong>en</strong>duits décoratifs àla chaux, 10 mai à 9h àénergiePfaff<strong>en</strong>hoff<strong>en</strong>, stage pratique surchantier. Habitat Ecotidi<strong>en</strong>ne, non-viol<strong>en</strong>ce Lydia / paix Christmann, santé15, rue<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tPrincipale, 67370 Sparsbach, tél. : 03 88 89 2083, www.ecotidi<strong>en</strong>ne.fr.Drôme : pédagogie coopérative,12 mai, mise <strong>en</strong> pratique d'uneéco-pédagogie, place de l'accom-<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tpagnateur, approche psycho-pédagogiquedes comportem<strong>en</strong>ts. Les Amanins, 26400 LaformationformationRoche-sur-Grâne, tél. : 04 75 43 75 05,www.lesamanins.com.Colmar : 29 e énergie musique foire éco-bio, education 13 au17 mai au Parc Expo, 400 exposants,thème de l'année : Terreunique, bi<strong>en</strong>s communs. Habitat De très non-viol<strong>en</strong>ce nombreuses/ paixFête foire salonbio décroissance politique/débatsmanifsanténord-sudé n e r g i eénergie musique educationanimations de qualité. Jeudi 13, 13h, la viedans la forêt équatoriale ; 13h : faut-il avoirpeur des champs électromagnétiques ; 15h :table-ronde les bi<strong>en</strong>s communs, <strong>en</strong>jeu collectiffilm ; 17h : biodiversité et av<strong>en</strong>ir de la planète; 19h : film l'ortie, fée de la résistance.V<strong>en</strong>dredi 14, 13h : la vie cachée des sols ;13h : fabriquer ses produits d'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> soimême; 15h : table-ronde : il n'y a pasd'étrangers sur cette Terre ; 17h : le r<strong>en</strong>ou-formation énergieveau de la traction animale ; 17h : le photovoltaïque,pas n'importe comm<strong>en</strong>t ; 15h, 17het 19h : la trilogie du film Le Titanic apicole.Samedi 15, 13h : les toitures végétalisées ;13 h : à l'origine de la crise climatique ; 15h :santéénergie musique educationnord-sudmanif bio décroissance politique/désanténord-sudformatiomanif bio décroissance politique/désanténord-sudmanif biomusique education décroissance politique/déénergieénergie musique educationnord-sudmanif bio décroissance politique/débatssantéénergie musique educationformationnord-sudformatioformatiomanif bio décroissance politique/déformatio2 6 S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 2010énergie énergie musique educationformation<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tfilm manif bio <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tdécroissance politique/débatsformation


énergieé d u c a t i o nFête foire salonénergie musique non-viol<strong>en</strong>ce / paix education santéHabitatf i l m s , s p e c t a c l e s ,nord-sudc u l t u r efilmmanif bio décroissance politique/débatsmusiqueeducationB i o b i o f o r m a t i o nformation<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t femmes spectacle film, spectacle, ccultureformationd é c r o i s s a n c eFête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsanténord-sfilme n v i r o n n e m e n tmanif bio décroissance politique/débatsénergieénergie musique educationformationnce / paixnce / paix<strong>en</strong>tnce / paixbitatsantéeducationFête foire salonfilmHabitaténergiesantéeducationdécroissanceFête foire Fête salon foire salonfilménergie énergiesantéeducationdécroissance<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tmanif bio décroissance politique/débatsbio décroissance décroissance politique/débats politique/débatsmanif manif biotable-ronde réchauffem<strong>en</strong>t climatique, queénergiefaire concrètem<strong>en</strong>t ? ; 19h : film Déchets, lecauchemar du nucléaire. Dimanche 16, 11h :forum Accueillir la vie, préparation de lafemme et du couple ; 13h : la qualité de l'eau,de l'eau de qualité ; 13h : la biodiversité dujardin à l'assiette ; 15 h table-ronde comm<strong>en</strong>tjardiner pour la planète ? ; 15h :<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tappr<strong>en</strong>dre c'est naturel ; 17h : le capitalismepeut-il gérer les bi<strong>en</strong>s communs de l'humanité? Lundi 17, 13h : l'auto-guérison ; 15h :la terre n'est qu'un seul pays. Programmecomplet : Association éco-bio Alsace, 27, rue duCanal, 68570 Soultzmatt, tél. : 09 77 69 11 23,www.foireecobioalsace.fr.Indre : festival Chapitre Nature,13 au 16 mai dans le parc naturelde la Br<strong>en</strong>ne, thème de l'année :"adaptation ou disparition ?". Salon du livreFête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixavec 40 auteurs invités. Fête foire salon FOL36, Habitat BP 77, 23,non-viol<strong>en</strong>cebou-levard de la Valla, 36002 Châteauroux, tél. : 02paixnord-sudFête foire salon54 61 34 67.Habitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsantéHaute-Vi<strong>en</strong>ne : dynamiser unfilmfilm groupe d'espéranto, 13 au 16mai au Kvinpetalo, c<strong>en</strong>tre espérantistede Bouresse, stage de trois jours, film tél. : 06politique/débats07 31 67 81, www.kvinpetalo.org.Morbihan : 9 e énergieFestipaille, 14 auénergie 16 mai au parc de Branféré, à LeGuerno. R<strong>en</strong>contres nationales duréseau Habitat français non-viol<strong>en</strong>ce de la / paixconstruction santépaille.énergie formation énergie musique educationénergieV<strong>en</strong>dredi : tables-rondes réservées aux professionnels.Week-<strong>en</strong>d ouvert au public. Les<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tCompaillons, Liffernet, 46100 Lunan, tél. : 09600 99 500, www.compaillons.fr.Journée mondiale de l'objectionde consci<strong>en</strong>ce, 15 mai, cette<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t année <strong>en</strong> France, une campagne<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>td'actions non-viol<strong>en</strong>ce / paix <strong>en</strong> souti<strong>en</strong> aux objecteurs dusanténord-sudParaguay a été ret<strong>en</strong>ue. UPF, BP 196, 75624Paris cedex 13, tél. : 01 45 86 08 75,énergie musique educationnord-sudwww.unionpacifiste.org.Paris : liberté de circulation, 15mai à partir de 14h, place StalingradHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsanté(M°Stalingrad ou Jaurès), villagepolitique/débatsNoBorder (sans frontières) et débats sur lespolitiques migratoires, la situation des immigrés,le rôle des frontières et des nations…http://parisactionday.noblogs.orgHautes-Alpes : la tête à l'anFête foire salonHabitatformation non-viol<strong>en</strong>ce / paixVert, 15 mai à partir de 14h àformationVaunière, <strong>en</strong>tre Lus-la-Croix-Hauteet Aspres-sur-Buech, ateliers d'éducation àFête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixénergieénergie musique educationl'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, observation des oiseaux. Enfilmsoirée : randonnée gastronomique contée etmusicale suivi d'un concert-bal de la paradeHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsanténuptiale. Association La Bougeotte, Vittoz &Pibault, film Maison Achard, Les Meyries, 26150Barsac, tél. : 04 75 21 37 05 ou 06 61 96 44Habitat Habitatnon-viol<strong>en</strong>ce non-viol<strong>en</strong>ce / paix / paix santéénergiesanté<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t 51, info@la-bougeotte.Lyon : veggie pride, 15 mai, placeBellecour, manifestation des personnesqui ne mang<strong>en</strong>t pas d'animauxpar respect des animaux. Sara : 06 15 11énergie18 80, David : 06 42 06 07 47, www.veggiepride.fr.énergieénergie musique educationJura <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t : Fabrication d’un chauffe-eausolaire, stage les 15 et 16Fête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixmai. L’Infloresc<strong>en</strong>ce, Bio-Lopin,39570 Saint-Maur, tél. : 03 84 44 23 53,énergie énergie musique musique education educationnord-sudwww.lesjardinsducoeur.webnode.com.<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tParis : Pas de pub à la télé, 15<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tfilmmai, 11 à 12h devant la Sorbonne,heure de sil<strong>en</strong>ce pour la campagnepolitique/débatsdu Man "Télévision : pas de publ<strong>ici</strong>té à destinationdes <strong>en</strong>fants", Man, 114, rue deVaugirard, 75006 Paris, tel 01 45 44 48 25,énergiewww.nonviol<strong>en</strong>ce.frVerdon : apiculture alternative,B i o 15-16 mai, stage animé par MauriceformationChaudière. Association Kokopelli,Oasis, 131, impasse des Palmiers, 30100 Alès,santénord-sudtél. : 04 66 30 64 91 ou 04 66 30 00 55.Belgique<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t: r<strong>en</strong>contre sur ladécroissance, 15 et 16 mai, organiséepar le GRAPPE, Groupe deFête foire salonréflexion et d'action pour une politique écologique,le Mouvem<strong>en</strong>t politique des objecteursde croissance, et la revue Entropia. GRAPPE,formation26, rue Basse-Marcelle, B-5000 Namur, tél. :081 23 09 69, www.grappebelgique.be.Drôme : 19 e Naturellem<strong>en</strong>t, 15et 16 mai, prom<strong>en</strong>ade de la Digue àNyons, foire éco-biologique, 130stands, confér<strong>en</strong>ces, ateliers… Ceder, 15,Fête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce Fête foire/ Fête paixsalon foire salon santéav<strong>en</strong>ue Paul-Laur<strong>en</strong>s, 26110 Nyons, tél. : 04 7526 22 53.Côtes d'Armor : 7 e fête du jardinage,16 mai au c<strong>en</strong>tre régionalfilmfilm d'initiation à la rivière, à Belle-Isle-film<strong>en</strong>-Terre, jardinage bio, compostage, récupérationd'eau de pluie, énergies r<strong>en</strong>ouve-Fête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsantélables… Eaux et rivières de Bretagne, tél. : 02 96énergie43 08 39, http://educatif.eau-et-rivieres.asso.fr.énergie Nièvre : meubles <strong>en</strong> carton, énergie 17film au nord-sud 19 mai à Clamecy. Trois jourssanténord-sudpour construire son mobilier.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts Habitatnon-viol<strong>en</strong>ce et inscriptions / paix : La Graineterie,santé2, rue de la monnaie, 58500 Clamecy, tél. : 03nord-sud86 27 93 64, www.lagraineterie.com.<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsantéénergie Essonne : les lobbies, 18 mai à19h30 à la salle Georges-Brass<strong>en</strong>s,<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t35, av<strong>en</strong>ue de la Terrasse, à Juvisysur-Orge(RER Juvisy-sur-Orge), café-débatfilmsur le rôle des lobbies <strong>en</strong> France et <strong>en</strong> Europeformationorganisé par Attac-Val d'Orge,http://local.attac.org/attac91/Comite-Val-d-Orge.formationHautes-Pyrénées : 12 e énergie musique education festival<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>td'Anères, 19 au 23 mai, festival duénergieformationénergie musique educationcinéma muet et piano parlant, avec<strong>en</strong> ouverture comme chaque année un filmtourné p<strong>en</strong>dant le week-<strong>en</strong>d de Pâques avecsantéénergie musique educationénergie musique educationFête foire salonmanifbiobio décroissance politique/débatspolitique/débatsmanifdécroissance filménergie musique educationnord-sudmanif bio décroissance politique/débatsmanif bio décroissance politique/débats<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tfilmmanif bio décroissance politique/débatseducationénergie musiquefilmdécroissanc<strong>en</strong>on-viol<strong>en</strong>ce / paixFête foire salonfilmFête foire salonFête foire salonfilm<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tmanif bio décroissance politique/débatsénergie musique educationsantémanif bio décroissance politique/débatsénergie musique educationénergie musique educationfemmes spectacle film, spectacle, ccultureénergie musiqu<strong>en</strong>ord-sudeducationles habitants du village. Remue-Méninges,café du village, 65150 Anères, tél. : 05 62 39 7938, http://festival.aneres.free.fr.<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tParis : Fête de la nature, 19 au 23mai, dans les c<strong>en</strong>tres de loisirs, lesécoles, sur le thème de la biodiversi-Fête foire salonté. Organisé par l'UICN France, 26, rue Geoffroyformation Fête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixSaint-Hilaire, 75005 Paris, tél. : 01 74 31 58 09et le magazine Terre sauvage. Programme détaillénord-sudsur www.fetedelanature.com.Lyon : Faucheurs d'OGM, film 20 maifilm à 20h, film de Pierre Luu et B<strong>en</strong>oîtZollet suivi d'un débat avecFêteFormationfoire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixAction Citoy<strong>en</strong>ne. Salle Léo-Ferré,MJC du Vieux Lyon, 5 place Saint-Jean, 69005santénord-sudLyon, tél. : 04 78 42 48 71.énergieénergie Reims : The <strong>en</strong>d of suburbia, 20mainord-sudà 19h30, à la maison de la viefilmassociative, 122, rue du Barbâtre, projectiond'un film sur la fin du pétrole et du rêveformationaméricain suivi d'un débat. Entrée libre. Attacnord-sudReims, tél. : 06 86 58 84 30, reims@attac.org.Lyon : expédition de S!l<strong>en</strong>ce. 20énergie<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tet 21 mai. Jeudi à partir de 15h,nord-sud<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>trepas bio et végétari<strong>en</strong> offert àformation20h30. V<strong>en</strong>dredi à partir de 9h30, repas demidi offert.Bas-Rhin : découverte desplantes sauvages, 21 mai à 14hformationà Sparsbach, balade et cueillette.Ecotidi<strong>en</strong>ne, Lydia Christmann, 15, rue<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tformationPrincipale, 67370 Sparsbach, tél. : 03 88 89 20santénord-sud83, www.ecotidi<strong>en</strong>ne.fr.Fête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixArdèche : forum de la convivialité,21 au 23 mai à Vinezac, nombreuxthèmes : du local au global,formation formationdésaccoutumance à la croissance, appel à unmanif bio décroissance politique/débatsmanif bio décroissance politique/débatsmanif bio décroissance politique/débatsénergie musique educationFête foire salonrev<strong>en</strong>u filmde vie, Cop<strong>en</strong>hague et capitalismevert… Boutique OPDL, 82 bis, rue Jean-Jaurès,07600 Vals-les-Bains, tél. : 04 75 37 58 97.Ain : les plantes pour soignerHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsantéB i o les plantes, 21-23 mai, séminaireformationanimé par Eric Petiot, à Crozet.énergieAssociation Kokopelli, Oasis, 131, impasse desPalmiers, 30100 Alès, tél. : 04 66 30 64 91 oufilm04 66 30 00 55.Gard : 2 e forum éco-habitat, 22et 23 mai à Soudorgues. Habitatsocial, énergies r<strong>en</strong>ouvelables, phytoépurationHabitat collective, non-viol<strong>en</strong>ce / paix éco-hameau… Terreénergie énergie musique education<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tde Mauripe, La Place, 30460 Soudorgues.Drôme : biodiversité, 22 mai, à quoisert-elle ? Comm<strong>en</strong>t la préserver. LesAmanins, 26400 La Roche-sur-Grâne,tél. : 04 75 43 75 05, www.lesamanins.com.<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tBas-Rhin : construction <strong>en</strong> bottesde paille, 22 mai à 10h à Sparsbach,stage pratique. Ecotidi<strong>en</strong>ne, LydiaChristmann, Habitat15, non-viol<strong>en</strong>ce rue non-viol<strong>en</strong>ce Principale, / paix/ paix 67370 Sparsbach,nord-sudsantésanténord-sudtél. : 03 88 89 20 83, www.ecotidi<strong>en</strong>ne.fr.Somme : Eco & co, 22 mai àCayeux-sur-Mer, r<strong>en</strong>contres écologiqueset solidaires pour mettre filmmanif bio <strong>en</strong>décroissance politique/débatsvaleur les savoirs et savoir-faire locaux.Fête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixS<strong>en</strong>sibilisation aux modes de vie "alternatifs"nord-suddans tous les domaines de la vie quotidi<strong>en</strong>ne: habitat sain, alim<strong>en</strong>tation, jardinage etFête foire salonénergie musique educationagriculture biologique, santé, éducation…énergieformationTables-rondes, débats, films… Entrée gra-énergiefilmmusique educationtuite. www.ecoandco-baiedesomme.com.Habitat formationnon-viol<strong>en</strong>ce / paixfilmsantéTours : marche des fiertésLesbi<strong>en</strong>nes, Gay, Bi etTransexuel, 22 mai, 14h, place desfemmesspectacleHalles. Village associatif à l'arrivée et soirée àmanif bio manif bio décroissance politique/débatsdécroissance politique/débatssantémanif bio décroissance politique/débatsnord-sudmanif bio décroissance politique/débatsmanif bio décroissance politique/débatsmanif bio décroissance politique/débatssantésantéénergie musique educationmanif bio décroissance politique/débatsénergie musique educationsantéFête foire salonnord-sudénergi<strong>en</strong>ord-sudla salle Paul-Bert. www.lgpregionc<strong>en</strong>tre.org. énergie<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tDoubs : r<strong>en</strong>contre inter-SEL, 22formationmai à la salle des fêtes de Lougres,repas convivial suivi d'une boursed'échange. Haut-Doubs-SEL, Maison pourénergieénergie musique educationtous, Les Longs traits, 11, rue Vuillemin, 25300Pontarlier, tél. : 03 81 46 25 22.<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tHautes-Alpes : 3 e salon savoirset saveurs de montagne, 22 etformation23 mai, marché de producteurs (+formationde 60 stands), Habitat démonstrations non-viol<strong>en</strong>ce culinaires,/ paixFête foire salon<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t ateliers du goût, débats et confér<strong>en</strong>ces. Slowfood coolporteur, tél. : 04 92 57 92 32 ou 06 8088 95 86, www.salon-saveursdemontagne.fr.Nièvre : 1 ères éco-r<strong>en</strong>contres defilm l'habitat, 22 et 23 mai à Clamecy.Après deux éco-festivals, les r<strong>en</strong>contresHabitat se spécialis<strong>en</strong>t non-viol<strong>en</strong>ce / paix sur le seul santéFête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixhabitat. LaGraineterie, 2, rue de la monnaie, 58500 Clamecy,nord-sudtél. : 03 86 27 93 64, www.lagraineterie.com.énergie Drôme : Croquons nature, 23 maifilmà partir de 10h, square de la Mairie,à Saint-Marcel-lès-Val<strong>en</strong>ce, foiregourmande (bio et local), causerie "parcoursFête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixde terre", ateliers, pique-nique… Collectifnord-sudTerres <strong>en</strong> fête, www.croquonsnature.org, tél. : 0680 15 70 76.énergieVar : 22 e énergie musique foire bio de education Signes, 23<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tfilm mai au square Marcel-Pagnol,Nature & progrès Var, 1601, cheminformationSaint-Augustin, La Moutonne, 83260 La Crau,Fête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixtél. : 04 94 57 73 57.Haute-Garonne : 5 e foire bio eténergie terroir, 23 mai à Arbas.<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tAssociations m<strong>en</strong>ant des actionsécologiques, film v<strong>en</strong>deurs et producteurs bio,Fête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixtextiles, librairies, formation cosmétiques, produitsd'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>, fruits, légumes, plants…Docum<strong>en</strong>taires, jeux coopératifs, musique,balade à cheval… La Sève, le Chinchouret31160 film Arbas, tél. : 06 71 34 19 71.<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tBas-Rhin : préparer ses boissonsnaturelles, 25 mai à 14h àSparsbach, réalisation pratique deboissons à base de plantes du jardin.santéénergie musique educationEcotidi<strong>en</strong>ne, Lydia Christmann, 15, rueénergiePrincipale, 67370 Sparsbach, tél. : 03 88 89 2083, www.ecotidi<strong>en</strong>ne.fr.<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tStrasbourg Habitat : non-viol<strong>en</strong>ce fabriquer / paix etsanté<strong>en</strong>tre-B i o t<strong>en</strong>ir un lombricompost, 25 maià 18h30 au café artistique et culturelL'Artichaud. Ecotidi<strong>en</strong>ne, Lydia Christmann,15, rue Principale, 67370 Sparsbach, tél. : 03Fête foire salonnord-sud<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t88 89 20 83, www.ecotidi<strong>en</strong>ne.fr.Paris : 8 e Images mouvem<strong>en</strong>tées,26 mai au 1 er juin au cinéma 5formationCaumartin, 101, rue Saint-Lazare,énergie 75009 Paris, énergie festival du cinéma musique d'Attac. education Thèmede l'année : la démesure, jusqu'à quand ? Celasera décliné dans le domaine de la finance, dela production alim<strong>en</strong>taire, de la grande distribution,des ressources naturelles, des mégapoles,des libertés individuelles, de l'informa-filmtique, de la recherche médicale, de l'anglaiscomme langue de domination… Programme :www.local.attac.org/images-mouvem<strong>en</strong>tees.Bas-Rhin : fabriquer ses produitsd'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> ménager, 26énergiemai à 14h à Sparsbach, stage pratique.Habitat Ecotidi<strong>en</strong>ne, non-viol<strong>en</strong>ce Lydia / paix Christmann, santé 15, ruePrincipale, 67370 Sparsbach, tél. : 03 88 89 2083, www.ecotidi<strong>en</strong>ne.fr.Essonne : les réfugiés climatiques,27 mai à 20h30, sallePablo-Neruda, allée des Perv<strong>en</strong>chesà Morsang-sur-Orge,<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>contres avec le collectifArgos (S!l<strong>en</strong>ce de décembre 2009) :nord-sudqu'<strong>en</strong> est-il du déplacem<strong>en</strong>t des populationsHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsanténord-sudpour cause climatique ? Du 26 au 30 mai,exposition énergie de photos musique du collectif education sur le parvisdu château de Morsang-sur-Orge. SoliCités,13, rue Nungesser-et-Coli, 91170 Viry-Châtillon,formationmanif bio décroissance politique/débatsnord-sudtél. : 01 69 56 97 91, www.sol<strong>ici</strong>tes.org.Drôme : créer son projet écologique,28 mai, comm<strong>en</strong>t monter unprojet, choix économiques, juridiques,relationnels… Les Amanins, 26400énergie musique educationLanord-sudmanif bio décroissance politique/débatsénergie musique educationmanif bio décroissance politique/débatssanténord-sudénergie musique educationmanif bio décroissance politique/débatsénergiemanif bio décroissance politique/débatssantésantéénergie musique educationmanif bio décroissance politique/débatssantéformationformationRoche-sur-Grâne, tél. : 04 75 43 75 05,www.lesamanins.com.Paris : 8 e journées des Doulas, 28et 29 mai à la Maison des associationssolidaires, 10-18, rue des Terres-au-formationfemmesspectacleCuré (13e). Thème de l'année : r<strong>en</strong>contres aucœur de la femme. V<strong>en</strong>dredi 28 à 10h : confér<strong>en</strong>cesur l'allaitem<strong>en</strong>t maternel au 21 e siècle ;après-midi : ateliers, 20h : docum<strong>en</strong>taire La lune<strong>en</strong> moi. Samedi nord-sud : assemblée générale de l'association.Association Doulas de France, 6, squareBad<strong>en</strong>-Powell, 35000 R<strong>en</strong>nes, www.doulas.info.Bas-Rhin : les fleurs de Bach,28 mai à 10h à Sparsbach, relation<strong>en</strong>tre extraits de plantes et émotions.santé Ecotidi<strong>en</strong>ne, Lydia Christmann, 15, ru<strong>en</strong>ord-sudPrincipale, 67370 Sparsbach, tél. : 03 88 89 2083, www.ecotidi<strong>en</strong>ne.fr.Rhône : 12 e festival des dindesfolles, 28 au 30 mai à Rivolet.Thème formation de l'année : tordu c'est pasdroit ! Prés<strong>en</strong>ce de labyrinthe, de miroirs déformants,deFête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixnord-sudmachines sonores dans un cadrechampêtre, avec une organisation la plusécolo-citoy<strong>en</strong>ne possible (toilettes sèches,matériaux sains… et une vingtaine de spectaclesfilm p<strong>en</strong>dant le week-<strong>en</strong>d : danse, musique,formationcirque, formation conte, théâtre, vidéo-projection, artsplastiques… Association Hippotoufer, PierreFilant, 69640 nord-sud Rivolet, www.dindesfolles.com.Loire : Eco-attitude, 28 au 30énergie mai au Scarabée, boulevard ouest,à Roanne, salon de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Le Scarabée, rue du Marclet, 42153Fête foire salonformation Habitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixRiorges-Roanne,nord-sudtél. : 04 77 69 37 35.Char<strong>en</strong>te : 6 e Fête de l'Ortie, 29et 30 mai 2010, à Dignac, thème del'année : "le livre nature". AssociationfilmAne, Fête de l'Ortie, Habitat Claude Richon, non-viol<strong>en</strong>ce Les / Sablons,paixmanif bio décroissanceFête foire salonsantémanif biomusique education décroissance politique/débatsénergi<strong>en</strong>ord-sudmanif bio décroissance politique/débatsmanif bio décroissance politique/débatsfilmformationFête foire salonmanif bio décroissance politique/débatsmanif bio décroissance politique/débatsénergie musique educationénergie musique educationmanif bio décroissance politique/débatsmanif bio décroissance pénergie musique education<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t16320 Rougnac, amisdelanature.16@free.fr.formationSaône-et-Loire : introductionB i o au jardinage biodynamique, 29Fête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixet 30 mai, au domaine agricole defilmSaint-Laur<strong>en</strong>t, énergie près de Cluny, formation animéepar Pierre Masson, conseiller <strong>en</strong> agriculturebiodynamique.formationMouvem<strong>en</strong>t de culture biodynamique,5, place de la Gare, 68000 Colmar,nord-sud filmtél. : 03 29 24 36 41, www.bio-dynamie.org.énergie Hauts-de-Seine : assembléegénérale de la Nef, 29 mai aucirque Franconi, parc de Saint<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tCloud, avec des débats sur la crise économiqueactuelle, la transformation de la Nef <strong>en</strong>énergieBanque éthique europé<strong>en</strong>ne, etc. La Nef, 114,boulevard du 11-Novembre-1918, 69626Villeurbanne cedex, tél. : 04 72 69 08 60.<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tArras : Broc'à vélo, 29 mai, placeformationdu Théâtre. V<strong>en</strong>tes, achat, troc devélos et d'équipem<strong>en</strong>ts cyclistes.Adav,<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t23, rue Gosselet, 59000 Lille, tél. : 03 2086 17 25, www.droitauvelo.org.nord-sudmanif bio décroissance politique/débatssantéénergie musique educationformationmanif bio décroissancesantésantéénergie musique bio education décroissancemanifénergie musique educationénergie musique educationnord-nord-nord-nord-smanif bio décroissance p<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tS!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 20102 7musiqueeducationbio décroissance politique/débatsfilm manif


Du vert dans les oreillesChristian GuérinQuandla vannerier<strong>en</strong>contrela poésie...D.R.Si bon nombre d’artisans sont aujourd'huicomplètem<strong>en</strong>t déconnectés de la matière qu'ilstransform<strong>en</strong>t, Christian Guérin n'<strong>en</strong>visage pas sonmétier sans une connaissance, un respect et unemaîtrise profonde de cette matière première.CE VANNIER DE LESCOUËT-GOUAREC,PETIT VILLAGE AU CENTRE DE LA BRETAGNE, PRODUITainsi sur quelques hectares la totalité de l'osier qu'iltransforme dans son petit atelier. Produire sembled'ailleurs être un mot bi<strong>en</strong> restrictif, tant la passionde Christian est visible et touchante. P<strong>en</strong>dantquelques jours, l'osiériculteur nous a emm<strong>en</strong>é à ladécouverte de son intrigant petit monde, teintéd'une poésie émouvante."Salix fragilis, Alba vitellina,Purpurea, Viminalis..."Cela se passera probablem<strong>en</strong>t comme cela sivous r<strong>en</strong>dez visite à Christian : après avoir passéquelques minutes dans l'atelier de vannerie, l'artisanvous conduira avec impati<strong>en</strong>ce à la découvertede ses parcelles, qui résonneront d'un seul coup demultiples noms latins et autres sonorités plus lointaines.Car Christian cultive <strong>en</strong> effet près de 50variétés d'osier et de saules. Et il y <strong>en</strong> a tant quel’osiériculteur a lui-même parfois du mal à s'yretrouver : "J'avais importé des osiers du Pays deGalles, au pif car c'était <strong>en</strong> anglais... J'ai commandéceux dont les noms sonnai<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> à mes oreilles etje me suis retrouvé avec des trucs qui ne serv<strong>en</strong>t àri<strong>en</strong>. Mais je voulais tester d'autres espèces pour lavannerie ou le paysagisme car trop peu de producteursfont ce travail <strong>en</strong> France".A voir Christian prés<strong>en</strong>ter ses osiers, on compr<strong>en</strong>dvite l'importance de la passion qu'il voue àcette plante : chaque variété possède à ses yeux sespropriétés, ses couleurs mais aussi ses usages (pourla vannerie, l'ornem<strong>en</strong>t extérieur, la fabrication demeubles...). Une partie de sa récolte d'osier estalors rev<strong>en</strong>due à des paysagistes et à d'autres osiériculteursfrançais. Les produits transformés sont,eux, v<strong>en</strong>dus à toute une diversité de cli<strong>en</strong>ts : "desparticuliers, des boulangers mais j'ai aussi travaillépour un poissonnier, une décoratrice d'intérieurou des professionnels du spectacle sur un bateaude 9 mètres de long <strong>en</strong> osier".Une autoformation"Je ne concevais pas de faire mon métier sansproduire ma matière. C'est ce qui m'a intéressé audépart : mon père est agriculteur et faisait sespaniers pour la ferme. L'idée, au départ, a donc étéd'appr<strong>en</strong>dre ce que mon père faisait, produire mamatière et év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t la rev<strong>en</strong>dre à d'autresvanniers. J'ai <strong>en</strong>suite appris tout seul d'autres techniqueset manières de faire <strong>en</strong> r<strong>en</strong>contrant des vanniers,<strong>en</strong> lisant des bouquins et surtout <strong>en</strong> faisant.Ça m'a toujours plu de faire ça, mais je ne p<strong>en</strong>saispas <strong>en</strong> faire un métier. Et par les hasards de la vie,par le fait de m'être retrouvé au chômage, etc... Jeme suis dit, finalem<strong>en</strong>t est-ce que ça ne vaut pas lecoup d'<strong>en</strong> faire une activité ?".Christian est désormais totalem<strong>en</strong>t à l'aise dansson nouveau métier, même s'il reste diff<strong>ici</strong>le d'<strong>en</strong>vivre à temps complet. Il a donc fait le choix deconserver un mi-temps à l'extérieur, ce qui luiassure une certaine stabilité financière. Il gère relativem<strong>en</strong>tbi<strong>en</strong> la conjugaison de ses deux activités,mais aimerait, évidemm<strong>en</strong>t, pouvoir un jour vivrepleinem<strong>en</strong>t de l'osier. Le vannier reste optimiste :"Ici, les marchés locaux se développ<strong>en</strong>t et les g<strong>en</strong>s,finalem<strong>en</strong>t, revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t au panier à provision. Ça sev<strong>en</strong>d de plus <strong>en</strong> plus". Comme quoi, le développem<strong>en</strong>tdes circuits courts alim<strong>en</strong>taires profite sansdoute à plus de monde qu'on ne l'imagine...Goulv<strong>en</strong> Maréchal & Alexis Lis ■■ Christian Guérin, Le Guernic,22570 Lescouët-Gouarec,tél. : 02 96 24 20 67.Vous pouvez écouter l'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>effectué sur ce lieu surwww.duvertdanslesoreilles.fr.S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 20102 9


SociétéSerge CorrierasJournal d'un médecinde campagneEssai photographique sur le quotidi<strong>en</strong>d'un médecin de campagne(et un hommage à W. Eug<strong>en</strong>e Smith,célèbre photographe <strong>en</strong>gagé)LE DOCTEUR JACKY FARRAT EXERCE SON ART DEPUIS UNETRENTAINE D'ANNÉES À SAINT-SEURIN-DE-CURSAC, PETIT VILLAGE Àune dizaine de kilomètres au nord de Blaye, petite sous-préfecturedu Nord-Gironde.Son cabinet est ouvert aux consultations tous les matins, sansr<strong>en</strong>dez-vous, il n'y a pas de secrétaire. Les après-midi sont consacrésaux visites à dom<strong>ici</strong>le, ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t à des personnes âgées,isolées et souv<strong>en</strong>t dans l'incapacité de se déplacer.Il soigne aussi bi<strong>en</strong> les corps que les âmes, c'est aussi un confid<strong>en</strong>tet un ami sûr.Dans quelques années le bon docteur Jacky Farrat cessera sonactivité et, à ce jour aucun jeune médecin n'a l'int<strong>en</strong>tion de lui succéder.Les petits cabinets ruraux devront bi<strong>en</strong>tôt disparaître au profitde maisons ou pôles santé pluridisciplinaires.Qu'advi<strong>en</strong>dra-t-il de cette médecine de proximité ?Serge Corrierasá Auscultation d'Andrea Flouret, Blaye.á Exam<strong>en</strong> du petit Wyatt Liegeoissous le regard de sa mamanNatacha, Etauliers.Serge Corrieras ■3 0 S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 2010Ü Auscultation du petit Kilian sous leregard de sa maman Véronique. LesGrandes Plantes, Saint-Paul-de-Blaye.Serge Corrieras


à Visite chez M me Debande Simone. Les Bernards, Cars.à Auscultation et soins chez M. Vias Jean, l'Éclop, Eyrans.à Famille Seguin, Le Boquet, Campugnan. R<strong>en</strong>é Hubert (le père)et Marie G<strong>en</strong>eviève (la mère) blessée au g<strong>en</strong>ou suite à une chute.Serge CorrierasSerge Corrieras Serge Corrierasá Chez Evelyne (mère) et Ahrone Z<strong>en</strong>ou (fils), Fours.Serge Corrieras


ClimatD.R.D.R.L'imagination non-viol<strong>en</strong>te<strong>en</strong> pays basqueá 1. Protection de la vierge deBiarritzÜá 2. Pose d'une banderolesur la mairie de Bayonne1. côté français par opposition auPays basque Sud, côté espagnol.2. Le service de "wagon isolé" correspondaux besoins de petites etmoy<strong>en</strong>nes <strong>en</strong>treprises ayant desmarchandises à transporter sur desdistances courtes et moy<strong>en</strong>nes. Ilnécessite des gares de tri où sontcomposées les rames de wagons. Ils'agit souv<strong>en</strong>t d'un fret ferroviairede proximité. Il représ<strong>en</strong>te actuellem<strong>en</strong>t42% du volume fret ferroviaire.Le wagon isolé est remis <strong>en</strong> questionpar la SNCF parce qu'il induitun maillage plus serré du territoire,une plus grande masse salarialeet, au-delà, desinvestissem<strong>en</strong>ts qui font défautaujourd'hui.A terme, l'abandon de ce mode defret jettera 1,2 millions de poidslourds supplém<strong>en</strong>taires sur lesroutes et va induire la suppressionde 6000 des 14 000 postes de travaildu fret SNCF.Le mouvem<strong>en</strong>t Bizi ! ("Vivre !" <strong>en</strong> basque) a été créé <strong>en</strong>2009 au Pays Basque pour agir face à l'urg<strong>en</strong>ce climatique.Il s'illustre par des actions non-viol<strong>en</strong>tes imaginatives etspectaculaires. Nous leur avons posé quelques questions.Sil<strong>en</strong>ce : Pourquoi et comm<strong>en</strong>t avez-vous choisice mode d'action ? Pouvez-vous nous décrirequelques actions que vous avez réalisées ?Claude et Iban de Bizi ! : Le mouvem<strong>en</strong>t Bizi !s’illustre <strong>en</strong> Pays Basque Nord 1 par des actions nonviol<strong>en</strong>tesmêlant radicalité et humour. Nous avonschoisi ce type d’activisme pour interpeller demanière originale le public et les médias sur l’urg<strong>en</strong>ceclimatique et sur la nécessité de changer unsystème capitaliste qui nous mène droit dans leprécipice. L’humour doit faciliter la perception desujets très sérieux.Premier exemple : s<strong>en</strong>sibiliser la populationsur le risque de montée du niveau des océans. LeGIEC (groupem<strong>en</strong>t intergouvernem<strong>en</strong>tal d’expertssur le climat) nous dit que le réchauffem<strong>en</strong>t climatiqueprovoque une montée du niveau des océansdont les conséqu<strong>en</strong>ces seront dramatiques pourdes millions d’être humains sur la Planète. Afind’interpeller la population du Pays Basque et destouristes de passage sur le risque de montée deseaux, le 24 juillet 2009, une vingtaine de militantsde Bizi ! ont escaladé le rocher de la Vierge àBiarritz. Ils ont équipé l’<strong>en</strong>fant Jésus et sa mamand’un masque et d’un tuba pour qu’ils puiss<strong>en</strong>t faireface à la submersion à v<strong>en</strong>ir de cette belle cité balnéaire.Cette action symbolique a eu un échojusque dans la presse internationale (photo 1).Deuxième exemple : sout<strong>en</strong>ir un mode de transportde marchandises faiblem<strong>en</strong>t émetteur de gaz àeffet de serre et concernant des milliers de cheminots<strong>en</strong> France et au Pays Basque : le "wagon isolé" 2 . Le 6février 2010, sous la bannière "urg<strong>en</strong>ce écologique etjustice sociale" nous avons co-organisé avec la CGTcheminotsune grande journée de mobilisation deBizi ! pour dénoncer le démantèlem<strong>en</strong>t par la SNCFdu fret ferroviaire <strong>en</strong> "wagon isolé" pour des raisonsde r<strong>en</strong>tabilité financière au mépris de l’emploi, etaffirmer le bi<strong>en</strong>-fondé de ce mode de transport demarchandises <strong>en</strong> matière de réduction d’émissionsde gaz à effet de serre. Ce jour-là Bizi ! s’est illustrépar un die-in géant <strong>en</strong> gare de Bayonne (des dizainesde personnes se sont allongées sur le quai) avec unereprés<strong>en</strong>tation de la mort emportant dans son sillagele cercueil "wagon isolé" fauché <strong>en</strong> plein vol (photo 3).Beaucoup d’autres actions ont été m<strong>en</strong>ées depuisla création de Bizi ! : tour du Pays Basque Nord àbicyclette (200 km <strong>en</strong> 3 jours), jeux d’éducationpopulaire <strong>en</strong> pleine rue piétonne "qui veut gagnerdes degrés ?", vélorution <strong>en</strong> souti<strong>en</strong> à la création etau développem<strong>en</strong>t de voies de bus <strong>en</strong> site propre,occupation oisive et joyeuse d’un supermarchéouvert le dimanche, etc..Y a-t-il un li<strong>en</strong> de filiation <strong>en</strong>tre votre mouvem<strong>en</strong>tet les Démo, Démocratie pour le PaysBasque, qui avai<strong>en</strong>t lutté durant plusieursannées avec les armes de la non-viol<strong>en</strong>cepour la reconnaissance des droits du peuplebasque ?Le mouvem<strong>en</strong>t Bizi ! n’est pas une émanationdes Démo. Cep<strong>en</strong>dant, il est vrai que beaucoupd’anci<strong>en</strong>s membres des Démo ont part<strong>ici</strong>pé, auxcôtés de personnes d’horizons divers, à la créationde Bizi ! <strong>en</strong> juin 2009, fruit d’une réflexion <strong>en</strong>gagéedeux ans auparavant.Plus globalem<strong>en</strong>t, faites-vous un li<strong>en</strong> <strong>en</strong>trevotre combat écologique et le combat dupeuple basque ?Le peuple basque est <strong>en</strong>core aujourd’hui <strong>en</strong>grande partie ignoré par l’Etat français qui refuse3 2 S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 2010


Climatnotamm<strong>en</strong>t de reconnaître off<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t l’exist<strong>en</strong>cede sa langue, l’euskara. La reconnaissancedes langues minoritaires fait partie intégrante dela préservation de la diversité culturelle déf<strong>en</strong>duepar le mouvem<strong>en</strong>t Bizi ! A ce titre, notrecharte précise notamm<strong>en</strong>t "Le mouvem<strong>en</strong>t Bizi !a pour cadre d’action le Pays Basque nord."Notre action s’inscrit naturellem<strong>en</strong>t dans le combatpour la diversité culturelle. Notre communicationest bilingue français/euskara. Nous nousinscrivons pleinem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> tant que grouped’Euskal Herria 3 dans la mouvance alter-mondialist<strong>en</strong>on-viol<strong>en</strong>te.Après le sommet de Cop<strong>en</strong>hague, quel bilanfaites-vous et comm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>visagez-vous l'av<strong>en</strong>irlocalem<strong>en</strong>t et au niveau des <strong>en</strong>jeux internationaux?D’un point de vue des négociations internationales,le Sommet de Cop<strong>en</strong>hague <strong>en</strong> décembre2009 a été un cuisant échec.Néanmoins, les militants de Bizi ! reti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tde Cop<strong>en</strong>hague la formidable mobilisationcitoy<strong>en</strong>ne mondiale qui marque le point de départd’une prise de consci<strong>en</strong>ce sur la nécessité de changerle système ("Change the system, not the climate").A l’échelle locale du Pays Basque nord, le mouvem<strong>en</strong>tBizi ! se fait le relais des propositions faitesau Klimaforum09 qui ont donné lieu à la rédactionde la Déclaration des Peuples, co-signée pardes c<strong>en</strong>taines d’organismes.Par exemple, il est dit dans cette déclaration :"Nous nous <strong>en</strong>gageons à promouvoir pleinem<strong>en</strong>tet activem<strong>en</strong>t une transition qui impliquera unchangem<strong>en</strong>t fondam<strong>en</strong>tal dans les structuressociales, politiques et économiques et une résorptiondes inégalités et injustices liées au g<strong>en</strong>re, auxclasses sociales, aux générations ou aux origines".Quel regard portez-vous et quels li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ez-vousavec la lutte actuelle de lachambre d'agriculture alternative du PaysBasque EHLG ?Euskal Herriko Laborantza Ganbara (EHLG)travaille depuis 2005 à la promotion d’une agriculturepaysanne durable, de proximité <strong>en</strong> PaysBasque nord.Sout<strong>en</strong>ir EHLG, c’est œuvrer <strong>en</strong> faveur d’unesouveraineté alim<strong>en</strong>taire locale <strong>en</strong> permettant auxhabitants du Pays Basque de se nourrir avec desproduits agricoles produits localem<strong>en</strong>t par des paysanstirant un rev<strong>en</strong>u leur garantissant de vivredignem<strong>en</strong>t.Sout<strong>en</strong>ir EHLG, c’est affirmer une volonté dedévelopper une agriculture respectueuse des êtreshumains et de la nature.C’est tout naturellem<strong>en</strong>t que le mouvem<strong>en</strong>tBizi ! apporte son souti<strong>en</strong> indéfectible à EHLG !Ainsi, le 18 février 2010, lors du procès <strong>en</strong> appeld’EHLG int<strong>en</strong>té par le préfet des Pyrénées-Atlantiques, plusieurs dizaines de militants deBizi ! ont part<strong>ici</strong>pé activem<strong>en</strong>t à l’organisation de lamobilisation citoy<strong>en</strong>ne à proximité du tribunal (unmillier de personnes ayant répondu prés<strong>en</strong>t), beaucoupayant pris un jour de congé pour cela.Quels sont vos li<strong>en</strong>s avec et la lutte contre laLigne Grande Vitesse LGV ?"Toujours plus vite… toujours plus vite... dansle mur !" Voilà la logique du train à grande vitesse(TGV) que Bizi ! a dénoncé de manière originalelors des manifestations de Bayonne (12 000 personnesle 17 octobre 2009) et d’H<strong>en</strong>daye (15 000personnes le 23 janvier 2010) <strong>en</strong> conduisant unTGV <strong>en</strong> carton sur lequel étai<strong>en</strong>t affichés les nombreuxreproches que l’on peut faire à ce mode detransport élitiste : délocalisation de l'économie,"déménagem<strong>en</strong>t" des territoires, manque d'investissem<strong>en</strong>tspour les TER et le fret ferroviaire, émissionsde gaz à effet de serre 3 fois plus importantesqu’un train normal…Le mouvem<strong>en</strong>t Bizi ! Répond aux mobilisationsaux côtés des nombreuses associations qui se batt<strong>en</strong>tcontre les projets de lignes à grande vitesse(LGV) depuis plusieurs années avec au c<strong>en</strong>tre decette bataille le CADE 4 .En contrepartie de cette opposition ferme à laLGV et à la logique du TGV, le mouvem<strong>en</strong>t Bizi !milite <strong>en</strong> faveur d’une amélioration des voies existantes,d’une réouverture d’anci<strong>en</strong>nes voies ferréesaujourd’hui inutilisées, du développem<strong>en</strong>t d’uneoffre de transport ferroviaire locale performantesur la ligne Bayonne/Pau ou de la déf<strong>en</strong>se duwagon isolé et du fret ferroviaire.Après Cop<strong>en</strong>hague, il nous a semblé nécessairede marquer une pause afin d'organiser un granddébat interne, qui aura duré trois mois et qui adébouché sur des décisions lors d'une r<strong>en</strong>contredu 2 au 5 avril 2010. Nous allons établir des priorités<strong>en</strong>tre divers axes de travail proposés pour l'année2010-2011 : transports <strong>en</strong> commun,alternatives au tout-voiture, finances responsables,eau, temps de travail, maîtrise des énergies, problèmesposés par l'implantation d'un IKEA, logem<strong>en</strong>t...et nous devons actualiser notre charte ainsique définir notre fonctionnem<strong>en</strong>t à v<strong>en</strong>ir.Il nous tarde de repr<strong>en</strong>dre l'action après ce formidabletemps de démocratie part<strong>ici</strong>pative...Propos recueillis par Guillaume Gamblin ■á 3. Enterrem<strong>en</strong>t du "wagon isolé"<strong>en</strong> gare de Bayonne.D.R.3. Pays basque dans son <strong>en</strong>semble.4. Collectif des associations pour ladéf<strong>en</strong>se de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,www.voiesnouvellestgv.webou.netS!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 20103 3


Habitat groupéLa Ciguë,des colocationsd’étudiants <strong>en</strong>mode coopérativeD.R.á Une des résid<strong>en</strong>ces étudiantesécologiques de La Ciguë dansl'Ilôt 13, à G<strong>en</strong>ève.■ Pour <strong>en</strong> savoir plusLa Ciguë,17, rue Alcide-J<strong>en</strong>tzer(1 er étage), 1205 G<strong>en</strong>eve,tél. : 4122 / 379 37 70,www.cigue.ch.A G<strong>en</strong>ève comme dans tant de villes universitaires, à chaquer<strong>en</strong>trée il faut tirer la sonnette d’alarme : il manque desc<strong>en</strong>taines de logem<strong>en</strong>ts pour étudiants. Le développem<strong>en</strong>tdémographique que connaît la ville provoque depuis plusieursannées une crise du logem<strong>en</strong>t, faisant de la recherche d’un lieude vie un véritable parcours du combattant. Une situation dontsont victimes les étudiants, déjà précarisés par leurs faiblesrev<strong>en</strong>us et pour qui il est diff<strong>ici</strong>le de s’exiler loin des structuresde cours, donc du c<strong>en</strong>tre ville.CONTRIBUER À PALIER CETTE SITUATIONEST LE BUT QUE S’EST DONNÉ LA CIGUË, UNEcoopérative d’habitation formée par et pour lesétudiants. "Le mouvem<strong>en</strong>t est né lors de la crise dulogem<strong>en</strong>t qui a touché G<strong>en</strong>ève à la fin des années80", explique Guillaume Käser, présid<strong>en</strong>t <strong>en</strong>charge de la coopérative et anci<strong>en</strong> habitant. "Desétudiants voulant promouvoir la vie communautaireont choisi de s’assembler <strong>en</strong> coopérative pourassurer une structure stable et pouvoir pér<strong>en</strong>niserce mode de vie <strong>en</strong> commun". En alternative aumodèle du foyer étudiant, la forme coopératives’est montrée une structure plus dynamique,moins liée à un lieu fixe mais lui permettant degérer divers appartem<strong>en</strong>ts sur l’<strong>en</strong>semble du territoirede la ville. La Ciguë a su ainsi au fil des ans sedévelopper pour proposer aujourd’hui près de 400chambres <strong>en</strong> colocation aux personnes <strong>en</strong> formation.Plus qu’une simple chambreV<strong>en</strong>ant de pays étrangers ou de cantons suissesvoisins pour la majorité d’<strong>en</strong>tre eux, peu de ceuxqui pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t contact avec La Ciguë sont familiarisésavec ce concept de coopérative. Ce qui attire,c’est le r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t régulier des chambres et lesbas loyers pratiqués. La vraie particularité résidepourtant dans le fait que chaque habitant/coopérateurest collectivem<strong>en</strong>t propriétaire de l’<strong>en</strong>semblede la coopérative – et a donc toute légitimité pourpart<strong>ici</strong>per aux décisions quant à sa forme ainsi qu’àson développem<strong>en</strong>t. A eux de s’y investir, de ladévelopper par des propositions et de pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>charge une partie de son fonctionnem<strong>en</strong>t. A LaCiguë, on att<strong>en</strong>d idéalem<strong>en</strong>t des coopérateurs qu’ilss’impliqu<strong>en</strong>t, non seulem<strong>en</strong>t au sein de leur proprelogem<strong>en</strong>t, mais aussi dans la gestion globale de lacoopérative.3 4 S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 2010


Habitat groupéPour gérer ces logem<strong>en</strong>ts, une structure déc<strong>en</strong>traliséea été voulue. Seuls six salariés à temps partiels,tous coopérateurs mais plus forcém<strong>en</strong>tétudiants, gèr<strong>en</strong>t les affaires courantes de la coopérativeet apport<strong>en</strong>t la vision d’<strong>en</strong>semble, épaulés <strong>en</strong>cela par des délégués des différ<strong>en</strong>tes zones d’habitation.Ils jou<strong>en</strong>t le rôle d’élém<strong>en</strong>t stable, de li<strong>en</strong>avec l’extérieur (les autorités et propriétaires), demédiateur voire parfois de motivateur auprès descoopérateurs. Les coopérateurs sont <strong>en</strong>couragés àassumer eux-mêmes le plus possible de tâchesainsi qu’à faire partager leurs propositions et leursavis lors des réunions.Un des points c<strong>en</strong>traux de son fonctionnem<strong>en</strong>test l’attribution des nouvelles chambres. Lorsqu’unechambre se libère, le choix du futur remplaçantrevi<strong>en</strong>t aux colocataires restants, avec uneadministration ne contrôlant que les critères formelsde formation et de rev<strong>en</strong>u maximum, appartem<strong>en</strong>tssubv<strong>en</strong>tionnés oblige. Les habitantsr<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t les étudiants intéressés dans un premiertemps et délibèr<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite <strong>en</strong>tre eux duchoix de la personne avec qui ils vivront. Unmoy<strong>en</strong> de favoriser la bonne <strong>en</strong>t<strong>en</strong>te par la suite,mais un système qui laisse fréquemm<strong>en</strong>t apparaîtrele copinage et autres communautarismes.Si le système fonctionne bi<strong>en</strong> pour les attributions,la responsabilisation et l’implication descoopérateurs ne se fait pas autant dans ce qui lestouche moins directem<strong>en</strong>t. Certaines commissionsmise <strong>en</strong> place pour développer des projets précisdrain<strong>en</strong>t du monde, mais les réunions généralesorganisées tous les deux mois pein<strong>en</strong>t à intéresserles habitants, et peu d’initiatives personnelles sontproposées ou m<strong>en</strong>ées à terme. Un investissem<strong>en</strong>tjugé diff<strong>ici</strong>le à mettre <strong>en</strong> place <strong>en</strong> parallèle à desétudes et d’un travail nécessaire pour les financer…et payer son loyer. "On att<strong>en</strong>d des coopérateursqu’ils soi<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> informés sur la coopérative etactifs au sein de celle-ci. Qu’ils y jou<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tsrôles", précise Guillaume Käser. "Mais on voit quele niveau d’information <strong>en</strong>tre eux est très variable,tout comme on constate une implication trèsint<strong>en</strong>se mais souv<strong>en</strong>t aussi très éphémère. Lemanque de compréh<strong>en</strong>sion dans le fonctionnem<strong>en</strong>tde la coopérative par les coopérateurs peutdev<strong>en</strong>ir un problème important."De fait, la pénurie de chambres fait que les personnesqui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à La Ciguë <strong>en</strong> quête d’un logem<strong>en</strong>tne le font guère par attrait pour son aspectsocial et son système coopératif, principe qui s’<strong>en</strong>trouve dès lors affaibli. Cela n’empêche pas à plusieursde développer cette fibre lors de leur séjouret d’<strong>en</strong> appr<strong>en</strong>dre beaucoup sur cette autre visiondu logem<strong>en</strong>t. En cela, La Ciguë représ<strong>en</strong>te une véritableécole.Logem<strong>en</strong>ts durablespour étudiants volatilsSur les quelque 400 chambres qu’elle met à disposition,La Ciguë n’est propriétaire que d’unedizaine d’appartem<strong>en</strong>ts. 85 % de son parc immobilierest constitué de lieux loués pour une périodeprovisoire avant leur rénovation ou leur destruction.C’est grâce à des lieux mis à disposition à basprix par l’Etat ou par des propriétaires privés queD.R.La Ciguë parvi<strong>en</strong>t à proposer des loyers aux deuxtiers – voire moins – du prix du marché. Unemanne provid<strong>en</strong>tielle pour les étudiants, qui n’aurai<strong>en</strong>tpour la plupart pas les moy<strong>en</strong>s de payer unloyer conv<strong>en</strong>tionnel.C’est bi<strong>en</strong> l’atout étudiant qui permet à ce systèmede fonctionner. Plus indép<strong>en</strong>dants et ouvertsà la nouveauté que des familles, moins chargés <strong>en</strong>meubles et affaires et plus tolérants <strong>en</strong> matière deconfort, la plupart sont à la recherche d’un lieu lesaccueillant p<strong>en</strong>dant qu’ils sont <strong>en</strong> études (notamm<strong>en</strong>tles étudiants étrangers v<strong>en</strong>us étudier pourquelques semestres seulem<strong>en</strong>t). Comparés à desfamilles, la question de l’attache n’est pas la mêmeet les lieux s’investiss<strong>en</strong>t différemm<strong>en</strong>t, plus librem<strong>en</strong>t.Une mobilité facilitée alliée à un paiem<strong>en</strong>tassuré, deux atouts appréciés par les propriétairesmettant un lieu à disposition.La courte durée de vie des logem<strong>en</strong>ts rest<strong>en</strong>éanmoins un problème quotidi<strong>en</strong> auquel il fautpalier par une recherche constante de nouvelleschambres. Dans une volonté de pér<strong>en</strong>nité, lacoopérative La Ciguë a affiché dès sa fondation lavolonté de ne pas se limiter aux lieux mis aléatoirem<strong>en</strong>tà sa disposition mais à construire ses propresespaces d’habitation. "Plusieurs projets deconstructions sont actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cours, dévoileGuillaume Käser. Un projet d’immeuble <strong>en</strong>tamé ily a <strong>en</strong>viron cinq ans devrait se terminer <strong>en</strong>décembre [2009 ndlr.] et proposer quarante nouvelleschambres. Un projet de rénovation d’unebâtisse que nous occupions a débuté <strong>en</strong> avril 2009et deux autres projets d’immeubles sont aussi <strong>en</strong>cours d’étude".Derrière cette démarche s’exprime aussi lavolonté d’avoir des lieux adaptés à la colocation età l’id<strong>en</strong>tité de la coopérative. Ici, les coopérateurssont directem<strong>en</strong>t impliqués dans les démarches et<strong>en</strong> font le suivi au sein de la commission deconstruction. Parmi les différ<strong>en</strong>ts projets part<strong>ici</strong>patifs,cette commission donne la possibilité auxcoopérateurs (une dizaine prés<strong>en</strong>ts à chaqueréunion) de faire évoluer les projets de nouveauxbâtim<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> collaboration avec les architectesmandatés. Propositions, débats, ces séances permett<strong>en</strong>tde suivre la construction d’un immeublede A à Z et d’y faire part de ses désirs et préfér<strong>en</strong>ces.Des avis dont dép<strong>en</strong>dront le résultat final etle bi<strong>en</strong>-être des futures générations de coopérateursqui investiront les lieux.á Débat autour d'un projetde nouvelle résid<strong>en</strong>ce.HabicoopLe contexte institutionnel <strong>en</strong>Suisse est plus favorable quecelui actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> vigueur <strong>en</strong>France. Il favorise nettem<strong>en</strong>tl'habitat coopératif. En France,pour obt<strong>en</strong>ir des conditions similaires,l'association Habicoopvi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> aide aux projets delogem<strong>en</strong>ts groupés coopératifs :Habicoop, c/o URSCOP,74, rue Maurice-Flandin,69003 Lyon,tél : 04 72 36 28 93,www.habicoop.fr.S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 20103 5


Habitat groupéEn plus de l’aspect communautaire, les logem<strong>en</strong>tsconstruits par La Ciguë doiv<strong>en</strong>t aussirépondre aux principes de la coopérative sur l’écologieet la facilitation du li<strong>en</strong> social. Salles communes,panneaux solaires, local à vélo, bassin derécupération de l’eau de pluie, chauffage à pelletsde bois, on cherche le bi<strong>en</strong> vivre et l’économie desressources. Et quand <strong>en</strong> séance de commission l’architectedemande quelles normes il faut rechercher: Minergie Eco ? Minergie P ? "Les normes ?",répond Sébasti<strong>en</strong>, "Pourquoi ne pas chercher àaller au-delà ? Pourquoi ne pas dev<strong>en</strong>ir pionnier ?"Embûches administrativesLa part<strong>ici</strong>pation des étudiants permet d’abattreun certain nombre de barrières traditionnelles, dese laisser aller à la création et à l’imagination. Maisle principe progressiste d’une coopérative de logem<strong>en</strong>tmode « étudiant » reste peu conv<strong>en</strong>tionnel.A cause de cela, La Ciguë doit régulièrem<strong>en</strong>t faireface à des difficultés dans ses relations avec unepolitique administrative du logem<strong>en</strong>t guère adaptéeà son fonctionnem<strong>en</strong>t. La liberté de La Ciguë setermine là où comm<strong>en</strong>ce celle du droit. Et celui dulogem<strong>en</strong>t se montre adapté au modèle de la familletraditionnelle mais pas aux colocations éphémères.La différ<strong>en</strong>ce, c’est que les coopérateurs ser<strong>en</strong>ouvell<strong>en</strong>t fréquemm<strong>en</strong>t au sein de La Ciguë. Unhabitant reste <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne <strong>en</strong>tre deux ou trois ans,sur une durée maximum de cinq ans. En conséqu<strong>en</strong>ce,chaque habitant dispose d’un contrat debail portant sur sa chambre et non sur l’appartem<strong>en</strong>tlui-même. Une complication qui occasionnedes coûts administratifs plus nombreux et qui necorrespond<strong>en</strong>t pas aux barèmes standards de laville qui définiss<strong>en</strong>t le cadre légal des régies. Lacoopérative est pourtant dép<strong>en</strong>dante de ce cadreadministratif, de par les subv<strong>en</strong>tions qu’elle tire dela ville et du canton pour ses logem<strong>en</strong>ts subv<strong>en</strong>tionnéset les droits de superf<strong>ici</strong>e de ses logem<strong>en</strong>ts.A cela s’ajout<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core d’autres complications,notamm<strong>en</strong>t dans les cas de retards de loyers et lespossibilités pour y faire face.Reste que, à bi<strong>en</strong>tôt 25 ans d’exist<strong>en</strong>ce, lemodèle a largem<strong>en</strong>t démontré sa viabilité et a faitle bonheur de nombreuses générations d’étudiants,leur offrant une belle possibilité de se loger avecdes loyers stables et bon marché… dans uneambiance décontractée et conviviale.Vinc<strong>en</strong>t Gerber ■Pour commander un anci<strong>en</strong> numéroCochez le(s) numéro(s) désiré(s).Faites le total (4,60 € l'exemplaire).Ajouter les frais de port (2 € pour un ex.,3 € pour 2 ex., 4 € pour 3 ex. et plus).Indiquez le total de votre règlem<strong>en</strong>t :Seuls ces numéros sont disponibles.Ils sont à commander àSil<strong>en</strong>ce, 9 rue Dum<strong>en</strong>ge, 69317 Lyon Cedex 09.Numéros régionaux■ 325 Nord-Pas-de-Calais■ 331 Ariège et Hautes-Pyrénées■ 337 Paris■ 348 C<strong>en</strong>tre■ 353 Haute-Garonne et Gers■ 359 Seine Saint-D<strong>en</strong>is■ 364 Savoies■ 370 Nièvre et Saône-et-Loire■ 375 Gard et LozèreVOS COORDONNÉESMERCI D’ÉCRIREEN MAJUSCULESNom :Prénom :■ 355 ■ 356 ■ 357 ■ 360 ■ 361 ■ 362Adresse :■ 363 ■ 365 ■ 366 ■ 368 ■ 369 ■ 371Code Postal :Ville :Ne faites qu'un seul chèque si vous vous abonnezégalem<strong>en</strong>t… voir <strong>en</strong> page 47. Chèque à l'ordre de Sil<strong>en</strong>ce.3 6 S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 2010■ 372 ■ 373 ■ 374 ■ 376 ■ 377 ■ 378Le détail des sommaires est consultable sur : www.revuesil<strong>en</strong>ce.net


DéboulonneursAu tribunaldes flagrantsdélires…publ<strong>ici</strong>tairesà Yvan Gradis lors d'une action des Déboulonneurs.Sébasto YseulcLe collectif des déboulonneurs n'a cessé d'agir contre l'invasion publ<strong>ici</strong>taire depuis2005, ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t par des actions de barbouillage de panneaux publ<strong>ici</strong>tairesdans l'espace public. Deux d'<strong>en</strong>tre eux passai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> procès le 12 mars 2010 à Parisdans ce qui fut un mom<strong>en</strong>t privilégié de débat démocratique.VENDREDI 12 MARS 2010, PALAIS DE JUSTICEDE PARIS, C'EST LE PROCÈS DE DEUX DÉBOULONNEURSparisi<strong>en</strong>s, Arthur Lutz et Yvan Gradis, suite au barbouillagede 6 panneaux publ<strong>ici</strong>taires sur lesChamps-Elysées le 26 janvier 2008.L'ambiance du tribunal bénéf<strong>ici</strong>e de l'accueilbi<strong>en</strong>veillant d'un juge clairem<strong>en</strong>t disposé à écouterles motivations politiques des prév<strong>en</strong>us et àpr<strong>en</strong>dre le temps du débat. La salle est comble avecdes sympathisant-e-s v<strong>en</strong>us de toute la France. Sixcomparant-e-s volontaires demand<strong>en</strong>t à être jugés<strong>en</strong> même temps, pour avoir eux aussi part<strong>ici</strong>pé aubarbouillage. Leur demande est acceptée par lejuge. Cette décision constitue <strong>en</strong> soi une démarcherare et une avancée intéressante dans la reconnaissancede la logique de la désobéissance civile, quiconsiste à vouloir assumer solidairem<strong>en</strong>t ses actes.Chacun des 8 inculpés peut alors détailler ses motivations,Yvan Gradis sort même de sous sa vesteune affiche de 2m 2 d'un fast food pour illustrer la"vérole" dont selon lui la France est atteinte.Debout, l'honneurPremier témoin, le sénateur (Vert) JacquesMuller témoigne des blocages de la vie politiquepar les m<strong>en</strong>ées des groupes de pression économique,à comm<strong>en</strong>cer par les afficheurs. Devant ceblocage désespérant, il est nécessaire que la sociétécivile se fasse le relais des politiques par des actionscitoy<strong>en</strong>nes de pression démocratique. Pour lui, lesDéboulonneurs sont "l'honneur de la société". Leprofesseur Claude Got, deuxième témoin, relate cequ’il a vécu <strong>en</strong> quarante ans de carrière dans lescabinets ministériels, à savoir le l<strong>en</strong>t et savant grignotage,par les publ<strong>ici</strong>taires, des lois ou projets delois c<strong>en</strong>sés protéger la santé publique (tabac,alcool, vitesse, alim<strong>en</strong>tation). Enfin Hervé Kempf,écrivain, journaliste sci<strong>en</strong>tifique et spécialiste del’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, relie la logique publ<strong>ici</strong>taire à lacrise écologique actuelle et à la surconsommation,aux effets désastreux pour la planète et <strong>en</strong> termesd'inégalités.Le juge ayant laissé aux témoins la possibilitéde s'exprimer largem<strong>en</strong>t, il propose de décaler lasuite de l'audi<strong>en</strong>ce à la semaine suivante.Shakespeare, actes II et IIIUne semaine plus tard, même lieu, mêmesacteurs. Madame la procureure <strong>en</strong>tame son réquisitoire<strong>en</strong> citant Shakespeare, estimant que ce procès,représ<strong>en</strong>te "beaucoup de bruit pour ri<strong>en</strong>". Elledénonce un dévoiem<strong>en</strong>t de la procédure juridiquetransformée par les Déboulonneurs <strong>en</strong> "tribune"pour leurs idées. William Bourdon, l'avocat de ladéf<strong>en</strong>se, est d'accord pour parler de dévoiem<strong>en</strong>t…mais <strong>en</strong> un s<strong>en</strong>s opposé : celui des pouvoirspublics qui ne ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas leurs promesses, neprotèg<strong>en</strong>t pas les citoy<strong>en</strong>s et cèd<strong>en</strong>t aux pressionsdes lobbies de l'affichage depuis trop d'années.Pour lui, les Déboulonneurs sont des dissid<strong>en</strong>ts.Au final, la procureure requiert 100 jours am<strong>en</strong>desà 30 €pour Yvan Gradis ainsi que 30 jours am<strong>en</strong>deà 10 €pour Arthur Lutz. Elle demande, par contre,la relaxe pour les six comparants volontaires,déçus et étonnés de cette différ<strong>en</strong>ce de traitem<strong>en</strong>tface aux mêmes actes. Mais on sait que l'isolem<strong>en</strong>tdes m<strong>en</strong>eurs a toujours fait partie des stratégies dupouvoir. Le procès est largem<strong>en</strong>t couvert par lesmédias 1 .Le délibéré a lieu le 2 avril : relaxe pour tout lemonde, au nom de la "liberté d'expression" ! Unpremière dans l'histoire du collectif et une avancéeintéressante dans la reconnaissance de la logiquede la désobéissance civile. Yvan Gradis l'a échappébelle : chacun-e sait <strong>en</strong> effet que "si à 50 ans on n'apas de relaxe, on a raté sa vie" ! 2 André Croutant ■Vous avez ditDéboulonneurs ?Leur stratégie : la désobéissancecivile non-viol<strong>en</strong>te, assuméeet à visage découvert, par lebarbouillage de panneauxpubl<strong>ici</strong>taires. Leur objectif :créer le débat public sur laquestion des nuisances de lapubl<strong>ici</strong>té, de la liberté de réception,et impulser un changem<strong>en</strong>tde loi limitant la taille des panneauxpubl<strong>ici</strong>taires dans l'espacepublic à 50x70cm, ainsi queleur nombre. Des collectifs sesont développés dans de nombreusesvilles et continu<strong>en</strong>t àagir à Paris, Rou<strong>en</strong>, Tours, Lille,Lyon… et les procès ne leurfont même pas peur !Pour les contacter : Collectifdes Déboulonneurs, 24 rueLouis Blanc, 75010 Paris.www.deboulonneurs.org.1. France 3, Le Canard Enchaîné,Libération, Media Part, le Parisi<strong>en</strong>,L'humanité, Le NouvelObservateur, France Inter…2. Le 13 février 2009, sur France 2,Jacques Séguéla, magnat de lapubl<strong>ici</strong>té, affirmait : " Si à cinquanteans, on n'a pas une Rolex,on a quand même raté sa vie !"S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 20103 7


Sud-NordT<strong>en</strong>sions sociales au Sudet perspective mondialeDaniel Caballero Má Evo Morales, présid<strong>en</strong>t bolivi<strong>en</strong>,part<strong>ici</strong>pant à une marche auxcôtés de représ<strong>en</strong>tants indi<strong>en</strong>s.Actuellem<strong>en</strong>t, dans les pays du Nord, un relatif cons<strong>en</strong>susempêche de p<strong>en</strong>ser une politique respectueuse de la planèteet des peuples. La solution peut-elle v<strong>en</strong>ir des pays du Sud ?Sans doute, mais cela reste diff<strong>ici</strong>le tant la mondialisation estl'affaire des riches.CEN’EST PAS UNE NOUVEAUTÉ, DE NOMBREUXPAYS DU SUD VIVENT DE FORTES TENSIONS SOCIALES.On peut p<strong>en</strong>ser, dans le cas de l’Amérique latine,aux t<strong>en</strong>sions <strong>en</strong> Bolivie <strong>en</strong>tre les mouvem<strong>en</strong>tssociaux et indigènes, représ<strong>en</strong>tés par le gouvernem<strong>en</strong>td’Evo Morales — premier indigène présid<strong>en</strong>t— et les élites traditionnelles blanches et métisses.Ou au V<strong>en</strong>ezuela, avec les t<strong>en</strong>sions <strong>en</strong>tre la droiteet le gouvernem<strong>en</strong>t bolivari<strong>en</strong>, qui ont culminéavec la t<strong>en</strong>tative de coup d’Etat d’avril 2003. Ou<strong>en</strong>core au Pérou, avec le réc<strong>en</strong>t affrontem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>trela police et des indigènes cherchant à protéger del’exploitation leurs territoires ancestraux, qui a faitune vingtaine de morts.Ces t<strong>en</strong>sions peuv<strong>en</strong>t s’expliquer, à l’interne,par les profondes injustices que subit depuis dessiècles la majorité du peuple (souv<strong>en</strong>t d’origineindigène), soumis à ses élites blanches et métisses.Dans les pays du Sud, et <strong>en</strong> particulier <strong>en</strong>Amérique — avec la notable exception cubaine —le fossé séparant les majorités pauvres des minoritésriches est particulièrem<strong>en</strong>t profond, significativem<strong>en</strong>tplus que dans les sociétés du Nord.Mais ces t<strong>en</strong>sions sont égalem<strong>en</strong>t liées à des facteursexternes, dus aux caractéristiques du système-mondeglobalisé. Elles ne sont pas toujoursfaciles à compr<strong>en</strong>dre pour le simple citoy<strong>en</strong> duNord.En effet, les t<strong>en</strong>sions qui travaill<strong>en</strong>t profondém<strong>en</strong>tla Bolivie actuelle, avec d’un côté « la gauchequi déf<strong>en</strong>d les pauvres », incarnée par les mouvem<strong>en</strong>tssociaux, indigènes et paysans et représ<strong>en</strong>téspar le gouvernem<strong>en</strong>t d’Evo Morales, et de l’autre «la droite qui déf<strong>en</strong>d les privilèges des riches », c’està-direles élites économiques, <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurs,grands propriétaires terri<strong>en</strong>s ou industriels desmines ou du bois, n’exist<strong>en</strong>t plus véritablem<strong>en</strong>tdans nos sociétés développées, où cette polaritégauche-droite a beaucoup perdu de sa pertin<strong>en</strong>ce.Par contre, <strong>en</strong> Bolivie, comme dans d’autres paysdu Sud, on se trouve devant l’affrontem<strong>en</strong>t de systèmessocio-économiques véritablem<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>ts.Ou plus précisém<strong>en</strong>t, devant l’affrontem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>treun système anci<strong>en</strong> et un système <strong>en</strong> dev<strong>en</strong>ir, quin’est pas <strong>en</strong>core abouti, d’où de nombreusescontradictions internes.Les t<strong>en</strong>sions politiques au sein des sociétésoccid<strong>en</strong>tales sont <strong>en</strong> réalité très faibles, parce quela frontière <strong>en</strong>tre riches et pauvres, <strong>en</strong>tre lesouvriers et les patrons, a de fait été abolie. A partirdes Tr<strong>en</strong>te Glorieuses (1945-1975), l’imm<strong>en</strong>semajorité des Occid<strong>en</strong>taux sont passés de fait dansla catégorie des « riches absolus ». Même si certainspeuv<strong>en</strong>t avoir l’impression d’être « pauvres »,ils ne le sont que relativem<strong>en</strong>t à leurs concitoy<strong>en</strong>s.Dans une perspective-monde, les Occid<strong>en</strong>taux, quireprés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t 20% de la population mondiale,consomm<strong>en</strong>t 85% des matières premières, et génèr<strong>en</strong>tla même proportion de la pollution mondiale.Au minimum trois planètes serai<strong>en</strong>t nécessaires3 8 S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 2010


Sud-Nordpour que l’<strong>en</strong>semble des êtres humains puiss<strong>en</strong>tvivre comme un Occid<strong>en</strong>tal moy<strong>en</strong>. Une familleeuropé<strong>en</strong>ne vivant à la limite du seuil de pauvreté,qui ne s’alim<strong>en</strong>terait que de produits bio et locaux,n’aurait pas voiture et consommerait peu et toujoursde façon réfléchie socialem<strong>en</strong>t et écologiquem<strong>en</strong>t,atteint à peine un niveau de consommationpouvant être généralisé à l’<strong>en</strong>semble de la planète.De fait, <strong>en</strong> Occid<strong>en</strong>t, tous tir<strong>en</strong>t à la mêmecorde : pour conserver les exorbitants privilègesmatériels, il faut que le système global demeure. Ilest nécessaire que le Nord puisse continuer àexploiter les richesses matérielles et humaines despays du Sud au plus bas coût, qu’il puisse continuerà générer l’imm<strong>en</strong>se majorité de la pollutionmondiale, tout <strong>en</strong> faisant supporter aux autres lamajorité de ces nuisances. C’est pourquoi le débatpolitique se conc<strong>en</strong>tre sur ce qui n’est <strong>en</strong> fait quedes détails, sur les marges du système, sans l’affecterprofondém<strong>en</strong>t.Dans les sociétés « développées », cet affrontem<strong>en</strong>tn’existe plus vraim<strong>en</strong>t (ou pas <strong>en</strong>core), malgréla crise générale de notre système (économique,sociale, individuelle, écologique, morale, etc.),parce qu’il n’existe pas (<strong>en</strong>core) de véritable alternativeau système <strong>en</strong> place qui se soit constituée <strong>en</strong>force politique d’importance. Que ce soit dans unsystème politique à cons<strong>en</strong>sus, comme <strong>en</strong> Suisse,ou d’alternance, comme <strong>en</strong> France ou aux Etats-Unis, il existe un accord de fond tacite, qui estcelui du système libéral, productiviste, matérialisteet de régulation par le marché. Il n’existe pas devéritable opposition politique, qui proposerait unsystème profondém<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>t. De ce fait, l’arènepolitique se limite à des débats cosmétiques portantsur les détails du système. La droite et lagauche <strong>en</strong> Suisse ou <strong>en</strong> France, les Républicains etles Démocrates aux Etats- Unis, sont de fait d’accordsur l’ess<strong>en</strong>tiel.Par contre, dans les pays du Sud, la barrière quisépare les privilégiés et les exploités est bi<strong>en</strong> prés<strong>en</strong>teet visible. Elle a plutôt t<strong>en</strong>dance à se r<strong>en</strong>forcer,comme celle qui sépare le Sud du Nordd’ailleurs. D’un côté, une minorité qui possède unD.R.niveau de vie aussi élevé que les richesOccid<strong>en</strong>taux, et qui vit le regard vissé sur Paris ouMiami. De l’autre, des majorités pauvres qui n’ont,de loin, pas <strong>en</strong>core atteint un stade où leurs nécessitésde base soi<strong>en</strong>t satisfaites. Accès à l’eau potable,à une nourriture suffisante et satisfaisante, à uneéducation de base selon leurs propres critères culturels,à un logem<strong>en</strong>t digne, à un minimum de servicesde santé <strong>en</strong> conformité avec leurs cultures,sont <strong>en</strong>core loin d’être garantis pour une grandepartie de l’humanité. Ces minorités sont plus oumoins consci<strong>en</strong>tes, selon les pays et les époques,qu’elles pay<strong>en</strong>t le mode de vie des privilégiés dusystème global. Non seulem<strong>en</strong>t de leurs seulesélites, mais égalem<strong>en</strong>t des élites mondiales, dontfont partie l’écrasante majorité des Occid<strong>en</strong>taux.Si l’<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eur minier qui exploite sesouvriers ou celui du bois qui chasse les Indi<strong>en</strong>s dela forêt amazoni<strong>en</strong>ne s’<strong>en</strong>richiss<strong>en</strong>t considérablem<strong>en</strong>tde l’exploitation éhontée de la nature et desá Evo Morales apportant son souti<strong>en</strong>à des grèvistes.S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 20103 9


Sud-Nordá Campagne électorale d'Evo Morales <strong>en</strong> Bolivie.á Manifestation de femmes auV<strong>en</strong>ezuela demandant unemeilleure répartition des bénéficesdu pétrole.D.R.D.R.travailleurs, les consommateurs occid<strong>en</strong>taux bénéf<strong>ici</strong><strong>en</strong>tégalem<strong>en</strong>t des produits à bas prix, ainsi quedes bénéfices que propos<strong>en</strong>t les <strong>en</strong>treprises quiprofit<strong>en</strong>t des législations sociales et écologiquesdéf<strong>ici</strong><strong>en</strong>tes des pays du Sud. Ces hauts r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>tsse convertiss<strong>en</strong>t par exemple <strong>en</strong> retraites ou <strong>en</strong>intérêt du compte d’épargne.Une partie des habitants du Sud comm<strong>en</strong>cecep<strong>en</strong>dant à pr<strong>en</strong>dre consci<strong>en</strong>ce que le système <strong>en</strong>place depuis cinq siècles assure le développem<strong>en</strong>tdu Nord, au prix de la destruction de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tet de leur exploitation, et qu’il est donc nécessairede construire un nouveau système. Mais danscette construction, ils se heurt<strong>en</strong>t d’abords à leursélites locales, qui n’ont aucun intérêt au changem<strong>en</strong>t,et qui désir<strong>en</strong>t au contraire conserver leursprivilèges.Ensuite, même les gouvernem<strong>en</strong>ts les plus progressistesse heurt<strong>en</strong>t aux injustes règles du jeuinternationales qui leurs sont systématiquem<strong>en</strong>tdéfavorables, comme celle de l’OMC (Organisationmondiale du commerce) ou du FMI (Fonds monétaireinternational).Il est égalem<strong>en</strong>t à signaler que l’organisation etl’articulation au niveau international sont évidemm<strong>en</strong>tplus aisées pour un riche <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eur, quir<strong>en</strong>contre ses pairs à Davos et qui possède luimêmeune <strong>en</strong>treprise médiatique lui permettantdiffuser très largem<strong>en</strong>t ses opinions, que pour unmineur bolivi<strong>en</strong>, un paysan africain ou un intouchableindi<strong>en</strong>. C’est pourquoi ces mouvem<strong>en</strong>ts deprofonds changem<strong>en</strong>ts demeur<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> appar<strong>en</strong>ce,principalem<strong>en</strong>t locaux.Cep<strong>en</strong>dant, une structuration internationaleexiste, une sorte de nouvelle Internationale <strong>en</strong>quelque sorte, que ce soit au niveau gouvernem<strong>en</strong>talavec des initiatives comme l’ALBA oul’UNASUR <strong>en</strong> Amérique Latine, ou au travers demouvem<strong>en</strong>ts de la société civile, comme la ViaCampesina ou les Forums sociaux mondiaux. C’estdonc égalem<strong>en</strong>t dans ce contexte internationalqu’il faut considérer les processus de changem<strong>en</strong>tet les t<strong>en</strong>sions qui travers<strong>en</strong>t actuellem<strong>en</strong>t plusieurspays du Sud, comme la Bolivie, le V<strong>en</strong>ezuelaou l’Equateur. Les mouvem<strong>en</strong>ts sociaux y ontréussi à s’organiser de façon à gagner un importantpouvoir politique. Ils cherch<strong>en</strong>t à proposer un nouveausystème, <strong>en</strong> s’appuyant sur leurs spécif<strong>ici</strong>téslocales (indigénisme <strong>en</strong> prov<strong>en</strong>ance des bases dansle cas de la Bolivie et de l’Equateur, bolivarismeapporté d’<strong>en</strong>-haut dans le cas Vénézuéli<strong>en</strong>), tout <strong>en</strong>ne parv<strong>en</strong>ant pas <strong>en</strong>core à s’émanciper de l’anci<strong>en</strong>système, dans lequel ils sont profondém<strong>en</strong>t imbriqués.Ces mouvem<strong>en</strong>ts, qu’ils soi<strong>en</strong>t ou non parv<strong>en</strong>uà occuper des espaces politiques importants,doiv<strong>en</strong>t lutter localem<strong>en</strong>t contre des élites qui s’accroch<strong>en</strong>tà l’anci<strong>en</strong> système et à leur privilèges, etinternationalem<strong>en</strong>t contre les pays du Nord quin’ont pas non plus intérêt à de profonds changem<strong>en</strong>tsdans le système de relation Nord-Sud.On peut néanmoins espérer pour le futur del’humanité que ce g<strong>en</strong>re d’expéri<strong>en</strong>ces, malgré sesdéfauts, se multiplieront au cours des prochainesannées et que les systèmes matérialistes et productivistesnés et développés lors des cinq dernierssiècles <strong>en</strong> Europe et ét<strong>en</strong>dus aujourd’hui à toute laplanète (que ce soit dans leurs variantes socialiste,communiste ou libérale) soi<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>tôt dépassés ;que les alternatives proposées seront multiples etadaptées aux réalités locales, qu’elles se baserontsur le respect absolu de l’autre, des autres et de lanature. Cela nécessitera sans aucun doute de profondschangem<strong>en</strong>ts dans nos modes de vie. Maisalors, il sera possible que l’<strong>en</strong>semble des dix milliardsd’être humains de demain puiss<strong>en</strong>t vivredans la dignité et dans une relative harmonie avecla nature, tout <strong>en</strong> laissant à leurs desc<strong>en</strong>dants cettemême chance.Mathieu Glayre,géographe, Tarija, Bolivie ■4 0 S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 2010


BiodiversitéBanskyLes guérillasjardinièresDans de nombreuses villes, démarre une nouvellesaison de guérilla jardinière. R<strong>en</strong>contre à Lyon avecles Robins des graines.PLANTER DES LÉGUMES, DES FLEURS DANSDES LIEUX ET INTERSTICES EST UNE BONNEFAÇON de remplacer le gris par duvert. Les guérillas jardinières exist<strong>en</strong>tdéjà dans de nombreusesvilles, <strong>en</strong> France et à l'étranger.A Lyon, quelques unesont déjà eu l'occasionde s'y frotter et le terreauest plutôt favorable avecdes initiatives qui ontpu exister comme Lesptits brins zurbains et lesjardinscommunautairesbi<strong>en</strong> développés.Mais la ville reste tropbétonnée, trop monochrome,la nature manque,surtout où on ne l'att<strong>en</strong>dpas : de la verdure qui explosesur tous les trottoirs, les fissures."Ensemble, on est parti du constat queles p<strong>en</strong>sées plantées <strong>en</strong> rang (même pas d'oignons!)dans les bacs de la ville étai<strong>en</strong>t plutôt fades. Du moins,ça ne nous suffit pas, on a <strong>en</strong>vie de plus ! Et puis il y aun message à faire passer ! Plusieurs même !"Une première r<strong>en</strong>contre au cœur de l'hiver aété l'occasion de faire une belle liste. Un tour detable a permis à chacun des tr<strong>en</strong>te part<strong>ici</strong>pantsd'exprimer ses <strong>en</strong>vies, ses idées, ses att<strong>en</strong>tes parrapport au projet. Plutôt des fleurs ? Des légumes ?Dans des parterres ? Des friches ? Quelle organisationpour le groupe ? Besoin de cadre ou pas tropou pas du tout ? Les réflexions ont fusé. Siquelques unes doiv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ressortir, ça pourrait êtrecelles-ci :> Rajoutons de la biodiversité <strong>en</strong> ville !> Réapproprions nous l'espace public !> L'autosuffisance alim<strong>en</strong>taire des villes... on <strong>en</strong>parle, mais finalem<strong>en</strong>t, est-ce possible ? 1 Si onn'essaie pas un tout petit peu, c'est sûr qu'onne pourra pas voir beaucoup de changem<strong>en</strong>t!> Gratuité dans l'espace public ! Interpellonsles passants <strong>en</strong> nous baladant avec des arrosoirset des binettes !> Initions-nous collectivem<strong>en</strong>t au jardinageludique !Grosses légumes et non-viol<strong>en</strong>ceMais une guérilla où l'on fabriquerait desbombes, est-ce que c'est vraim<strong>en</strong>t ça la philosophie? Pas vraim<strong>en</strong>t. Du coup, quitte à brouiller unpeu le message par rapport aux groupes quipeuv<strong>en</strong>t exister dans d'autres villes, àLyon, il a été choisi de s'appelerRobins des graines. Et les bombesse transform<strong>en</strong>t de la mêmemanière <strong>en</strong> bouquets volants(comme sur le graff deBansky <strong>en</strong> illustration).Une part<strong>ici</strong>pante plaisante: "Comme ça aumoins, on ne donne pasde raisons au contreespionnagede lire nosmessages sur notreforum !"Une deuxième r<strong>en</strong>contre,<strong>en</strong> mars, a été l'occasionde fabriquer les premiersbouquets volants.Vo<strong>ici</strong> quelques mélanges quiont été réalisés dans de petites boulesd'argile et de terreau :> Mélange pour parcelle un peu suivie : haricotà œil noir, tomate noire, basilic citronné (etmozzarella ?)> Mélange pour sol riche : maïs, concombre,cyclanthère, courge, mauve de Mauritanie,ipomée,> Mélange pour friche : r<strong>ici</strong>n, cosmos rouge,bourrache, hysope,Après avoir effectué un travail d'inv<strong>en</strong>taire deszones à <strong>en</strong>sem<strong>en</strong>cer, des petits groupes de jardiniersurbains ont planté ces mélanges de manièrefestive et ludique, répartis par quartier.Ça pousse… à réagirD.R.Marie Michel ■ernière étape : ça pousse ! Et ça pousse lesDpassants à réagir ! En att<strong>en</strong>dant de suivre dansSil<strong>en</strong>ce, pas à pas, la fabrication des bouquets et lesuivi des actions sur le terrain (on vous raconterace qui a poussé ou non), Sil<strong>en</strong>ce est intéressé partous les retours d'expéri<strong>en</strong>ce ! Comm<strong>en</strong>t vousêtes-vous organisés ailleurs ? Est-ce que çamarche ? Quelles récoltes ont le mieux abouti ?Merci de nous transmettre vos infos pour <strong>en</strong>richirnos expéri<strong>en</strong>ces.BonusConversation de soirée..."- C'est bon, on y va ? Tu as bi<strong>en</strong>pris les bombes ? T'as repéréles bons coins ?- Oui, oui, j'ai tout dans le sac.On est parti !Interv<strong>en</strong>tion du pote qui passepar là et ne connaît pas lesrobins des graines :- Ah ouais ? t'as des bombes surtoi, là ? C'est quoi lescouleurs ?- Euh... Ya des cosmos rouges,de la mauve de Mauritanie, dela lavande et des tomatesnoires...- Mais... vous allez tagguer quoiavec ça ?"1. Voir "Villes <strong>en</strong> transition : relocaliserl'alim<strong>en</strong>tation n'est pas chosefacile", Michel Bernard, Sil<strong>en</strong>c<strong>en</strong>°378, avril 2010.S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 20104 1


Vous pouvez nous <strong>en</strong>voyer des textes pour le courrier des lecteurssoit par courrier postal, soit <strong>en</strong> passant par le formulaire decontact qui se trouve sur le site de Sil<strong>en</strong>ce : www.revuesil<strong>en</strong>ce.net.SatisfactionJe n'<strong>en</strong> revi<strong>en</strong>s toujours pas de lire chez vous ce que je ne lirai jamais dansun quotidi<strong>en</strong> national (quel qu'il soit). Heureusem<strong>en</strong>t que vous êtes là…Stéphane MaindronLoire-AtlantiqueComm<strong>en</strong>t saccagerune maison <strong>en</strong> cinq joursAu départ l'idée semble bonne. Pourdes raisons humanitaires TF1prét<strong>en</strong>d v<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> aide à des g<strong>en</strong>sdans le besoin par le biais del'émission "Tous <strong>en</strong>semble". Cetteémission sélectionne des famillesréellem<strong>en</strong>t dans le besoin, aucundoute là-dessus, et déclare pr<strong>en</strong>dre<strong>en</strong> charge l'organisation de larénovation complète de leurhabitation, le tout dans l'urg<strong>en</strong>ceabsolue. Cinq jours non stop pourtout rénover.Le problème vi<strong>en</strong>t sans doute decette urg<strong>en</strong>ce. Sans aucune étudearchitecturale ou thermiquepréalable les travaux comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>ttout de suite <strong>en</strong> fonction des artisanset des matériaux disponibles.Persuadés de faire une bonne actionet dans un élan de solidarité généraleles artisans et bénévoles démarr<strong>en</strong>timmédiatem<strong>en</strong>t les travaux dedémolition de tout ce qui sembletrop vieux ou défectueux. Et zou, lesfaux plafonds, la vieille cloison etmême le corps de cheminéedisparaiss<strong>en</strong>t du décor <strong>en</strong> deuxtemps trois mouvem<strong>en</strong>ts. Idem pourle poêle à bois qui servait decuisinière. Par contre les vieuxplanchers vermoulus rest<strong>en</strong>t <strong>en</strong>place. A peine les gravats sont-ilsévacués que des plaquistes arriv<strong>en</strong>tet mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place des structuresmétalliques qui serviront au montagedes cloisons <strong>en</strong> placoplâtre. Cesstructures s'appui<strong>en</strong>t évidemm<strong>en</strong>t surles vieux planchers vermoulus. Unefois les structures du plafond mises<strong>en</strong> place tout le monde s'affaire àmettre <strong>en</strong> place le plus vite possiblel'isolant (20 cm d'épaisseur) et tantpis s'il n'y a que 15 cm et parfoismoins <strong>en</strong> hauteur pour compressercet isolant (techniquem<strong>en</strong>t, unisolant écrasé ne sert à ri<strong>en</strong>). Bi<strong>en</strong>sûr an passage de toutes cesferrailles cet isolant s'accroche, sedéchire, le pare vapeur estcomplètem<strong>en</strong>t ravagé mais ri<strong>en</strong>n'est réparé. (…)Mais dans la précipitation on allaitpresque oublier la VMC (v<strong>en</strong>tilationde la maison). Ouf, des gaines sontplacées. L'emplacem<strong>en</strong>t du moteurest déterminé tout <strong>en</strong> haut sous lescombles, et la sortie se fera <strong>en</strong>contrebas avec une remontée dedeux mètres <strong>en</strong> bout de tuyaux,histoire d'utiliser le bout decheminée qui reste <strong>en</strong> bout detoiture. Justem<strong>en</strong>t cette cheminée quimaint<strong>en</strong>ant sert d'évacuation à laVMC permettait aux occupants(dans le besoin) de cette maison dese chauffer gratuitem<strong>en</strong>t avec le boisqu'ils ramassai<strong>en</strong>t dans la campagne<strong>en</strong>vironnante et qu'ils achetai<strong>en</strong>t unpeu suivant leurs possibilités. Finitout ça. Cinq superbes radiateursélectriques, deux chauffe-eauélectriques de 200 litres et lacuisson électrique vont fournir à cesg<strong>en</strong>s dans le besoin de superbesfactures EDF. (…)Je revi<strong>en</strong>s à la VMC. La gained'évacuation de l'air humide partdonc d'<strong>en</strong> haut, desc<strong>en</strong>d sur undénivelé de deux mètres et repartvers le haut <strong>en</strong> sortie toiture. Doncun gigantesque point bas sans aucunepossibilité de purge, bi<strong>en</strong> sûr. Commecette gaine évacue de l'air humidecet air se refroidit <strong>en</strong> sortant etcond<strong>en</strong>sera dans le point bas. Unefois celui-ci plein (compter trois àquatre litres d'eau), la gaine va sedéchirer et larguer toute l'eau dansles cloisons, l'isolant et le mur. (…)Question : combi<strong>en</strong> de temps faudrat-ilavant que tout ne pourrissederrière les cloisons ? Deuxièmequestion, qui sera responsable, TFI,les artisans ou la fatalité ? Quirisque d'avoir de l'asthme, l'artisanou les occupants ? (…)Il est indéniable que ces g<strong>en</strong>s avai<strong>en</strong>tbesoin d'être aidés. Leur maisonétait plus proche du taudis que d'unehabitation donc visuellem<strong>en</strong>t lerésultat est époustouflant. C'est toutce que TF1 demande, de l'émotion etdu bling bling, et que vogue la galère.On aurait pu donner un logem<strong>en</strong>tcorrect à ces g<strong>en</strong>s. Maint<strong>en</strong>ant ilsont juste de belles peintures, debeaux interrupteurs, de beauxéclairages, du placo partout et pasd'ampoule éco, et surtout de bellesfactures EDF qui les att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t(360W d'éclairage ri<strong>en</strong> que ans lacave). Mais TF1 ne sera plus là à cemom<strong>en</strong>t. A moins qu'ils ne trouv<strong>en</strong>tdu courant dans la campagne<strong>en</strong>vironnante comme ils le faisai<strong>en</strong>tpour le bois avant… The show mustgo on. On est prié de dire Merci TF1.Roger HubertHautes-PyrénéesLes animauxne sont pas des marchandisesJe souhaiterais rebondir sur un article qui m'a déplu (n° 376 p.32) intitulé"Les animaux domestiques au niveau des voitures". On crie au scandale sur lesarticles liés au sexisme (ce que je compr<strong>en</strong>ds totalem<strong>en</strong>t je précise) mais lacomparaison d'une auto... d'un objet avec un animal ne choque pas. Je medemande si ces deuxarchitectes n'avai<strong>en</strong>t pasautre chose à nous pondreque ce g<strong>en</strong>re d'ânerie.Aurai<strong>en</strong>t-ils été choqués,comme vous l'avez été, parla pub comparant femmeet <strong>en</strong>ceinte paru page 29 ?Le spécisme aurait-il lev<strong>en</strong>t <strong>en</strong> poupe ?Personnellem<strong>en</strong>t ce g<strong>en</strong>red'article m'agaceméchamm<strong>en</strong>t, l'êtrehumain se considère-t-il donc si puissant et si intellig<strong>en</strong>t (att<strong>en</strong>tion à se croiretrop intellig<strong>en</strong>t on <strong>en</strong> devi<strong>en</strong>t con) pour mettre à mal tout le reste du vivant ?Je ne mets pas <strong>en</strong> cause <strong>ici</strong> votre revue, même si je mainti<strong>en</strong>s qu'elle manqueun peu d'articles liés à la cause animale, je vous <strong>en</strong> avais déjà fait part etavais reçu une réponse d'un lecteur qui m'avait m<strong>en</strong>tionné qu'il y a d'autresrevues pour cela .... B<strong>en</strong> oui ... et y'a d'autres revues pour le nucléaire, lesnanotechno, l'écohabitat, etc. L'écologie, la déf<strong>en</strong>se de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t c'estun tout. Merci.Emmanuel FusierLoire-AtlantiqueS!l<strong>en</strong>ce : Cette brève comparait l'empreinte écologique des chi<strong>en</strong>s decompagnie et des voitures. C'est bi<strong>en</strong> sûr l'impact de la pratique de l'animalde compagnie dans les pays industrialisés, par les humains que nous sommes,qui y était interrogée… et pas l'exist<strong>en</strong>ce des chi<strong>en</strong>s <strong>en</strong> elle-même. Il noussemble intéressant d'avoir des chiffres pour savoir se situer par rapport àl'impact de ces différ<strong>en</strong>tes pratiques… bi<strong>en</strong> humaines.Alim<strong>en</strong>tation et santéDans le n°373 p.20 je lis une brève intitulée "Le végétarisme au secours dela sécurité sociale". L'idée d'un li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre alim<strong>en</strong>tation et santé s'impose deplus <strong>en</strong> plus. (…) Mais qu'<strong>en</strong> est-il <strong>en</strong> pratique ? Il semblerait que leshabitudes alim<strong>en</strong>taires soi<strong>en</strong>t très diff<strong>ici</strong>les à modifier. Est-ce parce qu'ellessont un élém<strong>en</strong>t fort de sociabilité et de culture ?Désirant <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre d'autres voix que celle du très off<strong>ici</strong>el Programme nationalnutrition santé, j'ai lu "Faut-il être végétari<strong>en</strong> ? " de Claude Aubert etNicolas Le Berre (Terre vivante, 2007) et "L'alim<strong>en</strong>tation ou la troisièmemédecine" du Dr Jean Seignalet (François-Xavier de Guibert, 2004) ainsique divers écrits de naturopathes (Kieffer, Delecroix, Marchesseau…). Tousessai<strong>en</strong>t de définir le régime alim<strong>en</strong>taire humain idéal, <strong>en</strong> fondant leurréflexion sur la biologie, l'observation de l'état de santé de différ<strong>en</strong>tespopulations <strong>en</strong> fonction de leurs modes de vie, ou <strong>en</strong>core l'analyse del'évolution de l'alim<strong>en</strong>tation dans l'Histoire.Si les bi<strong>en</strong>faits des fruits et légumes et les méfaits de l'excès de sucres(raffinés) et de graisses (industrielles) font l'unanimité, il n'<strong>en</strong> est pas demême concernant :- la responsabilité d'alim<strong>en</strong>ts tels que céréales, viandes, lait et produitsdérivés, dans les troubles fonctionnels ou maladies,- les dangers de la cuisson ; certains prôn<strong>en</strong>t le crudivorisme,- les inconvéni<strong>en</strong>ts de certaines associations <strong>en</strong>tre alim<strong>en</strong>ts,- l'intérêt des jeûnes et monodiètes périodiques.En fin de compte, les conseils donnés par des auteurs différ<strong>en</strong>ts sont souv<strong>en</strong>tcontradictoires, ce qui laisse perplexe quant à la conduite à t<strong>en</strong>ir.Ceci dit, certains de ces auteurs dépass<strong>en</strong>t le rôle purem<strong>en</strong>t prév<strong>en</strong>tif del'alim<strong>en</strong>tation pour employer celle-ci dans un rôle curatif. J'ai étéimpressionné, <strong>en</strong> particulier, par les résultats obt<strong>en</strong>us par le Dr Seignaletdans le traitem<strong>en</strong>t d'affections bénignes, comme l'acné, aussi bi<strong>en</strong> que danscelui de maladies particulièrem<strong>en</strong>t invalidantes (dépression nerveuse, sclérose<strong>en</strong> plaques, Parkinson, polyarthrite rhumatoïde…). Les succès <strong>en</strong>registrés parles uns et les autres malgré les différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre les régimes alim<strong>en</strong>taires,sembl<strong>en</strong>t montrer que le corps humain est <strong>en</strong>core loin d'avoir livré tous sessecrets… A quand un dossier "Alim<strong>en</strong>tation et santé" dans S!l<strong>en</strong>ce ?Antoine BrolliHaut-Rhin4 2 S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 2010


Yourte non-marchandiséeNous sommes déçus que vous ayez accompagné l'annonce de fondation d<strong>en</strong>otre association d'habitants des yourtes (Sil<strong>en</strong>ce n°377 p. 20) <strong>en</strong> l'illustrantd'une yourte mongole. Nous sommes radicalem<strong>en</strong>t contre le pillage de laculture mongole, dont la yourte marchandisée selon les critères capitalistesde la mondialisation est un pilier. Nous fustigeons ces importations dansplusieurs articles de notre blog, et regrettons que ça ne soit pas une yourteauto-construite ou fabriquée <strong>en</strong> France par nos artisans locaux qui aitaccompagné ce texte. Beaucoup de photos de yourtes alternatives sontdisponibles sur notre site yurtao.canalblog.com.Pour CHEYEN, Sylvie BarbeGardCommerce équitable,un av<strong>en</strong>ir incertainJe pourrais vous faire un long message argum<strong>en</strong>té sur l'av<strong>en</strong>ir du commerceéquitable mais je crois que l'ess<strong>en</strong>tiel a été dit sur ce commerce del'équitable... Une précision par rapport à votre article sur l'emploi debénévoles chez Artisans du monde car ce n'est pas "souv<strong>en</strong>t" que sontemployés des bénévoles mais de façon systématique. Et quand ce ne sont pasdes bénévoles ce sont des emplois aidés. Il serait honnête de la partd'Artisans du monde de communiquer les chiffres réels. Cette situationpermet à ces boutiques d'être ouvertes plus de 10h par jour, ainsi que tousles week-<strong>en</strong>d autorisés par la loi. Visiblem<strong>en</strong>t la concurr<strong>en</strong>ce déloyale n'ajamais posé de problème à Artisans du monde. Il serait intéressant de savoirce qu'<strong>en</strong> p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t les petits producteurs du Sud. Cela semble contradictoire devouloir aider des pays du Sud avec le risque de mettre <strong>en</strong> danger des petitscommerces dans les pays du Nord. (…). Quant à la collaboration avec MaxHavelaar, elle ne semble pas avoir été remise <strong>en</strong> cause chez Artisans dumonde car on trouve toujours des produits avec le logo Max Havelaar dansleurs boutiques. (…) De plus, les bénévoles sont eux-mêmes rarem<strong>en</strong>t très aufait du réel fonctionnem<strong>en</strong>t de la fédération Artisans du monde, de sa sociétéanonyme Solidarmonde et des intermédiaires qui gravit<strong>en</strong>t dans la structurede la plateforme du commerce équitable. Dans cette structure, aucuncontrôle indép<strong>en</strong>dant n'existe, aucune norme, pas plus qu'un label off<strong>ici</strong>el.Cela devrait <strong>en</strong>courager les consommateurs à une réflexion un peu pluspoussée lorsqu'ils achèt<strong>en</strong>t des produits logotisés commerce équitable. Je suis<strong>en</strong> total accord avec la conclusion de Michel Bernard, à savoir lerétablissem<strong>en</strong>t de prix planchers internationaux pour les matières premières.Ce qui reste donc un problème purem<strong>en</strong>t politique et la pression doit se faireà ce niveau là et non pas <strong>en</strong> culpabilisant <strong>en</strong>core une fois les fameux"consomm'acteurs".Gilles DumontIndre-et-LoireLa biodiversité…dans l'assiette des nantisMe prom<strong>en</strong>ant dans les rues d'une grande ville <strong>en</strong>tre deux trains, je lis sur lavitrine d'un restaurant à quelques pas de la gare : "Vous avez faim d<strong>en</strong>ouveautés ? Vous aurez les crocs pour la viande de croco, vous galoperezpour la viande de zèbre" (…). Parmi les boissons, des eaux du monde : eaux<strong>en</strong> prov<strong>en</strong>ance du Pays de Galles, d'Arg<strong>en</strong>tine, des Pays-Bas et des USA.Comble de l'absurde, alors que ce n'est que de l'H2O et que le robinet fournitla même chose. Heureusem<strong>en</strong>t que le prix semble inclure les frais deconditionnem<strong>en</strong>t et de transport et évite ainsi la consommation de masse.Celui de l'eau américaine, dans une bouteille spéciale, est ouvertem<strong>en</strong>tprohibitif : "L'eau la plus chère du monde, tel le diamant, le luxe à l'étatpur". Allusion subtile à combi<strong>en</strong> l'eau est chère à la vie...Rev<strong>en</strong>ons aux plats du monde : (…) on trouve du steack d'espadon, desgambas géantes, du filet de kangourou… (…) Les "nouveautés": le pavé dezèbre d'Afrique du Sud est qualifié de viande "très douce <strong>en</strong> bouche, trèst<strong>en</strong>dre et riche <strong>en</strong> oligo-élém<strong>en</strong>ts", tandis que le filet de crocodile duZimbabwe est caractérisé comme "viande blanche, t<strong>en</strong>dre, peu grasse et riche<strong>en</strong> protéines". (…) Pour moi cette offre frise l'indéc<strong>en</strong>ce. Combi<strong>en</strong> d'Africainsmeur<strong>en</strong>t de faim chaque jour ? Comm<strong>en</strong>t sont chassés ou péchés ces animauxqui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des quatre coins du monde ? Combi<strong>en</strong> <strong>en</strong> reste-t-il ? Combi<strong>en</strong> deconsommation de ressources et de gaz à effet de serre pour leur conservationet leur transport ? 2010, c'est l'année de la biodiversité… dans l'assiette desnantis.Ingeborg EilersIsèreMichael HerinxVélo couchés à coquesDans le Sil<strong>en</strong>ce n° 377 demars 2010 il est écrit page22 : "Une limite pour lemom<strong>en</strong>t à ces véhicules est quela route est dangereuse poureux : ils sont <strong>en</strong> effet plus basque les voitures classiques etdonc peu visibles". Lesvéhicules <strong>en</strong> question sont lesvélos couchés avec carrosseriequ'on appelle "vélomobiles".C'est <strong>en</strong> effet une phobie trèsfréqu<strong>en</strong>te chez ceux qui n'ontjamais essayé mais la réalitéest inverse pour deux raisons.La première est psychologique :la coque donne du volume et çaimpressionne. Autant les vélossont souv<strong>en</strong>t considérés par lesautomobilistes comme quantiténégligeable qui ne pr<strong>en</strong>d pas deplace et qu'on peut doublern'importe où, n'importecomm<strong>en</strong>t, autant lesvélomobiles sont respectéscomme des voitures (à pédalescertes) et on a notre placedans la circulation. En généralsi il n'y a pas la place dedoubler les voitures rest<strong>en</strong>tsagem<strong>en</strong>t derrière (même si onroule à cinq à l'heure), etquand il y a la place ellesdoubl<strong>en</strong>t <strong>en</strong> s'écartant bi<strong>en</strong>. Ladeuxième est technique : unvélo ça n’a pas l'air, mais c'esttrès large. En effet, pour bi<strong>en</strong>doubler un vélo il faut luilaisser la place de tomber <strong>en</strong>cas de problème. Comme levélo ne serre pas le bord de laroute parce que sa trajectoir<strong>en</strong>'est pas bi<strong>en</strong> droite (il lui fautt<strong>en</strong>ir l'équilibre) ça fait qu'ilfaut lui laisser <strong>en</strong>viron deuxmètres pour le doubler defaçon sûre. Il est fort rare queles voitures respect<strong>en</strong>t cettelargeur, d'autant quevisuellem<strong>en</strong>t le vélo a l'airétroit. Inversem<strong>en</strong>t levélomobile semble plus largemais il a une trajectoire plusrectiligne, il n'a pas besoinqu'on lui laisse la place detomber et il est nettem<strong>en</strong>tmoins s<strong>en</strong>sible auxdéplacem<strong>en</strong>ts d'air, ce qui faitque si une voiture ne lui laissequ’un mètre tr<strong>en</strong>te ça ne luipose pas de problème. Enconclusion, j'ai fait toutes mesétudes avec un vélo et avec lapeur au v<strong>en</strong>tre, alors quedepuis bi<strong>en</strong>tôt un an que jeroule <strong>en</strong> vélomobile (pour allerau travail, pour faire mescourses, pour sortir le soir,etc.) je n'ai plus cette peur etje peux vous assurer que bi<strong>en</strong>au contraire, passer inaperçuest à peu près impossible.Michael HerinxEssonneMichael HerinxS!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 20104 3


livresSi vous ne disposez pas d’une librairie indép<strong>en</strong>dante près de chez vous, vous pouvezcommander vos livres auprès de Quilombo. Une partie de la somme est reversée àS!l<strong>en</strong>ce. Il suffit de remplir sur papier libre, vos coordonnées, les ouvrages que voussouhaitez vous procurer, d’inscrire le montant des livres (notés sous les titres dechaque livre), de rajouter 10% du prix total pour les frais de port. Règlem<strong>en</strong>t parchèque (à l'ordre de Quilombo Projection). R<strong>en</strong>voyez le tout à : Quilombo/Sil<strong>en</strong>ce,23, rue Voltaire, 75011 Paris. Délai de livraison <strong>en</strong>tre 10 et 15 jours.Désobéissance civileet démocratieHoward ZinnTraduction Frédéric CottonEd. Agone2010 - 550 p. - 15 €Dans cette réédition d'un ouvrageparu <strong>en</strong> 2004 sous le titre"Nous le peuple des Etats-Unis",l'auteur, récemm<strong>en</strong>t disparu,montre que l'histoire n'est que lereflet des luttes de pouvoir et dedomination. Dans ce contexte, lepeuple a un devoir de résistancecontre les puissants. Ce livrerappelle comm<strong>en</strong>t l'économielibérale sait communiquer surles bons s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts alors queseules l'intéress<strong>en</strong>t les bénéfices financiers.Howard Zinn s'interroge : protester influet-illa marche du monde ? A partird'exemples de campagnes m<strong>en</strong>ées auxEtats-Unis (contre la guerre aux Viêt-Nam,pour les droits civiques des Noirs…), ilmontre que parfois cela marche. Il insistesur deux choses. L'av<strong>en</strong>ir n'est pas écrit etl'histoire regorge d'événem<strong>en</strong>ts inatt<strong>en</strong>dus.Deuxièmem<strong>en</strong>t, la viol<strong>en</strong>ce profite toujoursau plus fort. Il prône donc la désobéissancecivile mais dans un cadre non-viol<strong>en</strong>t. Trèsnord-américain, mais bi<strong>en</strong> argum<strong>en</strong>té. FV.Construire <strong>en</strong> terrefacilem<strong>en</strong>tAdam Weismann et Katy BryceTraduction Loïc Coh<strong>en</strong>Ed. La Plage2010 - 234 p. - 29,90 €Ce livre prés<strong>en</strong>te une techniquesimple : l'utilisation de cob, unmélange d'argile, de sable et depaille, proche cousin de la baugefrançaise. La terre permetd'adopter des formes organiques…ce qui n'exclut pas lerecours à des techniquesmodernes pour le vitrage par exemple. Lematériau ne coûte presque ri<strong>en</strong> et sa mise<strong>en</strong> œuvre est facile à appr<strong>en</strong>dre. 30 % de lapopulation mondiale habite dans un logem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> terre. Yvan Saint-Jours, directeurde la collection, complète par une prés<strong>en</strong>tationde la juridiction <strong>en</strong> France. Largem<strong>en</strong>tillustré. MB.Le père est une mèrecomme les autresDaniel LortonEd. Empêcheur de p<strong>en</strong>ser <strong>en</strong>rond / La Découverte2010 - 192 p. – 14 €Un "nouveau père" qui pr<strong>en</strong>d uncongé paternel pour s'occuper deses trois filles et qui nous prés<strong>en</strong>teses réflexions sur la vie des par<strong>en</strong>ts qui ne"travaill<strong>en</strong>t" pas ! Au niveau des idées, c'est4 4 S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 2010assez conv<strong>en</strong>u, mais le style de l'écriture,plein de poésie et d'humour, vous fera appréciervos <strong>en</strong>fants ou ceux que vous n'avez pas<strong>en</strong>core. FV.Gardons le moralOn a perdu tout leresteLasserpeEd. Jets d'<strong>en</strong>cre(94100 Saint-Maur-des-Fossés)2010 - 144 p. - 15,50 €Quand Lasserpe pique une crise, ça déménage.Alors si les cinq dessins m<strong>en</strong>suels dansS!l<strong>en</strong>ce ne suffis<strong>en</strong>t plus à vous dérider leszygomatiques, vous pouvez augm<strong>en</strong>ter ladose avec ce recueil qui se moque de toutmais quand même surtout des libéraux, uneespèce malheureusem<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong>core <strong>en</strong> voiede disparition. MB.Demain le péril ?François LavalEd. Sang de la Terre2009 - 204 p. - 19 €Les bases d'analyses de ce livresont bonnes : les grandes crisesqui s'annonc<strong>en</strong>t (énergie, climatet biodiversité) sont liées à lasurconsommation provoquéepar l'idéologie de croissance. Onpeut partager le constat de l'auteursur la nécessité d'agir efficacem<strong>en</strong>tet rapidem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>visant une société de sobriété oùl'homme se réconcilie avec lanature. Par contre, on ne partagera sa visionanti-politique de la solution. Il suggère ungouvernem<strong>en</strong>t c<strong>en</strong>tralisé pr<strong>en</strong>ant des décisionsradicales… et critique vertem<strong>en</strong>t les"écologistes" qui <strong>en</strong> <strong>en</strong>trant dans le jeu polit<strong>ici</strong><strong>en</strong>se retrouv<strong>en</strong>t confrontés aux négociationsavec les partis politiques classiques. Sion veut qu'un gouvernem<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>ne desmesures radicales, sans croire au jeu démocratique,d'où sort ce gouvernem<strong>en</strong>t ? D'uncoup d'Etat ? MB.Le théâtre-forumAppr<strong>en</strong>dre à gérer les conflitsGuillaume TixierEd. Chronique sociale2009 - 172 p. - 15,50 €Formateur à l'Ifman, Institut de formationdu mouvem<strong>en</strong>t pour une alternative nonviol<strong>en</strong>te,Guillaume Tixier prés<strong>en</strong>te<strong>ici</strong> la démarche duthéâtre-forum comme mode demise <strong>en</strong> scène des conflits : àpartir d'un conflit, des part<strong>ici</strong>pantsjou<strong>en</strong>t la scène et cherch<strong>en</strong>tà faire évoluer le scénariovers un résultat gagnantgagnant.La méthode s'accompagned'autres outils pour aiderles part<strong>ici</strong>pants à progresser. Cela permet dereconnaître le droit à l'erreur, de valoriser lescompét<strong>en</strong>ces de chacun… mais nécessite unappr<strong>en</strong>tissage que l'auteur <strong>ici</strong> vous propose.Riche et pragmatique. MB.Une brève histoire del’extinction <strong>en</strong> masse desespècesFranz BroswimmerPréface et traduction Jean-Pierre BerlanEd. Agone / Elém<strong>en</strong>ts2010 - 257 p. - 12 €Alors que le Japon a refusé l’interdictionde la pêche au thon rouge,l'essai <strong>en</strong> question rappelle que lamégafaune a été exterminée aupléistocène, que "l’Afrique a perdule buffle, le gnou et l’hippariongéant", que vous ne verrez plusjamais d’ours cavernicoles ou desmilondons (tigres à d<strong>en</strong>ts desabres). "Comme les ruines d’unchâteau médiéval, la naturecontemporaine est un simple vestigede sa gloire passée" affirme ce biologistede l’université de Hawaï. Une raison de s’<strong>en</strong>soucier ? L’irréversibilité des extinctions. Sides causes naturelles ont fait disparaître lesdinosaures, désormais l’homme accélère lerythme du génocide. Les bisons étai<strong>en</strong>t abattuspar une vedette du cirque qui tirait les animaux"pour s’amuser", les Maoris <strong>en</strong> finissai<strong>en</strong>tavec les Moas. En 1938, les Chinoisdynamit<strong>en</strong>t une digue, ruinant l’écologie detrois provinces, pour stopper l’avancée japonaise.Dans cette brève histoire, traitant del’<strong>en</strong>closure comme de la guerre moderne, l'auteursouti<strong>en</strong>t que l'abs<strong>en</strong>ce de démocratieéconomique porte <strong>en</strong> elle l’écocide mondial.Réédition d'un livre initialem<strong>en</strong>t paru chezParangon : Ecocide. CG.RomanEcchymoseAnne Monteil-Bauerpréambule d'Annick HouelEd. A plus d'un titre (Lyon)2009 - 210 p. - 16 €Alors qu'une loi contre les viol<strong>en</strong>ces faites auxfemmes vi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>fin d'être votée <strong>en</strong> France, trèspeu d'auteurs ont traité ce thème autrem<strong>en</strong>tque sous forme d'essai. Pourtant, c'est bi<strong>en</strong>l'écriture romanesque qui peut faire parlercette expéri<strong>en</strong>ce terrible avec toute la force etl'épaisseur requise, <strong>en</strong> manifestant combi<strong>en</strong>"les chiffres sont des prénoms". On suit doncavec émotion Anne Monteil-Bauer quicherche à r<strong>en</strong>dre compte du pire et de ses circonstances<strong>en</strong> <strong>en</strong>trecroisant plusieurs fils narratifs: l'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre Jeanne et Laura, la"rédactrice" qu'elle r<strong>en</strong>contre pour "dire cettehistoire et qu'elle tombe sur une page", unet<strong>en</strong>tative de fiction de la "rédactrice" (dupoint de vue d'une voisine témoin des viol<strong>en</strong>ces),comm<strong>en</strong>t elle se soucie égalem<strong>en</strong>t de


l e l i v r e d u m o i sLa simpl<strong>ici</strong>té volontairecontre le mythe de l'abondancePaul ArièsEd. La Découverte2010 - 300 p. - 16 €Paul Ariès publie beaucoup de livres,souv<strong>en</strong>t trop vite écrits. Celui-ci estbi<strong>en</strong> structuré. Même si nous le suivronspas sur tous les terrains (étatisme,républicanisme …), il propose dans cetouvrage de très nombreuses réflexionsintéressantes. Par exemple, comm<strong>en</strong>t lecapitalisme vert nous <strong>en</strong>gage dans unemauvaise voie (avec le souti<strong>en</strong> d'une partiedes Verts comme Cohn-B<strong>en</strong>dit), pourquoiles gauches sont-elles presquetoujours productivistes alors que lespeuples ne le sont pas ? Et surtout (voirdu côté d'Attac, du NPA…) pourquoiavec la consci<strong>en</strong>ce actuelle que la planètea une dim<strong>en</strong>sion finie, sont-elles incapables de p<strong>en</strong>ser le partagecomme base de leurs p<strong>en</strong>sées ? Paul Ariès aborde un débat éminemm<strong>en</strong>timportant : le productivisme (le mythe du progrès) est vécucomme optimiste, alors que l'antiproductivisme est vécu comme pessimiste.Comm<strong>en</strong>t aller vers une société sobre et optimiste, donc quidonne <strong>en</strong>vie ? Paul Ariès propose des pistes, montrant toute l'importancede savoir articuler l'individuel, le collectif et le politique. Nousdevons t<strong>en</strong>dre vers la simpl<strong>ici</strong>té, l'autonomie, la convivialité, la l<strong>en</strong>teur,et viser la gratuité… qui est la sortie de la marchandisation qu<strong>en</strong>ous impose le capitalisme actuel. Passionnant. MB.femmes de son <strong>en</strong>tourage et réciproquem<strong>en</strong>t,quelques flash-backs biographiques etquelques aperçus d'un ordinaire apaisant outourm<strong>en</strong>té, et <strong>en</strong>fin le susp<strong>en</strong>se autour d'unamour qu'elle voudrait "débarrassé de toute<strong>en</strong>vie d'avoir". L'écriture et la mise <strong>en</strong> pagelacunaires témoign<strong>en</strong>t des efforts de la p<strong>en</strong>séepour saisir ce qui la méduse et la nie. Lelecteur sort grandi de ce roman vital. MPN.Sur sa traceBruno RiondetEd. Amalthée2009 - 249p. - 18,50 €De facture littéraire modeste, ceroman a le mérite d'aborder deplein fouet la problématique dupuçage des animaux ainsi quedes nanotechnologies et de leurportée totalitaire. Le roman est<strong>ici</strong> prétexte à pédagogie pouram<strong>en</strong>er les lecteurs non-avertis à s'interrogersur le "nanomonde". GGGivréeAlain MonnierEd. J'ai lu2009 - 154 p. - 4,20 €Dans notre société de l'obsolesc<strong>en</strong>ce desobjets et de surconsommation, peut-on<strong>en</strong>core sans risque changer de réfrigérateur? Marie se fait livrer unnouvel appareil qui se révèledéfectueux, le début d'une histoireloufoque où solidarité etdémarche commerciale vontprovoquer une accumulationsans fin… Reste que la sociétédu spectacle peut tout récupérer,c'est sa grande force. Unpetit roman qui ne vous laisserapas de glace ! FV.EnfantsPas de vacances pourl'inspecteur AnonFaustine Brunet et Anne-Claire Outinwww.faustinebrunet.com,tél. : 06 82 44 67 292010 - 42 p. - 11,20 €Dès 4 ans. L'inspecteur Anonpart <strong>en</strong> vacances <strong>en</strong> Normandie.Il y découvre qu'un projet dec<strong>en</strong>trale nucléaire risque de toutpolluer avec ses déchets radioactifs.Il part alors à larecherche d'autres solutions et va r<strong>en</strong>contrerun poisson qui lui parle de l'énergiehydraulique, une éoli<strong>en</strong>ne qui lui parle decelle du v<strong>en</strong>t, un capteur solaire qui lui ditcomm<strong>en</strong>t il se chauffe au soleil, <strong>en</strong>fin il r<strong>en</strong>-livrescontre Colline qui lui fait visiter sa maisonéconome. Il décide alors de lancer un messagedans le v<strong>en</strong>t avec l'aide des éoli<strong>en</strong>nes, message<strong>en</strong>t<strong>en</strong>du par le directeur du chantier dela c<strong>en</strong>trale qui choisit d'<strong>en</strong> faire un espacevert. Très beaux dessins, sur papier recyclé.Ouvrage autoédité à commander chez lesauteures. FV.A quoi tu joues ?Marie-Sabine Roger et Anne SolEd. Sarbacane2009 - 40p. - 15,50 €Dès 3 ans. "Les garçons ça pleurejamais". "Les filles, ça joue pas aufoot". Pour casser ces belles évid<strong>en</strong>ceset bi<strong>en</strong> d'autres qui nourriss<strong>en</strong>tle sexisme intégré dès leplus jeune âge, les éditionsSarbacane <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec AmnestyInternational ont eu la bonne idée de réalisercet album. A chaque double-page, un cliché<strong>en</strong> mots et <strong>en</strong> photo. Mais tournez le rabatpour voir… vous découvrirez un vigoureuxdém<strong>en</strong>ti à ces fausses idées, sous la formed'une photo et d'un comm<strong>en</strong>taire souv<strong>en</strong>thumoristique bi<strong>en</strong> choisi. Exemple : "Les garçons,ça joue pas à la dînette" agrém<strong>en</strong>téd'une photo de fillette manipulant de petitsust<strong>en</strong>siles. Derrière le rabat, un chef cuisiniers'active avec maestria au milieu de ses ust<strong>en</strong>siles.Crèches, maternelles, nounous et papounets<strong>en</strong> tout g<strong>en</strong>re, aucune excuse ne seraacceptée pour ne pas vous procurer sans délaice livre utile et ludique pour décloisonner lestêtes des petits… et des grands. GGPéronille la chevalièreMarie Darrieussecq et Nelly Blum<strong>en</strong>thalEd. Albin Michel Jeunesse2009 - 32p. - 10,90 €Dès 7 ans. Ce bel album au dessinnaïf et poétique nous emmènedans une av<strong>en</strong>ture qui ressembleà beaucoup d'histoires de chevaliers"classiques"…mais qui y ressembleseulem<strong>en</strong>t. Car <strong>en</strong> réalité<strong>ici</strong> c'est Péronille l'héroïne, lapérilleuse av<strong>en</strong>turière qui aimepourf<strong>en</strong>dre les dragons. Et c'est leprince du royaume, passant ses journées àjouer de la mandoline, qui est un cœur àpr<strong>en</strong>dre et qui va att<strong>en</strong>dre passivem<strong>en</strong>t dansson château que la preuse chevalièreconquière le droit de l'épouser. Un beauretournem<strong>en</strong>t des clichés sexistes cont<strong>en</strong>ushabituellem<strong>en</strong>t dans la littérature <strong>en</strong>fantine…et un épilogue inatt<strong>en</strong>du ! GGLa valse des pantinsMichel PerrinEd. Chant d'Orties2010 - 64 p. - 10 €Dès 9 ans. Dans le village deBargeville, dont les habitants sontBarges, il se passe de drôle de chose.Sept brèves histoires d'intérêtinégal, illustrées par Matt Malh<strong>en</strong>.Pour amateur de guignol. FV.S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 20104 5


livresB. D.Mon œil !Flor<strong>en</strong>tine ReyEd. Des Ronds dans l'O2010 - 109p. – 16 €Louise et Rose découvr<strong>en</strong>t unmanuel d'éducation pour lesjeunes filles datant de 1960,dont le cont<strong>en</strong>u proprem<strong>en</strong>t horrifiantest pour elles l'occasiond'une réflexion sur leur conditionde femmes. Au fil d'une<strong>en</strong>quête cocasse où le quotidi<strong>en</strong>se mêle à la sci<strong>en</strong>ce-fiction, ellesdécouvr<strong>en</strong>t l'héritage féministeet son actualité. Le graphisme audacieux etcréatif mêlant photos, dessins, croquis etcollages, vaut à lui seul le détour même s'ilrisque de ne pas plaire à tout le monde. Cetalbum accompagne de jeunes tr<strong>en</strong>t<strong>en</strong>airesquelque peu "bobos" dans leur parcours versune forme de féminisme allant de l'incrédulitéà la prise de consci<strong>en</strong>ce, et <strong>en</strong>fin à lavolonté de s'<strong>en</strong>gager qu'exprime cette interrogation: "Que pouvons-nous faire ?".L'album a reçu le prix Olympe de Gouges…si vous voulez savoir qui elle était, lisez cetalbum ! GGLa communautéYann B<strong>en</strong>oit et Hervé TanquerelleEd. Futuropolis2010 - 164 p. - 24 €Après un premier tome où l'ondécouvrait l'<strong>en</strong>thousiasme despremiers temps dans cette communautéde la région nantaise,dans les années 1970, ce deuxièmetome, nous montre comm<strong>en</strong>tl'usure des relations humaines<strong>en</strong>traîne progressivem<strong>en</strong>t le collectifdans sa chute. Uneréflexion très pertin<strong>en</strong>te à découvrir et àanalyser par tous les amateurs de vivre<strong>en</strong>semble, écovillages ou habitat groupé. FV.Le printemps refleuriraJohannaEd. Futuropolis2010 - 56 p. - 15 €Alfred Prinz, peintre polonaisinstallé <strong>en</strong> Allemagne après lapremière guerre mondiale, décidede repartir <strong>en</strong> Pologne <strong>en</strong>1937 pour fuir la montée dunazisme. Son train est bloqué <strong>en</strong>pleine campagne par un énormearbre. L'histoire, petite et grande,se déroule dans et autour dece train, l'auteure nous livrant peu à peu desbribes de la vie de son héros dans uneambiance où SS, tsiganes et voyageurs ser<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t ou s'évit<strong>en</strong>t. Une ambiancepesante qui ne livrera ses clés que dans ledeuxième tome à paraître <strong>en</strong> juin. Un beaudessin fluide pour une histoire <strong>en</strong> profondeur.MB.MusiqueDes marques d’amourAnne-Marie Charleswww.amariec.free.fr2009, 12 titres, 39 minutesUne ambiance, une voix. Lavoix d’abord, précise, sautillanteet pointue parfois, feutréeailleurs, jouant avec les sonssouv<strong>en</strong>t. L’ambiance <strong>en</strong>suite,<strong>en</strong>veloppante comme la fuméede la tisane le soir au coin dufeu. La chaleur <strong>en</strong>vahit peu à peu l’atmosphère,aux sons du vibraphone. Un jazzvocal aux couleurs nocturnes, joué <strong>en</strong> trio,chantant "l’amour", ses épanchem<strong>en</strong>ts etses ressacs. Le tout se laisse aimablem<strong>en</strong>tdéguster comme un bon cigare. GGPitt Ochaaux pays des mille collinesLes Ogres de BarbackIrfan2010 - 17 titres, 65 mn, 15 €Les Ogres de Barback sontparmi les incontournables de lascène française. Avec plusieursalbums à leur actif, dont cedeuxième à destination desgrands et des petits (Pitt Ocha),les Ogres ont su apporter à la chanson uncôté rock, décalé, poétique et <strong>en</strong>gagé.Ils nous revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t aujourd’hui avec cedeuxième volume des av<strong>en</strong>tures de PittOcha pour lequel le nombre de part<strong>ici</strong>pantsn’égale que leur valeur : les <strong>en</strong>fants deL'orphelinat d'Oulan-Bator <strong>en</strong> Mongolie,Gabriel Yacoub, les Ogrillons, 17 Hippies,Les Cowboys Fringants etc. et une lecturede conte Pitt Ocha au Pays des mille collinesraconté par Georges M'Boussi.Cette réunion artistique, cette r<strong>en</strong>contremulticulturelle, portée avec humour, poésie,folklore et créativité, saura vous surpr<strong>en</strong>dreet vous émerveiller, toute générationconfondue et toute culture imbriquée.Des morceaux qui nous emmèn<strong>en</strong>t à millelieux de la haine, mais qui sav<strong>en</strong>t toucherjuste. Un appel à l’humanité, la tolérance,le partage mais égalem<strong>en</strong>t des titres plus"politiques" comme avec Ne touche pas àmon école qui s’adresse à un certainPrésid<strong>en</strong>t.Cet album porte <strong>en</strong> lui une fraîcheur musicale<strong>en</strong>ivrante, une r<strong>en</strong>contre festive, unequalité musicale rare pour un album à destinationdes <strong>en</strong>fants. JP.Nous avonségalem<strong>en</strong>t reçu...■ Clandestins au pays des papiers, Marie-Thérèse Têtu-Delage, éd. La Découverte, 2009,244 p. 20,50 €. Socio-anthropologue, l'auteure aaccompagné une soixantaine de sans-papiers algéri<strong>en</strong>sdans leurs démarches de régularisation <strong>en</strong>tre2002 et 2008. Des parcours différ<strong>en</strong>ts, pour desrésultats aléatoires. En pleine actualité.■ Un coin de ciel bleu, l'odeur du foin, Jarry,Deplano, Fabris, éd. Delcourt, 2010, 48 p. Unefamille qui s'installe à la campagne et des anecdotesde la vie quotidi<strong>en</strong>ne. BD drôle et t<strong>en</strong>dre. On préfèreraLe retour à la terre de Ferry et Larc<strong>en</strong>et, plusdécapante et plus écolo.■ Antares 3, Léo, éd. Dargaud, 2010, 48 p. Déjàdans le tome précéd<strong>en</strong>t, le scénario était faiblard. Ilest <strong>ici</strong> quasi inexistant. Dessins merveilleux, mais autreizième tome de la série, on s'<strong>en</strong>nuie.■ V<strong>en</strong>ts contraires, moissons rouges 1/2, RégisHautière et Ullcer, éd. Delcourt, 2010, 48 p. Despersonnes sont tuées froidem<strong>en</strong>t dans le monde. Lehéros de cette BD, lui, se r<strong>en</strong>d <strong>en</strong> Bretagne quand ilcroise une jeune fille qui fuit dans la forêt. Après unecourse poursuite et sanglante, il <strong>en</strong> réchappe, maispas la jeune fille… croit-il. Très bon susp<strong>en</strong>se. Il faudraatt<strong>en</strong>dre le deuxième volet pour <strong>en</strong> savoir plusalors que l'éditeur annonce une histoire sur lesmanipulations génétiques.■ Etudes proudhoni<strong>en</strong>nes, l'économie politique,R<strong>en</strong>é Berthier, éd. du Monde libertaire,2009, 192 p. 10 €. Alors que naît le mouvem<strong>en</strong>touvrier, Marx et Proudhon vont s'affronter, celaconduisant à une rupture historique que l'on retrouveaujourd'hui <strong>en</strong>tre la gauche autoritaire et c<strong>en</strong>traliste(communisme d'Etat) et une gauche libertaire(mouvem<strong>en</strong>ts anarchistes). Une histoire de cetint<strong>en</strong>se débat au milieu du 19 e siècle.■ Mère Cure Ouvre Age, Agathe Bay, autoédité,commande sur www.mere-cure-ouvrage.com,248 p. Dans un style d'écriture pour le moins étonnant,histoire d'une mère dont l'<strong>en</strong>fant est atteinted'une maladie dégénérative, confrontée aux choix<strong>en</strong>tre médecine off<strong>ici</strong>elle et médecines alternativeset qui doit se battre à tous les niveaux pour seulem<strong>en</strong>tgarder sa fille <strong>en</strong> vie.■ L'écologie est un jeu, Régine Quéva, éd. Librio,2010, 92 p. 3 €. Sous forme d'une cinquantaine dejeux, un bon moy<strong>en</strong> de tester votre connaissance desquestions écologiques dans différ<strong>en</strong>ts domaines.C'est original et à faible prix. Dommage que les sitesinternet indiqués soi<strong>en</strong>t autant institutionnels etdonc peu écolos.■ Cultivons la biodiversité : les sem<strong>en</strong>ces paysannes<strong>en</strong> réseau, Réseau Sem<strong>en</strong>ces paysannes,Cazal<strong>en</strong>s, 81600 Br<strong>en</strong>s, 2010, 96 p. 10 €. Ceréseau né <strong>en</strong> 2003 relaie toutes les initiatives visantà reproduire par les utilisateurs leurs propressem<strong>en</strong>ces… comme c'est le cas pour 80 % des paysansdu monde, beaucoup moins dans les pays "développés".Une brochure qui prés<strong>en</strong>te le réseau, la problématiqueet les acteurs.■ 32 défis géopolitiques du 21 e siècle, Jean-Simon Tabournel, éd. Chronique sociale, 2010,144 p. 11,50 €. Débats autour de six thèmes : lepouvoir, la dynamique europé<strong>en</strong>ne, l'irruption del'économie dans le politique, la question écologique,la mondialisation, l'ordre mondial.■ Chroniques d'un incroyant, tome 2, BrunoAlexandre, éd. Libertaires, 2010, 128 p. 10 €.Comm<strong>en</strong>t nos connaissances sci<strong>en</strong>tifiques ruin<strong>en</strong>t lesdiscours religieux (le mal, immaculée conception…).■ Nettoyez bi<strong>en</strong>, nettoyez écolo, AlessandraMoro Buronzo, éd. Jouv<strong>en</strong>ce, 2010, 96 p. 4,90 €.Petit guide plein de trucs utiles pour moins utiliserde produits polluants dans sa maison.■ Ces OGM qui chang<strong>en</strong>t le monde, Gilles-EricSéralini, éd. Champs actuel, 2010, 200 p. 8 €.Version réactualisée d'une première édition de2004. Une mine d'informations sur les pratiques etles doutes sci<strong>en</strong>tifiques autour du transgénique.■ Les Collines rouges, Dodo et B<strong>en</strong> Radis, éd.Futuropolis, 2010, 388 p. 25 €. T<strong>en</strong>tative de narrationmêlant l'écriture, l'illustration et la BD. Une femme seretire à la campagne et se retrouve mêlée à un crime.L'alternance <strong>en</strong>tre les pages d'écriture et de BD provoquedes ruptures de rythmes peu agréables…4 6S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 2010


Sil<strong>en</strong>ce9 rue Dum<strong>en</strong>ge,69317 Lyon Cedex 04Tél. : 04 78 39 55 33www.revuesil<strong>en</strong>ce.netVirem<strong>en</strong>ts bancaires :CCP 550 39 Y LYON(IBAN : FR92 2004 10100700 5503 9Y03 840 -Code BIC : PSSTFRPPLYO)Pour la Belgique :règlem<strong>en</strong>t àBrabant-Ecologie,33 route de R<strong>en</strong>ipontB - 1380 Ohain -Tél. : 00 32 2 633 10 48CCP OOO-15-19-365-54Pour la Suisse :règlem<strong>en</strong>t à ContratomCP 65 - CH 1211 G<strong>en</strong>ève 8Tél. : (41) 22 740 46 12CCP 17-497696-4Abonnem<strong>en</strong>ts : Claire Gr<strong>en</strong>et :mardi et jeudi : 10h-12h/14h-17hDépositaires, stands et gestion :Béatrice Blondeau : mardi et jeudi :10h-12h/14h-17hRédaction : Guillaume Gamblin etMichel Bernard : lundi et mercredi :10h-12h / 14h-17hEditeur : Association S!l<strong>en</strong>ceN° de commission paritaire :0910 G 87026 - N° ISSN : 0756-2640Date de parution : 2 e trimestre 2010Tirage : 5900 ex.Administrateurs : Olivier Bidaut, MyriamCognard-Dechavanne, Jean-Pierre Lepri,Jean-Marc Luquet, Pascal Martin, Anne-Laur<strong>en</strong>ce Maz<strong>en</strong>c, Marie-Pierre Najman,Jean-Michel Pavillon, Christophe RastollDirecteur de publication :Jean-Pierre LepriComité de rédaction : Michel Bernard,Béatrice Blondeau, Clém<strong>en</strong>ce Emprin,Guillaume Gamblin, Jean-Pierre Lepri,Marie-Pierre NajmanPilotes de rubriques : Patrice Bouveret,Christian David, Sophie Dodelin, Esteban,Anne Girard, Natacha Gondran, DanielJuli<strong>en</strong>, Steph<strong>en</strong> Kerckhove, Eveline Mana,Baptiste Mylondo, Fabrice Nicolino, JocelynPeyret, Xavier Sérédine, Francis VergierMaquette : Dami<strong>en</strong> Bouveret 06 03 50 54 93Dessins : Bansky, Coco, Dino, Duck,LasserpeCorrecteurs : Bernadette Bidaut,Emmanuelle Pingault, Sylvie Michel,Raymond Vignal, Françoise WeitéPhotographes : Alex Brandon, DanielCaballero M., Serge Corrieras, Eric DeMildt,Tineke D'Haese, Michael Herinx, TimMitchell, Guillaume Paumier, Perline, Oxfam,Sébasto Yseulc, Pierre-Emmanuel WeckEt pour ce n° : Serge Corrieras, AndréCroutant, Vinc<strong>en</strong>t Gerber, Mathieu Glayre,Alexis Lis, Goulv<strong>en</strong> Marechal, Marie Michel,Luc Semal, Mathilde SzubaCouverture : D.R. PhotomontageInternet : Olivier Bidaut, Dami<strong>en</strong> Bouveret,Thomas Perraut, Xavier Sérédine.Les textes sont sous la responsabilité deleurs auteurs. Les brèves sont des résumésdes informations que l’on nous communique.Textes : sauf m<strong>en</strong>tion contraire, larevue autorise, sous réserve de citer lasource, la copie illimitée à usage privé destextes. Les utilisations à usage pédagogiquesont égalem<strong>en</strong>t autorisées. Tout usagecommercial est soumis à notre autorisation.Illustrations : Les photos et dessins rest<strong>en</strong>t lapropriété de leurs auteurs.France métropolitaine■ Découverte1 er abonnem<strong>en</strong>t 6 n° 20 €■ Particulier 1 an 46 €■ Institution 1 an 60 €■ Souti<strong>en</strong> 1 an 60 € et +■ Petit futé 2 ans 74 €■ Groupés par 3 ex* 1 an 115 €■ Groupés par 5 ex* 1 an 173 €■ Petit budget 1 an 28 €* à la même adresseSuisse■ Découverte1 er abonnem<strong>en</strong>t 6 n° 45 FS■ Particulier 1 an 85 FSAutres pays et Dom-tom■ Découverte1 er abonnem<strong>en</strong>t 6 n° 27 €■ Particulier 1 an 55 €■ Institution 1 an 68 €■ Souti<strong>en</strong> 1 an 60 € et +■ Petit futé 2 ans 85 €■ Petit budget 1 an 35 €■Je m'abonne àà partir de7 €7 € par trimestre(abonnem<strong>en</strong>t petit budget)ÉTABLISSEMENT TENEURDE MON COMPTE À DÉBITERJ'autorise l'établissem<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>eur de mon compte à préleversur ce dernier, si sa situation le permet, un montant de :■Nom de mon ag<strong>en</strong>ce bancaire ou CCP :Adresse :partrimestreAUTORISATION DE PRÉLÈVEMENT11 € par trimestre(abonnem<strong>en</strong>t normal)Pour commander un anci<strong>en</strong> numéro,reportez-vous <strong>en</strong> page 36.Indiquez le total de votre règlem<strong>en</strong>t (anci<strong>en</strong>(s) numéro(s)+ abonnem<strong>en</strong>t(s) :VOS COORDONNÉESNom :Prénom :Adresse :Code Postal :Ville :Si vous désirez recevoir notre s!berlettre m<strong>en</strong>suelle, indiquez-nousvotre courriel (lisiblem<strong>en</strong>t) :Optez pour le virem<strong>en</strong>t automatique■MERCI D’ÉCRIREEN MAJUSCULES€ par trimestre(abonnem<strong>en</strong>t de souti<strong>en</strong>)NOM ET ADRESSEDU CRÉANCIER :Sil<strong>en</strong>ce9, rue Dum<strong>en</strong>ge69317 LYON Cedex 04N° NATIONALD’ÉMETTEUR :545517Je peux susp<strong>en</strong>dre mon prélèvem<strong>en</strong>t sansaucun frais par simple lettre à la revue Sil<strong>en</strong>ce.Date et signature obligatoires :MERCI D’ÉCRIREEN MAJUSCULESVotre abonnem<strong>en</strong>tgratuit ?Si vous trouvez cinqpersonnes qui s'abonn<strong>en</strong>tà l'essai pour 6 mois(à 20 €) ou <strong>en</strong> leur offrantcet abonnem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> nousr<strong>en</strong>voyant leurs adresseset un chèque de 100 €, vousbénéf<strong>ici</strong>ez d'un abonnem<strong>en</strong>tgratuit d'un an.Les finances de Sil<strong>en</strong>cesont gérés par descomptes de la sociétéfinancière La Nef.La revue Sil<strong>en</strong>ce estimprimée sur papier100 % recyclé blanchisans chlore par :Atelier 26, LoriolTél. : 04 75 85 51 00L'électr<strong>ici</strong>té des locaux de Sil<strong>en</strong>ceprovi<strong>en</strong>t d'Enercoop qui nousgarantit une production à partir desénergies r<strong>en</strong>ouvelables.Code Postal :Ville :COMPTE À DÉBITERCode Code guichet N° de compte cléétablissem<strong>en</strong>tRIBImportant : remplissez l'autorisation de prélèvem<strong>en</strong>tci-dessus <strong>en</strong> y joignant obligatoirem<strong>en</strong>t un relevéd'id<strong>en</strong>tité bancaire (RIB) ou postal (RIP).S!l<strong>en</strong>ce n°379 mai 2010 4 7


L’On <strong>en</strong> a grossur la patate !association Les Dessin'acteurs regroupe des auteurs et des personnesde tous horizons désirant susciter des dessins d’investigationet les mettre au service de la solidarité, du dialogue etd’alternatives concrètes. Après l'annonce de l'autorisation de cultured'une pomme de terre transgénique par l'Union europé<strong>en</strong>ne,début mars 2010, plusieurs dessinateurs ontpart<strong>ici</strong>pé à une protestation par le dessin…Pour <strong>en</strong> savoir plus : Les Dessin'Acteurs,Kergadoret, 22160 Calanhel,www.dessinacteurs.org.

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