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Décroissance dirigée, développem<strong>en</strong>tsocial, simpl<strong>ici</strong>té volontaire, autolimitationde la consommation :autant de concepts qui émerg<strong>en</strong>t timidem<strong>en</strong>taujourd’hui, <strong>en</strong>core noyés par lesmédias, mais portés par une inéluctablelame de fond. Voies de libération de ladép<strong>en</strong>dance politique à un concept hégémonique,réponses à l’emprise des lobbiessur notre p<strong>en</strong>sée et notre agir ? Sansdoute, mais il s’agit certainem<strong>en</strong>t d’abord,<strong>en</strong> dépassant ces concepts idéologiques,de redéfinir les règles de fonctionnem<strong>en</strong>tde notre société confrontée à ses inquiétudessur sa capacité à la croissance, débatdans lequel l’épuisem<strong>en</strong>t annoncé desréserves de ressources énergétiques agitaujourd’hui <strong>en</strong> révélateur. Mais qu’<strong>en</strong>p<strong>en</strong>ser dans le domaine de la santé de nosconcitoy<strong>en</strong>s ? L’organisation du systèmesanitaire peut-elle être rep<strong>en</strong>sée <strong>en</strong> destermes semblables, devant l’augm<strong>en</strong>tationinéluctable du coût des techniques desoins, les ressources limitées des caissesd’assurance maladie, l’augm<strong>en</strong>tation de ladurée de vie, l’impact de la société deconsommation sur la santé ? Certes l’économiede la santé n’<strong>en</strong> est pas à ses balbutiem<strong>en</strong>ts,mais l’art de répartir des ressourcespar définition limitées à desbesoins qui, eux, paraiss<strong>en</strong>t illimités estcertainem<strong>en</strong>t soumis <strong>ici</strong>, plus qu’ailleurs,à des impératifs éthiques et moraux.Une décroissance raisonnée des dép<strong>en</strong>sesde santé peut s’appuyer sur la revalorisationet la fédération des compét<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> médecineprév<strong>en</strong>tive : la prév<strong>en</strong>tion n’est pasl’apanage des précaires.La prév<strong>en</strong>tionest peut-être l’armeque le pauvre a forgéepour le richeJe voudrais <strong>ici</strong> proposer quelquespistes et t<strong>en</strong>ter de convaincre que“décroissance raisonnée” et “développem<strong>en</strong>tsanitaire” ne sont pas antagonistes.Je voudrais <strong>ici</strong> m’insurger contre uneinégalité paradoxale qui fait qu’actuellem<strong>en</strong>tl’éducation pour la santé et la médecineprév<strong>en</strong>tive sont considérées commedes programmes sanitaires nécessaires etadaptées aux seules populations précairesau Nord et aux habitants des pays du Sud,alors qu’elles devrai<strong>en</strong>t être mises égalem<strong>en</strong>tà la disposition de nos classes favorisées: la santé a besoin d’une contrerévolution! La prév<strong>en</strong>tion est peut-êtrel’arme que le pauvre a forgée pour leriche, nous devons l’accepter et l’utiliser.Certes, les soins de santé primaire(SSP) sont toujours <strong>en</strong>tachés d’une imagede “médecine aux pieds nus, peut-êtr<strong>en</strong>écessaire là-bas, archaïque <strong>ici</strong>”. EnAct-Caritastémoigne la trop timide percée <strong>en</strong> Francedes médicam<strong>en</strong>ts génériques, une des initiativesde ces soins de santé primaire.Certes, cette médecine “a minima” décrétéeà Alma Ata <strong>en</strong> 1978 pour les pays <strong>en</strong>développem<strong>en</strong>t a eu des insuffisances etdes échecs, du fait d’une trop faible médicalisation,mais ce n’est pas leur volet prév<strong>en</strong>tifqui est remis <strong>en</strong> cause. Certes,l’image d’une médecine différ<strong>en</strong>te, infectieuseet liée à l’hygiène “là-bas”, maladiescardio-vasculaires et cancers nécessitantdes plateaux techniques sophistiqués“<strong>ici</strong>”, persiste. Or le monde sanitaire luiaussi devi<strong>en</strong>t un village, les maladiesinfectieuses, on le sait maint<strong>en</strong>ant, redevi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tcosmopolites, les maladiesAssistance humanitaire au Darfour (Soudan).métaboliques – obésité, diabète, hypert<strong>en</strong>sion– se r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t maint<strong>en</strong>ant aussibi<strong>en</strong> à Dakar ou Oulan-Bator qu’àLondres ou New York. Les malades dumonde devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t plus précaires qu’exotiques,et les nantis sont exposés auxmaladies émerg<strong>en</strong>tes. Ri<strong>en</strong> ne justifie plusune médecine à deux vitesses à l’échelleplanétaire. Il faut redécouvrir la nécessairesymbiose des volets curatifs, prév<strong>en</strong>tifset éducationnels dans le champ de lasanté, l’utilisation de méthodes de soinsparfois simples mais toujours sci<strong>en</strong>tifiquem<strong>en</strong>tvalidées, accessibles à toute lacommunauté, et avec la pleine part<strong>ici</strong>pationde cette dernière.SILENCE N°3415Décembre 2006


Décroissance et santéUn décès sur deuxpeut être évité par desmesures de prév<strong>en</strong>tionChez nous, les indisp<strong>en</strong>sables économies<strong>en</strong> matière de santé se déclin<strong>en</strong>t,pour une grande part, au niveau régional.Les SROS (schémas régionaux d’organisationdes soins) sont maint<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> placeet gèr<strong>en</strong>t par des plans quinqu<strong>en</strong>naux,selon des objectifs quantifiés par territoiresde santé, le développem<strong>en</strong>t sanitairedes régions (lits hospitaliers, plateauxspécialisés, équipem<strong>en</strong>t, etc.). Mais lamédecine prév<strong>en</strong>tive est quasim<strong>en</strong>tabs<strong>en</strong>te de ces schémas régionaux. Et là ily a antagonisme, non-s<strong>en</strong>s, impasse : lafinalité des SROS est de coordonner lesressources d’une région et de r<strong>en</strong>tabiliserau maximum une offre de soins contrôlée.Mais quel peut être le succès de cettestratégie à moy<strong>en</strong> terme si la demande desoins, elle, n’est pas égalem<strong>en</strong>t régulée ?Or la seule façon de diminuer la demandede soins, sauf mise à l’écart des maladesprécaires d’une part, et confinem<strong>en</strong>t despati<strong>en</strong>ts riches dans des circuits privésautonomes d’autre part, est l’accès detoute la population à une médecine deprév<strong>en</strong>tion.Au moins un décès sur deux peut êtreévité par des mesures de prév<strong>en</strong>tion, toutparticulièrem<strong>en</strong>t dans le domaine desmaladies cardio-vasculaires (premièrecause de décès des adultes à l’échellemondiale) et des cancers. Les SROS nesont pas viables sans la mise <strong>en</strong> placesimultanée du volet prév<strong>en</strong>tif de l’organisationdes soins, les SREPS (schémasrégionaux d’éducation pour la santé). Ace jour, quelques SREPS embryonnairest<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t d’exister, mais ils ne sont quasim<strong>en</strong>tpas budgétisés. Seule une politiquede prév<strong>en</strong>tion ciblée sur les populationsles plus précaires t<strong>en</strong>d à s’organiser, autravers des PRAPS (programmes pourl’accès à la prév<strong>en</strong>tion et aux soins), r<strong>en</strong>forçantde plus dans le grand public lanotion trompeuse de prév<strong>en</strong>tion <strong>en</strong> tantque branche de la médecine adaptée pourles pauvres.Cette abs<strong>en</strong>ce de programme coordonnéde prév<strong>en</strong>tion tout public condamneainsi à moy<strong>en</strong>ne échéance la régulationde la demande de soins, et doncl’av<strong>en</strong>ir financier de notre système decouverture sociale. Sauf à accepter (ouimposer, comme le font insidieusem<strong>en</strong>tles politiques libérales) un système decouverture sociale non pas à deux vitessesmais à trois catégories, comme cela sedessine déjà nettem<strong>en</strong>t : consultationsprécarité, disp<strong>en</strong>saires et urg<strong>en</strong>ces hospitalièresd’une part, système de droit commun(médecine de ville conv<strong>en</strong>tionnée etétablissem<strong>en</strong>ts hospitaliers à but nonlucratif) d’autre part, et <strong>en</strong> haut de lapyramide sociale, soins accessibles auxprivilégiés pouvant supporter des coûtsnon remboursés par l’assurance-maladie(secteur libéral hors conv<strong>en</strong>tion, établissem<strong>en</strong>tsprivés à but lucratif).Les analyseslucidesd’Ivan IllichDans les années 70, Ivan Illich selivrait à une analyse lucide descauses du mal-vivre de notre société,avec Déscolariser la société (maladroitem<strong>en</strong>ttraduit par Une Sociétésans école), Energie et équité, LaConvivialité ou Némésis médicale.D’où vi<strong>en</strong>t que ces textes n’ont pas pris uneride ? Sans doute de ce que l’analyse qui lessous-t<strong>en</strong>d va bi<strong>en</strong> au-delà des effets de modeet touche aux véritables fondem<strong>en</strong>ts. Vo<strong>ici</strong>quelques extraits de Némésis médicale (1),pour le plaisir et pour l’action, car “lesidées sont décisives. Les idées ont des aileset des conséqu<strong>en</strong>ces. Une idée qui vole decervelle <strong>en</strong> cervelle devi<strong>en</strong>t une force d’actionirrésistible qui transforme la réalité”(2).DRIntroduction“La médicalisation de la vie est malsainepour trois raisons : au-delà d’un certainniveau, l’interv<strong>en</strong>tion technique sur l’organismeôte au pati<strong>en</strong>t les caractéristiquesdu vivant qu’on désigne communém<strong>en</strong>tpar le mot “santé ” ;l’organisation nécessairepour sout<strong>en</strong>ir cette interv<strong>en</strong>tiondevi<strong>en</strong>t le masque sanitaired’une société destructrice; et, finalem<strong>en</strong>t,la prise <strong>en</strong> chargede l’individu par l’appareilbiomédical industrielôte au citoy<strong>en</strong> toutpouvoir de maîtriser ceIvan Illichsystème.” [586]L’efficacité techniquede l’acte médical :une histoire douteuse“L’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t général (notion quiinclut le mode de vie) est le premier déterminantde l’état de santé global de toutepopulation. Ce sont l’alim<strong>en</strong>tation, lesconditions de logem<strong>en</strong>t et de travail, lacohésion du tissu social et les mécanismesculturels permettant de stabiliserla population qui jou<strong>en</strong>t le rôle décisifdans l’état de santé des adultes et de l’âgeauquel ils ont t<strong>en</strong>dance à mourir.” [600]“Les soins médicaux que “consomme”une population ne sont nulle part, nijamais, liés de façon significative à unallègem<strong>en</strong>t de la morbidité ou à une prolongationde l’espérance de vie. Le faitqu’il y ait plus de médecins là où certainesmaladies sont dev<strong>en</strong>ues rares […] veutsimplem<strong>en</strong>t dire que les médecins s’implant<strong>en</strong>tplus facilem<strong>en</strong>t […] là où le climatest sain, là où l’eau est propre et là oùles g<strong>en</strong>s travaill<strong>en</strong>t et peuv<strong>en</strong>t payer leursservices.” [604]Une nouvelle épidémie“On estime que sur quatre cas de morbiditéou de mortalité iatrogène (3), un résultedu diagnostic.Tout contact avec l’<strong>en</strong>treprise médicaleexpose le pati<strong>en</strong>t au danger de dommagespsychiques. L’angoisse [qui <strong>en</strong> découle…]ne se manifeste pas seulem<strong>en</strong>t par ladépression, par des syndromes hypocondriaquesou organiques, mais peut aussiconduire au su<strong>ici</strong>de.” [615](1) Ivan Illich, Némésis médicale. L’Expropriation de lasanté, Fayard, 2003 (1975). Le n° de page indiqué<strong>en</strong>tre crochets r<strong>en</strong>voie à l’édition : Ivan Illich, Œuvrescomplètes. Volume 1, Fayard, 2003.(2) Pièces et main-d’œuvre, 2005.(3) Du grec iatros (médecin) et g<strong>en</strong>esis (origine). Unemaladie iatrogène est celle qui n’existerait pas si letraitem<strong>en</strong>t appliqué n’avait pas été celui que les règlesdu métier recommand<strong>en</strong>t.SILENCE N°3416Décembre 2006


Act-CaritasAssistance humanitaire au Darfour (Soudan).La prév<strong>en</strong>tionpour tousComm<strong>en</strong>t assurer l’accès à une prév<strong>en</strong>tionet une éducation pour la santé àl’<strong>en</strong>semble des usagers du système sanitaire? D’une part, la prév<strong>en</strong>tion, qu’ellesoit primaire (l’objectif est d’empêcher lasurv<strong>en</strong>ue des maladies) ou secondaire(l’objectif est le dépistage précoce desmaladies <strong>en</strong>core asymptomatiques, pourdiminuer la lourdeur et le coût des traitem<strong>en</strong>ts),est une discipline médicale etsci<strong>en</strong>tifique à part <strong>en</strong>tière, faisant interv<strong>en</strong>irla biologie (dont les données les plusréc<strong>en</strong>tes de la génétique, de l’immunologie,l’infectiologie, les sci<strong>en</strong>ces de la nutrition,etc.), l’épidémiologie, la statistique,les sci<strong>en</strong>ces sociales, etc. C’est égalem<strong>en</strong>tune pratique chronophage : changer lescomportem<strong>en</strong>ts ne s’obti<strong>en</strong>t pas parquelques conseils isolés et les médecinsgénéralistes libéraux, médecins traitantsou non, pein<strong>en</strong>t à assurer face à la demandequasi exclusive de soins curatifs parleur cli<strong>en</strong>tèle. Même si, souv<strong>en</strong>t, lesjeunes médecins libéraux sont plus s<strong>en</strong>sibilisésque leurs aînés à ces aspects, laprév<strong>en</strong>tion et l’éducation sanitaire finiss<strong>en</strong>trapidem<strong>en</strong>t par passer au secondplan dans leur activité du fait de la rémunérationà l’acte de la médecine libérale,et de l’impératif d’un nombre minimumd’actes à assurer quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t pourgarantir la survie financière d’un cabinetmédical soumis à de fortes charges fixes.Pour assurer <strong>en</strong> secteur libéral le réeldéveloppem<strong>en</strong>t d’activités de prév<strong>en</strong>tion,il faut réfléchir à une forme de rémunérationspécifique de cette activité, peut-être<strong>en</strong> instituant une cotation spécifique, parles caisses primaires d’assurance maladie,de cette partie fondam<strong>en</strong>tale de l’activitédes “médecins traitants” choisis par lespati<strong>en</strong>ts. Il faut, d’autre part, favoriserl’installation <strong>en</strong> secteur libéral de spécialistes<strong>en</strong> santé publique et médecine prév<strong>en</strong>tive,spécialistes actuellem<strong>en</strong>t cantonnésdans des structures publiques, et quioffrirai<strong>en</strong>t à tous les publics l’accès à unemédecine prév<strong>en</strong>tive et prédictive de hautniveau, et pourrai<strong>en</strong>t interv<strong>en</strong>ir dans laformation continue des médecins traitants,et à leurs côtés dans l’animationd’action d’éducation sanitaire dans lesassociations et collectivités.Il existe par ailleurs dans notre paysune richesse humaine énorme <strong>en</strong> matièrede prév<strong>en</strong>tion, au sein des associations desolidarité internationale dont l’action àl’étranger se conc<strong>en</strong>tre ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>tsur la formation des acteurs de santélocaux. Il faut fédérer les expéri<strong>en</strong>ces deleurs bénévoles du secteur sanitaire etsocial, et de leurs salariés. Combi<strong>en</strong> deFr<strong>en</strong>ch Doctors cherchant à se réinsérer aupays, après avoir pratiqué l’épidémiologie,le travail <strong>en</strong> équipe avec des part<strong>en</strong>airessociaux et politiques, prôné la prév<strong>en</strong>tion,réinv<strong>en</strong>té l’hygiène et diffusé lavaccination dans les régions défavoriséesdu globe, se reconvertiss<strong>en</strong>t-ils, quelquepeu contraints, à une médecine à 90 %curative, pour des impératifs financiers ?La rémunération exclusive des actes curatifsprive notre population de la visionprév<strong>en</strong>tive que ces soignants ont acquiseà l’étranger, abs<strong>en</strong>ce de prév<strong>en</strong>tion quiconduit notre système de soins à la mortassurée.Enfin, l’expéri<strong>en</strong>ce des professionnelsà temps plein de la santé publique <strong>en</strong>France, dans les disp<strong>en</strong>saires mun<strong>ici</strong>paux,les c<strong>en</strong>tres d’exam<strong>en</strong>s de santé, lesstructures de dépistage de la tuberculose,des maladies sexuellem<strong>en</strong>t transmissibles,les associations assurant des consultationsprécarité, etc. doit bi<strong>en</strong> sûr êtrereconnue et fédérée. Les services de luttecontre la tuberculose sont une des raressurvivances d’une époque où, dans lesdisp<strong>en</strong>saire d’hygiène, soins curatifs,SILENCE N°3417Décembre 2006


Décroissance et santésoins prév<strong>en</strong>tifs et traitem<strong>en</strong>t socialétai<strong>en</strong>t coordonnés et disp<strong>en</strong>sés par lesmembres d’une équipe homogène,témoins d’une époque où la santé étaitréellem<strong>en</strong>t considérée comme un “faitsocial total” selon l’expression de MarcelMauss. Depuis, la profession sanitaire etsociale a explosé <strong>en</strong> de multiples castes :médecins, professions paramédicales,assistantes sociales, administrateurs de lasanté, etc., <strong>en</strong>tre lesquelles la communicationest rare, diff<strong>ici</strong>le, parfois conflictuelle,même si des réseaux de soins t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>taujourd’hui de r<strong>en</strong>ouer avec leurcoordination et leur efficacité.Nantis, révoltez-vous,on vous volela médecine prév<strong>en</strong>tive!Contre-révolution ! Nantis, révoltezvous,on vous vole la médecine prév<strong>en</strong>tive! Cette révolution sanitaire pourraitêtre le vaste programme à v<strong>en</strong>ir desSREPS. Oui, faire des économies sur lecuratif est acceptable, via le SROS, <strong>en</strong>gérant au mieux les plateaux techniquescoûteux (pourvu que l’accès aux soinssoit maint<strong>en</strong>u sur tout le territoire), maisNémésis médicale (suite)La médicalisationdu budget“La prolifération des professionnelsde la santé n’est pas seulem<strong>en</strong>tmalsaine parce que les médecinsproduis<strong>en</strong>t des lésions organiques ou destroubles fonctionnels : elle l’est surtoutparce qu’ils produis<strong>en</strong>t de la dép<strong>en</strong>dance.Toute augm<strong>en</strong>tation des dép<strong>en</strong>ses[médicales] manifeste et <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre undéclin de la santé, à condition de ne pasla définir comme le font les “grandspatrons” de la profession médicale,c’est-à-dire dans le s<strong>en</strong>s qui sert leursintérêts. Chaque [euro] alors dép<strong>en</strong>sédans le service médical achète uneconfirmation de l’impuissance del’homme assisté.” [631]uniquem<strong>en</strong>t à la condition qu’un programmerégional parallèle de prév<strong>en</strong>tion,doté de moy<strong>en</strong>s humains adéquats, assureà moy<strong>en</strong> terme la diminution de lademande de soins sur les nombreusespathologies évitables. Un beau cadeau desprécaires de tous les pays à la santé desriches de demain. Il n’y a pas une médecineprév<strong>en</strong>tive pour les pauvres et uneDRL’invasion pharmaceutique“La consommation de substances prescritesproduisant accoutumance etdép<strong>en</strong>dance a augm<strong>en</strong>té de 290 % depuis1962. P<strong>en</strong>dant cette période, celledes boissons alcooliques n’a augm<strong>en</strong>téque de 23 % et la consommation illégaled’opiacées de 50 % <strong>en</strong>viron (4).L’addiction médicalisée vi<strong>en</strong>t largem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> tête devant l’addiction festive.” [633]“La médicalisation de la vieillesse est unexemple des risques auxquels la spécialisationmédicale soumet le public <strong>en</strong>l’organisant <strong>en</strong> catégories de pati<strong>en</strong>ts.Tous les âges sont médicalisés, toutcomme le sexe, le quoti<strong>en</strong>t intellectuelou la couleur de la peau.” [640](4) Jusqu’<strong>en</strong> 1975 probablem<strong>en</strong>t, date de parutionde l’ouvrage.médecine curative pour les riches. Il y aun impératif moral et économique desanté pour tous. Le SREPS ne serait pasforcém<strong>en</strong>t une usine à gaz.Eric Ledrudocteur <strong>en</strong> médecine, docteur <strong>en</strong> biologiemédecin de santé publique.ericledru@hotmail.frAct-CaritasAssistance humanitaire au Darfour (Soudan).SILENCE N°3418Décembre 2006


DRSortirde l’industriede la maladieNotre monde moderne a donné lapriorité à une économie de la croissance.Une telle économie reposesur une production et une consommation<strong>en</strong> augm<strong>en</strong>tation constante, ce qui <strong>en</strong>traîneforcém<strong>en</strong>t une croissance de l’utilisationdes ressources ainsi qu’une augm<strong>en</strong>tationde la production de déchets. Le secteur dela santé n’échappe pas à cette logique ; car,là comme ailleurs, on a transformé cettedim<strong>en</strong>sion de nos sociétés <strong>en</strong> industrie.Aujourd’hui, dans tous les paysindustrialisés, le secteur de la santé accapareune part importante et constamm<strong>en</strong>tcroissante des dép<strong>en</strong>ses, tant publiquesque privées. L’industrie pharmaceutiqueest un des secteurs dont la croissance estla plus rapide, avec un r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t surinvestissem<strong>en</strong>t parmi les plus élevés.Ainsi, on fabrique de plus <strong>en</strong> plus de vaccinspour des affections toujours plusvariées. La connaissance du génomehumain nous promet une panoplie dethérapies géniques. Dans les hôpitaux etles c<strong>en</strong>tres de traitem<strong>en</strong>t, l’évolution destechnologies médicales de diagnostic etde traitem<strong>en</strong>t est si rapide que certainsappareils sont déjà périmés quelquesmois après leur achat. Et comme il s’agitd’appareils fort sophistiqués reposant surl’informatique, leur opération et leur<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> coût<strong>en</strong>t très cher.Il faut bi<strong>en</strong> le constater, ri<strong>en</strong> de toutcela n’est vraim<strong>en</strong>t destiné à la santé : lesecteur dit “de la santé” consacre tous sesefforts à la maladie et l’on fait si peu <strong>en</strong>amont, contre les causes de la maladie,qu’il n’y a pas à s’étonner que la demandepour les soins aille <strong>en</strong> augm<strong>en</strong>tant. Etpour le mom<strong>en</strong>t, ri<strong>en</strong> ne semble pouvoirarrêter cette croissance :• la logique médicale mécanisteconduit les médecins à demander de plus<strong>en</strong> plus d’exam<strong>en</strong>s requérant des appareilsperfectionnés pour <strong>en</strong>suite interv<strong>en</strong>irà l’intérieur de l’organisme grâce à destechniques de pointe toujours plus poussées,mais égalem<strong>en</strong>t plus coûteuses ;• l’industrie pharmaceutique manipulehabilem<strong>en</strong>t le corps médical et l’opinionpublique pour que soi<strong>en</strong>t constamm<strong>en</strong>tréclamés les derniers médicam<strong>en</strong>ts“prometteurs”, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> utilisantles associations de malades qui peuv<strong>en</strong>ts’appuyer sur des exemples pathétiques...qu’on peut aisém<strong>en</strong>t médiatiser ;• la société de consommation, par sessolutions de facilité – l’automobile pourles déplacem<strong>en</strong>ts, la bouffe préparée... –ne répond plus aux besoins du corps, cequi provoque inévitablem<strong>en</strong>t des maladiesque le système offre de soigner parles médicam<strong>en</strong>ts ou la chirurgie, solutionsqui ne demand<strong>en</strong>t pas de se remettre<strong>en</strong> question.Pour la santé,des changem<strong>en</strong>tss’impos<strong>en</strong>tSi nous souhaitons vraim<strong>en</strong>t nousdonner des conditions qui favoris<strong>en</strong>t lasanté, des changem<strong>en</strong>ts majeurs s’impos<strong>en</strong>tdans nos façons de vivre. Comm<strong>en</strong>otre société de consommation, qui reposesur une croissance économique ininterrompue,constitue une m<strong>en</strong>ace globaleà la survie de l’humanité, on ne peutpoursuivre dans cette voie. La décroissances’impose pour nous permettre dansquelques années de rétablir l’équilibre<strong>en</strong>tre population humaine et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Il s’avère aussi qu’une société choisissantla voie de la décroissance donneraità tous des conditions qui contribuerai<strong>en</strong>tà une meilleure santé ; on n’a parexemple qu’à p<strong>en</strong>ser aux effets sur l’obésitéd’une utilisation moindre des déplacem<strong>en</strong>tsmotorisés.Dans notre société si fortem<strong>en</strong>tinflu<strong>en</strong>cée par l’idéologie néolibérale, onparle beaucoup de droits et fort peu deresponsabilités. Droits individuels quidonn<strong>en</strong>t toute liberté à ceux qui ont l’arg<strong>en</strong>t,y compris celui de nuire à tous sesconcitoy<strong>en</strong>s : il est même possibled’acheter le droit de polluer ! Ce qu’unesociété c<strong>en</strong>sée n’aurait jamais dû accepterdevra disparaître dans une société dedécroissance, sans quoi jamais celle-ci nepourra être instaurée. En fait, il s’agiraittout simplem<strong>en</strong>t de donner la priorité auxdroits collectifs et au bi<strong>en</strong> commun parrapport aux droits individuels ; les droitsde polluer, de gaspiller, d’accaparer etd’exploiter les autres disparaîtrai<strong>en</strong>t.Les fondem<strong>en</strong>tsd’une sociétéde décroissanceMa longue réflexion sur la décroissancem’amène à id<strong>en</strong>tifier quatre fondem<strong>en</strong>tssur lesquels doit reposer unesociété de décroissance :1) l’équité : tous les humains doiv<strong>en</strong>tavoir accès au minimum de ressourcesleur permettant de répondre àleurs besoins fondam<strong>en</strong>taux ;2) le relationnel : c’est par la d<strong>en</strong>sificationdes relations humaines – l’<strong>en</strong>traide,la solidarité, la vraie démocratie, lesactivités culturelles... – que l’humanitépeut se développer, et non par l’augm<strong>en</strong>tationde la consommation matérielle ;SILENCE N°3419Décembre 2006


Décroissance et santé3) le niveau local : il faut développerla production et la consommationlocales, et ainsi diminuer l’impact <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>talmajeur des transports, tout<strong>en</strong> r<strong>en</strong>forçant les économies locales ;4) la conservation : nous ne pouvonsnous permettre de continuer à gaspillerdes ressources qui, nous le découvronsaujourd’hui, sont souv<strong>en</strong>t limitéesou dont l’utilisation a toujours des effetssur l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Je ne veux pas élaborer davantage <strong>ici</strong>sur ces quatre fondem<strong>en</strong>ts. Toutefois, utilisonscette grille pour <strong>en</strong>visager un certainnombre de mesures qui allierai<strong>en</strong>tdécroissance et santé.Trois secteursd’interv<strong>en</strong>tionLes interv<strong>en</strong>tions publiques actuellespour la santé port<strong>en</strong>t, pour 99 % dessommes investies, sur la maladie. Sansinverser totalem<strong>en</strong>t ces proportions, il estclair que pour r<strong>en</strong>verser la t<strong>en</strong>danceactuelle à l’augm<strong>en</strong>tation constante ducoût du système de soins, deux types demesures s’impos<strong>en</strong>t : interv<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> amontdes maladies et diminuer le coût des traitem<strong>en</strong>ts.Pour ce faire, on pourrait agir àtrois niveaux :1) la promotion de la santé :• globalem<strong>en</strong>t : rev<strong>en</strong>u de citoy<strong>en</strong>netésuffisant pour permettre à chacun derépondre à ses besoins de base ;• dans l’alim<strong>en</strong>tation :- transition de l’agriculture industrielle àl’agriculture bio ;- organisation de cuisines collectives surtout le territoire ;- petits-déjeuners et déjeuners servis àl’école, avec la part<strong>ici</strong>pation des élèves àleur préparation ;- interdiction de publ<strong>ici</strong>té sur les produitsalim<strong>en</strong>taires ;- multiplication des jardins communautaires;• par l’activité physique :- villes sans voitures ;- construction d’équipem<strong>en</strong>ts pour sportscollectifs ;- déc<strong>en</strong>tralisation des écoles et diminutiondu transport scolaire ;• contre le stress :- semaine de travail de 30 heures ; pas detemps supplém<strong>en</strong>taire ;- fiducies foncières mun<strong>ici</strong>pales, pour <strong>en</strong>finir avec la spéculation foncière ;- mesures pour favoriser les écovillages etles coop d’habitation ;DR• pour un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t sain :- multiplication des parcs, dont certainsrefuges naturels ;- réorganisation des transports pour diminuerl’usage de l’auto ;- interdiction des véhicules de plaisance(motoneiges, moto marines, etc.) ;- déchetteries, c<strong>en</strong>tres de compostage, etc.2) les soins <strong>en</strong> cas de maladie :• bons de santé alloués à chacun, quipeuv<strong>en</strong>t servir pour voir les prat<strong>ici</strong><strong>en</strong>sde leur choix (médecins ou autres) ;• maisons de naissance pour tousles accouchem<strong>en</strong>ts ;• formation d’une nouvelle profession :les conseillers de santé ;• médicam<strong>en</strong>ts : nationalisation de lafabrication des génériques et formationd’un institut national de recherche pourl’évaluation des médicam<strong>en</strong>ts ;• nouvelles technologies : évaluation,avant leur adoption , par un comité mixte(professionnels et public) pour décider sile rapport coût–bénéfices est vraim<strong>en</strong>tfavorable ;3) la vieillesse :• abolition de l’obligation imposée de laretraite ;• construction de logem<strong>en</strong>ts sociaux dansdes coopératives mixtes (familles et personnesâgées) ;• développem<strong>en</strong>t des soins à dom<strong>ici</strong>le ;• légalisation et <strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t du su<strong>ici</strong>deassisté.Voilà donc quelques mesures parfaitem<strong>en</strong>tcompatibles avec la décroissancequ’il faut mettre <strong>en</strong> route le plus tôt possible.D’autres mesures moins spécifiquem<strong>en</strong>tori<strong>en</strong>tées vers la santé aurai<strong>en</strong>t aussiun impact considérable sur la santé. Enfait, il est grandem<strong>en</strong>t temps de se r<strong>en</strong>drecompte que notre société de consommationne m<strong>en</strong>ace pas que l’av<strong>en</strong>ir de la planète,mais qu’elle <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre viol<strong>en</strong>ce, abêtissem<strong>en</strong>tet maladies.Serge Mongeau ■Médecin, écrivain, auteur de “Moi, ma santé”,“La simpl<strong>ici</strong>té volontaire, plus que jamais”…aux éditions Ecosociété (Montréal).Némésis médicale (suite)L’investissem<strong>en</strong>tthérapeutiquedu milieu“Les médecins [transform<strong>en</strong>t leurscli<strong>en</strong>ts] <strong>en</strong> pati<strong>en</strong>ts que la médecineteste et répare, <strong>en</strong> administrés dont lasanté est prise <strong>en</strong> charge par une bureaucratiemédicale et <strong>en</strong> cobayes sur lequelsla sci<strong>en</strong>ce médicale pratique des expéri<strong>en</strong>ces.La santé a cessé d’être cettepropriété naturelle dont chaque hommeest présumé doté tant que la preuve n’apas été faite qu’il est malade.” [656]La contre-productivitéinstitutionnelle“Les g<strong>en</strong>s […] sont conditionnés à obt<strong>en</strong>irdes choses et non à les faire. Ce qu’ilsveul<strong>en</strong>t, c’est être éduqués, transportés,soignés ou guidés plutôt que d’appr<strong>en</strong>dre,de se déplacer, de guérir ou detrouver leur propre voie. Ce qui peutêtre fourni et consommé déclasse ce quipeut être fait. Le verbe “guérir” n’estplus compris comme l’activité du maladeet devi<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus l’acte decelui qui pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> charge le pati<strong>en</strong>t.”[660]“Il y a très peu d’alternatives au mode devie prés<strong>en</strong>t si ce que nous voulons, c’estsimplem<strong>en</strong>t faire la même chose <strong>en</strong> plusgrandes quantités ; la plupart de cesalternatives sont <strong>en</strong>core plus coûteuses,produis<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core plus de déchets d’unnouveau type et, finalem<strong>en</strong>t, les frustrationsqu’elles caus<strong>en</strong>t sont <strong>en</strong>core plusfortes. Mais si notre int<strong>en</strong>tion n’est pasde faire plus de choses pour les g<strong>en</strong>smais plutôt de leur garantir plus delibertés pour faire les choses euxmêmes,le nombre de possibilitésouvertes devi<strong>en</strong>t presque illimité.” [673]DRDRSILENCE N°34110Décembre 2006


La place des médecinesalternativesNotre système de santé n’accorde aucune place aux médecines alternatives.Concrètem<strong>en</strong>t, c’est nier une réalité largem<strong>en</strong>t répandue.Sci<strong>en</strong>tifiquem<strong>en</strong>t, c’est refuser d’ouvrir de nouveaux champs d’investigations.Médicalem<strong>en</strong>t, c’est se priver de bons outils de prév<strong>en</strong>tion.Economiquem<strong>en</strong>t, c’est s’interdire de recourir à des stratégies de soinsfinalem<strong>en</strong>t moins onéreuses.Alors, qu’att<strong>en</strong>d-on ?(1) L’OMS indique que les termes de médecines complém<strong>en</strong>tairesou alternatives sont utilisés à la placedes médecines traditionnelles dans certains pays. Ilsfont référ<strong>en</strong>ce à un large panel de pratiques de santéqui ne font pas partie des traditions de ces pays et nesont pas intégrées dans le système de soins dominant.Organisation mondiale de lasanté, l’affirme : 80 % des populationsdes pays <strong>en</strong> voie de dévelop-L’OMS,pem<strong>en</strong>t et 65 % des personnes de certainspays riches ont eu recours une ou plusieursfois à des thérapies traditionnellesou alternatives (1). Cela fait du monde,assurém<strong>en</strong>t beaucoup de monde. Combi<strong>en</strong>? Quelque 4 milliards de personnes,sinon plus ! Alors, considérer la médecineà la seule aune de notre savoir médicalallopathique classique relève, tout simplem<strong>en</strong>t,d’une courte vue. A cette myopies’ajoute souv<strong>en</strong>t du mépris pour despratiques millénaires, telle la médecinetraditionnelle chinoise, la médecine ayurvédique,la médecine par les plantes…qui ont fait leurs preuves, mais que lasci<strong>en</strong>ce refuse d’admettre car elle ne peut<strong>en</strong> expliquer les effets.Si, il y a plus de deux siècles, la mêmevolonté (que celle existant aujourd’hui)de justifier tout, de l’intérêt des recettes àbase de plantes avait prévalu, nousaurions été privé des bi<strong>en</strong>faits de l’aspirine,ou acide salicylique. Car son introductiondans la pharmacopée n’est que leprolongem<strong>en</strong>t de l’usage traditionnel depoudre d’écorce de saule (Salix <strong>en</strong> latin)pour soigner les douleurs. Et nous neconnaissons toujours pas l’<strong>en</strong>semble desmécanismes d’action de ce fabuleuxmédicam<strong>en</strong>t. Les plantes des “guérisseurs”,reléguées par la médecine off<strong>ici</strong>elleau rang de tisanes, sous-<strong>en</strong>t<strong>en</strong>du “justeun peu d’eau chaude”, ont d’incontestablespropriétés. Parfois même pour despathologies <strong>en</strong>core mal soignées par lesmédicam<strong>en</strong>ts classiques . La perv<strong>en</strong>che deMadagascar, par exemple, est un puissantanti-cancéreux, l’artémisia d’Asie un antipaludé<strong>en</strong>de premier ordre, l’anis deChine un antiviral (dont on extrait leTamiflu contre la grippe aviaire). L’OMSl’a compris, qui demande de revisiter, à lalumière des techniques actuelles, lespharmacopées traditionnelles. Avec desrésultats probants, comme ceux obt<strong>en</strong>usau Mali par le Dr Coulibaly, pharmaci<strong>en</strong>formé <strong>en</strong> France et travaillant pour leministère mali<strong>en</strong> de la santé. Plusieursdes plantes, après étude, ont vu leurusage validé et ont, de ce fait, rejoint lestock de “produits” disponibles <strong>en</strong> pharmacie!Pour définir les médecines alternativesou traditionnelles, l’OMS parle de“l’<strong>en</strong>semble des connaissances, savoirfaireet pratiques basés sur les théories,les croyances et les expéri<strong>en</strong>ces indigènes,DRSILENCE N°34111Décembre 2006


Décroissance et santéDRHerboristerie chinoise.explicables ou non, utilisés pour maint<strong>en</strong>irl’état de santé, prév<strong>en</strong>ir et diagnostiqueret améliorer ou traiter les maladiesphysiques et m<strong>en</strong>tales”. De tels modes dep<strong>en</strong>sée et de représ<strong>en</strong>tation du mondeparaiss<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> étrangers aux conceptionsmédicales modernes. Prôner l’harmonisationde soi avec soi-même, avec le groupeet avec l’univers, comme le propos<strong>en</strong>t lechamanisme et bi<strong>en</strong> d’autres approchestraditionnelles, constitue un bon moy<strong>en</strong>,pour ces pratiques, de recouvrer la santé.En Occid<strong>en</strong>t, l’étude de ces li<strong>en</strong>s, <strong>en</strong>trepsyché, neurologie et réactions du systèmeimmunitaire s’appelle la psychoneuro-immunologie.Parce qu’il est plussavant, ce titre est-il plus glorieux ? Onaurait tort de considérer comme billeveséesces médecines qui défi<strong>en</strong>t les lois dusci<strong>en</strong>tifiquem<strong>en</strong>t correct.Des approchesinnovantesAu contraire, pour peu qu’on acceptel’idée même qu’elles exist<strong>en</strong>t, elles offr<strong>en</strong>tde stimuler notre curiosité, ouvrant d<strong>en</strong>ouveaux et passionnants champs derecherche. Etudier les méridi<strong>en</strong>s et lespoints d’acupuncture décrits <strong>en</strong> médecinechinoise permettrait sans doute de mieuxcompr<strong>en</strong>dre ce qu’est la vie, cette mystérieusecirculation d’énergie. Plutôt que devoir une supercherie dans l’homéopathie,la médecine pourrait y trouver une occasionde sortir des s<strong>en</strong>tiers de la rechercheclassique et changer ainsi de paradigme.Phys<strong>ici</strong><strong>en</strong> de formation, anci<strong>en</strong> députéeuropé<strong>en</strong>, initiateur de la résolution europé<strong>en</strong>nesur les médecines alternatives,Paul Lannoye est sévère avec l’establishm<strong>en</strong>tmédical français : “ Ridiculiser l’homéopathie,parce qu’avec elle on sort deslimites de la chimie actuelle, relève pourmoi d’une étroitesse d’esprit incapable defaire évoluer la sci<strong>en</strong>ce. Avec une tellem<strong>en</strong>talité, Einstein n’aurait pu inv<strong>en</strong>terles lois de la relativité, iconoclastes àl’époque.”Stratégiesde prév<strong>en</strong>tionRep<strong>en</strong>ser le système de santé, toutparticulièrem<strong>en</strong>t son volet prév<strong>en</strong>tion, <strong>en</strong>y incluant les approches non conv<strong>en</strong>tionnelles,<strong>en</strong>traînerait assurém<strong>en</strong>t de profondschangem<strong>en</strong>ts. “Elles part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>td’une autre façon de se soigner”, admetJean-Luc Nod<strong>en</strong>ot, présid<strong>en</strong>t de l’UGIM,Union des mutuelles de fonctionnaires,qui favorise une évolution du comportem<strong>en</strong>tsanitaire. En premier lieu, elles responsabilis<strong>en</strong>tles individus <strong>en</strong> leur donnantun certain nombre de clefs pour rester<strong>en</strong> bonne santé : réforme alim<strong>en</strong>taire,pratiques sportives et/ou <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> physiquevisant à diminuer le stress, améliorerle sommeil… utilisation de plantes oude quelques remèdes de base <strong>en</strong> automédicationpour soigner les bobos simples(coups, rhumes, fièvre, digestion diff<strong>ici</strong>le,coup de blues…). Par ailleurs, <strong>en</strong> portantun regard plus global sur les personnes,<strong>en</strong> ne se cont<strong>en</strong>tant pas de soigner dessymptômes, mais <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ant compte desterrains, c’est-à-dire des manières dont lesindividus réagiss<strong>en</strong>t à une agression (2),elles donn<strong>en</strong>t aux malades les moy<strong>en</strong>s demieux se connaître et de mieux compr<strong>en</strong>dreles raisons de tel conseil ou telleprescription. En ce s<strong>en</strong>s, elles concour<strong>en</strong>tà l’éducation du public. Certainesapproches <strong>en</strong>fin – pr<strong>en</strong>ons l’exemple desmédecines manuelles (chiropraxie etostéopathie…) – sont de véritables outilsde prév<strong>en</strong>tion, <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s qu’ils évit<strong>en</strong>tNémésis médicale (suite)Remèdes administrés<strong>en</strong> pure perte“Les personnes âgées […] ont appris àfaire l’expéri<strong>en</strong>ce de besoins pressantsqu’aucun privilège relatif ne peut satisfaire; simultaném<strong>en</strong>t, leur capacité àpr<strong>en</strong>dre soin d’elles-mêmes s’est étiolée,et les conditions sociales favorisant unetelle autonomie ont pratiquem<strong>en</strong>t disparu.Ayant appris à considérer la vieillessecomme une condition inguérissable etintolérable appar<strong>en</strong>tée à une maladie,elles connaiss<strong>en</strong>t des besoins économiquesillimités, subiss<strong>en</strong>t des thérapeutiquesinterminables, le plus souv<strong>en</strong>tinefficaces, fréquemm<strong>en</strong>t dégradantes etdouloureuses, et très souv<strong>en</strong>t la réclusiondans un milieu spécial.Le pati<strong>en</strong>t est réduit au rôle d’objet quel’on répare. […] On a oublié qu’il pourraitêtre un sujet que l’on aiderait à guérir.La surproduction hétéronome (5)des soins n’a pas seulem<strong>en</strong>t bloqué lessoins autonomes, elle a <strong>en</strong>core privé leconsommateur du soin-marchandise detoute possibilité de regard critique surson accoutumance. Il n’y a pas d’autodéf<strong>en</strong>sepossible de la part de drogués quiont besoin du rev<strong>en</strong>deur pour savoir sila drogue leur convi<strong>en</strong>t.” [683]La médecine orthodoxeet l’Etat“Actuellem<strong>en</strong>t, la seule manière, pourquelqu’un qui est dégoûté de son travail,de se retirer de l’activité quotidi<strong>en</strong>ne estde trouver un médecin qui définisse lecomportem<strong>en</strong>t psychosomatique qu’il aadopté comme symptôme d’une maladieorthodoxe. Plus il y a de théories différ<strong>en</strong>tesayant le pouvoir de poser un diagnosticet de définir un traitem<strong>en</strong>t, plusil y a de raisons pour r<strong>en</strong>oncer à la responsabilitéde transformer ce qui, dansle milieu, r<strong>en</strong>d notre ami malade.”.[700](5) Pour Ivan Illich, l’hétéronomie concerne lasphère des échanges marchands par oppositionà l’autonomie où l’on fait soi-même et où l’onéchange sans compter (don et contre-don).DR(2) Le mot “agression” est <strong>ici</strong> compris dans son s<strong>en</strong>sle plus large, physique, psychique, relationnel…DRSILENCE N°34112Décembre 2006


que ne dégénèr<strong>en</strong>t (sous forme de sciatiqueet autres douleurs…) des traumatismessquelettiques, musculaires ou articulaires.En second lieu, elles se révèl<strong>en</strong>tmoins agressives et moins toxiques, surtout<strong>en</strong> ce qui concerne les médications(le scandale du Vioxx, anti-inflammatoireresponsable de nombreux accid<strong>en</strong>ts cardiaquesmortels, est passé par là). Autantd’avantages qui expliqu<strong>en</strong>t leur succès.Les Français sont près de 40 % de lapopulation à consommer régulièrem<strong>en</strong>tde l’homéopathie (contre 19 % <strong>en</strong> 1983),cite un docum<strong>en</strong>t de Solly Azar, uneComplém<strong>en</strong>taire santé, 20 % à recourir àl’ostéopathie (contre 5 % <strong>en</strong> 1983) et 25 %à l’acupuncture. Autres chiffres à méditer :7 millions d’actes d’acupuncture et 4,5millions d’ordonnances d’homéopathie,répertoriés annuellem<strong>en</strong>t par la CNAMTS(Caisse nationale d’assurance maladie destravailleurs salariés).Source d’économiesAnalysé par la CNAMTS, le coûtmoy<strong>en</strong> d’un prat<strong>ici</strong><strong>en</strong> de médecines alternativesest moindre, comparé à celui d’unmédecin généraliste : deux fois moins depharmacie, deux fois moins de kinésithérapie,deux fois moins de biologie, troisfois moins d’indemnités journalières (3).Le monde de l’assurance ne s’y est pastrompé, qui s’empresse de les pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>charge : business is business ! Et cela,d’autant plus facilem<strong>en</strong>t que ces pratiquessont mieux organisées et structurées. Car,à l’évid<strong>en</strong>ce, il ne faut pas se fier à n’importequelle thérapeutique, ni n’importequel thérapeute. Celui-ci doit avoir euaccès à une bonne formation, tant pratiqueque théorique. Si cela est le plussouv<strong>en</strong>t le cas <strong>en</strong> ce qui concerne les pratiquesà propos desquelles le Parlem<strong>en</strong>teuropé<strong>en</strong> a voté une résolution <strong>en</strong> 1997demandant leur reconnaissance par lesdiffér<strong>en</strong>ts Etats membres (4), il n’<strong>en</strong> vapas de même pour nombre de thérapiesnouvelles : kinésiologie, microkinésie,reiki… qui fleuriss<strong>en</strong>t dans l’Hexagone.La création d’un écolabel, que certains(3) Ces comparaisons ne ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas compte du profilsocioprofessionnel des personnes qui consult<strong>en</strong>tdes prat<strong>ici</strong><strong>en</strong>s de disciplines alternatives.(4) L’homéopathie, la chiropratique, l’ostéopathie, laphytothérapie, la naturopathie, la médecine traditionnellechinoise, la médecine anthroposophique.Franswa Tibère, planteur et tisaneur à Saint-Paul (La Réunion), lors des journées du patrimoine.Béatrice FesslerNémésis médicale (suite)L’aliénationde la douleur“La souffrance cesse d’être acceptéecomme la contrepartie de chaque réussitede l’homme dans son adaptation aumilieu et devi<strong>en</strong>t un signal d’alarme quiappelle une interv<strong>en</strong>tion extérieure pourl’étouffer. Cette médicalisation de ladouleur réduit la capacité que possèdetout homme de s’affirmer face au milieuou de pr<strong>en</strong>dre la responsabilité de satransformation, capacité <strong>en</strong> quoi consisteprécisém<strong>en</strong>t la santé.” [713]“Vivant dans une société qui valorisel’anesthésie, le médecin et son cli<strong>en</strong>tappr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t tous les deux à étouffer l’interrogationinhér<strong>en</strong>te à toute douleur.”[722]“Dans une société dominée par l’analgésie,[…] il semble raisonnable de supprimerla douleur, même si cela supprimela fantaisie, la liberté ou la consci<strong>en</strong>ce,[…] même si cela coûte la perte del’indép<strong>en</strong>dance. Il faut des stimulants deplus <strong>en</strong> plus puissants aux g<strong>en</strong>s quiviv<strong>en</strong>t dans une société anesthésiée pouravoir l’impression qu’ils sont vivants. Lebruit, les chocs, les courses, la drogue, laviol<strong>en</strong>ce et l’horreur rest<strong>en</strong>t quelquefoisles seuls stimulants <strong>en</strong>core capables desusciter une expéri<strong>en</strong>ce de soi. Dans sonparoxysme, une société analgésiéeaccroît la demande de stimulations douloureuses.”[727]“L’idée qu’un homme sain est capable dedisposer de sa vie, et <strong>en</strong> particulier del’achever sans avoir recours à l’Eglise ouà l’hôpital, semble une idée scandaleuseaux avocats de l’euthanasie. Bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t,ces g<strong>en</strong>s-là rev<strong>en</strong>diqu<strong>en</strong>t le monopoleprofessionnel de l’exécution dupati<strong>en</strong>t, lequel est obligé, de plus <strong>en</strong>plus, de vivre dans une société qui pousseses membres au su<strong>ici</strong>de et le leur r<strong>en</strong>dinaccessible.” [728]“Les hommes cesserai<strong>en</strong>t de tolérer lasociété surindustrialisée si le diagnosticmédical n’id<strong>en</strong>tifiait leur incapacité às’<strong>en</strong> accommoder à un ébranlem<strong>en</strong>t deleur santé. Le diagnostic est là pourexpliquer que s’ils ne la support<strong>en</strong>t pas,ce n’est pas le fait d’un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tinhumain, mais parce que leur organismeest défaillant.” [743]SILENCE N°34113Décembre 2006


Décroissance et santéNémésis médicale (suite et fin)thérapeutes appell<strong>en</strong>t de leurs vœux,apporterait des garanties sur la qualité etl’éthique de ces prat<strong>ici</strong><strong>en</strong>s.Face au lobbypharmaceutiqueEnfin, peu disp<strong>en</strong>satrices de médicam<strong>en</strong>ts,les médecines non conv<strong>en</strong>tionnellespeuv<strong>en</strong>t être une parade au lobbyexercé par l’industrie pharmaceutique surles gouvernem<strong>en</strong>ts et les Autorités desanté. En France, la quasi-totalité de lapresse médicale dép<strong>en</strong>d des annonceurspharmaceutiques. Une partie du financem<strong>en</strong>tde la très honorable Ag<strong>en</strong>ce françaisepour la sécurité des produits de santéest due aux autorisations de mises sur lemarché (AMM). Quant aux experts appelésà délibérer sur ces AMM, certains ontdes li<strong>en</strong>s avec l’industrie pharmaceutique.Dans son numéro de juin 2006, la revueViva précise : “parmi les 170 expertsappelés à réactualiser la Bible des troublesm<strong>en</strong>taux, le Dsm4 (5), qui sert de référ<strong>en</strong>ce<strong>en</strong> matière de santé m<strong>en</strong>tale auniveau mondial, plus de la moitié de ceuxchargés des addictions prés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t detelles accointances. Une proportion quiatteint les 100 % pour le groupe responsabledu chapitre Troubles de l’humeur”.Parler de décroissance <strong>en</strong> termes desanté oblige à réfléchir au poids de l’industriepharmaceutique sur nos sociétés.On se souvi<strong>en</strong>t de la ret<strong>en</strong>tissante affaire,relayée avec vigueur par les associationsanti-sida, qui a opposé l’industrie pharmaceutiqueau gouvernem<strong>en</strong>t d’Afriquedu Sud. En refusant l’administrationd’AZT aux femmes <strong>en</strong>ceintes séropositives,Pretoria était accusée de crimecontre les <strong>en</strong>fants à naître. Ce que lesmédias, les labos et les associations ontomis de dire à l’époque, c’est que Pretoriafinançait, dans le même temps, des étudessur une plante du bush sud-africain réputéestimuler les déf<strong>en</strong>ses immunitaires.Loin de rester les bras croisés, le gouvernem<strong>en</strong>tsud-africain inv<strong>en</strong>toriait ses ressources.Sous la pression internationale(jusqu’où était-elle manipulée ?), Pretoriaa cédé. Mais il n’est pas sûr que laplante ne ressurgisse un jour, sous le nomd’un grand labo !C’est à la lumière de ces quelquesréflexions que l’on doit rep<strong>en</strong>ser aux stratégiesde prév<strong>en</strong>tion. Il y a là des choix desociété sur lesquels vous, moi, devonsnous prononcer.Cécile Baudet ■rédactrice <strong>en</strong> chef adjointe d’Alternative SantéDRLa mortescamotée“L’image qu’une société se fait de la mortreflète le degré d’indép<strong>en</strong>dance de sesmembres, donne la mesure de leurs réactions,de leur autonomie et de leur vouloir-vivreindividuels.” [747]La matérialisationdu cauchemar“Némésis (6) médicale, c’est l’expropriationdu vouloir-vivre de l’homme par unservice d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> qui se charge de lemaint<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> état de marche au bénéficedu système industriel. Cette banalisationde l’absurde interdit de chercher leremède dans une réduction radicale dela production hétéronome et sa limitationà un niveau suffisamm<strong>en</strong>t bas pourpermettre sa synergie positive avec l’actionautonome.” [783]“Une seule démarche peut éveillerl’homme à la consci<strong>en</strong>ce de l’origine oniriquedes institutions productrices delâcheté, de vanité, de viol<strong>en</strong>ce, d’<strong>en</strong>vie,et <strong>en</strong> même temps l’<strong>en</strong>gager dans la maîtrisedes sources du mirage industriel :c’est la lutte politique pour le droit à l’int<strong>en</strong>sitéde l’acte productif personnel.”[786]Sélection de Jean-Pierre Lepri ■(6) Prométhée, dans sa présomption sans bornes,dérobe le feu terrestre. Dès lors, Némésis s’attacheinéluctablem<strong>en</strong>t à lui. La rancune de l’Olympeattache Prométhée à un rocher où, tout le jour, unvautour lui dévore le foie qui, sans cesse, repoussesous l’action de divinités réparatrices. […]L’appar<strong>en</strong>ce de Némésis a changé, non pas sa nature.Anonyme, Némésis s’est annexé la scolarisationuniverselle, l’agriculture, les transports <strong>en</strong> commun,le salariat industriel et la médicalisation de lasanté. Elle plane sur les autoroutes, les supermarchéset les hôpitaux. Némésis est dev<strong>en</strong>ue structurelleet <strong>en</strong>démique. L’effet indirect d’<strong>en</strong>treprisesvouées à protéger l’homme contre un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>thostile et contre l’injustice pratiquée à sesdép<strong>en</strong>s par l’élite a été de réduire l’autonomie etd’accroître la misère de l’humanité. [781].DR(5) Il s’agit de “Diagnostic and Statistical Manual ofM<strong>en</strong>tal Disorders”.DRSILENCE N°34114Décembre 2006


Manque de pétrole?Une chance pour l’humanité !DRLa croissance économique va devoirlaisser la place aux questionsde santé et d’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Dans nos sociétés, la recherche perman<strong>en</strong>tede croissance économiqueest l’un des facteurs majeurs de pollution.Or, au niveau sanitaire, les conséqu<strong>en</strong>cesde la pollution chimique sontparticulièrem<strong>en</strong>t inquiétantes. C’est ceque dénonce l’appel de Paris initié parl’ARTAC, le 7 mai 2004, lors d’un colloquesci<strong>en</strong>tifique international à l’UNESCO.L’appel de Paris indique dans ses troisarticles fondam<strong>en</strong>taux, un, qu’un grandnombre de nos maladies actuelles sontinduites par la pollution chimique, deux,que l’<strong>en</strong>fance est <strong>en</strong> danger et, trois, que sinous continuons à polluer l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tcomme nous le faisons aujourd’hui,c’est l’av<strong>en</strong>ir même de l’espèce humaineque nous compromettons. Cet appel a étélargem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du : il est aujourd’huisigné par <strong>en</strong>viron un millier de sci<strong>en</strong>tifiquesdont plusieurs prix Nobel, par plusde 1000 ONG, par près de 200 000citoy<strong>en</strong>s et, surtout, par l’<strong>en</strong>semble desconseils de l’ordre des médecins desvingt-cinq Etats membres de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne.L’appel de Paris doit maint<strong>en</strong>ant seconcrétiser, c’est-à-dire que les décideurspolitiques, <strong>en</strong> France comme <strong>en</strong> Europe,doiv<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>dre leurs responsabilités <strong>en</strong>plaçant au cœur du débat public non pasla croissance économique mais la santé etl’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Malgré l’ampleur de la pollution chimique,je reste, pour ma part, optimistepour l’av<strong>en</strong>ir. En effet, le pic de productiondu pétrole est prévu pour 2015 plusou moins 5 ans (1). Or nous savons tousque le fonctionnem<strong>en</strong>t de notre sociétéest indexé sur la consommation du pétroleet que l’énergie électrique, qu’elle soitproduite à partir de ressources r<strong>en</strong>ouvelablesou du nucléaire, ne comp<strong>en</strong>sera pasle manque de carburants. Contrairem<strong>en</strong>tau choc pétrolier de 1970, celui à v<strong>en</strong>irn’est pas conjoncturel mais structurel. Leprix du baril de pétrole ne baissera pas carnous sommes <strong>en</strong> train d’épuiser nos dernièresressources.Imaginons ce que sera notre sociétélorsque le prix du pétrole aura été multipliépar dix : pourra-t-on <strong>en</strong>core utiliserles produits dérivés de la pétrochimiecomme nous le faisons aujourd’hui ? Laréponse est clairem<strong>en</strong>t non ! En conséqu<strong>en</strong>ce,nous revi<strong>en</strong>drons à une vie deproximité, <strong>en</strong> alliance étroite avec la nature.Nous y serons obligés. Les hommes setourneront vers des cycles de distributioncourts. On verra r<strong>en</strong>aître l’artisanat etréapparaître les petits commerçants. Dece fait, la ruralité sera r<strong>en</strong>forcée danstoutes ses composantes. Dans le nouveaumonde qui s’annonce, les pest<strong>ici</strong>des etautres polluants majeurs n’auront plusdroit de cité car, dérivant de la pétrochimie,ils coûteront trop cher. Au niveauglobal, la pollution chimique sera plusfaible. Pour les pays du Sud <strong>en</strong> particulier,cette crise mondiale pourrait signifier unr<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t de l’agriculture traditionnelleet une économie relocalisée, permettantde mieux nourrir les populationspauvres. La nature repr<strong>en</strong>dra finalem<strong>en</strong>tses droits, à l’<strong>en</strong>contre de la folie humaine.Dominique Belpomme ■Cancérologue, présid<strong>en</strong>t de l’ARTACARTAC, Association pour la recherchethérapeutique anti-cancéreuse,57-59, rue de la Conv<strong>en</strong>tion, 75015 Paris,tél : 01 45 78 53 53, www.artac.info.(1) d’après les experts de l’ASPO, Association for theStudy of Peak Oil and Gas.DRSILENCE N°34115Décembre 2006


SantéSidaTous les âgesLes statistiques sur le sidamontr<strong>en</strong>t qu’après un équilibrage<strong>en</strong>tre les sexes, on a maint<strong>en</strong>antun étalem<strong>en</strong>t au niveaudes âges. 12,6% des maladesont <strong>en</strong>tre 5 et 59 ans et 4,6%des malades du sida ont plus de60 ans, un nombre <strong>en</strong> augm<strong>en</strong>tationde 58% <strong>en</strong> douze ans.Médiasc<strong>en</strong>surés !Deux revues de santé, Pratiquesde santé et Nexus ont perdu leurnuméro de commission paritaire,ce qui les handicape financièrem<strong>en</strong>t: plus de tarifs postauxréduits, plus d’aide à la TVA…Le refus de la Commission paritaire(où figur<strong>en</strong>t des représ<strong>en</strong>tantsde l’Etat, des dirigeants degroupes de presse et des représ<strong>en</strong>tantsdu personnel) est formuléainsi pour la première revue :“[Elle] conti<strong>en</strong>t des informationsde nature médicale qui n’apparaiss<strong>en</strong>tpas conformes […] auxpréconisations thérapeutiques <strong>en</strong>vigueur”. Quant à la seconde :“Mettant <strong>en</strong> doute l’innocuité desvaccins, et partant même le principede la vaccination [elle] estsusceptible d’inquiéter les espritsles plus fragiles et ne prés<strong>en</strong>tepas de ce fait le caractère d’intérêtgénéral quant à la diffusionde la p<strong>en</strong>sée requis par lestextes”.Alternative Santé annonce queces retraits ont été pris surrecommandation de la Directiongénérale de la santé, la DGS, quiévidemm<strong>en</strong>t ne veut pas <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dreparler des dangers de la vaccination…alorsque c’est ce mêmeorganisme qui indemnise les victimesdu vaccin anti-hépatite B.Cette c<strong>en</strong>sure étatique répondégalem<strong>en</strong>t aux vœux émis parl’Académie de médecine sur lanécessité d’un contrôle de lapresse <strong>en</strong> matière médicale.La dictature médicale se metdonc <strong>en</strong> place via la Commissionparitaire. Aujourd’hui, interdictionde critiquer la politique vaccinale,demain, interdiction dedénoncer les OGM ou les téléphonesmobiles ?ChikungunyaMéthodesalternativesEn mars 2006, Marie Billi,conseillère mun<strong>ici</strong>pale à Nice, aprovoqué une vague de protestationsdu côté de la médecine off<strong>ici</strong>elle,pour avoir conseillé auxvictimes du chikungunya depr<strong>en</strong>dre du chlorure de magnésiumpour r<strong>en</strong>forcer leursdéf<strong>en</strong>ses immunitaires. Celui-ci,déconseillé aux insuffisantsrénaux, est <strong>en</strong> v<strong>en</strong>te libre dans lespharmacies et pour un coûtmodeste diminue considérablem<strong>en</strong>tles effets de la maladie.C’est égalem<strong>en</strong>t efficace contre lepaludisme. Marie Billi qui a beaucoupvoyagé <strong>en</strong> Afrique avaitdécouvert cette méthode simpleau cours de ses voyages. Si lesmédias ont répercuté à l’époqueles cris de la médecine off<strong>ici</strong>elle…elle n’a ri<strong>en</strong> dit des c<strong>en</strong>tainesde lettres de remerciem<strong>en</strong>tsreçues par l’élue <strong>en</strong> prov<strong>en</strong>ancede la Réunion. Plus récemm<strong>en</strong>t,un biologiste de l’universitéParis V, Guy Tran, a expliquécomm<strong>en</strong>t le magnésium <strong>en</strong> saturantune protéine appeléeLFA1alpha bloque la maladie duchikungunya mais aussi le paludisme.Depuis l’institut Pasteurmène des recherches dans ces<strong>en</strong>s, pour voir si une méthodesimilaire ne pourrait pas bloquerle développem<strong>en</strong>t du virus dusida. Des chercheurs ont alorsépluché la littérature médicalepour découvrir que ce traitem<strong>en</strong>test connu… depuis 1915, maisque la méthode avait été oubliée.Trop simple sans doute : le tauxde chlorure de magnésium peutêtre maint<strong>en</strong>u <strong>en</strong> épiçant sa nourritureavec de l’algue Nigari.Ondes contrele sommeilLes études sur la chronobiologiemontre que l’on a de plus <strong>en</strong> plusde mal à trouver le sommeil. S’ilexiste des causes liées au décalagede notre mode de vie par rapportaux heures d’<strong>en</strong>soleillem<strong>en</strong>t,les spécialistes ont mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>cel’influ<strong>en</strong>ce néfaste des ondesproduites par les écrans d’ordinateur,le téléphone portable et latélévision. Ces ondes gên<strong>en</strong>t laproduction de mélatonine, unehormone qui favorise l’<strong>en</strong>dormissem<strong>en</strong>t.El Brujo■ Carte interdite. Gre<strong>en</strong>peace s’est vu interdire <strong>en</strong>justice la publication d’une carte de France indiquantles parcelles OGM trouvées par les militants.Gre<strong>en</strong>peace a donc obéi <strong>en</strong> retirant la carte de sonsite internet. La carte est désormais disponible sur lessites du WWF, de la FNAB, de la Confédération paysanne…■ 100 000 € par jour. Alors que la France condamne Gre<strong>en</strong>peace pouravoir r<strong>en</strong>du publique la localisation des parcelles OGM, depuis 2001, legouvernem<strong>en</strong>t paie une am<strong>en</strong>de de 100 000 € par jour à l’Union europé<strong>en</strong>nepour ne pas respecter la directive qui oblige les Etats… àpublier la carte de localisation des parcelles OGM !■ Graines persistantes. Malgré toutes les précautions, du fait de ladiffér<strong>en</strong>ce de maturation des graines, dans une culture, il y a toujoursdes graines qui tomb<strong>en</strong>t sur le sol. Une étude américaine a permis desuivre ce qui se passait sur une parcelle cultivée <strong>en</strong> OGM p<strong>en</strong>dant lesdix ans qui suiv<strong>en</strong>t. Si 60% des graines OGM disparaiss<strong>en</strong>t la premièreannée, celles qui résist<strong>en</strong>t ne disparaiss<strong>en</strong>t plus qu’à raison de 20% dureste par an… et donc il y <strong>en</strong> a <strong>en</strong>core dix ans après. Une parcelle restedonc contaminée très longtemps.■ Fauchage de Nonette : imbroglio juridique. Le 27 août 2005,<strong>en</strong>viron 300 faucheurs ont détruit une parcelle de maïs transgéniquesur la commune de Nonette (Puy-de-Dôme). Douze personnes ont étécondamnées à verser 17 000 € à Meristem et Limagrain, à l’initiativede cette parcelle expérim<strong>en</strong>tale. Début septembre, Monique Burnichon,une des personnes condamnées à reçu un commandem<strong>en</strong>t aux fins desaisie. Or, <strong>en</strong>tre-temps, le tribunal de Clermont-Ferrand, le 6 mai 2006,a jugé que cette parcelle expérim<strong>en</strong>tale avait été semée illégalem<strong>en</strong>t,suite aux plaintes déposées par plusieurs associations. Le tribunal aret<strong>en</strong>u les conclusions du Commissaire du gouvernem<strong>en</strong>t qui avait, àl’audi<strong>en</strong>ce du 20 avril 2006, dénoncé l’abs<strong>en</strong>ce d’information du public.Le commissaire du gouvernem<strong>en</strong>t lors de l’audi<strong>en</strong>ce du 20 avril déclaraitnotamm<strong>en</strong>t : “avant de projeter des c<strong>en</strong>taines d’hectares d’OGMthérapeutiques, le moindre serait de prés<strong>en</strong>ter l’impossibilité de procédésalternatifs. Or, cette <strong>en</strong>treprise s’est toujours montrée soucieuse deproduire, plutôt que des médicam<strong>en</strong>ts, des molécules avec des OGM deplein champ. Nous lui r<strong>en</strong>ouvelons notre appel à les produire <strong>en</strong> incubateursconfinés”. Les faucheurs doiv<strong>en</strong>t-ils payer les frais d’une cultureréalisée illégalem<strong>en</strong>t ?■ Toulouse : faucheurs <strong>en</strong> procès. Le 19 décembre, à Toulouse,à partir de 8h30, un rassemblem<strong>en</strong>t est organisé le 18 au soiret le 19 toute la journée <strong>en</strong> souti<strong>en</strong> à cinq faucheurs inculpés pourla destruction d’une parcelle d’OGM dans la nuit du 30 juillet au 1 eraoût à Daux. Programme : anne.lctr@gmail.com ou 06 85 18 17 25.■ Orléans : verdict <strong>en</strong> att<strong>en</strong>te. Le 5 décembre, à Orléans, le tribunaldoit fixer les indemnités accordées aux propriétaires du champ fauchépar les faucheurs volontaires. Monsanto a demandé 390 000 €.■ Carcassonne : OGM <strong>en</strong> procès. Alors que les faucheurs pass<strong>en</strong>t <strong>en</strong>procès assez rapidem<strong>en</strong>t, il a fallu six ans pour que la plainte déposéecontre des sem<strong>en</strong>ciers par la Confédération paysanne, l’UFC-Que choisiret France Nature <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t arrive devant le tribunal le 20 septembredernier. Les sem<strong>en</strong>ciers sont accusés d’avoir <strong>en</strong> 2000 commercialisédes sem<strong>en</strong>ces OGM interdites sur le marché français. Le procureura demandé une am<strong>en</strong>de de 30 000 €. En délibéré actuellem<strong>en</strong>t.SILENCE N°341 Décembre 200616Procès des faucheurs à Clermont-Ferrand le 5 septembre 2005.


DRDRUne musique de sourdSelon une <strong>en</strong>quête de la médecinedu travail de Lyon, 25 % desmoins de tr<strong>en</strong>te ans souffr<strong>en</strong>t d’unproblème auditif. Un taux qui monteà 48 % chez les mus<strong>ici</strong><strong>en</strong>s classiqueset 70 % chez ceux qui pratiqu<strong>en</strong>t desinstrum<strong>en</strong>ts à son amplifié. L’usaged’appareils permettant d’écouter dela musique dans des milieux bruyantsest un facteur aggravant. Une associations’est constituée pour dénoncerla “fabrique d’une génération desourds” : Agi-Son. Cette associationa lancé une campagne “Hein ?” pouravertir les jeunes avec un dépliantdonné à grande échelle avec des bouchonsd’oreille pour aller dans lesconcerts. Agi-son, c/o Prodiss, 23,boulevard des Capucines, 75002Paris, tél : 01 42 65 73 21.DRCancerdu seinDépistageinutile ?La revue médicale Prescrire, laseule revue professionnelle indép<strong>en</strong>dantedes laboratoires pharmaceutiques,a publié dans sesnuméros d’avril et mai 2006, uneétude sur le dépistage du cancerdu sein chez les femmes. La revueconclut que déceler précocem<strong>en</strong>tdes cancers n’a pas que des avantages,car on a alors plus facilem<strong>en</strong>tt<strong>en</strong>dance à se précipiter surdes traitem<strong>en</strong>ts agressifs commel’ablation, alors que nombre deces cancers sont non dangereuxcar localisés. La revue conclutque le dépistage avant cinquanteans est à déconseiller. Qu’<strong>en</strong>tre51 et 69, les bénéfices sont hypothétiques; qu’après 70 ans,on ne dispose pas de donnéespermettant de prouver leur intérêt.Sachant que la mammographierepose sur une irradiationà faible dose, irradiation qui peutprécipiter la v<strong>en</strong>ue de cancers,il semble donc inutile de multiplierce g<strong>en</strong>re d’exam<strong>en</strong>.Arnaques etmédicam<strong>en</strong>tssur internetSoixante millions de consommateursrelève dans son numéro deNovembre que les médicam<strong>en</strong>tsv<strong>en</strong>dus <strong>en</strong> ligne peuv<strong>en</strong>t l’être jusqu’à74 fois la valeur <strong>en</strong> pharmacie! Et quand le prix est moinscher, il s’agit souv<strong>en</strong>t de contrefaçons!DistilbèneLe Distilbène est un médicam<strong>en</strong>tqui a été prescrit aux femmes<strong>en</strong>ceintes de 1950 à 1977…Le temps de se r<strong>en</strong>dre comptequ’il provoquait des malformationssur les <strong>en</strong>fants. Le 13octobre, la firme UCB Pharmaa été condamnée à verser344 000 € à la famille d’unefemme de 33 ans décédée d’uncancer à cause de ce médicam<strong>en</strong>t.160 000 <strong>en</strong>fants sont <strong>en</strong> <strong>en</strong>core<strong>en</strong> att<strong>en</strong>te d’un procès.SantéA I X - E N -P R O V E N C EC<strong>en</strong>trede médecinesdoucesDepuis 2004, s’est mis <strong>en</strong> placeà Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce, un C<strong>en</strong>trede médecines douces qui regroupeune quinzaine de prat<strong>ici</strong><strong>en</strong>s :ostéopathes, fasciathérapeute,psychosomat<strong>ici</strong><strong>en</strong>, psychothérapeutes,art thérapeute, kinésiologue,naturopathe, prat<strong>ici</strong><strong>en</strong>nes<strong>en</strong> médecine chinoise et shiatsuet deux médecins généralistes.Médecines allopathiques ou nony cohabit<strong>en</strong>t donc, une première<strong>en</strong> France. Il existe une chartepour <strong>en</strong>trer dans ce c<strong>en</strong>tre :ne pas avoir plus de deux prat<strong>ici</strong><strong>en</strong>sdans la même discipline,exercer une pratique suffisamm<strong>en</strong>tconnue et complém<strong>en</strong>tairede celles déjà prés<strong>en</strong>tes, respecterun code tarifaire, travailler àtemps partiel (<strong>en</strong>tre un et quatrejours), s’intégrer dans l’équipe.De tels c<strong>en</strong>tres exist<strong>en</strong>t déjà <strong>en</strong>Allemagne et <strong>en</strong> Suisse, sontreconnus et les soins sont pris<strong>en</strong> charge par les mutuelles.C<strong>en</strong>tre de médecines douces,2030, route d’Eguilles,13100 Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce,tél : 04 42 64 39 63.Téléphonie mobile■ Différ<strong>en</strong>ces ant<strong>en</strong>nes-relais et téléphone. Une étuderéalisée par l’université de Berne (Suisse) r<strong>en</strong>duepublique début septembre lors de la confér<strong>en</strong>ce internationaled’épidémiologie et d’exposition <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>talesà Paris, porte sur les différ<strong>en</strong>ces d’exposition <strong>en</strong>treant<strong>en</strong>nes-relais et téléphone mobile. Au niveau du cerveausitué juste derrière l’oreille avec laquelle on écoute letéléphone, la dose électromagnétique reçue est la même<strong>en</strong> 24 h au pied d’une ant<strong>en</strong>ne-relais avec un champmoy<strong>en</strong> d’un volt/mètre… qu’<strong>en</strong> quatre secondes de communication.Sur l’<strong>en</strong>semble du corps, il faudrait téléphonerp<strong>en</strong>dant 10 minutes pour recevoir une dose moy<strong>en</strong>neégale à celle que l’on reçoit au pied d’une ant<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> unejournée. L’étude ne dit ri<strong>en</strong> de la nocivité possible, maisconstate que les ant<strong>en</strong>nes prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t des risquesmoindres que l’usage du téléphone : lors d’une conversation,la tête se pr<strong>en</strong>d une dose jusqu’à 10 000 fois plusimportante que sous une ant<strong>en</strong>ne. A noter qu’<strong>en</strong> France,les ant<strong>en</strong>nes-relais peuv<strong>en</strong>t légalem<strong>en</strong>t émettre de 41 à56 V/m et les téléphones portables jusqu’à 61 V/m.■ Résultats sci<strong>en</strong>tifiques et financem<strong>en</strong>t. A partir de59 études sur la téléphonie mobile, l’Université de Bernemontre que la source de financem<strong>en</strong>t pèse sur les résultats: seules quatre études sur 12 financées par les industrielstrouv<strong>en</strong>t des problèmes (soit 25%), contre neuf sur11 (soit 82%) pour les études financées par des fonds publics ou caritatifs; le financem<strong>en</strong>t des autres études n’ayant pas pu être précisé.■ Multiplication des études. Alors que les Suédois ont déjà mis <strong>en</strong>DRévid<strong>en</strong>ce une corrélation <strong>en</strong>tre l’usage du téléphone et des tumeurs dansle nerf optique ou dans le cerveau, les études internationales se multipli<strong>en</strong>tsur le sujet. Certains chercheurs annonc<strong>en</strong>t déjà les difficultésqu’ils r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t du fait dela multiplication d’autres ondes comme le microondeet le wi-fi qui peuv<strong>en</strong>t interférer avec le téléphoneportable.■ Pas que des problèmes de santé ! L’usage destéléphones portables n’a pas que des effets sur lasanté (risque de cancers du cerveau, stérilisation parproximité des testicules ou des ovaires, destructiondu nerf optique, électros<strong>en</strong>sibilité…mais aussi desphénomènes psychologiques de dép<strong>en</strong>dance). Uneétude de l’association des opérateurs mobiles (doncfavorable aux téléphones portables !) indique que letéléphone portable pose des problèmes de déchets :la durée de vie d’un téléphone chez les jeunes demoins de 24 ans est de moins d’un an ; chez les plusâgés, cela ne dépasse par deux ans : les vieux téléphoness’accumul<strong>en</strong>t ou se perd<strong>en</strong>t dans la nature.La téléphonie mobile développe égalem<strong>en</strong>t les actesd’incivilité, les g<strong>en</strong>s parlant n’importe où, cela provoquedes viol<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre usagers et non usagers.Enfin, l’ess<strong>en</strong>tiel de la hausse de la petite délinquancede ces dernières années est liée aux vols de portables,l’outil coûtant trop cher pour la plupart desjeunes. C’est le progrès : 90% des jeunes de 15 à 30ans sont maint<strong>en</strong>ant sous dép<strong>en</strong>dance de cet appareil,un taux qui baisse avec l’âge pour n’être plus que de 51% chez lesplus de 60 ans.SILENCE N°341 Décembre 200617


DRAlternativesPrix Nobel alternatifPetitephrase“L’utopie est à l’horizonQuand je fais deux pas vers elle,Elle s’éloigne de deux pas.Je fais dix paset elle est dix pas plus loin.A quoi sert l’utopie ?Elle sert à ça, à avancer”Eduardo Galeano,écrivain sud-américain.Noix de lavageinefficacesLa revue de consommateurs belgeTest achats a réalisé dans sonnuméro de mars 2006 une étudesur les noix de lavage indi<strong>en</strong>ne.Conclusion : si elles ne conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tpas d’allergènes et sont biodégradables,elles ne sont pasefficaces contre les taches, t<strong>en</strong>dantà r<strong>en</strong>dre le linge de plus <strong>en</strong>plus gris au fil des lavages.L’INC, Institut national de laconsommation, les a égalem<strong>en</strong>ttestées. Dans Soixante millionsde consommateurs de novembre2006, la conclusion est sansappel : elles sont aussi efficacesqu’une lessive témoin faite avecde l’eau chaude seule !Les Cigalesquitt<strong>en</strong>tFinansolBi<strong>en</strong> qu’à l’initiative de départ dulabel Finansol (pour finances solidaires),les Cigales, clubs d’investissem<strong>en</strong>tpour la gestion alternativeet locale de l’économie solidaire,ont décidé de quitter cettestructure, estimant que le labelattire de plus <strong>en</strong> plus d’opérateursfinanciers extérieursLa fondation suédoise Right livelihood awards a comme chaque annéeremis son prix dit “Nobel alternatif” à la veille du début des Nobeloff<strong>ici</strong>els. En 2006, ce prix se partage <strong>en</strong>tre le Chico Whitaker Ferreira(Brésil), Daniel Ellsberg (USA), Ruth Manorama (India) et le festivalinternational de poésie de Médellin (Colombie).Chico Whiteker Ferreira, 75 ans, militant catholiquet<strong>en</strong>dance théologie de la libération, a consacré sa vieà lutter pour la démocratie et contre la corruption.Architecte, il a part<strong>ici</strong>pé à un fonds social de réformepour le gouvernem<strong>en</strong>t de Sao Paolo avantle coup d’Etat de 1964. Réfugié <strong>en</strong> France <strong>en</strong> 1966,il est alors consultant à l’UNESCO et <strong>en</strong>seignant.Il est dans le comité de souti<strong>en</strong> à All<strong>en</strong>de, au Chiliau début des années 70. De retour au Brésil <strong>en</strong> 1982,il s’investit dans des structures d’aides aux chômeursmises <strong>en</strong> place par l’Eglise. De 1989 à 1996, il est éluà la mairie de Sao Paulo sur la liste du Parti des travailleurs.Il anime <strong>en</strong>suite une campagne contreChico Whiteker Ferreira.la corruption, recueille un million de signatures etobti<strong>en</strong>t le vote d’une loi <strong>en</strong> 1999. La loi permettra l’inculpation de plusde 400 élus. En 2000, il fait partie des initiateurs du Forum social mondialdont la première édition se ti<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 2001 à Porto Alegre.Daniel Ellsberg, 75 ans, s’<strong>en</strong>gage dans les Marines de 1954 à 1957.Il devi<strong>en</strong>t off<strong>ici</strong>er et <strong>en</strong> 1959 se retrouve spécialiste des essais nucléaires.En 1964, il travaille au P<strong>en</strong>tagone alors que les Etats-Unis s’embourb<strong>en</strong>tdans la guerre du Vietnam. Il assiste aux manipulations dans les médiaset, dés<strong>en</strong>chanté par l’armée, décide, <strong>en</strong> 1969, de transmettre à des journalistesplus de 7000 pages de docum<strong>en</strong>ts classés top-secret. Arrêté pourtrahison, il sera maint<strong>en</strong>u aux arrêts jusqu’au Watergate <strong>en</strong> 1974 quiconduira à la démission du présid<strong>en</strong>t Nixon et à la fin de la guerre.Il s’<strong>en</strong>gage alors dans les rangs des mouvem<strong>en</strong>ts pacifistes, notamm<strong>en</strong>tpour le gel des armes nucléaires. Il a été depuis arrêté plus de 70 foisdans des actions, dont une fois sur un bateau deGre<strong>en</strong>peace lors d’une manifestation <strong>en</strong> Russie contre lesessais nucléaires. Depuis 2004, il anime une campagne“Vérité sur la guerre <strong>en</strong> Irak” avec le souti<strong>en</strong> d’autresanci<strong>en</strong>s militaires dégoûtés par les manipulations actuelles.En 2006, il a comm<strong>en</strong>cé une campagne sur la désinformationsur le dossier irani<strong>en</strong>.Ruth Manorama, 54 ans, exerce comme avocate depuis1975. Elle a très vite été soll<strong>ici</strong>tée par des Intouchables quichoisiss<strong>en</strong>t de dev<strong>en</strong>ir chréti<strong>en</strong>s pour sortir de leur statut.Elle développe alors l’aide aux plus démunis et <strong>en</strong> particulieraux femmes employées dans des conditions proches deRuth Manorama.Si j’étais paysanLa Confédération paysanne duLimousin, <strong>en</strong> collaboration avecYves R<strong>en</strong>ou, anci<strong>en</strong> paysan et créateurde jeu, a édité le jeu “Si j’étais paysan”qui se joue de deux à six joueurs. Aprèsavoir construit un parcours à son <strong>en</strong>vie,chacun doit avancer sur celui-ci avecl’aide d’un dé et découvrir les élém<strong>en</strong>tsde la vie d’un paysan : produire,employer, préserver, agir… Une partiedure <strong>en</strong>viron tr<strong>en</strong>te minutes. Pour lespetits comme pour les plus grands. A commander contre 16 € au siègedépartem<strong>en</strong>tal de la Confédération paysanne de chez vous ou directem<strong>en</strong>tà Confédération paysanne du Limousin, 32, av<strong>en</strong>ue Leclerc,87100 Limoges, tél : 05 55 77 58 22.au mouvem<strong>en</strong>t de l’économie solidairequi se cont<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t d’avoir unou quelques produits financierssolidaires noyés dans des financesqui, elles, ne le sont pas. Aprèsl’agriculture bio et le commerceéquitable dévoyés par les grandessurfaces, c’est au tour desfinances solidaires d’être récupéréespar le système bancaire.Habitat sain■ Bois soudé sans colle. Uneéquipe de recherche suisse a trouvépar hasard (<strong>en</strong> faisant uneerreur de manipulation) qu’il estpossible de lier deux morceaux debois sans colle <strong>en</strong> les frottant l’uncontre l’autre à une températurede 180°C. Les fibres de ligninel’esclavage. Elle a aidé à la constitution d’un grand nombre d’associationsde déf<strong>en</strong>se des femmes. En 1985, elle devi<strong>en</strong>t secrétaire générale deWom<strong>en</strong>’s voice (la voix des femmes), une association qui coordonne lesmultiples groupes locaux. Elle est égalem<strong>en</strong>t secrétaire du Mouvem<strong>en</strong>tde libération des Intouchables chréti<strong>en</strong>s et depuis 1995, présid<strong>en</strong>te de laFédération nationale des femmes intouchables. Elle part<strong>ici</strong>pe aussi auMouvem<strong>en</strong>t pour l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t des femmes <strong>en</strong> politique, au mouvem<strong>en</strong>tpour le planning familial. Elle représ<strong>en</strong>te ces différ<strong>en</strong>ts groupes au seindu Réseau international pour le droit des femmes et à sa section pourl’Asie et le Pacifique. Elle a organisé de nombreuses campagnes à traverstout le pays, des marches de protestations, notamm<strong>en</strong>t une marche avec150 000 personnes pour rev<strong>en</strong>diquer le droit au logem<strong>en</strong>t des pluspauvres. Elle a été l’avocate du C<strong>en</strong>tre national des travailleurs auprèsde la Cour suprême pour demander une loi améliorant les conditions detravail de tous. Elle a part<strong>ici</strong>pé aux r<strong>en</strong>contres internationales de femmesorganisées tous les cinq ans par l’ONU (Beijing et Durban).Le Festival international de lapoésie de Medellin, <strong>en</strong> Colombie,a vu le jour <strong>en</strong> 1991 dans une desvilles les plus dangereuses aumonde. Il est né de la volontéd’une douzaine de personnes quianimai<strong>en</strong>t une revue littérairedepuis 1982 et qui souhaitai<strong>en</strong>tmontrer qu’il était possible devivre autrem<strong>en</strong>t que dans la terreurdes gangs. Le festival organise,p<strong>en</strong>dant dix jours, des lecturespubliques, dans la rue, les parcspublics, les écoles, les c<strong>en</strong>tres sociaux, les postes, les restaurants,les églises et même les prisons. Chaque année, <strong>en</strong>tre 80 et 100 poètesvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de plus d’une cinquantaine de pays. Les lectures sont aujourd’huisuivies par plus de 200 000 spectateurs. Depuis l’origine du festival, 747poètes sont v<strong>en</strong>us de 131 pays différ<strong>en</strong>ts. En 2003, le festival avait choisile thème de la paix et un appel public a été signé par188 poètes, 282 artistes et des milliers de Colombi<strong>en</strong>stravaillant dans le monde de la culture ; un appel quia été perçu comme très politique. En 2005, le festivals’est ét<strong>en</strong>du sous la forme d’une école de poésie quitout au long de l’année donne seize confér<strong>en</strong>ces et unedouzaine de lectures. La première année, 600 adultesont suivi le programme de l’école. Une version pourles plus jeunes, déc<strong>en</strong>tralisée dans les quartiers lesplus pauvres est <strong>en</strong> projet. Festival Internacional deDRLes organisateurs du Festival internationalde la poésie de Medellin.Poesia de Medellín, Transversal 39 A, N° 72-52,Medellin, Colombia, fax : 0057 45 41 12 49.DRSILENCE N°34118Décembre 2006


P A R I SmuréDepuis début septembre, les animateurs du cinéma squatté “Le Barbizon”(voir article dans notre numéro d’été) ont vu se multiplier les visitesde la préfecture prétextant un risque pour le public qui se r<strong>en</strong>d dans les lieux.Alors que l’association était <strong>en</strong> train de négocier des aides avec la mairie etqu’un premier vote favorable avait eu lieu au Conseil de Paris, le 16 octobre,les forces de police sont interv<strong>en</strong>ues le mercredi 18 octobre pour murer les lieux.Une manifestation de souti<strong>en</strong> a eu lieu le 21 octobre. Les nombreux artistes quiprofitai<strong>en</strong>t de cette salle vont maint<strong>en</strong>ant devoir trouver une autre solution.Quant au propriétaire, il devra respecter le plan d’occupation des sols décidé parla mairie qui prévoit sur ce lieu le mainti<strong>en</strong> d’une activité culturelle. Les Amisde Tolbiac, Maison des Associations, Boîte 24, 11, rue Caillaux, 75013 Paris.et d’hémicelluloses s’<strong>en</strong>chevêtr<strong>en</strong>talors intimem<strong>en</strong>t et provoqu<strong>en</strong>tune fixation solide. Cette techniquepourrait déboucher sur desprocessus évitant l’usage descolles toxiques (Garance voyageuse,automne 2006)■ Formation écomaison.L’écoc<strong>en</strong>tre du Périgord organise<strong>en</strong> six stages, une formation portantle titre “la saga de l’écomaison”.Ces six stages vous donn<strong>en</strong>ttous les élém<strong>en</strong>ts pour p<strong>en</strong>ser,concevoir et réaliser une maisonbioclimatique. La premièresemaine de formation aura lieudu 22 au 28 janvier.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Ecoc<strong>en</strong>tredu Périgord, Froidefon, 24450Saint-Pierre-de-Frugie,tél : 05 53 52 59 50.■ Lyon : Sainbiose déménage.Après plusieurs années sur le portRambaud, Sainbiose, magasinpour l’habitat sain, déménage etouvre à Meyzieu un pôle d’écoconstructionavec 1500 m 2 demagasin et 7000 m 2 de terrains.Tout pour gérer notre troisièmepeau. Sainbiose, 9, rue duPérigord, 69330 Meyzieu,tél : 04 78 37 16 03.B E L G I Q U ETélévisiondu mondeLa télévision est-elle définitivem<strong>en</strong>tà bannir ? Certains p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>tque non et, depuis la Belgique,ont lancé un appel pour réfléchirà une télévision autour de l’information,de l’éducation et des initiativescitoy<strong>en</strong>nes. La télévisionétant un média coûteux, ils espèr<strong>en</strong>tdans un premier tempsmettre <strong>en</strong> place un réseau des initiatives<strong>en</strong> ce g<strong>en</strong>re, réseau quidoit permettre de fédérer desmoy<strong>en</strong>s, d’échanger des informations,des émissions, de coproduire…Avec le développem<strong>en</strong>t duhaut débit, une telle télévisionpourrait être diffusée par le biaisd’internet. Un forum de débat estactuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place sur internet.Télévision du Monde, Forum2006, rue Jacques-Fosséprez, 5,B 5330 Assesse, www.televisiondumonde.be.Peau à peauL’association Peau à peauregroupe des personnes qui fontla promotion du portage desbébés, afin de favoriser le contact<strong>en</strong>tre les par<strong>en</strong>ts et l’<strong>en</strong>fant.L’association, née <strong>en</strong> 2000, proposeégalem<strong>en</strong>t des activités dansdes domaines voisins : allaitem<strong>en</strong>tmaternel, massage, bercem<strong>en</strong>t desbébés… Peau à peau, rue dePorto, 51, B-4020 Liège,tél : 04 340 06 15.P-E-Weck 1D photoDRAlternativesS E I N E -S A I N T - D E N I SLa politiqueau risque dela spiritualitéLes associations Démocratie etspiritualité, Vie nouvelle,Poursuivre, organis<strong>en</strong>t les 1,2 et 3 décembre à la Bourse dutravail, 11, rue Génin, à Saint-D<strong>en</strong>is (M°Porte-de-Paris), un colloquesur ce thème. Au programme: le v<strong>en</strong>dredi après-midi, “ladémocratie est-elle une valeurspirituelle” avec Jean-Baptiste deFoucauld, suivi d’une vingtained’ateliers sur différ<strong>en</strong>ts thèmes etpratiques (dialogue social, prisonet réinsertion, médiations et nonviol<strong>en</strong>ce,multiculturalisme et laïcité,les citoy<strong>en</strong>s face auxmédias…). Le samedi, débats surle service civique obligatoire. Ledimanche, deux tables-rondes :quelles questions les citoy<strong>en</strong>spos<strong>en</strong>t-ils aux politiques ? quellesquestions les politiques pos<strong>en</strong>t-ilsaux citoy<strong>en</strong>s ? Programme complet: La Vie nouvelle, 4, placede Valois, 75001 Paris.P A R I SAssises dela pédagogieAlors que l’on assiste à de multiplesremises <strong>en</strong> question de lapédagogie, allant vers toujoursplus de pauvreté dans le domaine,le Crap, Cercle de recherche etd’action pédagogiques, une associationqui publie les Cahierspédagogiques à destination des<strong>en</strong>seignants de l’Education nationale,propose d’organiser desassises de la pédagogie sur lethème “Résister et proposer,il faut changer l’école”. Cela sepassera le 3 février à la salle desfêtes de la mairie du 13e, à Paris.Programme complet : Crap,10, rue Chevreul, 75011 Paris,tél : 01 43 48 22 30.V A L - D E - M A R N ELes SerruriersmagiquesLes Serruriers magiques mèn<strong>en</strong>tdes projets avec des <strong>en</strong>fants etdes jeunes issus de milieux populaires,dans le cadre d’un travailà long terme associant activitésscolaires et périscolaires dansun souci de continuité d’éduca-Médias■ Poivre rouge, 8, rueMouchotte, 75014 Paris,www.poivrerouge.org. Petite revu<strong>en</strong>ée <strong>en</strong> 2004 qui développe sur unevingtaine de pages des sujets écolos,sociaux, le tout accompagnéde nombreux dessins d’humour.■ Bicyc’lettre, Roue libre, maisondes associations, 67, rueSaint-François-de-Sales, 73000Chambéry, tél : 04 79 33 96 30,chambery@fubicy.org,http://chambery.fubicy.org. Revue de promotion de la bicyclette quidonne de nombreuses informations sur l’évolution du vélo à Chambéryet plus largem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Savoie et ailleurs.■ Cosmopolitiques, édition Apogée, 11, rue du Noyer, 35000 R<strong>en</strong>nes,tél : 02 99 32 45 95. Ce trimestriel de réflexion travaille par thème.Dans son numéro 12 “Que faire… des partis”, on peut lire troisarticles consacrés aux Verts et à leur volonté de faire de la politiqueautrem<strong>en</strong>t.■ Simpli-cité, 1710, rue Beaudry, local 3.3, Montréal (Québec), H2L3E7, tél : 514 937 3159, www.simpl<strong>ici</strong>tevolontaire.org. Revue trimestrielledu Réseau québécois pour la simpl<strong>ici</strong>té volontaire. De bons textesde réflexion et de nombreux contacts pour avancer dans la direction dela décroissance de notre empreinte écologique.■ Zaléa Tv via internet. La radio associative Zaléa TV, après trois ansde démarches infructueuses auprès du CSA pour obt<strong>en</strong>ir une autorisationd’émettre, vi<strong>en</strong>t de signer un part<strong>en</strong>ariat avec Free permettant àceux qui us<strong>en</strong>t de la Freebox de capter leurs émissions via le canal 79.Une solution certes, mais hautem<strong>en</strong>t technique et donc destinée à uneultra-minorité.SILENCE N°34119Décembre 2006


DRAlternativestion. Ateliers artistiques, créationde comédies musicales et séjoursde chantiers-vacances dans uneferme appart<strong>en</strong>ant à l’associationsont les principaux outils d’uneav<strong>en</strong>ture lancée <strong>en</strong> 1998 par uneéquipe d’<strong>en</strong>seignants et d’animateursavec les <strong>en</strong>fants du Bas-Belleville (Paris 20e), et depuis2003, avec les <strong>en</strong>fants du quartierde Château-Rouge (Paris18e) et leurs familles. LesSerruriers magiques, boîte 304,7, rue H<strong>en</strong>ri-Barbusse,94340 Joinville-le-Pont,tél : 01 48 89 95 68.SAÔNE-ET-LOIREL’Arg<strong>en</strong>tic caféArg<strong>en</strong>tic café a été créé commeL’ lieu d’échanges et de r<strong>en</strong>contrespour appétits et esprits éclectiquesde toutes générations. Animé parClém<strong>en</strong>tine et Pierre, le cafépropose de quoi déjeuner, pr<strong>en</strong>drele thé, mais aussi une bibliothèque,des expositions photos… L’Arg<strong>en</strong>tic,14, place de l’Hôtel-de-Ville,71100 Chalon-sur-Saône,tél : 03 85 94 06 11.Economie,écologiespiritualitéDu 20 au 26 août, des r<strong>en</strong>contressur ce thème ont permis dedébattre <strong>en</strong>tre Pierre Rabhi,Bernard Ginesty, ThierryThouv<strong>en</strong>ot (WWF), CorinneLepage (Cap 21), Jean-MarcGovernatori (France <strong>en</strong> action),Jean-Marie Pelt, Rachel Liu(Idéo), etc. A la suite de ces r<strong>en</strong>contres,une suite a été souhaitéeautour de deux axes : d’un côtécomm<strong>en</strong>t favoriser une décroissancede la consommation debi<strong>en</strong>s matériels, de l’autre comm<strong>en</strong>taider les plus pauvres à sortirde la misère. Se pose égalem<strong>en</strong>tla question de l’intérêt desexpéri<strong>en</strong>ces alternatives et de leurmise <strong>en</strong> lumière. Une réunionpour étudier la suite à donner estorganisée les 20 et 21 janvier,à l’Institut Gandhi, Domaine deChard<strong>en</strong>oux, 71500 Bruailles,tél : 03 85 60 40 33.M U L H O U S EMaison dela citoy<strong>en</strong>netémondialeLa Maison de la citoy<strong>en</strong>netémondiale est née à Mulhouse <strong>en</strong>2002 à l’initiative de différ<strong>en</strong>tespersonnes comme RogerWinterhalter, anci<strong>en</strong> maire deLutterbach, commune voisine,militant Rouge et Vert. LaMaison de la citoy<strong>en</strong>neté mondialese veut un lieu qui favorisel’expression, libère les énergies,contribue à l’émerg<strong>en</strong>ce d’un nouvelimaginaire collectif. L’activitéde la Maison repose sur quatreori<strong>en</strong>tations principales : l’actioncitoy<strong>en</strong>ne, la société multiculturelle,les solidarités internationaleset l’économie solidaire.Concrètem<strong>en</strong>t, on y trouve unc<strong>en</strong>tre de docum<strong>en</strong>tation et unrelais pour de multiples initiatives(Réseau éducation sans frontière,Réseau d’échanges réciproques desavoirs, Roots-France qui animedes programmes pour l’émancipationdes femmes au Pakistan,Citoy<strong>en</strong>s du monde, SolidaritéGandiol-Sénégal…). Maisonde la citoy<strong>en</strong>neté mondiale, 20,rue Paul-Schutz<strong>en</strong>berger, 68200Mulhouse Tel : 03 89 33 97 86.C A L V A D O SHéliantheL’association Hélianthe animeun c<strong>en</strong>tre de ressources sur lespratiques alternatives. Elle proposeun stage “initiation aux<strong>en</strong>duits de chaux”, le samedi9 décembre. Le même jour, ellepropose un atelier de création demandalas, dessin harmonieuxCyclocinév<strong>en</strong>ant de l’Inde. Hélianthe,Clomesnil, 14310 Coulvain,tél : 02 31 77 96 27.SILENCE N°341 Décembre 200620I L L E - E T - V I L A I N ERoulotinfoRoulotinfo est une bibliothèqueitinérante alternativequi se déplace <strong>en</strong> roulottedans un domaine restreintd’une tr<strong>en</strong>taine de kilomètresautour de Montreuil-le-Gast.On y trouve de nombreuxouvrages dans différ<strong>en</strong>tsdomaines. Elle assure uneprés<strong>en</strong>ce régulière le v<strong>en</strong>dredisoir de 17 h à 19h30 à laferme de Bel air à Montreuil-le-Gast et se déplace le reste du temps<strong>en</strong> fonction des fêtes, des forums, des marchés… et des invitationsqu’on lui transmet. Roulotinfo, Bel air, 35520 Montreuil-le-Gast,tél : 02 99 66 90 08.B R E T A G N ER<strong>en</strong>contresdes lieuxde vieLe CASRAMN, Collectif desacteurs de séjour de rupture etd’activités <strong>en</strong> milieu naturel,organise sa réunion annuelle les1, 2 et 3 décembre sur l’île deStagadon, au nord du Finistère.Le samedi 2, un débat est organiséavec Franck Michel, anthropologueet fondateur du C<strong>en</strong>tre deM O S E L L EPourquoi utiliser de l’énergie pour projeter un film alorsqu’il suffit de placer la bobine à la place de la roue arrièred’un vélo…et de pédaler à la bonne vitesse. Cyclociné proposeun spectacle s’appuyant sur ce principe, mais mettant égalem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> valeur d’autres parties du vélo. Le spectacle peut être jouéà la demande des associations de cyclistes. Ecrire à : Cyclociné,Gabriel Fabing, 5, rue du Stade, 57050 Longeville-les-Metz,tél : 06 74 53 85 69 ou 06 75 84 23 68.DRDRrecherche sur le voyage.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : CASRAMN,Bruno Vair Piova, Castelvielh,09000 Foix ou Auth<strong>en</strong>tiqueAzimut, 72, rue de Néchin,59115 Leers,tél : 03 20 75 68 98.C H A R E N T E -M A R I T I M EUn bureausur la terreDepuis 1993, Gre<strong>en</strong>lab proposaitdans les Pays de Loire, desconsommables informatiquesreconditionnés. En 2005, legérant de l’<strong>en</strong>treprise et son filsAnaïs Blanchard


DRDR DRDRp<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t à généraliser la démarche<strong>en</strong> proposant de manière la plusverte possible, tout ce dont peutavoir besoin une <strong>en</strong>treprise. Enjanvier 2006, démarre la sociétéUn bureau sur la Terre qui depuispropose tout le papier, lesconsommables informatiques, lepetit matériel, les produits d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>…Catalogue sur demandeà : Un bureau sur la Terre, 65,route de la Douane, 17690Angoulins, tél : 05 46 07 77 32.V A U C L U S EMaisonalternativeet solidaireLa MAS, Maison alternative etsolidaire, a été inaugurée àAvignon le 14 octobre. Ellehéberge une quinzaine d’associationset d’organismes qui œuvr<strong>en</strong>tdans le domaine de l’économiesolidaire : Artisans du monde,Aspal, Attac, Cassandre, PeuplesSolidaires, Mouvem<strong>en</strong>t françaisL Y O NVogue la galèreALyon, une vogue est une fête foraine.“La vogue des marrons” à la Croix-Rousse est la plus célèbre avec une c<strong>en</strong>tainede manèges prés<strong>en</strong>ts à l’automne. Elle fêtaitcette année ses 150 ans. A cette occasion, leMinistère des rapports humains, associationculturelle qui a fait la une de Sil<strong>en</strong>ce n°332,a décidé d’organiser une autre vogue intitulée“Vogue la galère”. Durant trois jours, du6 au 8 octobre, s’est t<strong>en</strong>ue une fête animée parde nombreux artistes de rue, avec des standsqui avai<strong>en</strong>t la particularité de très peu utiliserd’électr<strong>ici</strong>té (à part quelques micros), de prés<strong>en</strong>terdes jeux que chacun peut concevoirlui-même, de proposer des concours part<strong>ici</strong>patifs,des déclamations de poésie, des installationsartistiques… Une vogue “alternative” ?Les initiateurs s’<strong>en</strong> déf<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t, mais on était<strong>en</strong> tout cas loin de la promotion des comportem<strong>en</strong>tsmeurtriers des fêtes foraines habituelles: pas de tir au fusil, pas d’auto-tamponneuses…Une vogue qui pourrait dev<strong>en</strong>ir <strong>en</strong>coreplus alternative (avec des repas bio parexemple et moins de canettes jetables !).Ministère des rapports humains, 13, rue duChariot-d’Or, 69004 Lyon.Alternativespour le planning familial, Civambio 84, Gre<strong>en</strong>peace, Frères deshommes, LGBT (Gays, Bisexuels,Transg<strong>en</strong>res), Pain et Liberté,AMAP d’Avignon, Sud-Education, Alpaca-Avignon(intermitt<strong>en</strong>ts du spectacle)…Lieu de r<strong>en</strong>contre et de débats,elle doit servir aussi de relais auxgrandes campagnes nationales(sortir du nucléaire, anti-OGM,Solidarité internationale…).MAS, 5, rue des Teinturiers,84000 Avignon,tél : 04 90 82 59 26.M A R S E I L L EEco-Sapi<strong>en</strong>sEco-Sapi<strong>en</strong>s est une jeune coopérativ<strong>en</strong>ée pour faire la promotiondes initiatives écologiques,éthiques, biologiques, solidaires…<strong>en</strong> offrant sur internet d’une partun catalogue de produits, chacundes produits étant prés<strong>en</strong>té avecson impact écologique, ce qu’ilpermet d’éviter et ce <strong>en</strong> quoi iln’est pas parfait, mais égalem<strong>en</strong>tdes informations sur des initiativesalternatives non-marchandes.Eco-Sapi<strong>en</strong>s chercheà fonctionner <strong>en</strong> accord avec sesidées et a pour cela adopté le statutde Scop, société coopérativeouvrière de production où chaquepersonne dispose d’une voix pourpr<strong>en</strong>dre les décisions. Eco-Sapi<strong>en</strong>s, 32, rue de Crimée,13003 Marseille,tél : 04 91 50 55 07.Fêtes, foires, salons (le signe ❉ indique que S!l<strong>en</strong>ce est prés<strong>en</strong>t)A R D È C H ELa fermedes <strong>en</strong>fantsAprès plusieurs mois de r<strong>en</strong>contreset d’échanges, avec unpublic ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t retraité, leprojet d’un lieu de vie associant<strong>en</strong>fants, adolesc<strong>en</strong>ts et retraitésest <strong>en</strong> voie de constitution : achatd’un lieu dans le sud de l’Ardècheet création d’une société civileadaptée. P<strong>en</strong>dant deux ans, deschantiers vont avoir lieu pourmettre le site <strong>en</strong> place avec larestauration de l’existant et laconstruction de nouveaux bâtim<strong>en</strong>ts.Des chantiers fourmi (sanscompét<strong>en</strong>ce particulière) et deschantiers castor (où un savoirprofessionnel est nécessaire) sontorganisés à partir de début mai,semaine après semaine. Ces chantiersutilis<strong>en</strong>t les différ<strong>en</strong>tes techniquesde l’habitat écologique. Ilest possible d’apporter son aide<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant contact avec La fermedes <strong>en</strong>fants, Le hameau des Buis,Montchamp, 07230 Lablachère,tél : 04 75 39 07 22.■ Gr<strong>en</strong>oble : 20 e Naturissima. 25 novembre au 3 décembre, à Alpexpo. 200 exposants. Thèmes de l’année : les transportspropres, l’éco-habitat, les énergies r<strong>en</strong>ouvelables. Alpexpo, av<strong>en</strong>ue d’Innsbruck, BP 2408, 38034 Gr<strong>en</strong>oble cedex 2,tél : 04 76 39 66 00.■ Paris : 3 e Bâtir écologique. 1er au 3 décembre à la Cité des sci<strong>en</strong>ces et de l’industrie. Une c<strong>en</strong>taine d’exposants,une douzaine de confér<strong>en</strong>ces. Caseat, 101, rue Saint-Dominique, 75007 Paris, tél : 01 45 55 71 50.■ Aude : 2 e marché bio de Noël. 3 décembre à Villemoustoussou, producteurs bio et artisanat écologique. Confér<strong>en</strong>ces,animations. Nature et Progrès, Mairie, BP 46, 11190 Couiza, tél : 04 68 20 94 75.■ Haute-Savoie : 2 e Natureva. 8 au 10 décembre, Parc des expositions de La Roche-sur-Foron. 200 exposants.Alim<strong>en</strong>tation bio, santé, éco-habitat, énergies r<strong>en</strong>ouvelables, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Rochexpo, BP 18, 74801 La Roche-sur-Foron,tél : 04 50 03 03 37.■ Paris : 1 er Noël <strong>en</strong> bio. 8 au 10 décembre, à l’Espace des Blancs-Manteaux, 48, rue Vieille-du-Temple, Paris 4 e .Produits bio et de santé, vêtem<strong>en</strong>ts, confér<strong>en</strong>ces et ateliers pratiques. Naturally, 1, place Paul-Verlaine, 92100 Boulogne.■ Toulouse : 2 e salon des médecines douces. 8 au 11 décembre à l’Espace Diagora, à Labège. Produits bio, cosmétiques,thérapies douces. Thème de l’année : sans nature, plus de futur. Confér<strong>en</strong>ces sur l’habitat sain, les r<strong>en</strong>ouvelables, etc.Organiz<strong>en</strong>, Théon, 17120 Cozes, tél : 05 46 90 11 52.❉ Montpellier : 7 e Bio-harmonies. 9 au 12 décembre au parc des expositions, 200 exposants. 60 confér<strong>en</strong>ces.Thème de l’année : pour vivre sa vie au naturel. Goral, 126, impasse Juvénale, 30900 Nîmes, tél : 04 66 62 07 16.■ Nancy : Nouvelles clés pour un monde viable. 9 et 10 décembre, au palais des congrès. Producteurs bio dont les producteursde fromage de Wallonie, des idées cadeaux bio-écolo-équitables, des jeux solidaires, médecines douces, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,éco-habitat, jardinage… Les saveurs santé, 4, La Planchotte, 88260 Hannezel, tél : 03 29 07 81 06.■ Pau : 11 e Asphodèle. 15 au 17 décembre au parc des expositions. Salon des produits biologiques et des alternatives écologiques.Salon du livre et des médias alternatifs. 250 exposants. Confér<strong>en</strong>ces, ateliers pratiques. Utovie, 40230 Bats,tél : 05 58 79 17 93.❉ Ardèche : 2 e foire bio de Quint<strong>en</strong>as. 17 décembre à la salle polyval<strong>en</strong>te. Bio, habitat sain, associations, artisans,économie solidaire… Confér<strong>en</strong>ces sur l’habitat écologique et confér<strong>en</strong>ce de Jean-Marie Pelt. Agri bio Ardèche,4, av<strong>en</strong>ue de l’Europe-Unie, BP 421, 07004 Privas cedex, tél : 04 75 64 82 96.DRSILENCE N°341 Décembre 200621


Alternatives à ParisLe Petit Ney, un café littéraireDRDRDRTraversez le boulevard Ney, tournezà droite puis à gauche. Avant d’arriver<strong>en</strong> Seine Saint-D<strong>en</strong>is vous<strong>en</strong>trez dans le quartier de la PorteMontmartre. Sa particularité ? Etre totalem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>clavé <strong>en</strong>tre le boulevard Ney etle périphérique, être coupé de la prestigieusebutte Montmartre et du reste du18 e . Ici, pas de mixité sociale. Le quartierprés<strong>en</strong>te les critères sociaux les plus basde Paris et 98% de ses logem<strong>en</strong>ts sontsociaux. Pr<strong>en</strong>ez alors l’av<strong>en</strong>ue de la PorteMontmartre et là vous ne pouvez pas lelouper : le soir c’est quasim<strong>en</strong>t l’uniquelumière qui brille, <strong>en</strong> journée on le reconnaîtà son grand fronton bleu et à sesjolies tables et chaises dépareillées <strong>en</strong> terrasse,<strong>en</strong>trez ! Vous êtes au café littérairele petit Ney.En franchissant la porte, on est frappépar la chaleur presque familiale qui yrègne. Le café ouvre à 10h du mardi ausamedi. Sur les coups de 11h, on peut yr<strong>en</strong>contrer un papa et son petit garçon quiboiv<strong>en</strong>t un chocolat chaud <strong>en</strong> jouant à undes jeux de société mis à disposition. Etpeu à peu, le lieu se remplit de cli<strong>en</strong>tspour le repas de midi à mesure qu’unedél<strong>ici</strong>euse odeur de poisson, qui émanede la cuisine, <strong>en</strong>vahit la grande salle. Leshabitués qui demand<strong>en</strong>t des nouvelles <strong>en</strong>arrivant côtoi<strong>en</strong>t les nouveaux v<strong>en</strong>us.L’après-midi, tables et chaises de la grandesalle sont ramassées pour laisser laplace aux ateliers qui se ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t principalem<strong>en</strong>tautour du livre. En soirée, lelieu s’anime au gré de la programmationJeux.Le Petit Ney est un café littéraire populaireanimé par les habitants d’un quartier s<strong>en</strong>sibleet <strong>en</strong>clavé du 18 e arrondissem<strong>en</strong>t de Paris.DRdes spectacles et Le Petit Ney s’appar<strong>en</strong>teà un café-concert, fréqu<strong>en</strong>té par un publicparisi<strong>en</strong> et francili<strong>en</strong> diversifié. Ici pasd’alcool, mais de dél<strong>ici</strong>eux jus de fruitsbio et autres produits du commerce équitablesont servis.Créer des li<strong>en</strong>set valoriser le quartierC’est <strong>en</strong> 1994 que des habitants duquartier de la Porte de Montmartre décid<strong>en</strong>tde se regrouper pour créer un journalde leur quartier. Ils fond<strong>en</strong>t une associationloi 1901 <strong>en</strong> Octobre et le 1 er numérodu Petit Ney paraît <strong>en</strong> Novembre. C’estRepas à thème.alors un moy<strong>en</strong> pour les initiateurs de neplus seulem<strong>en</strong>t habiter un quartier sans àpeine connaître leurs voisins mais de sel’approprier et de le valoriser, lui et seshabitants. Avec la volonté de tisser duli<strong>en</strong>, ils mis<strong>en</strong>t sur l’intellig<strong>en</strong>ce des g<strong>en</strong>sdu coin pour créer une vie de quartier.L’objectif est aussi de casser cette fractureurbaine symbolisée par «l’autoroute» queconstitue le boulevard Ney.Etre valorisé, le quartier <strong>en</strong> a bi<strong>en</strong>besoin, car tout semble converger pourlaisser croire à ses habitants qu’ils neserai<strong>en</strong>t qu’une sorte de citoy<strong>en</strong>s dedeuxième zone <strong>en</strong> marge de la capitalederrière le boulevard des Maréchaux.Ils sont donc une petite dizaine à refusercette logique avec la ferme int<strong>en</strong>tiond’aller à la r<strong>en</strong>contre des g<strong>en</strong>s du quartieret de leur donner la parole, <strong>en</strong> toute liberté,dans un journal : Le Petit Ney. Il estalors v<strong>en</strong>du 2 francs sur le marché et lesdiscussions fus<strong>en</strong>t. Cela donne une visibilitéimportante à la démarche, l’arg<strong>en</strong>t dela v<strong>en</strong>te servant à payer l’imprimeur.Une démarche indép<strong>en</strong>dante, culturelleet sociale qui trouve de l’écho dans lequartier et qui, déjà, intrigue, questionneet parfois effraie certains acteurs locaux.Aujourd’hui, le journal n’est plus l’objetprincipal de l’association mais il resteun élém<strong>en</strong>t visible et fondateur. « Fairece journal nous a permis de connaîtr<strong>en</strong>otre quartier et de r<strong>en</strong>contrer les g<strong>en</strong>s »,explique Philippe Durand, un des fondateursrécemm<strong>en</strong>t salarié au Petit Ney.La bataille pourl’ouverture d’un lieuEn 1995, la Mairie de Paris intègre lequartier dans les projets de sa politique deSILENCE N°34122Décembre 2006


et populaire parisi<strong>en</strong>DRDRDRDessins.la ville. Cep<strong>en</strong>dant, le manque deréflexion autour du développem<strong>en</strong>t cultureldu quartier est flagrant. Lesmembres de l’association Le Petit Ney propos<strong>en</strong>talors d’y ouvrir un café littéraire,lieu de r<strong>en</strong>contres, d’animation sociale etculturelle locale.Un café littéraire, joli pied de «Ney»à ceux, historiquem<strong>en</strong>t prestigieux, de labutte Montmartre. Et déjà, le termecomme la démarche surpr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t voirechoqu<strong>en</strong>t. Un café littéraire dans un quartierpopulaire ? Des habitants qui veul<strong>en</strong>t,non seulem<strong>en</strong>t le créer eux-mêmes, maisaussi le gérer de façon indép<strong>en</strong>dante ?Cela fait beaucoup à avaler pour certains…Les pouvoirs publics ne répond<strong>en</strong>td’abord pas aux soll<strong>ici</strong>tations d’ouvertured’un lieu. Mais il <strong>en</strong> faut plus pourdécourager l’équipe du Petit Ney qui organiseun petit harcèlem<strong>en</strong>t téléphoniquehebdomadaire au bureau de la députée dela circonscription. Et cela finira par porterses fruits d’autant plus que le journal estde plus <strong>en</strong> plus lu et que l’associationmultiplie l’organisation de manifs etd’événem<strong>en</strong>ts culturels locaux. Le PetitNey est déjà un acteur local qu’il est dev<strong>en</strong>uimpossible d’occulter. Aux mun<strong>ici</strong>palesde juin 1995, la quasi-totalité desmairies d’arrondissem<strong>en</strong>t parisi<strong>en</strong>nespasse à gauche. L’année d’après, 66 associationslocales se réuniss<strong>en</strong>t et interpell<strong>en</strong>tJean Tibéri, maire de Paris, sur lapolitique de la ville. Elles lui rappell<strong>en</strong>tqu’il serait temps de mettre <strong>en</strong>fin <strong>en</strong> placeses beaux principes et de pallier notamm<strong>en</strong>tle manque d’espace pour la culturedémocratique à Paris. Le Petit Ney est unedes locomotives de ce mouvem<strong>en</strong>t. Savolonté d’indép<strong>en</strong>dance et son refus d’accepterles compromis que lui suggère laville de Paris n’ont pas fini de déranger.Un lieu culturelde proximité p<strong>en</strong>sé,créé et géré par leshabitants du quartierEn Novembre 1998, l’autorisationd’ouvrir le lieu et les subv<strong>en</strong>tions sont<strong>en</strong>fin reçues. «Les pouvoirs publics necroyai<strong>en</strong>t pas trop à sa réussite et p<strong>en</strong>sai<strong>en</strong>tgagner leur tranquillité <strong>en</strong> cédantcette possibilité», explique PhilippeDurand. En mars 1999, comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t lestravaux avec une <strong>en</strong>treprise d’insertion,une expéri<strong>en</strong>ce intéressante mais pas toujourssimple à gérer d’autant que les <strong>en</strong>cadrantsn’étai<strong>en</strong>t pas à la hauteur.Les militants du Petit Ney appr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t,<strong>en</strong> grande partie sur le tas et au fil desexpéri<strong>en</strong>ces, la gestion associative.Cep<strong>en</strong>dant, ils sont quelques anci<strong>en</strong>sintermitt<strong>en</strong>ts du spectacle à connaître desficelles et à avoir des contacts ce qui permetà l’association de lancer rapidem<strong>en</strong>tune programmation culturelle pour lesv<strong>en</strong>dredis et samedis soirs.Régulièrem<strong>en</strong>t, des habitants <strong>en</strong> difficultédu quartier franchiss<strong>en</strong>t la porte del’association pour demander de l’aide(logem<strong>en</strong>t, garde d’<strong>en</strong>fants…). L’accueilest assuré à tour de rôle par les sept salariés.Ils conseill<strong>en</strong>t et ori<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les g<strong>en</strong>svers les personnes et instances compét<strong>en</strong>tescar le Petit Ney n’est pas un c<strong>en</strong>tresocial même s’il permet de créer du li<strong>en</strong>localem<strong>en</strong>t.Dans le quartier, point de mixitésociale ni ethnique. La population est globalem<strong>en</strong>tpauvre et d’origine étrangère. Etc’est <strong>en</strong> grande partie elle qui fait vivre lePetit Ney. L’<strong>en</strong>semble des membres duConseil d’Administration et cinq des septsalariés de l’association habit<strong>en</strong>t le quartier.La proximité a aussi ses inconvéni<strong>en</strong>ts: <strong>en</strong> cas de difficulté interne, toutle pâté de maisons est au courant...ambiance village.A l’<strong>en</strong>trée du café, une boîte à projetsà disposition des g<strong>en</strong>s du quartier estbi<strong>en</strong> alim<strong>en</strong>tée.Ainsi, <strong>en</strong> 2004, Thierry, gardi<strong>en</strong> d’immeubled’une cinquantaine d’années etélu vert, est v<strong>en</strong>u proposer un projet théâtralau Petit Ney sur la mémoire du quartier.D’autres voisins et la Compagnie dethéâtre Les Toupies se sont greffés au projet.Avec des perman<strong>en</strong>ts de l’association,ils ont interrogé les vieux habitants surleur vie au quartier dans leur jeunesse.Leurs témoignages ont été mis <strong>en</strong> scène etinterprétés dans les cours d’immeublespar des <strong>en</strong>fants du quartier lors d’un spec-SILENCE N°34123Décembre 2006


Alternatives à ParisDRDRMarie AnnDécoration du rideau de fer.DRSpectacle.tacle intitulé Mémoire de quartier - j’ai 10ans. Dans ces mêmes cours d’immeubles,étai<strong>en</strong>t exposées <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce devieilles photos du quartier apportées parles habitants, sélectionnées et agrandies.Ces expositions ont provoquées des r<strong>en</strong>contreset des échanges notamm<strong>en</strong>t avecles jeunes qui « t<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t les murs ».Quand l’exposition a pris fin quatre moisplus tard, et contrairem<strong>en</strong>t à ce que prét<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>tles mauvaises langues, pas uneseule photo n’avait disparu ou n’avait étéabîmée.Dans une démarche similaire, grâce àun financem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> et toujours surle thème du recueil de souv<strong>en</strong>irs fut organisécette année du théâtre <strong>en</strong> appartem<strong>en</strong>t.L’atelier de lecture aux bébés, qui seti<strong>en</strong>t deux fois par semaine au Petit Neydans l’espace ludothèque, est égalem<strong>en</strong>tparti de la volonté d’une <strong>en</strong>seignante duquartier à la retraite. Idem pour l’ateliercouture et stylisme à partir de la recup’.Ainsi, les ateliers du Petit Ney, gratuitsaprès adhésion à l’association, sont pour laplupart proposés, animés et fréqu<strong>en</strong>tés pardes habitants du quartier selon leurs possibilitéset les <strong>en</strong>vies des uns et des autres.Ils favoris<strong>en</strong>t l’appr<strong>en</strong>tissage dans uncadre convivial et l’échange de savoirsporté par ces habitants qui ont trouvé auPetit Ney un lieu pour s’investir et dev<strong>en</strong>iracteurs de la vie du quartier.Les réunions m<strong>en</strong>suelles du comité derédaction du journal Le Petit Ney sontaussi ouvertes.L’animation sociale et culturelleautour du livre et de l’écrit se traduit aussipar des ateliers réguliers de lecture pourles ados. Qu’ils pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t plaisir à lire estl’objectif numéro un. Chaque mardi, unatelier d’écriture est animé par l’écrivainPatrick Arduise. Atelier dont sont issusparfois les textes lus lors des soirées delectures partagées ouvertes à tous une foispar mois. L’atelier cuisine, lui, permet depapoter <strong>en</strong> appr<strong>en</strong>ant la recette de nouveauxplats v<strong>en</strong>ant des quatre coins dumonde. Certains ateliers pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t dutemps à démarrer mais le bouche-à-oreillefonctionne bi<strong>en</strong>.Le Petit Ney,poil à gratterpolitique localTroc au livre.Spectacle.«Chacun pr<strong>en</strong>d la liberté qu’il s’autorise»,insiste Philippe Durand. Et Le PetitNey, ne se gêne pas pour dire ce qu’ilp<strong>en</strong>se, pr<strong>en</strong>dre parti et s’<strong>en</strong>gager concrètem<strong>en</strong>tlors d’événem<strong>en</strong>ts locaux. Eneffet, <strong>en</strong> dehors de ses activités et ateliersautour du livre, Le Petit Ney s’<strong>en</strong>gageponctuellem<strong>en</strong>t, de façon plus ou moinsformelle, par le biais du journal ou d’actionsplus directes. Très attachée à sonindép<strong>en</strong>dance, l’association ne s’autoc<strong>en</strong>surepas pour plaire à ses part<strong>en</strong>aires.Ainsi, lors de la saison 2003-2004, LePetit Ney a accueilli une fois par mois unCafé social. L’association 7,8,9 y a préparéles Etats généraux du Social qui ont eulieu <strong>en</strong> octobre 2004. La dernière r<strong>en</strong>contredu Café social a été consacrée àl’économie Sociale et Solidaire. Suite àcela, Le Petit Ney a créé au sein du quartierune Cigales (Club d’investisseurspour une gestion alternative et locale del’épargne solidaire). Pour l’instant, cetteCigales a part<strong>ici</strong>pé au financem<strong>en</strong>t d’uncafé équitable au sein d’une pénichethéâtre-concertet d’une société qui fournitdu matériel de bureau recyclé et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal.Elle a aussi part<strong>ici</strong>pé aurachat d’un logem<strong>en</strong>t pour l’associationSolidarité nouvelle pour le logem<strong>en</strong>t – quimet à disposition pour une durée d’occupationlimitée un logem<strong>en</strong>t d’insertion etaccompagne les personnes locataires afinde leur permettre de s’insérer dans la vielocale et d’accéder à un logem<strong>en</strong>t durable.En 2005, Le Petit Ney a ouvert sesportes au Comité de déf<strong>en</strong>se des jardinsouvriers m<strong>en</strong>acés de Saint-Ou<strong>en</strong>. Dans labataille gagnée contre la délocalisation dela Poste du quartier, qui paraissait acquised’avance, l’association a aussi fourréactivem<strong>en</strong>t son nez. En avril 2006, elle apart<strong>ici</strong>pé à une mobilisation de souti<strong>en</strong> àdeux familles colombi<strong>en</strong>nes du quartierm<strong>en</strong>acées d’expulsion. Aujourd’hui, ellessont toutes les deux sorties d’affaire.Récemm<strong>en</strong>t et de façon exceptionnelle, LePetit Ney a accueilli <strong>en</strong> urg<strong>en</strong>ce dans seslocaux une famille africaine <strong>en</strong> difficultéet l’a accompagnée dans ses démarches derelogem<strong>en</strong>t. En octobre 2006, l’associationa t<strong>en</strong>u un des bureaux de vote pourle scrutin sur le droit de vote et d’éligibilitédes étrangers aux élections locales.Le Petit Ney est aussi <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avecd’autres associations locales. Et récemm<strong>en</strong>t,il a adhéré au collectif desAssociations loi 1901 <strong>en</strong> danger (créé <strong>en</strong>2003) face aux baisses des subv<strong>en</strong>tions.Même si le lieu a plutôt une connotationféminine, hommes, femmes et<strong>en</strong>fants du quartier de la Porte deMontmartre s’y retrouv<strong>en</strong>t et inv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t,<strong>en</strong>semble, une vie et des valeurs collectivesà leur échelle, celle du quartier. Lalumière qui brille au Petit Ney et quirayonne sur le quartier n’est décidém<strong>en</strong>tpas près de s’éteindre.Camille Clochon ■Le Petit Ney, 10, av<strong>en</strong>ue de la Porte Montmartre,75018 Paris, tél : 01 42 62 00 00,lepetitney@free.frSILENCE N°341 24Décembre 2006


La petite RocketteLa petite Rockette est un squat situé dans le 11 e populaire à Paris :un véritable laboratoire expérim<strong>en</strong>tal, alternatif, social et culturel.P-E-Weck 1D photoUne grande porte, jolim<strong>en</strong>t décoréeest ouverte du mardi au samedi.En <strong>en</strong>trant on découvre un lieuimm<strong>en</strong>se. A gauche : l’accueil où deux outrois jeunes hommes discut<strong>en</strong>t autourd’un ordinateur et s’interromp<strong>en</strong>t volontierspour s’intéresser aux arrivants. Adroite : une grande pièce dont les murssont recouverts de tableaux, c’est la salled’expos. En face un hall ,dans lequel on ale droit de se regrouper à plus de trois,donne sur la cour intérieure. Un grandescalier lumineux, souv<strong>en</strong>t utilisé pourexposer des œuvres, nous mène au premierétage. Et là une bibliothèque, deschambres-ateliers et le sleeping quiaccueille provisoirem<strong>en</strong>t des personnessans dom<strong>ici</strong>le. Au deuxième, une salled’informatique, deux grandes salles d’activitéset des lieux de stockage de matériaux.Près de 2 000 m 2 , un lieu imm<strong>en</strong>sedans l’est parisi<strong>en</strong> où s’inv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t, au jourle jour et au gré des <strong>en</strong>vies de ses habitants,des alternatives de vie, artistiques,sociales et culturelles.Ouvrir le squatet lancer la dynamique« C’est moi qui ai ouvert <strong>ici</strong> »,explique fièrem<strong>en</strong>t Jo. « Et moi je suisv<strong>en</strong>u avec des potes le deuxième jourpour apporter du souti<strong>en</strong> », continueOury. C’était il y a un an, un jour d’octobre2005, Jo, Oury et leurs copainsdébarquai<strong>en</strong>t dans l’anci<strong>en</strong>ne annexe dela prison de la Bastille dev<strong>en</strong>ue un c<strong>en</strong>trede formation des inspecteurs des impôtset de la répression des fraudes. Le lieu,désert, était <strong>en</strong> fort bon état : l’eau etl’ électr<strong>ici</strong>té toujours branchées. Ils sontplusieurs à v<strong>en</strong>ir de différ<strong>en</strong>ts squats parisi<strong>en</strong>s,m<strong>en</strong>acés de fermeture, comme le17 e Parallèle à la porte de Clichy ou l’annexe44 à Bagnolet. Le lieu se remplit peuà peu, des t<strong>en</strong>sions naiss<strong>en</strong>t. Certains part<strong>en</strong>t,d’autres arriv<strong>en</strong>t. Et peu à peu lesobjectifs du lieu se précis<strong>en</strong>t. Il s’agitd’abord d’avoir un logem<strong>en</strong>t et de partagerune expéri<strong>en</strong>ce de vie communautaireautogérée. Ensuite, « c’est de l’espacequ’on voulait pour organiser des activitéssociales et culturelles » explique Ouryqui s’insurge volontiers contre « l’uniformisationambiante ». Récupérer unlieu vide pour <strong>en</strong> faire un espace de libertéest un moy<strong>en</strong> au service d’unedémarche qu’ils qualifi<strong>en</strong>t eux-mêmes« d’humaniste. »Et un an plus tard ...Un bon groupe d’artistes et d’associatifsavec des projets et des <strong>en</strong>vies plein latête anim<strong>en</strong>t le lieu. La Petite Rockette estavant tout une zone de travail et d’accueilpour les artistes. Certains y viv<strong>en</strong>t et ytravaill<strong>en</strong>t comme R<strong>en</strong>ald qui réalise despeintures sur matières plastiques.D’autres y habit<strong>en</strong>t et part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t au fonctionnem<strong>en</strong>tde la maison, c’est le cas deJ-C, la vingtaine, animateur à Montreuil.Chacun apporte des savoir-faire. Vernissageset soirées-cabaret, ouvertes àtous, ponctu<strong>en</strong>t régulièrem<strong>en</strong>t la vie dusquat. Le programme des activités de l’an-SILENCE N°34125Décembre 2006


Alternatives à ParisDRnée est fraîchem<strong>en</strong>t imprimé : cours dethéâtre, de jonglage, d’arts martiaux etmême d’informatique pour le troisièmeâge. Le mercredi, les ateliers marionnettes,jeux de théâtre et «l’art C ludique»sont réservés aux <strong>en</strong>fants. Construire unrobot à partir de récup’ est aussi dans leurscordes. Et à <strong>en</strong>viron 4 € la séance, lescours et ateliers ont un franc succès.La gestion financière du lieu reposesur un principe simple : 1 € par heure etpar personne est demandé pour disposerd’un espace. Ainsi une somme d’arg<strong>en</strong>t estrécoltée quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t. Une partie sertà acheter la nourriture du soir, une autreest consacrée aux frais d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>, au nettoyageet aux travaux. Les tâches ménagèress’effectu<strong>en</strong>t de façon autogérée avecdeux responsables par semaine. Et celasemble bi<strong>en</strong> fonctionner à <strong>en</strong> croire lapropreté du lieu. « Ici les fêtes sont maîtrisées,on ne peut pas poser trop de son àcause des voisins », précise Joss peintreet mus<strong>ici</strong><strong>en</strong> qui vit au squat. Une fois parsemaine, la dizaine d’habitants perman<strong>en</strong>tsse regroupe pour une réunion formelle.Et «chaque soir on se fait unebonne bouffe tous <strong>en</strong>semble», expliqueOury. Un sleeping a été organisé : deuxchambres, pour accueillir des personnes «<strong>en</strong> galère ». Et, deux mois après l’ouverturedu lieu, une ant<strong>en</strong>ne de Médecins duMonde s’est installée au squat. Ainsi desprofessionnels (un médecin, une psychologueet une assistante sociale) sont làpour pr<strong>en</strong>dre le relais.«Ouvertures», c’est le nom de la prochaineexpo prévue à la Petite Rockette.C’est aussi une référ<strong>en</strong>ce à la volontéqu’ont les squatters de s’ouvrir sur l’extérieur,de se mêler aux g<strong>en</strong>s du quartier. «Bonnes » sont les relations qu’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>tla Petite Rockette avec les élus mun<strong>ici</strong>pauxqui sont «à l’écoute». Régulièrem<strong>en</strong>t,les Verts du 11 e , qui souti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t leprojet, se réuniss<strong>en</strong>t au squat. Desfemmes d’un jardin partagé du coin vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>taussi pour soigner les plantes de lacour intérieure malheureusem<strong>en</strong>t troppeu éclairée.«Et comme on fait le même boulot, aufond, ça explique que la Mairie s’intéressesérieusem<strong>en</strong>t à nous», conclut Oury, unelettre de l’adjoint du maire à la main.Pér<strong>en</strong>niser le lieu ? Pourquoi pas, maispour les conditions il faudra s’arranger.Et pour que les espaces de liberté semultipli<strong>en</strong>t à Paris comme ailleurs, laPetite Rockette proposera bi<strong>en</strong>tôt uncours d’ouverture de squat...à bon <strong>en</strong>t<strong>en</strong>deur.Camille Clochon ■La Petite Rockette, 6, rue Saint-Maur, 75011 Paris,tél : 01 43 67 66 34, squattoujours@free.frOlivier Aubert - 1D photoOlivier Aubert - 1D photoSILENCE N°34126Décembre 2006


DRLes Petits vélos de MauriceA la boutique des Petits vélos de Maurice, ce sont des personneshandicapées qui travaill<strong>en</strong>t pour que roul<strong>en</strong>t les vélos des parisi<strong>en</strong>set que l’air soit plus respirable dans la capitale.Avec sa couleur orange, ses grandesbaies vitrées et son joli logo, on nepeut pas la louper la boutique desPetits vélos de Maurice, boulevard Voltairedans le 11 e arrondissem<strong>en</strong>t de Paris,même sous la grisaille d’un matin d’automne.En <strong>en</strong>trant, on découvre des vélosà droite, à gauche, <strong>en</strong> l’air... des vélosneufs à l’<strong>en</strong>droit et des vélos à réparer àl’<strong>en</strong>vers mais aussi toutes sortes d’accessoirescyclistes. A première vue, ri<strong>en</strong> nesemble différ<strong>en</strong>cier la boutique d’autresdu même g<strong>en</strong>re à Paris. Mais <strong>ici</strong> les réparateursde vélos sont des personnes handicapéesphysiques et/ou m<strong>en</strong>tales issuesd’un Etablissem<strong>en</strong>t et service d’aide par letravail. Devant le comptoir, à gauche,deux chaises pour se poser cinq ou quinzeminutes, le temps d’une mini-réparationou d’une bonne discussion. Maisdéjà le téléphone sonne et les cli<strong>en</strong>tsse succèd<strong>en</strong>t. La journée comm<strong>en</strong>ce surles chapeaux de roues et promet d’être, cemercredi, comme les autres jours de lasemaine, à la boutique, bi<strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>tée.Une belle idée,un succès rapideLe projet est né, à la veille de l’an2000, à partir du mémoire d’un moniteurd’un Etablissem<strong>en</strong>t et service d’aide par letravail (ESAT) et d’une réflexion de l’équipe.L’objectif est triple. D’abord social :réinsérer socialem<strong>en</strong>t et professionnellem<strong>en</strong>tdes personnes handicapées. Ensuitevi<strong>en</strong>t la dim<strong>en</strong>sion écologique : réparer etpromouvoir l’usage des vélos à Paris.Enfin, l’<strong>en</strong>treprise se veut économiquem<strong>en</strong>tviable et v<strong>en</strong>dre des services de qualité<strong>en</strong> r<strong>en</strong>ouant avec une convivialité tantréclamée par les Parisi<strong>en</strong>s. Un cocktaildétonnant et une gestion qui, du coup,n’est pas des plus simples. Concilier r<strong>en</strong>tabilitééconomique et travail social ne vapas de soi. Mais c’est le pari qu’ils ontdécidé de relever.Mais, au fait qui est Maurice ? Laboutique est une ext<strong>en</strong>sion de l’ESATMaurice-Pilod situé égalem<strong>en</strong>t dans le11 e arrondissem<strong>en</strong>t et accueillant 94 travailleurs.Pour ouvrir ce lieu aux normesd’accueil de personnes handicapées,l’équipe soll<strong>ici</strong>te les subv<strong>en</strong>tions de laDDASS de Paris et le Conseil régionald’Ile-de-France. Les jolis logos de la vitrinesont alors gracieusem<strong>en</strong>t réalisés parle Collectif de graphistes indép<strong>en</strong>dants(1) Collectif sur le toit, 18, rue Beccaria, 75012 Paris,tél : 01 43 41 72 15.SILENCE N°34127Décembre 2006


Alternatives à ParisDRSur le toit, séduit par la démarche (1).L’<strong>en</strong>seigne est réalisée par l’atelier artsplastiques de l’ESAT. La boutique estinaugurée début octobre 2004. Et lebouche à oreille va bon train. Il fonctionned’ailleurs tellem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> que l’équipedes Petits vélos de Maurice est rapidem<strong>en</strong>tvictime du succès de la boutique.Redéfinir les prioritésL’accroissem<strong>en</strong>t rapide de la demandegénère du stress et des horaires à rallonge,la situation devi<strong>en</strong>t vite insout<strong>en</strong>ablepour tous. D’autant que le bi<strong>en</strong>-être de lapersonne handicapée est <strong>ici</strong> l’objectifnuméro un. «On ne pouvait plus assurercorrectem<strong>en</strong>t notre rôle d’<strong>en</strong>cadrant tellem<strong>en</strong>tla demande était importante»,explique Khaled. Pour y remédier, leshoraires d’ouverture sont restreints etdavantage de temps est consacré à l’accompagnem<strong>en</strong>tdes personnes handicapées.Le nombre de réparations par jourest aussi limité. Pour dés<strong>en</strong>gorger la boutique,une annexe appelée «L’atelier desPetits vélos de Maurice» est ouverte débutseptembre 2006, à seulem<strong>en</strong>t quelques minutes<strong>en</strong> vélo. Ainsi les choses sont plusclaires : la boutique est dev<strong>en</strong>ue la vitrinede l’action réservée à la v<strong>en</strong>te de vélos etde pièces, aux conseils, aux servicesrapides (moins de 15 minutes), à la préparationdes vélos neufs et aux servicesd’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> des vélos v<strong>en</strong>dus <strong>ici</strong>. Elle est<strong>en</strong>cadrée par Khaled et Matthias, diplômésde l’Institut national du cycle et dumotocycle qui ont, aussi, suivis une formationde moniteur. A l’atelier, aucontraire, les plus grosses réparations etles révisions sont réalisées plus tranquillem<strong>en</strong>t.Chaque matin, p<strong>en</strong>dant deuxheures, les moniteurs Cédric et Olivierdisp<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t aux dix travailleurs de l’atelierune formation théorique <strong>en</strong> utilisant desoutils de médiation cognitive tels que desvidéo projecteurs par exemple. Et unejournée par semaine pour souffler un peu,l’ESAT leur propose des activités de souti<strong>en</strong>(théâtre, arts martiaux, musique...)durant lesquelles ils sont rémunérées car :« les activités sont, comme le travail, unmoy<strong>en</strong> d’épanouissem<strong>en</strong>t de la personne »explique Luc Dahan, le directeur del’ESAT. Usagers, c’est ainsi que sont nomméesles personnes handicapéesaccueillies <strong>en</strong> ESAT car elles ne sont passalariées mais placées administrativem<strong>en</strong>t.Cep<strong>en</strong>dant, elles touch<strong>en</strong>t une rémunérationversée conjointem<strong>en</strong>t par l’ESAT (àhauteur de 16% aux Petits Vélos deMaurice au lieu des 5% minimum imposéspar la loi), par le Ministère du Travail etpar la caisse d’allocation familiale.Part<strong>en</strong>ariats et projetsLes principaux cli<strong>en</strong>ts des Petits vélosde Maurice sont les parisi<strong>en</strong>s qui y trouv<strong>en</strong>tun service de qualité bon marché. Lehandicap n’est jamais mis <strong>en</strong> avant pourfaire de la pub.Depuis quelques mois, la Poste desHauts-de-Seine et l’ESAT travaill<strong>en</strong>t maindans la main. Pour les Petits vélos deMaurice, il s’agit, dans une démarche écologique,de recycler les vélos de la Postearrivés <strong>en</strong> bout de course <strong>en</strong> récupérantdes pièces et d’assurer l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> descycles <strong>en</strong> service. Et quand la Mairie deParis se décidera à multiplier les pistescyclables et les parcs à vélos dans la villetout <strong>en</strong> s<strong>en</strong>sibilisant les Parisi<strong>en</strong>s, lesPetits vélos de Maurice seront là pour travailleravec elle. Un part<strong>en</strong>ariat est <strong>en</strong>att<strong>en</strong>te depuis maint<strong>en</strong>ant trois ans : lesvélos des fonctionnaires de la ville deParis se feront peut-être prochainem<strong>en</strong>trequinquer à l’annexe des Petits vélos.Les Petits vélos de Maurice est le seulétablissem<strong>en</strong>t de ce type <strong>en</strong> France. Leslourdes contraintes, parfois paradoxales,qui pès<strong>en</strong>t sur ses épaules ne lui ont pas<strong>en</strong>core permis d’atteindre l’équilibre budgétaire.Cep<strong>en</strong>dant l’équipe des Petitsvélos de Maurice met du cœur à l’ouvragepour stabiliser l’activité et améliorer sespoints faibles car tout est allé très oupeut-être même trop vite.Aux Petits vélos de Maurice, ladémarche sociale se veut au service del’écologie ; et que ça roule !Camille Clochon ■Les Petits vélos de Maurice,139, boulevard Voltaire, 75011 Paris,tél : 01 44 93 79 84, lespetitsvelos@wanadoo.fr.DRBois tropicalLe label FSCinsuffisantEn 1993, le WWF et quelques autresgroupes écologistes lanc<strong>en</strong>t le labelFSC (Forest Stewardship council) qui seveut une alternative au boycott du boistropical. Ce label garantirait une exploitationraisonnable de la forêt et notamm<strong>en</strong>tla replantation des arbres coupés.A l’époque, Sil<strong>en</strong>ce avait répercuté lesprotestations d’autres associations,notamm<strong>en</strong>t de celles qui se préoccup<strong>en</strong>tdu sort des peuples indigènes. Ces associationsexpliquai<strong>en</strong>t qu’humainem<strong>en</strong>tlaisser <strong>en</strong>trer les grandes compagniesforestières dans les forêts primaires étaitun ethnocide et que la replantation nechange ri<strong>en</strong> à la question. D’autres associationsécologistes rappelai<strong>en</strong>t déjà àl’époque que ce g<strong>en</strong>re de label ne garantitri<strong>en</strong> du tout puisque l’homme n’aabsolum<strong>en</strong>t pas la possibilité de restaurerun écosystème détruit, une forêt n’étantpas un alignem<strong>en</strong>t d’arbres, mais un systèmecomplexe de relations <strong>en</strong>tre arbres,autres végétaux, animaux, voire humains.Le WWF qui, rappelons-le, accepte lesdons d’<strong>en</strong>treprises et <strong>en</strong> a même desreprés<strong>en</strong>tants dans son conseil d’administration,a néanmoins continué à fairela promotion de ce label.Aujourd’hui, différ<strong>en</strong>tes études montr<strong>en</strong>tque le label a profité aux <strong>en</strong>treprises,que celles-ci se sont débrouillées pourcréer elles-mêmes leurs organismescertificateurs… et que sur le terrain,la forêt primaire disparaît toujoursà la même vitesse.Donc, la bonne démarche, c’est de ne pasacheter de bois tropical, avec ou sanslabel FSC.SILENCE N°34128Décembre 2006


Changem<strong>en</strong>t climatique■ Toujours plus vite. Les climatologues sont de plus <strong>en</strong> plus préoccupés.Chaque étude montre des résultats <strong>en</strong>core pires queprévu. Le suivi de la fonte de la calotte glaciaire du pôleindique que depuis les années 80, la perte a été d’<strong>en</strong>viron 30 %(on est passé de 8 millions de km2 à seulem<strong>en</strong>t 5,5),maisla perte <strong>en</strong>tre le seul été 2004 et l’été 2005 a été de 14 %.L’accélération est rapide. Alors que l’on parlait <strong>en</strong>core d’uneélévation globale de la température <strong>en</strong>tre 2 et 6°C d’<strong>ici</strong> 2100,certains climatologues p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t maint<strong>en</strong>ant qu’elle pourraitêtre bi<strong>en</strong> supérieure à 10°C.■ La Terre au plus chaud. Les climatologues, par le biais del’analyse de carottes glaciaires, connaiss<strong>en</strong>t avec précision lestempératures de la planète depuis des millénaires. Selon uneétude de l’Académie des sci<strong>en</strong>ces des Etats-Unis, parue finseptembre, depuis 2003, nous sommes au-dessus des moy<strong>en</strong>nesobservées depuis 12 000 ans et nous nous rapprochons destempératures records atteintes il y a un million d’années.Par comparaison, Homo sapi<strong>en</strong>s n’a que 400 000 anset notre agriculture 50 000 ans.■ Trou record dans la couche d’ozone. Selon l’ag<strong>en</strong>ce spatialeeuropé<strong>en</strong>ne, l’année 2006 a connu une déperdition recordde l’ozone <strong>en</strong> haute altitude. L’anci<strong>en</strong> record datait de 2000, date àlaquelle on espérait un retournem<strong>en</strong>t de situation avec la diminutiondes émissions de gaz destructeurs de la couche d’ozone (CFC utiliséscomme réfrigérants). Leur interdiction par le protocole de Montréaldepuis le 1 er janvier 1989 ne semble pas avoir eu d’effet suffisant.■ Méditerranée tropicale. Depuis quelques années, les sci<strong>en</strong>tifiquesobserv<strong>en</strong>t une modification progressive des espèces vivantes dans laMéditerranée. Entrées par le détroit de Gibraltar ou par le canal deSuez, on trouve de plus <strong>en</strong> plus d’espèces tropicales : augm<strong>en</strong>tation desespèces de méduses, barracudas, poissons-marteaux, rougets de la MerRouge, espèces multicolores des Antilles et de l’Afrique ori<strong>en</strong>tale…Il y a aussi des espèces plus petites comme la micro-algue Ostreopsisovata qui provoque de sérieuses démangeaisons cutanées, l’irritation desyeux, algue détectée jusqu’à Gênes cet été. Les températures élevées desmers Adriatique et Tyrrhéni<strong>en</strong>ne ont conduit le gouvernem<strong>en</strong>t itali<strong>en</strong>à mettre <strong>en</strong> place une commission sci<strong>en</strong>tifique qui pour le mom<strong>en</strong>tobserve le changem<strong>en</strong>t.■ Canard <strong>en</strong>vahissant. Tadorne casarca est un canard qui vit habituellem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> Asie c<strong>en</strong>trale et <strong>en</strong> Afrique du Nord. Avec le réchauffem<strong>en</strong>tclimatique, il s’est installé dans les lacs europé<strong>en</strong>s depuis le milieu desannées 90… et provoque une importante perturbation dans ces milieuxaquatiques : ses cris puissants — un rire nasillard — contribu<strong>en</strong>tà chasser les autres oiseaux.Environnem<strong>en</strong>tDégradation del’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tSelon le rapport 2006de l’Institut français de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,<strong>en</strong>tre 1993 et 2003,nous avons perdu 8,6% desarbres épars et des haies, 8%des landes et des alpages, 5,7%des prairies, 3,5% des culturespér<strong>en</strong>nes, 1% des zonesrocheuses et de l’eau. Celaa été remplacé par des surfacesagricoles (+0,4%), des bois(+3,9%), mais surtout des routeset des parkings (+10,7%), dessurfaces bâties (+15,8%) etdes surfaces artif<strong>ici</strong>elles diverses(chantiers, terrains vagues, zonesà l’abandon) (+21,1%). Leszones urbanisées consomm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>viron 60 000 hectares de pluschaque année. Une conséqu<strong>en</strong>cemesurable : le nombre d’oiseaux<strong>en</strong> France a baissé de 27% <strong>en</strong>quinze ans.Loi littoral<strong>en</strong> reculLa loi littoral protège les bordsde mer, mais aussi des lacs deplus de 1000 hectares (huit <strong>en</strong>France). Une situation qui gêneles maires qui veul<strong>en</strong>t faire del’arg<strong>en</strong>t dans l’immobilier. Le 23février dernier, Pierre Hérisson,député et maire de Sevrier, communeriveraine du lac d’Annecy,a fait adopter un am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>tpour que les élus riverains deslacs de montagne puiss<strong>en</strong>t n’appliquerque la loi Montagnemoins contraignante que la loi littoral.Un décret d’application decet am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t a été publié auJournal off<strong>ici</strong>el p<strong>en</strong>dant l’été etles Amis de la Terre ont lancé unappel pour éviter son applicationqui concrètem<strong>en</strong>t permet debétonner 6000 hectares <strong>en</strong> bordurede lacs. Amis de la TerreHaute-Savoie, 22, allée desVergers, 74600 Seynod,tél : 06 24 27 45 04.Sauvonsles forêtsalluvialesIl n’existe plus guère de forêtsprimaires <strong>en</strong> Europe… à l’exceptionnotable des ripisylves, lesforêts de bords d’eau. Elles prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tune biodiversité exceptionnelle,permett<strong>en</strong>t l’absorptiondes crues, représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t des corridorsécologiques et devrai<strong>en</strong>tbénéf<strong>ici</strong>er d’une très grand protection.Ce n’est pas toujours lecas et elles sont <strong>en</strong> régression,victimes de l’<strong>en</strong>diguem<strong>en</strong>t descours d’eau, de l’urbanisation etde l’agriculture int<strong>en</strong>sive. Lesassociations membres de France-Nature-Environnem<strong>en</strong>t anim<strong>en</strong>tactuellem<strong>en</strong>t une campagne pourdemander la préservation de cesespaces naturels. Une plaquettegratuite est diffusée par le réseauforêt de FNE. A compléter parSevesoAutres hypothèses…Michel Bernard m’a fort opportuném<strong>en</strong>t rappeléque Fabrice Nicolino avait m<strong>en</strong>é des investigationsautour de la décharge de Montchanin (1). MimmoPucciarelli, du C<strong>en</strong>tre de ressources sur les alternativessociales à Lyon, m’a aimablem<strong>en</strong>t transmis le dossier <strong>en</strong>six volets, paru dans Politis (2). Pour le journaliste,qui collabore désormais au magazine Terre sauvage, lesquarante et un fûts évacués, le 10 septembre 1982, desparages de l’usine ICMESA à Meda (3), avai<strong>en</strong>t été<strong>en</strong>fouis, le 4 novembre 1982, dans une couche d’argile sur le site deSaône-et-Loire (4), non loin de l’alvéole où repos<strong>en</strong>t maints autres cont<strong>en</strong>eurssuspects. Mannesmann Italiana avait conclu un contrat avec laGivaudan, dont dép<strong>en</strong>dait la fabrique vétuste, puis convint d’un deal desous-traitance avec la Spelidec de Marseille. Bernard Paringaux, lepatron de cette société, avait confié au transporteur Trajora la mission detransférer la cargaison <strong>en</strong> Bourgogne. Arrêté,le 30 mars 1983, l’anci<strong>en</strong> militaire rompit le sil<strong>en</strong>ce, le 19 mai 1983.La découverte, à Anguilcourt-le-Sart (Aisne), de quarante et un autresrécipi<strong>en</strong>ts, dans l’abattoir désaffecté d’André Droy, boucher à la retraite,constituait donc le point d’orgue d’une sinistre mise <strong>en</strong> scène orchestréepar les autorités françaises de concert avec la multinationaleHoffmann–La Roche. Ce chargem<strong>en</strong>t-là, qui finira dans le four à hautetempérature de Ciba-Geigy à Kleinhüning<strong>en</strong> près de Bâle, provi<strong>en</strong>draitdu dépôt clandestin du courtier susnommé, à Saint-Qu<strong>en</strong>tin.DRDans son reportage, «Seveso.41Giftfässer im Heu», diffusé le 29 août2006 sur la chaîne WestdeutscherRundfunk, Michael Gramberg corroborela thèse de la falsification. Une disséminationde l’<strong>en</strong>semble des matériauxcontaminés suite à la catastrophedu 10 juillet 1976 semble très plausible.Certains recoupem<strong>en</strong>ts laiss<strong>en</strong>t apparaîtreque des détritus aurai<strong>en</strong>t abouti sur ladécharge géante de Schönberg <strong>en</strong> RDA.Par ailleurs, d’aucuns prét<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t que lesfameux 41 tonneaux aurai<strong>en</strong>t transité,avec 450 autres, sous l’égide d’Orazio Duvia, le boss de l’<strong>en</strong>trepriseCont<strong>en</strong>itori & Trasporti, par le dépotoir de Pitelli <strong>en</strong> Ligurie. Un cargoaurait aussi embarqué dans le port de La Spezia (Golfe de Gênes) du fretsevesi<strong>en</strong> pour l’acheminer vers la Somalie, une des contrées d’Afriqueori<strong>en</strong>tale servant dans les années 80 de poubelle pour les déchets hautem<strong>en</strong>ttoxiques déversés par les pays du Nord. La cité ligure possède unebase navale ainsi que le plus important ars<strong>en</strong>al d’Italie. Les trafiquantsinternationaux y ont trouvé un point de jonction idéal. R<strong>en</strong>é Hamm(1) Le 25 mars 1983, Jacqueline D<strong>en</strong>is-Lempereur avait dans un papier pourSci<strong>en</strong>ce et Vie, rédigé avec Katia Kanas de Gre<strong>en</strong>pace, posé la question :«Où est la dioxine?».(2) Editions des 14 et 21 décembre 1989, 4 janvier, 1 er février, 15 mars et 12 avril1990.(3) Cf. mon article, «Seveso sans fin ?», dans Sil<strong>en</strong>ce d’octobre 2006.(4) Fermé off<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t, le 20 octobre 1989.SILENCE N°341 Décembre 200629


DRune affiche et des brochures.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : France Nature-Environnem<strong>en</strong>t, Réseau Forêt,Maison de la Nature, 11, rueJauvion, 87000 Limoges,fax : 05 55 39 61 75.DioxinesEnvironnem<strong>en</strong>t■ Ségolène Royal pour unmoratoire. Le 22 septembre,Ségolène Royal s’est prononcéepour un moratoire sur la constructionde nouveaux incinérateurs.C’est le temps des promesses !■ Lait maternel contaminé.La France compte 120 incinérateurs,l’une des principales sourcesde dioxine dans notre <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Alors que dans le lait commercialisé,la limite autorisée estde 3 picogrammes, la t<strong>en</strong>eurmoy<strong>en</strong>ne dans le lait maternel estdéjà de 15 picogrammes ! (étudede l’ADEME <strong>en</strong> l’an 2000). De làà faire un rapprochem<strong>en</strong>t avec lahausse vertigineuse du nombre decancers, bi<strong>en</strong> sûr ce serait erroné :il n’y a pas que la dioxine pournous tuer à petit feu.■ Lyon pollué par les PCB.Depuis le 14 septembre 2005, lapêche était interdite sur le Rhône,<strong>en</strong> amont de Lyon, les poissonsprés<strong>en</strong>tant un taux de PCB — unemolécule proche de la dioxine —supérieur aux normes autorisées.Le 25 septembre 2006, l’interdictiona été ét<strong>en</strong>due par la préfecturede région à l’<strong>en</strong>semble de l’agglomérationlyonnaise, de nouvellesanalyses montrant que la contaminationse déplace vers l’aval.Comme nous l’indiquions il y a unan, tout rapprochem<strong>en</strong>t avec l’usineTredi située dans l’Ain, <strong>en</strong>amont de la pollution, usine spécialiséedans la combustion desproduits toxiques… dont les PCB,ne serait qu’une pure spéculationde notre part.DRM O R V A NAcheterdes forêtsPour éviter l’<strong>en</strong>résinem<strong>en</strong>t et lescoupes rases dans les forêts duMorvan, déjà 150 personnes, originairesde toute l’Europe, ontacheté <strong>en</strong> commun une c<strong>en</strong>tained’hectares de forêts de feuillus.Pour cela, un groupem<strong>en</strong>t forestier— fonctionnant comme unesociété civile immobilière — a étémis <strong>en</strong> place <strong>en</strong> 2003, année oùpour la première fois le taux derésineux dans le Morvan a dépasséles 50 %. Ce projet a été lancépar l’association Autun MorvanEcologie. Cette société est alim<strong>en</strong>téepar des parts de 150 €.Chacun peut acquérir autant departs qu’il veut. Une part correspondactuellem<strong>en</strong>t à une moy<strong>en</strong>nede 25 m x 25 m de forêt. Pour <strong>en</strong>savoir plus : GFSFM, Mortaise,71540 Luc<strong>en</strong>ay-l’Eveque,tél : 03 85 82 65 23.I S È R ELoupsabattusLa préfecture a autorisé l’abattaged’un loup, début septembre,après l’attaque d’un troupeau.Manque de chance, deux loupsont été abattus simultaném<strong>en</strong>t.Cela fait quatre loups abattuslégalem<strong>en</strong>t dans le départem<strong>en</strong>t,auquel s’ajoute au moins quatreautres tués par braconnage.France nature <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tavait attaqué l’arrêté préfectoralquelques jours plus tôt, estimantque les conditions pour l’abattagedes loups n’étai<strong>en</strong>t pas réunies.En effet, la loi indique que l’abattag<strong>en</strong>e peut être décidé qu’aprèsque les autres moy<strong>en</strong>s de protectionai<strong>en</strong>t échoué. Or, il n’<strong>en</strong> étaitri<strong>en</strong> : des loups ont attaqué untroupeau, tuant 21 brebis… Maisle troupeau comportait plus de3500 bêtes dispersées sur troislieux, avec seulem<strong>en</strong>t deux chi<strong>en</strong>sde surveillance. La premièremesure à pr<strong>en</strong>dre aurait dû êtred’obliger les propriétaires à r<strong>en</strong>forcercette surveillance. FNErappelle qu’il existe pour cela dessubv<strong>en</strong>tions importantes. Lescomptages font état de 60à 120 loups prés<strong>en</strong>ts dans l’<strong>en</strong>sembledes Alpes françaises.FNE, 57, rue Cuvier,75231 Paris cedex 05,tél : 03 88 32 91 14(mission loup).SILENCE N°341 Décembre 200630■ La voiture, c’est la guerre !1,2 millions de morts <strong>en</strong> 2005,50 millions de blessés, un chiffre<strong>en</strong> hausse constante qui pourraitdoubler d’<strong>ici</strong> 2020, ce n’est pasle bilan d’une guerre — aucun<strong>en</strong>e fait autant de victimes —mais le bilan des accid<strong>en</strong>ts deTransports la route dans le monde.■ Ile-de-France : déplacem<strong>en</strong>ts<strong>en</strong> hausse. Entre 1999 et 2003,les déplacem<strong>en</strong>ts dom<strong>ici</strong>le-travailont augm<strong>en</strong>té de 13,5% <strong>en</strong> Ilede-France.3,7 millions de salariés, soit trois salariés sur quatre, ne travaill<strong>en</strong>tpas sur sa commune de résid<strong>en</strong>ce. 2,4 millions chang<strong>en</strong>t mêmede départem<strong>en</strong>t. En journée, Paris accueille 950 000 personnes supplém<strong>en</strong>taires.Même si un grand nombre de trajets se fait par les transportscollectifs, cela est à l’origine d’un quart des émissions des gazà effet de serre. Réduire les trajets est un <strong>en</strong>jeu important dans la luttecontre le réchauffem<strong>en</strong>t climatique, ce qui suppose une autre organisationdes villes.■ Paris : les automobiliques anonymes. Le 7 octobre, une cinquantainede cyclistes se sont donné r<strong>en</strong>dez-vous devant le Salon de l’automobilepour v<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> aide à ceux qui, dép<strong>en</strong>dants de la voiture, n’arriv<strong>en</strong>tpas à s’empêcher de v<strong>en</strong>ir perdre leur temps et leur arg<strong>en</strong>t dansde tels salons. Un questionnaire a été remis aux volontaires pour qu’ilsdétermin<strong>en</strong>t leur degré de dép<strong>en</strong>dance et pour leur donner des informationspour se sortir de cette maladie. La dép<strong>en</strong>dance à l’automobile,comme pour le tabac ou l’alcool, a de graves conséqu<strong>en</strong>ces sur la santéet peut <strong>en</strong>traîner des problèmes sociaux <strong>en</strong> absorbant une bonne partdu budget familial. Si vous aussi êtes accrocs à ce mode de transport,vous pouvez rejoindre les automobiliques anonymes, www.automobiliques-anonymes.info.■ Vélos : le casque est dangereux! Un psychologue de l’universitébritannique de Bath aéquipé un vélo d’un appareilmesurant automatiquem<strong>en</strong>tla distance à laquelle les voituresdépass<strong>en</strong>t le vélo et acomparé les distances selon quele cyclistes porte ou non uncasque : conclusion, sur 2500dépassem<strong>en</strong>ts, les voitures pass<strong>en</strong>tplus près du cycliste casquéde 8,5 cm <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne, augm<strong>en</strong>tantle risque de collision. LaNouvelle-Zélande a r<strong>en</strong>du le portdu casque obligatoire pour les cyclistes au nom de la sécurité.Une étude a montré que cela a eu un effet extrêmem<strong>en</strong>t négatif pourle vélo : le nombre de victimes d’accid<strong>en</strong>t est inchangé, alors que l<strong>en</strong>ombre de cyclistes a baissé de 30% du fait du refus de porter lecasque de certains. Cet échec s’explique de trois manières : pour lesnon-casqués, le vélo est soudain perçu comme plus dangereux, pour lescasqués, se croyant protégés, ils pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t plus de risques, pour les automobilistes,ils font moins att<strong>en</strong>tion. Rappelons que le casque obligatoireest une mesure demandée par les associations d’automobilistes et nonparles cyclistes ! La voiture étant beaucoup plus dangereuse que le vélo,les cyclistes demand<strong>en</strong>t que si le casque doit être obligatoire, il le soitd’abord dans les voitures.■ Marseille : vélos <strong>en</strong> libre service. Alors que Lyon dispose de4000 vélos <strong>en</strong> libre-service, que Paris a lancé un appel d’offre pouravoir le même système, c’est au tour de Marseille de lancer un appeld’offre pour 130 stations dans la ville avec 1000 vélos <strong>en</strong> libre-service.Les vélos devrai<strong>en</strong>t être opérationnels avant l’été 2007.■ Lyon : loi non respectée. Une nouvelle ligne de bus <strong>en</strong> site proprevi<strong>en</strong>t d’ouvrir à Lyon joignant la gare de la Part-Dieu aux communesde Caluire et Rillieux. Selon la loi, tout nouvel aménagem<strong>en</strong>t de voiriedoit maint<strong>en</strong>ant s’accompagner de l’ouverture de site propre pour lesvélos. Or à la veille de l’inauguration de ces couloirs de bus, la villea annoncé qu’ils sont interdits aux cyclistes. Ceux-ci ayant rappeléla loi, il leur a été répondu que pour avoir un couloir permettant lamixité bus+vélo, il aurait fallu abattre de nombreux arbres. Les associationscontest<strong>en</strong>t cela <strong>en</strong> affirmant surtout qu’il aurait fallu prévoirde supprimer plus de place pour les voitures.DRDR


DRDRIrak : prière à la mémoiredes soldats américains disparus.Bush dégoût■ Afghanistan : guerreré-ouverte. Depuis le début duprintemps 2006, plusieurs c<strong>en</strong>tainesde personnes sont mortes <strong>en</strong>Afghanistan du fait des affrontem<strong>en</strong>ts<strong>en</strong>tre Talibans, groupesarmés et forces d’occupation. Sil’on compte plusieurs dizaines demorts dans l’armée US, on <strong>en</strong>compte aussi trois fin mai, du côtédes troupes françaises. Il n’y a pasqu’<strong>en</strong> Irak que les Etats-Unis n’arriv<strong>en</strong>tpas à maîtriser la situation.■ Et combi<strong>en</strong> ça coûte ? Il paraît que l’on manque d’arg<strong>en</strong>t pour lesprojets sociaux, pour assurer le bonheur du monde… Par contre, pourfaire le malheur du monde, là, pas de problème : mi-avril, le Congrèsaméricain a annoncé que depuis le début du conflit <strong>en</strong> Irak, les Etats-Unis ont dép<strong>en</strong>sé 272 milliards de dollars. Certains experts estim<strong>en</strong>tque ce nombre ne pr<strong>en</strong>d pas <strong>en</strong> compte le suivi des handicapés et desmalades psychiatriques p<strong>en</strong>dant le restant de leur vie, ni le r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>tdu matériel et avanc<strong>en</strong>t que le budget réel est <strong>en</strong>viron quatre foissupérieur. A comparer avec le PNB de l’Irak qui était de 29,3 milliards<strong>en</strong> 2005 ou <strong>en</strong>core avec l’<strong>en</strong>semble des budgets pour la lutte contre leSida qui, au niveau mondial, ne dépass<strong>en</strong>t pas 10 milliards de dollars.■ L’école est finie ! Décidém<strong>en</strong>t, les méthodes étatsuni<strong>en</strong>nes plais<strong>en</strong>tde moins <strong>en</strong> moins. Alors que la plupart des off<strong>ici</strong>ers des arméesd’Amérique du Sud sont passés par l’Institut militaire de Fort B<strong>en</strong>ningaux Etats-Unis, le Vénézuela a annoncé qu’il mettait un terme à cettecollaboration. Depuis, d’autres pays ont suivi : les off<strong>ici</strong>ers d’Arg<strong>en</strong>tine,de Bolivie et d’Uruguay ne se formeront plus dans cette prestigieuseécole du crime réputée pour avoir formé les dictateurs au pouvoir dansFort B<strong>en</strong>ning.les années 70 et 80.■ Retrait britannique ? Mi-octobre, dans une interview au Daily Mail,Richard Danatt, chef des armées britanniques reconnaît que l’interv<strong>en</strong>tion<strong>en</strong> Irak n’a pas joué <strong>en</strong> faveur de la démocratie, mais qu’elleaggrave la viol<strong>en</strong>ce et l’insécurité. Et de réclamer le retrait des troupesbritanniques. Alors que plus de la moitié des pays <strong>en</strong>gagés aux côtésdes Etats-Unis dans la guerre <strong>en</strong> Irak ont déjà retiré leurs troupes, desrumeurs au sein du parti travailliste laiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre que GordonBrown, annoncé comme le successeur de Tony Blair, pourrait suivrel’opinion maint<strong>en</strong>ant très majoritaire au sein du parti <strong>en</strong> faveur duretrait des troupes britanniques.■ Plus de morts <strong>en</strong> Irak que pour le 11 septembre ! Fin octobre,le nombre de morts de la seule armée étatsuni<strong>en</strong>ne a dépassé le nombrede victimes des att<strong>en</strong>tats du 11 septembre 2001. Pour quel résultat ?Une situation totalem<strong>en</strong>t incontrôlée <strong>en</strong> Irak avec des c<strong>en</strong>taines de milliersde morts iraki<strong>en</strong>s, un retour de la guerre des seigneurs de la guerre(et de l’opium) <strong>en</strong> Afghanistan, un terrorisme qui s’est développé dansla haine de l’attitude méprisante des Etats-Unis <strong>en</strong>vers “l’axe du mal”.Les sondages indiqu<strong>en</strong>t que l’opinion aux Etats-Unis n’approuve plusdepuis longtemps cette politique de guerre et ne se s<strong>en</strong>t pas plus <strong>en</strong>sécurité aujourd’hui qu’hier.Objectriceet féministeIdan Halili, militante féministe,a été plusieurs fois condamnéeà deux semaines de prison pouravoir refusé de faire son servic<strong>en</strong>ational sous l’uniforme israéli<strong>en</strong>.Accompagnée d’une cinquantainede personnes, elle est v<strong>en</strong>ue expliquerau tribunal les li<strong>en</strong>s qu’ellefait <strong>en</strong>tre le sexisme dans lasociété et le fonctionnem<strong>en</strong>tde l’armée israéli<strong>en</strong>ne dans lesterritoires occupés. Commede nombreux autres objecteurs,elle est sans cesse reconvoquéeet condamnée à nouveaupar les tribunaux.P O L Y N É S I ERévélationset contaminationsLes <strong>en</strong>quêtes m<strong>en</strong>ées actuellem<strong>en</strong>tà la demande du gouvernem<strong>en</strong>tpolynési<strong>en</strong> n’<strong>en</strong> finiss<strong>en</strong>tpas de trouver de nouvelles informationssur les contaminationsprovoquées par les essaisnucléaires, particulièrem<strong>en</strong>t ceux,aéri<strong>en</strong>s, réalisés avant 1974. Ainsi,des docum<strong>en</strong>ts transmis par leministère de la Déf<strong>en</strong>se lors deprocès <strong>en</strong> cours pour desdemandes d’indemnisation de lapart de personnes contaminées ontpermis de découvrir qu’un importantnuage radioactif a touchéTahiti dans la semaine du 11 au20 juillet 1974. Durant cettesemaine, la radioactivité à Papeetea été <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne de 1408 piC/m 3soit 35 000 fois le niveau deradioactivité à la même date àParis. Il s’agit des retombées del’essai C<strong>en</strong>taure réalisé le 7 juilletprécéd<strong>en</strong>t. Des dizaines de nuagesradioactifs ont touché la capitale.Une étude de l’Inserm sur larecrudesc<strong>en</strong>ce actuelle des cancersde la thyroïde conclut le 17 juillet2006 que “nous avons mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ceune relation statistiquem<strong>en</strong>tsignificative <strong>en</strong>tre la dose totalede radiation reçue à la thyroïde dufait des essais nucléaires atmosphériquesréalisés par la France<strong>en</strong> Polynésie française et le risqueultérieur de cancer de la thyroïdediagnostiqué <strong>en</strong>tre 1985 et 2002”.L’étude indique que les personnesatteintes de ce type de cancer ontleur ADN trois fois plus altéré queles malades de la thyroïde <strong>en</strong>France métropolitaine. Il y aquatre fois plus de malades <strong>en</strong>Polynésie qu’<strong>en</strong> métropole. Alorsque le CEA chargé de faire desétudes sur les contaminationsPaixPour un mondesolidaire sansarmes nucléairesL’Appel des C<strong>en</strong>t pour la paixa lancé une “consultation nationaledu peuple de France” pourdemander à chacun de dire dansle cadre des prochaines échéancesélectorales si la France, signatairedu traité de non-proliférationnucléaire, devrait pr<strong>en</strong>dre des initiativeseffectives de désarmem<strong>en</strong>tnucléaire ; savoir si, commel’ONU et de nombreuses ONG,nous sommes d’accord pourréori<strong>en</strong>ter une part des créditsmilitaires vers des besoinshumains pour la création d’unEssai aéri<strong>en</strong> sur Mururoa <strong>en</strong> 1971.indique avoir dû faire des simulationsà partir des mesures d’aujourd’huipour reconstituer l<strong>en</strong>uage d’origine, l’ouverture du dossiermédical d’un militaire décédéaprès avoir été <strong>en</strong> poste à Papeete,à 1400 km des essais, indique quedes campagnes de mesures sur lesorganismes humains ont été faitespar l’armée après le passage desnuages… et que ces mesures n’ontjamais été r<strong>en</strong>dues publiques. Unautre salarié du c<strong>en</strong>tre d’expérim<strong>en</strong>tationdu Pacifique a égalem<strong>en</strong>trappelé qu’après le tirC<strong>en</strong>taure, des consignes avai<strong>en</strong>t étédonnées pour que le lait de vachesoit interdit à la v<strong>en</strong>te et jeté. Lacommission d’<strong>en</strong>quête n’<strong>en</strong> a pasretrouvé trace dans les journauxde l’époque, mais a pu <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre letémoignage d’éleveurs qui se souvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tde cette interdiction… quin’a été donnée que verbalem<strong>en</strong>t.Le CDRPC, C<strong>en</strong>tre de docum<strong>en</strong>tationet de recherche sur la paix etles conflits, a publié dans le n°119de sa revue Damoclès, n° d’octobre2006, un résumé de l’<strong>en</strong>semble desrévélations réc<strong>en</strong>tes sur les essaisnucléaires. On peut obt<strong>en</strong>ir cedocum<strong>en</strong>t contre 2,5 € à adresserà : CDRPC, 187, montée deChoulans, 69005 Lyon,tél : 04 78 36 93 03.DRSILENCE N°341 Décembre 200631


Paixmonde plus juste et solidaire ;si cette réori<strong>en</strong>tation ne pourraitpas concerner <strong>en</strong> premier l’armem<strong>en</strong>tnucléaire. Dernièrequestion : sachant que JacquesChirac a annoncé le 19 janvier2006 que les nouvelles armesnucléaires pouvai<strong>en</strong>t être utilisésà titre prév<strong>en</strong>tif, êtes-vous pourqu’<strong>en</strong> votre nom, l’utilisationde la bombe atomique soit <strong>en</strong>visagée? Appel des C<strong>en</strong>t pourla paix, C<strong>en</strong>tre le Bournot,07200 Aub<strong>en</strong>as.I T A L I ETerrorisme,contre-terrorismeet droits humainsUn colloque sur ce thème (<strong>en</strong>anglais) est organisé à Andalo(Tr<strong>en</strong>to) du 14 au 21 janvier parIsodarco, l’école internationaleMusée de la guerre -Tucson, Etats-unis.JeuxcoopératifsLe Mouvem<strong>en</strong>t pour une actionnon-viol<strong>en</strong>te du Haut-Rhinorganise une journée de formationsur les jeux coopératifs <strong>en</strong> mai2007. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : MAN-68,Huguette Deguin, 14, rue desPyramides, 68100 Mulhouse.pour le désarmem<strong>en</strong>t et larecherche sur les conflits.Isodarco, Pr Carlo Schaerf, déptof physics, University of Rome“Tor Vergata”, via della RicercaSci<strong>en</strong>tifica, 1, 00133 Rome,tél : (39) 06 72 59 45 60.C O R S E -S A R D A I G N EDes eauxradioactivesLégalem<strong>en</strong>t, les eaux radioactivesusées des sous-marins nucléairesUS qui stationn<strong>en</strong>t à la base militairede la Maddal<strong>en</strong>a(Sardaigne) doiv<strong>en</strong>t être rapatriéesaux Etats-Unis pour êtreconditionnées et conservées dansdes conditions adéquates. Débutseptembre, des indiscrétions ontpermis de savoir que de telleseaux ont été déversées autour dela base… c’est-à-dire dans leseaux du parc marin internationalsitué <strong>en</strong>tre la Sardaigne et laCorse. Les associations localesessai<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong> savoir plus mais seheurt<strong>en</strong>t au secret militaire.ABCDE, Association bonifaci<strong>en</strong>necompr<strong>en</strong>dre et déf<strong>en</strong>dre l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,Palm<strong>en</strong>tile, 20169Bonifacio, tél : 04 95 73 10 80.L A R Z A CConflitsculturescoopérationsL’institut Conflits cultures coopérationspropose un cycle de formationpour les formateurs <strong>en</strong>approche et transformationconstructives des conflits sur2007-2008 : introduction aucont<strong>en</strong>u et aux méthodes (15-19janvier), dim<strong>en</strong>sions personnelleet interpersonnelle des conflits(19 au 23 mars), la communicationet les outils pour créer laconfiance (4-8 juin), la dim<strong>en</strong>sionstructurelle des conflits (10-14septembre), les conflits sociaux(26-30 novembre), la dim<strong>en</strong>sionculturelle des conflits (14-18 janvier2008), pédagogie de laméthode proposée (17 au 21mars), pédagogie et outils (12 au16 mai), validation et bilan (30juin au 4 juillet). Programmecomplet sur demande : ICCC,Le Cun, 12100 Millau,tél : 05 65 61 33 26.H É R A U L TC’est pasmoi, c’estl’autreL’Etincelle est une associationqui travaille à la résolution desconflits par la mise <strong>en</strong> place degroupes de parole, des ateliersd’expression, du théâtre-action…Elle organise un théâtre-forumle samedi 16 décembre à 21 hà la salle de spectacle de Poussan(Grande-Rue) sur le thème“c’est pas moi, c’est l’autre”.Des acteurs vous prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t dessituations de conflits, petits ougrands et chacun peut proposerune évolution au spectacle… jusqu’àtrouver une solution quidénoue le conflit. A partir de12 ans. L’Etincelle, 24, av<strong>en</strong>uedes Pins, 34570 Montamaud,tél : 04 67 55 51 80.Armes nucléaires■ Etats terroristes. En 2003, la Suède a créé un groupe de réflexionsur l’élimination des armes nucléaires, chargé de faire des propositionsau gouvernem<strong>en</strong>t. Ce groupe est sous la présid<strong>en</strong>ce d’Hans Blix, anci<strong>en</strong>haut responsable de l’AIEA, chargé il y a quelques années de trouverles armes nucléaires <strong>en</strong> Irak. Fin 2006, cette commission a remis unrapport où il est dit notamm<strong>en</strong>t : “Aussi longtemps que certains Etatsauront des armes nucléaires, d’autres voudront <strong>en</strong> avoir. Et tant que cesarmes exist<strong>en</strong>t, il y a le risque qu’elles soi<strong>en</strong>t utilisées, volontairem<strong>en</strong>tou accid<strong>en</strong>tellem<strong>en</strong>t. La commission rejette la suggestion que les armesnucléaires ne serai<strong>en</strong>t pas dangereuses dans les mains de certains etm<strong>en</strong>açantes possédées par d’autres. La question de réduire le nombred’armes nucléaires doit être posée, que ces armes soi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre les mainsd’Etats nucléaires, d’Etats proliférants ou de terroristes”. Enfin desexperts qui nous confirm<strong>en</strong>t qu’une arme nucléaire est la même que sonpossesseur soit un Etat ou un terroriste.■ Corée du Nord : premier essai. Le 9 octobre, la Corée du Norda procédé au premier essai nucléaire de son histoire. La Corée du Nordrejoint ainsi le club des pays ayant off<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t des bombes (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne) ou off<strong>ici</strong>eusem<strong>en</strong>t(Israël, Pakistan, Inde). Cet essai relance le débat sur la manière d’éviterla prolifération. Une nouvelle fois, constatons que l’histoire de labombe nord-coré<strong>en</strong>ne comm<strong>en</strong>ce classiquem<strong>en</strong>t par la constructionde c<strong>en</strong>trales nucléaires.■ Iran : pour un monde sans armes nucléaires. Le jour où le monde<strong>en</strong>tier protestait contre l’essai nord-coré<strong>en</strong>, l’Iran a communiqué saposition : “L’Iran souti<strong>en</strong>t un monde sans armes nucléaires”. L’Iranréaffirme sa demande aux cinq grands pour qu’ils montr<strong>en</strong>t l’exemple<strong>en</strong> diminuant leur stock d’armes nucléaires et demande ainsi une“dénucléarisation par le haut”.■ Chirac souti<strong>en</strong>t la proliférationnucléaire. Depuis un an,Jacques Chirac multiplie les discourssur la dissuasion nucléaire,prés<strong>en</strong>tant les nouveauxdéveloppem<strong>en</strong>ts de notre forcede frappe. Dans un contexteinternational où l’Iran et laCorée du nord annonc<strong>en</strong>t vouloirposséder l’arme atomique, cesdéclarations ne peuv<strong>en</strong>t que lesr<strong>en</strong>forcer dans leur dénonciationdu non-respect du traité de nonproliférationpar les puissancesnucléaires.DRSILENCE N°341 Décembre 200632


PaixLa non-viol<strong>en</strong>ce au service del’accompagnem<strong>en</strong>t protecteurDRDRDRDRLes volontaires des Brigades de paixinternationales (PBI) accompagn<strong>en</strong>t et protèg<strong>en</strong>t,depuis 2005, le coordinateur d’une associationpaysanne guatémaltèque.Entrainem<strong>en</strong>t des observateurs <strong>en</strong> Suisse.Accompagnem<strong>en</strong>t au Guatemala.Observatrice au Guatemala.Accompagnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Papouasie.Créée <strong>en</strong> 1980 p<strong>en</strong>dant la guerrecivile au Guatemala, l’UVOC(Union des organisations paysannesdu Verapaz) est prés<strong>en</strong>te auprès de250 communautés indigènes dont lespaysans n’ont <strong>en</strong> général pas de titre depropriété, et subiss<strong>en</strong>t régulièrem<strong>en</strong>t desexactions et des expulsions.L’association les aide à faire reconnaîtreleurs droits, organise un souti<strong>en</strong>politique (projet de réforme agraire,refonte du cadastre), fournit des conseilspour le développem<strong>en</strong>t, des formationstechniques, etc. L’association milite aussipour le droit des femmes, l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tet la déf<strong>en</strong>se des valeurs culturellesdes minorités indigènes.Les persécutions contre l’UVOC onttoujours été très fortes, mais, <strong>en</strong> mai2005, les choses ont pris un tour tragique.Carlos Morales, militant fondateur etcoordinateur de l’UVOC, a été averti queplusieurs personnes armées se dirigeai<strong>en</strong>tvers son bureau pour l’assassiner ; il a dûs’<strong>en</strong>fuir et se cacher p<strong>en</strong>dant un mois. Il aalors fait appel à PBI, qui depuis l’accompagne24h sur 24. Carlos Morales considèreque sans cet accompagnem<strong>en</strong>t, iln’aurait pas pu continuer son travail etqu’il aurait peut-être été assassiné.L’ accompagnem<strong>en</strong>tprotecteurPBI est un pionnier de l’accompagnem<strong>en</strong>tprotecteur de personnes m<strong>en</strong>acéespar la viol<strong>en</strong>ce politique. Dès ses débutsau Guatemala et au Salvador, et <strong>en</strong>suite auSri Lanka, <strong>en</strong> Colombie et <strong>en</strong> Indonésie,ses équipes ont accompagné des membresdu clergé, des chefs syndicaux, des leaderspaysans, des activistes des droits del’homme et des exilés rapatriés (ex.:Rigoberta M<strong>en</strong>chu, lauréate du prixNobel de la paix). Ils ont appris comm<strong>en</strong>tfonctionne la viol<strong>en</strong>ce politique dans différ<strong>en</strong>tscontextes et aussi comm<strong>en</strong>t utiliserla force multiplicatrice de leur prés<strong>en</strong>ceinternationale pour la combattre.Habituellem<strong>en</strong>t, les escadrons de la mortet autres responsables du viol des droitsde l’homme ne veul<strong>en</strong>t pas que leurs actessoi<strong>en</strong>t portés à l’att<strong>en</strong>tion du monde<strong>en</strong>tier. C’est ainsi que la prés<strong>en</strong>ce d’unvolontaire de PBI, appuyé par un réseaud’interv<strong>en</strong>tion urg<strong>en</strong>te, réduit la viol<strong>en</strong>cecontre les activistes locaux. Autant quepossible, PBI r<strong>en</strong>contre toutes les partieslégales afin de les informer de sa prés<strong>en</strong>ce.Pour accroître son effet dissuasif, PBIforge des li<strong>en</strong>s avec la communauté diplomatiquelocale ainsi qu’avec les médias etles réseaux des droits de l’homme àl’échelle mondiale.Armés simplem<strong>en</strong>t d’un gilet au logode PBI, les volontaires incarn<strong>en</strong>t la forcede la communauté internationale desdroits de l’homme, prête à interv<strong>en</strong>ir <strong>en</strong>cas d’abus. Comme tous les responsablesd’abus <strong>en</strong>vers les droits humains le sav<strong>en</strong>tbi<strong>en</strong>, la dénonciation des atrocités commisesa souv<strong>en</strong>t des conséqu<strong>en</strong>cesfâcheuses sur l’aide internationale accordéeà leurs gouvernem<strong>en</strong>ts.L’accompagnem<strong>en</strong>t de PBI peut s’effectuerde plusieurs façons :• Escorter un individu 24 heures sur 24.• Assurer une prés<strong>en</strong>ce dans les bureauxd’un organisme m<strong>en</strong>acé.• Accompagner des réfugiés sur le chemindu retour.• Agir comme observateurs internationauxlors d’élections et de diversesdémonstrations.Elsa Joyeux-Bouillon ■Pour <strong>en</strong> savoir plus :Brigades de paix internationales, 21 ter, rue Voltaire,75011 Paris, tél : 01 43 73 49 60, pbi.france@free.fr,site : http://www.peacebrigades.orgDepuis sa création, Non-viol<strong>en</strong>ce XXI souti<strong>en</strong>t lesBrigades de Paix Internationales. Non-viol<strong>en</strong>ce XXIest un fonds associatif <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t dédiéau financem<strong>en</strong>t d’une culture de non-viol<strong>en</strong>ce,notamm<strong>en</strong>t par la formation et les missionsde volontaires de paix.Non-Viol<strong>en</strong>ce XXI souti<strong>en</strong>t la non-viol<strong>en</strong>ce ;sout<strong>en</strong>ez Non-Viol<strong>en</strong>ce XXI <strong>en</strong> faisant un don !114 rue de Vaugirard 75006 Paris01 45 48 37 62 - contact@nonviol<strong>en</strong>ce21.comhttp://www.nonviol<strong>en</strong>ce21.comSILENCE N°34133Décembre 2006


DRNucléaireE T A T S - U N I SFin du nucléaire ?Plus aucun réacteur nucléaire n’a été mis <strong>en</strong> chantier aux Etats-Unisdepuis 1973, malgré les pressions régulières du lobby nucléaire.Bush a bi<strong>en</strong> annoncé après son élection une relance du programme, maisce ne sont que des paroles… relayées <strong>ici</strong> par EDF et les médias complices.Concrètem<strong>en</strong>t sur le terrain, les réacteurs vieillissant, avec unemoy<strong>en</strong>ne d’âge de 30 ans, connaiss<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus de problèmes.Un rapport de l’Union des sci<strong>en</strong>tifiques responsables paru <strong>en</strong> septembre2006 indique que depuis tr<strong>en</strong>te ans, à cinquante et une reprises, les travauxfaisant suite à des incid<strong>en</strong>ts ont nécessité plus d’un an d’arrêt desréacteurs, <strong>en</strong>traînant un surcoût de 82 milliards de dollars. Environ lamoitié de ces arrêts longs aurait pu être évitée si les autorités avai<strong>en</strong>tobligé à l’arrêt des réacteurs à temps au lieu de céder à la pression desexploitants. Ce surcoût, non pris <strong>en</strong> charge dans les calculs du prix derevi<strong>en</strong>t de l’énergie nucléaire, r<strong>en</strong>d cette énergie beaucoup moins r<strong>en</strong>tableque le gaz, le charbon ou l’éoli<strong>en</strong>… et donc les compagnies privéesne construiront pas de nouveaux réacteurs dans les années à v<strong>en</strong>ir.Démantèlem<strong>en</strong>t des tours de refroidissem<strong>en</strong>tde la c<strong>en</strong>trale de Kelso Washington, Etats-Unis)M<strong>en</strong>songes sur les gaz à effet de serreFin del’uraniumAlors que le prix du pétrole a triplé<strong>en</strong> cinq ans, certains espèr<strong>en</strong>tque cela favorisera une relancedu nucléaire. C’est oublier un peuvite que le prix de l’uranium a luiété multiplié par sept p<strong>en</strong>dant lemême temps… Car il est <strong>en</strong>coreplus rare que le pétrole.S U È D EForsmarkredémarreLes réacteurs 1 et 2 de Forsmarkont été autorisés à redémarrerle 28 septembre. Trois autresréacteurs sont <strong>en</strong>core <strong>en</strong> coursde vérification sur les dix quecompte le pays.L’EPRfinlandais sansfinancem<strong>en</strong>t ?Pour v<strong>en</strong>dre son réacteur nucléaireà un groupem<strong>en</strong>t privé finlandais,Areva a souscrit une assuranceauprès de la Coface, unorganisme qui assure les exportations<strong>en</strong> France. Moy<strong>en</strong>nant cettegarantie, Areva a pu v<strong>en</strong>dre sonréacteur a un prix moindre queson coût réel… les pertes prévisiblesliées à la mise au pointd’un nouveau réacteur étantcouvertes par cet organisme.A l’époque du contrat, laSelon l’AIEA, Ag<strong>en</strong>ce internationale de l’énergie nucléaire, contrôlée par les puissances nucléaires,le nucléaire ne produirait que 5,7 g de carbone par kWh. Or, toujours selon l’AIEA, l’hydraulique<strong>en</strong> produirait 65 g soit 11,4 fois plus ! Il est bi<strong>en</strong> connu que la pluie qui desc<strong>en</strong>d des nuages pour remplirles barrages consomme énormém<strong>en</strong>t d’énergie à effet de serre, alors que l’uranium du Niger, d’Australieou du Canada arrive de manière spontanée dans les réacteurs nucléaires.Mais le record des m<strong>en</strong>songes revi<strong>en</strong>t à Areva qui repr<strong>en</strong>ant ce chiffre de l’AIEA le prés<strong>en</strong>te comme lepoids de CO 2 émis… alors qu’une molécule de CO 2 pèse 3,67 fois plus lourd qu’un atome de carbone.Ce qui permet de faire croire que le pétrole et le gaz sont beaucoup plus polluants qu’ils ne le sont !Comme l’ont fait remarquer plusieurs Cours des comptes <strong>en</strong> Grande-Bretagne et <strong>en</strong> France, ces calculsn’intègr<strong>en</strong>t pas le coût du démantèlem<strong>en</strong>t des réacteurs : c’est bi<strong>en</strong> connu que les réacteurs nucléairess’évapor<strong>en</strong>t sans problème dès qu’on les arrête ! Superphénix arrêté <strong>en</strong> 1997 consomme toujours autantqu’une ville de 40 000 habitants du fait de l’impossibilité d’<strong>en</strong> sortir le sodium… Et l’on ne parle pas<strong>en</strong>core de démanteler le bâtim<strong>en</strong>t réacteur.La bataille des chiffres fait rage. Des calculs faits par différ<strong>en</strong>tes sources, estim<strong>en</strong>t que pour les meilleuresc<strong>en</strong>trales thermiques (gaz <strong>en</strong> cogénération) on est à 90 g par kWh… alors que pour le nucléaire, les vraischiffres serai<strong>en</strong>t de 20 pour la production d’uranium et le fonctionnem<strong>en</strong>t, mais il faut y rajouter 40 pourla construction et <strong>en</strong>core 60 pour le démantèlem<strong>en</strong>t, soit un total réel de l’ordre de 120 g. Les r<strong>en</strong>ouvelablesfont évidemm<strong>en</strong>t moins, que ce soit l’hydraulique, le solaire ou l’éoli<strong>en</strong>. Les meilleures c<strong>en</strong>tralesthermiques égalem<strong>en</strong>t. Le nucléaire n’est pas une réponse à l’effet de serre.(source Contratom)Fédération europé<strong>en</strong>ne des énergiesr<strong>en</strong>ouvelables avait portéplainte devant la Commissioneuropé<strong>en</strong>ne pour <strong>en</strong>trave au libremarché. Elle avait estimé l’aidedéguisée à 610 millions d’euros(20% du prix). La Commissioneuropé<strong>en</strong>ne a jugé, fin octobre,que la plainte était recevable.GRANDE-BRETAGNESécuritédéfaillanteLe Daily Mirror, journal à s<strong>en</strong>sation,a publié le 21 juilletun reportage racontant comm<strong>en</strong>tun de ses journalistes a pu, à unedizaine de reprises, déposer unpaquet sur la plate-forme d’unwagon de déchets nucléaires. Desphotos ont été faites, mais transmisesuniquem<strong>en</strong>t aux autorités.Le quotidi<strong>en</strong> demande ce qui seserait passé si l’un des paquetsavait été une bombe.B O U R G O G N EColère des VertsLe premier octobre, les six élusVerts à la région, dont deux viceprésid<strong>en</strong>ts,ont décidé de quitterla majorité de gauche à la suited’un vote adoptant une exonérationfiscale pour les <strong>en</strong>treprisesliées au nucléaire dans la régionpar la majorité socialiste etcommuniste. La gauche restetoutefois majoritaire, et le nucléairepeut donc profiter desa générosité.DRSILENCE N°341 Décembre 200634


Stop aux piles !Très petites et très polluantes, les piles constitu<strong>en</strong>t une catégoriede déchets particulièrem<strong>en</strong>t diff<strong>ici</strong>les à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte. Même sidepuis janvier 2001, il est interdit de jeter ses piles et si les distributeursont l’obligation de les repr<strong>en</strong>dre à des fins de recyclage, le taux de récupérationreste faible : autour de 30%. Les Amis de la Terre ont lancéune campagne salutaire pour diminuer le nombre de piles <strong>en</strong> circulation: <strong>en</strong> utilisant des rechargeables quand c’est nécessaire, <strong>en</strong> privilégiantles objets sans piles ou fonctionnant avec des alternatives(photopiles, ressort…). Un dépliant vous proposant d’interpellerles politiques, les fabricants et les consommateurs est disponible(5 € les dix exemplaires) auprès de Les Amisde la Terre, 2 b, rue Jules-Ferry,93100 Montreuil, tél : 01 48 51 32 22.Fortune !Dans son classem<strong>en</strong>t annuel despersonnes les plus riches de laplanète, le magazine Fortuneclasse comme le plus riche <strong>en</strong>Chine, Shi Zh<strong>en</strong>grong. Celui-ci estle directeur et fondateur deSuntech Power Co. Ltd, la plusimportante société privée chinoise…qui fabrique et commercialisedes… capteurs solaires ! ShiZh<strong>en</strong>grong possèderait <strong>en</strong>viron1,4 milliard de dollars. Forméà l’énergie solaire dans une universitéaustrali<strong>en</strong>ne, il revi<strong>en</strong>t aupays <strong>en</strong> 1992 et part<strong>ici</strong>pe à desprogrammes de recherche sur lesolaire. En 2001, il lance son <strong>en</strong>treprise,laquelle est <strong>en</strong>trée à labourse de Wall Street <strong>en</strong> 2005.Eoli<strong>en</strong>nesEnergie solaire■ Exposition. Une expositiongratuite sur les éoli<strong>en</strong>nes a étéréalisée par Docum<strong>en</strong>ts Terre.Elle est offerte aux mairies qui<strong>en</strong> font la demande. Elle peutêtre regardée sur internet surle site www.docum<strong>en</strong>tsterre.com/eole.Pour <strong>en</strong> savoirplus : Planète éoli<strong>en</strong>ne, GillesVairel, Les Dourels, 31850Mondouzil.■ Autoconstruction.L’écoc<strong>en</strong>tre du Périgord organisedu 15 au 21 janvier 2007, unstage théorique et pratique pourappr<strong>en</strong>dre à faire soi-même unepetite éoli<strong>en</strong>ne fonctionnantmême avec un faible v<strong>en</strong>t. Lestage se déroulera <strong>en</strong> Bretagne,au sein de la société Ebonys, inscriptionauprès de David Bougioau 02 97 45 04 52.P É K I NPolicede l’énergieConfronté à une hausse extrêmem<strong>en</strong>trapide de sa consommationd’énergie et à une pollution atmosphériquedém<strong>en</strong>te (prov<strong>en</strong>ant desc<strong>en</strong>trales au charbon), le gouvernem<strong>en</strong>tchinois se lance dans lalutte contre le gaspillage. Dansla capitale, une “police de l’énergie”est chargée de vérifier que■ Espagne : tour solaire dém<strong>en</strong>te. Chauffer de l’air au sol par desserres que l’on relie à une imm<strong>en</strong>se cheminée dans laquelle sont placéesdes rotors permet de produire e l’électr<strong>ici</strong>té. Des essais ont déjà étéfaits <strong>en</strong> Espagne et <strong>en</strong> Australie. L’Espagne vi<strong>en</strong>t d’accorder les autorisationspour passer à l’échelle industrielle. Dès 2007, sur la communede Fu<strong>en</strong>te el Fresno, doit comm<strong>en</strong>cer le chantier d’une imm<strong>en</strong>se serrede 350 hectares reliée à une tour de 750 m de haut… pour une puissanceà l’arrivée estimée à 40 MW. Une technique qui semble totalem<strong>en</strong>tdémesurée par rapport à la production : avec une dizaine d’éoli<strong>en</strong>nesde seulem<strong>en</strong>t une c<strong>en</strong>taine de mètres de haut, on peut obt<strong>en</strong>ir le même résultat. Aucune constructionhumaine n’atteint pour le mom<strong>en</strong>t une telle hauteur !■ Espagne : Séville autonome <strong>en</strong> électr<strong>ici</strong>té. La ville de Séville, au sud de l’Espagne, a lancé un programmede construction de huit c<strong>en</strong>trales solaires autour de la ville. Avec 320 jours de soleil par an, la ville andalousea déjà construit une première c<strong>en</strong>trale de 11 MW sur 70 hectares. Sept autres sont <strong>en</strong> projet pour untotal de 80 MW soit de quoi fournir l’électr<strong>ici</strong>té aux 180 000 foyers de la commune. Le chantier doit être terminé<strong>en</strong> 2010. Ce n’est toutefois pas le plus gros projet actuellem<strong>en</strong>t développé <strong>en</strong> Espagne puisqu’à Sanlucarla Mayor, ce sont 302 MW solaires qui sont <strong>en</strong> construction. L’Espagne qui connaît déjà le plus fort tauxde croissance au monde dans le domaine de l’éoli<strong>en</strong>, est égalem<strong>en</strong>t leader dans le domaine du solaire.■ Voiture électrosolaire. Il y avait au moins une voiture à voir auMondial de l’automobile à Paris : Astrolab une voiture électrosolaire,pour deux personnes, équipée de 3,6 m 2 de cellules photoélectriquesavec un r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t de 21%, se rechargeant au soleil <strong>en</strong> roulant, oupar prise électrique <strong>en</strong> cas de manque de soleil. La voiture, extrêmem<strong>en</strong>tlégère — 280 kg — <strong>en</strong> fibre de carbone, peut atteindre la vitessede 120 km/h et dispose d’une autonomie sans soleil de 110 kmgrâce à des accus <strong>en</strong> mickel-métal-hydrure. Seul hic : le prix annoncéDRDRTour solaire d’Alméria <strong>en</strong> Espagne.à 92 000 € hors-taxe. V<strong>en</strong>turi Automobiles, Gildo Pastor C<strong>en</strong>ter,7, rue du Gabian, 98000 Monaco, tél : 377 99 99 52 00.■ Rhône-Alpes : solaire <strong>en</strong> hausse. Le solaire connaît une croissance expon<strong>en</strong>tielle <strong>en</strong> région Rhône-Alpes.La région a annoncé avoir subv<strong>en</strong>tionné 1053 installations <strong>en</strong> 2004, 2000 <strong>en</strong> 2005 et devrait dépasser les4000 <strong>en</strong> 2006. Environ 200 <strong>en</strong>treprises sont habilitées à prés<strong>en</strong>ter les projets qui, subv<strong>en</strong>tionnées <strong>en</strong>tre50 et 70% se révèl<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>tables pour la production d’eau chaude sanitaire.■ Savoie : formations. L’Institut national de l’énergie solaire propose depuis la r<strong>en</strong>trée 2006 des formationscomme par exemple : conception de bâtim<strong>en</strong>ts à très faible consommation d’énergie (13 décembre),l’utilisation rationnelle d’énergie avec la norme Minergie et la démarche Négawatt (14 décembre), pourquoise décider <strong>en</strong> faveur d’une solution solaire dans le bâtim<strong>en</strong>t (15 décembre). INES, BP 258, 73375Le Bourget-du-Lac cedex, tél : 04 79 26 44 33.SILENCE N°341 Décembre 200635Energiesles températures dans les bâtim<strong>en</strong>tne sont pas trop élevées,que les lumières ne sont pas allumésinutilem<strong>en</strong>t… Après desconseils, des am<strong>en</strong>des peuv<strong>en</strong>tsuivre <strong>en</strong> cas de mauvaise volonté.La ville a égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>gagéune vingtaine d’ingénieurs pouraméliorer l’efficacité énergétiquedes bâtim<strong>en</strong>ts et services publics.(La Maison écologique, avrilAmpoules<strong>en</strong>core pluséconomesLes ampoules à diodes sont déjàutilisées pour les feux de circulation,pour les feux arrière desvoitures, pour l’éclairage perman<strong>en</strong>tde lieux publics, des commerces.Une société américaineMule lighting commercialisemaint<strong>en</strong>ant une ampoule à visavec un culot standard utilisantplusieurs petites diodes et neconsommant que 1 W pour unéclairage équival<strong>en</strong>t à uneampoule à filam<strong>en</strong>t de 60 W ouune ampoule dite “économe”de 10 W. Si son coût est <strong>en</strong>coreélevé, sa durée de vie (+ de100 000 heures) devrait dansun premier temps permettre sonusage dans les lieux nécessitantun éclairage perman<strong>en</strong>t.2006)P A Y S - B A SManquede gazGasUnie, l’équival<strong>en</strong>t de Gazde France aux Pays-Bas, privatisé<strong>en</strong> 2005, a averti ses cli<strong>en</strong>tsindustriels qu’il ne pourrait couvrirla totalité de la demande <strong>en</strong>gaz à haute valeur calorifique <strong>en</strong>2007, du fait de l’épuisem<strong>en</strong>t desexploitations sous son contrôle.Les particuliers ne sont pasconcernés, car ils n’utilis<strong>en</strong>t pasce type de gaz. Cette limite deproduction devrait être comp<strong>en</strong>séepar un recours accru au gazd’origine russe. Le gouvernem<strong>en</strong>ta annoncé égalem<strong>en</strong>t une plusgrande importation d’électr<strong>ici</strong>téd’origine nucléaire depuis laFrance, et l’int<strong>en</strong>sification del’implantation des éoli<strong>en</strong>nes.Cette annonce ne suit que dequelques années l’annonce parRoyal Dutch Shell, la compagniepétrolière du pays, de la baissede la production pétrolière <strong>en</strong>Mer du Nord.


Commerce équitablePratique néo-colonialeou ext<strong>en</strong>sionde la mondialisation?Le commerce équitable a le v<strong>en</strong>t <strong>en</strong> poupeet les gammes de ce nouveau «concept» necess<strong>en</strong>t de s’étoffer. On a comm<strong>en</strong>cé par le café,puis le cacao, on continue avec la quinoaet les noix de lavage, on innove avec les habitstissés <strong>en</strong> coton équitable, mais il y aussi lesjouets équitables, le tourisme équitable,et même… des placem<strong>en</strong>ts équitables,spéculer pourrait donc être équitable… (1)DRCertains opérateurs ont, semble t-il,foi <strong>en</strong> une croissance (2) plus forte<strong>en</strong>core à l’av<strong>en</strong>ir de ce secteur, le« consom’acteur » désirant consommerce qui se fait de plus humanitaire dansl’arène économique. L’<strong>en</strong>gouem<strong>en</strong>t estquasi unanime. Des néolibéraux du commerceinternational, à la majorité desaltermondialistes, <strong>en</strong> passant par les écologisteset tous les rangs de l’Assembléede gauche comme de droite : tout lemonde est pour… boire du café équitable.Historiquem<strong>en</strong>t liées à la colonisation,les cultures de r<strong>en</strong>te (café, thé,cacao, coton, canne à sucre, arachide,bananes, mangues, vanille, cannelle,poivre et autres épices, papaye, ananas,avocats, agrumes, palmiste…) sont quasim<strong>en</strong>ttoutes des monocultures d’exportationdont les conséqu<strong>en</strong>ces sociales, agronomiques,économiques et écologiquesdevront un jour être évalués sur le longterme. Mais la question <strong>ici</strong> est de savoir siil n’y aurait pas, d’un côté une idée a priorigénéreuse du commerce équitable ouéthique, et de l’autre le « commerce équitableou éthique réellem<strong>en</strong>t existant ».A quelques variantes près, sur le terrain,tous les promoteurs du commerceéquitable ont les mêmes argum<strong>en</strong>ts. Ilsoffr<strong>en</strong>t des prix garantis et une relationcommerciale durable, ils concour<strong>en</strong>t àune consolidation économique des agriculteursdans ces productions d’exportation,<strong>en</strong>traînant mécaniquem<strong>en</strong>t la structurationdes paysans adhér<strong>en</strong>ts à ladémarche par la mise <strong>en</strong> place defilières… Le tout permettrait aux agriculteursainsi touchés de peser à la fois surles marchés internationaux, mais aussilocaux tout <strong>en</strong> voyant leur niveau de vieaugm<strong>en</strong>ter.Les critiques du commerce équitable exist<strong>en</strong>t,ce qui n’empêche pas les promoteursde ce dernier d’user de stratégies de replirhétoriques <strong>en</strong> s’abritant derrière des poncifsneutralisateurs et des cache-misère.Ici, nous allons t<strong>en</strong>ter un angle critiquepost-développem<strong>en</strong>tiste sur la base d’observationde terrain et des informationsobt<strong>en</strong>ues auprès de différ<strong>en</strong>ts acteurs.Les produitsagricoles équitablessont faussem<strong>en</strong>trattachés à l’agriculturepaysanneSouv<strong>en</strong>t, les cultures d’export (3) réaliséespour le c ommerce équitable ouéthique, sont, dans les discours des ONG,rattachées au moins impl<strong>ici</strong>tem<strong>en</strong>t àl’agriculture paysanne. Il s’agit là d’unefalsification. En effet, une productionagricole vouée à l’export est toujours lefait de la spéculation à propos du prix dece produit sur un marché éloigné, donchors de portée physique du producteur.Quand au prix il est soumis aux fluctuationsdes marchés, mais aussi des monnaies<strong>en</strong>tre elles, ce qui ne pose pas deproblème de compréh<strong>en</strong>sion pour un grosproducteur spécialisé mais n’est pas sansposer de problèmes de transpar<strong>en</strong>ce pourun petit paysan.Une agriculture paysanne ne peut êtrebasée sur une idée spéculative qui dépassel’objectif d’alim<strong>en</strong>ter les communautésou les commerces locaux. Que le site deproduction se trouve éloigné du lieu de(1) Cet article résulte de la synthèse de diversconstats, expéri<strong>en</strong>ces, r<strong>en</strong>contres et études faits parl’auteur. Il n’a pas de rapport avec l’ouvrage publié trèsrécemm<strong>en</strong>t aux éditions Mille et une nuits, Les coulissesdu commerce équitable, de Christian Jacquiau, etque je n’ai pas <strong>en</strong>core lu, faute de temps, mais qui m’aété plusieurs fois été fortem<strong>en</strong>t recommandé. Ici nousnous consacrerons aux productions agricoles.(2) Par exemple Stéphane Comar, associé fondateurd’Ethiquable, qui explique que la croissance du marchéfrançais du commerce équitable est de l’ordre de80 % par an depuis 2000. Source Habbanae n°80,page 4, Mai 2006, revue d’Agronomes et vétérinairessans Frontières.(3) Dont il faut rappeler qu’elles sont hautem<strong>en</strong>t spéculativesdepuis quelques siècles, et ce ne sont pas lesprojections de croissance de ces marchés établis parles t<strong>en</strong>ants du commerce équitable eux-mêmes quinous contrediront…SILENCE N°341 36Décembre 2006


DRconsommation, et rapidem<strong>en</strong>t la logiquepaysanne disparaît des pratiques. Desproduits faisant le tour de la Terre au grédes cours mondiaux et du prix du pétrol<strong>en</strong>e peuv<strong>en</strong>t relever d’une agriculture paysanne,mais bi<strong>en</strong> de son détournem<strong>en</strong>t, ceque nous allons voir.Le commerceéquitable déplaceles problèmeset <strong>en</strong> pose de nouveaux,sans les résoudreDRConcrètem<strong>en</strong>t, sur le terrain, les critèresde qualité exigés par les cahiers descharges <strong>en</strong> vigueur pour les productionsagricoles équitables impliqu<strong>en</strong>t le plussouv<strong>en</strong>t, et a minima, une augm<strong>en</strong>tationdes besoins <strong>en</strong> main d’œuvre sur le lieumême de la production, et un besoin d’investissem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> moy<strong>en</strong>s de productionet/ou de transformation/stockage.Le besoin d’investissem<strong>en</strong>t se trouvesatisfait par la mise <strong>en</strong> place de systèmesde prêts auprès des paysans ou de leurscommunautés, systèmes dont les ONGsont assez fières. D’après elles, ces dispositifsd’accès au prêt pour investissem<strong>en</strong>tsont à l’origine du mainti<strong>en</strong> de l’exploitationdes cultures d’export lorsque les prixse tass<strong>en</strong>t et que la r<strong>en</strong>tabilité estmoindre, alors qu’au même mom<strong>en</strong>t, lespaysans qui n’ont pas adhéré à cettedémarche se tourn<strong>en</strong>t vers d’autres activitésagricoles ou artisanales, délaissant lesplantations. Dans ce cas de figure, lesONG se targu<strong>en</strong>t d’avoir rempli leurobjectif de « responsabilisation des producteurs». En quelque sorte, c’est unevictoire pour l’ONG dans sa missiond’éducation des producteurs…Mais la meilleure rétribution <strong>en</strong> filièreéquitable ne semble pas être la seulecause de cette « responsabilisation/fidélisation» vis-à-vis de la filière de production.En effet, ceux qui rest<strong>en</strong>t sur les« productions équitables » le font aussiparce que les emprunts cour<strong>en</strong>t, et qu’ilfaut bi<strong>en</strong> honorer sa dette, à la fois auregard de l’estime de soi, mais par honneurface au reste de la communauté villageoise.Il y a là un moy<strong>en</strong> de pression nonnégligeable sur le paysan du Sud pourqu’il se plie à une des lois du commerceinternational qui est de continuer de produiremême dans les périodes de prixfaibles pour rester sur les rangs de la compétition.Les « banquiers non gouvernem<strong>en</strong>taux», à la fois prescripteurs et part<strong>en</strong>airesus<strong>en</strong>t de ce stratagème sur certainsprojets, et demand<strong>en</strong>t parfois expl<strong>ici</strong>tem<strong>en</strong>tou impl<strong>ici</strong>tem<strong>en</strong>t à la communautéde s’<strong>en</strong>gager elle-même si le contractantse révélait être défaillant, procédé quirévèle une grande conformité au modèledominant et prive ainsi le « commerceéquitable » de la moindre possibilitéd’être une alternative au système économiquedominant. Un procédé utilisé jusqu’àla corde dans les pratiques, nousallons le voir.Le besoin supplém<strong>en</strong>taire <strong>en</strong> maind’œuvre, lui, mobilise <strong>en</strong> premier lieu lesfamilles et la communauté. Mais lorsquele marché est porteur, cela <strong>en</strong>traîne souv<strong>en</strong>tun recrutem<strong>en</strong>t temporaire dans lavallée voisine, voire plus loin et pour unpeu plus longtemps. Ce point est positifselon les ONG, car il témoigne de la diminutionde l’expatriation économique temporairedes producteurs adhér<strong>en</strong>ts au« commerce équitable ». Soit, mais quisont ceux qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de plus loin pourtravailler chez les adhér<strong>en</strong>ts à la « filièreéquitable » temporairem<strong>en</strong>t, sinon d<strong>en</strong>ouveaux expatriés économiques ?Les filières «équitables»favoris<strong>en</strong>t l’intégrationdes paysans aucommerce internationalSoit le commerce équitable déplaceles problèmes, soit il <strong>en</strong> pose de nouveauxsans les résoudre, soit les deux. Evaluerde tels projets sur des bases quantitativestelles que l’évolution du rev<strong>en</strong>u par têteou la capacité de scolarisation desfamilles adhér<strong>en</strong>tes est inique. Il faudraitaussi mesurer l’augm<strong>en</strong>tation de la pénétrationdes valeurs consuméristes et desproduits occid<strong>en</strong>taux, l’évolution de l’érosiondes valeurs sociales initiales, maisaussi la marchandisation des li<strong>en</strong>s et despratiques sociales… Bref, il faudrait userde critères que l’on mobilise lorsque l’oncherche à définir une forme de néocolonialismeéconomique.En effet, une fois le petit agriculteurr<strong>en</strong>forcé dans la logique de la cultured’export (souv<strong>en</strong>t par des investissem<strong>en</strong>tsqu’il faudra rembourser), il dispose demoins de temps pour les activités traditionnelles.On peut par exemple observerdes changem<strong>en</strong>ts progressifs dans l’approvisionnem<strong>en</strong>talim<strong>en</strong>taire par l’achatcroissant de produits alim<strong>en</strong>taires manufacturéset/ou l’achat d’équipem<strong>en</strong>ts plusconformes au standard occid<strong>en</strong>tal, le toutétant souv<strong>en</strong>t le fruit d’une importation.SILENCE N°34137Décembre 2006


Commerce équitableCeci augm<strong>en</strong>te d’autant la dép<strong>en</strong>dancedes populations paysannes vis-à-visdes industries agro-alim<strong>en</strong>taires <strong>en</strong> particulier,mais aussi de certains groupesoccid<strong>en</strong>taux qui t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t alors d’installersur place leurs usines. La complém<strong>en</strong>tarité<strong>en</strong>tre les filières d’import et d’export setrouve alors confortée, les unes déchargeantdes cargos de quantités de produitsfinis pour que puiss<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>dre place àbord les produits d’exportation, café,sucre… « équitables » ou non. Un cargone voyage jamais à vide, c’est une règle debase <strong>en</strong> commerce international héritéedu commerce triangulaire vieux dequelques siècles déjà, règle dont onconstate qu’elle ét<strong>en</strong>d la mise <strong>en</strong> concurr<strong>en</strong>cede territoires et d’hommes très éloignésles uns des autres, caractéristique del’intégration dans le marché mondial.Le commerceéquitable r<strong>en</strong>forcela spécialisationproductivePuisque l’on <strong>en</strong> est à parler des vieilleshabitudes de l’Occid<strong>en</strong>t, faisons un peud’histoire. Le « pacte colonial » trouvaitsa traduction juridique dans « l’exclusif »du 17 e siècle, et établissait deux principesdéterminant une économie de plantation :- La spécialisation par l’exportation detoutes les matières premières disponibleset utiles pouvant être transformées sur lesports métropolitains,- La dép<strong>en</strong>dance externe par la productionexclusive pour la métropole, et laconsommation insulaire exclusive debi<strong>en</strong>s métropolitains.Nous n’<strong>en</strong> sommes certes plus là,mais <strong>en</strong> ce qui concerne le commerceéquitable, on peut noter sa fâcheuse t<strong>en</strong>danceà r<strong>en</strong>forcer la spécialisation productive,cette spécialisation que beaucoupd’écologistes et d’agronomes reproch<strong>en</strong>tà l’agriculture productiviste <strong>en</strong>France par exemple.Dans les faits, la réussite économiqued’une production de culture d’export auniveau de l’exploitation agricole <strong>en</strong>traîne,au fil du temps, une spécialisation productive.Cette spécialisation (4) marquele début de la réduction de la part des culturesvivrières sur la surface cultivée. Cecireprés<strong>en</strong>te à la fois une baisse de la souverainetéalim<strong>en</strong>taire des populationslocales, ainsi qu’une diminution de la biodiversitésur les parcelles de la famille oude la communauté, même si la productionest certifiée biologique. Enfin, cettespécialisation mainti<strong>en</strong>t ou r<strong>en</strong>force l’intégrationdu paysan dans le marché mondial,puisqu’il produit une d<strong>en</strong>rée d’exportation.Le «commerceéquitable» peut<strong>en</strong>traîner un processusde déculturationEn li<strong>en</strong> avec la spécialisation productive,l’<strong>en</strong>trée dans la course <strong>en</strong>traîne parexemple le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de manquer detemps, de manquer de relations socialesnon liées à la production. En effet, cettespécialisation productive prive progressivem<strong>en</strong>tle paysan de la possibilité de réaliserdes dons ou échanges avec desmembres de sa communauté selon lescodes et rythmes traditionnels et avec sesproductions traditionnelles dont il diminuela surface pour augm<strong>en</strong>ter celle des« produits équitables ».Il s’agit donc de la perte graduelled’une pluriactivité liée à des formesvariées de dévalorisation affective desproductions locales et des pratiques culturelles,au regard de l’intérêt monétairedes productions d’export. De la sorte, l’affaiblissem<strong>en</strong>tde l’économie locale,naguère basée sur le commerce des produitslocaux, pourrait bi<strong>en</strong> se doublerd’une destruction plus ou moins l<strong>en</strong>te desstructures et pratiques de la société vernaculaire,et déboucher à terme sur unprocessus de déculturation.Le commerce équitable,nouvel avatarde la mondialisationdes échanges?Ce n’est donc pas, comme les t<strong>en</strong>antsdu commerce équitable le dis<strong>en</strong>t, le systèmecapitaliste qui se retrouve <strong>en</strong>cadré,régulé, adapté par le « commerce équitable», pour laisser leur place aux petitspaysans du Sud ; mais bi<strong>en</strong> le petit paysanqui, sous les effets multiples du« concept » de « commerce équitable »,va modifier ses modes de vie, ses valeurs,ses circuits de sociabilité, sa convivialité,sa consommation, ses déplacem<strong>en</strong>ts, pourconv<strong>en</strong>ir aux contraintes fixées par lecommerce international et l’impératifmonétariste.Ceci d’autant plus strictem<strong>en</strong>t,puisque l’on a vu que les contraintes desproductions sous « commerce équitable »ou « éthique » sont plus importantesque dans le circuit classique. Tout ce quiDRprécède nous fait dire que le « commerceéquitable » devrait être vu comme unnouvel avatar de la mondialisation deséchanges, même s’il s’affiche sous des prétexteséthiques que la pratique, on le voitbi<strong>en</strong>, bat sérieusem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> brèche.Certaines ONG, p<strong>en</strong>sant éviter cesproblèmes, s’attach<strong>en</strong>t à ne promouvoirqu’exclusivem<strong>en</strong>t des produits alim<strong>en</strong>tairestraditionnels locaux (exemple de laquinoa). Mais une culture que l’on veutexporter devi<strong>en</strong>t une culture d’export. Or,pour que celle-ci soit cultivée <strong>en</strong> tant quetelle, il faut qu’elle soit mieux payée quela même culture <strong>en</strong> destination locale, àmoins que les personnes ne soi<strong>en</strong>tcontraintes à sa production (ce qui était lecas à l’époque de l’esclavage). La cultured’export finit donc par avoir un prix supérieurà la culture de destination locale.On observe alors plusieurs conséqu<strong>en</strong>cesplus ou moins concomitantespour les produits « jumeaux » deconsommation locale. Plus ou moinssimultaném<strong>en</strong>t et progressivem<strong>en</strong>t, laproductivité des parcelles régies par l’accordde commerce équitable augm<strong>en</strong>te. Ilfaut préciser que la part de l’achat/rev<strong>en</strong>tepar des paysans contractualisé « commerceéquitable », d’une partie de larécolte de paysans non contractualisésexplique une part variable de cette augm<strong>en</strong>tationdes r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts et opacifie lespratiques locales autour du « commerceéquitable ». Ce faisant, le nombre de producteurspour la production <strong>en</strong> filièrecommerce équitable augm<strong>en</strong>te aussi.(4) Qui au-delà de son induction par un projet d’ONGpeut avoir de nombreuses implications complém<strong>en</strong>taires<strong>en</strong>tre elles, telles que la course à la r<strong>en</strong>tabilité, larecherche de reconnaissance sociale ou économique,la comp<strong>en</strong>sation, la recherche du pouvoirSILENCE N°341 38Décembre 2006


Première conséqu<strong>en</strong>ce, on retrouve demoins <strong>en</strong> moins le produit à destinationlocale sur les marchés d’approvisionnem<strong>en</strong>tlocaux, alors que son prix augm<strong>en</strong>te,toujours sur les mêmes marchéslocaux. Alors, <strong>en</strong> raison de sa rareté maissurtout du fait du prix plus élevé que permetla v<strong>en</strong>te à l’export, il arrive que lesfamilles les plus modestes délaiss<strong>en</strong>t leproduit alim<strong>en</strong>taire local dev<strong>en</strong>u tropcher, pour se rabattre sur des produits alim<strong>en</strong>tairesindustriels de piètre qualitédont un certain nombre sont importés…par cargo.Quand à ceux qui le peuv<strong>en</strong>t, grâce àl’élévation de leur niveau de vie, vontcomm<strong>en</strong>cer à avoir accès aux produitsoccid<strong>en</strong>taux, eux aussi importés pour unegrande part. On le compr<strong>en</strong>d aisém<strong>en</strong>t, le« commerce équitable » créé uneconfrontation <strong>en</strong>tre les prix d’un marchéd’un village perdu <strong>en</strong> Amérique c<strong>en</strong>traleet les prix du marché des « produitséquitables » pour le Nord. Cette confrontationse révèle avoir des conséqu<strong>en</strong>cesnéfastes non seulem<strong>en</strong>t sur le marchélocal des producteurs, mais aussi dans lesmodes de vies et de consommation locales.Tout est lié.Nord-Sud :les logiques de filièreset la spécialisationproductive <strong>en</strong> questionDRDe tels effets du commerce équitablesur les sociétés paysannes ne sont passans rappeler les effets du développem<strong>en</strong>tagricole au Nord. Chez nous, les paysanson quasim<strong>en</strong>t tous été éliminés, et lesagriculteurs sont de moins <strong>en</strong> moinsnombreux à consommer leur propres productions,rares étant ceux qui n’utilis<strong>en</strong>tpas de plats congelés. Ils sont un trèsgrand nombre à être intégrés dans deslogiques de filières contraignantes qui lesont déconnectés de l’économie locale ourégionale, <strong>en</strong> les r<strong>en</strong>dant dép<strong>en</strong>dants descours mondiaux pour leurs productions,et des supermarchés pour leur alim<strong>en</strong>tation.Toutes proportions gardées, la dynamiquesemble bi<strong>en</strong> relever d’une logiquetrès voisine.Equitable ne signifie passocialem<strong>en</strong>t acceptableSi historiquem<strong>en</strong>t les moy<strong>en</strong>s pourfaire produire des cultures d’export auSud ont changé, <strong>en</strong> passant de la situationd’esclavage à celle de la survalorisationmonétaire du prix du produit sur le marchélocal, il serait grave d’ignorer lesconséqu<strong>en</strong>ces directes ou indirectes deces pratiques sur les sociétés rurales duSud.Bi<strong>en</strong> qu’il n’<strong>en</strong> reste pas moins que leballet des cargos s’avère toujours très r<strong>en</strong>tablepour les opérateurs du Nord, noussavons que l’éviction d’une productiontraditionnelle intégrée à la vie de la communautéest plus ou moins rapidem<strong>en</strong>taccompagnée de changem<strong>en</strong>ts sociauximportants et graves, qui peuv<strong>en</strong>t remodelerprofondém<strong>en</strong>t les relations socialeset la culture paysanne locale. C’est <strong>en</strong>définitive ce pouvoir sur les paysans duSud que s’arrog<strong>en</strong>t les « consom’acteurs »de « produits équitables », les mêmes quiparfois se lam<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t de la disparition despetits paysans dans leurs campagnes duNord. Equitable ne signifie donc passocialem<strong>en</strong>t acceptable.Commerce équitable etressources énergétiquesSi d’av<strong>en</strong>ture le système économiquetel qu’il fonctionne aujourd’hui à grandr<strong>en</strong>fort d’énergie fossile <strong>en</strong> v<strong>en</strong>ait d’<strong>ici</strong> 20ou 50 ans à subir un coup d’arrêt, alors lesprix de ces d<strong>en</strong>rées à l’origine destinéesaux plus fortunés des occid<strong>en</strong>taux,retrouverai<strong>en</strong>t des tarifs bi<strong>en</strong> plus élevéset un volume moindre. Ceci n’est économiquem<strong>en</strong>tpas contradictoire, les frais detransformation sur place et de transportspouvant être selon les projections bi<strong>en</strong>plus élevés qu’aujourd’hui, le consommateurpayant ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t ces derniers.Peut-être aussi du fait des relations commerciales<strong>en</strong>tre les pays qui seront certainem<strong>en</strong>taffectées.Beaucoup de paysans du Sud serontalors obligés de r<strong>en</strong>ouer avec leursanci<strong>en</strong>nes productions vivrières abandonnées,si tant est que certains <strong>en</strong> aurontgardé <strong>en</strong>tre-temps les savoir-faire, lesoutils et leurs techniques de fabrication.Car au bout de deux générations, seulsceux qui ne sont pas occupés avec lesfilières équitables seront <strong>en</strong> mesure detransmettre les savoir-faire locaux etvitaux dont les sociétés vernaculaires ontle secret. Le « commerce équitable »,basé sur le transport au long cours de trèsgrosses quantités, n’est durable qu’à lamesure des ressources énergétiques nonr<strong>en</strong>ouvelables, c’est-à-dire très peu àl’échelle de l’humanité.Nous sommes faceà une ext<strong>en</strong>sion radicalede la mondialisationdes échangesEn conclusion, maint<strong>en</strong>ir ou r<strong>en</strong>forcerl’implication de paysans dans deslogiques de marchés internationaux, futcepar le biais du commerce équitable ouéthique, revi<strong>en</strong>dra au bout de quelquestemps, par exemple à mettre <strong>en</strong> concurr<strong>en</strong>celes plus petits paysans producteursde bananes équitables de toute la planètesi retirés soi<strong>en</strong>t-ils de nos grandes métropoles.Nous l’avons vu, le commerce équitablede produits agricole ne relève évidemm<strong>en</strong>tpas de l’agriculture paysanne,mais <strong>en</strong> fait d’une ext<strong>en</strong>sion à peinedéguisée de la mondialisation, au plusprofond des espaces ruraux du Sud, avec<strong>en</strong> toile de fond une occid<strong>en</strong>talisation dumonde <strong>en</strong>core plus poussée (5) par le fait,cette fois, des ONG (6). C’est cet aspectqui permet de parler d’une ext<strong>en</strong>sionradicale de la mondialisation à propos du« commerce équitable ».Quel commercepeut être équitable ?Force est de constater que, d’une partle seul commerce qui soit équitable estcelui qui permet une relation interpersonnelledirecte et aisée, <strong>en</strong>tre le producteuret le consommateur, et que la logique dela relocalisation de l’économie est à l’opposédu « concept » de « commerceéquitable » de produits de consommationcourante issus de l’export-import. Aufinal, le « consom’acteur » que l’on nousinvite à dev<strong>en</strong>ir à longueur d’articles et dereportages se révèle être un des rouagesinconsci<strong>en</strong>t du mercantilisme d’un agrobusinessinternational soi-disant « alternatif».Daniel Juli<strong>en</strong> ■(5) Car cette occid<strong>en</strong>talisation procède non par impositiondu marché mondial mais par une aide à sonaccès sous prétexte d’aménagem<strong>en</strong>t préférables auxproducteurs. Il s’<strong>en</strong> suit alors une intégration au marchémondial qui est « volontaire » parce qu’inévitable.(6) La force des ONG à provoquer ce mécanisme estd’autant plus inquiétante qu’<strong>en</strong> cas de crise majeure, ily a fort à parier que personne ne sera là pour aider lepaysan à retrouver les pratiques qui, auparavant,étai<strong>en</strong>t favorables à son autonomie.SILENCE N°34139Décembre 2006


Nord/SudM A L IUn CD pour lasouverainetéalim<strong>en</strong>taireUn forum mondial sur la souverainetéalim<strong>en</strong>taire se ti<strong>en</strong>draau Mali <strong>en</strong> février 2007à l’initiative de Via Campesina.Face aux pressions de l’OMC,Organisation mondiale du commerce,il s’agit d’affirmer quel’agricultureest d’abordpaysanne etdestinée à s<strong>en</strong>ourrir avantde vouloirv<strong>en</strong>dre etexporter ; queles peuples etles Etats doiv<strong>en</strong>têtre libres de définir euxmêmesleur politique agricole.Pour financer les frais de déplacem<strong>en</strong>tsde cette r<strong>en</strong>contre,un CD a été édité avec 17 chansonsde Manu Chao, CesariaEvora, Tik<strong>en</strong> Jah Fakoli, EmirKusturica… Il est disponiblechez les libraires ou par correspondance(20 € + 2 € de port)auprès de Daqui, 8, place desCarmes, 33210 Langon,tél : 05 57 98 08 45.L’Europeest vacheavec l’AfriqueLes accords depart<strong>en</strong>ariat économiqueassur<strong>en</strong>tle libre marché<strong>en</strong>tre l’Europe etles pays du Sud.Ainsi, pour écoulerles excéd<strong>en</strong>tsde lait du Nord,du lait <strong>en</strong> poudreest v<strong>en</strong>du à basprix <strong>en</strong> Afrique…ce qui provoquel’effondrem<strong>en</strong>tdes rev<strong>en</strong>us pourles éleveurs deces pays. Une logique délétèreque dénonce le collectifAlim<strong>en</strong>Terre animé <strong>en</strong> France parle CFSI, Comité français pour lasolidarité internationale et <strong>en</strong>Belgique par SOS Faim. Une pétitioncircule relayée par 160groupes locaux. CFSI, 32, rueLe Peletier, 75009 Paris, tél :01 44 83 88 50 ; SOS Faim,rue aux Laines, 4, B-1000Bruxelles, tél : 02 548 06 70.Agir <strong>ici</strong>rejoint OxfamOxfam est une confédérationd’organisations de solidaritéinternationale qui regroupe 12organisations indép<strong>en</strong>dantes <strong>en</strong>li<strong>en</strong> avec 3250 groupes part<strong>en</strong>airesdans une c<strong>en</strong>taine de pays.Depuis 2003, Agir <strong>ici</strong>, une associationqui depuis 1988 mène descampagnes de cartes postalespour des actions de solidaritéavec le Sud, est dev<strong>en</strong>u “membreobservateur”. A partir de 2007,Agir <strong>ici</strong> devi<strong>en</strong>t le membre françaisd’Oxfam international.Oxfam France, Agir <strong>ici</strong>, 104, rueOberkampf, 75011 Paris, tél :01 56 98 24 40.L’OMC<strong>en</strong> pire ?Oxfam France / Agir <strong>ici</strong>, Peuplessolidaires, le Gret, Cad Mali etAcord, avec le souti<strong>en</strong> de nombreusesautres associations, ontlancé début novembre une campagned’information qui se poursuivrajusqu’<strong>en</strong> février 2007 pourdénoncer l’<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vigueur prévuepour janvier 2008 desaccords de part<strong>en</strong>ariats économiquesdécidés par l’Union europé<strong>en</strong>ne<strong>en</strong> 2000 et dont lesimpacts sur les pays du Sud s’annonc<strong>en</strong>tdramatiques. Les négociationssont <strong>en</strong>core <strong>en</strong> cours toutau long de 2007 et il est donc<strong>en</strong>core temps de demander laréori<strong>en</strong>tation de ces accords pourqu’ils ne soi<strong>en</strong>t pas de nouveauxmoy<strong>en</strong>s d’inégalités <strong>en</strong>tre le Nordet le Sud. Cette campagneLe don, une solution ?demande aux pays europé<strong>en</strong>s delaisser libres les pays du Sud <strong>en</strong>ce qui concerne les secteurs qu’ilsveul<strong>en</strong>t protéger et dans leurschoix de développem<strong>en</strong>t, de veillerà ce que le dialogue <strong>en</strong>tre le Nordet le Sud soit réel, et que ce dialoguesoit r<strong>en</strong>du public pour queles habitants du Nord sach<strong>en</strong>t cequi se négocie. On peut demanderSILENCE N°341 Décembre 200640Prix Nobel pour le fondateurde la micro-financeMuhammad Yunus recevrale 10 décembre le prixNobel de la paix 2006. AuBangladesh, le “banquier despauvres” a mis <strong>en</strong> place laGrame<strong>en</strong> Bank, qui fait desprêts pour les plus démuniset pour les femmes <strong>en</strong> particulier.C’est un choix sansdoute plus jud<strong>ici</strong>eux que celuide l’année dernière (l’AIEA,ag<strong>en</strong>ce pro-nucléaire), maisc’est égalem<strong>en</strong>t un choix discutablecar les analyses critiquantLes inégalités Nord-Sud augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t. Les organisations de solidaritéinternationale se r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t compte qu’”aider” à réduire ces inégalitésn’est pas évid<strong>en</strong>t. Le don peut être dans certains cas inapproprié, inutile,voire néfaste. Le Ritimo, réseau qui regroupe de nombreux c<strong>en</strong>tresde docum<strong>en</strong>tation sur la solidarité internationale vi<strong>en</strong>t d’éditer une brochurequi montre les dons qui sont pratiqués et leurs limites. Ainsi, donnerde la nourriture peut déséquilibrer l’agriculture locale, de mêmepour les vêtem<strong>en</strong>ts et l’artisanat local,donner des livres peut être une forme decolonialisme, les dons d’ordinateurs ouplus généralem<strong>en</strong>t d’appareils électriquesobsolètes peuv<strong>en</strong>t être une source dedéchets inutiles… Donner des bicyclettessemble par contre une bonne initiative. Onpeut aussi donner du temps, à condition d<strong>en</strong>e pas avoir d’idées préconçues. Une brochurebi<strong>en</strong> illustrée qui pose de bonnesquestions. A commander (96 p. 6 € +2 €de port) à Orcades, 6 bis, rue Albin-Haller,zone République II, 86000 Poitiers,tél : 01 44 64 74 14.DRMuhammad Yunus.ces méthodes de micro-crédits se multipli<strong>en</strong>t actuellem<strong>en</strong>t. En effet, <strong>en</strong>empruntant, on pousse les plus pauvres à créer des activités dans un systèmequi a créé la pauvreté et, à la fin, c’est ce dernier qui est le principalbénéf<strong>ici</strong>aire de l’opération : ce n’est pas pour ri<strong>en</strong> que la Banquemondiale souti<strong>en</strong>t le micro-crédit !On relira avec att<strong>en</strong>tion l’article d’Hedwige Peemans-Poullet, que nousavions publié dans notre numéro 330 qui signale comm<strong>en</strong>t MuhammadYunus a mis <strong>en</strong> place des élevages de crevettes, exploitant surtout desfemmes et des <strong>en</strong>fants, ruinant les écosystèmes des mangroves. A signalerégalem<strong>en</strong>t l’article de Cyril Gouverneur dans Le monde diplomatiqued’août 2005 qui dénonce la dérive de M. Muhammad Yunus et saGrame<strong>en</strong> Bank qui non seulem<strong>en</strong>t multiplie les situations de sur<strong>en</strong>dettem<strong>en</strong>t,mais a égalem<strong>en</strong>t lancé une compagnie de téléphonie mobileGrame<strong>en</strong> Phone.Nicanor Perlas, dans son livre La société civile, le troisième pouvoir,rappelle égalem<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 1998, la Grame<strong>en</strong> Bank a signé unaccord avec Monsanto, cette firme payant pour que la “banque despauvres” fasse la promotion des OGM dans son réseau. Il a fallu uneimportante mobilisation des ONG du sud pour que la banque fassemarche arrière.Bref un homme d’affaires dev<strong>en</strong>u avec le temps assez conv<strong>en</strong>tionnel.des affiches, des dépliants, descartes à signer auprès de OxfamFrance / Agir <strong>ici</strong>, 104, rueOberkampf, 75011 Paris,tél : 01 56 98 24 47 (Mélanie).B O U C H E S -D U - R H Ô N EMarchésde NoëléquitablesUn marché de Noël équitable seti<strong>en</strong>dra à Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce, les9 et 10 décembre, sur la place dela Rotonde, devant les locaux dela Maison de la nature et de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Sera projeté le film“Pour une consommation responsable”.Buffet équitable le samedi9 décembre à 12 h. Un autremarché de Noël équitable se ti<strong>en</strong>draà Aubagne, le 16 décembre<strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec GRAINE-Paca. Projection du même filmet débat, une vingtaine d’exposants.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Apeas,Ag<strong>en</strong>ce prov<strong>en</strong>çale de l’économiealternative et solidaire, 49, ruede Village, 13006 Marseille,tél : 04 91 99 02 40.


Nord/SudDéchets-cadeauxLe scandale qui vi<strong>en</strong>t d’avoir lieu avec le déversem<strong>en</strong>t de déchets mortelsà Abidjan a permis d’aborder une question le plus souv<strong>en</strong>t ignorée des médias.Lorsque, <strong>en</strong> 1955, Claude Lévi-Strauss, par une célèbre prosopopée,dans Tristes Tropiques, lance :« Cette grande civilisation occid<strong>en</strong>tale,créatrice des merveilles dont nous jouissons,elle n’a certes pas réussi à les produiresans contrepartie. Comme sonœuvre la plus fameuse, pile où s’élabor<strong>en</strong>tdes architectures d’une complexité inconnue,l’ordre et l’harmonie de l’Occid<strong>en</strong>texig<strong>en</strong>t l’élimination d’une masse prodigieusede sous-produits maléfiques dontla terre est aujourd’hui infectée. Ce qued’abord vous nous montrez, voyages, c’estnotre ordure lancée au visage de l’humanité», il exprime prophétiquem<strong>en</strong>t, cequi, un demi-siècle plus tard, s’exhibeimpudiquem<strong>en</strong>t. L’Afrique, faible et sousdomination, est le réceptacle tout trouvédes déchets dont personne ne veut <strong>en</strong>Occid<strong>en</strong>t.De nombreusesautres affairesA la fin des années 1980, OmarBongo, avec la Sogab<strong>en</strong> (Société gabonaised’études nucléaires) de ses amis corses,<strong>en</strong>visageait de stocker au Gabon desdéchets nucléaires. L’affaire se perdit dansle marigot. Au même mom<strong>en</strong>t un pland’<strong>en</strong>fouir deux millions de tonnes dedéchets toxiques europé<strong>en</strong>s et américainsdans le sol congolais (avec 74 millions dedollars pour D<strong>en</strong>is Sassou-Nguesso, uneaumône) capota grâce au bruit fait par desécologistes hollandais. Ces échecs off<strong>ici</strong>elsincitèr<strong>en</strong>t à plus de modestie et dediscrétion. Des cas de décharges sauvages,avant l’irruption du scandale ivoiri<strong>en</strong>, ontdéjà été cités. Il y a quelques mois, dansun quartier populeux de Douala (Cameroun),des fûts remplis d’acide, d’oùémanai<strong>en</strong>t des vapeurs toxiques, fur<strong>en</strong>tsignalés. L’armée camerounaise fut chargéed’aller les déverser <strong>en</strong> mer, non sansdéplorer, du fait de l’explosion d’un fût, lamort d’un militaire. Au Niger, la régiond’Arlit, où sont exploitées les mines d’uraniumpar la Cogema-Areva, est une véritabledécharge à ciel ouvert de résidusd’exploitation du minerai radioactif. AuDRDRNigeria, le pays des Ogonis, sur le littoraldu golfe de Guinée, jadis florissant, a étédésertifié, r<strong>en</strong>du stérile par le rejet dans lanature des déchets produits par l’exploitationdes champs pétrolifères.Des questions ignoréesA part les protestations, vite étouffées,vite oubliées, de telle ou telle ONG deprotection de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, ce sujetn’intéresse personne. Autant le thème des<strong>en</strong>fants soldats et des mutilations a produitune ribambelle de romans et des c<strong>en</strong>tainesd’heures de docum<strong>en</strong>taires édifiants,autant celui des <strong>en</strong>fants sans bras,des <strong>en</strong>fants à deux têtes, des <strong>en</strong>fants ànageoires et autres monstruosités, n’amobilisé aucun journaliste ou romancier.Ces êtres torturés peupl<strong>en</strong>t pourtant, <strong>en</strong>grand nombre, les hôpitaux du Vietnam,des années après les déversem<strong>en</strong>ts, pourcause de lutte contre le communisme, desterribles défoliants chimiques sur lesforêts par les Américains. Si on y faisaitun reportage, on crierait au voyeurisme. Ilfaudrait interdire la télé aux cœurs s<strong>en</strong>sibles.Ignorons-les. Le taux des malformationsaugm<strong>en</strong>te significativem<strong>en</strong>t dansles populations démunies exposées àdiverses pollutions de leur <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.L’espérance de vie, quant à elle,diminue.Il faut un scandale comme celui quivi<strong>en</strong>t de se passer <strong>en</strong> Côte d’Ivoire pourqu’on se pose quelques questions ; <strong>en</strong>cor<strong>en</strong>e se pose-t-on pas toutes les questionsnécessaires ; certaines, pourtant évid<strong>en</strong>tes,rest<strong>en</strong>t bizarrem<strong>en</strong>t dans l’ombre.Si on a largem<strong>en</strong>t décrit les circuits decorruption, bi<strong>en</strong> réels, qui ont permisl’<strong>en</strong>trée et le déversem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Côte d’Ivoirede ces déchets, on n’a pas du tout évoquéleur origine. Issus du traitem<strong>en</strong>t du pétrole,ces déchets ne peuv<strong>en</strong>t prov<strong>en</strong>ir qued’une puissante multinationale pétrolière.Laquelle ? Mystère. Elle doit avoir lesmoy<strong>en</strong>s de préserver son anonymat etd’ori<strong>en</strong>ter les médias dans les bonnesdirections, loin de toute curiosité mal<strong>en</strong>contreuse.Ces déchets fantomatiques,v<strong>en</strong>us de nulle part, errant sur les mers,cherchant qui empoisonner, sont pourtantd’abord le signe de l’irresponsabilitéet de l’impunité qui caractérise ceux qui,bi<strong>en</strong> cachés, sans visage, sans nom, sanslieu, décid<strong>en</strong>t de se débarrasser de ce quiles <strong>en</strong>combre <strong>en</strong> se lavant les mains de cequ’il <strong>en</strong> advi<strong>en</strong>dra, juste <strong>en</strong> collant l’étiquettehaute tox<strong>ici</strong>té sur leur paquetcadeau. On nous a tout dit sur lescamions d’Abidjan qui ont déchargé leProbo Koala et ri<strong>en</strong> sur la gueule vomissantequi l’a rempli. On aimerait savoirpourquoi.Odile Tobner ■Survie.Bilan<strong>en</strong> Côte d’IvoireFin octobre, le bilan sanitaire des déchetsdéposés à Abidjan le 19 août,s’élevait à 10 morts, 69 hospitalisations,14 000 consultations médicales. On saitmaint<strong>en</strong>ant que les déchets n’ont pas étédéposés à la sauvette, mais que lescamions étai<strong>en</strong>t escortés par la police.Plusieurs <strong>en</strong>quêtes sur les responsabilitéssont <strong>en</strong>core <strong>en</strong> cours.SILENCE N°34141Décembre 2006


Nord/SudJeûnetournantcontre la PacDébut septembre, des agriculteursde la Confédération paysanne duFinistère, notamm<strong>en</strong>t des agriculteursbio, ont comm<strong>en</strong>cé un jeûnetournant pour demander une révisionde la politique agricole communemise <strong>en</strong> place par l’Europeafin que celle-ci soit plus équitable.Chaque fois qu’un jeûneurou une jeûneuse s’arrête, il ou elleest remplacé par plusieurs autresjeûneurs dans de nouveaux lieux,Commerce équitable■ Systèmes de certification. La plate-formepour le commerce équitable a publié débutoctobre une étude comparant les systèmes de certification.Il <strong>en</strong> existe au moins une vingtaine quiont chacune leurs avantages et leurs défauts. Ainsi Bioéquitabledispose d’un véritable réseau de contrôleurs, mais donne sonlogo dès qu’au moins 25% d’un produit est certifié. Max Havelaar prés<strong>en</strong>teune grande souplesse d’adaptation, mais ses contrôles manqu<strong>en</strong>td’indép<strong>en</strong>dance. Les boutiques de Minga ont un fonctionnem<strong>en</strong>t simple,peu coûteux, basé sur des relations directes, mais sans contrôle externepour la plupart. Cette première version comparative devrait permettred’améliorer contrôles et transpar<strong>en</strong>ce… mais ne répond pas à de multiplesautres questionnem<strong>en</strong>ts sur le s<strong>en</strong>s du commerce équitable.PFCE, c/o SNCF, 61, rue de la Chapelle, 75018 Paris, tél :01 42 09 05 53.■ Artisans du monde : réformes <strong>en</strong> cours. Après des années dedébats et le refus de la distribution <strong>en</strong> grands magasins, Artisans dumonde modifie peu à peu son fonctionnem<strong>en</strong>t pour avancer dans le s<strong>en</strong>sd’un commerce plus équitable. Pour lever l’ambiguïté de sa coopérativeSociétéChômageManifestationle 2 décembreLes collectifs de chômeursd’AC ! Agir contre le chômage,de l’APEIS, Association pourl’emploi, l’information et la solidarité,et du MNCP, Mouvem<strong>en</strong>tnational des chômeurs et précaires,organis<strong>en</strong>t le samedi2 décembre une grande manifestationà Paris “contre le chômageet la précarisation de nos vies.Pour des droits nouveaux”.•AC ! 21 ter, rue Voltaire,75011 Paris,tél : 01 42 63 15 33 ;•APEIS, 8, rue de Verdun, 94800Villejuif, tél : 01 46 82 52 25.selon un principe de boule d<strong>en</strong>eige. Début octobre, une tr<strong>en</strong>tainede personnes jeûnai<strong>en</strong>t danssix villes de Bretagne et deNormandie (Saint-Brieuc,R<strong>en</strong>nes, Vannes, Nantes, Saint-Lôet Al<strong>en</strong>çon). Fin octobre, de nouveauxjeûnes ont comm<strong>en</strong>cé dansla May<strong>en</strong>ne, les Deux-Sèvres, laHaute-Marne. Le mouvem<strong>en</strong>tdevrait se poursuivre et se démultiplierjusqu’au printemps afin demettre la pression sur les candidatsaux élections de 2007.Confédération paysanne, 81, av<strong>en</strong>uede la République, 93170Bagnolet, tél : 01 43 62 04 04.DéliressécuritairesQuatre syndicats de psychiatresont lancé un appel aux députés etsénateurs pour leur signaler quele projet de loi sur la prév<strong>en</strong>tionde la délinquance montrait unetotale ignorance du sujet de lapart de ceux qui ont rédigé leprojet. On retrouve dans ce projetde loi une confusion <strong>en</strong>tre“troubles m<strong>en</strong>taux” et “délinquance”qui rappelle des lois du19 e siècle. Pour les psychiatres,la délinquance relève des questionssociales et non des questionsde santé.Publ<strong>ici</strong>té■ La publ<strong>ici</strong>té créé l’obésité.L’UFC-Que Choisir a compté lespubl<strong>ici</strong>tés diffusées à la télévisiond’achats Solidar’monde co-gérée avec d’autres groupes et qui servaità alim<strong>en</strong>ter égalem<strong>en</strong>t des marques prés<strong>en</strong>tes <strong>en</strong> grands magasins,Artisans du Monde a tissé des accords de part<strong>en</strong>ariat avec le réseaudes Biocoops et Commercio Tercer Mundo, son équival<strong>en</strong>t itali<strong>en</strong>, afinde repr<strong>en</strong>dre le contrôle de cette plate-forme d’achats. Les produits quiy transiteront seront désormais étiquetés Artisans du monde et ne pourrontêtre destinés à la grande distribution. Autre critique prov<strong>en</strong>ant desréseaux de boutiques équitables : la prés<strong>en</strong>ce des bénévoles qui créeune concurr<strong>en</strong>ce déloyale. Artisans du monde a décidé, avec le souti<strong>en</strong>de part<strong>en</strong>aires du secteur de l’économie solidaire et sociale, d’aller versune professionnalisation des personnes qui ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t les magasins, lesbénévoles poursuivant leur indisp<strong>en</strong>sable travail de s<strong>en</strong>sibilisation auxquestions Nord-Sud. Les magasins devrai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t fonctionner deplus <strong>en</strong> plus sous forme de coopératives pour favoriser un fonctionnem<strong>en</strong>tplus démocratique avec l’<strong>en</strong>semble des personnes qui y achèt<strong>en</strong>tdes produits. Enfin, un rapprochem<strong>en</strong>t est fait avec les associationsécologistes pour que ces magasins soi<strong>en</strong>t le plus près des critères del’éco-habitat : utilisation de peintures bio, matériaux sains, lampesbasse consommation… Un magasin pilote intégrant toutes ces nouvellesdonnées a ouvert mi-octobre à Paris : Artisans du monde,48, rue du Chevaleret, 75013 Paris.DRRégulariser les sans-papiersUn sondage réalisé le 12 octobre pour le compte de 20 minuteset RMC indique que 12% des Français sont pour régulariserles sans-papiers sans conditions et que 73% des Français sont pourla régularisation des sans-papiers qui ont un contrat de travail et/oudes <strong>en</strong>fants scolarisés. Ils ne sont que 10% à s’opposer à une régularisationdans ce cas-là et 5% d’indécis. Sarkozy a donc tout faux.p<strong>en</strong>dant deux semaines, p<strong>en</strong>dantles émissions destinées aux<strong>en</strong>fants. Résultat : 89 % concern<strong>en</strong>tdes produits trop riches <strong>en</strong>sucre ou <strong>en</strong> matière grasse. Unedeuxième <strong>en</strong>quête auprès depar<strong>en</strong>ts montre que ces publ<strong>ici</strong>téssont efficaces et modifi<strong>en</strong>t ledésir de l’<strong>en</strong>fant <strong>en</strong> direction desproduits prés<strong>en</strong>tés. A l’arrivée,ri<strong>en</strong> d’étonnant à ce qu’un <strong>en</strong>fantsur six soit maint<strong>en</strong>ant obèse.■ Voisinage discutable. Alliancepour la Planète se veut unregroupem<strong>en</strong>t d’associations écologistesafin de peser sur les politiquesdans la perspective desélections de 2007. On y trouve leWWF et la Fondation NicolasHulot. Le RAP, Résistanceà l’agression publ<strong>ici</strong>taire, a décidéd’adhérer à cette alliance et celaa permis d’avoir, selon eux, debons contacts avec le présid<strong>en</strong>tdu WWF, très motivé par unecampagne contre le fonctionnem<strong>en</strong>tactuel du BVP, bureau devérification de la publ<strong>ici</strong>té. LeRAP pourrait sans doute proposerau WWF une collaborationlors de la Nuit des publivores, leRAP dénonçant cette soirée alorsque le WWF y est part<strong>en</strong>aire !RAP pourra aussi parler avec laFondation Nicolas Hulot, sponsoriséepar de nombreuses grandesmarques très proliférantes <strong>en</strong>matière de publ<strong>ici</strong>té.RAP, 53,rue Jean-Moulin, 94300Vinc<strong>en</strong>nes, tél : 01 43 28 39 21.SILENCE N°341 Décembre 200642


Gynécologie sans frontièresTant <strong>en</strong> temps de paix que de conflits, les femmes sont dansle monde le plus souv<strong>en</strong>t des victimes invisibles. Pourtant lesfemmes sont appelées quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t à jouer un rôle important dansle développem<strong>en</strong>t des pays : éducation, santé, politique, économie, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Le non respect des droits fondam<strong>en</strong>taux de la femme,conformes à la charte des Droits de l’homme s’exprime ainsi à traversla non reconnaissance universelle de la femme comme un être humainégal, libre et digne ; l’abs<strong>en</strong>ce d’id<strong>en</strong>tification de la femme sur le planpolitique, communautaire et national ; l’inégalité de la femme à l’accèsaux soins, à l’éducation, au développem<strong>en</strong>t économique et social ;la non maîtrise par la femme de sa sexualité et de sa reproduction.Face à ce constat, des gynécologues et sages-femmes ont constitué <strong>en</strong>1995 une association Gynécologie sans frontières dont la finalité estde promouvoir la femme, son développem<strong>en</strong>t, sa dignité et sa santé dansla société. L’association réfléchit sur de nouvelles approches et de nouvellespratiques de la santé publique dans le monde, fondées sur le respectde la dignité humaine, et de la femme <strong>en</strong> particulier.Association spécialisée dans la santé féminine, elle se donne pour objectifprincipal, dans le cadre de la promotion globale de la femme dansla société, de favoriser l’accès à la santé de toutes les femmes <strong>en</strong> interv<strong>en</strong>antspécifiquem<strong>en</strong>t lors de situations de pathologie gynécologiqueou obstétrique dans les pays ou des secteurs où les infrastructures sontinsatisfaisantes, insuffisantes ou inaccessibles.L’accès à la santé des femmes <strong>en</strong>globe trois composantes : médicale,psychologique et sociale. Médicale : la santé reproductrice se déclineautour de la périnatalité (amélioration des indicateurs périnataux, favoriserl’émerg<strong>en</strong>ce de nouveaux modes de prises <strong>en</strong> charge de la grossesse...),de la régulation des naissances et de l’accès à la maîtrise dela sexualité, des fléaux infectieux, MST/sida. Psychologique : la souffranceest à la fois médicale et psychologique notamm<strong>en</strong>t dans la prise<strong>en</strong> charge des viol<strong>en</strong>ces sexuelle ou conjugale, des discriminations ettoutes sortes d’exploitation. Sociale : la position de la femme ne doitpas se limiter au cercle étroit et fermé de la famille. Elle doit s’autonomiserpar une reconnaissance de son id<strong>en</strong>tité et statut, par une égalitédes droits fondam<strong>en</strong>taux, par un respect de sa dignité et de son autonomieau sein de la société et par sa part<strong>ici</strong>pation responsable à la valorisationet au progrès de son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t culturel, économique et écologique.Gynécologie sans frontières, Hôpital mère <strong>en</strong>fant, CHU deNantes (Pr. HJ Philippe), 38, boulevard Jean-Monnet, 44093 Nantes.Les femmesdésert<strong>en</strong>tle milieusci<strong>en</strong>tifiqueLe 25 septembre, Jacques Chiraca mis <strong>en</strong> place un Haut conseil dela sci<strong>en</strong>ce auprès de la présid<strong>en</strong>cede la République qui devra travaillersur trois sujets : l’énergieet l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, la crise desvocations sci<strong>en</strong>tifiques notamm<strong>en</strong>tchez les femmes, les grandsdéfis sci<strong>en</strong>tifiques du pays.Etonnant de voir les femmes fairel’objet d’un des trois sujets ?Ou simplem<strong>en</strong>t constat que lesfemmes se laiss<strong>en</strong>t moins manipulerpar des carrières de plus <strong>en</strong>plus dédiées à v<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> aideaux multinationales et nonà la sci<strong>en</strong>ce ?Le Mondeselonles femmesL’association belge Le Mondeselon les femmes propose des formationsà la carte autour de huitquestions liées au g<strong>en</strong>re : leconcept de g<strong>en</strong>re, les instrum<strong>en</strong>tsjuridiques, les outils d’analyses,stratégies et changem<strong>en</strong>t, g<strong>en</strong>reet économie, g<strong>en</strong>re et communication,droits reproductifset sexuels, g<strong>en</strong>re et sida.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Le Monde selonles femmes, 18, rue de laSablonnière, B-1000 Bruxelles,tél : 32 2 223 05 12.Les ess<strong>en</strong>tielsdu g<strong>en</strong>reL’association Le Monde selon lesfemmes vi<strong>en</strong>t de publier quatrebrochures autour du thème “l’ess<strong>en</strong>tieldu g<strong>en</strong>re”. Elles ont pourtitres : concepts de base, outils del’approche g<strong>en</strong>re, ONG stratégieset changem<strong>en</strong>t, g<strong>en</strong>re et droitsreproductifs et sexuels. Chaquebrochure est disponible pour troiseuros + frais de port. Le Mondeselon les femmes, 18, rue dela Sablonnière, B-1000Bruxelles, tél : 32 2 223 05 12.Les Echosau fémininLe quotidi<strong>en</strong> Les Echos a confiéson numéro du lundi 9 octobre<strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t à une rédaction féminine,90 femmes y part<strong>ici</strong>pant(dont Michèle Alliot-Marie,Ségolène Royal)… Résultat :+77% de v<strong>en</strong>tes !Tal<strong>en</strong>ts hautsLaur<strong>en</strong>ce Faron et MélanieDecourt se sont associées pourcréer <strong>en</strong> 2005 la maison d’éditionTal<strong>en</strong>ts hauts. Cette maisond’édition publie des livres illustréspour <strong>en</strong>fants, adolesc<strong>en</strong>ts,adultes, avec comme particularitéDRFemmesde cesser de prés<strong>en</strong>ter les clichéssexistes habituels prés<strong>en</strong>ts dansce g<strong>en</strong>re de littérature. MélanieDecourt, anci<strong>en</strong>ne porte-parole del’association féministe Mix-cité,y veille tout particulièrem<strong>en</strong>t. Alire par exemple Moi, mon papa,de Julie Salzmann et Annejulie.Edition Tal<strong>en</strong>ts hauts, 79, av<strong>en</strong>ueSainte-Marie, 94160 Saint-Mandé, tél : 01 41 93 16 64.L Y O NEn corps plusGrosse ? Ronde ? Marre duregards des autres ? En corpsPlus propose des parcours pédagogiquessur-mesure aux femmesqui désir<strong>en</strong>t regagner estime,confiance et sérénité. Pour êtrebi<strong>en</strong>, même si l’on diffère des silhouettesanorexiques des magazinesféminins. En corps plus,36, rue Pasteur, 69007 Lyon,tél : 04 78 72 04 38.Inégalités faceà la naissanceSi les trois quarts des femmes de 20à 49 ans travaill<strong>en</strong>t, ce taux d’emploibaisse de manière importante aumom<strong>en</strong>t d’une maternité : 30% des femmes ne travaill<strong>en</strong>tpas l’année avant la premièr<strong>en</strong>aissance, 37 %avant la deuxième,54 % avant la troisième,69 % l’année aprèsla troisième. Pour desfemmes s’étant interrompuesplus que lescongés maternités légaux, plus de la moitié repr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t un travail aubout d’un an et demi après le premier ou le deuxième <strong>en</strong>fant, un peuplus de deux ans après le troisième <strong>en</strong>fant. Après la première naissance,un nombre important de mères s’arrête cep<strong>en</strong>dant durablem<strong>en</strong>t :un quart n’a toujours pas repris d’emploi au bout de cinq ans.Si l’on compare la situation des mères et des pères, 39 % des mèresqui travaill<strong>en</strong>t déclar<strong>en</strong>t que leur activité a été modifiée (changem<strong>en</strong>tde statut, d’horaires, d’int<strong>en</strong>sité du travail ou retrait du travail) contre6 % des pères. Le taux augm<strong>en</strong>te avec le nombre de naissances pourles mères, alors qu’il est inchangé pour les pères. Si 54 % des femmeschang<strong>en</strong>t d’emploi après une naissance, ce n’est le cas que de 7 % deshommes. Si 22 % des femmes réduis<strong>en</strong>t leur temps de travail, ce n’estle cas que de 6 % des hommes. A l’inverse, 23 % des pères augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tleur activité contre 5 % des mères.Dans une <strong>en</strong>quête, l’INED, institut national d’études démographiques,a essayé de cerner les facteurs d’inégalité <strong>en</strong>tre les deux sexes. On notecomme facteurs significatifs le niveau de formation, le type d’emploioccupé (plus d’arrêt pour les contrats à durée déterminée que lescontrats à durée indéterminée), l’histoire professionnelle de la mèrede la nouvelle mère (si la mère ne s’est pas arrêtée, la fille ne s’arrêtepas non plus), la situation financière (si le père a un faible rev<strong>en</strong>u, lamère repr<strong>en</strong>d vite son travail). L’allocation par<strong>en</strong>tale d’éducation, verséeà partir du deuxième <strong>en</strong>fant, provoque à l’évid<strong>en</strong>ce un retrait dumarché du travail… surtout pour la mère, alors qu’elle peut bénéf<strong>ici</strong>eraux deux par<strong>en</strong>ts. Le retrait du marché professionnel est un facteurd’inégalité dans d’autres domaines. (source : INED, septembre 2006)DRSILENCE N°341 Décembre 200643


Vivre <strong>en</strong>sembleUn écovillagedans le Jura suisseAprès des années de pratiques, les fermescommunautaires de Froidevaux aimerai<strong>en</strong>tprogressivem<strong>en</strong>t passer à la notion d’écovillage.Un processus <strong>en</strong> pleine expérim<strong>en</strong>tation.Dans une boucle du Doubs, à deuxpas de la frontière française,Jacques et Michelle Froidevaux onthérité d’une ferme familiale <strong>en</strong> 1980. Ily a 58 hectares dont 28 de forêts. Ils décid<strong>en</strong>tde favoriser le développem<strong>en</strong>t d’unevie communautaire et, après des annéesde débats sur la question de la propriété,la propriété de la ferme passe sous lecontrôle d’une fondation, “Les bergers deFroidevaux”. Une association, “les Amisdes bergers de Froidevaux”, <strong>en</strong> est locataireet permet la gestion des lieux. Lepremier projet tourne autour de l’élevagedu mouton, une originalité pour larégion. Une bergerie est construite dans lecadre d’un chantier international dejeunes. Du matériel de tannerie est récupérépour développer cette activité. Al’origine, les parts de la fondation apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tau trois donateurs : Michèle,Jacques et sa compagne Irène. LaFondation touche un loyer de l’associationqui lui permet de rembourser desemprunts puis d’acheter de nouveauxbâtim<strong>en</strong>ts. Pour <strong>en</strong>trer dans la Fondation,il faut vivre sur place depuis plus de sixmois et y travailler plus de la moitié dutemps. L’association adopte dans sonfonctionnem<strong>en</strong>t des principes repris àl’agriculture biodynamique ; les décisionss’y pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à l’unanimité. Si tout nouvelNicolas.Marie Clem’sadhér<strong>en</strong>t peut part<strong>ici</strong>per aux discussions,il faut six mois d’anci<strong>en</strong>neté pour part<strong>ici</strong>peraux décisions. Il n’y a aucune hiérarchie,mais un partage des tâches. Il y adonc un pouvoir de faire. Une dizaine depersonnes viv<strong>en</strong>t alors <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce surplace, plus p<strong>en</strong>dant l’été.Une deuxième fermeEn 1991, la Fondation peut, grâce àun nouvel emprunt, acheter une deuxièmeferme avec 75 hectares, une maisond’alpage, une écurie sur la commune deRossinière. L’activité ovine est complétéepar un important jardin, quelques vaches,une basse-cour. La laine est troquée avecla filature de Chantemerle, des coopérativesde Longo Maï. Les personnes quiviv<strong>en</strong>t sur place accept<strong>en</strong>t la mise <strong>en</strong>commun de leurs ressources, <strong>en</strong> échangedu travail, elles sont logées, nourries etdispos<strong>en</strong>t d’”arg<strong>en</strong>t de poche” (un peuplus de 100 € par mois).L’articulation <strong>en</strong>tre la Fondation etl’association s’avère un bon équilibre : ilpermet d’accueillir et de voir repartir despersonnes sans que cela n’ait de grandesconséqu<strong>en</strong>ces financières (1).Educationnon-viol<strong>en</strong>teVers la fin des années 90, autour de ladeuxième ferme, se développe un projetun peu différ<strong>en</strong>t. Est créée une association,Epidaure, qui devi<strong>en</strong>t locataire de lafondation. P<strong>en</strong>dant plusieurs années, legroupe qui y réside fait le choix du végétarismeet développe une activité d’accueilpour jeunes <strong>en</strong> difficulté. Jacques etIrène y part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t. L’arrivée de jeunes <strong>en</strong>révolte dans un système communautair<strong>en</strong>e se fait pas sans remise <strong>en</strong> question deleur fonctionnem<strong>en</strong>t. Sur place, il y avaittoujours <strong>en</strong>tre 6 et 10 <strong>en</strong>fants et lespar<strong>en</strong>ts animai<strong>en</strong>tune petite écoleselon la pédagogieSteiner. Lesjeunes, surtouturbains, qui arrivai<strong>en</strong>tlà découvrai<strong>en</strong>tun nouveaumonde. Sicertains adoptai<strong>en</strong>tce mode devie, ce n’était pasRepas collectif.toujours le cas. Si le travail du bois passaitgénéralem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>, certains étai<strong>en</strong>t rétifsaux médecines naturelles, à l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tdiffér<strong>en</strong>t, au végétarisme… Le groupea comm<strong>en</strong>cé à souffrir de l’investissem<strong>en</strong>tque cela demandait au quotidi<strong>en</strong>. Ilsont alors diminué le nombre de jeunesaccueillis passant de 5 à 3. Des essaisd’éducation sans punition ont été t<strong>en</strong>tésavec discussion sur la notion de liberté,débat sur les conséqu<strong>en</strong>ces de ses actes,recherche de communication, expressiondu ress<strong>en</strong>ti, vertus du dialogue… Le groupeespérait déboucher ainsi sur une institutionalternative avec un nouveau cadrejuridique. En 2001, une maison a étéachetée à Saint-Ursanne, une communeplus importante (800 habitants) qui estdesservie par le train et qui permet auxjeunes d’aller plus facilem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ville, unede leurs demandes. La maison compr<strong>en</strong>dsix appartem<strong>en</strong>ts et était <strong>en</strong>visagéecomme lieu possible pour une futureécole alternative.L’expéri<strong>en</strong>ce a été susp<strong>en</strong>due <strong>en</strong> 2003quand l’administration a réservé l’accueildes jeunes à des familles d’accueil ayantcertains diplômes. Irène s’est lancée dansune formation pour obt<strong>en</strong>ir ces diplômes,mais cela pr<strong>en</strong>d quatre ans et il faudraatt<strong>en</strong>dre 2007 pour relancer le processus.(1) Un article plus important sur cette premièrepériode a été publié dans le n°226-227 de Sil<strong>en</strong>ce,janvier 1998.Marie Clem’sSILENCE N°341 44Décembre 2006


La nouvelle réglem<strong>en</strong>tation ne reconnaîtplus la possibilité d’accueil collectif, maisuniquem<strong>en</strong>t les familles. L’associationEpidaure, responsable de la deuxièmeferme, devi<strong>en</strong>drait alors prestataire de servicespour des familles d’accueil.En 2003, le groupe se replie sur lamaison de Sainte-Ursanne et la deuxièmeferme est louée à un nouveau grouped’origine hollandaise à vocation spirituelle.Ce troisième groupe, qui essaie deAppr<strong>en</strong>tissage ludique de l’heure.retrouver les valeurs ancestrales desIndi<strong>en</strong>s, pratique la sweat-lodge (t<strong>en</strong>te desudation), anime des stages et des formationssur place. Ils refus<strong>en</strong>t de constituerun collectif unique et au bout de deuxans, <strong>en</strong> 2005, s’install<strong>en</strong>t dans une autreferme voisine.Marie Clem’sMarie Clem’sVers un éco-villageA partir de 2000, des débats comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>tsur la notion d’éco-villages. Des troisgroupes, c’est l’association Epidaure où setrouv<strong>en</strong>t Jacques et Irène, qui est la plusintéressée par ce concept. Les deux autresgroupes ont des approches un peu différ<strong>en</strong>tes.Les bergers de Froidevaux, dans lapremière ferme, <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t continuer àprivilégier l’aspect communautaire. Letroisième groupe rev<strong>en</strong>dique son indép<strong>en</strong>dance.Nicolas, qui est arrivé dans la région<strong>en</strong> 1999 et qui a acheté sa propre ferme àMasesselin – une dizaine d’hectares deterres plates le long du Doubs –, est luiintéressé par cette nouvelle approche :sans remettre <strong>en</strong> cause les notions de propriété,l’éco-village peut permettre dessynergies et des formes d’<strong>en</strong>traide dansdes domaines variées : aide pour laconstruction de nouveaux bâtim<strong>en</strong>ts avecdes chantiers collectifs, aide aux gros travauxagricoles, possibilités de développerdes activités communes comme une écolealternative, la gestion des bi<strong>en</strong>s communaux,etc.Jacques.Des contacts sont pris avec un architectequi étudie les synergies possibles etpropose début 2004 un avant-projet. Trèsvite se pose l’alternative possible <strong>en</strong>trerecherche d’éco-village et village écologique(2) : pourquoi ne pas essayer deconvaincre l’<strong>en</strong>semble de la commune des’<strong>en</strong>gager dans ce concept ? Nicolas seprés<strong>en</strong>te aux élections et se retrouve vicemairede la commune. Une deuxièmefamille s’installe sur sa ferme et, <strong>en</strong> 2005,Martina, sa compagne, y comm<strong>en</strong>ce uneécole Montessori pour les plus jeunes<strong>en</strong>fants. Plusieurs <strong>en</strong>fants v<strong>en</strong>ant des différ<strong>en</strong>tslieux y part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t. Neuf au total,<strong>en</strong>tre 2 et 6 ans. C’est une première initiativeconcrète écovillageoise. Le bâtim<strong>en</strong>tde Saint-Ursanne est toujours <strong>en</strong>visagépour créer une école alternative pour lesplus grands. Nicolas, qui maîtrise la charp<strong>en</strong>te,propose d’<strong>en</strong>cadrer des chantierscollectifs.Marie Clem’sMarie Clem’sLes obstacles pour passer à la pratiquerest<strong>en</strong>t nombreux. Le premier obstacle estd’appr<strong>en</strong>dre à concilier des personnesqui, bi<strong>en</strong> que souv<strong>en</strong>t s<strong>en</strong>sibles à l’écologie,ont des perceptions fort différ<strong>en</strong>tes dece que cela peut signifier concrètem<strong>en</strong>t.Deuxièmem<strong>en</strong>t, il manque de mondepour bon nombre de projets. Beaucoup depersonnes ne dispos<strong>en</strong>t pas du tempsnécessaire pour part<strong>ici</strong>per aux débats, secont<strong>en</strong>tant de gérer leur vie quotidi<strong>en</strong>ne.Globalem<strong>en</strong>t, sur les quatre lieux, donttrois apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à la Fondation, il y a<strong>en</strong>tre 30 et 40 personnes, mais pour faireavancer le concept d’écovillage, il n’y <strong>en</strong> aqu’une dizaine, et avec de nombreuxdésaccords. Ces dernières espèr<strong>en</strong>t toutefoisavancer sur les modes de décision etconvaincre d’autres personnes de v<strong>en</strong>irr<strong>en</strong>forcer les alternatives locales.Michel Bernard ■• Association Epidaure, chemin du Bel-Oiseau 120,CH 2882 Saint-Ursanne, tél : 0041 (0)32 461 32 14.• Nicolas, tél : 00 41 (0)32 955 17 04.• Bergers de Froidevaux, CH 2887 Soubey.(2) Voir ce débat déjà prés<strong>en</strong>té dans “Village écoloou éco-village ?”, n°331 de sil<strong>en</strong>ce, janvier 2006.SILENCE N°34145Décembre 2006


PolitiqueR U S S I EDictaturerampanteDiff<strong>ici</strong>le d’être journaliste indép<strong>en</strong>dant<strong>en</strong> Russie : si l’assassinatd’Anna Polikovskaïa, qui écrivaitsur la guerre <strong>en</strong> Tchétchénie, aété médiatisé, les syndicats professionnelsrappell<strong>en</strong>t qu’<strong>en</strong>2004, 54 journalistes russes sontdécédés de “mort viol<strong>en</strong>te inexpliquée”,et que le chiffre pour2005 a été t<strong>en</strong>u secret. Lesvieilles méthodes du KGB sonttoujours <strong>en</strong> place : accid<strong>en</strong>t devoiture, empoisonnem<strong>en</strong>t oumeurtre quand on veut faire vite.S U I S S ELois racistesMalgré les appels à voter “non”de nombreux groupes écologistes,antiracistes, de gauche, 68% desSuisses ont voté pour deux nouvelleslois fixant les conditionsd’accueil des étrangers. Alorsqu’il fallait déjà prouver qu’aucunSuisse ne veut d’un emploi proposépour qu’un étranger puissepostuler à cet emploi, la nouvelleloi précise que pour les non-Europé<strong>en</strong>s, il faudra prouverqu’aucun Suisse et aucunEuropé<strong>en</strong> n’est intéressé. Un succèspour le parti populiste UDCqui ne veut pas <strong>en</strong> rester là etveut proposer d’autres sujetsMurray Bookchinà référ<strong>en</strong>dum concernant la naturalisationdes étrangers, la maîtrisedes langues nationales, la viol<strong>en</strong>ceà l’école, la prés<strong>en</strong>ce de l’islam…L’UDC r<strong>en</strong>contre un succèsgrandissant dans les campagneset <strong>en</strong> Suisse alémanique habituellem<strong>en</strong>tplus réactionnaire. Seulesles grandes villes et la Suisseromande ont voté contre ceslois qui légalis<strong>en</strong>t une formede racisme.E S S O N N EDécroissance“On arrête tout, on réfléchitet c’est pas triste”. La Maisondu monde d’Evry organise lesamedi 2 décembre, de 9h30 à19h30, une journée de réflexionsur le thème de la décroissance,des débats seront animés parFabrice Flipo, philosopheet ingénieur, Jean Aubin, auteurde “Croissance, l’impossibl<strong>en</strong>écessaire”, Monica Fossati,directrice de la revue Ekwo,Yveline Nicolas, auteur de“Développem<strong>en</strong>t durable et solidaritéinternationale”, une personnede la revue Ecorev.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t : Maison dumonde, 509, patio des Terrasses,91034 Evry cedex,tél : 01 60 78 55 00.GérontocratieOn observe un décalage de plus<strong>en</strong> plus grand <strong>en</strong>tre l’opinionde la population et celle de nosMurray Bookchin est décédé le 30 juillet 2006 à l’âge de 85 ans.Il aura été l’un des piliers de la p<strong>en</strong>sée écologiste libertaire.Né <strong>en</strong> 1921 dans le milieu des immigrants russes juifs de New-York,Murray Bookchin s’est d’abord <strong>en</strong>gagé dans les jeunesses communistespour rompre rapidem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> découvrant les horreurs du stalinisme et larépression contre les camarades trotskistes et anarchistes p<strong>en</strong>dant laguerre d’Espagne. Durant la seconde guerre mondiale, de 1939 à 1945,il s’implique dans le mouvem<strong>en</strong>t trotskiste avant d’<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>dre ses distances,<strong>en</strong> profond désaccord sur les théories de l’Etat tout-puissant. Ilexerce alors différ<strong>en</strong>ts petites métiers avant de comm<strong>en</strong>cer à publier. En1952, dans un ouvrage intitulé Problèmes posés par les produits chimiquesdans l’alim<strong>en</strong>tation, il pose déjà les bases de ses réflexionsfutures : le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre l’organisation sociale et la destruction de la nature.Il comm<strong>en</strong>ce à <strong>en</strong>seigner dans une Université libre au mom<strong>en</strong>t de larévolution culturelle des années 60. Il part<strong>ici</strong>pealors aux campagnes pour les droitsciviques, s’investit dans la lutte antinucléaireet devi<strong>en</strong>t l’un des porte-parole du mouvem<strong>en</strong>técologiste. En 1971, il fonde dans leVermont l’Institut pour une écologie socialequ’il animera jusqu’à sa mort. Il publie, <strong>en</strong>1972, Our synthetic <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, quidécrit déjà les méfaits que notre société faità la planète. Le livre, de par son radicalismeest ignoré des médias… On y trouve déjà leconstat que sans un changem<strong>en</strong>t de société,Murray Bookchin.Mimmo PucciarelliRésistance et purin d’ortie !La loi d’ori<strong>en</strong>tation agricole <strong>en</strong>trée <strong>en</strong> fonctionle 1 er juillet dernier compr<strong>en</strong>d dans l’article 70,le texte suivant : “toute publ<strong>ici</strong>té commerciale ourecommandation (concernant les produits phytosanitaires)ne peuv<strong>en</strong>t porter que sur des produits bénéf<strong>ici</strong>antd’une autorisation de mise sur le marché(AMM)”. Ainsi les remèdes ancestraux, non commercialiséspar les grands labos devi<strong>en</strong>drai<strong>en</strong>t du jour au l<strong>en</strong>demainillégaux !Depuis, devant cette t<strong>en</strong>tative de criminaliser les échangesde “recettes de grand-mère”, les pétitions ont été nombreuses,comme les appels à la désobéissance. L’affairea fini par percer dans les médias off<strong>ici</strong>els et le ministrede l’agriculture a cru bon de préciser, le 19 septembre,“La promotion auprès des particuliers de procédés naturels ou le faitde donner la recette de telles préparations ne sont pas interdits…En revanche, les agriculteurs et les jardiniers ne sont pas autorisés à commercialiser,ou à distribuer, même gratuitem<strong>en</strong>t, ces produits”.Cette précision pose de nombreuses questions : <strong>en</strong> effet, s’il devi<strong>en</strong>t possiblede se transmettre les informations de bouche à oreille, l’information nepourrait plus passer par un média. Comme de nombreuses recettes utilisées<strong>en</strong> agriculture bio ne bénéf<strong>ici</strong><strong>en</strong>t pas d’une onéreuse “autorisation de misesur le marché”, on se retrouve comme dans le cas de la commercialisationde plantes non déclarées au registre off<strong>ici</strong>el, dans un scénario qui vise à éliminertout ce qui ne passe pas sous le contrôle des multinationales dessem<strong>en</strong>ces ou des produits phytosanitaires.Le ministre a provoqué la colère de nombreuses personnes <strong>en</strong> croyants’expl<strong>ici</strong>ter. Il a <strong>en</strong> effet ajouté que “(l’autorisation de mise sur le marché)garantit que les produits phytopharmaceutiques mis sur le marché sontsans danger pour l’utilisateur, le consommateur et l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, et efficacesdans la lutte contre les maladies contagieuses des plantes” et d’<strong>en</strong>foncerle clou “certains produits naturels (ciguë, belladone, nicotine…)sont dangereux pour l’utilisateur et le consommateur”.Oser faire croire que les pest<strong>ici</strong>des v<strong>en</strong>dus sont inoff<strong>en</strong>sifs alors que l’oncomm<strong>en</strong>ce à reconnaître leur usage comme étant à l’origine de maladiesprofessionnelles, c’est vraim<strong>en</strong>t relever d’une incohér<strong>en</strong>ce totale. Les pest<strong>ici</strong>despollu<strong>en</strong>t la majorité des eaux souterraines et sont suspectés de nombreusesmaladies (autisme, malformations des nouveau-nés…).Pour <strong>en</strong> savoir plus : Les Amis de l’Ortie, Les Broches, 27350 La Hayede-Routot,tél : 02 32 57 35 74.il ne sera pas possible de préserver la planète. Ses publications sonttoutefois de plus <strong>en</strong> plus lues avec le temps et L’écologie de la libertépublié <strong>en</strong> 1982 va avoir un profond impact sur le mouvem<strong>en</strong>t écologiste,notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Allemagne où il sera un des livres fondateurs des Verts.Consci<strong>en</strong>t de l’impossibilité de changer le monde par une simple révolution,il s’intéresse alors aux démarches alternatives. Il va ainsi prôner unchangem<strong>en</strong>t institutionnel par le bas dans un autre livre phare : Lemun<strong>ici</strong>palisme libertaire. Il y invite les libertaires à s’<strong>en</strong>traîner à la gestionmun<strong>ici</strong>pale, <strong>en</strong> refusant toute délégation de pouvoir sans retour à labase ; les élus doiv<strong>en</strong>t s’<strong>en</strong>gager à fonctionner sous le contrôle descitoy<strong>en</strong>s qui les ont élus. Des listes écologistes et libertaires se prés<strong>en</strong>terontpar la suite à des élections mun<strong>ici</strong>pales <strong>en</strong> faisant expl<strong>ici</strong>tem<strong>en</strong>tréfér<strong>en</strong>ce à ce livre, sans pour autant convaincre l’<strong>en</strong>semble des mouvem<strong>en</strong>tsanarchistes.S!l<strong>en</strong>ce a été très inspiré par les réflexions de Murray Bookchin.En 1985, donc trois ans après la création de la revue, Murray Bookchinétait v<strong>en</strong>u faire une confér<strong>en</strong>ce à Lyon et nous avions été impressionnéspar la cohér<strong>en</strong>ce de ses réflexions. Dans notr<strong>en</strong>uméro 64, nous prés<strong>en</strong>tions <strong>en</strong> dossier une interviewde six pages. Puis, <strong>en</strong> relation avec les Ateliersde création libertaires, nous avons traduit et publiéplusieurs de ses textes. Nous avions notamm<strong>en</strong>tédité un dialogue <strong>en</strong>tre Murray Bookchin et DaveForeman, l’un des animateurs de Earth first, unmouvem<strong>en</strong>t écologiste qui se place du côté de laDeep ecology. On peut lire aujourd’hui <strong>en</strong> françaisUne société à refaire (1993, éd. Ecosociété ouACL), Qu’est-ce que l’écologie sociale ? (éd. ACL),Le mun<strong>ici</strong>palisme libertaire (éd. ACL).46SILENCE N°341 Décembre 2006


eprés<strong>en</strong>tants à l’Assemblée nationale.Bi<strong>en</strong> sûr, il y a la corruptionqui fait que certains députés sontdirectem<strong>en</strong>t les représ<strong>en</strong>tants delobbies… mais il y a aussi leur âgequi traduit un conservatisme d’unautre âge : seuls 18,7 % des députésont moins de 50 ans.Droitde mourirPour réaliser des économies budgétaires,Sarkozy propose de supprimerl’AME, aide médicaled’Etat qui profite aux plus démunis…qui sont souv<strong>en</strong>t des immigrés(mais pas seulem<strong>en</strong>t : beaucoupde mères isolées égalem<strong>en</strong>t).L’aide médicale d’Etat représ<strong>en</strong>te<strong>en</strong>viron 0,5% des soins de santé (àcomparer à la hausse de ces soinsde 8% par an actuellem<strong>en</strong>t). Pourles associations de déf<strong>en</strong>se desdroits humains, cette proposition<strong>en</strong>tre dans le lot des actuelleschasses aux clandestins. Cettemesure, déjà proposée antérieurem<strong>en</strong>t,avait été condamnée par lecomité des droits sociaux duConseil de l’Europe : “Le gouvernem<strong>en</strong>tfrançais ne saurait porteratteinte à la dignité humaine, dontl’accès aux ‘soins de santé’ constitueun préalable ess<strong>en</strong>tiel et doitaccepter un droit à l’assistancemédicale à tous les ressortissantsétrangers, fuss<strong>en</strong>t-ils <strong>en</strong> situationirrégulière”. France, pays dela fraternité ?José BovéLe débutde la fin ?Pour mieux gérer sa prés<strong>en</strong>cemédiatique, l’év<strong>en</strong>tuel candidat dela gauche antilibérale n’a ri<strong>en</strong>trouvé de mieux que de passer uncontrat pour sa communicationavec D<strong>en</strong>is Pingaud, un publ<strong>ici</strong>tairede Euro-RSCG C&O. Cette multinationalea comme cli<strong>en</strong>tsCarrefour, Citroën, Peugeot,Danone, L’Oréal, Airbus… JoséBové est-il <strong>en</strong> train de dev<strong>en</strong>ir unemarchandise ? (source : LaDécroissance, septembre 2006)DREntraide■ Offre truffes (s’il y <strong>en</strong> a !) contreprêt d’un chi<strong>en</strong> truffier (avec sonmaître). Région Brignolles, Moy<strong>en</strong>-Var. Tél : 04 94 59 54 87.■ A 33 ans, <strong>en</strong>fin libérée du système,je pr<strong>en</strong>ds la route à la r<strong>en</strong>contre demodes de vie et de savoir-faire respectueuxde l’être humain et de lanature, dans le but de créer monpropre projet de vie. Je chercheaccueils d’une ou deux semainespour partager vos expéri<strong>en</strong>ces, donnerun coup de main, wwoofer, y comprisp<strong>en</strong>dant l’hiver. Maud Gri<strong>en</strong>gl, 38,rue Bugeaud, 29200 Brest, tél :06 70 02 37 41,maud.gri<strong>en</strong>gl@wanadoo.fr.■ Drôme des Collines, à emportergratuitem<strong>en</strong>t insert de cheminéeCréa, grande capacité de chauffe,idéal pour chauffage d’un atelier, disponiblefin novembre. Ecrire à LilianeKazcmarek, 9, lot Les Beyssons,26350 Crépol.■ Limousin. Parisi<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> coursde ruralisation <strong>en</strong> Limousin, souhaiter<strong>en</strong>contrer d’autres lecteurs deS!l<strong>en</strong>ce résidant <strong>en</strong> Haute-Vi<strong>en</strong>ne(plutôt nord-est) et Creuse (ouest,al<strong>en</strong>tours de La Souterraine). JoëlleNoguéra, tél : 05 55 75 48 25.■ Jeune couple voudrait s’installer <strong>en</strong>Drôme, Ardèche ou Isère. Nous cherchonsun lieu pour poser notre yourte,le temps de trouver le futur <strong>en</strong>droitoù nous nous <strong>en</strong>racinerons… Tous lescontacts seront les bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>us ! Laureet Antonin, tél : 06 60 88 55 34,thetotozzz@no-log.org.Vivre <strong>en</strong>semble■ Ecoologie est un projet de lieu devie active, sans animaux domestiquesni dans l’assiette, <strong>en</strong> simpl<strong>ici</strong>té volontaire,sans auto-moto, <strong>en</strong>tre Auxerreet Angers, autour d’une Amap etd’une Coop, sur un ou plusieurs sites,à moins d’une heure de vélo-tricycled’une gare. Pas de drogue, tabac,alcool. Statut associatif “foyer devie” dans le cadre des innovationssociales. Terrain <strong>en</strong>visagé de 2-3 ha(<strong>en</strong> recherche), vélo-construction <strong>en</strong>bois+terre+briques monomursdémontable, logem<strong>en</strong>t individuel15-20 m 2 par adulte + 10 m 2 par<strong>en</strong>fant, complète indép<strong>en</strong>dance pouractivités et alim<strong>en</strong>tation, réfectoire,cuisine, sanitaires communs. Décisionpar cons<strong>en</strong>sus. Part<strong>ici</strong>pation financièreselon les moy<strong>en</strong>s : au delà de500 € par adulte + 250 € par<strong>en</strong>fant, reversem<strong>en</strong>t à la caisse commune.Travaux collectifs 3h par jour.Expérim<strong>en</strong>tations diverses (outillagesà pédales, ressort…). Pour <strong>en</strong> savoirplus : Gérard Hervé, Les Caves,89500 Rousson.■ J’achète un <strong>en</strong>semble de quatreconstructions sur 1,6 ha <strong>en</strong> zone isoléedu sud des Hautes-Alpes.J’y vivrai la moitié du temps. Je proposede “rétrocéder” (ou louer) jusqu’auxdeux tiers (<strong>en</strong> valeur) du bi<strong>en</strong>à des personnes ayant un projet écolod’installation rurale. Précisions, photos,coordonnées àhttp://unlieu05.site.voila.fr. Philippe.■ Notre future association culturelleet sociale mettra à disposition <strong>en</strong>location <strong>en</strong> avril prochain un lieud’accueil, une anci<strong>en</strong>ne magnanerie,pour des stages, séminaires, colloquesou autres dans l’esprit “Sil<strong>en</strong>ce”.Ce lieu se situe <strong>en</strong> Drôme, près deRomans. L’hébergem<strong>en</strong>t sera proposé<strong>en</strong> yourte. Les réunions et év<strong>en</strong>tuellesactivités liées aux sujets pourrontavoir lieu, soit sous une yourte-agora,soit dans une salle de la magnanerie,soit <strong>en</strong> plein air. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tsauprès de Roland, tél : 04 75 21 1573, geircors@wanadoo.fr.■ Souhaite m’impliquer financièrem<strong>en</strong>tdans projet éoli<strong>en</strong> et écohameau,faire proposition :domikger@yahoo.fr.■ Je suis locataire d’une vieille fermedésaffectée dans un petit villageperdu <strong>en</strong>tre vignes et vergers <strong>en</strong>Ardèche verte, à une quinzaine de kmau sud d’Annonay. Endroit trèscalme, mais pas loin de tout. Retraitédepuis peu, âgé de 67 ans, <strong>en</strong> bonneforme, j’aimerais partager ce lieu etle loyer avec une femme non fumeuse,de bonne compagnie, désireuse devivre simplem<strong>en</strong>t, par choix, <strong>en</strong> vraiecampagne, et de partager activités etloisirs simples, basés sur la créativité,le bricolage (il y a notamm<strong>en</strong>t unpotager à recréer), l’ouverture surtoutes les possibilités locales nombreuses.Je ne cherche pas a prioriune compagne, mais une part<strong>en</strong>aire,une complice avec qui partager unmaximum de choses. Formule àmettre au point. Je souhaite personneouverte, ayant le s<strong>en</strong>s de l’humour,c’est très important.Tél-fax : 04 75 32 13 42.R<strong>en</strong>contres■ Garçon aimerait r<strong>en</strong>contrer fillequi vi<strong>en</strong>ne partager au quotidi<strong>en</strong>et <strong>en</strong>richir vie paisible et retirée.Légumes, chevaux de trait, et plus sialchimie favorable. Ecrire + photosà : Olivier Bonfils, Lacam de Barou,82330 Verfeil-sur-Seye.■ Réf. 341.01. Marre de la solitudeet de l’inactivité. J’ai 56 ans, considérécomme “retraité par l’ANPE”, mavie est bi<strong>en</strong> triste. Je souhaite partageret être utile auprès d’une femme(ou d’un homme), simple, sympa, sincère(et honnête), vivant plus oumoins <strong>en</strong> autarcie. Je suis prêt àappr<strong>en</strong>dre et plein de bonne volonté.Séjours au pair intermitt<strong>en</strong>ts audépart. Ecrire à la revue qui transmettraou tél : 02 35 27 15 87.■ L’association de r<strong>en</strong>contresUnivert, 16 ans d’exist<strong>en</strong>ce, a ouvertun site de r<strong>en</strong>contres. Elle invitetoutes les personnes seules recherchantdes amis ou l’âme-sœur, ori<strong>en</strong>tésvie saine, bio, développem<strong>en</strong>t personnel,végétari<strong>en</strong>s, écologistes…à v<strong>en</strong>ir se r<strong>en</strong>contrer, échanger surson site www.r<strong>en</strong>contres-univert.frRecherche■ Cherche paille de seigle ou autrepour fabrication de vannerieseigle/ronde, région Toulouse.Tél : 05 61 99 91 10.■ Pour la réalisation de guides alternatifs,les éditions le p’tit Gavrochecherch<strong>en</strong>t correspondant-e-s : pourdes guides thématiques (sur lesmétiers et formations alternatives ;sur les festivals, salons écolos et r<strong>en</strong>contresalternatives ; sur les lieuxressourceset librairies indép<strong>en</strong>dantes)et pour ses guides régionaux(sur le Rhône, la Bretagne...).Cherche égalem<strong>en</strong>t des journalistespigistes.Si vous souhaitez <strong>en</strong> savoirplus, si vous êtes intéressé-es (ou sivous connaissez des personnes pouvantl’être), contactez-nous par courAnnoncesriel ou courrier postal (<strong>en</strong> vous prés<strong>en</strong>tantet <strong>en</strong> indiquant vos coordonnéescomplètes) à : éditions le p’titgavroche, 3 bis rue des lilas, 69008Lyon, ptitgavroche@gmail.com, téléphone(<strong>en</strong> semaine de 10 à 18heures) : 04 78 76 71 82 ; siteet prés<strong>en</strong>tation plus complètedes guides : www.guidaltern.org.Logem<strong>en</strong>t■ Homme, cinquantaine, réalisateurvidéo, <strong>en</strong> route vers la simpl<strong>ici</strong>tévolontaire, cherche terrain arboréavec eau <strong>en</strong> sous-sol pour vivre dansmaison perchée (gros arbres ou petits<strong>en</strong> nombre). Jean-Claude Decourt,4, résid<strong>en</strong>ce de la Rascasse, 186,av<strong>en</strong>ue de la Mer, 11210 Port-la-Nouvelle.■ Cherche maison F3 ou F4 à acheterdans le secteur de Saint-Brieuc,150 000 € maxi. Laur<strong>en</strong>ce Dion,2, impasse de la Clôture, Les Landes,22400 Coetmieux,tél : 02 96 51 59 36.■ Couple, 52 ans, souhaitant vivre lasimpl<strong>ici</strong>té <strong>en</strong> autonomie, cherche terrain<strong>en</strong> Ariège pour réaliser écoconstructionbioclimatique. Superf<strong>ici</strong>eminimum 1000 m 2 avec ou sans ruineou grangette avec surtout bonneexposition et source. N’hésitez pasà nous contacter au 03 21 53 37 55,nous vous rappellerons ou <strong>en</strong>voyerinfos sur courriel :gard.michel@wanadoo.fr. Merci.■ Vercors. 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Pour passer une annonce,joindre le bandeau d’expédition qui<strong>en</strong>toure la revue ou joindre un chèquecorrespondant à un abonnem<strong>en</strong>t.Taille des annonces. Nous vous demandonsde faire le plus concis possible.Au delà de 500 signes, nous nous réservonsle droit de faire des coupes.Délais. Les dates de clôture sont indiquées<strong>en</strong> page “Vu de l’intérieur”.Prévoir <strong>en</strong>viron deux mois <strong>en</strong>tre l’<strong>en</strong>void’une annonce et sa publication.Dom<strong>ici</strong>liées : Sil<strong>en</strong>ce accepte lesannonces dom<strong>ici</strong>liées à la revue contreune part<strong>ici</strong>pation de 5 €<strong>en</strong> chèque.Pour répondre à une telle annonce,mettre votre réponse dans une <strong>en</strong>veloppe.Ecrire sur cette <strong>en</strong>veloppe aucrayon les référ<strong>en</strong>ces de l’annonce,puis mettre cette <strong>en</strong>veloppe dans uneautre et <strong>en</strong>voyer le tout à la revue.Sélection : Sil<strong>en</strong>ce se réserve le droitde ne pas publier les annoncesqui lui déplais<strong>en</strong>t.SILENCE N°341 Décembre 200647


KosovoCourrierVotre numéro de mai publie un compte-r<strong>en</strong>du de notre film les Damnés duKosovo. Il est positif, et nous vous <strong>en</strong> remercions car la c<strong>en</strong>sure médiatiquesur le Kosovo a été et reste énorme. Cep<strong>en</strong>dant votre compte-r<strong>en</strong>du se terminepar cette phrase : « Les témoignages, datant de l’an 2000, sontcertes forts mais l’abs<strong>en</strong>ce d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s avec les mouvem<strong>en</strong>ts de la sociétécivile komsomol crée vite un malaise : ce pamphlet anti-Otan fait l’impassesur l’origine du conflit qui a permis <strong>en</strong>suite la manipulation ».L’auteur de ce jugem<strong>en</strong>t négatif n’était sans doute pas au courant des faitssuivants :- le comm<strong>en</strong>taire du film indique bel et bi<strong>en</strong> que nous avons parlé avec desAlbanais, mais qu’il était trop dangereux pour eux (à cause de l’UCK) des’exprimer face à une caméra.- à cause de ce danger, le film a été tourné clandestinem<strong>en</strong>t, et il n’étaitpas p<strong>en</strong>sable de passer du côté des minorités, puis du côté albanais commeon aurait pu le faire dans un autre cas.- la version albanaise off<strong>ici</strong>elle du conflit est largem<strong>en</strong>t connue, elle a étérépétée p<strong>en</strong>dant des années par les médias, et l’est <strong>en</strong>core.- l’auteur de votre article semble accepter cette version off<strong>ici</strong>elle, commeexpliquant « l’origine du conflit ». Nous avons expliqué dans le livreMonopoly combi<strong>en</strong> cette version était fausse et que l’origine du conflitn’était pas celle qu’on nous avait dite.Nous avons rédigé un « test média Kosovo », basé sur des faits et desdéclarations du camp occid<strong>en</strong>tal, qui permet à chacun de vérifier par luimêmela fausseté de cette version off<strong>ici</strong>elle. Vous le trouverez àhttp://www.michelcollon.info/questions_tm.php?dateaccess=2004-08-26%2023:17:03 (…)Voilà, impossible <strong>en</strong> une brève lettre de réfuter une version off<strong>ici</strong>elle silongtemps martelée. (…) Cette guerre a constitué la campagne de désinformationla plus réussie qui ait été. C’est justem<strong>en</strong>t pourquoi il est importantet utile de rev<strong>en</strong>ir sur la façon dont l’opinion publique a été manipulée.(…)Michel Collon ■Belgique.Annonce douteuse(…) Je t<strong>en</strong>ais à signaler une petite annonce qui est passée dans le n°337et qui me paraît légèrem<strong>en</strong>t douteuse : une offre d’hébergem<strong>en</strong>t sympa quifinit par : « europé<strong>en</strong>s bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>us ». Cela veut-il dire que les « autres »ne le sont pas ? Et si c’est le cas, je ne compr<strong>en</strong>ds pas que vous cautionnezce g<strong>en</strong>re de propos sous-<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dus, ambigus… En tous cas, s’il n’y a pasmauvaise expression ou gaffe énorme, si réellem<strong>en</strong>t j’ai compris le s<strong>en</strong>s decette phrase, je trouve que cette personne là a un esprit « Sil<strong>en</strong>ce » bi<strong>en</strong>étrange, loin de l’<strong>en</strong>traide, de l’égalité… Finir mon magazine sur unetouche limite raciste m’a profondém<strong>en</strong>t choquée et attristée… mais j’espèrem’être trompée… Bon courage malgré tout, et un peu plus de vigilancesi vous le pouvez !Christelle Richard ■Hautes-Alpes.Annonce trompeuseJe vous écris pour alerter votre comité de rédaction sur une petite annonceparue <strong>en</strong> janvier 2006 qui disait ceci : “Berger cherche aide pour garderces c<strong>en</strong>t brebis. Pas de compét<strong>en</strong>ce pro, mais désir de vivre isolé, sans cheminni électr<strong>ici</strong>té, ni eau courante sur une colline languedoci<strong>en</strong>ne près desPyrénées. Partage de petits rev<strong>en</strong>us, association ou reprise <strong>en</strong>visageable.Décroissance assurée !”.L’annonce était somme toute assez alléchante pour une personne éprise devie saine, d’un retour aux sources et de liberté. Mais la réalité était toutautre. Après avoir donné un r<strong>en</strong>dez-vous écrit (notre homme n’a bi<strong>en</strong> sûrpas de téléphone, on ne peut pas l’<strong>en</strong> blâmer), j’appr<strong>en</strong>ds <strong>en</strong> arrivant là-basqu’il y a déjà un stagiaire dans la place : ça comm<strong>en</strong>ce bi<strong>en</strong> ! (…)Entrons dans le vif du sujet : comm<strong>en</strong>t l’homme exerce-t-il son beaumétier de berger et dans quelles conditions ? Et alors là, j’<strong>en</strong> suis <strong>en</strong>coresur le cul, passez-moi l’expression. Notre homme est appointé parBruxelles et la PAC honnis par les vrais écologistes ! Là-dessus, il se livresans pudeur, proposant même de me faire lire ses épais cahiers des chargesPAC. Il avoue toucher à peu près le Smic, qu’il produise ou non del’agneau destiné à la consommation, c’est-à-dire qu’il est, <strong>en</strong> quelque sorte,un fonctionnaire « ag<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> de l’espace naturel » par l’actionde son troupeau et <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>t le merveilleux maquis qui constitue sa propriété! Par exemple cette année, le bélier a été malade donc pas d’agneau(il aurait pu “louer” un bélier dans le voisinage). Pas la peine :le jackpot de Bruxelles tombera pareillem<strong>en</strong>t ! Bi<strong>en</strong> curieux état d’espritpour un homme qui se prés<strong>en</strong>te comme écologiste radical ?L’annonce disait « association ou reprise <strong>en</strong>visageable ». M<strong>en</strong>songe. Lesc<strong>en</strong>t brebis sont gérables par un seul homme et de toute façon, le chi<strong>en</strong> detroupeau n’obéit qu’à son maître et à lui seul ! La superf<strong>ici</strong>e de ses terresest adaptée pour la taille de son troupeau et pas plus ! Quant à la “reprise<strong>en</strong>visageable”, notre homme est <strong>en</strong>core alerte et pour l’avoir vu “crapahuter”sur des p<strong>en</strong>tes escarpées et caillouteuses, la reprise de son exploitationn’est pas pour demain.(…) Celui qui a pris la place d’ouvrier agricolefera bi<strong>en</strong> l’affaire. (…) Il l’utilisera pour réparer ses clôtures bricoléescontre nourriture (correcte) et hébergem<strong>en</strong>t (une paillasse humide et insalubre).Et quand le travail sera fait, on lui fera compr<strong>en</strong>dre qu’il est tempsde partir. (…) Ce n’est pas comme ça que j’<strong>en</strong>visage « l’esprit écologique »et il serait bi<strong>en</strong> qu’à l’av<strong>en</strong>ir, ce pseudo-écologiste plutôt calculateur, froid,cynique, qui tout compte fait ne vaut guère mieux que le système qu’il critique,ne figure plus dans vos colonnes.Roland GautierMorbihanLes petits hommesJe suis ravie de l’évolution des choses quand je lis dans S!l<strong>en</strong>ce d’octobre2006 (n°339) le courrier de Jocelyne Fortin ou la petite annonce n° 3d’<strong>en</strong>traide. Je p<strong>en</strong>se <strong>en</strong>core au coup de gueule d’Agnès Vinc<strong>en</strong>t (n°328).Pas très féminin tout ça dirait le petit homme !De mon côté, j’ai répondu à la première annonce de la rubrique « r<strong>en</strong>contres» du n°338 (septembre 06) de notre revue S!l<strong>en</strong>ce : « Homme,48 ans, esprit 99% bio….. cherche jeune femme, même esprit pour <strong>en</strong>visagerprojet famille et autre ».J’y ai répondu avec l’objectif de vérifier ce que je press<strong>en</strong>tais, une facecachée de l’annonce (…). Faut-il une s<strong>en</strong>sibilité féminine et féministe pourdéceler un non-dit qui saute aux yeux ?(…) Vo<strong>ici</strong> la face cachée de l’annonce, le dialogue édifiant que j’ai eu (…)par texto (c’est mon choix).Moi : annonce S!l<strong>en</strong>ce. Quel est l’âge d’une jeune femme ?Lui : De 18 à 45 projet <strong>en</strong>fantMoi : 48 ans c’est vieux !Lui : mais non et je suis beau et vous.Lui : quel âge avez-vousMoi : bi<strong>en</strong>tôt 20 ans(…)Moi : Pourquoi <strong>en</strong>fants à la cinquantaine, femme jeuneet pas de votre âge ?Lui : avez-vous fixe et prénom s<strong>en</strong>suelle(…) Il m’appelle, laisse deux messages se décrivant “châtain clair, yeuxbleus, je voudrais qu’on se parle”Il appelle trois fois de suite, raccrochant avant la messagerie.(…)Lui : Je ne me rappelle pas de vos questions, je désire un <strong>en</strong>fant, je n’aipas de femme. Moi je ne sais ri<strong>en</strong> de vous ni l’âge, ni le prénom, ni lepoids, ni la couleur des yeux »(…)Moi : pourquoi une femme jeune, plus jeune que vous et pas une de votreâge ? Avez-vous des <strong>en</strong>fants ? Votre profession ?Lui : je désire <strong>en</strong>fants, trois, réponse travail metalluMoi : trois <strong>en</strong>fants à 48 ans c’est ça ? Et une femme jeune qui ne veutpas d’<strong>en</strong>fants ?Lui : quel âge avez-vous sait-on jamaisMoi : (…) J’ai 20 ans et ne peux pas avoir d’<strong>en</strong>fantsLui : tant pis nous n’aurons d’<strong>en</strong>fants êtes-vous jolieMoi : nom et adresse je vous <strong>en</strong>voie photosLui : nom et adresse + un nouveau numéro de portable (pour <strong>en</strong>voiimmédiat de photo).Lui : voulez-vous une photo yeux bleus châtain clair sportifMoi : de qui est le numero 06 …..Avez vous déjà des <strong>en</strong>fantsLui : c’est mon portable photo pas d’<strong>en</strong>fantsMoi : deux portables !!! c’est pas très écolo !Lui : oui mais toujours à vélo pas de frigo pas d’eau chaudeLui : vous <strong>en</strong>voyez la photo par tél ou par lettreMoi : monsieur votre adresse n’est pas dans l’annuaire. S!l<strong>en</strong>ce devraitfaire att<strong>en</strong>tion aux annonces publiées(…) Lui : vous savez tout sur moi et moi ri<strong>en</strong> c’est injusteMoi (je craque !) : bonjour, je vous invite à lire le courrier d’AgnèsVinc<strong>en</strong>t, S!l<strong>en</strong>ce n°328, octobre 2005, page 43.SILENCE N°341 Décembre 200648


La nuit portant conseil, le l<strong>en</strong>demain je lis :Lui : avez-vous de beaux seinsDepuis, c’est le sil<strong>en</strong>ce….et ce n’est pas plus mal !Cet “homme” avait déjà passé des annonces <strong>en</strong> sept. et déc. 2005 aveccette précision : « littéraire » !Tout “homme” sait que désirer la jeunesse éternelle passe par une jeunefemme mais que pour la garder, il faudra accomplir son désir à elle, celuide l’<strong>en</strong>fant, alors autant le précéder, on sera plus crédible.Si un homme veut, à titre de consommateur, une femme jeune, il est obligéd’<strong>en</strong> passer par la proposition de fonder une famille pour r<strong>en</strong>dre sa demandeacceptable. Il <strong>en</strong> est même qui les font ces <strong>en</strong>fants qui leur redonn<strong>en</strong>tune jeunesse. Il <strong>en</strong> est aussi beaucoup qui les font pour si peu s’<strong>en</strong> occuper<strong>en</strong> tant que père.Peut-être qu’à force de muscler les jambes il y a des parties supérieuresqui rétréciss<strong>en</strong>t ? Ou bi<strong>en</strong> le culte du corps est-il incompatible avec l’intellig<strong>en</strong>ceet l’élégance morale ?Remarquez comme ce jeune homme de 48 ans (je ne le nomme pas maistout le monde peut vérifier ses coordonnées puisqu’il donne ses n° de téléphone)va directem<strong>en</strong>t au but, le physique, l’âge, et que le prétexte de l’<strong>en</strong>fantne résiste pas longtemps.Il est bi<strong>en</strong> connu que toute femme rêve d’être jaugée, jugée, soupesée, m<strong>en</strong>suréepar les maquignons et quelles vont à la foire pour ça.Où il y a problème, c’est que cet homme-là refuse son âge et surtout celuide ses compagnes. Ils sont nombreux les divorcés de la cinquantaine àcause du désir de chair fraîche et du dégoût des vieilles peaux, on dit aussivieux pots, où on ferait la meilleure soupe, sachant qu’un pot comm<strong>en</strong>ce àvieillir avant 40 ans ; quant à la soupe c’est un terme très romantique quiparle d’une nécessité : il faut bi<strong>en</strong> se nourrir et il faut bi<strong>en</strong> baiser, parhygiène (!?)Les petits hommes ne veul<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre l’humanisation, y compris cellede la sexualité, qui est conditionnée pour beaucoup de femmes, par les s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts,l’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>te et le respect au quotidi<strong>en</strong>. Voilà pourquoi les femmes nepeuv<strong>en</strong>t se réconcilier sur l’oreiller !Les petits hommes ont une queue qui <strong>en</strong>combre leur cerveau et je parieraique Freud nous dirait que tout est une histoire de cul, et surtout la passionde l’arg<strong>en</strong>t, du profit, de la domination, du pouvoir.Un type qui va droit au but n’est pas désirable. Il y a des faits, des dits, quisont si près du viol ; la désobligeance, les femmes la ress<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t, la support<strong>en</strong>ttoute leur vie jusqu’à la fatale “tu devais être belle quand tu étaisjeune”.Nous sommes dans la décroissance du respect.La goujaterie existe pas et le mot a des synonymes : grossièreté, impolitesse,indélicatesse, muflerie…“Goujat”, mot languedoci<strong>en</strong> signifiant “garçon” : rustre, homme sansusage, manquant de savoir-vivre et d’honnêteté, et dont les indélicatessessont off<strong>en</strong>santes. Malotru, mufle.A plus de 50 ans, je suis lasse de cette quasi caractéristique masculine etje ne tolèrerai pas que s’exprim<strong>en</strong>t dans les petites annonces de S!l<strong>en</strong>ceces mufles.Il est fort déprimant de constater que la perversion, la muflerie n’épargn<strong>en</strong>tpas les militants de gauche, pas plus que les anars. Quelle femme n’apas vécu lors des réunions militantes, le petit homme qui a toujours raisonet veut toujours avoir le dernier mot. Lors du pilier de souti<strong>en</strong> à Bové,devant la prison de Vill<strong>en</strong>euve-lès-Maguelonne, certains syndicalistes ont vudes femmes se débrouiller sans eux, et n’ont ri<strong>en</strong> trouvé d’autre que dedénigrer leur travail efficace (bureau, organisation, panneaux, cuisine, vaisselle…)<strong>en</strong> les traitant d’”hystériques”, dans des medias machistes. Maisles mecs, vous ignorez que l’hystérie est la “normalité” la plus humainem<strong>en</strong>tévoluée et que les hystériques du Moy<strong>en</strong> Age ont obligé les hommesà parler d’amour et à languir.Le petit homme est assis sur la certitude que la pulsion n’est pas humanisable.Il ne se pose d’ailleurs pas la question. Les femmes ont, hélas !, unelutte de plus à m<strong>en</strong>er et elle concerne leurs propres compagnons, leur père,leur frère, leur fils : un machisme <strong>en</strong>raciné dans la nuit des temps, je disbi<strong>en</strong> : la nuit.Une lectrice excédée ■Sud-Ouest.Performance énergétiqueEn page 35 du numéro de septembre 2006, une brève m<strong>en</strong>tionne le «diagnosticde performance énergétique» des bi<strong>en</strong>s immobiliers. Dans le cadred’une v<strong>en</strong>te, les pouvoirs publics ont repoussé l’obligation, initialem<strong>en</strong>t prévuepour le 1 er juillet, au 1 er novembre 2006. La disposition <strong>en</strong>trerait <strong>en</strong>vigueur, à compter du 1 er juillet 2007, pour les appartem<strong>en</strong>ts et demeuresloués. Tout d’abord, je déplore que les ministres de l’Environnem<strong>en</strong>tCourrier«verts» (Dominique Voynet, du 4 juin 1997 au 9 juillet 2001, puis YvesCochet, du 10 juillet 2001 au 5 mai 2002) ne l’ai<strong>en</strong>t pas imposée. Eneffet, pourquoi avoir att<strong>en</strong>du la directive europé<strong>en</strong>ne 91 du 16 décembre2002, publiée le 4 janvier 2003, pour se préoccuper <strong>en</strong>fin de l’eff<strong>ici</strong><strong>en</strong>cede l’habitat ? Je note, comme souv<strong>en</strong>t, un net «retard à l’allumage». Ledécret du 14 septembre 2006 fixe les modalités d’application de l’ordonnancedu 8 juin 2005 relative au logem<strong>en</strong>t et à la construction. De surcroît,ce type d’audit n’aura qu’une valeur informative ; nul ne pourradonc s’y référer pour contraindre un propriétaire à effectuer des travaux<strong>en</strong> amont de la transaction. Avec de la chance, on tombera sur un(-e)interlocuteur(-trice) av<strong>en</strong>ant(-e). L’unique intérêt a priori : que les candidat(-e)sarrêt<strong>en</strong>t leur décision, <strong>en</strong> possession d’une «étiquette énergie», deA (logis très économe) à G (comme «gaspillage» éhonté !). L’unité de calculret<strong>en</strong>ue serait les kilowatts/heure au mètre carré par an. Ne semblerait-ilpas plus jud<strong>ici</strong>eux de pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte le volume plutôt que la surface? Pour l’heure, les bureaux d’étude se bouscul<strong>en</strong>t pour soll<strong>ici</strong>terl’agrém<strong>en</strong>t. Ma compagne et moi avons fait établir une expertise par uningénieur-conseil (coût total : 350 €, 70 € à la charge des requérants, lereste bénéf<strong>ici</strong>ant d’une subv<strong>en</strong>tion de l’Ag<strong>en</strong>ce de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et de lamaîtrise de l’énergie), d’où il appert que la «maison vigneronne» où nousavons élu dom<strong>ici</strong>le à l’été 2004 recèle bi<strong>en</strong> des «vices», non repérables àl’œil nu (abs<strong>en</strong>ce de calorifugeage des murs, persistance de flux d’air, tousdéfauts d’isolation générant une surconsommation de chauffage d’<strong>en</strong>viron…50%!), dont nous ignorions l’exist<strong>en</strong>ce lors de la signature du bailet de «l’état des lieux» - écran de fumée. Notre huis émargerait dans lacatégorie F… Quel bipède s<strong>en</strong>sé emménagerait, sauf à squeezer complètem<strong>en</strong>tles conting<strong>en</strong>ces matérielles, dans des pénates affichant un scoreaussi minable ? Non seulem<strong>en</strong>t, nous nous estimons franchem<strong>en</strong>t arnaqués,mais je me retrouve égalem<strong>en</strong>t face à certaines «contradictions »,voire « incohér<strong>en</strong>ces» (cf. S!l<strong>en</strong>ce de septembre 2005), sur le plan «écologique».Certes, nous vivons relativem<strong>en</strong>t au calme et au bon air dans unecharmante bourgade labellisée «plus beau village de France», avec vue surla colline du Zotz<strong>en</strong>berg où s’étag<strong>en</strong>t des vignes. Dans le conflit aigu avecl’aigrefin, ex-maire de la commune (un comble !), nous jouissons d’unecertaine solidarité. Mais l’espoir d’obt<strong>en</strong>ir «justice» s’avère plutôt mince.Si quelqu’un(-e) a une idée, g<strong>en</strong>re «action de désobéissance civile» efficace,je lui <strong>en</strong> saurais infinim<strong>en</strong>t gré.R<strong>en</strong>é Hamm ■Mittelbergheim (Bas-Rhin).Décroissance.infoNous avons lu une brève intitulée “Site contaminé” dans le dernier numérodu journal S!l<strong>en</strong>ce.Nous regrettons qu’il ne vous ait pas semblé utile de nous contacteret souhaitons vous apporter, ainsi qu’à vos lecteurs, ces précisions.Ce que votre brève désigne comme «Le site decroissance.info» c’est toutsimplem<strong>en</strong>t notre forum. Ce forum ne représ<strong>en</strong>te qu’une petite partie desactivités de notre site internet (site rédactionnel, cyclane, association descolporteurs de décroissance, souti<strong>en</strong> aux groupes décroissants locaux,etc.). Faire l’amalgame <strong>en</strong>tre le forum et le site nous paraît pour le moinsexpéditif car les règles de modération, et modération il y a, que nous avonsmises <strong>en</strong> place sont différ<strong>en</strong>tes suivant le cas.Dans le site rédactionnel, qui constitue la partie la plus directem<strong>en</strong>t accessiblede notre site, tous les articles sont co-optés par l’équipe (ouverte) desept administrateurs bénévoles, ainsi nous pouvons garantir que la partierédactionnelle de décroissance.info ne comporte pas d’articles contrairesà notre charte.Pour le forum, nous avons fait le choix d’une modération collective quipermet à tous les membres du forum de signaler et d’agir contre les messageslitigieux. Il est possible notamm<strong>en</strong>t de proposer un vote pour demanderle retrait d’un message. Tous les membres du forum dispos<strong>en</strong>t d’unevoix. Cette méthode de modération collective est néanmoins plus évoluéequ’un simple système de vote, une explication longue et détaillée est disponibleà l’adresse internet http://forum.decroissance.info/viewtopic.php?t=2882En mettant <strong>en</strong> place ce système de modération, nous essayons d’impliquerl’<strong>en</strong>semble des membres du forum. La qualité des débats sur le forum etle respect de la charte sont l’affaire de tous et non pas une tâche attribuéeà quelques modérateurs. Cette méthode de modération collective est assezrare. Elle provoque parfois l’incompréh<strong>en</strong>sion. Une personne qui tombe debut <strong>en</strong> blanc sur un des rares propos agressifs du forum pourrait nous traiterde laxistes ou d’irresponsables. Cep<strong>en</strong>dant la méthode que nous avonsmise <strong>en</strong> place nous paraît plus transpar<strong>en</strong>te et plus démocratique. Elle estégalem<strong>en</strong>t nettem<strong>en</strong>t plus complexe.SILENCE N°34149Décembre 2006


CourrierLa discussion à ce sujet est toujours ouverte, nous sommes prêts à<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre et pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte toutes les remarques constructives qui nousaiderai<strong>en</strong>t à améliorer la qualité et la transpar<strong>en</strong>ce des débats sur leforum.L’équipe d’administration de decroissance.info :Eric Arrive, Dami<strong>en</strong> Clochard, Sidonie Han, Clém<strong>en</strong>t Homs,Pierre Lucarelli, Florian Olivier, Jean-Marie Robert.Une ou plusieursdécroissances ?Depuis plusieurs mois, une partie du petit monde de la décroissance(l’idée, pas le journal) s’agite dans un débat qui opposerait la revue LaDécroissance, respectable et sérieux, à un site d’adolesc<strong>en</strong>ts boutonneux etfascisants, www.decroissance.info. S!l<strong>en</strong>ce vi<strong>en</strong>t de s’<strong>en</strong> faire l’écho, sansmême avoir vérifié un temps soit peu le cont<strong>en</strong>u du site (…)Je suis un lecteur irrégulier des deux. Lecteur de moins <strong>en</strong> moins régulierdu journal, de plus <strong>en</strong> plus régulier du site. Pour les raisons qui suiv<strong>en</strong>t, etnon pas parce que j’ai de l’acné et que je suis d’extrême droite.Parce qu’il y a débat, ou plutôt, qu’il devrait y avoir débat. Il n’y a pas unedécroissance. Il y <strong>en</strong> a au moins deux, qui se fond<strong>en</strong>t sur deux rapports autemps, deux rapports aux institutions, deux rapports au changem<strong>en</strong>t.La première de ces décroissances se tourne volontiers vers le passé, proposeune vision réactionnaire de la société, évoque un retour à la terre, uneterre qui ne m<strong>en</strong>t pas. L’autre s’inscrit dans la longue tradition de la nonviol<strong>en</strong>ceet de la désobéissance civile. Elle est une décroissance de lutte,sociale autant qu’économique et écologique.La première des décroissances part du présupposé suivant : il existeraitun passé d’harmonie. Harmonie <strong>en</strong>tre l’homme et la nature, harmonie <strong>en</strong>treles hommes. La modernité nous aurait coupés de cette harmonie.Coupable : la révolution industrielle, puis la publ<strong>ici</strong>té et la récupérationd’idées généreuses par les écotartuffes et les multinationales durables.Ce passé n’existe pourtant pas. Pas plus, pas moins, qu’un passé de prédation,par l’homme, de la nature et des autres hommes (surtout, d’ailleurs,des femmes). Effondrem<strong>en</strong>t, de Jared Diamond <strong>en</strong> r<strong>en</strong>d bi<strong>en</strong> compte.Il n’y a pas de ‘bon sauvage’, ni dans nos propres campagnes, ni dans delointaines contrées. Il y a des choix, situés, objets d’intrigueset de controverses.Ce passé fantasmé débouche sur de curieux anachronismes. En outre, cerapport au passé s’accompagne d’un souti<strong>en</strong> à l’ordre et aux institutionsdu prés<strong>en</strong>t.C’est de cette décroissance que procèd<strong>en</strong>t le journal éponyme et le Partipour la décroissance (du moins via ses communiqués de presse). Je n’<strong>en</strong>pr<strong>en</strong>drai que quelques exemples, non pour diffamer (il n’y a, après tout,pas de honte à être réactionnaire), mais pour montrer la réalité de cettet<strong>en</strong>dance. Dans le n°23 de La Décroissance (le journal, pas l’idée), ontrouve une interview édifiante d’un paysan savoyard, Papytruc. Celui-ci vit,et surtout vivait, dans « la simpl<strong>ici</strong>té volontaire » sans le savoir… Cettesimpl<strong>ici</strong>té volontaire à son insu est paradoxale. Elle ne trouve sa cohér<strong>en</strong>ceque dans l’adage « c’était mieux avant ». Peu import<strong>en</strong>t la réalité, leschoix (ou l’abs<strong>en</strong>ce de choix de ce papy). Seule compte l’illusion de cepassé, qu’on aimerait retrouver.Avant, c’était mieux. Par mieux, il faut compr<strong>en</strong>dre « plus auth<strong>en</strong>tique ».Avant, on ne pr<strong>en</strong>ait pas de photos. On peignait. C’était mieux (n°32 deLa décroissance). C’est cette auth<strong>en</strong>t<strong>ici</strong>té que l’on retrouve à Fès, auMaroc, puisqu’il n’y a ni chi<strong>en</strong>, ni voiture (n°28). Pas de chi<strong>en</strong>, pasde voiture, « un début de civilisation », nous dit Raoul Anvélaut/Vinc<strong>en</strong>tCheynet. Oubliant les femmes et les homosexuel-le-s opprimé-e-s,rejeté-e-s, le régime autoritaire, qui oppresse les Sahraouis au méprisdu droit international — pour ne pr<strong>en</strong>dre que quelques exemples. Mais çan’est pas grave. Car ce qui compte, dans cette vision de la décroissance,c’est l’ordre. Les structures sociales <strong>en</strong> place sont fondam<strong>en</strong>tales. Ellesdoiv<strong>en</strong>t être maint<strong>en</strong>ues, puisqu’elles nous garantiss<strong>en</strong>t que nos pulsionsdéchaînées par la modernité seront <strong>en</strong>travées. Et si elles sont si dures, c’estbi<strong>en</strong> la preuve qu’elles ne sont pas <strong>en</strong>core modernes, qu’elles sont <strong>en</strong>corepures.Trois exemples, l’un emprunté à La décroissance, les deux autres au parti,pour souligner cet attachem<strong>en</strong>t à l’ordre.À propos de la marche pour la décroissance, le journal propose, à plusieursmois d’intervalle, un article et une bande dessinée très critiques vis-à-visde son déroulem<strong>en</strong>t. Ils dénonc<strong>en</strong>t, par l’image et les mots, le souffle libertaire,la volonté de tout discuter <strong>en</strong> assemblée ouverte, de pr<strong>en</strong>dre les décisionspar cons<strong>en</strong>sus, <strong>en</strong> somme, de faire décroître le temps de la politique,de pr<strong>en</strong>dre le temps de définir ce qui fait que l’on fait, brièvem<strong>en</strong>t ou plusdurablem<strong>en</strong>t, société. Non, dans de tels cas, il vaut mieux avoir un chef,qui décide pour nous. L’autonomie est ram<strong>en</strong>ée à la dim<strong>en</strong>sion individuelle,au rapport de l’un à l’outil, à la nature. Sa dim<strong>en</strong>sion collective est niée.Pour le dire autrem<strong>en</strong>t : l’autonomie n’est pas un projet politique.La politique, dans cette vision, c’est l’art de maint<strong>en</strong>ir « la sécuritépublique ». C’est ce que rappelle le premier communiqué du Parti pour ladécroissance (…). Au beau milieu des événem<strong>en</strong>ts de novembre dernier, ils’insurge contre la « totale irresponsabilité de tous les représ<strong>en</strong>tants politiquesqui appell<strong>en</strong>t à la démission du ministre de l’intérieur », puisque lapriorité est, outre la restauration de la sécurité publique déjà m<strong>en</strong>tionnée,« l’arrêt de la viol<strong>en</strong>ce (…) ce qui ne peut pas se faire <strong>en</strong> délégitimantl’autorité ». Un peu plus tard, ce même parti se désolidarise de l’appel deRaspail, rappelant que « la loi et l’État exist<strong>en</strong>t pour garantir [les droitsdes plus faibles] ». (…)Délégitimer l’autorité, déconstruire les institutions et certaines structures<strong>en</strong> place, est pourtant pleinem<strong>en</strong>t compatible avec la décroissance, dumoins celle qui procède de la deuxième approche.Celle-ci s’inscrit dans un cadre plus large, de refus de l’obéissance, et,donc, de désobéissance civile. Elle est une décroissance de lutte, sociale,pour l’autonomie individuelle et collective, et s’inscrit dans une utopie plusvaste d’auto-organisation, de choix discuté et débattu des contraintes indisp<strong>en</strong>sablesà la vie <strong>en</strong> société, de rejet de l’oppression et de la prédation parl’homme de la nature, mais aussi des hommes, des femmes, des chômeurset chômeuses, des précaires, des sans-papiers, des squatteurs et squatteusesexpulsé-e-s, etc.Les positions exprimées <strong>ici</strong> le sont rapidem<strong>en</strong>t et brièvem<strong>en</strong>t. Elles mériterai<strong>en</strong>td’être approfondies. C’est à cela que S!l<strong>en</strong>ce pourrait contribuer,plutôt que de refuser tout débat. Questionner les décroissances, pour pouvoirmesurer leur degré de compatibilité, pour id<strong>en</strong>tifier les choix à faire,pour mieux élaborer une stratégie (…) permettant de déboucher sur unesociété de décroissance, pour contribuer à éclairer chacun-e dans seschoix : décroissance du retour au passé, ou décroissance de lutte, ou uneautre option qui se dégagerait ?Plutôt que de dénigrer et d’insulter les animateurs d’un site qui me semble<strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t dédié à un tel débat, pourquoi ne pas y contribuer, répondresur le fond (ce qui impliquerait de comm<strong>en</strong>cer par lire ce qui y est écritet non pas propager des rumeurs sur le cont<strong>en</strong>u et la ligne éditorialede ce site). (…)Nicolas Haeringer ■Paris.S!l<strong>en</strong>ce : nous sommes tout à fait ouverts à ce débat. Il n’<strong>en</strong> restepas moins que les accusations portées contre le forum du siteont bi<strong>en</strong> été vérifiées.ContradictionsJe lis toujours Sil<strong>en</strong>ce avec intérêt. Et je me demande si le responsable dela rubrique Energies <strong>en</strong> fait autant : le numéro de septembre 06 est significatif: Page 35, avec les éoli<strong>en</strong>nes, allons-y pour le gigantisme capitaliste.Page 5 et 13 : « des objets qui n’ont ri<strong>en</strong> d’écologiques », ce que jep<strong>en</strong>se et déf<strong>en</strong>ds depuis des mois. Mais déjà Michel Bernard avait émis desdoutes à ce propos dans Sil<strong>en</strong>ce même… Quand allez-vous vous montrerplus lucides et cesser de donner dans le rêve ?Philippe Peyroche ■Loire.Sil<strong>en</strong>ce : il faut distinguer <strong>en</strong>tre l’information (il y a des c<strong>en</strong>traleséoli<strong>en</strong>nes de plus <strong>en</strong> plus grosses et le capitalisme <strong>en</strong>grange les bénéfices)et l’opinion d’un auteur (l’éoli<strong>en</strong>ne est un procédé hautem<strong>en</strong>t technologique,pas forcém<strong>en</strong>t écologique). Et comme d’habitude, nous rappelonsque les différ<strong>en</strong>ts auteurs n’ont, heureusem<strong>en</strong>t, pas les mêmes idées.Trop d’élusou pas assez de militants ?J’ai été un peu surpris par une brève du dernier numéro (octobre) à proposdu nombre d’élus Verts. Votre brève semble fustiger la grande proportiond’élus (et de collaborateurs d’élus) au sein des Verts. Les militants vertsmilit<strong>en</strong>t, se batt<strong>en</strong>t pour une meilleur prise <strong>en</strong> compte des problèmesécologiques dans la vie politique, et arriv<strong>en</strong>t à se faire élire sur leur programme! Va-t-on se plaindre ? Va-t-on leur reprocher de gagner (troprarem<strong>en</strong>t) les élections ? Non ! Plaignons-nous qu’il n’y ait pas assezde militants verts, peut-être, mais de grâce ne nous plaignons pasqu’il y ait trop d’élus écolos !Antoine Rolland ■Paris.SILENCE N°341 Décembre 200650


Anthologiede la conneriemilitariste(vol.2)Luci<strong>en</strong> SérouxEd. AAEL (8, rue deBagnolet, 31100 Toulouse)2006 - 287 p. - 13 €“Si t’aimes pas l’armée,dégoûtes-<strong>en</strong> les autres” est unslogan qui au début des années70 pouvait vous <strong>en</strong>voyer au tribunal,tout comme ce graffiti :“Quand on est con, on est con.Quand on est <strong>en</strong>core plus con,on est militaire !”.Luci<strong>en</strong> Séroux lui, n’inv<strong>en</strong>te pasde slogans, du moins dans sesouvrages. C’est un infatigablefouineur, éplucheur de vieuxpapiers. Il y trouve des p<strong>en</strong>sées,des discours, des écrits illustrantparfaitem<strong>en</strong>t la connerie militariste,colonialiste principalem<strong>en</strong>t,mais égalem<strong>en</strong>t religieuse, politique,humaine quoi !Pour le volume 1, paru <strong>en</strong> 2003,préfacé par Jean-Jacques deFelice, il s’était p<strong>en</strong>ché sur la formationdu jeune citoy<strong>en</strong> et du soldat.Il avait donc écumé lesmanuels scolaires, des poèmes,des chansons, les journaux,revues, livres répandus dans lesfamilles principalem<strong>en</strong>t au vingtièmesiècle.Pour le volume 2, préfacé parl’Union pacifiste, il s’est p<strong>en</strong>chésur les justifications des guerres,avant de passer <strong>en</strong> revue les<strong>en</strong>nemis de l’extérieur et del’intérieur, et les “bi<strong>en</strong>faits”de la colonisation.LivresB . D D U M O I SDolPhilippe SquarzoniEd. Les RequinsMarteaux(81000 Albi)2006 - 286 p. - 30 €Philippe Squarzonia lancé une nouvellefaçon de faire une <strong>en</strong>quêtejournalistique sous formede longues bandes dessinéesoù se mêl<strong>en</strong>t images vécues,interviews de personnages réels, et montages métaphoriques.Après les remarquables Garduno, <strong>en</strong> tempsde paix et Zapata, <strong>en</strong> temps de guerre qui, à partir dela lutte des Zapatistes au Mexique, s’interrog<strong>en</strong>t déjàsur la mondialisation libérale, Philippe Squarzoni s’attaque<strong>ici</strong> à un sujet plus ardu : comm<strong>en</strong>t depuis 2002,la droite a profité de son écrasante majorité à l’assemblé<strong>en</strong>ationale, pour donner un coup d’accélérateurà la libéralisation des marchés et comm<strong>en</strong>t cela a profitéess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t à un personnage hors-norme :Sarkozy.Comm<strong>en</strong>çons par expliquer le titre : <strong>en</strong> droit, un dolest une cause de nullité de la conv<strong>en</strong>tion lorsque lesmanœuvres pratiquées par l’une des parties sonttelles, qu’il est évid<strong>en</strong>t que, sans ces manœuvres,l’autre partie n’aurait pas contracté. Le dol <strong>en</strong> question<strong>ici</strong>, c’est le programme de Jean-Pierre Raffarin,dev<strong>en</strong>u premier ministre après les 82 % de la réélectionde Chirac, et qui s’est comporté exactem<strong>en</strong>tcomme s’il avait le souti<strong>en</strong> de 82 % de la population,oubliant les piètres 20 % de Chirac au premier tour.Se représ<strong>en</strong>tant lui-même dans l’histoire, il est l’<strong>en</strong>quêteurqui va chercher à soulever le voile et se heurterà un Raffarin <strong>en</strong> pleine forme représ<strong>en</strong>té sousla forme d’un champion de boxe. Car sous ses aspectspépère, Raffarin a battu les records de désorganisationsociale.Avec de gros chapitres comme pour un livre classique,c’est un véritable essai de politique que nous proposel’auteur. Remarquable parallèle <strong>en</strong>tre les coursespoursuites de Charlot et le matraquage des classes lesplus pauvres aujourd’hui. Tout aussi remarquable : leparallèle proposé <strong>en</strong>tre des publ<strong>ici</strong>tés pour des sous-vêtem<strong>en</strong>ts(Leçon n°31…) et les méthodes mises au point par Sarkozy pourfaire croire qu’il est actif sans que jamais les journalistes ne s’interrog<strong>en</strong>tsur la réalité de ce qu’il fait ou ne fait pas.Par contre, les longues interviews de personnes réelles (militantsd’ATTAC, journalistes…) rest<strong>en</strong>t le point faible dans ce g<strong>en</strong>red’ouvrage. Elles sont pauvres au niveau du dessin : voir les différ<strong>en</strong>tespostures d’un Serge Halimi ou d’un Gus Massiah p<strong>en</strong>dantdes pages n’est pas très utile et comme nous l’avions déjà signalédans les précéd<strong>en</strong>ts ouvrages, Philippe Squarzoni gagnerait àaccorder plus de place à ce à quoi il excelle : les métaphores parle montage et le dessin. L’analyse est lucide et heureusem<strong>en</strong>t optimiste: l’ouvrage se termine par l’analyse de la montée de l’oppositionau référ<strong>en</strong>dum sur la constitution europé<strong>en</strong>ne. Si le peuple etles associations ont réussi à combattre l’intoxication des médias,des politiques, et à l’emporter, alors il doit être possible de r<strong>en</strong>ouvelerce succès dans d’autres domaines, bref, il doit être possiblede faire de la politique autrem<strong>en</strong>t et de réhabiliter la démocratie.Un livre pas toujours facile à lire, mais une réussite tant du pointde vue de la conception graphique originale que par le messagepolitique qui <strong>en</strong> découle. MB.SILENCE N°341 Décembre 200651


LivresS!l<strong>en</strong>ce ne commercialise pas les livres prés<strong>en</strong>tés dans cette rubrique.Plusieurs autres volumes sont<strong>en</strong> préparation, qui traiteront,toujours à partir des mêmessources, de l’alliance du sabreet du goupillon, de l’héroïsme, desbi<strong>en</strong>faits de la guerre et desméfaits de la paix, des réfractaires,du travail de guerrier, decelui des profiteurs, des planqués,de la c<strong>en</strong>sure, de la propagande,des préparatifs pour la prochaine,de la mort et des différ<strong>en</strong>tesfaçons de la “vivre”.L’intérêt de ces livres est bi<strong>en</strong><strong>en</strong>t<strong>en</strong>du de nous rappeler que sicet Etat dans l’Etat est aussi efficacem<strong>en</strong>tnuisible, c’est parce qu<strong>en</strong>ous nous laissons abuser par unepropagande admirablem<strong>en</strong>torchestrée par ceux qui y trouv<strong>en</strong>tintérêt.Si les formules ont quelque peuchangé, l’intoxication est toujourslà et on s’<strong>en</strong> r<strong>en</strong>d compte àchaque guerre, que ce soi<strong>en</strong>t lesdernières <strong>en</strong> Irak, <strong>en</strong> Afghanistan,au Liban ou ailleurs. La press<strong>en</strong>ous bourre le mou, et c’est d’autantplus facile qu’aujourd’hui <strong>en</strong>France, elle est partagée <strong>en</strong>tre lesdeux plus gros fabricantsd’armes.Les raisons de faire la guerresont nombreuses et sont toujoursmasquées sous les mêmes prétextes.Ceux-ci avec le temps et lacirculation de l’information,devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t toujours ridicules,mais la vérité arrive toujours troptard pour les victimes.La lecture des livres de Luci<strong>en</strong>Séroux doit nous aider à r<strong>en</strong>iflerau bon mom<strong>en</strong>t l’intoxication despouvoirs, dans nos journaux, surles chaînes radio et TV, dans leslivres aussi, dans les discours despoliticailleurs.Parce que la guerre, il faut avanttout l’empêcher. Après, le mal estfait.L’anthologie de la connerie militaristepeut se lire comme unroman, comme un essai, seul à satable ou dans son lit, mais ellepeut aussi être lue <strong>en</strong> commun, etvous verrez que les soirs decafard, c’est un bon remède, surtoutautour d’une bonne tableavec des vrais amis.Avertissem<strong>en</strong>t : les ganaches nesont pas exclusivem<strong>en</strong>t “de droite”.La connerie est universelle etmême des auteurs que nous pouvonsadmirer sur d’autres plans,ont pu proférer des monstruosités.La malice et la perspicacitéde Luci<strong>en</strong> Séroux les ont dénichéespour notre régal, à nousd’<strong>en</strong> tirer profit et surtout de toutfaire pour dénoncer les auteurscontemporains.Jean-François Amary.Croix-RoussealternativeLaur<strong>en</strong>t Combeet Mimmo PucciarelliEd. ACL (BP 1186,69202 Lyon cedex 1)2006 - 60 p. - 5 €La Croix-Rousse, ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>tle premier arrondissem<strong>en</strong>t deLyon, est depuis fort longtempsun lieu où s’implant<strong>en</strong>t associationsradicales et artistes. Lesfortes p<strong>en</strong>tes et les rues étroitesont longtemps permis de résisterà la spéculation immobilière.Laur<strong>en</strong>t Combe, animateur àRadio-Canut, photographe, réalisedepuis de nombreuses années desphotos des lieux, des tags, desfêtes du quartier. D’où l’idée dece recueil de photos comm<strong>en</strong>téespar Mimmo Pucciarelli, sociologue,qui part<strong>ici</strong>pe à de nombreusesinitiatives dans le quartier(dont Sil<strong>en</strong>ce). Certainesphotos ont été publiées dansla revue (par exemple <strong>en</strong> page9 du n°324). De quoi vous fairerêver d’une vie urbaine plusconviviale. MB.Planète sexeFranck MichelEd. Homnisphères2006 - 260 p. - 17 €Spécialiste du tourisme et duvoyage (voir son article sur l’autonomadismedans S!l<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>mars 2006), Franck Michel sep<strong>en</strong>che cette fois-ci sur le tourismesexuel et ce qui y est lié, lamarchandisation et la déhumanisationdes corps. Signe de lamauvaise santé de la planète,l’auteur analyse les li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>trecette dérive du voyage et la mondialisation<strong>en</strong> cours qui est unemarchandisation à outrance. Levoyage étant lié aux rêves, comm<strong>en</strong>tle sexe peut-il y dev<strong>en</strong>irmarchand, odieux, outrancier… Ils’interroge aussi sur les li<strong>en</strong>s possibles<strong>en</strong>tre les rev<strong>en</strong>dicationspour l’égalité <strong>en</strong>tre sexe <strong>ici</strong> et lapossibilité d’assouvir ses instinctsde domination ailleurs.L’individualisme qui conduit lessociétés occid<strong>en</strong>tales à laisser deplus <strong>en</strong> plus de célibataires sur latouche crée de fait un marchépour les pornographes, les v<strong>en</strong>deursde chair humaine. La prostitution,dans ce contexte, peutelleêtre libre comme le rev<strong>en</strong>diqu<strong>en</strong>tcertain-e-s sex workers ?S’il existe des femmes qui seprostitu<strong>en</strong>t avec “un plan de carrière”,elles sont rares, et dans lecas du tourisme sexuel, elles nesont qu’une poignée au milieud’une multitude de femmes jetéesdans la prostitution forcée par lamisère ou le trafic sexuel. Le problèmeest <strong>en</strong>core pire avec lapédophilie où les <strong>en</strong>fants ne sontjamais cons<strong>en</strong>tants, sans douteune des formes de domination lesplus sordides. Avec aujourd’huiune nouvelle perversion : lesfemmes riches et seules du Nordqui part<strong>en</strong>t chercher des jeuneshommes dans les pays du Sud.Derrière ce tourisme qui dérape,on trouve bi<strong>en</strong> ancré l’héritage ducolonialisme occid<strong>en</strong>tal. Certainsgouvernem<strong>en</strong>ts du Sud (Maroc,Thaïlande…) s’<strong>en</strong> accommod<strong>en</strong>ttrès bi<strong>en</strong>. L’auteur pose de bonnesquestions : aider à l’éducation auSud peut sans doute limiter laprostitution, mais ne résout pasla question de l’attirance pour lespaillettes de l’Occid<strong>en</strong>t et lavolonté de gagner de l’arg<strong>en</strong>tfacile. Ici, la marchandisationcroissante de la sexualité ne peutêtre remise <strong>en</strong> cause sans uneanalyse plus générale de la marchandisationdu monde. Une écriturefacile à lire pour se poser debonnes questions. MB.MartinLuther KingEd. Librio/Le Monde2006 - 96 p. - 2 €Compilation d’articles parus dansLe Monde autour de MartinLuther King. Beaucoup d’infossur le mouvem<strong>en</strong>t de révoltedes Noirs aux USA, mais finalem<strong>en</strong>tpeu de chose sur la viedu célèbre pasteur assassiné<strong>en</strong> 1968. Titre et sous-titre(“L’apôtre de la non-viol<strong>en</strong>ce”)sont un peu trompeurs. MB.L’Ag<strong>en</strong>da del’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tEmmanuelle Figueraset Christel LecaEd. Delachaux et Niestlé2006 - 176 p. 16,95 €Cet ag<strong>en</strong>da, conçu avec le souti<strong>en</strong>de grandes associations comme laLPO, le ROC, l’ASPAS, le conservatoiredes espaces naturels oules Réserves naturelles de France,se veut fonctionnel et informatifavec une soixantaine de r<strong>en</strong>dezvousdans l’année et chaque moisun thème écologique : l’énergie,la montagne, la biodiversité, lesespaces protégés, l’agriculture,l’air, le littoral, l’eau, le climat,la forêt, la ville, les déchets. Leproblème est que dès le premierthème on peut lire <strong>en</strong> gros titre“L’énergie nucléaire a l’avantagede peu contribuer aux émissionsde gaz à effet de serre” et laquestion des déchets est <strong>en</strong> petit,ri<strong>en</strong> sur le risque d’accid<strong>en</strong>t.Page suivante : “Il n’est pasquestion de se passer de l’énergi<strong>en</strong>ucléaire”. On se demande comm<strong>en</strong>tfont la majorité des autrespays europé<strong>en</strong>s et du monde quin’<strong>en</strong> ont pas ! Bref, comm<strong>en</strong>t laLPO et consorts peuv<strong>en</strong>t-ils laisserimprimer avec leur souti<strong>en</strong> ?Quelle crédibilité accorder auxautres pages ? MB.Nanotechnologies/MaxiservitudePièces et Main-d’œuvreEd. L’esprit frappeur2006 – 133 pages – 5 €Pourquoi parle-t-on de Gr<strong>en</strong>oblecomme d’une ville laboratoire ?Qui est à l’origine des nanotechnologies? Quelle société cré<strong>en</strong>telles? Quellesstratégies sontmises <strong>en</strong> placepour nous lesimposer ? Qui, dela police ou del’armée, bénéf<strong>ici</strong>erale plus desavancées destechnologiesconverg<strong>en</strong>tes ?A ces questions,le groupe Pièceset main-d’œuvre (PMO) t<strong>en</strong>te derépondre depuis cinq ans à tra-SILENCE N°341 Décembre 200652


Livresvers une flopéede textes diffusés sur Internet.Peut-être <strong>en</strong> écho aux critiquesformulées, notamm<strong>en</strong>t dansS!l<strong>en</strong>ce, sur le choix exclusif dece mode de diffusion électronique; une compilationde certains de ces textes déjà diffuséset d’autres inédits vi<strong>en</strong>t desortir <strong>en</strong> livre de poche. Où l’onappr<strong>en</strong>d à la fois beaucoup surles nanotechnologies et leurmonde ; mais aussi un peusur le s<strong>en</strong>s de la démarche dePMO : “Quant à nous, nous formonsà l’inverse l’espoir qu’àGr<strong>en</strong>oble et ailleurs se multipli<strong>en</strong>tles <strong>en</strong>quêteurs et les <strong>en</strong>quêtes,liant le local au global, le concretà l’abstrait, le passé au futur, leparticulier au général, afin debattre <strong>en</strong> brèche l’autorité, etd’élaborer de technopole à technopoleune connaissance et unerésistance commune”. VP.La décroissanceNicholas Georgescu-Roeg<strong>en</strong>Ed. Sang de la Terre2006 - 302 p. - 23 €Troisième édition du livre quia lancé le débat sur la décroissancedès 1979. NicholasGeorgescu-Roeg<strong>en</strong>, s’appuyantsur les principes de la thermodynamique,montre que ce qui s’appliqueau vivant, à savoir la t<strong>en</strong>danceà aller vers le désordre etla nécessité d’utiliser un travailpour se maint<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> vie, s’appliqueaussi <strong>en</strong> économie et que,la planète étant finie, il est impossibled’y construire un mondemobilisant de plus <strong>en</strong> plus d’organisation.Si ce livre n’est pas toujoursfacile de lecture — l’auteurest mathémat<strong>ici</strong><strong>en</strong> — il est quandmême indisp<strong>en</strong>sable de s’y p<strong>en</strong>cherpour bi<strong>en</strong> appréh<strong>en</strong>der ceque peut être un monde stabledans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t fini. MB.IrrésistibledouceurBruno Martinet,à commanderchez Sara Martinet, 135,rue des Arcs-Saint-Cipri<strong>en</strong>,31300 Toulouse.2005, 234 p. 18 €Tout a comm<strong>en</strong>cé par des étudesà l’école nationale supérieure decréation industrielle. Et puis unjour Bruno Martinet s’est égaré.Pour lui, tout a comm<strong>en</strong>cé parune nuit sombre, le long d’une ruesolitaire, alors qu’il cherchait unraccourci qu’il ne trouva jamais.Ce soir-là, il les a vus : les <strong>en</strong>vahisseurs,ces horribles panneauxpubl<strong>ici</strong>taires qui nous pollu<strong>en</strong>t laville. Et pour aggraver son cas,il était à vélo. Comm<strong>en</strong>ce alorsune sérieuse remise <strong>en</strong> cause desa formation et de légères digressions.De glissem<strong>en</strong>t futile <strong>en</strong>coups de pédales acharnés, celadonne un livre légèrem<strong>en</strong>t déjanté,avec de belles images dedans,mais où la création industrielle <strong>en</strong>aurait pris un léger coup dans lesF I L M SIndigènesRachid Bouchared2006 - 2h08mnIl y a eu la loi sur l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t del’”aspect positif de la colonisation”.Loi qui a finalem<strong>en</strong>t été supprimée.Reste à inclure dans nos livres d’histoire,les aspects négatifs et ce film lève levoile sur ce qui s’est passé à la fin dela deuxième guerre mondiale. Privées d’armée, les troupes du général deGaulle ont dans un premier temps attaqué <strong>en</strong> Afrique du Nord pour<strong>en</strong>suite convaincre les “indigènes” de rejoindre massivem<strong>en</strong>t les troupespour aller libérer la “mère patrie”. Et cela a marché : des c<strong>en</strong>taines demilliers de Marocains et d’Algéri<strong>en</strong>s y ont vu une opportunité soit pourse sortir de la misère, soit pour voyager, soit pour gagner de l’arg<strong>en</strong>t,soit avec l’espoir de faire carrière dans l’armée. Ces quatre raisons des’<strong>en</strong>gager dans l’”armée de libération” sont prés<strong>en</strong>tes dans le film avecquatre acteurs remarquables : Jamel Debbouze, Samy Naceri, RoschdyZem, et Sami Bouajila, <strong>en</strong>cadrés par un serg<strong>en</strong>t pied-noir joué parBernard Blancan. L’armée y est montrée avec tous ses défauts : celacomm<strong>en</strong>ce par la nourriture qui n’est pas la même pour les Français etpour les autres, cela continue par l’<strong>en</strong>voi <strong>en</strong> première ligne des “indigènes”pour déloger les Allemands, la c<strong>en</strong>sure du courrier, l’impossibilitéde monter <strong>en</strong> grade, l’abs<strong>en</strong>ce de permission et évidemm<strong>en</strong>t le racisme àtous les étages. Les histori<strong>en</strong>s estim<strong>en</strong>t qu’<strong>en</strong>viron 400 000 indigènessont morts lors de la fin de la guerre, 300 000 Maghrébins et 100 000Sub-sahari<strong>en</strong>s (surtout Sénégalais). Le film se termine par un rappel :<strong>en</strong> 1959, alors que se multipli<strong>en</strong>t les accrochages pour l’indép<strong>en</strong>dance<strong>en</strong> Algérie, le gouvernem<strong>en</strong>t gèlera les p<strong>en</strong>sions militaires des anci<strong>en</strong>scombattants des pays qui se révolt<strong>en</strong>t, des p<strong>en</strong>sions qui n’ont jamais étérevues à la hausse depuis, malgré la condamnation de la France par leConseil d’Etat. Si le film met l’acc<strong>en</strong>t sur cet aspect des choses, on s<strong>en</strong>tégalem<strong>en</strong>t à travers le rôle du caporal Abdelkader (Sami Bouajila), leseul lettré du groupe, monter le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’injustice et des réflexionsqui expliqu<strong>en</strong>t sans doute les premières manifestations <strong>en</strong> faveur de l’indép<strong>en</strong>dance.Le film aurait pu se terminer sur l’évocation de l’insurrectionpartie de Sétif, le 8 mai 1945 où les affrontem<strong>en</strong>ts ont fait selonles histori<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre 8000 et 20 000 morts dont 103 Europé<strong>en</strong>s, événem<strong>en</strong>tstoujours abs<strong>en</strong>ts des livres d’histoire français. MB.DRWe feed the wordErwin Wag<strong>en</strong>hoferAllegrofilm-Helmut Grasser(Vi<strong>en</strong>ne, Autriche) 2005Ce film autrichi<strong>en</strong> a battu les records d’<strong>en</strong>trées pour un docum<strong>en</strong>tairedans son pays ! Au départ, Erwin Wag<strong>en</strong>hofer voulait simplem<strong>en</strong>t faireun reportage sur le grand marché au c<strong>en</strong>tre de Vi<strong>en</strong>ne. Il s’interrogealors sur l’origine des produits et va ainsi remonter la filière destomates jusqu’aux champs de plastique d’Alméria et El Ejido <strong>en</strong>Espagne où les conditions de travail sont épouvantables. Il se demandepourquoi il faut des tomates produites à 3000 km de là. Il se p<strong>en</strong>chealors sur les autres produits “hors-saison” prés<strong>en</strong>ts sur le marché etdécouvre ce qu’il appelle “la nourriture globale”, celle qui vi<strong>en</strong>t detoutes les parties du monde. Il suit des pêcheurs bretons et comparepêche traditionnelle et pêche industrielle. Il découvre les poulets <strong>en</strong>graissésdans des élevages int<strong>en</strong>sifs et nourris avec du soja transgénique <strong>en</strong>prov<strong>en</strong>ance du Brésil. Au Brésil, il découvre comm<strong>en</strong>t pour produire cesoja, on défriche la forêt amazoni<strong>en</strong>ne. Un poulet met seulem<strong>en</strong>t huitsemaines du mom<strong>en</strong>t où l’œuf est incubé jusqu’au mom<strong>en</strong>t où il est mis<strong>en</strong> v<strong>en</strong>te sur le marché vi<strong>en</strong>nois. Il filme un abattoir où pass<strong>en</strong>t 50 000poulets par jour. Il interroge alors les grandes firmes alim<strong>en</strong>taires pourcompr<strong>en</strong>dre leur logique. Un responsable de Nestlé explique comm<strong>en</strong>t onpeut faire du profit avec tout, même avec l’eau. Jean Ziegler, anci<strong>en</strong>député suisse, chargé de mission à l’ONU, qui intervi<strong>en</strong>t à plusieursreprises, montre comm<strong>en</strong>t cette logique de privatisation est favorable à1 milliard d’individus p<strong>en</strong>dant que les 5 autres doiv<strong>en</strong>t se cont<strong>en</strong>ter desmiettes. Il rappelle que si l’on était dans une logique de partage et debi<strong>en</strong>s communs, la production agricole actuelle pourrait permettre d<strong>en</strong>ourrir 12 milliards d’individus. Le film ne propose aucune morale :c’est à chacun d’aller faire ses courses et de choisir librem<strong>en</strong>t les produitsde la mondialisationou ceux desproducteurs locaux.Le titre du filmrepr<strong>en</strong>d le sloganpubl<strong>ici</strong>taire dePionneer, leader dansla v<strong>en</strong>te dessem<strong>en</strong>ces, promoteurdes OGM. Le film sort<strong>en</strong> français <strong>en</strong> Suisse<strong>en</strong> janvier 2007, et <strong>en</strong>France ? FV.DRSILENCE N°341 Décembre 200653


g<strong>en</strong>cives. L’écolo qui sommeille<strong>en</strong> nous se demande d’abord cequ’il lit, sourit de plus <strong>en</strong> plus aufil des pages et se demande <strong>en</strong>coresi l’ignoble auteur de ce fatrasde réflexions a réussi ou non àavoir son diplôme. Un individudangereux pour notre économie.Epuisez-lui son stock de livres,pour éviter la contagion. FV.C . D .Still readyCondkoïEd. Crash disques2005 - 13 titresLivresIl paraît qu’il y a des amateursde musique punk. Pas de problèmes’ils préfèr<strong>en</strong>t cette diarrhéeinaudible et hardcore, dont la plupartdes titres sont <strong>en</strong> anglais(bizarre pour un groupe français),mais surtout qu’ils laiss<strong>en</strong>tles autres écouter de la musique,de la vraie. MJ.Le réveildu versantori<strong>en</strong>talHydraEd. Folklore de la zonemondiale2006 - 17 titresSur des airs de rap, de hip-hop,d’influ<strong>en</strong>ce arabisante etd’Europe de l’Est, ce groupetransmet des messages multiculturels.Non seulem<strong>en</strong>t ils rev<strong>en</strong>diqu<strong>en</strong>tleur appart<strong>en</strong>ance à la civilisationori<strong>en</strong>tale (l’appel introducingou le réveil du versantoublié), mais, à travers des mélodiesdansantes, ils <strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>t lepublic dans une réflexion sur lamort (<strong>en</strong>terrem<strong>en</strong>t sans foi), laviol<strong>en</strong>ce (la raison de la prison),ou l’exclusion (exil d’av<strong>en</strong>ir).Dans cet opus, tout à tour <strong>en</strong>gagé(G<strong>en</strong>ova 2001) ou mélancolique(le secret de la mer), Hydra composeun mélange des g<strong>en</strong>res trèssubtil, où se dégag<strong>en</strong>t une émotionexquise et le souffle passionnéde l’Ori<strong>en</strong>t. Leurs morceauxressembl<strong>en</strong>t à ces lieux magiques,aux s<strong>en</strong>teurs <strong>en</strong>ivrantes qu’on adu mal à quitter. MJ.E N F A N T STongreYves FrémionEd. Le navire <strong>en</strong> pleine ville(30170 Saint-Hippolyte-du-Fort)2006 - 96 p. - 11,50 €Dès 10 ans. Double grand prix dela jeunesse <strong>en</strong> 1983 (jury adulteet jury <strong>en</strong>fant), ce roman <strong>en</strong>finréédité met <strong>en</strong> scène avec beaucoupde s<strong>en</strong>sibilité des tongres,sortes de c<strong>en</strong>taures à œil unique.Alors que l’on p<strong>en</strong>se être <strong>en</strong> totalesci<strong>en</strong>ce-fiction, il amène progressivem<strong>en</strong>tles jeunes lecteursà s’interroger sur des considérationsfort humaines. MB.La Terrese déchaîneSabine RabourdinEd. La Martinière jeunesse2006 - 112 p. - 11 €Dès 13 ans. Cyclones, tsunamis,tremblem<strong>en</strong>ts de terre, inondations…les catastrophes sont deplus <strong>en</strong> plus nombreuses.Certaines naturelles, d’autresmoins. Une analyse des différ<strong>en</strong>tsphénomènes avec un angle d’attaquerappelant les inégalités<strong>en</strong>tre les pays riches et les payspauvres, et souv<strong>en</strong>t le manque deprév<strong>en</strong>tion. Plusieurs niveaux delecture selon l’intérêt du lecteurgrâce à de nombreux <strong>en</strong>carts. FV.NOUS A VONS ÉGA LEMENT REÇU■ Ag<strong>en</strong>da 2007 de la solidarité, Ritimo, 2006, 160 p. 10 €. Réaliséconjointem<strong>en</strong>t par Frères des hommes, la Confédération paysanne, leCADTM, Peuples solidaires, la Ligue des droits de l’homme, Artisans dumonde, Alternatives économiques, Demain le monde… cet ag<strong>en</strong>da qui prés<strong>en</strong>teau long de ses pages des dates symboliques et <strong>en</strong>tre chaque mois unethématique nord-sud, est disponible dans de nombreuses boutiques decommerce équitable, à Artisans du monde, etc.■ Ag<strong>en</strong>da du Père Ubu 2007, éd. HB (6, rue Sainte-Mary, 04300Forcalquier), 2006, 160 p. 25 €. Chaque année sur un thème différ<strong>en</strong>t,un ag<strong>en</strong>da très politique. Cette année, hommage à Alfred Jarry, créateurdu Père Ubu, pour le c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire de sa mort, avec des extraits de sestextes, illustrations et poèmes, d’interviews…■ Ag<strong>en</strong>da 2007 Enfants révoltés, éd.Les chemins non tracés, BP 259,84011 Avignon cedex 1 et La bibliothèque de nulle part, 48, chemin de laNerthe, 13016 Marseille, 2006, 128p. 5 € port compris. Les <strong>en</strong>fantsrévoltés devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des adolesc<strong>en</strong>ts et pour la justice des mineurs. Aprèsles révoltes de 2005 (loi Fillon, banlieues) et 2006 (CPE), une nouvelleloi sur la délinquance <strong>en</strong>visage de surveiller ces dangereux individus dèsl’âge de trois ans. Un ag<strong>en</strong>da qui rappelle les luttes passées et lesréflexions sur ce sujet.■ L’alcool, <strong>en</strong>tre illusion et réalité, Bocampe, éd. de l’Escarboucle (CH-1401 Yverdon-les-Bains), 2006, 260 p. L’auteur a connu les joies et lesmalheurs de l’alcoolisme p<strong>en</strong>dant 28 ans. Après une démarche pour s’arrêter,il se lance <strong>ici</strong> dans une analyse brillamm<strong>en</strong>t écrite sur le rôle de l’alcooldans la société, le pourquoi de l’attrait de certains pour une dép<strong>en</strong>danceà l’alcool et la maladie qui <strong>en</strong> découle, l’alcoolisme. Loin des discoursdes associations anti-alcooliques et de la médecine, il essaie de parlervrai sur les hésitations, les errem<strong>en</strong>ts, les recherches de celui qui boit etcomm<strong>en</strong>t il peut trouver sa voie sans pr<strong>en</strong>dre le chemin de l’alcoolisme.■ Lettre à un ami analphabète, Bocampe, éd. de l’Escarboucle (CH-1401 Yverdon-les-Bains), 2006, 172 p. Le même auteur que le livre précéd<strong>en</strong>tse p<strong>en</strong>che cette fois sur son anci<strong>en</strong> travail d’éducateur au seind’une institution accueillant des handicapés. Il rappelle que cette vision duhandicap est toute relative. Nous sommes tous handicapés sur certainsplans de notre vie ! Il n’est qu’observer les dép<strong>en</strong>dances que nous choisissonset qui traduis<strong>en</strong>t toutes une incapacité à vivre dans le réel. L’usagedes télévisions, des ordinateurs, des téléphones portables… sont autant dedép<strong>en</strong>dances qui traduis<strong>en</strong>t notre mal de vivre. Pamphlet contre la mise <strong>en</strong>institution de personnes qui souv<strong>en</strong>t ne prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t finalem<strong>en</strong>t que quelquesautres différ<strong>en</strong>ces.■ Les propagandes, sous la direction d’Alexandre Dorna et JeanQuelli<strong>en</strong>, coll. Psychologie politique, éd. L’Harmattan, 2006, 204 p.20 €. La propagande est aujourd’hui plus diffuse que sous certainsrégimes. Elle s’infiltre partout dans l’information, l’éducation, la publ<strong>ici</strong>té,les médias, le sport… Elle développe des pouvoirs qui dépass<strong>en</strong>t les individuset les institutions. Des contributions sur certaines formes de propagandesd’hier et d’aujourd’hui.■ M<strong>en</strong>aces sur l’humanité, Alain Griel<strong>en</strong>, éd. l’Harmattan, 2006, 64 p.10,50 €. Depuis 1975, la richesse créée par l’<strong>en</strong>semble des Français aaugm<strong>en</strong>té de 80 % alors que p<strong>en</strong>dant le même délai, le nombre depauvres n’a cessé d’augm<strong>en</strong>ter et le chômage a été multiplié par 16 touchantaujourd’hui un actif sur quatre ! Ceci ne peut s’expliquer que par ledétournem<strong>en</strong>t de ces richesses par des puissances financières, et ceci audétrim<strong>en</strong>t de la démocratie ; autant dire que nous avons glissé discrètem<strong>en</strong>tsous une forme de dictature économique qui se traduit par une faillitegénérale qu’il s’agisse de la qualité de la vie ou de la survie de la planète.Un vibrant appel pour se mobiliser <strong>en</strong> faveur d’un retour à la démocratie,seule méthode permettant de protéger les plus faibles.■ Eduquer à la non-viol<strong>en</strong>ce, Bernard Paquereau, éd. Chronique sociale(Lyon), 2006, 128 p . 12,90 €. Ce livre comm<strong>en</strong>ce par prés<strong>en</strong>ter unetr<strong>en</strong>taine de figures de paix : cela va des plus connues (Gandhi, MartinLuther King) à d’autres qui le sont moins. Le choix est forcém<strong>en</strong>t subjectif…et donc discutable (Lech Walesa, présid<strong>en</strong>t polonais réactionnaire,Corazon Aquino, présid<strong>en</strong>te philippine déchue pour corruption…). Lestextes de prés<strong>en</strong>tation <strong>en</strong> forme d’hommage laisseront sans doute dubitatifle jeune lecteur. Le dernier chapitre qui définit les mots rattachés à la nonviol<strong>en</strong>ceest aussi trop concis. Une idée séduisante qui aurait nécessité unlivre plus épais.■ Mémoires d’empire, Romain Bertrand, éd. du Croquant (73340Bellecombe-<strong>en</strong>-Bauges), 2006, 220 p. 18,50 €. L’adoption de la loi du23 février 2005 qui parle du “rôle positif” de la colonisation française aprovoqué une énorme polémique jusqu’à son abrogation. L’auteur, spécialistede la politique de la période coloniale <strong>en</strong> Asie du Sud-Est analyse <strong>ici</strong>aussi bi<strong>en</strong> les int<strong>en</strong>tions des députés qui ont voté cette loi que celles desassociations qui se sont mobilisées contre. Il fait un li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre cette affaire,les émeutes de l’automne 2005, les relations franco-algéri<strong>en</strong>nes, lapose d’une stèle à la mémoire de l’OAS à Marignane et d’autres faits del’actualité qui montr<strong>en</strong>t une véritable “guerre de mémoire”.SILENCE N°341 Décembre 200654


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Le Barbizon.l’UPF. la Piñata. . . . . . . . . . . . . . . 4 €Autres numéros■ 300 Nos lecteurs ont du tal<strong>en</strong>t40 pages réalisées par les lecteurs… . . 4 €S’abonner à S!l<strong>en</strong>ceFrance métropolitaine■ Découverte 1 er abonnem<strong>en</strong>t 6 n° 15 €■ Particulier 1 an 40 €■ Institution 1 an 80 €■ Souti<strong>en</strong> 1 an 50 € et +■ Petit futé 2 ans 65 €■ Groupés par 3 ex 1 an 100 €■ Groupés par 5 ex 1 an 150 €■ Petit budget 1 an 25 €je règle un total de :NOMPrénomAdresseCode postalVilleFrance : Règlem<strong>en</strong>t à Sil<strong>en</strong>ce,9, rue Dum<strong>en</strong>ge,69317 Lyon cedex 04CCP 550-39-Y Lyon■ 310 Nature politique de l’écologieAgribio et circuits courts. Les trois SEL de lavie. Le jeûne de Louis lecoin . . . . . . . . 4 €■ 311 OGM Viol<strong>en</strong>ce marchandeJeûne sortir du nucléaire. SEL : échec économique,réussite sociale. . . . . . . . . . . . 4 €■ 314 Le réseau REPASCroissance/décroissance. SEL : de la monnaieau temps comme mode d’échange. . . . . 4 €■ 315 Décroissance et non-viol<strong>en</strong>ceTransport fluvial. Les restes du festin. OGM :faucheurs volontaires . . . . . . . . . . . . 4 €■ 316 Réflexions fêtesVivre sans nucléaire : après le jeûne. Nord/Sud :les prix du sang. Agriculture bio . . . . . 4 €■ 317 Vivre à la campagnesans voiture ?Nord/Sud : Vaccins et colonialisme. SEL :Analyses internes ou récupération . . . . . 4 €■ 320 Ecologie et culturesalternativesPétrole et géologie politique. Finances :banque transpar<strong>en</strong>te. Bureautiqueet économies d’énergie . . . . . . . . . . . . 4 €■ 323 L’écologie au quotidi<strong>en</strong>Soins par les abeilles. Diminuer notre vouloird’achat. Vers une Europe militaire ! . . . . 4 €■ 324 Voyages au pays de chez soiBio et écologie. Du v<strong>en</strong>t sur la maison qui brûle.Pile à combustible . . . . . . . . . . . . . 4 €■ 327 De nos [in]cohér<strong>en</strong>cesREPAS : les Nouveaux Robinson. Energie :L’éoli<strong>en</strong> détrône le nucléaire . . . . . . . . . 4 €■ 328 Décroissance, social et emploiTéléphone portable. Economie alternative :Perche Activités, La Péniche . . . . . . . 4 €■ Dev<strong>en</strong>ons des médias alternatifs, éditions du P’tit gavroche. 2006, 370 p, 10 € (+ 3€ frais de port)Suisse■ Découverte 1 er abonnem<strong>en</strong>t 6 n°25 FS■ Particulier 1 an 85 FSAutres pays et Dom-tom■ Découverte 1 er abonnem<strong>en</strong>t 6 n° 22 €■ Particulier 1 an 55 €■ Institution 1 an 100 €■ Souti<strong>en</strong> 1 an 60 € et +■ Petit futé 2 ans........... 85 €■ Petit budget 1 an........... 35 €Belgique : Règlem<strong>en</strong>t à Brabant-Ecologie, Route de R<strong>en</strong>ipont, 33,B - 1380 Ohaintél : 00 32 2 633 10 48CCP OOO-15-19-365-54■ 329 Désobéissance civiqueEcozac à Paris. La maison de l’Ecologiede Lyon.Téléphone portable (2) . . . . . 4 €■ 330 Des <strong>en</strong>treprises solidairesLe micro-crédit : contre les femmes ?Illich, école et décroissance . . . . . . . . 4 €■ 332 Créons des médias alternatifsRésistance au Lyon-Turin.Faucheurs volontaires.Auroville : une utopie <strong>en</strong> marche. 4 €■ 334 Terre, terroir,territoireTchernobyl : des <strong>en</strong>fants dans la tourm<strong>en</strong>te.Autonomadisme contre libéralisme. Dix ans desevrage radiophonique . . . . . . . . . . . 4 €■ 335 Résistances à la FrançafriqueCapitalisme : sauver la gratuité ? Roulerau biocarburant. Gr<strong>en</strong>oble : nanotechnologiesnon merci ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 €■ 336 Décroissance : p<strong>en</strong>serla transitionLyon-Turin : Gérard Leras. Mouvem<strong>en</strong>t anti-CPE.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 €■ 338 Technologies contreautonomieMigrations : quelle empreinte ethnique ?Paris : Co-errances, Ecobox. . . . . . . . 4 €■ 339 Handicap et alternativesSeveso.L’action non-viol<strong>en</strong>te ça s’appr<strong>en</strong>d !Paris : Déboulonneurs, Massage café,Alternative Santé.. . . . . . . . . . . . . . 4 €■ 340 Pour des innovations frugalesInspection citoy<strong>en</strong>ne. Paris : La Maison desFemmes. Le Café du soleil - OK Chorale 4 €Suisse : Règlem<strong>en</strong>t à ContratomCP 65 - CH 1211 G<strong>en</strong>ève 8tél : (41) 22 740 46 12CCP 17-497696-4


LivresTchernobyl,Cachez ce nuage que je ne saurais voirJean-Michel Jacquemin-Raffestin - Ed. Guy-Trédaniel2006 - 390 p. - 20 €Le crime de TchernobylWladimir Tchertkoff - Ed. Actes Sud - 2006 - 718 p. - 25 €La philosophie de ma vieYouri Bandazhevsky - Ed. Jean-Claude-Gawsewitch2006 - 318 p. - 21 €Atomic ParkA la recherche des victimes du nucléaireJean-Philippe Desbordes - Ed. Actes Sud2006 - 516 p. - 23,90 €Sans danger immédiatL’av<strong>en</strong>ir de l’humanitésur une planète radioactiveRosalie Bertell - Ed. La pleine Lune (Québec)Tchernobyl, cachez ce nuageque je ne saurais voir est lequatrième ouvrage sur Tchernobylpour Jean-Michel Jacquemin-Raffestin, toujours autour dumême axe : accumuler les preuvesdes m<strong>en</strong>songes sur la situation <strong>en</strong>France, donner les noms des responsables,demander que cesse ledénigrem<strong>en</strong>t off<strong>ici</strong>el. Dans un stylejournalistique, il donne <strong>ici</strong> delarges témoignages de la situation<strong>en</strong> Corse au mom<strong>en</strong>t du passagedu nuage (deux avions ont étédétournés pour évIter le nuage,bi<strong>en</strong> id<strong>en</strong>tifié par Météo-France !), liste la liste des procéduresjud<strong>ici</strong>aires <strong>en</strong> cours etexplore le chemin qu’il reste àparcourir pour qu’un jour la véritésoit faite… car aujourd’hui <strong>en</strong>core,<strong>en</strong> Corse et sur l’est de laFrance, nous sommes toujoursexposés aux retombées de césium.Wladimir Tchertkoff, journalistede télévision, d’origine russe etde nationalité itali<strong>en</strong>ne, a déjàréalisé cinq docum<strong>en</strong>taires surTchernobyl. Dans Le crime deTchernobyl, il donne la parole àceux qui viv<strong>en</strong>t sur place, témoignagesde ceux qui jour aprèsjour accumul<strong>en</strong>t les doses deradioactivité. Il retranscrit égalem<strong>en</strong>tdes débats sci<strong>en</strong>tifiques dansdes colloques internationaux oùs’affront<strong>en</strong>t les médecins craintifssur les suites de l’accid<strong>en</strong>t et ceuxqui, à la botte du lobby nucléaire,essai<strong>en</strong>t de faire croire que lesmalades d’aujourd’hui le sont demanière psychologique. Un témoignaged’autant plus fort que l’ony croise régulièrem<strong>en</strong>t des spécialistesfrançais, spécialistes de ladésinformation.Si Wladimir Tchertkoff consacrede longues pages à l’affaire YouriBandazhevsky, on lira avec intérêtle témoignage de ce brillantmédecin qui vi<strong>en</strong>t de sortir de saprison bélarusse, accusé faussem<strong>en</strong>tde pots-de-vin pour mettreun terme à ses recherches. DansLa philosophie de ma vie, il publieson itinéraire, son journal de prisonet ses principaux articlessci<strong>en</strong>tifiques, notamm<strong>en</strong>t sur leli<strong>en</strong> qu’il a établi <strong>en</strong>tre la fixationdu césium radioactif et les problèmescardiaques. Si la premièrepartie est facile et passionnanteà lire, pour les études médicales,c’est d’un niveau plus ardu.Avec Atomik Park, Jean-PhilippeDesbordes, autre journaliste, élargitle débat <strong>en</strong> se posant la questionplus générale des victimesdu nucléaire, tant militaire quecivil. Si l’ouvrage regorge d’informationsinédites piochées dansdes milieux bi<strong>en</strong> différ<strong>en</strong>ts (desservices secrets aux bilans syndicaux<strong>en</strong> passant par les archivesmilitaires et de mystérieux informateurs),le résultat n’est pas trèsprobant, on voit bi<strong>en</strong> les différ<strong>en</strong>tescatégories de victimes,mais cela manque un peu d’analyses.Et où sont les malades dela thyroïde ? La réédition deSans danger immédiat de RosalieBertell, prix Nobel alternatif <strong>en</strong>1986, publié la première fois <strong>en</strong>1985 aux Etats-Unis, <strong>en</strong> 1988 <strong>en</strong>français, réédité et réactualisé auQuébec <strong>en</strong> septembre 2005 estplus expl<strong>ici</strong>te. MB.

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